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  • Réadmission: Chantage permanent pour le Maghreb

    Maroc, Union Européenne, UE, Stattu avancé, réadmission, Immigration,

    L’obsession de la réadmission par L’UE

    Dans son nouveau livre, l’universitaire marocain, Abdelkrim Belguendouz, apporte une critique documentée au nouveau Pacte européen sur la migration et l’asile. Il alerte aussi sur les sous-traitants de cette politique au Maroc. Tribune, en deux parties.

    Par Abdelkrim Belguendouz *

    Partie n°1**

    Annonçant déjà ce que signifiera pour l’Afrique le nouveau Pacte européen sur la migration et l’asile (PEMA), la communication conjointe de la Commission européenne et de la Haute représentation de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, portant le titre « vers une stratégie globale pour l’Afrique » (9 Mars 2020) précise qui suit:

    « La coopération en matière de retour et de réadmission ainsi que les taux de retour effectifs devraient être améliorés. L’UE et l’Afrique devraient œuvrer en faveur de mécanismes plus efficaces et durables, notamment en soutenant les retours volontaires, et grâce à la mise en œuvre et la conclusion effective d’accords de réadmission. Les retours devraient s’accompagner d’une réintégration durable dans les pays d’origine ».

    Par ailleurs, fournissant les éléments essentiels en termes de réadmission inclus dans le nouveau PEMA, la communication conjointe précitée sur le nouveau programme en Méditerranée (9 Février 2021), énonce que l’Union européenne (UE) mobilise tous les instruments dont elle dispose : « le renforcement de la coopération en matière de retour, de réadmission et de réintégration durable et l’amélioration de l’efficacité des retours sont des éléments importants de ces politiques pour soutenir ces partenariats, l’UE mobilise l’ensemble des politiques, outils et instruments pertinents de l’UE dans le cadre d’une approche globale. Compte tenu de l’importance des retours volontaires et de la réintégration, elle définira de nouvelles approches en termes de conception, de promotion et de mise en œuvre des programmes d’aide au retour volontaire et à la réintégration » (SWD(2021)23 final, p20). Elle propose en conséquence notamment les deux mesures suivantes : «  intensifier la coopération en matière de retour effectif et de réadmission; soutenir les mesures d’aide au retour volontaire et à la réintégration durable depuis l’UE, mais entre les différents pays partenaires »

    Ceci constitue de notre point de vue un rappel insistant de l’UE pour que les accords communautaires de réadmission ne visent pas uniquement les ressortissants des pays d’origine en situation irrégulière au sein de l’UE qui auraient transité par ces mêmes pays, à charge pour ces derniers de les réadmettre vers leur lieu d’origine.

    Vision actuelle par l’UE des accords communautaires de réadmission

    Constituant le résultat du processus de communautarisation de la gestion des flux migratoires irrégulières à l’intérieur de l’UE et s’inscrivant au cœur de l’actualité des relations migratoires euro-méditerranéennes avec une grande sensibilité politique et diplomatique, les accords communautaires de réadmission sont considérés par l’UE comme la pièce maîtresse pour faciliter le retour forcé des migrants en situation irrégulière en Europe dans leur pays d’origine ou de dernier transit. Comme l’a bien dit la commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Juhansson, lors de la présentation du projet de nouveau Pacte, « Nous devons nous concentrer davantage sur le retour (…) il y a dans notre paquet aujourd’hui nombre d’initiatives pour atteindre une efficacité accrue des retours (…) Un point crucial est bien entendu d’avoir de bons accords de réadmission dans les pays-tiers, et c’est ce qui sera une priorité ».

    Actuellement, selon les chiffres de la Commission, énoncés dans sa communication en date du 27 avril 2021, seul un tiers des migrants déboutés quitte effectivement le territoire de l’UE. En effet, sur les 491 195 ressortissants de pays tiers se trouvant en situation irrégulière sur le territoire de l’UE en 2019, seuls 142 320 ont été renvoyés par les États membres. Le taux de retour et de réadmission que Bruxelles juge « insuffisant » est dû d’après un autre document communautaire, aux divers « défis auquel les États membres sont confrontés lorsqu’ils mettent en œuvre les procédures pour coordonner le retour des migrants en situation irrégulière et lorsqu’ils coopèrent avec les Etats-tiers en matière de réadmission ».

    Dans cet esprit, au point 6.5 intitulé « favoriser la coopération en matière de réadmission et de réintégration », la communication de la Commission européenne relative au nouveau Pacte, traduit l’attention obsessionnelle de l’UE sur la réadmission.

    En effet, à la page 25, l’impératif suivant est mis en avant : « Il faut avant tout mettre pleinement et efficacement en œuvre les vingt-quatre accords et arrangements européens existants en matière de réadmission avec les pays tiers », il s’agit ici non pas des accords bilatéraux signés par les États membres mais des accords communautaires conclus par l’EU en tant que telle, achever les négociations de réadmission en cours et, si nécessaire, lancer de nouvelles négociations et trouver des solutions pratiques afin d’accroître le nombre de retours effectifs.

    Dans la perspective d’intensifier concrètement la réadmission et les retours, la Commission énonce certaines mesures qui vont être prises pour être opérationnalisées, en particulier l’établissement d’un système commun de l’UE en matière de retour, qui requiert la mise en place de règles et de procédures claires; la mise en place d’une gouvernance solide en matière de retour avec la désignation d’un coordinateur chargé des retours, qui pourra s’appuyer sur un réseau de haut niveau et collaborant étroitement avec l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes (Frontex), qui joue le rôle de police des frontières extérieures de l’UE.

    Ainsi, la préoccupation centrale de l’UE est de s’attacher avant tout à cette recherche d’efficacité en matière de retour, plutôt qu’à la mise en place de garanties concrètes de protection des droits humains des migrants en situation administrative irrégulière.

    Avec cet impératif, il est devenu impossible pour les États d’origine ou de transit cibles, de coopérer avec l’UE dans un domaine spécifique quelconque, sans que les objectifs européens en matière migratoire ne soient imposés. En d’autres termes, la question migratoire devient une condition centrale incontournable dans tous les secteurs et domaines de coopération de l’UE avec les États tiers.

    L’UE lie ainsi toutes ses propositions à un pays du voisinage, à la signature d’un accord communautaire de réadmission. De la sorte, l’externalisation de la politique européenne de réadmission cherche moins la promotion des droits fondamentaux des migrants « sans-papiers », que l’implication des États du voisinage, en particulier dans le contrôle frontalier ainsi que le retour forcé et la réadmission, comme c’est le cas pour le Maroc.

    Jusqu’à présent, l’UE a signé 15 accords communautaires de réadmission avec le pays suivant : l’Albanie, l’Arménie, l’Azerbaïdjan, la Géorgie, Hong Kong, le Cap-Vert, Macao, la Macédoine Du Nord, la Moldavie, le Monténégro, l’Ukraine, le Pakistan, la Russie, la Serbie, le Sri Lanka, Bosnie-Herzégovine, Biélorussie et la Turquie.

    Sur incitation et instigation de l’Espagne, le projet d’accord communautaire de réadmission UE-Maroc est sur la table depuis 2000. Bien que sa conclusion « imminente » ait été annoncée par la partie européenne à plusieurs reprises au cours des vingt dernières années, le blocage persiste. Les autres États tiers partenaires potentiels sont les suivants : Chine, Algérie, Tunisie, Mali, Nigeria. L’UE a signé également six arrangements en matière de réadmission avec les pays suivants : Afghanistan, Gambie, Guinée, Bangladesh, Ethiopie et Côte d’Ivoire. Par ailleurs, des dispositions relatives à la réadmission sont également présentes dans des accords plus généraux de l’UE avec certains pays tiers ou région, comme l’accord succédant à l’accord de Cotonou entre l’UE et 79 pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, au sujet duquel un accord a été paraphé le 15 avril 2021, la signature formelle définitive devant avoir lieu le second semestre de 2021.

    Arrêtons-nous donc sur la dimension de la réadmission à partir de l’Union européenne pour le cas du Maroc.

    Quelles sont les exigences attendues du Maroc par l’UE en matière de réadmission ? Comment peut-on expliquer le refus par le Maroc de signer l’accord communautaire de réadmission, en discussion depuis pratiquement le début de ce siècle ? L’accord de réadmission n’étant pas encore conclu jusqu’à présent, quelles pourraient en être les raisons majeures ? Comment expliquer la résistance marocaine et quel impact pourrait avoir le nouveau pacte sur les négociations euro-marocaines sur la réadmission ?

    L’interpellation du Maroc par l’UE concernant la réadmission

    Déjà en 1996, dans le cadre de l’Accord d’association, l’UE était parvenue à imposer au Maroc l’acceptation de négocier la réadmission des migrants en situation irrégulière. L’article 71, alinéa B de cet accord prévoit « la réinsertion des personnes rapatriées en raison du caractère illégal de la situation au regard de la législation de l’ État considéré ». Par ailleurs, au Conseil européen de Tampere en Finlande des 15 et 16 octobre 1999, qui a jeté les bases à de l’élaboration d’une politique européenne commune « dans les domaines distincts  mais étroitement liés de l’asile et des migrations », les conclusions du sommet ont préconisé, outre un partenariat avec les pays d’origine et de transit à travers une approche globale des migrations (aspects politiques, développement), « une gestion plus efficace des flux migratoires » et la « nécessité d’exercer aux frontières extérieures un contrôle cohérent afin de stopper l’immigration clandestine (…) ».

    Lors du même conseil européen, ont été adoptés également des rapports spécifiques établis sur le Maroc, l’Afghanistan, l’Irak, la Somalie et le Sri Lanka par le Groupe de Haut Niveau Asile Migration, institué par le Conseil en décembre 1998. Établi à la demande expresse de l’Espagne, qui s’est sentie plus concerné, compte tenu du voisinage immédiat (Détroit De Gibraltar et les deux présides Sebta et Melilla encore colonisés par l’Espagne), le Plan d’action Maroc d’inspiration ultra sécuritaire comme les cinq autres, proposait en particulier, sur l’impulsion de l’Espagne, la signature entre l’Union européenne et le Maroc d’un accord communautaire de réadmission des migrants en situation irrégulière qui engage par conséquent l’ensemble de l’Union. C’est sur cette base que le Conseil a donné à la Commission européenne (à laquelle la compétence pour négocier de tels accords a été transférée en 1999), un mandat de négociations avec une série de pays dont le Maroc, pour la conclusion de cet accord.

    Maillon essentiel de la lutte contre l’immigration irrégulière ou clandestine, l’accord communautaire de réadmission est un instrument technique de prédilection de la politique migratoire des pays du dispositif. Il établit, sur une base de réciprocité, les conditions dans lesquelles doit être effectué le retour forcé vers les pays contractants des populations étrangères dont le séjour n’est pas ou n’est plus autorisé sur le territoire de l’autre partie. L’accord prévoit des obligations, fixe les modalités et les procédures de cette opération et facilite le retour contraint (champ d’application, gestion opérationnelle, comme le laissez-passer, financement et prise en charge, délais…).

    Au travers du projet d’accord communautaire de réadmission entre l’Union européenne et le Maroc, les exigences et engagements attendus de ce derniers pays (pays requis) par la partie requérante (UE) sont multiples: rapidité d’exécution ; extension de l’accord aux immigrés étrangers en situation irrégulière en Europe, présumés avoir transité par le Maroc avant de rejoindre le territoire de l’Union ; prise de relais par le Maroc de la réadmission vers les pays d’origine des irréguliers venant d’Europe. Voyons de plus près ces exigences européennes.

    La célérité d’abord

    Présentée comme une procédure administrative et opérationnelle, la réadmission concerne l’éloignement rapide d’étrangers considérés comme non autorisés à séjourner dans le pays concerné. Elle revient à faciliter le renvoi contraint et forcé vers le pays d’origine ou de transit des migrants appréhendés, dés en situation irrégulière par le territoire de l’ État de séjour ? Sont concernés non seulement les ressortissants des parties contractantes à un accord, mais aussi les ressortissants de pays-tiers ainsi que les apatrides ayant transité sur le territoire des parties contractantes.

    Ce qui est recherché dans le projet d’accord euro-marocain, c’est la rapidité et l’efficacité de la réadmission d’abord des nationaux marocains, qui ne doit souffrir aucune entrave de procédure par les consulats marocains, qui doivent fournir notamment des laissez-passer, aussi bien pour ceux entrés illégalement que pour les personnes qui ne répondent plus aux critères fixés par la législation en cours concernant le séjour dans les différents État membres de l’UE. Dans ces deux cas, le Maroc s’engage selon le projet communautaire à établir « des procédures rapides et efficaces d’identification et de renvoi ».

    Marocains irréguliers et étrangers « illégaux » en Europe en transit par le Maroc 

    Dans les négociations euro-marocaines visant la conclusion d’un accord communautaire de réadmission des nationaux marocains des ressortissants de pays-tiers ayant transité par le territoire marocain, les deux exigences sont indissociables. Dans la communication de la Commission au Conseil et au Parlement européen relative à une politique communautaire en matière de retour des personnes en séjour irrégulier, en date de 2002, la Commission européenne précise que les accords de réadmission visent à faciliter l’éloignement : « des personnes qui ne remplissent pas ou ne remplissent plus leur condition d’entrée, de présence ou de séjour dans l’État requérant ».

    Il y a d’abord la réadmission des ressortissants marocains. Dans l’article 2 du projet d’accord de réadmission, il est précisé que : « le Maroc réadmet, à la demande d’un État membre de l’UE et sans formalités, toute personne qui, se trouvant sur le territoire de l’État membre requérant, ne remplit pas ou ne remplit plus les conditions d’entrée, de séjour en vigueur, lorsqu’il est établi ou valablement présumé, sur la base du commencement de preuve fournie, la nationalité du Maroc ».

    Cependant, le projet d’accord de réadmission que l’Union européenne s’est fixé de faire entériner par le Maroc, concerne également la réadmission de ressortissants de pays tiers ou même d’apatrides. C’est ainsi que l’article 3 stipule que « le Maroc admet, à la demande d’un État membre de l’UE et sans formalités, toute personne qui, se trouvant sur le territoire d’un État membre, ayant transité par le Maroc, ne remplit pas ou ne remplit plus les conditions d’entrée, de présence ou de séjour en vigueur sur l’État membre requérant, lorsqu’il est établi ou valablement présumé, sur la base du commencement de preuve fournie que ces personnes : 

    1. sont en possession d’un visa ou d’un permis de séjour en cours de validité par le Maroc, ou 
    2. sont entrés sur le territoire des États membres de manière illégale en provenance du Maroc » (alinéa 1 l’article 3 du projet d’accord de réadmission UE-Maroc).

    Dans ce cas, la même procédure de délivrance des document de voyage que pour les ressortissants marocains doit être suivie par le Maroc, sinon l’UE lui imposera un document type de voyage aux fins d’expulsions vers le Maroc : « Si le Maroc n’a pas répondu à la demande d’un État dans les 15 jours, il sera supposé accepter l’utilisation du document type d’expulsion » (JOI 1996 c 274, p.18) .

    L’annexe trois du projet d’accord euro-marocains, euro-marocain énumère les listes communes des documents qui sont considérés comme une preuve des conditions de réadmission des ressortissants des pays tiers et des apatrides :

    • timbres d’entrée/ départ ou aval similaire dans le document de voyage du sujet
    • billets ainsi que certificats et notes de tout genre (par exemple des notes d’hôtel, des cartes de rendez-vous pour les médecins-dentistes, cartes d’entrée pour les institutions publiques/ privées, etc. qui montre clairement que le sujet est resté sur le territoire de l’ État requis
    • informations montrant que le sujet a utilisé les services d’un courrier ou d’une agence de voyage
    • déclaration officielle faite, notamment, par le personnel de l’autorité de frontière et d’autres témoins qui peuvent témoigner à propos du sujet concerné par la traversée de la frontière
    • description du lieu et des circonstances dans lesquelles le sujet a été intercepté son entrée sur le territoire de l’ État requérant
    • informations se rapportant à l’identité et/ou au séjour d’émanant d’une organisation internationale (OIM/ HCR)
    • rapports/ confirmation d’information par des membres de la famille, des compagnons de vie etc.
    • déclaration d’un sujet, (…)

    Accords en chaîne à signer par le Maroc, en particulier avec les pays subsahariens

    Précisons ici que, selon l’article 13 du projet d’accord communautaire de réadmission décrivant la procédure de transit, celui-ci peut ne pas se limiter au Maroc, mais aller jusqu’à la frontière de l’État de destination finale. Ceci sous-entend que l’UE (ou bien le Maroc avec l’aide de l’UE) va, dans le cadre d’un « réseau », établir des accords de « libre-échange » particuliers, à l’intérieur de la zone migratoire potentielle pour pouvoir organiser le transit. Deux situations pour le Maroc peuvent se présenter :

    • « si le transit est effectué par voie aérienne, la personne à remettre et les escortes éventuelles sont exemptées du devoir d’obtention d’un visa de transit d’aéroport.
    • si le transit est effectué par d’autres voies, les autorités compétentes de l’État requis (le Maroc), sous réserve de consultations mutuelles, soutiennent le transit, notamment par la surveillance des personnes en question et la mise à disposition des équipement appropriés à cet effet. » (Point 4 de l’article 13).

    La réflexion des auteurs du Plan d’Action Maroc (dans le cadre de la politique européenne de voisinage), adopté le 17 décembre 2004 par le Conseil européen, va dans ce sens puisque, dans le cadre de la prévention et lutte contre la migration illégale vers et à travers le Maroc, une des mesures prises, faisant allusion à la clause de réadmission insérée dans l’article 13 de l’accord de Cotonou, consiste dans « l’action de l’UE en amont auprès des pays d’origine et de transit et mise en œuvre effective des accords ACP en particulier en matière de réadmission ».

    Ceci veut dire par exemple qu’un migrant verra sa demande d’asile examinée dans le pays de renvoi ou le pays de transit dans lequel il a été admis, ou sera renvoyé dans son pays de transit avec son pays d’origine.

    Ceci signifie en particulier que le projet d’accord communautaire UE-Maroc, de réadmission des migrants en situation irrégulière, va demander la mise en place de centres de rétention ou de détention pour abriter ces irréguliers. Il s’agit aussi de sécuriser ces camps, de permettre l’identification des refoulés et de s’assurer que les réadmis ne quittent à nouveau le Maroc, à destination de l’Union européennes, ce qui est redouté au plus haut point par l’Europe. Les conditions et procédures de réadmission sont ensuite précisées dans le projet d’accord.

    […]

    *Abdelkrim Belguendouz est analyste et observateur actif de la scène migratoire marocaine. Cet universitaire marocain est l’auteur de plusieurs ouvrages et d’études en matière de migration et d’émigration notamment sur les politiques publiques adressées à la communauté marocaine résidante à l’étranger.

    Partie 2 **

    Relevons que depuis 2003, année du lancement du dialogue formel (après deux années de discussions informelles) euro-marocain pour l’établissement d’un accord communautaire de réadmission des immigrés irréguliers avec l’Union européenne (Marocains en situation administrative irrégulière en Europe et migrants présumés avoir transité par le Maroc, principalement Africains subsahariens), les responsables européens au niveau communautaire ou à celui des États de l’UE, n’ont cessé d’exercer d’énormes pressions et chantage pour amener Rabat à s’y soumettre. Cette obsession de la réadmission a été présentée soit pour rappeler l’importance cruciale d’un tel accord, soit pour regretter la non signature du Maroc ou alors pour donner un “ ultimatum” ou fixer de manière arrogante une date impérative de conclusion de l’accord par le Maroc. Prenons quelques exemples parmi tant d’autres.

    Dans sa déclaration à l’occasion du 5ème Conseil d’association UE-Maroc tenu le 23 novembre 2005, l’UE note, avec un brin d’irritation et d’impatience à peine retenues, que: « le projet d’accord sur la réadmission a déjà fait l’objet de huit cycles de négociations. Elle invite le Maroc à poursuivre les progrès en vue de conclure un accord de réadmission avant la fin de cette année ».

    Chantage certain et d’une nette conditionnalité

    Trois années plus tard, lors du septième Conseil d’association UE-Maroc tenu à Luxembourg le 13 octobre 2008, on observe la formulation d’un chantage certain et d’une nette conditionnalité dans la Déclaration de l’UE sur le statut avancé accordé au Maroc, Bruxelles ayant recours à son poids politique et économique pour tenter de faire plier Rabat, en l’acculant à finaliser l’accord communautaire de réadmission et satisfaire ainsi son exigence. Dans le point 26 de ce document, il est mentionné que l’approfondissement du dialogue bilatéral pour la concrétisation de ce statut avancé qui renvoie à un vaste domaine, nécessitant une approche globale, est conditionné et subordonné plus particulièrement à la prise en charge de manière responsable et sérieuse par le Maroc de la réadmission par la signature en la matière d’un accord communautaire avec l’UE. Sur ce plan, l’UE déclare clairement sans la moindre réticence ou hésitation, qu’elle est « prête à développer sa coopération avec le Maroc (…) dès que les négociations avec la Commission européenne et le Maroc relatives à l’accord de réadmission auront été achevées avec succès ».

    En clair, tant que l’accord de réadmission n’est pas signé, il ne peut y’avoir de possibilité de développement ou d’approfondissement de la coopération et du partenariat bilatéral dans ses aspects et dimensions multiples. Or cette politique de conditionnalité suivie par l’UE est aux antipodes du principe de réciprocité et de l’esprit partenarial, consacré nettement par le partenariat euro-méditerranéen de Barcelone.

    En termes moins diplomatiques encore et prenant une attitude de maître à élève, l’ambassadeur en poste à l’époque de l’UE à Rabat, Eneko Landaburu, s’était habitué à exercer le forcing sur le Maroc, à le sommer à des échéances à respecter coûte que coûte.

    C’est ainsi que dans une longue interview accordée au journal casablancais « Akhbar Al Yaoum » du 22 mars 2010, il déclarait notamment : « Pas de partenariat avancé avec le Maroc sans reprise des immigrés clandestins ayant transité par le Maroc».
    Pour l’ambassadeur de l’UE de l’époque, cette exigence devrait se concrétiser impérativement courant 2010…

    Fin février 2011, lors d’une conférence de presse, le même ambassadeur déclarait de manière catégorique: « il n’y a aura pas d’avancées sur la facilitation des visas sans qu’au préalable, un accord soit trouvé et signé sur la réadmission » (La Nouvelle Tribune du Maroc, n°733 du 3 mars 2011).
    Cet aspect a été fréquemment soulevé par les responsables et les diplomates UE à Rabat pour que l’opinion publique marocaine elle-même, qui ne cesse de demander l’assouplissement de l’octroi du visa européen, exerce de fortes pressions sur le gouvernement marocain pour qu’il cède à cette « ouverture » et « générosité » de l’UE.

    L’autre exemple de chantage est la « Déclaration conjointe établissant un partenariat de mobilité entre le Royaume du Maroc et l’Union européenne et ses États membres » (7 juin 2013), qui prévoit que l’accord sur les possibilités de facilitation de délivrance des visas, ne peut être conclu que si de manière parallèle, simultanée et comme condition incontournable, le Maroc signe avec l’UE l’accord communautaire de réadmission avancé par la Commission européenne depuis s l’ouverture des négociations en septembre 2000.

    Par ailleurs, datée du 6 mars 2016 sous le titre « rapport d’avancement sur la mise en œuvre de l’agenda européen en matière de migration », la communication de la Commission au Parlement européens et au Conseil européens précise à la page 14 : « Des négociations sont en cours avec le Nigeria, la Tunisie et la Chine et celles avec le Maroc devraient reprendre rapidement. Lorsque cela est nécessaire, un plus large éventail de leviers, relevant de toutes les politiques pertinentes de l’UE, devrait être actionné en étroite coordination avec les leviers utilisés au niveau des États membres. La politique de l’UE en matière de visas a déjà contribué à faciliter les négociations sur la réadmission et le mécanisme de suspension de l’exemption de visa a aidé à contrôler étroitement les obligations dans le domaine de la réadmission » (COM (2019)126 final).

    Dix-sept rounds formels depuis 2003

    Cependant, après quelques 17 rounds formels depuis 2003 et quatre ateliers sur le flagrant délit (ces derniers organisés par l’OIM), et en dépit de la pression continue, de la conditionnalité permanente, du forcing et du chantage incessant, la résistance marocaine a été continue jusqu’à nos jours en juillet 2021, selon toute vraisemblance d’après nous, sur directives du sommet de l’État marocain, ce qui n’empêche nullement Bruxelles de continuer à insister, persister et signer en la matière.

    Dernièrement, à la suite des événements de Sebta de fin mai 2021, le Parlement européen, au lieu de combattre les accords communautaires de réadmission comme contraires aux droits humains, s’est inscrit dans la même logique. Dans sa résolution du 10 juin 2021 sur la migration des mineurs marocains, il critique au même moment de façon indirecte le Maroc pour tarder à signer l’accord général de réadmission avec l’UE, puis plus particulièrement le Maroc afin de passer très rapidement à son exécution, comme si ce type d’accord devrait être conclu coûte que coûte et qu’il ne soulevait pas des objections majeures à prendre en compte nécessairement.

    *Abdelkrim Belguendouz est un analyste et observateur actif de la scène migratoire marocaine. Cet universitaire marocain est l’auteur de plusieurs ouvrages et d’études en matière de migration et d’émigration notamment sur les politiques publiques adressées à la communauté marocaine résidante à l’étranger.

    ** Maroc, réservoir de talents et de compétences…Pour l’UE. Alerte au nouveau pacte européen CONTRE la migration et l’asile…des Africains, Rabat (2021).

    Enass Media, 16/02/2022

    Lire aussi : Maroc-UE: Projet d’accord sur la réadmission des clandestins

    #Maroc #UE #Immigration #Réadmission

  • ما هي المشاكل بين الجزائر والمغرب ؟

    المغرب الجزائر الصحراء الغربية 

    ما هي المشاكل بين الجزائر والمغرب ؟ لماذا لن يتم استعادة العلاقات مع المغرب ؟ ولماذا لا تقبل الجزائر أي وساطة مع المغرب ؟

    في 24 أغسطس 2021، اتخذت الجزائر قرارًا تاريخيًا بقطع علاقاتها الدبلوماسية مع المغرب، الذي واصل القيام بأعمال عدائية وغير ودية وخبيثة ضد بلدنا منذ استقلال الجزائر.

    في هذا المقال لن نتطرق للخيانات المغربية العديدة والممتدة عبر الازمنة و كذلك التي طالت الجزائر قبل الاستقلال (-اختطاف طائرة جبهة التحرير الوطني – خيانة الأمير عبد القادر – قصف مآوي المجاهدين الجزائريين من قاعدة مراكش الجوية – مشاركة المغاربة في مجازر سطيف، قالمة وخراطة عام 1945. الخ)، لأن الموضوع يستحق عدة مقالات ولأن الأفعال الكيدية عديدة، ولا يتسع المجال لذكرها، ومنذ وصول السلالة العلوية عام 1666 في سلطنة مراكش وفاس وهو الاسم الحقيقي للمملكة، قبل أن يقرر الحسن الثاني تغيير اسمها الرسمي بالاستيلاء دون وجه حق، عام1957(بينما كانت الجزائر تحارب الاستدمار الفرنسي) على اسم منطقة شمال إفريقيا: « المغرب » والذي يشمل كل من تونس و ليبيا والجزائر وموريتانيا والصحراء الغربية وسلطنة فاس ومراكش.

    1ــ بماذا تتهم الجزائر المغرب؟
    للإجابة على هذا السؤال ودون الخوض فى الخيانات المغربية العديدة قبل استقلال الجزائر، فإن الوثيقة الأكثر اكتمالا للإجابة على هذا السؤال هي بلا شك تصريح وزير الشؤون الخارجية والجالية الوطنية بالخارج، السيد رمطان لعمامرة، عندما أعلن قطع العلاقات الدبلوماسية مع المغرب، في أوت 2021. فيما يلي القائمة غير الشاملة للعناصر التي تسمم العلاقات بين الجزائر والمغرب:

    أ‌) الافكار التوسعية :
    ربما تكون المشكلة الرئيسية التي نواجهها مع المغرب هي سياسته التوسعية التي تصورها علال الفاسي (حزب الاستقلال) في نظرية المغرب الكبير: وهو مفهوم طورته الحكومة المغربية في الخمسينيات والستينيات من القرن الماضي بدعم من مختبرات SDEC الاسم السابق لـ DGSE ( المخابرات الخارجية الفرنسية). وفقًا لهذه النظرية البعيدة المنال، والتي لا تستند إلى أي حقيقة تاريخية، فإن المغرب يطالب بالصحراء الغربية وموريتانيا وجزء من الصحراء الجزائرية (غربًا) وجزءًا من مالي (شمال غرب).

    لقد كانت عواقب تلك الأفكار التوسعية وخيمة على المنطقة، و قد بدأت بحرب الرمال عام 1963، لما هاجم المغرب الجزائر للاستيلاء على أراض جزائرية ، مغتنما فرصة ضعف الجيش الجزائري الذي ما فتئ يخرج من حرب التحرير الوطنية والتي استنزفته 7سنوات ونصف. تحت ذريعة « استعادة » الأراضي ولو كانت فعلا أراضيه لماذا انتظر حتى حررها الجزائريون بدفع ملايين الشهداء قربانا لها؟ ألم تكن لديه الشجاعة الكافية لتحريرها من فرنسا؟ ام انه طبع الخساسة المتجذر فيه؟ ( لقد فعل نفس الشيء مع الصحراء الغربية انتظر بعد أن حررها الصحراويون من اسبانيا ليستولي عليها بكل مكر وخداع بخديعة القرن سماها المسيرة الخضراء)

    الحقيقة التاريخية تكمن في أن حدود ما يسمى بالمغرب لم تتعدى وادي نون جنوبا ووادي ملوية شرقا. كما يوضح الدكتور محمد دومير ذلك بالتفصيل في الفيديو أدناه والذي أطالب منكم مشاهدته:

    ومن النتائج الكارثية التي ترتبت على هذه السياسة التوسعية والتي تعد أخطر بكثير من حرب الرمال: هي تلقين الشعب المغربي لهذه النظرية التي تقوم على الأكاذيب التاريخية للمملكة المغربية. ونضرب مثالا لتلك الاطماع التوسعية، ما يلقنه المخزن لشعبه في المقررات الرسمية والكتب المدرسية، حيث نجد خرائط جغرافية مزورة يتضح فيها جليا جزء كبير من الأراضي الجزائرية تقريبا الثلث قد ضُمَّت بهتانا وزورا إلى أراضي المغرب !!وعندما نلقي نظرة على الدستور المغربي، يمكننا أن نرى في الفصل 42 إشارة إلى الحدود الحقّة للمملكة المغربية!

    ومن البديهي أن تنتج هذه السياسة التوسعية المحتالة، أجيال من المغاربة مفعمين بالأباطيل والأكاذيب المخزنية، جعلتهم يؤمنون إيمانا راسخا بأن الجزائر بلد معاد يحتل الأراضي المغربية بشكل غير قانوني. عكس الحقيقة تماما لأن المملكة المغربية هي من تحتل أراض شاسعة من الاراضي الجزائرية! لهذا السبب بالتحديد، نرى جحافل من المغاربة على الشبكات الاجتماعية تهاجم كل ما هو جزائري، معتقدين بصدق أنهم يدافعون عن بلادهم.

    رغم أن الدراسة الموضوعية للتاريخ تظهر أن المغرب نجح بشكل كبير في توسيع أراضيه بفضل فرنسا:

    – لأن فرنسا هي من وحدت المغرب ، لولا الجنرال ليوتي ، لما كان لسلطان المغرب أن ينجح في إخضاع القبائل البربرية التي رفضت مبايعته.
    – وفرنسا أيضًا هي التي كافأت المغرب بإهدائه 80 ألف كيلومتر مربع من الأراضي الجزائرية شرق واد ملوية عام 1845 شكرًا للسلطان عبد الرحمن لخيانته للأمير عبد القادر (راجع معاهدة لالة مغنية لعام 1845).

    وعلى عكس الدعاية المغربية الرسمية ، إن الحدود التاريخية للمملكة لم تتجاوز وادي نون في الجنوب ، وهذا باعتراف سلاطين المغرب أنفسهم، الخريطة أسفل تبين الحدود المختلفة لسلطنة فاس ومراكش منذ 10 قرون.

    ب‌) الصحراء الغربية:

    منذ احتلال المغرب لهذه المنطقة باستعمال الخبث و المكر وحيلة « المسيرة الخضراء » سيئة السمعة ، أدت مسألة الصحراء الغربية إلى تسميم العلاقات مع المغرب الذي يستنكر دعم الجزائر المستمر للشعب الصحراوي واستضافة مخيمات اللاجئين الصحراويين على أراضيه.

    رغم أن هؤلاء المدنيين الصحراويين العزل، استجاروا بالجزائر هربًا من بطش الحسن الثاني ومحاولة إبادتهم إبادة جماعية، باستخدام أسلحة محظورة ضدهم.

    إن سياسة المغرب التوسعية تجعل من المسألة الصحراوية مسألة أمن قومي جزائري، فهي تكبح الأطماع التوسعية ولا تسمح للمغرب بتطبيق سياسة الأمر الواقع في المنطقة.

    كما تنتقد بلادنا المغرب بسبب العراقيل التي يضعها والسياسات التي يمارسها لمنع استفتاء تقرير المصير للشعب الصحراوي، وهوسه برغبة ضم الجزائر إلى الصراع، في محاولة يائسة لإضفاء الطابع الإقليمي عليه رغم كونه صراع ثنائي يتلخص في مسألة إنهاء الاستعمار المغربي لأراضي الجمهورية العربية الصحراوية.

    ج) الاتهامات الباطلة عقب اعتداءات مراكش 1994:
    في 24 أوت 1994 (و هو للتذكير اليوم الذي اختير من طرف الدبلوماسية الجزائرية لقطع العلاقات الدبلوماسية مع المغرب: رمز لا يستهان به)، هز هجوم إرهابي عاصمة السياحة المغربية. أسفر عن مقتل إسبانيين وإصابة امرأة فرنسية في تبادل لإطلاق النار داخل قصر أطلس أسني في مراكش بحي جيليز. سارع المغرب (القاعدة الخلفية للارهاب وحاميهم ومدعمهم بالقصور والمال والسلاح و الدعم المعنوي والاعلامي) باتهام الجزائر و تحميلها المسؤولية عن هجوم مراكش وقام بفرض التأشيرات للجزائريين. فتلخص جواب الجزائر في قرارين:- فرض التأشيرة على المغاربة و-غلق الحدود التي لا تزال مغلقة حتى يومنا هذا. وبغض النظر عن الاتهامات الباطلة، فإن ما لم تحتمله الجزائر والذي يتعارض مع الخطب السلسة لملك المغرب هو أن الرعايا الجزائريين عوملوا بوحشية غير مسبوقة من قبل أجهزة الأمن المغربية: فقد جرت مطاردة حقيقية في جميع أنحاء المغرب للجزائريين، تم الإبلاغ عن العديد من أعمال السرقة كذبا وزورا والتنمر والإذلال (منهم أصحاب أعمال و ملاك اراض شاسعة و مصانع، رُحِلُوا من المملكة الى الجزائر تعسفا، بملابس النوم).

    ما حدث في 1994 صدم الكثير من الجزائريين، بمن فيهم خادمكم وكاتب المقال. ذلك اليوم أقسمت على نفسي ألا تطأ قدماي المغرب أبدًا ، لقد وفيت بهذا الوعد لأنني منذ 1994 لم أذهب إلى المغرب.

    و الى يومنا هذا، لم يعترف المغرب بخطئه ، لأن التحقيقات أظهرت أن الجزائر لم تكن لها يد في تلك التفجيرات و ليس لها أية مسؤولية فيما حدث. لكن عنجهية و غطرسة المملكة المغربية منعتها من تقديم أي اعتذار للجزائريين.


    د) دعم الإرهاب في التسعينيات والى اليوم:

    خلال العشرية الدموية، دعم النظام المغربي بنشاط جحافل الإرهابيين البربرية من خلال تقديم المغرب كقاعدة خلفية لهم، والمشاركة بنشاط في إدخال الأسلحة إلى الأراضي الجزائرية. و لمن يشكك في الامر هناك شهادة تقشعر لها الأبدان للزعيم الإرهابي لعيادة: يروي من خلالها كيف حاول ملك المغرب جعله عميلا مغربيا و أمور أخرى يندى لها الجبين.

    إن الجزائر لم تنس هذا العمل العدواني بمثابة اعلان حربي.

    كما أن الجزائريين لم ولن ينسوا صخب الحسن الثاني الذي صرخ بفخر من فوق أسطح المنازل أن الجزائر هي مختبر المغرب: اعتراف مباشر بتورطه في المأساة الوطنية.


    هـ) دعم المغرب لحركتي ماك و رشاد الارهابيتين:

    لا يخفي المغرب دعمه المالي واللوجستي والسياسي لمنظمتين إرهابيتين تهددان الأمن الوطني الجزائري.

    يسافر أعضاء « رشاد » و « MAK » بانتظام إلى المغرب، وهناك أيضا أدلة على التمويل المباشر لهاتين المنظمتين الإرهابيتين. أخيرًا ، نذكر القشة التي قصمت ظهر البعير كانت على صلة بـ MAK: في 15 يوليو 2021 ، أثناء تدخل عمر هلال في اجتماع افتراضي لحركة عدم الانحياز ، انتقد الجزائر لوقوفها كمدافع قوي عن حق الشعوب في تقرير مصيرها ، وإنكار هذا الحق نفسه لما أسماه بشعب القبائل، مدعيا انه أحد أقدم الشعوب في إفريقيا، والذي حسب تراهاته عانى أطول احتلال أجنبي، رغم أنه لا وجود لشعب القبائل وانما هي فئة من الشعب الجزائري لم تكن يوما منفصلة عن الشعب الجزائري ولا عن دولتها الجزائر مثلها مثل كل فئات المجتمع الجزائري من قبائل و شاوية و عرب و طوارق و بني مزاب عكس تماما الشعب الصحراوي الذي لم يكن يوما مغربيا وهو الى يومنا يحارب من أجل تحرير أرضه و بناء جمهوريته المستقلة. و شعب الريف الذي كانت له دولة مستقلة بحدودها و عَلَمها و عملتها و نشيدها الوطني و زعمائها و شعبها.

    و) حملات الكراهية ضد الجزائر في وسائل الإعلام والشبكات الاجتماعية:


    توبخ الجزائر المملكة على الحملة الإعلامية التي ينظمها النظام المغربي والموجهة ضد الجزائر. و خير دليل على هذه الحملة المسعورة اذهبوا إلى أي قناة على Youtube للتليفزيون الجزائري أو صحيفة جزائرية لترى مقدار التعليقات البغيضة من المغاربة ضد الشعب والدولة الجزائرية.

    لقد كان للنداء الأخير الذي وجهه ملك المغرب لوقف الأعمال العدائية تأثير فوري على هذه التعليقات المبتذلة وغير المحترمة ، وهو دليل آخر على أن هذه الظاهرة تنظمها وترعاها الدولة المغربية و تأتمر بأوامرها.

    ز) المخدرات:

    الجزائر، مثلها مثل كل جيران المغرب، تتلقى أطنانا من المخدرات كل عام. هذا الاتجار بالمخدرات، الذي يسيطر عليه القصر الملكي المغربي، يمول بنشاط بقايا الإرهاب ويسبب مشاكل إدمان خطيرة بين الشباب.

    إن المغرب يشن حرب مخدرات حقيقية ضد الجزائر. رغم جهود الدولة الجزائرية، لا تزال كميات كبيرة من المخدرات تتسرب عبر الفجوات.

    ح) سرقة التراث الجزائري بتواطؤ عشيرة أزولاي وفرنسا:

    منذ وصول السيدة أزولاي على رأس اليونسكو ، تسارعت سرقة العصابات المنظمة للتراث الجزائري، ووصلت إلى مستوى صناعي تقريبًا.

    هذا السطو الممنهج، هو جزء من استراتيجية فرنسية مغربية، لإفراغ الجزائر من ثقافتها و الاستحواذ عليها، من أجل الترويج للدعاية الاستعمارية الجديدة التي تدعي أن الجزائر هي من صنع فرنسا وأنها لم تكن موجودة من قبل 1962!

    كما نلاحظ أن المنظمات العنصرية التي يمولها المغرب مثل حركة « Moorish » تستخدم بالضبط نفس عناصر اللغة مثل اليمين المتطرف الفرنسي

    ط) التطبيع مع الكيان الصهيوني:

    النقطة الأخيرة في قائمتنا غير الشاملة كانت بالنسبة لي العنصر الذي سرّع في اتخاذ القرار، فمن غير المقبول أن يأتي المغرب بالعدو الصهيوني على حدود الجزائر، الدولة التي تدافع بشدة عن القضية الفلسطينية. حتى لو كان هذا التطبيع هو فقط خروج للعلن لتعاون عمره أكثر من 60 عامًا، فإن الرمزية السياسية كانت قوية جدًا بحيث لا يمكننا عدم التفاعل بقوة وحزم معها.

    2ــ لماذا لا تعود العلاقات مع المغرب؟

    لقد شجع التطبيع مع الكيان الصهيوني المغرب، على الاستعلاء واعتبار نفسه محصنا ولا يمكن المساس به، انه صار يعد نفسه فوق القانون الدولي، كما هو الحال بالنسبة لحليفه الكيان الصهيوني، الذي له سجل مطلق في عدم احترام قرارات الأمم المتحدة.

    كانت القضية الرئيسية لتطبيع المغرب مع الكيان الصهيوني هي الصحراء الغربية، والهدف هو الاستفادة من نفس الإفلات من العقاب الذي يتمتع به الكيان الصهيوني على مستوى الأمم المتحدة وحشد أكبر عدد ممكن من البلدان لصالح قضيته الاستعمارية.

    والدليل على صحة اقوالنا قصفه بدم بارد لمواطنين جزائريين عزل و كذلك المجزرة المروعة في حق العشرات و هناك مصادر تقول المئات من الأفارقة على مرأى و مسمع كاميرات العالم و منظماته الدولية التي يبدو انها اصابها الصم والبكم والعمي.

    على الرغم من الخطب المضللة لملك المغرب، فإننا لا نلمس أية نية له لمراجعة خططه الدنيئة في محاربة بلدنا، فهم يواصلون ممارسة نفس افكار واطماع السياسة التوسعية ويُفَّعِلون كل اللوبيات التي يدفعون لها بسخاء و يدفعونها للإضرار بمصالح الجزائر.

    3ــ لماذا لا تقبل الجزائر أي وساطة مع المغرب؟

    لقد جربت الجزائر بالفعل وساطة مع المغرب: في عام 1988، لعب فيع الملك فهد بن عبد العزيز دور الوسيط. سمحت هذه الوساطة للمغرب بالحصول على عقد غاز استراتيجي مع الجزائر (GME: Gazoduc Maghreb-Europe) وأدت إلى إعادة فتح الحدود في عام 1989. واستمر هذا التراخي مع المغرب 5 سنوات قبل أن تغلق الجزائر الحدود. إن الجزائر عام 2022 ليست تلك التي كانت عام 1988: لقد ساهمت الظروف الاقتصادية الصعبة في أواخر الثمانينيات في انجاح الضغط السعودي والفرنسي على الرئيس الراحل الشاذلي بن جديد.

    لقد علمنا التاريخ أن هذه الصفقة كانت خطأ فادحًا بالنسبة للجزائر، التي لا تنوي ارتكاب نفس الأخطاء مرة أخرى مع بلد فعل كل شيء رغم كل الخيرات التي أغدقته الجزائر بها، لضمان اعتباره كما اعتبرَنا هو دائمًا: بلدًا عدوًا!

    4ــ الخلاصة:
    ومن الواضح أن المغرب لم يكن أبدا صادقا في علاقته بالجزائر، بل قوض بصورة منهجية جميع المحاولات الجزائرية لتهيئة مناخ من الثقة المتبادلة وحسن الجوار والتعاون. (راجع ملف غارا جبيلات حيث اقترحت الجزائر على المغرب تعاونًا اقتصاديًا مفيدًا للشعبين أو خط أنابيب GME الذي سمح للمغرب بأن يكون لديه صناعة غير موجودة قبل وصول GME). ويتحمل القادة المغاربة مسؤولية ثقيلة في توالي الأزمات بين البلدين. إن الموقف المغربي يجعل شعوب المنطقة تعيش في جو ني سوء التفاهم والمواجهة. وهذا الموقف يعرض للخطر حاضر ومستقبل شعوب منطقتنا. ترفض الجزائر الاستمرار في قبول ما هو غير مقبول كما كان الحال عندما اغتصبت جحافل برية مغربية من الشباب الملكي منطقة القنصلية العامة الجزائرية في الدار البيضاء، بتدنيس العلم الوطني في 1 نوفمبر 2013.

    لقد أدركت الجزائر استحالة التعايش مع نظام المخزن، الذي يحتاج هيكليًا إلى جزائر ضعيفة، وهو ما لن تسمح الجزائر به. لذلك من الواضح أننا نتجه، للأسف، نحو مواجهة عسكرية حتمية.

    المصدر : Algerian Patriots

    المغرب #الجزائر#



  • Le premier festival de la bière au Maroc annulé

    Maroc, Festival de la bière, Oktoberfest, Bouskoura,

    La Chambre de commerce allemande au Maroc a annulé l’idée d’organiser la première fête de la bière, qui devait être organisée par la communauté de Bouskoura, près de Casablanca, en octobre prochain, et coïncider avec les célébrations annuelles de l’ »Oktoberfest ».

    La Chambre a retiré l’annonce du festival de sa page Facebook officielle, sans explication.

    La même source s’est rétractée après que le festival a suscité une vive controverse et qu’une campagne a été lancée sur les médias sociaux pour demander son annulation.

    La Chambre allemande avait annoncé le 28 octobre 2022 comme date d’organisation de ce festival, notant qu’elle avait choisi un espace pour 300 personnes, et proposé deux types de billets, le premier pour les membres, à 800, 900 et 1000 dirhams, selon la date de réservation, et le second pour les non-membres, et leurs prix varient entre 1200 et 1400 dirhams.

    Ceuta actualidad, 03/08/2022

    #Maroc #Festival_de_la_bière #Oktoberfest #Bouskoura

  • Maroc. La liberté de la presse, dans son pire moment

    Maroc, presse, journalistes, Taoufik Bouachrine, Souleiman Raissouni, Omar Radi,

    Le 30 juillet, le Maroc a célébré le 23e anniversaire de l’accession au trône de son monarque, Mohammed VI, lors d’un événement connu sous le nom de « fête du trône ». Reporters sans frontières (RSF) dénonce que la situation des médias dans le pays est la pire depuis que le mandataire est devenu roi en 1999. L’organisation demande aux autorités de libérer les journalistes emprisonnés et d’abandonner toutes les poursuites judiciaires en cours contre eux.

    « Le retour aux pratiques des années les plus sombres du Maroc est inquiétant et inacceptable « , déclare Khaled Drareni, représentant de RSF en Afrique du Nord. « Cela contredit l’image respectable que le gouvernement se plaît à donner au monde et, surtout, cela va à l’encontre des aspirations légitimes des Marocains à exercer efficacement leurs libertés, y compris celle de la presse . Nous exigeons des autorités qu’elles libèrent les journalistes emprisonnés, annulent leurs condamnations, notamment celles de Souleiman Raissouni et d’Omar Radi, et abandonnent toutes poursuites judiciaires en cours . »

    La liberté de la presse est plus précaire aujourd’hui qu’elle ne l’a jamais été depuis l’époque la plus oppressive du roi Hassan II. Trois journalistes ( Taoufik Bouachrine , Souleiman Raissouni et Omar Radi ) sont actuellement en prison. Officiellement, ils ont été emprisonnés pour des crimes non politiques, mais la réalité est qu’ils ont été persécutés pour leur travail de journalistes, car le ton indépendant et critique de leur journalisme déplaît aux autorités.

    Le rédacteur en chef du journal Akhbar Al-Yaoum , désormais fermé , Bouachrine , purge une peine de 15 ans de prison (confirmée par la Cour de cassation en septembre 2021) pour traite des êtres humains, abus de pouvoir à des fins sexuelles, viol et tentative de râpé. Il a toujours nié ces accusations, que sa défense a qualifiées de nouvelle tentative de pression sur son journal. Bouachrine avait déjà été poursuivi en 2009 pour une caricature jugée irrespectueuse envers la famille royale et le drapeau marocain ; en 2015 pour un article portant atteinte à « la réputation du Maroc » ; et en 2018 pour « diffamation » de deux ministres.

    Journalistes soutenus par RSF et des ONG de défense des droits humains

    Les cas de Raissouni et de Radi sont les plus emblématiques de la situation dramatique dans laquelle se trouvent les journalistes indépendants au Maroc. Raissouni a été condamné à 5 ans de prison par un tribunal de Casablanca, en juillet 2021, à l’issue d’un procès marqué par des irrégularités flagrantes. Sa condamnation (basée sur une accusation manifestement fausse d’agression sexuelle qu’il a toujours niée) a été confirmée en appel en février 2022. Assisté de RSF et d’autres organisations de défense des droits de l’homme, il attend la décision de son appel devant la Cour de justice.

    Lorsque Raissouni a été soudainement transféré à la prison d’Ain Borja en mai, les gardiens ont déchiré nombre de ses notes et de ses livres et, à son arrivée dans la nouvelle prison, il a été placé à l’isolement. RSF a réagi en condamnant les méthodes qui avaient une nouvelle fois violé les droits d’un journaliste emprisonné.

    Journaliste d’investigation et défenseur des droits humains bien connu qui a déjà purgé deux ans de détention, Radi purge une peine de six ans pour des accusations de viol et d’espionnage qui ont été confirmées en appel le 4 mars. Son collègue, Imad Stitou , a été condamné à 12 mois de prison (dont 6 n’ont pas entraîné son entrée en prison) dans le cadre de l’affaire de viol, mais il a évité la peine en fuyant le Maroc 4 mois avant que la peine ne soit confirmée. Stitou est convaincu que la seule raison pour laquelle il a été condamné est son refus de céder aux pressions policières pour témoigner contre Radi.

    Accaparement des terres et corruption

    Emprisonné une première fois en décembre 2019 pour avoir critiqué la décision d’un juge d’emprisonner des participants aux manifestations dites du « Hirak » dans la région du Rif (nord du Maroc) en 2016 et 2017, Radi est dans le collimateur de la monarchie depuis des années. Selon sa famille et ses collègues, les autorités ne lui ont jamais pardonné ses opinions exposées dans les médias et les réseaux sociaux durant les deux années précédant son arrestation.

    Il a également réalisé des rapports d’enquête sur la confiscation de terrains publics par des spéculateurs et mis au jour le scandale de corruption des soi-disant « serviteurs de l’État » dans lequel une centaine de personnes étaient impliquées, dont des hauts fonctionnaires.

    En décembre 2019, il est libéré quelques jours après avoir été arrêté grâce aux pressions de RSF et de nombreuses autres organisations, et est finalement condamné à 4 mois de prison, ce qui n’entraîne cependant pas son incarcération. Cependant, la persécution ne s’est pas arrêtée. En juin 2020, Amnesty International a signalé que les autorités marocaines avaient utilisé Pegasus, le logiciel espion commercialisé par la société israélienne NSO Group, pour pirater le mobile de Radi et surveiller ses activités. Le mois suivant, le journaliste est allé en prison pour la deuxième fois.

    Une campagne est menée tant au Maroc qu’à l’étranger pour obtenir la libération de Raissouni et Radi , qui ont toujours insisté sur le fait qu’ils étaient persécutés pour leurs opinions et la pratique du journalisme, y compris la couverture des troubles sociaux et de la corruption dans le pays. Dans le cas de Raissouni, il semble que ce soit sa critique de la domination de la monarchie dans l’économie qui ait le plus offensé les autorités.

    D’autres journalistes marocains ont fait preuve d’un grand courage face à un régime qui ne tolère aucun média indépendant. Le dernier bel exemple en date est celui de Hanane Bakour , qui est dans le collimateur du gouvernement depuis un certain temps et qui a reçu une convocation au tribunal le 27 juin, juste après que le parti du Premier ministre Aziz Akhannouch, le RNI, ait porté plainte contre elle pour un post sur Facebook. . La journaliste utilise régulièrement ses réseaux sociaux pour critiquer les décisions économiques du Gouvernement et. à l’aide de hashtags, qualifier d’antisociales les mesures du Premier ministre. RSF a qualifié cette convocation d’intimidation judiciaire inacceptable.

    Processus sans fin

    Deux autres journalistes, Ali Anouzla et Maati Monjib , ont fait l’objet de longues poursuites judiciaires, bien qu’aucun des deux ne soit actuellement en détention. Anouzla est harcelée pour avoir enquêté sur le budget de la monarchie et les dépenses de la famille royale. A la suite de ses posts sur ce sujet tabou, des accusations absurdes de soutien à des « mouvements terroristes » ont été portées contre lui . RSF suit son dossier de près depuis que ses démêlés avec la justice ont repris en 2017 .

    Fondatrice du site d’information Lakome.com, Anouzla a défrayé la chronique en septembre 2013 après avoir mis la monarchie dans l’embarras en révélant que Daniel Galván, un citoyen espagnol condamné et incarcéré au Maroc pour viols d’enfants, avait été libéré au moyen d’une grâce royale. Après le refus initial de connaître la gravité des accusations portées contre Galván, le roi a reculé et a annulé la grâce. Peu de temps après, Anouzla a été arrêtée pour une fausse accusation de terrorisme et a passé cinq semaines en prison.

    En tant que l’un des principaux défenseurs des droits humains au Maroc et chroniqueur respecté, Monjib a également payé cher son rôle dans la défense des droits humains et de la liberté de la presse. En octobre 2015, il a entamé une grève de la faim de 21 jours pour protester contre une interdiction de voyager à l’étranger qui l’empêchait d’assister à des conférences internationales (une restriction imposée parce qu’il était accusé de mettre en danger la sécurité de l’État).

    Après avoir été incarcéré le 20 décembre 2020, Monjib a été condamné à un an de prison et à une amende de 15000 dirhams (1400 €) par un tribunal de Rabat en janvier 2021, pour des accusations non fondées de « fraude » et « atteinte à la sécurité de l’État » . Ses avocats et son comité de soutien ont dénoncé non seulement la peine elle-même, mais aussi le fait qu’elle ait été prononcée lors d’une audience tenue en l’absence de Monjib et que ses avocats n’aient même pas été prévenus que l’audience avait lieu ou n’aient été invités à y assister.

    « Cette condamnation est doublement injuste car ni mes coaccusés ni moi n’avons jamais menacé la ‘sécurité intérieure de l’État’ et n’avons commis aucun autre crime autre que l’exercice de notre droit à la liberté d’expression et d’association », déclare Monjib à RSF.

    Monjib a entamé une grève de la faim pour protester contre la condamnation du 4 mars 2021 et a finalement obtenu une libération provisoire après s’être abstenu de manger pendant 20 jours.

    Le Maroc est classé 135e sur 180 au Classement mondial de la liberté de la presse 2022 de RSF .

    RSF, 02/08/2022

    #Maroc #Presse #Journalistes

  • Maroc : appels à des manifestations dans divers secteurs

    Maroc, Coordination nationale des enseignants contractuels, Association marocaine des producteurs des viandes de volailles, contrôleurs aériens,

    RABAT- Le cercle des protestations s’élargit au Maroc contre la mauvaise gestion du gouvernement, dont des millions de Marocains demandent le départ, en raison de la hausse alarmante des prix, de l’effondrement du pouvoir d’achat et des restrictions aux droits et libertés dans le royaume, où plusieurs syndicats ont décidé de débrayer tout au long de ce mois d’août.

    Ainsi, la Coordination nationale des enseignants contractuels (CNPCC) a appelé à une participation massive aux manifestations qui seront organisées, mercredi, avec la participation d’enseignants de 12 régions différentes, suite aux ponctions arbitraires sur leurs salaires, qui ont oscillé entre 1000 et 1500 dirhams (entre 95 et 143 euros) lors du mois de juillet dernier.

    Les enseignants membres de la Coordination marocaine ont dénoncé la poursuite des pontions sur leurs salaires, relevant que cela constituait un « vol qualifié ».

    La CNPCC a également réitéré son rejet du système de contrat, du nouveau système d’éducation et de formation et des procès « fictifs » que subissent les militants et membres de la coordination.

    Les contrôleurs aériens ont également l’intention d’entamer une grève nationale de 15 jours renouvelable qui risque de paralyser le trafic aérien dans le royaume.

    Le Bureau national unifié des contrôleurs de la circulation aérienne du Maroc, qui représente quelque 500 aiguilleurs du ciel marocains, a annoncé avoir déposé un préavis de grève couvrant la période du 3 au 18 août.

    Le syndicat a justifié son appel à la grève par la non-application du protocole d’accord signé en 2019 par l’Office national des aéroports marocains. Ce protocole prévoit la mise en place d’un statut unique des contrôleurs aériens et l’adoption d’un certain nombre d’acquis dans leur plan de carrière.

    Selon le syndicat, il y aura « des restrictions sur le trafic aérien et presque tous les aéroports marocains seront concernés, dont les plus fréquentés comme Casablanca, Tanger, Rabat, Marrakech et Agadir ».

    A cet effet, il a appelé « tous les contrôleurs aériens du Maroc à se mobiliser davantage pour le succès de cette action de protestation visant à défendre la dignité du contrôleur aérien et à préserver ses acquis légitimes ».

    De leur côté, les éleveurs de volailles comptent organiser un sit-in de protestation, mercredi, devant le ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural, des Eaux et Forêts à Rabat, pour dénoncer la non prise en compte de leurs revendications.

    L’Association marocaine des producteurs des viandes de volailles (APV) a expliqué, dans un communiqué, qu’ »après de longues souffrances à la suite du traitement contraire aux dispositions de la Constitution du pays, et face au rejet total, à l’absence de réponse et au mépris, elle a décidé, par l’intermédiaire de son Conseil national, de s’adresser à l’opinion publique pour l’informer des violations et abus dont souffre la filière avicole ».

    Elle a également appelé à la mobilisation des éleveurs de volailles dans le but de participer activement à l’organisation d’un sit-in de protestation qui puisse leur permette de défendre leurs revendications légitimes.

    APS

    #Maroc #Grève #Enseignants #Aiguilleurs #APV

  • Santé du roi du Maroc, le peuple s’inquiète

    Maroc, Mohammed VI, santé du roi, maladie du roi,

    Selon le site Point de Vue, alors que le roi du Maroc, contrairement à son habitude, il est resté invisible durant cette visite, alors qu’il a l’habitude de multiplier les apparitions publiques, acceptant même de se faire photographier en compagnie de ses sujets vivant de ce côté-ci de la Méditerranée.

    « Rentré au Maroc le 8 juillet, poursuit le média français, Mohammed VI a conduit la prière de l’Aïd al Adha, le 10 juillet, au palais royal de Salé, « dans un cadre privé et avec une assistance très réduite ». La cérémonie, retransmise à la télévision, l’a montré, entouré de son fils aîné Moulay Hassan et de son frère cadet Moulay Rachid, manifestement fatigué, les gestes lents, le regard absent, le visage pâle ».

    « Le 13 juillet, le roi a exceptionnellement présidé un conseil des ministres, au cours duquel a été entérinée une réorganisation de la communauté juive au Maroc, qui compte encore 3000 membres. Un Conseil national a été instauré, chargé de « la gestion des affaires de la communauté et la sauvegarde du patrimoine et du rayonnement culturel et cultuel du judaïsme et de ses valeurs marocaines authentiques. Là encore, les images, fugitives, attestaient de la lassitude du roi », ajoute la même source.

    #Maroc #Mohammed_VI #Santé_du_roi #Maladie_du_roi

  • Maroc. Une main tendue, une autre armée

    Maroc, Algérie, Mohammed VI, discours du roi, Fête du Trône,

    Zahir Mehdaoui

    Que cache la déclaration la main tendue et la déclaration d’amour du roi Mohamed VI à l’Algérie ? Connaissant le double langage du Makhzen marocain et sa propension aux revirements imprévisibles, on ne peut que s’en méfier !

    La coopération tous azimuts, particulièrement militaire, avec l’entité sioniste vide en tout cas ce discours de tout son sens. Passons sur le scandale d’espionnage via le logiciel Pegasus, sur les autres manœuvres et hostilités à l’égard de l’Algérie, mais le fait d’ouvrir l’Afrique du Nord aux sionistes est franchement immoral et inacceptable.

    Alors quel crédit donner à des propos prononcés par quelqu’un qui a trahi la cause palestinienne et qui laisse s’installer chez lui les sionistes qui vont faire de son pays une base arrière pour exercer des pressions sur les pays de la région ? En toute vraisemblance, la déclaration de Mohamed VI n’est qu’un discours de consommation médiatique.

    Heureusement, l’Algérie est habituée au style propagandiste du Makhzen et à ses gestes hostiles. D’ailleurs,ils ne datent pas d’aujourd’hui. Depuis la résistance de l’émir Abdelkader à ce jour, le Makhzen marocain a toujours usé du double langage, de traîtrise, de coups tordus envers l’Algérie. Mais peine perdue ! L’Algérie a toujours su et pu parer à tous ces actes d’hostilité sans coup férir.

    L’exemple du rapt de l’avion transportant cinq chefs historiques du FLN qui a eu lieu le 22 octobre 1956 avec des complicités marocaines est là pour montrer la puérilité des menées makhzeniennes. La révolution algérienne qu’on croyait pouvoir tué avec l’arrestation des chefs historiques n’a fait au final que se renforcer et s’élargir encore davantage.

    Il en sera de même pour toutes les présentes manœuvres du Makhzen, elles ne seront que de nouveaux flops devant le rempart inébranlable du peuple algérien qui n’a jamais démérité quand il s’agit notamment de prétentions étrangères et d’atteinte à l’unité nationale.

    Hier, le Maroc a servi de base arrière aux terroristes islamistes; certains des chefs terroristes avaient même des entrées dans le palais royal, mais on sait maintenant les résultats de ces connexions dangereuses.

    Aujourd’hui, il sert de basse arrière pour les sionistes qui veulent aligner à leur cause tous les pays de la région et étouffer l’Algérie qui restera éternellement attachée à la cause palestinienne.

    Pour que la main tendue du Roi du Maroc soit sincère, il faut qu’elle soit accompagnée de gestes forts, au moins, sur la question de la présence des sionistes sur le sol marocain dont l’objectif, est c’est un secret de polichinelle, n’est autre que de frapper à tout moment L’Algérie.

    L’Express, 01/08/2022

    #Maroc #Algérie #Mohammed_VI #Discours_du_roi #Fête_du_Trône

  • Maroc. La bérézina du Makhzen

    Maroc, Sahara Occidental, Etats-Unis, African Lion,

    Il subit trois revers internationaux en l’espace d’une semaine
    Le Pentagone lui retire l’organisation des manoeuvres «African Lion», il échoue à contrer l’Algérie dans le Trans-Saharian Gas-Pipeline et enfin, il reçoit un coup de massue de l’ONG Human Rights Watch.

    Hocine NEFFAH

    En l’espace de quelques jours, le Makhzen reçoit trois gifles. La première est en rapport avec l’annonce faite, mardi dernier, par le général Stephen J.Townsend, commandant en chef du Commandement des Etats-Unis d’Amérique pour l’Afrique, selon lequel le Congrès a exigé de l’Africom de déplacer le lieu des manoeuvres militaires «African Lion» du Maroc vers un autre pays du continent africain. Un véritable coup de massue pour le Maroc qui a exploité médiatiquement ces manoeuvres de manière éhontée allant jusqu’à les brandir comme menaces directes contre l’Algérie.

    Le royaume vient de découvrir à ses dépens que la bouée de sauvetage était trouée. Le parapluie américain n’est pas destiné à bomber le torse devant son voisin algérien, comme il ne servirait pas à justifier éternellement l’occupation illégale des territoires sahraouis et, surtout, à asservir ce peuple qui aspire à son autodétermination. Le deuxième revers subi par le Maroc tient à la construction du gazoduc, baptisé Trans-Saharian Gas-Pipeline (Tsgp). Ce vaste projet de transport de gaz, qui relie le Nigeria à l’Algérie en passant par le Niger sur une route d’une longueur d’environ 4000 km est le projet du siècle en Afrique. Il va ouvrir de grandes perspectives économiques aux trois pays, renforcer la sécurité énergétique de l’Europe et accroître fortement le rôle de l’Algérie au plan géostratégique. C’est justement ce rôle qui dérange au plus haut point le Maroc, qui a usé sa riche cagnotte en lobbyings afin de faire avorter le projet. Peine perdue. C’était sans compter sur la justesses de la démarche algérienne qui a privilégié la réalpolik et la stabilité régionale.

    Enfin, la troisième gifle émane de l’ONG Human Rights Watch qui a chargé le régime marocain du Makhzen. Cette organisation internationale a dénoncé les autorités marocaines qui excellent dans la répression des opposants politiques, les journalistes et les militants des droits humains. Human Rights Watch a envoyé un rapport à l’adresse de la communauté internationale où elle dénonce les pratiques inhumaines et les méthodes de torture exercées par le régime du Makhzen. Le rapport de 143 pages de l’ONG Human Rights Watch a disséqué les pratiques des autorités marocaines en rapport avec la répression et le mode opératoire adopté pour faire taire les opposants politiques et tous ceux qui s’élèvent contre la situation désastreuse qui impacte le Maroc en général. «Ce rapport est extrêmement accablant. Sur la base d’informations recoupées et documentées», a déclaré Amar Belani, envoyé spécial, chargé de la cause du Sahara occidental et des pays du Maghreb.

    Pour Belani, «ce revers met à nu le visage hideux du système sauvagement répressif du Makhzen». Il a ajouté qu’aux yeux du monde, «le Maroc et son écosystème répressif -secondé par certains médias spécialisés dans le harcèlement, l’invective et la diffamation- est clairement mis à l’index et est sommé de respecter ses obligations internationales en matière de droits humains». Encore une fois, le vernis prétendûment démocratique d’un système moyenâgeux et les plaidoyers factices et mensongers développés par le Cndh et ses démembrements régionaux (notamment dans le territoire occupé du Sahara occidental) ont volé en éclats.

    L’intitulé du rapport rédigé par l’ONG Human Rights Watch explique et démontre les techniques sournoises du Makhzen par un ouvrage intitulé: de «D’une manière ou d’une autre, ils t’auront: Manuel des techniques de répression au Maroc» (sic). Il s’agit bel et bien d’une répression méthodique conçue et orchestrée sur ordre des hautes autorités du régime marocain. Le rapport décrit les atrocités subies par les opposants marocains, soulignant que «ces techniques, lorsqu’elles sont employées en combinaison, forment un écosystème de répression visant non seulement à museler les voix critiques, mais aussi à effrayer tous les détracteurs potentiels de l’État. La communauté internationale devrait ouvrir les yeux, voir la répression pour ce qu’elle est et exiger qu’elle cesse», rapporte l’ONG Human Rights Watch dans son rapport adressé à l’ONU. Le régime marocain du Makhzen est accablé par des rapports multiples émanant de plusieurs organisations internationales qui traitent de la défense des droits humains et des militants politiques que ce soit à l’intérieur du Maroc ou à l’extérieur, comme c’est le cas pour les militants de la cause du peuple sahraoui.

    L’affaire des migrants africains est un cas flagrant quant aux pratiques répressives et criminelles des autorités marocaines à l’adresse des migrants étrangers et du peuple marocain qui croupit sous la torture et le chantage des plus ahurissants.

    Le Makhzen est honni à l’intérieur et à l’extérieur, c’est la conséquence d’une politique suicidaire qui régente le royaume «chérifien» et ses accointances avec l’entité sioniste qui aggravent sa posture aux niveaux interne et international.

    L’Expression, 30/08/2022

    #Maroc #Sahara_Occidental #Etats_Unis #African_Lion

  • Maroc : La normalisation atteint sa vitesse maximale

    Maroc, Israël, Normalisation, Palestine,

    Les visites de responsables sionistes au Maroc, amorcées au lendemain de la signature de l’accord de normalisation en décembre 2020, sont en passe d’atteindre leur vitesse maximale, au grand dam du peuple marocain qui rejette depuis le début cette “alliance” à travers sa mobilisation et ses actions quotidiennes de rue.

    Dans ce sillage et à l’heure où l’entité sioniste accentue sa cruauté et tyrannie envers le peuple palestinien que les Marocains soutiennent depuis toujours, un autre ministre sioniste, dit de “Coopération régionale”, a été reçu en grande pompe au cours de la semaine écoulée au royaume par de nombreux responsables qui se targuent d’avoir mené avec lui des discussions fructueuses.

    La visite de ce “responsable” est intervenue, pour rappel, après celles d’autres ministres sionistes, à l’instar de celui de la Justice dont le déplacement a été conclu par la signature d’accords, ou encore du chef d’Etat-major de l’armée sioniste et de la ministre sioniste de l’Intérieur qui, en s’entretenant avec son homologue marocain, a pu décrocher une “transaction” inespérée pour les Sionistes, à savoir l’envoi de 15.000 Marocains dans le secteur de la santé et du bâtiment, soit pour soigner les soldats de l’armée d’occupation et construire des colonies sur la terre des Palestiniens.

    Avant ce ballet, plusieurs autres responsables sionistes ont foulé le sol marocain, dont le ministre des Affaires étrangères et celui de la Défense, dont la visite a été qualifiée par le Front marocain anti-normalisation de ‘la honte du siècle’ et de ‘la haute trahison’, tant elle a permis à ce dernier de signer des accords militaires, qualifiés par d’aucuns “des plus dangereux pour le peuple marocain et sa stabilité”.

    Faisant cavalier seul dès le début, le régime du Makhzen s’est retrouvé au fil du temps “le seul concerné au royaume par ces visites de responsables sionistes”, ne cessent de souligner les observateurs et les acteurs politiques au royaume.

    Pour le président de l’Observatoire marocain contre la normalisation, Ahmed Ouihmane, “les visites des soi-disant responsables sionistes sont tout simplement un non-évènement”.

    Dans un post publié récemment sur son compte Facebook, Ouihmane a indiqué que le régime du Makhzen est tellement obnubilé par ses calculs étroits, qu’il n’a pas eu le temps de se rendre compte qu’il est en train de naviguer seul en plein désert.

    “Les visites effrénées de soi-disant responsables sionistes au Maroc sont en train de baliser le terrain à quelque chose de très grave. C’est l’existence et le destin du royaume qui sont en jeu. Celui qui ne veut pas voir ceci, est pire qu’un aveugle”, a alerté Ouihmane, prévenant que “la grande ambition des Sionistes n’est autre que d’ériger leur pays sur les décombres du royaume”.

    Pour sa part, le chef du groupe parlementaire du Parti de la Justice et du Développement, Abdellah Boano, a dénoncé dans un communiqué “la course des responsables sionistes à se rendre au Maroc”, faisant observer que “ceci est le prélude d’un danger imminent”.

    “Cette ruée vers la normalisation est un danger pour le pays et pour la stabilité de notre patrie”, a souligné Boano, appelant “les autorités marocaines à entendre la voix de la raison et à regarder les expériences en termes de normalisation avec l’entité sioniste et les conséquences auxquelles elles ont abouties”.

    De son côté, le rassemblement des “Marocains contre la normalisation” a indiqué dans un post sur Facebook que les choses se dirigent au Maroc, à la lumière de l’entêtement du Makhzen dans sa politique, “vers une confrontation entre le peuple et le régime en place”.

    APS

    #Maroc #Israël #Normalisation #Palestine

  • Maroc-Algérie : L’ultime dérobade de Mohamed VI

    Maroc, Algérie, Mohammed VI, Sahara Occidental, discours du roi, Fête du Trône,

    Que cherche donc le monarque en lançant cet « appel » à la réconciliation, si ce n’est qu’à se présenter en « victime expiatoire » pour se dédouaner de ses nombreux crimes et à détourner l’opinion publique marocaine de la profonde crise politique, économique et sociale qui frappe le pays de plein fouet.

    Mohammed VI vient de lancer un appel à l’Algérie pour la réouverture des frontières entre les deux pays. Profitant, samedi, de l’occasion de la fête du trône, le monarque marocain« souhaite » que les frontières « (…) se muent en passerelles permettant au Maroc et à l’Algérie d’accéder à un avenir meilleur (…)». Un énième appel qui risque d’être sans écho puisque l’Algérie est décidée de tenir ses frontières fermées. Et ce n’est sûrement pas les « avances » du Makhzen qui vont changer quelque chose même si le roi Mohamed VI affirme vouloir « assurer » « (…) le peuple marocain de (sa) ferme volonté de trouver une issue à la situation actuelle et de favoriser le rapprochement, la communication et la compréhension entre les deux peuples » ou d’aspirer « à œuvrer avec la présidence algérienne pour que le Maroc et l’Algérie puissent travailler, main dans la main, à l’établissement de relations normales (…)».

    Le vin est tiré et il faut le boire. Et l’Algérie qui conditionnait la réconciliation avec le Maroc et « le retour à l’ordre qui prévalait avant 1994 » d’abord par « la présentation d’excuses officielles de la part du royaume chérifien » a désormais d’autres exigences. Auparavant, le Président Tebboune, dans une interview accordée au magazine le Point et à la chaine française FR24, affirme que « les frontières entre l’Algérie et le Maroc resteront fermées en raison de la campagne hostile menée contre l’Algérie par le régime marocain » et d’ajouter qu’« On ne peut ouvrir les frontières avec un vis-à-vis qui vous agresse quotidiennement ». Mais depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et les actes hostiles du Makhzen envers l’Algérie se sont multipliés et ont gagné en intensité pour atteindre une dimension inédite, notamment après la normalisation du Maroc avec l’entité sioniste dans le cadre des accords d’Abraham.

    Depuis, les évènements se sont précipités et les choses ont évolués dans le mauvais sens. Le royaume chérifien a réussi à multiplier ses tares et n’a eu de cesse d’afficher son hostilité à l’Algérie. En mauvais voisin, le monarque marocain compte d’un simple appel lancé effacer le lourd passif entre son pays et l’Algérie. L’ardoise est si lourde et faire amende honorable ne suffit plus.

    Une hostilité grandissante

    Il y a eu d’abord l’accusation gratuite de l’Algérie dans l’attentat de Marrakech suivie de l’imposition de visa aux Algériens au milieu des années 90, suscitant des tensions diplomatiques entre les deux pays. Des tensions qui ont persisté, malgré quelques périodes de détente. Mais plus récemment, l’hostilité du Makhzen envers l’Algérie a mené à des agressions en bonne et due forme. Les attaques menées par le représentant du régime marocain à l’ONU, Omar Hilal, soutenant le mouvement terroriste du MAK ou encore ses tentatives d’impliquer notre pays en tant que partie prenante dans le conflit du Sahara occidental en sont l’une des facettes. L’attitude belliqueuse du Makhzen n’a fait que s’affirmer depuis la normalisation avec l’entité sioniste.

    Le lobbying du Maroc en faveur d’Israël pour l’introduire au sein de l’Union africaine et susciter des divisions au sein de l’organisation panafricaine est un sérieux grief que l’on peut reprocher au palais royal. Or, celui-ci ne s’est pas arrêté à ce stade. Le fait qu’il ait permis au ministre des affaires étrangères de l’entité sioniste, Yaïr Lapid, de proférer des menaces à l’encontre de l’Algérie à partir de Rabat, est non seulement inédit mais totalement inexcusable. Sans oublier le fait que le régime marocain se soit investi dans une coopération militaire et de renseignement avec Israël avec pour objectif l’instauration d’une base militaire sioniste à la frontière, ce qui revient à amener l’ennemi à nos portes. Que dire de la guerre hybride que le Makhzen mène activement contre l’Algérie, tantôt en recourant à l’espionnage par le biais du logiciel Pegasus, tantôt par le recours à l’arme de la drogue, un autre par la cyberguerre menée par le moyen du piratage des sites nationaux et la désinformation alimentée sur les réseaux sociaux ou par le biais de centaines de sites créés et financés à cet effet. Mais le Makhzen a franchi le Rubicon lorsqu’il a commandité le meurtre de trois chauffeurs algériens à la frontière mauritanienne par le biais d’un drone de l’armée marocaine. Autant d’hostilités qu’on ne peut balayer d’un revers de la main et accepter de fumer le calumet de la paix. Que cherche donc le monarque en lançant cet « appel » à la réconciliation, si ce n’est qu’à se présenter en « victime expiatoire » pour se dédouaner de ses nombreux crimes et à détourner l’opinion publique marocaine de la profonde crise politique, économique et sociale qui frappe le pays de plein fouet.

    Un discours destiné à la consommation interne

    Le fait que Mohamed VI évoque une nouvelle fois la réouverture des frontières relève d’une tentative désespérée de justifier les difficultés économiques marocaines par le seul facteur de la fermeture des ces dernières. C’est en cela que le Dhoubab électronique makhzenien a mené campagne ces derniers jours pour susciter de la sympathie envers des Marocains accablés par la crise qui chercheraient à traverser la frontière pour entrer en Algérie.

    Et dans son discours le roi Mohamed VI associe la crise que traverse son pays à la fermeture des frontières. « (…) Notre ferme engagement à améliorer la situation socio-économique de notre pays n’a d’égal que notre souci constant de gérer les priorités qui sont les siennes aux niveaux régional et international. Notre souhait est que ces frontières se muent en passerelles permettant au Maroc et à l’Algérie d’accéder à un avenir meilleur (…) », argua-t-il. Il est clair que le message du roi du Maroc contenu dans son discours de samedi à l’occasion de la fête du trône est beaucoup plus destiné à la consommation interne afin de détourner l’attention du peuple marocain qui bat le pavé depuis quelques mois et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.

    La crise multiple qui secoue le royaume chérifien est sans précédent et découle de la gestion chaotique de la pandémie, de la corruption et des conflits d’intérêts au sommet. En plus d’être économique et sociale, celle-ci révèle une dimension politique générée par la normalisation avec l’entité sioniste que les Marocains contestent et considèrent comme une atteinte à leur dignité. Cette royale dérobade sous forme d’invitation à l’Algérie afin de mettre fin au conflit et ouvrir une nouvelle page est loin de duper par son manque de sincérité et sa sournoiserie.

    A bien lire, Mohammed VI tente de détourner les regards de ses sujets et éluder la revendication socio économique de la rue marocaine en leur présentant notre pays comme la cause principale de leurs tracas. Une autre façon machiavélique de diaboliser l’Algérie, « l’ennemi par qui arrivent tous les malheurs des marocains » et susciter l’empathie des citoyens marocains afin de les cristalliser autour d’un roi malade, symbole d’un régime finissant. La ruse est au Makhzen ce qu’est la langue fourchue est au serpent. Le roi du Maroc qui feint « la fraternité » est conscient qu’il est allé loin dans son animosité envers l’Algérie. Et « Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se brise » disait le vieil adage.

    Azzedine Belferag

    La Sentinelle, 01/08/2022

    #Maroc #Algérie #Sahara_Occidental