Catégorie : Maroc

  • Youssef El Hirèche : « Le Makhzen a tenté de m’assassiner »

    Youssef El Hirèche : « Le Makhzen a tenté de m’assassiner »

    Youssef El Hirèche : « Le Makhzen a tenté de m’assassiner » – Maroc, répression, Kenitra,

    Le militant Youssef El-Hirèche , de la ville de Kénitra, a fait l’objet d’une tentative d’assassinat lundi dernier. Deux personnes l’ont attaqué près de sa maison et l’ont frappé violemment au niveau de la tête avec un objet tranchant, lui causant de nombreuses blessures ainsi qu’une large blessure transversale qui a entraîné une hémorragie externe.

    El-Hirèche a déclaré sur Facebook : « J’ai été victime d’une tentative d’assassinat ignoble à 30 mètres de notre maison. Ils attendaient que je sorte de la maison. Deux personnes, l’une avec une épée et l’autre avec une matraque. Ils essayaient de me tuer. Ils attendaient que je sorte à 30 mètres de ma maison, dans un quartier qui était presque vide de piétons. Mais Dieu veillait sur moi. »

    « Une tentative bien organisée par les individus au service du Makhzen qui veut museler les militants des droits de l’homme des militants pacifistes qui œuvre pour la paix et le développement du Maroc », a regretté le militant marocain.

    El-Hirèche est connu pour défendre les droits des prisonniers d’opinion dans les prisons marocaines, et il dénonce constamment les lois et politiques officielles sur Facebook, en particulier celles liées à la liberté d’opinion, d’expression et de publication, mais aussi la politique étrangère du Maroc.

    Fil d’Algérie, 15 mai 2022

    #Maroc #Yousse_elhireche

  • Maroc. Le Makhzen et le Rif, misère et colère…

    Maroc. Le Makhzen et le Rif, misère et colère…

    Maroc. Le Makhzen et le Rif, misère et colère… – Hirak, répression, crise économique,

    La crise économique qui s’annonce au Maroc tel que l’a déjà prévu le dernier rapport du FMI évoquant un recul de l’agriculture et du tourisme pour cette année, se propage, sans grands bruits, sur un terrain de revendications d’une toute autre nature: le réveil des populations du Rif.

    Cette région défavorisée , voire abandonnée par les politiques de développement du makhzen, entend reprendre la voie de la contestation dans ce climat général déjà tendu sur tout le territoire du royaume.

    Des voix commencent à s’élever pour occuper le terrain et reprendre la revendication essentielle , héritée en réalité des années 20.

    En effet en 1921 déjà, la fédération des tribus du Rif prenait officiellement naissance pour se démarquer du reste du pays. Elle survivra jusqu’en 1926.

    Les multiples luttes et autres manifestations qui ne se sont jamais essoufflées depuis , ont provoqué des années durant une attitude de violence de la part du Makhzen pour étouffer dans le sang et les violations de toutes les lois , ces contestations .

    Arrestations abusives, peines de prisons allant jusqu’à plus de 20 ans comme celle infligée à Nasser Zefzafi, ce meneur pacifiste qui tenta de libérer ses frères du Rif du diktat légalisé du makhzen. La répression qui s’est abattue entre 2016 et 2018 sur les militants de la liberté avait choqué l’opinion internationale au regard de l’intense brutalité et les cas flagrants de violations des droits de l’homme d’ailleurs rapportés par certains titre de médias étrangers.

    Selon un article paru dans le site de Arab center Washington/dc, la poudrière sur laquelle est assis le régime marocain ne tardera pas à exploser devant la persistante marginalisation du Rif.

    Et c’est une écrivaine tunisienne, Madame Chograni qui faisait ce constat en s’appuyant sur des données du terrain . Le makhzen qui fait sienne cette politique de haine et d’exclusion du Rif , écarté de tous les petits plans de développement, persiste à nier cette réalité menaçante.

    Les troubles à connotation socio-économique prendront inéluctablement une dimension politique , où les indépendantistes du Rif comptent faire valoir leur cause .

    Contrôlant la presse et la justice, le makhzen qui perd par contre le contrôle du social et de l’économie , n’ayant rien à offrir ou plus personne à corrompre , se sait rattrapé par son passé douloureux, celui où l’impunité lui permettait d’user de violence et de répression. Son présent est désormais plus qu’incertain.

    Mohamed A.

    AB News, 12 mai 2022

    #Maroc #Rif #Hirak

  • Affaire Pegasus : l’étau se resserre sur le Maroc

    Affaire Pegasus : l’étau se resserre sur le Maroc

    L’étau se resserre sur le Maroc qui serait, selon les premiers éléments distillés par la presse espagnole, la principale piste des enquêteurs dans le scandale du piratage, via le logiciel Pegasus, des Smartphones de membres du gouvernement espagnol.

    En effet, selon le journal El Mundo, «tous les éléments dans l’affaire Pegasus mènent au Maroc» qui aurait été engagé par les services israéliens pour «espionner l’épine dorsale du gouvernement espagnol».

    Des soupçons appuyés par l’information, largement relayée hier, affirmant que le téléphone portable du ministre espagnol de l’Intérieur a également été piraté par Pegasus, au même titre que ceux de Pedro Sánchez, Premier ministre et Margarita Robles, désormais ex-patronne des services espagnols de renseignement, limogée mardi dernier.

    Cette intrusion dans les trois appareils s’est produite entre la fin du printemps et le début de l’été 2021, au plus fort de la grande crise diplomatique de ce pays avec le Maroc survenu au lendemain de l’intrusion de 10 000 personnes dans la clôture de Ceuta à la nage, protégées et encouragées par la passivité policière marocaine en raison de la décision de Madrid d’accueillir, pour des raisons humanitaires, le chef du Front Polisario, Brahim Ghali, qui y a séjourné du 18 avril au 1r juin 2021.

    «Le fait que le programme israélien ait espionné des ministères clefs de la sécurité, ceux en relation avec l’immigration et tenté, en vain, de le faire avec Luis Planas, ministre de l’Agriculture, un secteur névralgique pour les intérêts du Makhzen, accroît les soupçons sur Rabat», écrit le journal, précisant que le contexte et les dates mettent également le Maroc sur le banc des accusés.

    Le portefeuille dirigé par Planas, ambassadeur d’Espagne auprès du Makhzen entre 2004 et 2010, incluant le secteur de la pêche, est également extrêmement important et complexe compte tenu des détresses auxquelles pourraient être confrontés les pêcheurs espagnols, qui travaillent dans les eaux sahraouis squattées illégalement par le Maroc, dans le cas où la décision européenne qui annule l’accord entre le Maroc et l’UE serait finalement exécutée.

    Fernando Grande-Marlaska, ministre de l’Intérieur, précise encore le journal, est la principale personne touchée par le piratage puisque la quantité d’informations volées, en deux tentatives, est trois fois supérieure à celle recueillie du téléphone de Pedro Sánchez.

    Les données révélées rappellent que le téléphone portable de Pedro Sánchez a été infecté le 19 mai 2021, un jour après l’entrée massive de migrants à Ceuta avec la complicité des autorités marocaines. Le 31 mai, Pegasus a également espionné le Premier ministre.

    Rien n’a filtré, cependant, sur le degré de sensibilité des informations obtenues, bien qu’il y ait beaucoup d’inquiétude quant à leur contenu.

    Le gouvernement va mettre ces nouvelles révélations entre les mains des tribunaux, ce qui élargira la plainte déposée devant la Haute Cour nationale et qui ne faisait initialement référence qu’aux téléphones portables de Sánchez et Robles.

    La question que se pose actuellement une partie de l’opinion publique espagnole est celle de savoir ce que détient le Maroc de compromettant sur le Chef du gouvernement, Pedro Sanchez, et sur certains de ses ministres pour pouvoir les faire chanter. Il faut dire que c’est suite à la visite qu’a effectué Sánchez, à Rabat en mars dernier, qu’ il a non seulement changé, contre toute attente, sa position sur le Sahara Occidental mais à aussi permit au Malkhzen de reprendre la prospection pétrolière controversée près de la côte des îles Canaries.

    Fil d’Algérie, 11/05/2022

    #Maroc #Espagne #Pegasus #Espionnage #PedroSanchez #MargaritaRobles

  • Amener le Maroc à accepter le rapatriement des siens

    Amener le Maroc à accepter le rapatriement des siens

    Amener le Maroc à accepter le rapatriement des siens – Pays Bas, migration, sans papiers, clandestins,

    J’attends avec impatience des vacances au Maroc, car pour l’instant je ne le connais que par le film : L’homme qui en savait trop d’ Alfred Hitchcock qui commence par Jimmy Stewart et Doris Day (« Que sera, sera ») dans un beau mais voyage en bus chaleureux à Marrakech. Cette ville culturelle était également aimée de Winston Churchill, qui y installait souvent et volontiers son chevalet. Et aux Pays-Bas, tout le monde connaît des Néerlandais marocains éminents comme Ahmed Aboutaleb (maire de Rotterdam), Ahmed Marcouch (maire d’Arnhem) et Khadija Arib (ancienne présidente de la Chambre des représentants ; si elle avait été là, elle aurait certainement utilisé sa position pour aider Pieter Omtzigt plus que les deux minutes embarrassantes de temps de parole qu’il a reçues cette semaine de Vera Bergkamp, ​​membre du D66, dans le débat sur le scandale des allocations).

    Les Pays-Bas peuvent désormais faire bon usage de la récente visite de la présidente de l’UE von der Leyen au Maroc. Il a promis 1,6 milliard d’argent de l’UE au Maroc le 6 février, en échange de la promesse que le Maroc fera des efforts pour renforcer ses relations avec l’UE.

    Von der Leyen a parlé principalement des futures actions environnementales du Maroc, ce qui est formidable, mais le Maroc n’a pas encore fait un grand pas dans un autre domaine pour devenir un véritable ami des Pays-Bas (et du Danemark, de l’Allemagne, de l’Autriche et d’autres membres de l’UE) : respecter l’article 12.4 du PIDCP, qui stipule que toute personne a le droit de retourner dans son pays d’origine.

    Demander un permis de travail à Rabat

    Le Maroc a signé ce traité de l’ONU puis l’a introduit officiellement le 3 août 1979, mais crée des problèmes pour l’Europe avec le refus systématique de réadmettre des ressortissants marocains dans leur patrie lorsqu’un État de l’UE ne veut pas les accueillir en tant qu’immigrants économiques. Ceci est non seulement contraire au PIDCP mais également à la Déclaration universelle des droits de l’homme (article 13.2) : « Toute personne a le droit de retourner dans sa patrie ». (NB : Même si un gouvernement retire la nationalité d’une personne, sa patrie reste sa patrie et selon les juristes il conserve le droit de retour).

    Pourquoi est-ce si important pour les Pays-Bas ? Nous ne pouvons pas mettre les soi-disant « demandeurs d’asile déboutés » du Maroc dans un avion à destination de Rabat parce que le Maroc refuse de les admettre. Chaque année, plusieurs centaines de jeunes hommes marocains veulent s’installer aux Pays-Bas, non pas en tant que « demandeurs d’asile », parce que le Maroc ne les a pas persécutés, mais pour un meilleur avenir financier. Dans les relations normales entre le Maroc et les Pays-Bas, ils devraient d’abord demander un permis de travail à l’ambassade des Pays-Bas à Rabat, sachant que s’ils se présentent à Ter Apel sans un tel permis, ils seront détenus et renvoyés dans leur pays d’origine. dès que possible.

    Arrêtez avec la rhétorique bon marché

    La réalisation d’un avenir aussi normal nécessite un plan minutieux étape par étape :

    Le ministre des Affaires étrangères Hoekstra doit définitivement cesser de critiquer avec condescendance les pays de la Méditerranée. Hoekstra et ses prédécesseurs Dijsselbloem et ‘il duro’ Zalm n’ont rien fait et n’ont fait que semer la zizanie avec leurs déclarations vulgaires sur l’Italie. Pensez par vous-même : pourquoi les politiciens italiens s’en soucieraient-ils ? La rhétorique bon marché pour le Bühne doit cesser, car le Maroc est également plus susceptible de négocier si le respect est démontré.
    Hoekstra serait sage de demander conseil à l’Espagne qui a de l’expérience dans la négociation des réfugiés du Maroc. L’Espagne et le Maroc doivent régulièrement résoudre des problèmes concernant les enclaves espagnoles contestées au Maroc qui – si la sécurité des frontières marocaines échoue par erreur ou volontairement – offrent soudainement à des milliers de réfugiés une chance d’admission dans l’UE.
    Hoekstra peut en partie faire appel à l’intérêt personnel marocain. 70 % des garçons marocains n’ont toujours pas les compétences de base en lecture à la fin de l’école primaire (source : Banque mondiale). Les 30 % restants qui savent lire sont désespérément nécessaires dans leur propre pays s’ils veulent se développer mieux qu’avant. Qu’est-ce que des hommes et des femmes du calibre d’Aboutaleb, de Marcouch et d’Arib ne pourraient pas apporter ? Les Pays-Bas pourraient promettre de ne pas délivrer de permis de travail aux garçons et aux filles marocains très instruits, qui sont si nécessaires dans leur propre pays, par exemple en tant que futurs cadres ou en tant que médecins (les Pays-Bas ont cinq fois plus de médecins pour 1000 habitants que le Maroc ).

    En échange de cette promesse, le Maroc devrait accepter que notre ambassade à Rabat dise « non » dans la plupart des cas aux garçons et aux filles qui n’ont pas terminé correctement l’école primaire (le fait de ne pas savoir lire joue un rôle moins important chez les filles, dont 40 % sont alphabétisées).

    Aussi des accords avec d’autres pays

    Je ne connais pas les règles administratives de l’UE – tous les États membres doivent-ils accepter les 1,6 milliard ? Mais tout le monde sait que les États membres mettent parfois des bâtons dans la roue européenne pour forcer quelque chose qui leur tient à cœur. Pour les Pays-Bas, il s’agit de mettre fin à l’immigration massive de jeunes hommes marocains aux Pays-Bas, qui doivent ensuite traîner avec nous pendant six mois ou plus, en attendant le 1 % de chance (le chiffre réel de l’année dernière) que ils peuvent rester, et entre-temps, créer des problèmes pour les chauffeurs de bus, la police et la surveillance par ennui compréhensible, et aussi alimenter la théorie toxique de Wilders selon laquelle les jeunes analphabètes du Maroc ne rentrent pas ici à cause de leur religion

    Enfin, un bon accord avec Rabat peut servir d’exemple pour des pactes similaires avec d’autres pays qui refusent de réadmettre leurs propres citoyens en violation des traités de l’ONU (la Tunisie encore cette année). L’Europe donne à gauche et à droite tellement d’argent à ses voisins amis qu’elle peut aussi faire des demandes. Et puis une situation beaucoup plus pure se rapproche dans laquelle Ter Apel peut se concentrer sur de vrais demandeurs d’asile qui ont dû fuir leur pays, tandis que les immigrés économiques font évaluer leurs papiers à l’ambassade des Pays-Bas dans leur pays de résidence.

    Eduard Bomhoff, professeur d’économie

    Winia’s week, 14 mai 2022

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    #Maroc #PaysBas #Migration #Rapatriement

  • Maroc: L’ambassadeur d’Israël et les récits anti-israéliens

    Maroc: L’ambassadeur d’Israël et les récits anti-israéliens

    Maroc: L’ambassadeur d’Israël et les récits anti-israéliens – normalisation, Palestine, Jérusalem, Al Qods, Al Aqsa, David Govrin, médias,

    Les relations entre Rabat et Jérusalem sont « très vite revenues à la normale » après l’opération Gardien des murs l’an dernier.

    RABAT – L’un des défis d’être ambassadeur d’Israël à peu près n’importe où est de lutter contre les récits anti-israéliens dans les médias. Le défi est encore plus grand dans le monde arabe.

    L’ambassadeur d’Israël au Maroc, David Govrin, a travaillé dur sur ce front ces dernières semaines.

    Les relations entre Rabat et Jérusalem sont « très vite revenues à la normale » après l’opération Gardien des murs l’an dernier. Govrin s’attend à la même chose après les récentes émeutes de Palestiniens à la mosquée al-Aqsa sur le mont du Temple et l’assassinat de la journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh la veille de son interview avec le Jerusalem Post jeudi, cependant, ils « rendent encore plus le développement des liens ». difficile. »

    « Le public au Maroc obtient la plupart de ses informations en français et en arabe, et beaucoup de rapports, en particulier en arabe, sont des mensonges qui incitent et provoquent », a déploré Govrin. « Une grande partie des reportages des médias étaient de fausses nouvelles, ce qui rend difficile d’expliquer la situation. »

    L’ambassadeur a pointé du doigt les « théories du complot », comme celle selon laquelle Israël prévoit de changer le statu quo sur le mont du Temple.

    « Nous avons totalement nié cela et souligné que le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères n’avaient aucune intention de changer cela, car nous sommes très sensibles aux circonstances et ne voulons pas d’escalade », a-t-il déclaré. « Nous avons souligné qu’un groupe d’extrémistes terroristes s’est fait justice en profanant [al-Aqsa] par des actes de violence et a tenté d’empêcher la plupart des musulmans arrivant d’exercer leur droit de prier sur le mont du Temple. En fin de compte, ils devraient se rappeler qu’environ 100 000 fidèles musulmans sont montés sur le mont et ont prié.

    Govrin est en contact permanent avec les autorités marocaines et les journalistes, en plus des membres du public via les réseaux sociaux. Il a dit que la chose la plus importante à faire est de relayer des informations fiables et d’instaurer la confiance. Pour ce faire, il utilise notamment son compte Twitter actif. En outre, la mission israélienne au Maroc travaille à la construction d’un nouveau site Web, qui sera lancé dans les semaines à venir.

    « Le public marocain s’identifie profondément aux Palestiniens. C’est une question sensible, et le roi Mohammed VI est à la tête du Comité de Jérusalem de l’Organisation de la coopération islamique. Cela s’exprime dans la position officielle du Maroc qui veut un État palestinien indépendant aux frontières de 1967, y compris Jérusalem-Est, aux côtés de l’État d’Israël », a expliqué Govrin.

    Dans le même temps, les Palestiniens n’éclipsent pas les relations israélo-marocaines, mais plutôt le sujet « revient occasionnellement, surtout en temps de crise ».

    « La question palestinienne n’est pas au centre de l’agenda public au Maroc », a déclaré Govrin. « En politique intérieure, les questions centrales sont la santé, l’éducation et le développement économique, et en politique étrangère, la question la plus importante est le Sahara. »

    Un militant politique marocain et défenseur des droits de l’homme, qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat en raison des tensions qui ont suivi le meurtre d’Abou Akleh, a déclaré que les récents affrontements entre Israël et les Palestiniens « ont plus d’influence au niveau des médias, car beaucoup de médias au Maroc est pro-palestinien et les Marocains ont beaucoup de sympathie pour la cause palestinienne ».

    « Le niveau officiel du gouvernement est séparé », a-t-elle déclaré. « Les accords d’Abraham sont là, ils sont une réalité, la collaboration gouvernementale se poursuit et les relations diplomatiques officielles sont toujours en cours. »

    Les liens renouvelés entre son pays et Israël « se sont améliorés très rapidement, en mettant de côté les différences géopolitiques et les conflits passés et en se concentrant sur ce qu’Israël et le Maroc peuvent faire », a-t-elle déclaré.

    Israël et le Maroc ont rétabli des relations diplomatiques en décembre 2020. Les pays ont entretenu des relations diplomatiques secrètes pendant des décennies et avaient précédemment échangé des bureaux de liaison en 1995, à la suite des accords d’Oslo. Rabat a rompu ses liens avec Jérusalem en 2000, au milieu de la deuxième Intifada.

    Les liens culturels et familiaux profonds entre le Maroc et les quelque millions d’Israéliens ayant des racines dans l’État nord-africain se sont poursuivis tout au long, et même avant la normalisation renouvelée, des dizaines de milliers d’Israéliens ont visité le Maroc au cours des dernières décennies.

    Govrin est un diplomate expérimenté avec des décennies d’expérience dans les relations d’Israël avec l’Égypte et la Jordanie, entre autres pays, mais être en poste au Maroc est une expérience unique, a-t-il déclaré jeudi.

    « C’est très spécial d’être au Maroc, et je ne suis pas biaisé. Je n’ai pas de racines marocaines », a plaisanté Govrin. « Le sentiment est qu’ils nous veulent ici, ils nous aiment et ils nous embrassent… L’hospitalité marocaine est extraordinaire et c’est agréable d’être dans un endroit où la tolérance et la coexistence sont des valeurs très profondes. »

    De plus, l’ouverture d’une nouvelle ambassade dans le monde arabe n’est pas quelque chose qui arrive tous les jours. Le bureau israélien à Rabat n’est pas encore une ambassade officielle, mais Govrin a déclaré que le changement de statut était en cours.

    Sur le front de la sécurité, Govrin a déclaré que « le Maroc, Israël et les États-Unis sont d’accord sur la menace régionale que représente l’Iran et coopèrent donc ».

    Le Maroc a rompu ses relations diplomatiques avec l’Iran en raison de son soutien au Front Polisario, qui conteste la souveraineté de Rabat au Sahara occidental.

    Govrin a cité le ministre des Affaires étrangères Yair Lapid qui a évoqué « une nouvelle architecture de sécurité régionale » entre Israël, les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Maroc, la Jordanie et l’Égypte.

    « Les États de la région, y compris Israël, reconnaissent de plus en plus que la meilleure façon de faire face à la menace iranienne est de travailler ensemble », a-t-il déclaré. « Il est entendu que nous devons unir nos forces pour empêcher les actions destructrices de l’Iran. »

    La reconnaissance par les États-Unis de la revendication du Maroc sur le Sahara Occidental était une « incitation significative », mais les relations entre Israël et le Maroc ne se sont pas uniquement construites là-dessus, a déclaré l’ambassadeur. Il a cité le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita, qui a déclaré lors du sommet du Néguev le mois dernier que les liens entre les pays sont des liens de conviction et non d’intérêts.

    Govrin a salué l’approche du Maroc et du roi Mohammed VI en matière de coexistence judéo-musulmane, soulignant que la constitution du pays de 2011 reconnaissait le judaïsme comme l’une des cultures historiques du Maroc.

    « Dans la plupart des pays du Moyen-Orient, quand ils parlent de tolérance et de coexistence, c’est abstrait. Ici, c’est très démontrable. La coexistence entre Juifs et Arabes est très claire… les enfants jouent ensemble et les familles prennent leurs repas ensemble », a-t-il dit.

    Israël et le Maroc ont signé environ 20 protocoles d’accord différents dans des domaines tels que le commerce, l’économie, la sécurité et autres.

    Deux domaines pour lesquels il y a de l’enthousiasme au Maroc sont la haute technologie et la culture israéliennes. Govrin s’est entretenu avec le Post dans le cadre d’une délégation israélienne sur ces deux sujets, via l’ONG Sharaka, qui cherche à établir des liens interpersonnels entre les Israéliens et les États de l’Accord d’Abraham.

    « Il y a un grand intérêt pour la technologie israélienne », a déclaré Govrin. « Ils ne veulent pas seulement acheter un produit sur une étagère ; ils veulent apprendre à développer leurs capacités. Ils recherchent une coopération et une formation à long terme.

    En matière de culture, il existe des collaborations entre institutions de culture partagée, comme un concert de l’Orchestre andalou d’Ashdod à Rabat le mois dernier, auquel ont assisté 1 500 personnes, mais Govrin dit qu’il y a aussi une curiosité pour la culture israélienne plus largement.

    « Les Marocains veulent comprendre la diversité d’Israël, pas seulement se connecter avec ceux qui sont du Maroc », a déclaré l’ambassadeur. « Nous sommes en contact avec le ministère de la Culture pour voir comment nous pouvons produire ensemble des films, traduire de la littérature et faire venir des pièces israéliennes à Rabat… Le seul obstacle est le budget. »

    The Jerusalem Post, 12 mai 2022

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    #Maroc #Israël #Normalisation #Accords _Abraham #Médias #Palestine #Alqods #AlAqsa #DavidGovrin

  • Pourquoi Madrid se plie-t-elle au Maroc ? – Analyse-

    Pourquoi Madrid se plie-t-elle au Maroc ? – Analyse-

    Pourquoi Madrid se plie-t-elle au Maroc ? – Analyse- Sahara Occidental, Pegasus, espionnage, Brahim Ghali, Pedro Sanchez, chantage,

    L’Espagne a échangé cinq décennies de neutralité sur le Sahara Occidental tout en n’obtenant rien d’autre qu’un scandale de logiciels espions en retour.

    La politique étrangère de l’Espagne s’efforce de garantir le statut du pays en tant que puissance moyenne pertinente avec une voix en Amérique latine, en Europe et dans le bassin méditerranéen. En Afrique du Nord, cependant, Madrid patine sur une glace mince.

    Les choses ont d’abord tourné au vinaigre après la reconnaissance par le président américain de l’époque, Donald Trump, en décembre 2020, de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental occupé, une ancienne colonie espagnole. L’Espagne a refusé d’emboîter le pas et a fait face à des mois de colère de la part de la monarchie marocaine après que les autorités ont autorisé Brahim Ghali – le chef du Front Polisario, qui résiste au contrôle marocain du territoire – dans un hôpital espagnol pour un traitement au COVID-19. Rabat a riposté en rappelant son ambassadeur.

    La querelle de 15 mois comprenait plusieurs prises de bec au cours desquelles le Maroc a armé des milliers de personnes – dont des centaines de ses propres ressortissants mineurs – comme munitions diplomatiques. Le royaume a interrompu à plusieurs reprises les patrouilles frontalières, laissant des dizaines de bateaux de migrants atteindre les îles espagnoles des Canaries et autorisant des milliers de franchissements de clôtures dans les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla , sur le continent africain.


    À la mi-2021, le téléphone du Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a été piraté à deux reprises par le malware Pegasus développé par Israël ; Le Maroc est le principal suspect, ce qui fait craindre que Rabat cherche à faire chanter Madrid.


    En mai et juin 2021, au plus fort de la confrontation, le téléphone du Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a été piraté à deux reprises par le malware Pegasus développé par Israël. Il en était de même d’un téléphone appartenant à la ministre des Affaires étrangères de l’époque, Arancha González Laya, ainsi que des téléphones de la ministre de la Défense Margarita Robles et du ministre de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska. Le ministre de l’Agriculture Luis Planas, ancien ambassadeur d’Espagne au Maroc, a subi une tentative ratée.

    Étant donné qu’un seul client de Pegasus a ciblé plus de 200 téléphones espagnols , dont celui du journaliste marocain Ignacio Cembrero, tous les signes pointent vers le Maroc. Depuis que le scandale a éclaté au début du mois, le gouvernement espagnol a nié la responsabilité du Maroc et limogé le chef des espions de Madrid. Bien qu’elle ait été au courant des attentats dès le début, l’Espagne s’est lancée dans une série d’efforts de réconciliation avec le Maroc après avoir accueilli le chef du Polisario.

    Selon Ali Lmrabet, un journaliste marocain exilé en Espagne et cible de longue date du Makhzen – l’État profond du pays – Rabat pourrait bien faire chanter Sánchez. Il suggère que les services de renseignement marocains ont probablement trouvé quelque chose dans les près de 3 gigaoctets de données siphonnées du téléphone de Sánchez. « Le chantage des politiciens étrangers est leur spécialité », a-t-il déclaré.

    En juillet dernier, Sánchez a profité d’un remaniement ministériel pour licencier González Laya, qui avait été vilipendé dans la presse marocaine. Le diplomate pro-marocain et ancien ambassadeur à Paris José Manuel Albares a pris sa place. Quelques semaines plus tard, le roi d’Espagne Felipe VI a souligné la « profonde amitié partagée » des deux pays dans un hommage écrit à l’occasion du 22e anniversaire du trône du roi du Maroc Mohammed VI. Quand, l’automne dernier, l’Algérie a interrompu les expéditions de gaz vers son voisin, l’Espagne est intervenue pour sécuriser l’approvisionnement énergétique du Maroc. Pourtant, aucun des gestes ne semblait satisfaire Rabat.

    Finalement, Sánchez a cédé sur le plus gros problème de tous – craignant les conséquences du gel de Rabat dans la dissuasion de l’immigration et l’asphyxie économique causée par la fermeture des frontières marocaines à la frontière avec Ceuta et Melilla. Dans une lettre au roi Mohammed VI datée du 14 mars, Sánchez a qualifié la proposition marocaine de 2007 d’autonomie sahraouie sous le contrôle de Rabat au Sahara occidental de « base la plus sérieuse, crédible et réaliste » pour résoudre le conflit. Quatre jours plus tard, le palais marocain a divulgué la missive diplomatique à la presse.

    L’inclinaison vers le Maroc défait un demi-siècle de neutralité espagnole formelle dans le conflit entre le Maroc et le Polisario. Fondamentalement, la nouvelle position rapproche Madrid de la position de Rabat que celle de Berlin ou de Paris ; L’Allemagne et la France ont toutes deux reconnu le plan d’autonomie comme une simple « contribution », mais se sont abstenues de superlatifs. Après 10 mois, les lumières se rallument dans la résidence de l’ambassadeur du Maroc à Madrid. Cela n’a pas été gratuit.

    « Pour sortir du bourbier de Rabat, vous avez déclenché une crise avec l’Algérie, une crise au sein du gouvernement, et une crise… dans cette chambre », a fustigé le 30 mars Cuca Gamarra, porte-parole du principal parti d’opposition espagnol. ont convoqué le Premier ministre au parlement espagnol pour expliquer une volte-face historique dont ils n’ont entendu parler que du palais marocain. « C’est humiliant », a déclaré Gamarra.

    Le pivot a suscité une condamnation généralisée à travers le spectre politique – de Vox à Podemos – une rareté dans le paysage politique fragmenté de l’Espagne.

    En effet, le pivot a suscité une condamnation généralisée à travers le spectre politique, une rareté dans le paysage politique fragmenté de l’Espagne. Vox d’extrême droite l’a qualifié de « putain d’insulte ». À son tour, le jeune partenaire de gauche de la coalition au pouvoir, Podemos, l’a déploré comme « regrettable ». Dans la perspective de la prochaine visite de Sánchez et Albares à Rabat, le porte-parole du Parti nationaliste basque, Aitor Esteban, a rappelé au ministre des Affaires étrangères son manque d’approbation du parlement.

    Mais, surtout, le demi-tour a enragé l’Algérie, troisième fournisseur de gaz de l’UE mais aussi ennemi du Maroc et allié le plus fidèle du Polisario, à un moment critique. La Russie a coupé le gaz à la Pologne et à la Bulgarie, et la bonne volonté de l’Algérie est plus critique que jamais. Le pays a rapidement retiré son ambassadeur à Madrid après le pivot. Pour Eduard Soler, chercheur senior au Centre des affaires internationales de Barcelone, « Celui qui dit savoir quelle sera la réponse algérienne vous donne des informations inexactes ». Soler a déclaré à Foreign Policy que « l’Algérie traverse actuellement un processus pour en créer un ».

    En effet, Alger a prévenu Madrid qu’il allait revoir « tous ses accords… dans tous les domaines ». Au lendemain de ce changement, l’Espagne a tenté d’apaiser l’Algérie en livrant à la hâte le demandeur d’asile Mohamed Benhalima, un ancien officier militaire devenu célèbre après avoir dénoncé la corruption du régime algérien et rejoint les manifestations du Hirak dans le pays. Malgré les avertissements d’Amnesty International sur le « risque élevé de torture » auquel il était confronté dans son pays, l’Espagne a ignoré ses obligations internationales en tant que signataire de la Convention des Nations Unies contre la torture et a sommairement rejeté sa demande d’asile. L’Algérie a depuis cessé d’accepter les rapatriements de ses migrants irréguliers depuis l’Espagne et a considérablement réduit le nombre de vols entre les deux pays.

    Benhalima, pour sa part, a rapidement « avoué » toutes les charges retenues contre lui à la télévision algérienne après son refoulement. Dans une vidéo précédente , cependant, le dissident a averti que de tels aveux constitueraient une preuve de « graves tortures ». Le gouvernement espagnol n’a pas encore répondu à une pétition du Congrès demandant au ministère de l’Intérieur de justifier le rapatriement. Cette semaine, Benhalima a été condamné à mort .

    La seule lueur d’espoir dans la plus récente crise du Maghreb en Espagne semblait être que le robinet de gaz ne serait pas fermé. (L’Espagne s’approvisionne pour près de la moitié de ses besoins en gaz auprès de l’Algérie.) « L’Algérie veut construire l’image d’un fournisseur fiable », a déclaré Soler, un sentiment partagé par Gonzalo Escribano, directeur du programme énergie et climat de l’Institut royal espagnol Elcano.

    Escribano note qu’Alger ne peut se passer des revenus provenant des exportations vers l’Espagne. Pourtant, l’épée de Damoclès plane sur Madrid. À la fin du mois dernier, l’Algérie a menacé de mettre fin à ses exportations de gaz si l’Espagne approvisionnait le Maroc en pétrole algérien. Madrid s’est depuis engagé à ne pomper que du gaz non algérien via le gazoduc qui relie l’Espagne au Maroc.

    « On a beaucoup parlé de l’Espagne ratant la chance de devenir le centre énergétique de l’Europe en raison des représailles algériennes après le pivot », a déclaré Escribano. « Honnêtement, ça n’a pas de sens ; L’Algérie n’a pas la capacité de compenser un arrêt hypothétique des exportations russes et, à son tour, l’Espagne n’a pas la capacité de l’exporter vers le nord à travers les Pyrénées. L’Algérie a cependant déclaré sa relation avec l’Italie « stratégique » et s’est engagée à augmenter ses exportations de gaz de 50% vers le pays. Alger entend également privilégier Rome par rapport à Madrid à l’avenir. L’impact de cette riposte est limité. Si le PDG de Sonatrach, la compagnie pétrolière nationale algérienne, n’exclut pas une hausse des prix , ses conséquences seraient loin d’être catastrophiques.

    « C’est une erreur de savoir comment le ministère gère toute cette affaire avec le Maroc. C’est une capitulation », a déclaré un diplomate espagnol qui s’est rendu à plusieurs reprises dans la région, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat. « Quand il s’agit de Rabat, vous n’affirmez pas vos intérêts [en] cédant à chaque fois qu’il y a un incident. » Interrogé sur la précipitation apparente de cette décision, le diplomate a répondu que la survie politique du ministre des Affaires étrangères dépendait de sa gestion de l’affaire.

    Des sources diplomatiques ont confirmé à Foreign Policy qu’Albares et son équipe avaient négocié le pivot sans solliciter l’avis du réseau diplomatique informel habituel d’experts sur le Sahara occidental.

    Et jusqu’à présent, le gouvernement n’a pas grand-chose à montrer. Bien que les passages frontaliers entre le Maroc et les deux enclaves nord-africaines de Ceuta et Melilla doivent ouvrir la semaine prochaine, mais sans contrôles douaniers, comme l’Espagne l’avait promis plus tôt, le Maroc a continué à devenir de plus en plus agressif. Amnesty International a rapporté que « les autorités marocaines ont intensifié leur harcèlement des défenseurs des droits humains et des militants au cours des deux derniers mois ». En avril, l’Algérie a dénoncé le bombardement par le Maroc d’un convoi de camions à la frontière entre la Mauritanie et le Sahara occidental.

    Marcos Bartolomé , journaliste et chercheur basé en Espagne.

    Foreign Policy, 13 mai 2022

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    #Espagne #Maroc #SaharaOccidental #PedroSanchez #Pegasus #Espionnage

  • Pegasus : le PE va enquêter sur l’implication du Maroc

    Pegasus : le PE va enquêter sur l’implication du Maroc

    Pegasus : le PE va enquêter sur l’implication du Maroc – Espagne, Parlement Européen, UE, PedroSanchez, Espionnage, Catangate,

    La commission du Parlement européen dédiée au scandale d’espionnage Pegasus va inclure le Maroc dans son enquête, révèle ce jeudi 12 mai le site d’information ibérique , El Español.

    Les eurodéputés enquêteront sur la responsabilité qui pourrait incomber à Rabat dans l’espionnage de plus de 200 numéros de téléphone espagnols au cours de l’année 2021 , dont ceux du président du gouvernement espagnol et de ses ministres de la Défense et de l’Intérieur (El Español, 12 mai 2022)

    Selon le média espagnol qui cite un eurodéputé du groupe Libéral Renew, la commission envisage la possibilité « d’établir une mission d’enquête au Maroc dans les meilleurs délais »

    Cette décision a été prise sur la base « des conclusions de Forbidden Stories et d’Amnesty International sur « l’utilisation illégale des technologies de surveillance par les autorités marocaines contre la société civile au Maroc et au Sahara occidental », ajoute la même source.

    La commission du Parlement européen répond ainsi favorablement à la demande de l’eurodéputé espagnol du parti Ciudadanos, Jordi Cañas qui avait demandé d’inclure le Maroc dans l’enquête.

    « Nous allons adresser une demande en raison des indices et des soupçons que ce pays a pu induire l’espionnage sur les numéros de téléphones des membres de l’exécutif espagnol. Les dates coïncident avec l’entrée massive de milliers de personnes à Ceuta face à la passivité marocaine » avait-il déclaré à la presse.

    Le gouvernement espagnol avait annoncé avoir reçu deux alertes du centre de cryptologie l’informant de ces attaques qui se sont déroulées successivement en mai et en juin 2021 et durant lesquelles près de 11 GO (2,6 gigas de données du téléphone de Pedro Sanchez et neuf mégas de celui de Margarita Robles) d’informations ont été extraites.

    L’espionnage du téléphone portable du Premier ministre, Pedro Sanchez, avec Pegasus s’est produit à deux reprises, les 19 et 31 mai 2021. L’espionnage du ministre de la Défense, Margarita Robles, a été infecté en juin, selon des informations du Centre national de cryptologie espagnol.

    Malgré de nombreuses dénonciations de l’implication du Maroc dans ce scandale , notamment dans la presse et classe politique espagnoles, le gouvernement de Sanchez joue la prudence pour le moment et s’en tient aux sanctions internes comme l’illustre le limogeage de la directrice des Services secrets espagnols, Paz Esteban López, il y a quelques jours.

    L’Algérie aujourd’hui, 12 mai 2022

    #Maroc #Parlement_européen #UE #Pegasus #Espionnage #PedroSanchez #MargaritaRobles

  • Sahara Occidental: Comment le Maroc a voulu piéger la Turquie

    Sahara Occidental: Comment le Maroc a voulu piéger la Turquie

    Sahara Occidental: Comment le Maroc a voulu piéger la Turquie – Mevlut Cavusoglu, Nasser Bourita, Coalition mondiale de lutte contre Daech,

    C’est décidément la brouille aussi entre la Turquie et le Maroc. Le grave dérapage diplomatique auquel s’est livré le chef de la diplomatie marocaine Nasser Bourita a l’égard de son homologue turc Mevlut Cavusoglu mercredi à Rabat a jeté un froid dans les relations entre les deux pays.

    Le communiqué publié par le ministère turc des affaires étrangères jeudi sur la question du Sahara Occidental a vite fait de révéler le subterfuge et la manipulation auxquelles a été conviée Ankara contre son grès.

    Cavusoglu se trouvait au Maroc pour assister à une réunion ministérielle de la baptisée “la Coalition mondiale de lutte contre Daech”, accueillie dans la ville de Marrakech.

    Un évènement que le Makhzen marocain souhaitait utiliser pour accréditer la thèse selon laquelle le Front Polisario serait elle aussi une entité terroriste. Une hérésie à laquelle aucun participant n’a souscrit compte tenu du fait que le Polisario étant considéré par l’ONU comme le représentant légitime du peuple sahraoui.

    Or, à l’issue de la conférence de presse entre Bourita et Cavusoglu organisée en marge de cette conférence, la presse marocaine avait attribué au ministre turc des propos selon lesquels la Turquie reconnait la “souveraineté” du Maroc sur le Sahara Occidental. Une manœuvre qui a outré les autorités turques y voyant une ” inacceptable atteinte aux intérêts suprêmes ” de l’ancienne puissance ottomane.

    Mais qu’est ce qui a poussé la presse marocaine a attribué à la Turquie une position en porte-à-faux avec sa doctrine diplomatique et qu’est-ce qui a amené Ankara à recadrer Rabat?

    Contacté par le Jeune Indépendant, ce vendredi 13 mai, une source responsable au sein du ministère turc des affaires étrangères a expliqué, que “les marocains ont voulu piéger M. Cavusoglu lors de la conférence de presse dont le thème central était l’effort mené par la communauté internationale contre le terrorisme”, ajoutant que “des médias marocains vraisemblablement briffé à l’avance ont dérapé sur la question du Sahara Occidental”.

    Ce responsable qui est chargé du dossier Maghreb au ministère turc des affaires étrangères et ancien diplomate en Libye a surtout précisé que les “marocains ont tenté de piéger notre ministre et ont interrompu la conférence de presse avant qu’il ne puisse évoquer la position de notre pays sur le Sahara occidental”, soulignant que le but inavoué de M. Bourita “était d’obtenir une déclaration sur la souveraineté des pays et la détourner à son avantage quitte à mettre en péril les relations de confiance entre la Turquie et le Maroc.”

    Selon lui, il s’agit d’”un hold-up diplomatique qui brise la confiance entre nos deux pays et met nos diplomates en garde contre de tels dérapages lorsqu’il s’agit du Maroc” car ce genre de manœuvres, a-t-il poursuivi, “visent à nuire aux relations entre la Turquie et l’Algérie ce qui est en soi une atteinte aux intérêts suprêmes de notre Etat”.

    Suite à cet incident, Ankara s’est empressée de recadrer le Maroc. Dans un communiqué rendu public jeudi 12 mai, le ministère turc des Affaires étrangères a démenti les informations relayées par de presse marocaine faisant état de la reconnaissance par la Turquie de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. «La Turquie plaide pour une solution politique à la question sahraouie dans le cadre des résolutions pertinentes de l’ONU» a assené le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, l’ambassadeur Tanju Bilgiç.

    Il a rappelé la constante position turque qui « défend la mise en place d’une solution politique à la question du Sahara occidental dans le cadre des résolutions pertinentes de l’ONU et par le biais d’un dialogue entre les parties ».

    Le porte-parole a surtout précisé que la Turquie soutient l’intégrité territoriale et la souveraineté de tous les pays de la région à « l’intérieur de leurs frontières internationalement reconnues ».

    La réaction d’Ankara constitue une douche froide pour Bourita et son staff qui s’illustrent ainsi par une incompétence criarde en matière d’éthique diplomatique.

    Par S. Ould Brahim

    Le Jeune Indépendant, 13 mai 2022

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    https://www.jeune-independant.net/sahara-occidental-comment-le-maroc-a-voulu-pieger-la-turquie/

  • Escalade de la répression au Maroc

    Escalade de la répression au Maroc

    Escalade de la répression au Maroc – Omar Radi, Taoufik Bouachrine, Souleiman Raïssouni, presse, journalistes,

    ABDELLATIF EL HAMAMOUCHI
    Suite à la répression de la presse indépendante au Maroc, les militants des droits humains sont confrontés à une répression accrue et à des peines de prison prolongées.

    Le 23 mars 2022, les autorités marocaines ont arrêté la blogueuse et défenseuse des droits humains Saida al-Alami pour avoir critiqué sur les réseaux sociaux le gouvernement marocain et les services de sécurité. Al-Alami, une militante bien connue et vocale, a constamment exprimé sa critique des autorités, ainsi que sa solidarité avec les journalistes connus pour leurs opinions critiques, sur Facebook. Le procureur général a accusé Al-Alami d’un certain nombre de violations graves, notamment « d’insulte à un organe réglementé par la loi », « d’insultes à des agents publics dans l’exercice de leurs fonctions », « d’outrage aux décisions judiciaires » et « diffusion et distribution de fausses allégations sans consentement ». .” Finalement, le tribunal de première instance de Casablanca a condamné Al-Alami àdeux ans de prison .

    Quelques jours après l’arrestation d’Al-Alami, le tribunal de première instance d’Al Hoceima (nord) a prononcé une peine de quatre ans de prison contre le blogueur et ancien militant du mouvement Hirak Rif, Rabih al-Ablaq , à la suite de vidéos qu’il a publiées . à Facebook et Youtube qui ont critiqué le roi Mohammed VI et le Premier ministre Aziz Akhenoush et remis en question la source de leur richesse. Le procès d’Al-Ablaq devant le tribunal d’Al Hoceima a débuté le 11 avril et le procureur du roi (le procureur général) l’a accusé d’avoir « violé publiquement le devoir de révérence et de respect de la personne du roi ».

    Cette répression des militants et des blogueurs a mis en lumière l’intolérance croissante des autorités marocaines à l’égard de la presse indépendante, qui devient un « lointain souvenir » selon Eric Goldstein , directeur adjoint pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Human Rights Watch. Pour mener à bien cette répression, les autorités ont utilisé le modèle qui prévalait sous l’ancien dictateur tunisien Zine El Abidine Ben Ali. Cette stratégie éprouvée vise à faire taire les voix dissidentes en utilisant des allégations d’agression sexuelle et de comportement immoral garantissant la destruction de la réputation de l’accusé.

    Tawfiq Bouachrine , directeur et fondateur du journal le plus indépendant du Maroc, mais aujourd’hui abandonné, Akhbar al-Youm , a été arrêté et condamné à 15 ans de prison pour « traite des êtres humains ». Par la suite, l’ avocat de Bouachrine , Mohamed Zayan, ancien ministre marocain des droits de l’homme, a également été condamné à trois ans de prison à la suite d’une plainte déposée contre lui par le ministère de l’Intérieur . Soulaiman Raissouni , le remplaçant de Bouachrine comme rédacteur en chef d’Akhbar al-Youm, a ensuite été arrêté et inculpé pour agression sexuelle sur un autre homme. Hajar Raissouni , la nièce de Soulaiman, a ensuite été arrêtée pour « relations sexuelles extraconjugales et avortement ». De même, l’année dernière, Omar Radi, un journaliste bien connu, a été accusé « d’espionnage et de viol ». Il a été reconnu coupable et condamné à six ans de prison en mars dernier.

    En fin de compte, en harcelant, intimidant et arrêtant des journalistes indépendants, des militants et des blogueurs influents sur les réseaux sociaux, les autorités marocaines visent à créer une atmosphère de terreur parmi les personnalités éminentes des réseaux sociaux et au sein de la communauté des militants des droits humains. Simultanément, les faiblesses et la fragmentation croissante de l’opposition démocratique – qui semble incapable de surmonter ses conflits idéologiques et sa polarisation intellectuelle – aggravent encore la situation. Leur division sert en fin de compte l’aile autoritaire au sein du régime et lui permet de contrôler davantage la situation.

    L’autoritarisme marocain utilise non seulement le système judiciaire et pénal pour intimider l’opposition et freiner le journalisme indépendant, mais il « arme » également avec succès la diffamation publique par le biais de journaux et de médias ouvertement fidèles au régime. Cette diffamation est principalement utilisée pour discréditer les voix critiques par la publication d’ allégations criminelles infondées et de fausses accusations à leur encontre. Il est également utilisé pour menacer et briser le moral des journalistes en attente d’arrestation ou de procès. Maati Monjib, historien et journaliste, en est un bon exemple. Il a fait l’objet d’une campagne de diffamation menée par les médias diffamatoires des semaines avant son arrestation le 29 décembre 2020 et a ensuite été condamné à un an de prison pour « atteinte à la sécurité de l’État ».

    Les médias diffamatoires, qui restent sous le contrôle de l’aile autoritaire du régime, cherchent principalement à influencer la rhétorique, les positions, les initiatives et les réactions de la cible envers le gouvernement. Il s’appuie sur des campagnes de diffamation pour menacer ses cibles et contrôler indirectement leurs décisions publiques. Dans le cas des journalistes, ces tactiques visent à influencer la ligne éditoriale de la cible en la poussant à s’autocensurer sur tous les articles, études ou idées qu’elle produit.

    Malgré les nombreuses critiques sur la détérioration de la situation des droits humains au Maroc, le régime marocain, indifférent à sa réputation internationale, poursuit sans relâche sa répression contre les journalistes et les défenseurs des droits humains. En effet, le 12 avril 2022, le Département d’État américain a publié ses rapports nationaux 2021 sur les pratiques en matière de droits de l’homme . En ce qui concerne le Maroc, le rapport note « la multiplication des arrestations arbitraires de journalistes et de militants de la société civile » et la propagation de campagnes de diffamation dans les médias qui « harcèlent et intimident les journalistes ».

    Il semble peu probable que le régime arrête ces pratiques, d’autant plus qu’il est contraint de faire face aux répercussions de l’inflation et aux séquelles de la pandémie de Covid-19 qui a affecté négativement les classes moyennes et populaires. En fait, comme l’ explique Maati Monjib , les difficultés économiques pourraient en fait inciter le régime à continuer de cibler les militants et les manifestants par le biais de poursuites judiciaires et d’une surveillance communautaire accrue.

    Abdellatif El Hamamouchi est un journaliste d’investigation et chercheur en sciences politiques marocain. Il est membre du Bureau central de l’Association marocaine des droits de l’homme. Il écrit pour The Intercept, Open Democracy et The New Arab. Il est également l’auteur de Moncef Marzouki : His Life and Thought, co-écrit avec Maati Monjib et publié par l’Arab Center for Research and Policy Studies à Doha. Suivez-le sur Twitter : @AHamamouchi .

    Carnegie Endowment for International Peace, 12 mai 2022

  • Espagne-Maroc: Réouverture des frontières terrestres

    Espagne-Maroc: Réouverture des frontières terrestres

    Espagne-Maroc: Réouverture des frontières terrestres – Ceuta, Melilla

    Les frontières séparant les enclaves africaines espagnoles du Maroc fermées depuis mars 2020

    Le gouvernement espagnol a annoncé jeudi que les frontières terrestres du pays avec le Maroc rouvriront à partir de la semaine prochaine pour la première fois en plus de deux ans.

    La réouverture sera progressive. A partir de mardi, les Marocains autorisés à entrer dans l’espace Schengen pourront traverser la frontière vers les enclaves africaines espagnoles, selon un communiqué du gouvernement espagnol.

    Les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla représentent les seules frontières terrestres de l’UE avec une nation africaine.

    Le 31 mai, les travailleurs frontaliers légalement reconnus seront également autorisés à voyager librement entre les deux pays, toujours en suivant les protocoles COVID-19.

    Dans le cadre de l’ouverture, un groupe de travail hispano-marocain déterminera les prochaines catégories de personnes ou de marchandises qui pourront voyager entre le Maroc et les enclaves espagnoles.

    « La réouverture est le fruit du travail avec les autorités marocaines et fait partie du cadre convenu par le Premier ministre Pedro Sanchez et le roi Mohamed IV du Maroc », indique le communiqué.

    Dans le nouveau cadre, le gouvernement espagnol a adopté la vision du Maroc pour l’avenir du Sahara occidental, qui prétend qu’il devrait être une région autonome au sein du Maroc.

    En avril, le trafic des ferries a également repris entre l’Espagne et le Maroc pour la première fois en deux ans.

    Pendant ce temps, l’Espagne a déclaré que le ministère de l’Intérieur renforcerait la présence policière à Ceuta et Melilla pour « garantir les besoins de sécurité ».

    Anadolou

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    #Maroc #Espagne #Frontières #Ceuta #Melilla