Catégorie : Maroc

  • Le Néerlandais anonyme devenu une star au Maroc

    Le Néerlandais anonyme devenu une star au Maroc

    Maroc, Pays Bas, Ilias Haddad, football,

    En tant que jeune joueur de l’Excelsior, Ilias Haddad avait le monde à ses pieds. Il a été élu meilleur joueur de la compétition jeunesse Shell et des clubs tels que Feyenoord et le PSV se sont alignés pour lui.

    L’international néerlandais de la jeunesse a choisi l’AZ de Louis van Gaal en 2007 et s’est ensuite retrouvé à Telstar, St. Mirren, CSKA Sofia et FC Dordrecht via des errances. Ce n’est pas devenu une carrière dans le top européen, après quoi il a soudainement eu la chance de jouer au Maroc il y a sept ans. Haddad a réussi à devenir un grand homme là-bas.

    Le défenseur prépare actuellement sa huitième année sur le continent africain. Il a joué entre autres pour l’immensément populaire Raja Casablanca, avec lequel il a voyagé à travers l’Afrique, vu de gigantesques actions atmosphériques et affronté de féroces supporters congolais.

    C’est l’histoire d’un défenseur anonyme de Dordrecht devenu une star au Maroc.

  • Espagne: Rumeurs sur la princesse Leonor et Moulay El Hassan

    Espagne: Rumeurs sur la princesse Leonor et Moulay El Hassan

    Maroc, Espagne, prince héritier, Moulay El Hassan, Princesse Léonor, collier,

    Un bijou éveille les soupçons : la cour entre la princesse Leonor et le prince du Maroc ?
    La fille des rois porte un mystérieux collier avec le mot « amour » écrit en arabe et alimente les rumeurs

    Le roi et la reine d’Espagne ont visité la Cartuja de Valldemossa ce lundi 1er août dernier. Accompagnées de leurs filles, la princesse des Asturies et l’infante Sofía, elles exécutaient chaque été la pose traditionnelle, profitant de la visite à Valldemossa qu’elles effectuaient ce premier après-midi d’août.

    Cette rencontre avec la presse est devenue le premier acte officiel dans lequel les quatre membres de la famille royale ont été vus ensemble depuis leur arrivée à Majorque. Les vacances d’été du roi et de la reine d’Espagne sont toujours accompagnées d’une multitude d’événements publics, un programme qui a commencé avec la réception par Felipe VI au Palais de l’Almudaina des autorités de la région.

    Mais cette auberge d’été déjà traditionnelle de toute la famille royale a apporté une « gueule de bois » insoupçonnée. Les projecteurs étaient braqués sur l’héritière d’Espagne, la princesse des Asturies, et elle portait une robe courte rose pâle à bretelles, une tenue qui permettait de voir facilement un pendentif saisissant qu’elle portait avec le mot « amour » écrit en arabe.

    À partir de ce moment, comme l’a vérifié Periodista Digital, dans les cercles proches de la Maison Royale, les spéculations et les questions ont commencé à monter en flèche. La relation d’amitié intime entre Leonor et un jeune brésilien avec qui elle était liée est bien connue. Un jeune homme d’un an son aîné. Le garçon brésilien, qui a été photographié à leur arrivée du Pays de Galles, était lié à la princesse. Serait-ce un cadeau de l’ami et partenaire de Leonor ?

    C’est peut-être oui, mais les clichés des spéculations, certaines sources consultées par PD les jugent « malveillantes », laissent entendre que le message pourrait être adressé à Moulay Hassan, le fils du roi Mohamed VI et héritier du trône marocain, un jeune homme qui aurait donné le collier à son partenaire ‘royal’.

    S’agit-il simplement de spéculations et de rumeurs, ou y a-t-il quelque chose de plus? Les sources consultées par Periodista Digital minimisent certaines publications ou blogs numériques qui affirment que le message d’amour de la princesse Leonor était directement adressé au fils de Mohamed VI. Mais ils ne l’excluent pas d’emblée.

    On ne sait pas si les deux ont eu des rencontres privées mais numériques, car El Español a récemment fait une comparaison des deux héritiers et a assuré qu’ils étaient quelque chose comme des âmes sœurs :

    « La princesse des Asturies et le prince Moulay Hassan du Maroc ont plus en commun que vous ne le pensez. Nés à deux ans et demi d’intervalle, tous deux sont appelés à être roi de leur pays, ils sont les héritiers du trône de leur pays et sont premiers dans l’ordre de succession car étant le premier-né des rois.

    «Mais, au-delà de l’évidence, il y a quelque chose qui relie directement ces deux jeunes royaux, dont le destin dynastique est le même, mais dont l’enfance et l’adolescence ont été radicalement différentes. Une union inattendue qui transcende après des années d’analyse exhaustive des gestes, gestes et comportements des princes en public, ainsi que quelques informations et aussi des avis d’experts de la Maison Royale espagnole et alaouite. Leonor et Moulay vivent, agissent et interagissent sous l’influence de leurs mères. Des journalistes locaux experts de la première famille alaouite affirment que la figure de l’ex-épouse du souverain est déterminante dans les décisions personnelles et institutionnelles de son fils ».

    Periodista digital, 16/08/2022

    #Maroc #Espagne #Prince_héritier #Princesse_Léonor #Collier

  • El Othmani sur les relations avec l’Autriche

    El Othmani sur les relations avec l’Autriche

    Maroc, Saadeddine El Othmani, conférence internationale sur la sécurité et la sûreté nucléaire, AIEA, Autriche,

    Monsieur Saaddine El Othmani, ministre des affaires étrangères et de la coopération, en visite de travail en Autriche, nous reçoit à la résidence de l’ambassadeur du Maroc. M. Ali Elmhamdi.

    L’homme est chaleureux autant que direct dans le propos. La visite qu’il fait à ce pays n’est pas la première. Cette fois les enjeux sont  de deux niveaux:

    – Participation à la conférence internationale sur la sécurité et la sûreté nucléaire organisée par l’AIEA.

    – Le  renforcement des relations entre le Maroc et l’Autriche constitue le volet bilatéral de cette visite de haut niveau. Nous y reviendrons.

    Quelle parole apporte le Maroc au débats sur la sécurité nucléaire?

    Monsieur Othmani, se réfère d’abord aux accords et conventions internationales ratifiées par le Maroc et respectées par notre pays.

    « Cette réunion, nous précise le Ministre, rassemble 34 ministres et autour de 130 délégations représentant autant de pays. C’est dire l’importance que revêt la question de la sécurité nucléaire aux yeux de la communauté internationale eu égard aux risques d’accidents, comme cela s’est passé récemment à Fukushima et ailleurs auparavant, de mauvaise utilisation ainsi que d’autres aspects touchant tous à la sécurité collective, tels que le trafic des matières nucléaires par exemple. »


    Par ailleurs pour lui, la question est plus large et déborde celle de l’énergie nucléaire au sens où on l’entend généralement.

    Elle touche, notamment  notre pays, comme tous les autres, quand il s’agit des rayons et matières radioactives utilisées quotidiennement en médecine par exemple (rayons x) mais aussi dans les domaines les plus divers et bien plus quotidiens que les centrales nucléaires, comme la recherche médicale et scientifique, ainsi que certaines industries.
    Bien entendu, ces applications peuvent entrainer des risques pour les individus, les sociétés et l’environnement qu’il convient de connaitre et dont il faut évaluer les effets nocifs afin de les prévenir et de les maîtriser.

    « Pour cela nous préconisons un cadre juridique précis et, au plan national, le développement des expertises appropriées afin que les questions de manipulation et de provenance soient encadrées et ainsi être   à même de nous permettre d’éviter tout dérapage et d’avoir un personnel qualifié capable de parer à toute éventualité. « 


    Pour ce qui est des trafics, les risques de contrebande se sont accru à la faveur des changements politiques qui ont touché certains pays, notamment de l’ex-bloc soviétique. Ces trafics et pas toujours de matières atomiques à finalité pacifique, coexistent avec les autres trafics, comme les drogues, les armes, les êtres humains mais également des déchets nucléaires généralement pour les ensevelir dans des pays tiers.  

    « Ces problèmes sont d’une grande gravité et nous sommes là pour affirmer qu’il faut éviter de les minimiser ou de les banaliser. »

    « Le Maroc s’inscrit dans la dynamique de la communauté internationale pour prévenir toute utilisation non conforme , non réglementée des matériels comme des matières radioactifs. Le Maroc s’est pour sa part doté du matériel législatif ad hoc. C’est ainsi qu’une loi spécifique a été votée il y a quelque temps déjà, qui stipule la création d’un centre national de formation ainsi que la prise de mesures pour prévenir tout dérapage, tout trafic ou toute utilisation non conforme des matières radioactives en vue de sécuriser notre pays et de prévenir tout risque pour les citoyens et l’environnement. »

    « Le Maroc participe à un programme de formation des cadres marocains et africains concernés, en collaboration avec l’Espagne et l’AIEA. Ces formations et ces stages sont centrés autour de la gestion, de la prévention des risques en la matière tant pour le citoyens que pour les professionnels eux- mêmes quand ils sont appelés à manipuler, réparer ou transporter ce type de matériel. »

    Relations austro-marocaines

    Les relations Maroco- autrichiennes sont historiques et anciennes.  Plus de deux siècles « .Cependant, les relations économiques ne sont pas encore à la hauteur des relations politiques qui existent entre nos deux pays. »

    Des efforts, notamment au niveau diplomatique en vue de renforcer ces relations, se manifestent depuis quelque temps. C’est ainsi que le Maroc a reçu la visite de M. Spinndeleger , Ministre des affaires étrangères et vice-chancelier puis plus récemment, celle de M. Mayer President du Sénat accompagné d’une forte délégation parlementaire.

    « Chaque rencontre est l’occasion d’échanges d’idées et de points de vue sur le plan politique. Nous avons par exemple invité nos homologues autrichiens à la réunion des amis du peuple syrien qui s’est tenue le 12 décembre 2012 à Marrakech. Nous-nous sommes vus et beaucoup échangé affirmant de part et d’autre une même volonté politique de donner un élan à nos relations économiques et culturelles.
    Le niveau des échanges économique est très bas, c’est pour cela qu’un effort est fait du côté marocain pour intéresser les entreprises et investisseurs autrichiens sur les opportunités que peut offrir le Maroc.
    Nous allons essayer de mettre en place des programmes à l’attention des entrepreneurs autrichiens afin de les mettre en contact avec des hommes d’affaires marocains. »

    « Nous essayons aussi d’expliquer à la partie autrichienne les développements qui se sont opérés au Maroc, les refontes politiques, le rôle de SM le Roi dans ces reformes politiques importantes, la singularité de l’exemple marocain dans la région, la question du Sahara marocain et aussi la capacité du Maroc de mettre au service de nos relation son expertise auprès des pays africains. Nous pouvons en effet aider à l’établissement de relations avec les pays africains. Nous essayons d’être un relais pour certains pays qui ne sont pas très présents en Afrique. »

    « Sur le plan culturel et touristique, nous-nous proposons d’élaborer des programmes de sensibilisation réciproque des deux pays. »

    M. El Othmani évoque l’exemple d’une semaine culturelle du Maroc en Autriche. Inciter les acteurs culturels marocains à venir en Autriche pour faire connaitre  notre pays au peuple autrichien.


    « Enfin, pour que les relations économiques puissent se développer, il nous appartient de créer et de développer un cadre juridique adéquat qui en assure la fluidité la meilleure »

    « Une idée à creuser! » répond M.El Othmani à ma suggestion de célébrer dans une rencontre ou un colloque au Maroc le centenaire de la loi autrichienne instaurant l’islam comme religion d’état (1912-2012).

    Une rencontre entre deux pays connus pour leur ouverture d’esprit et leur tolérance.


  • لقاء مع خوسي لويس ثاباطيرو

    لقاء مع خوسي لويس ثاباطيرو

    خوسي لويس ثاباطيرو للحزب الإشتراكي العمالي الإسباني إسبانيـــا الصحراء الغربية  المغرب

    إاـى السيـد وزير الشؤون الخارجية والتعاون

    الموضوع: لقاء مع رئيس الحكومة الإشتراكية الإسبانية السابقة بمقر مجلس الدولة بإسبانيـــا.

    سلام تام بوجود مولانا الإمام.

    صباح يوم الإثنين فاتح يوليوز الجاري استقبل السيد خوسي لويس ثاباطيرو محرر هذه الورقة الإخبارية بمقر مجلس الدولة بإسبانيا، تعبيرا عن عمق علاقة الصداقة المتينة بينهما، وذلك منذ حوالي عقدين.

    وفي بداية هذا اللقاء ذكر السيد ثاباطيرو بمراحل مسؤولياته بدء بتحمله مسؤولية الكتابة العامة للحزب الإشتراكي العمالي الإسباني مابين 22 يوليوز من سنة 2000 و4 فبراير من سنة 2012، ومرورا بترؤسه للمعارضة الإشتراكية مابين 24 يوليوز 2000 و17 أبريل من سنة 2004، وانتهاء بترؤسه للحكومة الإشتراكية مابين 17 أبريل 2004 و21 دجنبر 2011، ثم التحاقه يوم 9 فبراير من سنة 2012 بمجلس الدولة بإسبانيا المنصوص عليه في الفصل 107 من الدستور الإسباني الحالي باعتباره أعلى جهاز استشاري للحكومة الإسبانية، والذي تعود أصوله إلى العصور الوسطى، حيث كان هذا الجهاز الدستوري حاضرا في فترة حكم الملوك الكاثوليكيين تحت إسمي مجلس أراغون ومجلس قشتالة وشكل أداة لكل الملوك الذين تناوبوا على الحكم في إسبانيا بهدف مناقشة السياسة الخارجية الملائمة للمملكة الإسبانيـة.

    وقد شملت محادثات لقائنا ثلاثة محاور:

    1-محور التحولات الديموقراطية بالمغرب:

    حول هذا المحور أكد السيد خوسي لويس رودريغيث ثاباطيرو بالنص الكامل، « إنني أعتز بميولاتي وتعاطفي تجاه المغرب البلد الصديق الذي تربطه بنـا علاقات جد متينة، وفي هذا الإطار لابد من الإشادة بالشجاعة والجرأة التي تحلى بهما جلالة الملك محمد السادس حين تخطى الزوبعة الإحتجاجية العنيفة التي هزت كيان مصر وليبيا وتونس، نعم لقد تخطى جلالة الملك هذه الزوبعة من خلال اتخاذه لقرارات حكيمة ورصينة تجلت بالأساس في دعوة الشعب المغربي إلى التصويت على دستور جديد (دستور نونبر 2011) يستجيب لطموحات وآمال المغاربة، ومن نتائج هذه الخطوة الدستورية الجبارة التي توجت بتنظيم انتخابات تشريعية اعتبرها معظم الملاحظين السياسيين داخل وخارج المغرب أول انتخابات نزيهة كللت بفوز الإسلاميين المعتدلين، الذين تسلموا دفة الحكم في أول امتحان سياسي لهم بعدما شكلوا ائتلافا حكوميا، وهنا لابد أن أقول إن مجرد صعود الإسلاميين المعتدلين إلى الحكم في المغرب يعتبر قيمة مضافة أساسية في حصيلة التحولات الدستورية والديموقراطية التي حققها المغرب باعتبار أن جل الخبراء في الشؤون الإسلامية كانوا يعتقدون أن المسلمين المعتدلين المنتمين إلى حزب العدالة والتنمية ربما كانوا سينخرطون في موجة الإحتجاجات المعارضة التي قادها شباب 20 فبراير وإسلاميو العدل والإحسان وقت تنظيم الثورات الربيعية، لكن العكس هو الذي حصل حيث تعامل الإسلاميون المعتدلون مع هذه الموجة الثورية بالحيطة والحذر »، (انتهى كلام ثاباطيرو).

    وعن سؤال حول سير الإئتلاف الحكومي في تدبير شؤون البلاد، أكدت له أن الإنسجام التام هو الميزة الأساسية التي طبعت عمل الإئتلاف الحكومي بقيادة حزب العدالة والتنمية منذ تشكيله بعد أول انتخابات تشريعية متمخضة عن دستور 2011، ثم قاطعني رئيس الحكومة الإشتراكية الإسبانية السابقة بسؤال آخر مفاده أن حزب الإستقلال قرر الإنسحاب من هذه الحكومة وتم استقبال الرئيس الجديد لهذا الحزب من قبل جلالة الملك، فكيف تفسر ذلك؟ .
    جوابا عن هذا السؤال أكدت لرئيس الحكومة الإشتراكية الإسبانية السابقة ، أن السيد شباط  » الزعيم  » الجديد لحزب الإستقلال معروف جدا من قبل الرأي العام المغربي بسلوكاته الشعبوية وولعه بالإثارة، لكن رئيس الحكومة السيد بنكيران يتعامل مع هذه الظاهرة بمسؤولية استقطبت له التقدير حتى من خصومه. إذ يلاحظ أن حزب العدالة والتنمية مستعد لمواجهة كل خيار ناجم عن احتمال انسحاب حزب الإستقلال من الحكومة بحزم وثقة في النفس، بما في ذلك تنظيم انتخابات سابقة لأوانها والتي لايشك أحد في أنه أي (حزب العدالة والتنمية) قد يتصدر نتائجها وبالتالي سيتعين عليه تشكيل حكومة إئتلافية أخرى لأن القانون الإنتخابي المغربي الحالي لا يعطي الأغلبية المطلقة لأي حزب، وفي سياق حديثنا عن حزب العدالة والتنمية أكد لي السيد خوسي لويس ثاباطيرو أنه التقى مؤخراعددا من وزراء دول الإتحاد الأوروبي الذين تربطه بهم علاقة صداقة، وقد عبروا له كلهم عن إشادتهم بالتحولات الديموقراطية والدستورية التي يشهدها المغرب رغم محدوديتها على حد ماجاء في تصريح هؤلاء الوزراء.

    وفي هذا الإطار، يقول السيد ثاباطيرو، يعتبر هؤلاء الوزراء أن وزير الخارجية والتعاون المغربي السيد العثماني وزير معروف ب « رصانته واتزانه  » وأنه يحظى بتقدير خاص في الملتقيات الدولية التي يشارك فيها على حد ماجاء في كلام السيد ثاباطيرو.

    2- المحور الثاني: الأوضاع في إسبانيا:

    وبعد انتهائنا من الحديث عن الأوضاع في المغرب طلبت منه أن يدلي برأيه عن الأوضاع الحالية بإسبانيا، فكان رده كما يلي :  » إسبانيا تجتاز أزمة مالية خانقة، بعضها في طريق الحل البطىء بفضل التعاون الأوروبي وبعضها الآخر سيتطلب وقتا طويلا، خاصة منها مايرتبط بالبطالة، ومن سوء حظ إسبانيا أن انفجـار الأزمة التـي تجتازها البلاد صادف انفجار أزمة الفساد التي لاتستثنى أية جهة إذ تشمل السياسييـن والبنكيين وأرباب العمل والنقابيين …، لكن حصة الأسد من ملفات الفساد كانت من نصيب الحزب الشعبي الحاكم بعد قرار القضاء مؤخرا باعتقال السيد لويس بارصيناص أمين مال الحزب الشعبي الحاكم.

    ويمكنني أن أقول (وتذكر جيدا ما أقوله لك الآن) أن الحزب الشعبي الحاكم سيتضرر كثيرا من حملة الفساد هاته التي ستنعكس على نتائجه الإنتخابية التي ستفقده حتى الأغلبية النسبية، أما الحزب الإشتراكي العمالي الإسباني فسيحتفظ بالأصوات التي حصل عليها في الإنتخابات التشريعية الأخيرة، في حين ستوزع الأصوات الضائعة من الحزب الشعبي الحاكم بين اليسار الموحد (شيوعي) وحزب الوحدة والتقدم والديموقراطية، مع الإشارة، يقول السيد ثاباطيرو، إلى أن هذين الحزبين الصغيرين ينتعشان من أوضاع الأزمة لسلوكهما الشعبوي الصرف.

    3- المحور الثالـث :

    وفي نهاية لقائنا الهام هذا، وبعد أن علم السيد ثاباطيرو أنني أمارس مهامي الدبلوماسية بسفارة المملكة المغربية بمدريد منذ فاتح مارس 2010 تأسف جدا لعدم عقد لقاء بيننا قبل هذا اليوم، مشيرا إلى أنه لم يطلعه أي أحد من المسؤولين الإشتراكيين الإسبان الذين كنت ألتقي بهم بين الفينة والأخرى طيلة كل هذه المدة.

    بعد ذلك أطلعته على بعض الأعمال التي قمت بإنجازها ضمن المهام المسندة إلي في السفارة المغربية، وفي مقدمة هذه المنجزات تأسيس « نادي أصدقاء المغرب » حيث سلمته ملفا كاملا يتضمن أسماء الأعضاء والجهاز التحضيري الذي أنهي قبل أيام وضع القانون الأساسي لهذا النادي ويقومون حاليا بالتشاور من أجل تحديد يوم لعقد الجمع التأسيسي والمصادقة على القانون الأساسي وبرنامج العمل وعلى أعضاء جهاز تسيير هذا النادي، وبعد قراءته لأهداف النادي هنأني السيد ثاباطيرو عن هذا المجهود وعبر لي عن إعجابه بالمشروع وبالأهداف المتوخاة منه، وقال لي بالنص الكامل:

    « إن هذا النادي يضم شخصيات إسبانية مرموقة لها وزنها وقيمتها في دواليب الحكومة وفي أجهزة الدولة عموما، وأنا شخصيا، كرئيس حكومة سابق، أعبر لك عن قبولي الإنخراط في هذا النادي، لكن بعد استشارتي للأجهزة الحكومية المشرفة على وضعنا الإداري في مجلس الدولة هذا الذي نلتقي فيه اليوم، لأنني تعلمت دائما الإنضباط لقرارات وقوانين المؤسسات الدستورية، ومع ذلك يمكنك أن تعتبرني من الآن عضوا كامل العضوية ب « نادي أصدقاء المغرب » لأن الإستشارة التي سأقوم بها هي مجرد إجراء مؤسساتي لابد منه، ثم إن انخراطي في « نادي أصدقاء المغرب » لن يكون سوى قيمة مضافة لتعاطفي مع المغرب، فأنا برهنت عن حبي للمغرب وتأييدي لقضيته الوطنية: ملف الصحراء طيلة المدة التي تحملت فيها مسؤولية رئاسة الحكومة الإسبانية ».

    وبعد حوالي ساعة ونصف من الحديث الأخوي الصادق حول كل القضايا والملفات، منها ماتمت الإشارة إليه سابقا ومنها مالا يسع التطرق إليه في هذه الورقة الإخبارية الإجمالية، بعد ذلك، أخذت لنا بعض الصور التذكارية وأكد لي السيد ثاباطيرو أنه سيجدد اللقاء بي لاحقا للتشاور معي حول ملفات أخرى تخدم العلاقات المغربية الإسبانية.

    وتفضلوا بقبول فائق التقدير والإحترام.

    بوغالب العطار

  • موجز حصيلة وزارة الشؤون الخارجية والتعاون برسم سنة 2012

    موجز حصيلة وزارة الشؤون الخارجية والتعاون برسم سنة 2012

    الصحراء الغربية المغرب الجزائر وزارة الشؤون الخارجية والتعاون

    قضية الوحدة الوطنية والترابية:
    تحظى قضيتنا الوطنية الأولى بالمكانة الأبرز في أولويات الأجندة الدبلوماسية، وهي جوهرها الأساس، فبالإضافة إلى تخصيصها بمحور الدفاع عن الوحدة الوطنية والترابية للمملكة، إلا أنها حاضرة أيضاً في محور تعزيز العلاقات الثنائية والإقليمية الذي يتفرع إلى دوائر الانتماء والجوار والشراكة، ومحور تعزيز العلاقات متعددة الأطراف في جوانبها الاقتصادية والثقافية والاجتماعية، علاوة على محور دعم العمل القنصلي وتحديثه.

    فعلى مستوى مجلس الأمن الدولي، صودق بالإجماع على القرار 2044 حول الصحراء المغربية، كما تبنته بعد ذلك أجهزة الأمم المتحدة المعنية بالموضوع، خاصة الجمعية العامة في قرارها رقم A/RES/67/4 ولجنة 24. وهو قرار يدعم مسلسل المفاوضات كسبيل وحيد لتسوية هذا النزاع على أساس حل سياسي واقعي نهائي ومتوافق عليه من جميع الأطراف، كما يؤكد من جديد على أولوية المبادرة المغربية للحكم الذاتي.

    القرار نفسه، حظي بدعم الوثيقة الختامية لمؤتمر حركة عدم الانحياز، المنعقد بتاريخ 26 غشت 2012 بطهران، حيث دعت الأطراف المعنية إلى الانخراط بجدية في المفاوضات مع التحلي بالواقعية وروح التوافق. وخلال نفس السنة جدد مجلس الأمن دعوته للمندوبية السامية للأمم المتحدة للاجئين، لإحصاء ساكنة مخيمات تندوف.

    على صعيد آخر قام المغرب بإجراء سحب الثقة من المبعوث الأممي، السيد كريستوفر روس، بعدما لوحظ من انحراف في مسار المفاوضات وتجاوز الوسيط للتفويض المخول له من قبل الأمين العام. وكنتيجة لهذا الإجراء، أعيد تأطير مهمة المبعوث الأممي وفقاً لمحددات تراعي الملاحظات التي أبداها الجانب المغربي في مذكرته الموجهة إلى الأمين العام، السيد بان كي مون. ومن ضمن هذه الملاحظات حصر مهمة الوسيط الأممي في تيسير الوصول إلى حل سياسي واقعي ومتفق عليه وفقاً لمنطوق القرار الأممي المشار إليه أعلاه. بالإضافة إلى فصل المسارات السياسية والحقوقية وإجراءات بناء الثقة عن بعضها البعض عكس ما كان يدفع باتجاهه المبعوث الخاص من توسيع لصلاحيات « المينورسو » إلى الحقل الحقوقي بصفة خاصة. كما أن من بين نتائج إجراء سحب الثقة، إعلان الوسيط الأممي الشروع في تقييم شامل لخمس سنوات من المفاوضات بجولاتها الأربعة الرسمية والتسعة غير الرسمية، من أجل انطلاقة جديدة، لمسار التسوية وإيجاد حل سياسي متوافق عليه.

    ولا شك أن هذا الإجراء، الذي اتخذه المغرب بعد تقييم طويل للمسار ومشاورات دامت قرابة السنة، يشكل نقطة تحول لإيقاف الاستنزاف الممنهج من الأطراف الأخرى للمقترح المغربي، ومحاولة تهريب المفاوضات من عمقها السياسي، نحو قضايا جانبية تخدم أجندة الطرف الآخر الذي يتخذ من هذه القضية ورقة لحساباته الضيقة في تصريف أزمته الداخلية وفرض نفسه كلاعب أساسي في القضايا الإقليمية. وبمبادرة المغرب هذه، تكون الدبلوماسية المغربية في طور الخروج من موقع ردود الفعل إلى موقع الفعل الإيجابي لإيجاد حل سياسي يحفظ ماء الوجه للأطراف، في إطار وحدة المغرب الترابية وتحت سيادته الوطنية. ونسجل هنا أيضاً إعلان المبعوث الخاص للأمين العام الأممي، سعيه لتحسين العلاقات بين المغرب والجزائر، وهو اعتراف ضمني بأن الجزائر طرف أساسي في عرقلة مسلسل التسوية، بل ذهب أبعد من ذلك في حواره مع الأحزاب المغربية، حين أعلن أن القوى العظمى لا تقوم بأي ضغط على الجزائر مراعاة لمصالحها الاقتصادية خاصة الطاقية.

    وفي إطار إنضاج الشروط والمناخ الإقليمي للحل الديمقراطي الذي يطرحه المغرب، تجدر الإشارة إلى أن المغرب وعياً منه بحقيقة الموقف الجزائري، سعى إلى استثمار التغيرات الجيوسياسية في المنطقة، سواء بالمغرب العربي أو الساحل، وبادر إلى تخصيص الجزائر بأول زيارة رسمية لوزير الخارجية خارج المغرب، في إشارة واضحة للإرادة السياسية المغربية لتحسين العلاقات وحل القضايا العالقة وبناء نظام مغاربي جديد. وقد انتقل بعد ذلك إلى الرباط وزير الخارجية الجزائري ورافقه الوزير المنتدب في الشؤون المغاربية والإفريقية، كما تم الاتفاق بين الجانبين على إرساء آلية التشاور من خلال لقاء دوري نصف سنوي بين وزيري الخارجية في البلدين الجارين.

    ويستمد المغرب القوة في موقفه من الإجماع الوطني والقناعة المبدئية الراسخة في وحدة الشعب المغربي بكل مكوناته، ومن حقوقه الشرعية والتاريخية، ومن الحل الديمقراطي الذي يطرحه في مقترح الحكم الذاتي، وهو حل لا يمكن للأطراف غير الديمقراطية أن تقبل به، وهذا ما يفسر سلوكها في عرقلة كل المساعي الصادقة للخروج من النفق. إلا أن الطريق أمامنا غير مفروشة بالورود، فالخصوم، يمارسون حرب استنزاف دبلوماسي حقيقية ضد المغرب. فبعد المكاسب التي حققها المغرب على صعيد سحب اعترافات 37 بلداً بهذا الكيان المصطنع، وبعد أن أصبحت غالبية الدول الإفريقية تساند الموقف المغربي، انتقل الخصوم إلى تكتيك لتجييش المجتمع المدني الدولي، والحقوقي منه بالخصوص، فروجوا الأكاذيب إلى درجة استغلال صور مجازر ضد الفلسطينيين لإيهام الرأي العام الدولي بأنها أحداث وقعت في الصحراء. وإن كان هذا الأمر بالنسبة للمغرب، كجهاز دبلوماسي وكمؤسسات رسمية لحقوق الإنسان وكمجتمع مدني، يرفع تحديات جديدة ومعارك جديدة في ساحات جديدة، فإنه يؤكد مرة أخرى إفلاس أطروحة الطرف الآخر لأنه لا يجد حقائق يستند إليها فيلجأ إلى تلفيق الأكاذيب.

    وفي نفس السياق عمل المغرب على تعزيز حضوره وتكثيف مشاركته داخل المنظمات الإقليمية والدولية، للتصدي لمناورات خصوم وحدتنا الترابية. وقد تم إيلاء عناية خاصة لعلاقات التعاون مع الدول الإفريقية، وتحديداً لتلك التي تشكل عمقا استراتيجيا للمغرب كالنيجر ومالي وموريتانيا، والتي أصبحت مهددة بفعل التطورات الجارية بمنطقة الساحل والصحراء. بالإضافة إلى الدول الإفريقية التي تربطها بالمغرب تقاليد صداقة عريقة لا تتأثر بالظرفية السياسية المتقلبة. وفي هذا الصدد انعقدت لأول مرة ندوة السفراء المغاربة المعتمدين لدى الدول الإفريقية برئاسة وزير الخارجية في غشت 2012.

    وفي إطار مقاربتها لإشراك فاعلين من المجتمع المدني خاصة المشتغلين في المجال الحقوقي، عملت الوزارة على فضح أكاذيب خصوم المغرب، والتعريف بانتهاكات حقوق الإنسان التي تمارسها « جبهة الانفصاليين » في مخيمات تندوف، وانحرافها نحو كل أنواع الجريمة المنظمة بما فيها تهريب الأسلحة والمخدرات والتورط في شبكات الهجرة السرية. وقد بدأ الرأي العام الدولي يستوعب هذه التحولات والانحرافات داخل صفوف الانفصاليين، خاصة بعد تواتر أحداث اختطاف العاملين في المنظمات الإنسانية، وكذا التحاق الانفصاليين بالجماعات المتطرفة المقاتلة في الساحل وشمال مالي. الأمر الذي أصبح معه الانفصال يهدد كل دول المنطقة دون استثناء.

    الفضاء المغاربي:
    انصبت أولويات العمل الدبلوماسي والقنصلي خلال هذه السنة 2012، على اعتبار الفضاء المغاربي أداة للتكامل والاندماج بين الدول المغاربية، وخيارا استراتيجيا في مواجهة التكتلات الدولية، وإكراهات السوق العالمية.

    وفي هذا الإطار، كانت الجهود منكبة على تعزيز العمل المشترك متعدد الأطراف والعلاقات الثنائية مع البلدان المغاربية، عبر تبادل الزيارات بين كبار المسؤولين المغاربة ونظرائهم في البلدان المغاربية، والتوقيع على عدد من الاتفاقيات ومذكرات التفاهم والتي شملت مختلف مجالات التعاون بين هذه البلدان، وكذا المشاركة الفاعلة في جل أشغال اللجن الكبرى المشتركة والاجتماعات المنعقدة في إطار الاتحاد المغاربي، ومنها أشغال مجلس وزراء خارجية دول الاتحاد المنعقد بالرباط، والاجتماع الأول لوزراء الشؤون الدينية بنواكشوط التي احتضنت أيضا اجتماعاً وزارياً ثانياً للبنية الأساسية، والاجتماع الوزاري الخاص بالقضايا الأمنية المنعقد بالجزائر، وأخيراً المؤتمر الوزاري الإقليمي حول أمن الحدود المنعقد بطرابلس. كما تواصلت إجراءات إنشاء المصرف المغاربي للاستثمار والتجارة الخارجية، وهو يشكل نقطة تحول هامة في تطوير علاقات التعاون الاقتصادي بين دول الاتحاد.

    ولأننا نعتبر أن تعزيز مناخ الثقة بين المغرب والجزائر، هو أحد أهم مرتكزات هذا التوجه الوحدوي المغاربي، فقد تمت برمجة سلسلة جديدة من اللقاءات والزيارات بين عدد من المسؤولين بالبلدين تهم قطاعات مختلفة، من أجل الدفع نحو تطبيع العلاقات وفتح الحدود المغربية الجزائرية وتعزيز فرص التبادل التجاري وتحرير حركة تنقل الأشخاص والرساميل وإقامة المشاريع المشتركة بين البلدين الجارين. وقد توجت بالاتفاق على عقد لقاء دوري نصف سنوي بين وزيري خارجية البلدين.

    هذا فيما نسعى بحزم لاستثمار جميع الإمكانات والطاقــات المتاحة مع موريتانيا لتعزيز شراكــــة دائمــــة و إستراتيجية تهم القطاعات ذات الأولوية بالنسبة للبلدين، ولتعزيز هذا التوجه قام وزير الخارجية بزيارة رسمية لنواكشوط.

    بالطبع نحن واعون، بأن كل هذه الجهود المبذولة والمسطرة، تحتاج منا استمرار العمل الدؤوب لإصلاح منظومة الاتحاد، ومتابعة الإعداد لإنجاح القمة المغاربية المزمع عقدها قبل نهاية سنة 2012، لتكون لحظة ميلاد النظام المغاربي الجديد. وتواصل الوزارة جهودها لتسطير الإجراءات العملية اللازمة لإنشاء منطقة التبادل الحر والمجموعة الاقتصادية المغاربية.

    الفضاء العربي الإسلامي:
    تميزت سنة 2012، بالزيارة الملكية إلى أربع دول خليجية هي السعودية والكويت والإمارات وقطر بالإضافة إلى الأردن. وقد شكلت هذه الزيارات الحدث الأبرز خلال هذه السنة في العلاقات المغربية العربية، باعتبارها أعطت دفعة قوية للشراكة الإستراتيجية مع دول مجلس التعاون. كما عرفت هذه السنة تبادل الزيارات بين المسؤولين المغاربة ونظرائهم في المشرق وخاصة بالسودان والعراق ومصر إضافة إلى قطر وسلطنة عمان والإمارات العربية المتحدة والسعودية والكويت. وشهدت انعقاد لجن التشاور السياسي والاستراتيجي والتنسيق القطاعي مع كل من مصر والسودان وسلطنة عمان، مما يؤكد انخراط المغرب في تقوية وتنويع آليات التعاون الثنائي.

    من جانب آخر، عبر المغرب عن انخراطه القوي في البحث عن حل للازمة السورية والتضامن مع الشعب السوري، من خلال عدد من الإجراءات العملية أبرزها، تقديمه لمشروع قرار إلى مجلس الأمن في شهر فبراير 2012 لحل الأزمة السورية، ومشاركته الفعالة في جميع اجتماعات ومبادرات جامعة الدول العربية، ومشاركته ضمن بعثة مراقبي الجامعة العربية وبعثة المراقبين الدوليين إلى سوريا، وكذا المشاركة في اجتماعات مجموعة أصدقاء الشعب السوري… كما شكلت مبادرة المملكة المغربية، بتعليمات من جلالة الملك محمد السادس لإقامة مستشفى ميداني متعدد الاختصاصات بمخيم الزعتري بالأردن، معطى بارزا في هذا الإسهام الإيجابي للمغرب نصرة لقضية الشعب السوري الشقيق.

    كما وقع المغرب عددا من الوثائق القانونية ومذكرات التفاهم مع كل من مصر والسودان والأردن وفلسطين وقطر والكويت، وأرسل بعثات اقتصادية وتجارية مغربية في زيارات عمل لكل من السعودية والكويت وقطر والإمارات العربية المتحدة وسلطنة عمان، كما رخص للوكالة المغربية لتنمية الاستثمارات بالبدء في ممارسة نشاطها انطلاقا من أبوظبي. وكان انطلاق مشروع بناء المقر الجديد للمعهد العالي للقضاء في منطقة Technopolis، إيذانا بمساهمة قطر بنسبة 50% في تمويل هذا المشروع، بما يعادل 14 مليون دولار.

    مجلس التعاون الخليجي:
    أفضت شراكة المغرب مع بلدانه، إلى الحصول على دعم مالي على شكل منح بمبلغ 5 مليارات دولار توزع على خمس سنوات، وقد تشكلت لهذا الغرض « لجنة مشتركة للتعاون بين المغرب ومجلس التعاون الخليجي من كبار المسؤولين في وزارات الخارجية من الجانبين ومن الأمانة العامة لمجلس التعاون ». من مهامها دعم التعاون المشترك في المجال السياسي ورفع التوصيات للاجتماعات الوزارية المشتركة والإشراف على متابعة اجتماعات « فرق العمل المتخصصة ». وفي هذا الإطار تم إحداث عشر « فرق عمل متخصصة »، كما تم إعداد خطة عمل مشتركة للتعاون بين المغرب ومجلس التعاون تتضمن المجالات الرئيسية للتعاون برسم السنوات 2012 -2017.

    جامعة الدول العربية ومنظمة التعاون الإسلامي:
    شارك المغرب بفاعلية في أشغال كافة الاجتماعات العربية والإسلامية التي عقدت خلال السنة الجارية، وذلك لتعزيز دور بلادنا في الهيئتين، بما يمكنه من الدفاع عن مصالحه الحيوية، كما استفاد بما يناهز 610 مليون دولار خلال الثلاث سنوات الماضية من التمويلات التي يقدمها البنك الإسلامي للتنمية التابع لمنظمة التعاون الإسلامي لإنجاز مشاريعه الكبرى ودعم خططه وبرامجه التنموية. كما عملت الوزارة على دعم منظمات المجتمع المدني للمشاركة في العمل العربي المشترك.

    القضية الفلسطينية
    تبرز القضية الفلسطينية كأحد أبرز القضايا الدولية التي تحظى بتعاطف دولي كبير، ولهذا وانسجاما مع سياسته الداعمة والمساندة للقضايا العادلة للأمتين العربية والإسلامية، ظل المغرب يساند هذه القضية، من خلال الجهود الدؤوبة التي يقوم بها جلالة الملك بصفته رئيسا للجنة القدس الشريف، والمشاريع التنموية والإعمارية التي تنفذها وكالة بيت مال القدس لفائدة ساكنة المدينة المقدسة، ومن خلال المساهمة الفعالة في أشغال اللجنة الوزارية المكلفة بمتابعة مبادرة السلام العربية المنبثقة عن الجامعة العربية، ونقل المواقف العربية بشأن هذه القضية والدفاع عنها في اجتماعات مجلس الأمن التابع للأمم المتحدة، وذلك من موقع المغرب العضو العربي الوحيد غير الدائم في المجلس.

    الفضاء الإفريقي:
    انطلاقا من كون القارة الإفريقية تشكل عمقا استراتيجيا للمغرب وبالنظر للعلاقات التاريخية والسياسية والاقتصادية والاجتماعية والثقافية والروحية المتميزة معها وتعزيزاً للتعاون جنوب- جنوب، تميز العمل الدبلوماسي برسم 2012 بنشاط مكثف على الصعيدين الثنائي ومتعدد الأطراف.

    على المستوى الثنائي: زار بلادنا رئيس حكومة ساوطومي وبرينسيبي والوزير الأول المالي بالإضافة إلى وزير الدولة الغيني ووزراء خارجية كل من السنغال وغامبيا والنيجر وإريتريا وسيراليون. كما عقدت اجتماعات اللجان المشتركة المغربية مع النيجر وغامبيا وبوركينا فاصو والكونغو والكاميرون .

    وفي نفس السياق قام وزير الخارجية بزيارة كل من بوركينا فاصو والنيجر والكوت ديفوار، وذلك في إطار دعم المملكة المغربية لدول الجوار في مواجهة تداعيات الأحداث الدائرة شمال مالي. وقدم المغرب مساعدات إنسانية للاجئين في هذه البلدان بالإضافة إلى الجارة موريتانيا.

    أما على المستوى متعدد الأطراف، فقد قام وزير الخارجية بزيارة إلى أديس أبابا على هامش الدورة 18 للاتحاد الإفريقي بالإضافة إلى زيارة الوزير المنتدب على هامش الدورة 19. واستضافت بلادنا أشغال الاجتماع الرابع لمؤتمر طوكيو حول التنمية في إفريقيا، وشارك المغرب في منتدى التعاون الكوري- الإفريقي ونظيره الصيني –الإفريقي.
    ودعماً للسياسة الإفريقية للمغرب، ترأس المغرب الدورة الاستثنائية للمجلس التنفيذي لتجمع دول الساحل والصحراء بالرباط يوم 11 يونيو 2012. كما نظمت الوزارة وللمرة الأولى، يوم 13 غشت 2012، ندوة السفراء المغاربة المعتمدين بإفريقيا خصصت لتقييم العمل الدبلوماسي المغربي بالقارة ومناقشة آفاق تطويره.

    ومن بين أبرز المحطات في الأجندة الدبلوماسية لهذه السنة، نسجل احتضان المغرب لأشغال خبراء المؤتمر الوزاري للدول الإفريقية المطلة على المحيط الأطلسي، في أفق تأسيس منظمة تحمل نفس الاسم يكون مقرها الرباط. حيث ستشكل آلية قوية للتعاون المشترك بين المغرب والدول الإفريقية المعنية.

    الفضاء الأورو – متوسطي:
    يشكل هذا الفضاء الاستراتيجي أولوية كبرى ومجالا هاما للتعاون والشراكة مع دول الجوار الأورو- متوسطي، وقد سجلت خلال هذه السنة مشاركة المغرب الفعالة في أشغال القمة الثانية لرؤساء الدول والحكومات بمالطا يومي 5 و6 أكتوبر2012 وكذا في مختلف الاجتماعات الدورية للاتحاد ومجلس محافظي مؤسسة ”أناليندا“ لحوار الثقافات والندوات القطاعية الأخرى.

    وتعزيزاً للشراكة السياسية والقطاعية من خلال جميع منتديات الفضاء الأورو- متوسطي، احتضن المغرب الدورة الثامنة للجمعية البرلمانية للاتحاد من أجل المتوسط والاجتماع الثامن للمكتب الموسع للجمعية الاقليمية والمحلية الأورومتوسطية بالإضافة إلى الورش التقني الجهوي للسياسة البحرية المندمجة بالبحر المتوسط. ونذكر بتولي المغرب منصب الأمانة العامة للاتحاد من أجل المتوسط، والرئاسة المشتركة للجمعية البرلمانية من أجل المتوسط، بالإضافة إلى رئاسة مبادرة 5+5 لقضايا الدفاع، وكذا رئاسة مؤسسة أناليندا لحوار الثقافات.

    الإتحاد الأوروبي:
    يعد الإتحاد الأوروبي شريكا مهما للمملكة وتجمعهما شراكة إستراتجية. وتنصب الجهود على دعم المكتسبات وتعزيز الحوار وفتح آفاق جديدة لتطوير التعاون مع مؤسسات الاتحاد الأوربي.

    على مستوى الاتحاد الأوروبي، دخلت عدة اتفاقيات حيز التنفيذ في مجالات التجارة والفلاحة كما تم استئناف المفاوضات حول الصيد البحري. وقد تم التوقيع على اتفاقية ”برنامج إنجاح الوضع المتقدم“ بغلاف مالي قدره 181 مليون أورو لتقريب القوانين المغربية من نظيرتها الأوروبية وقد دخل شطره الأول حيز التنفيذ. كما خصص الإتحاد الأوروبي مبلغ 112 مليون أورو من أجل دعم سياسة تدبير وحماية الغابات وتدبير مالية الإدارة العمومية، علاوة على منح البنك الأوروبي للاستثمارات قروضا مالية للمملكة.

    أما على المستوى الثنائي، نسجل تدعيم آليات التعاون المشترك من خلال عقد اللجان المشتركة مع إسبانيا وبلجيكا. وكذا إقامة مشاورات سياسية بشكل منتظم مع فرنسا، البرتغال، ألمانيا، المملكة المتحدة، ايطاليا، لوكسمبورغ، كرواتيا، هولندا، واليونان. كما تعزز الإطار القانوني بالتوقيع على سلسلة من الاتفاقيات ومذكرات التفاهم تهم التعاون الاقتصادي والتجاري والثقافي والاجتماعي.

    دول أوروبية خارج الاتحاد الأوروبي:
    عمل المغرب على تدعيم سياسة الانفتاح إزاء شركاء جدد كتركيا، ودول البلقان ودول أوروبا الشرقية والوسطى والشمالية ودول البلطيق، معتمدا في ذلك على تعزيز الإطار القانوني، وتكثيف الزيارات المتبادلة وإقامة مشاورات سياسية بشكل منتظم، وإنعاش العلاقات الاقتصادية والتجارية. وتعزيزاً للانفتاح على هذه المناطق قام وزير الخارجية بزيارة لتركيا تعتبر الأولى من نوعها خلال أزيد من عشرين سنة، علماً أن تركيا تعد من الاقتصاديات الصاعدة وهي عضو في مجموعة العشرين او ما يعرف بـ « G20 ».

    الفضاء الامريكي:
    شهد شهر أكتوبر هذا العام، عقد الدورة الأولى للشراكة الإستراتيجية بين المغرب والولايات المتحدة الأمريكية بواشنطن.

    كما عرفت هذه السنة مواصلة المفاوضات من أجل التوقيع على اتفاقية للتبادل الحر بين المغرب و كندا، أعقبها تدشين المركز الثقافي المغربي في مونتريال، وتبادل الزيارات بين المسؤولين المغاربة ونظرائهم من أمريكا الجنوبية: البيرو والشيلي والبرازيل. وهو ما سمح بمشاركة المغرب في لقاءات ومناسبات هامة، وبقيام وفود برلمانية مغربية وفعاليات من المجتمع المدني بجولة في كل من كندا والسلفادور والبيرو والبرازيل، فضلا عن الزيارات التي قامت بها وفود من القارة الأمريكية للمغرب.

    جهود المغرب في الانفتاح على هذه القارة، أفضت عمليا إلى الافتتاح الفعلي لسفارة المغرب في غواتيمالا، وإصدار كولومبيا قرارا بإعادة فتح سفارتها بالرباط، كما قررت دولة الشيلي فتح مكتب تجاري لوكالة ترويج الصادرات الشيلية (PROEXPORT) بالدارالبيضاء.

    فضاء آسيا والأقيانوس:
    ووعيا منها بالمكانة التي أصبحت تتبوؤها الاقتصاديات الآسيوية عالميا، عملت الوزارة على تعزيز علاقاتها بدول آسيا والأقيانوس، وفي هذا الصدد تم تسجيل عدد من المنجزات الهامة برسم سنة 2012، أبرزها عقد مشاورات سياسية مع كل من اليابان والصين والهند، والتأسيس للحوار السياسي مع أستراليا.

    تحقيق فائض تجاري مهم مع الهند يقدر بحوالي 500 مليون دولار لصالح المغرب؛ استفادة المغرب من قرض تفضيلي من الحكومة اليابانية بقيمة 01 مليار درهم، بالإضافة إلى هبات على شكل معدات؛ واستفادة المغرب من خط ائتمان من الحكومة الصينية بقيمة 240 مليون دولار.

    كما استفادت أطر مغربية من برامج تكوينية في عدة مجالات بكل من الصين واليابان وماليزيا…وكذا مجموعة من الطلبة المغاربة من منح دراسية ببعض الدول الآسيوية، في حين تم تخصيص مقاعد بيداغوجية بالمؤسسات المغربية للطلبة الأسيويين، علاوة على استقبال خبراء ومتطوعين آسيويين من الصين واليابان وكوريا الجنوبية في ميادين الصحة والفلاحة والتكنولوجيات الحديثة والصيد البحري والتربية والتعليم العالي والتنمية القروية. كما تم إطلاق شراكات في مجال التكوين لفائدة الدول الإفريقية خاصة مع الصين واليابان.
    وفي علاقته بالهند كقوة اقتصادية صاعدة، تم تعزيز الشراكة المغربية الهندية في قطاع الفوسفاط، كما توجت هذه السنة الأنشطة الترويجية التي قام بها المغرب، باستقطاب الصناديق السيادية الاستثمارية الآسيوية، كالصندوق الصيني للتنمية بإفريقيا والذي تجري حاليا المشاورات بشأن فتح تمثيلية له بالمغرب. إلى جانب جلب المزيد من الاستثمارات الآسيوية وترويج المنتوج المغربي التجاري والسياحي بهذه المنطقة. كما أبرمت اتفاقيات مع جل دول المنطقة الآسيوية في ميادين تشجيع الاستثمارات وتفادي الازدواج الضريبي والتعاون الاقتصادي والثقافي والتقني.

    هذا وقد عرفت بلادنا، في إطار منتدى التعاون الهندي-الإفريقي، إنشاء معهد للتكوين في ميدان التقنيات الحديثة بالمغرب. وتمت دراسة مشروع إقامة شراكة بين المغرب والصين لإطلاق التعاون الثلاثي تجاه الدول الإفريقية الفرانكفونية.
    الدبلوماسية متعددة الأطراف:
    نسجل حضور المغرب المتميز في مجموعة 77+الصين وكذا المجوعات الإقليمية كالمجموعة الإفريقية والمجموعة العربية، توج بقبوله عضوا في اللجنة الاقتصادية والاجتماعية للأمم المتحدة لغرب آسيا (ESCWA)، بالإضافة إلى عضويته في اللجنة الاقتصادية والاجتماعية الأممية لأفريقيا (CEA).

    كما احتضن المغرب عددا من المؤتمرات و اللقاءات الدولية الهامة مثل المؤتمر الدولي بالرباط من 26 إلى 28 نوفمبر 2012 حول « الخروج من مدن الصفيح: تحدي عالمي في أفق 2020 « ، والملتقى الدولي، حول « الميزانية المبنية على النوع » الذي عقد بمراكش من 8 إلى 10 نوفمبر2012.

    الدبلوماسية الاقتصادية:
    كانت لبلادنا مشاركة فعالة في عدد من الملتقيات الدولية ذات الطابع الاقتصادي كالمتعلقة بشراكة دوفيل، ومواكبة عملية للمفاوضات المتعلقة باتفاق التبادل الحر بين المغرب وكندا وتطبيق اتفاقات التبادل الحر الموقعة مع الولايات المتحدة الأمريكية، كما تم إعداد الشق الاقتصادي للحوار الاستراتيجي بين المغرب والولايات المتحدة الأمريكية، وكذا « مؤتمر تنمية الأعمال » المُزمع عقده بواشنطن، يوم 3 دجنبر 2012. وفي ذات السياق عملت الوزارة على تنظيم مؤتمر حول الترويج للاقتصاد المغربي لفائدة السلك الدبلوماسي المُعتمد في المغرب؛ ومائدة مستديرة تجمع بين المتدخلين والفاعلين الاقتصاديين المغاربة، من جهة، والمستشارين الاقتصاديين لدى البعثات الدبلوماسية والمراكز القنصلية المغربية بالخارج، من أجل بلورة ” خطة طريق استراتيجية  » تهدف إلى الترويج للاقتصاد المغربي في الخارج؛ كما قامت بمبادرات هامة من أجل الترويج للإمكانات الاقتصادية لمختلف مناطق المغرب، وذلك بالتنسيق، خاصة، مع غُرف التجارة والصناعة والخدمات، والمراكز الجهوية للاستثمار، ووكالات التنمية الجهوية؛ كما عملت على تنظيم « حدث جانبي »« side event » ، خلال المنتديات والتظاهرات الدولية ذات الطابع الاقتصادي أو التجاري، من أجل التعريف بالمؤهلات الاقتصادية و التجارية للمغرب؛

    الديبلوماسية الثقافية:
    باعتباره من الأدوات الأساسية في كل إستراتيجية تروم التحديث والتطور، وتكريس انفتاح بلادنا على العالم: فقد شاركت بلادنا في وضع آخر اللمسات على المفاوضات بشأن اتفاق حول وضع المدارس الأمريكية في المغرب، وعقدت اتفاق الشراكة الإستراتيجية للتنمية والتعاون التربوي والثقافي والتقني مع إسبانيا؛ كما فتحت الملف المتعلق بالوضع القانوني للمرافق التجارية المقامة في المراكز الثقافية الأجنبية بالمغرب؛ وأنهت المفاوضات حول وضعية المدارس الكاثوليكية في المغرب؛ وبالإضافة إلى التوقيع على اتفاقية افتتاح مدرستين تابعتين لسفارة فرنسا في مدن العيون والداخلة وكامتداد لمدرسة أندريه مالرو في الرباط ؛ فقد أعطيت انطلاقة المفاوضات حول وضعية التعليم في المراكز الثقافية الأجنبية في المغرب.

    الدبلوماسية العامة:
    فقد اعتمدت الوزارة منتوجا تواصليا ذي جودة عالية و يساير متطلبات العصر، من حيث سعت لمواصلة تحسين المواد الإخبارية قصد ملاءمتها مع التطورات واستجابتها لمتطلبات متلقيها، مع وضع نظام للإخبار المبكر عبر الرسائل المحمولة، يستفيد منه كبار مسؤولي الوزارة؛ كما عمدت لترجمة موقع الوزارة إلى اللغة الإنجليزية؛ واعتمدت وسائل وظيفية في مجال الإعلام من مطبوعات وأدوات سمعية بصرية وأقراص ومفاتيح مدمجة، من شأنها التعريف بالإصلاحات التي تعرفها بلادنا، ووضعها رهن إشارة الصحافة والفاعلين غير الحكوميين، سواء داخل الوطن أو خارجه، وذلك عن طريق التمثيليات الدبلوماسية؛ وسهرت الوزارة على مواصلة تأطير ومواكبة وتنسيق الزيارات التي تقوم بها الوفود الإعلامية والصحفية لبلادنا، وبرمجة لقاءات مع المسؤولين الحكوميين وغير الحكوميين بغية اطلاع هذه الوفود على الإصلاحات التي انخرطت فيها المملكة والمنجزات التي تحققت في كافة المجالات؛ والوزارة بصدد وضع اللمسات الأخيرة لإصدار مجلة كل ثلاثة أشهر تعنى بالشأن الدبلوماسي المغربي.

    هذا وتواكب الوزارة عمل الدبلوماسية البرلمانية والحزبية وتطوير الشراكة مع المنظمات غير الحكومية ومراكز البحث: حيث تعقد عدة اجتماعات متجددة مع أعضاء لجنة الشؤون الخارجية في البرلمان ومجلس المستشارين، وتضع رهن إشارة النواب مذكرات وأوراق تقنية تتعلق بعلاقات بلادنا مع دول أجنبية؛ كما تضع ضمن مخططاتها الانفتاح أكثر على الأحزاب السياسية المغربية، وتعزيز الشراكة مع المنظمات غير الحكومية المغربية، عبر تمكينها من الولوج إلى المعلومات الموثوقة التي تخص بلادنا، مع إمكانية مساعدتها في إنجاح تنظيمها أو حضورها لتظاهرات و لقاءات دولية؛ وتسعى لتقوية إطار شراكة المنظمات غير الحكومية المغربية مع نظيراتها في الخارج؛ والتوقيع على اتفاقيات شراكة مع مراكز مغربية للأبحاث، بهدف الاستفادة من الدراسات التي تنجزها، والعمل معها من أجل تنظيم ندوات وموائد مستديرة داخل وخارج الوطن حول القضايا التي تهم بلادنا.

    وكالة التعاون الدولي
    وفي إطار تقوية آليات الدبلوماسية المغربية، اختار المغرب وضع وكالة التعاون الدولي، قاطرة فعالة لخدمة توجهات السياسة الخارجية للمغرب القائمة على: الانفتاح على العالم، وتدعيم التعاون الثنائي مع الدول الشقيقة و الصديقة، وتعزيز التعاون جنوب جنوب، والمساهمة في تكريس الإشعاع الدولي لبلادنا، وتوسيع مناطق عمل الوكالة وتواجدها لتشمل دول الكاريبي والأقيانوس وشرق افريقيا، وكذا تكثيف المبادرات في إطار التعاون الثنائي و متعدد الأطراف في عدد من المجالات:
    وفي هذا الإطار، أفضت مجهودات المغرب، إلى تسجيل 9 ألف طالب اجنبي بالمؤسسات و المعاهد العليا المغربية، منهم 2500 طالب سنويا، كما يبلغ عدد المستفيدين من المنح 7500 طالب بغلاف مالي 65,1 مليون درهم و من الايواء 1200 طالب، إضافة إلى تخصيص 100 منحة تدريب للأطر الاجنبية في قطاعات مختلفة بتكلفة 1.354.500,00 درهم. كما تم تخصيص مبلغ مالي قدره 6 مليون درهم لإيفاد أطر مغاربة لعدد من الدول الافريقية لتقديم المساعدة التقنية والخبرة،

    وعلى صعيد التعاون الثقافي: تم رصد مبلغ 1,7 مليون درهم سنويا لدعم جمعيات قدماء خريجي المعاهد الوطنية الأجانب و بعض جمعيات الصداقة مع المغرب كجمعية الصداقة المغربية المالية ولتنظيم لقاءات دولية، بالإضافة إلى تحمل نفقات تسيير المركز الثقافي المغربي بنواكشوط. وعرفت مساهمات بلادنا: اعتماد غلاف مالي يبلغ 70 مليون درهم لتغطية نفقات انجاز عدد من البرامج والمشاريع التنموية وخاصة في القارة الافريقية، بالإضافة إلى تخصيص مبلغ 5 مليون درهم لتحمل نفقات تسيير عدد من المؤسسات والمعاهد العلمية الافريقية، ناهيك عن الإعانات الانسانية التي خصص لها مبلغ يفوق 9 مليون درهم على شكل مواد غذائية و أدوية أومساعدات مالية لفائدة كل من بوركينا فاصو والنيجر و سوريا

    العمل القنصلي:
    وعلى صعيد دعم العمل القنصلي، تمت تقوية الشق المتعلق بالاستثمار في إطار ميزانية SEGMA من أجل اقتناء وإعادة بناء وتجهيز مقرات قنصلياتنا بالخارج (إعادة بناء قنصليتينا بليل ورين بفرنسا)، كما تم إحداث قنصليتين عامتين بكل من جزر البليار وخيرونا بإسبانيا، ودعم قنصليتنا العامة ببولونيا، إثر الزلزال الذي ضرب إيطاليا بالوسائل البشرية (موظفون وأعوان عرضيون) والمادية ( كراء السيارات) وذلك لمساندة أفراد جاليتنا المنكوبين وتقديم الخدمات الإدارية والقنصلية بعين المكان؛ علاوة على تعزيز مصلحة التصديقات وذلك من خلال خلق ملحقة جديدة بمدينة الرباط؛ وإحداث موقع جديد متطور للنظام المعلوماتي E-zdiyad سيتم تعميمه بمراكزنا القنصلية مع نهاية السنة الجارية؛ كما تم تدعيم مصلحة الحالة المدنية بمراكزنا القنصلية بأعوان عرضيين، خلال فترات الاكتظاظ؛ وتمخض انعقاد اللجن القنصلية المختلطة مع تونس و مصر عن نتائج إيجابية لفائدة جاليتي البلدين؛ وشاركت بلادنا في عدة ملتقيات دولية حول الهجرة بدكار ومدريد وبروكسيل.

  • Lutte contre la carte du Maroc amputée du Sahara Occidental

    Lutte contre la carte du Maroc amputée du Sahara Occidental

    Maroc, Sahara Occidental, carte du Maroc, Windows, Google,

    Bonjour M. Le Ministre,
    Parmi les idées à développer dans la stratégie du MAEC et qu’on a déjà soulevées, l’axe de la cartographie sur les encyclopédies, les dictionnaires, etc. qui amputent les provinces du sahara de la carte du Maroc. La preuve que c’est possible et qu’il faut juste tracer un plan en partenariat avec les milieux académiques, universitaires, etc. et exercer un peu de lobbying loin des show médiatiques pour atteindre cet objectif.
    voir l’extrait d’un article ci-dessous.

    Direction concernée: Direction des Affaires Culturelles au MAEC (et partiellement la Direction de Communication)
    Plan d’action à développer avec les Fac de Géographie dans les universités marocaines, Ministère de l’Enseignement Sup, Min de la Culture et Min de la communication.
    Cybles: les maisons d’édition des grandes encyclopédies et des Dictionnaire en langues En, Fr, Es (papier et web) comme Encyclopédia Britanica, les Sites Web, etc.


    Haute considération,
    Ahmed NOUREDDINE
    ——————————–

    Samir Benmakhlouf, Microsoft : «sur Windows 8, le Sahara est marocain»
    Propos recueillis par Dalal Saddiqi
    Mardi 4 juin 2013 à 17h05
    Source: Medias24

    Samir Benmakhlouf, DG de Microsoft Maroc, présente la plateforme Windows 8 aux développeurs. Il explique ce qu’il peut leur offrir.
    ..
    Windows8 est le premier système d’exploitation à offrir la langue amazighe, cela a-t-il été développé au Maroc ?

    La langue amazighe n’a pas été développée au Maroc mais au niveau de Microsoft Corp, conjointement avec l’Institut royal de la Culture amazighe afin de bénéficier d’une expertise locale.

    Lorsque la langue amazighe a été inscrite dans la constitution, j’ai convaincu Microsoft en leur expliquant qu’à l’avenir les appels d’offres de logiciels ne vont accepter que ceux qui seront compatibles avec la langue amazighe.

    L’idée est donc d’être à l’écoute de notre environnement, de nous positionner et d’être avant-gardistes.

    Notamment, l’un de nos avantages par rapport aux autres plateformes est que sur Windows 8, le Sahara est marocain. Aussi, lorsqu’une personne se connecte depuis le Maroc, elle le voit sur sa carte Bing Maps. L’avantage pour les développeurs est qu’ils ne sont pas embarrassés lorsqu’ils voudront créer des applications en relation avec le gouvernement et le citoyen marocains.

    #Maroc #Sahara_Occidental #Carte_du_Maroc

  • Conflit entre Abdellatif ESSADKI et le consul Bendourou

    Conflit entre Abdellatif ESSADKI et le consul Bendourou

    Maroc, Saad Bendourou, Ambassade du Maroc à Paris, Abdellatif ESSADKI, Association LIGNE D’HORIZON

    Monsieur le Consul,

    Je tiens a vous informé que ce mail est adressé en copie aux différents service et ministère de notre pays. et un courrier est adressé au cabinet de sa majesté et au premier ministre et le ministre des affaires étrangères et de la coopération.

    Depuis le début de nos manifestations en 2010, vous avez jamais cesser de nous saboter avec un sentiment d’impunité inégalé, cette année nous avons eu espoir que la donne va changé, malheureusement nous constatons une continuité de saboter nos démarche pour la promotion de notre pays au moment ou les autorités de mon pays d’adoption nous face confiance et l’appui du gouvernement inconditionnel de Sa Majesté que Dieu l’Assiste.

    Votre attitude avant le déplacement de la délégation Française de la CAPI que j’ai mené avec succé a l’instar de la visite de 2009 et 2011, maintenant vous me chantez pour votre accord sur le bon de commande de la participation du ministère MRE a notre salon et le subordonné avec la mention de votre nom au côté de Mr le ministre de l’urbanisme pour l’inauguration officielle le 01 juin au moment ou vous avez usé de tout votre pourvoir auprès de mes partenaires et aussi auprès des associations de me salir et marginaliser mon travail.

    Au moment de vérité j’ai suffisamment de preuve pour démontrer votre attitude tout sauf patriotique,

    Maintenant, je vous confirme que vous êtes un Saboteur et un Maître Chanteur usant de son pouvoir diplomatique., je vous informe que je ferai tout ce que le droit me permet de clarifier votre vérité auprès des autorités Françaises et Marocaine et les média.

    C’est une honte et une insulte a notre pays


    Abdellatif ESSADKI
    Président de l’Association LIGNE D’HORIZON
    SIMMEUROPE.COM
    0777923547

    P.S.: Le consul en question est Saad Bendourou, actuellement Chef de Mission adjoint à l’Ambassade du Maroc à Paris

    #Maroc #Diplomatie #Saad_Bendourou

  • L’affaire Ben Barka : l’opinion des renseignements français

    L’affaire Ben Barka : l’opinion des renseignements français

    Maroc, Ben Barka, France, Israël, Mossad, renseignement français, SDECE,

    Gérald Arboit

    Aborder l’Affaire Ben Barka du point de vue des services de renseignement revient à délaisser les interrogations et les suspicions de la querelle politicienne, dans laquelle l’Affaire s’est enferrée depuis la pantalonnade des deux procès de 1966 et 1967. De cette analyse, reposant sur l’abondante bibliographie publiée[1] et quelques documents d’archives provenant des services français[2] et américains[3], le mystère politique ne sera certainement pas levé. Toutefois, l’Affaire sera rétablie dans son double contexte géopolitique. La disparition du dirigeant révolutionnaire internationaliste El Medhi Ben Barka doit en effet être replacée dans son époque, à savoir le Maroc des lendemains de l’indépendance et de l’accession d’Hassan II au trône. Elle doit aussi l’être en regard du « Grand Jeu » des services de renseignement au milieu des années 1960. Aussi, cette analyse n’entend pas apporter une réponse à la polémique entourant la disparition du responsable politique marocain, mais bien montrer comment les services de renseignement du Royaume chérifien et d’Israël ont pu monter une opération et comment le ministère de l’Intérieur français se servit de la révélation de l’enlèvement de Ben Barka pour mener une opération de déstabilisation à l’encontre du Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE)

    Le renseignement marocain et Ben Barka

    Pour bien comprendre les ressorts de l’Affaire Ben Barka, il convient de se pencher dans un premier temps sur la structure de renseignement marocaine. Celle-ci est moins héritée de la période du protectorat, comme le suggérerait son nom de Sûreté nationale, que des conceptions personnelles du pouvoir de Mohamed V et surtout de son fils, le futur Hassan II, à qui il laissa la haute main sur les affaires de sécurité nationale (police et armée). Les deux souverains connaissaient la fragilité de la cohésion nationale autour de leur trône et utilisèrent les possibilités offertes par la police et les Forces armées royales, créées le 13 mai 1956, pour contenir les tentations sécessionnistes (opération franco-hispano-marocaine Ecouvillon-Ouragan[4] dans le Sahara espagnol, 1957-1958 ; insurrection du Moyen-Atlas, février 1960) et la guérilla urbaine, comme le Croissant noir (proche du Parti communiste), à laquelle s’ajoutait l’agitation étudiante et syndicale créée par une situation économique et sociale indigente. Pour garantir l’efficacité de sa police, Mohamed V entreprit une radicale politique de « marocanisation », qui se traduit par le renvoi, à compter du 1er juillet 1960, des quelques trois cents policiers français restés à la Sûreté nationale[5]. Confiée depuis l’indépendance à Mohamed Laghzaoui, riche homme d’affaires proche de l’Istiqlal (parti nationaliste), la Sûreté nationale dépendait pour administration du ministre de l’Intérieur par le laconique dahir (décret royal) du 16 mai 1956[6]. Mais, Laghzaoui, spécialiste des « coups tordus », resta avant tout l’homme-lige du prince héritier. A partir de janvier 1958, il commença à organiser une série de brigades spéciales confiées à des fidèles et dépendant uniquement de son cabinet, d’où leur dénomination de CAB. Véritables polices politiques autant que commandos urbains, ils furent créés en fonction des besoins sécuritaires du moment. Le CAB1 fut ainsi dirigé contre la subversion de la gauche nationaliste, comme l’Union nationale des forces populaire (UNFP), de Ben Barka[7]. Sept autres suivirent jusqu’au dahir du 17 juillet 1958, le CAB7 étant chargé des interrogatoires ; selon les canons de la lutte contre-insurrectionnelle développée en Indochine et en Algérie[8], la « Septième » devint l’antre de la torture à laquelle furent soumis les différents opposants au régime alaouite.

    A partir de l’accession d’Hassan II à la plénitude du pouvoir royal, au décès de son père le 26 février 1961, cette structure de sécurité intérieure devint la colonne vertébrale du régime jusqu’en 1972. A compter du 13 juillet 1960, un fidèle parmi les fidèles, son compagnon d’armes au cours d’Ecouvillon-Ouragan, le lieutenant-colonel Mohamed Oufkir remplaça Laghzaoui, tout en gardant les sept CAB créés par son prédécesseur, qui avait jugé prudent d’emmener avec lui leurs personnels[9]. Brillant officier « français » – huit citations, deux croix de guerre (1939-1945 et théâtres opérations extérieures) avec palmes et étoiles, officier de la Légion d’honneur (1949) -, Oufkir ne fut versé que le 28 février 1957 seulement dans les Forces armées royales. Toutefois, il navigua à compter du 1er mars 1950 dans les sphères royales. Jusqu’en novembre 1955, cet ancien lieutenant du régiment de marche du 4e régiment de tirailleurs marocains en Indochine fut affecté au cabinet militaire du commandant supérieur des troupes françaises, le général Maurice Duval. Il devint ensuite l’aide-de-camp des derniers résidents généraux, puis de Mohamed V à son retour d’exil[10]. Il s’affirma rapidement comme un familier du prince-héritier, au point que l’ambassadeur de France, Alexandre Parodi, nota perfidement que « sa femme [était] la maîtresse du roi. A diverses reprises, on l’a[vait] vu sortir du harem royal. Il fermerait les yeux complaisamment sur son infortune »[11]. Homme de confiance d’Hassan II, promu colonel le 1er janvier 1962, il s’avéra un fidèle exécutant de la volonté royale, à l’image du nationaliste Laghzaoui qu’il remplaçait. Après lui avoir fait suivre un stage dans le renseignement militaire, Oufkir s’entoura du lieutenant de parachutiste Ahmed Dlimi, qu’il avait rencontré au cours d’Ecouvillon-Ouragan. Il confia à ce « Français » la direction du premier CAB[12].

    L’ancien chef de gouvernement Abdallah Ibrahim, donna une vision plutôt juste du mandat et de la latitude de cet officier à la tête de la Sûreté nationale :

    « Oufkir (…) était un homme façonné par l’armée, et dont le cerveau ne fonctionnait que par les vertus de l’armée (…). Il a transformé le Maroc tout entier en centre de renseignement, y compris au sein de l’UNFP. Pas de morale, pas d’éthique. C’est un lourd handicap qui a ouvert la porte à une politique de violence officielle.[13] »

    Par « armée », il fallait d’abord entendre l’armée française. Aussi bien Oufkir que son adjoint Dlimi firent, directement pour l’un, à l’instruction pour l’autre[14], l’expérience des guerres de la décolonisation et de leurs déviances en termes de maintien de l’ordre[15]. S’il n’était pas certain qu’Oufkir eût un rôle actif dans l’opération visant à arrêter les chefs du Front de libération nationale algérien du 22 octobre 1956, ni qu’il fut approché, cinq ans plus tard, par les « Barbouzes » chargées par Roger Frey de lutter contre l’Organisation de l’armée secrète (OAS) en Algérie (novembre 1961-mars 1962), il était clair que le directeur de la Sûreté nationale jouât un rôle dans les missions de « la Main rouge », faux-nez du SDECE et de la DST, au Maroc[16]. Cette violence importée se retrouva bien vite inscrite dans un cycle proprement marocain enclenché bien avant son accession à ce poste. La menace intérieure ne fut jamais jugulée, les conjurations se succédant sans que jamais l’on sache si elles étaient avérées ou imaginées (février 1960, juin-juillet 1963 contre l’UNFP ; mars 1965 contre les étudiants et les syndicats), et qui finirent par emporter jusqu’à Oufkir (août-septembre 1972). Entre temps, Hassan II proclama l’état d’exception (7 juin 1965), interrompant pour cinq ans un difficile processus de dialogue politique et social ouvert par son Mémorandum aux partis politiques et aux organisations syndicales (20 avril 1965). Dans ce contexte se produisit l’enlèvement du principal opposant politique qu’était El Medhi Ben Barka. Décidée au printemps par Oufkir, promu général le 6 septembre 1963 et devenu ministre de l’Intérieur le 20 août 1964, cette opération fut confiée au CAB1.

    Le renseignement israélien et Ben Barka

    Pour mener une telle mission contre un homme qui parcourait le monde entier, les capacités du renseignement chérifien ne suffisaient pas. Les inspecteurs du CAB1 n’avaient d’ailleurs pas réussi à éliminer Ben Barka via un banal accident de la route, le 15 novembre 1962 ; l’opposant principal d’Hassan II s’en tira moyennant la fracture d’une vertèbre cervicale qui nécessita la pose d’un plâtre dans un hôpital allemand. Pour réussir l’enlèvement d’une cible aussi mouvante que médiatisée, il fallait disposer d’un réseau que la brigade spéciale de la Sûreté nationale marocaine n’avait évidemment pas. Ni ses missions de renseignement intérieur, ni la formation de ses personnels n’avaient été prévues pour opérer à l’étranger. Inévitablement, il fallut se tourner vers un service étranger. Mais Oufkir ne pouvait décemment pas demander au SDECE ou à la CIA d’intervenir. Certes, ils bénéficiaient des compétences pour mener à bien la mission, mais ils n’avaient aucun intérêt à le faire, surtout pour la minuscule Sûreté nationale. Pourtant, tous deux s’intéressaient aux activités du dirigeant internationaliste Ben Barka ; le premier le faisait depuis septembre 1959, le plaçant par intermittence pendant la guerre d’Algérie sur la liste des personnes à éliminer[17], tandis que la seconde semblait ne l’avoir découvert que deux ans plus tard à l’occasion d’un colloque florentin[18]. Mais, au « grand Jeu » des services, Oufkir n’était qu’un pion permettant à ces deux centrales d’obtenir des informations et des facilités sur le théâtre africain, comme au Congo, contre une simple aide technique, notamment en contre-insurrection. Le « premier flic » du Maroc n’était pas de ceux qui traitaient à égalité avec ces grandes maisons, si tant est que l’on pût traiter ainsi avec elles. Il fallait donc qu’Oufkir trouvât un partenaire à sa hauteur.

    Depuis août 1961, Oufkir avait également succédé à Laghzaoui dans la liaison avec le Ha-Mossad le-Modi’in u-le-Tafkidim Meyuhadim (Institut israélien pour le renseignement et les opérations spéciales). Son prédécesseur l’avait inaugurée à l’occasion de sa volte-face consécutive à l’arrestation d’un agent, Amos Ravel, à Casablanca, aux lendemains de l’indépendance : la découverte des filières d’évasion de la communauté juive marocaine en direction du jeune Etat hébreu avait conduit le directeur de la Sûreté nationale à ordonner la fermeture de la structure d’immigration, Qadimah, et la fin de l’aliya. L’action du représentant britannique de l’Agence juive mondiale, Alexander Easterman, avait permis, le 19 juin 1956, de faire revenir sur sa décision Laghzaoui, vraisemblablement contre une part des sommes versés par l’Agence juive pour chaque émigrant. Ayant mis officiellement fin à l’action de Qadimah (1949-1956), il accompagna l’opération clandestine pilotée par le Misgeret (1956-1961), la nouvelle structure mise en œuvre au sein du Mossad, malgré les vicissitudes de la vie politique marocaine[19]. Laghzaoui resta un acteur de la stratégie israélienne, rencontrant dans un premier temps Easterman[20], puis des responsables du Mossad, Jo Golan et Akiva Levinsky[21].

    Dans le même temps, Easterman, puis un agent personnel des Affaires étrangères israéliennes, André Chouraqui, enfin des agents du Mossad, Yaagov Caroz et Lili Castel, entretinrent une liaison avec Ben Barka ; il s’agissait de trouver une solution au blocage de l’opération du Misgeret consécutif au raidissement marocain. Avant même le renvoi de Laghzaoui, les Israéliens cherchèrent à trouver un interlocuteur dans l’entourage du prince héritier Moulay Hassan. La réussite de cette liaison, en août 1961, marqua également la fin de celle avec Ben Barka, devenu trop instable pour jouer encore un rôle au Maroc[22]. Au moment où le Mossad se détachait de lui, en mars 1960, l’ancien président de l’Assemblée consultative se laissa approcher par la Státní Bezpečnost (Sécurité d’Etat, StB) tchécoslovaque. Mieux, le 28 mars, il rencontra à 11 h 30 Caroz, qui ne lui laissa aucune illusion quant au soutien israélien à ses projets, et à 20 h 30, se rendit au dîner auquel le second secrétaire tchécoslovaque, le capitaine du StB Zdeněk Mičke, rencontré une semaine plus tôt au Fouquet’s, l’avait convié[23].

    Instruit de ses contacts avec les Israéliens, Ben Barka va chercher à obtenir la même chose de la part des Tchécoslovaques. Ainsi fait-il aux deux parties, le 28 mars 1960 pour le Mossad[24] et entre le 12 mars et le 1er juillet 1961 pour le StB, la même proposition : un soutien financier et un approvisionnement en armes pour ses partisans quand l’heure du soulèvement arriverait. Comme les Israéliens, les Tchécoslovaques lui offrirent de venir visiter leur pays ; il s’y rendit onze fois à compter de septembre 1961. Ils le stipendièrent en outre pour son voyage en Guinée, à la deuxième Conférence de solidarité des peuples afro-asiatiques, où Ben Barka prononça un discours encore très favorable à Israël. Pourtant, s’enferrant dans sa relation avec le StB, il lui offrit des informations sur la France, en provenance du SDECE, du Quai d’Orsay et du ministère des Armées. Dans le langage du renseignement de l’Est, il fut d’abord un verbovka agenta (agent en recrutement), puis devint, à l’issue de son second séjour à Prague, en février 1963, un důvěrným stykem (contact confidentiel). Le changement qui suscita ce déclassement aux yeux du StB tenait au changement de la donne politique marocaine. Ben Barka retourna dans son pays le 15 mai 1962, suspendant ses rapports avec le capitaine Mičke. Lors d’un bref séjour à Prague, en février suivant, il se vit affecter deux nouveaux officiers traitants, Karel Čermák et Jiřího Vančuru, du siège du StB[25]. Ben Barka continua encore ses allers-retours vers Prague de juillet 1963 à octobre 1965. Entre temps, il fut notamment invité à remplir une mission de bons offices entre les amis tchécoslovaques et ses amis baasistes en Syrie en mai 1963, mais il ne trouva pas « le moment approprié pour une telle intervention de l’emporter, propos[ant] d’attendre un certain temps »[26].

    Ces activités clandestines de Ben Barka finirent par alarmer les services d’Oufkir, notamment le CAB1. Ou, du moins, les révélations du représentant du Baas syrien à Genève, l’étudiant Atef Danial, à Abdelkrim el Khatib, ministre d’Etat chargé des Affaires africaines, dans la chambre d’un hôtel genevois qu’Oufkir et Dlimi mirent sur écoutes[27]. Ben Barka jugea plus prudent de s’exiler le 23 juin 1963, tandis qu’Oufkir lançait une nouvelle série d’arrestations dans les rangs de l’UNFP dans le cadre du « complot de juillet ». Dlimi continua son enquête sur l’ancien président de l’Assemblée constituante et mis à jour les liaisons avec le StB. La Rezidentura tchécoslovaque de Rabat l’apprit le 15 octobre 1963 :

    « Le Maroc [sut] que [Ben Barka] était en Tchécoslovaquie. Dans les milieux de la police, on estim[ait] que le but de sa visite était de discuter du développement de formation et de divers groupes marocains destinés à être déployés sur la frontière Maroc-Algérie[28]. »

    Le CAB1 ne se trompait qu’à moitié, puisque Ben Barka ne suivit un stage de formation aux techniques conspiratives qu’à compter du 9 au 17 mars 1965 à Prague[29]. Une quinzaine plus tard, au Caire, dans le cadre d’un colloque sur la Palestine, il prononça un discours critiquant « le rôle d’Israël en Afrique »[30]. Il est peu probable, compte tenu du « besoin d’en savoir » qui régit les relations dans le monde du renseignement, que le Mossad fit part de cette évolution à son homologue marocain.

    Pourtant, le service israélien n’avait pas tardé à établir une liaison avec Oufkir. Comme pour Laghzaoui, son entrée en jeu se concrétisa par l’arrestation de vingt membres du Misgeret, marquant la fin de leur opération, et en inaugura une nouvelle, Yakhin (1961-1966). Mais la liaison avec Oufkir n’intervint qu’en toute fin des démarches d’Easterman et de Golan[31]. Et encore se contenta-t-il dans un premier temps que de signer les passeports collectifs et de demander à son ami, le général Ben Aomar Driss, gouverneur de Casablanca, d’en finir avec le rançonnage des émigrants[32]. Au cours d’un temps d’observation (1961-1963) équivalent à celui que connut Laghzaoui (1956-1958) avant son premier contact direct, Oufkir fut d’abord mis en relation avec le commissaire divisionnaire de la Sûreté nationale parisienne, Emile Benhamou. Il est difficile de dire si les deux hommes se connaissaient depuis la Seconde Guerre mondiale, comme il est généralement établi, ou si le policier spécialisé dans les affaires financières, né à Tlemcem, rencontra son collègue marocain à propos des trafics de devises entre l’Afrique du Nord et la métropole aux lendemains de la décolonisation. Toujours est-il qu’en février 1963, Behamou organisa un déjeuner entre le directeur de la Sûreté national marocaine et Yaagov Caroz. Suivirent la réception par Hassan II du directeur du Mossad, Meir Amit, accompagné de Caroz et à laquelle assista évidemment Oufkir, à Marakech, en avril, puis une série de rencontres de ce dernier avec son officier traitant, David Shomron, dans les hôtels genevois Beau Rivage et Cornavin[33]. Mi-décembre, le chef des opérations du Mossad, Rafi Eitan, et Shomron se rendirent à Rabat pour rencontrer Oufkir. Tandis que Shomron faisait connaissance de Dlimi, Eitan et Oufkir établirent les bases de la coopération entre leurs services respectifs. Dans le contexte de guerre avec l’Algérie, soutenue par l’Egypte nassérienne et Cuba[34], la Sûreté nationale marocaine était demandeuse de formation à la protection de ses ambassades et au renseignement électromagnétique, tandis que le Mossad recevait un accès aux prisonniers égyptiens qui combattaient aux côtés des Algériens. Le service israélien obtint d’ouvrir une station par laquelle transiteraient les renseignements échangés entre les deux partenaires ; Shomron en prit la direction. Cette information fut confiée à Oufkir lors de son premier voyage à Tel Aviv, le 3 janvier suivant, que confirma Hassan II[35].

    Quant le CAB1 comprit que Ben Barka complotait avec le StB, il chercha à le localiser. Mais l’opposant marocain se déplaçait sans cesse, changeant d’identité à chacun de ses voyages entre Alger, où il avait sa résidence, et Le Caire, où il bénéficiait de complicités. De là, il s’évaporait vers des destinations que les compétences du service de renseignement intérieur marocain ne pouvaient identifier. Le 25 mars 1965, au soir des manifestions de Casablanca trop sévèrement réprimées par la police d’Oufkir, un conseil restreint se tint à Rabat en présence d’Hassan II ; outre le souverain et le ministre de l’Intérieur, se seraient trouvés ainsi réunis le directeur-adjoint (Oufkir en était toujours le directeur en titre) de la Sûreté nationale, le commandant Ahmed Dlimi, le chef de la maison royale, le colonel Moulay Hafid, et le directeur général du cabinet royal, Driss M’Hammedi. L’objet de cette conférence fut d’évoquer « le cas Ben Barka » dont le rôle à l’étranger pouvait être plus nocif que s’il était dans le pays[36]. Avant de pouvoir l’amener à rentrer, encore fallait-il réussir à savoir où il se trouvait.

    Il fallut donc demander l’aide des Israéliens. Début mai, David Kimche, de l’unité Tevel (Monde), chargée des relations avec les services étrangers, vint à Rabat étudier avec Oufkir les attentes marocaines, puis les deux hommes s’envolèrent pour Tel Aviv, via Rome, afin d’obtenir l’accord de Meir Amit. Rapidement, le Mossad localisa Ben Barka à Genève. La capitale économique helvétique formait la plaque tournante à partir de laquelle le dirigeant de l’UNFP planifiait ses déplacements en Europe et dans le monde ; ses contacts au sein du SDECE, au temps des opérations françaises en Algérie, lui avaient conseillé d’éviter la France. Un kiosque de presse genevois lui servait de boite aux lettres. Mais il s’y faisait réexpédier différents journaux et revues internationaux, dont The Jewish Observer. Le Mossad fit aussi la découverte qu’un autre service surveillait le Marocain et suspendit ses opérations en sa direction. Cette décision signifiait que le service en question était un allié, comme la CIA, avec lequel la Centrale israélienne collaborait depuis octobre 1952[37]. En aucun cas, le Mossad n’aurait suspendu sa surveillance s’il s’était agi du StB. Toujours est-il que les agents de la Sûreté nationale marocaine durent remplacer ceux du service israélien pour « planquer » autour du kiosque genevois. En deux semaines, ils retrouvèrent Ben Barka.

    A la fin de l’été 1965, Hassan II prit la résolution d’en finir avec cette question. Lors de sa demande de participation au compromis proposé par le souverain, l’opposant en exil répondit qu’il fallait renvoyer « les opportunistes et les traitres », désavouant l’UNFP autant qu’il courrouçât le souverain. Le roi demanda à Oufkir de conclure un marché avec le Mossad : en échange de son accès à la conférence de la Ligue arabe, qui devait se tenir à Casablanca du 13 au 18 septembre 1965, le service israélien aiderait le CAB1 à mettre la main sur Ben Barka. L’objectif était de lui donner l’alternative entre un poste ministériel, donc un ralliement à la monarchie honnie, et un procès pour trahison, sur la base des informations relatives à ses tractations avec le StB, devant une cour marocaine. Ce marché, courant entre services de renseignement, révélait un changement de sens dans la relation entre le Mossad et la Sûreté nationale marocaine : l’opération Yakhin prenait fin et les transferts financiers se faisaient anecdotiques[38].

    Début septembre, des membres de l’unité Tziporim (unité de recherche opérationnelle), dont Rafi Eitan et Zvi Malkin, se rendirent à Casablanca, que le CAB1 installa, sous bonne garde, au niveau de la mezzanine de l’hôtel accueillant la conférence. Le 12 septembre pourtant, Hassan II se ravisa et ordonna aux agents israéliens d’abandonner le site, craignant qu’ils ne fussent reconnus par leurs confrères de la partie adverse arabe. Le CAB1 utilisa les moyens d’écoute installés par le Mossad et, immédiatement après la conférence, transmit toutes les informations nécessaires, ainsi que le matériel électromagnétique israélien. Dans l’affaire, le service israélien obtint un aperçu de l’état d’esprit des plus grands ennemis d’Israël, notamment que les armées arabes n’étaient pas préparées à une nouvelle guerre. Quant à Nasser, dont le Gihaz al-Mukhabarat al-Amma (Service de renseignement général) détecta la présence israélienne, il eut la preuve de la duplicité marocaine[39]…

    La partie du marché en faveur du Mossad ayant été tenue, il fallait que le service israélien tînt sa part. Il n’est pas inutile de voir une relation entre cette responsabilité prise par Meir Amit envers Mohamed Oufkir et le nom que le Premier ministre israélien, Levi Eshkol, qui aimait citer les sources religieuses, donna à l’opération : « Baba Batra » était autant une référence à l’ordre talmudique relatif à la responsabilité individuelle qu’un jeu de mots autour des initiales de Ben Barka. « Baba Batra » prit la forme d’une intoxication. Elle consistait à faire croire à la cible que son conseil et son aide seraient décisifs pour un projet de film sur les mouvements révolutionnaires dans le monde. Depuis cinq ans, le Mossad connaissait la propension insurrectionnelle de celui qui, depuis le printemps, présidait le comité préparatoire de la conférence Tricontinentale, ce qui l’amenait à travailler avec la Dirección de Inteligencia cubaine. La réalisation opérationnelle et le recrutement de l’équipe de cinq membres, dont le service israélien fournissait les passeports, furent laissés à l’initiative marocaine. Le Mossad n’apporta que quelques éléments ciblés. Le premier consista certainement dans celui de crédibilité : un producteur débutant de films[40] suisse, Arthur Cohn, collaborateur du Shin Bet, le service israélien de renseignement intérieur, et gendre du ministre israélien de la Justice Moshe Haïm Shapira. Le second fut plus décisif : plutôt qu’une action auprès d’un fonctionnaire de la police fédérale des étrangers, le Mossad fit pression, certainement contre espèces, sur un avocat suisse, évidemment connu de Ben Barka pour lui faire comprendre, le 28 octobre, que « son autorisation de séjour et son visa seraient arrivés à expiration et le fonctionnaire chargé de les renouveler serait parti se reposer en vacances en Israël »[41].

    Le 4 octobre 1965, sans en dévoiler les attendus opératifs, Amit fit part à Eshkol de la nouvelle demande marocaine. Les deux dirigeants se montrèrent dubitatifs quant à la sincérité des Marocains. Leur sentiment sembla être confirmé lorsque le capitaine Dlimi demanda, le 12 octobre, de fausses plaques de voiture et du poison. Treize jours plus tard, Amit se rendit à Rabat pour une visite de routine. Il tenta de dissuader les Marocains de remettre à plus tard l’assassinat prévu, « de sorte que leurs préparations [fussent] plus parfaites. » Mais le chef du CAB1 le surprit en lui annonçant que l’opération était « déjà en cours ». Placé devant le fait accompli, le directeur du Mossad réalisa qu’il ne pouvait plus louvoyer et se devait d’apport un soutien à l’opération[42].

    Le renseignement français et Ben Barka

    Le CAB1 lança son opération dès le printemps 1965 en dépêchant à la suite de Ben Barka un agent sous couverture. Elle fut même lancée depuis Paris par le ministre de l’Intérieur en personne ; le général Mohamed Oufkir organisa une réunion avec des « amis français », le 21 avril ; neuf jours plus tard, une note du service de la recherche au SDECE ne précisait pas qui ils étaient. Tout juste était-il mentionné son objet :

    « Le général Oufkir, ministre marocain de l’Intérieur, qui est arrivé à Paris le 21 avril a été chargé par le roi du Maroc d’entrer en contact avec Mehdi Ben Barka pour tenter de le convaincre de rentrer au Maroc avec ses compagnons. Hassan II est décidé, en effet, à lever la procédure de contumace pris à l’encontre du leader de l’UNFP »[43].

    Si l’on considère la réunion du 25 mars 1965 à Rabat comme lançant la première phase de l’opération, cette réunion semblait antérieure à la réponse israélienne. Elle correspondait à cette époque où les Marocains pensaient pouvoir retrouver Ben Barka facilement. Aussi Oufkir vint-il à Paris dans un état d’esprit différent de celui avec lequel il se rendait moins de deux mois plus tard à Tel Aviv. Cette fois, la réunion du 21 avril, aux accents informels puisqu’elle se tînt au Crillon, où descendit le ministre de l’Intérieur, se contenta d’obtenir de ses « amis français » l’autorisation de mener une opération dans la capitale. Parmi les « amis » présents, peut-être se trouvait-il son homologue français, Roger Frey, le chef de cabinet de ce dernier, Jacques Aubert, l’avocat Pierre Lemarchand et le directeur général de la Sûreté nationale, Maurice Grimaud ? Outre leur implication précédente dans les opérations barbouzardes contre l’OAS, ces quatre hommes, à diverses étapes de l’opération marocaine, eurent un rôle éminent à jouer. Le premier connaissait son collègue de Rabat depuis qu’ils avaient été présentés peu après son accession à l’Intérieur, le 6 mai 1961 ; certains prétendent que les deux ministres se fréquentaient depuis cette date, le Français se rendant en famille chez le Marocain[44]. Le second, directeur de la Sûreté nationale en Algérie (janvier 1960-novembre 1961), puis en métropole (janvier-décembre 1962), eut des relations avec son homologue marocain à l’occasion d’affaires aussi diverses que la prostitution, le trafic de devises et la lutte contre l’OAS. Lutte que coordonna le troisième, à la demande de son ami Frey, rencontré en 1947 au service d’ordre du Rassemblement pour la France (RPF), avant de mettre en musique l’opération dessinée par le Mossad. Ces trois hommes figurent parmi la fine fleur des réseaux de renseignement gaulliste. Grimaud était plus atypique, proche de François Mitterrand. Le 7 janvier 1963, Oufkir lui présenta « son messager », le commissaire El Ghali El Mahi[45].

    Un cinquième homme était un habitué du Crillon et de la famille Oufkir, mais dont le rang social ne permit probablement pas de figurer parmi ces « amis français » du ministre marocain de l’Intérieur : Antoine Lopez. Inspecteur principal d’Air France (1963), il méritait à tout point de vue son surnom de « Savonnette ». Approché par le SDECE lorsqu’il n’était encore que chef de trafic à l’aéroport de Tanger (1953-1956), il devint, peu après sa mutation à Orly, un « honorable correspondant d’infrastructure (HCI) » (1958) du service VII (service de recherche opérationnelle). Cette ascension rapide en disait long sur son entregent pour recueillir des informations brutes, comme en attesta sa progression professionnelle de sous-chef, puis chef du service passages, puis du centre de permanence. Au SDECE, Lopez fut considéré comme une source généralement fiable, c’est-à-dire qu’il était côté B. Courant 1962, il devint « collaborateur » de la brigade mondaine ; il fut traité par Louis Souchon, chef de groupe de la section chargée de la répression des trafics de stupéfiants. Mais ce « combinard-type »[46] cacha bien son changement de légitimité, effectif au début de l’été 1965, pour devenir un agent marocain. Ce processus avait été entamé dès l’époque que Lopez passât à Tanger[47]. Le 29 juin 1965, Dlimi lui octroya un laissez-passer du ministère de l’Intérieur marocain[48]. Depuis le printemps, il cherchait à se faire détacher d’Air France, où il était sur une voie de garage, vers la direction des relations extérieures de Royal Air Maroc, avec l’appui d’Oufkir et, à Paris, du SDECE[49]. Dans l’opération marocaine, le rôle de Lopez fut double. D’une part, il désinforma son officier traitant au SDECE, le colonel Marcel Leroy (Finville), lui distillant suffisamment de données pour pouvoir justifier son rang d’HCI, photographiant les documents de la réunion du Caire de la Tricontinentale, contenus dans la serviette d’un agent marocain le 5 septembre[50], mais omettant les éléments qui auraient permis d’identifier l’opération en cours[51]. D’autre part, il assura la logistique (hommes du milieu et domiciles privés) de l’opération marocaine en France.

    Si Oufkir mobilisa son réseau de soutien, Dlimi choisit d’envoyer, sous fausse identité, son collaborateur, le jeune commissaire Miloud Tounsi (Larbi Chtouki), infiltrer l’entourage parisien de Ben Barka. Rapidement, courant avril, son choix se porta sur Philippe Bernier, un jeune journaliste autant gauchiste qu’impécunieux. Il figurait peut-être sur les tables du CAB1, tant il s’agissait d’une figure connue au Maroc : outre sa proximité avec l’ancien président de l’Assemblée consultative, il fut producteur-directeur des programmes de Radio Maroc (1954-1956), puis anima un réseau de soutien à la résistance algérienne (1958-1960), avant d’occuper brièvement un poste de chargé de mission à la présidence algérienne (printemps 1962)[52]. Soupçonné d’être un agent de la Sécurité militaire algérienne aussi bien que du Mossad, il ne fut qu’un idéaliste, « un journaliste parfaitement intègre »[53] embarqué dans une affaire qui le dépassa. S’il fut choisi initialement pour son contact avec Ben Barka, contre des fonds qui lui permirent de mettre en chantier le n° 0 d’un nouveau magazine destiné à la jeune génération, L’Inter Hebdo, il présenta un nouvel intérêt lorsqu’au début de l’été 1965 le CAB1 dut mettre en œuvre le scénario israélien de film sur les mouvements révolutionnaires dans le monde. En effet, son entreprise éditoriale était adossée sur la Société d’étude de presse L’Inter, 17 rue Joubert, dans le 9e arrondissement parisien ; cette dernière offrit une couverture idéale pour héberger la tentative d’approche de Ben Barka[54].

    La mise en œuvre de l’opération imaginée par les Israéliens commença le 30 août 1965. A cette date, Chtouki se vit délivrer le passeport de service n° 551 par le ministère marocain de l’Intérieur[55]. Le lendemain, il arriva à Paris et rencontra Bernier et Lemarchand. Après explication du scénario, l’avocat entreprit de rédiger, sous la dictée de Chtouki, un questionnaire qui servirait à l’interview de Ben Barka, pour la partie du tournage liée au Maroc et aux événements de mars 1965. Puis il invita Bernier à rencontrer un de ses amis de collège, qui avait ses entrées dans le monde du cinéma français, Georges Figon. Omit-il de dire qu’il ne fût qu’un petit délinquant, sorti d’hôpital psychiatrique au printemps, et impliqué dans les trafics de dinars ? Chtouki, et à travers lui, le CAB1, le savait, puisqu’il traitait les truands chargés des « procédés non-orthodoxes », signalés par Lopez à Leroy le 12 mai ; ces procédés ne consistaient en rien d’autre que l’enlèvement. Avec l’opération marocaine, Lemarchand retrouva les échos de ses activités barbouzardes contre l’OAS. Figon fut son intermédiaire avec le milieu interlope qui prit ses quartiers, en attendant Chtouki, à la résidence Niel. Lemarchant intervint également auprès du commissaire des Renseignements généraux de la Préfecture de Police de Paris, Jean Caille, pour faire octroyer un passeport à son « adjoint », celui-ci étant toujours soumis au contrôle judiciaire. Par contre, Figon utilisa les services de l’inspecteur Roger Voitot, adjoint de Souchon à la brigade mondaine, pour remplacer le passeport périmé de Bernier. Ainsi, Chtouki, le journaliste Bernier et le « producteur » Figon purent-ils se rendre au Caire le 2 septembre 1965.

    Le lendemain, le trio rencontra Ben Barka. Il lui soumit le projet de film, au titre évocateur de Basta !, évoqua le cinéaste Georges Franju, très en vue à l’époque pour son réalisme sans concession. Malgré ses multiples occupations, qui l’avaient obligé à repousser les demandes répétées au printemps et à l’été de Moulay Ali, ambassadeur du Maroc à Paris, de revenir au pays, le président du comité préparatoire de la conférence Tricontinentale s’emballa pour ce documentaire. Il accepta de revoir ses promoteurs à Genève, entre deux voyages à travers le monde, le 20 septembre et le 6 octobre suivant. Pour cette dernière réunion, Figon fit le voyage seul. Bernier lui confia une lettre d’introduction à entête de la Société d’étude de presse L’Inter, datée de la veille à Paris, ainsi qu’un contrat, daté de Genève, le jour de la rencontre avec Ben Barka. Une troisième rencontre fut prévue à Paris, en présence du réalisateur. La date fut fixée au 29 octobre, à Paris.

    La veille, apprenant ses difficultés à renouveler son autorisation de séjour en Suisse, Ben Barka joignit le cabinet de Roger Frey pour s’enquérir de deux choses : la présence d’Oufkir à Paris et son libre accès au territoire français. Comme il lui fut assuré que rien ne s’opposait à sa venue en France, l’opposant marocain refusa les mesures de protection qui lui furent offertes[56]. S’il est impossible d’identifier le correspondant français – Jacques Aubert ? -, ou d’affirmer que la conversation eut véritablement lieu au ministère de l’Intérieur parisien, et encore moins d’assurer l’authenticité de ce coup de fil, il semble toutefois qu’il s’agît de la seconde partie de la manipulation du Mossad sur l’avocat suisse.

    Pendant que Chtouki, Bernier et Figon appâtaient Ben Barka, le commissaire El Ghali El Mahi vint officiellement s’inscrire à l’Ecole des Hautes études commerciales. En fait, l’« ordonnance » de la famille Oufkir lorsqu’elle prenait ses quartiers à Paris avait une autre mission, celle d’ordonnance de Chtouki, qui ne connaissait pas la capitale française. Il représenta donc ce dernier auprès des truands, abrités à la résidence Niel à compter du 21 septembre. A peine remis de sa stupeur en apercevant Lemarchand accompagnant Figon à l’avion de Genève deux jours plus tôt, Lopez s’imagina que les Marocains étaient en train de le doubler. Son détachement pour Royal Air Maroc était au point mort, malgré les contacts pris par Leroy à Air France, auprès d’Henri Barnier, un ancien du SDECE reconverti chef du cabinet du directeur général de la compagnie nationale, et avec la secrétaire de Roger Frey, Henriette Renaud, au cours d’une réception donnée à l’occasion du mariage de sa fille, en juillet. « Savonnette » connaissait aussi les truands recrutés par Chtouki. Il était même l’interlocuteur privilégié de Georges Boucheseiche, proxénète bien connu des deux côtés de la Méditerranée et ancien de la Gestapo française de la rue Lauriston et du gang des tractions avant. Il partageait leurs doutes quant à la sincérité du CAB1 : il ne s’agissait pas de la mission, bien sûr, mais de la rémunération. Cette question les agita du 10 au 27 octobre, Figon se montrant finalement le plus instable et menaçant d’utiliser ses contacts journalistiques pour déverser sa bile dans les jours qui suivirent[57]. Lopez préféra dévoiler l’opération Bernier-Figon à Leroy[58]. Il fit de même après l’enlèvement, taisant naturellement son rôle, en téléphonant au chef du service VII… alors qu’il savait qu’il serait absent de chez lui ou de son bureau.

    Si le SDECE fut maintenu consciemment sous embargo, hormis peut-être le directeur de la recherche, le colonel René Bertrand (Jacques Beaumont), il n’en alla pas de même du cabinet du ministre de l’Intérieur. Outre la conversation téléphonique du 28 octobre avec Ben Barka, son implication apparut sous deux aspects. Le premier était le plus connu, toujours au téléphone, à 10 heures et demie, à travers l’autorisation imputée à Jacques Aubert, bien que la voix perçue par l’auditeur fut différente de celle de l’orateur, donnée à Louis Souchon de répondre à la réquisition de Lopez. Le 28 octobre, le « collaborateur » de la brigade mondaine offrit à son officier traitant une tricoche, c’est-à-dire une rémunération pour services rendus à des intérêts privés. Il n’aurait qu’à « interpeller un bic », ainsi que Souchon l’expliqua le lendemain au commissaire-adjoint Lucien Aimé Blanc, responsable du parc automobile de la brigade. Le second aspect est moins connu : du 10 septembre au 25 octobre, le cabinet du ministre de l’Intérieur autorisa le commissaire Gaston Boué-Lahorgue, un ancien des barbouzeries anti-OAS devenu chef de la Brigade de documentation et de recherche criminelle de la Direction générale de la police nationale (DGPN), à mener des écoutes à Paris, en contradiction avec la procédure qui voulait que seule la Préfecture de Police fût compétente dans le ressort de la capitale. La cible était la résidence Niel, un hôtel de rendez-vous assez bien agencé et dirigé par le proxénète parisien Marius Chataignier. Tous les truands sélectionnés par Chtouki et Boucheseiche y résidèrent jusqu’au 23 octobre[59]. Ces écoutes signifiaient soit, que Roger Frey se méfiait aussi de Mohamed Oufkir, soit qu’il tenait à anticiper un mauvais coup de ces criminels, armés depuis le 21 septembre. Dans un cas comme dans l’autre, il savait qu’une opération marocaine était en cours et que la structure de soutien était la Préfecture de Police.

    Evidemment, il ne soupçonna pas l’implication du Mossad. Lorsque le décès de Ben Barka fut constaté, le 29 octobre, la panique prit toute l’équipe marocaine, les truands, Chtouki et même Lopez ; ce dernier ne savait que trop quelle était sa responsabilité dans l’affaire, lui qui avait désigné, camouflé derrière d’épaisses lunettes noires et de fausses moustaches, à Souchon et Voitot la personne de Ben Barka sur le trottoir de l’avenue des Champs-Elysées. Après avoir été ramené à Paris, vers 13 h 30 par les deux policiers, Lopez rejoignit Boucheseiche à Fontenay-le-Vicomte. Entre temps, il téléphona à Leroy, laissant un message laconique à son officier-traitant qu’il savait pertinemment en réunion, comme tous les vendredis[60]. Ben Barka décédé, il dut regagner Orly pour téléphoner au Maroc, mais à entre 17 h 32 et 17 h 38, il ne toucha que les directeurs de cabinet de Dlimi, le commissaire principal Abdelhaq Achaâchi, et d’Oufkir, Hajj Ben Alem. Le général rappela seulement vers 22 h 30, annonçant son arrivée par l’avion de nuit ; seulement, il dut passer par Fès, pour « rendre compte au patron », c’est-à-dire à Hassan II. Si le décès avait été prévu, il est clair que l’avis du souverain n’aurait pas été nécessaire pour poursuivre l’opération ! Et Dlimi n’aurait pas eu besoin d’abandonner la préparation du déplacement du roi à Alger, pour le sommet afro-asiatique du 1er novembre. Lui aussi annonça tardivement son arrivée avec l’avion du lendemain. Mais l’un et l’autre durent repousser leur venue à la fin d’après-midi et au début de soirée du 30 octobre.

    Dlimi profita de ce délai aérien pour se concerter avec Oufkir et appeler Naftali Keinan, chef de la section Tevel du Mossad. Ils convinrent de se retrouver à Orly, où après quelques propos, ils préférèrent se revoir après l’arrivée d’Oufkir, à la porte de Saint Cloud ; leur rencontre fut surveillée par Eliezer Sharon et Zeev Amit, un cousin du chef de Meir Amit. Là, Dlimi lui indiqua la route pour gagner la maison de Lopez où Ben Barka fut conduit après son enlèvement et où il trouva la mort. Keinan demanda à Emanuel Tadmor, le chef de poste du service israélien à Paris, d’y envoyer en urgence une équipe de quatre personnes (Eliezer Sharon, Zeev Amit, Rafi Eitan et Shalom Baraq) couverte par d’autres agents planqués dans deux voitures diplomatiques, s’occuper de la dépouille. Ils l’enveloppèrent, le mirent dans le coffre de la voiture diplomatique de Baraq et se dirigèrent vers le périphérique pour quitter Paris. Le corps de Ben Barka fut enterré nuitamment dans un bois au nord-est de Paris, en un lieu où les agents du Mossad avaient l’habitude de faire des pique-niques avec leurs familles. Ils versèrent ensuite sur et sous le corps un produit chimique, acheté en petites quantités dans plusieurs pharmacies de Paris, puis versèrent de la chaux et enfin recouvrirent la dépouille. Quelques heures plus tard, la pluie activa les produits chimiques et le corps se dissout. En l’absence de corps, l’enquête n’en serait que plus difficile. Le lendemain matin, à cinq heures, Oufkir, Dlimi et Chtouki quittaient Paris, l’un pour Genève, les autres pour Casablanca. Le 31 octobre, Boucheseiche s’envola à son tour pour Casablanca. Peu après, Lopez rendit compte à Leroy de ces allers et retours, n’en sachant à vrai dire pas plus. Sinon, il tut la mort de Ben Barka, s’évitant de quelconques poursuites ultérieures[61].

    Les services de renseignement et l’affaire Ben Barka

    Dès le 30 octobre au soir, des bruits entourant la disparition de dirigeant de l’UNFP se répandirent dans Rabat[62], alors que l’événement passa presque inaperçu dans les premiers jours à Paris. Toutefois, l’annonce par Europe 1 de la disparition de Ben Barka, à 19 heures, alerta Leroy. Mais il ne put rien faire en raison du long week-end qui s’annonçait. Néanmoins, il nota « mentalement de rappeler au général Jacquier, après les fêtes de Toussaint, le mardi suivant, nos deux rapports des 19 mai et 22 septembre », puis d’en rédiger un nouveau suite à la conversation qu’il aurait avec Lopez[63]. Le chef du service VII imaginait déjà avoir été dupé par son HCI. Il en eut le pressentiment dès le 22 septembre, lorsque Lopez lui dévoila l’opération israélienne. Leroy ne dit-il pas à cette occasion à son rédacteur pour les questions arabes, Marcel Chaussée (Marc Desormes) : « Je crois que les Marocains viennent plutôt à Paris pour flinguer (sic) Ben Barka ». Ces propos furent prononcés trois quarts d’heure après que le chef du service VII eût demandé à son subordonné de rédiger une note sur la politique d’Hassan II après les révélations de Lopez[64]. Leroy tint-il ces propos d’une conversation qu’il eût, le 22 septembre, avec son supérieur, le colonel Bertrand (Jacques Beaumont) ?

    La question ne fut jamais posée car le SDECE fut emporté dans une vaste « opération d’intoxication »[65]. Dès l’annonce de la disparition de Ben Barka, les « amis français » d’Oufkir s’ingénièrent à distiller dans la presse une vérité incriminant le service de renseignement extérieur. Le 3 décembre, l’ambassadeur britannique Cynlais Morgan James, put ainsi noter :

    « Prétendument corrompu, véreux, dépourvu d’une bonne direction ou d’un vrai contrôle, le SDECE va prendre une dérouillée très sévère »[66].

    A ce petit jeu médiatique, ce dernier répondit par le plus grand mutisme, permettant toutes les hypothèses, en premier lieu celle de l’implication du SDECE dans cette disparition. Ce silence extérieur se traduisit à l’intérieur du service dans une note du directeur général, le 3 novembre, prescrivant à son directeur de la recherche – qui répercuta dans les services – de « ne rien faire dans l’histoire Ben Barka (pas d’initiative) » et surtout pas « orienter particulièrement nos sources »[67], en l’occurrence le poste de Rabat. Dans sa dépêche du 3 décembre, Cynlais Morgan James établissait dans cette ville l’élaboration du complot « par le service de sécurité marocain et des représentants régionaux du SDECE. Les deux agents du SDECE ne sembl[ai]ent pas être haut placés »[68] ; l’information venait d’une « source sûre », mais rien ne dit que cet ancien officier de renseignement dans la Royal Air Force pendant la Seconde Guerre mondiale ne fut pas également intoxiqué par les mêmes « amis français » du Maroc qui attaquèrent le SDECE. Un fonctionnaire du Foreign Office, lui-aussi ancien officier de renseignement jusqu’en septembre 1956, tenta « de résumer ce que [la diplomatie britannique] sav[ait] de l’affaire Ben Barka ». Il conclut que « mis à part [un] télégramme de Paris (…) et deux lettres de Rabat, nous dépendons d’articles de presse, dont certains sont peu fiables »[69]. Les télégrammes déclassifiés de la CIA, entre le 2 novembre 1965 et le 1er janvier 1967, relayèrent également, à 77 %, les publications de la presse[70].

    Pour autant, le 3 novembre 1965, Jacquier se méfia-il de ses agents sur le terrain, dont un d’eux, le capitaine Jarry, était très lié à Oufkir[71] ? Ou bien de son responsable géographique Monde arabe (III/A), le colonel Tristan Richard ? Ou encore du colonel René Bertrand (Jacques Beaumont), véritable chef du SDECE et premier recruteur, à Tanger, de Lopez ? Ou bien comprit-il que tout cela fut attaque en règle de la part des parties à cette affaire, aussi bien à la Préfecture de Police qu’au ministère de l’Intérieur, et que la meilleure des positions fût de laisser le réseau marocain du service en état de léthargie afin de voir ce qu’il se passerait ? Le directeur-général du SDECE, le général Paul Jacquier, qui n’était pas un homme du renseignement, ne se prononça jamais sur ses doutes et options. Néanmoins, ces questions s’éclairaient à la lumière du climat régnant au sein du service, au lendemain du long week-end de Toussaint. Comme à chaque fois depuis 1958, les officiers de renseignement, personnels militaires et civils, s’attendirent à une nouvelle purge. Leroy devint bientôt la victime expiatoire idéale. Lui-même chercha vainement à se défausser sur ses subordonnés, réputés proches de l’OAS, comme Marcel Chaussée (Marc Desormes).

    Cette solution à courte vue s’imposa en raison des élections présidentielles qui allaient se dérouler, le général de Gaulle, président sortant n’ayant pas encore annoncé s’il se représentait. Un scandale impliquant la police, et à travers elle l’Etat, ne pouvait être que désastreux pour sa réélection. Qui plus est, ce coup de projecteur sur le service de renseignement permettrait de faire le ménage. D’une part en éliminant la tendance pro-OAS qui rendait cette administration particulière difficilement commandable depuis 1961. D’autre part en réaffectant administrativement le service. Ces grandes décisions furent repoussées à après les élections, tant il était clair que le général de Gaulle fût réélu. Le 18 janvier 1966, Leroy fut suspendu de ses fonctions ; son arrestation et sa mise sous écrou intervint le 10 février suivant. Le lendemain, le Conseil des ministres retira le SDECE à l’autorité du Premier ministre pour la confier au ministre des Armées. Le général Jacquier fut admis à faire valoir ses droits à la retraite. Bertrand resta en place encore quatre ans. Le 10 novembre 1970, suite au soupçon d’être un « agent de l’Est », il fut remplacé furtivement (un an) par le colonel Richard. Le service VII fut supprimé, son personnel et ses fonctions opérationnelles réparties entre les autres services, notamment Action. Pour sa part dépossédé du SDECE, le Premier ministre Georges Pompidou nota que :

    « les chefs de service ne [semblaient] pas avoir couvert le moins du monde leurs subordonnés ; ni le préfet de Police Papon, ni le général Jacquier qui n’étaient pas au courant eux-mêmes ».

    Toutefois, il pointa l’absence de « coopération entre les services. Les polices[72] se détest[aient] ensemble elles détest[aient] les services spéciaux, et ce monde détest[aient] la justice »[73].

    En Israël également, la révélation de la disparition de Ben Barka tourna à l’affaire politique. Les quelques personnes qui connaissaient l’implication du Mossad pensèrent d’abord pouvoir l’éviter. Au fond, le service n’avait offert qu’« une assistance technique minimale », selon un télégramme envoyé de la station parisienne du Mossad à Amit. Le 5 novembre, ce dernier put dire au Premier ministre Eshkol que « les Marocains [avaient] tué Ben Barka. Israël n’avait aucune connexion physique à l’acte en lui-même. » Seulement, cette vision ne fut qu’une description partielle, voir évasive, des évènements. Pour Amit,

    « La situation [était] satisfaisante (…) Si des erreurs [avaient] été faites ici et là, [elles] n’étaient pas dus à l’inattention, mais à l’absence de moyen de prédire ce qui se passerait. Les gens sur le terrain, qui [avaient] travaillé sous la pression du temps et dans les circonstances les plus difficiles, [firent] quelques erreurs, et je prends toute la responsabilité sur moi. Malgré les erreurs, nous sommes encore dans les limites de sécurité que nous nous sommes fixés. »

    Mais Amit oubliait l’histoire interne de son service. Se dressa contre lui son prédécesseur, Isser Harel, connu comme le « père du renseignement israélien », et à ce titre se croyant détenteur de droit sur le Mossad. Surtout, il avait été forcé de quitter son poste suite à un différend avec David Ben Gourion. Consultant pour les affaires de renseignement d’Eshkol, il n’attendait qu’un faux pas d’Amit pour montrer que son successeur n’était pas digne de ses fonctions. La médiatisation internationale de la disparition de Ben Barka en était une et il entendait s’en saisir. Mais, contrairement à ce qui se passa à Paris, le Premier ministre soutint son directeur du service de renseignement. Harel ne démissionna qu’en juin 1966, suivit par son plus grand allié à l’intérieur du Mossad, l’artisan de la liaison avec le Maroc, Yaagov Caroz[74]. Aigri par la tournure des événements, il confia à Maxime Ghilan et Schmuel Mohr, tous deux journalistes à Bul (Cible), un magazine semi-pornographique, une documentation présentant l’apport technique du Mossad (appartement de repli, passeports, matériel de maquillage, fausses plaques, poison), mais taisant l’opération de manipulation, même si l’implication d’Arthur Cohn était mentionnée. L’auditeur militaire israélien fit saisir le numéro du 11 décembre 1966 de Bul, mais cinq cents exemplaires avaient déjà quitté le pays. L’article « Des israéliens dans l’affaire Ben Barka » fut publiée dans The New York Times du 19 février 1967, et repris dans Le Monde et France Soir du 22 février suivant.

    L’« opération d’intoxication » toucha également, dès le 2 novembre 1965[75], la CIA qui, comme le SDECE, n’avait rien à voir dans ces événements. « Il n'[était] toujours pas connu au juste de quoi il en retourne exactement, et nous ne voulons pas y être mêlés » fut la réponse que le service américain entendit faire passer par le biais du département d’Etat[76]. Mais le désordre qui toucha ces services de renseignement fut aussi l’occasion pour les services de l’Est, guerre froide obligeait, d’exploiter les difficultés de la partie adverse. Dès le 12 novembre 1965, le StB décida de lancer une Opération Départ dont les objectifs étaient d’attirer les soupçons sur le gouvernement américain et la CIA, pour faire croire qu’ils étaient les organisateurs directs du rapt, tout en dénonçant d’une part pour compromettre autant que possible la police, les services de renseignement français et Charles de Gaulle, et d’autre part Hassan II, Oufkir, Dlimi, les cadres du régime, tous présentés comme des « larbins actifs de l’impérialisme » ou des agents de l’espionnage américain. En France, un journaliste du Canard enchaîné (Pipa) contribua à l’opération de déstabilisation du StB[77].

    Bien que du point de vue marocain l’opération fut un ratage total, ni le ministre de l’Intérieur, ni le directeur-adjoint de la Sûreté nationale, ni le chef du CAB1 ne furent ennuyés par l’enquête judiciaire qui se déroulait en France. Dès le 3 novembre, l’ambassadeur marocain à Paris, Moulay Ali, fut remplacé par Laghzaoui. Hassan II optait pour le conflit avec Charles de Gaulle. Quant aux truands, ils furent placés sous surveillance du CAB1. Les inculpations d’Oufkir et de Dlimi restèrent non seulement lettre morte, mais le ministre de l’Intérieur devint l’enjeu des rapports diplomatiques[78] entre les deux pays pour quinze ans. Lorsque le procès des protagonistes français débuta le 5 septembre 1966, le souverain marocain tenta une dernière manœuvre dilatoire : le 19 octobre, le commandant Dlimi se présenta au palais de justice et se constitua prisonnier. Cette « initiative personnelle » lui valut cent vingt jours d’arrêt de rigueur et une promotion au grade de lieutenant-colonel. Interrompu le temps de la nouvelle instruction, le procès reprit le 17 avril 1967. Le 5 juin, Dlimi fut blanchi par la cour d’assise de Paris, tandis qu’Oufkir et les truands furent pour leur part condamnés par défaut à la réclusion à perpétuité. Antoine Lopez et Louis Souchon écopèrent de six et huit ans de réclusion. Leroy fut libéré mais sa carrière dans le renseignement était finie. Quant à Oufkir, son aura grandit dans la population autant que son étoile pâlit aux yeux de son souverain. Il sombra dans la boisson et finit par tenter de renverser Hassan II. Il fut exécuté le 16 août 1972. Quelques heures plus tard, les truands furent éliminés. Dlimi mourut dans un accident le 22 janvier 1983. Ainsi s’acheva, du point de vue du renseignement, l’affaire Ben Barka.

    Notes:

    [1] Jean-Paul Marec, La ténébreuse affaire Ben Barka. Les grandes affaires de ce temps, Paris, Les Presses noires, 1966 ; François Caviglioli, Ben Barka chez les juges, Paris, La Table ronde de Combat, 1967 ; Roger Muratet, On a tué Ben Barka, Paris, Plon, 1967 ; Daniel Guérin, Les assassins de Ben Barka, dix ans d’enquête, Paris, Guy Gauthier, 1975 et Ben Barka, ses assassins, Paris, Syllepse & Périscope, 1991 ; Bernard Violet, L’affaire Ben Barka, Paris, Fayard, 1991 ; René Gallissot, Jacques Kergoat (dir.), Medhi Ben Barka. De l’indépendance marocaine à la Tricontinentale, Paris, Kerthala/Institut Maghreb-Europe, 1997 ; Zakya Daoud, Maâti Monjib, Ben Barka une vie une mort, Paris, Michalon, 2000 ; Maurice Buttin, Ben Barka, Hassan II, De Gaulle, ce que je sais d’eux, Paris, Karthala, 2010 ; Mohamed Souhaili, L’Affaire Ben Barka et ses Vérités, Paris, La Procure, 2012…
    [2] Archives de la Préfecture de Police de Paris, E/A 1390 (articles de presse) et HB3 1-9, Renseignements généraux (1965-1967)* ; Archives nationales, Pierrefitte, 19870623/41-42, dossier de la Section des étrangers et des minorités des Renseignements généraux*, 2003327/2, enquête judiciaire (1965-1967), 19920427/42-44, dossier de la Direction générale de la Police nationale (1965-1967) ; Documents diplomatiques français [DDF], 1965-II, 1966-I et 1966-II, Paris/Bruxelles, Ministère des Affaires étrangères/Peter Lang, 2004 et 2006 ; Roger Faligot, Pascal Krop (RFPK), La Piscine. Les services secrets français 1944-1984, Paris, Seuil, 1985, p. 390-405 ; Pascal Krop (PK), Les secrets de l’espionnage français de 1870 à nos jours, Paris, Lattès, 1993, p. 798-821 (dans les deux cas, il s’agit de documents provenant du dossier de Marcel Le Roy, colonel du SDECE contraint de démissionner suite à l’Affaire).
    [3] FOIA CIA et David S. Patterson, Nina Davis Howland (Dir.), Foreign Relations of the United States, 1964-1968, XXIV, Africa [FRUS], Washington, United States Government Printing Office, 1995.
    [4] Service historique de la Défense, Département de l’armée de Terre, Vincennes, 6 Q 32/3.
    [5] Ignace Dalle, Les trois rois. La monarchie marocaine de l’indépendance à nos jours, Paris, Fayard, 2004, p. 203.
    [6] Juris-classeur marocain, Paris, Editions techniques, 1972, p. 219.
    [7] Maurice Buttin, op. cit., p. 68.
    [8] Gérald Arboit, Des services secrets pour le France. Du dépôt de la Guerre à la DGSE (1856-2013), Paris, CNRS Editions, 2014, p. 269-274.
    [9] Stephen Smith, Oufkir. Un destin marocain, Paris, Calmann-Lévy, 1999, p. 204.
    [10] Bureau central des archives administratives militaires, Pau, 134953.
    [11] Cité par Ignace Dalle, op. cit..
    [12] Roger Muratet, op. cit., p. 160.
    [13] Cité par Ignace Dalle, op. cit., p. 288.
    [14] Dlimi était à Pau à l’automne 1956, comme adjoint au commandant de la 1re Compagnie de parachutistes marocains à l’instruction [Jamila Abid-Ismaïl, Calvaire conjugal, Casablanca, Eddif, 2007, p. 53].
    [15] Avec les précautions d’usage relatif à tout travail journalistique et éludant les effets sur les forces de sécurité marocaines, cf. Marie-Monique Robin, Escadrons de la mort. L’Ecole française, Paris, la Découverte, 2004.
    [16] Maurice Buttin, op. cit., p. 72 ; Gérald Arboit, op. cit., p. 278-279 ; Raymond Aubrac, Où la mémoire s’attarde, Paris, Odile Jacob, 1996, p. 233.
    [17] Philippe Bernert, SDECE Service 7. L’extraordinaire histoire du colonel Le Roy-Finville et des clandestins, Paris, Presses de la Cité, 1980, p. 89, 268.
    [18] FOIA CIA, 51966ec6993294098d509ff5, note de criblage, 19 mars 1963 ; 51966ec6993294098d509ff5, Ugo Antonio Emanuele Dadone (Desdemone), « « colloquio Mediterraneo » Firenze 3/6 octobre 1958 », p. 14.
    [19] Yigal Bin-Nun, « La quête d’un compromis pour l’évacuation des Juifs du Maroc », Pardès, n° 34, 2003/1, p. 75-98.
    [20] Archives de l’Etat d’Israël (AEI), Jérusalem, Ministère des Affaires étrangères, 2525/9, Easterman à Goldmann, 1er juillet 1957 ; 4317/10/II, télégr. Shneurson suite à sa conversation avec Easterman, 19 janvier 1958 ; 4318/10/II, Easterman à Laghzaoui, 26 novembre 1958. Cf. Yigal Bin-Nun, « The contribution of World Jewish Organizations to the Establishment of Rights for Jews in Morocco (1956-1961) », Journal of Jewish Modern Studies, n° 9/2, 2010, p. 251-274.
    [21] Ibid., 4317/10/II, Levinsky lors d’une rencontre d’agents du Mossad à Paris, 7 novembre 1958.
    [22] Ibid., 4319/4/1, rapport de Chouraqui, Chouraqui à Castel et Gazit à Castel, 24 mars 1960. Cf. Yigal Bin-Nun, « Chouraqui diplomate. Débuts des relations secrètes entre le Maroc et Israël », Perspectives, Revue de l’Université hébraïque de Jérusalem, n° 15, 2008, p. 169-204.
    [23] Archives de l’Úřad pro zahraniční Styky a Informace (AÚZSI), Prague, 43802-20, rapport de Mičke, 1er avril 1960.
    [24] AEI, op. cit., 4319/4/2, Caroz à Gazit, 3 avril 1960 ; 2052/84/2, Verad à Maroz, 13 juillet 1960.
    [25] AÚZSI, op. cit., Čermák, 25 février 1963.
    [26] Ibid., Rezidentura Rabat, 23 mai 1963.
    [27] Ignace Dalle, op. cit., p. 288.
    [28] AÚZSI, op. cit., Rezidentura Rabat, 23 octobre 1963.
    [29] Petr Zídek, Karel Sieber, Československo a Blízký východ v letech 1948-1989 [La Tchécoslovaquie et le Moyen-Orient, 1948-1989], Prague, Ústav mezinárodních vztahů, 2009, p. 220-225.
    [30] Medhi Ben Barka, Ecrits politiques 1957-1965, Paris, Syllepse, 1999, p. 199-218.
    [31] Ian Black, Benny Morris, Israel’s Secret Wars. A History of Israel’s Intelligence Services, New-York, Grove Press, 1992, p. 179 ; Yigal Bin-Nun, « La quête d’un compromise…, op. cit., p. 83-95.
    [32] Stephen Smith, op. cit., p. 232.
    [33] Raouf Oufkir, Les invités, Vingt ans dans les prisons du Roi, Paris, Flammarion/J’ai lu, 2005, p. 370-373, citant Y. Bin-Nun, Les relations secrètes entre le Maroc et Israël, 1955-1967, manuscrit et cycle de conférences au Centre Communautaire de Paris, 2004 ; Yigal Bin-Nun, « Les agents du Mossad et la mort de Mehdi Ben Barka », La Tribune juive, 1er avril 2015.
    [34] Cf. Karen Farsoun, Jim Paul, « War in the Sahara: 1963 », Middle East Research and Information Project, n°45, mars 1976, p. 13-16 ; Piero Gleijeses, « Cuba’s First Venture in Africa: Algeria, 1961-1965 », Journal of Latin American Studies, vol. 28, n° 1, février 1996, p. 159-195.
    [35] Michel Bar Zohar, Nissim Mishal, Mossad les grandes opérations, Paris, Plon, 2012, p. 178-179 et Ronen Bergman, Shlomo Nakdimon, « The Ghosts of Saint-Germain Forest », Yediot Aharonot, 23 mars 2015.
    [36] Ahmed Boukhari, Raisons d’Etats. Tout sur l’affaire Ben Barka et d’autres crimes politiques au Maroc, Casablanca, Maghrébines, 2005, p. 89 [ce livre, bourré d’affabulations, doit être manié avec précautions, malgré des éléments issus des permanenciers du CAB1 toujours classifiés].
    [37] Ephraim Kahara, « Mossad-CIA Cooperation », International Journal of Intelligence and Counterintelligence, vol. 14, n° 3, 2001, p. 409-420.
    [38] Yigal Bin-Nun, « La négociation de l’évacuation en masse des Juifs du Maroc », Shmuel Trigano (dir.), La fin du Judaïsme en terres d’Islam, Paris, Denoël, 2009, p. 357.
    [39] Muhammad Hassanein Haykal, كلام في السياسة (Propos politiques), Le Caire, Al-Misriyya linarch, 2001, cité par Abdelhadi Boutaleb, Un demi siècle dans les arcanes du pouvoir, Rabat, Az-Zamen, 2002, p. 274.
    [40] Il n’a produit que deux documentaires, Le ciel et la boue (1961) et Paris secret (1965).
    [41] Zakya Daoud, Maâti Monjib, op. cit., p. 347.
    [42] Ronen Bergman, Shlomo Nakdimon, op. cit..
    [43] Citée par Maurice Buttin, op. cit., p. 230-231.
    [44] Ahmed Boukhari, op. cit., p. 103.
    [45] Maurice Grimaud, Je ne suis pas né en mai 1968. Souvenirs et carnets (1934-1992), Paris, Tallandier, 2007, p. 270-271.
    [46] Roger Muratet, op. cit., p. 163-164.
    [47] Cf. les propos d’Ali Benjelloun, in DDF, 1966-1, Beaumarchais, 20 août 1966.
    [48] Pièce déclassifiée par la DGSE le 12 novembre 2004, citée par Maurice Buttin, op. cit., p. 407.
    [49] Philippe Bernert, op. cit., p. 320-321.
    [50] Roger Muratet, op. cit., p. 144-145.
    [51] PK, p. 798-800, « Compte rendu de voyage effectué du 8 au 10 mai 1965 », annexé à la note VII/102/010/100 du 17 mai 1965 de Leroy à Richard. Note VII/1912/R du 22 septembre 1965 de Leroy à Bertrand (non publiée) reprise dans RFPK, p. 391-393, note 5140/DG/CAB du 22 décembre 1965 de Jacquier à Zollinger ; Ibid., p. 395-397, Leroy à Bertrand, sd [3 novembre 1965].
    [52] Roger Muratet, op. cit., p. 169-174.
    [53] Philippe Bernert, op. cit., p. 328.
    [54] World’s Press News and Advertisers’ Review, 18 juin 1965, p. 14 ; Roger Muratet, op. cit., p. 221.
    [55] Bernard Violet, op. cit., p. 153.
    [56] Zakya Daoud, Maâti Monjib, op. cit., p. 347.
    [57] Maurice Buttin, op. cit., p. 239, 282.
    [58] Note VII/1912/R, op. cit..
    [59] Lucien Aimé Blanc, L’indic et le commissaire, Paris, Plon, 2006, p. 242-244.
    [60] Philippe Bernert, op. cit., p. 348.
    [61] Ibid., p. 350-352 ; Ronen Bergman, Shlomo Nakdimon, op. cit. ; Yigal Bin-Nun, « Les agents du Mossad et la mort de Mehdi Ben Barka », La Tribune juive, 1er avril 2015.
    [62] DDF, 1965-II, télegr. N° 3671, 31 octobre 1965.
    [63] RFPK, p. 395-397, et PK, p. 807-809, Leroy à Bertrand, sd.
    [64] Archives privées, M. Chaussée-Desormes, 13 février 1981.
    [65] Philippe Bernert, op. cit., p. 350, 353.
    [66] The National Archives, Kew (TNA), Foreign Office, 371/184006, James à Brown.
    [67] Philippe Bernert, op. cit., p. 368, RFPK, p. 398, et PK, p. 801, Bertrand à Leroy, 3 novembre 1965.
    [68] TNA, op. cit..
    [69] Ibid., 16 novembre 1965.
    [70] FOIA CIA, série 75-00149R.
    [71] Maurice Buttin, op. cit., 434.
    [72] Police judiciaire, DST, RG, Préfecture de Police de Paris.
    [73] Alain Peyrefitte, op. cit., p. 43.
    [74] Ronen Bergman, Shlomo Nakdimon, op. cit. ; Ian Black, Benny Morris, op. cit., p. 204-205.
    [75] FOIA CIA, CIARDP-75-00149R000100360072-6.
    [76] FRUS, p. 179, McCluskey à Ball, 25 janvier et Rusk à Johnson, 12 février 1966.
    [77] AÚZSI, 43802-100.
    [78] Cf. DDF 1965-II, télégr. 2299/2300, Couve de Murville à Gillot, 6 novembre 1965.

    CNAM, ESDR3C.

    Source

    #Maroc #Ben_Barka #Israël #Mossad #France

  • Maroc. Chut ! Le roi Mohamed VI est-il malade ?

    Maroc. Chut ! Le roi Mohamed VI est-il malade ?

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    Au Maroc, la santé du roi est l’ultime tabou. En parler, un blasphème. Mais depuis quelques temps, ses apparitions à la télévision suscitent des inquiétudes et quelques discrets commentaires

    Tout le monde en parle au Maroc, mais toujours mezzo voce. Les plus téméraires murmurent que le roi a pris du poids, beaucoup de poids, et que les soucis des affaires l’éloignent malheureusement des sports qu’il affectionne, dont celui de chevaucher des scooters de mer, hobby qui lui a valu au début se son règne le sobriquet de «Sa Majetski» par l’humoriste Bziz.

    Son apparition dans la province de Nador où il inaugurait des installations sportives a créé le buzz sur les réseaux sociaux et dans la presse éléctronique indépendante. «L’image est déroutante pour un roi qui n’a pas 50 ans» note un facebooker : on le voit marcher s’aidant d’une béquille.

    «Auparavant, nous avions peur du roi, aujourd’hui nous avons peur pour lui», l’expression qui avait fleuri lors de son accession au trône en 1999 pour expliquer l’affection d’un peuple pour un jeune monarque que l’on disait humaniste et fragile à contrario de son père Hassan II, un dictateur aussi fascinant que craint, est subitement revenue aux devants de la scène commente la presse locale qui a publié la photo du roi éclopé.

    Il y a quelques mois, après son discours du Trône, sur une terrasse de café à Rabat deux journalistes évoquaient le même sujet à bâtons rompus:

    -«Tu as suivi le discours de roi?»

    -«Oui, mais c’est son état physique qui a retenu le plus mon attention. Il a l’air malade, tu ne trouves pas?»

    -«Chut! Ne dis pas ça. Sa Majesté n’est pas malade, il est en petite forme, c’est tout».

    «Il a l’air bizarre… »

    Sur les forums des réseaux sociaux, même discrétion quand la question est abordée. Et il faut dire que malgré son caractère sensationnel, elle n’attire pas les foules. Sur celui de Bladi, le débat reste confiné à des souhaits de prompt rétablissement au monarque.

    Un internaute se risque à faire son propre diagnostic : «Il à l’air bizarre, de petits yeux mi-clos, le visage bouffi et ce rictus si visible doublé d’une respiration haletante…».

    D’autres comparent son image cathodique avec la sveltesse qu’il affichait lors de son intronisation en juillet 1999.

    Mais treize années ont passé et beaucoup l’oublient tant la communication du régime, surtout à l’adresse des médias étrangers, insiste encore et toujours sur le « nouveau règne ».

    En 2008, le journaliste espagnol Pedro Canales ouvrait le bal des supputations en affirmant dans les colonnes d’El Imparcial que Mohamed VI avait subi une opération chirurgicale en France, une allégation jamais confirmée et surtout vivement démentie par la presse officielle qui y voyait «une tentative de destabilisation orchestrée de l’étranger».

    En juillet 2009, pour le dixième anniversaire de son accession au trône, le roi démentait une quelconque faiblesse physique et affichait encore les traits juvéniles de ses débuts de règne.

    Le roi Mohammed VI en juillet 2009


    Mais en novembre de la même année, le changement devient, pour nombre d’observateurs, subitement palpable.

    Le roi Mohammed VI en novembre 2009


    Que s’est-il passé entre les deux images?

    «Quelques médias français m’ont informé que Mohamed VI souffre d’une insuffisance rénale ou une maladie de foie qui l’oblige à se déplacer régulièrement en France» affirmait, encore lui, le journaliste d’El Imparcial, évoquant même une maladie incurable. Mais là encore, il était bien seul à affirmer de telles assertions.

    Mohammed VI en 2021


    Pedro Canales réagissait à un communiqué de la Maison royale qui annonçait fin août 2009 que le monarque, 46 ans à l’époque, avait été placé en convalescence de cinq jours pour une «infection» qui ne présente «aucune inquiétude sur sa santé».

    «Sa Majesté le roi Mohamed VI […] présente une infection à rotavirus avec signes digestifs et déshydratation aiguë nécessitant une convalescence de cinq jours», avait indiqué le communiqué signé par le Pr. Abdelaziz Maaouni, médecin personnel du roi et directeur de la clinique du Palais royal.

    «La maladie annoncée dans la déclaration est simplement le résultat d’une maladie chronique» renchérissait El Imparcial qui dans un article alarmant faisant état d’une vive inquiétude des milieux diplomatiques et pronostiquait même une régence imminente. L’article, comme celui de 2008 avait provoqué une levée de boucliers contre son auteur.

    «Des problèmes pulmonaires»

    «Au Maroc, on ne communique pas sur l’état de santé du roi Mohammed VI. Ses visites répétées en France dont beaucoup soufflaient le but chirurgical? De simples « vacances » avaient rectifié les autorités marocaines. Le souverain souffrirait de problèmes pulmonaires» écrivait L’Express en 2010 dans un diaporama consacré à «ces dirigeants rongés par la maladie»

    «Son père, le roi Hassan II, souffrait de la maladie de Crohn, une inflammation de l’intestin grêle. Ses malaises intestinaux, soignés par des médecins américains, étaient dissimulés sous le terme de « bronchites ». Il meurt en 1999, après 38 ans de règne» ajoutait L’Express dans le même dossier.

    Une presse échaudée par la censure

    Le bulletin de santé du roi annonçant son «infection à rotavirus», une première au Maroc, a eu des incidences bien plus dommageables sur la presse locale qui, profitant de cette transparence inédite a tricoté sur l’information, oubliant que parler de la santé du roi peut nuire gravement.

    Le lendemain de la diffusion du communiqué de la Maison royale, le quotidien casablancais Al Jarida Al Oula, aujourd’hui disparu, citant une source «médicale anonyme», proposait une version sensiblement différente et affirmait que «l’origine du rotavirus contracté par le roi serait dû à l’utilisation de corticoïdes contre l’asthme et qui sont responsables du gonflement du corps et de la diminution de l’immunité». La presse marocaine, dans son ensemble avait largement commenté ce qui allait devenir «l’affaire rotavirus».

    En une semaine, dix journalistes de trois publications ont été entendus par la police, tous accusés de «publication malintentionnée d’une fausse information» et «allégations et faits non véridiques».. Cinq d’entre eux seront inculpés dont trois seront condamnés à une peine privative de liberté.

    Peu de temps plus tard, lorsque la presse française annonçait que le prince Moulay Rachid, frère cadet du roi, avait été «hospitalisé à Paris dans un état sérieux», leurs confrères marocains ont, dans leur grande majorité, préféré regarder ailleurs.

    Avec l’émergence des médias électroniques qui échappent tant bien que mal à la censure, l’évocation de la santé du roi revient parfois aux devants de la scène, comme l’a fait Demain online en commentant la génuflexion pénible de Mohamed VI durant sa prière.

    Mais pour la plupart des journalistes, «la petite forme» du roi, avérée ou pas, se résume à quelques chuchottements dans les cafés.

    Pourtant, quand on scrute cette dernière vidéo, on a le droit de se poser de sérieuses questions.

    Demain online via OIPID

    #Maroc #Mohammed_VI #Maladie_du_roi #Santé_du_roi

  • Au Mali, l’agenda du Maroc est subordonné à celui des autres

    Au Mali, l’agenda du Maroc est subordonné à celui des autres

    Maroc, Mali, Nouzha Alaoui Mhamdi, Union Africaine,


    Dans un email envoyé au ministre marocain des affaires étrangères, Nazha Alaoui Mhamdi, ambassadrice du Maroc en Ethiopie à l’époque, suggère d’attendre la réation de la CEDEAO pour la publication d’un communiqué sur le Mali. Voici le texte intégral du courrier confidentiel de la diplomate marocaine:

    Date: Sat, 12 Jan 2013 13:53:31 +0000
    Subject: communiqué à publier
    From: elotmanis@gmail.com
    To: nezha_alaoui23@hotmail.com; karimedrek@hotmail.com; medrek@maec.gov.ma

    M. le Ministre,
    Je vous prie de bien vouloir trouver, ci-apres un projet de communiqué concernant la situation au Mali

     » Le Royaume du Maroc suit avec grande attention l evolution de la situation en Republique du Mali. Il reitere a cet effet son plein soutien aux efforts de l Etat malian pour l’ unite et l’integrite de la Republique du Mali. »

    Cependant, je souhaiterai porter a la connaissance de M. Le Ministre que seuls la France, les Etats Unis et l’ Union europeenne ont publie un communique. J’ ai egalement appele l’ Ambassadeur de Sa Majeste le Roi pour concertation. Il m’ a confirme qu’ aucun pays africain ni la cedeao n’ont communique sur la question et qu ‘ un communique de notre pays devrait etre tres general car nous avons d’ importants interets economiques dans differentes villes maliennes ( telecoms, banques…). Par ailleurs et pour rester logique avec notre position qui est celle d appuyer les efforts de la cedeao, et etant donne que cette derniere n a pas encore donne sa position, il serait souhaitable de s’ inscrire dans une dynamique regionale africaine et en tant que pays « voisin ». Considerant ces differents elements, je soumets a l ‘ appreciation de M. Le Ministre l’ option de ne pas communiquer pour l’instant sur la situation au Mali, en attendant de voir la reaction de la CEDEAO.

    Respectueusement,

    Nezha Alaoui.

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    Lire aussi : Le roi du Maroc a des origines maliennes, selon Selif Keïta

    #Maroc #Mali #Sahel