Catégorie : Maroc

  • Maroc : Refus de louer des locaux pour la mission israélienne

    Près de six mois après son déploiement au Maroc, le chef de la mission israélienne travaille toujours depuis son hôtel.

    Près de six mois après son déploiement au Maroc, le chef de la mission israélienne dans ce pays d’Afrique du Nord travaille toujours depuis son hôtel, car il peine à trouver des locaux pour son bureau.

    David Govrin a été nommé chef du bureau de liaison d’Israël au Maroc en janvier après que Rabat ait normalisé ses relations avec Israël à la fin de l’année dernière, devenant ainsi le quatrième pays arabe à le faire au cours des deux dernières années. Les Émirats arabes unis et Bahreïn ont normalisé leurs relations avec Israël en septembre de l’année dernière, tandis que le Soudan a fait de même au début de cette année.

    Avant cela, l’Égypte et la Jordanie étaient les seuls pays à avoir signé des traités de paix avec Israël, respectivement en 1979 et 1994.

    En échange, l’administration de l’ancien président américain Donald Trump a accepté de reconnaître la revendication du Maroc sur la région contestée du Sahara occidental.

    Selon les médias au Maroc ainsi qu’en Israël, les habitants de la capitale Rabat ont refusé de louer à l’émissaire israélien.

    « L’agence engagée pour trouver un logement pour Govrin a trouvé une résidence appropriée dans un complexe résidentiel dans un quartier huppé de Rabat, et Govrin a accepté et pensé que l’appartement avait les mesures de sécurité requises », a rapporté la semaine dernière le site web local Assahifa.

    « Cependant, le problème était que les propriétaires ont catégoriquement refusé de louer leurs biens au diplomate israélien dès qu’ils ont su qui il était. »

    Le journal a cité une source marocaine affirmant que la même chose s’était produite « dans d’autres complexes résidentiels de la région ».

    Govrin, ancien ambassadeur en Égypte, est toujours hébergé dans un hôtel de Rabat, précise le journal.

    L’annonce de la normalisation des liens avec Israël en décembre avait suscité un tollé au Maroc, où plusieurs manifestations ont eu lieu pour dénoncer cette démarche.

    Le Maroc a répondu aux critiques en affirmant que les relations du royaume avec Israël étaient « déjà normales », et que cette mesure équivalait à une « reprise » des liens.

    « De notre point de vue, nous ne parlons pas de normalisation car les relations étaient déjà normales. Nous parlons de [re-formaliser] les relations entre les pays aux relations que nous avions parce qu’il y a eu des relations pendant tout ce temps. Elles n’ont jamais cessé », a déclaré le ministre marocain des affaires étrangères, Nasser Bourita, dans une interview accordée au journal Yedioth Ahronoth l’année dernière.

    Plus récemment, des milliers de Marocains ont défilé dans les villes du pays pour dénoncer le dernier bombardement israélien de 11 jours sur la bande de Gaza assiégée, le parti au pouvoir, le Parti de la justice et du développement, exigeant la fermeture du bureau de liaison d’Israël. Environ 250 Palestiniens ont été tués tandis que des roquettes tirées depuis Gaza ont tué 12 personnes en Israël.

    Les groupes de défense des droits de l’homme ont critiqué Israël pour son « attaque disproportionnée » contre Gaza, qui est soumise à un blocus terrestre, maritime et aérien depuis 2007.

    Le mois dernier, la responsable des droits de l’homme des Nations unies, Michelle Bachelet, a déclaré que les attaques israéliennes contre Gaza pouvaient constituer des « crimes de guerre » s’il était démontré qu’elles étaient disproportionnées.

    L’organe des Nations unies chargé des droits de l’homme a accepté de lancer une enquête internationale ouverte sur les violations commises pendant le conflit de 11 jours entre Israël et des groupes palestiniens à Gaza, ainsi que sur les abus « systématiques » dans les territoires palestiniens occupés et en Israël.

    SOURCE : AL JAZEERA

    Etiquettes : Maroc, ambassadeur d’Israël au Maroc, David Guvrin, normalisation,

  • Pays Bas : Voyager au Maroc, de nombreuses questions se posent

    À partir du 15 juin, le Maroc rouvrira ses portes aux voyageurs étrangers. Des milliers d’Amstellodamois attendent impatiemment, car ils n’ont pas vu leur famille au Maroc depuis plus d’un an à cause de la pandémie. Les agences de voyage sont submergées de questions car il y a encore beaucoup d’incertitude sur les règles de voyage.

    Safoan Mokhtari, rappeur et fonctionnaire, n’a pas vu sa famille au Maroc depuis près d’un an et demi. Il n’est vraiment satisfait que lorsqu’il est dans l’avion, et que l’avion atterrit. « Nous avons été dans les limbes tellement de fois au cours de l’année. On pouvait, puis on ne pouvait plus. J’ai un rendez-vous téléphonique avec le RIVM cet après-midi pour connaître les règles. »

    Said Elamraoui est un tour opérateur et un stratège du voyage. Il est en contact direct avec le gouvernement marocain et reconnaît qu’il y a beaucoup de choses qui ne sont pas claires. « Le gouvernement n’a pas non plus bien communiqué au début sur les possibilités. »

    « Le Maroc n’a pas non plus bien communiqué sur les possibilités au début ».

    DIT ELAMRAOUI, VOYAGISTE

    Il souligne qu’il faut examiner chaque situation pour voir ce que l’on peut faire et quels risques on est prêt à courir. « Ecoute, si tu voyages seul, c’est plus facile. Mais en tant que famille avec des enfants qui doivent aller à l’école, il faut pouvoir revenir. » Le Maroc est un pays jaune pour les Pays-Bas, ce qui signifie que si vous devez rentrer inopinément, les frais sont à votre charge.

    Une autre chose dont vous devez tenir compte lorsque vous voyagez au Maroc c’est la preuve que vous n’avez pas de corona. Vous devez avoir un test PCR négatif, effectué dans les dernières 48 heures.

    Carte de vaccination

    Un passeport de vaccination est également valable, mais seulement si vous avez reçu la deuxième injection il y a quatre semaines ou plus. Pour de nombreuses personnes, ce n’est pas le cas, et c’est pourquoi M. Elamraoui insiste sur le fait que vous devez vous assurer que vous avez été testé.

    AT5.NL, 13 juin 2021

    Etiquettes : Pays Bas, Maroc, voyage, ouverture des frontières, vaccination, coronapass,

  • Maroc : L’Espagne envisage un élargissement de l’espace Schengen à Ceuta et Melilla

    L’Espagne a annoncé jeudi qu’elle examine «sérieusement» l’abolition du régime spécial Schengen à Ceuta et Melilla, et leur inclusion dans l’Union douanière, ce qui imposerait aux Marocains de se munir d’un visa pour entrer dans ces deux enclaves, ont rapporté, vendredi, des médias locaux.

    Par Moncef G.

    Selon les mêmes sources qui citent Ceuta TV, une rencontre a eu lieu jeudi entre le président de la ville de Ceuta, Juan Vivas et les secrétaires d’Etat pour la Fonction publique et pour l’Union européenne, Victor Francos et Juan Gonzalez-Barba.

    Durant cette rencontre, Juan Gonzalez-Barba a estimé que face «aux faits très graves qu’a connus la ville les 17 et 18 mai, avec l’entrée irrégulière de milliers de Marocains, le gouvernement central examine sérieusement l’abolition du régime spécial Schengen à Ceuta, qui le maintient en dehors du territoire commun de l’UE, et son inclusion dans l’Union douanière».

    «Il s’agit d’une décision d’une importance capitale qui requiert le maximum de consensus dans la ville et parmi les forces politiques nationales», a-t-il expliqué.

    Dans la pratique, cela voudrait dire que pour accéder à l’enclave contrôlée par l’Espagne, il faudra disposer d’un visa Schengen alors qu’habituellement, la seule présentation d’un justificatif de résidence pour les Marocains habitant à la lisière de la frontière de la ville suffisait.

    Cette intégration de Ceuta et Melilla à l’espace Schengen devrait s’accompagner par l’arrivée de fonds européens, a promis le secrétaire d’Etat à la Politique territoriale, Victor Francos. «Nous voulons que Ceuta soit un acteur majeur dans la mise en œuvre des fonds européens des milliards d’euros qui devraient servir à moderniser Ceuta et à réactiver son économie et améliorer les services», rapporte «Ceuta Al Dia».

    Depuis le 17 mai, des milliers de candidats à l’émigration, dont de nombreux jeunes, ont afflué illégalement dans l’enclave, les gardes-frontières marocains les ayant laissé passer. La plupart ont été refoulés mais plus de 1 000 mineurs marocains sont restés à Ceuta, dont beaucoup errent dans les rues. Les autorités de Ceuta s’activent pour tenter de retrouver leurs parents afin d’assurer leur retour.

    Selon Madrid, parmi les migrants, 1 500 étaient des mineurs, tandis que l’ONG Amnesty International avance le chiffre de 2 000.

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, Melilla, Espace Schengen, visa, frontières, Migration,

  • Aller au Maroc par bateau : plus de 2000 euros par famille

    Selon un média espagnol, depuis que le Maroc a annoncé l’exclusion des ports espagnols de la traversée vers ses côtes lors de l’opération « Traversée du Détroit » de cette année, les marocains d’Espagne, mais aussi les résidents de toute l’Europe, ont dû revoir leurs plans de voyage après avoir choqué avec des prix inabordables en été.

    « Si en avril ou en mai, le prix d’un vol par unité familiale pouvait coûter 400 euros, il s’agit maintenant de 1500 à 2000 euros. Et il continuera à augmenter car l’offre est limitée pour une demande importante. On dit qu’en Belgique et en Hollande, les prix ont également beaucoup augmenté », explique-t-on dans l’association « Ibn Battuta ».

    En vérifiant sur le site de la Royal Air Maroc (plus connu par les Maghrébins sous le nom de RAM), de mi-juillet à août, coûte 1 358,92 euros par unité familiale. D’autres compagnies comme Iberia ou la « low cost » Ryanair ont également augmenté leurs prix, même si, sans atteindre les 1000 euros, les vols ne coûtent pas moins de 600 ou 700 euros par famille. A cela il faudra le coût des bagages.

    Voyager par beateau avec Balearia de Setè à Nador  » en plein été « , du 10 juillet au 10 août coûte plus de 2111,48 euros dans le  » pack  » familial de deux adultes et deux enfants. « En outre, il faudrait tenir compte du voyage aller-retour par route vers la France ou l’Italie, qui prend plusieurs jours », concluent la source « Ibn Battuta ».

    Ils expliquent également que la logistique du voyage en voiture résout de nombreux problèmes une fois au Maroc : de nombreux voyageurs sont orgiinaires de zones rurales, ils pourront donc se déplacer en voiture une fois arrivé au Maroc via l’Espagne par voiture. Or, le problème n’est pas seulement d’obtenir des billets bon marché mais, une fois sur place, souligne la fondation, « les pris des taxis et les transports à l’aéroport s’enflamment également ».

    Etiquettes : Maroc, voyage, bateau, Royal Air Maroc, prix, billets, port de Sète, Balearia, Opération Marhaba,

  • France 24 supprime l’interview avec le chef de la diplomatie sahraouie

    Vendredi dernier, France24 a publié une interview avec le ministre sahraouis des affaires étrangères.

    L’articlé oublié sous le titre de « Mohamed Salem Ould Salek, chef de la diplomatie sahraouie : Il y a une guerre avec le Maroc » a été surrpimé 24 heures après. Un incident qui dit long sur les affinités de la chaîne française avec le régime despotique du Maroc. Affinité dévoilé par Le Canard Enachîné lorsqu’il a publié en juin 2011 les noms de plusieurs patrons de médias importants, invités à passer des vacances gratuites au soleil en échange d’articles complaisants envers la monarchie marocaine. C’était à l’époque où l’ancien ministre Luc Ferry a révélé sur les antennes de Canal Plus l’existence d’un «  »d’un ancien ministre qui s’était fait poisser à Marrakech dans une partouze avec des petits garçons ». A l’époque comme aujourd’hui, la mise à jour de ces liaisons coupables n’avait guère suscité d’émotion.

    En 2014, le mystérieux hacker connu sous le pseudonyme de « Chris Coleman » a apporté des détails sur la manipulation de plusieurs journalistes français par les services secrets marocains dans cette affaire connue sous le nom de Marocleaks.

    Trois ans plus tard, le magazine Marianne apportait une plongée dans les eaux troubles des relations diplomatiques franco-marocaines, à travers une enquête sur les réseaux d’influences marocains dans l’Hexagone. « Sur fond d’intérêts économiques et stratégiques, de droits de l’homme et de guerre contre le terrorisme, le Maroc n’a cessé d’étendre ses réseaux d’influence en France. L’élection d’Emmanuel Macron n’a pas changé la donne et de nouvelles figures incarnent désormais une diplomatia parallèle », écrivait Marianne dans son numéro du 24 janvier 2017.

    A force de manger dans le ratelier du Makhzen, les journalistes français sont contraints d’obéïr sous peine de voir ses frasques à Marrakech révélés au grand jour. Avec des preuves graphiques à l’appui!

    Vidéo de l’interview suppprimé


    Etiquettes : Maroc, France, Sahara Occidental, Front Polisario, lobbying, Marocleaks, réseaux d’influence, France24,

  • Maroc : Apologie du terrorisme

    Au Maroc, tous les moyens sont bons pour faire diversion en vue de dissimuler le camouflet du Parlement Européen. Y compris l’apologie du terrorisme.

    C’est ainsi qu’un hebdomadaire marocain a appelé au lynchage de ceux qu’il a qualifié de « vrais ennemis de la patrie ». Pour ce média, ces ennemis sont trois présidents, Abdelmadjid Tebboune, Pedro Sanchez et Brahim Ghali, l’ancienne présidente de la Commission Africaine Dlamini Zuma, le journaliste Ali Lmrabet et les activistes Aminatou Haidar, Mohamed Hajib, Zakaria Moumni, et l’ancien officier de l’armée marocaine exilé aux Etats-Unis, Mustafa Adib.

    Il s’agit d’une dérive dangereuse de la part d’un régime considéré comme un allié de l’OTAN et partenaire privilégié de l’Union Européenne. Celui dont le prétendu rôle dans la lutte antiterroriste est constamment loué ne cache plus ses penchants pour le terrorisme dans le but de réaliser ses desseins. Non sans raison, les auteurs des attentats les plus sanglants qui ont secoué l’Europe sont tous d’origine marocaine.

    Etiquettes : Maroc, Algérie, Espagne, Sahara Occidental, Front Polisario, Union Européenne, UE, terrorisme, apologie du terrorisme, Al Ousboua,

  • Cinq leçons à tirer de la tempête diplomatique entre l’Espagne et le Maroc

    Alors que Madrid apprend combien la question du Sahara occidental est « sacrée » pour le Maroc, Rabat fait face à une fermeté inédite depuis la crise de Perejil.

    Le bras de fer du Maroc avec l’Espagne – et avec l’Allemagne – au sujet du Sahara occidental n’est pas susceptible de se calmer à court terme. Le Maroc exige que l’Espagne change son « attitude » envers le Sahara occidental. Mais son attitude est déterminée depuis 1991 par les résolutions de l’ONU. Et elle ne montre aucun signe de changement non plus.

    Bien que les deux pays se connaissent très bien, les deux voisins tirent ces jours-ci de dures leçons au milieu de la tempête. Jetons un coup d’œil à certains d’entre elles :

    1. Le Sahara est « sacré » pour Rabat et une « raison d’État » pour Madrid. Chaque fois qu’un ministre espagnol se rendait à Rabat, il y avait toujours un journaliste marocain qui – comme spontanément, au hasard – lui demandait quelle était son opinion sur le Sahara. Et le ministre de service, qui avait déjà été prévenu à l’ambassade d’Espagne, répondait avec le mantra que pour l’Espagne le Sahara Occidental est une question d’état qui est toujours liée à l’ONU.

    Maintenant, le gouvernement espagnol découvre à quel point le Sahara Occidental est « sacré » pour le Maroc. Et Rabat apprend jusqu’à quel point l’Espagne peut défendre une « raison d’État ».

    Peut-être le monarque marocain lui-même découvre-t-il jour après jour jusqu’où il veut aller sur cette question « sacrée » et « capitale ». Mohammed VI a hérité de son père, Hassan II, ce qui est considéré dans son pays comme le grand acte de la Marche verte, qui a contraint l’Espagne à abandonner sa colonie au Sahara. Mais il a également hérité de la signature de l’accord de paix de 1991, qui prévoyait un référendum d’autodétermination dans la région. Mohammed VI avait déjà renoncé à cet engagement de son père et présenté un plan d’autonomie en 2007. Ce plan a été rejeté par le Front Polisario.

    Mohamed VI ne souhaite pas entrer dans l’histoire comme celui qui a dilapidé ou mis en danger l’héritage de son père. Mais il ne voudra pas non plus mettre en péril le partenariat qu’il a consolidé jour après jour avec l’Union européenne – et avec l’Espagne, son principal partenaire commercial – au cours de deux décennies de règne.

    2. Ceuta et Melilla sont les « enclaves » occupées. Chaque fois que la presse marocaine mentionne ces deux villes espagnoles, elle ajoute qu’elles sont occupées. Alors que l’Espagne ne parle pas de Gibraltar comme étant « occupé », pour les Marocains, il semble presque obligatoire d’accoler cet adjectif à Ceuta et Melilla. La diplomatie espagnole avait appris cette leçon. Mais les mots dans les journaux ne parvenaient pas au Parlement marocain, aux déclarations du gouvernement, à la table des relations bilatérales… Jusqu’à ce qu’ils commencent à arriver.

    Cela s’est passé quelques jours après que le président des États-Unis de l’époque, Donald Trump, ait reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara. Et dans ce contexte, un journaliste égyptien a interrogé le chef du gouvernement marocain, Saadedin el Otmani, sur Ceuta et Melilla. Et El Otmani de répondre : « Le jour viendra où nous rouvrirons la question de Ceuta et Melilla, des territoires marocains comme le Sahara ».

    Le Parlement européen a rappelé dans sa résolution du jeudi 10 juin que « Ceuta est une frontière extérieure de l’Union dont la protection et la sécurité concernent l’Union dans son ensemble ». Et le Parlement marocain a répondu le lendemain par une déclaration dans laquelle il décrit Ceuta comme une ville « occupée ». Oeil pour oeil.

    La grande majorité des Marocains considèrent ces enclaves comme des produits du colonialisme et doivent redevenir marocaines. Mais le fait que le Premier ministre Pedro Sánchez se soit rendu à Ceuta le 18 mai a également montré au Maroc à quel point il existe des « causes capitales » en Espagne. « L’intégrité territoriale, a prévenu M. Sánchez, des frontières de Ceuta et Melilla, qui sont aussi celles de l’UE, et la sécurité de nos compatriotes seront défendues par le gouvernement espagnol à tout moment, en toutes circonstances et avec tous les moyens nécessaires. »

    3. Joe Biden n’est pas Donald Trump… Bien qu’il n’ait pas non plus abrogé le décret de Trump, qui reconnaissait la souveraineté marocaine sur le Sahara en échange de la normalisation des relations du Maroc avec Israël. Cependant, mercredi, le porte-parole du secrétaire d’État américain, Ned Price, a déclaré qu’ »il y a des différences très importantes et profondes » au Maghreb par rapport aux positions de Trump.

    4. L’Espagne n’est plus l’Espagne qui traitait le Maroc. Depuis deux décennies, le Maroc est habitué à recevoir des compliments de la part des autorités espagnoles. La crise de l’île de Perejil en 2002 a fait place à une collaboration croissante en matière de terrorisme islamiste, de migration irrégulière et de trafic de drogue. Même lorsque les autorités marocaines ont commencé à autoriser 10 000 personnes à entrer à Ceuta le 17 mai, la ministre des affaires étrangères, Arancha González Laya, a déclaré qu’elle n’avait aucune preuve que le Maroc essayait de le faire exprès. Les arrivées record de migrants irréguliers en 2018 ont été réglées, mois après mois, sans une seule critique de Rabat.

    Ces temps de douceur de la part de Madrid semblent très lointains. D’autant que la ministre de la Défense, Margarita Robles, a déclaré le 20 mai : « Nous n’accepterons pas le moindre chantage ».

    5. Il est plus facile d’élever le ton que de le baisser. Ou, pour le dire autrement, une fois que la crise a commencé, personne ne sait comment elle se terminera. Une fois que les autorités marocaines auront levé la barrière de Ceuta, vous ne savez pas si 5 000 ou 10 000 personnes finiront par entrer. Si une, aucune ou plusieurs personnes meurent dans cette tentative. On ne sait pas non plus si l’image qui fera le tour du monde sera celle d’un mineur marocain implorant les militaires espagnols « vous devez nous comprendre » ou celle d’un subsaharien embrassant un volontaire de la Croix-Rouge espagnole.

    On ne sait pas non plus si le Parlement européen finira par approuver une résolution rejetant l’utilisation des mineurs non accompagnés comme moyen de pression par les autorités marocaines, comme il l’a fait jeudi. Et l’on ignore si les autorités espagnoles finiront par envisager, comme elles le font, d’inclure Ceuta et Melilla dans l’espace Schengen, ce qui empêcherait les voisins marocains des villes espagnoles d’y entrer sans visa.

    L’escalade verbale est tentante en ce moment. Il y a toujours ceux qui, des deux côtés du détroit de Gibraltar, encouragent et soutiennent les mesures les plus drastiques. Mais il y a aussi ceux qui, dans les deux pays, savent ce qui est en jeu. Tout cela peut être perdu dans une escalade. Tout ce qu’il en coûte pour reconstruire la voie de la confiance.

    El Pais, 12 juin 2021

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  • Le PE condamne le Maroc qui utilise l’émigration contre l’Espagne

    Le Parlement européen (PE) a condamné ce jeudi l’attitude du Maroc qui a permis l’arrivée à Ceuta en mai dernier de milliers de migrants, dont des enfants, pour « exercer une pression politique » sur l’Espagne, mais en même temps il a espéré que cette crise ne détériorera pas les relations entre Bruxelles et Rabat.

    Le Parlement européen a approuvé avec 397 voix pour, 85 contre et 196 abstentions une résolution approuvée par les quatre principaux groupes du PE (populaire, socialiste, libéral et vert).

    Le message des députés qui ont participé au débat au Parlement européen ce jeudi avant le vote était presque toujours le même : rejet de l’attitude du Maroc, solidarité envers l’Espagne et Ceuta en particulier et la volonté de revenir à une « association constructive » avec le Maroc.

    Il ne s’agit pas d’une question bilatérale, mais d’une question européenne

    La commissaire européenne à l’égalité, Helena Dalli, a réitéré sa « pleine solidarité avec l’Espagne » dans les efforts pour « mesurer et résoudre les défis de la migration irrégulière et a espéré que » des situations similaires ne se répéteront pas.

    « Il est inutile d’essayer de limiter cela à une situation bilatérale entre le Maroc et l’Espagne, c’est ne pas comprendre la logique de l’Union », a déclaré l’eurodéputé socialiste espagnol Ignacio Sánchez Amor.

    Résolution

    Le texte condamne « l’utilisation des contrôles aux frontières, de la migration et des mineurs non accompagnés » comme « pression politique » contre un pays européen, en référence à l’Espagne.

    Il déplore également  » la participation d’enfants, de mineurs non accompagnés et de familles  » à l’entrée massive du Maroc à Ceuta, mettant  » leur vie et leur sécurité en danger  » et regrette en même temps la crise politique et diplomatique….

    Cet article a été initialement publié sur The HuffPost et a été mis à jour.

    Explica.co, 11 juin 2021

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  • Maroc : Bourita, le point de presse et la petite mine (vidéo)

    Hier, lors du point de presse avec la MAE libyenne, Al Mangooshi, le chef de la diplomatie marocaine n’était pas dans son assiette. C’est le moins que l’on puisse dire. La petite mine affichée par Nasser Bourita portait les signaux de la gifle reçue la veille de la part du Parlement Européen.

    Dans son apparition de vendredi, il n’y avait plus que l’ombre du personnage arrogant et fier auquel il nous a habitués. Le génie de la diplomatie tcharmiliste brandie sous le slogan de « politique de fermeté » semblait perdue, désemparée, incapable de regarder le public et son homologue libyenne qui avait capté tous les regards de par son élégance et son éloquence. Bourita, lui, avait l’air d’un enfant contrarié qui vient d’être corrigé par ses parents. Sur son visage, il n’y avait aucun signe de joie ni d’émancipation. Tout le contraire. Il était triste et mélancolique.

    Toute personne qui a vu Bourita vendredi à côté de Mme Almangooshi aura deviné que derrière l’état d’âme du chef de la diplomatie marocaine il y avait un profond sentiment d’échec et de frustration. Tel un chien contrarié, il avait avec la queue entre les jambes et on dirait qu’il est conscient que la fin de sa carrière politique et diplomatique a sonné suite au dernier épisode relatif à la crise de Ceuta et la résolution du Parlement Européen.

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  • Banque mondiale : 100 millions de dollars pour le Maroc

    Maroc : la Banque mondiale alloue un financement additionnel pour renforcer la résilience et la protection contre les risques de catastrophe naturelle et climatique

    Washington, 11 juin 2021 — La Banque mondiale a approuvé aujourd’hui un financement additionnel de 100 millions de dollars pour aider le Maroc à mieux faire face aux répercussions des catastrophes naturelles. Le financement servira à renforcer un programme existant de 200 millions de dollars et axé sur la résilience et la gestion intégrée des risques de catastrophe, en améliorant les capacités des institutions marocaines en matière de gestion des risques de catastrophe et en investissant dans la réduction des risques.

    « En protégeant sa population et son économie contre les aléas naturels, le Maroc pourrait économiser plus de 800 millions de dollars par an, indique Jesko Hentschel, directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Maghreb. Compte tenu de sa vulnérabilité aux menaces climatiques, il est essentiel que le Maroc investisse dans l’amélioration de sa résilience face aux risques de catastrophe naturelle. Ce financement permettra de poursuivre le programme de gestion des risques de catastrophe, qui est axé sur les résultats, avec l’objectif de protéger les populations les plus vulnérables du pays. »

    Au cours de la dernière décennie, le Maroc a amélioré son cadre institutionnel, politique et d’investissement pour mieux gérer les risques de catastrophe. Afin d’améliorer également sa résilience financière, le pays a créé un fonds de solidarité visant à atténuer l’impact financier des catastrophes naturelles sur les ménages et les entreprises et à concevoir une palette d’instruments pour réduire sa vulnérabilité financière aux risques.

    « L’objectif de cette nouvelle opération est de renforcer l’impact des investissements dans la réduction des risques, ainsi que le suivi et l’évaluation de ces investissements, explique Philipp Petermann, spécialiste de la gestion des risques de catastrophe et chef d’équipe du projet. Le programme accélérera les résultats sur le terrain en s’appuyant sur les réformes déjà mises en œuvre par le Royaume avec l’appui de la Banque mondiale. Il s’attachera également à promouvoir une gestion des risques de catastrophe qui tient compte des enjeux en matière de genre et d’égalité hommes-femmes. »

    Le programme initial a déjà contribué à renforcer la résilience du pays aux catastrophes naturelles. Il a notamment permis de transformer un fonds d’intervention d’urgence en cas de catastrophe en un fonds national de résilience qui cofinance actuellement plus de 150 investissements stratégiques visant à réduire les risques climatiques, allant des infrastructures de protection contre les inondations aux systèmes d’alerte précoce, en passant par la cartographie des risques et le renforcement des capacités. Le programme initial a également soutenu une stratégie nationale de gestion des risques de catastrophe, autre pas en avant dans le renforcement du cadre institutionnel marocain régissant la gestion des risques de catastrophe.

    Au cours des dernières années, la Banque mondiale a renforcé son appui au Maroc en matière de gestion des risques de catastrophe, notamment sous la forme d’une aide financière et de conseils techniques spécialisés. Une ligne de crédit conditionnelle en cas de catastrophe, approuvée en 2019, a été intégralement décaissée en avril 2020 pour aider le gouvernement marocain à faire face à la crise de la COVID-19.

    Banque Mondiale, 11 juin 2021

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