Catégorie : Maroc

  • African Lion 2021 : Le clin d’oeil des USA au Maroc

    Citant des sources diplomatiques, El Confidencial rapporte que Joe Biden « a légèrement modifié le scénario des manœuvres » opérées dans le cadre de l’exercice connu sous le nom d’African Lion 2021. « Même ainsi, le logo de l’African Lion2021 inclut toujours le Sahara Occidental comme faisant partie du Maroc. Les avions participant aux exercices survoleront le ciel du territoire », ajoute-t-il.

    Pour le journal espagnol, «ce geste américain indique que le nouveau président ralentit l’ardeur pro-marocaine de son prédécesseur, mais ne l’inverse pas. Il reste dans un état d’incertitude dont il devrait sortir en octobre, lorsque le Conseil de Sécurité des Nations unies examinera à nouveau la situation au Sahara occidental ».

    Selon El Confidencial, ce geste a poussé Saadeddine El Othmani a supprimer son twit pour être à jour. « Lorsque les manœuvres ont été planifiées l’année dernière, alors que Donald Trump était à la Maison Blanche, elles couvraient effectivement, accessoirement, ces deux lieux situés dans l’ancienne colonie espagnole (Dakhla et Mahbes, ndlr) », précise-t-il.

    C’est ce changement dans l’agenda américaine qui a poussé les responsables de l’AFRICOM à déclarer à l’agence de presse EFE que les exercices militaires conjoints américano-marocains n’incluront pas le territoire du Sahara Occidental.

    Etiquettes : Sahara Occidental, Maroc, Etats-Unis, African Lion 2021, Dakhla, Mahbes,

  • Maroc : Qui est Lalla Anissa, l’épouse du prince Ismaïl ?

    Selon le magazine des têtes royales Adelswelt, son véritable nom est Anika Lehmkuhl et elle appartient à la noblesse allemande.

    « Presque personne ne connaît non plus cette noble allemande », signale le magazine allemand. «Son père, Omar Lehmkuhl, était lieutenant à l’ambassade d’Allemagne au Maroc et s’est converti à l’islam », ajoute-t-il.

    «Pendant ses études, Anika a rencontré son futur mari, le prince Moulay Ismail. En 2009, l’Allemande a épousé le cousin du roi Mohammed VI du Maroc.  Malheureusement, Lalla Anissa est rarement vue en public. Mais sur les photos qui circulent sur les médias sociaux, on la voit comme une épouse et une mère heureuse », affirme la même source.

    Le dessin de Khalid Gueddar

    Leur mariage en 2009 a été accompagné de beaucoup de bruit en raison d’une caricature du prince Ismaïl assis sur une « ammariya » avec l’étoile de David. « C’est une allusion à son origine juive, affirment d’aucuns ». Le dessin a coûté à son auteur, Khalid Gueddar, une condamnation à 4 ans de prison avec sursis et la fermeture temportaire de journal Akhbar Alyoum dont le directeur Taoufik Bouachrine se trouve actuellement en prison.

    Gueddar est le premier dessinateur marocain à avoir osé caricaturer le roi Mohamed VI dans une bande dessinée publiée sur le site satirique français Bakchich sous le titre de « Mohammed VI, le prince qui ne voulait pas être roi ».

    Etiquettes : Maroc, Prince Ismaïl, Lalla Anissa, Anita Lehmkuhl, Mohammed VI, Taoufik Bouachrine, Khalid Gueddar, caricature,

  • Bernabé López : « Le Maroc a montré le pire de lui-même ».

    Selon Bernabé, un grand ami du Maroc, le royaume de Mohammed VI « a montré le pire de lui-même ».

    Questionné par La Vanguardia sur la particularité de la dernière crise hispano-marocaine par rapport aux crises précédentes, Lopez a déclaré : « Nous sommes toujours dans le tunnel car l’épisode n’est pas encore terminé. Mais en remontant dans l’histoire, on a l’impression que c’est la plus grande crise depuis celle de Perejil en 2002. Comme par le passé, elle a répondu au malaise marocain face à certaines déclarations et certains gestes, mais cette réponse a été disproportionnée. Lâcher dix mille personnes comme ça pour entrer à Ceuta a attiré l’attention du monde entier. Sans aucun doute, elle a eu l’effet inverse de celui escompté. Il suffit de se rappeler l’éditorial du Monde . Ils ont donné l’image d’un pays auquel on ne peut pas faire confiance. Elle a montré le pire d’elle-même ».

    Concernant la décision de Donald Trump a encouragé le Maroc, l’éminent Professeur honoraire de l’Université autonome de Madrid a estimé que « sans aucun doute, la décision du président Trump de reconnaître le Sahara comme un autre territoire du Maroc a créé un sentiment d’impunité chez eux et cela aide à comprendre l’enhardissement par rapport au point de vue de l’Espagne, une pression qu’ils ont également exercée sur l’UE. Il suffit de voir la suspension des relations avec l’Allemagne au début du mois de mars, également au sujet du Sahara. C’était déjà un avertissement de ce qui pourrait nous arriver ».

    Pour lui, « l’objectif principal du Maroc était de souligner les ambiguïtés internationales sur le Sahara et de faire oublier ce qui ne l’intéresse pas : la solution réside dans un accord entre les parties. L’hospitalisation en Espagne de Brahim Gali est un prétexte qui leur va comme un gant. Mais ils ont été trop enhardis et ont donc agi ». « Leur deuxième erreur, à mon avis, est d’être allés trop loin dans la diabolisation du Front Polisario, qu’ils veulent assimiler à une organisation terroriste, alors qu’il s’agit de l’autre partie au conflit reconnue par les Nations unies. Il a fermé la porte à une solution », précise-t-il.

    « La vérité, dit-il, est que depuis 2003 et le plan susmentionné, l’ONU a fait preuve d’une inaction et d’une passivité absolues. Elle se contente d’adopter des résolutions décaféinées, au grand bonheur du Maroc. On ne peut pas attendre grand chose des Nations Unies concernant l’avenir du Sahara, alors qu’elles ne sont même pas capables de nommer un représentant spécial. Nous verrons si cette crise l’incitera à repenser certaines choses ».

    Lopez prévient contre une escalade. « Entre cette passivité de l’ONU et le soutien des USA, il n’est pas surprenant que Rabat agisse avec plus de belligérance », signale-t-il.

    Bernabé Lopez estime que « le Maroc a été maladroit avec Ghali, qui a un profil gris et qu’on a élevé en le dénigrant au point d’en créer le profil d’un guérillero mythique. L’Algérie n’a pas tardé à l’exploiter ; il y a l’image de son président, entouré de soldats, lui rendant visite comme s’il était un héros. Je l’ai rencontré lorsqu’il était le représentant du Front Polisario à Madrid et il avait un profil plutôt discret. Il n’était certainement pas un chef de guerre. Cette initiative s’est retournée contre le Maroc ».

    D’après Lopez, la reconnaissance officielle d’Israël a eu l’effet d’un « boomeang » . « C’est pourquoi, affirme-t-il, en guise de compensation, le gouvernement marocain a publiquement félicité le Hamas pour sa « victoire » à Gaza. La maison royale et son entourage, le pouvoir caché du Makhzen, s’est probablement tiré une balle dans le pied » car «  elle a mis en évidence les ambiguïtés avec Israël ».

    A une question sur le silence de la France, Lopez a réponde : « Ce silence est significatif en soi. Il s’agit d’un changement par rapport aux crises précédentes, lorsque la France faisait clairement état de sa relation spéciale avec le Maroc. Cette fois, elle fait preuve de prudence. Depuis la présidence de François Hollande (2012-2017), la France exprime une volonté de s’entendre avec l’Algérie, ce qui met en colère le Maroc, qui craint de perdre son grand soutien. Les relations se sont également considérablement refroidies en 2014 après une tentative judiciaire de poursuivre l’homme fort de la sécurité, Abdellatif El Hammouchi, pour torture, ce qui a conduit à la suspension de la coopération sécuritaire, une question clé, pendant un an. Mais le poids du Maroc est si fort qu’un an plus tard, El Hammouchi a été décoré par l’Elysée ».

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, Sahara Occidental, Front Polisario, Brahim Ghali,

  • Maroc-Espagne : Tout ça pour nada !

    Ce mardi 1 juin, la justice espagnole vient d’annoncer que tous les charges contre le président de la RASD, Brahim Ghali ont été abandonnées malgré les pressions énormes du Maroc afin de mettre en prison voire d’expulser vers Rabat, le leader du Polisario. Cette affaire montre surtout l’amateurisme de la diplomatie chérifienne qui sait maintenant qu’elle devra assumer un prix lourd face à l’Europe après l’épisode choquante de l’invasion migratoire marocaine à Ceuta.

    Le Makhzen prêt à sacrifier sa population pour une simple hospitalisation

    Après la révélation par le média pro Maroc, Jeune Afrique de l’admission de Brahim Ghali dans un hôpital près de Madrid, la diplomatie marocaine a actionné graduellement, plusieurs outils de pression. La convocation de l’ambassadeur espagnol à Madrid ainsi que les remontrances de Bourita sur l’accueil du leader du Polisario par l’Espagne n’ont pas fait bouger d’une ligne, le comportement de Madrid dans cette affaire. Alors que la ministre des affaires étrangères espagnole, Arancha Gonzàlez Laya a tenté de faire comprendre que l’accueil était simplement fait à titre humanitaire, Rabat s’estimant fort de son amitié avec Israël et de la reconnaissance américaine sur le Sahara Occidental, décide de passer à l’action. Le 8 mai, le compte Twitter de la diplomatie marocaine lance une menace à Madrid sur les conséquences de cette hospitalisation.

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    10 jours plus tard, le Maroc met ses menaces à exécution en envoyant plus de 10 000 migrants marocains à l’assaut de l’enclave espagnole revendiqué par le Maroc comme un territoire occupé. Les images de femmes, d’enfants mais également de bébés choquent le monde entier. L’Espagne savait que le Maroc utilisait depuis des années, la carte migratoire mais reste surpris par le nombre et par la coordination car au même moment, l’ambassadrice marocaine à Madrid qui a tenu plusieurs propos provocateurs à l’égard de l’Espagne est rappelée au Maroc pour consultations.

    Cette marche bleue s’est transformée très rapidement en marche noire pour les sorciers de Rabat. Immédiatement, l’Espagne a procédé à l’expulsion de la majorité des migrants marocains tout en renforçant la souveraineté de Ceuta.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=gtH0niOeZG0&w=560&h=315]

    Le Maroc a surtout montré au monde entier la réalité de la situation socio-économique de ses citoyens qui ont préféré devant les caméras du monde entier nageaient jusqu’à la mort pour pouvoir au minimum manger. En utilisant ces pauvres citoyens, le roi milliardaire et son clown de ministre, Bourita ont cru tordre le bras de l’Espagne mais ils n’ont fait que cracher sur la fierté des marocains devant les caméras des chaines occidentales.

    Le Maroc s’isole et met la lumière sur la colonisation au Sahara Occidental

    En effet, immédiatement après l’invasion de Ceuta, l’Europe a soutenu sans trembler l’Espagne dans le conflit qui l’oppose au Maroc. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a assuré à l’Espagne de la solidarité de l’Union.

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    L’Allemagne, véritable chef de l’Union européenne qui est en conflit avec le Maroc (L’ambassadrice marocaine a été rappelée par Rabat) sur la question du Sahara Occidental a qualifié le Maroc de chantage aux migrants et que l’UE devait agir contre ces pratiques.

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    Même la France, parrain du Maroc en Europe est restée très silencieuse dans son soutien à Rabat. Paris réalise que le comportement marocain est allé très loin et que la reprise en main du dossier sahraoui par l’axe Berlin-Madrid ne lui permet pas de faire du lobbying pour le moment.

    Le Makhzen a sans doute sous-estimé gravement l’Union européenne en croyant qu’elle allait suivre aveuglément la reconnaissance américaine sur le Sahara Occidental. Mais elle aussi oublié que l’Europe va prendre des mesures qui pourraient faire mal à l’économie marocaine.

    Déjà, l’Espagne et l’Algérie ont décidé de mettre fin à la fourniture de gaz à travers le gazoduc Maghreb-Europe d’ici septembre pour la remplacer avec le Medgaz et le surplus en GNL. Berlin prépare également un dossier pour geler les aides européennes au développement que reçoit massivement le Maroc chaque année.

    Ironie de l’histoire, alors que le conflit du Sahara Occidental était tombé en désuet, c’est Nacer Bourita, le ministre des affaires étrangères du Maroc qui par ses actions et ses déclarations a pu sans le vouloir remettre en lumière, la question du Sahara Occidental dans l’actualité. Peut-être que Bourita est un agent du Polisario sans le savoir…

    Hussein le Flamand

    Kassaman, 01 juin201

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, Sahara Occidental, Front Polisario, Brahim Ghali, Union Européenne, UE,

  • Le Maroc prend l’initiative au Sahara occidental avec l’utilisation de drones israéliens

    Le Maroc prend l’initiative au Sahara occidental avec l’utilisation de drones israéliens

    Les relations militaires entre les deux pays ont été tenues secrètes au cours des dernières décennies et sont mises en scène par des médiateurs.

    Début avril dernier, le chef de la Garde nationale du Front Polisario, Adaj el Bendir, a été tué par une frappe aérienne à Rouss Irni, une zone proche de Tifariti, le principal bastion du Front Polisario. Cette nouvelle s’inscrit dans le contexte de l’escalade du conflit entre le Maroc et le Polisario qui a débuté en novembre 2020, lorsque le cessez-le-feu signé en 1991 a été rompu. Ce qui est frappant dans l’attaque contre la direction du Polisario, c’est la technologie utilisée : des drones israéliens. C’est la première fois que les Forces Armées Royales (FAR) utilisent des avions sans pilote dans une attaque d’une telle ampleur sur la question du Sahara Occidental.

    L’exécution, selon le journal en ligne marocain Le Desk, a été réalisée à l’aide d’un appareil de fabrication israélienne, un drone Heron construit par Israel Aerospace Industries. L’attaque, comme l’indiquent les médias en ligne, a été menée après que la cible a été marquée au laser par le drone, puis abattue par un chasseur marocain. Les FAR n’ont pas confirmé l’attaque, ce qui est habituel lorsqu’il s’agit de ces opérations.

    Les trois drones Heron, reçus par le royaume alaouite début 2020 pour plus de 50 millions d’euros, ont été utilisés par la France en Afghanistan. Les engins sont d’abord passés par le sol gaulois pour être équipés et peints avant d’arriver au Maroc, notant l’existence d’intermédiaires. Le drone a une autonomie de vol de plus de 40 heures et la capacité de monter à plus de 30 000 pieds.

    La défense, un pilier fondamental

    Ces dernières années, le Maroc s’est engagé dans un plan de modernisation de ses forces armées afin de faire face aux défis régionaux tels que l’Algérie ou la question du Sahara occidental. Dionisio García, directeur du magazine de défense Forces militaires du monde, souligne dans des déclarations à Europa Sur que l’utilisation de drones dans le conflit sahraoui est basée sur le maintien d’une bonne opinion publique. « Ce n’est pas la même chose d’utiliser une frappe aérienne ou de mobiliser des troupes que de mener une opération chirurgicale avec des drones », souligne-t-il. M. García soutient qu’il est dans l’intérêt du gouvernement israélien d’entretenir de bonnes relations militaires avec le Maroc afin de maintenir sa présence dans la région, étant donné que les positions politiques entre l’Algérie et Israël continuent d’être en désaccord.

    Le royaume marocain est l’un des rares pays arabes (jusqu’à présent) à posséder des armes israéliennes. Preuve en est que la police marocaine utilise des fusils Tavor X95 fabriqués en Israël ou l’acquisition d’un autre drone, l’Hermes 900 de la société hébraïque Elbit Systems. Les dispositifs sont situés sur les bases de Meknès et Dakhla, où ils sont utilisés par le personnel spécial des FAR.

    Les relations dans un monde nouveau

    Le retour aux relations diplomatiques entre le Maroc et Israël en décembre 2020 (dans le cadre des accords d’Abraham promus par l’administration de l’ancien président américain Donald Trump) a conduit les États-Unis à reconnaître la souveraineté marocaine sur l’ancienne province espagnole du Sahara occidental.

    Nimrod Gore, président et fondateur du groupe de réflexion israélien Mitvim Institute, souligne dans des déclarations à ce journal que le rétablissement des relations avec le Maroc est un pas en avant important pour Israël, car il initie des liens avec un pays qui a une position importante dans le monde arabe, la Méditerranée et l’Afrique. « Ces liens permettront également à Israël et au Maroc de coopérer dans des cadres régionaux, notamment l’Union pour la Méditerranée, la politique de voisinage sud de l’Union européenne et même l’Union africaine », soutient l’expert.

    Bien que les deux pays aient des liens historiques forts, les relations entre le Maroc et Israël remontent à la fin des années 1970, lorsque des experts israéliens ont aidé à construire le mur militaire qui divise le Sahara occidental en deux. À la fin des années 1990, après la signature des accords d’Oslo entre Israël et l’Organisation de libération de la Palestine, des initiatives commerciales ont suivi. En 2003, en plein milieu de la deuxième Intifada, Rabat refroidit les connexions. Dix-huit ans plus tard, un nouveau chapitre s’écrit dans l’histoire diplomatique des deux pays.

    Europa Sur, 04 juin 2021

    Etiquettes : Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, Israël, drones,

  • Le jour où le Maroc a été puni par la France

    Le Maroc vient de provoquer une grave crise avec l’Europe à cause de la présence du président sahraoui Brahim Ghali. Pourtant, un épisode similaire se trouve derrière une grande brouille avec la France.

    Les faits ont eu lieu le 20 février 2014. Leur acteur principal s’appelle Abdellatif El Hammouchi, le directeur de la DGSN. Il se trouvait en France dans le cadre d’une visite officielle lorsque quatre agents de la police judiciaire française, envoyés par un juge d’instruction, se sont rendus dans la résidence de l’ambassadeur du Maroc à Paris pour lui remettre une convocation dans le cadre d’une plainte contre lui déposée par deux citoyens maroco-français pour des faits de torture.

    El Hammouchi a refusé de se présenter devant la justice française. Selon certaines sources, il est retourné discrètement au Maroc en passant par le territoire espagnol. Suite à cet incident, le roi Mohammed VI a ordonné la suspenstion immédiate de toute coopération judiciaire avec la France.

    Réponse du berger à la bergère, Paris frappe avec l’activation d’un hacker qui se fait appeler Chris Coleman. Des milliers de documents de documents confidentiels de la diplomatie marocaine sont étayés sur la toile.

    L’affaire est devenu un véritable scandale qui a secoué l’Etat marocain. Depuis un compte Twitter, Coleman a frappé là où ça fait mal au Maroc : la question du Sahara Occidental en révélant les pratiques de la diplomatie marocaine basées sur la corruption, les pots-de-vin. Des journalistes français et américains avaient été généreusement payés pour s’en prendre au Front Polisario et l’Algérie et édulcorer le royaume dans leurs écrits.

    Parmi les personnalités visées se trouve particulièrement le ministre marocain des affaires étrangères, Salaheddine Mezouar et son aide de camp la ministre déléguée Mbarka Bouaida. Pour le premier, le public marocain a appris qu’il avait demandé à son homologue français, Laurent Fabius, d’intervenir pour que sa fille de ce dernier reçoive un permis de travail, afin de rejoindre l’équipe de Mckinsey France qui l’avait embauchée. Coleman apporte une lettre dans laquelle Fabius assurait à Mezouar que des ordres ont été donnés dans ce sillage. Il s’agit d’un « trafic d’influence » car il aurait « engagé la société McKinsey pour réaliser une étude destinée à relancer l’économie marocaine ». Le cabinet de conseil américain emploie, selon Coleman, la fille du responsable de la diplomatie marocaine, ce qui permettrait «des versements de commission» pour une étude qui « coûtera certainement aux contribuables marocains des millions de dollars ».

    Une autre lettre révèle des aspects de la vie privée de Mbarka Bouaida et ses problèmes conjugaux.

    L’affaire qualifiée de « Wikileaks marocain » a révélé au grand jours les failles de sécurité à tous les niveaux, y compris les services secrets dirigés par Yassine Mansouri, un ami d’enfance de Mohammed VI.

    Concernant le conflit du Sahara Occidental, Coleman a révélé un accord secret conclu en novembre 2013 entre Barack Obama et Mohammed VI lors de la visite de ce dernier aux Etats-Unis. A l’époque, Washington avait présenté au Conseil de Sécurité une résolution proposant l’élargissement du mandat de la MINURSO à la surveillance des droits de l’homme. Sous pression de la France, les américains ont fait marche arrière, mais Obama a imposé au roi du Maroc trois conditions : il doit arrêter de faire juger les civils par des tribunaux militaires ; faciliter ensuite les visites au Sahara des fonctionnaires du Haut Commissariat aux droits de l’homme et légaliser les associations sahraouies indépendantistes comme le Collectif sahraoui des défenseurs des droits de l’homme (CODESA) et ASVDH.

    Le compte publie également des écrits et des lettres de hauts fonctionnaires étrangers, d’ambassadeurs à Washington, à Genève ou à l’ONU qui font leur travail, c’est-à-dire rassembler des soutiens pour défendre la position du Maroc, notamment sur le Sahara et contre l’Algérie et le Polisario. Cependant, le ton de certains de ces entretiens est incisif et dénigrant, par exemple à l’encontre de Christopher Ross, l’envoyé spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour le Sahara, qui est qualifié d’alcoolique

    Un autre aspect macabre du scandale est celui des pots-de-vin versés à des journalistes internationaux pour qu’ils écrivent en faveur de la thèse marocaine sur le Sahara. L’intermédiaire de ces pots-de-vin n’est autre que le journaliste marocain Ahmed Charai, directeur de l’hebdomadaire L’Observateur, une personnalité influente liée aux services secrets marocains, ayant une affinité non dissimulée avec le roi, le gouvernement et des contacts dans des think tanks américains et juifs. Il a payé jusqu’à 20000 dollars pour un article de presse publié dans un média américain.

    Source : Marocleaks, 06 juin 2021

    Etiquettes : Maroc, France, Abdellatif El Hammouchi, DGSN, DGED, services secrets, Yassine Mansouri, Mohammed VI, Ahmed Charaï, Sahara Occidental, Algérie, Etats-Unis, ONU,

  • Maroc : Grave lèse-majesté !

    Le Roi du Maroc et son makhzen ont essuyé une nouvelle fois une humiliante défaite diplomatique. Une de plus dans la longue série d’échecs sur le dossier du Sahara Occidental, le seul inscrit sur son agenda diplomatique. Le Roi et ses sbires voulaient absolument faire coffrer le Président de la République Sahraoui, Brahim Ghali, qui était aux soins depuis avril dernier dans un hôpital en Espagne, au motif qu’il s’y serait rendu avec de faux papiers !

    Comme quoi, le makhzen n’a plus de limite dans sa folle envie de décapiter le Font Polisario et la direction de la RASD, quitte à user de moyens odieux, indignes d’un pays membre de l’ONU. Sinon, comment prétendre que le Président Sahraoui se soit rendu clandestinement (avec de faux papiers) comme un vulgaire «harag» alors qu’il est reconnu comme tel chez l’ancienne puissance coloniale et qu’il était même ambassadeur de son pays à Madrid !? A moins que les dirigeants du makhzen n’aient abusé sur ce coup-là du hachich, parce que précisément, c’est un coup qui a lamentablement foiré.

    La justice espagnole qui a examiné des plaintes déposées à la hâte par des agents de la redoutable DGED (services de renseignement marocains), a décrété nulles et non avenues des allégations de «tortures» dont se serait rendu coupable le président de la RASD. La méthode classique du makhzen, qui consiste à tenter de tendre un piège au chef du Polisario à chaque fois qu’il se trouve à l’étranger, a donc échoué. Et cela fait encore plus mal au Roi et à sa Cour en ce sens que les faits se sont déroulés chez son principal soutien à la colonisation du Sahara Occidental, à savoir le royaume d’Espagne.

    L’échec est donc doublement retentissant pour Rabat qui pensait pouvoir enfin mettre fin au combat du peuple sahraoui pour son autodétermination en arrêtant son chef de guerre. Peine perdue, puisque Brahim Ghali s’est bel et bien soigné en Espagne pendant un mois sans être inquiété, et est rentré tranquillement et officiellement avant-hier soir à Alger pour terminer sa convalescence. Par contre, il risque de provoquer une crise diplomatique ouverte avec son allié historique, le Royaume d’Espagne. Les médias marocains affichaient le spleen après le retour sans encombres du président Ghali en Algérie, et accusaient comme toujours les autorités espagnoles d’être de «mèche» avec leurs homologues algériennes. Il va sûrement y avoir de la tension dans les prochains jours entre Rabat et Madrid.

    Le Roi Mohamed 6 est bien connu pour son caractère ombrageux. Il ne supporte pas le fait qu’il soit semé sur le dossier du Sahara Occidental sur lequel repose son trône. Après avoir provoqué une quasi rupture des relations diplomatiques avec l’Allemagne dont il ne goûte pas le soutien aux résolutions de l’ONU sur le dossier du Sahara Occidental, il n’est pas exclu que l’acariâtre Roi du Maroc fasse de même avec ses voisins du Nord dans une diversion diplomatique destinée à endormir de nombreux marocains qui ne veulent plus être de simples «sujets» obéissants, alors qu’ils vivent sous le seuil de la pauvreté.

    Imane B.

    L’Est Républicain, 03 juin 2021

    Etiquettes : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Front Polisario, Brahim Ghali, Espagne, Ceuta, chantage à l’émigration,

  • Les députés européens débattent de l’utilisation de mineurs par le Maroc dans la crise des migrants de Ceuta.

    Les députés européens débattent de l’utilisation de mineurs par le Maroc dans la crise des migrants de Ceuta.

    Bruxelles, 4 juin (EFE) – Le Parlement européen débattra et votera la semaine prochaine une résolution sur la possible violation de la convention de l’ONU sur les droits de l’enfant et l’utilisation de mineurs par les autorités marocaines dans la crise migratoire de Ceuta.

    Les récents événements de Ceuta, suite au passage à la frontière de milliers de personnes, dont des centaines d’enfants, en provenance du Maroc, feront l’objet d’un débat jeudi prochain en séance plénière du Parlement, selon l’ordre du jour prévu pour ce jour.

    Les députés examineront si l’utilisation d’enfants par les autorités marocaines est en violation de la Convention des Nations unies sur les droits de l’enfant.

    A l’issue du débat, la plénière votera une résolution résumant ses conclusions, indique le Parlement européen, qui retrouve son siège de Strasbourg après plus d’un an de fermeture en raison de la pandémie.

    Le gouvernement de la ville autonome de Ceuta a déclaré aujourd’hui qu’il estime qu’il y a encore environ 3 000 personnes  » errant  » dans les rues, dont de nombreux mineurs, sur les plus de 10 000 qui sont entrés illégalement dans la ville à la frontière avec le Maroc les 17 et 18 mai.

    Les autorités de Ceuta ont déclaré qu’elles avaient actuellement recensé environ 1 160 mineurs et qu’elles travaillaient à la mise en place de nouveaux entrepôts dans la zone industrielle de Tarajal afin d’héberger les immigrés qui se trouvent encore dans la rue et de leur offrir une « prise en charge digne ».

    Depuis le début de la crise migratoire à la mi-mars, la Commission européenne a réitéré à plusieurs reprises son soutien à l’Espagne dans la crise avec le Maroc suite au passage de milliers de personnes à Ceuta, après que Rabat ait lié la crise migratoire à la position de l’Espagne sur le Sahara occidental.

    « La frontière de Ceuta est une frontière européenne et l’UE est solidaire de l’Espagne », telle est la phrase répétée à l’envi par les différents dirigeants européens, qui ont laissé la gestion de cette crise avec Rabat entre les mains des autorités de Madrid.

    Bruxelles a également réaffirmé que l’UE a une « position très ferme sur le Sahara occidental » et qu’elle « reste inchangée ».

    L’Union demande une reprise rapide des négociations en accord avec les Nations unies pour « trouver une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies, notamment la 2548 adoptée le 30 octobre 2020 ».

    Dans ce document, cet organe a exhorté les parties à reprendre les négociations sous les auspices du Secrétaire général des Nations unies, sans conditions préalables et de bonne foi, et a prolongé le mandat de la Minurso, sa mission de paix au Sahara occidental – déployée depuis 1991 – jusqu’à la fin du mois d’octobre de cette année.

    La crise migratoire à Ceuta a coïncidé avec l’hospitalisation pour un cas grave de covid-19 dans la ville espagnole de Logroño (nord) d’un dirigeant du Front Polisario, bien qu’il ait quitté le pays il y a trois jours pour terminer sa convalescence en Algérie.

    Dans des déclarations récentes, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a déclaré qu’il est « absolument inacceptable » que le Maroc ait pu « attaquer les frontières » de Ceuta avec l’assaut de milliers de personnes pour protester contre un problème de politique étrangère. EFE

    Swissinfo, 4 juin 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, migration, mineurs, Parlement Européen, députés,

  • Tomas Barbulo : « Le Maroc n’est pas un pays ami et a perdu la bataille de l’opinion publique ».

    Le journaliste et écrivain espagnol, Tomas Barbulo, a indiqué dans une interview au site sahraoui, SH24H, que le Maroc avec ses attitudes n’est pas un pays ami de l’Espagne, et a considéré que le Makhzen a perdu la bataille de l’opinion publique après l’utilisation de l’immigration comme une arme de chantage contre l’Espagne et l’Europe.

    Voici le texte intégral de l’interview publiée par SH24H le 30 mai dernier.
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    – Ces derniers jours, la cause et l’histoire du peuple sahraoui ont été au premier plan des débats au niveau national (Espagne). D’après votre expérience en tant que journaliste et chercheur sur le Sahara occidental, comment évaluez-vous les connaissances de l’opinion publique espagnole sur un conflit aussi proche ?

    Jusqu’à il y a quelques mois, il s’agissait d’une connaissance superficielle. Cependant, la récente agression du Maroc à Ceuta, utilisant des centaines de mineurs comme chair à canon sous prétexte que le secrétaire général du Front Polisario se trouvait dans un hôpital espagnol, a contribué à accroître l’intérêt du public pour le conflit.

    – Le Maroc a tenté de braquer les projecteurs sur la figure du président de la RASD, Brahim Ghali, pour justifier l’agression contre la souveraineté du territoire espagnol. Comment évaluez-vous l’approche des médias et quelles sont les intentions du Maroc ?

    Les attaques contre le gouvernement pour avoir accueilli Brahim Ghali sont une manœuvre de diversion. La réalité est que Mohamed VI est très inquiet car l’Union européenne ne suit pas la voie de Donald Trump et rechigne à reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. C’est pourquoi il a créé un conflit diplomatique avec l’Allemagne, qui n’a pas fonctionné, et c’est pourquoi il a également créé un conflit avec l’Espagne. Toutes ces manœuvres visent la même chose : que l’UE viole le droit international et reconnaisse sa souveraineté sur le Sahara occidental. Il y a des médias qui l’ont compris et l’ont dénoncé, et d’autres qui ont décidé de défendre la stratégie de Rabat. Ils sauront pourquoi ils le font.

    – Est-il possible de considérer le traitement médiatique actuel de la question du Sahara Occidental, dicté par le professionnalisme et le suivi régulier et objectif des événements du conflit du Sahara Occidental, ou simplement une circonstance dans laquelle la question du Sahara est exploitée à des fins de pression ou de chantage et tout cela au détriment de la vérité et de la noblesse de la lutte du peuple sahraoui ?

    Il y a tout. Il y a des médias et des professionnels qui rapportent les faits de manière objective et d’autres qui les déforment et les utilisent pour attaquer le gouvernement. Mais, au-delà des misères de certains, l’opinion publique espagnole soutient le peuple sahraoui et rejette les agressions marocaines.

    – Comment définissez-vous la position du gouvernement et des différentes forces politiques face à ces événements ?

    Comme dans presque tout ce qui concerne le Maroc, il y a un manque d’informations pour interpréter les faits avec précision. A première vue, le gouvernement a répondu rapidement et avec force à l’agression marocaine. La position du PP et de son leader, Pablo Casado, me semble incompréhensible. Il affirme qu’avec lui à la Moncloa, l’agression n’aurait pas eu lieu. Pourquoi ? Parce qu’il aurait reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental ?

    – En analysant en détail les déclarations de l’ambassadeur marocain de Rabat, on peut percevoir une interférence claire.

    Les déclarations de l’ambassadeur sont inadmissibles dans n’importe quel pays. Pouvez-vous imaginer ce qui se serait passé si l’ambassadeur d’Espagne à Rabat avait tenu des propos similaires ? Il aurait été expulsé du Maroc immédiatement. Cette dame a été invalidée pour représenter son pays en Espagne. J’espère que le gouvernement comprendra cela et refusera son retour à Madrid.

    – Depuis Rabat, ils tentent de marquer les lignes de travail du système judiciaire espagnol, quelle est l’intention et dans quelle mesure cela peut-il lui nuire ?

    Dans ce domaine comme dans d’autres, tels que ceux que nous avons mentionnés précédemment, Mohamed VI se comporte comme une brute de cour d’école, essayant d’intimider les autres avec bravade. Je pense que ce genre d’actions vise à faire voir à ses sujets qu’il est un dur à cuire, mais vu d’Espagne, ses menaces envers la justice sont ridicules.

    – Le Maroc a été sponsorisé par d’importants lobbies politiques et médiatiques espagnols pour dénaturer la lutte sahraouie et blanchir le régime de Rabat. Comment la récente agression contre l’Espagne a-t-elle influencé l’image supposée du « Maroc pays ami » ?

    Je pense qu’il est devenu clair pour l’opinion publique que le Maroc n’est pas un pays ami. Il est vrai que Mohammed VI a un bon nombre de copains dans les médias espagnols. Dans de nombreux cas, il exerce son influence par le biais d’actionnaires qui ont des engagements avec des entreprises françaises ou avec des fonds d’investissement liés à Israël. Maintenant, après l’agression de Ceuta, ces « amis du Maroc » ont beaucoup de mal à le défendre, car cela signifie se ranger du côté de celui qui s’est révélé être un ennemi. C’est pourquoi, au lieu de le défendre, ils attaquent le Polisario et son secrétaire général.

    – On parle d’un « avant et d’un après » dans les relations ou l’image du Maroc. Comment cela peut-il influencer la lutte sahraouie et la position du Maroc en Espagne ?

    Les relations entre l’Espagne et le Maroc sont très complexes. L’Espagne a cédé à de trop nombreuses reprises à la grossièreté et aux caprices de Mohammed VI en échange de sa coopération en matière d’immigration et de terrorisme. Même si je crois que cela doit cesser, je considère que c’est difficile. L’attitude du chef de l’opposition, Pablo Casado, dans cette affaire, en se rangeant du côté de Rabat, est une honte pour ses électeurs. S’il soutient publiquement le Maroc lorsque Mohamed VI fait une monstruosité comme celle qu’il a faite à Ceuta, que pouvons-nous attendre de lui ? Pour le reste, je crois que le Maroc a perdu la bataille de l’opinion publique et que le peuple sahraoui peut profiter de cette occasion pour donner un nouvel élan à la connaissance de sa lutte par le peuple espagnol.

    – Que peut retirer le Maroc, au niveau national et international, des images qui montrent l’utilisation de la population comme outil politique ?

    Condamnation et mépris. En utilisant les personnes les plus vulnérables, dont des centaines d’enfants, comme munitions, Mohammed VI a montré qu’il était un monstre.

    – La potion de l’UE en tant que bloc est un élément clé de la défense des intérêts de l’Espagne et de la défense de Ceuta et Melilla en tant que frontières politiques européennes. Pourquoi le Maroc tente-t-il de se dissocier de l’UE et l’Espagne applaudit-elle les déclarations de soutien reçues de Bruxelles ?

    Le Maroc s’est rendu compte que son agression à Ceuta a causé de graves dommages à son image en Europe, au point de mettre en péril les milliards d’aide qu’il reçoit de Bruxelles, et c’est pourquoi il essaie de faire croire qu’il n’a de problème qu’avec l’Espagne. Mais à cette occasion, le soutien de l’UE aux frontières de Ceuta et Melilla en tant que frontières européennes a été clair. En d’autres termes, cela s’est retourné contre le Maroc.

    – Depuis 1975, l’Espagne tente de se dissocier de sa responsabilité dans le processus de décolonisation du territoire de la RASD sous occupation marocaine. Combien de temps encore Madrid fera-t-elle profil bas dans une affaire qui relève de sa responsabilité juridique et géostratégique ?

    L’Espagne s’est débarrassée de cette question depuis près d’un siècle. C’est pourquoi il faut dire qu’elle a été complice des massacres que le Maroc a perpétrés dans le passé et de la répression qu’il exerce actuellement contre les Sahraouis. Face à la mort de personnes âgées, de femmes et d’enfants, et face à la torture, il n’y a pas d’excuses : soit vous êtes avec le tortionnaire, soit vous êtes avec la victime. Il n’y a pas de place pour le silence. Mais je crains que la position de l’Espagne ne change pas.

    – Comment les intellectuels et l’opinion publique peuvent-ils influencer les actions politiques de l’Espagne concernant le Sahara Occidental ?

    En expliquant encore et encore les faits qui prouvent la responsabilité de l’Espagne au Sahara. Par le biais d’essais, de romans, de films, d’articles, de pièces de théâtre, de poèmes… Plus l’opinion publique est consciente, plus les gouvernements feront attention à ne pas l’offenser pour ne pas perdre leurs votes.

    SH24, 30 mai 2021

    Etiquettes : Espagne, Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, Ceuta, Brahim Ghali, migration, UE,

  • Maroc : Les limites d’un Etat voyou et manipulateur

    Le Maroc aura tout tenté pour faire croire à une victoire de sa piètre diplomatie, mais la réalité des faits l’a tout simplement remis à sa place. Sa petite place. Dans son bras de fer qu’il a engagé avec Madrid, le makhzen a pu vérifier à ses dépens que sa roublardise, ses mensonges, ses menaces et sa bassesse n’ont fait que le discréditer encore plus aux yeux d’une grande partie du monde.

    Pire encore, le Maroc qui a donné sa diplomatie à un piètre amateur du nom de Nasser Bourita a perdu beaucoup de crédit et de soutien au sein même de ses alliées d’hier et a totalement raté sa campagne auprès de l’Europe surtout. Son coup bas de Ceuta où il a ouvert et orchestré un flux jamais vu de migrants vers les terres espagnoles a été une erreur fatale qui a mis les 27 membres de l‘UE, y compris son fidèle allié français, dans une colère noire. Ce chantage de bas étage a été unanimement condamné par les Européens et le Haut représentant pour la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borrell, a été très clair à ce sujet, estimant qu’il était « normal que si un pays rompt un accord de coopération avec l’UE, il y ait des conséquences », avant de rappeler au Maroc que « les frontières de l’UE commencent à Ceuta. »

    Ensuite il y eut ce long feuilleton de la présence du président sahraoui en Espagne et les pressions exercées par Rabat sur Madrid, avec tous les mensonges et les manipulations qui vont avec, et qui toutes se sont révélés vains puisque Brahim Ghali a été entendu par un juge espagnol qui n’ a pris aucune mesure contre lui et le président sahraoui s’est retrouvé ainsi libre de ses mouvements et a pu quitter l’Espagne, car le dossier monté de toutes pièces par le makhzen contre lui était vide et sans aucune consistance.

    Et malgré toutes ces défaites et ces déboires, le Maroc a continué dans sa politique de mensonges, allant cette fois jusqu’à déclarer que l’exercice militaire américano-marocain «African Lion 2021» aura lieu dans le désert du Sahara occidental occupé. Un mensonge qui a vite été démenti par l’armée américaine qui a déclaré que ces manœuvres auront lieu, «à travers le Maroc, de la base aérienne de Kenitra, au nord, à Tan-Tan et au complexe d’entraînement de Guerir Labouhi au sud», donc dans les frontières internationalement reconnues du royaume, excluant de fait les territoires sahraouis occupés.

    Le Maroc s’est vu trop beau et trop grand et a cru pouvoir profiter de sa nouvelle proximité avec Israël et son éphémère rapprochement avec l’ex administration américaine, pour se permettre toute sorte de comportements d’Etat voyou. Mais son différend avec l’Espagne l’a remis à sa place et a aussi sonné le glas d’un ministre amateur qui confond diplomatie et roublardise de bas étage.

    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 03 juin 2021

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