Selon une information largement relayée par les médias marocains, le groupe russe United Metallurgical Company (OMK), spécialisé dans la métallurgie, a démenti les affirmations de l’ambassadeur du Nigeria en Russie, alléguant que la société est devenue le principal investisseur dans le gazoduc Nigeria-Maroc.
L’ambassadeur du Nigeria, Abdullahi Shehu, avait précédemment révélé dans une interview à l’agence de presse russe Ria Novosti que United Metallurgical Company participait au projet. «Ils (OMK) sont déjà impliqués dans ce processus. Ils font partie des principaux investisseurs de ce projet.
Il n’a pas donné plus de détails sur l’implication ou le rôle d’OMK dans le projet. Le ministre d’Etat nigérian Timipre Sylva a précédemment déclaré à Reuters que les Russes « sont très désireux d’investir dans ce projet ».
Cette information a été rapidement démentie par l’entreprise russe elle-même, en réaction immédiate à cette déclaration. La société a publié un communiqué de presse publié par Sputnik, une autre agence de presse russe, qui expliquait que la participation de la société en tant qu’investisseur n’était pas envisagée.
Maroc, Afrique, CEN-SAD, Union Africaine, Algérie, Sahel, Libye, Tunisie, Egypte,
L’ambassadeur du Maroc à Tripoli a fait part du souhait des autorités Libyennes de voir notre pays donner une nouvelle dynamique à la CEN-SAD. Ce message lui a été transmis par le chef de la Diplomatie libyenne qui soutient que seule la redynamisation de cet éspace peut mettre fin aux tentatives de mainmise sur la région de la part de l’Algérie et des autres puissances africaines qui la soutiennent. Selon le résponsable libyen, la situation en Egypte, en Tunisie et en Lybie laissent les mains libres à l’Algérie et à ses alliés pour la domination de la région sahelo-saharienne et seul le Maroc à travers la CEN-SAD peut aider à faire contrepoids à cette hégémonie. A cet effet, Ouali Tagma, le directeur du Département Afrique au MAE marocain a élaboré une fiche sur l’organisation avec des recommandations pour un plan d’action à court terme.
Fiche sur La CEN-SAD
1/ La conférence Président en exercice actuel Président Tchadien DRISS DEBY ITNO
Décisions du dernier Sommet Extraordinaire ( NDJAMENA 16 FEVRIER 2013) :
Adoption de la Convention révisée de la CEN-SAD Deux nouveaux organes ont été institués : Le Conseil de Paix et de Sécurité ; Le Conseil du développement durable La Conférence a demandé au Secrétariat Permanent de convoquer des réunions d’Experts pour la création effective de ces deux organes, et ce avant la tenue de la réunion du Conseil Exécutif prévue à Khartoum à la fin de l’année 2013. La Conférence a décidé de tenir sa prochaine session ordinaire à Rabat en 2014.
Depuis la tenue de la dernière conférence, le Secrétariat Permanent n’a pas invité les pays membres à aucune réunion.
Aujourd’hui le constat est : Aucune réunion d’expert n’a été tenue pour l’exécution des recommandations de la dernière conférence ; La date de la prochaine réunion du Conseil Exécutif prévue à Khartoum n’a pas encore été arrêtée ;
2/Le Secrétariat Permanent : Son Siège est à Tripoli, sa direction est assurée par un Vice Secrétaire Général du Niger M. ABANI SANNI. Le Poste de Secrétaire permanent est vacant.
3/ Le Conseil Exécutif : Sa dernière réunion a été tenue à N’Djamena juste avant la Conférence, la prochaine réunion est prévue à Khartoum, bien que la date n’ait pas encore été arrêtée.
4/la banque Sahélo saharienne pour le Développement et le Commerce
Son siège est à Tripoli, 14 pays participent au capital de la Banque (le Maroc n’y participe pas) son Directeur General est de Nationalité libyenne.
La Banque s’active, à travers des agences commerciales, dans les pays suivants : Libye, Bénin, Burkina Faso, Centrafrique, Gambie, Ghana, Mali, Niger, Sénégal, Soudan, Tchad, Togo, Guinée Conakry, Côte d’Ivoire, et deux agences d’assurances en Libye et au Soudan.
5/ Le Conseil Economique, Culturel et Social Son siège est à Bamako, à sa tête M. Moussa Bala Coulibaly de nationalité malienne. Le conseil connaît beaucoup de problèmes d’ordre financier et n’arrive pas à honorer sa mission.
6/ le Conseil permanent de Paix et de Sécurité
7/ le Conseil du développement Durable
Recommandations :
La CEN-SAD constitue l’une des principales priorités de la diplomatie marocaine en Afrique sur laquelle Sa Majesté le Roi, que Dieu l’assiste, a insisté dans son message à la Conférence des Ambassadeurs.
La mise en œuvre des Hautes Instructions Royales nécessitent d’entreprendre les actions suivantes pour la redynamisation de cet important espace pour le renforcement du positionnement de notre pays dans la zone sahélo saharienne.
1-Procéder à la nomination à Tripoli d’un Haut fonctionnaire pour aider le Vice Secrétaire Général à organiser la prochaine réunion du Conseil Exécutif, le prochain sommet et la mise en œuvre des décisions relatives à la création du Conseil de paix et de Sécurité et du Conseil de Développement Durable.
2- Préparer le terrain à la candidature de notre pays pour le Secrétariat Permanent
3-Mener les démarches nécessaires pour obtenir le siège du Conseil de Paix et de Sécurité et en prendre la Direction. 4-Elaborer en concertation avec le Secrétariat Permanent une stratégie Sahel qui sera le pendant et le complément des Stratégies UN et UE pour le Sahel.
5-Entreprendre des consultations avec les Etats membres et avec les autres partenaires (UN-UE-France-USA-CEDEAO) pour une coopération ciblée.
————————————————————————
Selon l’ancien ambassadeur américain à Rabat, Edward Gabriel, « depuis 2012, le Maroc tente discrètement de combler le vide de leadership au sein de la Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD) laissé par le renversement du colonel Kadhafi de Libye, en accueillant un sommet du groupement régional en octobre 2013. Plus récemment, la ministre adjointe des Affaires étrangères du Maroc, Mbarka Bouaida (qui se trouve être d’origine sahraouie), a eu de nouveaux entretiens avec le secrétaire général de la CEN-SAD au cours de la dernière semaine de janvier à Addis Abeba, où elle avait été envoyée pour mener des réunions informelles avec les délégations participant au 22e sommet de l’Union africaine (dont, bien sûr, le Maroc n’est pas membre) ».
Gabriel indique que « Kadhafi a contribué à la création de la CEN-SAD à la fin des années 1990, et a fourni la majeure partie de son financement. Irritée par les tendances hégémoniques de Kadhafi, l’Algérie – seule parmi les États de la région – est restée en dehors, mais le Maroc a adhéré à partir de 2001. En juin 2012, Rabat a accueilli une réunion de la CEN-SAD visant à relancer l’organisation récemment orpheline ».
Le Maroc renforce ses liens militaires avec Israël, fournisseur de « drones suicide » en plein conflit du Sahara occidental Le chef de l’armée israélienne se rend pour la première fois dans le pays maghrébin, dans un contexte de tension croissante entre Rabat et l’Algérie. Francisco Peregil Le Maroc accueille pour la première fois un chef de l’armée israélienne en visite officielle. Le général Aviv Kohavi, 58 ans, a atterri à Rabat lundi en fin d’après-midi et prolongera son séjour officiel jusqu’à mercredi. L’objectif de cette visite, selon l’armée israélienne, est de renforcer la coopération avec le Maroc, sans préciser davantage de détails sur les ventes d’armes. Kohavi rencontrera, entre autres, le ministre marocain chargé de l’administration de la défense, Abdelatif Loudiyi, et l’inspecteur général des Forces armées royales et commandant de la zone sud, le général El Farouk Belkheir.
Cette visite intervient au moment où le Maroc est engagé dans un conflit armé de faible intensité avec le Front Polisario, dont le principal allié et protecteur est l’Algérie. La tension entre les deux pays du Maghreb a atteint son point le plus sensible en novembre 2021, lorsque la présidence algérienne a publié un communiqué annonçant que trois civils algériens avaient été « lâchement tués » dans un « bombardement barbare » alors qu’ils se rendaient avec leurs camions de la capitale mauritanienne Nouakchott à la ville algérienne de Ouargla. La présidence algérienne a affirmé que « divers facteurs » suggéraient que le massacre avait été perpétré par « les forces d’occupation marocaines au Sahara occidental » à l’aide d’ »armes sophistiquées ». Selon les sources du Front Polisario, c’est Israël qui est à l’origine de cet armement de pointe.
Le principal fabricant de drones israélien, Israel Aerospace Industries (IAI), produit les drones suicide Harop, un petit avion sans pilote d’une portée de plus de 1 000 kilomètres, difficile à détecter par les radars et capable de transporter plus de 20 kilos de charge explosive. Cette société a reçu 19,4 millions d’euros du Maroc en 2021, au plus fort du conflit du Sahara occidental, selon le quotidien Haaretz, en accédant aux deux rapports trimestriels que le fabricant israélien a fournis à la Bourse de Tel Aviv. L’État marocain maintient un silence hermétique sur ces questions.
Pendant ce temps, la tension continue de couver au Sahara occidental. Le Front Polisario a publié un communiqué samedi dans lequel il affirme avoir mené une « attaque massive au missile » contre plusieurs positions de troupes marocaines dans le nord et le sud-est du Sahara occidental. Les autorités marocaines ne commentent jamais leurs propres actions militaires ou celles de leurs ennemis au Sahara. Cette fois-ci, ils ont également opté pour le silence, tout en continuant à tisser des liens plus étroits avec l’armée israélienne.
Le Maroc a commencé à normaliser ses relations avec Israël en décembre 2020, un mois après que le Front Polisario a considéré que le cessez-le-feu qu’il maintenait avec le Maroc depuis 1991 était rompu. C’est à l’hiver 2020 que le président américain de l’époque, Donald Trump, a reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental en échange de la normalisation par Rabat de ses relations avec l’État hébreu.
Rabat est devenu le quatrième pays arabe à normaliser ses relations avec l’État juif, après les Émirats arabes unis en août, suivis de Bahreïn en septembre et du Soudan en octobre. Ces pactes de normalisation, négociés par Donald Trump dans sa dernière phase en tant que président, ont été appelés les accords d’Abraham. Les accords n’obligent pas Israël à reconnaître l’existence d’un État palestinien.
« La normalisation est une trahison ».
Les plus grandes manifestations enregistrées depuis des décennies au Maroc sont celles que l’État marocain lui-même encourage chaque année en faveur de la cause palestinienne. Mais depuis ce décembre 2020, tout le monde au Maroc sait que c’est le roi lui-même qui parraine la normalisation des relations. Cela n’a pas empêché la dernière escalade des attaques de l’armée israélienne contre la bande de Gaza en mai 2021 de déclencher des manifestations dans les principales villes du Maroc, où l’on a crié « la normalisation est une trahison ». Mais les deux pays ont continué à tisser des liens inexorablement plus étroits.
La coopération militaire entre Israël et le Maroc existe depuis plus de 50 ans, mais toujours de manière semi-secrète, dans les coulisses. Jusqu’à ce que le chef de la défense israélienne, l’ancien général Benny Gantz, se rende à Rabat en novembre 2021 pour signer un accord militaire sans précédent dans le monde arabe. Une délégation militaire israélienne s’est rendue au Maroc le 25 mars et a signé un deuxième accord, portant sur la participation à des exercices internationaux et la vente d’armes. Aujourd’hui, c’est le chef des forces armées israéliennes lui-même qui s’est rendu au Maroc pour une visite à forte valeur symbolique.
Aviv Kohavi a prêté serment en tant que chef d’état-major des forces armées en 2019. Parmi ses opérations les plus critiquées au cours des trois dernières années figure le bombardement et l’abattage par l’aviation israélienne de l’immeuble de 12 étages abritant les bureaux de l’agence Associated Press et de la chaîne Al Jazeera, le 15 mai 2021. Fin mai, le général Kohavi a déclaré à la télévision israélienne que le bâtiment avait été « détruit à juste titre » et qu’il ne ressentait « pas une once de regret ». La destruction du bâtiment s’est produite au cours d’une escalade de 11 jours qui a fait plus de 250 morts chez les Palestiniens et 13 en Israël.
Je ne connaissais d’OmarRADI que le journaliste. Je voulais l’interviewer pour l’affaire Pegasus. La veille de son arrestation. Il était très occupé, appelé par tout le monde, mais a quand meme pris un moment pour répondre à mes questions. Il était 00:30.
Je voulais qu’il me parle de lui, de son affaire. Il a préféré parler des injustices.
Aujourd’hui, 18 juillet, Omar Radi fête son anniversaire derrière les barreaux, parce qu’il a parlé.
Jusqu’a l’ecriture de ces lignes, le projet de loi, » Department of Senate, Foreign Operations and Related Programs Appropriations Act*, 2013″ connu par son numero d’ordre parlemenatiare au Senat, S-3241, est officiellement » Reported By Committee » ( Sortie de la Commission de Juridiction)… Autrement dit, le travail legislatif concernant cette loi est terminé: La Sous-Commission et la Commmission des Appropriations du Senat et de La Chambre l’ont deja approuvé le 24 Mai et le 17 mai respectivement. En principe, Il ne reste que la signature du President pour que cette Bill (Projet de Loi) devienne An Act of Congress( Loi).
Dans le cas la S-3241, il existe plusieurs différences entre le texte approuvé par la Chambre des Representants et celui approuvé par la Commission du Senat… Parmi ces differences, il y a la Résolution Leahy qui impose des conditions sur l’aide financière militaire Americaine destinée au Maroc… A cause de ces differences la S-3241 doit etre sujet d’un processus parlementaire appelé Reconciliation Conference: Ce sont des efforts de la part des deux Commissions des Appropriations, Chambre et Senat, de reconcilier leurs differences avant de soumettre le texte final pour que tout le Congress, Chambre et Senat, puisse voter so » YES » ou son « NO ». Dans le cas du YES, la legislation est envoyee au President pour sa signature.
Plus que 81% des lois approuvées par les Commissions de Juridiction passent par ce processus de reconciliation entre les deux Chambres de Congress… Car a ce stade, ce n’est plus le travail des legislateurs ni de leurs avocats experts (Bill Drafters), mais c’est plutot le devoir des elus (Congressmen et Senateurs) de defendre leurs interets politiques, et les interests de leurs districts electorales.. C’est l’occasion egalement pour lobbiyistes de les influencer pour defendre et promouvoir les interets de leurs clients( corporations, multinationales, gouvernements etrangres, syndicats, associations professionnelles, et meme des individus). C’est le temps golden par excellence pour le deal-making(marchandage) qui a marque la vie politique Americaine depuis le 19eme siecle.
Le passage de la S-3241 par le Congres des Etats Unis represente pour le Maroc un risque politique , une deception diplomatique, et une defaite majeure de son lobbying à Washington. Le pays n’a certainement pas besoin de soucis supplementaires. Quelles sont nos chances de prevenir le passage de > cette loi, ou meme de limiter, mitiger, et contenir ses impacts eventuels?
Malheureusement, a ce tade du processus legislatif federal, et jugeant par les experiences des quatres annees precedentes, nos options ne sont pas tres bonnes…Examinons toutes les possibilites disponibles dans ce systeme parlemenatiare:
1- Intervenir au niveau de la Reconciliation Conference par l’intermediare de nos amis qui sont membres de la Sous-Commmision des Appropriations de la Chambre(Mario Diaz-Ballard(R), et Jessie L. Jackson(D)…Ces amis, si ils ont le soutien du du leadership Republican de la Commission des Appropriations et celui de la Chambre des Representants- peuvent negocier avec leurs collegues du Senat pour modifier le texte de la Resolution Lehay et par consequant mitiger/minimiser/contenir son impact sur le Maroc et la question du Sahara..C’est le devoir des lobbiyistes, Ed Gabriel et ses collaborateurs, d’intervenir a ce niveau.
2-Intervenir au niveau du leadership Republicain de la Chambre des Representants en leur demandant de coller un Ryder favorable au Maroc au texte de la loi S-3241…Un ryder est un amendement formule par les leaders Republicains de La Chambre, sans debat ni notifiication de l’opposition Democratique, qui sera attache au texte approuve par le vote final du Congress..Un ryder peut neutraliser et meme annuler tous les impacts negatifs des Articles qui concernent le Maroc….C’est le devoir des lobbiyitses et des responsables Marocains senior( Ministre des Affaires Etrangers, Chef du Gouvernement, etc) d’intervenir a ce niveau. C’est une operation tres politique et tres sensible.
3-Intervenir au niveau de la Maison Blanche pour que le staff du President Obama charge du suivi des Affaires Legislatives(The Office of Legislative Affairs), et son staff du Conseil de Securite Nationale( The National Security Council) demandent au Senateur Lehay de modifier, mitiger, ou meme de changer le langage de sa Resolution pour des raisons de seurite nationale et d’interets strategiques Americains. Quand La Maison Blanche fait ce genre de demandes, le Congress souvent les prend en consideration car avec toute demande il y a menace implicite d’un veto presidentiel..Le Congres deteste le veto presidentiel…Cette option a ete utilisee cette annee par les lobbiyistes de plusieurs compagnies Americaines qui traviallent dans le development international lorsque le Congress-dans sa premiere version de cette meme loi S-3241- voulait eliminer plusieurs projets internationaux, et reduire d’avantage le budget pour l’aide internationale(The Foreign Aid Earmarks).Dans ce cas, la Maison Blanche a ete interpellee par les compagnies concernees(Tetra Teck, Chemonics, MSI, DPK, IRD, etc) au debut du processus legislatif(fevrier 2012), et les eliminations proposees par le Congres ont ete elles-memes eliminees!!!….Pour cette option, les plus hauts niveaux de l’Etat Marocain, aussi bien que les amis du Maroc aux USA , doivent intervenir!
4-Interpeller le lobby pro-Israel(AIPAC) et lui faire des propositions qu’il ne pourra refuser….Cette option est sure de reussir car en matieres des relations internationales et surtout les relations US avec le Monde Arabe, TOUT le Congress leur appartient!…Mais le Prix pour cette option va etre TROP cher et les risques politiques qui lui sont attaches aussi bien pour le PJD que pour le pays sont dangereux…Pour moi, cette option est la solution ultime et doit etre reservee pour des batailles encore plus serieuse que la S-3241.
A SUIVRE Ali, 0662-888-266
*Loi sur les crédits du département du Sénat, des opérations étrangères et des programmes connexes
Expert Principal en Communication & Visibilité http://amehrez-consultant.com http://maroconsultants.com http://cemcis.org
Mission d’Appui à la Cellule d’Accompagnement du Programme « Réussir le Statut Avancé »
ÉLÉMENTS DE RÉFLEXION ET DE COMMUNICATION POUR RÉUSSIR LE STATUT AVANCÉ DU MAROC
Problématique Générale :
Le Maroc revendique un partenariat plus équilibré avec l’Europe. Il invite celle-ci à mettre en place une politique de « macro-région », tandis que l’UE estime être dans le flou tant que le Maroc n’a pas défini son ambition. On voit d’emblée l’existence d’une certaine forme de susceptibilité voire d’incompréhension sur la définition et la perception du rôle de chacun en fonction de l’attente de l’autre. D’où la nécessité d’une meilleure communication pour optimiser les convergences et expliquer les divergences sans pour autant bloquer l’avancement et l’aboutissement du processus.
En effet, l’existence d’une volonté politique de décision aussi positive et ambitieuse soit-elle ne suffit en l’absence d’une méthodologie d’action pour définir les modalités d’application et le niveau d’engagement de chacun afin de déterminer les responsabilités et les échéances et les indicateurs de performance.
Par conséquent l’objectif principal de la communication est de rapprocher les positions, de comprendre le fonctionnement respectif des institutions marocaines et européennes, les spécificités culturelles et organisationnelles et expliquer le sens et les conséquences du Statut Avancé et des enjeux exprimés, des défis affrontés, des acteurs mobilisés, des moyens engagés et des avantages escomptés pour le réussir.
Les raisons du choix européen pour le Statut Avancé du Maroc :
Le déclenchement du Printemps Arabe au sud de la Méditerranée a suscité autant d’espoirs de démocratie et de liberté que d’inquiétudes de désordre et de risques d’instabilité qui planent sur la majeure partie des pays arabe de l’Algérie jusqu’en Syrie d’insurrections en guerres civiles, de coup d’état en révolutions inachevées, en mal d’aboutissement ou totalement confisquées.
Dans ce paysage peu rassurant, le Maroc fait réellement exception de par le caractère pacifique et démocratique de ses mutations maitrisées et de ses institutions séculaires stabilisées d’une monarchie capable d’évoluer et de répondre même relativement aux attentes des populations pour éviter la contagion des explosions.
D’autre part la tenue relative du Maroc face à la crise avec une croissance positive malgré les aléas géopolitiques et climatiques, la position stratégique à l’interface des cultures et des civilisations et à la porte de l’Afrique le continent du futur font que ce pays très courtisé reprend peu à peu son rôle régional d’antan et devient incontournable lorsqu’on cherche un pays arabe et africain stable avec autant de facilités, de possibilités et d’accord de libre échange pour conquérir de nouveaux marchés.
Aux deux portes Est et Ouest de la Méditerranée se trouvent aujourd’hui comme au haut Moyen Age les deux puissances régionales qui comptent de par leur voisinage pour l’Europe à savoir le Maroc et la Turquie.
Du côté de l’Union européenne l’enlisement des conséquences de la crise systémique sur l’économie mondiale et sur la cohésion européenne elle-même avec le risque de la dislocation de la zone euro d’une part, les rigidités de la rigueur, la montée du chômage et du populisme, la faiblesse de la croissance et la puissance montante de la concurrence des nouveaux pays émergents amènent l’Europe à reconsidérer son positionnement stratégique en direction du Sud qu’elle avait négligée au bénéfice de son extension à l’Est.
Le soutien occidental direct et indirect de régimes dictatoriaux en Tunisie, en Lybie et en Egypte qui a abouti aux révolutions actuelles et le silence du coup d’état militaire contre les élections en Algérie qui a plongé ce pays dans une guerre civile ont été contreproductifs et surtout contraire à l’éthique et aux principes européens affichés de démocratie, de liberté et de droit de l’homme.
Et pour cause, le Maroc était le seul pays qui représentait un partenaire sérieux et stable dans la profondeur géopolitique et stratégique de l’Europe et qui ne pouvait se contenter d’une simple coopération classique et que faute d’adhésion complète il aspirait à une association autant que possible parfaite que le statut avancé semble promettre pour identifier un exemple concret de succès de rapprochement Nord-Sud que l’Union Pour la Méditerranée peut parfaire et transmettre.
Pour toutes ces raisons l’octroi du Statut Avancé au Maroc en 2008 la même année du déclenchement de la crise systémique actuelle n’est pas un hasard mais le fruit d’une lecture prospective pragmatique de l’avenir de l’Europe dans l’espace méditerranéen et du choix judicieux du Maroc pays stable, ouvert et tolérant lorsque d’autres pays se révèlent imprévisibles et turbulents.
Que signifie le Statut Avancé octroyé par l’union Européenne au Maroc ?
Le Statut avancé du Maroc auprès de l’Union européenne lui permet de bénéficier de toutes les attributions d’un pays membre, sauf la participation aux institutions politiques de l’Union. C’est une feuille de route qui permettra au Maroc à terme d’intégrer le marché unique européen.
Ce statut permet également dès maintenant au Maroc pays de participer aux Agences et programmes de l’Union européenne. Les moyens pour atteindre les objectifs du Statut avancé sont le dialogue politique renforcé, l’appui à la modernisation de l’économie, et l’assistance financière notamment par l’appui aux réformes structurelles.
L’une des conditions principales pour la réalisation du Statut avancé pour le Maroc est le rapprochement législatif et la convergence réglementaire avec l’Union européenne. Ceci a été réalisé par les pays est-européens qui ont intégré dans leur législation l’acquis communautaire lorsqu’ils ont adhéré à l’Union européenne.
Pour le Maroc, il s’agit d’une convergence sélective et séquencée, fixée d’un commun accord par les deux parties.
Afin d’atteindre cet objectif, et après un long travail et préparation, a été signée le 23 février 2012 une Convention de financement qui accorde au Maroc un budget de 2 Milliards de dirhams plus de 200 millions d’Euros qui est le plus vaste programme de coopération financé par l’Union européenne au Maroc.
Cette convention a été signée du côté marocain par le ministre de l’Économie et des Finances, le ministre délégué aux Affaires étrangères et à la coopération, et aussi pour la première fois par le Secrétaire général du gouvernement renforce l’engagement du Maroc.
La première partie de la convention de financement qui s’élève à un montant de 1 milliard de dirhams couvre neuf secteurs jugés prioritaires, ll s’agit des normes industrielles, des transports, de la pêche maritime, de l’agriculture, de l’emploi, de l’eau, de l’enseignement supérieur, de la protection des consommateurs et de la promotion des droits humains.
Concrètement, des commissions bipartites, composées des ministères marocains concernés, et des représentants de l’Union européenne, vont examiner pour chacun de ces secteurs les textes existants, et tenter de les harmoniser avec ceux de l’Union européenne. C’est un travail exigent, éprouvant et de longue haleine.
Ce travail d’harmonisation des règlementations exige beaucoup de détermination de part et d’autre, un management interculturel du fonctionnement des administrations marocaines et européennes respectives, et pour réussir ce défi cela exige :
-Un effort soutenu de concertation de communication. -Un management interculturel de l’administration. -Une facilitation de l’accès aux sources d’information. -Une optimisation ciblée d’échange des expériences. -Une démystification des objectifs de convergence. -Une assimilation aisée des jargons techniques. -Une interprétation utile des législations respectives. -Une coordination efficace du travail des équipes.
L’Exigence européenne d’une stratégie marocaine pour Réussir le Statut Avancé :
-La clarification de la vision et de la visibilité du Maroc. -La définition de l’ambition exprimée et des moyens engagés. -L’identification des domaines de prédilection de coopération. -La planification actualisée des actions et des délais de réalisation. -Le renforcement de la transparence, de la justice et de l’état de droit. -La consolidation de la trilogie marocaine de gouvernance pour RSA. -L’approfondissement des réformes institutionnelles et administratives. -La qualification et l’amélioration de la gouvernance du Statut Avancé. -La convergence règlementaire des normes de qualité et de sécurité. -La formation de l’administration marocaine à l’application des normes. -La coordination de l’efficience des politiques publiques marocaines. -L’inspiration des bonnes pratiques des nouvelles adhésions à l’Union. -La consécration d’une instance spécialisée des relations européennes. -Le rapprochement règlementaire et transfert de l’acquis communautaire. -L’importance d’associer les opérateurs économiques et financiers. -L’utilité d’impliquer et de mobiliser les acteurs de la société civile. -Le suivi effectif des résolutions et recommandations communes.
La Convention Financière pour Réussir le Statut Avancé du Maroc :
La signature de cette convention financière est une nouvelle étape dans la consolidation des relations entre le Maroc et l’Union européenne. Elle renforce également la mobilité pour les Marocains en ce qui concerne les étudiants, les chercheurs et les doctorants.
Elle intervient alors que le Parlement européen a ratifié le 16 février 2012 l’Accord agricole Maroc-Union européenne, qui va permettre une progression de nos exportations de fruits et légumes.
Elle est en phase également avec le programme indicatif national doté de 580 millions d’euros pour la période 2011-2013.
La prochaine étape sera la finalisation de l’Accord sur le commerce des services et l’élaboration in fine d’un Accord de libre-échange global et approfondi.
Le Maroc se félicite de cette coopération stratégique avec l’Union européenne, qui va lui permettre de capitaliser intelligemment l’expérience et l’acquis européens à tous les veaux du développement institutionnel, politique, économique, social, culturel et stratégique.
Cependant, le Maroc tout en valorisant la motivation politique et financière européenne en sa faveur souligne la nécessité de traduire cette volonté par des efforts plus importants concernant la mobilité des personnes, qui est indispensable pour accompagner l’intégration économique et sociale.
De même, la promotion et l’accroissement des investissements privés européens au Maroc est indispensable, à l’instar de ce qui a été réalisé dans les pays est-européens à la suite de leur adhésion dans l’Union européenne.
Enfin, un dossier qui n’a pas encore été traité est celui de l’accompagnement de l’Union européenne dans la nouvelle politique marocaine de régionalisation avancée. Beaucoup des régions marocaines sont encore pauvres et nécessitent un développement accéléré.
Les revendications marocaine d’un engagement européen pour Réussir le Statut Avancé :
-Une définition claire et engageante du contenu du statut avancé. -Un sens visionnaire de rapprochement euro-marocain stratégique. -Une Synergie politique, économique, culturelle et humaine globale. -Une approche partenariale régionale euro-marocaine intégrée réelle. -Une coordination euro-marocaine efficace régionale et internationale. -Une reconnaissance valorisante des efforts de mise à niveau entrepris. -Un engagement durable équilibré fondé sur la confiance et la responsabilité. -Un élargissement du champ d’application du statut avancé à tous les domaines. -Une dynamique ambitieuse pour une complémentarité économique optimale. -Une mutualisation des intérêts et des solidarités pour la paix et le développement. -Une gestion pragmatique optimale des mobilités et des investissements réciproques. -Un échange des expériences au niveau des politiques sectorielles et stratégiques. -Une levée des entraves techniques à la liberté du commerce marocain en Europe. -Une communautarisation de différents aspects de la coopération euro-marocaine. -Une participation marocaine active aux divers programmes des agences européennes. -Une modélisation exemplaire du partenariat Euro-Marocain pour toute la région.
Ventilations des Attentes du Maroc par Secteur pour Réussir le Statut Avancé :
Ce que le Maroc attend du «statut avancé» et ce qu’il revendique dans ses relations spécifiques avec l’Union Européene se décline à travers l’interaction des volets ci- après détaillés pour améliorer le contenu, la qualité et l’applicabilité du statut avancé.
Ces volets sont les suivants :
Le volet politique : Concertations politiques plus profondes et plus régulières avec les instances communautaires. Faire participer les ministres marocains, sur une base ad hoc, aux réunions ministérielles européennes. Possibilité de participer à la gestion civile des crises dans le cadre de la PESD (Politique européenne de sécurité et de défense) Coopération plus approfondie dans les domaines judiciaire et des affaires intérieures. Participation aux programmes et aux travaux des agences européennes. Mise en réseau des secteurs d’énergie, de transports et de nouvelles technologies de communication et d’information. Renforcement de la coopération sectorielle dans les domaines de l’agriculture, de la pêche, de l’environnement, du commerce, de l’industrie et des nouvelles technologies. Respect réciproque de la souveraineté, des institutions et des Etats et application application du principe de non-ingérence.
Le volet parlementaire :
Développer des canaux de contact approfondis entre les Parlements respectifs. Organiser les rencontres et les débats collectifs sur les problématiques d’intérêt commun. Améliorer la connaissance des systèmes et des mécanismes parlementaires respectifs.
Le volet économique : Coopération tous azimuts dans un large éventail de domaines porteurs de croissance tels que le tourisme, les transports, les infrastructures, l’agriculture, les télécoms, les connexions énergétiques et les technologies de l’information. Une levée des entraves techniques à la liberté de circulation dans les deux sens des biens et des personnes et des capitaux. Facilitation de la recherche développement et des transferts de technologie civiles. Une aide communautaire accrue (réponse à cette sollicitation : les actions de l’UE sont actuellement encadrées dans le budget communautaire 2007-2013, que les marges de manœuvre sont très difficiles).
Le volet socioculturel : Circulation des personnes. Le Maroc a demandé à ce que, notamment les étudiants, les chercheurs, les hommes d’affaires mais aussi les jeunes Marocains, puissent circuler librement dans les pays membres de l’UE. Coopération accrue dans les domaines clés que sont l’emploi des jeunes et l’éducation. Dialogue des cultures, tolérance et lutte contre toutes les formes de discrimination, de xénophobie et d’atteinte à la liberté et à la dignité humaine. Dynamique de la société civile, organisations non-gouvernementales et syndicats. Participation au comité de régions européens et accompagnement de la nouvelle régionalisation au Maroc. Echanges au niveau du Conseil Economique et Social marocain et européen.
Objectifs Généraux de la Communication pour Réussir le Statut Avancé : L’objectif principal de la stratégie de communication vise à générer, notamment auprès du grand public, une meilleure compréhension des politiques et programmes de développement inhérents à la mise en application du Statut avancé.
Pour ce faire, la communication agit à deux niveaux, à savoir :
1- Le niveau institutionnel, technique et gouvernemental pour faire travailler ensemble les intervenants européens et marocains sur les objectifs d’harmonisation des règlementations et d’intégration des législations pour améliorer le partenariat.
2- Le niveau économique, social et civil pour impliquer les opérateurs économiques et les acteurs de la société civile dans l’appropriation et la mise en œuvre des finalités du Statut Avancé en termes de rapprochement européen et marocain, d’intégration de l’espace économique et de solidarités.
Par conséquent pour élaborer la communication afin de réussir le statut avancé doivent s’articuler autour des objectifs suivants :
1- Instaurer un climat de confiance, de respect et de transparence. 2- Adopter une approche constructive pour simplifier les démarches. 3- Comprendre la logique et l’exigence des institutions européennes. 4- Apprécier la valeur ajoutée de l’expérience et de l’exception locale. 5- Faciliter les échanges des informations utiles dans les deux sens. 6- Ecouter et répercuter les attentes des populations marocaines. 7- Elargir la concertation euro-marocaine autour du statut avancé. 8- Sonder la position des opinions publiques en Europe et au Maroc. 9- Evaluer l’opportunité et l’utilité des actions de sensibilisation. 10- Adapter les bonnes pratiques européennes à la réalité marocaine. 11- Adopter un langage direct, simple, compréhensible et pratique. 12- Identifier des actions novatrices et motivantes des publics. 13- Elaborer d’outils adéquats d’évaluation et de suivi des actions. 14- Capitaliser les meilleures pratiques de coopération internationale. 15- Etablir un calendrier précis de mobilisation et de sensibilisations.
Approche Globale de la Communication Pour Réussir le Statut Avancé : Ainsi pour réussir le statut avancé on doit mieux communiquer pour améliorer en amont les le contenu et les priorités conséquences de ce statut, et communiquer en aval pour apprécier les résultats et les conséquences de l’aboutissement de ce statut sur l’amélioration et l’approfondissement des relations euro-marocaines exprimées à travers les diverses réalisations concrètes qui donne un sens réel à l’avancement de ce statut.
Il s’agit, d’une part, d’annoncer et d’expliquer les choix stratégiques et opérationnels du statut avancé qui sont toujours inspirés par la recherche d’une plus grande efficacité de l’aide au développement et, de l’autre, de montrer et rendre compte des résultats accomplis et, le cas échéant, restant à accomplir.
La communication externe pour réussir le statut avancé vise des publics et des partenaires directs concernés ou mobilisés au Maroc et au sein de l’Union Européenne par ce statut.
A cet effet les médias et les vecteurs choisis pour la communication doivent refléter un souci de clarté, d’accessibilité, d’efficacité, de proximité et de réactivité pour communiquer et traduire fidèlement et objectivement les réalisations, les propositions, les ambitions les critiques, les réserves, les convergences et les divergences marocaines et européennes relatives à l’élaboration du statut avancé à la définition de son ampleur, de sa teneur et de sa durabilité en élargissant le champ de l’écoute, de la concertation et de l’appréciation à tous les acteurs, les destinataires et les bénéficiaires officiels et officieux de la nouvelle dynamique du statut avancé.
Dans cette logique, l’approche de communication pour réussir le statut avancé s’inspire sur le plan technique des exigences du guide européen de communication et de visibilité, et sur le plan pédagogique elle adopte une approche partenariale de consultation, d’explication et d’association des acteurs et des publics concernés et sur le plan stratégique elle obéit aux orientations et aux accords négociés et réciproquement approuvés et consolidés qui régissent et organisent les relations euro-marocaines depuis leur commencent antérieur jusqu’à leur aboutissement actuel.
Le Management Interculturel des Méthodes de Communication :
Cependant cette communication doit se faire dans la nuance pour ménager de part et d’autre les éventuelles susceptibilités et autres filtres culturelles d’interprétation ou d’extrapolation des concepts et des comportements pour éviter toutes formes de blocages ou de vexation. Ainsi, exigence ne doit pas signifier rigidité, suivisme ou influence de subordination car le principe de coopération et encore celui de partenariat signifie une forme d’équivalence favorable à l’échange et à la complémentarité dans les deux sens.
Conclusion :
Des valeurs de respect, de dignité, d’humilité, de partage et de modestie doivent être au cœur du dispositif de communication pour réussir le statut avancé car la finalité comme les révolutions arabes ou les manifestations en Europe nous le rappelle c’est bien l’homme, ses droits, ses devoirs et son ambition légitime à une qualité de vie meilleure, à la paix et à la sécurité tout aussi valable, vitale et nécessaire pour le Nord comme pour le Sud de la Méditerranée berceau de l’humanité et des civilisations.
Maroc, Makhzen, crise politique; crise sociale, dissidence, Aziz Akhannouch,
La classe politique et la société civile marocaines organisent la dissidence : Une crise qui risque d’emporter le Makhzen
C’est la première fois que la classe politique et la société civile marocaines s’entendent sur l’urgence d’asseoir une structure organisationnelle la plus large possible pour canaliser le potentiel populaire de la contestation et de la dissidence contre le despotisme du régime du Makhzen et sa politique économique suicidaire.
La situation au Maroc reflète une crise structurelle annonciatrice d’un chaos qui risque d’emporter le régime du Makhzen. La grogne et la contestation montent d’une manière gravissime. Les manifestations ont pris un caractère de dissidence citoyenne qui laisse présager un chaos généralisé au royaume chérifien. C’est pour la première fois que le slogan « Akhannouch dégage » sort de la sphère virtuelle pour embraser la vie réelle.
C’est à Agadir, lors d’un festival amazigh, que les marocains ont sommé le richissime chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, de dégager de la scène politique en l’accusant d’être responsable de la crise profonde qui frappe de plein fouet le Maroc et son peuple qui se débat dans le dénuement et la pauvreté extrêmes. Cet incident reflète la situation d’impasse dans laquelle se trouve le Makhzen marocain qui a plongé le peuple dans une spirale socio-économique des plus désastreuses. Les forces politiques et le mouvement social marocains ont décidé de passer à une autre étape, celle de mettre en place un front commun et uni pour faire pression sur le régime du Makhzen et sa politique qui mène le Maroc derechef vers la ruine et la faillite programmées.
C’est la première fois que la classe politique et la société civile marocaine s’entendent sur l’urgence d’asseoir une structure organisationnelle la plus large possible pour canaliser le potentiel populaire de la contestation et de la dissidence contre le despotisme du régime du Makhzen et sa politique économique suicidaire. Activistes et experts des mouvements sociaux et des crises politiques marocains s’accordent à dire unanimement que « le problème majeur dont souffre le Maroc actuellement est le phénomène de la corruption. Celle-ci est désormais structurée et a des formations politiques qui la défendent à des niveaux supérieurs et dans divers domaines ». Un responsable politique note de son côté que « cette situation expose le pays à la crise économique mondiale et à ses fluctuations soudaines, en particulier dans le domaine des hydrocarbures ».
Ce constat a incité des organisations qui militent dans le domaines des droits de l’Homme et des libertés d’organiser une conférence nationale où l’ensemble du spectre politique et associatif marocains a été sollicité pour adhérer à la nouvelle dynamique frontiste contre la politique répressive du Makhzen et sa trahison de la cause palestinienne en normalisant avec l’entité sioniste. C’est dans cette perspective que les forces politiques et le front social marocains ont décidé unanimement d’entamer une grande marche nationale qui va battre le paver sans relâche pour exiger des changements en urgence en remettant en cause les choix économiques et sociaux entamés par le Makhzen.
A ce propos, le front marocain contre la répression et la corruption a appelé « l’ensemble des Marocains à poursuivre l’action unitaire et au resserrement des rangs en vue de briser le siège et contrer la répression et la diffamation systématiques imposées aux défenseurs des droits de l’Homme dans le Royaume », atteste-t-on.
La crise a atteint son paroxysme à telle enseigne que le peuple marocain veut en découdre une fois pour toutes avec le régime despotique et archaïque du Makhzen.
Dans ce sens, le nouveau cadre rassembleur de peuple marocain contre la politique désastreuse du Makhzen a souligné que « la corruption affecte le quotidien des citoyens particulièrement dans les hôpitaux, les tribunaux et les établissements administratifs ».
Ce degré de décomposition des institutions du royaume est un secret de polichinelle. C’est dire que le Maroc est devenu un Etat vassal servant les agendas des puissances impérialo-sionistes dans la région de l’Afrique du Nord. Cette réalité a exacerbé les tensions et le pourrissement au plan politique, économique et social.
Suite à la répression de la presse indépendante au Maroc, les militants des droits humains sont confrontés à une répression accrue et à des longues peines de prison.
Le 23 mars 2022, les autorités marocaines ont arrêté la blogueuse et défenseuse des droits humains Saida al-Alami pour avoir critiqué sur les réseaux sociaux le gouvernement marocain et les services de sécurité. Al-Alami, une militante bien connue et vocale, a constamment exprimé sa critique des autorités, ainsi que sa solidarité avec les journalistes connus pour leurs opinions critiques, sur Facebook. Le procureur général a accusé Al-Alami d’un certain nombre de violations graves, notamment « d’insultes à un organe régi par la loi », « d’insultes à des agents publics dans l’exercice de leurs fonctions », « d’outrage aux décisions judiciaires » et « de diffusion et de distribution de fausses allégations sans consentement ». . » Finalement, le tribunal de première instance de Casablanca a condamné Al-Alami à deux ans de prison.
Quelques jours après l’arrestation d’Al-Alami, le tribunal de première instance d’Al Hoceima (nord) a prononcé une peine de quatre ans de prison contre le blogueur et ancien militant du mouvement Hirak Rif, Rabih al-Ablaq, à la suite de vidéos qu’il a postées à Facebook et Youtube qui ont critiqué le roi Mohammed VI et le Premier ministre Aziz Akhannouch et remis en question la source de leur richesse. Le procès d’Al-Ablaq devant le tribunal d’Al Hoceima a débuté le 11 avril et le procureur du roi (le procureur général) l’a accusé d’avoir « violé publiquement le devoir de révérence et de respect de la personne du roi ».
Intolérance de la presse indépendante
Cette répression des militants et des blogueurs a mis en lumière l’intolérance croissante des autorités marocaines à l’égard de la presse indépendante, qui devient un « vieux souvenir » selon Eric Goldstein, directeur adjoint pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Human Rights Watch. Pour mener à bien cette répression, les autorités ont utilisé le modèle qui prévalait sous l’ancien dictateur tunisien Zine El Abidine Ben Ali . Cette stratégie éprouvée vise à faire taire les voix dissidentes en utilisant des allégations d’agression sexuelle et de comportement immoral garantissant la destruction de la réputation de l’accusé.
Tawfiq Bouachrine, directeur et fondateur du journal le plus indépendant du Maroc , mais aujourd’hui fermé, Akhbar al-Youm , a été arrêté et condamné à 15 ans de prison pour « trafic d’êtres humains ». Par la suite, l’avocat de Bouachrine, Mohamed Zayan – ancien ministre marocain des droits de l’homme – a également été condamné à trois ans de prison à la suite d’une plainte déposée contre lui par le ministère de l’Intérieur. Soulaiman Raissouni , remplaçant de Bouachrine comme rédacteur en chef d’ Akhbar al-Youm, a ensuite été arrêté et accusé d’agression sexuelle sur un autre homme. Hajar Raissouni, la nièce de Soulaiman, a ensuite été arrêtée pour « relations sexuelles extraconjugales et avortement ». De même, l’année dernière, Omar Radi, un journaliste bien connu, a été inculpé « d’espionnage et de viol ». Il a été reconnu coupable et condamné à six ans de prison en mars dernier.
En fin de compte, en harcelant, intimidant et arrêtant des journalistes indépendants, des militants et des blogueurs influents sur les réseaux sociaux, les autorités marocaines visent à créer une atmosphère de terreur parmi les personnalités éminentes des réseaux sociaux et au sein de la communauté des militants des droits humains. Simultanément, les faiblesses et la fragmentation croissante de l’opposition démocratique – qui semble incapable de surmonter ses conflits idéologiques et sa polarisation intellectuelle – aggravent encore la situation. Leur division sert en fin de compte l’aile autoritaire au sein du régime et lui permet de contrôler davantage la situation.
Armer la diffamation publique
L’autoritarisme marocain n’utilise pas seulement le système judiciaire et pénal pour intimider l’opposition et freiner le journalisme indépendant, il « arme » également avec succès la diffamation publique par le biais de journaux et de médias ouvertement fidèles au régime. Cette diffamation est principalement utilisée pour discréditer les voix critiques par la publication d’allégations criminelles infondées et de fausses accusations à leur encontre. Il est également utilisé pour menacer et briser le moral des journalistes en attente d’arrestation ou de procès. Maati Monjib, historienne et journaliste, en est un bon exemple. Il a fait l’objet d’une campagne de diffamation menée par les médias diffamatoires des semaines avant son arrestation le 29 décembre 2020 et a ensuite été condamné à un an de prison pour « atteinte à la sécurité de l’État ».
Les médias diffamatoires, qui restent sous le contrôle de l’aile autoritaire du régime, cherchent principalement à influencer la rhétorique, les positions, les initiatives et les réactions de la cible envers le gouvernement. Il s’appuie sur des campagnes de diffamation pour menacer ses cibles et contrôler indirectement leurs décisions publiques. Dans le cas des journalistes, ces tactiques visent à influencer la ligne éditoriale de la cible en la poussant à s’autocensurer sur tous les articles, études ou idées qu’elle produit.
Malgré les nombreuses critiques sur la détérioration de la situation des droits humains au Maroc, le régime marocain, indifférent à sa réputation internationale, poursuit sans relâche sa répression contre les journalistes et les défenseurs des droits humains. En effet, le 12 avril 2022, le Département d’État américain a publié ses rapports nationaux 2021 sur les pratiques en matière de droits de l’homme. En ce qui concerne le Maroc, le rapport note « la multiplication des arrestations arbitraires de journalistes et de militants de la société civile » et la propagation de campagnes de diffamation dans les médias qui « harcèlent et intimident les journalistes ».
Il semble peu probable que le régime arrête ces pratiques, d’autant plus qu’il est contraint de faire face aux répercussions de l’inflation et aux séquelles de la pandémie de Covid-19 qui a affecté négativement les classes moyennes et populaires. En fait, comme l’explique Maati Monjib, les difficultés économiques pourraient en fait inciter le régime à continuer de cibler les militants et les manifestants par le biais de poursuites judiciaires et d’une surveillance communautaire accrue.
Abdellatif El Hamamouchi est un journaliste d’investigation et chercheur en sciences politiques marocain. Il est membre du Bureau central de l’Association marocaine des droits de l’homme. Il écrit pour The Intercept, Open Democracy et The New Arab. Il est également l’auteur de « Moncef Marzouki : His Life and Thought », co-écrit avec Maati Monjib et publié par l’Arab Center for Research and Policy Studies à Doha. Suivez-le sur Twitter : @AHamamouchi .
Dans la collusion entre le Maroc et son allié sioniste, il y a des vérités qui ne sont pas révélées sur les fondements dissimulés de ce rapprochement. Les menaces à terme que recèlent cette «normalisation», selon le jargon médiatique, sont très perceptibles.
Il est peu probable que l’entité sioniste, belliqueuse et militariste à outrance, se soit rapprochée du Maroc dans une démarche de coopération détachée de tout intérêt stratégique d’occupation à long terme. L’enjeu est une question d’appropriation de territoires. Et sans doute pas seulement pour la pêche ou le phosphate, si l’on juge le nombre des visites des «experts» et l’implantation d’antennes sur le territoire sahraoui, ainsi que les relevés topographiques qui augurent la construction d’un port à destination obscure sur les bords de l’Atlantique.
Depuis une trentaine d’années, l’entité sioniste a étendu ses espaces par «l’achat» de nombreux eldorados dans le monde. Ces nouvelles «terres promises» vont des Philippines jusqu’à l’Éthiopie, en passant par l’Argentine et d’autres contrées en projet. Ces extensions se réalisent, grâce à des mécanismes financiers d’endettement et de rachat de dettes.
L’occupation se fait aussi sous la pression de groupuscules paramilitaires opportunistes qui terrorisent les gens, obligeant les États à accepter les propositions d’expertise militaire pour lutter contre une déstabilisation. Cette stratégie a permis aux sionistes de disposer des lieux bien plus vastes que le pays qu’ils occupent depuis 1948. Le rapprochement du royaume chérifien avec cette entité se réalise exactement dans la même ligne stratégique : aide militaire, renforcement du dispositif de défense, facilitations financières et toutes les promesses pour réduire la pression militaire et diplomatique du Front Polisario. Et, ainsi, le piège se referme sur le bénéficiaire de l’aide.
Les sionistes ont besoin de s’étendre dans des régions sous-peuplées, pour diverses raisons. C’est un État militariste à outrance, avec des besoins de nouvelles concessions pour son industrie de l’armement.
Le sud du Maroc dans son étendue géographique et le Sahara occidental jusqu’à sa frontière mauritanienne encourent le risque réel de prendre le relai comme espace militaire d’expérience destructrice. Dans ces dures vérités qu’on cache, il importe que l’élite marocaine soit attentive sur le risque majeur qu’implique l’engrenage avec l’entité sioniste.
Maroc, carburants, hausse des prix, avantages, inconvénients,
Avantages:
– Diminuer le montant de la dépense de la caisse de compensation, pour sauvegarder le budget d’investissement de l’Etat et réaliser les actions sociales urgents.
– Une mesure qui s’inscrit d’une manière précurseur dans la ligné des dernières études prévoyant le doublement du prix du pétrole sur la prochaine décennie. Le système de taxation pétrolière marocain sera complètement consommé par la compensation à partir d’un pétrole autour de 140$. Nous pourrons alors à partir de ce seuil parler d’une réelle subvention.
– Ramène le cout du facteur carburant à des niveaux normaux au niveau mondial. Tout en gardant une marge avantageuse par rapport à certains pays concurrents. Forçant l’entreprise marocaine à améliorer sa compétitivité dans des conditions proches des standards internationaux.
Inconvénients :
– Impact négatif sur l’IS, à cause de l’affectation des résultats des entreprises. – Impact négatif sur la recette TVA, à cause de la diminution de la consommation des ménages et des entreprises, une ponction de l’augmentation de la pression fiscale subie. – Impact négatif direct sur l’augmentation des dépenses de l’Etat directes en matière du budget carburant et indirectes à travers tous les effets d’inflation maitrisés et non maitrisés qui suivront. – Impact négatif sur l’épargne et par conséquent sur l’investissement. avec tous ses avantages budgétaires. – Impact négatif sur l’attractivité du Maroc pour les investisseurs étranger avec l’augmentation des couts de facteurs, avec les conséquences négatives sur le budget.
– Impacts négatifs induits par la pression fiscale diminuant les recettes de l’Etat, et augmentant ses dépenses par l’inflation. – Impact négatif sur la consommation – Impact négatif sur l’épargne et par conséquent sur l’investissement – Impact négatif sur l’attractivité du Maroc pour les investisseurs étranger avec l’augmentation des coûts de facteurs. – Compétitivité des entreprises privées et publics affectées. – Inflation directe et induite, maitrisée et non maitrisée, avec risque de boule de neige surtout dans les secteurs réglementés, syndiqués, en oligopoles ou à fort ticket d’entrée.
– un autre facteur négatif est la visibilité des investisseurs vis-à-vis d’un facteur important de la production qu’est l’énergie ; un retour à des règles claires tel qu’avant 1999 est nécessaire tout en améliorant l’équation par des facteurs de lissage à la hausse comme à la baisse, permettant de lisser les fortes secousses qui avaient causées l’arrêt de l’ancien système.
Une pression fiscal qui ne dit pas son nom
Il est souvent inutile de parler quand tout le monde parle en même temps.
C’est pour cela que j’ai attendu d’avoir une conversation avec un ministre concerné et d’écouter le chef du Gv à la télé avant toute chose.
Il est humain que nos amis membres du Gvt développent une phobie devant toute personne qui souhaite discuter avec eux d’un sujet qui soulève une polémique, à force de fréquenter des meutes de chacals dans les couloirs matin et soir et à force de recevoir des avalanches de critiques souvent injustes aussi bien de leur adversaires que de certaines voix au sein même de leur formation. Si dans le premier cas cela semble normal dans le second cela peut laisser des séquelles personnelles.
En effet, pour cette deuxième catégorie on se retrouve confronter à 3 types de personnes :
1/ celui qui veut discuter et donner son avis sur des questions par principe.
2/ celui qui agit en conçurent politique machiavélique interne et qui cherche à casser les autres à tort ou à raison pour gravir les échelons de sa formation.
3/ et en dernier, les hypocrites, qui au fond d’eux même ne sentent aucune appartenance au projet et qui cherchent par des actions de perturbations et de nuisance à détruire le projet de l’intérieur.
Il serait injuste de qualifier à chaque fois des frères qui mènent des réflexions ou qui critiquent certaines décisions d’être dans le 3eme type.
Ce dont je peux être sure pour ma part c’est de ne pas faire partie de ce 3eme type.
Revenons à notre histoire de carburant :
1/ La surprise de la semaine dernière nous ramène à se poser des questions sérieuses sur le process de prise de décision dans l’actuel gouvernement. Si les parlementaires du parti qui dirige le gouvernement n’ont rien senti venir, je soupçonne fortement que plusieurs ministres voir même ceux directement concernés par la mesure n’ont été mis au parfum de la prise de décision que quelques jours avant … il est inutile de rappeler que ce mode de gouvernance relève plutôt d’avant la constitution et que rien ou presque n’a changé dans le mode de gouvernance et de prise de décision.
2/ le deuxième constat est le manque flagrant de consultants économistes chevronnés autours du chef du gv. La preuve est l’absence totale de la dimension économique dans le langage utilisé, puisque nous ne retrouvons que des arguments financiers, budgétaires et tactiques ne découlant d’aucune stratégie économique et vision claire sur les impacts économiques directes et indirectes de cette décision.
Le contraste est énorme à comparer avec l’armada de consultants de l’élite mondiale qui ont défilé ces derniers jours devant le souverain en France et avec lesquels il travaille d’arrache-pied sur un rythme effréné.
3/ il était évident que le gouvernement avait besoin d’argent et qu’il ne peut le prendre que de deux manière soit par l’augmentation de la pression fiscale soit par le crédit. Il a choisir la fiscalité, et nous expliquerons pour quoi cela y est assimilé.
4/ pour bien comprendre ce qui se passe il serait utile de rappeler certaines notions éclaircissantes sur la structure du prix du carburant. En empruntant la même démarche pédagogique de notre chef du gvt bien aimé.
Il faut noter qu’en moyen et sans être précis sur les chiffres car cela dépend du cours du brut et marges de raffinage, le carburant est taxé au maroc à presque 100%.
Si nous prenons par exemple le prix actuel du brut qui revient exactement à 5 DH et si on y ajoute la marge de raffinage qui reste de quelques centimes. Nous voyons très bien que le prix naturel sans taxation doit être de 5 Dh et quelques.
Vous pouvez constatez par vous-même que le discours sur la subvention du prix de carburant que les politiques nous tiennent n’est pas tout à fait vrai!
5/ avec le gasoil algérien de contre bande à 4DH moins que le prix à la pompe en Algérie et moins que le prix du brut qui est plutôt de l’ordre de 5 DH. Plusieurs questions restent posées sur la viabilité de cette mesure. Et sur l’encouragement qu’elle apportera aux nombreux circuits de la fraude, de trafic et de la contrebande avec cette différence énorme de 100% entre le prix à Oujda et celui à Fès par exemple…
6/ en économie comme en physique, rien ne se perd rien ne se crée …
En effet l’utilisation du carburant se partage en 3 catégories : le transport*, l’industrie, et la consommation. Comme cela a été expliqué dans le point 4, tant que le brut reste à certains niveaux la caisse de compensation ne sert qu’à rembourser d’une certaine manière une partie de la TIC sur les carburants et non pas à subventionner. Parler de l’augmentation du prix des carburants revient donc purement et simplement à augmenter la pression fiscale sur le consommateur d’une manière directe et sur la production qui se répercutera en général sur le consommateur, abstraction faite pour les productions dont certaines destinées à l’exportation et bénéficiant d’un système de Draw-back.
Ceci n’est pas un cours de pédagogie magistral, mais cela veut dire tout simplement que ce que l’Etat va gagner à court terme par cette mesure elle va le constater à moyen terme comme diminution de la recette de la TVA et de l’IS …etc. surtout quand le niveau d’épargne reste très faible.
Cette mesure est à mon humble avis à résultante très faible pour le budget de l’Etat, sauf pour ceux qui voit au bout de leur nez. C’est un simple coup d’épée dans l’eau…payé politiquement très cher !!! et sans réelle efficacité économique !
Suivra un tableau de la liste des gagnants et des perdants de cette mesure …
Suivra un tableau : liste des points positifs et des points négatifs de cette mesure, car il y a aussi de nombreux points positifs que nous détaillerons et dont personne n’a parlé jusqu’à présent…
*+10% AUGMENTATION DU PRIX DU TRANSPORT déclare aujourd’hui la fédération transport CGEM plus que la part du cout du facteur carburant.
—————————————————————–
Afin de ne pas piquer le patient 2 fois, il est urgent d’adopter cette semaine sans plus tarder une nouvelle formule d’indexation des prix à la pompe. Car, retarder cela 1 mois plus tard, revient tout simplement à faire souffrir le patient d’avantage en le piquant à deux reprises.
Ci-dessous 2 propositions
Soit :
PRm : prix moyen à la bourse de Rotterdam du gasoil ou essence raffiné du mois m.
PRm-1 : prix moyen à la bourse de Rotterdam du gasoil ou essence raffiné du mois m-1.
Pa : prix actuel à la pompe
Pm : prix à la pompe du mois m
Pm+1 : prix à la pompe du mois m+1
Pm-1 : prix à la pompe du mois m-1
1ere Méthode
Pm+1= Pm x PRm/ PRm-1
Ou Pm+1= Pm+ (PRm-PRm-1)
Ou Pm+1= Pm (1+1/2x(PRm-PRm-1)/ PRm)+1/2(Pm-Pm-1) (avec formule de lissage des secousses)
2eme Méthode
P =Pb+T+Mr+Md+C
Mais dans le contrat de l’Etat avec SAMIR en gros Pb+Mr=PR
D’où P=PR+T+Md-C
P : prix à la pompe
Pb : prix du brut
T : taxe de l’Etat sur les carburants (Tf fixe+Tp partie proportionnelle)
Mr : marge de raffinage
Md : marge de distribution.
C : part de la compensation dans la détermination du prix
D’abord il serait judicieux de demander une baisse de Md de 1 point, car Md au maroc est élevée par rapport à d’autres pays qui connaissent une vraie concurrence entre distributeur.
Soit Cj= la part de la compensation au mois de juin 2012 et supposons que l’état décide de ne plus dépensé plus que le montant qu’elle dépense actuellement (Cj= pour le gasoil actuellement près de 3,5DH)
Avec cette formule nous aurons donc
Pm+1= PRm+T+Md-Cj
A noter que : T contient une partie fixe et une partie variable proportionnelle.
Md est variable proportionnelle, à signaler que la marge de distributeur deviendra énorme en valeur avec l’augmentation des cours du Brent.
Cj est fixe.
Nous pouvons y ajouter une composante de lissage des prix pour éviter les hyper phénomènes comme ce qui s’est passé en 1999 et qui a poussé l’Etat à suspendre l’indexation des prix.
Nous constatons dans ce cas C devient C= Cj-1/2(Pm-Pm-1).
D’où le nouveau rôle et la nouvelle attribution de la caisse de compensation, qui n’est plus de subventionner le carburant à la pompe, mais de lisser son prix à la hausse comme à la baisse. Ce qui sera certainement bénéfique pour la stabilité des conditions économiques et pour la sauvegarde du tissu industriel.
PS : ces formules données à l’Etat brut nécessitent bien sure une finition et un réarrangement dans le back-office avec les operateurs, pour ne pas voir des anomalies comme la marge distributeur augmenter dans d’énormes proportions ou de perturber la structure de la taxation de l’Etat, des ententes, de nouvelles écritures comptables et d’autres mesures d’accompagnement techniques seront nécessaires
Mais quelque soit la formule adoptée, je rappelle qu’il est urgent d’adopter une nouvelle.
Et Dans ce cas le courage du gouvernement populaire ne sera plus celui de pouvoir faire mal mail celui d’avoir le courage d’appliquer une formule mathématique.
Ahmed Yaacoubi
Source : Courrier confidentiel de Saadeddine El Othmani