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  • Crise malienne et situation dans le Sahel -Note du MAEC-

    Crise malienne et situation dans le Sahel -Note du MAEC-

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    ⦁ Depuis le mois de mars, le Mali connaît une grave crise : les rebelles du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) revendiquent la région de l’AZAWAD, coupant ainsi le pays en deux. D’une part, le groupe des Ansar-dine veulent une application stricte de la Chariaa sur l’ensemble du territoire national, d’autre part des sous-officiers s’estiment trahis par leur hiérarchie et provoquent une insurrection. Les trois régions du nord Mali, Tombouctou, Gao et Kidal ne sont plus sous le contrôle étatique. Le président Amadou Toumani Touaré est renversé, un nouveau gouvernement est mis en place.

    ⦁ Grave au Nord, la crise est violente à Bamako avec un risque de devenir une crise africaine généralisée avec une économie criminelle à travers les exportations irrégulières et illégales des produits nationaux (coton et or) et les trafics (armes et drogues). Au Libéria, au Sierra Léone et en Côte d’Ivoire, des cartels risquent d’entrer en action pour  promouvoir les trafics illicites en tout genre. Au Nord, les rebelles disposent déjà de trois aéroports  : Gao, Tessalit et Tombouctou qui peuvent accueillir de gros porteurs et recevoir tous les commerces, y compris ceux de la drogue, des armes et aussi des militants étrangers.

    ⦁ L’armée nationale est divisée à tous les niveaux et la classe politique est également éclatée.

    ⦁ Les radicaux (Aqmi, Ansar Dine, Mujao, Boko Haram) qui occupent le Nord et les autres groupes, le MNLA en particulier et le FLNA jouent la compétition au plus extrémiste. Les islamistes veulent renforcer globalement leur présence, ce qui cependant comporte des risques de division. L’incertitude politique et sécuritaire à Bamako les aident à renforcer leurs rangs, leur unité, leur expansion et l’exécution de leur agenda.

    ⦁ L’appel à l’envoi des troupes étrangères au Mali constitue une excellente publicité pour les jihadistes. Il facilite les recrutements, donne du prestige aux radicaux et attire les combattants étrangers. Si les troupes de la CEDEAO n’interviennent pas il y aura certainement une déconsidération pour cette organisation.

    I. La crise malienne
    1. Eléments de rappel  :
    ⦁ 22 mars 2012  : Prise du pouvoir à quelques jours des élections présidentielles. Le président malien, Amadou Toumani Touré (ATT) est renversé par des éléments de l’armée. Des mutins ont arrêté une grande partie des membres du gouvernement. Le Mali fait alors face à une crise institutionnelle et sécuritaire grave.

    ⦁ Ce coup d’état a été suivi d’un effondrement de l’armée malienne dans la partie nord du pays où la rébellion touarègue, aux côtés de laquelle évoluent des groupes relevant d’Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), a annexé d’importants territoires, s’emparant successivement des villes de Kindal, Gao et Tombouctou.

    ⦁ 2 avril 2012  : Pour obliger les mutins à restituer le pouvoir aux autorités civiles, la CEDEAO adopte des sanctions économiques, financières et diplomatiques à l’encontre de la junte à Bamako, en décrétant notamment un embargo total sur le pays.

    ⦁ 6 avril 2012  : le principal groupe d’opposition touarègue, le MNLA, revendique Kidal, Gao et Tombouctou afin de créer un nouvel Etat, la République de l’Azawad, dont il a unilatéralement déclaré l’indépendance.

    ⦁ 7 avril 2012  : les sanctions imposées sont levées à la suite de l’acceptation par le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’État (CNRDRE) d’un accord-cadre négocié par la CEDEAO, prévoyant un plan de transition pour un retour à l’ordre constitutionnel avec le transfert du pouvoir exécutif au président de l’Assemblée nationale.

    ⦁ 12 avril 2012  : investiture de Dioncounda Traoré. Le président intérimaire est chargé de conduire un gouvernement d’Union nationale pour rétablir l’intégrité du territoire national. Un intérim qui doit durer 40 jours pendant lesquels le président intérimaire est chargé d’organiser des élections. Compte tenu de la situation exceptionnelle que vit le Mali, ce délai est impossible à respecter.

    2. Les causes de la rébellion au Mali

    ⦁ Les Touaregs revendiquent le Nord du Mali (Azawad) comme leur territoire ancestral  : ils ont toujours été le relais des insurrections et des mutineries armées contre Bamako à travers notamment le MNLA. Autrefois leurs revendications étaient moins radicales  : elles étaient principalement liées au développement économique, commerciale ou à l’autonomie politique du Nord Mali. Désormais, le MNLA et ses alliés se radicalisent proclamant unilatéralement l’indépendance de l’Azawad. Mais ont-ils réellement les moyens pour dominer un territoire si étendu comme le Nord du Mali?

    ⦁ Le MNLA est un mouvement politico- militaire dont le désarmement n’a jamais été effectif même durant la période de trêve.

    ⦁ Grâce à la crise libyenne, le MNLA a multiplié et renforcé ses capacités militaires et son opérationnalisation au point de doubler l’armée régulière  : la chute de Kadhafi a entraîné une désintégration de la dictature libyenne, mais a eu pour conséquence une circulation incontrôlée d’armes à feu et de matériel létal lourd, ainsi que le repositionnement, voire redéploiement des islamistes, dont la présence s’est renforcée dans la zone sahélo-saharienne.

    ⦁ Les Touaregs autrefois combattants aux côtés de Kadhafi ont profité de cette nouvelle donne politique pour introduire des armes au Nord du Mali afin d’y préparer les futures hostilités. Il s’ensuit un renforcement et une réapparition de la rébellion au Nord  :

    ⦁ Ainsi, les touaregs dont l’assise est transnationale, habitent le Sahel et y exercent des manoeuvres militaires sans contraintes, connaissent le terrain mieux que l’armée régulière et une sérieuse disproportion existe entre l’étendue immense du pays qui fait plus d’un million 200 mille km et ne comptant que sur une armée de moins de vingt mille hommes. Cette armée reste confrontée a des difficultés relatives à la couverture administrative du territoire et dans la gestion de l’adversité découlant de la rébellion, mais aussi et surtout de la criminalité et du terrorisme. Cela fait qu’un pays pauvre comme le Mali, ne peut ni contrôler, ni maîtriser son territoire, encore moins la bande sahélienne qui couvre des centaines de milliers de kilomètres. Depuis le 27  juin, les groupes islamistes radicaux ont pris le contrôle de près de deux tiers du territoire malien.

    ⦁ Aussi, les rebelles visent deux principaux objectifs: cibler les grandes villes pour provoquer des déplacements massifs de populations et provoquer délibérément une crise humanitaire sans précédent au Mali.

    3. Les groupes armés présents au Nord du Mali  :

    ⦁ Le Mali est en présence d’un côté, le MNLA, branche politique qui revendique l’autodétermination du Nord Mali et d’un autre côté, les salafistes d’Ansar Dine qui ont des revendications plus religieuses que politiques, comme l’application de la Chariaa, sur l’ensemble du Mali. Enfin les Touaregs dont la rébellion n’est pas homogène.

    ⦁ Avec le soutien d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) et le Mouvement intégriste nigérian Boko Haram, les extrémistes religieux contrôlent les villes principales comme Gao et Tombouctou, épicentres des plus grands risques.

    ⦁ L’interaction des mouvements politico-religieux entre d’une part, le MNLA et le Front de Libération Nationale de l’Azawad (FLNA) et d’autre part, les salafistes d’Ansar Dine, le Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et les fondamentalistes de Boko Haram, constituent un réel danger pour toute la zone sahélo-saharienne, où terrorisme et trafic de drogue dans cette zone se fait en toute impunité.

    4. L’option diplomatique ou militaire  pour contrer la crise malienne :

    ⦁ La crise malienne nécessite un dialogue politique et l’option militaire ne doit en pincipe intervenir qu’après l’épuisement de tous les recours politiques possibles. Cependant, dans le cas où le dialogue échoue avec la junte et le MNLA, l’Union Africaine et la Communauté internationale doivent soutenir l’option militaire prônée par la Communauté Économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour rétablir l’intégrité territoriale du Mali.

    ⦁ Toutefois, pour éviter l’idée d’interventionnisme occidentale, la Communauté internationale doit mettre aux devant les troupes maliennes et de la CEDEAO, qui auront besoin de soutien logistique, comme les renseignements, la communication et la mobilisation des troupes et l’appui aérien pour leur progression dans les contingences du combat réel sur le terrain et afin d’assurer une victoire rapide et efficace.

    ⦁ Ainsi, toute action militaire doit se faire conformément à une stratégie politique en vue d’une réunification du pays. L’objectif de ce processus politique est de forger une vision nationale et inclusive pour l’avenir du Mali, ce qui exige une feuille de route pour la transition.

    ⦁ Tout processus politique au Mali doit permettre aux autorités de transition de s’engager dans des négociations avec les groupes rebelles du nord mais à condition de cesser tout contact avec les organisations terroristes et ce, conformément aux exigences de la résolution 2071 du Conseil de sécurité . Cette résolution donne 45 jours à la CEDEAO pour préciser les modalités d’une opération militaire, que le Conseil de sécurité se dit prêt à envisager.

    5. Les risques si la crise malienne perdure  :
    Si la crise malienne perdure :
    ⦁ Les divisions entre les différents centres du pouvoir à Bamako se multiplieront et s’approfondiront  ;
    ⦁ Les radicaux islamistes renforceront leurs positions locales et attireront des combattants étrangers  ;
    ⦁ Plus la crise fera partie du paysage international et plus elle se banalisera comme le cas des conflits de l’Afghanistan ou de la Somalie.

    II. Impact sur la sous-région sahélienne

    Le Sahel constitue un ensemble géopolitique cohérent  : plus la crise s’aggravera et plus elle affectera toute la région. Les principaux effets de la crise seront donc :

    ⦁ Le détournement de l’attention et des efforts des gouvernements  : les priorités politiques et économiques nationales seront relégué au second plan ;
    ⦁ La   diversion des ressources vers le sécuritaire au détriment de l’économique : achat d’armes, gonflement des effectifs des forces de sécurité… ;
    ⦁ Le découragement des investisseurs nationaux et surtout étrangers;
    ⦁ Une radicalisation des groupes et mouvements religieux par effet de contagion ou d’imitation et pour conserver leur espace  d’action. Des pays tel le que le Sénégal où les confréries sont puissantes peuvent être atteints ;
    ⦁ Une émergence de tensions et de suspicions entre états au Nord et au Sud du Sahel  ;
    ⦁ Le   ralentissement ou la suspension de l’aide internationale avec une priorité pour l’humanitaire.

    1. Position des pays dits du «  champ  »  :

    ⦁ L’Algérie, la Mauritanie, le Mali et le Niger sont les principaux pays acteurs concernés par la situation dans le Sahel  : l’Algérie, ayant elle-même connu le terrorisme islamiste dans les années 90 et disposant d’une armée puissante se prévaut d’un statut de leadership dans la sous-région sahélienne. Aucune solution viable ne pourrait être envisagée sans l’appui politique et militaire de cette dernière, notamment, pour ce qui est de la crise au Mali ou dans l’établissement d’une réelle coopération régionale dans la lutte contre les djihadistes au Sahel.
    ⦁ La Mauritanie quant à elle développe de bonnes relations avec tous ces partenaires dans la région  : préoccupée par les questions sécuritaires et de son intégrité territoriale, elle met l’accent sur la lutte armée contre les terroristes dans la région, mais ne souhaite pas intervenir militairement au Mali.
    ⦁ Le Mali est implicitement accusé par ces partenaires dans la région de laisser les réseaux djihadistes contrôler le nord du pays. ATT affirmait avant son renversement que l’AQMI n’était pas un problème malien et que par conséquent il ne pouvait lutter seul contre ce groupe.
    ⦁ Enfin, depuis l’élection du Président Mohamadou Issoufou en avril 2011, le Niger a réitéré sa volonté de lutter par tous les moyens contre le terrorisme islamiste dans la région, notamment en réglant si nécessaire la crise malienne par les armes. Le Niger jouit d’une certaine stabilité et d’une reconnaissance grâce à la réussite obtenue par les gouvernements précédents dans la négociation des crises avec les touaregs du Niger , alors que le Mali a échoué.

    2. Effets engendrés par les grandes crises politiques au Sahel  :

    ⦁ Circulation d’armes au Sahel
    ⦁ Il y a aurait  prés de 80 000 Kalachnikovs en circulation dans la région du Sahel (prix variant entre 200 et 300 euros l’unité). Selon l’ONG Oxfam,  prés de 640 millions d’armes légères sont disséminées à travers le monde, dont 100 millions en Afrique.
    ⦁ Selon l’OTAN, la trace d’au moins 10  000 missiles sol-air a été perdue en Libye post-conflit et d’après Human Rights Watch (HRW) après la fin du conflit libyen, la présence d’un arsenal de dizaines de milliers de tonnes de munitions de fabrication russe et française circule dans le Sahel.
    ⦁ Les inquiétudes les plus vives concernent les explosifs et les armes légères et de petit calibre  : une partie entre 800  000 à 1  000  000 d’armes légères seraient tombées entre les mains de l’AQMI.
    ⦁ Au nord du Niger, l’armée nigérienne aurait intercepté une importante quantité de Semtex (645 kilos) et 445 détonateurs et 11 000 munitions de différents calibres.
    ⦁ Début 2012, aux frontières algéro-nigériennes, un convoi a été intercepté disposant de 71 armes de guerre de type PM AK, 38 fusils mitrailleurs, 02 lance-roquettes de type RPG-7, 04 mitrailleuses, 05 fusils à lunettes ainsi que de 16 fusils mitrailleurs.
    ⦁ Un autre arsenal de guerre provenant de la Libye enterré dans le sable de la région désertique d’In Amenas aurait été découvert  : il comptait 15 missiles antiaériens de fabrication russe capable d’abattre des avions en plein vol, ainsi qu’une grande quantité de munitions.
    ⦁ Pour lutter contre le trafic d’armes au Sahel, certains Etats du Sahel ont lancé un certain nombre de programmes et d’initiatives pour sécuriser leurs frontières  : les mesures de sécurisation et les programmes de lutte contre le terrorisme et le trafic d’armes se sont donc multipliés, au niveau national ou régional.
    ⦁ Des initiatives nationales des pays concernés comme les services de sécurité d’Algérie, du Mali, du Niger et de la Mauritanie ont établi une liste de 26 trafiquants d’armes libyennes et ont lancé des mandats d’arrêt internationaux à leur encontre  : ils seraient originaires des pays du champ mais aussi des pays voisins comme le Tchad, le Nigeria, le Sénégal, le Burkina-Faso et bien sûr la Libye.
    ⦁ Le Mali quant à lui opté pour une nouvelle approche qui consiste à racheter des armes des militaires maliens qui étaient dans les rangs de Kadhafi en Libye. A cette fin, il a été établi une structure dans le nord du pays qui a pour mission de centraliser ces actions pour permettre d’éviter une dispersion dans les mains des indépendantistes.

    ⦁ Ce model a poussé le président nigérien récemment élu, à prendre soin de s’attacher aux Touaregs nigériens, eux aussi rentrés par milliers, bien armés et entraînés, en nommant l’un de leurs chefs Touaregs comme chef de gouvernement pour éviter une nouvelle révolte.
    ⦁ Réfugiés et déplacés

    ⦁ Aujourd’hui prés de 436.000 personnes déplacées ou réfugiées ont fui à cause de la crise au Mali depuis le début des attaques contre l’armée malienne dans le Nord. Ce total comprend 261.624 réfugiés maliens enregistrés dans les pays voisins par le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés, et 174.000 maliens déplacés internes.
    ⦁ Tombouctou, Gao et Kidal, occupées par des islamistes armés comptent le plus de déplacés internes soit 105.000 personnes (plus de 60%). Elles sont suivies de Mopti (centre) comptant 32.500 déplacés, le reste étant réparti entre les autres villes et régions du Sud.

    ⦁ La crise humanitaire au Sahel

    ⦁ La région sahélienne est à une sévère crise alimentaire et nutritionnelle  : environ 15,6 millions de personnes sont déjà touchées par l’insécurité alimentaire et plus d’un million d’enfant souffre de malnutrition aiguë. Le Burkina Faso, le Tchad, le Mali, la Mauritanie, le Niger et l’Algérie ont déclaré l’état d’urgence et demandé une aide internationale. 20 millions d’euros serait nécessaire pour venir en aide aux victimes de cette crise.

    Pays Nombre de personnes
    Niger 5,5 millions
    Mali 3,5 millions
    Burkina Faso 2,85 millions
    Tchad 1,6 millions
    Sénégal 850 000
    Mauritanie 700 000
    Gambie 600 000
    Total 15,6 millions

    Personnes souffrant d’insécurité alimentaire – Répartition par pays

    ⦁ L’Impact de la crise en Côte d’Ivoire et en Libye et le retour massif de travailleurs migrants vers leur pays d’origine dans la région du Sahel, ont joué un rôle dans cette crise alimentaire. Le Niger et le Tchad sont les pays les plus touchés par les retours des migrants où le nombre de rapatriés est estimé à 103 297 personnes au Niger et à plus de 50 000 personnes au Tchad. Par ailleurs environ 3 millions de personnes dans le Sahel seraient directement touchées par la crise libyenne.
    ⦁ Du fait de la détérioration des conditions de sécurité au Sahel, il est devenu plus difficile pour les organismes des Nations Unies et leurs partenaires humanitaires de se rendre auprès des populations et de mener à bien leurs opérations.
    ⦁ Dans certaines zones isolées, privées d’assistance humanitaire en raison de l’insuffisance ou de l’absence de services de l’Etat, des organisations criminelles comme l’AQMI se chargent de fournir des services et une aide humanitaire. Cette situation pourrait permettre à AQMI de recruter davantage et de développer des réseaux locaux d’informateurs et de fournisseurs d’armes.
    ⦁ Criminalité transnationale organisée et trafic de drogues au Sahel
    ⦁ L’apparition récente de drogues parmi les articles faisant l’objet de contrebande et de trafic vient accroître encore les inquiétudes, compte tenu de leurs effets déstabilisateurs sur la région.
    ⦁ La zone du Sahel est devenue la plaque tournante du trafic de drogue en provenance de l’Amérique latine  : le Sahel étant un vaste espace dont le contrôle effectif échappe aux pays de la zone. 46 tonnes de drogue ont été saisies entre 2005 et 2008 à destination de l’Europe. Aujourd’hui, pas moins de 50 tonnes de cocaïne transitent tous les ans par ce canal. La Mauritanie, le Mali, la Guinée, le Niger et le Nigeria sont les plus touchés.

    ⦁ AQMI est impliquée  : une part du trafic de drogue alimente le budget du groupe terroriste en assurant la protection de la marchandise dans la zone du Sahel contre de fortes sommes d’argent pour financer son mouvement dans la région.
    ⦁ Impact sur l’économie
    ⦁ Après la Côte d’Ivoire, c’est au tour du Mali, connu jusqu’alors comme modèle de démocratie en Afrique de connaître une crise sans précédent. Pays enclavé avec des difficultés propres aux pays sahéliens, le Mali connait une récession sans précédent. L’économie malienne qui devait connaitre une croissance de 5.4% cette année, aura certainement une croissance négative (-1.2%) suite aux conséquences du coup d’état.
    ⦁ Les pertes d’emplois subséquentes aux fermetures d’entreprises, l’assèchement des revenus fiscaux, la détérioration des échanges extérieurs et la réduction de la production agricole ont entraînés une augmentation des prix des denrées de base, ainsi que des difficultés d’approvisionnement.
    ⦁ Les   fonds gelés par l’UEMOA, la BAD et la BOAD ajoutés à la suspension de financement de  certains projets de développement représentent plus de la moitié du budget national.
    ⦁ Les sanctions adoptées par la CEDEAO et par les pays voisins pour faire plier la junte ont contribué à aggraver la situation  : plus de 10% du budget devait provenir de la BCEAO, plus de 70% des biens de consommation doivent transiter par les pays frontaliers. Aussi, tout durcissement de mesures (conditions d’octroi de crédit de la BCEAO, embargo de la CDEAO, etc…) affecte négativement les conditions de vie des Maliens surtout ceux vivant dans le nord du pays.

    ⦁ Le risque d’une «  Afghanisation  » du Sahel
    ⦁ Parmi les différents groupes armés présents au nord du Mali, ce sont les groupes islamistes qui se sont imposé  : l’AQMI a déjà mis en place des camps d’entraînement dans le Nord-Mali. Son objectif est d’y instaurer «  un émirat islamique  » dans lequel les djihadistes marginalisés dans leur pays viendraient pour s’entraîner dans des structures beaucoup plus importantes, comme celles existant en Afghanistan.
    ⦁ Sur le long terme, l’AQMI veut créer une nouvelle base d’Al Qaida en Afrique pour organiser des attentats en Occident ou contre les intérêts occidentaux. A cet effet, le président nigérien Mahamadou Issoufo aurait affirmé qu’il aurait des djihadistes afghans, pakistanais (étrangers au Mali) et qui entraîneraient des groupes terroristes sur place.
    ⦁ D’un autre côté, le groupe Ançar Dine serait bien plus puissant au Mali, que les forces d’AQMI  : son objectif se limiterait à l’instauration d’un Etat islamique appliquant la Chariaa dans le pays.
    ⦁ La présence d’islamistes au nord du Mali pourrait également inciter d’autres rébellions dans la région du Sahel  : AQMI et Ançar Dine pourrait se constituer en assise au Burkina.
    ⦁ Les pays voisins redoutent surtout que la revendication d’indépendance des touaregs maliens ne fasse des rivaux dans leur propre pays  : l’Algérie, la Mauritanie, le Niger et le Burkina compterait entre 10 et 30  % de touaregs.
    ⦁ La CEDEAO a demandé au Conseil de sécurité de l’ONU d’autoriser une option militaire et se dit prête à envoyer entre 2 000 et 3 000 hommes, même si elle ne dispose pas de bras armé organisé. Mais une intervention armée ne ferait qu’empirer la situation car elle déstabiliserait davantage le Sahel, accélérera la scission du Mali, ce qui profiterait à l’AQMI.

    III. Réaction marocaine

    1. Fondements de la position marocaine

    Le Maroc  :

    ⦁ Estime que l’urgence doit porter sur le recouvrement par le Mali de son intégrité territoriale et sur la lutte contre les activités terroristes et criminelles commises à l’encontre des populations du pays et de la région sahélienne en général, tout en restant focalisé sur la nécessité d’aider et de soutenir les pays sahélien à renforcer leurs institutions sécuritaires pour assurer une meilleure gestion de leurs frontières et faire face au terrorisme, au crime organisé transnational et aux trafics de tous genres  ;
    ⦁ Soutien la mise en place d’une stratégie globale et intégrée pour la région du Sahel, qui pourrait permettre la mise en place de mesures permettant de relever les défis sécuritaires, humanitaires et de développement sur le court, moyen et long terme dans la région du Sahel  ;
    ⦁ Encourage la recherche d’une solution politique et pacifique, qui reste le moyen le plus approprié au règlement de la crise malienne  ;
    ⦁ S’oppose à toutes formes d’intervention militaire au Mali  (cette position va à l’encontre la position défendue par les membres de la CEDEAO qui exhortent l’ONU à approuver le déploiement d’une force de paix africaine dans le nord du pays);
    ⦁ Reste préoccupé par la situation au Sahel et plus particulièrement au Nord du Mali, concernant les violations des droits de l’Homme, telles que les exécutions sommaires, la torture, les châtiments cruels, les recrutements d’enfants soldats, les violences à l’égard des femmes  ;
    ⦁ Pense que les effets de la crise libyenne n’ont fait qu’exacerber cette situation, alors que des initiatives louables ont vu le jour pour faire face aux défis sahéliens, d’où la nécessité d’asseoir une coopération régionale accrue afin de faire face aux problèmes structurels  ;
    ⦁ S’engage à suivre de près la situation humanitaire dans la région et ne ménagera aucun effort pour assister les réfugiés, jusqu’au rétablissement de la paix et de la stabilité dans la région du Sahel.

    Le Maroc  en tant que pays africain membre non-permanent du Conseil de Sécurité :

    ⦁ Soutien l’adoption par le C.S de l’ONU de la Résolution 2056 sur la situation au Mali, qui appelle les Etats du Sahel et du Maghreb à intensifier leur coopération en vue de lutter contre les activités de l’AQMI et des groupes qui y sont affiliés dans la région du Sahel  ;
    ⦁ A co-parrainé l’adoption par le C.S de l’ONU de la Résolution 2071 autorisant le déploiement d’une opération africaine au Mali (après concertation avec la CEDEAO), avec pour objectif de permettre aux maliens de recouvrer leur souveraineté et l’intégrité de leur territoire et de lutter contre le terrorisme international  ;
    ⦁ Favorablement accueilli la désignation par le SG de l’ONU d’un envoyé spécial des N.U pour le Sahel et dont la mission sera basée sur l’accompagnement des efforts entrepris par la CEDEAO et par le Mali, pour trouver une solution à la question sécuritaire au Sahel et une issue pacifique à la sortie de crise  ;
    ⦁ Appelle la communauté internationale à porter une attention particulière aux défis socio-économiques et à la question du développement humain, auxquels doivent faire face les pays sahélo-sahariens et les Etats ouest africains.

    2. Sur le plan politique  :

    Le Maroc réitère sa disposition à poursuivre les efforts en matière d’aide et d’assistance en vue de contribuer à la restauration de la paix et de la sécurité dans la région du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest et ce, à travers les initiatives suivantes  :

    – Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) 

    Le Maroc soutien les efforts de la CEDEAO visant à trouver une solution politique et pacifique à la crise malienne, sans intervention militaire.

    – Conseil exécutif de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD)

    Le Maroc soutien les efforts de la CEN-SAD en matière de lutte contre le terrorisme, le trafic de drogue et d’armes, et le crime organisé dans la région du Sahel (session extraordinaire du Conseil exécutif de la CEN-SAD tenue à Rabat dernièrement 2012). Il encourage également la recherche de solutions agissantes pour relever les défis de la région sahélienne, toujours dans le cadre de la CEN-SAD.

    ⦁ Conférence régionale pour la sécurité aux frontières

    ⦁ Le Maroc réitère sa volonté a intensifier la coopération régionale, notamment a travers l’examen des problèmes de sécurité dans la région, dont la prolifération et le trafic d’armes transfrontaliers, le terrorisme, le trafic de stupéfiants, l’immigration clandestine, le crime organisé transfrontalier et le trafic de migrants  ;
    ⦁ Le Maroc encourage également la consolidation du dialogue stratégique, l’échange d’expertises et d’informations, ainsi que la coordination opérationnelle dans le domaine de la sécurité frontalière.

    – Conférence ministérielle des Etats d’Afrique riverains de l’Atlantique

    Le Maroc encourage les synergies interrégionales traitant des questions à caractère sécuritaire entre les différentes organisations présentes dans l’espace ouest africain. Le pays soutien une coopération élargie basée sur le principe de responsabilité partagée, nécessaire pour trouver des solutions concrètes à la menace du crime organisé. 

    3. Sur le plan humanitaire  :

    ⦁ Le Maroc très présent sur le terrain, exprime sa profonde préoccupation quant à la détérioration de la situation humanitaire dont souffre un grand nombre de déplacés civils, en provenance notamment du Nord du Mali  ;
    ⦁ La crise au Nord du Mali a aggravé la sécurité alimentaire dans la région sahélienne, déjà désastreuse en raison des sécheresses et des aléas climatiques. D’importantes aides humanitaires ont été acheminés au profit de réfugiés maliens en Mauritanie, au Niger et au Burkina Faso sous forme de denrées alimentaires et de produits pharmaceutiques  (46 tonnes de denrées alimentaires au Niger et 50 tonnes de produits alimentaires et pharmaceutiques au Burkina Faso).

    Nadia El Mahjoubi
    Secrétariat Général
    Ministère des Affaires Étrangères et de la Coopération du Royaume du Maroc
    Tel:  00212 37 67 60 39
    Fax: 00212 37 66 01 28
    Poste: 6039

    P.S.: Note envoyée au MAEC le 31 octobre 2013

    #Mali #Sahel #Niger #Mauritanie #Algérie #MNLA #FLNA #CEDEAO #CEMOC #MUJAO #AlQaida

  • Maroc: Le fantasme désertique d’un prédicateur du Makhzen

    Maroc: Le fantasme désertique d’un prédicateur du Makhzen

    Maroc, Algérie, Ahmed Raïssouni, Tindouf, Mauritanie, Sahara Occidental,

    Le président de l’Union internationale des oulémas musulmans, le marocain Ahmed Raïssouni se trahit et rend public son fantasme expansionniste.

    Le Mekhzen n’hésite plus à utiliser tous les moyens et les chemins pour exprimer sa haine contre l’Algérie et s’en va jusqu’à instruire un de ses valets de la religion à l’effet d’ouvrir les hostilités sous la forme d’un véritable prêche armé.

    Après les dérapages diplomatiques, politiques, sportifs et culturels, maintenant c’est au tour des responsables religieux, de faire leur devoir…

    le président de l’Union internationale des savants musulmans Ahmed Raissouni a déclaré dans une interview exclusive à l’une des chaînes de télévision : « Si le roi du Maroc appelle au djihad, nous sommes prêts à partir pour marcher par millions sur le Sahara jusqu’à ….Tindouf. Nous y séjournerons… ».

    Le prédicateur du makhzen n’y pas par l’insinuation. Il convoque à sa manière l’histoire et fait ses propres histoires sans se soucier du poids de sa sortie qui équivaut à une déclaration de guerre en bonne et dûe forme .

    Ahmed Raissouni ,ne s’arrêtera pas à ces frontières voire ces limites de fantasmes destinées à séduire sa majesté le roi. Il s’est attaqué également à la Mauritanie dont il qualifie l’existence d’erreur.

    «Le Maroc doit redevenir comme avant la colonisation européenne. la Mauritanie ne est en partie marocaine!!

    Enfin pour Ahmed Raissouni, la question du Sahara est une « fabrication de la colonisation, tout comme la Mauritanie ».

    En Algérie, les réactions n’ont pas tardé. Le FLN, tout comme le MSP et l’Association des Ulémas algériens, ont dénoncé hier cette sortie belliqueuse du marocain et ces déclarations malsaines, d’autant plus que ses déclarations ont suscité une guerre ouverte dans la région.

    Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP) a fait part de sa surprise face aux déclarations du prédicateur marocain .

    Mokri s’est dit étonné de la sortie médiatique de président de l’Union internationale des savants musulmans.

    «Cette chute dangereuse et vibrante du président de (UISM), organisation dans laquelle il est censé recourir aux équilibres juridiques et aux valeurs islamiques, et non à appeler à la Fitna et aux combats entre musulmans», selon ce qu’il a appelé «le jihad avec l’argent et de l’âme».

    Mokri fait porter toute la responsabilité au prédicateur du Mekhzen.

    «Ahmed Raissouni doit prendre toute la responsabilité de ses déclarations qui sont survenues dans des circonstances internationales et régionales tendues qui ne supportent pas de tels événements qui attisent les feux.. ».

    «Au lieu d’appeler au Jihad, il aurait mieux valu pour lui d’appeler au jihad avec l’argent et l’âme pour la libération de Ceuta et Melilla du Maroc», a souligné Mokri.

    Pour sa part, Le professeur Nour el Sabah Aknouche, du Département des sciences politiques de l’Université d’Alger : « Ses semblables doivent faire leurs ablutions avant de parler de Tindouf », et d’ajouter : « Ces déclarations expriment un état d’inconscience stratégique subi par le Makhzen, qui a perdu la tête, perdu la boussole et a perdu ses mœurs. »

    Le rôle régional de l’Algérie est militaire, économique et diplomatique, ajoutant :

    « Ses semblables doivent faire leurs ablutions avant de parler de Tindouf et du délire du désert oriental, dont la géographie a été dessinée par les martyrs de la révolution et dont l’histoire a été écrite par les héros de novembre et préservée par l’armée d’une nation qui cherche à se sacrifier pour elle et pour une Algérie forte debout contre tout imbécile dont la place est à l’hôpital, pas en politique».

    En Mauritanie et pour le secrétaire général du Forum des savants mauritaniens et africains, le Dr Cheikh Ould El-Zein Ould El-Imam, ce dernier a confirmé que Raissouni avait commis une erreur en retirant l’indépendance de la Mauritanie et en exigeant son annexion au Royaume du Maroc.

    Le Dr Weld El-Imam a souligné : « Et d’après ce que nous voyons, il a commis une erreur, il a ouvert des blessures profondes dans les relations du Maroc avec notre pays.

    Par ailleurs, l’Union mondiale des oulémas musulmans a pris timidement ses distances avec Ahmed Raissouni, en affirmant que les propos qu’il a tenus sur le Sahara occidental ne représentaient pas l’avis de l’organisation.

    Dans un communiqué, l’Union mondiale des oulémas musulmans a toutefois estimé qu’Ahmed Raissouni était libre de dire ce qu’il veut, sans condamner son appel à marcher sur Laâyoune et Tindouf.

    Suite à ces déclarations alarmantes d’un ancien intégriste on ne peut que confirmer que ce n’est plus une guerre froide entre l’Algérie et le Mekhzen .

    Le prédicateur au final , vient de donner la véritable couleur du discours du roi dans lequel , le souverain du Maroc tentait de vendre un contenu pacifique et fraternel, en direction de l’Algérie.

    Ahmed Raissouni est loin d’être libre pour se permettre un tel dérapage. Il exécute des ordres en sujet discipliné…

    Nadi. K

    ABNews, 16/08/2022

    #Maroc #Algérie #Mauritanie #Sahara_Occidental

  • Maroc : Le style Lalla Salma qui suscitait la jalousie

    Maroc : Le style Lalla Salma qui suscitait la jalousie

    Maroc, Lalla Salma, Mohammed VI, Salma Bennani,

    Icône de mode, coqueluche des médias people internationaux et star plébiscitée par les groupes de fans sur Facebook, Lalla Salma vient d’être désignée parmi les 50 personnalités les plus influentes du monde arabe. Une consécration de plus pour celle qui mène un combat acharné contre le cancer et le tabac. De Salma Bennani à la Princesse Lalla Salma, retour sur le parcours emblématique d’une reine des cœurs.

    UNE princesse engagée

    Epouse de Mohammed VI, mère de deux enfants, la princesse Lalla Salma porte à bras le corps le combat contre le cancer au sein de l’Association qu’elle préside. Entre confidences, témoignages et souvenirs, Le Temps reconstitue les principales étapes du parcours de la First Lady du royaume.

    Dans son numéro de mai, le mensuel londonien The Middle East consacrait sa couverture aux résultats d’un sondage effectué dans les 5 continents, recensant les “50 personnalités les plus influentes du monde arabe”. Dans ce classement, figure en bonne place la princesse Lalla Salma. Les deux autres Marocains cités dans cette short-list, viennent du monde des affaires (Othman Benjelloun et Miloud Chaabi). La présence dans ce trombinoscope du gotha arabe de Lalla Salma suffit pour illustrer la place qu’a conquise la jeune épouse de Mohammed VI, non seulement au Maroc, mais aussi au-delà des frontières.

    Princesse “active”

    Flash-back. Nous sommes le 21 mars 2002. La Maison du protocole annonce le mariage du roi du Maroc. L’union royale a tout du conte de fées, puisque le monarque a choisi son épouse parmi le “peuple” : Salma Bennani est une jeune fille issue de la classe moyenne rbatie, bien loin des dorures du Palais. Elle est aussi une femme éduquée et active : lauréate de l’Ecole nationale supérieure d’informatique et d’analyse des systèmes (Ensias), elle a acquis ses premières armes professionnelles au sein de l’ONA.

    La révolution ne s’arrête pas là : pour la première fois de l’histoire du royaume, les Marocains ont le loisir de découvrir officiellement le visage de l’épouse du roi, dont les photographies ornent les manchettes des journaux. Officiellement. Car le buzz sur Internet avait déjà devancé les médias officiels : deux photos de classe de Salma Bennani circulaient sur la toile, bien avant l’annonce du Palais. Le Makhzen, habituellement si pointilleux quand il s’agit de l’intimité royale, ne tique pas : comment reprocher aux sujets de Sa Majesté de vouloir tout savoir de leur future princesse ? Cela reviendrait surtout à contrarier les volontés de Mohammed VI qui, en décidant de montrer sa femme, donnait l’image de la monarchie marocaine un sacré coup de jeune, unanimement interprété comme un virage vers la modernité.

    Au Maroc, les féministes exultent : le roi en personne lance le signal de l’émancipation féminine, comme l’avait fait son grand-père, un demi-siècle auparavant, en se tenant devant le peuple aux côtés de sa fille Lalla Aïcha, tête nue. Il ira encore plus loin deux ans plus tard, en décidant de la réforme de la Moudawana. Dans les coulisses, Salma Bennani entame sa transformation en Lalla Salma. Elle part en Angleterre suivre des “stages d’étiquette”, une formation au protocole inhérente à son rang de première dame. Un rang, et un rôle, qu’elle s’appliquera progressivement à occuper dans les grandes largeurs. Bientôt, on la voit aux côtés du roi accueillir les chefs d’Etat étrangers en visite dans le royaume, l’accompagner dans ses déplacements officiels, puis remplir, toute seule, des missions diplomatiques ici et là. Sa photo fait la une des journaux, ses activités ouvrent le JT et sa vie privée, ses faits et gestes meublent les discussions dans les salons de la capitale. En un mot comme en mille, Lalla Salma est devenue une personnalité publique, qui ne veut guère se cantonner à un rôle d’apparat, ni à celui de la mère du prince héritier, après la naissance, le 8 mai 2003, de Moulay El Hassan. Non, notre First Lady à nous veut aussi exister par elle-même, et agir. Elle aura toute la latitude de le faire en fondant, en novembre 2005, l’Association Lalla Salma de lutte contre le cancer, association dont elle prend la présidence effective, et pas seulement honorifique. Et, comme elle le montrera par la suite, la différence est de taille.

    Facilitateur “royal”

    Depuis le 15 mai, les deux télés publiques passent en boucle un spot où Marouane Chamakh, Younès El Aynaoui, Hicham El Guerrouj et Nezha Bidouane, entre autres sportifs nationaux, disent (et montrent) tout le mal qu’ils pensent du tabac. Tous ont répondu à l’appel de Lalla Salma pour figurer dans ce film de sensibilisation, initié par son association. Mobiliser, rassembler, faciliter… grâce au “sceau royal”, tel est le premier apport de la princesse à la cause de l’ALSC, la lutte contre le cancer. “Ce travail de communication nous a grandement facilité la tâche. L’engagement de la princesse dans la cause a permis de briser nombre de tabous liés au cancer”, se réjouit le professeur Belahcen, directeur de l’Institut national d’oncologie. Lui, comme beaucoup de ses confrères, affirment avoir désormais plus de facilité “à aborder le sujet avec leurs patients, qui considèrent moins la maladie comme une fatalité”. La campagne de sensibilisation semble même avoir des effets inattendus : “Nous recevons même des femmes rurales qui acceptent de se déshabiller devant un médecin pour effectuer des tests de dépistage. Du jamais vu !”, s’exclame le professeur.

    Investissement réel

    Mais le travail de la princesse ne se limite pas à un rôle de “facilitateur royal”, ni à la sensibilisation par l’image et par le rang. À en croire nombre de ses collaborateurs, l’investissement de Lalla Salma au sein de son association dépasse de loin le simple protocole, tant la cause lui tient à cœur. “La princesse a choisi de se lancer dans la lutte contre le cancer parce qu’elle a vécu la perte d’un proche des suites de cette maladie”, nous dévoile l’un de ses proches. “Elle aurait pu se diriger vers d’autres maladies beaucoup moins compliquées à aborder. En optant pour le cancer, elle n’a pas opté pour la facilité”, surenchérit Pr. Belahcen.

    Au sein de l’ALSC, beaucoup sont d’ailleurs admiratifs face à la présence quasi quotidienne de la princesse au siège de l’association, situé en face du palais royal à Rabat, qu’il vente ou qu’il neige. Et si la ponctualité est la politesse des rois, Lalla Salma en a élargi l’usage aux princesses. “J’étais même étonnée de la voir débarquer au bureau… alors qu’elle était enceinte de Lalla Khadija. C’est la meilleure manière de donner l’exemple”, raconte, encore sous le charme, l’une de membres de l’ALSC. Du coup, au sein de l’association, les absences ou même les retards sont peu tolérés, même si “l’ambiance de travail reste plutôt décontractée”. Car fidèle à son image de princesse moderne, Lalla Salma a réduit le protocole au sein de l’ALSC au strict minimum : “Le baisemain n’est pas obligatoire, témoigne un membre de l’association. Ceci dit, la plupart des gens considèrent que c’est l’unique façon de saluer une princesse”.
    Autre habitude copiée sur son époux, celle d’effectuer de temps à autre des visites inopinées sur les chantiers qu’elle a mis sur les rails. Et les mauvaises surprises sont rares, tant la présidente suit de très près les dossiers de son association. “Elle passe régulièrement tout en revue, rapporte Noureddine Ayouch, membre du conseil d’administration de l’ALSC et patron de l’agence de publicité Shem’s. Chaque centime que l’association débourse est visé par Lalla Salma, avant que le tout ne fasse l’objet d’un audit annuel”. Mais au-delà de sa présence, la princesse n’hésite pas à utiliser son statut quand il le faut, notamment pour “aiguillonner” les instances gouvernementales pour adhérer à sa cause (lire encadré). Mais au-delà des “recommandations princières” directes, le titre de la présidente de l’ALSC reste le principal joker de l’association. “Les actions que nous avons entreprises ont bénéficié de l’implication de la princesse. Et son image est un véritable atout au niveau de la communication”, fait remarquer, en connaissance de cause, Noureddine Ayouch, qui n’hésite pas à parler d’une “dame charismatique, dotée d’une grande capacité d’écoute et d’un background intellectuel qui lui permettent de bien diriger ses équipes”. Bref, une princesse engagée dont la grâce et la beauté conquièrent tous les cœurs.

    Cancérologie
    L’effet Lalla Salma

    Au Maroc, tout devient possible lorsqu’on a une princesse à ses côtés. L’engagement de la première dame dans la lutte contre le cancer a sans aucun doute boosté les progrès du royaume en la matière. Avant de partir à la bataille, Lalla Salma s’est entourée d’un staff de poids. Le conseil scientifique de son association compte des professeurs en cancérologie marocains, français, suisse, américain et canadien. Côté finances, Moulay Hafid Elalamy (PDG du groupe Saham et président sortant de la CGEM), Abdeslam Ahizoune (PDG de Maroc Télécom), Mouatassim Belghazi (PDG de l’ONA) et autres Mohamed Benchaâboun (PDG de la Banque populaire) sont priés d’épauler la princesse pour les levées de fonds.

    Ceci sans compter son statut de première dame, qui lui permet de solliciter l’aide de chefs d’Etat ou de structures étrangères pour financer l’achat de matériel, de médicaments et de la formation du personnel. Du coup, le ministère de la Santé est aujourd’hui doté d’un plan cancer, “ce qui était inimaginable il y a quelques années car trop coûteux. Je suis manifestement arrivé dans ce service au bon moment”, commente Belahcen, actuel directeur de l’Institut national d’oncologie. Sur le terrain, ce plan prend forme. Les maisons de vie de Casablanca et d’Agadir se sont ajoutées au Centre d’oncologie de Rabat. Dans le pipe : des centres de traitement dans quatre autres villes du royaume sont en cours, avec pour objectif de faciliter aux malades l’accès aux soins. “La principale nouveauté, c’est la sensibilité humaine de Lalla Salma, commente le professeur Belahcen. Alors que le corps médical se concentre sur la pathologie, la princesse insiste sur le confort des malades lors de leur thérapie”.

    Naissance d’une icône

    Le style Lalla Salma, c’est aussi son apparence, ses choix vestimentaires. Entre tailleurs modernes et habits traditionnelles, les tenues de la princesse Lalla Salma révèlent un langage et une manière d’être. Aperçu de la garde-robe princière, entre chic parisien et élégance marocaine.

    Le 17 juillet 2003. Une date à inscrire dans les annales de l’histoire de la dynastie alaouite. Pourquoi ? Ce n’est pas celle du mariage royal… C’est le jour de la première apparition officielle de la princesse Lalla Salma. C’était lors de la visite officielle de Pervez Musharraf, futur ex-président de la République islamique du Pakistan, accompagné de son épouse. Mais celle qui se trouve au centre de toutes les attentions , c’est bien elle, la princesse Lalla Salma. Ce jour-là, la princesse donne le ton. La jeune First Lady porte un tailleur pantalon classique beige et parme. Les cheveux auburn sont relâchés, les boucles descendent en cascade dans son dos. Lunettes de soleil, sac à main, quelques bijoux. Exit le caftan et autres tenues traditionnelles, trop habillées ou trop engoncées. Rapidement, Lalla Salma impose son style, sobre, plutôt européen, souvent pratique. Des tenues de première dame appelée à côtoyer, aux côtés de son mari, les hautes sphères de la politique internationale.

    On pourrait croire qu’il ne s’agit que d’une affaire de “chiffons”. Erreur : les évolutions vestimentaires cachent aussi de petites révolutions protocolaires. Le tailleur porté le jour de sa première apparition en public est un signal qui va de pair avec le style du nouveau règne : Lalla Salma est une femme moderne, certes respectueuse des traditions, mais guère enfermée dans une inaccessible image princière dans sa tour dorée. Le tailleur est d’ailleurs un symbole : celui d’une “working woman” bien dans sa peau, que son statut royal n’empêche pas d’être une femme active, installée dans son époque.

    Teint de porcelaine, joues roses, franc sourire, Lalla Salma séduit par sa plastique autant que par son attitude simple et spontanée. Faut-il s’étonner dès lors que, chez les femmes, le style Lalla Salma, fait de sobriété et d’élégance, est fort apprécié. “À travers sa manière de s’habiller et sa façon d’être, on voit qu’elle est libre”, déclare Leïla, une jeune casablancaise. “Elle a beaucoup de classe, elle s’impose. On ne peut que remarquer sa présence”, renchérit Alya, commerciale.

    Simplicité et sophistication

    Derrière cette apparente simplicité, la princesse cache une amatrice de mode et de haute couture. À l’instar de la plupart des familles royales dans le monde, Chanel reste une référence en la matière. La princesse fait également ses emplettes chez Dior, Yves Saint-Laurent, Elie Saab, Balenciaga ou encore chez le couturier tunisien Azzedine Alaïa. Petite nouveauté, la princesse n’hésite pas à regarder du côté des jeunes stylistes marocains, notamment Fadela El Gadi, chez qui elle a choisi des “choses très actuelles, des sacs notamment”, selon la styliste.

    De jour, Lalla Salma à une nette préférence pour les couleurs sobres (blanc, noir ou rose pâle…), idoines pour ses activités sociales et associatives et ses visites de centres dédiés à l’enfance.

    De nuit, sa garde-robe redevient traditionnelle, avec une panoplie de caftans roses, rouges, blancs, bleus, verts… Couleurs chatoyantes, broderies, innombrables bijoux, la sobre Lalla Salma brille de mille feux. Pour le plaisir des lectrices de magazine. “Quand on la voit en photo, on rêve d’avoir ses tenues, avec de véritables pierres et de belles broderies”, soupire Maria, étudiante. Et la dame sait s’adapter aux situations. C’est dans une takchita aux couleurs du drapeau chinois, jaune et rouge qu’elle a reçu le président chinois et son épouse. De même, en Thaïlande, elle portait du jaune, couleur royale du pays, lorsqu’elle fut envoyée représenter le Roi Mohammed VI pour le 60ème anniversaire de l’intronisation du roi thaïlandais. Plus récemment, elle a voilé une partie de sa chevelure lors d’un voyage officiel en Arabie Saoudite.

    Princesse, épouse et mère

    Lalla Salma incarne ainsi un équilibre délicat entre tradition et modernité. “C’est une femme ouverte qui a cassé beaucoup de règles et de coutumes, commente une journaliste. Avant, les princesses ne s’habillaient pas de façon si moderne”. Lalla Salma donnerait-elle le “trend” en matière vestimentaire ? Pas forcément. Cette jeune styliste est même catégorique, “Lalla Salma n’influence pas réellement la mode, ce n’est pas son rôle”. “En revanche, on aimerait qu’elle porte plus souvent des créations marocaines contemporaines. Elle serait la meilleure ambassadrice de la haute couture marocaine”, note une autre styliste, dont la clientèle est à 90% étrangère. Outre la façon de s’habiller, c’est aussi l’attitude qui est appréciée. Il faut dire que l’image de la princese est soigneusement entretenue : c’est aussi une mère dévouée, une jeune femme active, qui consacre son temps à deux associations, mais sait aussi prendre le temps de s’amuser. On l’a vue, en 2003, en combinaison, prendre ses premiers cours de ski à Courchevel, la fameuse station des Alpes françaises. Princesse, épouse, mère, actrice associative… Lalla Salma ressemble finalement à beaucoup de femmes de sa génération, qui mènent plusieurs “vies” à la fois. Une femme de son temps, tout simplement.

    PAR Youssef Zeghari
    ET Marion Despouys

    Le Temps, 04 – 09 – 2009 (Titre original: Le style Lalla Salma)

    #Maroc #Lalla_Salma #Mohammed_VI

  • Le verset du Coran que le clergé marocain n’ose pas chanter

    Le verset du Coran que le clergé marocain n’ose pas chanter

    Maroc, monarchie alaouite, histoire, protectorat, France, Lyautey,

    Le Makhzen maintient une vieille antienne contre le peuple Marocain ! Elle dit : « En vérité, quand les rois entrent dans une cité ils la corrompent, et font de ses honorables citoyens des humiliés. Et c’est ainsi qu’ils agissent.. Qur’an (S. 27-34)

    Du point de vue religieux, le principe monarchique par un système de l´héritage du pouvoir personnel est incompatible avec l’islam surtout avec l’incorporation d’un régime de gouvernance aux valeurs décadentes non islamiques, la corruption des esprits ou l’occidentalisation des mœurs dépassant le seuil de l’admissible.

    En revenant tout simplement au système féodal marocain «Makhzen» juste une survivance et une friperie automatisée, qui datait de bien avant l’époque coloniale et convenait à une société tribale et féodale et en lui donnant aujourd’hui une forme moderne. Le système «Makhzen» reposait sur le principe que les serviteurs du monarque, caïds, chefs des tribus, gouverneurs des provinces imposés dans une société moderne, dirigent «le peuple»par procuration royale, ce concept ne peut qu’engendrer une corruption démesurée, sans compter sur quelques autres particularités du système inspiré par des conseillers juifs avec un axiome de base «Diviser pour régner».

    Ce qui est triste pour le système du Makhzen, c’est que tout un peuple qui est loin de partager les options de ces laquais crapuleux, sombrer dans une aventure effrayante, historiquement le régime du Makhzen Marocain s’est servi du Sahara Occidental pour régler ses problèmes intérieurs, comme dérivatif alors que la révolte sociale grondait dans tout le territoire Marocain.

    Si on se raccroche à Donald Trump et aux dirigeants sionistes, qui ont changé le cours de ces mêmes projets de cinglés, pour venir jouer au troc avec un territoire autonome, pas encore décolonisé. Une vieille revendication marocaine et qui se trouve exaucée d’où le troc de Donald Trump : les Etats-Unis reconnaissent la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, disputé par le Front Polisario ; en échange, le Maroc reconnaît Israël pleinement et normalise ses relations et établit des liens de coopération…

    C’est qu’on y voit un exemple qui pourrait servir d’échappatoire au régime du Makhzen, mais aujourd’hui, capituler devant l’arrogance juive n’est pas une solution. C’est trahir les générations futures du peuple Marocain, c’est agaçant, le fait sioniste persiste, ce gredin, sale voyou de l’histoire. Du coup le Makhzen pense qu’une aide d’Israël serait plus utile que des imprécations à distance dans la colonisation du Territoire Sahraoui qui n’en finissent pas de se déliter et de se rapprochent du Palais Royal.

    L’Etat Sioniste d’Israël et tous ses propagandistes dans le monde occidental, y compris au Maroc, se rendent coupables envers les Palestiniens d’un génocide sournois, mais réel parce qu’ils anéantissent leur personnalité. Ils réduisent les Palestiniens, par leur propagande médiatique à une masse impersonnelle au sein de laquelle il est impossible de discerner l’âme de personnalités fortes et puissantes, représentatives de leur peuple.

    Cela explique l’impuissance du système marocaine, qui entrevoit la possibilité d’échapper à une certaine domination en s’ouvrant un peu plus aux Palestiniens, mais il se voit rappeler à l’ordre au moindre pas dans cette direction par l’utilisation de la question Sahraouie, des problèmes sociaux, voire sociétaux catastrophiques internes au Maroc.

    D’être conscient du sens de l’Histoire quelques vérités à ne pas oublier, une méconnaissance de l’histoire est présente chez certains marocains, qui propagent selon le très officiel manuel d’histoire le mythe du Royaume du Maroc qui existerait depuis 11 siècles.

    Selon les livres d’histoire, le Maroc au début du XVIIe siècle, était morcelé en plusieurs petits États indépendants. La dynastie régnante des Saadiens est en déclin et le royaume n’a plus d’autorité centrale. Au Tafilalet, dans le sud-est, les descendants de Hassan Addakhil, les Alaouites, se distinguent en défaisant deux puissantes confréries : la zaouïa d’Illigh, qui contrôle le Souss et le Drâa, et celle de Dila, qui tient le nord et est sur le point de s’emparer de Fès.

    Moulay Ali Chérif, 7e descendant de Hassan Addakhil, est promu chef de la famille et devient le nouvel homme fort du Tafilalet. Ce dernier est décrit par les hagiographes comme un “lion magnanime, le pôle de tous les chevaliers de l’islam, le brave audacieux, le lion hardi, le grave, le pieux, l’éclaireur de la milice des guerriers de la foi, le glorieux des glorieux”.

    Malgré ces qualificatifs élogieux, Moulay Ali Cherif n’arrive pas à étendre son pouvoir aux autres provinces du Maroc et abdique en faveur de son fils, Moulay Mohammed. Ce dernier, que les historiens dotent d’une puissance physique hors du commun, multiplie les guerres contre les tribus voisines. L’une d’entre elles, la zaouïa d’Illigh, prend en otage son père, Moulay Ali Chérif. Il sera finalement libéré en 1640 par son fils, qui sera proclamé sultan du Tafilalet et régnera sous le nom de Mohammed 1er.

    Fils de Moulay Ali Chérif, Moulay Ismaïl doit batailler dur contre plusieurs de ses frères pour asseoir son pouvoir sur le trône du Maroc. Une guerre civile fratricide qui s’achève par une victoire définitive.

    Si Moulay Ismaïl choisit Mekhnès pour capitale, ce n’est pas seulement pour son climat qu’il affectionne tout particulièrement, mais surtout pour en faire “la Bourse” du commerce des esclaves. “C’est Moulay Ismaïl qui décide, pour des raisons politiques et surtout économiques, de regrouper à Meknès, la nouvelle capitale, tous les captifs pris en mer ou sur les côtes européennes”, écrit Ahmed Farouk, chercheur rattaché à l’Institut méditerranéen à Paris.

    C’est que le Sultan Moulay Ismaïl contrôle l’ensemble du circuit des captifs, en commençant par une flotte de corsaires basée à Salé, qui fut cinquante ans auparavant la “république des corsaires”, et c’est cette flotte qui l’approvisionne en esclaves chrétiens. La vente de captifs détenus dans les geôles du sultan constitue une ressource non négligeable pour le Makhzen.

    De nombreuses ambassades et missions religieuses européennes sont envoyées à Mekhnès pour négocier leur rachat. Parmi elles, les Pères de la rédemption, religieux de l’ordre de la Trinité ou de l’ordre de la Merci, fondés pour le rachat des captifs, avaient effectué plusieurs voyages au Maroc et “doivent négocier avec le sultan, et uniquement avec lui”, précise Ahmed Farouk. Le sultan Moulay Ismaïl est présenté par plusieurs historiens, contrairement à la version officielle, comme un souverain ayant des penchants sadiques. Il aurait tué 127 détenus de ses propres mains, selon l’historien Henri Terrasse.

    Le sultan Moulay Ismail, un père le plus prolifique de la famille des Alaouites, est considéré comme le véritable fondateur de la dynastie alaouite. Ce mégalomane avait mis sa main sur le Maroc pendant cinquante-cinq ans : un record de longévité pour un monarque absolu. Mais, ce dictateur, qui ne tarda pas à se voir affublé du surnom de l’ «Assoiffé de sang», détient un autre record selon le Guinness Book : celui d’avoir engendré 888 enfants.

    Mais cela est-il seulement possible ou est-ce une pure légende ?

    L’entrée des Français au Maroc avait été facilitée par une guerre fratricide. Le Sultan Moulay Abdelaziz nommé par ses détracteurs de “sultan des Européens”, avait du mal à maintenir son autorité intacte. Le 16 août 1907, son frère aîné Moulay Hafid, est proclamé sultan à Marrakech grâce à l’appui des grands caïds, dont Madani El Glaoui, grand frère de Thami, le futur pacha de Marrakech. Le 4 janvier 1908, c’est au tour de Fès de se révolter contre Moulay Abdelaziz et de se rallier à Moulay Hafid. Mais le sultan refuse d’abdiquer et rejoint Rabat, alors sous contrôle européen. Ses adversaires le raillent et le traitent de sultan des “enclaves européennes posées sur le littoral”. Mais le Sultan Moulay Abdelaziz, tenace, continue à résister et réussit à réunir une Mahalla pour combattre l’armée de son frère, autoproclamé sultan du Djihad.

    Par une après-midi suffocante, un 19 août 1908, les deux armées se rencontrent à Tamelelt, une petite localité proche de Kelâat Sraghna. La bataille ne dure pas plus d’une journée et le sultan Moulay Abdelaziz est battu à plate couture par son frère. Cette dernière défaite militaire devait sonner le glas du règne du jeune sultan. D’ailleurs, toute l’élite marocaine ainsi que les Européens présents au Maroc prennent acte de l’issue de la bataille. Mais, contre toute attente, le sultan Moulay Abdelaziz ne s’avoue pas vaincu. Le lendemain de sa défaite, il est à Casablanca et s’apprête, dans une dernière tentative désespérée, de rejoindre Settat pour rassembler une nouvelle armée.

    Alfred G. Paul Martin, un officier-interprète français de l’armée d’Afrique, écrit à ce sujet : “Il (Abdelaziz) n’avait plus rien, il sollicita tout : de l’argent, des armes, des hommes”. Une dernière tentative couronnée d’échec. Le sultan défait se réfugie finalement à Tanger où il finira sa vie. Ironie de l’histoire, son frère le sultan Moulay Hafid mourra, lui, en France où il a vécu en exil après 1912.

    Le 30 mars 1912, Moulay Hafid signa le traité de « protectorat » de Fez, qui consacrait officiellement l’occupation Française du Maroc par l’instauration d’un « Protectorat » placé sous la direction du Commissaire Résident Général français, pourvu des pouvoirs du gouvernement français. C’est au nom de ce pouvoir que le maréchal Lyautey va détrôner Moulay Hafid qui a signé ce traité, pour désigner Moulay Youssef à sa place!

    Le maréchal Lyautey entend ainsi renforcer sa monarchie coloniale et la confectionner à sa guise! Le nouveau Sultan du Maroc ainsi que tous ses héritiers alaouites qui l´ont suivi, jusqu´à Mohamed V ne font alors que signer tout ce que prépare l´autorité de l´occupation.

    Cette dépendance politique est encore en application dans le Royaume du Maroc d’aujourd’hui. Pour le peuple marocain, le traité de « Protectorat » était un acte de vente.

    18 novembre 1927 Mort du Sultan Moulay Youssef, Les Français imposent comme Sultan son 3ème fils Mohammed Ben Youssef, âgé de 17 ans, jugé trop libertin et censé être plus larbin.

    Le sultan Moulay Youssef qui a régné sur le Maroc de 1912 à 1927 avait rendu visite le 18 juillet 1926 au maréchal Lyautey dans sa résidence à Thorey. Le futur Roi Mohammed V, ne manque jamais de venir saluer le Maréchal lorsqu’il se déplace en France ou lors de ces visites à la Station thermal de Vittel. En 1934, dernière visite du Sultan, il est accompagné du jeune prince héritier, le futur Roi Hassan II.

    Pour renforcer leur contrôle sur le Maroc, les autorités françaises renversent le sultan Mohammed Ben Youssef, considéré comme trop nationaliste et trop mou lors des émeutes de 1952. Cette décision est supportée par El Glaoui, un riche entrepreneur marocain, allié des Français, qui descend des collines vers Rabat à la tête de cavaliers berbères. Le 20 août 1953, Mohammed Ben Youssef déchu, est envoyé en exil en Corse, puis à Madagascar. Il est remplacé par Mohammed Ben Moulay, un dirigeant âgé et faible que la population considère comme un usurpateur. Car le Protectorat veillait et les Français y ont exporté la règle de primogéniture qui avait, malgré quelques bavures, fait merveille chez eux pour appesantir le pouvoir royal et briser toute résistance populaire et aristocratique à l’État fiscal qu’il voulait absolument puissant et personnel, reposant sur une bourgeoisie avide qui deviendra une ruche d’essaims coloniaux et expansionnistes!

    La France par conséquent n’avait occupé et soi-disant restitué à lui-même qu’un petit Maroc amoindri par l’impérialisme colonial.

    L’histoire du Royaume du Maroc démontre que ce sont les sultans alaouites, qui ont exploités pleinement les richesses du peuple Marocain. Ils ont soumis les populations au colonialisme et ils ont ouvertement et officiellement fait appel aux puissances coloniales pour qu’ils soient protégés des révoltes du peuple marocain ou mieux encore pour vaincre leurs querelles et guéguerre fratricides pour le maintien du trône.

    Les paysans Marocains n’avaient jamais accepté la présence alaouite, et ils avaient que très de moyens de se défendre. Ils ont toujours refusé l’établissement d’un système « monarchique » tout à fait étranger et contraire à l’esprit de l’Islam. Les Alaouites constamment repoussés useront de leurs malheureuses troupes égarées dans une sale guerre en les envoyant à l’assaut des résistants pour tenter d’affirmer leur pouvoir personnel autocratique et illégitime.

    Les paysans du peuple Marocain fermement motivées, ne rompront jamais compte tenu du passé révolutionnaire du peuple marocain qui a des antécédents résistants dans la mémoire collective comme l’extraordinaire épopée de la République du Rif, sous la direction d’Abdelkrim El Khattabi dans sa lutte contre l’Espagne et le France de 1921 à 1926.

    Totalement falsifiée par la propagande mensongère du régime dictatoriale stupide l’histoire du Royaume du Maroc contemporain demeure méconnue des Marocains, au point de devenir un ensemble de grandes énigmes et de nombres évènements importants de l’histoire du Royaume du Maroc sont restés trop longtemps tabous par un régime du Makhzen féodal.

    Le Maroc est celui de tous les paradoxes. Il est enlisé par une tension sociale extrême (soulèvement du Rif, en 2017, plusieurs centaines de manifestants ont été condamnés, pour certains à vingt ans de prison ferme), un taux de chômage urbain de l’ordre de 40 pour cent et des décennies d’absolutisme monarchique. Au point que se pose de manière lancinante la question de son abdication en faveur de son fils, âgé de 17 ans.

    De surcroît, le royaume chérifien, un pays «patrimonialisé» est au bord de l’apoplexie, pour reprendre l’expression la plus courante en pareille situation, en proie à une ébullition permanente, conséquence de l’autoritarisme du Makhzen, de l’arbitraire, du népotisme et de la corruption qui y règne.

    Dans l’histoire du Royaume du Maroc, les différents Sultans n’ont rien apporté à la population, sauf la dépossession des richesses et surtout l’humiliation de la femme Marocaine pour en avoir posséder des dizaines, des centaines et même des milliers en vue de garnir leur harem, cette attitude des Sultans ne peut que qualifier le régime du Makhzen de féodal qui nie toute personnalité ou aspiration outre que celle du Sultan.

    La grande faute du Marocain, c’est de ne pas accepter de mourir, d’être fier de son origine, de son passé, de ses croyances etc. Dans cet optique, nous sentons bien la haine et la hargne de ses figures de cire du Makhzen qui s’arrogent le droit de ce qui doit être dit ou pas, de ce qui est correct ou pas, de s’asseoir comme il se doit, et de répondre toujours dans un langage déjà codé et rodé depuis des décennies, leurs objectifs était de servir une puissance étrangère et de se gaver sur le dos du peuple Marocain.

    Source : Islam, une voie de vérité, 29/01/2022

    #Maroc #Monarchie_alaouite #Makhzen #Protectorat #

  • Le Rial, l’autre monnaie marocaine

    Le Rial, l’autre monnaie marocaine

    Maroc, monnaie, dirham, Rial,

    La monnaie officielle du Maroc est le dirham, mais beaucoup de petites transactions de la vie courante se font en rials. A la campagne et très souvent aussi en ville, vendeurs des rues, petits épiciers et vendeurs sur les marchés s’expriment en rials. Le touriste qui ne parle pas l’arabe passera complètement à côté de cette particularité et sera seulement étonné de voir un vendeur avoir des difficultés à lui donner un prix ! En fait , c’est simplement que le vendeur a du mal à s’exprimer en dirhams.

    Pour ceux qui comprendront les nombres en arabe , voilà un petit cours de conversion.

    1 dirham = 20 rials

    Pour passer du prix en rials au prix en dirhams , deux méthodes de calcul mental possibles :

    On enlève deux zéros et on multiplie par 5
    Exemple : 400 rials valent 20 dirhams ( 4× 5)

    On enlève un zéro et on divise par 2
    Exemple : 400 rials valent 20 dirhams ( 40 : 2 )

    Étonnamment , l’épicier qui a tant de mal à vous donner le prix en dirhams vous rendra la monnaie à la vitesse de l’éclair . C’est que pour lui , pièces et billets ont leur valeur en rials !

    Petite addition chez un épicier de Rissani

    Le total est fait en rials sur un carton de boîte de fromages . A notre demande , la conversion en dhs a été effectuée ( difficilement ) sur la calculatrice .

    560 rials ou 28 dirhams

    Source : Fan au Maroc, 01/11/2018

    #Maroc #Rial #Monnaie

  • المغرب : أحمد الريسوني وجريمة اغتيال عمر بن جلون

    المغرب : أحمد الريسوني وجريمة اغتيال عمر بن جلون

    أحمد الريسوني اغتيال عمر بن جلون الحركة الإسلامية المغربية الشبيبة الإسلامية

    جريمة اغتيال عمر بن جلون
    في « ذاكرة الحركة الإسلامية المغربية »
    محمد العمري
    امتدت يد الحقد الأعمى لتغتال الشهيد عمر بن جلون على الساعة الثالثة والنصف من يوم الخميس 18 دسمبر 1975. تولى تنفيذ الجريمة أعضاءُ خلية من الخلايا العمالية للشبيبة الإسلامية التي أسسها عبد الكريم مطيع أوائل السبعينيات. كانت هذه الخلية واحدة من الخلايا التأديبية التي كانت الشبيبة الإسلامية تعتمدها في الاعتداء الجسدي على خصومها، على نمط تنظيم الإخوان المسلمين المصري الذي استنسخه مطيع مرجعياتٍ وتنظيما. كان أكثر أعضاء الشبيبة يسمعون بوجود هذه الخلايا، ولكنهم يدعون الآن أنهم لا يعلمون عنها شيئا، إذ كان اتصالها المباشر برئيس الحركة. (هذا ما يقولونه، والحال أن وظيفة لخلايا ظلت تنجز حتى بعد حل الشبيبة الإسلامية حيث شاهدنا الصُّناع والحرفيين يهاجمون الطلبة في الحي الجامعي بفاس و وجدة، ويعتدون على الطلبة حتى أواخر العقد الثامن وأواخر التاسع من القرن الماضي بمساهمة خلايا العدل والإحسان) .

    تتكون الخلية التي اغتالت المرحوم عمر بن خلون من: سعد أحمد، ومصطفى خزار، وعمر أوزوكلا، ومحمد حليم، وآخرون. كان محمد حليم مسؤولا عن هذه الخلية إلى أن حان موعد اغتيال عمر بن جلون فأخَّره عبد الكريم مطيع ووضع مكانه رجلَ ثقته عبد العزيز النعماني. يقول العربي العظم، وهو الذي كان مسؤولا عن القطاع العمالي للشبيبة الإسلامية: « لم يكن عبد العزيز النعماني خاضعا تنظيميا لأحد، فقد كان تابعا لعبد الكريم مطيع فقط. ولا أحد كان يعرف العلاقة الخاصة التي كانت بينه وبين مطيع ». (ذاكرة 2/52).
    ويفهم من كلام آخر للعربي العظم أنه ليس وحده الذي لم يكن يعلم بتدبير الجريمة، بل لم يكن يعلم بها حتى الرجل الثاني في التنظيم، أي إبراهيم كمال، بدليل أن مطيع تظاهر بعزل النعماني عن تسيير الخلية أمامه وعاد فنصبه في غيبته. (نفسه). غير أن هناك ما يشير إلى عكس هذا الاستنتاج، من ذلك أن مطيع استطاع إلجام إبراهيم كمال و »قطع لسانه وشل حركته » إلى الآن بمكالمة تلفونية واحدة عندما أحس أنه سيحل محله وهو في منفاه، فهذا يدل على أنهما « دفناه معا »، كما يقول المثل؛ بين الرجلين سر تقطع له الرقاب، ولذك لزم الرجل داره.

    يقول العربي العظم: عندما أسندت مهمة قيادة خلية الاغتيال للنعماني « بدأت عملية الشحن ضد اليساريين، وضد عمر بن جلون بشكل خاص. ولما تمت عملية الشحن جاءت تعليمات لتنفيذ العملية. وظلوا شهرا كاملا يترصدون عمر بن جلون. فكان، كما حكى لنا بعض » الإخوة بعد خروجهم من السجن، كالرجل المصروع: يتكلم وحده طوال اليوم، ولا يفتر عن الحركة. فيجلس إليه عشرات الاتحاديين في المقهى، فينصرف فوج ويأتي فوج. وكان لا يمل من الحديث والتعبئة والتأطير ». (3/53).

    نترك للقارئ اللبيب مهمة استنتاج ما يريد استنتاجه من كلمة « الإخوة، ونتساءل: ما هو محتوى الشحن الذي تعرضت له الشبيبة الإسلامية لدرجة إقدامها على قتل الزعيم الاتحادي بتلك الطريقة البشعة في الشارع العمومي؟ الجواب من ذاكرة الإخوة أنفسهم.
    عندما سئل عبد الجليل الجاسني ـ من نشطاء الشبيبة ـ عن أثر خبر اغتيال عمر بن جلون عليه وعلى من معه، قال:
    « في تلك الفترة كان الصراع مع اليسار محتدما… والنفَس الذي كنا نُغذى به، في تلك المرحلة، هو الدفاع عن الفكرة الإسلامية ضد اليسار الذي كان شرسا في مواجهته للإسلام… » (ذاكرة 1/12).

    وعندما أعيد عليه السؤال قال: « في البداية الأولى لم نُشغل بحادث قتله، كنا نظنه من اليسار الذين يواجهون الدين… ».

    هكذا كان الانتماء إلى اليسار تهمةً تبررُ القتل بعد أن توصم بوصمة مواجهة الدين. ولكي يستحق اليسار بدون استثناء هذه الصفة وذلك الجزاء قُرن بتهمة اليهودية، فهو نتاج يهودي. وهنا يتم القفز من الاتحاد الاشتراكي، إلى حركة 23 مارس، إلى حركة إلى الأمام « الكفر ملة واحدة ». يقول الأمين بوخبزة: « ..لم نكن نشغل أنفسنا بموضوع الاغتيال، بل بالعكس، في فترة من فترات الشبيبة الإسلامية، كانت هناك محاولة لإقناع المنتسبين .. بأن الخطر الداهم ضد الحركة الإسلامية، وضد العمل الإسلامي، وضد تنظيم الشبيبة الإسلامية، هو التنظيم الشيوعي الماركسي اللينيني. وخاصة منظمة إلى الأمام، ومنظمة 23 مارس، فهؤلاء كنا نعتبرهم مؤطَّرين من طرف اليهود (إبراهيم السرفاتي، وليفي أشكول، وأبراهم ليفي (كذا) ) … كانت عملية إقصائهم من الساحة، والعمل على استئصالهم، شيئا مستساغا بالنسبة إلينا، هكذا كُنا نُشحن.. ». (ذاكرة 2/23).

    وفي هذا الإطار الديني المتطرف، وداخل هذه الوصمة، بدأت الأساطير التحريضية المناسبة لشحن الجمهور الغيور على الدين. بدأ الحديث عن تدنيس المساجد، وإهانة المصحف، وهتك حجاب الأخوات… والظهور بمظهر المظلوم الغاضب لله، إلى آخر المنظومة. يقول ع. الجاسني: « كنا دائما في موقع الدفاع ضد الشيوعيين الذين كانوا يقتحمون المسجد، ويتغوطون فيه، ويدنسون المصحف، ويعتدون على الأخوات، وينزعون حجابهن… ». (ذاكرة 1/13).

    لم أتردد في نعت هذا الادعاءات بالأساطير لأنني عايشتُ مثلَها وخبرته في جامعة فاس. اعتنيت بتلك الأساطير، وحققت فيها من موقعي النقابي والسياسي، واهتمامي الصحفي، فلم أجد غيرَ السراب. قد يقع حادث فردي يتيم في مكان ما من شخص مختل، ولكنك كلما اقتربت من مصدر الأول للخبر كلما تهت في الظلام. وأنا أعلم بانشغالي الخطابي، وتتبعي لحجج الأصوليين أن الكثير من شيوخهم، في المشرق قبل المغرب، يصنعون أساطير وأخبارا وينتحلون روايات ويفتعلون وقائع يدعمون بها ما يريدون تبليغه، ولا يرون في ذلك حرجا ولا إثما، خاصة إذا استعملت ضد « أعداء الإسلام »، وهم كل من يختلف معهم، أو يهدد مصالحهم. ولماذا نذهب بعيدا ألم يفتعل المرشد العام للجماعة (مطيع) نفسُه وقائعَ من هذا القبيل معطيا المثال للمسترشدين به؟ يقول محمد الفقيه النايت، وهو من الستة الذين حلوا محل مطيع في تدبير شؤون الجماعة عند هروبه: « كان شغل مطيع الشاغل هو اليسار، وكأن الشبيبة الإسلامية لم تؤسَّس إلا لمحاربة اليسار، حتى إنه أمر سنة 1974 أحد الأتباع بإحراق حصير مسجد ثانوية محمد الخامس إحراقا جزئيا، ثم ألصقَه باليسار، ودعا إلى إضراب عام اختبر به قوة التنظيم الوليد، ومدى استجابته له. وقد تلت هذا الحادث اعتقالات محدودة في صفوف الإخوان ». (ذاكرة 3/124). وقد أجمل محمد الفقيه النايت ما يميز المرشد بقوله: « إن أهم ما يميز عبد الكريم مطيع…هو المكر والدهاء والخداع والكذب والحقد، وحب الرئاسة والميكيافيلية التي لا حدود لها ». (ذاكرة. 3/118). لله دره! لقد استخلص جِماع صفات طائفة من المكيافليين، غُلْفِ القلوب، المتاجرين بالدين؛ وكأنهم لا يخشون عاقبة ولا يرجون معادا.

    ذلك هو التفسير الذي سوغَ لأعضاء الشبيبة الإسلامية الملتزمين بخطها طعنَ عمر بن جلون بالسكين وشدخ رأسه بقضبان الحديد حتى الموت، وهو الذي سوغ لإخوانهم في القناعة.
    هذا هو التفسير الواقعي كما يتذكره أعضاء الشبيبة، ولكنه لم يكن مقنعا لفئات أخرى من المجموعات الإسلامية القريبة من الفكر السلفي السني، مثل جماعة التبليغ التي كانت بمثابة مشتل تزرع فيه الأغراس قبل نقلها إلى الميدان الحركي، كما يسمونه. كان أعضاء الشبيبة محرجين أمام شركائهم غير المتورطين معهم في جريمة القتل، ولذلك كان لا بد من البحث عن الشيطان ليتحمل عبءَ ما اقترفه الإنسان الظلوم الجهول. حين يُحرج المغربي ولا يجد تبريرا لجُرمه يقول: لعب بي الشيطان، لعنة الله على الشيطان.

    كانت المهمة سهلة، ذلك أن الشيطان كان يقبع في الغرفة المجاورة يراه المخططون ويَسمعونه، ويستشيرونه. ولأنه قال لهم: « إني بريئ منكم.. » ولم يف بوعوده في التستر عليهم، فقد لزم كشف أوراقه ولعنه أمام الملأ. هكذا هكذا كُشف النقاب عن دور المخابرات، لا كشريك بل كبديل يحمل الأوزار وحده. يذكر عبد الله بها أنه تحفظ في الانتماء إلى جمعية مطيع « نظرا لما كان يروج عن صلة الشبيبة الإسلامية بمقتل عمر بن جلون »، غير أن محاوره الذي سعى إلى استقطابه أقنعه بأن الأمر يتعلق بمؤامرة حاكتها المخابرات للتخلص من الحركة. (ذاكرة 2/53). وهكذا أدى الشيطان دوره.

    وقد عبر عبد الناصر التيجاني عن مدى الحرج الذي سببه اغتيال عمر بن جلون للجماعات الإسلامية غير المنتمية للشبيبة بقوله: « بعد أن وصلَنا خبر اغتياله بواسطة خلايا إسلامية، كما تردد في جريدة المحرر، أُحرجنا أمام الرأي العام الذي كان اليسار في ذلك الوقت هو ضميرَه العام الشعبي، فاليسار هو الذي كان يدافع عن الشعب، وكان يمثل القيم النبيلة، ويدافع عن الحقوق، ولذلك كان اغتيال عمر بن جلون ضربةً قوية للحركة الإسلامية. أما عن العلاقة مع الشبيبة فلم تكن لنا وقتئذ بها أية علاقة ». (ذاكرة1/82).

    وكان مطيع قد جرب، قبل كشف دور المخابرات، تقديم ضحية تنوب عنه وعنها، ولكنها تجاهلت عرضه. لم يكن كبشُ الفداء المقترح غيرَ مجموعة أخرى من الإسلاميين لا دخلَ لها في الموضوع. يقول الأمين بوخبزة، ولم يكن وقتها منتميا للشبيبة الإسمية: « وتم اغتياله، للأسف، بتلك الطريقة اللاأخلاقية. وأَعطى عبد الكريم مطيع تعليماته لبعض الشباب أن ينسبوا ما حصل إلى الآخرين، فسعوا إلى توريط مجموعة من الإخوة (الأستاذ إبراهيم بخات، والأستاذ محمد العربي الناصر، وغيرهم، والأستاذ أحمد الريسوني، والأستاذ محمد الدكالي، والأستاذ عبد اللطيف المراكشي). فتم اعتقال هؤلاء جميعا، وقد وقع البحث عني في تلك الفترة بحكم أني كنت أتردد على هؤلاء ». (ذاكرة 2/19).

    وقد تضررت « جمعية الدراسات الإسلامية » التي كان ينتمي إليها حين اعتُقل أفرادها بسبب ما نُسب إليهم من توزيع مناشير تبرر اغتيال عمر بن جلون.
    بعد فشل محاولة توريط الإخوة الأعداء تم التركيز على دور المخابرات دون أن يتم التبرؤ من القتلة، وهذه جزئية ينبغي تذكرها.

    الواقع أن الإعلان عن دور المخابرات لم يكن أكثرَ من قناع يسمح للمحرجين بالاستمرار في النظر في وجوه الآخرين المترددين والحديث إليهم بغض استقطابهم، وإلا فإن ممارسة أعضاء الشبيبة بكل أطيافهم، إلى تاريخ الانفصال سنة 1981، تدل على اقتناعهم بما فعلوا. ولذلك حزموا أمرهم للقيام بمهمتين: أولاهما، دعم القتلة، والوقوف بجانبهم أثناء محاكمتهم، والثانية، الهجوم على الإتحاد الإشتراكي بشراسة لا حدود لها:
    1ــ ففي دعم القتلة المجرمين يقول عبد الجليل الجاسني: « كانت المحاكمات تجري في [حي] الحبوس، وما كانت تمر محاكمة إلا ونحضرها، فيكون هناك تجمع كبير، ونتابع ما يجري ونشارك إذا ما دعت الضرورة، ونرفع شعارات، إلى أن جاءت مظاهرة 1980 التي قادها عبد الإله بنكيران » (ذاكرة.1/14).

    وقد نظمت هذه المظاهرة بعد صدور الحكم على عبد الكريم مطيع بالمؤبد. ضمت مابين ألفين وأربعة آلاف حسب تقديرات المشاركين. توافد أعضاء الجمعية للمشاركة فيها من الرباط وفاس وغيرهما. انطلقت من المسجد المحمدي مارة بجانب القصر الملكي وصولا إلى بنجدية حيث توجد دارُ مطيع. ولا شك أن عبد الإله بنكيران كان في غاية الحماس كعادته، إذ بُحَّ صوتُه قبلَ أن يَفرغ من كلمته. يقول الجاسني: « ولم يُعتقل، بحمد الله، أحدٌ من مجلسنا التربوي… ». (ذاكرة 1/15). الحمد لله واجبٌ على كل حال، ولكن لا بد أن يستعمل المرءُ عقلَه ليفهم ما وقع، سنحاول.
    2ــ أما الهجوم على الاتحاد الاشتراكي فقد بلغ لأوجه سنة 1977 بمناسبة الحملة الانتخابية التشريعية، فتعبأت الشبيبة الإسلامية ومن يدورُ في فلكها من الشيوخ الخُطباء للحملة ضد الاتحاد الإشتراكي. يقول محمد العربي بلقايد: « أعطيت لنا تعليمات للخروج في الحملة الانتخابية ضد الاتحاد الاشتراكي. وكان التوجيه الذي وصلنا يقول: إن الاتحاد الاشتراكي فيه قوم يفطرون في رمضان، ويسبون الله ورسوله، ولذلك فقد وجب الوقوف ضده ».(ذاكرة. 2/117).

    وقد استُعملت المساجدُ في هذه الحملة تحت سمع السلطة وبصرها. يقول بلقايد: « أذكر أنني في هذه الحملة الانتخابية تحدثت في المسجد الكبير في الحي الحسني، بعد صلاة الظهر أو العصر، في الموضوع… أذكر أنني رفعت الورقة الزرقاء، وكانت رمزا لحزب الاستقلال، وقلتُ لهم: صوتوا على هذا الحزب بدلا من التصويت على حزبٍ يسبُّ بعضُ أفراده اللهَ ورسولَه، ويفطرون في شهر رمضان جهارا ». (نفسه).

    يُرجع بلقايد هذا السلوك إلى ضعف الوعي السياسي، وتنفيذ أوامر قائد الحركة عبد الكريم مطيع. يبدو أن مطيع لم ييأس من شركائه في الجريمة، أقصد المخابرات، ولذلك سعى، في المرحلة الفاصلة بين الاغتيال والمحاكمة، إلى تقديم خدمات لها علها تثمر ولو براءة شخصية، وربما كان تشغيلُهم له من أسباب تأخير المحاكمة كل تلك السنوات، وتخفيف اليد في معاقبات تجاوزات أتباعه. إن الرجل يتحدث عن الخيانة في خطبة طويلة على موقعه، دون تحديد الجهة. وعندما صدر الحكم عليه بالمؤبد علم أن لا فائدة من الاستمرار في الخدمةٍ تغيرت استراتيجية الحركة، صارت تهاجم النظام نفسَه، وصار حال مطيع ينشد قول أبي فراس:

    معللتي بالوصل والموت دونه إذا مت ظمآن فلا نزل القطر
    يقول الأمين بوخبزة: « لم يكن الحديث إطلاقا عن النظام السياسي بشكل مباشر، ولم يقع هذا إلا في حدود 1980 لما حوكم عبد الكريم طيع بالإعدام في قضية بنجلون، وقتها سيتغير توجهه »(ذاكرة 2/23).

    كان الهجوم على الاتحاد الاشتراكي ــ وأوراقُه محروقة مع النظام ــ مضمونَ العواقب: النظام ساخطٌ، والاتحاد يضمد جراحه استعدادا لجولة أخرى، ولذك ساهمت في الحملة ضده كل الأجهزة السرية والعلنية من الحركة: شيوخها وشبابها، من على منابر المساجد وفي أقسام الثانويات ثم في مدرجات الجامعة وأحيائه السكنية. فالحركة كانت حركة معلمين وخطباء، تلاميذ وطلبة، مع امتدادات عمالية حرفية. حركة فعالة ولكنها هشة مكشوفة أمام النظام.
    ولذلك فحين اختار مطيع، دون استشارة أحد، مقارعةَ المخزن صار يهدد هذه البنية غير الجاهزة لأداء الثمن الذي تعودت حركة اليسار على أدائه عن رضى وطواعية نظرا لخروجها من رحم المقاومة وجيش التحرير. وقد صدق عبد الإله بنكيران عندما صرح مرة قائلا: نحن لسنا الاتحاد الاشتراكي، أو لا نريد أن نكون كما كان الاتحاد الاشتراكي، فهذا قول حق، التاريخ لا يسمح بذلك.

    يقول الأمين بوخبزة معبرا عن التساؤلات التي فرضها التوجه الجديد لرئيس الحركة: « ما الذي يريد مطيع منا؟ وهل يريد أن يدفعنا إلى المجهول؟ فقد استعديْنا اليساريين، واستعدينا النظام، واستعدينا العلماء، واستعدينا الجميع ».(ذاكرة. 2/25). وقتَها « تنادى الإخوان فيما بينهم »، واستدعوا « الشيوخ، وعلى رأسهم الشيخ محمد زحل، والشيخ برهون، والحاج علال العمراني، رحمه الله، .. » (نفسه). وتوالت الاجتماعات والاتصالات بمطيع لتنتهي بالانفصال عنه، والشروع في انتقاد مسلكه قبل الانتقال لتقويم شخصه.

    ويرد مرشد الجماعة بتخوين أعضاء شبيبته، فيتهم بعضهم بالاختلاس، ويتهم أكثرهم بالعمالة لأجهزة الأمن.
    من العناصر الخفية التي ظنت بها ذاكرة الإسلاميين عموما في المرحلة المذكورة، خاصة الشبيبة والدعوة والتبليغ، قضية التمويل الأجنبي. وإنما ظهرت مؤشرات ذلك في لحظة الخصومة وتبادل الاتهامات، فمطيع يتهم عبد الحميد أبو النعيم بحجب المساعدة الموجهة إلى مجموعة فاس (ذكر ذلك عبد الرحمن اليعقوبي, ذاكرة. 2/131). كما اتهم مجموعة فاس نفسها بالاستيلاء على مليون سنتيم كانت مرصودة لشراء آلة لنسخ المنشورات السرية. (ذاكرة. 2/134).
    يرى عبد الرحمن اليعقوبي أن مطيع تعامل في قضية المليون بخبث، فهو يعلم أنه وضعهم في مأزق: إما أن ينكروا أخذ المال، وهو ثابت في حقهم، وإما أن يكشفوا أنفسهم للبوليس. ويُعقِّب على ذلك: « وكان هذا في الحقيقة من مكر مطيع ودهائه، لكنه أيضا من عدم تورعه، وعدم خوفه من الله ». (ذاكرة. 2/134).

    يسمون تلك الأموال « أموال الدعوة »، لأنهم يأخذون طرفا منها تحت هذا البند من دول الخليج، وقد علمت كيفية ذلك عند عملي في الرياض. ومن هذه الأموال تسدد بطاقات السفر والحجوزات في الفنادق…الخ. وهناك طرف آخر يؤخذ تحت الطاولة من أجل مهمة محددة، خاصة من ليبيا. وكان مطيع في حاجة إلى تبرير تلك الأموال بالظهور في ساحة النضال. يقول محمد النايت: « كان يريد أن يقدمنا قرابين لمخططه الجهنمي، فنُعتقل نحن أو غيرُنا، ولا بأس أن يُقتل البعض منا، فمطيع بحاجة إلى شهداء يتغنى بهم، ومعتقلين يدافع عنهم في المحافل الدولية، ويبتز بهم الأموال الطائلة من الجهات الإسلامية المشرقية التي كانت تعطف عليه حتى يثبت للسلطات المغربية أنه ذو وزن على الساحة لا يستهان به، وأنه رقم يصعب تجاوزه ». (ذاكرة. 3/126).

    ***
    هناك سؤال يطرح نفسه بإلحاح على قارئ شهادات المجموعات الإسلامية في سياق اغتيال عمر بن جلون وما تلاه من تحولات في بنية تلك الجماعات، وهو تعامل أجهزة الأمن معها. فبالمقارنة مع القسوة التي عوملت بها الحركات اليسارية الماركسية، وما وقع من الأخذ بالشبهة والتكييف المتعسف لأمور بسيطة، بل طفولية أحيانا، من النطق بعشرات السنوات من السجن، يلاحظ تساهلٌ وتسامح لا حدود لهما مع التنظيمات الإسلامية السرية فيما تقوم به من توزيع للمنشورات وما تنظمه من مظاهرات. وقد كان ذلك يتم بقرار من الجهات العليا. يقول محمد الزروالي، من جماعة التبين: « انكشف أمر التنظيم، وأدركت السلطةُ أن الأمر يتعلق بإطار تنظيمي له رؤاه وهيكلته التنظيمية، وله مسؤولوه. وقد كان مقررا أن نحال على المحكمة، لكن اُستُبقي علينا في انتظار صدور أوامر وتعليمات من السلطات العليا للبلاد. وهكذا تم الإفراج عنا بتاريخ 16 شتنبر 1985 » (ذاكرة. 3/102).

    وكان مما جاء في أدبيات هذه المجموعة مما حجزته السلطة: « إن الدولة المغربية هي الوجه الثاني للاستعمار ». (نفسه. 3/101). وقد مرت كل الاعتقالات على هذه الشاكلة، وحمد الإخوانُ الله على الرفق بهم، في جميع الحالات. ولا شك أن هذا الحمد ناتج عن مقارنة النتائج المحصلة بالمقارنة مع اليساريين الذين سبقوهم إلى نفس المسار. ولسنا في حاجة للمقارنة مع المتابعات الحالية للتنظيمات السرية في إطار قانون الإرهاب.

    التفسير القريب لهذا السلوك هو أن « الجهات المعنية » بتطبيق القانون كانت تقوم بعملية تحقيق التوازن الطبيعي، فلا تجتث كل الأعشاب الضارة من الحقل ولا تبيد كل ما تعتبره حشرات طارة، آملة أن يقمع بعضها بعضا. كان مطيع بمكيافليته صالحا لضرب اليسار ميدانيا بعدما عجز فكريا، ثم صار المنشقون عنه صالحين لضربه هو وما تبقى معه من جماعته بعد أن قلب ظهر المجن للدولة وعوض الكتاب الأسود بالكتاب الأخضر، وشحن الأسلحة نحو المغرب بعد التمهيد بمجلة « المجاهد » التي طبعت في مطابع الكتاب الأخضر، كما استنتج بعضهم.

    ذهب مطيع بدون رجعة، ولكن مهمته لم تنته، كانت الدولةُ في حاجة إلى خِدمة تكميلية في الجامعة، لذلك يسرت السبيل لمن أراد القيام بها، وفي هذه اللحظة اكتشف مطيع علاقةَ بنكيران بالخلطي، وبنى عليها مقالة مقولاته في العمالة والخيانة. ولا اعتقد أن هناك عمالة ولا خيانة، بل هناك التقاء مصالح، كما وقع بين الإسلاميين والأمريكان في أفغاستان. وقد عشنا ذلك بالملموس في حرم جامعة محمد بن عبد الله بفاس حيث حوصر الحرم الجامعي ذات يوم من جهاته الأربع بحوالي 1600 من أعضاء الجماعات الإسلامية حسب تقرير قدم في اجتماع مجلس الكلية ومجلس الجامعة. حاصروا الحرم الجامعي بعد أن صلوا صلاة الفجر بظاهر باب فتوح، قبالة ظهر المهراز، تحت سمع وبصر كل أجهزة الدولة. كان هؤلاء المهاجمون قد توافدوا على المدينة من كل جهات المغرب، من وجدة والراشدية ومن أبعد منهما، واستقروا في البيوت في أحياء فاس جماعات؛ يدخلون ويخرجون ويتبضعون أمام أجهزة الأمن. أحكموا الطوق على الجامعة حتى لا يُفلت أحد من قبضتهم، في حين كانت قوات الأمن ترابط بالمداخل والمخارج. ثم هجموا، فشتتوا الطلبة تشتيتا. وحين تأكدت قوات الأمن من أنهم أدوا المهمة المنوطة بهم، وأَخرجوا المبحوثَ عنهم من مخابئهم تحركت وراء الفارين من اليساريين لاعتقالهم وتقديمهم للمحاكمة. وفي هذه اللحظة وجدوا مجموعة صغيرة بظهر كلية الآداب تؤدي ركعتين شكرا لله قبل أن تذبج الطالب جرير أحد المبحوث عنهم، وكانوا قد شوهوا وجهه بأدواتهم الحربية. هذه هي الرواية الرسمية التي قُدمت في مجلس الكلية من طرف مسؤول كبير كان يرقب الوقائع من بالكون منزله في الطابق الثالث. وقد ذكر من حضر تلك اللحظة أن المغيرين على الجامعة تركوا في الميدان سيوفا لا يُصدق ما ذُكر من طولها وتنوع أشكالها، منها سيف برأسين.

    في هذا السياق شَدخت مجموعة من طلبة العدل والإحسان رأس الطالب المعطي بوملي بجامعة وجدة سنة1991 بعد أن اقتادوه من قاعة الدرس على مرأى ومسمع من أستاذه وزملائه الطلبة، وقد احتفلت بهم الجماعة بعد خروجهم من السجن سنة 2009 احتفال الأبطال. وقد كتبتُ بعد الحادثة مقالا تخييليا في الموضوع بعنوان: محالمة الشاقور في رثاء طالب بِ »القدس الغربي »! نشر بجريدة الإتحاد الاشتراكي يوم18/02/1992.
    جئت إلى كلية الآداب بفاس يوم الهجوم عليها حوالي الثامنة إلا ربعا صباحا، كان مدخل الجامعة خاليا من المارة على غير عادته. عندما اقتربتُ من باب الحي الجامعي انتصبَ ضابط من الأمن بجانب الطريق مشيرا علي بالتوقف، حسبت أنه مجرد نوع من التحرش بالأساتذة والجسارة عليهم كنا قد رفضناه، فتجاهلته ومضيت، وعندما وصلت المدخل الخلفي لكلية الآداب، باب المكتبة، وجدت نفس محاطا بكتيبة الملشيات حوالي تسعة أفراد عصبوا رؤوسهم بحزام أبيض كتبت عليه عبارة الله أكبر، إلا وحدا فكانت بلون مغاير أسود أو أصفر، لا أذكر. لعله أميرهم. اعتصمت بسيارتي مناورا ووليت الأدبار.

    ***
    خاتمة

    استفدنا مادة هذا العرض من شهادات مجموعة من المنفصلين عن الشبيبة الإسلامية، ومَن كانت لهم بها صلة أو اتصال قبل القطيعة مع مطيع كما جاءت في الحوارات التي أنجزها بلال التليدي ونشرت في جريدة التجديد. وقد وضع بعضهم مسافة من الأحداث، خاصة من لم يكونوا منتمين للحركة حين ارتكاب الجريمة. وهذه المسافة منعدمة عند المنفذين للجريمة وعند من بقي مع مطيع، ولذلك لا فائدة من الاهتمام بكلامهم. خاصة الروبوت المدعو خزار. الذي يعترف بممارسة القتل ولا يجد اللسان الذي يعتذر به لعائلة القتيل رغم إلحاح من استجوبوه. وهو لا يتحدث لا عن مخابرات ولا عن غيرها. وهو يبدو الآن كحشرة جافة عالقة بشجرة ميتة. ويرى أن الاتحاد الاشتراكي ضخم المسألة، فعمر بن جلون كان سيموت ولو بحادث سيارة مثلا. وبهذا المنطق فإن كل الناس الذين يركبون السيارات أو يسيرون في الطرقات التي تمر منها مباحون له.

    أذكر أن ظروف الاعتقال سنة 1979 حكمت بأن تكون زنزنتنا نحن النقابيين مقابلة لزنزنة هؤلاء القتلة في الحي الأوروبي بالسجن المدني. التقينا بهم مرة أو مرتين؛ هم عائدون من الاستراحة ونحن خارجون لها، وكان واحد منهم جالسا بكنبة في الرواق، قيل إنه مريض، لعله شيخهم كمال إبراهيم. وكان أحدهم يلصق فمه بثقب الباب ويؤذن، فكان يرد عليه أحد الإخوة، القرني، رحمه الله، وكان يعاني من مرض عضال: « وا ما خصكم غير الصلاة ألمجرمين! ومرة قلد معه الأذان قائلا: الللله يلعن… »، فجاء صوت الحارس متوعدا للطرفين، فكف عنهم.

    وعندما ذهبت مرة إلى مصحة المستشفى بسبب إسهال حاد وجدت أحدهم هناك، فتقدم نحوي قائلا: الأخ من النقابيين…؟ رددت بالإيجاب في غير اهتمام. قال: « المحامون ديالكم رفضوا الدفاع عنا،… هذه هي الديموقراطية.. أو هذه هي العدالة؟ »، شيء من هذا القبيل. قلتُ له، وهذا أتذكره جيدا: « لو كنتُ مكانك لما فكرتُ لا في الدفاع ولا في المحاكمة، سأفكر في اليوم الذي ألقى فيه وجه الله، فيسألني عن قتل نفس بغير حق، من أنتم قضاة؟ …الخ. نظر إلي مشدوها مليا، ثم انصرف. كان وجهه أبيض ممتلئا، وحنكه منتفخٌ بسسب التهاب ضرس.

    المراجع:
    ذاكرة الحركة الإسلامية المغربية. إنجاز بلال التليدي. طوب بريس. 2008. مجموعة حوارات، في ثلاثة أجزاء.

    موقع الشبيبة الإسلامية على الأنتيرنيت.

    المصدر 

    أحمد_الريسوني #اغتيال_عمر_بن_جلون #الحركة_الإسلامية_المغربية #الشبيبة_الإسلامية #


  • L’expansionnisme marocain à connotation religieuse

    L’expansionnisme marocain à connotation religieuse

    Maroc, Algérie, Mauritanie, Sahara Occidental, Tindouf, frontières algéro-marocaines,

    Le samedi 30 juillet 2022, Mohamed VI appelait ses sujets propagandistes à l’occasion de la célébration de la célébration de la fête du Trône à ne plus s’attaquer au Peuple Algérien, le qualifiant de Peuple frère.

    Cette fausse « main tendue » visait à induire les Algériens en erreur, vis à vis des décisions prises par les hautes autorités Algériennes. Cette même fausse « main tendue » avait été exprimée par le roitelet, suivie quelques jours plus tard par des déclarations d’hostilité manifeste du représentant du Maroc à l’ONU, Omar Hilale qui se donna le droit de soutenir l’organisation terroriste du MAK, qui sera d’ailleurs le pyromane et l’auteur des feux de forêts ayant ravagé plusieurs wilayas du pays et l’assassinat ignoble de Djamel Bensmail le 11 octobre 2021,dont l’ordre d’élimination a été donné à partir du Maroc.

    Cette année, c’est le même scénario qui se produit, une fausse « main tendue » du roitelet, suivie deux semaines plus tard par les déclarations à connotation religieuse du président de l’Union des Oulémas musulmans, Ahmed Raissouni. Osera-t-il désobéir à son commandeur? Certainement pas. Le supplétif religieux revient à un ancien dossier expansionniste, illustrant bien l’agonie du régime néoféodal et moyenâgeux. Il est clair, que le Makhzen veut exporter sa grave crise socioéconomique et politique, ainsi que la guerre fratricide de succession de Mohamed VI à l’intérieur du Palais royal, vers l’étranger, et il n’y a pas mieux qu’un débile religieux converti en soldat du Commandeur pour appeler à une nouvelle marche pour « récupérer » la Mauritanie, le Sahara Occidental et Tindouf, l’Algérienne. Il est évident que le Makhzen veut détourner l’opinion publique marocaine, en provoquant ses voisins maghrébins à savoir la Mauritanie et l’Algérie, dont les frontières sont bien reconnues et certifiées par l’ONU, qui reconnaît par voie de conséquence les frontières héritées de l’indépendance. Pour ce qui est des frontières algéro-marocaines, les deux pays avait signé les accords de Skhirat sur le bornage des frontières entre les deux pays, ratifiés par la partie algérienne, à l’opposé de la partie marocaine qui demeure otage de sa politique expansionniste, confirmée par la guerre des sables en 1963 et l’agression marocaine contre le Sud Algérien, une année après l’indépendance de l’Algérie, chèrement acquis .

    De Benkirane à Raissouni

    L’année dernière, l’ancien chef du gouvernement marocain et président du parti islamiste du PJD, s’était attaqué à l’Algérie, en revendiquant Tindouf et Bechar, pour occulter l’allégeance de son parti politique au diktat sioniste, sachant que le signataire de l’accord de normalisation avec l’entité sioniste en décembre 2020,n’est autre que Saadeddine El Othmani, qui affirmait quatre mois auparavant que son parti ne trahira jamais la cause palestinienne.

    Ahmed Raissouni lui emboîte le pas, et tente de prendre en otage l’Union internationale des Oulemas Musulmans, à l’instar de son commandeur qui réduira à néant le Comité d’Al Qods qu’il préside et qui reste muette face à l’agression sioniste des Lieux Saints de l’Islam à Al Qods et au génocide des palestiniens, enfants , vieillards et femmes dans la bande de Ghaza et dans les territoires palestiniens occupés.

    L’Union Internationale des Oulémas Musulmans se démarque de Raissouni

    Dans un communiqué qui vient d’être diffusé, l’Union Internationale des Oulémas Musulmans se démarque de l’attitude et des propos tenus par Ahmed Raissouni, et fera savoir, que les propos exprimés n’engagent que son auteur. Ce dernier est accusé même de soutenir le terrorisme international à l’origine des drames en Libye, Syrie et Yémen. Voir: https://www.facebook.com/watch/?extid=WA-UNK-UNK-UNK-AN_GK0T-GK1C-GK2C&v=5691824347508641

    Le Maroc sous tutorat sioniste

    Le prédicateur marocain qui appelle à une nouvelle marche d’occupation des territoires sahraouis, mauritaniens et une partie du territoire algérien, est-t-il au courant que son Commandeur, vient d’autoriser les sionistes à acquérir des terres au Maroc, conformément à la stratégie du régime d’Apartheid de se procurer une terre de rechange, si les sionistes seront chassés des territoires palestiniens occupés. Raissouni devrait se réveiller de son extase de sujet larbin de sa majesté, pour constater de visu l’implantation de colonies sionistes sur la terre du président du Comité d’Al Qods. Et pour en savoir plus, il devra faire une virée de Tafilalt, relevant d’Errachidia.

    L’entité sioniste et le Maroc et la stratégie expansionniste

    L’entité sioniste et le Maroc se partagent un point fondamental en commun, à savoir que les deux entités ne disposent pas de constitutions, délimitant leurs frontières géographiques, à l’opposé de tous les pays du monde dont leurs ressortissant connaissent bien les frontières respectives de leurs Etats. L’entité sioniste ambitionne de bâtir le Grand Israel, en colonisant le Liban, la Syrie, la Jordanie, l’Irak et même l’Egypte, alors que son allié marocain rêve du Sahara Occidental, la Mauritanie, le Mali, le Sénégal et une partie de l’Algérie.

    Mehdi Messaoudi

    Algérie54, 16/08/2022

    #Maroc #Algérie #Raïssouni #Sahara_Occidental

  • Maroc: le régime fragilisé par l’agression d’Israël à Ghaza

    Maroc: le régime fragilisé par l’agression d’Israël à Ghaza

    Maroc, Ghaza, Israël, Palestine, normalisation, Accords d’Abraham, Al Qods, Jérusalem, Algérie, Pegasus,

    Selon Aziz Chahir, il est « loin le temps où le royaume martelait que la normalisation allait lui permettre de jouer un « rôle plus actif dans le processus de paix visant à mettre sur pied la solution à deux États ». Au contraire, « le Maroc pourrait faire les frais de la dernière attaque israélienne contre Gaza ». « L’inertie » du royaume alaouite « face aux frappes meurtrières israéliennes contre Gaza et l’opposition interne et algérienne à la normalisation fragilisent la position du Palais royal marocain ».

    Le professeur Chahir, docteur en sciences politiques et enseignant-chercheur à Salé, au Maroc, indique que « le roi Mohammed VI semble ainsi pris en otage de son propre stratagème. À force de vouloir ménager la chèvre et le chou, il a vu s’abîmer son autorité de président du Comité Al-Qods, chargé de contribuer à la sauvegarde des lieux saints musulmans à Jérusalem ».

    Pour le professeur Chahir, la position de Mohamed Ben Salman condamnant l’attaque israélienne contre la bande de Gaza, puis, au passage, l’incursion de colons juifs dans l’esplanade des Mosquées, a contribué à « fragiliser le leadership symbolique de Mohammed VI, Commandeur des croyants, sur la question palestinienne et des lieux saints musulmans de Jérusalem ».

    L’expert marocain rappelle qu’un gouvernement aux mains du parti islamiste PJD a largement contribué à amortir la réaction de l’opinion publique marocaine lorsque son leader Saadeddine El Othmani a signé de sa main propre les accords de normalisation avec Israël. Pour Chahir, il s’agissait d’un « coup de maître savamment orchestré par le Palais et ses affidés ou simple coup du hasard ». « Or aujourd’hui, le roi ne peut plus compter sur ce soutien politique, car le PJD affiche désormais ouvertement son opposition à la normalisation », martèle-t-il.

    D’après Aziz Chahir, trois fait ont intensifié les tensions entre Alger et Rabat:

    • La campagne menée par Rabat en faveur de l’octroi à Israël du statut d’observateur à l’Union africaine (UA).
    • La participation d’Israël dans les exercices militaires de l’African Lion 2022 sous la direction des marines américains aux frontières de l’Algérie. Exercice suivis par la visite du chef de l’Etat-Major de l’armée israélienne, Aviv Kochavi.
    • Les actes d’espionnage menés par les services secrets marocains sur des milliers de téléphones portables de responsables et personnalités algériens grâce au logiciel espion israélien Pegasus.

    #Maroc #Israël #Ghaza #Palestine #Normalisation #Accords_d_Abraham #Pegasus

  • Nawal Benaissa : Exilée pour les droits au Maroc

    Nawal Benaissa : Exilée pour les droits au Maroc

    Maroc, Rif, Hirak, Nawal Benaissa, droits de l’homme,

    José Luis Goin

    La police confisque 500 kg de marchandise à un pêcheur du Rif au Maroc. Ce dernier, en signe de protestation, monte dans un camion poubelle et selon certains témoignages, la police donne l’ordre de déclencher le mécanisme de déchiquetage. Cette mort a été le déclencheur qui a lancé une série de protestations sociales menées par le mouvement Hirak qui défend pacifiquement les droits culturels, sociaux et économiques. Les manifestations ont été massives et brutalement réprimées sur ordre du gouvernement. Tout cela a commencé en 2016.

    En 2018, le leader du mouvement est emprisonné et Nawal Benaissa en prend la direction sans le vouloir. En arrière-plan, elle avait été arrêtée quatre fois en 2017, lors de l’une de ces arrestations, ils lui ont fait supprimer son profil Facebook avec 80 000 abonnés. En 2018, elle a été condamnée à dix mois de prison avec sursis et à une amende de 500 Dh pour avoir participé à des manifestations non autorisées, insulté les forces de l’ordre et incité à commettre des crimes. La peine a été confirmée par la Cour d’appel d’Alhucemas en 2019.

    Elle soutient que manifester au Maroc est difficile, mais pour une femme c’est beaucoup plus difficile. Pour donner une idée de cela, elle commente que ses propres parents ne la soutiennent pas et considèrent qu’il est inconvenant pour une femme de s’impliquer dans ce genre de chose.

    Elle connaît les inégalités, c’est pourquoi elle dénonce le pourcentage le plus élevé d’analphabétisme chez les femmes de son pays. Entre autres revendications, elle rappelle la responsabilité de l’Espagne et de la France concernant les bombardements aux armes chimiques lors de la bataille d’Annual en 1921, dont les conséquences sont un taux plus élevé de cancer parmi la population exposée. Il a dû s’exiler aux Pays-Bas, où il espère pouvoir revenir lorsque la peine sera révoquée.

    El Cordillerano, 15/08/2022

    #Maroc #Rif #Hirak #Nawal_Benaissa



  • Lutte contre l’immigration illégale: 500 millions pour le Maroc

    Lutte contre l’immigration illégale: 500 millions pour le Maroc

    Maroc, Union Européenne, lutte contre l’immigration, Commission Européenne,

    Il s’agit de la plus importante allocation à ce jour donnée par la Commission

    L’Union européenne (UE) va accorder plus de 500 millions d’euros au Maroc pour tenter de stopper l’immigration clandestine.

    Il s’agit de la plus importante aide accordée à ce jour par la Commission européenne. En fait, elle dépasse de 50 % ce qui avait été établi par le cadre de financement précédent. Cet argent devrait être utilisé pour couvrir jusqu’en 2027 la coopération en matière de migration.

    Parmi les mécanismes qui sont inclus dans cette aide, il convient de mentionner le soutien à la gestion des frontières, le renforcement de la coopération policière (y compris les enquêtes conjointes), la sensibilisation aux dangers de l’immigration irrégulière et le renforcement de la coopération avec les agences de l’UE.

    Il est également prévu d’encourager les politiques d’intégration et de protection des réfugiés au Maroc et la lutte contre les mafias.

    Tout cela vise à améliorer le contrôle aux frontières et à aborder la collaboration en matière de migration pour faire face aux nouvelles méthodes utilisées par les mafias qui se consacrent à ce business.

    Réunion précédente
    Rappelons qu’en juillet dernier, il y a eu une rencontre à Rabat entre le ministre espagnol de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska ; son homologue marocain, Abdelouafi Laftit ; et le commissaire européen aux affaires intérieures, Yiva Johansson. Comme l’expliquait à l’époque le ministre espagnol, le but de la rencontre était « d’empêcher toute autre attaque violente aux frontières de l’Union européenne, qui sont évidemment aussi les frontières espagnoles, à Melilla et Ceuta ».

    Il s’agissait de la première visite au Maroc du ministre espagnol depuis que Madrid et Rabat ont surmonté leur crise bilatérale en mars dernier, bien que l’agenda du voyage de Marlaska, qui n’a duré qu’une seule journée, n’ait tourné qu’autour de la question de la migration.

    Après la rencontre avec le responsable marocain, Abdeluafi Laftit, la Commission européenne et le Maroc ont publié une déclaration conjointe et l’Espagne une autre, recueillant la nouvelle collaboration dans cette affaire, qui se traduira par un renforcement de la coopération policière, y compris des enquêtes conjointes.

    El Faro de Melilla, 15/08/2022

    #Maroc #UE #Immigration