Catégorie : Maroc

  • L’avocat belge Christophe Marchand, arrêté et déporté du Maroc

    Communiqué de presse du cabinet d’avocat JusCogens – Bruxelles

    « Attaques contre la liberté d’expression : le Maroc franchit 1 nouveau cap vers la tyrannie.

    L’avocat international belge, Christophe Marchand, arrêté et déporté du Maroc.

    Hier vers 21 heures, l’avocat belge a été arrêté à son arrivée à Rabat.

    Christophe Marchand venait assister à 1 audience qui se tient ce 29 juin 2021 à midi à Casablanca. Les autorités lui ont rapidement dit qu’il ne pouvait pas rentrer sur le territoire et était expulsé. Il a passé la nuit sur un banc en zone de transit, son passeport lui ayant été confisqué. Il serait expulsé par avion dans le courant de la journée.

    L’avocat a fait 1 appel urgent au Rapporteur Spécial des Nations Unies pour l’indépendance des juges et des avocats afin qu’il invite le Maroc a laisser l’avocat rentrer dans le royaume chérifien pour y exercer son travail.

    Le journaliste Omar RADI est détenu arbitrairement au Maroc, depuis juillet 2019, en raison de ses publications très critiques à l’égard du régime, selon les ONG Reporter sans frontières, Amnesty Nternational et Human Rights Watch. « 

    Etiquettes : Maroc, Christophe Marchand, JusCogens, Omar Radi, Soulaiman Raïssouni,

  • Migration : Le Danemark souhaite installer un centre d’accueil au Maroc

    Le gouvernement discutera du centre d’accueil avec le Maroc

    Mardi et mercredi, le ministre des Affaires étrangères Jeppe Kofod se rendra au Maroc, qui sera mis en jeu pour abriter le centre d’accueil.

    Mardi, le ministre des Affaires étrangères Jeppe Kofod (S) entreprendra une visite de deux jours au Maroc. La visite vise à élargir la collaboration – et peut-être ouvrir la possibilité d’un centre d’accueil dans le pays d’Afrique du Nord.

    « La politique du gouvernement danois est très claire. Nous travaillons à la mise en place d’un centre d’accueil dans les pays tiers dans le cadre d’un système migratoire plus humain et plus juste ».

    « Une grande partie de ma tâche consiste à discuter avec le gouvernement marocain de la manière dont nous pouvons conjointement mettre fin à la migration irrégulière et mieux gérer la migration », explique Jeppe Kofod.

    Le Maroc est ainsi l’un des nombreux pays avec lesquels le gouvernement est désormais en dialogue sur un centre d’accueil hors d’Europe.

    Dans le passé, le Rwanda, entre autres, a été mentionné comme un pays possible.

    Au cours de la visite, Jeppe Kofod rencontrera à la fois le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita et le Premier ministre marocain Saad Dine El Otmani.

    « Le Maroc est un partenaire important pour l’Europe et pour le Danemark. Une grande partie de la migration irrégulière passe par le Maroc. Nous voulons donc travailler avec le Maroc pour faire face à la migration irrégulière et supprimer les incitations à cela », explique Jeppe Kofod.

    Le ministre danois des Affaires étrangères visitera également certaines des offres danoises existantes au Maroc, qui aideront les Marocains et les migrants d’autres pays à un avenir qui n’implique pas un voyage dangereux à travers la Méditerranée vers l’Europe.

    « Nous soutenons le Maroc et d’autres pays d’Afrique du Nord pour relever ce défi. Il s’agit en partie de donner aux jeunes hommes des outils pour créer un avenir là où ils se trouvent. Et donner au Maroc des outils pour faire face à la migration. C’est donc quelque chose dont nous voulons parler », explique Jeppe Kofod.

    Avec le soutien danois, les migrants se voient, par exemple, proposer un enseignement agricole dans une école de Rabat qui peut être utilisé dans le pays d’origine. Le Danemark fournit également une assistance aux jeunes entrepreneurs au Maroc.

    Jusqu’à présent, cependant, l’idée du gouvernement d’un centre d’asile en dehors de l’UE n’a pas été prédite avec beaucoup de chances. Les experts ont estimé qu’il était presque impossible de trouver un pays en dehors de l’UE qui jetterait les bases. Et récemment, le gouvernement a dû écarter l’idée que l’Éthiopie pourrait être le pays d’accueil d’un centre d’accueil en raison d’un conflit local dans le pays.

    En juin, cependant, le gouvernement a pris plusieurs mesures pour peut-être faire de l’ambition une réalité. Au Folketing, la base juridique du centre d’accueil a été adoptée.

    Lundi, il est apparu que le Danemark était en dialogue avec le Royaume-Uni, qui soutient l’idée du gouvernement.

    Et avec la visite au Maroc, le gouvernement élargit désormais la liste des pays avec lesquels il est en dialogue sur l’hébergement d’un centre d’accueil.

    Cependant, Jeppe Kofod souligne que le défi n’est résolu que si les causes de la migration peuvent être supprimées. Un défi qui ne fera que grandir car les défis climatiques peuvent aussi envoyer des milliers de personnes en mouvement :

    « Il est possible de donner aux jeunes une perspective d’avenir là où ils se trouvent. Et dans les décennies à venir, l’Afrique est le partenaire le plus important de l’Europe dans ce domaine. C’est pourquoi le gouvernement travaille pour arrêter la migration irrégulière avec les pays d’Afrique du Nord », explique Jeppe Kofod.

    Berlingske, 29 juin 2021

    Etiquettes : Danemark, Maroc, migration, centre d’accueil,

  • Droits de l’homme et liberté de presse au Maroc au cœur de la rencontre Blinken-Bourita

    En marge de la rencontre à Rome des ministres de la Coalition mondiale pour vaincre Daesh/Etat Islamique qui se réunissent en personne après deux ans à l’invitation du ministre italien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Luigi Di Maio, et du secrétaire d’État américain, Antony J. Blinken, ce dernier a organisé une réunion avec la délégation du Maroc présidé par Nasser Bourita.

    Le Chef de la diplomatie américaine a traité, entre autres, les questions des droits de l’homme et la liberté de presse au Maroc.

    « Bonne réunion aujourd’hui avec le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, pour examiner notre intérêt commun pour la paix et la stabilité régionales et les droits de l’homme, y compris la liberté de la presse », a indiqué Blinken dans un tweet.

    « Nous avons également discuté de l’évolution de la situation en Libye et de notre désir d’y voir la stabilité et la prospérité », a-t-il ajouté.

    Etiquettes : Maroc, Etats-Unis, Coalition global contre Daech, droits de l’homme, liberté de presse,

  • Police espagnole trouve 100 kg de haschich dans l’enceinte de Ceuta

    La police nationale a trouvé 100 kilos de haschisch dans la zone de l’Enceinte

    Les fardeaux contenant la drogue flottaient près des falaises de ce quartier. On a trouvé dans la zone une combinaison de plongée et une paire de palmes.

    La Police Nationale a été alertée ce lundi vers midi de la présence de plusieurs fardeaux flottant autour de la zone des falaises du Recinto et plusieurs unités de la Direction Générale de la Police Supérieure, soutenues par la Police Locale pour contrôler la circulation, ont finalement procédé à la récupération de jusqu’à trois ballots qui, après leur première inspection, il a été constaté qu’il s’agissait de comprimés de haschisch.

    L’important déploiement policier a provoqué l’attroupement de nombreux voisins qui cherchaient à savoir ce qui se passait, tourbillonnant le long de la paroi de la falaise et observant l’action menée par les agents de la police nationale.

    Une fois sur place, les agents appartenant à l’Unité d’intervention de la police (UIP) du quartier général de la police supérieure ont trouvé plusieurs immigrants illégaux près des ballots, dont plusieurs mineurs, où se trouvaient également une paire de palmes et une combinaison de plongée.

    On a d’abord pensé que certaines des personnes présentes sur place pouvaient avoir un lien avec la drogue trouvée, et on a même annoncé qu’une personne serait arrêtée, mais cela ne s’est finalement pas produit car il a été confirmé qu’aucune des personnes présentes là où les différents ballots de drogue ont été trouvés n’avait de lien avec la drogue.

    Les fardeaux trouvés flottant dans les environs de la zone ont conduit la Direction Générale de la Police Supérieure à demander la collaboration du Service Maritime de la Garde Civile pour ratisser la zone avec son bateau dans le but d’essayer de trouver d’autres ballots, tandis que plusieurs agents de la Police Locale suivaient la falaise au cas où il y aurait des ballots cachés dans la zone.

    Finalement, les recherches par mer et par terre ont été infructueuses, car plus aucune balle n’a été localisée.
    Enfin, les drogues saisies ont été transportées dans les locaux concernés pour être pesées et la qualité de la drogue a été déterminée, ce qui a donné un poids de cent kilos.

    Au cours de l’opération, un campement d’immigrés clandestins a été démantelé.

    Lors de l’opération montée par les agents de la police nationale pour tenter de trouver d’autres ballots de drogue cachés dans les falaises du quartier du Recinto, ils sont tombés sur un important groupe d’immigrants clandestins.

    Bien que l’on ait d’abord pensé qu’ils pouvaient avoir un lien quelconque avec les drogues saisies, ce fait a finalement été écarté et il a été constaté qu’il s’agissait de l’une des nombreuses colonies illégales qui sont distribuées dans divers coins de la ville depuis mai dernier ; le Maroc a exhorté des milliers de ses sujets à violer l’intégrité territoriale de Ceuta en attaquant les brise-lames frontaliers de Tarajal et Benzú.

    Ainsi, plus d’une dizaine d’immigrés ont été interceptés sur la falaise dans la zone de l’Enceinte, qui étaient aux premières loges de l’action policière menée dans la zone pour récupérer la drogue trouvée.

    Ce groupe d’immigrants fait partie des quelque 2 000 Marocains adultes qui, selon les autorités locales, errent toujours dans les rues de la ville en attendant de profiter d’un quelconque oubli qui leur permettrait de se cacher dans un camion ou un ferry en direction de la péninsule, risquant ainsi leur vie plutôt que de retourner dans leur pays d’origine.

    El Pueblo de Ceuta, 28 juin 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, trafic de drogues, cannabis, haschich,

  • Maroc : Quand la presse dénonce les crimes sexuels des élites françaises

    Le Maroc détient des armes de destruction massive contre les élites françaises coutumières des pratiques du tourisme sexuel. Ces armes sont soigneusement gardés pour une utilisation au moment opportun pour faire pression sur le pouvoir profond français.

    Le 26 mars 2014, le ministre marocain des affaires étrangères à l’époque Salaheddine Mezouar est soumis à un contrôle policier lors d’un transit à l’aéroport parisien de Roissy Charles-de-Gaulle. A Rabat, l’affaire a été considéré comme une « humiliation » alors que les relations bilatérales traversent un froid glacial à la suite de plaintes en France pour tortures à l’encontre du patron des services secrets marocains Abdellatif Hammouchi.

    Si le Maroc a réagi à l’affaire El Hammouchi en suspendant la coopération judiciaire avec Paris, la riposte à la fouille du chef de la diplomatie marocaine a été d’un autre genre : un média marocain proche du pouvoir, cité par Alif Post, n’a pas hésité à rappeler « rappelle le traitement très hospitalier et combien respectueux réservé aux responsables français, anciens et actuels, lors de leurs séjours au Maroc ». « Cette hospitalité prend des tournures spéciales lorsque la justice marocaine ferme les yeux sur leurs crimes sexuels dont les victimes sont des mineurs Marocains » a-t-ajouté.

    Alif Post indique que « c’est l’occasion de s’interroger sur les multiples faveurs accordées par le Pouvoir Marocain aux responsables français en visite au Maroc, qui va de la mise à disposition de jets privés aux invitations tous frais payés dans des hôtels de luxe dans la cadre de la “diplomatie de la Mamounia”.

    Article du Figaro sur l’affaire

    « Cette générosité, souligne-t-il, peut choquer l’opinion publique lorsqu’elle devient juridiquement inadmissible et moralement inacceptable. Pourtant, c’est ce qui est arrivé quand la police marocaine est tombée sur un ancien ministre français qui abusait sexuellement d’enfants marocains mineurs dans la ville Marrakech. Au lieu de le déférer devant la justice, elle a couvert le crime ».

    Selon la même source, « le Maroc officiel a préféré le silence, mais des journalistes et des hommes politiques français ont révélé le scandale et dévoilé le nom du ministre qui fréquentait Marrakech. Par la suite, des associations des droits de l’Homme et des acteurs de la société civile ont exigé de la justice marocaine l’ouverture d’une enquête après ces déclarations publiées par les médias français. En vain ».

    « Dans ce cas, c’est le silence du Maroc officiel qui a été un vrai complot contre la dignité et l’honneur du Maroc et des Marocains », conclue le média marocain.

    Sur les antennes de Canal+, Luc Ferry, ministre de la Jeunesse, de l’Éducation nationale et de la Recherche de 2002 à 2004 a parlé de l’affaire dénoncée par le journal marocain. Sans toutefois citer le nom du ministre concerné, il a affirmé qu’un ancien ministre « s’était fait poisser à Marrakech dans une partouze avec des petits garçons ». « L’affaire m’a été racontée par les plus hautes autorités de l’État, en particulier par le Premier ministre », avait-il ajouté, précisant qu’il ne disposait « évidemment pas » de preuves mais de « témoignages ». Si je sors le nom maintenant, c’est moi qui serai mis en examen et à coup sûr condamné, même si je sais que l’histoire est vraie », avait-il expliqué.

    Cités par Libération, des touristes, présents au Maroc à l’époque des faits présumés, sont venus raconter comment ils se sont retrouvés «bloqués» par la police marocaine. Les forces de l’ordre du royaume, visiblement, avaient «bouclé» un quartier, expliquant que leur intervention était liée à la découverte de «faits criminels commis sur des mineurs». « Il s’agirait d’une histoire remontant, selon les uns, à novembre 2001, selon les autres, au printemps 2002 (ces dates impliquant des éventuelles interventions politiques différentes, il n’est pas étonnant qu’elles divergent selon les sources). Un ancien ministre français, habitué des séjours au Maroc, hébergé dans le luxueux hôtel de Marrakech La Mamounia, aurait participé à une fête où les adultes avaient des relations sexuelles avec des garçons marocains mineurs. La police marocaine fait irruption, interpelle le ministre, qui demande à être relâché en invoquant sa fonction. Il obtient gain de cause, est «exfiltré» du quartier bouclé par la police, et remis dans un avion », ajoute-t-il.

    En France, l’Etat profond continue de protéger les pédophiles et les pervers du système. Espérons que la campagne #Metooinceste fera le nécessaire pour dénoncer les pratiques honteuses des élites de la SciencePo.

    Etiquettes : Maroc, France, élites françaises, pédophilie, pédocriminalité, Marrakech, ministre français, partouze avec des garçons,

  • Le Maroc annule la visite d’une délégation d’entrepreneurs allemands

    L’hydrogène vert d’Afrique : arme merveilleuse ou tombe à un million de dollars ?

    Le gouvernement allemand compte beaucoup sur les importations pour mettre en œuvre sa stratégie nationale en matière d’hydrogène. L’hydrogène écologique produit à partir du vent et du soleil pourrait être moins cher ailleurs, mais les sceptiques préviennent que cette vision pourrait être bâtie sur du sable.
    par Marina Zapf

    L’énergie solaire produite dans les déserts d’Afrique a déjà été une grande promesse. Le projet Desertec, qui visait à approvisionner l’Europe en électricité verte par le biais de câbles terrestres et sous-marins, n’a pas abouti. Aujourd’hui, l’Afrique figure à nouveau en bonne place dans la stratégie nationale pour l’hydrogène. Les milliards du trésor fédéral sont à portée de main. Et voilà que Desertec 3.0 fait déjà la promotion de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient en tant que partenaires naturels d’une nouvelle alliance : la région a « le potentiel pour devenir une centrale électrique pour l’hydrogène vert » – d’abord au niveau régional, « mais aussi pour les marchés mondiaux ».

    Dans le même temps, les développeurs de projets recherchent des investisseurs dans l’État désertique de Mauritanie : À la limite occidentale du Sahara, AMAN doit être construit sur une superficie de 8500 kilomètres carrés, un parc éolien et solaire de 40 milliards de dollars avec 30 gigawatts d’électricité et des usines d’électrolyse. L’un des pays les plus pauvres du monde souhaite ainsi mettre l’hydrogène vert ainsi que les dérivés tels que l’ammoniac et le méthanol « à la disposition des marchés d’exportation mondiaux ». L’envoyé de la chancelière allemande pour l’Afrique, Günter Nooke, a également fait campagne au Congo pour tirer parti d’une extension du barrage d’Inga.

    L’Afrique est plus riche en soleil et en vent que l’Allemagne – et enflamme l’imagination des entreprises énergétiques et des politiciens. Pour répondre à la demande future d’hydrogène vert décrite dans la stratégie nationale pour l’hydrogène, le gouvernement allemand mise sur une coopération stratégique, non seulement avec l’Australie mais aussi avec l’Afrique. Des importations à grande échelle sont recherchées, dans le cadre d’un « concept global H2 » qui soutient les consortiums de production à l’étranger et les met en contact avec les acheteurs nationaux. 2 milliards d’euros sur 9 milliards sont réservés dans le budget de la stratégie pour ces partenariats internationaux.

    Avantage en termes de prix et de volume Afrique

    La quantité exacte d’hydrogène qui sera importée est incertaine. On parle de 85 %. Le ministère de la recherche met l’accent sur la dépendance aux importations. L’Allemagne est dépendante des importations, dit-elle. L’Institut Max Planck prévoit une demande d’environ 45 millions de tonnes en 2050, soit une quantité d’énergie de 1500 térawattheures (TWh). Ce chiffre serait multiplié par cent rien qu’en Afrique occidentale, où un maximum de 165 000 TWh d’hydrogène vert pourrait être produit chaque année. Et ce, au prix imbattable de 2,50 euros par kilogramme – alors que des études évaluent les coûts en Allemagne à environ 3,80 euros même en 2050.

    Les perspectives heureuses d’importations bon marché sont alimentées dans un « atlas du potentiel H2 » de l’Afrique de l’Ouest récemment présenté par la ministre de la recherche Anja Karliczek. L’atlas interactif du Centre de recherche de Jülich signale les « points chauds » prometteurs pour l’énergie solaire et éolienne afin de produire de l’éco-hydrogène à partir de l’eau en utilisant des installations d’électrolyse. La région, s’est enthousiasmé le ministre, pourrait devenir la « centrale climatique du monde ».

    Un atlas pour l’Afrique du Sud est à venir. Le gouvernement allemand a déjà noué des alliances avec la Tunisie et le Maroc. La KfW Entwicklungsbank a promis 25 millions d’euros à Tunis pour une usine pilote. Avec Rabat, le feu vert a été donné il y a un an pour la construction d’une « usine de référence à grande échelle » en Afrique. Dix ans après l’échec de la rébellion arabe, Berlin voit également dans la politique énergétique une occasion bienvenue de créer des emplois pour la jeune population sous-employée – et de lancer des affaires pour les entreprises allemandes au passage.

    Le Maroc est le deuxième site d’investissement allemand après l’Afrique du Sud. Cependant, une délégation d’entreprises qui souhaitait s’informer sur les projets de l’Alliance pour l’hydrogène a dû être annulée. En effet, le royaume a mis sans cérémonie ses relations avec l’Allemagne au frigo pour le moment, en raison d’un différend sur la reconnaissance européenne de ses revendications territoriales au Sahara occidental.

    Faiblesses évidentes

    Cette crise diplomatique révèle déjà l’une des faiblesses de la stratégie d’importation de l’hydrogène neutre pour le climat. La stabilité politique n’est pas au mieux dans certains des 15 partenaires potentiels de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Au Mali, par exemple, les militaires viennent d’organiser leur deuxième coup d’État en un an. Les islamistes fomentent également la violence dans les pays voisins du Sahel, le Burkina Faso et le Niger, ainsi que dans le nord du Nigeria.

    Même la Côte d’Ivoire a connu des périodes politiquement turbulentes dans le passé. Là-bas, Berlin promeut déjà le développement d’une infrastructure d’énergie renouvelable (ER) – bien que contre une résistance considérable des élites investies dans les combustibles fossiles. Ce que l’Atlas H2 ne mentionne pas : D’une part, à peine plus de quatre ménages sur dix de la région ont accès à l’électricité. D’autre part, les énergies propres n’en sont encore qu’à leurs balbutiements et, si elles le sont, elles se développent principalement de manière décentralisée, dans de petites solutions « hors réseau », loin des réseaux nationaux.

    D’ici 2030, la communauté régionale ECREEE vise une part de 20 % d’énergies renouvelables (en plus de l’hydroélectricité). Au Burkina Faso, la première usine de panneaux solaires d’Afrique de l’Ouest a récemment ouvert ses portes et trois centrales solaires vont y être construites. Le Sénégal a mis en service son premier parc éolien en 2020. Avec leurs 180 mètres, les 16 turbines comptent parmi les plus hautes du monde, mais ne délivrent que 50 MW. Il existe de nombreux projets individuels. Souvent, cependant, ils ne peuvent être financés sur le marché sans achats garantis. Charlotte Hussy, de l’agence de développement GIZ, le souligne également. Les autres « conditions préalables importantes » qu’elle cite sont une part déjà considérable d’énergie renouvelable et un marché réglementé de l’électricité verte – qui n’existe pas encore.

    Le problème du transport n’est pas résolu

    Après tout, l’atlas reconnaît également que, malgré les avantages en termes de coûts, le besoin d’eau douce pour la production de H2 réduit le potentiel de 80 %. En clair, là où il y a beaucoup de soleil (au nord) et de vent (au sud), il y a souvent un manque d’eau. C’est pourquoi l’organisation de protection de la nature Nabu, par exemple, exprime de sérieux doutes quant à la durabilité de cette stratégie. Il est vrai que H2-Global veut démontrer par des projets pilotes « comment la production d’hydrogène vert, son exportation et sa distribution peuvent être réalisées de manière économiquement efficace ».

    Mais surtout, la question des transports n’est pas résolue, ce qui rend sceptiques les partisans d’une stratégie plus ciblée en matière d’hydrogène, comme Rainer Baake, directeur du groupe de réflexion sur la neutralité climatique Stiftung Klimaneutralität. « Je ne conseillerais pas de compter sur l’hydrogène vert d’Afrique pour la transition énergétique de l’Europe dans un avenir prévisible », prévient l’ancien secrétaire d’État à l’environnement et à l’énergie. L’utilisation d’hydrogène vert provenant d’autres régions n’est financièrement réalisable que s’il est transporté dans des pipelines, ce qui ne serait possible à long terme qu’à partir du Maroc.

    Pour les expéditions, il faudrait refroidir l’hydrogène gazeux à moins 250 degrés pour le liquéfier, ce qui rend cette solution très énergivore et coûteuse. « Les avantages que l’Afrique aurait à offrir en termes de coûts de production – en raison d’une irradiation solaire élevée et de grandes zones venteuses – sont annulés par les coûts de conversion et de transport », a déclaré M. Baake, plaidant pour que l’on se concentre sur des solutions pouvant être mises en œuvre rapidement.

    Ne gaspillez pas l’engouement pour l’hydrogène

    « On peut faire mieux en Allemagne et dans le voisinage immédiat », avertit M. Baake. Par exemple, avec l’énergie éolienne offshore dans les zones économiques étrangères d’Allemagne, du Danemark ou des Pays-Bas et un réseau de démarrage rapide pour le transport de l’hydrogène vers les entreprises. Au lieu d’utiliser les subventions de manière ciblée pour des montants importants, notamment pour l’industrie sidérurgique et chimique, mais aussi pour le chauffage urbain vert et les transports longue distance, « les milliards s’évaporent actuellement, soigneusement répartis entre les ministères, dans une multitude de projets ».

    Les doutes sont donc justifiés quant à la bonne utilisation des milliards d’euros consacrés aux partenariats internationaux. Tout au plus pour une meilleure alimentation en électricité du continent voisin, qui devrait être prioritaire, estime également M. Baake. « L’Afrique est le continent qui a le plus grand besoin de rattraper son retard en matière d’électrification. Le nombre de personnes n’ayant pas accès à l’électricité dans le monde est passé sous la barre du milliard pour la première fois de l’histoire en 2017 – dont 60 % vivent en Afrique. » En outre, la production d’hydrogène pour l’Europe ne risque pas d’exacerber les pénuries d’eau qui existent dans de nombreuses régions.

    En ce qui concerne les questions nationales, l’expert en énergie prévient que l’Allemagne connaît actuellement la troisième vague d’enthousiasme pour l’hydrogène et ne devrait pas se permettre un autre échec. « Nous ne devons pas bâtir nos plans pour atteindre les objectifs climatiques sur du sable. » Et Baake se souvient également de Desertec : « Il ne reste rien du projet, si ce n’est des espoirs déçus. Les promoteurs ont abusivement utilisé le projet comme un argument pour ralentir l’expansion des énergies renouvelables en Allemagne. »

    Capital, 26 juin 2021

    Etiquettes : Maroc, Allemagne, hydrogène, Sahara Occidental, Union Européenne,

  • Maroc : la normalisation d’Israël se heurte à la visite de Hamas

    Opinion : Alors que le royaume marocain présentait ses félicitations au nouveau gouvernement de Bennett en Israël, il déroulait le tapis rouge pour une délégation de haut rang du Hamas. Abdeddine Hamrouch expose les motifs possibles.

    La semaine dernière, le Maroc a fait deux gestes officiels apparemment incongrus : il a présenté ses félicitations au nouveau gouvernement israélien et a reçu une délégation du Hamas, dirigée par le chef de son bureau politique, Ismail Haniyeh.

    À la lumière de l’accord de normalisation signé avec Israël en décembre dernier et de la réouverture subséquente du bureau de liaison d’Israël à Rabat, le fait que le roi Mohammed VI du Maroc ait décidé de féliciter le nouveau Premier ministre israélien, Naftali Bennett, après que son gouvernement ait réussi à obtenir l’approbation de la Knesset, n’est pas surprenant du point de vue officiel.

    En revanche, la réception de Haniyeh à la tête d’une délégation de haut rang du Hamas aurait été considérée comme impensable jusqu’à très récemment.

    S’il est vrai que l’ancien chef du bureau politique du Hamas, Khaled Meshaal, s’est rendu au Maroc à deux reprises, le contexte dans lequel s’inscrit la récente visite est unique, marqué par des développements majeurs à Jérusalem.

    Ces événements ont abouti à l’ »épée de Jérusalem » (ou Seif Al-Quds) – la tentative du Hamas de changer à la fois le cours du conflit et ses règles à de multiples niveaux. Quant aux origines du Hamas en tant que branche des Frères musulmans, et à son lien avec la République islamique d’Iran qui lui apporte soutien et approvisionnement, ce sont notamment ces éléments qui rendent l’accueil de sa délégation si inattendu.

    L’ambiguïté du Royaume

    Il n’y a pas de coïncidence lorsqu’il s’agit des politiques et des actions des États, même lorsque ces actions semblent stratégiquement inexplicables pour la plupart. En apparence, aucun motif clair ne pousse le régime officiel marocain à se rapprocher du Hamas. Bien que l’on ne puisse pas dire qu’il y ait une réelle inimitié entre les deux, il n’y a pas non plus de sympathie à quelque niveau que ce soit.

    Les dirigeants marocains ont toujours choisi de traiter avec l’Autorité palestinienne contrôlée par le Fatah plutôt qu’avec le Hamas, considérant l’AP comme plus proche d’eux-mêmes dans leur style de gouvernance. Alors, qu’est-ce qui a conduit le gouvernement de Rabat, aujourd’hui, à donner une ouverture au Hamas de cette manière publique, surtout à un moment aussi sensible ?

    Des attitudes changeantes

    Certains attribuent la motivation politique du Maroc au fait que le Hamas est soudainement perçu comme un joker en ce qui concerne le conflit israélo-palestinien/arabe.

    La récente victoire du Hamas dans l’opération « Epée de Jérusalem », et le déploiement réussi de ses chaînes militaires d’une manière qui a effectivement changé les règles du conflit, a conduit à une acceptation timide du groupe dans certains milieux. Même lorsque la bataille faisait rage, il n’était pas surprenant d’entendre des déclarations appelant à l’ouverture d’une communication indirecte avec le groupe, par exemple de la part de la chancelière allemande, Angela Merkel.

    Ce changement d’attitude a eu lieu au niveau international, avec des exceptions comme celle du ministre des affaires étrangères émirati, Sheikh Abdullah bin Zayed al Nayhan, qui a déclaré sans équivoque son opposition au Hamas, sa branche politique comme sa branche militaire.

    En outre, l’administration Biden s’accompagne d’un retour au discours traditionnel des États-Unis (du moins publiquement), ce qui pourrait limiter la portée des effets de cette position internationale plus nuancée. Cependant, la fin du mandat présidentiel de Donald Trump a réduit la probabilité de conséquences problématiques pour le Maroc s’il faisait un pas vers le Hamas.

    Agendas possibles

    Cela dit, il n’y a pas de raisons impérieuses pour expliquer l’ampleur de l’accueil officiel réservé à la délégation de Haniyeh, comme le banquet royal organisé à son intention au Palais des hôtes – qui est destiné à recevoir les visiteurs de haut rang.

    Tout cela soulève la question suivante : pourquoi le Maroc a-t-il reçu le Hamas de cette manière ? Les commentateurs politiques ont avancé plusieurs motifs possibles :

    Premièrement, cela indique le réengagement du Maroc envers les Palestiniens. Le soutien ouvert à la cause palestinienne dans le royaume avait stagné ces dernières années en raison du parti pris extrême de l’administration Trump envers Israël.

    Et bien que le roi Mohammed VI porte d’autres préoccupations gouvernementales, comme la question du Sahara occidental, depuis son accession au trône, le maintien de sa présidence du Comité Al-Quds ne lui a pas permis d’ignorer la question palestinienne.

    Le changement de leadership des Etats-Unis a également permis aux acteurs régionaux d’aborder la cause palestinienne avec une vigueur renouvelée. Dans ce contexte, le Maroc n’avait pas le choix – il devait renouveler son engagement envers la cause palestinienne, en particulier son symbole le plus proéminent, Jérusalem.

    Deuxièmement, il indique le désir du Maroc de confirmer qu’il n’a pas reculé par rapport à son engagement vis-à-vis de la question palestinienne, malgré la réouverture du bureau de liaison d’Israël à Rabat. Alors que ses réassurances ont été accueillies froidement par la direction palestinienne, voire avec une franche colère, on espère qu’en accueillant la délégation du Hamas, le Maroc retrouvera son rôle traditionnel et préféré, en favorisant les relations avec les Palestiniens et les Israéliens en même temps.

    Il est certainement significatif que la réception du Hamas ait eu lieu au moment même où Bennett recevait des félicitations pour avoir obtenu l’approbation de la Knesset. Avec ces actions simultanées, Rabat veut envoyer un message : La normalisation du Maroc avec Israël n’est pas la même que celle des EAU. Ce message ne serait pas passé sans l’accueil officiel du Hamas.

    Troisièmement, le Maroc veut ralentir le rythme de la normalisation face à un manque intentionnel d’interaction de la part de l’administration de Biden concernant ce qu’il considère comme la question de son unité territoriale.

    Même si le gouvernement de Rabat continue d’insister sur le fait qu’il n’y a aucun lien entre la normalisation et la reconnaissance américaine de la revendication du Maroc sur le Sahara occidental, les diplomates marocains sont conscients de la difficulté de séparer les deux questions, tant au niveau national qu’international.

    En outre, il semble peu clairvoyant de fermer les yeux sur les tentatives de l’Algérie de saper les liens du Maroc avec sa région du sud. En ralentissant les accords de normalisation et en accueillant le Hamas, les dirigeants marocains espèrent regagner la confiance de la population. Cette année étant une année d’élections, il faut s’attendre à d’autres initiatives similaires qui prendront une forme politique, fondée sur les droits ou sociale.

    Enfin, il s’agit d’une décision du Premier ministre Saad Eddine El Othmani, en réponse au mépris généralisé et aux multiples attaques dont lui et son parti ont fait l’objet à la suite de l’accord de normalisation – qui a établi des relations diplomatiques complètes avec Israël.

    Même s’il s’agissait clairement d’une décision prise en haut lieu, Othmani a reçu une grande partie des reproches de nombreux groupes civils et politiques pour avoir personnellement signé l’accord en tant que premier ministre et figure de proue d’un parti islamique. Peut-être Othmani pense-t-il que l’organisation de la réception du Hamas lui donnera un peu de répit.

    Cependant, la nouvelle de la réception n’a pas tardé à susciter des réactions. David Govrin, officier de liaison d’Israël à Rabat, a posté un tweet furieux, brisant toutes les normes diplomatiques établies, condamnant les commentaires de félicitations d’Othmani à Haniyeh immédiatement après la bataille de l’épée de Jérusalem.

    Le gouvernement marocain n’a pas répondu lorsque le ministère israélien des Affaires étrangères a reposté le tweet de Govrin, qui a rapidement supprimé de son compte Twitter jusqu’à ce qu’une réponse appropriée ait été élaborée.

    Il est peu probable que le Parti de la justice et du développement d’Othmani soit à l’origine de l’invitation de Haniyeh et de sa délégation au Maroc. S’il est vrai qu’un feu vert officiel a été donné, il est clair que des ordres sont venus d’en haut. Le parti n’est qu’une façade – derrière lui se trouvent des autorités supérieures qui souhaitent envoyer des messages et obtenir des résultats.

    Bien qu’il ne semble pas judicieux, d’un point de vue politique, d’avoir offert un cadeau aussi précieux au Parti de la justice et du développement au cours d’une année d’élections qui se rapprochent, pourrait-il y avoir d’autres agendas en plus de ceux mentionnés ci-dessus ? Le Maroc tente-t-il de jouer un rôle d’intermédiaire réussi entre Israël et le Hamas, analogue à son succès dans la médiation entre les groupes libyens par exemple ?

    Y a-t-il une tentative d’un rôle moins important de médiation entre les factions palestiniennes, surtout que l’Autorité palestinienne d’Abu Mazen à Ramallah refuse de réformer l’établissement dirigeant palestinien tout en attendant des initiatives spécifiques pour résoudre le conflit dans la région ?

    La visite officielle de la délégation du Hamas est lourde de sens. Mais les blogueurs et les politiciens marocains qui interprètent cette visite comme une simple stratégie idéologique rusée du Parti de la justice et du développement ou du Hamas font une erreur.

    The New Arab, 25 juin 2021

    Etiquettes : Maroc, Israël, normalisation, Palestine, Hamas,

  • Copa Cogeca appelle à une action rapide contre l’accord UE-Maroc

    Dans une lettre adressée au commissaire au commerce Valdis Dombrovskis, le Copa Cogeca exprime son inquiétude croissante quant à l’impact de l’accord UE-Maroc sur les marchés des fruits et légumes, et en particulier celui de la tomate. L’impact cumulé du Brexit a vu les prix des tomates dans l’UE chuter à des niveaux qui ne couvrent pas le coût de production de la plupart des producteurs européens, mettant en danger la production dans les régions stratégiques de l’UE, indique-t-elle.

    Les dispositions énoncées dans l’accord UE-Maroc, révisé en 2014, qui réglementent l’exportation de tomates originaires du Maroc vers l’UE sont inefficaces, selon elle. Outre les mécanismes de prix et de droits de douane à l’importation, qui se sont avérés avoir un impact limité sur les volumes importés, les clauses de sauvegarde prévues par l’accord ne sont jamais déclenchées, alors même que les prix des tomates se sont effondrés sur les marchés de l’UE, précise-t-elle. Cela a conduit à l’importation de 500 000 tonnes de tomates l’année dernière, soit le double du quota calculé – en théorie – pour maintenir le flux traditionnel des exportations marocaines, a-t-il déclaré.

    Selon le Copa Cogeca, le Brexit est un facteur supplémentaire qui exacerbe la perturbation du marché européen, car le Royaume-Uni était une destination majeure pour plus de 50 % des tomates européennes destinées à l’exportation. Les quotas de l’accord UE-Maroc n’ont pas été renégociés après le retrait du Royaume-Uni de l’UE pour tenir compte du critère qui, dans le passé, exigeait que ces quotas soient prolongés lorsque de nouveaux États membres rejoignaient l’UE. En outre, les tomates originaires du Maroc peuvent être importées au Royaume-Uni sans droits de douane. Le commerce contourne l’Europe, et les producteurs européens de tomates ont dû faire face à une baisse des exportations vers le Royaume-Uni au cours des premiers mois de 2021. Pour l’instant, le Copa Cogeca ne pense pas que l’accord commercial soit opportun.

    Pekka Pesonen, Secrétaire général du Copa Cogeca : « Le moins que l’on puisse dire aujourd’hui est que nous ne pensons pas que l’accord commercial soit à jour. La situation sur le terrain se détériore rapidement, la Commission doit donc réagir rapidement. Nous demandons au commissaire au commerce Valdis Dombrovskis et à son administration de procéder à une évaluation complète de l’impact de l’augmentation des quantités de fruits et légumes importés, sur la détérioration de la situation économique dans les zones rurales d’Europe et sur les revenus des producteurs. La Commission devrait également proposer de déclencher les clauses de sauvegarde prévues et d’accorder une compensation aux zones rurales européennes touchées. » Dans la lettre adressée à la Commission, le Copa et la Cogeca proposent également un nouveau calcul des quotas d’importation de fruits et légumes et des valeurs forfaitaires d’importation afin de refléter la nouvelle réalité du marché dans l’UE-27, ainsi que de nouvelles dispositions visant à réduire les avantages concurrentiels qui existent aujourd’hui en termes de méthodes de production au Maroc.

    Fruchthandel online, 22 juin 2021

    Etiquettes : Maroc, Union Européenne, UE, accord commercial, partenariat, fruits, légumes, tomates, copa, cogeca,

  • Un plan urgent pour éviter l’asphyxie économique de Ceuta et Melilla

    Un rapport met en garde contre le risque de « polarisation » et de « xénophobie » lié à l’évolution démographique.

    L’Espagne ne sera plus sur la défensive à Ceuta et Melilla. L’entrée de quelque 10 000 personnes à Ceuta en quelques jours à la mi-mai a déclenché une crise diplomatique avec Rabat qui va bouleverser l’équilibre entre l’Espagne et le Maroc sur les deux questions les plus épineuses : le Sahara occidental et les deux enclaves espagnoles en Afrique du Nord.

    Le Sahara nécessite une médiation de l’ONU et la solution peut prendre du temps, en attendant de faire baisser la tension de plusieurs crans. Mais le gouvernement, dans un rapport auquel EL PAÍS a eu accès, accélère un plan stratégique pour combattre « l’asphyxie économique » des deux villes autonomes par le Maroc.

    Et il va plus loin : pour la première fois, il met clairement en garde contre la détérioration rapide de la situation sociale dans les deux villes. Outre la « déconnexion économique » avec la zone frontalière marocaine, que l’Espagne attribue à « un objectif national constant et inavouable » de la part de Rabat d’annexer Ceuta et Melilla, l’exécutif met en garde contre le « retournement démographique » dû aux flux migratoires et à la population croissante d’origine marocaine qui réside de manière irrégulière dans les deux villes.

    Le document souligne le « défi socio-démographique » de Ceuta et Melilla, qui se traduit par une « polarisation croissante » et un « fossé social » inquiétant. Elle met en garde contre l’émergence de « sentiments xénophobes ». Et même une certaine « désaffection envers l’État » avec des services publics de moindre qualité, que beaucoup de Ceuta et Melilla attribuent au fait que la santé, l’éducation et les services sociaux sont « à la disposition des étrangers ».

    Cette poudrière est là depuis un certain temps, mais jusqu’à présent, l’Espagne a préféré détourner le regard afin de maintenir de bonnes relations avec le Maroc, un pays d’une importance capitale pour les intérêts espagnols. C’est terminé. Cette dynamique a explosé au printemps : l’Espagne a accepté d’accueillir le chef du Polisario, Brahim Gali, et en réponse, Rabat a autorisé des milliers de personnes, dont de nombreux mineurs, à entrer à Ceuta en moins de 72 heures.

    Les Affaires étrangères soulignent que cette crise oblige l’Espagne et le Maroc à parler beaucoup plus clairement du Sahara, une priorité nationale pour Rabat, mais aussi de Ceuta et Melilla, qui sont devenus une priorité espagnole, avec un plan stratégique qui sera prêt « avant l’été », selon des sources gouvernementales.

    En attendant ce plan, le rapport offre déjà une feuille de route des intentions de l’Espagne, avec une batterie de propositions pour le court et le moyen terme. Les données socio-économiques des deux villes autonomes sont parmi les plus mauvaises d’Espagne, avec un taux de chômage d’environ 30 % à Ceuta et 20 % à Melilla. Et pourtant, le revenu par habitant des deux villes espagnoles est six fois supérieur à celui des régions marocaines les plus proches, l’une des clés pour expliquer la pression migratoire. Les services publics sont mis à rude épreuve, reconnaît l’étude. Et rien n’indique que Rabat va renoncer à sa stratégie de « pression économique » qui « étouffe » les deux villes autonomes, prévient l’analyse du gouvernement.

    Au nom de La Moncloa, un plan de sauvetage socio-économique est déjà en cours, avec au moins une demi-douzaine de mesures. L’Espagne envisage d’inclure Ceuta et Melilla dans l’union douanière et de réformer le régime économique et social des deux villes autonomes.

    Le document vise à maximiser les avantages fiscaux « pour stimuler de nouveaux secteurs d’activité », en particulier le tourisme (avec les navires de croisière comme cible) et les jeux d’argent en ligne. Il vise également à améliorer les connexions avec la péninsule et à créer une zone de « prospérité partagée », une expression que l’exécutif utilise également dans ses relations avec Gibraltar. En outre, elle préconise de donner une impulsion à l’activité portuaire, qui a souffert dans le cas de Melilla de la concurrence du port voisin de Nador.

    Services « insuffisants
    La conception de la nouvelle stratégie pour Ceuta et Melilla est entre les mains du ministère de la politique territoriale, qui a nommé une haute fonctionnaire pour se consacrer exclusivement à la coordination des actions des différents départements des deux villes, et prévoit une plus grande présence des ministres et secrétaires d’État, ainsi que des mesures de pression européennes : L’Espagne a prévenu qu’elle envisageait d’inclure les deux villes dans l’espace sans frontières européen ou dans le traité de Schengen, ce qui impliquerait de demander à tous les Marocains vivant dans les provinces limitrophes un visa pour entrer à Ceuta et Melilla. Elle envisage également d’autoriser les gardes de l’Agence européenne des frontières (Frontex) à pénétrer dans les deux villes afin de montrer clairement que leurs frontières correspondent à la frontière sud de l’Union européenne.

    Mais le paquet économique, Schengen et Frontex ne sont qu’une partie de cette stratégie. L’Espagne entend également stopper le Maroc dans son élan dans d’autres domaines. Le rapport prévient que l’évolution démographique progressive, avec une forte augmentation de la population d’origine marocaine, s’accompagne d’une augmentation de « l’influence politique et religieuse » du pays voisin.

    « L’évolution démographique des dernières décennies, avec un poids croissant de la population d’origine marocaine, a entraîné une polarisation croissante », avertit le rapport. « La crise économique, le manque d’opportunités pour une population jeune, le manque d’espaces communs, entraîne un fossé social croissant », ajoute le texte, qui reconnaît que les services publics des deux villes sont « sous-financés » et sont « insuffisants pour le volume actuel de la population ».

    L’Espagne se méfie de l’usage que les habitants des provinces de Nador et de Tétouan font des services de base de la ville, notamment en matière de santé et d’éducation. Les autorités locales et nationales estiment que la pression migratoire entraîne une « saturation » des services publics.

    « Les nombreuses fraudes liées à la résidence effective et aux droits sont l’un des éléments qui alimentent les susceptibilités entre les communautés et contribuent à la polarisation et aux difficultés de coexistence », indique l’analyse du gouvernement. L’exécutif est disposé à renforcer ses services, mais met en garde : « Les cas de fraude et d’abus et la tension qu’ils génèrent dans les services publics suscitent des sentiments xénophobes et une désaffection à l’égard de l’État parmi la population [locale], qui estime que les services publics sont de qualité inférieure à la moyenne nationale et qu’ils sont mis à la disposition des étrangers.

    LA RÉOUVERTURE DES FRONTIÈRES, UNE NÉGOCIATION DÉLICATE
    Ceuta et Melilla réclament depuis des années plus d’attention de la part de Madrid, souvent sans succès. On a voulu éviter de contrarier le Maroc, qui décrit les enclaves comme des « presidios occupés ». En août 2018, Rabat a décidé de fermer ses douanes commerciales avec Melilla du jour au lendemain et sans avertissement. C’était la première étape d’une stratégie visant à renforcer ses propres infrastructures, comme le port de Nador, mais aussi à exercer une pression économique sur les deux villes. Le gouvernement n’a pas réagi en public et l’a fait très timidement en privé, malgré les plaintes des hommes d’affaires et des autorités de Melilla. Puis, en octobre 2019, Rabat a mis fin à la contrebande à Ceuta, l’a limitée également à Melilla et, en février 2020, a bloqué l’entrée du poisson marocain dans la ville. La réponse, une fois de plus, a été le silence de la part de Madrid, du moins en public. Enfin, Rabat a décrété unilatéralement en mars dernier la fermeture de la frontière pour endiguer la pandémie. La crise dans les deux villes s’est aggravée. Aujourd’hui, les conditions de la réouverture de la frontière constituent l’une des questions les plus pressantes dans la détérioration des relations entre les deux pays. L’Espagne pense que Rabat veut s’ouvrir, mais seulement partiellement et dans des conditions qui lui sont favorables. « Les difficultés socio-économiques des régions frontalières, et la pression de sa population, expliquent l’intérêt du Maroc à rechercher les moyens d’ouvrir le passage, dans un seul sens, pour les travailleurs transfrontaliers marocains », indique le texte. Mais l’Espagne voit comment cette formule permettrait aux habitants des zones environnantes « de continuer à bénéficier de leurs services sociaux » et de l’entrée des imams et autres fonctionnaires marocains « nécessaires dans leur stratégie ».

    El Pais, 27 juin 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Sahara Occidental, Ceuta, Melilla,

  • Maroc : Khourchech accuse l’avocat de la DGSN d’avoir violé sa bonne handicapée mentale

    Maroc : L’officier Khourchech accuse l’avocat de la DGSN d’avoir violé sa bonne handicapée mentale

    L’ancienne officier de police Ouahiba Khourchech, exilée aux Etats-Unis, révèle sur la base de procès-verbaux de la police de Rabat, dont elle a eu accès et qu’elle expose dans cette vidéo, que l’avocat de la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN), Mohamed Houcine Kerrout, a violé et défloré en 2016 sa bonne, une handicapée mentale.

    Selon Mme Khourchech, la hiérarchie policière aurait tout fait pour étouffer ce flagrant crime et que la justice, si diligente quand il s’agit de persécuter des journalistes dérangeants en s’accrochant à des faits ténus, a préféré finalement regarder ailleurs.

    Après cette exposition, on ressort avec le sentiment réaffirmé et assumé qu’il n’y a ni police ni justice au Maroc, ces prétendues « institutions », et que le « Califat des croyants » est un Etat failli moralement.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=T0y9-VD33Ps&w=560&h=315]

    Notamment quand on apprend que Me Kerrout est membre fondateur de l’Association Marocaine des Droits des Victimes créée pour attaquer et faire condamner des journalistes dérangeants dans des affaires de « viol » fabriquées de toutes pièces par le pouvoir.

    Pour rappel, Ouahiba Khourchech est une ancienne officier de police marocaine qui a été limogée après avoir dénoncé son supérieur pour harcèlement et intimidation. Après avoir déposé une plainte pour harcèlement sexuel contre le chef de la sécurité régionale Aziz Boumehdi, Khourchech a dû subir des mesures de chantage en vue de la contraindre à faire marche arrière dans ses accusations. Parmi ces mesures, les services secrets marocains sont allés jusqu’à la filmer nue alors qu’elle était avec sa fille mineure dans une chambre d’hôtel à Rabat.

    Etiquettes : Maroc, Ouahiba Khourchech, Mohamed Houcine Kerrout, DGSN, Aziz Boumehdi,