Catégorie : Maroc

  • Maroc: Les hôteliers dénoncent la fermeture des frontières

    Maroc: Les hôteliers dénoncent la fermeture des frontières – covid19, coronavirus, pandémie, tourisme, secteur touristique,

    Le secteur du tourisme au Maroc est lourdement affecté par les restrictions strictes du coronavirus qui s’appliquent dans le pays, telles qu’une interdiction totale de vol. Selon les plaignants, les mesures nuisent à la position concurrentielle du pays. Les vacanciers optent pour des destinations alternatives telles que l’Égypte et la Turquie, du moins c’est ce qu’il semble.
    Le Maroc a fermé ses frontières fin novembre et ne les rouvrira pas avant fin janvier. Le pays a également interdit les célébrations du Nouvel An et a des réglementations strictes en ce qui concerne les certificats de vaccination en réponse à la variante omikron du coronavirus.

    Lahcen Zelmat, qui dirige la fédération hôtelière du Maroc, qualifie les restrictions d’ »injustes », également parce que le pays perd des touristes au profit d’autres concurrents méditerranéens. Les hôtels de Marrakech, l’une des principales attractions touristiques, n’ont qu’un taux d’occupation de 14% pendant la haute saison, a déclaré Zelmat. Il n’est pas seul dans sa plainte. Les voyagistes et restaurateurs critiquent également la politique marocaine.

    Fermetures soudaines des frontières

    En 2019, dernière année avant la crise du coronavirus, le Maroc a généré environ 7 milliards d’euros de tourisme. Cela représente environ 7 pour cent de l’économie marocaine. La banque centrale du pays s’attend à ce que le secteur représente un peu moins de 3,2 milliards d’euros cette année.

    Au moment où les frontières rouvriront, le Maroc aura du mal à réchauffer les touristes en raison de la fermeture soudaine des frontières, craint l’industrie du tourisme. De plus, le tourisme domestique est loin d’être suffisant pour compenser le manque de touristes étrangers.

    Paiement

    Le gouvernement verse une subvention de 2000 dirhams (190 euros) aux travailleurs du tourisme touchés par la crise. Cette aide ne s’applique pas aux entreprises et aux travailleurs qui gagnent indirectement leur vie grâce au tourisme, selon les plaignants.

    Le Maroc est le pays le plus vacciné d’Afrique. 23 millions de personnes sur une population totale de 36 millions ont déjà reçu deux injections. Près de trois millions de personnes ont également eu des injections de rappel.

    Nederlands dagblad, 31/12/2021

    #Maroc #Tourisme #Covid19 #coronavirus #Pandémie #Hôtels # Lahcen_Zelmat

  • Maroc-Espagne: Toujours pas de signes d’apaisement

    Maroc-Espagne: Toujours pas de signes d’apaisement

    Maroc-Espagne: Toujours pas de signes d’apaisement – ferme piscicole, îles Chafarines, Ceuta, Melilla, migration, covid19,

    Brouille diplomatique entre Rabat et Madrid : Toujours pas de signes de dénouement
    Aucun signe d’une fin de la brouille diplomatique entre Rabat et Madrid n’est apparu, six mois après la nomination de José Manuel Albares à la tête de la diplomatie espagnole, selon l’agence Europapress.
    Dans un article sur les relations entre l’Espagne et le Maroc en 2021, il est indiqué que le ministre des Affaires étrangères n’a pas réussi à rapprocher les points de vue entre les deux capitales au sujet d’un bon nombre de questions litigeuses. José Manuel Albares n’a pas eu de réunion bilatérale avec son homologue marocain Nasser Bourita cette année, à l’exception de deux appels téléphoniques ces derniers mois, ce qu’elle (l’agence) considère comme preuve que « la crise diplomatique entre les deux pays n’est pas terminée ».

    La source médiatique a ajouté que « le Maroc n’est pas sorti de la zone d’ombre dans ses relations avec l’Espagne au cours des mois qui ont suivi le discours du roi Mohamed VI, dans lequel il a exprimé la volonté du Royaume de lancer une phase inédite de coopération bilatérale basée sur la transparence et la confiance ».

    Selon Europapress, l’implantation d’une ferme piscicole dans les îles Chafarines, dans les eaux que l’Espagne considère comme les siennes, « a aggravé la situation », mais les critiques de Rabat de la gestion de la pandémie de Covid-19 par les autorités espagnoles au niveau des aéroports « ont accentué davantage la crise ».

    En effet, le ministère marocain de la Santé a accusé récemment les autorités espagnoles, dans un communiqué, de « mettre en danger la santé des citoyens marocains » et décidé d’organiser des vols spéciaux de rapatriement des Marocains bloqués en Europe à partir du Portugal, invoquant « l’absence de respect des protocoles sanitaires » par le gouvernement espagnol dans les aéroports.

    Dans ce contexte, le journal espagnol « El Confidencial » a rapporté que le ministre espagnol des Affaires étrangères a convoqué le chargé d’affaires de l’ambassade du Maroc à Madrid. Le « froid diplomatique » assombrit encore les relations bilatérales entre Madrid et Rabat depuis le mois de mai dernier. L’ambassadrice du Maroc à Madrid, Karima Benyaich, appelée pour des consultations le 18 mai en pleine crise migratoire de Ceuta, utilisée par le Maroc pour faire pression sur l’Espagne pour qu’elle prenne son parti dans le conflit au Sahara occidental, n’a pas encore repris ses fonctions.

    Horizons, 30/12/2021

  • Maroc: La main de la DST dans l’Attentat de Marrakech de 1994

    Maroc: La main de la DST dans l’Attentat de Marrakech de 1994

    Maroc: La main de la DST dans l’Attentat de Marrakech de 1994 – Algérie, services secrets, Hôtel Asni,

    Le 24 août 1994, un attentat terroriste ébranle la capitale du tourisme marocain. Deux espagnols sont tués et une française a été blessée dans une fusillade à l’intérieur du palace Atlas Asni de Marrakech, dans le somptueux quartier Gueliz, dont les cossus appartements et hôtels 5 étoiles abritent une faune de riches touristes français, espagnols, allemands et britanniques. Les auteurs de l’attentat sont, 24 heures après le forfait, vite identifiés. Il s’agit des services de renseignements algériens. L’événement, d’importance, va alors exacerber, de nouveau, les relations politiques entre les deux pays.

    Pour compliquer encore plus cette situation, à Oujda, la capitale de l’Oriental marocain, les milliers d’algériens qui y transitaient quotidiennement étaient accueillis au début des années 1990 par des sarcasmes dans les souks de la médina : « Les singes sont arrivés ».
    Durant les années 1990, les touristes algériens, dans leur majorité, de retour au pays, n’oubliaient pas de faire des emplettes au marché des fruits de la médina, avec une prédilection pour la banane, alors indisponible en Algérie durant les années 1980, à l’époque du « PAP » (plan anti pénuries) instauré par le gouvernement algérien, au plus fort de la crise économique induite par la crise pétrolière.

    Suffisant pour les autorités algériennes, déjà en butte à une sauvage vague terroriste qui menaçait la sécurité et la stabilité du pays, de rétablir en appliquant le principe de la réciprocité le visa pour les ressortissants marocains et, en plus, ferment les frontières terrestres avec le Maroc.
    Une réponse immédiate en fait de l’Algérie à la suite de l’annonce par les autorités marocaines du rétablissement du visa pour les ressortissants algériens dans les premiers jours ayant subi l’attentat de Marrakech.

    Des terroristes aiguillés par les services marocains
    Hassan II, sans doute monté et mal renseigné par son ministre de l’Intérieur et ses services de renseignements, avait franchi « le rubicond » en réintroduisant le visa aux ressortissants Algériens.
    En réalité, et selon les services de sécurité algériens, cet attentat a été organisé par les marocains, qui ont manipulé des éléments de la « chabiba islamya » (jeunesse islamique), une organisation islamiste marocaine prônant la violence pour faire tomber la monarchie. Son fondateur, Abdelkrim El Moutii, vit à Londres depuis les années 1970.

    A la fin des années 2010, trop vieux et fatigué, il a opéré une révision totale de ses positions et cherche à se rapprocher du roi et ses conseillers, dont Fouad Ali El Himma pour une improbable réhabilitation.

    Le leader de la « chabiba islamya » avait prôné au départ la «lutte armée » pour instaurer un « Etat islamique » au Maroc et un rapprochement avec la Libye de Kadhafi et l’Iran de Khomeini. En 1971, une année avant la tentative d’assassinat de Hassan II dans son avion personnel par des officiers de son armée, dont le général Oufkir, il avait écrit que le Maroc vit sous un état despotique, un concept qu’il a préféré à celui de « tahakom » (le désir du pouvoir), dont il a affublé, en 2016 les dirigeants du PJD (parti justice et développement), et le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane.

    Le procès des “auteurs” de l’attentat
    C’est en janvier 1995 qu’a eu lieu dans l’ancienne capitale du royaume le procès des exécuteurs de l’opération terroriste de Marrakech en août 1994, qui a été imputée aux services de renseignements algériens, et donc à l’Algérie par les autorités marocaines. Dans le box des accusés, sept français d’origine algérienne et marocaine, habitant la cité des 4000 de la Courneuve, dans la banlieue parisienne, où Juifs et Maghrébins cohabitent.

    Au palais de justice de Fès, il y avait Stéphane Aït Idir (22 ans), Rédouane Hamadi (23 ans), Kamel Benachka (26 ans), Abdesslam Guerrouaz (25 ans), Moustafa Meziane (36 ans), Abderrahmane Boujedli (24 ans), et Hamel Merzoug (28 ans). Tous des beurs, et ils risquaient la peine de mort.
    Mais, les plus visés, ce sont Stéphane Aït Idir, d’origine algérienne, et Redouane Hamadi, d’origine marocaine, et c’est sur eux que les regards sont braqués : ils auraient, le 24 août 1994, tué les deux touristes espagnols, et blessé une française, après avoir dérobé la caisse de l’hôtel Atlas Asni, au quartier Gueliz, de la ville ocre.

    Radicalisés dans leur cité de banlieue, ils avaient fait leur apprentissage en Afghanistan, puis en Bosnie. Cependant, avant d’accuser les services de sécurité algériens d’en être les commanditaires, les marocains avaient au début privilégié la piste d’une affaire de « droit commun ».
    Le 24 août 1994, Aït Idir, Rédouane Hamadi et Taref Falha, un inculpé arrêté alors en Allemagne, après avoir mystérieusement échappé aux polices marocaine et française, pénètrent ce jour-là cagoulés vers 10h20 dans l’hôtel Atlas Asni, tirent des coups de feu en l’air, s’emparent de la caisse et mitraillent un groupe de touristes présents dans le hall avant de prendre la fuite. Bilan: deux morts, une blessée.
    L’enquête des services de sécurité marocains, un moment orientée vers un fait de « droit commun », va vite pointer vers la piste terroriste, et, surtout, impliquer les services de sécurité algériens.

    Et ce n’est que le 16 septembre, presque un mois après les faits, que le ministre de l’Intérieur marocain, Driss Basri, annonce que les inculpés ne sont plus des droits communs mais « des agents téléguidés de l’étranger », et un communiqué de ses services met formellement en cause les services secrets algériens, auxquels appartiendraient deux des commanditaires, « Rachid » et « Saïd », qui se seraient évanouis dans la nature.

    Et, bien entendu, la presse marocaine saute sur l’occasion et justifie l’expulsion, souvent dans des conditions humiliantes, de milliers de touristes Algériens, certains sortis de leur hôtel avec leurs familles, et le rétablissement du visa aux ressortissants d’Algérie.
    A Paris, par contre, on ne croit pas tellement à cette thèse. Charles Pasqua, alors ministre de l’Intérieur, et le juge antiterroriste Jean Louis Bruguière, rient alors sous cape.

    En fait, les services de sécurité marocains, dont la DST devenue DGST, connue pour ses interrogatoires « musclés » notamment à Temara, dans la banlieue de Rabat, obligent certains inculpés à mettre en cause les services de sécurité Algériens. Le juge marocain chargé de l’affaire, Bougataya, a lui aussi privilégié cette piste pendant toute une partie de l’instruction, sous les suggestions du ministère de l’Intérieur, alors dirigé par Driss Basri.

    Ce n’est que plusieurs années après l’incident que les autorités marocaines ont abandonné leurs charges contre l’Algérie, même si l’accusation parle d’ « action commanditée de l’étranger », la justice marocaine affirmant quant à elle que les inculpés appartenaient à un véritable réseau islamiste.

    Un attentat à plusieurs ramifications
    Pourtant, les dommages collatéraux de cette cabale contre l’Algérie sont toujours là, bien après les tristes événements, comme des barrières infranchissables à une chimérique réconciliation, dans les conditions politiques actuelles. Peut-être cela sera-t-il oublié, cautérisé dans un proche avenir où les intérêts de la région primeront enfin sur toute autre considération territoriale du côté de Rabat?

    Cependant, l’affaire de l’attentat , dans le fond, à d’autres ramifications. Beaucoup plus discourtoises contre l’Algérie. L’opération, bien sûr, avait pour but de discréditer et isoler d’avantage une Algérie des années 1990, en butte à une vague terroriste dévastatrice, et, surtout, pratiquement marginalisée, « sans le sou » et en cessation de paiement. Ce qui a obligé l’Algérie, un pays pétrolier, à négocier un humiliant accord d’ajustement structurel (PAS) avec le FMI, en 1994.

    Pour Hassan II, qui connaît le fonctionnement des institutions algériennes mieux que beaucoup de politiques algériens, il s’agit surtout d’isoler davantage son voisin de l’est, de le mettre au banc de la communauté internationale en l’accusant de vouloir exporter le terrorisme, notamment au Maroc, et, par conséquent, à l’international ; en Europe.

    La prise d’otage à Alger le 24 décembre 1994 du vol d’Air France « AF 8969 », et l’attentat du RER à Paris en juillet 1995 ont ainsi donné une certaine consistance aux thèses marocaines. Celles d’un pays paisible et en paix avec le reste du monde, vivant à côté d’un voisin surarmé, belliqueux et où s’entretuent terroristes et militaires dans une guerre civile qui menace la stabilité de son voisinage immédiat ; le Maroc bien sûr, devenu une franchise touristique de tous les grands tours opérateurs de la planète.

    Et puis, quel coup médiatique en direction des pays hésitants à soutenir la « marocanité » du Sahara Occidental, ou ceux, comme la France, effrayés par la perspective que le Maroc ne bascule vers le terrorisme. Cela arrivera en fait en mai 2003, avec des attentats-kamikazes effroyables contre des étrangers à Casablanca.

    Dans l’attentat, le Maroc avait officiellement affirmé que c’est «un groupe de franco-algériens, qui en a été l’auteur, ajoutant que d’autres groupes terroristes téléguidés par les services algériens préparaient des attentats à Fès, Tanger, Casablanca…’’
    Nous sommes en août 1994, l’Algérie est pratiquement tombée entre les fourches caudines du FMI, et contrainte de négocier les termes socialement et politiquement douloureux, auprès du Club de Paris, du rééchelonnement de sa dette extérieure publique, qui approchait les 26 milliards de dollars. Il y avait également la dette privée, détenue par un panel de pays au sein du Club de Londres, et qu’il fallait également négocier, au moment où les cours de pétrole rasaient les 10 dollars/baril.

    C’est dans ces circonstances irréelles, dramatiques pour les Algériens, avec un terrorisme sauvage et destructeur, le sabotage des infrastructures industrielles et des équipements publics, que l’Algérie, devenue soudain un pays pestiféré et non fréquentable, que Hassan II avait programmé et planifié le scénario de l’attentat terroriste.
    Pareille fourberie n’a pas beaucoup d’égales dans l’Histoire moderne de l’Humanité.

    Les actions de Khaled Nezzar
    En réalité, les deux touristes espagnols assassinés à l’hôtel Atlas Asni avaient été abattus avec les armes récupérées au Maroc sur un groupe terroriste algérien, arrêté sur la base de renseignements fournis par les services de sécurité algériens à leurs homologues marocains .

    Cela se passe au printemps 1993, raconte Khaled Nezzar, l’ex-ministre algérien de la défense dans le deuxième tome de ses mémoires. Abdelhak Layada, fondateur et chef du Groupe islamique armé (GIA), se rend au Maroc sous une fausse identité pour acheter des armes.

    Il est cependant pisté par les services de renseignements algériens, qui le localisent à Oujda, près de la frontière algéro-marocaine.
    Alors ministre de la défense, Khaled Nezzar décide de contacter directement, comme il l’affirme dans ses mémoires, le ministre de l’Intérieur marocain, Driss Basri, et discute avec lui de la situation sécuritaire, sans mentionner le cas du terroriste Abdelhak Layada.

    Le général Smaïn Lamari, alors N.2 des services de renseignements algériens, se rend de son côté au Maroc pour informer les services de sécurité locaux de la présence sur leur sol de Layada, qui a à son actif plusieurs attentats terroristes, et leur demander qu’ils le livrent à l’Algérie.

    A Rabat, on tempère, et puis Hassan II, informé par son ‘’vizir’’, veut rencontrer d’abord Khaled Nezzar, avant la remise de Layada aux services de sécurité algériens.
    La rencontre, organisée au palais royal (celui où vivait le jeune monarque M6) de Salé, près du petit aéroport international de Rabat et du centre d’études nucléaires de la ‘’Maamora’’, dure deux heures. Et, durant les discussions, qui portent sur les modalités de remise à l’Algérie du chef du GIA, le roi du Maroc croit informer Khaled Nezzar en lui disant : « Vous vous rendez compte, nous avons récupéré des stocks d’armes » !

    Pour Khaled Nezzar, cela est évident qu’Hassan II n’a pas été informé par ses services de sécurité de la provenance de ces armes, et surtout comment elles avaient été saisies.

    En fait, explique l’ex-ministre Algérien de la défense, l’emplacement des stocks d’armes a été révélé aux Marocains par Smaïn Lamari, lors de son séjour au Maroc. Ayant infiltré un réseau de soutien au GIA, les services de sécurité algériens avaient noté les numéros de ces armes pour faciliter leur traçabilité.
    Le 29 septembre 1993, Abdelhak Layada est officiellement extradé vers l’Algérie, où il sera jugé et condamné à mort. Mais, à la stupéfaction générale, il sera ensuite libéré.

    Khaled Nezzar affirme que c’est l’une des armes récupérées par les services de sécurité marocains sur le groupe terroriste de Layada qui a été utilisée dans l’attentat qui secouera, en août 1994, le somptueux palace Atlas Asni de Marrakech. « La preuve que cet attentat a été monté par les services marocains », écrit-il dans son ouvrage.

    Hassan II va se servir de cet événement sanglant pour monter une véritable cabale internationale contre l’Algérie. Or, le sous sol de ce palace de Marrakech, de l’autre côté du quartier de Guéliz, passage obligé pour les touristes européens avec ses boutiques, ses restaurants et ses enseignes de grandes franchises de l’habillement haut de gamme pour femmes, avait été utilisé par les organisateurs de la conférence de l’Uruguay round en avril de la même année comme salle de presse pour les journalistes.

    Un soir, durant les trois jours de la dernière conférence du GATT à Marrakech (Uruguay round), et couvrant l’événement pour le compte des agences de presse algérienne APS et française SYFIA , je me suis rendu à cet hôtel avec des journalistes algériens, le défunt Khaled Nezzari, chef de bureau de Rabat de l’agence APS, Reda Bekkat du journal El Watan, et Fayçal Haffaf, un ancien commentateur du service Sports de la radio algérienne, qui dirigeait alors un magazine marocain spécialisé dans le Tourisme, propriété de la défunte journaliste, Nadia Bradley.

    A peine avions nous pénétré dans le hall de l’hôtel Atlas Asni, que nous avions été surpris de voir entrer juste après nous le roi du Maroc, Hassan II en personne, son conseiller André Azoulay sur ses talons. Nous nous sommes levés, par respect au monarque marocain. Le roi, entré en coup de vent et qui se dirigeait vers la salle de presse dans le sous-sol de l’hôtel, se tournant vers nous, nous a, discrètement de la main droite, fait signe de nous rasseoir. Une grosse chevalière ornait son annulaire gauche.

    L’objet de sa visite ? Inspecter la salle de presse et les commodités mises en place pour les journalistes, dont les plus célèbres éditorialistes des journaux et revues spécialisées britanniques et américains. Mickey Kantor, alors secrétaire américain au Commerce, qui a ferraillé dur pour que les négociateurs français abandonnent leur revendication de l’ «exception culturelle », notamment dans le commerce des produits culturels et intellectuels, dont le cinéma n’était pas le moindre des dossiers que défendaient les français, n’hésitait pas à venir à l’Atlas Asni pour « briefer » la presse anglophone.

    Etonné par le fait que nous n’ayons pas été inquiétés par les gardes du corps du roi à l’entrée de l’hôtel, Khaled Nezzari me répond nerveusement : « C’est comme çà, il se la joue populaire devant la presse étrangère ».
    Le 2 novembre 2018 bien après les faits dramatiques qui se sont déroulés dans cet hôtel, la fermeture des frontières, et la « chasse aux Algériens » qui s’en est suivie durant tout cet été 1994, toute la presse marocaine a relayé le retour au pays de l’un des auteurs de cet attentat.

    Il a même été accueilli comme un « VIP » par des responsables du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) à l’aéroport Mohammed V de Casablanca.

    Il s’agit d’Abdellatif El Idrissi et Abdelmoula El Khentach, qui revenaient au pays depuis la capitale française. Abdellatif El Idrissi, un ancien de la « Chabiba islamiya », avait été condamné par contumace à la peine capitale, dans le cadre de l’affaire de l’attentat de l’Atlas Asni en 1994. Le CNDH explique également que l’avis de recherche dont il a fait l’objet a été annulé.

    Un communiqué du CNDH daté du 1er novembre 2018, explique que le retour des membres du groupe terroriste marocain ayant assassiné les deux touristes espagnols à l’Atlas Asni de Marrakech fait partie du « règlement des dossiers du passé ».
    Trois mois auparavant, en août 2018, un autre membre du groupe de l’Atlas Asni, Salah Bouhsiss, avait regagné le Maroc après 26 ans de mise au vert en France.

    Curieusement, les noms des terroristes ayant été identifiés lors de l’attentat de Marrakech par la justice marocaine auront, entre 1994 et 2018, changé, et on passe de « beurs » radicalisés et de franco-algériens comme auteurs présumés de cet attentat à des Marocains « en fuite » en France.

    Des suspects volatilisés
    En outre, toute la presse locale, qui a tartiné sur le retour au pays de « ces terroristes », a mystérieusement oublié qu’au moment des faits, les autorités sécuritaires et judiciaires marocaines avaient d’abord imputé cet attentat aux services de sécurité algériens, puis changé de fusil d’épaule pour désigner des franco-algériens, Stéphane Aït Idir, Redouane Hammadi et Tarek Felah, qui se seraient, depuis, volatilisés.

    Enfin ! L’opération, bien sûr, avait pour but de discréditer et isoler d’avantage une Algérie bien en peine des années 1994, en butte à une vague terroriste jamais vue par aucun pays dans le monde jusque là; dévastatrice, qui avait potentiellement menacé sa sécurité. Et Hassan II le savait, tout autant que les pays influents et militairement puissants du pourtour méditerranéen. Là où certaines voix se posaient la question de ‘’qui tue qui’’.

    Pour le monarque marocain, un des objectifs de cette opération était autant de détourner l’attention de la communauté internationale du dossier sahraoui, dont le règlement s’éternisait, et butait sur le mode d’identification des habitants du Sahara Occidental, éligibles au référendum d’autodétermination, que de focaliser l’actualité internationale sur ce qu’il se passait en Algérie. Un plan machiavélique, que seul Hassan II pouvait monter autour du péril islamiste.

    Et, signe du destin, le Maroc plongera, lui aussi, moins d’une dizaine d’années après, avec les explosions du 16 mai 2003 à Casablanca qui ont fait une quarantaine de morts, dans les rets du terrorisme islamiste et des attentats suicides.
    En fait, l’équipe de « terroristes », qui avait exécuté l’attentat d’août 1994 de Marrakech, injustement imputé à l’Algérie par Hassan II et son ministre de l’Intérieur Driss Basri, a été graciée avec l’abandon de toutes poursuites judiciaires.

    Pourtant, Marrakech, avec ses palaces, ses palais des Mille et Une Nuits, son célèbre jardin botanique « Majorelle » d’Yves Saint-Laurent, le palais de la Mamounia, ou ses célèbres mosquées almohades et almoravides des 11eme et 12eme siècles, est la ville la plus surveillée du royaume.

    C’est là où il y a le plus d’agents des services de sécurité et du contre espionnage marocains au mètre carré, ceux de la très crainte DGST, dont le siège à Temara (6 km au sud de Rabat) est tristement réputé pour avoir été le centre de terribles tortures de milliers de présumés terroristes, opposants politiques et autres membres d’ONG de défense des droits humains, arrêtés en vertu de la loi antiterroriste promulguée le 28 mai 2003, 12 jours après les attentats kamikazes de Casablanca.

    Cela n’évitera pas des radicalisés de perpétrer à la célèbre place de Djamaa El F’na (la place des exécutions du temps des almoravides et almohades), un sanglant attentat à la bombe actionnée à distance au restaurant Argana, faisant 17 morts et 20 blessés de différentes nationalités le 28 avril 2011.

    Par Mahdi Boukhalfa, auteur et Journaliste

    Le Jeune Indépendant, 29/12/2021

    #Maroc #Algérie #Hôtel_Asni_Marrakech #attentat

  • Etats-Unis: Biden conditionne l’aide  militaire au Maroc

    Etats-Unis: Biden conditionne l’aide militaire au Maroc

    Etats-Unis: Biden conditionne l’aide militaire au Maroc – Sahara Occidental, Loi sur l’autorisation de la défense nationale, NDAA, budget défense du Pentagone, Staffan de Mistura, ONU, processus de paix,

    WASHINGTON- Le président des Etats-Unis, Joe Biden, a signé pour l’année fiscale 2022, la Loi sur l’autorisation de la défense nationale (NDAA) qui prévoit notamment de limiter les aides et le financement militaire octroyés au Maroc si le Royaume ne s’engage pas à « rechercher une solution politique mutuellement acceptable au Sahara occidental », a annoncé la Maison Blanche.

    La nouvelle restriction fait partie du budget défense du Pentagone de 770 milliards de dollars.

    Ainsi, le budget défense des Etats-Unis pour l’année 2022 prévoit que les fonds rendus disponibles au titre de cette loi ne doivent être utilisés par le secrétaire à la Défense pour soutenir la participation des forces marocaines dans les exercices multilatérales organisés par le Pentagone, sauf si le secrétaire à la Défense constate, en consultation avec le chef de la diplomatie américaine, que le Maroc s’est engagé dans la recherche d’une solution politique au Sahara occidental.

    Si le texte permet au chef du Pentagone de déroger à cette mesure pour des considérations qui doivent être liées aux intérêts sécuritaires des Etats-Unis, il doit cependant le faire en consultation avec les deux commissions défense du Congrès, en présentant une décision par écrit motivant la renonciation à l’application de ladite disposition.

    Cette limitation intervient après que « des douzaines » de membres du Congrès aient appelé à l’administration Biden de revenir sur la reconnaissance de l’ex-président américain Donald Trump de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental.

    Le texte en question représente une avancée positive du fait qu’il permet au Congrès d’exercer son pouvoir d’appréciation concernant cette dérogation, alors que dans une version précédente du projet de budget, ce pouvoir a été confié au département d’Etat.

    En octobre, la Commission du Sénat américain en charge des dotations budgétaires avait également approuvé un projet de loi interdisant l’utilisation des fonds alloués au Sahara occidental, au titre de l’aide américaine, dans l’ouverture d’un consulat dans la ville sahraouie de Dakhla occupée, bloquant ainsi une des promesses de l’ancien président américain Donald Trump au Maroc.

    La disposition budgétaire s’inscrit à l’opposé de la décision de Donald Trump de reconnaître la prétendue « souveraineté » du Maroc sur le Sahara occidental, et réaffirme également la position du Congrès américain, notamment du Sénat, à l’égard de ce conflit.

    L’ancien locataire de la Maison Blanche avait dans la foulée de l’accord de normalisation entre le Maroc et l’entité sioniste, promis l’ouverture d’un consulat américain dans la ville de Dakhla occupée.

    L’administration Biden a promis de « soutenir activement » les efforts du nouvel envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, pour promouvoir un avenir pacifique et prospère pour le peuple du Sahara occidental et de la région.

    #Maroc #EtatsUnis #SaharaOccidental #Staffan_de_Mistura #ONU #Processus_de_paix

  • Maroc: Ouaddou va porter plainte contre le Mouvement Moorish

    Maroc: Ouaddou va porter plainte contre le Mouvement Moorish – Abdeslam Ouaddou, Coupe Arabe, Algérie,

    Dans un twit publié ce matin, l’ancien footballeur international Abdeslam Ouaddou et ancien capitaine de la sélection marocaine a annoncé qu’il saisira la justice « de nouveau » contre les attaques dont ils fait l’objet depuis la finale de la Coupe Arabe de Qatar.

    « L’harcelement du mouvement moorish raciste et xénophobe continue sans relâche. La justice sera saisie de nouveau », a-t-il indiqué.

    « Ils se prétendent défenseurs de l’histoire, de la territorialité du Maroc ainsi que de notre Roi (May God Bless him). Les autorités marocaines doivent intervenir rapidement », a-t-il ajouté.

    « Ils veulent me mettre un genou à terre. J’aimerais leur dire que c’est peine perdue. Vous n’arriverez jamais à me faire détester mon prochain pour des raisons politiques. Vos idées nauséabondes contraires à ma vision de la vie et du vivre-ensemble ne rentreront jamais dans mon logiciel », conclue-t-il.

    #Maroc #Algérie #CoupeArabe #Abdeslam_Ouaddou #Mouvement_moorish

  • Maroc: Mensonges de l’ambassadeur Gabriel sur l’Algérie (3)

    Maroc: Rapport de l’ambassadeur Gabriel sur l’Algérie (3) – Maroc, Edward Gabriel, Lobbying, lobby israélien, Etats-Unis, Marocleaks

    Le rapport suivant provient de sources ouvertes et fermées. Aucune des informations n’a été corroborée par des tiers.

    RAPPORT MENSUEL SUR LA SITUATION EN ALGERIE

    Résumé exécutif
    Tendances politiques

    – Le Général Ahmed Kherfi a été remplacé à la tête du DSI, la branche de sécurité intérieure du DRS, par le Général Bachir Tartag, qui a une réputation de brutalité dans la lutte contre la subversion islamiste.

    – Les élections parlementaires qui doivent se tenir dans la première quinzaine de mai semblent devoir être beaucoup plus transparentes que les scrutins précédents, et il est fort probable que les partis islamistes s’en sortent particulièrement bien.

    – Le régime semble se préparer à une transition soigneusement gérée vers un gouvernement de coalition dominé par les islamistes, même si cela risque de déstabiliser les « laïques-modernistes » au sein du régime lui-même.

    – Dans ce qui semble être un mouvement tactique avant les élections, le gouvernement a commencé à légaliser de nouveaux partis politiques, afin de s’assurer qu’aucun parti ne puisse obtenir une majorité absolue.

    Relations extérieures

    – La visite du ministre marocain des Affaires étrangères, S. Othmani, en Algérie – son premier voyage à l’étranger depuis sa prise de fonction – a été considérée comme un signe que le rapprochement entre Rabat et Alger progresse.

    – Othmani, comme ses collègues du nouveau gouvernement islamiste, n’a cependant pas les mains totalement libres, et ceux qui détiennent réellement le pouvoir à Rabat et à Alger semblent toujours réticents à faire des compromis sur les questions clés qui les divisent : la frontière et le Sahara occidental.

    – Le Maroc a été invité à participer à la deuxième conférence ministérielle sur la sécurité dans la région du Sahara et du Sahel, qui se tiendra à Bamako en février, en grande partie parce qu’Alger reconnaît désormais qu’une coopération internationale plus large est nécessaire pour relever le défi de la dissémination des armes de la Libye dans la région.

    – Une source à la présidence algérienne a parlé de manière désobligeante de la capacité du Polisario à contribuer à l’effort de lutte contre le terrorisme au Sahara.

    Sécurité

    – Après une accalmie, le niveau d’activité d’AQMI a repris fin décembre et en janvier. La plupart des incidents étaient comme d’habitude concentrés en Kabylie.

    – Dans la région d’Alger, les forces de sécurité ont affronté les djihadistes juste au sud de l’aéroport Houari Boumedienne.

    – Le gouverneur de la province d’Illizi, dans le sud-est, a été enlevé et retenu pendant un certain temps en territoire libyen avant d’être libéré par une milice libyenne.

    – Tant la branche sahélienne d’AQMI que le groupe dissident qui a enlevé trois travailleurs humanitaires occidentaux dans les camps du Polisario à Tindouf l’automne dernier ont publié des communiqués menaçant la France.

    Tendances politiques

    Alors que le régime algérien négocie avec précaution les changements provoqués par le  » printemps arabe « , un changement est intervenu à la tête de la cruciale Direction de la sécurité intérieure (DSI) au sein du service de renseignement et de sécurité du DRS. Le 22 décembre, le général Abdelkader « Ahmed » Kherfi, qui dirigeait la DSI depuis un peu plus de deux ans, a été remplacé par le général Bachir « Athmane » Tartag, un officier de carrière du DRS réputé pour sa ligne dure[1], qui a apparemment été rappelé de sa retraite pour l’occasion.

    Ce changement – officiellement rendu nécessaire par les problèmes de santé non spécifiés de Kherfi – a suscité un nombre inhabituellement élevé de commentaires dans les médias, la plupart spéculatifs (et peut-être encouragés par l’establishment militaire et sécuritaire lui-même), avec diverses explications avancées pour le changement au sommet de cette importante institution. El Watan affirme que Kherfi a été démis de ses fonctions en raison des « nombreux revers subis par les services de sécurité dans la lutte contre AQMI » ; la tâche de Tartag, affirme le journal, est « d’éradiquer les derniers foyers d’AQMI qui existent encore dans le nord du pays et de prévenir une éventuelle prolifération du terrorisme aux frontières avec la Libye, le Niger et le Mali, en particulier à la suite des grands bouleversements géopolitiques en Afrique du Nord ». Le Matin estime lui aussi que Kherfi a été écarté en raison de ses lacunes en matière de lutte contre le terrorisme, notamment à cause de l’enlèvement de travailleurs humanitaires européens dans le camp Rabouni du Polisario en octobre. La nomination de Tartag est « synonyme d’un changement stratégique dans les strates du pouvoir », affirme Le Matin. Le portail d’information spécialisé Kalima DZ note que le général Kherfi « n’a pas su, ou n’a pas pu, empêcher la propagation des émeutes, des grèves, des rassemblements et des médias et le retour de l’opposition radicale » et suggère que le général Tartag réagira plus rapidement, et plus durement, à des événements tels que les émeutes liées aux prix des denrées alimentaires qui ont secoué les villes algériennes il y a un an ; ainsi, « les généraux algériens ont décidé de lever un barrage contre la marée de l’histoire ». Un autre site spécialisé, Maghreb Intelligence, place quant à lui le changement à la tête de la DSI dans le contexte d’une lutte pour le poste de général de corps d’armée. Mohamed « Tewfik » Médiène à la tête du DRS lui-même, suggérant que Tartag est le dauphin préféré de Tewfik.

    Une source proche de Tewfik à qui nous avons parlé met le retrait de Kherfi sur le compte d’un « conflit commercial quelconque » et insiste sur le fait que le changement n’a rien à voir avec la succession de Tewfik – malgré les spéculations occasionnelles de la presse sur sa santé, le chef du DRS « ne va nulle part » dans un avenir prévisible, insiste la source. Malgré tout, le choix d’une personnalité aussi controversée que Tartag – qui serait certainement la cible de poursuites judiciaires de la part de groupes d’opposition algériens en exil pour des violations passées des droits de l’homme s’il devait un jour se rendre en Europe – n’est pas anodin et mérite une certaine réflexion.

    Le changement à la tête de la branche sécurité intérieure du DRS intervient à un moment sensible. Bien que l’on puisse avoir le sentiment que le régime algérien a réussi à surmonter le pire des turbulences du printemps arabe, les prochaines élections législatives – qui doivent se tenir dans la première quinzaine de mai – risquent d’être un moment délicat. Les conditions ne sont peut-être pas réunies pour que les élections soient totalement libres et équitables (entre autres, les listes électorales, profondément défectueuses, n’ont pas été révisées, ce qui laisse la porte ouverte à des cas de vote multiple et à d’autres abus), mais les signes qui se dégagent jusqu’à présent indiquent que le régime se prépare à un scrutin qui sera considérablement plus transparent que les élections précédentes, au cours desquelles les truquages ont parfois été flagrants – un nombre important d’observateurs internationaux seront invités cette fois-ci, semble-t-il, et des urnes en plexiglas transparent sont censées remplacer les réceptacles éminemment bourrables utilisés par le passé. Les partis islamistes – qui bénéficient d’un soutien considérable au sein de la société algérienne dans son ensemble, et qui sont portés par les victoires électorales des islamistes au Maroc, en Tunisie et en Égypte – sont susceptibles de s’en sortir le mieux dans toute élection raisonnablement libre, et en effet, une majorité parlementaire islamiste ne pourrait en aucun cas être exclue. En effet, il semblerait que ce soit en prévision de cela que le MSP islamiste « formé à l’interne » ait annoncé le 1er janvier qu’il quittait l’Alliance présidentielle, dans laquelle il était associé au FLN et au RND depuis huit ans, pour faire cavalier seul (sans toutefois renoncer à ses portefeuilles ministériels pour le moment). Une « alternance à la marocaine » – un transfert soigneusement préparé et géré vers un gouvernement de coalition dominé par les islamistes – semble être la voie choisie par le régime, ou du moins une option qu’il est prêt à envisager. Objectivement, un gouvernement d’orientation islamiste n’est nullement incompatible avec les intérêts des principales parties prenantes du régime, pour autant que des garanties soient données quant à leur pouvoir et à leurs privilèges (immunité de poursuites pour les violations des droits de l’homme, respect des droits de propriété, y compris pour ceux dont la richesse a été acquise grâce à leur proximité avec l’appareil d’État, etc. ) – après tout, les gouvernements successifs de l’Alliance présidentielle, sous l’influence du MSP et de l’aile « islamo-conservatrice » du FLN dirigée par Abdelaziz Belkhadem, ont déjà fait beaucoup pour la réislamisation des mœurs sociales et, sans doute, de la loi. Mais subjectivement, le régime est encombré par l’héritage de la guerre civile des années 1990 et 2000, au cours de laquelle il s’est fortement appuyé sur le discours anti-islamiste, exposé de manière cohérente et persistante par les laïcs-modernistes non seulement dans les médias et la classe politique, mais aussi dans les propres rangs du régime, y compris dans l’armée et les services de sécurité. Ces éléments laïcs-modernistes seront certainement alarmés par le glissement vers un gouvernement ouvertement islamiste, ce qui pourrait provoquer des tensions au sein des propres organes du régime. Dans ce contexte, la nomination d’un officier ayant la réputation d’être un ennemi inflexible, voire brutal, des islamistes à la tête de la DSI pourrait avoir pour but d’apaiser ces craintes.

    Entre-temps, en préparant sa tactique pour les prochaines élections, le gouvernement semble faire tout son possible pour balkaniser le paysage politique, afin qu’aucune force politique ne puisse obtenir la majorité. Dans un renversement apparent des pratiques passées, le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, a donné le feu vert à au moins dix nouveaux partis pour tenir leurs assemblées constitutives et a laissé entendre que l’autorisation complète de fonctionner pourrait être délivrée dans un délai d’un mois seulement – bien avant les élections parlementaires. Parmi ceux-ci figurent au moins trois partis islamistes : Le Front National pour le Changement d’Abdelmajid Menasra (une scission du MSP), le Front pour la Justice et le Développement d’Ahmed Djaballah et le Parti pour la Liberté et la Justice de Mohamed Saïd. Si l’expérience marocaine suggère qu’une telle tactique peut être très efficace, il convient de considérer que la multiplication des groupes politiques est susceptible d’augmenter la charge de travail du DRS, et plus particulièrement de la DSI, qui s’est historiquement fait un devoir non seulement de surveiller toutes les formations politiques mais aussi de maintenir des agents d’influence en leur sein. Que ce soit par accident ou à dessein, la stratégie et la tactique actuellement adoptées par le régime algérien semblent être garanties pour renforcer encore davantage le poids spécifique du DRS en général, et du DSI en particulier.

    Relations extérieures

    Il y a plusieurs mois, on s’en souvient, des sources algériennes ont commencé à suggérer que, les anciennes certitudes régionales s’effritant autour d’eux, les dirigeants algériens pourraient envisager de rétablir les ponts avec le Maroc, dans l’espoir d’assurer au moins une relation stable avec un pays voisin. Plus récemment, peu après les élections parlementaires marocaines de novembre dernier, au cours desquelles le PJD, parti islamiste modéré, est devenu le parti le plus important, l’un des principaux dirigeants du parti nous a laissé entendre que l’un des points centraux de son programme de gouvernement était un « réexamen » des relations du Maroc avec l’Algérie et une remise en question créative de tous les différends entre les deux pays (voir AMSR #109). Avec la visite à Alger, cette semaine, du nouveau ministre marocain des Affaires étrangères, Saadedine El Othmani (l’un des principaux dirigeants du PJD), ces tendances au rapprochement semblent enfin se rejoindre – une impression d’autant plus forte que les médias algériens ont annoncé que le Maroc participerait désormais aux réunions du groupe dit du pays du champ[2] consacré à la sécurité dans la région du Sahara et du Sahel, dont il était jusqu’à présent ostensiblement exclu.

    El Othmani a tenu à choisir Alger comme destination pour son tout premier voyage à l’étranger en tant que ministre des Affaires étrangères, mais il serait sans doute erroné d’y voir une révolution dans les relations entre les deux pays, ou même le début d’une telle révolution. Le PJD peut être sincèrement engagé à réorienter la politique étrangère marocaine vers des liens avec les pays arabes et musulmans, en commençant par mettre les choses au clair avec l’Algérie, mais dans ce domaine comme dans d’autres, ses mains ne sont pas entièrement libres. Le gouvernement élu, dominé par le PJD, est effectivement suivi par ce qui s’apparente à un gouvernement parallèle de conseillers royaux au Palais – parmi lesquels le prédécesseur d’El Othmani, Taïeb Fassi-Fihri, ami et associé de longue date du Roi, qui s’est vu attribuer un poste dans l’équipe du Palais dès qu’il a cédé le ministère des affaires étrangères – et il n’y a que peu ou pas de chance réaliste qu’El Othmani et ses collègues dépassent les limites fixées par le Palais.

    Bien sûr, en tant que ministre des Affaires étrangères, M. Fassi-Fihri avait lui-même, au cours des mois précédents, fait des déclarations positives sur la normalisation des relations avec l’Algérie (voir AMSR #109). Mais il ne peut y avoir aucune perspective de changement qualitatif dans les relations entre les deux pays tant que chacun continue à insister sur la capitulation totale de l’autre sur les deux principales pommes de discorde entre eux, à savoir la question de la frontière et le sort du Sahara occidental, et il n’y a encore aucun signe qu’Alger ou Rabat soit vraiment prêt à saisir ces orties[3]. En effet, El Othmani n’a pu discuter ni de la frontière ni de la question du Sahara occidental pendant son séjour à Alger. El Othmani et son homologue algérien Mourad Medelci se sont certes promis de se rencontrer pour des « pourparlers politiques » tous les six mois, et il a été annoncé qu’une Haute Commission Mixte Algéro-Marocaine se réunira à Rabat le 17 février, mais ces démarches s’inscrivent dans la continuité de la politique suivie par Fassi-Fihri. L’innovation la plus frappante du voyage d’El Othmani à Alger a sans doute été sa rencontre en tête-à-tête avec Boudjerra Soltani – le leader du MSP islamiste modéré, qui n’occupe aucune fonction gouvernementale – au siège du MSP le 24 janvier, à l’issue de sa visite officielle de deux jours.

    Le lendemain du départ d’El Othmani d’Alger, le porte-parole du ministère algérien des affaires étrangères, Amar Belani, a jeté un froid sur les informations selon lesquelles le Maroc serait invité à rejoindre le pays du champ. Le Maroc ne serait pas intronisé dans le groupe dirigé par l’Algérie, a-t-il expliqué, mais simplement invité, avec de nombreux autres pays, à participer à une réunion beaucoup plus large sur la lutte contre le terrorisme au Sahara, qui se tiendra dans la capitale malienne, Bamako, en février. « Le noyau central restera exclusivement limité à quatre pays – l’Algérie, le Mali, le Niger et la Mauritanie – avec l’ajout probable de la Libye, lorsque les Libyens en feront la demande », a déclaré M. Belani au portail d’information TSA, alors que le Maroc est « un partenaire extra-régional qui n’est pas concerné par les réunions du pays du champ, comme celle qui vient de se tenir à Nouakchott. » En d’autres termes, ce à quoi le Maroc est invité est le suivi de la Conférence ministérielle sur la sécurité au Sahel qui s’est tenue à Alger en septembre dernier (avec la participation des États-Unis, des autres membres du Conseil de sécurité des Nations unies et des pays de l’Union européenne).

    On est encore loin d’une véritable coopération en matière de sécurité. Mais l’invitation faite au Maroc de participer à la deuxième conférence ministérielle est une sorte de percée – malgré la pression de la France, Alger aurait refusé d’inviter les Marocains à la première édition en septembre (voir AMSR #107). Un membre du personnel de la présidence algérienne nous dit que la décision d’inviter le Maroc – ainsi que la Libye, la Tunisie[4] et l’Égypte – cette fois-ci est dictée par une simple nécessité : la nécessité de faire quelque chose contre la prolifération des armes libyennes dans la région du Sahara et du Sahel, y compris au Maroc, où les autorités ont saisi des armes importées clandestinement de Libye[5]. Une source politique mauritanienne, que l’on croit proche du président Ould Abdelaziz[6], va plus loin en affirmant qu’Alger a été « obligée de revoir sa stratégie » en matière de coopération antiterroriste, en grande partie parce qu’elle est « véritablement terrifiée par la possibilité de prolifération des armes libyennes » sur son propre territoire. Les Algériens ont été poussés dans cette direction par un certain nombre de signaux d’alarme, selon la source mauritanienne : la reprise de l’insurrection touareg dans le nord du Mali (où l’Algérie était censée être le garant de la paix et de la réconciliation nationale), menée par des combattants touaregs revenus de Libye avec d’abondantes réserves d’armes[7] ; une présence de plus en plus active dans le sud de l’Algérie d’unités d’AQMI répondant aux chefs sahéliens de l’organisation, Mokhtar Belmokhtar et Abdelhamid Abou Zeid ; et des renseignements fournis, selon la source, par les services de sécurité mauritaniens concernant un plan présumé d’AQMI pour la déstabilisation du sud de l’Algérie. Ces facteurs, combinés aux pressions exercées par les États-Unis, la France et (selon la source) la Mauritanie, auraient incité Alger à commencer à s’éloigner de la « conception rigide de la souveraineté » qui sous-tend sa doctrine en matière de sécurité et qui a constitué un obstacle à une coopération efficace dans la lutte contre le terrorisme transnational.

    Selon la source politique mauritanienne, la tâche la plus difficile à laquelle les Mauritaniens ont été confrontés pour persuader les Algériens d’être plus accommodants a été de les convaincre que l’implication du Maroc dans la lutte contre le terrorisme transnational ne devait en aucun cas affecter la situation du Polisario. Pour sa part, la source à la présidence algérienne n’a fait que les plus brèves allusions au Polisario, notant que des questions avaient été soulevées dans les milieux politiques algériens quant aux raisons pour lesquelles la République arabe sahraouie démocratique n’avait pas été invitée à la conférence ministérielle de Bamako et affirmant que, bien que le Polisario soit bien sûr concerné par la lutte contre le terrorisme, il « ne dispose pas des moyens nécessaires pour y participer efficacement ». Cette évaluation plutôt laconique peut refléter un certain degré d’insatisfaction et de frustration de la part des dirigeants algériens face à l’attitude maladroite du Polisario à la suite de l’enlèvement des travailleurs humanitaires occidentaux du camp de Rabouni, près de Tindouf, que nous avons commenté dans notre dernier rapport.

    Sécurité

    Après une période exceptionnellement calme au cours des trois premières semaines de décembre 2011 (voir le rapport précédent), Aqmi a intensifié son activité dans les derniers jours de 2011[8]. Le mois de janvier a connu une nouvelle accélération, avec 23 opérations enregistrées jusqu’au 26 janvier.

    Comme à l’accoutumée, la grande majorité des opérations d’Aqmi se sont déroulées en Kabylie (sur 34 incidents enregistrés pour la période du 20 décembre au 26 janvier, 18 étaient à l’initiative d’AQMI, et parmi eux, pas moins de 14, pour la plupart des bombes en bord de route, ont eu lieu en Kabylie). Dans la région d’Alger, les forces de sécurité ont tendu une embuscade à deux djihadistes et les ont abattus le 8 janvier sur la route de Khemis el-Khechna à Hammadi, entre les wilayas de Boumerdès et d’Alger, à environ 10 km au sud de l’aéroport international Houari Boumedienne. Un soldat a été blessé et est décédé à l’hôpital quatre jours plus tard.

    Ailleurs, l’incident le plus remarquable s’est produit le 16 janvier lorsqu’un groupe d’hommes armés a enlevé le gouverneur d’Illizi, Mohamed Laïd Khelfi, près de Deb Deb et lui a fait traverser la frontière libyenne. Libéré par des combattants libyens le lendemain, il est rentré en Algérie le 18 janvier, souffrant d’une épaule cassée. Les trois ravisseurs étaient des habitants de la région qui protestaient contre les lourdes peines de prison infligées à leurs proches dans une affaire liée au terrorisme au début du mois de janvier[9]. La ville de Deb Deb avait été le théâtre de plusieurs manifestations et sit-in la semaine précédente, ce qui a incité le gouverneur à se rendre dans la ville dans l’espoir de calmer la situation, mais il a été enlevé sur le chemin du retour. Aqmi a publié une déclaration datée du 18 janvier « saluant l’intifada de notre peuple à Deb Deb » et déclarant son soutien à la « lutte pour la justice » des habitants. Elle a également mis en garde les nouvelles autorités libyennes contre la remise des ravisseurs à l’Algérie. Malgré son dénouement rapide, cette affaire est profondément embarrassante pour le gouvernement algérien. Le fait qu’un gouverneur régional ait été enlevé[10] aussi facilement par des « amateurs » dans ce qui devrait être une zone de haute sécurité près de la frontière libyenne entame sérieusement la crédibilité des services de sécurité algériens à un moment où la situation aux frontières de l’Algérie reste dangereusement volatile.

    À l’est, la Libye reste chaotique. Outre la contrebande d’armes, les autorités algériennes doivent désormais faire face à la menace d’incursions régulières de combattants libyens indisciplinés. En janvier, à deux reprises au moins, des combattants libyens ont arrêté des citoyens algériens qui, selon eux, étaient entrés en territoire libyen. Il ne peut être exclu que de telles incursions conduisent à des affrontements isolés entre les milices libyennes et les forces algériennes.

    De l’autre côté des frontières méridionales de l’Algérie, alors que la renaissance de la rébellion touareg dans le nord du Mali (voir ci-dessus) ajoute une autre dimension aux difficultés d’Alger, Aqmi elle-même a été relativement calme[11]. Le 12 janvier, cependant, Aqmi a envoyé une déclaration à une agence de presse mauritanienne affirmant disposer d’ »informations fiables » selon lesquelles la France, « avec le soutien de l’Algérie et de la Mauritanie », prépare une opération militaire pour libérer les otages occidentaux détenus par le groupe. Le communiqué avertit ensuite les pays européens qu’une telle action « reviendrait à signer l’arrêt de mort de vos citoyens ». La France a également été la cible de menaces de la part de Jamat Tawhid wal Jihad fi Gharbi Afriqqiya (Unicité et Jihad en Afrique de l’Ouest), le groupe jusqu’alors inconnu qui a revendiqué le 10 décembre l’enlèvement de travailleurs humanitaires occidentaux au camp de Rabouni, près de Tindouf (voir AMSR n°108). Le 3 janvier, le groupe, qui décrit ses membres comme des dissidents d’Aqmi, a envoyé à l’AFP un communiqué « déclarant la guerre à la France, ennemie de l’Islam », accompagné d’une vidéo des trois otages capturés à Rabouni en octobre. FIN

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    [1] De 1990 à 2001 – une décennie qui comprend les pires années de la « sale guerre » algérienne – Tartag, alors colonel, a dirigé le Centre Principal Militaire d’Investigation de Ben Aknoun, à Alger, une unité du DRS qui avait la sombre réputation d’être un centre de torture et le port d’attache des escadrons de la mort.

    [2] « Pays du champ ». A ce jour, l’Algérie, le Mali, le Niger et la Mauritanie, qui, sur le papier du moins, participent au commandement militaire conjoint (CEMOC) pour le Sahara formellement établi lors d’un sommet à Alger en 2010.

    [3] Le site d’information algérien TSA a, il est vrai, rapporté que la police algérienne entreprend des « préparatifs techniques » pour l’ouverture de la frontière terrestre, suggérant que la frontière pourrait être ouverte au trafic dès le début du mois de mai, mais cette affirmation – qui n’est pas sans précédent – reste pour l’instant non confirmée.

    La date exacte de la deuxième conférence ministérielle n’a pas encore été fixée, semble-t-il, en partie parce que les organisateurs attendent toujours que la Libye et la Tunisie confirment qu’elles enverront des représentants[5].

    [5] Ceci est cohérent avec ce que nous avions entendu de sources marocaines à l’automne dernier. Une source non gouvernementale nous a dit à la mi-novembre : « Les forces de sécurité – police, garde-frontières, gendarmerie et forces auxiliaires – sont en état d’alerte maximum, avec des instructions spécifiques pour prendre toutes les mesures nécessaires pour empêcher les cargaisons d’armes, qui sont censées être en route depuis la Libye, d’atteindre le territoire marocain. Les zones frontalières adjacentes à l’Algérie et à la Mauritanie font l’objet de mesures de surveillance exceptionnelles. … Au cours des dernières semaines, des véhicules transportant des étrangers ont [également] été arrêtés et contrôlés dans la zone située au nord de Laayoune, ainsi qu’aux points d’entrée de chaque ville et village sahraoui. La police admet librement qu’elle recherche des armes en provenance de Libye. »

    [6] Qui s’est rendu à Alger pour des entretiens sur la sécurité avec le président Bouteflika à la mi-décembre, on s’en souvient.

    [7] Les 16 et 17 janvier, le Mouvement national pour la libération de l’Azawad, un nouveau groupe issu de la fusion de factions rebelles touaregs maliennes, a lancé une offensive en attaquant les villes de Menaka, près de la frontière avec le Niger, d’Aguelhok et de Tessalit, près de la frontière avec l’Algérie. Un certain nombre de soldats algériens auraient été évacués de Tessalit. Le 26 janvier, les rebelles auraient pris le contrôle de la ville d’Aguelhoc, près de la frontière avec le Niger, et d’un camp abandonné de l’armée malienne à Léré, près de la frontière avec la Mauritanie. Un communiqué du gouvernement malien affirme que des « combattants d’AQMI » ont pris part aux raids aux côtés de combattants du MNLA, mais cela semble peu probable dans la mesure où l’une des plaintes des rebelles touaregs contre le gouvernement central est que celui-ci a effectivement donné carte blanche à AQMI pour établir un refuge dans les terres touaregs du nord du Mali.

    [Par conséquent, le niveau d’activité des djihadistes en décembre était, dans l’ensemble, comparable à celui des mois précédents (21 opérations en tout, contre 23 en novembre et 22 en octobre).

    Le 2 janvier, un tribunal d’Alger a condamné Abdelhamid Abou-Zeid, l’un des chefs d’Aqmi au Sahel et originaire de Deb Deb, à la prison à vie et cinq membres de sa famille à dix ans de prison chacun pour « formation d’un groupe armé international »[10].

    [10] C’est la première fois qu’un gouverneur régional est enlevé depuis le début des troubles.

    [La seule action rapportée du groupe est l’enlèvement d’un gendarme mauritanien le 20 décembre, à la suite duquel il a publié un communiqué demandant au « régime mauritanien » de libérer deux de ses prisonniers en échange de la libération du soldat.

    SOURCE: Marocleaks, 28/12/2021

    #Maroc #Marocleaks #Ed_Gabriel #Algérie #Lobbying

  • Maroc : Le Makhzen réprime les manifestations pacifiques

    Maroc : Le Makhzen réprime les manifestations pacifiques

    Maroc : Le Makhzen réprime les manifestations pacifiques – Mouvement de la jeunesse de l’avant-garde démocratique marocain, SAMIR, carburants, essence, diesel gaz, Afriquia, Aziz Akhannouch,

    Le Mouvement de la jeunesse de l’avant-garde démocratique marocain, a fait état hier d’une vague de répression ayant visé des manifestations pacifiques au niveau des villes du royaume ; annonçant dans un communiqué, sa « volonté de mener de diverses formes de lutte légitimes, en vue de défendre la liberté d’expression et le droit à manifester ».

    Ce mouvement a également indiqué que « les membres de notre organisation n’ont pas été épargnés par cette vague de répression », faisant savoir de la convocation de plusieurs d’entre eux qui ont été auditionné par les services de sécurités juste après les rassemblements de contestations, citant le cas d’un membre du comité central ainsi que le secrétaire général dudit mouvement. Dans le même contexte, ce mouvement a réitéré son soutient aux chômeurs, étudiants et élèves pour leur position contre les décisions d’exclusion prises par le ministre de l’éducation et leur combat légitime pour le droit à l’emploi sans conditions » ; affirmant que « la démarche répressive dans le traitement des préoccupations des citoyens Marocains, notamment les jeunes, ne fait qu’à envenimer la situation ». Ce mouvement œuvre pour la libération de l’action politique en « l’arrachant des mains de pensées archaïques en construisant des stratégies à même d’ouvrir l’espace à des concepts modernes pouvant prouver leur efficacité dans la construction d’une réalité nouvelle, basée sur le respect des droits humains ».

    Il est vrai que le Makhzen fait face depuis quelques semaines déjà à une importante une vague de protestation sociale et politique induite par la politique de normalisation du régime marocain, mais aussi par la dégradation de la situation socioéconomique au Maroc. Un front social qui n’est pas prêt de se calmer au regard de hausse des prix, et notamment ceux du carburant. Ainsi, un responsable syndical a indiqué que « les distributeurs des hydrocarbures au Maroc ont engrangé par moins de 38,5 de dirhams soit 4,16 milliards de dollars de bénéfice depuis la libéralisation des prix des hydrocarbures en 2015, au détriment des consommateurs qui ont vu le prix du gasoil et de l’essence s’envoler ».

    En effet, le président du Front national pour la sauvegarde de la raffinerie marocaine de pétrole, « Samir », Hocine Yamani, a révélé lors de l’assemblée générale du syndicat récemment tenue, que « les opérateurs ont engrangés 8,1milliards de dirhams en 2016 et 9,5milliards de dirhams en 2017 » ; ajoutant qu’ « en 2018 et 2019 les bénéfices ont régressés pour atteindre 6,2 milliards de dirhams, avant de repartir en hausse en 2020 malgré la pandémie, en atteignant les 8,5 milliards de dirhams marocains ».

    En somme la libéralisation des hydrocarbures a fait passer la marge de bénéfice des opérateurs de 7% à 14%, comme l’a souligné ce syndicaliste. Il rappellera que l’unique société distributrice d’hydrocarbures cotée en bourse, a vu ses bénéfices passer de 317 millions de dirhams en 2014 à 840milions de dirhams en 2018 après la libéralisation et en 2017, les bénéfices de cette même société s’élevaient à 993 milliards de dirhams, expliquant ainsi que la marge bénéficiaire à triplé.

    La société marocaine de distribution des hydrocarbures (SMDC) détenue par l’actuel chef du gouvernement compte à son actif plus de 500 stations services opérationnelles soit un total de 20% de la totalité des stations existant dans le royaume. La filiale d’Akwa group, est considérée comme la première en matière de capacité de stockage des carburants au Maroc et selon un rapport de la concurrence du royaume, Afriquia détient 25 % des parts du marché des carburants dans ce pays devançant de loin Vivo Shell et Total.

    Idir Yaghmoracen

    La Sentinelle, 28/12/2021

    #Maroc #Makhzen #répression #libertés #SMDC #Afriquia #Carburants #AzizAkhannouch

  • Le Maroc, un supplétif au service de l’impérialo-sionisme

    Le Maroc, un supplétif au service de l’impérialo-sionisme -Algérie, Israël, Maghreb, Sahara Occidental,

    La monarchie marocaine est depuis des décennies volontairement immobile, comme pétrifiée à la construction du Maghreb arabe en adoptant un caractère en géronte imperméable aux idées nouvelles d’épanouissement, de paix et de sécurité régionales et allergique au bon voisinage car tout simplement le voisin de l’Ouest se cache derrière le conflit du Sahara occidental et se refuse à dépasser les divergences futiles et à résister ensemble aux pressions impérialo-sionistes qui s’exercent dans la région avec une virulence particulière, notamment à travers le danger israélien désormais présent partout en Afrique et menaçant l’ensemble du Monde arabe grâce à la complicité du Maroc. La priorité des priorités, ici c’est naturellement cette agression continue du Maroc à l’égard de l’Algérie, qui fort du soutien israélo-américain, voire même de la France et des monarchies arabes, se présente comme un  » sous-sionisme  » se croyant capable d’imposer, comme il le fait au Sahara occidental, sa loi à l’ensemble de la région.

    La diplomatie algérienne n’a de cesse d’estimer qu’il est temps pour le Maroc de sortir de sa léthargie pour procéder à une évaluation de son aventure coloniale au Sahara occidental. Une autocritique objective s’impose au regard du mécontentement du peuple marocain à l’égard de l’occupation militaire du Sahara occidental. La réaction du roi Mohamed VI à ce sujet ne devra être non point la surenchère accusant l’Algérie de partie prenante dans le conflit entre le Maroc et le Front Polisario mais la réalité et les échecs enregistrés par le Makhzen sur le terrain. Hélas ! Le roi Mohamed VI n’a jamais voulu tirer profit de cet échec au Sahara occidental et demeure comme à ses coutumes sur l’orbite des conflits marginaux avec l’Algérie œuvrant ainsi au profit des ennemis de notre pays.

    Dans sa fuite en avant, le Maroc a opté pour la normalisation de ses relations avec l’entité sioniste en échange d’une possible internationalisation de la reconnaissance de la marocanité du Sahara occidental et beaucoup plus d’un silence sur la cause du peuple palestinien mais ce n’est pas tout : le deal porte sur des clauses secrètes visant la déstabilisation de l’Algérie. De fait une jonction existe entre Rabat et Tel-Aviv. Encore discrète dans un passé récent, cette collusion se développe désormais au grand jour.

    Pièces maîtresses dans le dispositif à la fois colonial et sioniste, le Maroc et l’entité sioniste ne se contentent pas d’étouffer le droit international à l’égard des peuples palestinien et sahraoui. Forts de puissantes complicités qui ne se cachent plus, elles aussi, ils étendent la menace et l’insécurité à l’ensemble des pays africains, entravent gravement leurs efforts de développement et mettent en péril jusqu’à leur existence nationale à l’instar de ce qui se passe au Moyen-Orient. La preuve, l’occupation par le Maroc du Sahara occidental depuis 1975 succède à celle de la Palestine depuis 1948 par Israël. Elle précède les menaces que l’entité sioniste fera bientôt peser sur le continent africain si elle est admise en tant que membre observateur au sein de l’Unité africaine (UA).

    Tel-Aviv en se rapprochant du Maroc n’a qu’un seul but : remodeler la carte de la région : tel est le véritable objectif de cet  » amour  » de circonstance entre les deux pays. Telle est aussi la véritable signification de l’adversité affichée à l’égard de l’Algérie. Cette alliance semble avoir des objectifs plus ambitieux : la mise en œuvre d’un vaste plan stratégique où le Maroc occupe la place de sous-traitant afin d’impulser à l’Afrique un remodelage géopolitique à l’avantage de l’Etat hébreu, c’est désormais ce qui est convenu entre les stratèges des deux pays.

    Le drame est que ce n’est pas un projet purement marocain. C’est plutôt l’aboutissement du partenariat stratégique américano-israélien dont le lien est devenu de plus en plus vaste au fil des croisades contre le Monde arabe et l’Afrique, au point que c’est maintenant le monde à l’envers, c’est le Maroc qui fait office de supplétif qui donne l’impulsion à cette hégémonie impérialo-sioniste.

    B. C.

    Lemaghreb.dz, 29/12/2021

    #Maroc #Israël #Algérie #Palestine #MoyenOrient #Normalisation #SaharaOccidental

  • La liaison sous-marine Sines-Maroc avance

    La liaison sous-marine Sines-Maroc avance

    La liaison sous-marine Sines-Maroc avance – Maroc, Portugal, câble Ellalink, Brésil, câble optique,

    La Direction Générale des Ressources Naturelles, de la Sécurité et des Services Maritimes ( DGRM ) a accordé le Titre d’Usage Privé de l’Espace Maritime (TUPEM) au promoteur du câble EllaLink pour démarrer l’installation d’une connexion vers le Maroc, depuis le backbone principale, reliant Sines au Brésil.

    TUPEM a été attribué en vertu du décret-loi n° 38/2015, dans le cadre d’une concession de 25 ans, couvrant dans la mer portugaise une superficie de 2 338 mètres carrés de câble optique sous-marin et une zone de protection de 116 238 mètres carrés. Il consiste en l’installation d’une branche internationale de câble sous-marin qui permettra la connexion à Casablanca, d’une longueur d’environ 420 kilomètres, à travers un câble de deux paires de fibres qui permet une bande passante de 50 Terabit/s.

    Les travaux sont à un stade avancé de préparation et le câble devrait commencer à être installé dans le courant du mois de janvier prochain, en vue d’un démarrage au premier semestre 2022. Avec cette étape, le promoteur remplit son planning de projet de faible liaison de données à latence EllaLink , qui fonctionne déjà entre Sines et Fortaleza et avec une branche à Madère, étendant le réseau d’interconnexions à différentes zones géographiques, dans ce cas à l’Afrique du Nord.

    Le projet EllaLink comprend la première connexion directe entre l’Europe et le Brésil, via un câble à très haut débit, long de six mille kilomètres et représentant un investissement de 150 millions d’euros.

    diarionline, 29/12/2021

    #Maroc #Portugal #Sines Câble_Ellalink

  • Tel Aviv reconnaît l’achat par le Maroc du logiciel Pegasus

    Tel Aviv reconnaît l’achat par le Maroc du logiciel Pegasus

    Tel Aviv reconnaît l’achat par le Maroc du logiciel Pegasus – Israël, NSO group, espionnage, Amnesty International, Forbidden Stories, Emmanuel Macron, Yaïr Lapid,

    L’affaire Pegasus continue de livrer ses secrets. Dans une interview au quotidien français “Le Monde”, le chef de la diplomatie israélienne a reconnu implicitement l’achat du logiciel espion Pegasus par le Maroc

    Questionné sur si Tel Aviv avait révoqué la licence aux autorités marocaines, Lapid a indiqué que «Cette licence est très stricte. Nous avons exposé tout le matériel que nous avions aux autorités françaises. Et nous nous sommes assurés que chacun comprenne la différence entre une compagnie privée et une compagnie gouvernementale. Ce n’est pas une affaire entre gouvernements », confirmant implicitement  ainsi que la société isréllienne NSO group a bel et bien fourni le logiciel espions Pegasus au gouvernement marocain. « Si quelqu’un a mal utilisé cette cyberarme ou a menti, il devrait être puni par la justice », a-t-il ajouté.

    Les déclarations du ministre israélien des affaires étrangères apportent un sacré camouflet aux plaintes déposées par Rabat contre Amnesty International et Forbidden Stories que le Maroc avait accusé de diffamation.

    #Maroc #Israël #NSOGroup #Pegasus #Logiciels_espions #Espionnage #Yaïr_lapid #Amnesty_international #Forbidden_stories