Catégorie : Maroc

  • L’état de santé des journalistes emprisonnés au Maroc, Soulaiman Raissouni et Omar Radi inspire la plus grande inquiétude

    A plus d’un mois du début de la grève de la faim lancée par Soulaiman Raissouni et Omar Radi, les 8 et 9 avril dernier, toutes leurs demandes de mise en liberté provisoire continuent à être rejetées et leur état de santé est alarmant.

    Un réveil brutal de la maladie de Crohn a obligé Omar Radi, suite au bilan alarmant dressé par le médecin de la prison, à suspendre provisoirement sa grève de la faim, le 30 avril dernier. Il est très affaibli, a perdu 20 kilos et souffre depuis d’hémorragies intestinales qui ont justifié son transfert à l’hôpital, les conditions de la prison et les soins qui lui sont apportés là n’ayant pas permis une amélioration de son état de santé qui au contraire continue de se dégrader.

    Mais hélas, le comportement des 5 policiers l’accompagnant, qui ont refusé de lui ôter les menottes et de quitter la salle d’examen, a conduit Omar Radi à refuser d’être ausculté dans ces conditions, incompatibles avec un exercice indépendant de la médecine, violant le secret médical et les droits du malade au respect de sa personne et de sa dignité. Le Collectif #FreeKoulchi Paris a saisi à ce sujet l’Ordre des médecins marocains afin qu’il saisisse à son tour les autorités compétentes pour que le code de déontologie médicale soit respecté (lettre jointe au présent communiqué).

    En ce qui concerne Soulaiman Raissouni, il a lui perdu 22 kilos, souffre d’une carence en potassium et en calcium et d’une forte augmentation de la pression sanguine ainsi que d’un début de paralyse de l’une de ses jambes.

    L’acharnement des pouvoirs publics sur ces deux prisonniers, encore confirmée par un message diffamatoire et au ton vengeur de Mohamed Saleh Tamek, le directeur de l’administration pénitentiaire au Maroc, s’exprimant « à titre personnel », frôle aujourd’hui la non assistance à personne en danger, voire la torture.

    Leurs revendications ne sont pourtant pas démesurées. Ils demandent que soit mis fin à l’isolement total dans lequel ils sont confinés depuis leur arrestation, il y a maintenant presque un an et qu’ils soient mis en liberté provisoire en l’attente du dénouement de leurs procès. Et ce alors qu’ils ont déjà manifesté toute leur coopération dans l’ensemble des procédures judiciaires qui ont été prises à leur encontre et que la détention préventive devrait être l’exception dans ce genre de procédures.

    Le Collectif #FreeKoulchi Paris

    Assure Omar Radi et Soulaiman Raissouni de sa solidarité sans faille et de sa vigilance de tous les instants jusqu’à ce qu’ils puissent sortir la tête haute de la dure épreuve qu’ils sont en train de vivre.
    Partage l’angoisse des familles des deux prisonniers et les assure de leur soutien indéfectible.
    Exhorte l’Ordre des médecins du Maroc à tout mettre en œuvre pour que le droit à la santé des détenus, dont Omar Radi et Soulaiman Raissouni, soit respecté sous toutes ses acceptions.
    Insiste sur la responsabilité de l’État marocain, qui doit être garant de la santé physique et morale des personnes qu’il place en détention.
    Exige la libération immédiate de Soulaiman Raissouni et Omar Radi et de tous les prisonniers politiques condamnés et poursuivis par le régime marocain.
    Paris, le 11 mai 2021

    #FreeKoulchi Paris

    COMITE POUR L’ABOLITION DES DETTES ILLÉGITIMES,12 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Omar Radi, Souleyman Raïssouni, presse, journalistes, Taoufik Bouachrine,

  • Migration : La CEA se penche sur la reconnaissance des compétences africaines au Maroc

    Rabat, 11 mai 2021 (CEA) – Le Bureau de la CEA en Afrique du Nord, a tenu lundi 10 mai 2021, un atelier en ligne pour le lancement de son étude sur la reconnaissance des compétences des migrants africains au Royaume du Maroc, actuellement menée dans le cadre de son programme « Statistiques migratoires et reconnaissance des compétences en Afrique ».

    La rencontre a été l’occasion de présenter le rapport de démarrage de l’étude, qui vise d’une part à évaluer les politiques nationales en termes de reconnaissance des compétences et, d’autre part, de réfléchir à des pistes d’améliorations des dites politiques dans l’optique d’appuyer la Stratégie Nationale d’Immigration & d’Asile menée par le Maroc et de soutenir le Royaume dans la mise en oeuvre des Agendas 2030 et 2063 et des recommandations du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières (GCM).

    « Ce projet permettra, entre autres, d’étudier la politique du Maroc en matière de reconnaissance de diplômes étrangers, dans la perspective de l’élaboration d’un cadre africain pour la certification des diplômes », a déclaré Khaled Hussein, Directeur a.i. du Bureau de la CEA en Afrique du Nord en amont de la rencontre.

    La rencontre s’est tenue avec la participation du Ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’Étranger, du Ministère de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, du Ministère du Travail et de l’Insertion professionnelle, du Ministère délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’Étranger, chargé des Marocains résidant à l’Étranger, du Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies (UNDESA), de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) et du Haut-Commissariat aux Réfugiés (HCR).

    Mis en place dans le cadre du soutien de la CEA aux pays africains pour la mise en œuvre du GCM, le projet est actuellement mené en Afrique du Sud, Côte d’Ivoire, Mali, Maroc, Sénégal et Zimbabwe, et vise à renforcer les capacités des dits pays pour l’élaboration ou l’amélioration de leurs politiques migratoires.

    Equipe de Communication
    Commission Economique pour l’Afrique
    Bureau pour l’Afrique du Nord
    Tel: +212 (0) 673 734 462
    Email: filali-ansary@un.org

    Commission Economique pour l’Afrique, 11 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Afrique, migration, politique d’asile, compétences, Commission Economique pour l’Afrique, ONU,

  • Le Maroc ouvre une double crise diplomatique avec l’Allemagne et l’Espagne

    Dopé par le « deal de Trump » autour du Sahara occidental, Rabat s’offre le luxe de braver Madrid et Berlin dans l’espoir de faire évoluer la position de l’Union européenne.

    Un signe des temps. Le Maroc, qui cherche à projeter à l’extérieur l’image d’une assurance diplomatique décomplexée, s’offre le luxe de braver deux Etats européens : l’Espagne et l’Allemagne. Une double fâcherie assumée, orchestrée même, qui illustre une fierté nationale dopée par les récentes percées sur le dossier du Sahara occidental tout autant que l’inquiétude que ces acquis butent sur des limites.

    Autant l’épreuve de force avec Madrid s’inscrit dans une relation déjà tourmentée – proximité géographique oblige –, autant la crise avec Berlin est inédite et donc hautement révélatrice des nouvelles postures de Rabat. L’épilogue que connaîtra cette double bouderie pèsera, au-delà de la relation bilatérale avec ces deux capitales, sur la relation entre le Maroc et l’Union européenne (UE).

    Le chef du Polisario hospitalisé près de Saragosse

    Le conflit avec l’Espagne est directement lié à la question du Sahara occidental, source de friction récurrente entre les deux pays. Le 25 avril, Rabat a fait connaître à Madrid son « exaspération » à la suite de l’hospitalisation dans un établissement près de Saragosse, une semaine plus tôt, de Brahim Ghali, le secrétaire général du Front Polisario, le mouvement indépendantiste sahraoui en lutte contre « l’occupation marocaine ».

    Selon le quotidien espagnol El Pais, Madrid aurait accédé à une requête d’Alger, directement formulée par le ministre algérien des affaires étrangères, Sabri Boukadoum, demandant un accueil sur le sol espagnol pour traitement médical du dirigeant sahraoui, en « danger de mort » après avoir été contaminé par le Covid-19.

    Depuis la nouvelle éventée – vraisemblablement par les services marocains – de cette hospitalisation censée demeurer secrète, Brahim Ghali ayant été admis à l’hôpital sous un nom d’emprunt, Rabat n’a cessé de faire monter la pression sur Madrid. Rappelant que le chef sahraoui est visé par des plaintes – y compris en Espagne – pour « viol, torture et violations massives de droits humains », le ministère marocain des affaires étrangères a qualifié le 8 mai la décision espagnole d’« acte grave et contraire à l’esprit de partenariat et de bon voisinage ».

    Le Maroc « en tirera toutes les conséquences », ajoute Rabat, qui enjoint Madrid à ne pas « minimiser l’impact » de l’incident, invoquant notamment la « sauvegarde des intérêts stratégiques des deux pays ». Si la rhétorique officielle reste allusive, certains organes de presse marocains proches du régime sont légèrement plus explicites sur la nature de ces « conséquences ». Apparaissent ainsi des allusions à des effets négatifs sur « la coopération sécuritaire », laquelle a permis de « déjouer plusieurs attentats terroristes en Espagne ».

    Lire la suite depuis la source : Le Monde

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Allemagne, Sahara Occidental, Front Polisario, Brahim Ghali,

  • Maroc : les journalistes Omar Radi et Slimane Raissouni doivent être libérés ! (SNJ – SNJ-CGT – CFDT-JOURNALISTES – FIJ)

    Omar Radi, journaliste connu pour ses engagements pour les droits humains, a publié de nombreuses enquêtes, portant notamment sur la corruption au Maroc, les spoliations de terres et les mouvements sociaux dont le Hirak du Rif. Il est poursuivi dans une double affaire « d’attentat à la pudeur avec violences et viol » et pour « espionnage ». Il est incarcéré depuis le 29 juillet 2020 et encourt jusqu’à dix ans de prison. Il est soumis au régime de l’isolement. Il a entamé une grève de la faim le 9 avril dernier, suspendue le 1er mai en raison de son état de santé (hémorragie intestinale, diarrhées) et de l’aggravation de la maladie de Crohn.

    Slimane Raissouni, rédacteur en chef du journal marocain Akhbar Al-Yaoum – qui a cessé de paraître mi-mars pour des raisons financières – est poursuivi pour « attentat à la pudeur avec violence » et « séquestration ». Il a publié des enquêtes sur les cercles du pouvoir et les services de renseignement. Il risque jusqu’à dix ans de réclusion criminelle, selon les dispositions de l’article 485 du Code pénal. Il est en détention depuis le 22 mai 2020. Soumis au régime de l’isolement, il a entamé une grève de la faim le 8 avril dernier afin d’obtenir sa mise en liberté provisoire.

    Le SNJ, le SNJ-CGT et la CFDT-Journalistes apportent tout leur soutien à ces deux confrères et rappellent que nombre de journalistes ont été poursuivis, harcelés et traînés en justice, parfois condamnés à des peines de prison, ces dernières années au Maroc. Nos organisations dénoncent les accusations fallacieuses et l’acharnement répressif visant nos confrères, alors qu’ils n’exerçaient que leur mission d’informer.

    Leur procès doit s’ouvrir ce mardi 18 mai.

    La Fédération internationale des Journalistes (FIJ), la plus grande instance de représentation des journalistes dans le monde avec quelques 600 000 adhérents dans 150 pays, et ses affiliés en France, le SNJ, le SNJ-CGT et la CFDT-Journalistes, demandent instamment leur libération et que justice leur soit rendue.

    Dans un communiqué, l’affilié de la FIJ au Maroc, le SNPM (Syndicat national de la presse marocaine), a déclaré : « Nous réitérons notre position depuis l’annonce de la poursuite de ces deux collègues : nous demandons qu’ils soient libérés immédiatement et qu’ils bénéficient d’un procès équitable. »

    Le SNJ, le SNJ-CGT et la CFDT-Journalistes se joindront à la conférence de presse prévue le 18 mai à l’initiative du Syndicat de la Presse, des Médias, de la Culture et du Spectacle (SIPMCS-CNT).

    Paris le 14 Mai 2021

    Source : SNJ, 14 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, presse, journalistes, Omar Radi, Souleymane Raïssouni, Taoufik Bouachrine,

  • Podemos demande au Maroc de « respecter la souveraineté de l’Espagne »

    Podemos s’est prononcé officiellement sur l’hospitalisation en Espagne du secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali.

    Dans un tweet, le parti de gauche espagnol a indiqué que « le doit respecter la souveraineté de l’Espagne pour accueillir qui elle veut, en l’occurrence le leader du Front Polisario Brahim Ghali pour des raisons humanitaires ».

    « Toute relation entre pays voisins doit être fondée sur le respect mutuel et la non-ingérence dans les affaires intérieures », ajoute-t-il.

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Podemos, Front Polisario, Sahara Occidental, Brahim Ghali,

  • Keina Espiñeira : « Le Maroc a utilisé la pandémie pour exercer une pression accrue sur Ceuta et Melilla ».

    L’expert en migration analyse les réformes « silencieuses » du Maroc en pleine pandémie et leur impact sur les flux migratoires.

    Entre 2019 et 2020, le nombre de demandeurs d’asile au Maroc a augmenté de 25 %, selon l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR). À cela s’ajoute la crise provoquée par la pandémie, qui a plongé le pays dans la plus grave récession économique depuis 1948. Si le scénario actuel met en évidence une « explosion de la pauvreté », comme le souligne Le Monde Afrique, l’importance géopolitique du Maroc dans le détroit de Gibraltar ne cesse de croître. En fait, les événements récents laissent entrevoir une romance entre les États-Unis de Trump et la monarchie alaouite en échange d’une reconnaissance mutuelle d’Israël par le Maroc et du Sahara occidental par ce dernier. Depuis 2014, l’Union européenne (UE) a injecté 343 millions d’euros dans les programmes de gestion de la migration au Maroc, mais tout semble indiquer que la monarchie alaouite joue ses cartes avec deux poids, deux mesures : elle brandit un discours où les droits de l’homme (DH) semblent être une coalition dans ses politiques internes en même temps qu’elle exécute des raids pour contrôler les migrants et des expulsions de militants et de journalistes.

    Keina Espiñeira (La Corogne, 1983) est une chercheuse spécialisée dans la migration à la frontière entre l’Espagne et le Maroc, une productrice de films documentaires et une militante. Sa carrière est caractérisée par la présence de théories postcoloniales, de géographies politico-culturelles et d’expressions artistiques aux frontières de la Méditerranée. Dans cet entretien réalisé par vidéoconférence, Mme Espiñeira donne plusieurs clés pour comprendre l’histoire de la frontière sud de l’Espagne et les tendances qui définiront les frontières du futur.

    Question : Le titre de sa thèse est : « Paisajes migrantes en la frontera estirada. Pourquoi avez-vous choisi le Maroc comme l’un des points centraux de votre travail universitaire ?

    Réponse : À Madrid, je me suis beaucoup intéressé aux récits postcoloniaux, à l’orientalisme d’Edward Said et aux théories de la postcolonialité avec Walter Mignolo et Aníbal Quijano d’Amérique latine. J’évoluais dans le domaine des discours et j’avais besoin d’un contrôle de la réalité pour les traduire dans un présent immédiat. Je me suis engagé dans des mouvements de quartier dénonçant les descentes de police, comme le processus d’internement dans le CIE d’Aluche. J’avais un pied à l’université et un autre dans la rue. C’est là que j’ai commencé à comprendre la question post-coloniale des migrations à travers la frontière, car j’ai compris qu’elle fonctionnait comme une institution de classification et de différenciation socio-économique. C’est alors que j’ai décidé de me rendre au Maroc et que j’ai découvert les porosités de la frontière. Ce n’est pas quelque chose de monolithique ou de statique.

    Q : Compte tenu de l’évolution du Maroc dans le domaine des droits de l’homme, quelle a été la plus grande avancée en matière de droits des migrants ? et le plus grand échec ?

    R : Je prendrai le point de départ en ce qui concerne l’UE. L’un des moments clés est la création de l’espace Schengen. Qu’est-ce que cela implique ? L’Espagne a rejoint la Communauté économique européenne (CEE) en 1986 et a signé les accords de Schengen en 1991. Jusqu’alors, il n’y avait pas de visa entre les deux pays. Cela change complètement les relations de mobilité. Un exemple clair est la transformation des villes autonomes de Ceuta et Melilla, dont le périmètre terrestre est fermé avec la construction des clôtures frontalières en 1993, devenant ainsi la seule extension de Schengen en Afrique.

    La deuxième mesure, l’accord de réadmission, est intervenue en 1992. Il est entendu que l’Espagne peut expulser toute personne de nationalité marocaine qui se trouve sur le territoire en situation d’irrégularité administrative -sans visa ni permis de séjour-. Cet accord n’entre officiellement en vigueur qu’en 2012, soit 20 ans plus tard, ce qui montre la complexité des relations entre les deux pays. C’est à ce moment que le régime alaouite commence à se confronter aux mesures que l’Europe met en place à la frontière pour filtrer la mobilité, puisque dès 1990 le Maroc devient un pays de transit et de destination.

    Q : En 1992, cet accord de réadmission a été signé entre le Maroc et l’Espagne, mais à peine un an plus tard, en 1993, le Maroc a ratifié quatre conventions internationales concernant l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, les droits de l’enfant, les droits des travailleurs migrants et contre la torture et les traitements dégradants. Où peut-on tracer la ligne entre le Maroc en tant que bénéficiaire de fonds européens et en même temps un pays qui passe d’un régime autoritaire à un régime « hybride » ?

    R : Il est vrai que 1993 est une année clé pour le Maroc, qui doit ratifier une série de conventions internationales censées l’engager en faveur des droits de l’homme. Le pays est confronté à une tension : celle d’assumer un agenda progressiste présenté comme une référence au Maghreb et celle d’agir comme un pays charnière entre l’Afrique sub-saharienne et l’Europe. La responsabilité incombe donc au Maroc en matière de sécurité. Cette pression se traduit par des raids dans les forêts frontalières avec Ceuta et Melilla et aussi dans les principales villes du pays, comme Tanger. Il existe également des cas de déportations vers l’Algérie et la Mauritanie. Cette tension finit par produire de la violence, des morts. Cependant, nous observons un moment clé lorsque, suite au printemps arabe de 2011, le Maroc décide de procéder à une réforme constitutionnelle « douce » afin d’apaiser la tension sociale et de faire une série de concessions mineures. Le Maroc a ensuite élaboré une charte des droits de l’homme devant la communauté internationale. Peu après, en 2013, le pays a adopté la Stratégie nationale pour l’immigration et l’asile (SNIA), où une approche humaniste semble fixer l’agenda d’un Maroc renouvelé, malgré l’intervention constante de la police à la frontière.

    Q : Il existe un groupe dont on parle beaucoup aujourd’hui : les « MENAS », des enfants qui tentent de traverser la frontière seuls ou qui sont séparés à l’arrivée. En Espagne, ils ont été criminalisés. Nous avons vu des violences et de faux témoignages sur ces jeunes, mais il y a une certaine tendance à ne pas parler des filles migrantes. Pourquoi, selon vous, cela se produit-il ?

    R : Il est vrai que ce sont surtout les garçons et non les filles qui décident de passer en Europe. Je pense qu’il existe une hiérarchie importante au sein de la structure familiale, où les filles ont peu d’autonomie. L’option de quitter le pays n’est pas toujours plausible pour les filles, qui se retrouvent donc dans des situations très difficiles, parfois liées à des contextes de semi-esclavage, et pas seulement dans la sphère domestique. Nous avons récemment vu des industries délocalisées d’Europe, comme l’industrie textile, employer des mineurs. Il serait intéressant de savoir s’ils envisagent l’émigration dans leur imaginaire. Les enfants imaginent la traversée depuis le port de Tanger en voyant les bateaux entrer et sortir. Ils voient le détroit de Gibraltar de l’autre côté.

    Q : La pandémie offre-t-elle aux États l’occasion d’accroître la pression sur les migrants en déplacement ?

    R : Je vais vous parler de la partie nord du pays, qui est précisément celle qui vit par rapport à la frontière. En mars 2020, les passages frontaliers entre Ceuta, Melilla et le Maroc ont été fermés. A la date de cette interview, ils sont toujours fermés. Toute l’activité économique qui dépendait d’une relation plus ou moins poreuse disparaît : portage, travail domestique, construction, loisirs, tourisme, tout. La situation économique du nord est grave et le mécontentement social s’accroît, avec des manifestations qui ont été réprimées dans des villes dépendant de cette économie frontalière, comme Fnideq. En outre, le Maroc a utilisé la pandémie pour exercer une pression accrue sur Ceuta et Melilla, proposant en parallèle un discours transitoire sur une réforme du secteur économique dans tout le nord et la création d’emplois dans de nouveaux centres logistiques pour les personnes travaillant dans l’économie atypique. Ceci est lié à la délocalisation des entreprises européennes, car le Maroc redéfinit sa stratégie sociale et économique en relation avec le port de Tanger Med, – le plus grand port du détroit – ; créant deux pôles industriels avec des géants tels que Renault. Et la pandémie ? Le Maroc dit : « Eh bien, j’ai une justification pour entreprendre ces transformations et pour que la population n’ait pas la possibilité de manifester, avec un couvre-feu et des restrictions sur les réunions. »

    Q : L’expulsion du Maroc d’Helena Maleno, chercheuse et journaliste sur les migrations et les droits de l’homme, a fait couler beaucoup d’encre. Après avoir vécu pendant des décennies dans le pays voisin, pourquoi pensez-vous que cela se produit maintenant ?

    A : (réfléchit pendant quelques secondes) Oui, Helena. La criminalisation de la solidarité et la persécution des personnes et des organisations qui offrent un soutien aux migrants… est une pratique répandue. L’important est de comprendre que cette criminalisation est marquée par l’UE. Dans la réforme de la loi sur les étrangers en 2009, il a été prévu de punir les personnes qui donnent refuge à des sans-papiers. Et il y a eu des campagnes dans les mouvements sociaux dénonçant cette inculpation, comme « Save hospitality ».

    Q : Bien que le virus ne comprenne pas les nationalités, le programme de vaccination européen ne prend en compte que la population locale, et non les territoires voisins : est-ce une démonstration de la faiblesse systémique de l’UE dans la gestion de ses propres frontières ou est-ce simplement révélateur de la maladresse d’un discours extrêmement politisé ?

    R : Oui, et pas seulement cela, il semble qu’il sera utilisé pour établir de nouveaux mécanismes de contrôle, comme le fameux « passeport de vaccination ». Connaissez-vous Statewatch ? C’est impressionnant, pour moi c’est l’un des meilleurs collectifs d’activistes et de chercheurs en Europe et au Royaume-Uni. Ils ont maintenant une ligne de recherche qui étudie précisément les changements de la réglementation européenne à cet égard, celle d’incorporer tout l’aspect sanitaire dans le contrôle des personnes, qui va être utilisé comme un nouveau filtre biopolitique.

    Q : La militarisation et l’utilisation de la pandémie comme frontière biologique vont créer davantage de tensions en Méditerranée. L’UE est-elle plus injuste qu’auparavant ?

    R : Il n’est ni plus uni ni plus injuste. Les principes de l’UE restent les mêmes… elle dispose simplement de nouveaux outils. Dans une Europe où les organes jouent un rôle plus important, le scénario qui se dessine est celui d’une concurrence accrue, de la menace et de la suspicion, mais nous voyons la même chose en Espagne. Soudainement, nous sommes tous des justiciers, n’est-ce pas ?

    Publico, 13 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, Melilla, pandémie, covid 19, coronavirus,

  • Allemagne : Les défenseurs des droits des animaux critiquent vivement le transport de bétail vers le Maroc

    Les défenseurs des droits des animaux critiquent vivement le transport de bétail vers le Maroc

    Après que le tribunal administratif d’Oldenburg a levé l’interdiction du ministère de l’agriculture concernant le transport prévu de 270 bovins vers le Maroc, l’association de protection des animaux a émis des critiques.

    « Il faut une interdiction générale des transports d’animaux vers certains pays tiers – c’est une question à laquelle la ministre fédérale Julia Klöckner doit s’attaquer maintenant », a déclaré mercredi Thomas Schröder, président de la Fédération allemande de protection des animaux. Il a appelé l’homme politique de la CDU à agir. En outre, le ministre doit interpeller encore plus fermement la Commission européenne pour qu’elle mette enfin en œuvre une interdiction à l’échelle européenne.

    Transport sur plus de 3 000 kilomètres et la Méditerranée
    Les bovins sont confrontés à un transport d’environ 90 heures sur 3 000 kilomètres, au cours duquel il faut même traverser la mer Méditerranée, a expliqué M. Schröder. Les associations d’éleveurs et les sociétés de transport sont « sans scrupules et avides de profits » et exploitent délibérément les lacunes de la loi ainsi que la gestion défectueuse des transports d’animaux. Il faut enfin mettre un terme à cette pratique.

    Otte-Kinast : « regrette cette décision ».
    Le tribunal administratif a décidé, sur plainte d’une entreprise, que le district d’Aurich devait autoriser le transport vers le pays africain, comme l’a communiqué mardi le ministère de l’Agriculture. La ministre de l’agriculture de Basse-Saxe, Barbara Otte-Kinast (CDU), a également exprimé sa déception : « Je regrette cette décision », a-t-elle déclaré. Le ministère de l’agriculture de Basse-Saxe avait interdit le transport demandé par l’entreprise vendredi dernier et envoyé le décret correspondant au district d’Aurich en tant qu’autorité responsable. L’interdiction était justifiée par des raisons de bien-être animal.

    Ministère : le recours n’a pas d’effet suspensif
    Toutefois, le tribunal a justifié sa décision en déclarant qu’il n’y avait pas de « danger concret de violation du bien-être animal ». Selon le ministère, un recours immédiat auprès du tribunal administratif supérieur (OVG) n’aurait pas eu d’effet suspensif.

    Les Verts exigent un passage à l’OVG
    Miriam Staudte, porte-parole de la politique de protection des animaux pour les Verts au parlement du Land, a déclaré qu’Otte-Kinast ne devrait pas céder à nouveau sur l’interdiction des transports cruels d’animaux sur de longues distances vers le Maroc. Elle doit passer à l’instance judiciaire suivante et faire appel au tribunal administratif supérieur. Il s’agit d’une décision fondamentale pour savoir si les animaux peuvent continuer à être exportés vers des pays où l’abattage dans le respect des normes de bien-être animal n’est pas garanti », a ajouté M. Staudte. Il ne s’agit pas seulement du transport actuel. À cet égard, il ne devrait pas importer qu’une action en justice puisse ne pas avoir d’effet suspensif sur ce seul transport. Au début, il n’était pas clair si l’OVG serait effectivement sollicité.

    Otte-Kinast considère que le gouvernement fédéral a un devoir à remplir
    Le ministère ne veut pas faire d’évaluation juridique de la décision avant d’avoir reçu le raisonnement du tribunal. Une décision sur le fond de l’affaire sera demandée afin de garantir la protection des animaux et d’obtenir une clarification juridique définitive. Sur le plan politique, Mme Otte-Kinast considère que le gouvernement fédéral a un devoir. « Nous avons besoin d’une interdiction à l’échelle nationale du transport d’animaux vers des pays tiers où le respect du bien-être animal n’est pas garanti », a-t-elle déclaré : « Le plus vite sera le mieux. »

    Animaux en gestation en Bavière

    Le débat sur le transport a commencé lorsqu’on a appris qu’à l’origine, 32 bovins gravides de Bavière devaient également être transportés au Maroc via Aurich en raison de la pratique d’autorisation plus laxiste en Basse-Saxe. Otte-Kinast avait exprimé son indignation à ce sujet au parlement de l’État. Le bétail bavarois doit maintenant être transporté en Belgique.

    NDR.DE, 12 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, transport d’animaux, maltraitance, droits d’animaux,

  • Maroc: des partis politiques demandent la libération des journalistes et militants

    Maroc: des partis politiques à la rescousse de journalistes et militants emprisonnés

    Des partis politiques ont récemment joint leurs voix à celles des défenseurs des droits humains pour demander la libération de journalistes et militants emprisonnés au Maroc, au nom d’un souci d’ »apaisement ».

    Alors que les procès de deux journalistes incarcérés depuis près d’un an sont en cours, ce souci est affiché par trois formations de l’opposition -Authenticité et modernité (PAM), Istiqlal (PI) et Progrès et socialisme (PPS)- ainsi que par le Parti justice et développement (PJD), à la tête de la coalition gouvernementale.

    « Il est nécessaire de créer un climat général positif basé sur un apaisement politique et la protection des droits humains », ont affirmé le PAM, le PI et le PPS dans un récent communiqué.

    Le conseil national du PJD a lui évoqué « la nécessité d’un apaisement » en souhaitant que soit trouvée « la formule appropriée pour la libération des personnes condamnées dans le cadre de manifestations sociales et des journalistes détenus ».

    « Notre pays a besoin d’un nouveau souffle », a affirmé à l’AFP Driss Azami, le président du conseil national du PJD, précisant que l’appel de son parti concernait « tous les condamnés dans le cadre de mouvements sociaux mais également tous les journalistes emprisonnés ».

    « Nous ne supportons pas les pressions étrangères » en leur faveur, « nous ne voulons recevoir de leçons de personne, d’où ces appels à l’apaisement », a-t-il encore dit.

    – « Dérapages » –

    En écho, le secrétaire général du PAM Abdelatif Ouahbi juge « primordial de trouver une solution pour libérer l’ensemble des journalistes et ce qui reste des détenus du Hirak », en référence aux militants condamnés à des lourdes de peines de prison en lien avec le mouvement de protestation sociale ayant agité le nord du Maroc en 2016-2017. Au total, ils sont encore sept emprisonnés.

    Dans un entretien à l’AFP, M. Ouahbi reconnaît des « dérapages ne reflétant pas la tendance générale » et la nécessité de les « réparer », en s’inquiétant notamment de l’impact négatif sur l’image du pays.

    Ces appels concernent notamment les cas de deux journalistes, Soulaimane Raissouni, 48 ans, et Omar Radi, 33 ans, qui ont entreprise des grèves de la faim pour protester contre leur détention « arbitraire ».

    Le premier a cessé de s’alimenter le 8 avril et a perdu 25 kilos depuis son incarcération, selon son épouse. Le second a suspendu son mouvement après 21 jours mais reste très affaibli, selon son père.

    Ils attendent depuis plusieurs mois leur jugement sur des accusations de viol -accompagnées pour M. Radi de poursuites pour espionnages- qu’ils nient tous deux.

    Raissouni, rédacteur en chef du quotidien Akhbar Al Yaoum, a été interpellé il y un an après une plainte déposée par un militant LGBT.

    Radi est pour sa part en détention préventive depuis près dix mois, après une plainte d’une des ses collègues de travail. Ce reporter indépendant est parallèlement poursuivi pour « financements étrangers » et « atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat ».

    – « Droit des victimes » –

    Plusieurs pétitions, dont deux récentes signées par plus de 500 personnalités dont des anciens ministres et par 160 journalistes, ont appelé à leur remise en liberté provisoire, systématiquement rejetée par la justice marocaine.

    Les soutiens de ces deux hommes connus pour leur ton critique dénoncent des « procès politiques », en rappelant que d’autres journalistes marocains ont été poursuivis dans le cadre d’affaires d’agressions sexuelles ces dernières années.

    Le fondateur du quotidien Akhbar Al Yaoum Taoufik Bouachrine, incarcéré depuis 2018, a été condamné à 15 ans de prison pour « viol », « traite d’être humain » et « agressions sexuelles ». Il a toujours nié les faits dénonçant lui aussi « un procès politique ».

    Face aux critiques, les autorités marocaines mettent en avant l’indépendance de la justice et la conformité des procédures. Les avocats des plaignants, eux, en appellent au « respect du droit des victimes ».

    Co-fondateur d’une nouvelle association de défense des droits des victimes d’agressions sexuelles, l’avocat Mohamed Karout l’invoque également, se disant « surpris » des appels politiques à l’apaisement.

    « Qu’en est-il des droits des victimes. Ne sont-elles pas des être humains? », dit-il à l’AFP.

    Après plusieurs renvois, les prochaines audiences des procès de MM. Raissouni et Radi ont été fixées au 18 mai.

    La Libre Afrique, 13 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, partis politiques, libération des prisonniers, journalistes, activistes, militans, Hirak, Rif,

  • Le Maroc laisse à nouveau 170 femmes saisonnières bloquées en Espagne

    Les organisations agricoles demandent la mise en œuvre des mécanismes nécessaires au retour des travailleurs.

    La situation a provoqué le chaos pendant des mois la saison dernière

    L’histoire se répète un an plus tard. Si au cours du mois de juillet de l’année dernière, la fermeture des frontières due à la pandémie de covid-19 a empêché des milliers de travailleurs saisonniers marocains qui travaillaient dans la campagne de fruits rouges de la province de rentrer au Maroc, cette année, les problèmes ont commencé beaucoup plus tôt, avec des dizaines de travailleurs qui, pour des raisons personnelles et familiales, veulent rentrer dans leur pays, mais ne peuvent pas le faire.

    Le problème touche environ 170 femmes marocaines qui se sont déplacées à Huelva avec un contrat de travail à l’origine et sont en attente de rapatriement pour des raisons humanitaires après le voyage a été suspendu par le gouvernement alahuita et ne pas offrir des solutions.

    L’information a été avancée hier par l’organisation agricole UPA Huelva, qui a signalé que le 20 avril était prévu, avec toutes les mesures administratives et sanitaires en ordre, le retour de 80 travailleurs qui devraient être rapatriés d’urgence au Maroc pour des raisons humanitaires, certains de gravité, bien que « le voyage a été suspendu et vu impossible de revenir sans une raison spécifique. Ainsi et depuis lors, « les besoins de rapatriement ont augmenté à 170 personnes et le gouvernement marocain n’offre pas de clarification sur la raison de la suspension ni ne propose une nouvelle date pour le voyage de retour de ces travailleurs ».

    L’organisation agricole a exprimé son incertitude et son inquiétude quant à la situation, puisque les travailleurs « ont besoin de retourner chez eux avec leurs familles et ne peuvent pas par des circonstances indépendantes d’eux, les employeurs et le gouvernement de l’Espagne, il est donc nécessaire que le gouvernement du Maroc se prononce sur la question et offrir des solutions à leurs compatriotes.

    Pour traiter cette question, l’UPA a officiellement demandé au Consul du Maroc une réunion urgente et une autre demande de réunion a été adressée au Secrétaire d’Etat à la migration, Jesus Pera Cortijo, pour sa compétence en la matière par le gouvernement espagnol.

    Les deux administrations ont été informées du fait que le retour échelonné de l’ensemble du contingent commencera à la fin du mois de mai et qu’il doit être organisé et coordonné avec un préavis suffisant, de sorte que l’absence de nouvelles à ce sujet génère de l’insécurité tant chez les travailleurs que chez les employeurs.

    En ce sens, ils ont demandé au consul et à la direction des migrations du gouvernement espagnol de mettre en place les mécanismes nécessaires pour que le retour des travailleurs soit effectif aux dates prévues, comme dans chaque campagne, et de ne pas rencontrer les problèmes qui se sont posés au cours de l’année passée et qui risquent de se répéter.

    Enfin, ils ont voulu faire appel à la sensibilité du gouvernement marocain avec leurs sujets en espérant qu’une solution urgente soit mise en place pour le retour immédiat de ces 170 travailleurs, certains pour des raisons de santé, de naissance d’enfants ou de maladie grave ou de décès de membres de la famille au Maroc.

    Huelva Informacion, 13 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Huelva, saisonnières, rapatriement, fermeture des frontières, blocage,


  • Le célèbre trafiquant de drogue El Cali ouvre une route du haschisch Maroc-Catalogne

    Nouveau coup contre le trafic de haschisch chez nous. Les Mossos d’Esquadra et la police nationale ont arrêté cinq personnes qui avaient organisé l’entrée de haschisch en Espagne depuis la côte catalane, dans les terres de l’Ebre. De ce point dans le sud de la Catalogne aux trafiquants de drogue, dirigé par le connu comme le calife de haschisch, El Cali, est entré du Maroc avec des bateaux gonflables la drogue qui a ensuite été distribué par plusieurs points de l’État.

    Les enquêtes ont commencé en décembre 2017 lorsque la police locale de Deltebre a trouvé une camionnette coincée près d’un fossé sur la route de la Bassa de la Arena de Deltebre (Baix Ebre, Tarragone) et les Mossos, à un autre endroit, ont également trouvé une balle de cette drogue et aussi une autre qui avait déjà été enlevée par un tracteur.

    Vans, ballots…

    Au bout de la route où se trouvait la camionnette, dans la zone de la plage, la police a également retrouvé un bateau gonflable crevé et plusieurs morceaux de néoprène. D’autre part, lors de la fouille du véhicule, la police a trouvé d’autres morceaux de néoprène encore humides et pleins de sable de la plage, ainsi que le plancher du véhicule.

    Ces faits, selon la police, ont permis d’établir que le bateau et la camionnette auraient été utilisés pour transporter des ballots de haschisch vers la côte en vue d’une distribution ultérieure.

    La voiture était au nom d’un trafiquant de drogue d’Alicante.

    La zone d’enquête criminelle (AIC) des Terres de l’Ebre a entamé une enquête qui a permis d’identifier le propriétaire du véhicule, un homme de nationalité espagnole résidant à Alicante et ayant plusieurs antécédents en matière de trafic de drogue.

    Ils ont également réussi à identifier deux autres personnes, également résidentes d’Alicante et ayant des antécédents de trafic de drogue, qui auraient participé à la gestion et à la matérialisation du débarquement de la drogue. Dans le même temps, les Mossos ont réussi à identifier deux autres personnes, de nationalité espagnole et résidant à Montsià, qui auraient apporté un soutien logistique au groupe à son arrivée sur la côte catalane.

    Dans la Communauté de Valence, la police nationale a pu établir un lien entre les personnes identifiées et un important trafiquant de drogue de la côte de Levante, un homme de nationalité espagnole avec plusieurs antécédents de trafic de drogue, connu sous le nom de calife du haschisch, El Cali. La police a pu le relier aux livraisons de drogue qui étaient effectuées sur la côte catalane.

    Collaboration avec la police nationale pour arrêter « El Cali ».

    L’AIC des Mossos del Ebro avec la collaboration de l’UDYCO de la Police Nationale ont mis en commun leurs investigations et ont confirmé que El Cali, Juan Carlos B. T., dirigeait depuis Alicante un groupe chargé d’introduire en Espagne du haschisch en provenance du Maroc.

    Les hommes d’El Cali l’ont fait au moyen de grands bateaux gonflables, puis ils ont déchargé la drogue sur les côtes de Catalogne et de Valence pour la distribuer avec des camionnettes louées dans diverses parties du territoire de l’État. Lorsque tout a été ficelé, le jeudi 6 mai dernier, l’enquête sur l’affaire Ninja a explosé et cinq personnes ont été arrêtées, parmi lesquelles le chef connu du gang, El Cali. Les personnes arrêtées ont été libérées avec des charges après avoir été présentées devant les tribunaux.

    El caso.com, 13 mai 2021

    Etiquettes : trafic de drogue, Maroc, Catalunya, El Cali, haschich, cannabis,