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  • Maroc : Rêves de vie en temps de crise

    Leila Slimani : « Le pays des autres ».
    Rêves de vie en temps de crise
    Dans son nouveau roman, l’auteur franco-marocaine à succès Leila Slimani raconte la vie difficile de sa grand-mère, qui a vécu dans la campagne marocaine en tant que jeune femme après la Seconde Guerre mondiale. Avec une narration passionnante et captivante, Slimani réussit à créer une esquisse touchante de la vie d’une femme au milieu d’une période de bouleversements. Une critique de Volker Kaminski pour Qantara.de

    Mathilde apprend très tôt à quel point les illusions peuvent rapidement perdre leur pouvoir et être remplacées par une désillusion implacable. À l’âge de vingt ans, elle tombe amoureuse de l’officier Amine, qui vient de rentrer victorieusement de la Seconde Guerre mondiale, où il a combattu pour l’armée française. Il est fasciné par la jeune et grande Alsacienne et lui fait miroiter une vie dans la grande ferme qu’il a héritée de son père au Maroc et qu’il veut exploiter seul, lui qui est travailleur et progressiste.

    Mais à peine sont-ils en couple qu’il se révèle être un homme secret, ne pensant qu’au travail et soucieux avant tout que Mathilde apprenne les bonnes manières. Il refuse toute conversation intime avec sa femme, attend d’elle qu’elle fasse le ménage et réprime son mal du pays, dont Mathilde souffre beaucoup, surtout les premières années.

    La morosité et la solitude de la vie à la campagne dépriment cette femme de Mulhouse qui aime s’amuser, mais d’un autre côté, elle admire son mari pour sa diligence et sa détermination ; Amine acquiert des tracteurs et construit de nouvelles serres. Il cultive de sa propre initiative une nouvelle variété d’olive, défie inlassablement la sécheresse et la stérilité du sol et ne se laisse pas déconcentrer par les revers. Pourtant, le bonheur ne s’installe pas dans la ferme, et même après la naissance de leurs deux enfants, une ombre plane sur le foyer. Mathilde se demande chaque jour si elle n’a pas fait une erreur.

    Combattre les maladies et les chacals

    Le roman de Slimani crée un panorama grandiose d’une terre vaste, chaude et désolée qui a été cultivée par des familles de paysans pauvres pendant des siècles. La lutte avec la nature, contre la maladie et le braconnage des chacals est décrite de manière si vivante que les descriptions nous tiennent en haleine tout au long de la lecture. En plus de Mathilde et de sa famille, y compris les servantes ainsi que la mère et les frères et sœurs d’Amine, dont Mathilde doit également s’occuper au fil du temps, d’autres personnages secondaires intéressants apparaissent, que le narrateur sait caractériser de manière adorable.

    Mathilde et ses rêves ratés dans la vie restent au centre du roman. Mais l’intention narrative va au-delà du drame individuel, en reconstituant constamment un tableau social plus large qui reflète les divisions croissantes d’un pays qui tente de se détacher du pouvoir colonial.

    Il y a, par exemple, Mourad, le « frère d’armes » d’Amine lors de la guerre précédente, un homme épuisé, désabusé et sans abri qui se présente un soir à la ferme et qu’Amine engage comme contremaître. Au début, nous ne nous rendons pas compte à quel point Mourad est traumatisé, mais sa dislocation et sa haine de la société civile deviennent de plus en plus évidentes avec le temps ; Mourad est toujours empêtré dans les expériences de la guerre comme si elles n’étaient pas terminées depuis longtemps, et lorsqu’il boit de l’alcool, il devient un danger qu’Amine doit fréquemment s’inquiéter de « désamorcer ».

    D’autre part, nous faisons la connaissance de Selma, la jeune sœur d’Amine, dont l’esprit d’entreprise et d’aventure semble ne connaître aucune limite. Sa quête de liberté se heurte aux critiques extrêmes de ses frères Amine et Omar, et lorsqu’elle tombe amoureuse d’un Français et souhaite vivre avec lui, la punition de la famille la frappe de plein fouet. Le conflit, dans lequel Mathilde est également impliquée, atteint son paroxysme et manque de tourner à la catastrophe.

    Ce sont surtout ces situations conflictuelles aiguisées, qui semblent parfois inévitables, qui donnent au roman tant de vivacité et de tension. Mathilde aspire à un développement libre et à une réalisation professionnelle, à l’indépendance financière et à un but dans la vie, et ce désir, que son mari ne comprend pas et ne peut pas satisfaire, lui cause une grande détresse.

    « Vous avez pris une décision. Maintenant, assumez-la. »

    Lorsqu’elle se rend en France pour quelques semaines après la mort de son père, qui aime s’amuser, la patrie lui semble si attrayante et prometteuse qu’elle caresse l’idée de laisser son mari et ses enfants derrière elle et de rester en France pour toujours. Slimani réussit de manière impressionnante à pénétrer dans l’esprit troublé de l’héroïne, qui s’imagine étudier pour devenir chirurgien et se faire passer pour une actrice dans les boutiques de mode chic de la ville.

    Lorsque sa sœur lui adresse une rebuffade claire – « Tu as pris une décision. Maintenant, tenez-vous en à cela. La vie est dure pour tout le monde, vous savez » – elle doit renoncer à ses rêves et retourner au désespoir.

    Elle sait qu’il n’y a pas d’issue pour elle au monde dominé par les hommes, leurs valeurs et leurs traditions, et pourtant elle parvient à se battre pour sa liberté : elle crée seule dans la maison un petit dispensaire où viennent se rendre les malades et les personnes démunies de la région ; Mathilde leur donne des conseils et soutient leur processus de guérison du mieux qu’elle peut, sans être médecin de formation.

    Le monde qui entoure la famille commence à changer de plus en plus. La division entre le pouvoir de protectorat de la France et du Maroc dans les années 1950 s’accentue et un climat d’hostilité et de mépris mutuels se développe dans de larges couches de la population. Mathilde est non seulement agressée verbalement par la population française, surtout en ville, à cause de son mari à la peau foncée, mais des pierres sont également lancées sur sa voiture ; de l’autre côté se trouvent les forces nationalistes (représentées, par exemple, par Omar, le frère d’Amine), qui perçoivent la présence de la Française dans la ferme comme une provocation. La famille de la ferme doit subir des épreuves d’endurance de plus en plus dangereuses.

    Quand les rêves de la vie échouent

    L’auteur retrace également avec sensibilité la vie d’Aicha, six ans, la fille de la famille du fermier. Isolée dès son plus jeune âge, elle fréquente un pensionnat chrétien en ville et ne comprend pas l’intensification des conflits. Aicha est une fille très douée, la meilleure élève de la classe, et pourtant elle est constamment malmenée par ses camarades. Elle observe ce qui se passe dans le monde des adultes sans être capable d’expliquer les dangers qui se rapprochent de plus en plus.

    Dans la suite du roman, ce point de vue d’enfant devient un moyen efficace de saisir le caractère insensé de la violence et les craintes des protagonistes. Avec son petit frère, Aicha persévère dans un tiroir de secours spécialement aménagé dans le placard où ils se cachent des gangs en maraude. Des fermes brûlent partout, des gens sont tués, et nous assistons, fascinés, à travers les yeux effrayés des enfants, à des événements de plus en plus menaçants.

    Personne dans ce roman ne profite de la violence croissante, de la polarisation de la société et de l’intolérance grandissante des deux côtés. Le regard de Slimani sur la société divisée est impartial, mais non sans sympathie pour le protagoniste. Mathilde, qui ressent le conflit de plein fouet, est profondément apolitique et agit toujours pour des motifs personnels, même dans sa confrontation avec son mari.

    Elle semble d’autant plus crédible dans ses tentatives de libération, son désir d’amour et de développement, et nous souffrons avec elle lorsqu’elle doit finalement renoncer aux rêves de sa vie.

    « Le pays des autres » est un roman puissant raconté en plusieurs perspectives, donnant la parole à de nombreux personnages et offrant un aperçu poignant d’une époque de bouleversements et d’émancipation. La traduction d’Amélie Thoma est excellente, préservant la puissance des phrases limpides et des scènes vivantes. Cela fait de ce roman une expérience de lecture enrichissante et humainement émouvante.

    Volker Kaminski

    Qantara.de, 29/06/2021

    Etiquettes : Maroc, Leïla Slimani, Le pays des autres, roman,

  • Marriott ouvre deux nouveaux hôtels de luxe au Maroc

    L’ouverture d’un nouvel hôtel St. Regis et d’un hôtel Ritz-Carlton directement sur la côte nord-ouest du Maroc est prévue. Tamuda Bay offre aux hôtels une situation particulièrement privilégiée.

    Au cours des derniers mois, un grand nombre de nouvelles ouvertures d’hôtels de luxe dans le monde entier peuvent déjà être attribuées à Marriott International. La société hôtelière d’envergure mondiale prévoit également de vastes expansions du portefeuille hôtelier à l’avenir. Avec les ouvertures du Ritz Carlton Tamuda Bay Resort et du St. Regis Tamuda Bay déjà prévues pour 2020, cette expansion devait initialement se poursuivre au Maroc l’été dernier. Pour l’instant, aucune date d’ouverture exacte n’est encore disponible – elles sont toujours très attendues. Toutefois, vous pouvez d’ores et déjà vous réjouir de quelques premiers aperçus des équipements qui vous attendront dans les hôtels, comme en témoignent notamment un communiqué de presse de Marriott et le magazine de voyage Morocco Travel Blog.

    Le St. Regis Tamuda Bay ouvrira-t-il dans le courant de l’année ?

    Avec le St. Regis Tamuda Bay, Marriott International a déjà annoncé les débuts de la marque St. Regis au Maroc pour l’été 2020. Actuellement, cependant, l’ouverture du nouvel hôtel de luxe est toujours reportée à une date indéterminée – de plus amples détails sont attendus avec impatience. Faisant partie du complexe exclusif La Bahia Blanca, géré par l’investisseur immobilier Eagle Hills, le St. Regis Tamuda Bay vous accueille dans un cadre privilégié, directement sur la baie de Tamuda, au nord du Maroc. Avec une ambiance marocaine traditionnelle et un service attentionné, vous pouvez vous attendre à des vacances exclusives sur la côte nord-ouest du pays.

    Le St. Regis Tamuda Bay vous proposera un total de 100 chambres et suites exclusives dans différentes catégories, de sorte qu’il y aura une offre adaptée à chacun. Dans tous les cas, vous pouvez vous attendre à un mobilier de haute qualité et à un design qui combine des éléments marocains traditionnels avec un chic intemporel. Au St. Regis Tamuda Bay, vous serez également pris en charge par le célèbre service de majordome, ce qui vous permettra de profiter d’un séjour particulièrement luxueux.

    Le riche patrimoine et l’héritage culturel et historique du Maroc séduit depuis longtemps les voyageurs de luxe. Regis Tamuda Bay représente un moment passionnant pour St. Regis, car la marque continue de se développer dans le monde entier dans des destinations qui accueillent une nouvelle génération de voyageurs de luxe. Nous sommes ravis de renforcer notre relation avec Eagle Hills, et nous sommes impatients d’offrir à nos clients une expérience inégalée, à la fois digne de la destination et fidèle à l’héritage St. Alex Kyriakidis, président et directeur général, Moyen-Orient et Afrique Marriott International

    Les délices culinaires comprennent la cuisine marocaine traditionnelle et les classiques internationaux, le tout avec une vue imprenable sur la mer. L’espace spa de l’hôtel offre également une commodité très spéciale, qui vous invite à passer quelques heures de détente. Après un massage relaxant, vous pourrez passer quelques heures sur la spacieuse terrasse ensoleillée directement au bord de la piscine de l’hôtel.

    Qu’est-ce qui vous attend au Ritz-Carlton Resort Tamuda Bay ?

    Tout comme le St. Regis Tamuda Bay, le Ritz-Carlton Resort Tamuda Bay devait initialement ouvrir en 2020. L’ouverture de ce complexe de luxe continue également de se faire attendre, aucune nouvelle date d’ouverture n’ayant été annoncée. Après une ouverture future, le Ritz-Carlton Resort vous accueille également dans la célèbre Tamuda Bay, au nord du Maroc. À seulement 16 kilomètres de la ville traditionnelle de Tétouan, l’hôtel offre non seulement un emplacement idéal pour des séjours relaxants sur la plage, mais aussi pour des visites touristiques dans la ville.

    Toutefois, si vous préférez passer vos après-midi dans le cadre verdoyant de la station, vous pouvez également compter sur un club de plage privé et un parcours de golf à proximité immédiate de la station. Les hôtels de luxe avec plages privées sont particulièrement intéressants si vous aspirez à une oasis de tranquillité privée pendant vos vacances. Loin de l’agitation des plages publiques, elles vous offrent des endroits tranquilles pour vous détendre et des bars et restaurants de plage généralement exclusifs.

    Réservez les deux hôtels de luxe avec des avantages intéressants via reisetopia Hotels
    Après leur ouverture, les deux hébergements exclusifs, le St. Regis Tamuda Bay et le Ritz-Carlton Reserve Tamuda Bay, pourront être réservés via reisetopia Hotels. Grâce à Marriott STARS, vous pourrez bénéficier des avantages exclusifs suivants lorsque vous réserverez dans les hôtels reisetopia à l’avenir :

    -petit-déjeuner gratuit pour deux personnes
    -cadeau de bienvenue gratuit
    -WLAN gratuit pendant votre séjour
    -surclassement gratuit d’une catégorie (sous réserve de disponibilité)
    -enregistrement anticipé et départ tardif gratuits (sous réserve de disponibilité)
    -un crédit d’hôtel de 100 $ par séjour
    -Traitement VIP à l’enregistrement et à l’hôtel
    -points réguliers, avantages liés au statut et nuits au Marriott Bonvoy
    -possibilité de transfert et d’annulation (en règle générale)

    Dès à présent, de nombreux hôtels exclusifs au Maroc sont réservables via reisetopia Hotels – un coup d’œil dans notre recherche d’hôtels en vaut la peine ! Vous y trouverez tous les hôtels du Maroc et du monde entier avec de nombreuses photos, des prix et toutes les informations pertinentes.

    Conclusion sur les deux hôtels Marriott prévus à Tamuda Bay

    Le St. Regis Tamuda Bay, ainsi que le Ritz-Carlton Reserve Tamuda Bay devraient déjà ouvrir l’année dernière. Les deux hôtels sont toujours dans le pipeline, sans nouvelle date d’ouverture prévue. Toutefois, si cela change à l’avenir, nous vous tiendrons bien sûr au courant. Vous pouvez d’ores et déjà vous réjouir de la situation particulièrement privilégiée des deux hôtels et des vues panoramiques uniques sur la mer sur la côte nord-ouest du Maroc.

    Reisetopia, 29 juin 2021

    Etiquettes : Maroc, Marriott, hôtels, tourisme, horeca,

  • Maroc : L’ONU dénonce la « répression » contre les défenseurs des droits de l’homme

    Maroc: un expert des droits de l’homme de l’ONU dénonce la « répression » contre les défenseurs des droits de l’homme

    GENÈVE (1 er juillet 2021) – Le Maroc doit cesser de cibler les défenseurs des droits de l’homme et les journalistes qui défendent les questions de droits de l’homme liées au Sahara occidental, et leur permettre de travailler sans représailles, a déclaré aujourd’hui Mary Lawlor, Rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des défenseurs des droits de l’homme.

    « J’exhorte le gouvernement marocain à cesser de cibler les défenseurs des droits de l’homme et les journalistes pour leur travail, et à créer un environnement dans lequel ils peuvent effectuer ce travail sans crainte de représailles », a-t-elle déclaré.

    Lawlor a souligné les cas des défenseurs des droits de l’homme Naâma Asfari et Khatri Dadda, qui sont détenus respectivement depuis 2010 et 2019 et purgent des peines de 30 et 20 ans.

    « Non seulement les défenseurs des droits de l’homme travaillant sur des questions liées aux droits de l’homme au Maroc et au Sahara occidental continuent d’être injustement emprisonnés et criminalisés pour leurs activités légitimes, mais ils sont également condamnés à des peines de prison disproportionnées et, pendant leur incarcération, ils sont soumis à des traitements cruels, inhumains et dégradants, ainsi qu’à la torture », a déclaré Lawlor.

    Lawlor s’est également prononcé contre « le ciblage systématique et incessant des défenseurs des droits de l’homme en représailles à l’exercice de leurs droits à la liberté d’association et d’expression dans le but de promouvoir la jouissance des droits de l’homme et de promouvoir les questions liées aux droits de l’homme au Sahara occidental ». Réprimer les individus et les organisations qui travaillent pour les droits de l’homme – y compris ceux qui s’engagent avec l’ONU – « est profondément déplorable et nuit à la société dans son ensemble », a-t-elle déclaré.

    Lawlor a déclaré qu’elle avait reçu des informations selon lesquelles des défenseurs des droits de l’homme travaillant sur des questions liées aux droits de l’homme au Sahara occidental avaient été soumis à « des actes d’intimidation, de harcèlement, de menaces de mort, de criminalisation, de peines de prison, d’agressions physiques et sexuelles, menaces de viol et de surveillance ». Si ces informations sont confirmées, « elles constituent des violations du droit et des normes internationales des droits de l’homme et vont à l’encontre de l’engagement du gouvernement marocain envers le système des Nations Unies dans son ensemble ».

    Elle a évoqué le cas de la défenseuse des droits de l’homme Sultana Khaya et de sa famille, qui sont empêchées depuis novembre 2020 de quitter leur domicile à El Aaiún. Sultana Khaya est présidente de la Ligue pour la défense des droits de l’homme et la protection des ressources naturelles à Boujdour et œuvre pour les droits des femmes et le droit à l’autodétermination au Sahara occidental.

    Elle aurait été harcelée à plusieurs reprises par les autorités marocaines et aurait perdu un œil suite à l’agression d’un policier en 2007. Au cours des sept derniers mois, les véhicules de police et de sécurité auraient bloqué l’accès à sa maison, empêchant sa famille de partir, et ses proches sont régulièrement dans l’incapacité de fournir des biens vitaux à sa santé. Selon les informations transmises à la Rapporteuse spéciale, chaque fois qu’elle aurait essayé de quitter la maison, Sultana Khaya aurait été menacée et agressée physiquement par des agents.

    Au mois de mai, sa maison a été perquisitionnée par les autorités marocaines à deux reprises en moins de 48 heures. Lors de la deuxième perquisition du 12 mai, Sultana Khaya et sa sœur, la défenseuse des droits de l’homme Luara Khaya, auraient été agressées physiquement et sexuellement par des policiers masqués, et leur frère aurait été agressé physiquement. Un contingent d’agents des forces de l’ordre continuerait actuellement d’être positionné à l’extérieur de la maison, sans aucune explication légale de leur présence.

    Sultana et Luara Khaya sont toutes deux membres de l’Instance sahraoui contre l’occupation marocaine (ISACOM), une organisation fondée en septembre 2020 pour défendre le droit à l’autodétermination non violente du peuple du Sahara occidental et œuvre pour la libération des prisonniers.

    Depuis sa création, ses membres – dont les femmes défenseures des droits de l’homme Mina Baali et Salha Boutinguiza ; Lahcen Dalil, Hassanna Abba, Hmad Hammad, Babuizid Muhammed Saaed Labhi, Salek Baber et Khalid Boufrayoua – auraient été agressés et même torturés. Parallèlement, les autorités auraient ouvert une enquête contre l’organisation par le procureur général de El Aaiún.

    Lawlor s’est également dit particulièrement préoccupé par le recours apparent à la violence et à la menace de violence pour empêcher et entraver les femmes défenseurs des droits humains dans leurs activités pacifiques en faveur des droits humains.

    L’appel de Lawlor est soutenu par Clément Nyaletsossi Voule, Rapporteur spécial sur les droits à la liberté de réunion pacifique et à la liberté d’association, Morris Tidball-Binz, Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires; and Ms.Melissa Upreti (Présidente), Ms. Dorothy Estrada-Tanck (Vice-Présidente), Ms. Elizabeth Broderick , Ms. Ivana Radačić, and Ms. Meskerem Geset Techane,Groupe de travail sur la discrimination à l’égard des femmes et des filles.

    Mme Mary Lawlor (Irlande) est la Rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l’homme. Elle est actuellement professeure auxiliaire en affaires et droits de l’homme au Trinity College de Dublin. Elle a été la fondatrice de Front Line Defenders – la Fondation internationale pour la protection des défenseurs des droits de l’homme. En tant que directrice exécutive de 2001 à 2016, elle a représenté Front Line Defenders et a joué un rôle clé dans son développement. Mme Lawlor a précédemment été directrice du bureau irlandais d’Amnesty International de 1988 à 2000, après être devenue membre du conseil d’administration en 1975 et en avoir été élue présidente de 1983 à 1987.

    Les rapporteurs spéciaux font partie de ce que l’on appelle les procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme. Procédures spéciales, le plus grand groupe d’experts indépendants du système des droits de l’homme des Nations Unies, est le nom général des mécanismes indépendants d’enquête et de suivi du Conseil qui traitent soit de situations spécifiques à des pays, soit de questions thématiques dans toutes les régions du monde. Les experts des Procédures spéciales travaillent sur une base volontaire ; ils ne font pas partie du personnel de l’ONU et ne reçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants de tout gouvernement ou organisation et siègent à titre individuel.

    HCDH, 01 juillet 2021

    Etiquettes : Maroc, Haut Commissariat des Nations Unies pour les droits de l’homme, HCDH, presse, répression, droits de l’homme, activistes, presse, liberté de presse, liberté d’expression, Naâma Asfari, Khatri Dadda, Sahara Occidental, Sultana Khaya, Louaara Khaya,

  • Maroc : Pièce par pièce en marge de l’économie

    Les ambitions politiques du roi du Maroc Mohammed VI affectent de plus en plus l’économie du pays. Les entreprises allemandes sont également concernées.

    En tant que consultant en affaires, Ignacio de Benito connaît le Maroc depuis plusieurs décennies. Il apprécie les gens et leur culture. Concernant la famille royale marocaine, il demande de l’empathie : « La situation tendue actuelle avec l’Allemagne et l’Espagne ne peut être comprise que dans le contexte où Mohammed VI tente de sauver sa peau en remettant les islamistes du pays à leur place et en élargissant en même temps son espace de pouvoir dans la région et vis-à-vis de l’Europe. »

    Ce qui s’est passé : Début mars, le gouvernement marocain a coupé les contacts avec l’ambassade d’Allemagne et a gelé la coopération avec les partenaires allemands du développement, la KFW et la GIZ. En mai, le Maroc a retiré son ambassadeur en Allemagne pour des consultations dans son pays. Selon le gouvernement de Rabat, il s’agit d’une protestation contre les actions de l’Allemagne dans le conflit du Sahara occidental. Il accuse le gouvernement allemand d’avoir une « attitude destructrice » dans cette affaire. Berlin a réagi avec surprise. Le gouvernement tente de résoudre la situation de manière constructive.

    Fonds et projets en attente

    Le Maroc est un partenaire important de la coopération allemande au développement depuis de nombreuses années. En 2020, selon le ministère fédéral des Affaires étrangères, environ 1,4 milliard d’euros avaient été promis par la partie allemande, entre autres pour amortir les conséquences de la crise de Corona et dans le cadre du partenariat pour la réforme. D’importants investissements dans les secteurs des infrastructures locales et de l’énergie ont été prévus. Aujourd’hui, tout est suspendu pour le moment, ce qui inquiète de plus en plus le chef de la Chambre de commerce allemande à Casablanca, Andreas Wenzel : « Les projets prévus sont importants pour nous. On ne sait pas comment les choses vont se poursuivre ».

    En Espagne, en revanche, le gouvernement est habitué aux coups de poker de Mohammed VI, « même si, cette fois, les dommages économiques sont beaucoup plus importants des deux côtés, car nous avons des relations commerciales très étroites », déclare Haizam Amirah-Fernández, du groupe de réflexion espagnol Real Instituto Elcano, à Madrid également. L’Espagne avait également ressenti la colère du gouvernement après que le chef du Front Polisario de libération du Sahara occidental ait été soigné dans un hôpital espagnol.

    Patience et tact sont nécessaires

    Amirah-Fernández craint que la situation incertaine concernant le Maroc ne perdure pendant un certain temps, du moins dans le cas de l’Espagne : « La situation est très complexe. Mohammed VI a clairement fait un mauvais calcul ». Le roi estime que la reconnaissance par Donald Trump de la propriété du Maroc sur le Sahara occidental a changé la position de l’UE, a déclaré l’analyste politique.

    Mais l’UE, et l’Espagne et l’Allemagne en particulier, ont clairement fait savoir qu’ils s’en tenaient à leur politique. Celle-ci prévoit un référendum au Sahara occidental, conformément à une résolution de l’ONU. Le Premier ministre Pedro Sánchez avait espéré que le nouveau président américain Joe Biden reviendrait sur la décision de son prédécesseur, « mais pour les États-Unis, la reconnaissance d’Israël par le Maroc est extrêmement importante dans la lutte commune contre l’Iran », déclare Amirah-Fernández. La situation est complexe car Mohammed VI soupçonne à son tour l’Algérie et l’Iran de financer le mouvement Polisario au Sahara occidental.

    Le Maroc a désormais également suspendu l’échange d’informations policières. Toutefois, le pays est également un acteur important pour l’Europe dans la lutte contre la montée de l’islamisme en Afrique. Les journalistes marocains critiquent également la corruption croissante de la famille royale. Le pouvoir de la famille royale dans le pays est malsain à leurs yeux.

    Échec du tourisme de retour des RME

    De la banque Attijariwafa à l’opérateur téléphonique Inwi en passant par la compagnie d’assurance Wafa Assurance, le monarque contrôle indirectement la quasi-totalité des services et de la production de son pays, écrit le quotidien espagnol El País. Transparency International confirme également une détérioration de la lutte contre la corruption pour 2020. L’organisation critique également la stratégie marocaine de lutte contre la pandémie, qui consistait essentiellement à isoler le pays pendant un an. Selon le Baromètre mondial de la corruption 2020, 53 % de la population marocaine estime que la corruption a augmenté au cours de l’année écoulée.

    La frustration de la population est également en augmentation. Il y a quelques semaines, environ 8 000 Marocains, principalement des jeunes, ont pris d’assaut les frontières de l’exclave espagnole de Ceuta, au nord. « Le fait que la police marocaine ne l’ait pas empêché est bien sûr aussi dû aux ennuis avec le gouvernement espagnol », explique Amirah-Fernández. « Cet été, en outre, les quelque un million de Marocains qui vivent en Espagne ne peuvent pas rejoindre leur famille, car le service de ferry avec les ports espagnols n’a pas été repris à la demande royale. » En revanche, le service de ferry vers le Maroc depuis la France et l’Italie a été autorisé par le roi.

    Menace économique pour les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla

    « Le monarque saigne également à blanc les exclaves espagnoles de Ceuta et Melilla », critique Ana Belén Soage, de l’école de commerce EAE de Madrid. Depuis trois ans, Mohammed VI y interdit progressivement le commerce frontalier : « Les villages marocains environnants n’ont plus d’alternatives et s’appauvrissent encore plus », explique M. Soage.

    Les personnes qui s’y trouvent poussent massivement vers l’Europe depuis des années, restant le plus souvent bloquées en Espagne, « mais veulent en fait aller en France ou en Allemagne », rapporte Diana Cardona Motjer, qui travaille avec des migrants marocains à Ceuta. Le gouvernement espagnol lance maintenant une offensive pour relancer économiquement les exclaves, mais Mohammed VI frappe à nouveau. Cette fois dans sa ligne de mire : les tomates. Ceux-ci sont actuellement étiquetés comme des produits marocains et exportés massivement du Sahara Occidental vers l’Europe. Cela bouleverse le plus grand concurrent dans le commerce de la tomate : l’Espagne. Parce qu’officiellement l’UE n’a pas reconnu le Sahara Occidental comme marocain. En outre, l’Espagne se plaint régulièrement du non-respect des réglementations environnementales strictes et des conditions de travail inacceptables.

    M. De Benito, consultant en gestion, conseille aux Allemands et aux Espagnols de faire preuve de prudence, compte tenu de l’atmosphère émotionnellement tendue : « Il faut faire preuve de délicatesse ». Bruxelles le sait aussi. Et les médias espagnols spéculent déjà sur le fait que c’est la raison pour laquelle l’UE a jusqu’à présent ignoré « l’escroquerie aux tomates » des Marocains.

    DW, 01 juillet 2021

    Etiquettes : Maroc, Allemagne, Espagne, Mohammed VI, Sahara Occidental, pandémie, crise économique, migration,

  • Maroc : Zefzafi, hospitalisé d’urgence à Tanger

    Le leader du Rif emprisonné, Nasser Zefzafi, admis d’urgence à l’hôpital de Tanger.

    Le leader du soulèvement du Rif a fait un malaise jeudi. C’est la troisième fois qu’il est traité à l’hôpital depuis février.

    Nasser Zefzafi, prisonnier politique du Mouvement populaire du Rif (Hirak), a été admis mardi matin dans un hôpital de Tanger après avoir été victime d’un évanouissement et d’une aggravation de son état de santé jeudi dernier, selon des sources du Hirak. Ce jour-là, Zefzafi s’est plaint d’uriner du sang. Personne ne sait ce qui pourrait être à l’origine de l’hémorragie qui l’a obligé à être transféré de la prison à l’hôpital.

    C’est la troisième visite dans un centre de santé depuis qu’il s’est évanoui en février. Le prisonnier politique rifain a été retrouvé par les geôliers inconscient sur le sol de sa cellule autour d’une mare de sang après s’être frappé lui-même suite à une baisse considérable du taux de sucre dans le sang (hypoglycémie), causée par la grève de la faim qu’il menait alors avec d’autres prisonniers. En mai, la famille de Zefzafi a signalé que le militant détenu à la prison de Tanger avait été emmené dans un hôpital extérieur à la prison pour y subir des examens médicaux, après quoi il avait été renvoyé à l’hôpital de la prison. À cette époque, on lui a diagnostiqué une paresthésie, une sensation anormale de picotement et de fourmillement accompagnée de froid et de chaleur dans certaines parties du corps. Ces symptômes sont compatibles avec un trouble du système circulatoire et peuvent être dus aux conditions de vie difficiles auxquelles il est soumis en prison.

    La famille et les avocats du leader rifain continuent de dénoncer le fait que les autorités pénitentiaires marocaines ne fournissent pas les rapports permettant d’établir sa situation médicale.

    Les tortures et les humiliations subies après son arrestation, son maintien à l’isolement pendant 18 mois et les grèves de la faim qu’il a menées ont pu réduire la condition physique du prisonnier politique rifain.

    Tout cela se passe après la sentence de la Cour de cassation la semaine dernière, où elle rejette le recours de la défense pour revoir les peines des principaux leaders qui ont mené les protestations dans le Rif en 2016, qui ont été durement réprimées par l’État marocain, conduisant à l’arrestation de plus de 800 militants rifains.

    Zefzafi a déclaré dans une interview à ce média qu’il avait subi des tortures et des humiliations lors de son arrestation puis de son emprisonnement, comme l’a ratifié son compagnon de cellule, Jamal Mouna, dans un témoignage publié par ELMUNDO.es après avoir fui le Maroc et obtenu l’asile politique en Espagne.

    D’autre part, une déclaration de l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH) publiée à l’occasion de la Journée internationale des Nations unies pour le soutien aux victimes de la torture, qui est célébrée le 26 juin de chaque année, a révélé que « la pratique de la torture ou d’autres traitements cruels, inhumains ou dégradants est encore courante et est largement pratiquée dans plusieurs centres de détention au Maroc ».

    Dans la déclaration, l’association note que « les services de sécurité recourent à ces pratiques lors d’arrestations et de détentions arbitraires, que ce soit en garde à vue, dans les prisons ou dans les hôpitaux psychiatriques, et lors de la répression de manifestations pacifiques avec l’usage excessif de la force pour les disperser ».

    Les militants rifains ont dénoncé le fait qu’ils ont été victimes de torture et d’humiliation lors des arrestations, comme l’a exprimé Nasser Zefzafi dans l’interview accordée à ce média : « Ils m’ont demandé de dire vive le roi d’une voix forte pour que la torture cesse. Tout cela s’est passé pendant qu’ils filmaient avec un téléphone. Mon corps ne pouvait pas le supporter et j’ai dit « Longue vie au roi ».

    El Mundo, 29 juin 2021

    Etiquettes : Maroc, Rif, Hirak, Nasser Zefzafi,

  • Maroc-USA : Les vérités d’un tweet très bref

    Selon le professeur Mohamed Cherkaoui, le tweet du Secrétaire d’État Américain Anthony Blinken, « résume les paramètres actuelles sur les relations maroco-américaines, ce qui est une une référence claire à l’intérêt porté par l’administration Biden aux arrestations, aux verdicts judiciaires et aux trébuchements du parcours de la justice dans les questions du Hirak rifain et les journalistes Bouachrine, Raïssouni, Radi et les autres, ce qui touche à l’image du Maroc et à ses relations avec les capitales occidentales ».

    Dans un article posté sur le portail Lakome2, M. Cherkaoui a relevé « l’absence de l’expression « notre partenariat stratégique » mentionné dans le communiqué de la Maison Blanche en 2002 ainsi que la référence au « dialogue stratégique » qui était le titre des relations maroco-américaines au cours des six dernières années ». A leur place, on trouve l’expression « droits de l’homme, y compris la liberté de presse », indique-t-il.

    « La rencontre entre Bourita et Blinken n’a pas traité le sujet de la « reconnaissance » de la marocanité du Sahara par les Etats-Unis ni de l’annonce d’une date pour l’ouverture du consulat américain « promis » à Dakhla », ajoute la même source.

    M. Cherkaoui souligne que « Blinken ne fait plus les louanges de la « normalisation » et ses avantages à la faveur des relations entre Israël et le Maroc, après que ce dernier a laissé tomber les Accord d’Abraham » ainsi que l’absence de toute référence à la reconnaissance de la marocanité du Sahara Occidental par Donald Trump ainsi qu’à « la date de construction du consulat américain « promis » à Dakhla.

    « Blinken n’a pas non plus mentionné la position de la coopération en matière de renseignements et de lutte contre le terrorisme ou les manœuvres militaires conjointes, ni ce que Rabat considère comme un centre de coopération avec Washington, mais il a insisté sur notre intérêt commun dans la paix, la stabilité régionale et les droits de l’homme, y compris la liberté de la presse », affirme-t-il.

    Pour lui, « les priorités de Washington ne sont pas venues dans cet ordre par hasard, mais pour marquer les différences entre le gouvernement Biden et celui de Trump. La philosophie des droits de l’homme est devenue l’un des piliers de la nouvelle politique étrangère américaine, aux côtés du réalisme politique, que ce soit vis-à-vis de la Russie et considérant la question de l’arrestation de l’opposon Alexei Navali parmi les raisons d’imposer des sanctions américaines à huit personnalités faisant partie de l’entourage du président Poutine au Kremlin, ou contre le président iranien élu Ibrahim Raïssi, dont le nom se trouve sur la liste des sanctions américaines ».

    Etiquettes : Maroc, Etats-Unis, Sahara Occidental, droits de l’homme, liberté de presse, Joe Biden, Anthony Blinken, Omar Radi, Soulaiman Raïssouni, Taoufik Bouachrine,

  • Maroc : Omar Radi ou le procès du journalisme libre

    Omar Radi a fait la démonstration durant 2 h que nous sommes bien dans un procès politique. Ce qui est visé, c’est le journalisme libre et indépendant.

    • Pour la Cour, les contacts avec une ambassade et toute personne étrangère sont suspects. Se déplacer au Rif pour une couverture journalistique cacherait un agenda.

    • Le journaliste au Maroc doit désormais s’interdire tout contact avec un pays qui serait en conflit avec l’Etat, comme les Pays-Bas, l’Espagne ou l’Allemagne. Vu que notre diplomatie a choisi l’affrontement, cette liste devrait s’allonger. Ils veulent un journalisme lénifiant et aux ordres.

    • Pour le pdt de la Cour, un journaliste doit avoir la carte de presse. Il a longuement insisté sur ce point. Omar qui ne l’a eu qu’en 2020, a répondu : « Quand j’interviewais les hauts responsables dont le patron du BCIJ personne ne m’a demandé si j’avais une carte de presse ou pas et maintenant on réduit le journaliste à cette carte ».

    • Face au journalisme indépendant, l’Etat nous oppose Chouf TV. Ce média de diffamation est bien au centre de ce procès et celui de Souleimane. Média bénéficiant des fuites de la part des donneurs d’ordre de ces poursuites.

    • J’étais choqué quand la Cour a exposé sur les écrans géants deux articles diffamatoires de Chouf TV à l’encontre de Radi. Ces 2 articles sont OFFICIELLEMENT à l’origine de l’enquête du parquet. Dans un monde normal, Celui qui devrait être poursuivi c’est bien Chouf TV qui a diffamé Radi.

    Omar a été convaincant, limpide et précis.

    Page Facebook de Salaheddine Lemaizi, 29 juin 2021

    Etiquettes : Maroc, Omar Radi, Soulaiman Raïssouni, presse, liberté de presse, droits de l’homme, liberté d’expression,

  • Laayoune, la « nouvelle Ceuta » à l’horizon

    Bateaux du port d’El Aaiún, un « nouveau Ceuta » à l’horizon
    L’arrivée aux îles Canaries de bateaux transportant des migrants subsahariens provenant des zones militarisées du Sahara occidental a augmenté ces dernières semaines. Plus d’un millier de personnes sont arrivées depuis la mi-juin. « Il y a des mouvements étranges », avertissent les habitants d’El Ayoun.

    Moussa vit depuis un an et demi dans une banlieue d’El Ayoun, la capitale du Sahara occidental sous occupation marocaine. Il a 35 ans et vient de Côte d’Ivoire. « J’essaie de me rendre aux îles Canaries mais tout l’argent que j’avais, je l’ai donné à un trafiquant et il a disparu », raconte le jeune homme à El Independiente, désespéré d’être bloqué sur la terre ferme. Ces dernières semaines, les départs de canots se sont multipliés depuis le port et les plages de l’ancienne capitale du Sahara espagnol, dans un mouvement inhabituel que certaines sources consultées par ce journal lient à la décision du Maroc de répéter le scénario qui a débordé Ceuta en mai dernier.

    Les départs, à la tombée de la nuit, ont pour scénarios Blaya, le port d’El Aaiún, et El Marsa, une ville à l’ouest de la capitale. « C’est une zone très contrôlée où sont concentrés les gendarmes, les militaires et les policiers marocains. Pas une mouche ne s’y déplace sans la permission ou la complicité des forces de sécurité », fait remarquer à ce journal un habitant de la ville qui requiert l’anonymat par crainte de représailles. Trois bateaux ont quitté la zone en début de semaine pour la côte des Canaries.

    En plein jour

     » Les trafiquants ont rencontré les Subsahariens dans le centre d’El Aaiún, sous les yeux des agents. Ils utilisaient ensuite des voitures Nissan pour emmener les migrants vers la côte », décrit une autre source basée dans le village, qui confirme également la multiplication des « mouvements étranges » parmi les milliers de migrants originaires d’Afrique subsaharienne qui se trouvent dans l’enclave depuis des mois, en attendant de traverser l’Atlantique à la recherche du rêve européen. « C’est palpable dans les conversations. Les gens disent qu’untel qui vit dans tel ou tel quartier est parti il y a deux jours sur un bateau. Il y a beaucoup d’activité », disent-ils.

    Le flux a également commencé à se faire sentir sur les îles de Fuerteventura, Lanzarote et Gran Canaria, les plus proches de la côte saharienne. Depuis samedi, au moins 338 immigrants sont arrivés aux îles Canaries à bord de neuf bateaux. Dans l’une d’elles voyageait un bébé qui a été emmené à l’hôpital avec un pronostic grave. Le canot pneumatique secouru dans les eaux de Fuerteventura avec 57 migrants – dont 15 femmes et cinq enfants – était parti la veille, vers quatre heures du matin, de Blaya, sur la côte d’El Aaiún.

    « Ces dernières semaines, on a constaté une augmentation des arrivées, principalement en provenance du Sahara occidental. La plupart des migrants sont d’origine subsaharienne », a déclaré à ce journal Juan Carlos Lorenzo, coordinateur de la Commission espagnole d’aide aux réfugiés (CEAR) aux îles Canaries. « À Fuerteventura, il y a eu plusieurs sauvetages. Les départs ont augmenté depuis El Aaiún et ses environs », souligne Txema Santana, conseiller du gouvernement des Canaries en matière de migration.

    Les sources du ministère de l’Intérieur ont refusé de fournir à ce journal les chiffres des arrivées de la semaine dernière, en attendant leur décompte à la fin de ce mois. Entre le début de l’année et le 15 juin, 5 734 migrants ont atteint l’archipel, soit une augmentation de 116,5 % par rapport à la même période l’année dernière. Jeudi, Salvamento Marítimo a secouru une vingtaine de personnes, dont une morte, à bord d’un skiff au sud de Gran Canaria. Deux jours plus tôt, 108 immigrants ont été secourus dans deux canots pneumatiques se dirigeant vers Fuerteventura, dont 32 femmes et six enfants.

    Depuis le milieu du mois, plus de mille migrants sont arrivés au cours de la dernière semaine. « Au cours de ce mois de juin, nous avons dépassé les 6 000 personnes arrivées en 2021. L’année dernière, ce chiffre a été atteint à la fin du mois de septembre. Cette année, avant le début de l’été », prévient Santana. « C’est une reprise soudaine qui a cassé la baisse qui s’enchaînait depuis le mois de mars », ajoute-t-il avant de souligner que « les départs qui étaient auparavant concentrés à Dakhla, le font maintenant à Laâyoune et autour et dans la province de Guelmin ».

    La route des Canaries, indiquée de l’intérieur, commence généralement à enregistrer la hausse à partir du mois d’août, lorsque les conditions de mer sont plus propices. Le gouvernement insiste sur le fait que la tendance depuis l’été dernier est que les flux proviennent du Sahara occidental et de la Mauritanie. L’augmentation du nombre de bateaux a également entraîné de nouvelles tragédies. Dimanche en fin de journée, l’ONG Caminando Fronteras a signalé la mort de 40 personnes, dont deux mineurs et 10 femmes, dans un naufrage sur la route des îles Canaries. Un bateau de pêche a sauvé vingt-deux survivants.

    Il ne précise cependant pas l’origine dans le territoire sahraoui, envahi en 1975 par le régime marocain et toujours en attente de décolonisation. Musa est l’un des milliers de nomades qui habitent les rues d’El Ayoun. Il a payé tout ce qu’il avait, environ 1 500 euros, pour un voyage qu’il n’a pas encore terminé. « Il y a beaucoup de personnes qui ont été trompées par les trafiquants. Certains ont donné 1 000 €, d’autres 500 € et d’autres encore ont versé la totalité de la somme, soit environ 3 000 €. Beaucoup doivent appeler leurs parents pour qu’ils leur envoient de l’argent car il n’y a aucun moyen d’en obtenir ici. À El Ayoun, il n’y a pas de travail », dénonce-t-il.

    Les migrants, victimes de la stratégie marocaine

    Musa partage un toit avec d’autres compatriotes, unis – de surcroît – par le malheur de se retrouver sans rien au milieu de la route. « Souvent, la police vient, casse la porte et nous emmène avec elle. Puis les mendiants entrent dans notre maison, prennent nos effets personnels et les vendent », maudit-il. Les Subsahariens vivant à El Aaiún sont également confrontés aux déportations et à la stratégie capricieuse des autorités marocaines. « Il y a environ quatre semaines, beaucoup d’entre eux ont été expulsés du Sahara vers Tan-Tan et Agadir, dans le sud du Maroc, mais ils sont ensuite revenus. On leur a dit qu’ils étaient libres de retourner au Sahara », déclare un activiste de la ville qui connaît les hauts et les bas de la migration.

    Les allées et venues de ces dernières semaines ont mis les habitants de la ville en alerte. Certains craignent une répétition de ce qui s’est passé à Ceuta le mois dernier. Entre le 17 et le 18 mai, quelque 10 000 personnes ont réussi à entrer dans la ville autonome en contournant les brise-lames frontaliers de Benzú et de Tarajal face à la permissivité des autorités marocaines, irritées par l’accueil par l’Espagne du leader du Front Polisario qui doit être soigné dans un hôpital de Logroño pour un coronavirus. Il y a deux semaines, le Parlement européen a condamné « l’utilisation par le Maroc des contrôles aux frontières et de la migration, et en particulier des mineurs non accompagnés, comme moyen de pression politique contre un État membre de l’Union ».

    « Certains des migrants que j’assiste me disent que ce sont les militaires marocains qui poussent leurs bateaux. Imaginez un militaire marocain qui collabore avec la mafia », déclare Loueila Mint El Mamy, qui travaille comme avocate spécialisée dans l’immigration aux îles Canaries. « Un soldat peut gagner 200 ou 300 euros et être tenté par une mafia au Maroc pour l’aider financièrement. Ce n’est pas un hasard si ces bateaux partent de zones hautement militarisées du Sahara, comme Dakhla et El Aaiún », ajoute-t-elle.

    Loueila fréquente ce journal le vendredi midi, après une journée compliquée et épuisante. Elle vient de participer à l’identification du corps de la femme sauvée d’un bateau jeudi. « J’ai vu le visage de cette femme et je me sens très impuissant. Elle était originaire de la Côte d’Ivoire et avait de la famille en France. Cela me fait mal qu’elle n’ait pas pu partir avec un visa, avec les 2 000 ou 3 000 euros qu’elle a payés pour le voyage et avec la possibilité de regrouper sa fille », dit-il franchement. « Elle a passé neuf mois en transit dans une maison fournie par des organisations criminelles qui trafiquent la vie des gens au Maroc ».

    La présence accrue de femmes et de mineurs est l’une des nouvelles tragiques qui jettent un regard sur la réalité de ces derniers mois. Depuis le début de l’année, 1 013 femmes (16,42 %) et 1 076 mineurs (17,44 %) sont arrivés. « Autrefois, à bord des bateaux et des cayucos venaient de nombreux mâles, c’est-à-dire un seul membre de l’unité familiale. Ce que nous constatons maintenant, c’est qu’il augmente le transfert de familles entières, de pères et de mères avec leurs enfants », explique José Antonio Rodríguez Verona, chef de l’équipe de réponse immédiate d’urgence de la Croix-Rouge aux îles Canaries. « Le parcours est assez dur à cette période de l’année et on le remarque à l’arrivée », dit-il, attristé.

    Les traversées peuvent durer entre sept et dix jours, « en fonction des conditions de mer et de vent et en tenant compte du fait qu’il n’y a pas d’accidents tels qu’une panne de moteur », précise M. Rodriguez Verona. La route des Canaries a monopolisé les titres au dernier trimestre de l’année dernière. 18 000 des plus de 23 000 personnes arrivées irrégulièrement sur les îles l’ont fait en l’espace de quatre mois, de septembre à décembre. Vendredi, lors d’une intervention devant la Commission de l’Intérieur du Congrès des députés, le ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, s’est vanté d’une gestion aux îles Canaries qui fait l’objet de critiques depuis des mois.

    Marlaska déclenche la controverse

    « Les résultats de notre politique migratoire parlent d’eux-mêmes. Je vais donc les replacer dans leur contexte : dans les îles Canaries, les arrivées irrégulières par voie maritime ont été réduites de 7 143 en seulement un mois et demi, entre le 15 novembre et le 31 décembre 2020, à 5 734 au cours des presque sept mois que nous avons passés dans l’année », a-t-il déclaré. « C’est-à-dire en sept mois, moins d’entrées irrégulières que dans les dernières semaines de l’année dernière. Et ce, je le répète, dans un contexte où la pandémie rend très difficile le contrôle et le retour des politiques », a-t-il déclaré.

    Les chiffres fournis tous les quinze jours par son propre ministère brossent un tableau différent, marqué par une reprise des arrivées. Les avertissements, provenant d’El Aaiún, vont également dans la direction opposée, Rabat utilisant une fois de plus la migration et son rôle de gendarme capricieux comme arme de pression sur les bureaux de Madrid. « Je pense que Ceuta et les Canaries sont des réalités différentes. Les gens partagent la même situation de manque de protection, mais la possibilité d’une action immédiate et d’un impact plus direct, comme cela s’est produit à Ceuta, n’existe pas aux Canaries », déclare Lorenzo, qui critique la politique migratoire de la coalition gouvernementale.

    « Se vanter de la gestion des migrations n’est pas une bonne dynamique », dit-il. « Les transferts ont permis de décongestionner la situation dans les îles Canaries mais il reste des éléments à résoudre comme la chronification des personnes dans des macro-camps dans lesquels elles restent jusqu’à on ne sait quand. C’est un modèle qui a échoué. L’autre réalité à laquelle il faut faire face est celle des mineurs non accompagnés, qui dépasse la capacité opérationnelle des îles Canaries. Environ 2 500 mineurs sont actuellement sous la tutelle de la région », ajoute-t-il, s’inquiétant également de « la situation d’îles comme Lanzarote et Fuerteventura qui ont une capacité opérationnelle moindre pour gérer les flux migratoires qui atteignent leurs côtes ».

    Pendant le week-end, le drame a continué à naviguer dans les eaux de l’Atlantique près des îles Canaries. Vendredi, les secours maritimes ont localisé un bateau pneumatique à environ 85 kilomètres au sud de Fuerteventura. A l’intérieur se trouvent 57 naufragés, dont dix femmes et un mineur. Il avait quitté El Aaiún, la ville où Musa était toujours à la recherche du trafiquant qui lui avait volé un avenir incertain. « Mon frère vit à Paris. Cela fera bientôt deux ans que j’ai quitté mon pays. Et je suis ici sans travailler ni rien faire ».

    El Independiente, 28 juin 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Sahara Occidental, Laayoune, Ceuta, migration,

  • GB: Le premier accord commercial post-Brexit questionné

    Le Royaume-Uni doit faire face à une révision judiciaire de l’accord commercial avec le Maroc, après que la Haute Cour ait autorisé la contestation du Sahara occidental.

    Un groupe faisant campagne pour les droits du peuple sahraoui du Sahara Occidental a reçu l’autorisation de la Haute Cour de Londres de procéder à un examen judiciaire contre l’accord commercial du gouvernement britannique avec le Maroc.

    C’est la première fois qu’un accord commercial est signé par le Royaume-Uni depuis qu’il a quitté l’Union européenne (UE).

    La Campagne pour le Sahara Occidental UK (WSCUK) avait lancé une procédure de révision judiciaire contre le Département du Commerce International et le Trésor en mars sur l’accord d’association Royaume-Uni-Maroc, affirmant qu’il violait les obligations du Royaume-Uni en vertu du droit international. Dans une décision de la Haute Cour de Londres rendue le 28 juin, le juge Chamberlain a autorisé la poursuite de cette procédure.

    « Si le demandeur a raison, les défendeurs agissent illégalement en accordant un traitement tarifaire préférentiel aux marchandises originaires du Sahara Occidental et, ce faisant, facilitent l’exploitation des ressources de ce territoire en violation du droit international », a-t-il écrit dans son jugement.

    Les accords post-Brexit

    L’accord d’association a été signé en octobre 2019 et conçu pour reproduire les accords commerciaux de l’UE avec le Maroc, auxquels le Royaume-Uni ne serait plus partie une fois qu’il aurait quitté l’UE.

    Les accords d’association de l’UE et du Royaume-Uni accordent des tarifs préférentiels pour certains produits en provenance du Maroc et ceux-ci s’appliquent également aux produits du Sahara occidental. Dans l’annexe E de l’accord du Royaume-Uni, par exemple, il est dit « Les produits originaires du Sahara Occidental soumis à des contrôles par les autorités douanières du Maroc bénéficient des mêmes préférences commerciales ».

    Le Maroc revendique le Sahara Occidental comme faisant partie de son territoire depuis qu’il l’a envahi en 1975. Cette revendication n’est pas largement reconnue et l’ONU a inclus le Sahara Occidental sur une liste de territoires non autonomes depuis 1963. Officiellement, le Royaume-Uni considère le statut du Sahara Occidental comme « indéterminé ».

    WSCUK soutient que l’accord britannique ne devrait pas s’appliquer aux produits du Sahara Occidental car, en vertu du droit international, le Maroc ne devrait pas être autorisé à exploiter les ressources du Sahara Occidental sans le consentement de son peuple et à moins que ce ne soit pour son bénéfice exclusif.

    Le WSCUK a accueilli la décision de la Haute Cour d’hier comme « une excellente nouvelle dans notre quête de justice pour le peuple sahraoui ». Dans une déclaration, le coordinateur du WSCUK, John Gurr, a déclaré : « C’est une étape importante pour le peuple sahraoui. La contestation d’un accord qui permet le vol des ressources naturelles du Sahara Occidental et renforce l’occupation marocaine peut maintenant se poursuivre. »

    Erin Alcock du cabinet d’avocats Leigh Day, qui représente WSCUK, a déclaré : « Cette affaire donnera à la cour une occasion importante d’examiner la légalité d’un accord commercial post-Brexit mis en œuvre au Royaume-Uni dans le contexte des obligations juridiques internationales. »

    Le ministère du Commerce international a refusé de commenter, un porte-parole ayant déclaré : « Nous ne commentons pas les procédures judiciaires en cours ».

    En 2015, WSCUK a engagé avec succès une procédure de révision judiciaire contre le gouvernement britannique concernant sa mise en œuvre d’une version précédente de l’accord d’association UE-Maroc et de l’accord de partenariat de pêche UE-Maroc.

    Depuis lors, le Maroc a subi de nombreux autres revers juridiques concernant ses revendications sur le Sahara Occidental devant les tribunaux européens. Il a également vu le nombre d’acheteurs internationaux pour les exportations de phosphate du territoire diminuer ces dernières années.

    Forbes, 29 juin 2021

    Etiquettes : Maroc, GB, Royaume Uni, Sahara Occidental, justice, accord commercial, Western Sahara Campaign UK,

  • Melilla : sit-in des parents des deux enfants tués par le Maroc

    « Nous voulons savoir pourquoi nos enfants ont été tués et pouvoir nous reposer maintenant », disent les parents d’Emin et de Pisly.

    La famille des deux jeunes hommes tués au Maroc demande que justice soit faite et que les faits soient clarifiés.
    Les parents d’Emin et Pisly, Abdeselam Ahmed et Driss Mohamed, se sont à nouveau rassemblés hier lundi aux portes de l’hôtel de ville de Melilla pour demander justice pour le meurtre de leurs fils il y a sept ans et huit mois à Punta Negri (Maroc), aux mains de la marine marocaine. La concentration a commencé par cinq minutes de silence, un acte auquel ont participé la plupart des membres du gouvernement de la ville autonome.

    Camilo Villarinos

    Abdeselam Ahmed rappelle que sept ans et huit mois se sont écoulés depuis le meurtre de ses fils, ce funeste 27 octobre 2013. « Nous avons été quatorze mois sans faire de concentrations, sauf le mois dernier où nous avons recommencé, parce que nous avons compris que la pandémie devait s’intéresser davantage aux vivants qu’aux morts, qui sont en l’occurrence nos enfants, mais nous reprenons le combat pour élucider les meurtres de nos enfants », a-t-il souligné.

    Il a toutefois regretté que Camilo Villarinos, directeur de cabinet du ministère des affaires étrangères, n’ait pas encore tenu sa promesse de clarifier les événements qui se sont déroulés à Punta Negri. « La dernière fois que nous nous sommes rendus au ministère des affaires étrangères, nous avons parlé avec Camilo Villarinos, qui était le deuxième ambassadeur à Rabat (Maroc) lorsque le cas de nos enfants s’est produit, et qui connaissait l’affaire de première main. À l’époque, il m’avait dit qu’il s’engageait auprès de nous à prendre les mesures nécessaires pour clarifier les faits, mais à ce jour, il ne nous a pas répondu et ne nous a rien dit ».

    « Il m’a également écrit, de sa propre main, que l’Espagne n’oublie pas, mais que chaque fois qu’il a présenté notre cas au Maroc, ce dernier a dit que si l’affaire entrait dans une quelconque négociation, il n’y aurait pas la moindre conversation. En d’autres termes, nous avons été une monnaie d’échange jusqu’à ce jour », a-t-il ajouté.

    Cependant, il demande seulement que les autorités agissent en la matière et que, une fois pour toutes, lors de la réunion bilatérale entre l’Espagne et le Maroc, le cas de « nos enfants soit mis sur la table et résolu », comme ils l’attendent depuis sept ans et huit mois. « Il est temps pour eux de nous donner une réponse et de nous laisser reposer une fois pour toutes ».

    « Le gouvernement local et national doit l’exiger et mettre les batteries à la disposition de celui qui est responsable pour qu’il nous donne une réponse sur les faits. La seule chose que nous demandons, depuis le premier jour, c’est ce qui est arrivé à nos enfants et que justice soit faite », a-t-il déclaré.

    D’autre part, il a remercié les autorités locales pour leur soutien lors du rassemblement. « C’est une évaluation très positive, car lorsqu’ils étaient dans l’opposition, ils nous ont toujours montré leur soutien, mais maintenant je leur demande de se ressaisir et de faire quelque chose, pas seulement d’être avec nous pendant cinq minutes. Ils devraient prendre des mesures et écrire au ministre des affaires étrangères, mais nous voulons aussi aller au Congrès pour présenter notre cas ».

    « Ce sont des politiciens et ils savent beaucoup plus que nous quelles mesures ils peuvent prendre. Nous attendons leur soutien, comme ils l’ont fait hier, mais aujourd’hui ce sont eux qui gouvernent », a-t-il ajouté.

    En outre, il a signalé qu’ils auront bientôt une réunion avec la déléguée du gouvernement, Sabrina Moh, qui en son temps a été annulée par la pandémie. « Nous espérons reprendre les réunions dans les prochains jours avec elle pour exposer notre situation ».

    Enfin, Driss Mohamed a demandé aux représentants du gouvernement local de remplir ce qu’ »ils nous ont promis à l’époque et s’ils ne peuvent pas, ils peuvent nous le dire aussi, mais ce que nous voulons le plus, c’est qu’ils nous disent la vérité maintenant. »

    « S’ils nous soutiennent vraiment, ils devraient nous dire ce qui s’est passé ce jour-là, c’est tout ce que nous voulons savoir. N’importe quel parent chercherait la même chose que nous. Nous voulons savoir pourquoi ils ont tué nos enfants et qu’ils nous donnent une explication », a-t-il conclu.

    Melilla hoy, 29 juin 2021

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