Catégorie : Maroc

  • L’UNESCO ignore les journalistes au Maroc et en Palestine

    L’UNESCO ignore les journalistes au Maroc et en Palestine

    L’UNESCO ignore les journalistes au Maroc et en Palestine – Audrey Azoulay,

    Quand la directrice de l’UNESCO ferme les yeux sur la protection des journalistes au Maroc et en Palestine

    Dans un entretien accordé à l’AFP, la directrice de l’UNESCO, Audrey Azoulay, a indiqué que la protection des journalistes «concerne toute la société», gouvernements comme citoyens.

    Elle souligna en outre que la protection des journalistes «concerne toute la société, y compris les gouvernements qui doivent aider aux mécanismes de protection».

    «Cela concerne aussi les citoyens qui doivent se mobiliser pour comprendre que cette liberté-là, celle des journalistes, c’est la leur, la possibilité d’avoir accès à une information juste, une information indépendante», a-t-elle ajouté depuis Punta del Este, dans l’est de l’Uruguay où se tient jusqu’à mercredi cette conférence annuelle, consacrée en 2022 au «Journalisme sous l’emprise numérique».

    Qu’en est-t-il de la protection des journalistes chez Papa André?

    S’il est primordial de saluer la rhétorique de la directrice de l’UNESCO, il en demeure légitime rappeler à cette dernière les violations de la liberté d’expression et l’emprisonnement des journalistes marocains chez Papa André Azoulay, puissant Conseiller et protecteur de sa majesté Mohamed. A-t-elle critiqué le régime oppresseur des journalistes, ou le père est le garde-fou de la dynastie qui s’est mise au service d’un autre régime d’Apartheid, à savoir l’Israël qui détient dans ses geôles une vingtaine de journalistes palestiniens porteurs d’aspirations pacifiques du Peuple Palestinien

    Algérie54, 04/05/2022

    #Maroc #palestine #UNESCO #audrey_azoulay #andré_azoulay

  • Emmanuel Macron boude le Maroc

    Emmanuel Macron boude le Maroc

    Emmanuel Macron boude le Maroc – Espionnage, Pegasus, Mohammed VI, Espagne, Pedro Sanchez, Algérie,

    Après sa réélection, Emmanuel Macron s’entretient avec sept dirigeants étrangers de la Turquie, l’Egypte, l’Afrique du Sud, le Sénégal ou l’Algérie notamment – pour faire le point et relancer les relations après sa réélection tout comme les présidents sud-africain Cyril Ramaphosa, sénégalais Macky Sall, égyptien Abdel Fattah al-Sissi, algérien Abdelmadjid Tebboune, mauritanien Mohamed Ould Ghazouani et comorien Azali Assoumani.

    Fait marquant : Le roi Mohammed VI ne figure pas dans la liste malgré le clin d’œil lancé par Maroc Hebdo sous le titre de « Le Maroc, socle de la politique française au Maghreb ».

    En effet, le président français boude le Maroc depuis le scandale d’espionnage avec le logiciel israélien Pegasus. Le téléphone portable du locataire de l’Elysée figurait parmi les cibles des services secrets de Sa Majesté.

    Un scandale dans les feux ont été rallumés par le président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez. Depuis plusieurs jours, l’affaire fait la une des journaux ibériques. Selon The Guardian, en plus du téléphone de Sanchez, plus de 200 personnalités espagnoles ont été espionnés par le Maroc.

    LIRE AUSSI : Pegasus: 5 ministres français espionnés par le Maroc?

    LIRE AUSSI : Espionnage: Macron demande des comptes au Maroc

    LIRE AUSSI : Pedro Sanchez espionné via Pegasus : L’ombre du Makhzen

    #Maroc #France #MohammedVI #Macron #Pegasus #Espionnage #Algérie

  • Marocleaks : Rapport sur les livres de Youssef Jebri

    Marocleaks : Rapport sur les livres de Youssef Jebri

    Marocleaks : Rapport sur les livres de Youssef Jebri – Global Intelligence Partners, DGED, Printemps Arabe, Abdelmalek Alaoui, Mazars, veille stratégique, bureau de conseil,

    Les publication de l’écrivain marocain Youssef Jebri étaient suivies par la boîte d’Abdelmalek Alaoui Global Intelligence Partners. Selon le hacker Chris Coleman, celle-ci était une « arrière-boutique » de la DGED, les services de renseignements extérieurs marocains dirigés Yassine Mansouri, un ami d’enfance du roi Mohammed VI. Selon sa présentation dans Linkedin :

    Global Intelligence Partners est une entreprise de conseil en Intelligence Économique et en veille Stratégique, leader du marché au Maroc et active sur plusieurs marchés africains, en zone Mena et en Europe. Elle accompagne des clients publics et privés sur des problématiques de surveillance de l’environnement informationnel, de construction de sens collectif, et de balayage des risques et signaux faibles issus de l’environnement. Spécialisée également dans la communication d’influence, la production de connaissance positive et le déminage informationnel pour l’aide à la prise de décision, elle compte parmi ses clients une majorité des plus importantes capitalisation boursières de la place de Casablanca, ainsi que de nombreux clients publics et privés, actifs dans le Royaume du Maroc et dans le monde.

    Secteur: Services et conseil aux entreprises

    Taille de l’entreprise : 11-50 employés 5 sur LinkedIn 

    Siège social : Rabat, Rabat Salé

    Fondée en 2007

    Spécialisations : Intelligence économique, veille stratégique, Conseil en stratégie, communication d’influence, communication de crise et piges presse

    Acquisition de GIP par le groupe Mazars. Deuxième à droite: Abdelmalek Alaoui

    Son fondateur et patron, Abdelmalek Alaoui, est le fils de Moulay Ahmed Alaoui, cousin du roi et plusieurs fois ministre et d’Assia Bensalah Alaoui, ambassadrice itinérante du roi Mohammed VI.

    En 2015m GIP a été achetée par le groupe français Mazars Maroc.

    Lors des événements du dénommé Printemps Arabe, GIP a assuré la veille stratégique des publications de la presse française sur le Maroc ainsi que de posters des articles favorables `la monarchie marocaine.

    SOURCE : Marocleaks

    #Maroc #Marocleaks #DGED #Global_intelligence_partners #Bureau_conseil #Veille_stratégique

  • Le Nigeria cherche financement pour un gazoduc vers le Maroc

    Le Nigeria cherche financement pour un gazoduc vers le Maroc – Timipre Sylva, Union Européenne, gaz, Russie, Algérie,

    Le Nigeria et le Maroc sont toujours à la recherche de financements pour un énorme projet de gazoduc qui transportera le gaz nigérian vers l’Afrique du Nord et vers les marchés européens, a déclaré le ministre d’Etat aux Ressources pétrolières, Timipre Sylva.

    Les approvisionnements en gaz de l’Afrique sont de plus en plus à l’honneur alors que l’Union européenne cherche à se sevrer de la production russe après l’invasion de l’Ukraine en février.

    Il y a quatre ans, le roi Mohammed VI du Maroc et le président nigérian Muhammadu Buhari se sont mis d’accord sur le méga-projet de transport de gaz le long de la côte atlantique dans le cadre d’un accord signé pour la première fois en 2016.

    Sylva a déclaré lundi que le gazoduc serait une extension d’une structure qui pompait du gaz du sud du Nigeria vers le Bénin, le Togo et le Ghana depuis 2010.

    Il a déclaré: «Nous voulons continuer ce même pipeline jusqu’au Maroc le long de la côte. Pour l’instant, nous en sommes encore au niveau des études, et bien sûr, nous en sommes au niveau de l’obtention du financement pour ce projet et beaucoup de personnes manifestent leur intérêt.

    « Les Russes étaient avec moi au bureau la semaine dernière, ils sont très désireux d’investir dans ce projet et il y a beaucoup d’autres personnes qui souhaitent également investir dans le projet. »

    Le ministre a déclaré qu’ils n’avaient conclu aucun arrangement financier pour le pipeline.

    Il a ajouté: « Il y a beaucoup d’intérêt international, d’intérêt des investisseurs, pour le projet, mais nous n’avons pas vraiment identifié d’investisseurs avec lesquels nous voulons aller. »

    Le projet d’un gazoduc acheminant les ressources gazières du Nigeria vers l’Afrique du Nord fait depuis longtemps l’objet de discussions et l’Algérie a également eu des pourparlers avec le Nigeria dès 2002 pour un gazoduc similaire traversant la région du Sahel.

    Le Nigeria, membre de l’OPEP, possède d’énormes ressources gazières – les plus grandes réserves prouvées d’Afrique et les septièmes au monde.

    Membre de l’OPEP, l’Algérie, le plus grand exportateur de gaz d’Afrique, a récemment déclaré qu’elle était prête à fournir plus de gaz à l’Europe.

    Le géant russe de l’énergie, Gazprom, a annoncé qu’il avait arrêté tous les approvisionnements en gaz de la Pologne et de la Bulgarie, très dépendante, faisant planer le spectre d’une pénurie dans la région – et en Europe dans son ensemble. (AFP)

    Par Josué Odeyemi

    Daily trust, 03/05/2022

    #Nigeria #Maroc #Gaz #Gazoduc #Pipeline #Algérie #Europe #Russie

  • Gaz inversé au Maroc via GME: quels fournisseurs et à quel prix?

    Gaz inversé au Maroc via GME: quels fournisseurs et à quel prix?

    Gaz inversé au Maroc via GME: quels fournisseurs et à quel prix? – gazoduc Maghreb-Europe, Algérie, Espagne, Qatar,

    Bien que les responsables marocains et espagnols s’accordent à dire que le flux inverse de gaz vers le GM via le gazoduc Maghreb-Europe (GME) ne sera rien d’autre que l’Algérie, il y a du suspense sur le coût et le profil du ou des fournisseurs. Qui va approvisionner le marché marocain désormais…

    Fin avril, le régime algérien a menacé de mettre fin à l’accord avec l’Espagne, qui a fermé fin octobre 2021 après que Madrid et Rabat ont décidé de détourner le débit du gazoduc Maghreb-Europe (GME).

    L’Algérie maintient sa position hostile envers le Maroc, craignant que dans le processus d’inversion du flux GME, le gaz algérien ne soit mélangé avec le gaz envoyé au Maroc. Madrid a réagi rapidement, rappelant qu’elle avait accepté d’autoriser Rabat à n’utiliser ses installations de gaz renouvelable que pour acheter du gaz naturel liquéfié (GNL) du Maroc sur le marché international.

    « Les chances que l’Algérie viole ses obligations énergétiques envers l’Espagne, un allié européen clé, restent minces », a déclaré Intissar Fakir, directrice de projet pour l’Afrique du Nord et le Sahel, au Moyen-Orient.

    « Sonatrach, la compagnie nationale d’énergie du pays, ne veut pas rompre les accords internationaux pour un certain nombre de raisons et mettre en péril sa relation avec un client clé. L’Algérie a évité de transférer du gaz algérien au Maroc dans le cadre de son contrat actuel – et Madrid a assuré aux Algériens qu’un tel transfert n’aurait pas lieu. Intissar Fakir dans cet article intitulé « L’approche instable de l’Algérie vis-à-vis du Maroc pourrait avoir un impact sur les liens énergétiques avec l’Espagne ».

    Le directeur du projet Afrique du Nord et Sahel (Mostafa Terrab, président du groupe OCP, qui est membre du conseil consultatif du projet) indique que parmi les options envisagées par le gouvernement marocain, une restructuration pour embaucher du GNL a été externalisée. « À cette fin, des responsables marocains se sont rendus au Qatar, un exportateur de gaz, en février pour s’assurer les volumes de GNL. Les relations du Maroc avec le Qatar sont fortes, notamment lors du siège du pays dans le Golfe en 2017. Il est peu probable que Doha soit oubliée », a rappelé le groupe de réflexion basé à Washington.

    « Compte tenu du coût de la location de l’installation gazière, le Maroc s’est tourné vers l’Espagne pour faciliter l’exploitation du GNL, qui sera ensuite acheminé via le GME. Peut protéger les objets.

    Amérique, Nigéria, Qatar… gâtés

    Lors d’une conférence de presse vendredi 15 avril, la ministre du Changement énergétique Leila Benali a confirmé que l’arrivée des premières fournitures aux deux centrales, Tahaddart et Aïn Beni Mathar, était « une question de quelques jours ». Si le Maroc « entre rarement sur le marché international du GNL », « les équipes marocaines ont su développer un pouvoir de négociation important face à des traders expérimentés ».

    Leila Benali n’a pas semblé apprécier la quantité commandée par la partie marocaine (ONEE et Onheim), qu’elle jugeait moins importante qu’elle ne l’avait espéré, même si elle s’est félicitée de l’effervescence suscitée par la sortie du Maroc sur le marché international du GNL. « Nous avons reçu des dizaines de réponses. Ce sont des accords à moyen terme », a promis la ministre, sans préciser les détails de ces accords (prix, quantité, pays fournisseur).

    « Je ne suis pas membre de la commission ad hoc chargée du dossier gaz », a déclaré la ministre, ajoutant que l’annonce de la première date de répartition est attendue dans les prochains jours.

    Plus de deux semaines après le départ significatif du ministre, les centrales de Tahaddart et Ain Beni Mathar sont toujours fermées, et aucun des paramètres du nouveau contrat énergétique entre le Maroc et l’Espagne n’a encore été filtré.

    Selon l’agence de presse londonienne Ray Alyoum, les méthaniers loués par le Maroc doivent arriver via l’Atlantique (hors Qatar) en provenance des États-Unis ou du Nigeria, décharger la cargaison au port de Huelva en Andalousie et démarrer le processus de pompage vers le hub de GME en Córdoba.

    Au lieu de se contenter d’un fournisseur unique, le Maroc aurait choisi de diversifier ses sources d’approvisionnement en raison de la difficulté (rareté et coût élevé) d’obtenir du gaz sur le marché international lié au conflit armé entre la Russie et l’Ukraine.

    « Importer du gaz coûte au Maroc sept fois plus que ce qu’il reçoit de l’Algérie via GME. Le Maroc n’a pas besoin de grandes quantités de gaz, ce qui lui permet d’obtenir plus facilement ce qu’il recherche sur le marché international » ( Ray Alyoum ).

    Guillaume Kennedy
    « Pionnier du café. Fanatique des réseaux sociaux. Passionné de télé. Entrepreneur sympathique. Amateur de zombies.

    Tumbler Ridge News, 03/05/2022

    #Maroc #Gaz #Algérie #GME #Gazoduc #GNL

  • Les nonuplés fêtent leur premier anniversaire au Maroc

    Les nonuplés fêtent leur premier anniversaire au Maroc

    Les nonuplés fêtent leur premier anniversaire au MarocAbdelkader Arby, Guinness World Records, Halima Cissé,

    Les cinq petites filles et les quatre garçons sont toujours pris en charge par la clinique où ils sont nés

    Les neuf bébés – nonuplés – nés d’une femme malienne ont célébré leur premier anniversaire le 4 mai.

    Les seuls nonuplés au monde ont obtenu le titre Guinness World Records pour le plus grand nombre d’enfants nés en une seule naissance pour survivre. Leur père, Abdelkader Arby, un officier de l’armée malienne, a déclaré à la BBC que tous les bébés sont en parfaite santé.

    Bien qu’ils rampent, certains sont assis et peuvent même marcher ; les cinq bébés filles et les quatre garçons sont toujours pris en charge par la clinique au Maroc où ils sont nés, indique le rapport.

    La famille célébrera l’occasion avec les soignants et les infirmières de la clinique.

    La mère, Halima Cissé, 26 ans, de Tombouctou, dans le nord du Mali, s’est également bien remise.

    Après la naissance le 4 mai 2021, leur poids avait augmenté « de manière significative » entre 800 grammes et 1,4 kilogramme suite à l’alimentation par sonde, a rapporté l’AFP.

    Une équipe médicale de 10 médecins assistés de 25 paramédicaux a été mobilisée pour les accouchements multiples par césarienne.

    Le gouvernement du Mali a transporté Cisse de la nation ouest-africaine au Maroc pour de meilleurs soins le 30 mars 2021. On pensait initialement, après des échographies, qu’elle portait des septuplés (sept enfants nés en une seule naissance).

    Les cas de femmes portant avec succès des septuplés à terme sont rares – et les nonuplés encore plus rares.

    Le record mondial vérifié du plus grand nombre de naissances vivantes est de huit, né d’une Américaine, Nadya Suleman, surnommée « Octomum », en 2009 alors qu’elle avait 33 ans.

    Khaleej Times, 05/05/2022

    #Maroc #Santé #Médicine #nonuplets


  • ONU: Le Maroc propose un juriste pour un organe non juridique

    ONU: Le Maroc propose un juriste pour un organe non juridique

    ONU: Le Maroc propose un juriste pour un organe non juridique – Sahara Occidental, frontières maritimes continentales, Miloud Loukili, Commission des limites du plateau continental,


    En plein litige maritime maroco-espagnol au large du Sahara occidental, le Maroc fait pression pour qu’un défenseur de l’occupation du Sahara occidental fasse partie d’un important panel scientifique onusien sur les frontières maritimes continentales.

    Le gouvernement marocain pousse actuellement la candidature du professeur Miloud Loukili pour un siège au sein de la Commission des limites du plateau continental. D’après ce que sait Resource Watch du Sahara occidental, Rabat a écrit à plusieurs gouvernements pour demander aux États membres de l’ONU de soutenir sa candidature.

    L’organe scientifique de l’ONU décide de la délimitation du plateau continental, c’est-à-dire qu’il détermine la zone exacte dans laquelle le plateau continental des différents pays s’avance dans les eaux profondes. Cela est pertinent partout où le plateau continental s’étend au-delà de la zone d’exclusion économique de 200 miles nautiques.

    Conformément à l’article 2 de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer, chacun des 21 membres de la commission doit être « expert en géologie, en géophysique ou en hydrographie ».

    M. Loukili est un juriste marocain ayant une longue carrière dans le droit, mais sans formation formelle dans les domaines requis pour être membre de la Commission. WSRW a eu un aperçu du CV du juriste, qui a été transmis aux gouvernements.

    Les élections de l’organe onusien auront lieu à la mi-juin 2022. Les membres actuels de la Commission, élus pour cinq ans en 2017, termineront leur mandat lors de la même session. Les personnes qui occupent le siège de la commission basée à New York le font à titre personnel.

    Loukili est décrit dans les lettres du gouvernement marocain comme un « éminent spécialiste » du droit maritime, « fortement impliqué dans le processus multilatéral lié à la mise en œuvre de la CNUDM » (Convention des Nations unies sur le droit de la mer).

    Le gouvernement marocain omet cependant de préciser que le CV du professeur Loukili ne contient pas les qualifications formelles requises pour être membre de la Commission. Ce qui est également passé sous silence, c’est que Loukili est un défenseur acharné de la position du gouvernement marocain sur le Sahara occidental, qu’il appelle « le Sahara marocain » ou « notre Sahara ». Il a ouvertement appelé à défendre la position marocaine à l’international « sur tous les fronts ».

    Lors d’un événement organisé par l’agence de presse marocaine MAP à Rabat en 2018, il a déclaré qu’il était « absolument nécessaire – de manière très claire – et je parle en tant que juriste […] de sensibiliser l’opinion publique internationale sur tous les fronts à la légitimité de la position marocaine ».

    Il a ajouté que sa participation à la manifestation de la MAP allait de soi, car « tout ce qui touche à la cause nationale ne peut me laisser indifférent ». Son discours complet à voir ici.

    « Je suis juriste et je me suis spécialisé dans le droit international, notamment le droit maritime. […] Et je dois aujourd’hui, en toute humilité, apporter ma contribution pour éclairer l’opinion publique nationale et surtout internationale sur ce qui se passe dans notre Sahara », a déclaré Loukili.

    « Le Maroc considère que le territoire du Sahara se trouve à l’intérieur de ses frontières authentiques, qu’il fait partie intégrante et complète de son territoire ». Il a cité le roi du Maroc en ces termes : « L’essentiel n’est pas de se demander ce que la patrie fait pour nous, mais ce que nous faisons pour la patrie ».

    Ces déclarations hautement politiques – qui laissent entendre que le Sahara occidental appartient au Maroc – vont à l’encontre de toutes les résolutions des Nations unies et des tribunaux internationaux qui se sont penchés sur la question.

    La CIJ, la CJUE et les Nations unies sont conscientes que le Maroc n’a pas de mandat légal pour être présent au Sahara occidental. Le récent arrêt de la CJUE du 29 septembre 2021 a réaffirmé que le Maroc et le Sahara occidental sont des territoires « séparés et distincts » en vertu du droit international et que les accords commerciaux ne peuvent pas inclure le Sahara occidental sans le consentement explicite du peuple du territoire, représenté par le mouvement de libération nationale Polisario.

    Les eaux situées au large du Sahara occidental ont fait l’objet de nombreux litiges, principalement entre le Maroc et le peuple sahraoui, mais aussi entre le Maroc et l’Espagne.

    Dans un récent article paru dans la revue Marine et Océans, Loukili a indiqué que la commission dont il souhaite faire partie a reçu « plus de 100 demandes d’extension du plateau continental, dont celles de l’Espagne, du Portugal et de la Mauritanie, toutes situées à proximité immédiate du Maroc. Afin d’assurer la sécurité juridique de ses intérêts sur le plateau continental, le Maroc a présenté à la Commission en 2015 un rapport contenant des informations préliminaires et indicatives sur l’extension proposée de son plateau continental. En juin 2017, le Royaume a réitéré sa demande d’extension du plateau continental auprès de cet organe onusien, dans l’attente de la présentation ultérieure d’un rapport technique détaillé, comme le prévoit la convention de Montego Bay ».

    L’organe scientifique des Nations unies est connu pour être très attentif à son intégrité et pour ne pas effectuer de travaux dans des zones où la souveraineté n’a pas été clarifiée. Se référant aux règles de la Convention, article 46, il s’est abstenu à plusieurs reprises de réaliser de tels travaux.

    La procédure d’élection est décrite à l’annexe 2, article 3 de la Convention. Pour être élu à la Commission, il faut une majorité des deux tiers des États membres de la Convention. Presque tous les États membres des Nations unies sont membres de la CNUDM.

    Le Maroc prétend respecter la Convention des Nations unies sur le droit de la mer et la Charte des Nations unies alors qu’il poursuit son occupation illégale du Sahara occidental et contrôle ses eaux.

    « Le Maroc, nation maritime par excellence en raison de sa position géostratégique et de ses 3500 (sic) km de côtes, tant sur l’Atlantique que sur la Méditerranée, attache une grande importance à l’application de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer », écrit paradoxalement le gouvernement marocain aux États membres de l’ONU. En réalité, le Maroc possède environ 2500 km de côtes.

    L’événement de la MAP n’est pas la seule fois où Loukili participe à des événements organisés par l’agence de propagande marocaine. En 2013, Loukili a été interviewé par la MAP lors d’un événement de présentation d’un livre sur les prisonniers de guerre marocains capturés par le Polisario après l’invasion marocaine des territoires occupés, où il a qualifié le Polisario de « terroristes » et a souligné sa défense de ce qu’il appelle « la marocanité du Sahara ».

    WSRW, 05 mai 2022

    #Maroc #ONU #SaharaOccidental #Frontières_maritimes

  • ONG accuse le Maroc d’espionnage sur plus de 200 mobiles espagnols

    ONG accuse le Maroc d’espionnage sur plus de 200 mobiles espagnols

    ONU accuse le Maroc d’espionnage sur plus de 200 mobiles espagnols – The Guardian, Pegasus, Pedro Sanchez, Margarita Robles, NSO Group,

    Le Maroc serait l’auteur d’espionnage à l’aide de Pegasus sur plus de 200 téléphones portables espagnols en 2019, selon un rapport du réseau de journalistes Forbidden Stories publié mardi par le journal britannique The Guardian.

    « Les sélections des plus de 200 numéros de téléphone ciblés auraient été effectuées par le Maroc en 2019, dans une base de données comprenant plus de 50 000 numéros d’individus… », a indiqué le rapport, soulignant que rien n’indique que le piratage a été réalisé avec Pegasus, un logiciel d’espionnage israélien qui permet d’accéder aux appels, aux messages, aux photos et même aux e-mails d’un téléphone.

    Le gouvernement espagnol a annoncé que les téléphones portables de Pedro Sanchez et de la ministre de la Défense, Margarita Robles, ont été piratés à l’aide de Pegasus, en mai 2021 pour l’un et en juin de la même année pour l’autre. Une période qui coïncide avec l’entrée massive de migrants marocains à Ceuta, rappelle Antena3, précisant que le procureur du roi a déjà déposé une plainte contre X devant l’Audience nationale.

    #Maroc #Espagne #Pedro_Sanchez #Pegasus #Espionnage

  • Tarik Ibn Zyad est bel et bien Algérien !

    Tarik Ibn Zyad est bel et bien Algérien !

    Tarik Ibn Zyad est bel et bien Algérien ! – Maroc, Fath Al Andalus, série de télévision,

    La série koweïto-syrienne « Fath Al Andalus », sur la conquête d’Al Andalus, ne cesse de faire des vagues depuis la diffusion de la première partie au début de ce mois sacré de Ramadhan. Ainsi et après la falsification de l’histoire en décidant que le lieu de naissance de Tarek Ibn Zyad était le Maroc actuel, voilà que contre tout attente, des voix à la solde du Makhzen ont appelées à suspendre la diffusion du feuilleton. Ces dernières reprochent à cette production « d’être pleine d’inexactitudes et d’insultes envers le Maroc et Tarik Ibn Zyad ». Pourtant, la chaîne marocaine El Oula a acheté à un prix fort ce feuilleton en veillant juste à ce que le producteur mette en avant le territoire actuel du Maroc comme lieu de naissance de celui qui a mené feth El Andalous.

    Comment les producteurs de cette série ont pu monter ce scénario alors que les écrits sur Tarik Ibn Zyad sont très rares. Le seul point de repère concernant les origines de celui qui était derrière feth El Andalous nous vient du grand savant Ibn Khaldoun. Ce dernier écrira dans son livre sur les origines des Berbères (kitab al-ibar) que Tarik Ibn Zyad descendait de la tribu des Oulhaça. Une tribu qui faisait partie de la grande tribu berbère Zénète. Ibn Khaldoun affirme qu’au départ, une fraction des Oulhaça se trouvait dans la plaine de Bouna, actuellement Annaba : « Cette tribu a des chevaux, ayant adopté non seulement la langue et l’habillement des Arabes, mais aussi tous les usages de ce peuple ».

    Lors de la conquête du Maghreb en l’an 670 les Zénètes ont été de farouches résistants aux Arabes, particulièrement dans la région des Aurès.
    La conquête du Maghreb par les Arabes commença en l’an 647 par la prise de la ville de Sbaïtla, situé en Tunisie, alors sous domination Byzantine. Cette première incursion a été le fait de Abdallah Ibn Sa’d Ibn Abi Sarh, le frère de lait du calife Uthman. Abdellah Ibn Sa’d arriva jusqu’à Tébessa. Les chefs Berbères, qui étaient des alliés forcés des Byzantins, furent bien traités par les musulmans. Soulat Ben Ouazmar sera le premier Berbère à se convertir à l’Islam, il faisait partie de la tribu des Maghraouas. Cette première incursion des Arabes en Tunisie et en Algérie sera freinée par l’assassinat de Utman en l’an 656, suivie par celle de Ali et l’avènement de Mu’awiya à la tête de la Khalifa.

    La vraie conquête du Maghreb commença avec Uqba Ibn Nafâa à partir de l’an 669. Cette année-là, Uqba fut nommé gouverneur de l’Ifriqiya (l’actuel Tunisie et l’Est algérien). Il entamera la conquête avec une armée de 10.000 hommes, où figurait pour la première fois, des Berbères convertis à l’Islam. Uqba fonda alors Kairaouan qui deviendra une base arrière pour mener la conquête du Maghreb.

    Juste après, Uqba sera remplacé par Abu Mahàgir Dinar. Ce dernier construira en l’an 675 la mosquée de Sidi Ghanem à Mila. Elle sera la seconde mosquée construite au Maghreb après celle de Kairouan. Abu Mahàgir Dinar fera face à une révolte des Berbères sous la direction de Koceila, chef chrétien de la tribu des Awraba. Abu Mahàgir les repoussa jusqu’aux environs de Tlemcen. Vaincu en 675 aux sources de Tlemcen, Koceila abjura le christianisme, embrassa l’Islam et gagna la confiance du chef arabe. En 681, Uqba revient à Kairouan. Il se vengea d’Abu Muhàgir et humilia Koceila en refusant qu’il l’accompagne dans sa grande chevauchée vers l’extrême-Ouest. A la tête de son armée, il mènera plusieurs batailles contre les tribus berbères jusqu’à l’actuel Maroc. Malgré ses victoires, Uqba n’obtiendra pas la soumission générale des tribus berbères. Sur le chemin du retour Uqba et son armée tomberont dans une embuscade tendue par les Berbères et les Grecs menés par Koceila. Uqba et Abou Mahàgir périrent avec leur armée à Tahuda, dans la région de Sidi Okba, (Biskra). Juste après la mort de Uqba, Koceila marchera sur Kairouan qu’il occupera. Il sera proclamé roi de l’ifriqiya de l’an 683 à 688. En l’an 688, le chef arabe Zahayr Ibn Qays-al-Balawi, qui s’est réfugié à Barqa, en Libye, reçoit des renforts d’Egypte. Il livra bataille à Koceila et le tua, entraînant la dispersion des Berbères Awraba. On raconte que Koceila n’avait bénéficié ni du soutien des tribus Butr des Aurès, ni de l’aide des Berbères du Sud, ni de l’appui des Byzantins. La victoire de Zahayr Ibn Qays-al-Balawi sera éphémère. Ce dernier quitta Kairaouan avec ses principaux guerriers. Il périt avec toute son escorte au cours d’une attaque grecque à Barqa en l’an 690.

    A l’époque, le calife Omeyyade à Damas ne pouvait pas agir au Maghreb. Il était occupé à lutter contre les Kharédjites et les Ch’ites. Ce n’est qu’en 695 que Hassan Ibn Nu’man mènera une nouvelle expédition en Ifriquia. Il récupéra Kairouan. Mais se heurta à une forte résistance de la Kahina dans les Aurès. A la tête d’une armée composée des tribus berbères des Aurès et de la Numidie, la Kahina réussie à défaire les troupes de Hassen Ibn Nu’man.

    La Kahina maintien son autorité pendant plus de cinq ans en menant une stratégie de la terre brulée, selon les témoignages de certains chroniqueurs de l’époque. Chose qui va déplaire à certaines tribus berbères.
    Cette région souffrait d’abord en tant que théâtre des principales opérations de la conquête arabe, puis fut pillée par les tribus berbères qui profitaient de la victoire de la Kahina sur les Arabes. Ces pillages ont mécontentés les sédentaires. Chose qui a permis à Hassan d’être bien accueilli par la suite au Maghreb et d’enlever ensuite Carthage aux Byzantins. Après 70 ans de batailles, la conquête de l’ifriqia et du Zab (Tunisie et tout l’Est algérien) venait d’aboutir.

    En l’an 704, Moussa Ibn Noçaïr remplaça Hassen et reçu le gouvernement d’une Ifriquia indépendante de l’Egypte. Moussa mena des expéditions vers l’Ouest, jusqu’à Tanger.

    Le rappel de ces faits historiques nous renseignent sur le grand rôle joué par la Tunisie et surtout les Aurès, la région de Sétif, Tihert et jusqu’à Tlemcen, dans la conquête arabe du Maghreb. Comme on pourrait le constater, les tribus marocaines étaient complètement absentes des évènements historiques qui ont marqués le Maghreb de l’an 647 à 704. Pour preuve, la première mosquée au Maroc, n’a été construite qu’en 704. Alors qu’en Algérie, la première mosquée a été construire bien avant, à Mila, en 675. Chose importante quand on sait que la mosquée à l’époque n’était pas seulement un lieu de prières mais aussi un lieu du savoir, de réunion et de préparations des conquêtes armées. Comme cité par Ibn Khaldoun les régions de Annaba, Constantine et y compris Mila était une terre où vivaient les Oulhaça, tribu d’où est originaire Tarek Ibn Zyad. Cette tribu se déplacera très tôt vers l’Ouest de l’Algérie. Plus précisément dans la région de Rachgoune, prés de l’embouchure d’Oued Tafna.

    Les Oulhaça faisaient-ils partie des troupes qui ont menés la conquête musulmane vers l’extrême-Ouest du Maghreb ? Tout porte à le croire si on suit certains témoignages, y compris celui du grand savant Ibn Khaldoun dans son livre « Kitâb El-Ansâb ». Ce dernier affirme que les Oulhaça étaient voisins de la Tribu des Kumiya, dans la région de Honaine, distante d’une quarantaine de kms de la Tafna. En 1147, les Oulhaça soutiennent Abdelmoumene ben Ali, qui devient premier calife de la dynastie des Almohades et c’est lui qui chassa les Almoravides de Marrakech. Abdelmoumene ben Ali est né à Tajra, pas très loin de Honaine. Le Makhzen est capable de dire un jour que Abdelmoumene ben Ali est lui aussi né au Maroc !

    La tribu des Oulhaça sera de tous les combats de l’époque. Elle participe à la lutte contre les Espagnols, quand ils occupèrent Oran en 1508 et Honaine en 1531. Ils se rallièrent aussi à l’Emir Abdelkader quand celui-ci organisa la résistance contre l’occupation française. Elle fera partie des tribus qui vainquirent, sous le commandement de l’Emir Abdelkader, l’armée coloniale française dans la région d’El Macta, située entre Oran et Mostaganem, le 28 juin 1835.

    Le 30 mai 1837, le Traité de la Tafna entre l’Emir Abdelkader et le général Bugeaud est signé dans le territoire de la tribu des Oulhaça. Dans ce Traité, la France coloniale reconnait la souveraineté de l’Emir Abdelkader sur les provinces d’Oran, de Tlemcen, d’Alger, de Médéa et de Koléa. Ce rappel historique nous renseigne sur l’engagement de la tribu des Oulhaça, dont les descendants vivent jusqu’au jour d’aujourd’hui dans la région de Rachgoune (Béni-Saf) , dans la défense de l’Islam et la lutte contre les envahisseurs chrétiens.

    En 711, Tarik Ibn Zyad a préparé l’expédition pour la conquête de l’Espagne à Tlemcen. Un lieu situé à une cinquantaine de km de la région des Oulhaça. Dans le cas où Tarik Ibn Zyad était un chef berbère né au Maroc actuel, il aurait été plus judicieux pour lui de préparer sa conquête dans la région de sa tribu. Mais Tarik Ibn Zyad a choisi Tlemcen pour se préparer parce que le gros de ses troupes venait d’Algérie et non pas du Maroc.

    La même année et une fois l’armée de Tarik Ibn Zyad arrive à Tanger, Moussa Ibn Noçaïr remplace son fils Marwan, gouverneur de Tanger, par Tarik Ibn Zyad. Il est clair que Moussa Ibn Noçaïr avait une confiance totale en Tarik Ibn Zyad pour le chargé de mener la conquête de l’Espagne à la place de son fils. Et une confiance pareille ne peut se gagner qu’avec le temps. Il n’est pas à écarter que Tarik Ibn Zyad faisait déjà partie de l’armée de Moussa Ibn Noçaïr quand ce dernier a marché vers l’extrême-Ouest du Maghreb pour conquérir le Maroc en l’an 704. Il est utile de rappeler que l’année 669 a vu les premiers Berbères convertis à l’Islam faire partie de l’armée arabe. Bien avant que les tribus marocaines ne fassent allégeance à Moussa Ibn Noçaïr. Le choix de ce dernier était dicté à l’époque par la forte présence des Berbères au sein de l’armée qui devait conquérir l’Espagne. Les historiens les ont évalués à 12.000 hommes.

    Pour certains Marocains, le feuilleton sur feth El-Andalous et Tarik Ibn Zyad contient « plusieurs inexactitudes historiques qui, si elle continue à être diffusée, troubleront l’identité émotionnelles formées par les citoyens marocains sur leur histoire, leur identité et la géographie de leur pays ». On est en plein délire en lisant ce passage diffusé par la presse marocaine. Mais où a-t-on trouvé aussi facilement ces certitudes historiques sur Tarik Ibn Zyad au Maroc ?

    On est dans l’arroseur arrosé. Le Makhzen voulait faire de la récupération politique en achetant à un prix fort ce feuilleton syro-koweitien. Mais contre toute attente, c’est le doute sur l’identité et la géographie du Maroc qui s’est installé suite à sa diffusion.
    Réda C.

    La Nouvelle Algérie, 27/04/2022

    #Algérie #Maroc #Tarek_ibn_zayad #Fath_alandalus

  • Guardian: Le Maroc aurait espionné plus de 200 mobiles en Espagne

    Guardian: Le Maroc aurait espionné plus de 200 mobiles en Espagne

    Guardian: Le Maroc aurait espionné plus de 200 mobiles en Espagne – Pegasus, Pedro Sanchez, Margarita Robles, Gonzalez Laya, Aminatou Haidar, Sahara Occidental, Ignacio Cembrero,

    Plus de 200 numéros de téléphone mobile espagnols « cibles possibles du logiciel espion Pegasus ».
    La fuite de données révèle l’ampleur de la surveillance potentielle exercée par le client de NSO Group, qui serait le Maroc.

    Selon la fuite de données au cœur du projet Pegasus, plus de 200 numéros de téléphone mobile espagnols ont été sélectionnés comme cibles possibles de surveillance par un client de NSO Group qui serait le Maroc.

    Les détails de l’ampleur du ciblage apparent sont apparus alors que la plus haute cour pénale d’Espagne a ouvert une enquête sur la façon dont les téléphones portables du premier ministre, Pedro Sánchez, et de la ministre de la défense, Margarita Robles, ont été infectés par le logiciel espion Pegasus l’année dernière.

    Le gouvernement espagnol a refusé de spéculer sur l’identité des auteurs de ces attaques « illicites » et « externes », dont il a révélé l’existence lundi lors d’une conférence de presse convoquée à la hâte.

    Le Premier ministre aurait été pris pour cible en mai et juin de l’année dernière, une période particulièrement turbulente pour la politique espagnole. Non seulement l’administration Sánchez préparait les grâces controversées et profondément divisées de neuf dirigeants indépendantistes catalans emprisonnés pour leur rôle dans la tentative de sécession manquée en 2017, mais l’Espagne était également engagée dans une dispute diplomatique tendue avec le Maroc.

    Les sélections de numéros de téléphone mobile qui auraient été effectuées par le Maroc ont eu lieu en 2019, selon les horodatages figurant dans les données, qui comprennent plus de 50 000 numéros d’individus sélectionnés comme cibles possibles de surveillance par les clients de l’ONS dans le monde entier.

    Un numéro de portable espagnol appartenant à Aminatou Haidar, une éminente militante des droits de l’homme originaire du Sahara occidental, a été inclus dans la base de données ayant fait l’objet de la fuite et s’est avéré avoir été ciblé par Pegasus en remontant jusqu’en 2018, selon une analyse d’Amnesty International. Des traces du logiciel espion Pegasus, qui est vendu par la société israélienne NSO Group, ont également été trouvées sur un deuxième téléphone appartenant à Haidar pas plus tard qu’en novembre 2021.

    Un numéro de portable espagnol du journaliste Ignacio Cembrero – dont le travail est axé sur le Maghreb – figurait également dans la base de données du projet Pegasus.

    L’inclusion de plus de 200 numéros de téléphone mobile espagnols sélectionnés par un client que l’on pense être le Maroc n’indique pas que chaque numéro a été ciblé ou piraté. Mais elle indique que le client était apparemment actif dans la recherche de cibles possibles pour la surveillance en Espagne.

    L’ONS a déclaré que le fait qu’un numéro apparaisse sur la liste qui a fait l’objet d’une fuite n’indique en aucun cas qu’il a été ciblé pour une surveillance à l’aide de Pegasus. NSO a également déclaré que la base de données n’avait « aucune pertinence » pour l’entreprise.

    Le Maroc a précédemment nié avoir espionné des dirigeants étrangers à l’aide de Pegasus, et a déclaré que les journalistes enquêtant sur NSO étaient « incapables de prouver que [le pays avait] une quelconque relation » avec NSO.

    Mais une analyse des enregistrements divulgués a montré que le Maroc semblait avoir listé des dizaines de responsables français comme candidats à une éventuelle surveillance, y compris le président Emmanuel Macron.

    NSO a déclaré que ses logiciels d’espionnage ne sont vendus à des clients gouvernementaux qu’à des fins d’enquête sur des crimes graves et le terrorisme. Elle a déclaré enquêter sur les allégations légitimes d’abus et a fermement nié que Pegasus ait jamais été utilisé pour cibler Macron.

    Les attaques ont été révélées alors que le gouvernement espagnol continue de faire face à des questions sur la façon dont Pegasus aurait été utilisé pour surveiller des dizaines de membres du mouvement indépendantiste catalan, dont le président de la région du nord-est de l’Espagne, Pere Aragonès, et trois de ses prédécesseurs.

    Le gouvernement régional indépendantiste catalan a pointé du doigt le centre national de renseignement espagnol (CNI), qui assure que ses opérations sont supervisées par la Cour suprême et qu’il agit « en pleine conformité avec le système juridique et dans le respect absolu des lois applicables ».

    Mardi, un juge de l’Audiencia Nacional espagnole a annoncé le début d’une enquête sur « un possible délit de découverte et de révélation de secrets » lié à l’utilisation de Pegasus pour infecter les appareils de Sanchez et de Robles.

    Des rapports médiatiques récents suggèrent que le téléphone d’un troisième homme politique – le ministre espagnol des affaires étrangères de l’époque, Arancha González Laya – a également été ciblé par une sorte de logiciel espion en mai de l’année dernière.

    La dispute entre l’Espagne et le Maroc est survenue après que le gouvernement de Madrid ait permis à Brahim Ghali, un leader indépendantiste du Sahara Occidental, d’être traité pour Covid-19 en Espagne.

    Au cours des jours suivants, alors que plus de 8 000 personnes ont traversé le Maroc pour rejoindre l’enclave nord-africaine espagnole de Ceuta, l’ambassadeur de Rabat à Madrid a semblé tracer une ligne entre le traitement de Ghali et l’afflux de migrants, avertissant que certaines actions avaient des conséquences qui « doivent être assumées ».

    Lors d’une conférence de presse hebdomadaire à Madrid mardi, le porte-parole du gouvernement espagnol a refusé de commenter la possibilité que le Maroc soit à l’origine de l’attaque du Pegasus, et l’effet qu’une telle action pourrait avoir sur les relations diplomatiques.

    « C’est un peu hypothétique de parler de ce que pourraient être les conséquences – si nous sommes capables de trouver d’où vient l’attaque », a déclaré Isabel Rodríguez.

    « Mais ce qui est clair pour nous, c’est que cette attaque était externe et illicite. Ce sont les certitudes sur lesquelles nous pouvons nous appuyer pour prendre des décisions à l’heure actuelle. »

    Le gouvernement a exclu tout espionnage interne, ajoutant que le ciblage devait provenir de l’étranger, car toute surveillance de ce type en Espagne aurait nécessité une autorisation judiciaire.

    M. Rodríguez a déclaré que le gouvernement n’avait rien à cacher et a promis de collaborer pleinement à toute enquête judiciaire, « y compris en déclassifiant les documents pertinents si cela s’avérait nécessaire ».

    Mardi, le parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) de M. Sánchez a rejoint les trois partis de la droite espagnole en opposant son veto à une enquête parlementaire sur le scandale Pegasus.

    Un porte-parole du PSOE a déclaré que la commission parlementaire envisagée n’était pas nécessaire, car une enquête interne du centre national de renseignement espagnol était déjà en cours, de même qu’une enquête du médiateur public.

    La décision n’a pas été bien accueillie par les partenaires juniors du PSOE au sein de l’alliance d’extrême gauche et anti-austérité Unidas Podemos, ni par le parti indépendantiste catalan de la Gauche républicaine (ERC), dont le gouvernement minoritaire dépend au Parlement.

    Gabriel Rufián, le porte-parole de l’ERC, a qualifié l’utilisation de Pegasus de « scandale majeur » et a déclaré qu’il fallait enquêter.

    Le projet Pegasus est une collaboration d’investigation impliquant 16 médias partenaires, dont le Guardian, le Wire, le Washington Post et Le Monde, et est coordonné par l’association française à but non lucratif Histoires interdites.

    The Guardian, 03/05/2022

    #Espagne #Maroc #Espionnage #Pegasus #NSOGroup #PedroSanchez #MargaritaRobles