Catégorie : Maroc

  • Bruxelles appelle le Maroc à empêcher les départs de migrants

    La commissaire européenne, Ylva Johansson, a jugé hier “inquiétant” l’afflux de quelque 6 000 migrants la veille dans l’enclave espagnole de Ceuta et appelé le Maroc à empêcher les “départs irréguliers” depuis son territoire.

    “Il est inquiétant qu’au moins 6 000 personnes, dont un grand nombre d’enfants, aient rejoint Ceuta à la nage, en mettant leur vie en danger. Beaucoup ont dû être secourus, une personne est morte”, a déclaré la commissaire aux Affaires intérieures devant le Parlement européen.

    “Le plus important maintenant, c’est que le Maroc continue à s’engager à empêcher les départs irréguliers, et que ceux qui n’ont pas le droit de rester soient renvoyés de façon ordonnée et efficace. Les frontières espagnoles sont les frontières de l’Europe”, a-t-elle poursuivi.

    De son côté, le ministre espagnol de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, a annoncé que son pays avait renvoyé au Maroc 1 500 des quelque 6 000 migrants entrés à Ceuta et continuait ces renvois.

    APS

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, Melilla, Migration, chantage, pression migratoire, Union Européenne, UE,

  • Ceuta : Les 8.000 migrants ne représentent qu’un «tir de sommation» du Maroc

    8000 migrants débarquent dans la ville espagnole de Ceuta en 24 heures

    Le vil chantage marocain
    Le but de Rabat est d’exploiter l’ «affaire Ghali» pour forcer la main à l’Espagne et l’amener à céder sur le dossier du Sahara occidental.

    En plus d’être un narco-royaume et premier producteur mondial de kif qui inonde la planète, le Maroc semble avoir découvert son autre «profil», celui que lui donnent, bien malgré eux, les migrants clandestins. Rabat a, en effet, fait étalage de sa «puissance» à l’occasion d’un différend qui l’oppose à Madrid sur la question du Sahara occidental. Le mode opératoire est détestable pour tout Etat digne de ce nom, mais néanmoins efficace. Il a suffi au Maroc de desserrer l’étau sur les dizaines de milliers de migrants clandestins qu’il «garde en stock» pour que ces derniers se ruent sur la petite enclave espagnole de Ceuta. Plus de 8 000 migrants ont débarqué à Ceuta en 24 heures, encouragés par le Makhzen qui a vu dans ce «déferlement» un moyen de pression sur l’Espagne. Son entreprise a porté ses fruits puisque le gouvernement espagnol s’est réuni, hier, en urgence pour étudier la grave situation à sa frontière avec le Maroc. Les 8.000 migrants ne représentent qu’un «tir de sommation» de Rabat.

    À l’origine de cette crise où le Maroc montre son véritable visage d’Etat voyou qui marche sur les principes humains les plus élémentaires, l’arrivée le mois dernier en Espagne du président sahraoui, Brahim Ghali, pour des soins.

    Les autorités espagnoles évoquaient depuis quelques jours «plusieurs menaces quasiment ouvertes de la part de représentants marocains, selon lesquelles ils pourraient utiliser la carte du contrôle de l’immigration si l’Espagne ne revenait pas sur sa décision d’héberger Ghali», avait indiqué la ministre des Affaires étrangères, Fernandez Molina. Ce n’était donc pas des menaces en l’air, puisque le Maroc a mis son plan à exécution en «noyant» Ceuta sous un flux impressionnant de migrants subsahariens. «Quand les relations sont bonnes, les frontières se contrôlent; quand elles se tendent, on utilise la carte migratoire pour faire pression sur l’Espagne. C’est une constante. Nous le vivons depuis des décennies», rappelle Eduard Soler, expert de l’Afrique du Nord au Centre des affaires internationales de Barcelone», cité par l’AFP.

    Madrid voit clair dans le chantage du Makhzen et affirme par le biais de sa ministre des Affaires étrangères que la présence de Brahim Ghali en Espagne n’a été qu’un «prétexte». Tir de semonce ou ballon-sonde, le Maroc a sérieusement ébranlé ses rapports avec un pays de l’Union européenne. Par cette opération de «brigandage» d’Etat, Rabat donne un signal aux Européens sur son changement de statut. Le soutien ouvert de l’entité sioniste donne au Maroc l’opportunité de viser très haut. Le «prétexte» évoqué par Mme Molina poursuit l’objectif de Rabat d’amener l’Espagne et la France à reconnaître la marocanité du Sahara occidental sur les pas de Donald Trump. «Il y a eu une pression vraiment très forte (du Maroc) sur des pays comme l’Espagne et la France pour qu’ils changent leur position et suivent l’exemple américain», affirme-t-elle.

    Sachant la dépendance de l’Europe du Sud sur la question des migrations, le but de Rabat est d’exploiter l’«affaire Ghali» pour forcer la main à l’Espagne et l’amener à céder sur le dossier du Sahara occidental. En d’autres termes, le Maroc appuie là où ça fait mal. Il est clair que dans cette séquence hispano-marocaine, il y a une véritable agression contre un Etat souverain pour le forcer à changer de politique à l’égard d’une question d’autodétermination reconnue en tant que telle par la communauté internationale. Si l’on considère que «sans la collaboration du Maroc dans le contrôle migratoire, l’Espagne a un problème», et donc que ce pays doit céder aux caprices d’un Etat voyou, la légalité internationale est foulée aux pieds. L’Europe laissera-t-elle le Maroc dicter sa loi? L’entité sioniste n’est pas loin…

    L’Expression, 19 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Sahara Occidental, Front Polisario, Brahim Ghali, Union Européenne, UE, migration, chantage,

  • Pourquoi l’Espagne fait-elle face à un afflux de migrants venus du Maroc?

    Le ministre espagnol de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska a annoncé ce mardi que son pays avait renvoyé au Maroc 2.700 des quelque 6.000 migrants entrés à Ceuta. Ce flot record de passages illégaux se déroule sur fond de tensions entre Rabat et Madrid.

    Par ailleurs, 85 migrants originaires d’Afrique subsaharienne ont franchi la haute barrière protégeant l’autre enclave espagnole de Melilla, sur un total de 300 ayant essayé, selon la préfecture de Melilla.

    Lundi, un homme s’est noyé alors qu’il tentait de rallier l’enclave par la mer, d’après la préfecture de Ceuta.

    closevolume_off

    Ceuta et Melilla constituent les seules frontières terrestres de l’Union européenne avec l’Afrique.

    SUR FOND DE TENSIONS DIPLOMATIQUES
    Pour Mohamed Benaïssa, président de l’Observatoire du nord pour les droits de l’Homme basé à Fnideq, cette nouvelle vague de migrations «pourrait être en lien avec la crise diplomatique entre le Maroc et l’Espagne».

    Rabat est un allié clé de Madrid pour la lutte contre l’immigration clandestine. Mais entre le début de l’année et le 15 mai, 475 migrants sont arrivés à Ceuta, soit plus du double par rapport à la même période l’an passé, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur.

    Les relations diplomatiques entre les deux pays voisins se sont tendues depuis l’accueil, fin avril, en Espagne du chef des indépendantistes sahraouis du Front Polisario, Brahim Ghali, venu pour des soins.

    Le Maroc a convoqué l’ambassadeur espagnol pour lui signifier son «exaspération». «La préservation du partenariat bilatéral est une responsabilité partagée, qui se nourrit d’un engagement permanent pour sauvegarder la confiance mutuelle (….) et sauvegarder les intérêts stratégiques de deux pays», a ensuite averti un communiqué des Affaires étrangères marocaines.

    Le conflit au Sahara occidental, ancienne colonie espagnole classée «territoire non autonome» par les Nations unies en l’absence d’un règlement définitif, oppose depuis plus de 45 ans le Maroc au Polisario, soutenu par l’Algérie.

    Le Polisario réclame un référendum d’autodétermination alors que Rabat propose une autonomie sous sa souveraineté.

    «JE N’AI AUCUN AVENIR ICI»
    Les tensions autour du Sahara occidental entraînent «immédiatement» une hausse des arrivées de migrants, constate Isaias Barreñada, professeur de relations internationales à l’Université Complutense de Madrid.

    «Je n’ai aucun avenir ici, mon but c’est de passer pour aller vers l’Europe», a affirmé Soulaimane, un jeune homme de 21 ans qui veut quitter le Maroc.

    Beaucoup se sont décidés à tenter leur chance après avoir vu des vidéos postées sur les réseaux sociaux montrant des jeunes débarquer sur les plages de rochers à Ceuta.

    Les arrivées illégales vers le territoire espagnol situé dans le nord du Maghreb ont commencé lundi dès les premières lueurs du jour. A l’aube, ils n’étaient qu’une centaine, mais le flot n’a cessé de gonfler ensuite.

    CNews, 18 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Sahara Occidental, Front Polisario, Brahim Ghali,

  • Comment le Maroc renforce son ancrage au Togo

    (Togo First) – Le Maroc ouvrira bientôt son ambassade à Lomé. La nouvelle a été annoncée par Robert Dussey, chef de diplomatie togolaise à l’issue d’un entretien en visioconférence avec son homologue marocain, Nasser Bourita. Dans la foulée, Lomé et Rabat ont annoncé le passage de 70 à 100, du quota annuel de boursiers togolais au Maroc.

    Il faut dire que les deux pays se sont rapproché ces dernières années, à la faveur de l’offensive diplomatique menée par Rabat en Afrique de l’ouest depuis la seconde moitié des années 2010 (voulant notamment intégrer la CEDEAO).

    Le Royaume Chérifien, en appui technique de choix

    En Avril 2019, lorsque le président Faure Gnassingbé annonçait la mise en place d’un Conseil Économique et Social devant participer à l’élaboration des politiques économiques et sociales du pays, le modèle marocain inspirait déjà du coté de Lomé. En effet, depuis 2011, le royaume dispose de l’un des plus performants conseils économique et social en Afrique. En mars 2021, lors d’une visite de travail dans la capitale togolaise, le royaume chérifien s’est engagé à soutenir le processus à travers l’expertise de son Conseil Économique Social et Environnemental (CESE), qui préside par ailleurs l’Union des Conseils Économiques et Sociaux et Institutions Similaires d’Afrique (UCESA).

    Sur le plan agricole, la fondation de l’Office Chérifien des Phosphates (OCP), acteur majeur dans la production des fertilisants, a financé en 2020, un appui technique de l’Université Mohamed VI à l’Institut Togolais de la Recherche Agronomique (ITRA) pour l’établissement de la carte de fertilité, Ferti Togo, outil de conseil et d’aide à la décision à la disposition des agriculteurs, pour une fertilisation raisonnée des cultures.

    De la coopération bilatérale au renforcement des liens économiques

    Si l’axe diplomatique Lomé-Rabat se renforce au fil des années, la même dynamique est observable sur le plan des échanges économiques entre les deux pays.

    En effet, le royaume chérifien est le cinquième partenaire commercial du Togo en Afrique. Sur l’année 2019, le Togo a importé pour un peu plus de 13 milliards FCFA de produits en provenance du pays de Mohammed VI, essentiellement des fertilisants, des équipements électroniques et électriques, et denrées agro-alimentaires.

    Les exportations togolaises à destination du Maroc se sont élevées à près de 4 milliards de FCFA. Il s’agit en grande partie de produits agricoles, le marché marocain étant notamment la quatrième destination du café togolais. Globalement, 1% des exportations de Lomé vont vers le pays nord-africain.

    Les deux États ont par ailleurs entrepris depuis 2017 d’augmenter considérablement le volume de leurs échanges. Cette année-là, un forum Doing Business with Togo a réuni une délégation de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Togo (CCIT) et l’Association marocaine des exportateurs (Asmex).

    Le Togo, place forte des investissements marocains

    Dès 2013, année où le Togo devient une véritable destination d’investissement pour les capitaux en provenance du royaume, 323 millions de dirhams, soit près de 19,8 milliards de FCFA d’investissement direct sont injectés dans l’économie togolaise. Ces placements réalisés dans l’économie vont continuer et atteindre, à la fin 2017, un encours total de 578 millions de dirhams, soit 35,2 milliards de FCFA. Faisant du Togo, la cinquième destination des investissements chérifiens dans l’espace CEDEAO.

    Plusieurs holdings et grands groupes du royaume ont accéléré leur ancrage dans la petite Suisse d’Afrique. Maroc Telecom a par exemple racheté en 2014 pour 650 millions $, les activités de l’émirati Etisalat dans six pays africains dont le Togo via le réseau Moov. L’opération portait alors de 4 à 10, le nombre de filiales du groupe sur le continent. Fin 2020, la dizaine de filiales est réunie sous la marque Moov Africa, Maroc Telecom amorçait ainsi son ancrage panafricain, avec notamment comme promesse de déployer un câble sous-marin au départ de Casablanca, qui devra desservir le Togo.

    Télécoms, Finance, Assurances, mais pas que …

    Le rachat de la Banque Internationale pour l’Afrique (BIA-Togo) par le puissant groupe bancaire Attijariwafa Bank, et l’implantation de la Bank Of Africa, réseau bancaire appartenant au groupe BMCE Bank Of Africa (BOA), filiale depuis 1995 de la holding FinanceCom du milliardaire Othman Benjelloun, symbolisent parfaitement cette offensive marocaine sur le marché togolais courant 2013.

    En 2017, la filiale togolaise du groupe Saham, basé à Casablanca (ville portuaire et pôle économique à l’ouest du Maroc), devient le premier assureur du pays en termes de chiffres d’affaires (8,55 milliards de FCFA). Passant devant l’Ivoirien NSIA (7,68 milliards de FCFA). Position qu’elle consolide en 2019 sur le segment de l’assurance non-vie avec un chiffre d’affaires de 10,5 milliards de FCFA, soit une part de marché globale de 16,5% dans un secteur qui compte 12 acteurs.

    La même année, Saham a participé à l’installation du mastodonte de la relation client Majorel à Lomé, en investissant 1,3 milliards de FCFA dans l’agencement et l’équipement de l’immeuble devant en abriter les bureaux.

    Toujours dans l’assurance, sur le segment vie, GTA Assurances Vie, se classe numéro un avec un chiffre d’affaires de 11,7 milliards FCFA sur l’exercice 2019. Sa sœur GTA Assurances, numéro deux de la non-vie derrière Saham, avec 6,7 milliards FCFA de CA.

    Toutes deux (fusionnées pour devenir GTA Assurances depuis 2020) appartiennent à la holding Atlantic Business International (ABI), filiale de la Banque Centrale Populaire (BCP) qui siège à Casablanca. Basée à Abidjan, ABI est, par ailleurs, détentrice du réseau Banque Atlantique, troisième groupe bancaire de l’UEMOA en termes de parts de marché. Sa filiale togolaise est aussi la troisième banque du pays en termes d’actifs, avec un total bilan s’élevant à 263 milliards de FCFA en 2019.

    Mis à part la finance, plusieurs PMEs marocaines de premier plan opèrent également au Togo dans l’industrie pharmaceutique et l’informatique, sans compter la communauté de commerçants installés au grand marché de Lomé, principal pôle commercial togolais.

    Le pays est par exemple un des marchés commerciaux subsahariens du groupe Cooper Pharma. Gemadec, le spécialiste de la gestion documentaire et de la transformation digitale est aussi présent au Togo, proposant des services d’hybridation de courrier et de recensement biométrique.

    Alors que le Togo dispose depuis quelques années d’une ambassade à Rabat, l’installation d’une mission diplomatique marocaine à Lomé devrait être un facteur impulsif de l’accroissement des échanges économiques entre les deux pays.

    Klétus Situ

    Togo First, 17 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Togo, Afrique, Afrique de l’Ouest, CEDEAO, relations bilatérales,

  • Au moins 2 700 personnes arrivent à Ceuta à la nage dans un contexte d’escalade des tensions diplomatiques avec le Maroc.

    Quelque 700 mineurs, des centaines de jeunes et plusieurs familles ont franchi une digue frontalière en l’absence des forces marocaines, après que ce pays a protesté contre l’accueil en Espagne du chef du Front Polisario.

    Au moins 2 700 personnes sans papiers, dont environ 700 mineurs, sont entrées lundi à la nage dans Ceuta depuis la ville voisine de Fnideq, 77 000 habitants, anciennement Castillejos, selon la délégation du gouvernement. L’arrivée a eu lieu sans que les autorités marocaines n’opposent de résistance et après plusieurs semaines au cours desquelles le Maroc a décidé de resserrer la corde diplomatique avec Madrid. Le désaccord est survenu après que les services de renseignement marocains ont découvert en avril dernier que le secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, a été reçu sous une fausse identité dans un hôpital de Logroño, souffrant de covid-19. La diplomatie marocaine déplore cet acte, avertit qu’elle en prend note et menace le gouvernement espagnol de représailles.

    L’arrivée de 2 700 migrants irréguliers en un seul jour à Ceuta est un événement sans précédent dans la ville autonome. Non seulement en raison du nombre record d’arrivées, mais aussi en raison du contexte sanitaire délicat dans lequel il s’inscrit. Le Maroc a décidé de protéger sa population en fermant les frontières terrestres de Ceuta et Melilla en mars 2020. Et il y a plusieurs semaines, elle a suspendu ses liaisons aériennes avec une quarantaine de pays, à titre de mesure préventive. Maintenant, c’est aux autorités de Ceuta de faire face au problème humanitaire posé par ce phénomène. Et c’est au gouvernement de Madrid et à l’Union européenne de relever le défi diplomatique posé par Rabat.

    En l’absence de confirmation officielle, les entrées irrégulières de lundi représentent un record quotidien qui n’a jamais été atteint, même dans les périodes les plus critiques de forte pression migratoire. Aux îles Canaries, le week-end le plus intense, celui des 7 et 8 novembre, a enregistré 2 000 arrivées. En 2018, année qui a enregistré le plus grand nombre d’entrées irrégulières, le mois de juin a enregistré l’une des semaines les plus compliquées avec le débarquement entre le 21 et le 27 juin de près de 2 800 personnes, rapporte María Martín.

    Le 26 avril dernier, après l’accueil du Ghali en Espagne, 120 jeunes sont déjà arrivés à Ceuta en nage. Cette fois, le nombre a été largement dépassé. « Nous sommes débordés », a déclaré une source dans la ville autonome. « Dans le navire où nous recevons les migrants irréguliers [et où ils doivent servir la quarantaine], il y avait environ 70 personnes dimanche. Je ne sais pas ce que nous allons faire du reste ni où nous allons le mettre ».

    Un habitant de Fnideq a déclaré à ce journal que la passivité de la police marocaine était totale. Des vidéos ont circulé sur les réseaux sociaux montrant des personnes se baignant sans que personne ne les en empêche. La source susmentionnée de la ville autonome a déclaré : « La police marocaine laisse les migrants venir sur la plage la plus proche de Ceuta. Ils arrivent donc ici tout de suite ». L’absence de surveillance sur les plages marocaines contraste dans un pays où il existe un contrôle policier rigoureux à l’entrée et à la sortie de centaines de communes, dont Fnideq.

    Les arrivées ont commencé à trois heures du matin, lundi. Et cela n’a pas cessé de toute la journée. Ils ont pénétré à la fois sur la plage de Tarajal et dans la région de Benzu. Une partie des nouveaux arrivants a été dirigée vers un navire dans le polygone de Tarajal, près de la frontière, ce qui a permis de maintenir la quarantaine. Selon des sources de la Croix-Rouge, l’enceinte a une capacité d’accueil d’un peu plus de 200 personnes, soit moins de 10% du dernier nombre d’entrées. Les personnes soignées font la queue aux portes, mais le dispositif est complètement débordé. Selon les médias locaux, certaines des personnes qui ont atteint la ville autonome se sont dispersées directement dans les quartiers de la ville, notamment le quartier d’El Principe.

    Depuis la fermeture des postes-frontières en mars 2020, un flux constant d’arrivées s’est produit aux points de convergence des barbelés et de la mer, tant à Ceuta qu’à Melilla. Ce type d’entrée par la natation, la traversée perchée sur les rochers des brise-lames ou par les points faibles de la clôture, tels que les canalisations d’égouts, s’est intensifié pendant l’été et s’est développé en raison de l’impossibilité d’accéder aux villes autonomes par d’autres voies depuis le Maroc. À Melilla, la Garde civile a constaté une plus grande intensité de ce type de traversées qui, toutefois, tendent à être individuelles ou en petits groupes. Jamais, jusqu’en avril, n’avait été enregistrée une entrée collective comme ce lundi par les bords du périmètre frontalier.

    Problème pour l’Espagne et les autorités marocaines

    Cette arrivée massive pose un problème à l’Espagne mais en dégage un autre, majeur, pour les autorités marocaines, puisque la région de Castillejos est fortement touchée par le chômage après les mesures prises par Rabat contre la contrebande et après la fermeture des frontières intervenue en mars 2020 en raison de la pandémie. La ministre des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez Laya, a déclaré lundi qu’elle n’était pas au courant que l’arrivée de migrants était due à une tentative de Rabat de faire pression sur les autorités espagnoles.

    La vague d’arrivées enregistrée ce lundi rappelle celle du 26 avril. Ce jour-là, plus de 128 personnes, selon les données de la Croix-Rouge, sont arrivées à Ceuta par la plage près de Fnideq. Pendant deux jours de tempête, ils se sont jetés à la mer devant l’inaction totale des autorités de l’autre côté de la frontière. Un habitant de la ville marocaine qui a suivi de près la fuite de dizaines de jeunes en avril a déclaré à ce journal sous couvert d’anonymat : « Ce n’est pas que nos policiers ont collaboré. Je les connais tous et je sais qu’ils ne feraient pas ça. Ce qui s’est passé, c’est que ce week-end-là, il n’y avait pas un seul policier pour surveiller les plages. Tout le monde a remarqué.

    Au moins deux personnes sont mortes pendant l’émigration massive ce jour-là. Ensuite, les négociations entre le ministère de l’Intérieur et Rabat ont permis de stopper l’entrée de personnes à Ceuta avec le déploiement de forces marocaines sur la côte et ont permis le retour rapide d’environ 110 jeunes malgré la fermeture stricte de la frontière. Il ne restait plus que 30 mineurs dans la ville autonome.

    Les événements du mois d’avril ont été un premier coup sur la table par le Maroc, agacé par l’arrivée à Logroño, le 18 avril, du leader du Front Polisario pour être soigné pour un covide en Espagne. Le fait que l’ancien président des États-Unis, Donald Trump, ait reconnu en décembre la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental a conduit le Maroc à faire pression sur l’Espagne, l’Allemagne et l’Union européenne en général pour qu’ils emboîtent le pas à Trump. Jusqu’à présent, la réponse de l’UE a été unanime et appelle les deux parties au conflit à parvenir à un accord mutuellement accepté au sein des Nations unies.

    Au début du mois, une déclaration du ministère marocain des affaires étrangères a reproché à l’Espagne l’ »inaction » de son système judiciaire qui a permis à Ghali d’entrer sur son territoire et a critiqué Madrid pour avoir agi « dans le dos d’un partenaire et voisin ». La diplomatie marocaine a reconnu que l’accueil du Ghali était une « décision souveraine de l’Espagne », mais a prévenu qu’elle en tirerait « toutes les conséquences ». Les neuf partis marocains ayant une représentation parlementaire ont accusé le gouvernement espagnol, dans une lettre commune, de maintenir une attitude « inacceptable et ouvertement provocatrice ».

    L’émigration massive de Fnideq est un soulagement pour les autorités marocaines, dans une région où plusieurs manifestations ont eu lieu ces derniers mois, avec des centaines de femmes réclamant des alternatives économiques à la fermeture des frontières avec Ceuta et Melilla.

    Des centaines de familles dans des villes proches de la frontière comme Fnideq – à côté de Ceuta – ou Beni Enzar, Barrio Chino et Farhana – à côté de Melilla – dépendaient des relations transfrontalières, qui ont été suspendues pendant plus d’un an depuis que les passages officiels ont été fermés en mars 2020 en raison de la pandémie. Rien qu’à Melilla, quelque 35 000 travailleurs transfrontaliers traversaient la frontière chaque jour. Les travailleurs domestiques, les travailleurs qualifiés et les employés du secteur des services laissés de l’autre côté de la frontière ont perdu leur emploi et, dans de nombreux cas, vivent des salaires qu’ils reçoivent encore de leurs employeurs par le biais de services de transfert de fonds certifiés.

    Il a également été mis un terme définitif au portage ou commerce atypique, une forme de contrebande à laquelle Rabat voulait mettre un terme et qui employait des milliers de personnes, dont beaucoup venaient de villes de l’intérieur du Maroc, comme Fès ou Casablanca. À Fnideq, les restaurants et les magasins ont été contraints de fermer. Des dizaines de familles de porteurs ont quitté la ville pour retourner dans leurs villages d’origine dans les montagnes de l’Atlas.

    En février, des centaines d’habitants de Fnideq sont descendus dans la rue jusqu’à quatre vendredis consécutifs pour demander l’ouverture des frontières avec l’Espagne. Les autorités ont arrêté plusieurs jeunes la première semaine. Mais cela n’a pas empêché des milliers de résidents, principalement des femmes, de manifester à nouveau le vendredi suivant, en criant « Honte à vous ! Vous avez tué Fnideq », « Le peuple veut ouvrir la frontière », « Liberté pour les détenus ». La police a alors décidé d’autoriser les rassemblements de protestation, tandis que la justice libérait les prisonniers et que les autorités distribuaient des bons d’alimentation d’une valeur de 30 euros. Mais les manifestations ont continué. « Nous ne voulons pas de l’aumône », ont-ils scandé.

    Alors que le Maroc s’efforce de relancer l’économie dans le nord du pays, la population de la région dépérit face à la fermeture de la frontière, qui a entraîné un flux constant d’arrivées à Ceuta et Melilla par la mer depuis le début de la pandémie et s’est intensifié depuis la fin de 2020. Cependant, ce type d’entrée massive à la nage n’avait jamais été observé auparavant, comme si une autoroute avait été ouverte dans la mer.

    Enfin, en mars, quelque 300 contrats temporaires sont arrivés pour d’anciens porteurs désireux de travailler dans l’industrie textile à Tanger. Mais la situation est loin d’être résolue à Fnideq. Les familles demandent quelque chose d’aussi simple et compliqué à trouver qu’un emploi. Entre-temps, la ville est à nouveau sous le feu des projecteurs des relations diplomatiques entre Rabat et Madrid.

    Augmentation des arrivées également dans le détroit de Gibraltar

    L’entrée à Ceuta coïncide avec une augmentation de l’arrivée de migrants en patera dans les eaux du détroit et de la mer d’Alboran, après des mois de faible activité. En seulement huit heures, de sept heures du matin ce mardi à trois heures de l’après-midi, le sauvetage maritime a secouru 46 immigrants, dont une femme, dans un flot continu qui a commencé à l’aube dans les environs de la zone sud de Tarifa. Il s’agit d’un nombre supérieur aux 33 migrants secourus à Cadix entre le 8 et le 28 avril, selon des sources de la subdélégation du gouvernement à Cadix.

    Les personnes secourues voyageaient à bord de 13 petites embarcations : des jouets gonflables, des kayaks et un canoë. Une vingtaine des nouveaux arrivants sont d’origine subsaharienne et le reste, d’origine nord-africaine. À l’exception de trois personnes qui sont arrivées à Fuengirola (Malaga) et qui ont été transférées dans la capitale de Malaga, la majorité, qui est arrivée sur la côte de Cadix, est en train d’être transférée dans la baie d’Algeciras, où un centre de prise en charge temporaire des étrangers (CATE) fonctionne depuis la crise migratoire de 2018, confirment de la Subdélégation du gouvernement de Cadix. Des sources du Secours maritime expliquent que ce rythme de sauvetages est « beaucoup » plus élevé que ce qu’ils enregistraient ces derniers temps. « Nous constatons une augmentation tant dans le détroit que dans la mer d’Alboran », explique Manuel Capa, sauveteur et délégué CGT du comité d’entreprise du sauvetage maritime. Capa a regretté que cette augmentation des arrivées ait commencé à se produire après que Fomento ait réduit les renforts de personnel qu’ils avaient dans les navires de sauvetage, rapporte Jesús A. Cañas.

    El País, 17 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Sahara Occidental, Brahim Ghali, hospitalisation, Ceuta, Gibraltar, migration, harragas, pateras,

  • Ce mercredi, un nouveau navire de rapatriement reliera l’Espagne et le Maroc.

    Le 19 mai à 12h00, un navire de Baleària partira du port marocain de Tanger Med à destination d’Algésiras | Ce lundi était la date limite pour envoyer les formulaires d’inscription

    L’ambassade d’Espagne au Maroc annonce à nouveau le départ d’un navire qui reliera le port marocain de Tanger Med à Algésiras. Ces compagnies maritimes, pensées pour le rapatriement de passagers espagnols ou avec permis de résidence ou de séjour dans notre pays, sont fréquemment habilitées à relier les deux territoires. La frontière entre les deux pays est fermée depuis plus d’un an, depuis le début de la pandémie. A Ceuta, de nombreuses personnes ont également recours à ces bus pour revenir du pays voisin en passant, oui, d’abord par Algeciras.

    Vendredi prochain, ce sera au tour de Baleària, la compagnie chargée de ce voyage, dont le départ est prévu à midi (12h00). Ce lundi 17 mai, le délai pour envoyer les demandes d’inscription pour faire partie de l’équipage qui voyagera à bord de ce navire a pris fin.

    Les précautions continuent : une fiche sanitaire et un test COVID avec un résultat négatif devront être présentés.
    Conformément à la législation espagnole en vigueur, les passagers intéressés devront présenter un formulaire de santé pré-rempli. Il peut être téléchargé en anglais, français et espagnol. Tous les voyageurs souhaitant participer à ce voyage devront subir un test PCR ou TMA avec un résultat négatif, effectué 72 heures avant le voyage. Les enfants de moins de six ans sont exemptés de la PCR/TMA. Le document prouvant le test doit être l’original, en espagnol, en anglais, en français ou en allemand et peut être présenté sur papier ou sous forme électronique.

    Quelles sont les informations à fournir ?
    Il doit comprendre des données telles que le numéro du passeport ou de la carte d’identité nationale (qui doit coïncider avec celui utilisé dans le formulaire de contrôle sanitaire) ; la date à laquelle le test a été effectué ; l’identification et les coordonnées du centre qui a effectué l’analyse, la technique utilisée et le résultat négatif du test COVID.

    El Faro de Ceuta, 17 mai 2021

    Etiquettes: Maroc, Espagne, rapatriement, marocains bloqués en Espagne, espagnols bloqués au Maroc, frontières,

  • Le Maroc punit l’Espagne : 1000 harragas arrivent à Ceuta à la nage

    Le gouvernement porte à un millier le nombre d’immigrants marocains entrés à Ceuta depuis les premières heures du matin

    La plupart des entrées ont été effectuées par la frontière nord de Benzú.
    Certains 300 peuvent être mineurs.
    L’Espagne et le Maroc se mettent d’accord sur le retour de plus de 100 Marocains qui ont traversé Ceuta à la nage.

    La délégation du gouvernement à Ceuta a estimé à environ 1 000 le nombre d’immigrants qui ont réussi à entrer dans la ville autonome depuis tôt ce matin, dont environ 300 pourraient être des mineurs, dans l’attente de la réalisation des tests correspondants.

    Des sources de la délégation du gouvernement ont déclaré à Efe que ces données montrent qu’il s’agit de l’une des journées migratoires les plus critiques auxquelles Ceuta a été confrontée ces dernières années.

    Les immigrants ont débordé même la capacité d’accueil du navire industriel du Tarajal, où ils doivent maintenir la quarantaine par le covid-19, qui a été préparé pour accueillir environ 200 personnes.

    Les premières entrées ont eu lieu vers deux heures du matin au niveau du brise-lames de la frontière nord de Benzú, où ils ont réussi à faire passer une centaine de personnes, la plupart bordant le brise-lames, ce qui s’est répété tout au long de la journée. Un groupe de 40 personnes s’est inscrit à la course pour la digue de la frontière de Tarajal.

    La Garde civile et la Croix-Rouge ont été débordées pour s’occuper des personnes qui arrivaient et même un porte-parole de l’institut armé a indiqué qu’ils avaient sauvé la vie d’au moins quatre immigrants qui étaient sur le point de se noyer, dont une fillette d’environ 10 ans.

    Les scènes de personnes entrant dans la course pour les deux frontières ou se baignant, profitant de la marée basse, se sont déroulées tout au long de la journée de midi et en début d’après-midi, devant l’impossibilité pour la Garde civile de faire face.

    Des sources policières ont informé Efe qu’il y a eu un « effet d’appel » qui a fait que des centaines de personnes se trouvent actuellement dans la ville marocaine de Castillejos, à environ deux kilomètres de la frontière de Ceuta, en attendant d’entrer dans la ville espagnole. « Le pire est peut-être à venir », a déclaré un agent à Efe.

    Au moins 300 mineurs
    Des sources de la délégation du gouvernement ont informé Efe qu’environ 300 de ces immigrants pourraient être des mineurs, en attendant que les tests osométriques le confirment.

    S’ils sont mineurs, ils seront sous la tutelle du gouvernement de Ceuta, sans possibilité de retour au Maroc, comme cela pourrait se produire dans le cas des adultes. La délégation gouvernementale a en effet confirmé que cette question a été transférée aux ministères de l’Intérieur et des Affaires étrangères afin que les mesures appropriées soient prises pour procéder au retour de ces personnes, toutes marocaines.

    20 Minutos, 17 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, migration,

  • Manifestations anti-Israël dans plusieurs villes au Maroc

    « Palestine libre, sionistes dégagez » scandé par la foule alors que certains brûlaient un drapeau de l’État juif, dont la reprise des relations avec le royaume a été fustigée

    Plusieurs rassemblements ont eu lieu dimanche à travers le Maroc en soutien aux Palestiniens, les manifestants dénonçant par ailleurs la récente reprise des relations entre leur pays et l’Etat hébreu.

    A Rabat, près d’un millier de manifestants se sont rassemblés dans le centre-ville pour condamner « les violences perpétrées par Israël contre les Palestiniens », selon eux, et le rétablissement des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël.

    Brandissant des drapeaux palestiniens, les manifestants ont scandé : « Palestine libre, sionistes dégagez » ou encore « Le peuple veut la chute de la normalisation ». Des drapeaux de l’Etat hébreu ont aussi été brulés.

    Mêmes échos dans plusieurs villes marocaines, notamment dans les capitales économique Casablanca et touristique Marrakech, où des manifestants ont appelé à « la libération de la Palestine » et à « l’abolition de la normalisation », d’après des vidéos diffusées en direct sur les réseaux sociaux.

    Le Maroc a été le quatrième pays arabe à annoncer en 2020 la normalisation de ses relations avec Israël, sous l’impulsion de l’administration de l’ancien président américain Donald Trump.

    Considérée comme une « cause nationale » dans le royaume, la cause palestinienne mobilise la société civile et quelques partis politiques d’extrême-gauche et des islamistes opposés à cette normalisation.

    L’accord est pourtant stratégique puisqu’il est lié à une reconnaissance américaine de la « souveraineté » marocaine sur le territoire disputé du Sahara occidental.

    The Times of Israel, 16 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Plaestine, Israël, Ghaza,

  • Maroc : Echec au roi, 46 villes marocaines manifestent pour la Palestine (*)

    Des manifestations pro-palestiniennes éclatent dans 46 villes marocaines suite aux assauts meurtriers d’Israël à Gaza

    Dimanche soir, des manifestations ont éclaté dans 46 villes marocaines en solidarité avec les Palestiniens confrontés à une attaque israélienne meurtrière à Gaza et à l’expulsion forcée de leurs maisons à Jérusalem-Est.

    Une organisation appelée le Front marocain de soutien à la Palestine et contre la normalisation a appelé à ces manifestations, auxquelles ont participé plus de 15 groupes de la société civile.

    Dans la capitale Rabat, des centaines de manifestants se sont rassemblés devant le parlement marocain en scandant des slogans de soutien aux Palestiniens suite aux frappes aériennes israéliennes à Gaza qui ont tué près de 198 personnes, dont 58 enfants.

    Ils ont également brûlé des drapeaux israéliens et dénoncé les quatre gouvernements arabes qui ont normalisé leurs relations avec Israël l’année dernière, dont le Maroc.

    Le Maroc a annoncé qu’il normalisait ses liens avec Israël en décembre. Au début du mois, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, est devenu le premier haut responsable arabe à prendre la parole lors d’un événement organisé par le groupe de lobbying pro-israélien américain AIPAC.

    En mars dernier, la police marocaine a dispersé par la force une manifestation organisée à l’occasion de la Journée de la Terre, près du parlement, en solidarité avec les Palestiniens. À cette occasion, les forces de sécurité marocaines ne sont pas intervenues.

    Environ 3 000 personnes sont également descendues dans les rues de Marrakech, portant des drapeaux palestiniens et marocains et scandant des slogans contre le pacte de normalisation de Rabat avec Israël.

    La ville de Tanger, dans le nord du pays, a également connu des manifestations de colère contre les attaques israéliennes contre Gaza.

    Les organisateurs des manifestations prévoient d’autres manifestations la semaine prochaine.

    Le gouvernement marocain a déjà exprimé sa « grave préoccupation » concernant les attaques israéliennes contre les fidèles de la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem pendant le mois de Ramadan.

    *Le titre a été choisi par la redaction

    The New Arab, 17 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Mohammed VI, Normalisation, Israël, Palestine, Ghaza, agression, Jérusalem, Al Qods, Al Aqsa,

  • Les Marocains demandent la révocation de la normalisation des liens de leur pays avec Israël

    Plusieurs rassemblements ont eu lieu dimanche à travers le Maroc en soutien aux Palestiniens bombardés par l’armée israélienne dans la bande de Gaza, les manifestants dénonçant également la récente normalisation des relations entre leur pays et l’Etat hébreu.

    A Rabat, près d’un millier de manifestants se sont rassemblés dans le centre-ville pour condamner « les violences perpétrées par Israël contre les Palestiniens » et le rétablissement des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, a constaté un journaliste de l’AFP.

    Brandissant des drapeaux palestiniens, les manifestants ont scandé : « Palestine libre, sionistes dégagez » ou encore « Le peuple veut la chute de la normalisation ». Des drapeaux de l’Etat hébreu ont également été brûlés.

    Les mêmes échos ont été entendus dans plusieurs villes marocaines, dont la capitale économique Casablanca et la capitale touristique Marrakech, où les manifestants ont appelé à « la libération de la Palestine » et à « l’abolition de la normalisation », selon des vidéos postées en direct sur les réseaux sociaux.

    Le Maroc est le quatrième pays arabe à annoncer en 2020 la normalisation de ses relations avec Israël, sous l’impulsion de l’administration de l’ancien président américain Donald Trump.

    Considérée comme une « cause nationale » dans le royaume, la cause palestinienne mobilise la société civile et certains partis politiques d’extrême gauche et islamistes opposés à cette normalisation.

    L’accord est pourtant stratégique puisqu’il est lié à une reconnaissance américaine de la « souveraineté » marocaine sur le territoire contesté du Sahara occidental.

    Au moins 192 personnes, dont 58 enfants, sont mortes depuis lundi dans la bande de Gaza, bombardée par l’armée israélienne en réponse à un barrage de roquettes du Hamas — au pouvoir dans l’enclave palestinienne — sur l’État hébreu, tirées en « solidarité » avec les centaines de Palestiniens blessés dans des affrontements avec la police israélienne à Jérusalem-Est.

    Le Maroc a envoyé samedi une aide humanitaire aux Territoires palestiniens

    Le ministère des Affaires étrangères a indiqué vendredi que le roi Mohammed VI, président du Comité Al Qods, a donné des instructions pour l’envoi d’une aide humanitaire d’urgence à la population palestinienne en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. C’est dans ce cadre qu’un deuxième vol a été opéré. Il s’agissait d’un envoi de 20 tonnes de denrées alimentaires de base, de médicaments d’urgence et de couvertures.

    A Amman, l’aide sera réceptionnée par l’ambassadeur palestinien en Jordanie en présence de l’ambassadeur du Royaume du Maroc et du représentant de la Jordan Hashemite Charity Organization for Relief & Development (JHCO). Le département de Nasser Bourita a précisé qu’une cargaison équivalente d’aide sera également acheminée par deux autres avions vers la capitale égyptienne, Le Caire, avant d’être transportée vers la bande de Gaza.

    La première aide humanitaire envoyée par le Maroc consistait en 30 tonnes de denrées alimentaires de base, 10 tonnes de médicaments d’urgence et des couvertures. Cette décision royale s’inscrit dans le cadre du soutien du Royaume à la cause palestinienne et de sa solidarité avec le peuple palestinien, est-il précisé.

    Africanews, 17 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Israël, normalisation, Palestine, Ghaza, sionisme, Mohammed VI, Nasser Bourita,