Catégorie : Maroc

  • Maroc 1912 : Protectorat français et prostitution organisée

    Maroc 1912 : Protectorat français et prostitution organisée. A Casablanca, un aventurier français qui suivait les premiers régiments confiés à Lyautey y édifia une maison où des prostituées françaises et marocaines fraternisaient. Il s’appelait Prosper et dont les autochtones ont fait Bousbir.

    A Casablanca, un aventurier français qui suivait les premiers régiments confiés à Lyautey y édifia une maison où des prostituées françaises et marocaines fraternisaient. Il s’appelait Prosper et dont les autochtones ont fait Bousbir.

    Ce quartier sordide, sans eau, lamentable, où les rixes éclataient à chaque ruelle mal éclairée, asile des chiens errants, était une honte pour la cité. Les maladies vénériennes s’y développaient. Nombre de soldats étaient atteints par cette calamité. L’autorité occupante se demandait s’il fallait interdire la prostitution. Elle deviendrait clandestine et plus redoutable. Mieux valait circonscrire le mal. Et pour ce faire, on décida la construction d’un quartier spécial, pourvu d’un dispensaire modèle, où l’on soignerait les malades.

    Un certain M. Bouquet, qui représente Les Mines de Lens, obtint la concession et la mit en valeur grâce au financement des travaux par l’intermédiaire de « La Cressonnière », filiale de l’entreprise française qui se chargea de l’ensemble des travaux à réaliser et comprenant entre autres maisons, cafés, salles de danse, boutiques et hammam ; le tout alimenté en eau potable et ceinturé d’un mur. L’entreprise devint vite prospère sous le nom de La Cressonnière.

    Un nouveau Bousbir, aux avenues plantées d’arbres, égayé par des restaurants, cafés, lieux d’amusement et de commerce, vit le jour. Un poste de police en garde l’accès en permanence.

    Ce quartier réservé, moderne et mieux loti, présentait de curieux spectacles agrémentés de musiques expressives qui forment un fond de décor, créant une atmosphère d’antichambre d’un harem à grande échelle : cet espace étonnant constituait aussi un lieu de promenade où les jeunes femmes blanches, brunes ou noires de toutes religions, vêtues en caftan ou couvertes d’une chemise, s’emparent des mains des curieux pour faire tâter des seins ou les parties charnues des corps. Une odeur de jasmin et de musc envahit l’atmosphère de ce lieu à la vie truculente.

    Les pensionnaires de cette cité étrange se mettent au service d’une patronne, avec qui elles partagent leur gain ou exercent pour leur propre compte. Elles subissent une visite médicale bihebdomadaire et à chaque fois on leur impose douche et injection.

    La maison de rendez-vous attirée est celle de Madame Espéron dont le nom évoque tout un programme. Elle héberge uniquement les françaises.

    Toutefois, Bousbir La Cressonnière possède une sultane. Celle qui possède ce titre envié fut d’abord Zohra bent Abdelkrim. Elle prétendait avoir été la maîtresse du Maréchal Lyautey, ce qui serait surprenant. Mais ce qui était certain, c’est que des officiers français lui écrivaient des lettres enflammées et lui offraient leurs photos avec des dédicaces éperdues. Belle à ravir, des généraux se rendaient auprès d’elle en catimini. Elle formait aux jeux de l’amour des fillettes qui recevaient ses leçons avec recueillement. En fin de compte, elle fit un beau mariage et mourut.

    Archéia, son élève, lui succéda. C’est une berbère d’Amzmiz, village de l’Atlas au sud de Marrakech, célèbre pour la beauté de ses femmes.

    Petite, brune, élégante, Archéia est une jolie fille à la chair ambrée. Elle s’habille volontiers avec goût à l’européenne et était une ‘fashion victime’ de la mode parisienne. On dirigea vers elle les visiteurs de marque. Elle reçut André Maginot, ancien ministre français de la guerre et pleura chaudement sa disparition car il l’avait toujours traitée avec égard et respect. Des larmes perlaient à ses yeux dés l’évocation de l’illustre personnage ; et d’une voix douce et rauque, dans un français sans accent elle vous lancait : « Ce galant homme fut un homme galant ».

    La Cressonnière, ce ‘bousbir venussien’, fonctionna sans encombre jusqu’à l’indépendance du Maroc, et ce pour disparaître à jamais….

    Blog Lintégral

  • Maroc: les conditions d’obtention du pass sanitaire allégées

    Maroc: les conditions d’obtention du pass sanitaire allégées. Le gouvernement marocain avertit que le retour à la vie normale dépend de la vaccination massive

    Le gouvernement marocain a annoncé lundi la possibilité d’obtenir un « laissez-passer provisoire de vaccination » pour les personnes qui n’ont reçu que la première dose de vaccination contre le covid-19, suite aux protestations suscitées par l’imposition du passeport covid pour l’accès aux bâtiments publics et aux espaces privés.

    Dans un communiqué, le gouvernement a appelé les citoyens qui viennent de recevoir la première dose de vaccin à respecter les mesures de précaution en attendant d’être complètement immunisés avec la deuxième dose.

    Le gouvernement a également rappelé que le retour à la vie normale dépend de la participation massive des citoyens à la campagne de vaccination collective.

    Jeudi, le Maroc a imposé, sans préavis, un certificat de vaccination pour entrer dans les bâtiments publics, les écoles, les restaurants, les hôtels, les salles de sport et autres espaces privés, ainsi que pour voyager entre les villes ou en dehors du pays.

    En outre, les autorités sanitaires ont lancé l’administration de la troisième dose de vaccin pour tous les citoyens.

    L’imposition surprise de la vaccination a entraîné un afflux important dans les centres de vaccination, des manifestations à Rabat et le lancement de plusieurs appels sur les réseaux sociaux contre ce document. Des manifestations sont prévues demain dans plusieurs villes du pays.

    L’Association du Barreau marocain a demandé dans une déclaration dimanche l’annulation du certificat obligatoire, mettant en garde contre l’absence « d’une base juridique permettant d’empêcher les citoyens d’accéder à des services publics vitaux ».

    Pour sa part, le Conseil national des droits de l’homme (CNDH, État) a appelé lundi les citoyens à contribuer de manière « consciencieuse et responsable » à la campagne de vaccination de masse.

    Mais en même temps, la CNDH a demandé au gouvernement d’intensifier la communication avec les citoyens non vaccinés, de trouver des alternatives pour garantir l’accès aux différents services publics et d’alléger les mesures restrictives imposées.

    Devant la Chambre des représentants lundi, le ministre marocain de la Santé, Khaled Ait Taleb, a souligné l’amélioration de la situation épidémiologique dans le pays avec un taux d’incidence de huit cas pour 100 000 habitants, en plus de la diminution continue des décès au cours des treize dernières semaines.

    Le ministre a également noté que 44,8 millions de doses ont été administrées jusqu’à présent, permettant à plus de 21,4 millions de Marocains (57,6 % de la population totale) d’être entièrement vaccinés.

  • L’Algérie arrêtera ses livraisons de gaz au Maroc (Reuters)

    L’Algérie arrêtera ses livraisons de gaz au Maroc (Reuters). L’Algérie continuera à approvisionner l’Espagne en utilisant le gazoduc sous-marin Medgaz qui ne passe pas par le Maroc.

    LONDRES/ALGER, 25 octobre (Reuters) – L’Algérie, qui a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc, cessera de fournir du gaz naturel à ce pays par le biais du gazoduc Maghreb-Europe à partir du 1er novembre, ont déclaré à Reuters trois sources ayant une connaissance directe de la question.

    Le gazoduc Maghreb-Europe, d’une capacité de 13,5 milliards de mètres cubes (mmc), relie l’Algérie à l’Espagne. L’Algérie continuera à approvisionner l’Espagne en utilisant le gazoduc sous-marin Medgaz d’une capacité annuelle de 8 milliards de mètres cubes, qui ne passe pas par le Maroc, ont précisé les sources.

    Selon les analystes, les problèmes techniques liés aux projets de l’Algérie d’augmenter la capacité du gazoduc Medgaz pourraient aggraver la crise énergétique en Espagne à un moment où les factures de gaz s’envolent en Europe. en savoir plus

    En août, l’Algérie a laissé entendre qu’elle pourrait mettre fin en octobre à ses exportations de gaz naturel vers le Maroc, soit 1 milliard de mètres cubes (mmc), utilisés pour produire environ 10 % de l’électricité du royaume.

    Une source de l’entreprise publique pétrolière et gazière Sonatrach et deux sources gouvernementales algériennes ont déclaré que l’accord d’approvisionnement avec le Maroc ne serait pas renouvelé.

    Les ministères algérien et marocain de l’énergie n’ont pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires de Reuters.

    Au début du mois, un haut fonctionnaire marocain a déclaré que son pays discutait avec l’Espagne de la possibilité d’inverser le flux d’un gazoduc au cas où l’Algérie ne renouvellerait pas l’accord d’approvisionnement.

    L’Algérie est le plus grand fournisseur de gaz de l’Espagne, couvrant près de la moitié de sa demande de gaz par le biais du gazoduc Maghreb-Europe.

    Une quatrième source, un haut fonctionnaire du gouvernement algérien, a déclaré à Reuters qu’en cas de perturbations, le pays d’Afrique du Nord utiliserait des navires pour transporter du gaz naturel liquéfié (GNL) vers l’Espagne.

    Selon les analystes, cela signifierait que Sonatrach devrait affréter davantage de navires, ce qui entraînerait une nouvelle hausse des prix du GNL, les tarifs de transport ayant plus que doublé depuis le début du mois.

    Les prix du GNL se sont envolés ces derniers mois en raison des pénuries structurelles en Europe et des prévisions d’un hiver froid et d’une forte demande.

    Le mois dernier, Sonatrach a déclaré qu’elle allait porter la capacité du gazoduc Medgaz vers l’Espagne à 10,5 milliards de mètres cubes par an d’ici la fin novembre.

    L’approvisionnement de l’Algérie en Espagne augmentera après l’achèvement d’une quatrième unité de pression de gaz dans les installations Medgaz de Sonatrach dans la ville de Beni Saf, dans l’ouest du pays, a déclaré Sonatrach au début de l’année.

    Sonatrach a déclaré que le processus pourrait être achevé d’ici la fin du mois de novembre.

    L’opérateur du système gazier espagnol, Enagas (ENAG.MC), a vendu de l’espace supplémentaire pour les livraisons de gaz naturel liquéfié (GNL) cet hiver afin de tenter de stabiliser l’offre alors que la demande mondiale vorace fait grimper les prix de l’énergie.

    Reportage de Marwa Rashad à Londres ; Hamid Ould Ahmed et Lamine Chikhi en Algérie ; Reportage supplémentaire d’Ahmed El Jechtimi au Maroc ; Édition de Pratima Desai et Matthew Lewis.

  • Maroc: Puissante association critique normalisation avec Israël

    Maroc: Puissante association critique normalisation avec Israël. « Un crime contre le Maroc, car les dirigeants du pays ouvrent grandement la porte à la pénétration culturelle, politique, éducative et sécuritaire ».

    La normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël continue de susciter des réactions dans la classe politique marocaine.

    Pour le porte-parole du parti Al Adl wal Ihssane (AWI), Fathallah Arsalane, ce rapprochement historique “est un crime contre le Maroc, car les dirigeants du pays ouvrent grandement la porte à la pénétration culturelle, politique, éducative et sécuritaire”.

    Pour ce responsable politique, cité par des médias électroniques marocains, “le crime se double lorsqu’il dépasse les relations commerciales et économiques pour l’identité et les valeurs, cible les jeunes étudiants et intensifie les accords entre universités”.

    Pis encore, estime le porte-parole du parti AWI, cette normalisation a causé de graves préjudices, citant à titre illustratif la crise avec l’Algérie, la saturation du marché marocain et l’instabilité.

  • Des rappeurs marocains attaquent l’Algérie

    Des rappeurs marocains attaquent l’Algérie. Les Marocains et leurs alliés sionistes voulaient pousser vers le chaos social dans le pays, à travers une guerre de rues entre les rappeurs DZ aux millions de fans.

    La crise politique algéro- marocaine gagne le rap! La semaine dernière, le Makhzen a «enclenché» ses relais musicaux pour s’attaquer au peuple algérien. C’est un chanteur dénommé «Hilwa» qui a ouvert les hostilités. Il a mis en ligne une vidéo où il s’attaque à son homologue «Didine Canon 16». Une chanson de caniveau où il n’omet pas de lancer quelques «piques» en direction du peuple algérien. Le rappeur algérien lui a répondu à travers un storie où il appelle à éviter la «fitna» entre les deux peuples. Le sujet de «Sa Majesté» ne tarde pas à montrer ses véritables intentions. Il publie à son tour un message sur les réseaux sociaux avec des annonces politiques à peine voilés où il reprend la bonne vieille rengaine de M6 et de ses sbires. Il parle, revient avec les thèses sur les Amazighs en Algérie. Il est même allé jusqu’à jeter à terre l’emblème algérien et le maillot de l’Équipe nationale de football.

    Une ligne rouge a été dépassée. «Didine Canon 16» lui répond alors à travers un «clash» intitulé «Trump». Cette nouvelle attaque marocaine contre l’Algérie a provoqué un véritable tollé dans la «gamme» (univers du rap, Ndlr) algérienne. Pourtant, en conflit depuis plusieurs mois avec «Didine Clash», les stars algériennes du domaine se sont unies comme un seul homme pour répondre à cette nouvelle provocation de l’Ouest. Sur les réseaux sociaux en annonçant une trêve pour faire face à cette déferlante haineuse du Royaume chérifien. Des morceaux ont envahi la Toile, à l’image de Trap King, avec sa chanson intitulée «The seventh king» (le septième roi, Ndlr) avec des invectives qui soulignent les pratiques peu orthodoxes du souverain marocain. Le rappeur «Flenn», avec sa chanson «Recyclage», est venu sceller la victoire algérienne contre ce nouveau plan machiavélique du Makhzen. En quelques jours, cette chanson a fait des millions de vues, la plaçant à la tête des tendances musicales de la semaine sur Youtube. Elle a même été reprise en masse, par d’autres artistes algériens, qui l’ont adoptée à leur sauce avec le hashtag Bengladesh. Ce dernier a «noyé» les réseaux sociaux des deux pays, accompagnant des publications sur les tentatives désespérées de Rabat de provoquer la discorde entre les Algériens.

    Car il faut comprendre que les visées marocaines et de leurs alliés sionistes étaient de pousser vers le chaos en Algérie, à travers une guerre entre rappeurs. Ils voulaient jeter de l’huile sur le feu en accentuant l’effervescence et le clash qui existe entre les rappeurs algériens, dont chacun compte des millions de fans, ce qui devait pousser ces derniers à s’affronter dans la rue pour mener au désordre social qui fait tant fantasmer Mohammed VI. Mais c’était mal connaître les Algérien set leur amour de la patrie. Contrairement aux Marocains, qui ont été enclenchés par des ordres venant du Palais, les DZ ont répondu spontanément pour défendre leur mère patrie.

    Pourtant, certains d’entre eux sont connus pour leur opposition, avec des chansons hostiles au pouvoir. Néanmoins, comme bon Algérien qui se respecte, on lave le linge sale en famille. Quand quelqu’un nous attaque, tente la «hogra», on est uni plus que jamais pour détruire l’ennemi. Un message fort pour ce qui sera la réponse du peuple contre toute attaque venant de l’Ouest. C’est l’arroseur arrosé…

    Walid AÏT SAÏD

  • Maroc:Des islamistes à l’endroit et des islamistes à l’envers!

    Maroc:Des islamistes à l’endroit et des islamistes à l’envers! Le PJD a secoué les âmes des croyants avec quelques versets, le RNI avec des espèces sonnantes.

    Selon Mohammed Ennaji, le RNI et le PJD ont en commun le fait de brandir la religion comme leitmotiv, les uns comme voie de salut, les autres comme menace contre le progrès! « Autrement dit nous avons affaire à des islamistes à l’endroit et des islamistes à l’envers ! », dit-il.

    Dans un commentaire posté sur les réseaux sociaux intitulé « Des gouvernements qui se suivent et se ressemblent », le sociologie et historien marocain se pose la question : « Des libéraux et des islamistes, comment est-ce possible ? ». « Oui plus que possible, évident même, ça saute aux yeux à présent. Le PJD, usant de ce qu’il avait dans sa besace, avait secoué les âmes des croyants avec quelques versets, il n’a été en fin de compte ni efficace ni même pas islamiste ! », écrit-il.

    Il ajoute que « les soi-disant libéraux actuellement au pouvoir ont fait tinter aux oreilles des électeurs des espèces sonnantes qui jusqu’à présent n’ont pas trébuché dans les bourses ! Des engagements dans les deux cas sans suite qui vaille un bulletin de vote même quand il est pitoyablement monnayé ».

    « Mais le fonds que les deux partis ont en partage c’est l’absence de projet. De l’agitation, des mirages, du blabla point barre », souligne-t-il.

  • Le Maroc peut-il attaquer L’Humanité en diffamation ?

    Le Maroc peut-il attaquer L’Humanité en diffamation ? Suite à l’affaire Pegasus, on assiste à un tir croisé de procédures judiciaires entre le Maroc et les médias français.

    L’affaire Pegasus révélée au mois de juillet, du nom d’un logiciel espion qui a permis notamment au Maroc de mettre sur écoute des diplomates, des hauts responsables politiques ou encore des journalistes français.

    Occupons-nous des journalistes

    Deux d’entre eux travaillent à « Mediapart », la troisième à l’« Humanité ». Tous trois, s’estimant victimes d’espionnage, ont porté plainte contre le Maroc. À suivre.

    De son côté, le Maroc, qui persiste à nier l’utilisation d’une technologie espionne, a porté plainte contre plusieurs médias ayant mis au jour cette affaire. À commencer par Forbidden Stories, le collectif de journalistes d’investigation qui a piloté cette enquête. Mais sont aussi visés plusieurs des 17 médias qui ont collaboré dans différents pays. En France, « Le Monde » et Radio France sont attaqués pour diffamation. Quant à « Mediapart » et à « L’Humanité », découvrant qu’ils étaient espionnés par le Maroc, ils se sont emparés de l’affaire et ont largement publié sur le sujet : ils sont attaqués également.

    Les cinq plaintes du Maroc contre des médias français vont être examinées aujourd’hui à Paris. Il s’agit d’une audience de fixation qui ouvre simplement l’affaire. La suite va s’avérer déterminante. Cette plainte en diffamation d’un État étranger contre des médias français sera-t-elle jugée recevable ?

    Pour l’heure, la jurisprudence s’y oppose.

    L’Azerbaïdjan a poursuivi France 2 après un « Cash Investigation » et a perdu. Le Maroc a poursuivi un ancien prisonnier politique qui avait dénoncé la torture subie là-bas et a perdu. Une personne privée peut attaquer en diffamation, mais pas un État. Heureusement, imaginez une seconde que ce soit le cas. On ne pourrait pas écrire une ligne critique sur l’Amérique de Trump, la Russie de Poutine, le Brésil de Bolsonaro ou la Corée de Kim Jong Hun sans être assignés…

    « L’Humanité » s’est mobilisé hier soir pour dénoncer une procédure « baillon », c’est-à-dire une action en justice qui outrepasse le droit afin de museler ou de décourager la presse. À « L’Huma », la journaliste d’abord espionnée par le Maroc et aujourd’hui accusée de diffamer le royaume chérifien s’appelle Rosa Moussaoui. Cela fait dix ans que cette consœur enquête sur le mouvement du Rif, les tensions au Sahara occidental ou la façon dont le Maroc fait taire ses propres journalistes. Dix ans, me confiait Rosa Moussaoui hier, qu’elle-même encaisse intimidations, menaces et filatures. Elle ne peut d’ailleurs plus se rendre au Maroc.

    France Inter, 26/10/2021

  • Maroc : L’Union des avocats s’oppose au pass sanitaire

    Maroc : L’Union des avocats s’oppose au pass sanitaire. L’Union rejette également l’exigence de certificat pour le transport interurbain, les lieux privés et publics.

    Depuis le jeudi 21 octobre, trois jours avant la date annoncée, le gouvernement marocain a imposé le pass sanitaire. C’est le premier pays du Maghreb a le faire.

    Le pass sanitaire marocain ne donne pas la possibilité aux non vaccinés de recourir à un test PCR négatif. Ceux-ci ne sont pas pris en compte. Il faut avoir reçu au moins une dose de vaccin pour prétendre à un pass.

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    Dimanche, des avocats ont annoncé leur opposition à la décision du gouvernement sur le vaccin obligatoire contre le COVID-19, selon cet article de Time Turk.*

    L’Union marocaine des avocats rejette également l’exigence de certificat (pass sanitaire) pour le transport interurbain, les lieux privés et publics.

    L’Union des avocats souligne dans un communiqué que l’état d’urgence ne devrait pas être une raison pour « prendre du recul » par rapport aux réalisations et aux décisions en matière de droits humains qui violent la Constitution.

    Selon Time Turk, « Plus de 20 000 soutiennent une campagne de signatures lancée contre le mandat et le certificat de vaccin au Maroc. »

    Timeturk, 24/10/2021

  • Gouvernement Akhannouch: Des femmes aux postes stratégiques

    Gouvernement Akhannouch: Des femmes aux postes stratégiques. sept femmes sur une équipe de 24 ministres, soit un taux de 29 %. Une première.

    Nommé par le roi le 7 octobre, le nouveau gouvernement marocain mené par Aziz Akhannouch a apporté une grande nouveauté. Non pas tant par la nature de ses portefeuilles que par sa composition féminine : sept femmes sur une équipe de 24 ministres, soit un taux de 29 %. Une première.

    D’autant que les sept femmes ministres n’ont pas hérité, comme il est de coutume, de portefeuilles secondaires mais de départements stratégiques.

    Ainsi, c’est l’ancienne directrice régionale de la santé Nadia Rmili qui a été nommée ministre de la Santé avant qu’elle ne décide de se consacrer à la gestion de la métropole, où elle a été élue maire en septembre, devenant ainsi la première présidente du conseil de la ville de Casablanca.

    Elle a été remplacée par Khalid Ait Taleb, qui occupait le même poste au gouvernement de Saâdeddine el-Othmani.

    « Cette nomination intervient conformément aux exigences constitutionnelles, et sur la base de la demande soumise par Aziz Akhannouch de relever de ses fonctions gouvernementales la nouvelle ministre, qui a déposé une demande pour se consacrer pleinement à ses fonctions de maire de Casablanca », indique un communiqué du cabinet royal le 14 octobre.

    Six femmes restent depuis aux commandes de portefeuilles importants : les Finances, le Tourisme, l’Énergie, l’Urbanisme et l’Habitat, la Solidarité et l’Insertion sociale, la Transition numérique et la Réforme administrative.

    « Un tiers du nouveau gouvernement [est] constitué de femmes à la tête de départements structurants. Encourageant pour la parité au Maroc. Beaucoup reste à faire », s’est félicitée le 8 octobre sur Twitter Amina Bouayach, la présidente du Conseil national des droits de l’homme.

    Tributaires de leur tutelle
    Une manière de se démarquer des deux gouvernements précédents dirigés par les islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD). Dans sa version première, le gouvernement Saâdeddine el-Othmani, nommé en mars 2017, comptait une seule ministre et sept autres femmes secrétaires d’État.

    Problème : six secrétaires d’État n’avaient jamais reçu leurs arrêtés d’attribution, un texte publié au bulletin officiel qui délimite leur pouvoir et leur champ d’action. Incapables de prendre officiellement la moindre décision, elles étaient tributaires de la signature du ministre de tutelle.

    Une situation à laquelle a mis fin un remaniement en 2018, où tous les secrétariats d’État ont été supprimés.

    « Il faut reconnaître que ces postes de secrétaires d’État avaient été créés pour donner un visage féminin au gouvernement mais il n’y avait aucune volonté de leur donner le pouvoir. C’est pourquoi les ministres n’avaient pas signé les arrêtés d’attribution », témoigne un ancien membre de l’équipe Othmani.

    Une incohérence à laquelle le gouvernement Akhannouch tente de remédier.

    En témoigne la nomination d’une femme, pour la première fois dans l’histoire du Maroc, au ministère de l’Économie et des Finances. Ancienne ministre du Tourisme, Nadia Fettah Alaoui a un profil qui tranche avec celui de ses prédécesseurs.

    Contrairement à ces derniers, comme Mohamed Benchaâboun et Mohamed Boussaid, tous deux de hauts commis de l’État ayant occupé sous le règne de Mohammed VI des postes importants dans l’administration, Nadia Fettah Alaoui, 50 ans, a fait l’essentiel de sa carrière dans le secteur privé.

    Diplômée en 1994 de l’École des hautes études commerciales de Paris (HEC Paris), l’ancienne ministre du Tourisme a occupé le poste de consultante pour le célèbre cabinet d’audit Arthur Andersen, avant de se lancer à son propre compte en créant, en 2000, Maroc Invest Finances Group, une entreprise de capital-investissement.

    Cinq ans plus tard, elle a rejoint le groupe Saham de l’ancien ministre de l’Industrie Moulay Hafid Elalamy.

    Désormais aux Finances, elle aura la lourde tâche d’améliorer les équilibres macro-économiques en pleine crise tout en permettant au gouvernement de réaliser son ambitieux programme, qui prévoit entre autres un revenu minimum et des allocations familiales au profit des personnes âgées et des ménages démunis, ainsi qu’une augmentation des salaires des enseignants débutants de 2 500 dirhams (près de 240 euros).

    Autre poids lourd de ce gouvernement : Leila Benali, nommée ministre de la Transition énergétique et du Développement durable. Économiste en chef de l’International Energy Forum, passée par le géant saoudien Aramco, l’Arab Petroleum Investments Corporation et le World Economic Forum, elle est depuis 2018 membre du groupe d’experts en énergies fossiles auprès de l’ONU.

    L’ingénieure devra entre autres gérer le projet de construction d’une station de transformation du gaz liquéfié en gaz naturel.

    « L’importance de ce projet et les conditions du marché national et régional ont suscité l’intérêt d’un nombre important de sociétés nationales et internationales », a annoncé un communiqué de son département le 15 octobre, deux semaines avant la fin du contrat de transit du Gazoduc Maghreb-Europe (GME) liant le royaume à l’Algérie.

    « Pas là pour faire de la figuration »
    Il en est de même pour le ministère du Tourisme confié à Fatima-Zahra Ammor. Ancienne directrice marketing du groupe Akwa (qui appartient à Aziz Akhannouch), cette ingénieure de l’École nationale supérieure des techniques avancées (ENSTA Paris) devra réanimer un secteur stratégique pour le royaume durement touché par la pandémie.

    « Les négociations ont parfois été dures car chacun des partis [le Rassemblement national des indépendants, le Parti authenticité et modernité et le parti de l’Istiqlal] voulait arracher le maximum de portefeuilles, mais un principe était posé dès le début : que les femmes soient fortement représentées et qu’elles ne soient pas là pour faire de la figuration », confie à MEE une source qui a suivi les tractations.

    Ces nominations répondent aussi aux recommandations du Nouveau modèle de développement (NMD), la nouvelle « bible » du gouvernement et des partis.

    Élaboré par une commission d’experts nommée par Mohammed VI en 2019 pour dessiner un nouveau modèle de développement pour le royaume, le NMD aspire à ériger au rang de principe « l’attachement à l’égalité femmes-hommes et la consécration de la place et du rôle de la femme dans l’économie et dans la société ».

    « L’égalité de genre et la participation de la femme dans la société sont aujourd’hui des marqueurs importants du développement. Leur renforcement constitue l’un des enjeux majeurs du Maroc moderne », indique le rapport, qui aspire à hisser le taux d’activité des femmes à 45 % à l’horizon 2035 au lieu de 22 % actuellement.

    « La résorption des inégalités hommes-femmes, notamment en matière d’accès à l’emploi, générerait un supplément annuel de croissance du PIB entre 0,2 % et 1,95 %. »

    Rachid Bouanani

    Middle East Eye, 25/10/2021

  • Qui est Sofiane Hambli, le baron arrêté au Maroc?

    Qui est Sofiane Hambli, le baron arrêté au Maroc? Sa rivalité avec Moufide Bouchibi date de 2008, lorsque les deux trafiquants décident de s’associer en Espagne

    Le baron de la drogue Sophiane Hambli a été arrêté dans un clinique à Tanger (Maroc) après avoir été agressé « au sabre ou à la machette ». Qui est cet homme considéré comme l’un des plus gros trafiquants de drogue français ?
    Après 7 mois de cavale, Sophiane Hambli a finalement été arrêté. Mis en examen en novembre 2020 dans une affaire de trafic de stupéfiants, l’homme de 46 ans avait été libéré au mois de mars dernier et placé sous contrôle judiciaire. Une décision qui avait été contestée, à juste titre, en raison du risque élevé de fuite de l’individu. 7 mois plus tard, il a été a arrêté dans une clinique au Maroc après avoir été violemment agressé « au sabre ou à la machette » dans les rues de la ville, probablement suite à un règlement de compte. L’homme s’était présenté à la clinique sous de faux papiers allemands « avec une plaie de 20 centimètres à la joue ».

    L’ennemi juré du « Roi du shit »

    Surnommé « la Chimère », Sofiane Hambli est connu pour être un personnage central dans le scandale de l’importation de 7 tonnes de cannabis en France en 2015. Il avait collaboré avec François Thierry, patron de l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (Ocrtis) à l’époque, pour faire tomber Moufide Bouchibi, son ennemi juré surnommé « le Roi du shit ». L’opération finira par échouer et coutera sa place à François Thierry après la saisie de 7 tonnes de cannabis par les Douanes à Paris en octobre 2015 et Hambli sera quant à lui interpellé.

    Sa rivalité avec Moufide Bouchibi date de 2008, lorsque les deux trafiquants décident de s’associer en Espagne. Une association de très courte durée puisque « Bouchibi était convaincu qu’Hambli était responsable de l’arrestation de plusieurs de ses équipes », indique un bon connaisseur du dossier au Parisien. Lorsque « la Chimère » tombe en Espagne 2009, son ex-associé prend la main sur le trafic, ce qui lui déplait fortement. S’en suit une série de représailles avec notamment l’enlèvement par des hommes armés de Bouchibi au Maroc, qui finira libéré contre plusieurs centaines de milliers d’euros après avoir été torturé.

    De nombreuses années de cavale

    En novembre 2020, le natif de Mulhouse est soupçonné par la justice française d’avoir perçu 2,5 millions d’euros pour organiser l’importation de 4 tonnes de cannabis entre le Maroc et la Seine Saint-Denis. Une somme d’argent qu’il aurait par ailleurs empochée sans même livrer le produit à son complice francilien qui aurait prévu de se venger, toujours selon les informations du Parisien. Placé en détention en novembre 2020 puis libéré sous contrôle judiciaire en mars, le trafiquant de drogue a par la suite disparu et Interpol avait émis un mandat d’arrêt international à son encontre à la demande des autorités françaises.

    « La Chimère » n’en était pas à sa première cavale puisqu’il avait été interpellé en 2004, en Espagne, après son évasion en 2003 de la prison de Metz lors d’un trajet à l’hôpital. Il était à l’époque condamné à 5 ans de prison pour avoir dirigé un vaste trafic européen de cannabis en provenance du Maroc alors qu’il était âgé d’à peine plus de 20 ans. De même que lors de son arrestation en 2009 en Espagne, il était recherché car il avait été condamné par un tribunal français à 18 ans de prison.

    Entre toutes ses années de cavale et de détention, Sophiane Hambli a enchaîné les aller-retours entre la France, le Maroc et l’Espagne. Après cette nouvelle arrestation dans la clinique de Tanger, « dès qu’il sera rétabli, on ira le chercher », a indiqué une source proche du dossier côté français.

    Yahoo! Actualités, 25/10/2021