Catégorie : Maroc

  • El Faro de Melilla : Que veut le Maroc ?

    El Faro de Melilla : Que veut le Maroc ?

    Maroc, Melilla, Ceuta, Espagne,

    Si nous ne sommes pas capables de régler par nous-mêmes nos différends avec les autorités marocaines, nous devons demander de l’aide à Bruxelles. Le Maroc doit comprendre que nous ne sommes pas seuls.

    La délégation du gouvernement de Melilla, faisant appel aux informations qu’elle assure avoir été fournies par la Garde civile, a nié à deux reprises être au courant du harcèlement des patrouilleurs marocains aux bateaux de plaisance qui ont des points d’amarrage dans la ville. De plus, il s’assure qu’il n’y a aucune plainte d’aucune personne affectée.

    Normal. Si vous avez un bateau à Melilla et que vous êtes harcelé par un patrouilleur marocain à Aguadú, vous n’allez pas à la garde civile car le dépôt d’une plainte peut fermer les portes à la navigation le long des côtes marocaines et c’est le grand attrait de dépenser de l’argent sur un bateau et un point d’amarrage dans cette ville. Personne n’achète un bateau pour faire le tour de Puerto Noray.

    Ils n’ont pas non plus de preuves au ministère de l’Intérieur ou au Maroc du harcèlement des navires espagnols. Personne ne sait rien du bateau de la Marine royale marocaine photographié par un homme de Melilla harcelé à Aguadú.

    Si tout est faux, pourquoi y a-t-il un groupe de propriétaires de bateaux de plaisance qui organise une réunion à Aguadú pour protester contre le harcèlement marocain ?

    Les patrouilleurs marocains avaient mis longtemps à transférer à Melilla la pression qu’ils exerçaient déjà dans les eaux du détroit, où ils avaient persécuté et harcelé les navires espagnols naviguant près de Tarifa. Ils les ont même invités à quitter ces eaux parce qu’ils prétendaient être du Maroc. Je ne le dis pas : il a été repris par la presse locale et nationale.

    Ici, nous avons déjà eu l’incident avec le navire marocain qui, en novembre 2021, a entravé la manœuvre d’entrée dans le port d’un navire à passagers et dans ce cas, la délégation gouvernementale a également nié le major. Cependant, il est entré en collision avec la photo qu’un pêcheur de Melilla a prise de l’incident. L’image dépeint l’action belligérante au milieu du port de la ville. Une simple photo a suffi à laisser la crédibilité de l’institution au plus bas.

    Rappelez-vous également lorsque le gouvernement espagnol a répondu par écrit au député PP de Melilla, Fernando Gutiérrez Díaz de Otazu, que la ferme piscicole installée par le Maroc dans les eaux espagnoles près de Chafarinas n’était pas de sa compétence car l’aquaculture dépend d’une gestion régionale.

    Pour moins cher, José María Aznar a amené l’armée à Perejil, mais face au grief de Chafarinas, le gouvernement de Pedro Sánchez a choisi de minimiser la provocation marocaine jusqu’à ce que la question devienne incontrôlable et qu’il n’ait eu d’autre choix que d’admettre que le Maroc avait obtenu dans la cuisine. C’est alors qu’il porte plainte auprès de Rabat pour utilisation sans autorisation des eaux territoriales espagnoles. En outre, il a averti qu’il était en train de traiter les sanctions correspondantes.

    Il l’a fait en remettant une note verbale à l’ambassade du Maroc, qui à l’époque n’avait pas d’ambassadeur à Madrid car Karima Benyaich avait été convoquée pour consultation après la Marche verte sur Ceuta en mai 2021.

    Comme nous avons tous pu le vérifier, le Maroc a utilisé la note verbale pour nettoyer les vitres de son siège diplomatique dans la capitale espagnole.

    Et depuis, Rabat n’a fait que manger des terres à l’Espagne et profiter de la faiblesse d’un gouvernement de coalition qui a besoin de faire de la dentelle et de céder même sur des principes pour faire passer des lois par décret.

    Rabat nous vend l’idée que les choses ne s’arrangeront pas tant que les communistes de Podemos ne quitteront pas le gouvernement. Les choses vont-elles changer avec un gouvernement d’un autre signe politique ? Peut-on récupérer l’espace perdu ? Les relations peuvent-elles être canalisées après que le roi Mohamed VI lui-même a donné sa parole qu’il renonçait aux actes unilatéraux ?

    Cela me donne qu’au Maroc on ne pardonne pas à notre président ni son voyage à Melilla et Ceuta avant de rencontrer Mohamed VI, ni qu’il ait dit que nous ne sommes pas une ville occupée mais une ville espagnole.

    Et tellement espagnol que nous devons tamponner notre passeport pour sortir de la ville. Et pour autant que je sache, le passeport n’est tamponné qu’à l’étranger. Par conséquent, le Maroc admet que nous sommes l’Espagne malgré le fait qu’ils essaient de nous vendre dans des documents officiels comme une « ville arrachée ».

    Nous comprenons que le pays traverse la pire sécheresse des 30 dernières années. L’économie marocaine ne se redresse pas et les jeunes n’envisagent qu’un avenir qui passe par l’émigration. Et tandis que le Maroc vend sa fumée qu’il va construire une Costa del Sol sur la côte qui surplombe la mer d’Alboran, la vérité est que le Rif est encore à des années-lumière du développement et de la différence de revenus de Melilla.

    De quoi vivent les gendarmes et les douaniers sans métier atypique et avec des salaires de misère ? Probablement pour avoir outrepassé leurs devoirs et harcelé et extorqué ceux qui ont de l’argent : les Espagnols.

    Mais ce n’est qu’une hypothèse. Nous savions que la mention que Pedro Sánchez nous a fait un clin d’œil du Congrès des députés dans son discours lors du débat sur l’état de la nation allait faire des cloques. De ces poudres, ces boues.

    Le harcèlement des navires Melillenses ne peut être toléré, caché ou justifié par la prétendue lutte contre l’immigration irrégulière. Il faut demander au Maroc des explications à la sérénité de ceux qui savent que par bravas nous perdons tous.

    Il serait irresponsable de laisser la mèche s’allumer et éclater un conflit qui pourrait être résolu dans les bureaux tant que le problème n’est pas balayé sous le tapis. Nier l’évidence peut faire exploser toute cette impuissance et si cela se produit, ce sera une catastrophe pour tout le monde.

    Si nous ne sommes pas capables de régler par nous-mêmes nos différends avec les autorités marocaines, nous devons demander de l’aide à Bruxelles. Le Maroc doit comprendre que nous ne sommes pas seuls.

    El Faro de Melilla, 09/08/2022

    #Maroc #Espagne #Ceuta #Melilla

  • Le Maroc continue de déverser les immigrants sur l’Espagne

    Le Maroc continue de déverser les immigrants sur l’Espagne

    Maroc, Espagne, Immigration, Sahara Occidental, Pedro Sanchez,

    En dépit du revirement de la position du premier ministre espagnol, Pedro Sanchez qui s’est honteusement aligné sur la politique coloniale du Maroc concernant la cause sahraoui, après avoir cédé au chantage du Makhzen qui a brandi la menace de l’immigration clandestine, les Marocains sont la première nationalité des immigrants illégaux en Espagne.

    En effet, selon le rapport du Commissariat général à l’immigration et aux frontières (CGEF), au 31 juillet 2022, 40% des immigrés clandestins rentrés en Espagne sont de nationalité marocaine et 85% d’entre eux ont emprunté les routes migratoires marocaines. C’est-à-dire qu’il est parti du Maroc.

    Le reste a emprunté la route qui relie le SAHEL aux îles Canaries, 1,16% l’ont fait au départ de la Mauritanie et 0,45% sont partis des ports du Sénégal.

    Dans le cas spécifique des îles Canaries, à l’heure actuelle, l’organisme révèle que «la majeure partie de l’immigration illégale se fait à partir du Maroc ou des côtes du Sahara occidental colonisé par les autorités marocaines». Dajla, Cabo Bojador, El Aaiún, Tan-Tan, Agadir ou Safi sont les routes marocaines d’où partent des milliers de Marocains vers l’archipel des Canaries.

    Plus de 17 000 immigrants illégaux sont arrivés En Espagne

    Concernant le nombre total d’immigrants illégaux qui sont entrés en Espagne jusqu’à présent cette année, le dernier rapport publié par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) détaille un total de 16 981 accès illégaux au territoire national au 31 juillet.

    Il faut ajouter ceux reflétés dans les dernières enquêtes policières consultées par ce moyen, si bien que le chiffre s’élève à plus de 17 000 immigrés illégaux jusqu’à présent cette année.

    Au cours de cette dernière semaine, l’un des itinéraires le plus utilisé a été celui qui relie l’Algérie à l’ archipel des Baléares.

    Jusqu’à présent, pour cette année, les îles Baléares comptent déjà un total de 859 accès, soit près de 50 % de plus que les 578 enregistrés à cette date en 2021.

    Les îles Baléares sont suivies par la province d’Alicante , qui a enregistré l’accès de 79 immigrants dans les eaux proches des villes de Calpe, Alicante, Santa Pola et Torrevieja au cours de la semaine dernière.

    De leur côté, Ceuta et Melilla ont détecté l’entrée de 11 et 7 immigrants illégaux, respectivement, au cours des sept derniers jours. Et dans les eaux de la province de Cadix, un total de 19 ont été interceptés le week-end dernier. Ils voyageaient à bord de deux bateaux en direction de la côte de la ville cadix de Tarifa.

    En bref, au 8 août, un total de 17 266 immigrants illégaux sont arrivés. L’augmentation de près de 50% (48%) détectée aux îles Baléares par rapport aux données de 2021 et l’augmentation des entrées illégales -plus de 28%- aux îles Canaries se distinguent, passant de 7 534 enregistrés l’année dernière à 9 670 comptabilisés par le HCR au 31 juillet.

    Fil d’Algérie, 10/08/2022

    #Maroc #Espagne #Immigration #Sahara_Occidental #Pedro_Sanchez

  • Vahid Halilhodzic limogé par le Maroc

    Vahid Halilhodzic limogé par le Maroc

    Maroc, Football, Vahid Halilhodzic, Mondial 2022,

    Vahid Halilhodžić n’est plus le sélectionneur de l’équipe nationale marocaine de football. Le technicien Franco-bosnien a été en effet limogé de son poste, ce jeudi, rapportent plusieurs médias.

    Nommé à l’été 2019, Vahid Halilhodžić, n’ira finalement pas au Qatar pour le mondial 2022.

    «En raison des divergences de points de vue entre la Fédération Royale Marocaine de Football (FRMF) et l’entraîneur de l’Equipe Nationale ’A’, M. Vahid Halilhodzic au sujet de la préparation idoine des Lions de l’Atlas pour la phase finale 22ème édition de la Coupe du monde Qatar 2022, les deux parties ont convenu de se séparer à l’amiable», a notamment écrit la fédération marocaine de football, (FRMF) dans un communiqué.

    Dans les faits, le départ du technicien Franco-bosnien de la tête de l’équipe marocaine, était prévisible.

    Pour l’heure, rien n’est clair quant à ce départ, mais dans les coulisses de la FRMF ont évoque notamment le cas de certains joueurs mis à la touche.

    Il s’agirait notamment de l’ailier de Chelsea Hakim Ziyech que la Fédération compte rappeler pour le mondial. Vahid Halilhodžić était aussi très critiqué après l’élimination des Lions de l’Atlas en quart de finale de la dernière CAN au Cameroun.

    C’est pour la troisième fois de sa carrière de sélectionneur, que Vahid Halilhodzic « rate » une Coupe du monde à quelques mois seulement de son coup d’envoi.

    En février 2010, l’ancien international yougoslave « avait été limogé de son poste à la tête de la sélection ivoirienne, par fax, une méthode qui l’avait laissé profondément meurtri », rappelle le Figaro.

    Il n’était pas également « présent » au mondial russe de 2018. Pourtant, son équipe de l’époque, le Japon avait été qualifié. Il est remercié le 9 avril 2018, à deux mois du début de la compétition.

    La seule sélection nationale avec laquelle Halilhodzic est parti au mondial, est celle de l’Algérie puisqu’il a vécu le Mondial 2014 au Brésil sur le banc de touche, avant de claquer lui-même la porte après une élimination en 8es de finale contre le futur vainqueur allemand (2-1).

    #Maroc #Halilhodzic #Football #Coupe_du_monde

  • Dans le Rif et ailleurs au Maroc, l’eau potable est rare.

    Dans le Rif et ailleurs au Maroc, l’eau potable est rare.

    Maroc, Rif, sécheresse, Espagne, France,

    Remplissez les seaux rapidement avant que le robinet ne soit à sec
    « Merde, apportez les seaux rapidement. Il n’y a presque plus d’eau », crie Fadma dans la maison à 19 h 30, alors qu’elle est sur le point de remplir la bouilloire. Un léger filet d’eau coule du robinet de la cuisine d’une spacieuse villa à Nador, une ville rifaine du nord-est du Maroc.

    Fadma et sa famille viennent de rentrer d’une longue journée à la plage, ils doivent encore se doucher et manger, mais ce sera difficile sans eau. Des seaux, des bouteilles vides et des canettes de différentes tailles apparaissent partout. « Encore ?! » crie son petit-fils Salahedin, venu de Belgique. « Hier, je n’ai pas pu tirer la chasse d’eau et j’ai dû tout emporter avec un seau », grogne-t-il irrité. « Comme si nous vivions au Moyen Âge », acquiesce son neveu Redouan.

    La scène dans la maison Jilali n’est pas unique aux montagnes du Rif. Dans presque toute la région, les ménages sont confrontés à des pénuries d’eau ; dans certains villages, l’eau ne sort pas du robinet pendant des heures. Il y a aussi une pénurie d’eau ailleurs au Maroc. Les autorités municipales et nationales prennent des mesures. A Nador, par exemple, l’eau est officiellement fermée de sept heures du soir jusqu’à minuit. En pratique, l’approvisionnement en dehors de ces heures est également peu fiable.

    État d’urgence
    Le Maroc connaît son année la plus sèche depuis des décennies. L’équilibre entre l’offre et la demande en eau devient de plus en plus difficile à maintenir. La demande en eau (potable) augmente, tandis que les sources d’eau, les rivières et les puits se vident. Une « urgence de l’eau » a été déclarée en juillet, alors que les approvisionnements avaient déjà chuté de 85 %. Pour étoffer ces stocks, le gouvernement veut tripler la capacité de dessalement d’ici 2030. En outre, la répartition inégale des ressources en eau doit être abordée et la surexploitation des eaux souterraines doit être examinée.

    Nous y sommes habitués et pouvons facilement nous adapter. La génération qui a toujours eu l’eau courante grince différemment

    Le gouvernement marocain a lancé une campagne de sensibilisation au gaspillage de l’eau. « Chaque goutte est importante, donc l’utilisation responsable est devenue une tâche pour nous tous », a déclaré le ministre Nizar Baraka (Logistique, Installations et Eau).

    A la campagne – y compris dans les montagnes du Rif – les habitants sont plus créatifs avec le rationnement. Mennana arrose rapidement ses plantes et ses arbres avec un tuyau d’arrosage. Elle a des plants de menthe, des poivrons, des figuiers et des oliviers. « Sinon, je perdrai aussi ma récolte. »

    Experts par expérience
    Le tuyau est relié à une conduite d’eau qui peut se tarir à tout moment. Mennana, vêtue d’une keshaba verte (une robe de maison), marche avec le tuyau d’arrosage à la main jusqu’au puits. « Je vais le remplir rapidement, car l’eau ne s’écoule pas ici », rigole-t-elle. « Traîner des seaux et des bouteilles est trop compliqué pour moi. Maintenant, tout ce que j’ai à faire est de laisser le tuyau dans le puits jusqu’à ce que l’eau s’arrête. Lorsque Mennana ou ses proches ont besoin d’eau, ils peuvent l’obtenir au puits. Mais ce n’est pas idéal.

    « Nous avons rationné tout l’été et il n’y a aucune perspective d’amélioration. Nous sommes experts par expérience, l’eau courante ici dans le Rif n’allait pas de soi », raconte Fadila, la sœur de Mennana. « Mais nous sommes maintenant des années plus loin et soi-disant développés », interrompt Mennana. « Nous y sommes habitués et pouvons facilement nous adapter. Je pense que la génération qui a toujours eu l’eau courante grince différemment.

    Français sur la ration

    Lac asséché Lac des Brenets à la frontière de la France et de la Suisse.
    En France, le mois de juillet a été le plus sec depuis le début des mesures à la fin des années 1950. Il est également possible qu’un record de sécheresse soit battu en août. La sécheresse persistante a entraîné des pénuries d’eau potable dans des dizaines de communes ; dans 93 des 96 départements, il existe des restrictions sur l’utilisation de l’eau potable.

    Les mesures vont de l’interdiction d’arroser les pelouses à des quotas d’utilisation par personne. Par exemple, les habitants de la commune de Saillans dans le département méridional de la Drôme ne sont pas autorisés à consommer plus de 150 litres d’eau potable par jour. Si cette limite est dépassée, la municipalité viendra installer un dispositif assurant la coupure de l’eau après 150 litres, écrit jeudi le journal Le Monde. Dans certaines communes côtières, l’eau de mer est également dessalée et l’eau est pompée de certains lacs pour la production d’eau potable.

    Floor Bouma

    En Andalousie, les réservoirs sont presque vides

    En Espagne et au Portugal, les canicules extrêmes de cet été et les hivers exceptionnellement secs ont également créé un problème avec les réservoirs d’eau. En Espagne, en moyenne, seulement 39 % environ du stockage est rempli. Dans la région d’Andalousie, ce n’est même que 25 %. Au Portugal voisin, le niveau dans les réservoirs atteint environ 40 %. Ces dernières années, l’Espagne a investi dans la construction de barrages pour fournir de l’eau aux agriculteurs et aux villes. Mais en raison de l’augmentation de l’irrigation, du blocage du cours naturel des rivières et de l’insuffisance des précipitations, les barrages menacent de s’assécher complètement. Cela alors que l’agriculture a besoin de beaucoup d’eau, notamment pour les fruits et légumes produits pour le marché européen.

    Selon les experts, les habitants des deux pays utilisent l’eau utilisable de manière inefficace dans leur vie quotidienne. Par exemple, l’eau est gaspillée en remplissant les piscines, en arrosant les terrains de golf et en prenant de longues douches. Afin de limiter les pénuries imminentes, les tarifs ont été relevés au Portugal et les entreprises sont invitées à prendre des mesures de réduction des coûts.

    En Espagne, le « recyclage de l’eau » est encouragé. En coupant l’approvisionnement en eau tard dans la nuit dans certaines parties du pays, en interdisant le remplissage des piscines et en fermant les robinets des douches de plage, le gouvernement espagnol espère réduire la consommation. Cependant, les experts craignent que les seules mesures en Espagne ne soient insuffisantes. Sous l’influence du changement climatique en cours, pensent-ils, la vadrouille au robinet restera ouverte.

    Oumaima Abalhaj

    NRC, 11/08/2022

    #Maroc #Rif #Sécheresse #Espagne #France

  • Maroc: Comment le régime a tué le journalisme indépendant

    Maroc: Comment le régime a tué le journalisme indépendant

    Maroc, presse, journalisme indépendant,

    Sale tours : comment le système de répression bien huilé du Maroc opère pour écraser le journalisme indépendant

    Abdellatif El Hamamouchi

    États du journalisme : les dirigeants répressifs du Maroc emploient des tactiques sournoises dans leur désir d’éliminer toute dissidence ou critique dans le royaume et de combattre le journalisme indépendant et l’activisme des droits de l’homme, explique Abdellatif El Hamamouchi.

    Le 28 juillet 2022, Human Rights Watch (HRW) a publié un rapport accablant documentant les méthodes trompeuses et tordues par lesquelles le régime marocain réduit au silence et incarcère les militants des droits humains et les journalistes indépendants qu’il considère comme des opposants. Le rapport de 99 pages explique en détail la méthodologie utilisée par les autorités marocaines pour écraser leurs détracteurs.

    L’un des principaux piliers de ce système repose sur la fabrication d’accusations criminelles contre des militants dissidents et des journalistes critiques afin de leur infliger de longues peines de prison. Ces condamnations seront prononcées à l’issue de procès inéquitables qui n’ont pas respecté les normes fondamentales qui doivent être respectées conformément aux lois et à la constitution du Maroc.

    Les nombreuses faiblesses procédurales – selon le rapport – comprenaient la détention provisoire prolongée sans justification ; empêcher les accusés d’accéder à leurs dossiers pendant de longues périodes ; refusant les demandes de la défense d’entendre et d’interroger des témoins ; et prononcer des peines aux accusés emprisonnés en leur absence après que la police ne les a pas amenés au tribunal pour assister à leurs propres procès.

    « Le 28 juillet 2022, Human Rights Watch (HRW) a publié un rapport accablant documentant les méthodes trompeuses et tordues par lesquelles le régime marocain réduit au silence et incarcère les militants des droits humains et les journalistes indépendants qu’il considère comme des opposants »

    Le 31 août 2019, six policiers en civil ont arrêté Hajar Raissouni, journaliste du journal Akhbar al-Youm, dans une rue de Rabat, quelques minutes seulement après avoir quitté un rendez-vous dans une clinique d’obstétrique-gynécologie. La police a renvoyé Hajar à la clinique et l’a accusée d’avoir subi un avortement illégal, ce qu’elle a nié.

    Hajar a ensuite été emmenée à l’hôpital Ibn Sina de Rabat, où elle a été soumise à un examen gynécologique forcé sans son consentement, équivalant à des violences sexuelles et à des traitements cruels, inhumains et dégradants au regard des normes internationales relatives aux droits humains, comme le précise HRW.

    Le tribunal a accusé Hajar d’avortement et de relations sexuelles hors mariage et l’a condamnée, ainsi que son fiancé, à un an de prison. Le médecin responsable de la clinique a été condamné à deux ans. En raison de l’énorme tollé que ce verdict a provoqué tant au Maroc qu’à l’étranger, le 16 octobre 2019, elle, son fiancé et le médecin ont tous reçu une grâce royale du roi.

    Selon Hajar, la plupart des questions que lui ont posées les policiers lors de son arrestation n’avaient aucun rapport avec les accusations portées contre elle. Au lieu de cela, ils se sont principalement concentrés sur ses oncles – le savant religieux Ahmed Raissouni et le journaliste Sulaimane Raissouni : tous deux critiques connus de la monarchie. Ce dernier, ancien rédacteur en chef d’Akhbar Al-Youm, a également été arrêté après avoir été accusé d’ »agressions sexuelles » à la suite d’une campagne médiatique de diffamation à son encontre, et a été condamné à cinq ans de prison.

    En fait, il a passé huit mois en prison sans qu’aucune accusation ne soit portée contre lui, et il n’a été autorisé à voir l’accusation formelle que 11 mois après son emprisonnement. La plupart des organisations de défense des droits humains demandent sa libération et l’ouverture d’une enquête sur les violations de la loi qui se sont produites dans son cas.

    En enquêtant sur plusieurs exemples et en examinant 12 affaires judiciaires, le rapport de HRW montre qu’il y a eu un changement radical dans le type d’accusations portées contre les détracteurs du régime. Dans le passé, les autorités accusaient les militants dissidents d’ »insulter les symboles du royaume » et de « porter atteinte à la sécurité de l’État ». Aujourd’hui, la plupart des accusations portent sur des « relations sexuelles consensuelles », ou des accusations fabriquées de toutes pièces de viol, de traite des êtres humains, d’agression sexuelle et de blanchiment d’argent.

    « Par le passé, les procès politiques » donnaient un statut accru aux dissidents marocains, les transformaient en héros et mobilisaient l’opinion publique autour d’eux. S’ils sont considérés comme des traîtres, des voleurs et des violeurs, c’est une meilleure façon de les faire taire »

    Il est convenu à l’unanimité par de nombreuses grandes organisations de défense des droits humains, dont Amnesty International, Reporters sans frontières et le Comité pour la protection des journalistes, que ces accusations sont fabriquées de toutes pièces et visent principalement à diffamer la cible : la discréditer et l’isoler de support public.

    Dans cette veine, l’historienne et journaliste Maati Monjib estime que par le passé, les procès politiques « ont valorisé les dissidents marocains, les ont transformés en héros et ont mobilisé l’opinion publique autour d’eux. S’ils sont considérés comme des traîtres, des voleurs et des violeurs, c’est un meilleur moyen de les faire taire ».

    Dans sa guerre contre la liberté de la presse, d’expression et d’opinion, le régime marocain s’appuie également sur la « militarisation » des médias. Les journaux et les médias pro-régime lancent des campagnes de diffamation concertées contre des journalistes et des militants ciblés, les accusant d’être des « traîtres à la patrie », de « chercher à déstabiliser le pays » et de « communiquer avec des États étrangers ».

    Souvent, la « presse diffamatoire », comme l’ont surnommée les militants marocains, tentera de faire chanter des cibles en menaçant de publier des images et des vidéos sexuellement compromettantes d’elles, qui sont souvent fabriquées.

    En décembre 2020, le site Internet de Chouf TV (une chaîne qui se vante de ses liens étroits avec le régime) a publié des photos et des vidéos sexuellement explicites de Mohamed Ziane (79 ans) – ancien ministre marocain des droits de l’homme et chef du barreau de Rabat, dans l’entreprise de l’ancien policier Ouahiba Khourchech. Khourchech était connue pour avoir critiqué les services de sécurité, après avoir été victime d’intimidations répétées après avoir protesté contre le harcèlement de son patron au travail. Ziane a déclaré que la vidéo était truquée et que son objectif principal semblait être de faire pression sur lui et Khourchech pour qu’ils cessent de critiquer le régime.

    En février 2020, un inconnu a envoyé six courtes vidéos via Whatsapp à plusieurs proches de Fouad Abdelmoumni, le militant pour la démocratie et ancien chef de la branche marocaine de Transparency International (connu pour ses critiques du palais royal). Ces vidéos comprenaient des scènes intimes entre Abdelmoumni et sa fiancée. Abdelmoumni a déclaré que les caméras qui avaient enregistré les vidéos avaient été placées à l’intérieur des unités de climatisation de la chambre et du salon de son appartement.

    La diffamation dans les médias accroît l’autocensure chez de nombreux journalistes et écrivains et sème la peur parmi la communauté des défenseurs des droits humains, qui la considère comme un avertissement. La cible a deux options face à une campagne de diffamation. Ils peuvent continuer à critiquer le régime et écrire librement, augmentant ainsi le risque d’arrestation sur de fausses accusations, une intensification de la campagne de diffamation et des violations flagrantes de leur droit à la vie privée ; ou ils peuvent cesser d’exprimer leurs opinions de manière permanente, en compromettant leurs positions pour s’aligner sur ce qui est jugé acceptable par le régime au pouvoir afin d’éviter toute action pouvant conduire à l’emprisonnement ou à l’atteinte à la réputation.

    « Le régime répressif du Maroc ne se limite plus aux outils classiques de répression dans sa guerre contre les journalistes indépendants et les militants de l’opposition. Au lieu de cela, il a adopté des méthodes similaires à celles utilisées par l’ancien dictateur tunisien Zine El-Abidine Ben Ali – basées sur la fabrication de produits sexuels et charges financières et salir des individus en utilisant sa presse diffamatoire pro-régime »

    Le gouvernement autoritaire du Maroc utilise également la surveillance numérique pour pirater les téléphones des journalistes et des militants, et le logiciel espion Pegasus (produit par le groupe israélien NSO) en est un exemple. Le cyberware peut écouter les appels, obtenir des mots de passe, lire des messages texte et des e-mails, ainsi que pirater des caméras, des microphones et suivre des emplacements.

    Selon les enquêtes d’Amnesty International, Forbidden Stories et les recherches du Citizen Lab de l’Université de Toronto, le Maroc a utilisé Pegasus pour espionner des dizaines de journalistes et de militants de la société civile ; les plus éminents d’entre eux Hajar Raissouni, Fouad Abdelmoumni, Sulaimane Raissouni, Omar Radi, Taoufik Bouachrine, Abou-Bakr Jamai, Maati Monjib, Hassan Benajeh et l’auteur de cet article.

    En résumé, le rapport souligne comment le régime répressif du Maroc ne se limite plus aux outils classiques de répression dans sa guerre contre les journalistes indépendants et les militants de l’opposition. Au lieu de cela, il a adopté des méthodes similaires à celles utilisées par l’ancien dictateur tunisien Zine El-Abidine Ben Ali – basées sur la fabrication d’accusations sexuelles et financières et la diffamation d’individus en utilisant sa presse de diffamation pro-régime, afin de répandre une peur débilitante du régime parmi les des voix prestigieuses et indépendantes.

    The new arab, 10/08/2022

    #Maroc #Presse #Journalisme_indépendant

  • Ce que m’inspire la mort du tortionnaire Kaddour El Yousfi

    Ce que m’inspire la mort du tortionnaire Kaddour El Yousfi

    Maroc, Kaddour Al Yousfi, répression, torture,

    Le 28 juillet 2022 a connu deux évènements marquants : la publication du rapport de Human Rights Watch sur le « Manuel des techniques de la répression au Maroc », et le décès de Kaddour El Yousfi, tortionnaire en chef du lieu de sinistre mémoire Derb Moulay Chrif sans avoir jamais eu à reconnaître et à rendre compte de ses crimes. La concomitance des deux faits montre que le Maroc est loin d’avoir quitté le système de terreur dans lequel l’accaparement du pouvoir permet le fonctionnement de l’appareil répressif en dehors de tout contrôle légitime, et fait du Maroc un régime de négation des droits fondamentaux des citoyens. Les exécutants passent et les méthodes s’adaptent, mais l’Etat de droit demeure à imposer et à construire.

    Pendant des décennies, le tortionnaire Kaddour El Yousfi a été directeur adjoint officiel de la « Brigade Nationale de la Police Judiciaire », et surtout « le Patron », titre dont l’affublaient l’ensemble des équipes du tristement célèbre centre de détention, séquestration et torture de Derb Moulay Chérif. Il a ainsi joué un rôle pivot dans l’organisation mafieuse d’atteinte à la vie privée, d’enlèvements, de rafles indiscriminées, de séquestration, de tortures qui ont souvent abouti à mort d’hommes, d’envoi aux bagnes – mouroirs dont on n’attendait pas de rescapés, de falsification de dossiers judiciaires qui ont mené à un nombre infini de peines capitales et d’années de prison ferme, et de terreur glaçante pour tout un peuple. Après de nombreuses années de déchéance physique et sociale, le commissaire Kaddour El Yousfi s’est éteint ce 28 juillet 2022.

    J’ai personnellement subi dans ma chair les exactions de Kaddour El Yousfi et de ses sbires. Je sais qu’ils ont fait subir les mêmes affres à mon père quelques années avant moi. Et j’ai été témoin de sa mesquinerie et celle de ses acolytes, qui faussaient délibérément les faits pour pouvoir prétendre qu’ils avaient été essentiels pour la survie du régime contre des éléments dangereux, alors qu’ils avaient presque systématiquement affaire à des personnes qui n’avaient commis aucun acte violent ou délictueux, voire qui n’avaient absolument aucun lien avec une quelconque action politique. Je crois que l’ensemble des victimes qui ont fait de longs séjours à Derb Moulay Chrif se rappelleront toute leur vie le sadisme qu’exprimaient les menaces, les coups, les insultes, le chantage, les abus, la faim, les chaînes aux mains, les bandeaux sur les yeux, la privation totale de soins ou de contact avec le monde extérieur et de tout échange humain à l’intérieur, les sueurs froides de l’attente de nouvelles séances de tortures, la peur panique de voir des proches ou des camarades se faire enlever à leur tour, la frayeur de ne jamais sortir de ce lieu horrible, ou de n’en sortir que pour être condamnés par une justice inique à des peines exorbitantes… Je me rappellerai que, des mois après mon arrivée au Derb, un co-détenu qui croyait reconnaître en moi un militant aguerri a profité d’un moment de relâchement de la garde pour me demander ce que je désirerais par dessus tout, et qu’il a été très déçu que l’adolescent frustré de 19 ans que j’étais lui réponde « Une orange ! » plutôt que d’exprimer le désir de disposer d’un livre…

    Pourtant, je ne sens aucune vindicte et aucun désir de vengeance à l’égard de tous les Kaddour El Yousfi qui nous ont illégitimement privés de la liberté, de l’intégrité physique, de l’inviolabilité de nos personnes, de nos droits minima en tant que détenus, de notre droit à un procès équitable, voire de notre droit à la vie, au rêve et à la participation citoyenne, et privé nos concitoyennes et concitoyens de leur droit de vivre dans une société libre, plurielle, émancipée et épanouie, et de leurs libertés fondamentales de pensée, d’expression, d’organisation, de manifestation et de participation… Je n’exonère pas du tout les exécutants des basses oeuvres du régime de leur responsabilité personnelle dans les crimes qui ont été commis. Mais je ne m’intéresse personnellement à leur reddition des comptes et leur sanction éventuelle qu’en tant que composant impérieux pour la garantie de la fin d’un système tortionnaire et mafieux qui se nourrit de la garantie de l’impunité de ses auxiliaires. Je continue de croire que l’exemple sud-africain demeure à adopter par le Maroc : Nous ne recourrons pas aux poursuites et condamnations pénales contre les criminels qui ont abusé de leur pouvoir pour torturer et assassiner, à la condition qu’ils témoignent publiquement des crimes auxquels ils ont participé ou assisté, qu’ils en demandent excuses aux victimes et au peuple marocain, qu’ils restituent les biens qu’ils ont pu en tirer, et qu’ils soient démis de toutes responsabilités administratives et politiques et déchus de leurs droits de citoyenneté.

    Evidemment, la pieuvre dictatoriale n’a plus les mêmes capacités, ressorts et instruments. Elle ne peut plus diligenter les enlèvements par milliers, la séquestration longue dans des dizaines de centres secrets, la torture systématique, les parodies de procès, l’omerta et l’impunité absolue. Mais, comme ça a été magistralement montré par le rapport de Human Rights Watch cité ci-dessus « Manuel des techniques de la répression au Maroc », la logique de fond de la terreur continue de fonctionner. Tant que le monopole du pouvoir et l’accaparement de la fortune seront servis par des hommes et des appareils répressifs qui ne relèvent pas de l’obligation de responsabilité, de reddition individuelle et collective des comptes et de sanction, les droits fondamentaux des citoyennes et des citoyens ne seront jamais garantis, et les pitreries appelées « justice transitionnelle » et « Instance Equité et Réconciliation » ne seront que des miroirs aux alouettes qui servent à cacher les horreurs du système sans lui imposer de changer.

    Malgré tout ce qui précède, et peut-être aussi en considération de tout celà, le Maroc ne peut échapper éternellement à l’obligation de sortir des temps de l’absolutisme, de l’accaparement, de l’inéquité, de la violence, de l’opacité et de l’impunité. L’urbanisation, la scolarisation, l’ouverture sur le monde, les promesses de démocratisation et de modernisation et l’accès massif à l’information ne peuvent plus s’accommoder d’un régime médiéval et dictatorial.

    Fouad Abdelmoumen

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    #Maroc #Kaddour_Alyoussoufi #répression #Torture

  • L’image trompeuse d’un Maroc respectueux des droits de l’Homme

    L’image trompeuse d’un Maroc respectueux des droits de l’Homme

    Maroc, répression, droits de l’homme, Kaddour Al-Youssoufi, Fouad Abdelmoumni, Maâti Monjib,

    La mort récente de l’un des plus hauts responsables des centres de rétention secrets destinés à la torture au Maroc a été l’occasion pour ses victimes d’apporter leurs témoignages concernant les graves violations des droits humains et autres abus dont elles ont été victimes. Dans un article intitulé «La mort du commissaire Kaddour Al-Youssoufi réveille les blessures de ses victimes», un site marocain a recueilli des témoignages d’anciens détenus sur ce que ce tortionnaire, qui dirigeait une prison secrète à Casablanca, avait commis.

    L’ancien détenu politique marocain, Fouad Abdelmoumni, a raconté, dans un post publié sur sa page «Facebook», son expérience amère. «Mon corps a souffert des atrocités que m’a infligées Al-Youssoufi et ses serviteurs, et je sais qu’ils ont torturé mon père avant moi il y a de cela quelques années», a-t-il raconté.

    «J’ai été témoin du comportement abject de l’homme et de la méchanceté de ses subordonnés. Ils ont délibérément déformé la réalité en affirmant avoir réussi à protéger le régime de dangers réels et imminents, alors qu’en réalité ils étaient devant des gens pacifiques et sans défense n’ayant commis aucun acte de violence ou de crime, et n’ayant même aucun lien avec une quelconque action politique», a-t-il ajouté. A cet égard, il est revenu sur certaines méthodes de torture du régime du Makhzen, «telles que les menaces, les passages à tabac, les insultes, les mauvais traitements et la privation totale de soins et de contact avec le monde extérieur (…)».

    De son côté, l’historien et défenseur des droits de l’Homme, Maâti Monjib a indiqué dans un post sur Facebook, que «ce tortionnaire débordait de créativité lorsqu’il s’agit de soumettre de jeunes opposants à toutes sortes de tortures physiques et psychologiques», faisant savoir que «plusieurs militants victimes de ses méthodes misérables sont décédés ou devenus fous».

    Pour sa part, le professeur universitaire Abdellatif Zeroual, neveu du militant marocain Abdellatif Zeroual (les deux portent le même prénom), mort sous la torture dans les prisons du Makhzen, a assuré que «Kaddour Al-Youssoufi est considéré comme directement responsable, avec ses adjoints à la Division nationale de la police judiciaire, de l’enlèvement et la torture de dizaines, voire de centaines de personnes (dont certaines sont décédées, comme dans le cas d’Abdellatif Zeroual et d’Amine Al-Tahani) dans la prison secrète» de Casablanca.

    «Kaddour et ses serviteurs n’étaient rien d’autre que le bras armé d’un régime tyrannique et corrompu, qui continue de liquider et d’emprisonnersystématiquement ses opposants ou de les apprivoiser» pour continuer à imposer son diktat.

    Morts sous la Torture, l’épuisement et la malnutrition

    Dans une précédente publication, l’ancien détenu politique marocain et actuel diplomate onusien, Jamel Benomar, avait relaté l’expérience de son enlèvement par les services de sécurité marocains, et sa détention pendant plusieurs mois au centre de rétention secret de Casablanca en étant tout le temps menotté et les yeux bandés. Il avait également dénoncé les pratiques de Kaddour Al-Youssoufi lors de révélations fracassantes à des journalistes, au milieu des années 90, lorsqu’il a vu arriver ce principal tortionnaire du centre de Casablanca, à l’Office des Nations unies à Genève, dans le cadre d’une délégation gouvernementale officielle venue remettre un rapport au Comité de l’ONU contre la torture, en vendant l’image trompeuse d’un pays respectueux de son engagement envers les normes internationales. Le diplomate marocain a conclu son message en déclarant : «Beaucoup de mes compagnons prisonniers d’opinion sont morts sans avoir vu le véritable changement politique auquel nous aspirions, mais beaucoup de nos tortionnaires sont encore en vie et profitent de leur retraite, bénéficiant de la protection de l’Etat et d’une impunité honteuse (…)». Le Comité de coordination des familles des disparus et des victimes de la disparition forcée au Maroc a, quant à lui, souligné dans un communiqué intitulé «N’oublions pas les victimes des violations flagrantes des droits de l’Homme au Maroc», que Kaddour Al-Youssoufi a supervisé les interrogatoires et la torture de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants appartenant aux mouvements militants les plus en vue au Maroc.

    Il a, en outre, indiqué qu’un certain nombre d’entre eux sont morts «à cause de la torture ou de l’épuisement et de la malnutrition lors des pratiques que supervisait» Al-Youssoufi, notant que ce dernier «se délectait des cris de ses victimes».

    Le Comité a estimé que la mort d’Al-Youssoufi, sans connaître la vérité, tenir les tortionnaires pour responsables et préserver la mémoire, «prouve que le dossier des graves violations des droits de l’Homme est toujours d’actualité, notamment celui des disparus dont le sort n’est pas connu et des victimes de disparition forcée au Maroc».

    El Moudjahid, 05/08/2022

    #Maroc #répression #droits_de_lhomme


  • Gaza : le communiqué de la honte du Maroc

    Gaza : le communiqué de la honte du Maroc

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    La réaction du Maroc à la nouvelle guerre contre Ghaza engagée par Israël et face aux insoutenables images des victimes palestiniennes a surpris plus d’un. Et particulièrement au Maroc où des voix se sont élevées pour dénoncer l’attitude «conciliante» avec Israël dont il ne condamne pas l’horreur qu’il provoque en Palestine occupée.

    En plus de la rue du Royaume qui ne partage pas les orientations et les déclarations du ministre des Affaires étrangères, Nacer Bourita, l’Observatoire marocain contre la normalisation a réagi avec véhémence au communiqué des Affaires étrangères du Royaume qui se contente d’exprimer «sa vive inquiétude» par rapport à ce qui se passe en Palestine. Et l’Observatoire de demander au chef de la diplomatie marocaine de «dégager» et d’aller «occuper le même poste en Israël».

    Bourita «plus sioniste que les Sionistes»

    Son président Ahmed Ouihmane a estimé, dans un message posté sur les réseaux sociaux, que Bourita «est devenu plus sioniste que les Sionistes», après sa scandaleuse déclaration. En effet, le diplomate qui a exprimé sa préoccupation par rapport à l’agression israélienne a assorti sa position complaisante avec Israël avec une formule qui en dit long sur sa véritable option, celle adoptée depuis la normalisation : il a demandé aux Marocains «de ne pas être plus palestiniens que les Palestiniens». Ce à quoi l’activiste lui demande de «ne pas être plus sioniste que les sionistes». Il accuse Nacer Bourita d’être «au service de l’agenda sioniste», de défendre ses intérêts, et lui dénie le droit de parler au nom du peuple marocain qui ne l’a ni élu ni mandaté. Surtout que le Maroc officiel n’a à aucun moment condamné l’agression israélienne.

    En effet, le communiqué du MAE exprime «sa vive inquiétude la grave détérioration de la situation dans la bande de Ghaza à cause du retour des actes de violences et des combats qui ont causé des pertes humaines et des dégâts matériels». Et d’appeler «à éviter davantage d’escalade et à rétablir le calme pour que la situation ne dégénère pas». D’où la qualification du communiqué de «message de la honte». De son côté, le secrétaire général de l’Observatoire, Aziz Hanaoui, a estimé dans un post que le ministre des Affaires étrangères, qui d’ailleurs se rendra bientôt en Israël pour inaugurer l’ambassade du Royaume, «a insulté le peuple marocain, poignardé les Palestiniens avec son communiqué misérable».

    Manifestations dès aujourd’hui

    L’Observatoire a appelé par ailleurs les Marocains à organiser dès manifestations aujourd’hui dans le pays pour dénoncer l’agression israélienne et la normalisation. Plusieurs associations de soutien au peuple palestinien et de défense de la cause palestinienne, humanitaires et organisations de défense des droits de l’Homme participent à cette initiative pour dénoncer l’attitude pro-sioniste des autorités marocaines et «dénoncer le mensonge de Bourita» qui a parlé de l’ouverture d’un bureau de liaison en Israël alors qu’il s’y rendra pour inaugurer une ambassade.

    Rendez-vous est pris donc pour aujourd’hui pour la rue marocaine afin de faire entendre sa voix et démontrer qu’elle ne suit pas la politique «d’assujettissement» du ministre des Affaires étrangères à l’agenda et aux orientations des sionistes qui commandent en Israël.

    D. B.

    L’Algérie aujourd’hui, 08/08/2022

    #Maroc #Israël #Gaza #Palestine

  • Maroc : La mainmise des sœurs de Mohamed VI sur les affaires

    Maroc : La mainmise des sœurs de Mohamed VI sur les affaires

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    Alors qu’il est de notoriété publique que la holding privée de Mohammed VI, Al Mada s’octroie allégrement des revenus astronomiques en contrôlant prés de deux tiers de l’économie marocaine, d’autres membres de la famille royale partent eux aussi à la conquête de créneaux toujours plus diversifiés : immobilier, tourisme, enseignement supérieur et même industrie aéronautique.

    C’est d’ailleurs de cette manière que les sœurs et les proches du roi ont bâti un petit empire dans lequel, même les grandes entreprises du pays sont contenues. Il s’agit aussi bien des télécoms, ou encore le BTP et même la sécurité. Des secteurs investis en forme de sous-traitants des sociétés royales.

    Aussi, il ne se passe pas de jour sans que celui-ci apporte son lot de scandales.

    Après la fameuse affaire d’espionnage avec le logiciel israélien Pegasus qui a fait couler beaucoup d’encre, celui-là, le royaume chérifien est en proie à un autre scandale, d’évasion fiscale. En effet, selon l’agence d’information russe Sputnik, qui a eu accès à une partie des 11,9 millions de documents financiers, de courriels et d’images etc. fuités et révélés au grand jour par l’enquête dite « Pandora Papers » -menée par un consortium mondial de journalistes d’investigation- la famille royale marocaine est impliquée à travers la sœur cadette de Mohammed VI, la princesse Lalla Hasna.

    Sœur du roi Mohammed VI, la princesse Lalla Hasna vient de créer une fondation aux Pays-Bas pour y transférer une partie de ses actifs détenus à l’étranger. Sa sœur ainée Lalla Asma dispose d’une structure similaire depuis 2019.

    La nouvelle enquête implique directement la sœur de « Sa Majesté » parmi les centaines de personnes qui auraient recouru à des sociétés-écrans pour s’offrir à coup de millions de dollars des biens immobiliers en Europe.

    Ainsi, selon les documents secrets fuités, Lalla Hasna est accusée d’être la propriétaire de la société-écran « Oumaila Ltd. » localisée dans les îles Vierges britanniques. Une société qui a servi à l’achat, en 2002 d’un manoir à 11 millions de dollars (9,5 millions d’euros) dans un quartier huppé de la capitale du Royaume-Uni, situé près du palais de Kensington. Le comble du scandale c’est que l’enquête a révélé que le montant déboursé pour la transaction est prélevé dans les fonds de la famille royale marocaine.

    Il faut dire que de par ses liens étroits avec son frère, la princesse est connue pour avoir un accès direct à ses fonds personnels. Quand on aime on ne compte pas, apparemment, puisque justement le roi du Maroc est considéré comme l’un des plus riches monarques du monde, cumulant une fortune personnelle estimée à 5,7 milliards de dollars américains en 2015, selon le magazine Forbes.

    En 2010, les fuites Wikileaks ont révélé que le roi chérifien et son entourage seraient impliqués dans une corruption jugée répandue « à tous les niveaux de la société marocaine ».

    Pour sa part, Lalla Hasna est connue de notoriété publique pour avoir le contrôle sur des sociétés immobilières et des fonds d’investissements au Maroc. La sœur du roi est aussi la présidente de la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement. Agée de 55 ans, elle est la fille du roi Hassan II et de sa seconde femme, Lalla Latifa Hammou. La sœur de Mohammed VI multiplie les moyens de dissimuler ses avoirs en ayant recours à des achats via des sociétés offshore.

    Il convient de souligner que le scandale Pandora Papers a été révélé le 3 octobre 2021. Les investigations sont le fruit de travail d’environ 600 journalistes issus de 117 pays qui ont eu accès à environ 11,9 millions de documents provenant de 14 sociétés de services financiers. Le rapport de l’enquête concerne plus de 29 000 sociétés-écrans.

    Pour rappel, depuis la disparition mystérieuse de sons épouse Lalla Salma, Mohammed VI est étroitement entouré de ses trois sœurs. A tel point que l’une semble avoir pris la place de première dame : Lalla Hasna. Les deux autres, Meryem et Asma sont plus discrètes, mais ne président pas moins d’une trentaine de fondations et sociétés dites, «caritatives».

    Amira Mey

    Fil d’Algérie, 05/08/2022

    #Maroc #Mohammed_VI #Lalla_Hasna #Lalla_Meryem #Lalla_Asma

  • Maroc: royaume du haschisch

    Maroc: royaume du haschisch

    Maroc, haschich, cannabis, trafic de drogue,

    Les Nations unies le classent 1er producteur mondial de cannabis
    Le pays de Mohammed VI règne sans partage sur la production et l’exportation de cette drogue.

    Mohamed TOUATI

    Attention, danger! Le Maroc détient son arme de destruction massive: la drogue. Le monde risque l’overdose. Le Maroc est à la tête des principaux pays d’origine et de départ de la résine de cannabis, ce qui fait de ce pays le premier producteur et exportateur mondial de cette drogue, souligne un rapport mondial sur les drogues 2022, publié par l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime.

    Conséquence: le royaume du Maroc constitue une véritable menace pour l’ensemble de la planète et son voisinage, notamment. La plus grande partie du trafic de résine de cannabis se fait à partir du Maroc vers l’Espagne et de l’Afghanistan vers d’autres pays de l’Asie occidentale, notant que la résine de cannabis du Maroc est également destinée à d’autres pays d’Afrique du Nord, indiquent les rédacteurs du document, qui précisent que les saisies de résine de cannabis continuent d’être concentrées en Afrique du Nord et en Europe centrale, lesquelles forment une seule zone de production, de trafic et de consommation de cette drogue, représentant ainsi près de 60% des saisies mondiales au cours de la période 2016-2020.

    Les craintes et les mises en garde de l’Algérie, dont le territoire est inondé de tonnes de drogue en provenance du Maroc, se retrouvent encore une fois justifiées et renforcées. Ce trafic représente, pour les pays frontaliers, notamment ceux de la bande sahélo-sahélienne, des risques de déstabilisation réelle, voire de déflagration. Les groupes terroristes qui ont fait de cette région un de leur terrain favori, tirent de cette activité les principaux revenus qui remplissent leurs caisses. La connexion entre eux et le commerce de stupéfiants étant établie et dénoncée. «Le fléau des stupéfiants, qui cible la région maghrébine et du Sahel africain, s’avère plus dangereux que par le passé…à cause de l’alliance des barons du trafic de drogue produite dans le royaume du Maroc avec les groupes terroristes», avait fait remarquer le spécialiste des affaires de sécurité, Omar Benjana. Le trafic interrégional du cannabis va «du Maroc à la Libye puis à l’Egypte via le Sahel» relève, à cet effet le rapport de l’Office des Nations unies sur la drogue et le crime, qui ajoute que la résine de cannabis marocaine est également transportée par voie maritime, à travers la Méditerranée.

    Il est à souligner que la pandémie de Covid-19 n’a pas empêché le trafic du cannabis de prospérer. 209 millions d’individus ont consommé cette drogue en 2020, soit 4% de la population mondiale, alors que le nombre de personnes qui consomment du cannabis a augmenté de 23% au cours de la dernière décennie. L’Amérique du Nord et l’Europe restent les deux principaux marchés de consommation de la cocaïne et de grandes quantités sont acheminées d’Amérique latine vers l’Europe via l’Afrique de l’Ouest et du Nord, souligne l’Onduc.

    Le trafic de drogue n’est pas le seul domaine où le Royaume alaouite a fait l’actualité ce week-end. Le Maroc a, en effet fait reparler de lui dans l’affaire des migrants subsahariens. 14 migrants subsahariens, arrêtés le 23 juin dernier, soit à la veille du drame migratoire de Melilla, ont été condamnés, jeudi, à huit mois de prison ferme au Maroc, a fait savoir l’Association marocaine des droits humains. Une peine «très dure», «injuste» et «injustifiable», s’indigne l’Amdh. «Le tribunal de première instance de Nador (Nord) a condamné ces migrants à huit mois de prison ferme, c’est un jugement très dur», a déclaré aux médias leur avocat, Mbarek Bouirig, qui est décidé à faire appel.

    L’Expression, 06/08/2022

    #Maroc #Haschich #Cannabis #Drogue