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  • Quand Wikileaks dénonçait la pédophilie au Maroc

    Quand Wikileaks dénonçait la pédophilie au Maroc

    Maroc, Wikileaks, pédophilie, pédocriminalité, prositution, tourisme sexuel, traite humaine,

    Source : Wikileaks, 16 février 2010

    La situation de la traite humaine au Maroc.

    Les sources d’information sur la traite des personnes (TIP) comprennent le ministère marocain de la Justice (MOJ) ; le ministère de l’Intérieur (MOI), en particulier la Direction des frontières et de la migration ; le ministère du Développement social, de la Famille et de la Solidarité (MOSD) ; le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle (MOEPT), et le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération (MFA). En outre, des organisations internationales telles que l’OIM, le HCR, le PNUD, l’UNIFEM et l’UNICEF ont fourni des informations. Les ONG internationales telles que Caritas, Médecins sans Frontières (MSF) et les églises chrétiennes qui apportent une aide directe à la communauté des migrants sont bien placées pour donner un aperçu de leur situation. Les ONG nationales, en particulier celles qui se concentrent sur les femmes et les enfants, comme Bayti, INSAF, Solidarité Féminine, la Fondation Occidental Oriental, l’Association marocaine des droits de la femme, la Ligue démocratique pour la défense des droits de la femme, l’organisation anti-pédophilie Hands Off My Child, et d’autres ont été en mesure de fournir une image de la situation des femmes et des enfants exploités.

    En février 2010, le gouvernement marocain a validé une étude de l’OIM détaillant la traite au Maroc. Le rapport fournit une image complète des types de traite au Maroc mais se concentre exclusivement sur les victimes de la traite à travers les frontières internationales, principalement les Marocains victimes de la traite à des fins d’exploitation sexuelle ou de travail forcé vers l’Europe et le Moyen-Orient et les Subsahariens victimes de la traite à travers le Maroc vers l’Europe. Le rapport intitulé « Trafic transnational de personnes : Situation et analyse de la réponse marocaine » devrait être rendu public en février ou mars 2010 et comprend une liste de recommandations législatives et politiques pour le GOM afin d’améliorer sa réponse à la traite des personnes.

    Le rapport de l’OIM n’a pas abordé la question de la traite interne ou du travail des enfants, en particulier le problème répandu des « petites bonnes » (c’est-à-dire des jeunes filles rurales amenées dans les zones urbaines pour travailler comme domestiques). Les fonctionnaires du GOM et de l’ONU ont indiqué que l’UNICEF et l’UNIFEM, avec la coopération du GOM, prévoient d’entreprendre une deuxième étude qui traitera du trafic interne ; cette étude devrait commencer cette année. —

    Le Maroc est un pays d’origine, de transit et pour les hommes, les femmes et les enfants soumis à des conditions d’exploitation sexuelle commerciale et de travail forcé. Le trafic domestique concerne généralement de jeunes enfants ruraux recrutés pour travailler comme enfants domestiques ou ouvriers dans les centres urbains. Le Maroc est également un pays de transit et de destination pour les hommes, les femmes et les enfants victimes de la traite internationale, principalement en provenance d’Afrique sub-saharienne et d’Asie. C’est un pays d’origine pour les hommes, les femmes et les enfants victimes de la traite vers les pays européens et le Moyen-Orient.

    Les garçons et les filles marocains risquent d’être victimes de la traite interne à des fins de travail. Les jeunes filles sont amenées à quitter la campagne pour travailler comme domestiques dans les grandes villes. Ces jeunes filles étaient particulièrement vulnérables aux abus. Elles reçoivent un salaire minimal, qui est souvent envoyé directement à leurs parents ; elles ne vont pas à l’école et sont exposées aux abus physiques et sexuels de leurs employeurs. Si le phénomène est si répandu, c’est en partie en raison de la mentalité omniprésente des citadins qui considèrent qu’avoir une jeune fille comme une forme de charité. Ces employeurs pensent qu’ils aident financièrement une famille rurale, qu’ils fournissent un logement aux jeunes filles et qu’ils leur donnent une formation professionnelle. Les garçons sont mis en apprentissage dans le secteur artisanal, dans le domaine de la construction ou dans des ateliers de mécanique où ils travaillent à transporter des fournitures et à effectuer des tâches subalternes.

    On ne dispose pas d’informations actualisées et précises sur le nombre d’enfants victimes de la traite à des fins de travail. Une étude de 2003 de l’UNICEF intitulée « Comprendre le travail des enfants » (UCW) estime que 600 000 enfants âgés de 7 à 14 ans travaillent. Une étude réalisée en 2001 par Save the Children a estimé qu’à cette époque, entre 66 000 et 88 000 enfants étaient employés comme enfants domestiques. Cela représentait 2,3 % à 3 % de la population totale des enfants âgés de 7 à 15 ans (2,87 millions au total).

    L’emploi de ressortissants non marocains comme travailleurs domestiques est très rare, bien qu’il existe une petite communauté de Philippins et d’autres nationalités d’Asie travaillant au Maroc. Le rapport TIP de l’OIM a trouvé quatre cas de femmes philippines recrutées dans leur pays pour être employées comme domestiques et qui sont ensuite devenues des victimes de la traite au Maroc. À leur arrivée, les femmes ont été contraintes de travailler de longues heures, ont reçu des salaires faibles ou nuls, ont dû rembourser le prix de leur voyage et les frais d’embauche, se sont vu confisquer leurs documents de voyage, ont vu leur liberté de mouvement limitée et ont été menacées d’arrestation par la police si elles tentaient de partir.

    Le phénomène de la traite des enfants en route vers l’Europe, souvent avec l’aide et l’encouragement de leurs familles, a continué à être un problème. Les familles envoient généralement ces mineurs non accompagnés en espérant qu’à l’âge de 18 ans, ils seront en mesure de normaliser leur situation et de travailler pour soutenir leur famille au Maroc. En 2007, le GOM et l’Espagne ont signé un accord pour faciliter le rapatriement de plus de 6 000 mineurs vivant en Espagne. À ce jour, ces rapatriements n’ont pas eu lieu et les responsables du MOI ont indiqué que des mineurs, bien qu’en faible nombre, continuaient à se trouver parmi les migrants clandestins. En septembre 2009, les médias marocains et espagnols ont rapporté l’interception de six mineurs à bord d’un navire de contrebande le long de la côte de Tarifa, en Espagne. Les enfants étaient âgés de 10 à 16 ans. L’Espagne, par le biais de son agence d’aide internationale, et l’Italie, par le biais de programmes financés par l’OIM, ont aidé en 2009 au développement communautaire des zones qui sont une source pour les mineurs non accompagnés.

    Les femmes subsahariennes, qui ont souvent commencé leur voyage en tant que migrants volontaires, ont été contraintes de se prostituer pour rembourser leurs dettes à leur arrivée au Maroc ou alors qu’elles étaient encore en route vers l’Europe. Le rapport TIP de l’OIM, les ONG et les organisations caritatives chrétiennes qui travaillent avec ces femmes ont indiqué que des bandes criminelles de Nigérians sont responsables de la gestion de ces réseaux de trafic vers l’Europe et gèrent fréquemment des maisons closes au Maroc pour exploiter les femmes pendant le transit. Selon un rapport publié par MSF en 2007 et confirmé par des ONG qui travaillent avec les migrants, ces bandes criminelles nigérianes sont bien organisées et maintiennent en captivité des femmes subsahariennes dans des maisons à Casablanca, Rabat et Nador à des fins de prostitution. Les femmes subiraient des traitements terribles, notamment des coups, des tortures et des violences sexuelles.

    En outre, des Marocaines ont été victimes de la traite des êtres humains en route vers la Syrie, l’Arabie saoudite, le Bahreïn, les Émirats arabes unis et d’autres pays arabes du Golfe, avec la promesse de salaires élevés pour travailler dans des hôtels, des restaurants ou comme employées de maison, et ont été contraintes à leur arrivée de travailler dans des bars et des maisons closes. Selon les médias, en janvier 2010, un tribunal pénal d’Abu Dhabi, aux Émirats arabes unis, a condamné sept hommes à la prison à vie et six autres, dont une Marocaine, à des peines de dix ans pour leur rôle dans un réseau de trafic d’êtres humains. Les 18 victimes étaient toutes des femmes marocaines amenées dans le Golfe par l’intermédiaire d’un recruteur marocain et à qui on avait promis des salaires élevés pour travailler dans des hôtels. À leur arrivée, elles ont été contraintes de se prostituer, enfermées dans des appartements, menacées et battues. Le quotidien marocain Al Misaa (Le Soir) a rapporté en janvier 2010 que 500 femmes marocaines, titulaires d’une licence d’ »artiste et de danseuse » mais travaillant comme prostituées dans des hôtels haut de gamme, ont été expulsées de Bahreïn durant l’été 2009. Les responsables du GOM reconnaissent le problème de la traite des êtres humains au Bahreïn, mais sont sceptiques quant à la source d’Al Misaa et expriment des doutes quant au nombre élevé de femmes expulsées.

    La Fondation Hassan II pour les Marocains résidant à l’étranger (MRE) a publié un rapport en 2007, dans lequel il est indiqué que l’emploi des MRE dans le Golfe est constitué en grande partie de femmes (70 %) et que, dans la plupart des cas, le travail effectué une fois dans le pays ne correspond pas exactement à leur contrat. Le rapport soulignait également que de nombreuses femmes, en particulier celles employées dans le cadre de « contrats d’artistes », se livraient à la prostitution. Selon les statistiques du ministère marocain de l’Emploi et de la Formation professionnelle (MEFP), entre 2000 et 2006, 2 046 Marocains sous contrat « art et musique » ont été employés dans les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Ce nombre comprenait 1 519 à Bahreïn, 387 à Oman et 125 dans les Émirats arabes unis. Le rapport a également noté que si tous les contrats ne sont pas frauduleux, les MRE sont également employés dans d’autres domaines et ensuite victimes de la traite à des fins de prostitution. Le rapport indique également que pour la même période, le MOEPT a signalé que 1 759 Marocains étaient employés dans la gestion hôtelière, 888 comme coiffeurs, 414 comme domestiques, 447 comme esthéticiennes, 364 comme tailleurs, et dans de nombreuses autres professions.

    Ni le gouvernement marocain ni les ONG n’ont pu fournir de statistiques précises sur le nombre d’enfants et/ou de femmes victimes de la traite à des fins d’exploitation sexuelle, bien que toutes les parties aient reconnu l’existence du problème. Une étude sur la prostitution au Maroc réalisée en 2008 par l’ONG Organisation panafricaine de lutte contre le sida (OPALS) a révélé que les enfants de moins de 15 ans étaient exploités principalement dans les régions et villes suivantes : Azrou (Ain Louh), Beni Mellal et la région de Meknes (El Hajeb). L’ONG Touche Pas a Mon Enfant (TPME), qui travaille avec les victimes de pédophilie et d’exploitation sexuelle des enfants, notamment à Marrakech et Agadir, a publié un rapport annuel en 2009. Le rapport a enregistré 306 cas d’abus sexuels en 2008 et a noté que le nombre réel de cas est inconnu. Le TPME a fait état d’une implication directe dans 166 cas, tandis que 140 autres ont été glanés dans des articles de presse. Ces cas d’abus sexuels comprennent un large éventail de crimes, dont l’inceste, le viol de mineur et d’autres crimes qui ne sont pas considérés comme des crimes de traite.

    Le rapport TPME et d’autres ONG signalent que le tourisme sexuel est un problème, en particulier dans les destinations touristiques populaires telles que Tanger, Agadir et Marrakech. Les clients sont généralement originaires des pays du Golfe arabe et d’Europe. Les médias marocains ont rapporté qu’en mai 2009, 16 ressortissants saoudiens et 2 Libyens ont été arrêtés pour leur participation à un réseau de prostitution haut de gamme à Casablanca. Selon la presse, les ressortissants étrangers, qui étaient accusés d’exploiter un réseau de trafic d’êtres humains et de débauche de mineurs, ont été condamnés à des peines de prison allant de six mois à cinq ans et à des amendes allant jusqu’à 20 000 dirhams (2 500 USD) en juin 2009. Le propriétaire marocain de l’appartement et les portiers ont été condamnés à trois ans et demi de prison.

    Le rapport TIP de l’OIM a noté un nombre limité de cas présumés d’adultes marocains victimes de la traite vers l’Europe. Dans un cas présumé, un groupe de jeunes de Beni Mellal et Khouribga a acheté un contrat pour travailler légalement en Espagne pour 5 000 euros. À leur arrivée, les jeunes ont découvert que la société qui les employait était fictive et l’intermédiaire marocain leur a demandé de commencer à travailler comme trafiquants de drogue sous peine d’être expulsés. Dans un autre cas rapporté par le journal Ash Sharq Alawsat en février 2009, un groupe de femmes marocaines a été contraint de se prostituer dans l’enclave espagnole de Ceuta pour payer les dettes contractées lors de leur passage en Europe.

    Bien qu’il n’existe pas de statistiques précises sur le nombre de victimes de la traite internationale au Maroc, la Direction des Frontières et de la Migration au sein du MOI a indiqué que le GOM a démantelé 130 réseaux de trafic et de contrebande en 2009. L’OIM, avec la coopération du GOM, a rapatrié volontairement 1 258 migrants illégaux en 2009. Le MOI a réussi à déjouer la tentative de migration illégale de 5 549 personnes, dont 2 672 Marocains et 2 877 non Marocains. La Marine royale marocaine a intercepté 131 migrants subsahariens sur des bateaux en bois qui tentaient des traversées illégales en 2009. Ces chiffres sont nettement inférieurs à ceux des années précédentes. Le MOI a attribué cette diminution à sa forte coopération avec le gouvernement espagnol et à l’efficacité accrue du MOI dans la surveillance de ses frontières. Le HCR, l’OIM et les ONG qui travaillent avec la population migrante estiment qu’il y a entre dix et vingt mille migrants subsahariens au Maroc à tout moment.

    TRAFIQUANTS

    Les trafiquants d’enfants, connus sous le nom de « simsars » ou intermédiaires, se rendent généralement dans des villages éloignés à la recherche de familles démunies afin de placer les enfants comme domestiques ou apprentis dans les zones urbaines. Les intermédiaires négocient, contre rémunération, le salaire que la famille recevra pour le travail de l’enfant. Selon le rapport TIP de l’OIM, les gangs criminels nigérians qui s’attaquent aux migrants subsahariens sont organisés selon des lignes ethniques en « maisons » dont le chef est basé à Oujda, même s’il existe des filiales dans les grandes villes du Maroc. Ces gangs se disputent le contrôle du trafic de migrants subsahariens. Les gangs seraient impliqués dans diverses activités criminelles, notamment le trafic de drogue, le trafic d’êtres humains et la prostitution. Il existe également des bandes criminelles marocaines ayant des liens internationaux qui sont impliquées dans le trafic de drogues et la contrebande ainsi que dans le trafic de personnes. Les trafiquants qui travaillent comme intermédiaires pour les réseaux des pays du CCG se trouvent généralement dans les grandes villes du Maroc. Bien que certains travaillent dans des agences de voyage, la plupart des intermédiaires opèrent par référence et recherchent également des recrues dans les hôtels et les boîtes de nuit des villes.

    Le gouvernement marocain reconnaît que la traite est un problème. Alors que le Ministère de la Justice est désigné comme le ministère de coordination pour les questions de traite, le MOI est le principal ministère chargé de la prévention, de l’application de la loi et des questions de protection. Au sein du MOI, la Direction de la migration et de la sécurité des frontières s’occupe de l’immigration clandestine tandis que la prostitution et l’exploitation sexuelle relèvent de la police. Trois autres ministères sont principalement responsables des questions relatives au travail des enfants : Le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle est chargé de faire appliquer le Code du travail ; le ministère du Développement social, de la Famille et de la Solidarité supervise le Plan d’action national pour l’enfance ; et le ministère de l’Éducation nationale, plus précisément son département de l’éducation non formelle, tente de fournir une éducation corrective et une formation professionnelle aux enfants travailleurs. Les poursuites judiciaires à l’encontre des personnes accusées de trafic ou de violations des lois du travail relèvent du ministère de la Justice.

    Le gouvernement est limité dans sa capacité à traiter les problèmes de trafic dans certains domaines, principalement en fournissant des ressources suffisantes, humaines et autres, pour traiter le problème. Par exemple, le MEPT emploie 421 inspecteurs pour l’ensemble du pays, dont 45 sont désignés comme points focaux pour le travail des enfants. Le nombre d’inspecteurs est insuffisant pour faire face à l’ampleur du problème du travail des enfants. En outre, les inspecteurs n’ont pas l’autorité légale de contrôler les maisons, ce qui les empêche de faire respecter la question du travail des enfants. Le Maroc est également très limité dans les services sociaux qu’il peut offrir aux victimes et compte principalement sur les ONG et les organisations caritatives pour fournir des services.

    La corruption et l’impunité restent des problèmes et réduisent l’efficacité de la police et le respect de l’état de droit. La petite corruption est très répandue au sein de la police et de la gendarmerie, et une corruption plus large et systémique a sapé à la fois l’application de la loi et l’efficacité du système judiciaire. Le ministère de l’Intérieur a multiplié les enquêtes sur les abus, les violations des droits de l’homme et la corruption. En conséquence, en 2009, le gouvernement a indiqué qu’il avait poursuivi un total de 282 agents de sécurité pour divers crimes allant de « coups et blessures entraînant la mort » à la petite corruption dans tout le Maroc et le Sahara occidental. Des poursuites ont été engagées contre environ 191 employés de la police judiciaire, de la gendarmerie royale, des forces auxiliaires, de la marine royale et des gardiens de prison pour corruption et abus d’influence ; la plupart des autres cas concernaient des abus physiques ou des mauvais traitements. Malgré ces enquêtes et ces poursuites, de nombreuses autres enquêtes n’ont que rarement débouché sur des mesures disciplinaires ou des procédures judiciaires, et de très nombreux autres cas de corruption n’ont jamais fait l’objet d’une enquête.

    #Maroc #Wikileaks #Traite_humaine #Pédophilie #Prostitution #Tourisme_sexuel

  • La MINURSO est obligée de s’approvisionner de l’étranger

    La MINURSO est obligée de s’approvisionner de l’étranger

    Sahara Occidental, Maroc, ONU, MINURSO, approvisionnement,

    Selon une note de l’Ambassadeur, Représentant Permanent du Maroc auprès des Nations Unies citant le Départemetn des achats, la Minurso dépense annuellement une moyenne de 10 millions de dollars dans l’achat d’équipement et de matériel nécessaires à son fonctionnement. la Minurso s’approvisionne à l’extérieur du Maroc pour le matériel suivant : véhicules motorisés, pneus, générateurs d’électricité, pompes, équipement de communication, composantes électriques et équipement de bureaux.

    Texte de la note

    Objet: Minurso/Organisation d’un séminaire d’affaires au Maroc

    Réf : CF Nº 1023 en date du 8 mai 2012

    Faisant suite à votre fax cité en référence, j’ai l’honneur de porter à votre connaissance que cette Mission a contacté le Département des achats des Nations unies, en vue d’ibtenir des informations détaillées se rapportant au séminaire d’affaires qui devrait être organisé la dernière semaine du mois de juin prochain.

    Selon le Départemetn des achats, la Minurso dépense annuellement une moyenne de 10 millions de dollars dans l’achat d’équipement et de matériel nécessaires à son fonctionnement. Apprximativement 50% de cette somme est dépensé localement, c’est-à-dire, dans l’ensemble du territoire national, y compris les provinces du sud, le reste de cette somme sert à s’approvisionner à l’étranger.

    L’objectif de ce séminaire est d’aider la Minurso d’approcher les entreprises marocaines établies dans les grandes villes du Royaume qui se trouvent particulièrement au nord des privinces du sud en vue de fournir à la mission onusienne du matériel, équipement et services qui sont normalement livrés de l’étranger. Selon le Département des achats, il est regrettable de voir que la foruniture des services et du matériel demeure très limitée au Sahara, ce qui réduit la possibilité pour la Minurso de s’approvisionner localement.

    #Sahara_Occidental #Maroc #ONU #MINURSO

  • Maroc-Espagne : Chronologie d’une crise en 11 assaults

    Maroc-Espagne : Chronologie d’une crise en 11 assaults

    Maroc, Espagne , Algérie, Sahara Occidental, Front Polisario, immigration, Ceuta, Melilla,

    Toutes les attaques marocaines contre l’Espagne au cours de la dernière année et demie

    Depuis 18 mois, le royaume alaouite met en œuvre une stratégie agressive de confrontation contre le gouvernement de Sánchez, dont il a obtenu de nombreuses missions, comme le remplacement aux Affaires étrangères ou la déviation sur le Sahara.

    La crise actuelle entre le Maroc et l’Espagne, dont le dernier chapitre n’a probablement pas été écrit, est déclenchée par l’arrivée du chef du Front Polisario , Brahim Ghali , en Espagne le 18 avril 2021. Le militaire et homme politique -également président de la République sahraouie – entre en Espagne pour être hospitalisé à Logroño après avoir contracté le coronavirus . Lorsque la nouvelle a été rendue publique – son entrée est un secret d’État –, le Maroc a qualifié l’acte du gouvernement espagnol de « contraire à l’esprit d’association et de bon voisinage ». A partir de ce moment, les attaques commencent.

    1.- Crise migratoire à Ceuta

    Le 17 mai 2021, il y a un afflux massif de migrants à Ceuta . Les images de la gendarmerie marocaine ouvrant les portes pour faciliter leur passage inondent les télévisions et les réseaux sociaux. 8 000 migrants – pour la plupart des mineurs – arrivent dans la ville autonome en deux jours . L’ambassadrice du Maroc en Espagne, Karima Benyaich , peu après la crise migratoire, a fait des déclarations éclairantes : « Il y a des actes qui ont des conséquences et il faut les accepter.

    2.- Appel à consultations de l’ambassadeur du Maroc en Espagne

    Le 18 mai 2021, le Maroc convoque son ambassadrice en Espagne, Karima Benyaich , pour des consultations . Les relations entre les deux pays sont pratiquement rompues.

    3.- Annulation de l’opération Traversée du détroit

    Le 6 juin 2021, le Maroc annule l’Opération Traversée du Détroit (OPE), citant la pandémie comme cause. Cependant, Rabat maintient des liaisons depuis la France , l’Italie ou le Portugal . L’OPE représente une incitation économique pour l’Espagne pendant les mois d’été, puisqu’entre le 15 juin et le 15 septembre, des centaines de milliers de Marocains de toute l’Europe traversent le territoire espagnol pour rejoindre leur pays natal. L’annulation de l’OPE implique donc un manque à gagner notable pour l’Espagne.

    4.- Licenciement de Laya, arrivée d’Albares

    Sánchez, comme premier geste de conciliation envers le royaume alaouite, sacrifie la ministre des Affaires étrangères, Arancha González Laya , le 10 juillet 2021 , pour la remplacer par José Manuel Albares , jusqu’alors affecté à l’ambassade d’Espagne à Paris . Le profil pro-français d’Albares cherche à apaiser les eaux avec Rabat . Malgré le geste, le Maroc continue de démentir toute visite d’un haut responsable du gouvernement espagnol à Rabat, se cachant toujours derrière la situation sanitaire compliquée causée par le COVID-19.

    5.- Le drapeau de l’Espagne, à l’envers

    Lors de la visite de Pedro Sánchez à Rabat le 7 avril 2022, qui vise à clore la crise aiguë entre le Maroc et l’Espagne, il y a un geste qui ne passe pas inaperçu auprès de l’opinion publique. Lors du dîner entre Mohamed VI et Sánchez , le drapeau espagnol est placé à l’envers. Il y a des spéculations quant à savoir s’il pourrait s’agir d’un acte intentionnel , puisque les symboles des réunions d’État sont soigneusement examinés par l’équipe du protocole.

    6.- Fuite de la lettre de Sánchez

    Le 18 mars 2022, la Maison royale du Maroc annonce que le président du gouvernement espagnol a adressé une lettre à Mohamed VI , datée du 14 mars, dans laquelle il assure que « la proposition marocaine d’autonomie » constitue « la proposition la plus sérieuse, la plus crédible et réaliste » pour résoudre la question du Sahara Occidental.

    La publication de la lettre de Sánchez – par le Maroc – prend par surprise le gouvernement lui-même et les partis qui soutiennent l’exécutif. L’opposition ne le sait pas non plus. Reste à savoir si le président en informe préalablement Felipe VI . Les détails que Moncloa offre sont minimes et Sánchez décide de ne pas comparaître au Congrès avant le 30 de ce mois. Après cinq jours de silence, la lettre de Sánchez à Mohammed VI est rendue publique dans son intégralité par sa fuite dans un journal.

    7.- Reconnaissance espagnole de l’annexion du Sahara par le Maroc

    Pedro Sánchez, dans la lettre qu’il adresse à Mohamed VI , soutient en effet que le plan d’autonomie du Sahara Occidental proposé par le Maroc en 2007 constitue « la base la plus sérieuse et la plus réaliste » pour parvenir à une solution à ce conflit. Sánchez exprime également sa volonté de « construire une nouvelle relation, basée sur la transparence et la communication permanente, le respect mutuel et les accords signés entre les deux parties et l’abstention de toute action unilatérale ».

    Le tournant politique est d’une telle envergure historique que les partenaires du gouvernement de Sánchez se retournent contre lui. ERC , Más País , EH-Bildu et IU rejettent le plan d’autonomie du Maroc pour le Sahara Occidental au Congrès parce qu’ils le considèrent comme contraire aux résolutions de l’ONU, tandis que PP et Vox choisissent de s’abstenir. Quelque chose d’inhabituel; tous accusent le gouvernement de s’éloigner de « la position correcte ». Le virage brutal de la politique étrangère a également provoqué un rejet direct de l’ Algérie et une dégradation drastique des relations de ce pays avec l’Espagne.

    8.- Vol d’informations avec Pegasus

    Le 2 mai 2022, le ministre de la Présidence, Félix Bolaños , reconnaît lors d’une conférence de presse le vol d’informations du téléphone portable de Pedro Sánchez et ancien ministre González Laya. Dans le cas de Sánchez, on suppose que le vol de données dépasse deux Go . Les dates de l’assaut informatique coïncident avec le paroxysme de la crise diplomatique avec le pays voisin ; c’est-à-dire en mai 2021. L’exécutif de Sánchez ne reconnaît pas la responsabilité du Maroc dans cet événement, bien qu’il assure qu’il s’agit « d’une attaque extérieure ».

    9.- Destitution de Paz Esteban

    Après 39 ans de travail dans les services de renseignement espagnols, le gouvernement de Pedro Sánchez limoge le 10 mai le directeur du Centre national de renseignement (CNI), Paz Esteban.

    10.- Assaut sur la clôture de Melilla

    « S’il y a un responsable, ce sont les mafias qui font le trafic d’êtres humains », affirme Sánchez le 25 juin 2022 à propos de l’assaut massif sur la clôture de Melilla par plus de 2 000 immigrés , qui a fait 27 morts selon certaines ONG , et 49 gardes civils blessés. Le président, qui avait précédemment remercié la « coopération extraordinaire » du pays voisin, soutient une nouvelle fois le travail du Maroc, évitant ainsi de condamner les violences policières marocaines disproportionnées.

    11.- L’Espagne livre 20 millions d’euros au Maroc

    Le 11 octobre, le Conseil des ministres espagnol a approuvé l’octroi d’un prêt de 20 millions d’euros à la société financière marocaine Jaida SA , imputé au Fonds pour la promotion du développement géré par le ministère marocain des Affaires étrangères, et avec une durée de remboursement de quatre ans.

    Le gouvernement de Pedro Sánchez justifie cette aide par le fait que l’entreprise « joue un rôle clé dans le soutien de l’inclusion financière au Maroc », et qu’elle contribuera ainsi au « développement économique, en promouvant les opportunités économiques pour les plus pauvres ».

    El Debate, 19/10/2022

    #Maroc #Espagne #Sahara_Occidental #Algérie #Immigration

  • Maroc : La santé d’Omar Radi se déteriore

    Maroc : La santé d’Omar Radi se déteriore

    Maroc, Omar Radi, presse, journalistes, journalisme,

    Selon la journaliste indépendante, Omar Radi souffre de problèmes de santé en prison. « Je suis consternée de savoir que mon ami le journaliste Omar Radi souffre de problèmes de santé en prison. Consternée de savoir, qu’après deux ans de détention injuste, on interdit et on empêche sa famille d’organiser un sit in de solidarité à Casablanca », a-t-elle écrit dans un twit le 13 octobre.

    D’après son père, Omar vit sa détention dans la prison de Tiflet2 sans dormir la nuit . « Il m’a dit qu’il trouve le sommeil à cinq heure du matin. J’en tire qu’il a peur de fermer l’œil alors qu’il n’a pas confiance en ceux qui lui font compagnie », rapporte Driss Radi.

    Une page du Washington Post du 16 octobre a été consacrée entièrement à un appel à la libération d’Omar Radi. Voici son texte:

    « Les autorités marocaines ne trompent personne avec ce simulacre de représailles judiciaires. Radi doit être libéré immédiatement » (Comité pour la protection des journalistes)

    Le journaliste Omar Radi est en prison depuis plus de deux ans pour avoir fait son travail. Il a été ciblé pour avoir enquêté sur les biens de la famille royale marocaine et de ses proches. Condamné en juillet 2021 à six ans de prison sur la base d’accusations forgées de toutes pièces, Radi est actuellement en attente de la réponse de la justice marocaine à son appel.

    Au Maroc, les journalistes indépendants sont régulièrement harcelés et font l’objet d’accusations absurdes. Au moment de son arrestation, Radi travaillait sur une enquête sur les expropriations foncières et avait déjà reçu des menaces pour son travail.

    Nous demandons la libération immédiate d’Omar et continuerons à mener une lutte sans relâche pour qu’il sorte de prison et retrouve la liberté qu’il n’aurait jamais dû perdre.

    Les journalistes ne doivent pas être détenus pour avoir recherché la vérité.
    Le Maroc est classé 123e/180e au monde pour la liberté de la presse. Voir le classement complet sur RSF.org

    #Maroc #Omar_Radi #Presse #Journalistes #Journalisme

  • Roi du Maroc: 12 palais, 600 voitures de luxe et 1100 domestiques

    Roi du Maroc: 12 palais, 600 voitures de luxe et 1100 domestiques

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    12 palais, 600 voitures de luxe et 1100 domestiques : l’immense richesse des rois au Maroc

    Selon HLN.BE, « le roi du Maroc Mohammed VI (58 ans) a connu un bon parcours. Cette semaine, il a annoncé qu’il injectait pas moins de 3 milliards de dirhams (plus de 280 millions d’euros) dans l’économie marocaine, alors qu’une grave sécheresse sévit dans le pays ».

    « L’argent provient d’un fonds royal, bien qu’avec sa fortune personnelle de 7,2 milliards d’euros, le roi ait évidemment beaucoup d’argent à dépenser. Par exemple, il possède pas moins de 12 palais dans son pays et à l’étranger, il a plus de 600 voitures de luxe à son nom et il porte les montres les plus exclusives de tout le continent africain », a indiqué le média belge dans on édition du 19 février 2022.

    Ces informations ont été citées par Sam Van Rooy pour exprimer l’opposition du Vlaams Belang aux aides de la province de Flandre destinées au Maroc. « L’argent des impôts flamands sera utilisé pour subventionner deux projets au Maroc pour un total de 2 millions d’euros. Sur ce montant, 1 million d’euros est destiné à – je cite – « l’augmentation de la capacité de production d’énergie dans les campagnes marocaines » et un autre million d’euros à – je cite – « le développement des PME marocaines dans le cadre de l’économie verte ». Apparemment, le laborieux Flamand doit maintenant aussi payer pour – je cite pour la troisième fois – « la protection de l’environnement, le renforcement de l’économie locale et l’emploi durable au Maroc », a-t-il déclaré dans une séance du parlement flamand. « Savez-vous quelle est la fortune du roi du Maroc ? 6 milliards d’euros ! 6 milliards d’euros ! », a-t-il ajouté.

    Selon le responsable du parti d’extrême droite, le roi du Maroc possède 2 avions privés, 600 voitures – ce qui est beaucoup plus que vous possédez, je l’admets – et un million de montres. Et il y a tout juste deux ans, ce roi a acheté une maison de 1000 mètres carrés à Paris, près de la Tour Eiffel.

    « Deux millions d’euros, Monsieur Jambon, c’est le montant de la subvention que vous accordez au Maroc, c’est donc le montant que le roi du Maroc dépense pour ses 1100 domestiques dans ses 12 palais mégalomanes en deux jours seulement », martèle-t-il.

    #Maroc #Belgique #Vlaams_Belang #Flandre #Parlement_flamand #MohammedVI #Fortune

  • Marruecos: No se puede dirigir un país por Zoom -Ziane-

    Marruecos: No se puede dirigir un país por Zoom -Ziane-

    Marruecos, Mohamed VI, Mohamed Ziane,

    « Que Mohamed VI esté fuera de Marruecos es totalmente anormal. No se puede dirigir un país por Zoom »

    Le inquieta la deriva de su país, con un rey ausente que parece renunciar a ejercer sus amplios poderes. Y dirige sus dardos, sin miedo a las represalias, contra el círculo que rodea al monarca, empezando por el todopoderoso jefe de la policía y la inteligencia, Abdellatif Hammouchi. A Mohamed Ziane (Málaga, 1943) no le preocupan las consecuencias de sus palabras, las más duras expresadas desde el interior de Marruecos, donde la censura y la represión lo han laminado todo.

    Ziane conoce bien los entresijos del majzén -el entorno de Mohamed VI- porque una vez y durante décadas fue uno de ellos. Sirvió a Hasán II y en la primera etapa de su hijo hasta distanciarse y convertirse en una “rara avis”, un opositor singular. Ziane fue ministro de Derechos Humanos, diputado y fundador del Partido Liberal Marroquí. Presume hasta la fecha de ser el primero y el único alto funcionario marroquí en haber dimitido por su voluntad, ante las cámaras de la televisión local.

    De padre marroquí y madre española, Ziane se jacta de haber luchado contra el franquismo, pero dice “haber elegido ser marroquí”. “Me siento muy español, eso es segurísimo. Yo he decidido ser marroquí. Es un deseo mío”, replica en un castellano con deje sureño. “A mediados de 1950 hubo las revoluciones de la independencia y un romanticismo revolucionario y elegí ser marroquí porque era construir un nuevo país, luchar contra el imperialismo y el colonialismo, creer en unos valores universales en los que sigo continuando creyendo”, arguye. “Hoy en día me puedo preguntar si efectivamente tomé una buena decisión. No lo sé pero no la voy a cambiar a los 80 años. No voy a cambiar la escopeta al hombro ni de rumbo”, agrega.

    A Ziane, un conocido e incombustible abogado, le gustan las batallas perdidas, los casos difíciles. Fue uno de los disidentes víctimas del espionaje de Pegasus, con la intimidad como chantaje permanente de Rabat, y fue condenado recientemente a tres años de cárcel tras declararlo culpable de 11 cargos. Durante la extensa entrevista con El Independiente, habla con total libertad y solo se rompe al recordar a su hijo, actualmente entre rejas en lo que considera un complot. “Me ha encarcelado a mi hijo sobre la base estúpida de que ha fabricado mascarillas para venderlas en una clínica”, denuncia mientras unas lágrimas le recorren el rostro.

    Pregunta.- ¿Cómo se ve Marruecos desde Rabat?
    Respuesta.- Hay una inquietud generalizada. Todo el mundo se pregunta qué ocurre en el país y quién dirige el país. Y eso es muy grave. Cuando la respuesta de los responsables es que el Rey puede dirigir un país desde el extranjero, yo les digo: un rey puede dirigir un país desde el extranjero cuando es un rey que no tiene poderes ejecutivos. Sin embargo, cuando se tiene los poderes que tiene el rey Mohamed VI es difícil comprender que un responsable pueda permitirse el lujo de decirte: yo puedo dirigir 40 millones de marroquíes desde el extranjero utilizando el zoom, como lo hacemos ahora, o el WhatsApp. Me parece muy fuerte la broma.

    Uno se pregunta dónde está el rey y por qué está fuera de Marruecos y también por qué los altos funcionarios nos quieren convencer de que es normal, cuando resulta totalmente anormal. Se puede dirigir desde el exterior un país, al menos de una manera muy artificial y protocolaria, pero si se trata de tomar decisiones cuando hay una guerra en Europa y un conflicto en el Sáhara, con un vecino que es Argelia… Hay que encontrar una solución con Túnez, porque no es un vecino pero está tan cerca que parece ser un vecino. Cuando hay un problema como el reconocimiento del Estado de Israel, que es muy duro para el pueblo marroquí, y aún así permitirse la fantasía o el lujo de no estar presente para decidir concretamente lo que se tiene que decidir, yo veo que hay una inquietud generalizada en el país y no sé cómo va a terminar esto sinceramente.

    Hay un vacío de voluntad de ejercer el poder, que es peor que un vacío de poder

    P.- ¿Hay vacío de poder en Marruecos?
    R.- Más que un vacío de poder, hay un vacío de voluntad de ejercerlo. Que es peor todavía. El viernes próximo la Constitución dice que el Rey tiene que presentarse e inaugurar la sesión de otoño de las dos cámaras, que es la más importante. Se adelanta el presupuesto del Estado. En octubre y noviembre tiene que haber reuniones y tiene que haber arbitrajes en el presupuesto y la situación es muy difícil con los precios actuales del petróleo, con el hecho de que Argelia ha cerrado el gasoducto que pasaba por Marruecos y del cual nosotros nos aprovechamos. Que todo esto se produzca y el rey esté ausente, hoy en día no sabemos si va a haber un aumento de impuestos o si va a haber un aporte de créditos extranjeros o créditos internacionales y va a haber un aumento de salario para responder a este aumento del coste de la vida. Pero son problemas muy difíciles.

    Es una forma muy chula de gobernar un país que está a dos pasos de Europa tiene problemas con una frontera en Ceuta y Melilla

    P.- ¿Quién gobierna de manera efectiva el país?
    R.- Seguramente los amigos del rey. Hay un responsable de la vida económica, en colaboración con el jefe del Gobierno, que lo es por ser amigo del rey. Son dos personas que decidirán, no sé si bajo control o la presidencia efectiva del rey o, según ellos mismos, por sus intereses. En el plano político hay también otro que pretende ser amigo del rey el que se plantea los problemas con los partidos políticos y seguramente que lo acompaña el jefe de la Policía y el jefe del contraespionaje en lo que es la seguridad interna del Estado.

    Pero a mí me parece difícil que los arbitrajes del presupuesto se hagan fuera de un Consejo de Ministros y fuera de la presencia del rey, que gobierna. Si se presume de que el rey reina y que hay un gobierno que efectivamente tiene el poder ejecutivo, cuando sabemos de antemano que no lo tiene, resulta difícil aceptar que se presente la ley de finanzas en una coyuntura internacional como la actual. Es una forma muy chula de gobernar un país que está a dos pasos de Europa y que tiene problemas con una frontera en Ceuta y Melilla, con la Unión Europea también. Todo esto muy muy complejo y muy delicado.

    P.- ¿Cuál sería la solución? ¿Habría que plantearse una abdicación y una transición rápida hacia su hijo?
    R.- No sé si es una solución constitucional. Si lo es, el hijo dentro de poco tendrá 19 años. Al tener 18 años, existe un Consejo de Regencia que tiene un poder consultivo, pero desaparece al cumplir los 19 años. El Consejo de Regencia duraría tres o cuatro meses como consejero. Sería una buena cosa, porque eso permitiría que durante los cuatro o cinco meses que se presentan ahora, está bajo una tutela de algunos personajes que en Marruecos no tienen ninguna legitimidad ni popularidad para decir que representan al pueblo. Son personas fieles a un Estado que es más pasado que futuro. La situación social y económica del país es tan grave, que el hecho de informar al pueblo de que vamos a vivir una transición en la sucesión del trono, es capaz de echar a la calle a las masas y que sirva de revulsivo. Y eso sería muy difícil para Marruecos de soportar.

    El poder en Marruecos está formado por personas fieles a un Estado que es más pasado que futuro. La situación social y económica del país es muy grave

    P.- Entiendo que se inclina por una transición inmediata…
    R.- De todas maneras, no podemos seguir de esta manera, porque hoy en día hay una inquietud que no da confianza. No es la confianza ahora del extranjero de venir a invertir en Marruecos; es la confianza de un pueblo que siente que tiene unas instituciones o que tiene un rey que se responsabiliza. ¿Quién se responsabiliza en Marruecos? Cuando un pueblo siente una inquietud semejante, creo que el riesgo es muy grande.

    ¿Quién se responsabiliza en Marruecos? Cuando un pueblo siente una inquietud semejante, el riesgo es muy grande

    P.- ¿El riesgo de unas revueltas?
    R.- Las masas no solos no suelen ser inteligentes, pero son peligrosas. En la coyuntura actual no creo que fuera apropiado que hubiese disturbios y una rebelión de las masas. Primero, porque las masas no son inteligentes y no sabemos a dónde nos pueden llevar. Y segundo, porque el hecho de querer que se puede resolver las cosas con la represión es ser tonto en el siglo XXI. Pero, en fin, tontos hay por el mundo, por desgracia. Y el problema no es que en el siglo XX no hubiera menos tontos sino que llegaban con dificultad a los puestos de decisión. Hoy llegan muy fácil, no solo en Marruecos sino en muchos países europeos.

    P.- ¿Qué se sabe en Marruecos de la actividad diaria de Mohamed VI?
    R.- En Marruecos no sabemos nada. No sabemos si está enfermo, si está hospitalizado, si está pendiente de su madre, si está de paseo por las calles, si se va de compras, si se reúne con alguien… No sabemos nada. Esperamos como bohemios que llegue el próximo viernes para saber cómo está, cómo se encuentra y si va a venir a Marruecos o va a hacer su discurso al parlamento por internet. La ignorancia es lo peor que le puede ocurrir a una persona. Y sucede con una persona que dice ser el pueblo y que el pueblo vive emotivamente. La situación no es muy linda.

    P.- No sé si haría la lectura de que Marruecos es hoy un país en el que hay parte de su población que quiere huir de él, incluido el monarca…
    R.- Que la mayoría del pueblo quiere emigrar, eso es seguro. Ya ve usted lo que han hecho los consejeros municipales de un municipio muy importante como el de Berkane, que fueron a una reunión en Holanda y allí dijeron: adiós, yo no vuelvo a ese país porque no tengo nada que hacer allí. El poder judicial ha abandonado la rectitud. De eso no me cabe ninguna duda. Los tribunales no van a funcionar de una manera independiente del poder. No aplican ni la ley hoy en día. Y eso es gravísimo.

    La ignorancia es lo peor que le puede ocurrir a una persona. Y sucede con una persona que dice ser el pueblo y que el pueblo vive emotivamente

    P.- Hay una sensación de que el rey también quiere huir…
    R.- Lo más grave es que efectivamente el rey no piensa en volver a Marruecos. Y si no lo piensa, queremos saber por qué. Si él también quiere huir. Si no quiere ser rey es su problema. Si no aguanta más o no le interesa, no quiere o no se ve continuando como monarca bajo esta presión por razones de salud o por razones de fantasía o de romanticismo, es su problema. Si no quiere ser rey, que no lo sea. Nadie puede obligar a otra persona a hacer lo que él no quiere ser. En eso estamos totalmente de acuerdo, pero hay que explicarlo y hay que convencer al pueblo de que se ha elegido a la persona idónea para aguantar lo que van a aguantar Marruecos y el mundo entero en la próxima década.

    P.- ¿Cómo observa hoy las relaciones hispano-marroquíes?
    R.- Ha habido un cambio en la política marroquí, que fue el cierre de las fronteras de Ceuta y Melilla. Es una decisión muy difícil que se ha aguantado por parte del pueblo de Marruecos, por el covid. Si no hubiera habido el coronavirus, hubiese sido la mecha que habría prendido fuego a la explosión social. Esto se está aguantando en el norte, pero no creo que la solución sea seguir cerrando las fronteras. Yo soy de la idea de que hay que desarrollar las zonas cercanas a Ceuta y Melilla. Sería la solución idónea para Europa en lo que es la emigración. Lo más importante sería, en vez de ir a fabricar en China, que Europa venga a fabricar el norte de Marruecos, sobre todo, en las zonas de Ceuta y Melilla, donde tendríamos que encontrar una solución que facilite garantías a los inversores y a los habitantes de las dos zonas.

    P.- ¿Marruecos va a seguir reclamando Ceuta y Melilla?
    R.- Creo que hacer es algo del pasado. Lo que hay que encontrar son soluciones inteligentes. Nuestro futuro está en Europa. Por eso creo en una soberanía compartida. Lo que hay que hacer es crear zonas integradas, internacionales extensas donde se pueda invertir y competir con China. Marruecos tiene que hacer un esfuerzo en lo que es la independencia de la justicia y el respeto de los valores universales comunes. El hombre vive de sueños, porque si hubiesen creído que alunizar no era posible nunca lo hubiesen logrado.

    P.- En España seguimos sin conocer las razones reales del cambio de posición español en el contencioso del Sáhara. Se ha hablado de chantaje marroquí…
    R.- Si se refiere a Pegasus, yo mismo he sido víctima. Lo que me ha hecho la policía política marroquí es algo absurdo y también criminal. Desde el punto de vista de la deontología resulta algo muy amargo. En lo que creo son en las declaraciones de España ante las Naciones Unidas y es la misma que la de toda la Unión Europea. Se necesita convencer a las dos partes, el Polisario y Marruecos, para no decir Argelia y Marruecos, aunque hoy el Polisario es más el ‘Argelsario’.

    No es Pedro Sánchez el que podría hacer cambiar las cosas entre Marruecos y el Sáhara

    Hay que encontrar una solución y el Consejo de Seguridad de la ONU es el marco adecuado para encontrar una solución a este problema. España puede ayudar a encontrar la solución, pero creer que se puede resolver fuera del marco de la ONU es imposible. Así que decir cosas es una cosa. Es verdad que la propuesta marroquí es un gran esfuerzo y tiene que haber un esfuerzo de la otra parte y encontrar juntos la solución idónea. Sería inteligente poder resolver este expediente, este contencioso muy amargo porque hay que darse prisa en desarrollarse, no únicamente económica y socialmente, pero también culturalmente, moralmente y en valores. Hay que encontrar valores comunes. Sé cómo funciona un poco España y no es Pedro Sánchez el que podría hacer cambiar las cosas. Estaremos siempre al son del Consejo de Seguridad.

    P.- Es muy crítico con Abdellatif Hammouchi, el jefe de casi todas las policías de Marruecos, Policía nacional (DGSN) y servicios secretos (DGST). ¿No teme sus represalias?
    R.- Me ha encarcelado a mi hijo sobre la base estúpida de que ha fabricado mascarillas para venderlas en una clínica. Hemos traído la prueba de que la clínica no existe. Decían que mi hijo había fabricado mascarilla en una empresa y la empresa dice que nunca vio a mi hijo. Y, sin embargo, está en la cárcel por tres años y medio. Y eso es muy difícil de aguantar. Segundo, a mí un día me chantajeó con un vídeo en el cual dice que yo estoy desnudo y lo que se ve es mi espalda.

    Ante toda la humanidad soy el único que no puede verse reconocido la forma de su posterior soy yo, pero una persona que la conoce bien es mi esposa y dice que no soy yo. Imagínate que eso no me hace hablar con simpatía de este tío. Es alguien que nunca representó nada, que no tiene ninguna legitimidad ni popularidad. Está el cuento chino de que es muy importante porque ha facilitado la lucha contra el terrorismo, eso que se lo cuente a su hermano o su primo. Eso es falso. Ha habido un esfuerzo mundial, tanto de las sociedades civiles como de los gobiernos, y ha hecho que podamos parar una locura. Tenemos que estar orgullosos de haberlo logrado. Hoy el terrorismo tal vez ya no existe en la forma en la cual triunfó al principio.

    P.- ¿Por qué Marruecos ha convertido el espionaje en un arma no solo hacia el exterior, sino contra su propio pueblo? Se han cruzado tantos límites…
    R.- Por eso queremos saber dónde está el Rey y desde cuándo está enfermo y quién decide hoy y desde cuándo; hay que saber cuándo empezó esta situación de la enfermedad del rey si es que está enfermo. Ha habido un comunicado de que había contraído el covid. Yo lo he tenido tres veces y estoy vivo y hablándote. El covid no es para tanto. Por eso es importante saber quién es el responsable de las decisiones que se toman en Marruecos. Es claro lo que pide el pueblo marroquí.

    Lo de Exteriores marroquí, peleándose con los vecinos, es cosa de niñatos

    P.- ¿Le inquieta la visión tan agresiva que tiene el mundo exterior de Marruecos? En estos momentos Rabat tiene problemas con Francia, Argelia, Túnez….
    R.- Me preocupa mucho. Hemos olvidado los países escandinavos, Bélgica y Alemania, así que mejor parar y no buscar más, porque vamos a llegar a los cinco continentes. Cuando uno empieza a perder la simpatía del mundo, se pregunta quién es responsable. Esto son cosas de niñatos, porque yo no tengo por qué pelearme con un extranjero cuando yo lo que quiero es convencerlo de que por muy malo que yo sea, debemos tener relaciones humanas. Si no, nadie nos va a querer.

    El pueblo marroquí es muy consciente de esta situación y es por lo cual no podemos aguantar más sin saber la verdad, porque finalmente todo el mundo va a terminar saliendo de Marruecos, que es lo que va a ocurrir. Lo que se llamó la primavera árabe terminó muy mal, por muchas razones. Eso hace que ya la gente no tenga ganas de cambiar la naturaleza ni la forma de los regímenes; lo que tiene ganas es de largarse de una vez y para siempre. En Marruecos ya no creemos en la posibilidad de cambiar el país. Y eso no puede ser. Europa y Occidente tienen que cambiar de mentalidad hacia la inmigración y hacia los pueblos del Tercer Mundo y nos tienen que ayudar obligatoriamente para poder reconquistar de nuevo nuestras riquezas y poner en el poder a personas que quieran darles valor en favor del desarrollo de los pueblos. Si no, no hay otra solución.

    La gente no tiene ganas de cambiar la naturaleza ni la forma de los regímenes; lo que tiene ganas es de largarse de una vez y para siempre

    P.- ¿Usted considera que Marruecos es una dictadura?
    R.- Marruecos es un poder personalizado y absoluto. No es Sadam Husein ni Gadafi ni Hitler ni Stalin, pero sí es un poder muy personal y muy absoluto.

    P.- ¿Una sociedad puede vivir del patriotismo?
    R.- No. Ni del patriotismo ni del expansionismo. Eso son tonterías del siglo XIX. Ni en el XX se aceptaba eso. En el XXI no creer en el universalismo es algo tonto.

    P.- ¿Pero acaso no es la receta que se sigue en Marruecos?
    R.- Es lo que creen inculcar y es sobre lo que el régimen marroquí se apoya. Yo le puedo asegurar al régimen marroquí que creer en el patriotismo en el 2022 es creer en los dientes de un pavo. Me parece totalmente absurdo.

    Ni del patriotismo ni del expansionismo vivir. Eso son tonterías del siglo XIX

    P.- Usted fue un fiel servidor del majzén de Hassan II y Mohamed VI. Hoy es un acérrimo opositor…
    R.- He trabajado con Hasán II y Mohamed VI con el fin de imponer mis ideas y lograr convencer de aplicar mis objetivos, mis proyectos y mi manera de ver las cosas. Yo no me he puesto al servicio de ningún poder económico ni policíaco ni político. Fui ministro y presenté mi dimisión cuando hubo una campaña de locura en contra del contrabando tanto de mercancías como de drogas, porque no es una manera de actuar y porque iba contra los derechos humanos. También tuve muchos conflictos en esta época. Uno no se puede deja llevar por el aventurismo ni sacrificar un pueblo pero tampoco hay que aguantar lo que existe actualmente.

    P.- Fue ministro de Derechos Humanos y dimitió. Un caso único en su país…
    R.- Hubo también un consejero del rey que dimitió cuando se quiso nacionalizar el comercio agrícola. Y hubo un ministro que renunció, acusado de guiarse por sus intereses personales. He sido el único en ir a la televisión y decir que me iba si no cambiaban de política.

    P.- En eso se parecen mucho los políticos españoles y marroquíes. En Madrid, como en Rabat, no dimite ni Dios…
    R.- [Risas] Es que hay que comprender que la esfera que rodea a los gobernantes facilita el enriquecimiento y existen muchas prebendas. El ser humano es muy estúpido, por desgracia, por no decir otra cosa.

    El Independiente, 09/10/2022

    #Marruecos #MohamedVI #Mahjzen #Mohamed_Ziane

  • Maroc: On ne peut pas diriger le pays avec Zoom -Ziane-

    Maroc, Mohamed Ziane, Mohammed VI, Makhzen, Abdellatif Hammouchi, Pegasus,

    Il s’inquiète de la dérive de son pays, avec un roi absent qui semble se dessaisir de ses pouvoirs étendus. Et il dirige ses fléchettes, sans crainte de représailles, vers le cercle qui entoure le monarque, à commencer par le tout-puissant chef de la police et des renseignements, Abdellatif Hammouchi. Mohamed Ziane (Malaga, 1943) ne s’inquiète pas des conséquences de ses paroles, les plus dures exprimées de l’intérieur du Maroc, où la censure et la répression ont tout dépouillé.

    Ziane connaît bien les tenants et les aboutissants du makhzén – l’entourage de Mohammed VI – car il en a fait partie pendant des décennies. Il a servi Hassan II et dans la première phase du règne de son fils jusqu’à ce qu’il prenne ses distances et devienne un oiseau rare, un opposant singulier. Ziane était ministre des droits de l’homme, député et fondateur du parti libéral marocain. Il affirme à ce jour être le premier et le seul haut fonctionnaire marocain à avoir démissionné de son plein gré, devant les caméras de la télévision locale.

    Né d’un père marocain et d’une mère espagnole, Ziane se targue d’avoir combattu le franquisme, mais affirme avoir « choisi d’être marocain ». « Je me sens très espagnol, c’est sûr. J’ai choisi d’être marocain. C’est mon souhait », répond-il en espagnol avec une touche du sud. « Au milieu des années 1950, il y avait les révolutions d’indépendance et un romantisme révolutionnaire et j’ai choisi d’être marocain parce que cela signifiait construire un nouveau pays, lutter contre l’impérialisme et le colonialisme, croire en des valeurs universelles auxquelles je continue de croire », argumente-t-il. « Aujourd’hui, je peux me demander si j’ai pris la bonne décision. Je ne sais pas, mais je ne vais pas le changer à 80 ans. Je ne vais pas changer le fusil de chasse sur mon épaule ou mon parcours », ajoute-t-il.

    Ziane, avocat connu et infatigable, aime perdre les batailles, les affaires difficiles. Il fait partie des dissidents victimes de l’espionnage de Pegasus, dont la vie privée constitue un chantage permanent pour Rabat, et a récemment été condamné à trois ans de prison après avoir été reconnu coupable de 11 chefs d’accusation. Au cours du long entretien accordé à The Independent, il parle librement et ne s’effondre qu’au souvenir de son fils, actuellement derrière les barreaux dans ce qu’il considère comme un complot. « Il a emprisonné mon fils au motif stupide qu’il a fabriqué des masques pour les vendre dans une clinique », se plaint-il alors que des larmes coulent sur son visage.

    Question : Comment se présente le Maroc depuis Rabat ?

    Réponse : Il y a un malaise généralisé. Tout le monde se demande ce qui se passe dans le pays et qui le dirige. Et c’est très grave. Quand la réponse des responsables est que le roi peut diriger un pays depuis l’étranger, je leur dis : un roi peut diriger un pays depuis l’étranger quand il est un roi qui n’a pas de pouvoir exécutif. Cependant, lorsque vous avez les pouvoirs dont dispose le roi Mohammed VI, il est difficile de comprendre qu’un dirigeant puisse se permettre le luxe de vous dire : je peux gérer 40 millions de Marocains de l’étranger en utilisant le zoom, comme nous le faisons maintenant, ou WhatsApp. Je trouve la blague très forte.

    On se demande où est le roi et pourquoi il est hors du Maroc, et aussi pourquoi les hauts fonctionnaires veulent nous convaincre que c’est normal, alors que c’est totalement anormal. Vous pouvez diriger un pays de l’extérieur, du moins d’une manière très artificielle et formelle, mais si vous devez prendre des décisions alors qu’il y a une guerre en Europe et un conflit au Sahara, avec l’Algérie comme voisin… Vous devez trouver une solution avec la Tunisie, parce qu’elle n’est pas un voisin mais elle est si proche qu’elle semble l’être. Quand il y a un problème comme la reconnaissance de l’État d’Israël, qui est très dur pour le peuple marocain, et qu’il se permet la fantaisie ou le luxe de ne pas être présent pour décider concrètement de ce qui doit être décidé, je vois qu’il y a un malaise général dans le pays et honnêtement, je ne sais pas comment cela va se terminer.

    Il y a un vide de volonté d’exercer le pouvoir, ce qui est pire qu’un vide de pouvoir.

    Q.- Y a-t-il une vacance du pouvoir au Maroc ?
    R.- Plus qu’un vide de pouvoir, il y a un vide de volonté d’exercer le pouvoir. Ce qui est encore pire. Vendredi prochain, la Constitution prévoit que le Roi doit se présenter et inaugurer la session d’automne des deux chambres, qui est la plus importante. Le budget de l’État est présenté. En octobre et novembre, il doit y avoir des réunions et des arbitrages sur le budget et la situation est très difficile avec les prix actuels du pétrole, avec le fait que l’Algérie a fermé le gazoduc qui passait par le Maroc et dont nous profitons. Que tout cela se passe et que le roi est absent, aujourd’hui nous ne savons pas s’il va y avoir une augmentation des impôts ou s’il va y avoir un apport de crédits étrangers ou de crédits internationaux et s’il va y avoir une augmentation des salaires pour répondre à cette augmentation du coût de la vie. Mais ce sont des problèmes très difficiles.

    C’est une façon très cool de gouverner un pays qui est à deux pas de l’Europe et qui a des problèmes avec une frontière à Ceuta et Melilla.

    Q.- Qui gouverne effectivement le pays ?
    A. – Probablement les amis du roi. Il y a un responsable de la vie économique, en collaboration avec le chef du gouvernement, qui est responsable parce qu’il est un ami du roi. Ce sont deux personnes qui vont décider, je ne sais pas si c’est sous le contrôle ou la présidence effective du roi ou, selon eux, dans leur propre intérêt. Sur le plan politique, il y a aussi un autre qui se dit ami du roi, celui qui s’occupe des problèmes avec les partis politiques, et il est probablement accompagné du chef de la police et du chef du contre-espionnage pour ce qui est de la sécurité intérieure de l’État.

    Mais il me semble difficile que l’arbitrage du budget se fasse en dehors d’un Conseil des ministres et en dehors de la présence du Roi, qui gouverne. Si l’on présume que le roi règne et qu’il y a un gouvernement qui dispose effectivement du pouvoir exécutif, alors que l’on sait d’avance que ce n’est pas le cas, il est difficile d’accepter que la loi de finances soit présentée dans une situation internationale comme celle que nous connaissons actuellement. C’est une façon très cool de gouverner un pays qui est à deux pas de l’Europe et qui a des problèmes avec une frontière à Ceuta et Melilla, et aussi avec l’Union européenne. Tout cela est très complexe et très délicat.

    Q.- Quelle serait la solution ? Faut-il envisager une abdication et une transition rapide vers votre fils ?
    R.- Je ne sais pas si c’est une solution constitutionnelle. Si c’est le cas, le fils aura bientôt 19 ans. Comme il aura 18 ans, il existe un conseil de régence qui a un pouvoir consultatif, mais il disparaît lorsqu’il a 19 ans. Le conseil de régence durerait trois ou quatre mois en tant que conseiller. Ce serait une bonne chose, car cela permettrait que pendant les quatre ou cinq mois où ils sont maintenant sous la tutelle de certaines personnes qui, au Maroc, n’ont aucune légitimité ou popularité pour dire qu’ils représentent le peuple. Ce sont des gens fidèles à un État qui est plus passé que futur. La situation sociale et économique du pays est si grave qu’informer le peuple que nous allons vivre une transition dans la succession au trône est capable de faire descendre les masses dans la rue et de servir d’impulsion. Et cela serait très difficile à supporter pour le Maroc.

    Le pouvoir au Maroc est composé de personnes fidèles à un État qui est plus passé que futur. La situation sociale et économique du pays est très grave.

    Q.- Je comprends que vous penchez vers une transition immédiate ?
    R.- En tout cas, on ne peut pas continuer ainsi, parce qu’aujourd’hui il y a une agitation qui ne donne pas confiance. Ce n’est pas la confiance des étrangers pour venir investir au Maroc, c’est la confiance d’un peuple qui sent qu’il a des institutions ou un roi qui prend ses responsabilités. Qui prend ses responsabilités au Maroc ? Quand un peuple ressent une telle inquiétude, je pense que le risque est très grand.

    Qui assume la responsabilité au Maroc ? Quand un peuple ressent une telle agitation, le risque est très grand.

    Q.- Le risque de révoltes ?
    R.- Les masses ne sont généralement pas intelligentes, mais elles sont dangereuses. Dans la situation actuelle, je ne pense pas qu’il soit approprié de déclencher des émeutes et une révolte de masse. D’abord, parce que les masses ne sont pas intelligentes et que nous ne savons pas où elles peuvent nous mener. Et deuxièmement, parce que croire que les choses peuvent être résolues par la répression est une folie au 21ème siècle. Mais, en fin de compte, il y a des imbéciles partout dans le monde, malheureusement. Et le problème n’est pas qu’au XXe siècle, il y avait moins d’imbéciles, mais qu’ils avaient du mal à atteindre les postes de décision. Aujourd’hui, ils y parviennent très facilement, non seulement au Maroc mais aussi dans de nombreux pays européens.

    Q.- Que sait-on au Maroc de l’activité quotidienne de Mohammed VI ?
    R.- Au Maroc, nous ne savons rien. Nous ne savons pas s’il est malade, s’il est hospitalisé, s’il s’occupe de sa mère, s’il se promène dans les rues, s’il fait des courses, s’il rencontre quelqu’un… Nous ne savons rien. Nous attendons comme des bohémiens vendredi prochain pour savoir comment il va, comment il se porte et s’il vient au Maroc ou s’il va faire son discours au parlement sur internet. L’ignorance est la pire chose qui puisse arriver à une personne. Et cela arrive avec une personne qui prétend être le peuple et que le peuple vit émotionnellement. La situation n’est pas très agréable.

    Q.- Je ne sais pas si vous lisez le Maroc d’aujourd’hui comme un pays dans lequel une partie de la population veut fuir, y compris le monarque…
    R.- Que la majorité des gens veulent émigrer, c’est sûr. Vous pouvez voir ce que les conseillers municipaux d’une municipalité très importante comme Berkane ont fait, ils sont allés à une réunion en Hollande et là ils ont dit : au revoir, je ne retourne pas dans ce pays parce que je n’ai rien à y faire. Le système judiciaire a abandonné la rectitude. Je n’ai aucun doute là-dessus. Les tribunaux ne vont pas fonctionner d’une manière indépendante du pouvoir. Ils n’appliquent même pas la loi de nos jours. Et c’est très grave.

    L’ignorance est la pire chose qui puisse arriver à une personne. Et cela arrive à une personne qui prétend être le peuple et que le peuple vit émotionnellement.

    Q.- Cela donne l’impression que le roi veut aussi fuir…
    R.- Le plus grave est que le roi ne pense pas à retourner au Maroc. Et s’il n’y pense pas, nous voulons savoir pourquoi. S’il veut aussi fuir. S’il ne veut pas être roi, c’est son problème. S’il n’en peut plus, s’il n’est pas intéressé, s’il ne veut pas ou ne se voit pas continuer à être monarque sous cette pression pour des raisons de santé ou pour des raisons de fantaisie ou de romantisme, c’est son problème. S’il ne veut pas être roi, qu’il ne le soit pas. Personne ne peut forcer une autre personne à faire ce qu’elle ne veut pas être. Nous sommes totalement d’accord sur ce point, mais il faut l’expliquer et convaincre les gens que la bonne personne a été choisie pour endurer ce que le Maroc et le monde entier vont endurer au cours de la prochaine décennie.

    Q.- Comment voyez-vous les relations hispano-marocaines aujourd’hui ?
    R.- Il y a eu un changement dans la politique marocaine, qui était la fermeture des frontières de Ceuta et Melilla. C’est une décision très difficile qui a été endurée par le peuple marocain, par le covid. S’il n’y avait pas eu le coronavirus, il aurait été la mèche qui aurait déclenché l’explosion sociale. C’est ce que subit le Nord, mais je ne pense pas que la solution soit de continuer à fermer les frontières. Je suis d’avis que les zones autour de Ceuta et Melilla doivent être développées. Ce serait la solution idéale pour l’Europe en termes d’émigration. Le plus important serait qu’au lieu d’aller fabriquer en Chine, l’Europe vienne fabriquer dans le nord du Maroc, notamment dans les zones de Ceuta et Melilla, où nous devrions trouver une solution qui offre des garanties aux investisseurs et aux habitants des deux zones.

    Q.- Le Maroc va-t-il continuer à revendiquer Ceuta et Melilla ?
    R.- Je pense que c’est une chose du passé. Ce que nous devons trouver, ce sont des solutions intelligentes. Notre avenir est en Europe. C’est pourquoi je crois à la souveraineté partagée. Ce que nous devons faire, c’est créer de grandes zones internationales intégrées où nous pouvons investir et concurrencer la Chine. Le Maroc doit faire un effort en matière d’indépendance de la justice et de respect des valeurs universelles communes. L’homme vit de rêves, car s’il avait cru que se poser sur la lune n’était pas possible, il n’y serait jamais parvenu.

    Q.- En Espagne, nous ne connaissons toujours pas les véritables raisons du changement de position de l’Espagne sur le conflit du Sahara. On a parlé de chantage marocain ?
    R.- Si vous faites référence à Pegasus, j’en ai moi-même été victime. Ce que la police politique marocaine m’a fait est absurde et criminel. Du point de vue de la déontologie, c’est très amer. Ce en quoi je crois, ce sont les déclarations de l’Espagne aux Nations unies et c’est la même chose que celle de l’ensemble de l’Union européenne. Il faut convaincre les deux parties, le Polisario et le Maroc, pour ne pas dire l’Algérie et le Maroc, même si aujourd’hui le Polisario est plutôt l’ »Argelsario ».

    Ce n’est pas Pedro Sánchez qui pourrait changer les choses entre le Maroc et le Sahara.

    Une solution doit être trouvée et le Conseil de sécurité des Nations unies est le cadre approprié pour trouver une solution à ce problème. L’Espagne peut aider à trouver la solution, mais croire qu’elle peut être résolue en dehors du cadre des Nations unies est impossible. Dire des choses, c’est une chose. Il est vrai que la proposition marocaine est un grand effort et il doit y avoir un effort de l’autre côté et ensemble nous devons trouver la bonne solution. Il serait sage de pouvoir résoudre cette question, ce différend très amer, car nous devons nous dépêcher de nous développer, non seulement sur le plan économique et social, mais aussi sur le plan culturel, moral et des valeurs. Nous devons trouver des valeurs communes. Je connais un peu le fonctionnement de l’Espagne et ce n’est pas Pedro Sánchez qui pourrait changer les choses. Nous serons toujours à l’écoute du Conseil de sécurité.

    Q.- Vous êtes très critique à l’égard d’Abdellatif Hammouchi, le chef de la quasi-totalité de la police marocaine, de la police nationale (DGSN) et des services secrets (DGST). Ne craignez-vous pas ses représailles ?
    A.- Il a emprisonné mon fils au motif stupide qu’il a fabriqué des masques pour les vendre dans une clinique. Nous avons apporté la preuve que la clinique n’existe pas. Ils ont dit que mon fils avait fait des masques dans une entreprise et l’entreprise dit qu’ils n’ont jamais vu mon fils. Et pourtant, il est en prison depuis trois ans et demi. Et c’est très difficile à supporter. Ensuite, un jour, il m’a fait chanter avec une vidéo dans laquelle il dit que je suis nue et que ce que vous pouvez voir est mon dos.

    Face à toute l’humanité, je suis le seul à ne pas pouvoir reconnaître que la forme de son postérieur est moi, mais une personne qui le connaît bien est ma femme et elle dit que ce n’est pas moi. Imaginez que ça ne me fait pas parler avec sympathie de ce type. C’est quelqu’un qui n’a jamais rien défendu, qui n’a aucune légitimité et aucune popularité. Il y a l’histoire à dormir debout selon laquelle il est très important parce qu’il a facilité la lutte contre le terrorisme, dites-le à son frère ou à son cousin. C’est faux. Un effort mondial a été déployé, tant par les sociétés civiles que par les gouvernements, et il nous a permis d’arrêter une folie. Nous devons être fiers de ce que nous avons accompli. Aujourd’hui, le terrorisme n’existe peut-être plus sous la forme sous laquelle il a triomphé à l’origine.

    Q.- Pourquoi le Maroc a-t-il fait de l’espionnage une arme non seulement contre le monde extérieur, mais aussi contre son propre peuple ? Tant de limites ont été franchies…
    R.- C’est pourquoi nous voulons savoir où se trouve le Roi et depuis combien de temps il est malade et qui décide aujourd’hui et depuis combien de temps il est malade ; nous devons savoir quand cette situation de maladie du Roi a commencé, s’il est malade. Il a été signalé qu’il a contracté le covid. Je l’ai eu trois fois et je suis vivant et je vous parle. Covid n’est pas un gros problème. C’est pourquoi il est important de savoir qui est responsable des décisions prises au Maroc. Ce que le peuple marocain demande est clair.

    Le ministère des affaires étrangères marocain, se battre avec ses voisins, est une chose puérile à faire.

    Q.- Êtes-vous inquiet de la vision agressive que le monde extérieur a du Maroc ? Pour l’instant, Rabat a des problèmes avec la France, l’Algérie et la Tunisie……
    A.- Cela m’inquiète beaucoup. Nous avons oublié les pays scandinaves, la Belgique et l’Allemagne, alors il vaut mieux s’arrêter et ne pas chercher plus loin, car nous allons atteindre les cinq continents. Quand on commence à perdre la sympathie du monde, on se demande qui est responsable. Ce sont des enfantillages, car je n’ai aucune raison de me battre avec un étranger alors que ce que je veux, c’est le convaincre qu’aussi mauvais que je sois, nous devons avoir des relations humaines. Sinon, personne ne nous aimera.

    Le peuple marocain est bien conscient de cette situation et c’est pourquoi nous ne pouvons pas supporter plus longtemps de ne pas connaître la vérité, car tout le monde finira par quitter le Maroc, et c’est ce qui va se passer. Ce que l’on a appelé le printemps arabe s’est très mal terminé, pour de nombreuses raisons. Cela signifie que les gens ne veulent plus changer la nature ou la forme des régimes ; ce qu’ils veulent, c’est partir une fois pour toutes. Au Maroc, nous ne croyons plus à la possibilité de changer le pays. Et cela ne peut pas être. L’Europe et l’Occident doivent changer leur mentalité à l’égard de l’immigration et des peuples du tiers monde, et ils doivent nous aider à récupérer nos richesses et à mettre au pouvoir des personnes qui veulent les valoriser pour le développement des peuples. Sinon, il n’y a pas d’autre solution.

    Les gens ne veulent pas changer la nature et la forme des régimes ; ce qu’ils veulent, c’est en sortir une fois pour toutes.

    Q.- Considérez-vous que le Maroc est une dictature ?
    A.- Le Maroc est un pouvoir personnalisé et absolu. Ce n’est pas Saddam Hussein ou Kadhafi ou Hitler ou Staline, mais c’est un pouvoir très personnel et absolu.

    Q.- Une société peut-elle vivre du patriotisme ?
    R.- Non. Ni par patriotisme, ni par expansionnisme. C’est une absurdité du 19ème siècle. Ce n’est même pas au 20ème siècle que cela a été accepté. Au 21e siècle, ne pas croire à l’universalisme est une folie.

    Q.- Mais n’est-ce pas la recette suivie au Maroc ?
    R.- C’est ce qu’ils croient inculquer et c’est ce sur quoi le régime marocain s’appuie. Je peux assurer au régime marocain que croire au patriotisme en 2022, c’est croire aux dents d’une dinde. Cela me semble totalement absurde.

    Ni le patriotisme ni l’expansionnisme ne sont nécessaires pour vivre. C’est une absurdité du 19ème siècle.

    Q.- Vous étiez un fidèle serviteur du majzem de Hassan II et de Mohammed VI. Aujourd’hui, vous êtes un farouche opposant…
    R.- J’ai travaillé avec Hassan II et Mohammed VI pour imposer mes idées et réussir à les convaincre d’appliquer mes objectifs, mes projets et ma façon de voir les choses. Je ne me suis pas mis au service d’un quelconque pouvoir économique, policier ou politique. J’ai été ministre et j’ai démissionné lorsqu’il y a eu une folle campagne contre la contrebande de marchandises et de drogues, parce que ce n’est pas la façon d’agir et parce que c’est contraire aux droits de l’homme. J’avais également de nombreux conflits à cette époque. Il ne faut pas se laisser emporter par l’aventurisme ni sacrifier un peuple, mais il ne faut pas non plus s’accommoder de ce qui existe aujourd’hui.

    Q.- Vous étiez ministre des droits de l’homme et vous avez démissionné. Un cas unique dans votre pays…
    A.- Il y avait aussi un conseiller du roi qui a démissionné quand ils ont voulu nationaliser le commerce agricole. Et il y a eu un ministre qui a démissionné, accusé d’être guidé par ses intérêts personnels. J’ai été le seul à aller à la télévision et à dire que je partirais s’ils ne changeaient pas leur politique.

    Q.- Les hommes politiques espagnols et marocains se ressemblent beaucoup à cet égard. A Madrid, comme à Rabat, même Dieu ne démissionne pas…
    A.- [rires] Vous devez comprendre que la sphère qui entoure les personnes au pouvoir facilite l’enrichissement et qu’il y a beaucoup d’avantages. Les êtres humains sont très stupides, malheureusement, c’est le moins que l’on puisse dire.

    El Independiente, 09/10/2022


  • Un espion découvert dans un consulat marocain à Madrid

    Un espion découvert dans un consulat marocain à Madrid

    Espagne, Maroc, espionnage, consulat, DGED, CNI,

    L’Audience nationale refuse la nationalité espagnole à un employé du consulat du Maroc à Madrid qui, selon le CNI, avait été recruté pour espionner par le chef des services secrets de Rabat en Espagne.
    Par Ignacio Cembrero

    Le Centre national de renseignement (CNI) a découvert juste avant la pandémie un complot d’espionnage marocain depuis son consulat à Madrid. Un agent consulaire recruté par les services secrets marocains s’est vu refuser la nationalité espagnole le mois dernier, mais n’a pas encore été expulsé d’Espagne. Les chambres contentieuses-administratives de l’Audiencia Nacional ont, assez fréquemment, refusé d’accorder la nationalité espagnole à des immigrants marocains installés en Espagne sur la base de rapports du CNI qui invoquent des raisons de « sécurité nationale » sans entrer dans les détails. Cette mention n’est généralement pas liée à des liens présumés avec des organisations islamistes radicales, mais aux services secrets marocains opérant en Espagne, notamment la Direction générale des études et de la documentation (DGED), qui opère hors du Maroc.

    Le jugement du 14 septembre du troisième tribunal administratif, présidé par le magistrat José Félix Méndez Canseco, rejette, pour la première fois, l’octroi de la nationalité à un employé administratif du consulat du Maroc à Madrid, et met directement en cause le chef des renseignements marocains en Espagne, qui opère depuis son ambassade dans la Calle de Serrano à Madrid. Les ressources de Don Gabriel, comme le demandeur de la nationalité est appelé dans l’arrêt pour ne pas révéler son vrai nom, ont obligé la CNI à fournir plus d’informations aux magistrats qu’elle ne le fait habituellement. Le principal service secret espagnol affirme avoir « des preuves de l’étroite collaboration [de Don Gabriel], depuis son arrivée en 2016, au consulat du Maroc à Madrid en tant qu’agent local, avec l’actuel chef des services de renseignement marocains en Espagne. » [Les juges accordent une pleine validité au rapport des services de renseignement espagnols. Il ne s’agit pas d’une compilation de « simples conjectures sur la personne concernée ». Les informations qu’il fournit sont « suffisamment explicites et concrètes », souligne la sentence qui, en principe, met fin à 12 ans de démarches de Don Gabriel pour devenir Espagnol.

    L’avant-dernier épisode, avant le verdict du mois dernier, a été le recours déposé par Don Gabriel contre la résolution de décembre 2019, dans laquelle le directeur général des registres et des notaires a de nouveau rejeté sa demande. Don Gabriel a nié à tout moment « toute collaboration avec les services de renseignement marocains » et a assuré que « son travail au consulat du Maroc est purement administratif et se limite à la gestion des passeports ». Il est également marié à une femme espagnole d’origine marocaine, employée d’une multinationale espagnole, avec laquelle il a deux enfants mineurs. Tant le ministère public que l’état civil et la police se sont prononcés en faveur de l’octroi de la nationalité. Le CNI, selon la sentence, a commencé à enquêter sur lui en 2011, un an après qu’il ait commencé à travailler comme interprète au consulat du Maroc à Séville, bien avant d’être envoyé à Madrid en 2016.

    Dans la colonie marocaine d’Espagne, la rumeur a toujours couru que la DGED utilisait certains employés des consulats à son service, mais cet arrêt en apporte la preuve pour la première fois. Un cas assez similaire s’est produit à Las Palmas. Fabio, un homme d’affaires marocain installé dans l’archipel, s’est vu refuser sa demande de nationalité espagnole pour avoir entretenu, entre 2008 et 2016, « une relation de pleine collaboration avec les services de renseignement étrangers marocains », selon un arrêt de 2020 de l’Audience nationale. Les juges ont baptisé l’homme d’affaires « Fabio » pour protéger sa véritable identité. L’homme d’affaires travaillait pour le chef des renseignements marocains au consulat du Maroc à Las Palmas, mais, contrairement à Don Gabriel, il n’était pas un employé administratif de ces bureaux.

    Seule l’expulsion d’un espion marocain d’Espagne, Nourendin Ziani, en mai 2013, à la demande du général Félix Sanz Roldán, alors directeur du CNI, a été enregistrée à ce jour. Basé à Barcelone, Ziani avait fondé l’Union des centres culturels islamiques de Catalogne, financée par le ministère marocain dédié à l’émigration. Il a fini par travailler aux côtés de Nous Catalans, une fondation créée par Artur Mas lorsqu’il était à la tête de Convergència Democràtica de Catalunya, ce qui a mis à l’épreuve la patience des autorités espagnoles. En Allemagne, aux Pays-Bas et en Belgique, les expulsions et même les procès de collaborateurs des services secrets marocains sont souvent rendus publics. Le dernier cas connu remonte à juillet 2018, celui d’une femme, Kaoutar Fal, au sujet de laquelle la Sûreté de l’État belge a déclaré dans un communiqué qu’elle avait été expulsée « pour ses activités d’ingérence et d’espionnage pour le compte de services de renseignement étrangers ». « Kaoutar Fal et ses organisations sont fortement impliqués dans des activités d’ingérence pour le compte du Maroc », conclut le texte.

    Bien que le gouvernement espagnol ne veuille pas pointer du doigt le Maroc, de hauts responsables de la sécurité désignent le pays voisin comme responsable du piratage des téléphones portables du premier ministre, Pedro Sánchez, et de ses ministres de la défense, de l’intérieur et des affaires étrangères – ce dernier cas n’étant pas officiellement reconnu – avec le logiciel malveillant Pegasus, fabriqué par la société israélienne NSO. Leurs appareils ont été infectés en mai et juin 2021, au plus fort de la crise hispano-marocaine.

    El Confidencial, 10/10/2022

    #Maroc #Espagne #Espionnage #Consulat #DGED



  • Maroc : Deux élus s’exilent aux Pays-Bas

    Maroc : Deux élus s’exilent aux Pays-Bas

    Maroc, Pays Bas, Berkane, Conseil Municipal, immigration,

    Deux élus de la commune marocaine de Berkane (Est du royaume) en visite aux Pays-Bas ont décidé de ne plus retourner au bercail.

    Il s’agit de Mustapha Sebbani et Abdelghani Kili membres de la délégation marocaine conduite par le président de la commune Mohamed Ibrahimi aux Pays-Bas, dans le cadre du jumelage entre la commune de Berkane et celle de Zeist, aux Pays-Bas.

    «  Nous avons découvert que chacun cherchait ses propres intérêts et voyait chez les jeunes et les gens modestes une échelle sur laquelle grimper. Nous n’avions d’autre choix que de rechercher la liberté et la justice en dehors de la patrie. » écrit sur sa page Facebook Mustapha Sebbani.

    La fugue des deux élus n’a rien à envier aux fuites des athlètes qui saisissent l’opportunité des compétitions sportives internationales pour échapper aux conditions de vie au Maroc, marquées par la répression quotidienne de l’appareil sécuritaire du Makhzen, et la détérioration du pouvoir d’achat des marocains.

    Echos de la presse néerlandaise sur l’affaire

    Décollage des conseillers du Maroc après une visite de travail à Zeist

    ZEIST – Deux conseillers marocains de Berkane qui ont visité Zeist à la mi-septembre se sont cachés. Ceci est rapporté par RTV Utrecht.

    Il y a eu une amitié entre Berkane et Zeist pendant 18 ans, la visite a eu lieu dans le cadre de ce partenariat. Les conseillers sont toujours portés disparus, mais l’un d’eux a publié une déclaration sur sa page Facebook : « Nous n’avions pas d’autre choix que de rechercher la liberté et la justice en dehors de la patrie ».

    Mustapha Sebbani et Abdelghani Kili arrivent à Zeist le mardi 13 septembre. Ils font partie d’une délégation de la ville marocaine de Berkane. C’est un groupe de 13 personnes : le bourgmestre, les échevins, les conseillers et les employés de la commune de Berkane. Les conseillers Mustapha Sebbani et Abdelghani Kili entrent dans la clandestinité après la visite. Ils pourraient être aux Pays-Bas ou en France.

    De Telegraaf, 08/10/2022

    Des conseillers marocains cachés après une visite de travail à Zeist

    Deux conseillers municipaux marocains, qui étaient en visite de travail à Zeist mi-septembre, ne sont pas rentrés au Maroc. Ceci est rapporté par RTV Utrecht . On ne sait pas où les deux résident actuellement.

    Les deux hommes sont membres du conseil municipal de Berkane, une ville du nord-est du Maroc, au pied des montagnes du Rif. Depuis 18 ans, il y a eu une amitié entre Berkane et Zeist. Dans ce contexte, une délégation de la ville marocaine a visité la municipalité d’Utrecht.

    La délégation comptait treize personnes : le bourgmestre, des échevins, des conseillers et des employés de la commune de Berkane. Contrairement au reste du parti, les conseillers Mustapha Sebbani et Abdelghani Kili ont décidé de ne pas retourner au Maroc avec eux. Au lieu de cela, ils sont entrés dans la clandestinité.

    Échappé

    Leur sort est inconnu. L’un des hommes a publié une déclaration sur sa page Facebook : « Nous n’avions pas d’autre choix que de rechercher la liberté et la justice en dehors de la patrie ». Le conseiller a adapté sa résidence sur la page à Amsterdam, mais on ne sait pas s’il y réside réellement.

    Des reportages sur le duo disparu sont apparus dans divers médias marocains ces derniers jours. Le journaliste marocain Ali Lmrabet écrit sur Twitter que les deux hommes ont fui après être arrivés à l’aéroport pour le voyage de retour au Maroc.

    Le fait que les conseillers restent aux Pays-Bas ou en France circule également dans la communauté marocaine, selon des conversations que RTV Utrecht a eues avec plusieurs personnes.

    La Fondation LOS, un centre de soutien pour les personnes qui résident illégalement aux Pays-Bas, explique au diffuseur régional que cette action n’est pas unique. « On le voit souvent avec des congressistes, des sportifs de haut niveau et des musiciens qui ne rentrent pas dans leur pays après un voyage. Ils ne voient pas d’avenir au Maroc et essaient ici. »

    Sa propre façon

    La municipalité de Zeist dit ne pas être au courant des plans des deux conseillers. Un porte-parole a déclaré que la délégation devait faire ses adieux dans une bonne ambiance le 16 septembre.

    RTV Utrecht a essayé de contacter le conseil municipal de Berkane. Le téléphone n’y répond pas.

    Tensions dans le Rif

    La population de la région du Rif, dans laquelle se trouve la ville de Berkane, est insatisfaite depuis des décennies des mauvaises conditions de vie. Les résidents estiment que la région est désavantagée par le gouvernement et qu’elle devrait offrir de meilleures installations.

    À l’automne 2016, de violentes manifestations ont éclaté après la mort d’un poissonnier à Al Hoceima. L’homme est mort dans un camion à ordures après un conflit avec les autorités au sujet d’un envoi de poisson.

    Il y a dix ans, 12 conseillers de Berkane ont également fui lors d’une visite dans la ville sœur de Bondy près de Paris. En conséquence, le conseil municipal de Berkane a perdu un tiers de ses membres d’un seul coup. Ces conseillers ont disparu dans l’illégalité ou sont allés vivre en famille ou entre amis.

    NOS, 08/10/2022

    #Maroc #Berkane #PaysBas #Immigration



  • Maroc: Le jeu du Makhzen avec les migrants subsahariens -ONG-

    Maroc Makhzen migrants subsahariens

    Pour comprendre pourquoi les migrants soudanais, sud soudanais et tchadiens ont été traités de ces manières cruelles et inhumaines, il faut savoir que depuis des années, les autorités marocaines ont fait tout pour encadrer et contrôler les mouvements des migrants au Maroc pour mieux les utiliser et mieux les orienter au moment voulu pour servir ses intérêts.

    C’est dans ce cadre qu’il faut comprendre la délivrance des autorisations aux associations et des collectifs de migrants subsahariens au Maroc. Une manière d’avoir des interlocuteurs connus pour des orientations rapides. Cette politique a été très efficace lorsque la migration par mer des subsahariens a été redirigée du nord du Maroc vers le sud.

    Quand le Maroc a cru que tout allait bien tout est sous contrôle, la donne des soudanais est apparue. Il s’agit de migrants difficilement contrôlables non intéressés par l’organisation au sein d’associations et qui n’ont qu’un seul but: une traversée terrestre par tous les moyens.

    Association Marocaine des Droits Humains – Section Nador

    #Maroc #Migration