Catégorie : Maroc

  • Amnesty: Il faut un nouveau procès équitable pour Omar Radi

    Maroc : Un journaliste harcelé par les autorités doit bénéficier d’un nouveau procès équitable

    Réagissant à la condamnation du journaliste et critique du gouvernement Omar Radi à six ans d’emprisonnement à l’issue d’un procès entaché d’atteintes flagrantes aux droits de la défense pour des accusations d’espionnage et de viol, Amna Guellali, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International, a déclaré

    « Avant son arrestation, Omar Radi était harcelé par les autorités en raison de son courageux travail journalistique critiquant les violations des droits humains et dénonçant la corruption. Depuis le début de son procès, celui-ci est entaché d’irrégularités. Il a été privé du droit de préparer une défense appropriée, lui et son équipe d’avocats se sont vus refuser le droit d’accéder à certaines des preuves retenues contre lui et toutes les demandes de convocation des témoins de la défense dans les affaires qui le concernent ont été rejetées. Il a également été maintenu à l’isolement pendant près d’un an.

    « Condamner quelqu’un à six ans de prison après une procédure aussi viciée n’est pas une justice. Les autorités marocaines doivent de toute urgence accorder à Omar Radi un nouveau procès équitable, conforme aux normes internationales. »

    Contexte

    Omar Radi est l’un des fondateurs de Le Desk, un site d’information marocain indépendant qui publie des articles critiques à l’égard des autorités. Son journalisme s’est concentré sur la politique et les enquêtes sur la corruption des autorités.

    Le 29 juillet, les autorités l’ont arrêté et inculpé d’ » atteinte à la sécurité intérieure et extérieure du Maroc  » sur la base d’une accusation selon laquelle il aurait reçu des fonds de sources  » liées à des agences de renseignement étrangères « . Amnesty International considère qu’il s’agit d’accusations forgées de toutes pièces, car elles sont liées à des subventions de recherche dans le cadre d’une bourse de journalisme et à des consultations en free-lance, deux activités protégées par son droit à la liberté d’expression.

    Omar Radi a également été inculpé de « viol » et d’ »attentat à la pudeur contre une femme » après qu’une ancienne collègue du Desk a allégué qu’il l’avait agressée le 12 juillet 2020. Il a nié cette accusation. Il est essentiel que toutes les allégations d’agression sexuelle fassent l’objet d’une enquête en bonne et due forme et que les auteurs de ces agressions soient traduits en justice. Cependant, quelle que soit la gravité des accusations portées contre lui, les autorités doivent veiller à ce qu’il soit traité équitablement et bénéficie d’un procès équitable.

    En juin 2020, un rapport d’Amnesty International a révélé qu’Omar Radi avait été pris pour cible par les autorités marocaines à l’aide d’un logiciel espion produit par NSO Group, une société israélienne. À la suite de sa publication, les autorités marocaines ont lancé une campagne de dénigrement contre Amnesty International, dans le but de discréditer les conclusions de l’organisation et de détourner l’attention de la surveillance illégale au Maroc des défenseurs des droits humains et des journalistes. L’acte d’accusation dans les deux affaires d’espionnage et de viol contre Omar Radi, daté du 18 mars 2021, confirme que les autorités avaient placé le journaliste sous surveillance depuis le 29 décembre 2017.

    Amnesty International, 19/07/2021

    Etiquettes : Maroc, Amnesty International, Omar Radi, procès, journaliste, presse,


  • Maroc: Le transit par le port de Sète annulé

    Selon le site Atalayar, le gouvernement marocain a suspendu le transit àa travers le port français de Sète. Un coup dur pour des milliers de MRE qui prévoyaient rentrer au Maroc pour les vacances annuelles d’été dont certains sont restés pendant des semaines dans ce port du sud de la France dans l’attente de l’arrivée d’un bateau afrété par la société marocaine Inter-Shipping.

    Selon la même source, le navire qui devait partir de Sète a été saisi par les autorités françaises « en raison du non-paiement des redevances de carburant dues par la société ». « En outre, la compagnie a réduit le nombre de billets qu’elle avait initialement proposés, ce qui a suscité la colère de nombreux clients, même s’ils avaient déjà payé leurs billets, laissant des centaines de citoyens belges, français et même espagnols bloqués dans le port de Sète, sans grande aide de la part de la compagnie maritime ou des autorités portuaires françaises », ajoute-t-on.

    Les vacanciers marocains dont certains avaient réservé auprès d’Intershipping « sont excédés et s’entassent depuis 9 jours sur le parking du port de Sète », rapporte RMC. « La compagnie low-cost avait droit à 36 rotations dans le port mais elle en a prévu plus », précise-t-il.

    La société marocaine « a vendu des billets pour des rotations qui n’existent pas. Il y a par ailleurs manifestement sur sur-booking », dénonce Thierry Laurent, secrétaire général de la préfecture du département, dont les déclarations ont été relayées lundi par RMC. Ce dernier indique qu’elle a laissé « des passagers sur le carreau ayant vendu plus de billets que ce qui était possible ».

    Dans un ton menaçant, M. Laurent a prévenu : InterShipping doit annuler les prochaines traversées non autorisées par les autorités, ou l’accès au port lui sera complètement interdit.

    Etiquettes : Maroc, port de Sète, Opération Marhaba, vacances d’été, transit, Inter Shipping, bateau,

  • Le Maroc reconnaît l’espagnolité de Ceuta, il y érige un mur

    Rabat érige une autre clôture à Ceuta pleine de concertinas deux mois après la crise avec Madrid

    Deux mois après la plus grande crise diplomatique de ces dernières années avec le Maroc à la suite de l’affaire Ghali et de l’entrée subséquente à Ceuta de milliers de personnes par la digue de Tarajal, Rabat a commencé les travaux d’érection d’une nouvelle clôture sur le périmètre frontalier avec la ville autonome.

    La construction est composée de trois murs d’interception qui entraveraient le transit des personnes. Le projet d’imperméabilisation par lequel le pays voisin veut redorer son blason prévoit de placer des rangées de barbelé- semblables à ceux que l’Espagne a retirés – tout au long des bancs de sable marocains. En octobre, un nouveau plan débutera, dans lequel 12 000 mètres cubes de sable seront transférés le long de la digue de Ceuta, afin que l’eau puisse submerger toute la barrière jusqu’aux points de surveillance de la Guardia Civil.

    Ce projet serait en contradiction avec l’annonce faite par le président du gouvernement de son intention de retirer le brise-lames de la clôture frontalière après que les barbelés aient blessé des migrants dans leur tentative de traverser la frontière à la nage.

    En matière de sécurité, le directeur du Centre d’Intelligence contre le terrorisme et le crime organisé (CITCO), le général Manuel Navarrete, a souligné la coopération policière  » efficace  » avec le Maroc et a reconnu que l’un des aspects analysés, malgré  » peu de cas « , est celui de l’infiltration de djihadistes dans les réseaux migratoires. Navarrete l’a admis dans le dernier numéro du magazine de la Fundación Víctimas del Terrorismo (Fondation des victimes du terrorisme).

    El Diario de Leon, 19/07/2021

    Etiquettes : Espagne, Maroc, Ceuta, Melilla, clôture, mur, barbelés, migration,

  • Au moins 35 journalistes de 4 pays ciblés par le Maroc

    Forbidden Stories et Amnesty International ont eu accès à une fuite de plus de 50 000 numéros de téléphones sélectionnés pour être ciblés par des clients de NSO Group. D’après l’analyse de ces données par le consortium, les téléphones d’au moins 180 journalistes ont été sélectionnés pour être ciblés dans 20 pays par au moins 10 clients de NSO. Comme le Pegasus Project l’illustrera ces prochains jours, ces clients gouvernementaux comprennent aussi bien des régimes autocratiques (Bahreïn, Maroc, Arabie Saoudite) que démocratiques (Inde, Mexique) et couvrent le monde entier – de la Hongrie à l’Azerbaïdjan en Europe, du Togo au Rwanda en Afrique. Aucun n’a hésité à sélectionner comme cible des journalistes, des défenseurs des droits humains, des opposants politiques, des hommes d’affaires et même des chefs d’État avec cette technologie intrusive.

    Dans un rapport publié en 2018, le groupe de défense de droits numériques Citizen Lab a identifié des opérateurs de Pegasus dans un certain nombre de pays ayant par le passé détenus arbitrairement des journalistes et des défenseurs des droits humains, notamment l’Arabie Saoudite, le Maroc et Bahreïn. Ces trois pays ont sélectionné des dizaines de milliers de numéros de téléphone pour qu’ils soient ciblés, d’après les données auxquelles a eu accès Forbidden Stories.

    Certains reporters, comme le journaliste d’investigation indépendant Omar Radi, au Maroc – dont l’infection du téléphone avait fait l’objet d’une enquête de Forbidden Stories en 2020 – ou le journaliste indien et défenseur des droits humains Anand Teltumbde, ont été emprisonnés après que l’infection de leurs téléphones soit documentée par des groupes de défense et des médias.

    Les murs de son bureau à la Maison des Journalistes sont couverts d’affiches de Reporters Sans Frontières et d’autres organisations de défense de la liberté de la presse. Hicham Mansouri vivait auparavant dans le bâtiment, qui sert à la fois de lieu d’exposition et de résidence pour les journalistes réfugiés. Il a depuis déménagé mais partage toujours un petit bureau au rez-de-chaussé où il se rend trois fois par semaine.

    Avant de discuter avec Forbidden Stories, le journaliste marocain éteint le portable qu’il a emprunté et le plonge au fond de son sac à dos. Une analyse scientifique de son téléphone précédent, réalisée par le Security Lab d’Amnesty International, a montré qu’il a été infecté par Pegasus plus de vingt fois sur une période de trois mois, de février à avril 2021.

    Journaliste d’investigation indépendant et co-fondateur de l’Association Marocaines des Journalistes d’Investigation (AMJI), Hicham Mansouri rédige actuellement un livre sur le trafic de drogue illégal dans les prisons marocaines, lui qui a fui son pays en 2016 en raison des nombreuses menaces physiques et judiciaires à son encontre.

    Le journaliste marocain Hicham Mansouri.

    En 2014, il est roué de coups par deux agresseurs anonymes alors qu’il quitte un rendez-vous avec d’autres défenseurs des droits humains, dont Maati Monjib, qui a plus tard, lui aussi, été ciblé par Pegasus. Un an après, des agents du renseignement armés perquisitionnent sa maison dès 9h et le trouve dans sa chambre en compagnie d’une amie. Ils l’ont alors entièrement déshabillé et arrêté pour « adultère », ce qui est un crime au Maroc. Hicham Mansouri passe dix mois dans la prison de Casablanca. Sa cellule est celle réservée aux criminels les plus dangereux et les autres détenus le surnomment « La Poubelle ». Au lendemain de sa libération, il saute dans un avion pour la France où il demande et obtient l’asile.
    Cinq ans plus tard, Hicham Mansouri découvre qu’il est toujours une cible du gouvernement marocain. « Tous les régimes autoritaires voient le danger partout », dénonce-t-il auprès de Forbidden Stories. « On ne se considère pas dangereux parce qu’on fait ce que l’on pense être légitime. On sait que l’on est dans notre droit. Mais pour eux nous sommes dangereux. Ils ont peur des étincelles parce qu’ils savent qu’elles peuvent mettre le feu. »

    Au moins 35 journalistes basés dans 4 pays ont été sélectionnés comme cibles par le Maroc, selon l’enquête publiée aujourd’hui. Nombre des journalistes marocains sélectionnés comme cibles ont été à un moment donné arrêtés, diffamés ou ciblés d’une certaine manière par les services de renseignement. D’autres, en particulier les rédacteurs en chef Taoufik Bouachrine et Souleimane Raissouni, sont actuellement en prison pour des accusations que les organisations de défense des droits humains prétendent être instrumentalisées avec pour objectif d’écraser le journalisme indépendant au Maroc.

    Dans une déclaration à l’attention de Forbidden Stories et ses partenaires, les autorités marocaines ont écrit qu’ils « ne comprennent pas le contexte de la saisine par le Consortium International de Journalistes » et que les autorités sont toujours « dans l’attente de preuves matérielles » pour « prouver une quelconque relation entre le Maroc et la compagnie israélienne précitée. »

    Taoufik Bouachrine, rédacteur en chef d’Akhbar al-Youm, a été arrêté en février 2018 pour trafic d’êtres humains, agression sexuelle, viol, prostitution et harcèlement. Parmi les quatorze femmes qui l’auraient accusé, dix se sont présentées au procès et cinq ont déclaré que le journaliste était innocent, d’après CPJ. Taoufik Bouachrine a par le passé écrit des tribunes critiques du régime marocain, accusant des hauts membres du gouvernement de corruption. Il a été condamné à 15 ans de prison et a passé plus d’un an à l’isolement. Forbidden Stories et ses partenaires ont pu confirmer qu’au moins deux des femmes impliquées dans l’affaire ont été sélectionnées comme cibles avec Pegasus.

    Souleimane Raissouni est le successeur de Taoufik Bouachine aux commandes du quotidien indépendant Akhbar al-Youm. Lui aussi est arrêté pour des accusations d’agression sexuelle en mai 2020. Il est accusé d’agression par un militant LGBT, sous le pseudonyme d’Adam Muhammed, qui a avoué à CPJ qu’il n’avait pas été à l’aise pour déposer une plainte publique à cause de son orientation sexuelle. Des journalistes et défenseurs de la liberté de la presse affirment, de leur côté, penser que les plaintes à l’encontre de Souleimane Raissouni sont des représailles pour ses reportages critiques. En juillet 2021, alors qu’il a entamé une grève de la faim de près de 100 jours, il est condamné à cinq ans d’emprisonnement.

    « L’intérêt [de la surveillance] c’est [a priori] de suivre la vie privée des gens afin de trouver une faille sur laquelle ils peuvent baser tout un procès », éclaire Ahmed Benchemsi, ancien journaliste et fondateur des média indépendants TelQuel et Nichane, qui dirige désormais la communication d’Human Rights Watch au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Alors que par le passé les journalistes marocains étaient systématiquement poursuivis judiciairement pour ce qu’ils écrivaient – pour diffamation par exemple, ou pour manque de respect au roi – la nouvelle tactique consiste à les accuser de graves crimes tels que de l’espionnage, ou des viols ou agressions sexuelles, poursuit Ahmed Benchemsi. À ces fins-là, la surveillance est devenue clé pour glaner des informations personnelles utiles. « Il y a souvent un bout de vérité dans les grandes calomnies, et c’est ce morceau-là – qui est généralement personnel et confidentiel – qui provient de la surveillance. »

    Des journalistes étrangers qui couvrent la détresse des journalistes marocains ont eu aussi été sélectionnés comme cibles, et dans certains cas leurs téléphones a été infecté. C’est le cas d’Edwy Plenel, directeur et l’un des cofondateurs du site d’investigation indépendant Mediapart, dont le portable a été compromis au cours de l’été 2019 selon l’analyse opérée par le Security Lab d’Amnesty International – et qui a été revue et confirmée par le groupe de défense de droits numériques Citizen Lab. En juin de cette année-là, Edwy Plenel assiste à une conférence de deux jours à Essaouira, au Maroc, à la demande d’un journaliste partenaire de Mediapart, Ali Amar, le fondateur du magazine d’investigation marocain LeDesk – dont le numéro de téléphone apparaît, lui aussi, dans la liste à laquelle a eu accès Forbidden Stories. À cette occasion, Edwy Plenel donne plusieurs interviews où il aborde la question des violations des droits humains par l’État marocain. À son retour à Paris, des processus suspects commencent à apparaître sur son portable.

    « Nous travaillions alors avec Ali Amar, c’est-à-dire que nous publions certaines enquêtes ensemble. Je le connaissais un peu comme je connais beaucoup de journalistes qui se battent pour la liberté de la presse au Maroc », explique Edwy Plenel au cours d’une interview avec Forbidden Stories. « Donc quand j’ai appris ma surveillance, tout cela a semblé logique. » Edwy Plenel estime que le ciblage de son téléphone – ainsi que celui d’une autre journaliste de Mediapart, Lénaïg Bredoux – avec Pegasus était probablement un « Cheval de Troie visant nos collègues marocains ».

    Comme Hicham Mansouri, de nombreux journalistes ont, soit fui le pays, soit complètement arrêté le journalisme. Accablé par les arrestations successives et la pression financière, le journal de Souleimane Raissouni et Taoufik Bouachrine, Akhbar al-Yaoum, a lui arrêté de paraître en mars 2021. « Il y a 10 ou 15 ans, il y avait un espace de liberté d’expression au Maroc. Mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. C’est fini », regrette Ahmed Benchemsi. « Survivre aujourd’hui, cela signifie intérioriser un degré élevé d’autocensure. À moins que vous supportiez les autorités bien sûr. »

    Source : Forbidden Stories, 18/07/2021

    Etiquettes : Maroc, Pegasus, logiciels espions, spyware, journalistes, presse, NSO Group,

  • Le Maroc, deuxième plus grand utilisateur du logiciel Pegasus

    Selon les données du projet Pegasus, le Royaume du Maroc est, après le gouvernement d’Enrique Peña Nieto, le deuxième plus grand utilisateur du logiciel espion. Les services de renseignement du roi Mohammed VI ont massivement sélectionné les noms de militants, de journalistes et d’opposants politiques dans leur plateforme Pegasus.

    Ainsi, le Royaume a sélectionné plus de 20 fois en trois mois – de février à avril de cette année – le numéro de téléphone de Hicham Mansouri, un journaliste qui est en asile en France depuis 2016, après avoir subi un lourd harcèlement juridique et physique, et passé 10 mois dans une prison de Casablanca. Bien qu’il ait quitté son pays depuis cinq ans, l’homme reste une cible d’espionnage pour le gouvernement qui l’a envoyé en prison.

    « Tout régime autoritaire voit le danger de tous les côtés. Nous ne nous considérons pas comme dangereux, parce que nous faisons des choses qui, à notre avis, sont légitimes, et nous savons que c’est notre droit, mais pour eux, c’est dangereux », explique le journaliste à Forbidden Stories.

    Les données du projet Pegasus montrent qu’au moins 35 journalistes basés dans quatre pays ont été ciblés par le gouvernement marocain par le biais de Pegasus. Parallèlement, de nombreux journalistes marocains ont été arrêtés – trois victimes de Pegasus, Taoufik Bouchrine, Soulaimane Raïssouni et Omar Radi, sont actuellement en prison – mais aussi diffamés ou autrement visés par les services de renseignement du roi, qui ont récemment adopté la stratégie consistant à les accuser de délits sexuels ou d’espionnage.

    « Il y avait de la place pour la liberté d’expression au Maroc il y a 15 ans, mais il n’y en a plus. C’est fini. Tous les médias indépendants sont morts », déplore Ahmed Benchemsi, porte-parole de Human Rights Watch pour le Moyen-Orient.

    Mais les journalistes marocains ne sont pas les seules cibles de l’espionnage gouvernemental : plusieurs journalistes français célèbres ont été attaqués par Pégasus depuis le Maroc, notamment Edwy Plenel, ancien rédacteur en chef du quotidien Le Monde et fondateur du journal d’investigation en ligne Mediapart, dont le téléphone portable a été mis sur écoute alors qu’il participait à un congrès culturel au Maroc, où il a critiqué la répression des manifestations dans la région du Rif.

    « Je connais beaucoup de journalistes qui se battent pour une presse libre au Maroc », a déclaré Plenel à Forbidden Stories, ajoutant : « Alors quand j’ai entendu parler de l’espionnage, cela m’a paru logique (…) c’était un cheval de Troie pour espionner nos collègues marocains ».

    En plus de Plenel, le gouvernement marocain a tenté – et souvent réussi – à mettre sur écoute des journalistes travaillant pour des médias français de premier plan, tels que Le Monde, France Télévisions – la chaîne de télévision publique française -, Le Canard Enchaîné, Le Figaro ou l’agence AFP ; plusieurs de ces collègues avaient enquêté sur les services de renseignement marocains, ou écrit sur les droits sexuels ou les mouvements d’opposition.

    « Dans d’autres cas, la logique des services de renseignement marocains semble étrange : la journaliste du Monde dont le téléphone a été attaqué et infecté ne travaille sur aucun sujet lié de près ou de loin au Maroc, de même que d’autres journalistes dont les numéros ont été sélectionnés par le client marocain de NSO Group ; il est possible qu’ils aient été attaqués principalement pour accéder à leurs annuaires, et ainsi obtenir les numéros d’autres cibles », note Le Monde, qui a également participé au projet Pegasus.

    Le gouvernement français, va-t-il réagir face à ces attentats contre la vie privée et professionnelle de ses citoyens par un pays étrenger?

    Etiquettes : Maroc, logiciels espions, spyware, Pegasus, journalistes,

  • Un coup de pouce à la normalisation entre Israël et le Maroc?

    Par Sarah J. Feuer
    Y a-t-il une réelle opportunité de donner une forte impulsion à la relation bilatérale ?

    Six mois après l’annonce de la reprise des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, et suite au rapprochement du royaume avec le Hamas après l’opération « Gardien des Murs », y a-t-il aujourd’hui une opportunité d’insuffler un élan à la relation bilatérale ? Ou devons-nous nous attendre à un peu plus qu’une paix froide entre les deux pays ?

    La récente visite au Maroc du directeur général du ministère des affaires étrangères, Alon Ushpiz, représente une occasion d’insuffler un nouvel élan à la relation bilatérale, six mois après l’annonce de la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays. Le récent rapprochement du royaume avec le Hamas, bien qu’inquiétant, doit être compris dans le contexte de la scène politique intérieure marocaine et du désir de Rabat que Washington maintienne la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine au Sahara occidental. À l’avenir, Israël devrait concentrer ses efforts sur le renforcement discret et méthodique des liens avec la communauté d’affaires marocaine, un groupe essentiel à la réussite de la normalisation.

    Le 6 juillet 2021, le directeur général du ministère israélien des affaires étrangères, Alon Ushpiz, s’est rendu à Rabat, au Maroc, pour rencontrer ses homologues du royaume dans le cadre de ce que le ministère israélien des affaires étrangères a décrit comme un « dialogue politique » entre les deux pays. Le voyage d’Ushpiz représente la première visite de haut niveau d’un diplomate israélien au Maroc depuis que les pays ont annoncé la reprise de leurs relations diplomatiques en décembre 2020. Cet accord, négocié par l’administration Trump sortante, a coïncidé avec la décision controversée de Washington de reconnaître officiellement la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental – une réalisation longtemps recherchée par Rabat et une rupture avec des décennies de politique américaine, qui avait largement reporté la question à des négociations menées par l’ONU entre le Maroc et le Polisario, un mouvement soutenu par l’Algérie qui réclame l’indépendance du territoire depuis 1975. Le prix du cadeau de Washington à Rabat a été l’établissement par le Maroc de « relations diplomatiques complètes » avec Israël, deux décennies après que le royaume ait coupé les liens formels dans le contexte de la seconde Intifada.

    Évitant le terme de « normalisation », les responsables marocains ont présenté l’accord comme un retour à la situation de 2000, lorsque des bureaux de liaison fonctionnaient dans les deux pays et que des touristes israéliens se rendaient régulièrement dans le royaume. La décision du Maroc de s’abstenir de proclamer une normalisation complète reflétait à la fois un effort pour se prémunir contre la possibilité que la nouvelle administration Biden ne respecte pas la décision sur le Sahara, et un désir de la part du roi Mohammed VI, qui est à la fois le chef de l’État et la principale autorité religieuse du royaume, de maintenir sa crédibilité à l’égard de la cause palestinienne et en particulier du statut de Jérusalem (Mohammed VI préside le comité al-Quds de l’Organisation de la coopération islamique, un organe symboliquement important mais fonctionnellement inactif). En mars et avril, des déclarations de Washington ont laissé entendre que l’administration Biden s’en tiendrait à sa décision sur le Sahara, tout en faisant pression pour une reprise des pourparlers visant à une résolution politique du conflit. Avec une certaine continuité partielle dans la politique américaine, les liens maroco-israéliens ont commencé à se développer, bien que de manière beaucoup moins visible que les relations entre Israël et les EAU.

    Avec le déclenchement des hostilités entre le Hamas et Israël en mai, la normalisation maroco-israélienne, qui avançait déjà à pas de tortue, a été mise à rude épreuve, tout comme les autres accords de normalisation signés en 2020 entre Israël et les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan. Comme ses pairs arabes, le Maroc a d’abord condamné les actions d’Israël à Jérusalem, mais a ensuite adopté une position plus modérée lorsque le centre de gravité du conflit s’est déplacé vers Gaza, ce qui contraste fortement avec les réactions régionales lors des précédentes séries de combats dans la bande. Malgré cela, l’élan qui avait été donné aux relations bilatérales s’est ralenti pendant l’opération « Wall Guardian » et, dans les semaines qui ont suivi, le royaume a envoyé des signaux contradictoires quant à sa position sur la normalisation. À la suite du cessez-le-feu, le Premier ministre marocain Saad-Eddine El-Othmani, qui dirige également le principal parti islamiste du pays au sein de la coalition au pouvoir, a écrit une lettre au chef politique du Hamas, Ismail Haniyeh, pour saluer la « victoire » de l’organisation sur Israël lors des récents combats. Puis, en juin, Haniyeh lui-même s’est rendu dans le royaume pour une visite officielle, rencontrant de hauts responsables au sein et en dehors du gouvernement et recevant un dîner royal offert en son honneur par le roi.

    Ces développements, bien qu’inquiétants dans la mesure où ils ont donné au Hamas une légitimité supplémentaire, reflètent des dynamiques politiques internes au Maroc plutôt qu’un désir de la part de la monarchie de revenir sur son engagement à rétablir les relations avec Israël. Au Maroc, la politique étrangère (ainsi que les affaires militaires et le contrôle de la sphère religieuse) reste fermement du ressort du palais, et les ministres élus sont largement censés appliquer la politique royale, même si elle va à l’encontre de leurs propres inclinations idéologiques. Le corps législatif élu, quant à lui, s’occupe principalement des affaires économiques et sociales nationales. Le pays doit organiser des élections législatives en septembre, et le Parti de la justice et du développement (PJD) d’Othmani, un parti ayant ses racines dans les Frères musulmans et qui domine le corps législatif depuis la variante marocaine du printemps arabe en 2011, ne devrait pas faire bonne figure. Le rapprochement du Premier ministre avec Haniyeh visait probablement à redorer le blason du parti après des mois de critiques et de dissensions internes sur la reprise des liens avec Israël. De son côté, le roi ne peut être vu chez lui s’il cède du terrain au PJD sur la question palestinienne, ce qui explique probablement l’imprimatur royal sur la visite de Haniyeh. Le Palais a également cherché à démontrer à Washington que Rabat peut servir de médiateur utile entre Israël et les Palestiniens en cas de besoin, ce qui implique une raison supplémentaire pour l’administration Biden de maintenir la reconnaissance du Sahara.

    Malgré la danse diplomatique du Maroc avec le Hamas au cours des deux derniers mois, la monarchie a également fait savoir que le royaume entendait continuer à développer ses relations avec Israël. Le jour où Haniyeh a atterri à Rabat, le roi a chaleureusement félicité le Premier ministre Naftali Bennett pour la formation de son gouvernement. Le Maroc aurait commencé à planifier la transformation de son bureau de liaison à Tel Aviv en ambassade, et le 4 juillet, un avion cargo de l’armée de l’air marocaine aurait atterri à la base aérienne de Hatzor pour participer à un exercice militaire avec les FDI. Dans ce contexte, la visite d’Ushpiz, qui suit immédiatement un appel entre le ministre des Affaires étrangères Yair Lapid et son homologue marocain, Nasser Bourita, insuffle un nouvel élan au renouvellement des liens bilatéraux et offre une occasion de commencer à transformer un accord prometteur sur le papier en politiques plus substantielles dans la pratique.

    La suite du processus de normalisation dépendra des deux parties, mais Israël peut prendre des mesures pour tirer parti de la visite d’Ushpiz et commencer à semer les graines d’une relation bilatérale plus profonde et plus durable, capable de résister aux chocs extérieurs, tels que la récente escalade à Gaza. Les pays seraient sur le point de lancer des vols directs, ce qui serait un bon début, mais au-delà de l’encouragement du tourisme bilatéral et plus généralement de la mise en valeur des liens culturels entre le royaume et les Juifs israéliens d’origine marocaine, Israël ferait bien de se concentrer discrètement mais méthodiquement sur le renforcement des relations avec la communauté d’affaires marocaine.

    D’une manière générale, l’opinion publique marocaine se divise en trois catégories lorsqu’il s’agit de normalisation avec Israël : les fervents opposants à l’accord (surtout dans les cercles islamistes et de gauche), ceux dont les sympathies pour les Palestiniens les rendaient sceptiques mais qui seraient prêts à accueillir l’accord comme une opportunité, et un groupe enthousiaste, bien que plus discret, désireux de voir les relations s’épanouir. L’opération Warden the Walls a été plus significative pour les deuxième et troisième groupes, dans la mesure où les sceptiques de l’accord ont vu l’opération israélienne (et la propagande anti-israélienne qui l’a entourée) comme une confirmation de leurs préjugés concernant le conflit israélo-palestinien au sens large, tandis que les partisans de la normalisation ont eu plus de difficultés à promouvoir les avantages de liens plus étroits avec Israël. Une action discrète, moins visible, mais déterminée, auprès des milieux d’affaires marocains, fortement représentés dans les deux groupes, contribuerait grandement à faire accepter à nouveau l’accord par le public.

    Pour commencer, le pays souhaite avoir accès aux technologies et aux investissements israéliens, notamment ceux liés à l’agriculture, qui reste un secteur dominant de l’économie marocaine. De même, un secteur technologique restreint mais prometteur a vu le jour dans le royaume, où les jeunes âgés de 15 à 24 ans représentent un tiers des 36 millions d’habitants du pays et sont désireux d’entrer dans l’économie mondiale. À ce titre, Jérusalem ferait bien de concevoir des plans pour démontrer à cette jeune population que la connexion à l’écosystème israélien de haute technologie leur offre un tel point d’entrée. Des incitations fiscales pour les entreprises israéliennes qui investissent au Maroc et/ou qui s’associent à des entreprises commerciales marocaines indiqueraient à Rabat que Jérusalem prend au sérieux la perspective de liens interentreprises avec le royaume. En fin de compte, comme pour tous les accords de normalisation, il faudra être deux pour danser le tango, mais le Maroc et Israël ont tous deux intérêt à démontrer que la normalisation des relations entraîne des avantages économiques reconnaissables pour leurs populations. Cela permettrait d’approfondir les relations bilatérales et de produire un effet de démonstration positif pour les autres États arabes de la région qui envisagent des ouvertures diplomatiques avec Israël.

    Source : INSS L’Institut d’études de sécurité nationale

    Aurora, 18/07/2021

    Etiquettes : Maroc, Israël, normalisation, Etats-Unis, Sahara Occidental, Administration Biden,

  • Maroc-Allemagne: Le silence à la hauteur des yeux

    Officiellement, il y a un silence radio diplomatique entre le Maroc et l’Allemagne depuis trois mois. Rabat énumère trois points de friction dans les relations bilatérales – mais il y a aussi des questions fondamentales en jeu.

    Le silence s’étend jusqu’à la rédaction de Zénith : la plupart des demandes d’interview pour ce texte sont restées sans réponse. Les cercles gouvernementaux, les groupes de réflexion, les journalistes marocains, les membres des fondations et les fournisseurs de voyages ne peuvent pas ou ne sont pas autorisés à commenter la situation actuelle. Les acteurs impliqués semblent visiblement tendus et ne veulent pas faire d’erreur. Dans l’opinion publique, du moins en Allemagne, le fossé diplomatique entre Rabat et Berlin ne fait guère de vagues.

    En mai, le Maroc a retiré son ambassadeur Zohour Alaoui d’Allemagne. Depuis mars, une interdiction de contact est en vigueur concernant l’ambassade d’Allemagne à Rabat et les institutions allemandes au Maroc. La mission diplomatique de la République fédérale d’Allemagne continue de délivrer des passeports, mais elle ne peut actuellement garantir la prolongation du séjour ou l’assistance en matière juridique, selon une page d’information de l’ambassade.

    Le ministre marocain des affaires étrangères, Nasser Bourita, avait ordonné la suspension des contacts, comme en témoigne une lettre qui a fuité début mars. Fait remarquable, le communiqué contenant les instructions aux services marocains est adressé à son supérieur, le Premier ministre Saadeddine el-Othmani. Cela correspond à l’image : depuis sa prise de fonction en 2017, le ministre des affaires étrangères a été beaucoup plus actif dans la poursuite de la doctrine marocaine sur le Sahara occidental que ses prédécesseurs.

    L’administration Biden montre peu d’intérêt à revenir sur la décision de Trump concernant le Sahara occidental

    Officiellement, Rabat a donné trois raisons pour le silence radio du 6 mai. Premièrement, elle est déçue de la position de l’Allemagne sur le Sahara occidental. Deuxièmement, l’Allemagne est accusée d’aider un terroriste présumé, et troisièmement, la déclaration se plaint que Berlin laisse le Maroc à l’écart lorsqu’il s’agit de définir la politique libyenne.

    Lire la suite depuis la source : Zenith, 16/07/2021

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  • Un média français accable le roi du Maroc

    Le silence n’est plus de mise. L’affaire est grave, d’autant plus que la source de l’information est un média africain.

    En effet, le site Public, citant Afrik.com, parle de la double disparition relevée au palais royal du Maroc. Après celle de la princesse Lalla Salma, épouse du roi Mohammed VI, c’est sa fille Lalla Khadija, une adolescente de 14 ans que le public marocain et la presse people regrettent.

    Celle qui était la première dame du Maroc pendant près de 15 ans et qui a donné au souverain marocain un héritier pour le trône alaouite, s’est effacé de la scène publique fin 2017. De nombreuses dépêches font état d’activités de Lalla Salma en relation avec la fondation qui porte son nom. Cependant, aucune n’est illustrée, ce qui laisse planer beaucoup de questions sur son sort.

    Selon la presse internationale, Lalla Khadija n’a pas été vue depuis près de deux ans. Un fait particulièrement marquant, la presse locale marocaine a rapporté la célébration de son 14ème anniversaire mais, encore une fois, sans apporter des images d’un événement très cher aux marocains. Sa dernière apparition remonte au 13 décembre 2019 lors sa première sortie en solo pour inaugurer le vivarium du Jardin zoologique à Rabat.

    Y a-t-il un mystère derrière les deux disparitions ? Lalla Khadija, se serait-elle aussi disputé avec son père ? Une réponse est plus que jamais nécessaire pour éviter au palais royal un nouveau scandale politique.

    Etiquettes : Maroc, Mohammed VI, Lalla Salma, Lalla Khadija,

  • Maroc: 20 morts à cause de l’alcool frelaté

    Rabat, 14 juil (EFE) – Vingt personnes sont mortes à ce jour à Uxda, dans le nord-est du Maroc, depuis samedi dernier après avoir consommé de l’alcool frelaté fabriqué clandestinement, ont rapporté mercredi plusieurs médias locaux de la ville.

    Les personnes intoxiquées ont été admises au centre hospitalier régional Al Farabi d’Uxda, où cinq autres victimes sont toujours hospitalisées dans un état grave.

    Les empoisonnements ont commencé samedi dernier après qu’un marchand d’alcool clandestin du bidonville de Mir Ali a vendu à ses clients une boisson artisanale à base d’alcool méthylique.

    Dimanche dernier, la police a arrêté le prétendu commerçant, âgé de 31 ans, qui a plusieurs casiers judiciaires pour avoir vendu de l’alcool sans autorisation, pour son implication présumée dans la vente de matériaux nocifs pour la santé entraînant la mort.

    Une deuxième personne a également été arrêtée hier par les services de sécurité pour son implication présumée dans cet incident.

    La consommation d’alcool est très limitée au Maroc, car non seulement elle est socialement désapprouvée, mais les boissons alcoolisées sont très chères car elles sont fortement taxées.

    Face à cette situation, les distilleries clandestines et la vente secrète d’alcools forts abondent, principalement des spiritueux produits de façon artisanale et sans les garanties sanitaires adéquates. EFE

    Swissinfo, 14/07/2021

    Etiquettes : Maroc, alcool frelaté, boissons alcoolisées,

  • Israël et le Maroc plantent l’arbre de l’amitié à Vienne

    Israël et Maroc : un arbre de l’amitié planté à Vienne

    Pour marquer l’amélioration des relations entre Israël et le Maroc, les ambassadeurs ont planté un arbre de l’amitié à Vienne jeudi.

    L’ambassadeur d’Israël à Vienne, Mordechai Rodgold, et l’ambassadeur du Royaume du Maroc, Azzeddine Farhane, ont évoqué un moment historique dans les relations bilatérales.

    Un arbre de l’amitié planté à Vienne

    L’arbre était un cèdre des montagnes de l’Atlas marocain, planté dans le jardin de la résidence de l’ambassadeur d’Israël à Vienne-Währing. Farhane a fait l’éloge de cet « excellent choix ». L’arbre doit grandir et témoigner de la grande amitié entre les deux pays, a déclaré l’ambassadeur.

    Rodgold a indiqué qu’il avait lui-même des liens personnels particuliers avec l’État nord-africain : Le Maroc avait été son premier pays d’affectation en tant que diplomate et sa femme était née au Maroc. Le rapprochement des deux États est un « jalon historique ».

    Relations entre le Maroc et Israël

    Le Maroc a reconnu Israël comme le quatrième État arabe après les Émirats arabes unis, le Bahreïn et le Soudan en 2020. Dans le cadre de leur accord de normalisation, les deux pays ont convenu en décembre de rouvrir des missions diplomatiques et de lancer une vaste coopération économique. Les premiers vols commerciaux directs ont été établis.

    Suite au lancement du processus de paix entre Israël et les Palestiniens, Israël et le Maroc avaient en fait déjà commencé à normaliser leurs relations en 1994. Les deux pays ont créé des bureaux de liaison et ont également approfondi leurs relations économiques. Toutefois, après le déclenchement de l’Intifada, c’est-à-dire le deuxième soulèvement palestinien en 2000, le Maroc a de nouveau gelé ses relations avec Israël.

    Jusqu’au début de la pandémie de Corona, des milliers de touristes israéliens se rendaient néanmoins chaque année au Maroc. Le Maroc compte une communauté juive depuis l’Antiquité, qui s’est rapidement développée après l’expulsion des Juifs d’Espagne en 1492. À la fin des années 1940, environ 250 000 Juifs vivaient au Maroc, avant que leur nombre ne s’effondre après la création de l’État d’Israël en 1948. Aujourd’hui, le Maroc compte toujours la plus grande communauté juive d’Afrique du Nord, avec environ 3 000 personnes.

    Vienna.at, 15/07/2021

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