Catégorie : Maroc

  • RSF appelle le Maroc à ne pas extrader un journaliste ouïgour

    RSF appelle le Maroc à ne pas extrader un journaliste ouïgour

    RSF appelle le Maroc à ne pas extrader un journaliste ouïgour – Aïshan Yidiresi, Chine,

    Reporters sans frontières (RSF) appelle à la libération de Yidiresi Aishan, un journaliste d’origine ouïgoure, qui doit être extradé vers la Chine en dépit de l’annulation de la « notice rouge » d’Interpol appelant à son arrestation.
    Le 16 décembre, les Nations Unies ont appelé le gouvernement marocain à suspendre l’extradition vers la Chine de Yidiresi Aishan, un journaliste ouïgour âgé de 33 ans, invoquant le risque de « violations graves des droits humains », dont la torture. Le jour précédent, la Cour de cassation marocaine s’était prononcée en faveur de son extradition malgré l’annulation le 2 août de la « notice rouge » d’Interpol en vertu de laquelle il avait été arrêté. Yidiresi Aishan, titulaire d’un permis de séjour humanitaire turc, est détenu au Maroc depuis son arrestation le 19 juillet à l’aéroport de Casablanca suite aux accusations de « terrorisme » du régime chinois.

    « Le gouvernement marocain ne peut pas ignorer la motivation politique de la demande d’extradition émise par Pékin et porterait une lourde responsabilité si Yidiresi Aishan était victime d’exactions une fois renvoyé Chine », insiste le directeur du bureau Asie de l’Est de RSF, Cédric Alviani, qui appelle le gouvernement marocain à « suspendre son extradition vers la Chine au nom de la dignité humaine et lui permettre de trouver refuge dans le pays de son choix ».

    Yidiresi Aishan, aussi connu sous le nom de Idrs Hasan, un ressortissant chinois né dans la région autonome du Xinjiang, a cofondé en 2016 le périodique Shebnem, destiné à aider les Ouïghours à s’intégrer dans la société turque. RSF et d’autres ONG de défense des droits humains dénoncent depuis des années la recrudescence des « notices rouges » d’Interpol à motivation politique ciblant les dissidents en exil.

    Depuis le lancement d’une campagne de répression dans la région du Xinjiang en 2014, officiellement « contre le terrorisme », le régime chinois a arrêté 71 journalistes et travailleurs des médias ouïghours, dont Ilham Tohti, lauréat du prix Václav Havel du Conseil de l’Europe et du prix Sakharov du Parlement européen, qui purge actuellement une peine d’emprisonnement à perpétuité pour « séparatisme ».

    RSF vient de publier un rapport intitulé Le grand bond en arrière du journalisme en Chine, qui révèle la campagne de répression sans précédent menée par Pékin contre le journalisme et le droit à l’information dans le monde.

    La Chine est la plus grande prison au monde pour les journalistes avec au moins 127 détenus et stagne au 177e rang sur 180 pays et territoires dans le Classement mondial RSF de la liberté de la presse 2021.

    RSF, 20/12/2021

    #Maroc #RSF #Aishan_Yidiresi #Extradition

  • Maroc-UE: Des tensions à cause du Sahara Occidental

    Media belge: Des tensions entre le Maroc à cause du Sahara Occidental – Youssef Amrani, Partenariat, accords commerciaux,

    Selon La Libre Belgique, les relations entre le Maroc et l’UE traversent, depuis des mois « des tensions se font sentir ». Pour preuve, « la validation toujours pendante – depuis deux mois – de l’ambassadeur du Royaume auprès de l’UE, Youssef Amrani ».

    La raison avancée par le journal belge est  »l’épineux dossier du Sahara occidental, un territoire « non autonome », qui n’a toujours pas obtenu de statut définitif, selon l’Onu ». Rappelant que « le 19 novembre, le Conseil européen a fait appel du jugement du Tribunal de l’UE annulant deux accords de libre échange avec le Maroc, lesquels s’appliquaient à ce territoire – sur la majeur partie duquel le royaume chérifien exerce une souveraineté de fait », il se demande si l’UE  »réussira-t-elle à sauver ces accords face à l’intransigeance du Maroc ? Le Conseil doit réécrire ces accords de façon à répondre à la fois aux exigences du Tribunal et aux limites imposées par le Maroc  ».

    Sachant que « le Maroc n’admettra pas que l’UE puisse consulter qui que ce soit qu titre de représentant du peuple sahraoui », La Libre Belgique affirme qu’il est difficile  »d’imaginer que le Maroc puisse renoncer totalement, fût-ce au nom de sa grande nationale à ces accords alors qu »’en 2019, l’Europe demeure le partenaire favori du Maroc avec 65,8% du total des échanges, soit 508,6 millirads de dirhams (48,58 milliards d’euros). Ce chiffre est soutenu par les échanges effectués avec l’Espagne (144,4 milliards de dirhams) et la France (120,9), qui contribuent à eux seuls à 52,2% des échanges du Maroc avec ce continent », selon l’Office des changes marocain ».

     »Zoubir Yahia estime quant à lui que le Maroc n’est pas prêt à renoncer à ces accords. « Avec l’appel, les avocats feront traîner les choses autant que possible, estime ce chercheur à l’Observatoire universitaire international sur le Sahara Occidental de l’Université Paris Descartes. Le Maroc ne va pas vivre seul.  »L’Union européenne reste son partenaire le plus important. Il peut toujours se revendiquer de son alliance avec les Etats-Unis, qui ont reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental, mais le commerce avec eux ne représente pas grand chose ».

     »Que reste-il donc comme option au Maroc ?  »Je ne pense pas que les accords soient finalement remis en cause. Je suis convaincu que des innovations juridiques sont possibles pour permettre la pérennisation des accords entre le Maroc et l’UE »n estime Abdelmalek Alaoui. Mais il faudra à l’UE et au Maroc beaucoup d’imagination », conclue-t-il.

    #Sahara_Occidental #Maroc #Front_Polisario #Accords_commerciaux #UE #Youssef_Amrani

  • Maroc: Avec la pandémie, la pauvreté scolaire atteint 65,58%

    Maroc: Avec la pandémie, la pauvreté scolaire atteint 65,58%

    Maroc: Avec la pandémie, la pauvreté scolaire atteint 65,58% – UNICEF, UNESCO, écoles, éducation,

    Rabat, 13 déc. (Agence Nova)- Le niveau de pauvreté scolaire au Maroc chez les enfants de 10 ans et plus a atteint 65,8% au total, dont 61,3% chez les filles et 70,1% chez les garçons. C’est ce qu’a rapporté un récent rapport de la Banque mondiale, de l’UNESCO et de l’Unicef, intitulé « L’état de la crise mondiale de l’éducation : un chemin vers la reprise », qui met en lumière la crise liée à l’éducation suite à la propagation de la pandémie de COVID-19.

    Au Royaume d’Afrique du Nord, l’incapacité à lire et à comprendre un texte simple à l’âge de dix ans est de 65,8 % à 76,6 % dans certains contextes.

    Hier, le ministère des Affaires islamiques a lancé un nouveau plan qui vise à lutter contre l’analphabétisme grâce à certains projets à l’intérieur des mosquées du pays.

    Agenzia Nova – Tous droits réservés

    #Maroc #Education #Pauvreté #Enfance

  • Maroc: Le PJD exige l’arabisation des documents officiels

    Maroc: Le PJD exige l’arabisation des documents officiels – Administration, langue arabe,

    Le Parti de la justice et du développement du Maroc a exigé l’arabisation des documents et des données administratives sur les sites web des ministères et des institutions publiques.

    C’est ce que mentionne une note publiée par le banc parlementaire du parti (opposition) à la Chambre des députés, vendredi (17).

    Le parti s’est enquis de « l’amélioration et de la promotion de la langue arabe dans les médias marocains et du déclin de l’utilisation de la langue arabe dans les établissements publics et les aspects de la vie dans le pays ».

    Le parti a également transmis une demande de réunion de la commission de l’éducation, de la culture et de la communication à la Chambre des représentants, en présence du ministre de l’éducation nationale, Chakib Benmoussa, et du ministre de la culture et de la jeunesse, Mehdi Bensaid, afin de discuter de la situation de la langue arabe dans les programmes éducatifs, culturels et d’information publique.

    Des juristes et des avocats avaient auparavant critiqué l’adoption de la langue française dans les actes et documents administratifs. Mohamed Barkou, ancien membre du barreau de Rabat, avait déjà appelé au « rejet » de tout document rédigé en français.

    En août 2019, la loi de réforme de l’éducation du Maroc est entrée en vigueur, et l’une des dispositions permettant l’enseignement des matières en langue française.

    Dans les déclarations, les partis politiques et les associations civiles ont critiqué l’adoption du français dans l’enseignement des matières éducatives. La métropole européenne a occupé le Maroc entre 1912 et 1956.

    Dans son cinquième chapitre, la constitution du pays stipule : « L’arabe demeure la langue officielle de l’État, qui s’emploiera à en protéger, améliorer et développer l’usage. Tamazight est également une langue officielle de l’État, car elle est un bien commun à tous les Marocains, sans exception. »

    La Journée mondiale de la langue arabe est célébrée le 18 décembre de chaque année. C’est le jour où l’Assemblée générale des Nations unies a publié la résolution n° 3190, approuvant l’inclusion de l’arabe parmi les langues officielles et de travail des Nations unies.

    MEMO, 19/12/2021

    #Maroc #PJD #Administration #Langue_arabe

  • Le Frankenstein du Maroc a perdu le contrôle de ses monstres

    Le Frankenstein du Maroc a perdu le contrôle de ses monstres

    Le Frankenstein du Maroc a perdu le contrôle de ses monstres – Azaitar, Abu Bakr, Ottman, Omar, Mohammed VI,

    La presse marocaine attaque les trois boxeurs élevés par le roi et compile leurs illégalités, ce qui est interprété comme un avertissement aux frères Azaitar
    A l’origine, les frères Azaitar étaient trois. Désormais, se sont ajoutés une dizaine de membres de sa famille, cousins, oncles, etc., installés dans des palais ou résidences royales au Maroc. A eux deux ils accaparent le roi Mohamed VI au point qu’il n’a pas passé l’été avec sa famille cette année et que ses plus proches collaborateurs ont du mal à gérer les affaires d’Etat du monarque. Quelque chose grince dans le fonctionnement du chef de l’Etat marocain. Ottman et Abubakr Azaitar sont deux sportifs dédiés à la boxe et aux arts martiaux. Son frère Omar était son représentant. Nés à Cologne (Allemagne), ils sont les enfants d’une famille d’immigrés marocains. Deux d’entre eux ont un casier judiciaire en Allemagne pour cambriolage.

    Mohamed VI les a reçus en audience, à Rabat, en avril 2018 et ce fut comme un coup de foudre pour l’amitié. Ils sont devenus des amis proches avec lesquels il a partagé des dîners du Ramadan, des vacances et des journées de navigation en Méditerranée occidentale. Avec eux, notamment avec Abubakr, il a fondé une sorte de famille alternative avec laquelle il vit. Après l’été, il s’est agrandi avec l’arrivée d’autres parents des Azaitars d’Allemagne ou du nord du Maroc, d’où ils sont originaires.

    Depuis le 1er mai, ceux qui se sentent coupés de l’environnement du roi ou qui doivent désormais passer par les Azaitars pour y accéder ont lancé une campagne contre la fratrie des boxeurs. Qui sont les perdants qui se vengent par la presse ? Probablement ceux qui avaient le plus d’influence au palais, mais dont l’ascendant est en déclin : Fouad Ali el Himma, le principal conseiller royal, et Abdelartif Hammouchi, le chef de la sécurité avec plus d’autorité que le ministre de l’intérieur.

    Ce sont d’abord les journaux numériques « Hespress », les plus lus au Maroc, et « Barlamane », lié au ministère de l’Intérieur, qui s’en sont pris aux Azaitars au printemps, racontant leurs dérives. Ses objets ont été montrés à un monarque qui les a ignorés, selon des sources familières avec la vie de palais. Son amitié avec les Azaitars est non seulement restée intacte mais s’est également étendue pour ouvrir les portes de leurs palais à d’autres membres de la famille germano-marocaine.

    Maintenant, ils sont revenus sur l’accusation contre les Azaitars, mais cette fois en recourant à un média français, « Médiapart », réputé pour ses enquêtes journalistiques. Les abonnés à « Médiapart » peuvent ouvrir un blog, mais ce qui y est publié n’est pas lié à la rédaction du journal. Sous le pseudonyme de Fabrice Sauvage, un proche des courtisans marocains en disgrâce a écrit ce mois-ci deux articles dévastateurs contre la phratrie dans lesquels il lance également un subtil barrage contre son bienfaiteur, le souverain.

    Les deux articles ont été supprimés par le journal français car ils contrevenaient à son code de déontologie, mais, encore une fois, les journaux « Hespress » et « Barlamane » les ont reproduits en arabe et en français. Pour leur donner plus de valeur aux yeux de leurs lecteurs, ils ont omis de préciser qu’ils avaient été publiés dans un blog pour abonnés et que le directeur de la publication, Edwy Plenel, a ordonné leur suppression.

    « Maroc : les frères Azaitar sont comme les créatures du Dr Frankenstein. Ils ont échappé à leur créateur », s’intitulait le dernier des articles supprimés et publié le 13 décembre. « (…) ce sont des monstres incontrôlables », a-t-il ajouté. Son créateur, qu’il ne nomme pas, est Mohamed VI. Celui qui se cache sous le pseudo de Fabrice Sauvage soulignait déjà dans son premier article que les phratries sont des « tyrans qui ont pris le pouvoir par la force ». « Ils ont acquis une autorité illimitée et l’exercent de manière absolue », a-t-il déploré.

    Le deuxième article est, au contraire, une compilation des affaires et des abus et illégalités allégués commis par les trois frères et illustré par une série de documents, dont certains ne sont disponibles qu’à la Direction générale de la tutelle territoriale (DGST), l’équivalent de le Commissariat général à l’information en Espagne, dirigé par Hammouchi. Il cumule ce poste avec celui de chef de la Sûreté nationale.

    Les Azaitars sont la cible d’une surveillance par la police et les services secrets inquiets de leurs outrages. El móvil de Omar Azaitar figuraba, por ejemplo, en la lista de los números infectados con el programa malicioso Pegasus, fabricado por la compañía israelí NSO, según develó en julio la investigación de “Forbidden Stories”, la asociación que reagrupa a 17 grandes medios de communication. Le téléphone du roi a également été contaminé par le même virus, selon la radio publique française et le journal allemand « Süd Deutsche Zeitung ».

    Le dernier article du blog « Médiapart » recense les entreprises que les boxeurs ont fondées depuis leur débarquement au Maroc il y a plus de trois ans. « Protokoll7 » gère des cafés et restaurants à Tanger, « Abu Azaitar International » se consacre à l’import/export et « Méditerranée Building Company » à la promotion immobilière. « S-tacos » vend de la nourriture mexicaine et propose de la livrer avec des drones, ce qui n’a été autorisé à aucune autre entreprise marocaine. A côté du port de plaisance de Salé, la ville voisine de Rabat, ils projettent un parc d’attractions pour les enfants et un club de jet-ski.

    Ce n’était pas non plus autorisé, rappelle le blogueur, les obsèques, le mois dernier, de la grand-mère de l’Azaitar au cimetière du Marshan à Tanger. Le conseil municipal a interdit les enterrements il y a des années. Encore moins la cheminée allongée qui dépasse du bâtiment qui abrite le siège de certaines de ses entreprises dans le port de plaisance de Salé avait les permis d’urbanisme requis.

    Le blogueur anonyme énumère toutes les autorités, de la mairie de Salé au wali (gouverneur), qui auraient pu intervenir pour que la cheminée ne dégrade pas le quartier ou ne gêne pas les voisins avec ses fumées, mais elles sont restées les bras croisés « dans le face aux transgressions des frères Azaitar, qui se moquent de la loi ». « (…) il y a un grand danger qu’un chef d’Etat, dont on sait qu’il se soucie du bien-être de ses sujets, soit perçu comme un leader moche parce qu’il fait passer les intérêts de ses amis avant le bien commun , conclut l’article.

    Les élites marocaines dévorent ces articles et se demandent, après lecture de chaque paragraphe, comment va se terminer le duel entre les Azaitars et ceux qui constituaient jusqu’à récemment l’environnement du roi. La compilation, illustrée de documents, des abus commis par la phratrie et l’accusation de passivité portée contre divers pouvoirs de l’État font soupçonner certains lecteurs que les courtisans mécontents ont ainsi formulé un dernier avertissement avant d’agir contre les protégés du monarque.

    Ignacio Cembrero

    Vanitatis, 18/12/2021

    #Maroc #MohammedVI #Azaitar

  • Maroc: Nouvelle ligne de production d’Alstom

    Maroc: Nouvelle ligne de production d’Alstom

    Maroc: Nouvelle ligne de production d’Alstom – transformateurs embarqués, Fès,

    Alstom étend sa base industrielle au Maroc avec une nouvelle ligne de production
    -Deuxième ligne de production pour fabriquer des transformateurs embarqués
    -10,5 millions d’euros seront investis sur deux ans

    14 décembre 2021 – Alstom investit 10,5 millions d’euros au Maroc pour construire une nouvelle ligne de production et développer la capacité du pays à fabriquer des transformateurs embarqués. Il s’agira de la deuxième ligne de production de l’usine d’Alstom à Fès, qui produit actuellement des harnais et des armoires électriques pour le rail et occupera environ 13 000 m2 de l’usine et sera opérationnelle en 2023.

    L’usine de Fès aura une capacité de production allant jusqu’à 200 transformateurs par an. Les transformateurs produits au Maroc seront installés sur le matériel roulant de l’usine de Petit-Quevilly en France, centre d’excellence d’Alstom pour les transformateurs. Les activités de production au Maroc seront soutenues par des experts de retour dans l’usine de Petit-Quevilly, qui sera également en charge du transfert de technologie. La nouvelle installation sera certifiée ISO 9001 et ISO 14001.

    Alstom, 14/12/2021

    #Alstom #Maroc #France #transformateurs_embarqués

  • Maroc: L’ONU contre l’extradition d’un militant ouïgour

    Maroc: L’ONU contre l’extradition d’un militant ouïgour

    Maroc: L’ONU contre l’extradition d’un militant ouïgour – Chine, Aïshan Yidiresi,

    L’extradition par le Maroc d’un demandeur d’asile ouïghour vers la Chine pourrait entraîner de graves violations des droits de l’homme, selon des experts de l’ONU
    Quatre experts indépendants des droits de l’homme de l’ONU ont appelé jeudi le Maroc à revenir sur sa décision d’extrader un musulman ouïghour vers la Chine, car son retour le placerait sous la menace de graves violations des droits de l’homme.

    Profonde préoccupation
    « Nous sommes profondément préoccupés par la décision rendue aujourd’hui par la Cour de cassation marocaine autorisant l’extradition de M. Aishan vers la Chine, malgré le risque crédible de graves violations de ses droits humains, à la fois pour son appartenance à une minorité ethnique et religieuse et pour sa prétendue affiliation à une organisation terroriste », ont déclaré les experts dans un communiqué .
    Les autorités chinoises l’accusent d’avoir rejoint le groupe terroriste Mouvement islamique du Turkestan oriental ainsi que d’avoir mené ou participé activement à des activités terroristes présumées, en vertu de l’article 120 du Code pénal chinois.

    Sur la base d’une alerte Notice rouge, émise par l’organisme mondial de coopération policière INTERPOL, le 13 mars 2017, M. Aishan a été arrêté à Casablanca.

    Cependant, cet avis a été suspendu en août de cette année.

    Aucune évaluation des risques
    Chaque fois qu’il existe des « raisons substantielles » de la probabilité de torture dans le pays de destination, aucun État n’a le droit d’expulser, de renvoyer ou d’éloigner d’une autre manière une personne de son territoire, selon les experts de l’ONU.

    Cela inclut un ensemble cohérent de violations flagrantes, flagrantes ou massives des droits de l’homme.

    « Ce processus d’extradition se déroule sans aucune forme d’examen individuel et d’évaluation des risques, ce qui viole de manière flagrante l’interdiction absolue du refoulement en vertu du droit international des droits de l’homme et des réfugiés », ont déclaré les experts indépendants.

    En tant que demandeur d’asile au Maroc, M. Aishan devrait être protégé contre l’extradition ou le retour forcé en Chine, jusqu’à ce que son statut de réfugié soit décidé, ont-ils ajouté.

    Obligation légale
    En outre, ils ont souligné qu’aucun accord bilatéral sur l’extradition ou les assurances diplomatiques ne peut dégager un État de ses obligations en vertu du droit international des droits de l’homme et des réfugiés.

    En août dernier , les experts de l’ONU avaient fait part de leurs préoccupations au gouvernement marocain. Ils continueront de dialoguer avec les autorités pour garantir le plein respect de l’interdiction absolue du refoulement en vertu du droit international des droits de l’homme et des réfugiés, ont-ils déclaré.

    Le rapporteur spécial sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, Nils Melzer, a approuvé la déclaration ; Rapporteur spécial sur la promotion et la protection des droits de l’homme dans la lutte contre le terrorisme Fionnuala Ní Aoláin; Rapporteur spécial sur la situation des défenseurs des droits humains Mary Lawler ; et Rapporteur spécial sur les questions relatives aux minorités , Fernand de Varennes RP.

    Des rapporteurs spéciaux et des experts indépendants sont nommés par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, basé à Genève , pour examiner et faire rapport sur un thème spécifique des droits de l’homme ou sur la situation d’un pays. Les postes sont honorifiques et les experts ne sont pas rémunérés pour leur travail.

    UNO News, 16/12/2021

    #Maroc #Chine #ONU #Ouïgours #Extradition

  • Complot de Daech déjoué au Maroc à l’aide des Etats-Unis

    Complot de Daech déjoué au Maroc à l’aide des Etats-Unis

    Complot de Daech déjoué au Maroc à l’aide des Etats-Unis – Etat Islamique, terrorisme

    Fonctionnaires : un complot du groupe État islamique au Maroc déjoué avec l’aide des États-Unis
    Les forces de sécurité marocaines, avec le soutien des États-Unis, ont déjoué un complot présumé à la bombe perpétré par le soi-disant groupe État islamique et arrêté un partisan présumé de l’organisation interdite, a annoncé vendredi la police antiterroriste.

    « Cette arrestation est l’aboutissement d’une étroite collaboration entre (les forces de sécurité marocaines) et les forces de l’ordre américaines », a déclaré le Bureau central des enquêtes judiciaires du Maroc (BCIJ) dans un communiqué sans donner plus de détails sur l’opération conjointe.

    Le suspect arrêté était « un extrémiste appartenant au soi-disant État islamique » et originaire de la région de Sala Al-Jadida au nord de Rabat, ajoute le communiqué.

    Selon les enquêtes préliminaires, l’homme aurait prêté allégeance au groupe.

    Il avait prévu de rejoindre des camps d’entraînement de jihadistes étrangers « avant de décider d’exécuter un complot terroriste au Maroc utilisant des engins explosifs », ajoute le communiqué.

    La police a par la suite saisi des appareils électroniques et du matériel utilisé pour la préparation d’explosifs.

    « Cette opération de sécurité souligne l’importance et l’efficacité de la coopération bilatérale entre (les services de sécurité marocains) et les agences de renseignement et de sécurité américaines dans la lutte contre la violence extrémiste et la menace du terrorisme international », a déclaré le BCIJ.

    Les médias marocains ont signalé une vaste opération antiterroriste à l’échelle nationale le 8 décembre, mais les sources officielles n’ont pas confirmé la répression.

    Le 6 octobre, la police antiterroriste a annoncé le démantèlement d’une « cellule terroriste » à Tanger et l’arrestation de cinq suspects accusés d’avoir fomenté des attentats à la bombe.

    En septembre, une cellule affiliée au groupe État islamique a été démantelée dans le sud du Maroc et sept personnes ont été arrêtées.

    Depuis 2002, la police marocaine affirme avoir démantelé 2.000 « cellules terroristes » et arrêté quelque 3.500 personnes dans des affaires liées au terrorisme, selon les données du BCIJ publiées en février.

    VOA, 17/12/2021

    #Maroc #EtatsUnis #Etat_Islamique #Daech #Terrorisme

  • Maroc-Israël: Genèse et retombées d’une alliance troublante

    Maroc-Israël: Genèse et retombées d’une alliance troublante

    Maroc-Israël: Genèse et retombées d’une alliance troublante – Palestine, Ligue Arabe, Algérie, Sahara Occidental,

    Comment se faire une idée claire du rapprochement validé le 24 novembre 2021 à Rabat entre, d’une part, le Maroc, pays frère et voisin, et, d’autre part, Israël que l’Algérie ne reconnaît pas comme état, mais que nous aborderons ici en tant que tel pour la commodité de l’analyse, et aussi en raison de son statut de membre à part entière de l’ONU? Quelle leçon pourrait-on tirer de ce rapprochement? Et que faire? Pour répondre à ces questions, il est essentiel de rompre avec l’habitude d’évoquer le Makhzen ou bien Israël en termes prioritairement passionnels. Car, ce qui se trame à notre frontière ouest ne peut se comprendre et s’analyser que par le recours à la froide raison et elle seule. Elle nous indiquera alors le fil conducteur que nous semblons avoir égaré depuis que les récriminations et les sentiments ont eu tendance à devancer la réflexion et les arguments.

    Tout a commencé voici un siècle, à la fin de la Première Guerre mondiale (1914 -1918), avec trois faits majeurs ayant concouru à la création d’Israël: 1- les accords secrets franco-britanniques, dits Sykes-Picot, du 16 mai 1916; 2- la politique des «royaumes arabes» mise en oeuvre pour le compte des Français et des Anglais par des officiers triés sur le volet, en l’occurrence le lieutenant-colonel Brémond et le Britannique Edward Lawrence, dit Lawrence d’Arabie, chargés l’un et l’autre de soutenir la révolte arabe contre les Ottomans (1916-1918); 3- le projet d’établissement en Palestine d’un «Foyer juif» initié le 2 novembre 1917 par le ministre britannique des Affaires étrangères Arthur J. Balfour.

    Ainsi, dès cette époque, la machine occidentale s’emballe pour le contrôle du Proche et Moyen-Orient, motivé aussi bien par la position géostratégique de cette région, que par la découverte du pétrole en Iran d’abord (1908), puis le Bahreïn (1925), l’Irak (1927), l’Arabie saoudite (1936) et le Koweït (1938). À partir de 1928, sept grandes compagnies pétrolières occidentales (les 7 soeurs) y mettent la main sur l’ensemble des concessions. La nécessité s’était alors posée d’instaurer un ordre capable de contenir l’hostilité des Arabes. C’est dans ce contexte que l’idée de création de l’Etat d’Israël lancée par Balfour en 1917 fera son chemin. Sa concrétisation interviendra au regard des conséquences de la politique antisémite menée par les nazis entre mai 1940 et août 1944 dans les circonstances de la Seconde Guerre mondiale. À la libération de la ville polonaise d’Auschwitz (27 janvier 1945), le monde entier découvre l’horreur des camps de concentration où des millions de personnes périrent dans les chambres à gaz. Il n’en fallait pas davantage pour amener les pays vainqueurs à se donner bonne conscience en consentant au partage de la Palestine entre ses habitants arabes et les juifs qui y affluèrent de partout depuis l’apparition du mouvement sioniste au congrès de Bâle (1897), et surtout depuis la déclaration de Balfour (1917).

    Ce partage est décrété par l’ONU trois années à peine après sa création (26 juin 1945) qui coïncide avec la mort d’Hitler (30 avril 1945) et la capitulation du 3e Reich (7 mai 1945). À partir de là, une stratégie inscrite dans le temps long, soit un demi – siècle (1948-2000), allait être élaborée par les Israéliens et mise en oeuvre en plusieurs étapes.

    La Jordanie annexe la Cisjordanie en 1950

    Aussitôt après le vote du plan de partage (29 novembre 1947), et avant même la création de l’Etat d’Israël (14 mai 1948), les juifs nouvellement arrivés et bien organisés passent à l’offensive contre les Etats arabes opposés à ce plan. Victorieux sur tous les fronts grâce à la mobilisation du mouvement sioniste et au soutien de l’Occident, ils s’emparent des deux tiers de la Palestine dès 1949 (20 700 km2 au lieu de 14 000 km2 initialement prévus). Alors qu’aucun Etat palestinien ne voit encore le jour, la Jordanie annexe la Cisjordanie en 1950.Par la suite, deux autres guerres (1956 et 1967) ont permis aux Israéliens de s’affirmer davantage. En 1973, la quatrième guerre israélo-arabe, dite du Kippour, s’est soldée par une semi-victoire de l’Egypte qui avait été freinée dans son élan. Elle a pu néanmoins récupérer le Sinaï qu’elle avait perdu en 1967, mais démilitarisé. Israël n’a pas tout à fait perdu au change puisqu’il s’était déjà emparé du plateau stratégique du Golan syrien qu’il annexera carrément en 1981.

    À cette date, l’Etat hébreu était âgé d’à peine une trentaine d’années. Il se sentait suffisamment aguerri et fort de ses alliances, ainsi que de ses acquis, pour passer à une nouvelle étape de sa stratégie, laquelle s’inscrivait en fait dans le cadre plus vaste de la politique moyen-orientale de ses alliés occidentaux. Le 22 août 1982, l’OLP et ses 15 000 combattants sont chassés du Liban à l’issue de l’invasion de ce pays par les troupes israéliennes commandées par Ariel Sharon. Les accords de Camp David (1978), le traité de paix israélo-égyptien (1979) et les accords israélo-palestiniens d’Oslo (1993-1995) ont consacré la reconnaissance effective d’Israël par l’Egypte et l’OLP, suivies par la Jordanie en 1994. La voie était ainsi grande ouverte à la normalisation.

    C’est dans ce contexte favorable aux Israéliens que se tint à Beyrouth les 27 et 28 mars 2002 le 14e Sommet de la Ligue arabe où leur fut proposée la paix contre le retrait des territoires occupés en 1967. En fait, c’était bien une concession de taille révélatrice de l’état de fragilité extrême dans lequel se débattaient les Arabes dont le bloc se fissurait de partout. Présent à ce sommet en tant que membre de la délégation algérienne, l’auteur de ces lignes a pu constater le bras de fer haineux qui opposa par exemple le prince héritier Abdallah d’Arabie saoudite au dirigeant libyen Kadhafi. Ne pouvant plus présenter un front uni pour mener une autre guerre, la Ligue arabe se résout ainsi à composer en s’engageant ipso facto dans une démarche de régularisation. Mais Israël, que plus rien ne pouvait intimider, fera la sourde oreille en n’accordant aucun crédit aux palabres de ses rivaux. Il décide alors de privilégier des contacts séparés et d’intensifier clandestinement des relations qui avaient été esquissées dans le passé. C’est en tout cas ce que vient de révéler Louis Cornu, analyste à l’Institut d’Etudes de Géopolitique Appliquée (Iega) dans un Rapport publié en octobre 2021. Cet analyste y évoque des liens entre les Hachémites et les sionistes, Israël et la Jordanie, puis le Maroc, Oman, l’Egypte, le Qatar, ainsi que les Maronites du Liban.

    Voilà où en étaient les choses un demi-siècle à peine après la création d’Israël. Au nom de la morale et du droit, on doit évidemment condamner sans réserve tous les abus, injustices et crimes ayant émaillé cette période et commis par les sionistes, contre le peuple palestinien. C’est aussi une obligation pour les consciences libres de se montrer solidaires avec ce peuple martyr. C’est également un devoir pour les Etats arabes de ne pas l’abandonner à son sort. Il n’en demeure pas moins que les manifestations sentimentales ou les déclarations à portée symbolique ne suffisent plus désormais à matérialiser une telle solidarité, ni à freiner les appétits du parti sioniste dont l’idéologie fut portée par le Hérout (créé en 1948) auquel succèda le Likoud en 1973. Aussi, les Arabes n’ont-ils aujourd’hui d’autre option que d’examiner scrupuleusement la redoutable efficacité de la stratégie concoctée dès sa création en 1948 par l’Etat hébreu et dont la phase finale apparaît au grand jour à travers une normalisation pure et simple de ses relations avec l’Autorité palestinienne et sept Etats arabes. Les derniers en date étant la Mauritanie (1999- 2009, puis 2021), les Emirats arabes unis (2020), le Bahreïn (2020) et, à présent, le Maroc (2021), en attendant sans doute le Soudan, Qatar, Oman…

    Somme toute, Israël a visé d’une manière constante à amoindrir le bloc arabe, non seulement en sapant l’union des Etats qui le composent, mais en oeuvrant avec ses alliés à la fracturation de certains d’entre eux à travers des agressions extérieures ou des conflits intérieurs: Irak (1990 et 2003), Soudan (2011), Syrie (2011), Libye (2011), Yémen (2014), ainsi que l’Autorité palestinienne (dissensions entre le Fatah et le Hamas à partir de 2007). Il est fort probable que cela fasse partie de ce que le journaliste israélien Oled Yinon qualifie de Plan sioniste du Grand Israël (1982).

    Plan américano-israélien

    Bien d’autres théories visant à «balkaniser» le monde arabo-musulman ont vu le jour au cours des 40 dernières années dans le sillage de celles des Américains Brezinski et Kissinger, dévoilées par la presse américaine en 1992. «Sur les ruines des états démantelés, arabes (Irak, Syrie, Arabie, Soudan, Libye, Algérie…) (…), on installera des micro-Etats islamistes sous protection américaine, à l’instar des émirats du Golfe (…) ou des taïfas andalouses (…),» écrit en substance Mostafa Melsa en référence au plan américano-israélien sur le Moyen-Orient (http://mostafa.fills.wordpress.com). C’est également ce que laisse penser l’ancien officier du Mossad, Yossi Alpher, dans un ouvrage récent intitulé Périphérie: Israël à la recherche d’alliés au Moyen-Orient (2015). Dans cet ouvrage, il évoque notamment des relations entre les services secrets israéliens et des berbéristes algériens et marocains.

    C’est aussi ce que révèle dans ses Mémoires Hillary Clinton à propos du Nouveau Moyen-Orient qui repose sur l’idée de morcellement des états arabes du Machrek et du Maghreb. Quoi qu’il en soit, avec l’aide et la protection de ses alliés, Israël a réussi le tour de force de réduire la Ligue arabe à une coquille vide. Pendant plus de 50 ans, ses stratèges ont réfléchi, travaillé et planifié sans relâche dans le cadre d’une politique fondée sur le déni. De Ben Gourion (1948 à 1954 et 1959 à 1963) à Netanyahou (2009 à 2021), en passant par Sharett, Eshkol, Allon, Meir, Rabin, Begin, Shamir, Pérès, Barak, Sharon, Olmert, les 35 gouvernements qui se sont succédé entre le 10 mai 1948 et le 13 juin 2021, ont exproprié, expulsé, massacré, torturé, emprisonné … un nombre incalculable de Palestiniens tout en entravant l’union des pays arabes.

    Remodeler tout le monde musulman

    Toute leur démarche a consisté à agir par le mépris envers les Arabes en vue d’atteindre un but stratégique fixé de concert avec leurs principaux alliés occidentaux. Ce but consiste à remodeler par tous les moyens le monde arabe, voire tout le monde musulman. C’est ainsi qu’ils ont avancé envers et contre tout sans se soucier ni des récriminations ou condamnations ni des règles de la morale ou du droit. Voilà comment ils ont réduit la Ligue arabe à l’impuissance et contraint certains de ses membres à réviser intégralement leur politique. À l’exception de l’Algérie et de la Syrie qui ont maintenu leurs positions traditionnelles sur la question palestinienne ainsi que leurs anciens principes en matière de politique étrangère, les autres membres de cette Ligue ont pris franchement fait et cause pour une conception dite réaliste des relations internationales. Selon celle-ci, les Etats se soucient avant tout de la façon de garantir leur sécurité et d’étendre leur puissance en considération de la compétition qui les oppose.
    Désormais, c’est en vertu de ce schéma que de nouveaux rapports tendront à se nouer entre la plupart des pays arabes et les Israéliens, sous la pression avérée des Américains. Les premiers, notamment ceux du Golfe arabo-persique, vont tendre à s’affirmer économiquement et militairement, non pas face à Israël, mais face à l’Iran. Quant aux seconds qui se sentent confortés par ce revirement, ils gardent le cap en poursuivant une politique fondée sur la spoliation, et un appétit immodéré de puissance. Celle-ci a été établie selon trois critères : 1- une armée constamment sur le pied de guerre et dotée de l’arme nucléaire ; 2- une industrie de l’armement basée sur les nouvelles technologies ; 3- une politique visant à faire accéder l’entité sioniste au statut de Cyber-état, c’est-à-dire « une puissance économique remarquable avec un concept original, la (E. Brasi, 2019).

    C’est dans ce cadre que tous les 2 ans, une exposition internationale est organisée qui rassembla en 2015 par exemple « 12 000 professionnels venant de près de 90 pays ». Lors de ces expositions sont effectuées des « démonstrations de drones et de dispositifs de surveillance technologiquement avancés, simulation de vol, présentation de matériel de combat ou d’équipements antiémeute (…). Exportées dans le monde entier, ces technologies sont utilisées par l’armée, la police et les forces spéciales … » (F. Blanche, 2014). Il n’est donc pas surprenant que, à l’instar d’autres pays, le Maroc ait décidé en décembre 2021 de coopérer avec les Israéliens dans ce domaine après la normalisation de leurs relations intervenue en août de la même année. Par cet acte, notre voisin de l’Ouest affiche clairement ses intentions : 1- tirer avantage de l’expérience et du savoir-faire de l’Etat hébreu, 2- poser les bases d’une politique de puissance lui permettant d’atteindre au Sahara occidental des résultats similaires à ceux obtenus en Palestine par son nouvel allié en une période d’à peine 50 ans ; 3- prendre un raccourci vers le statut de Cyber- Etat au Maghreb analogue à celui acquis par Israël au Machrek.

    Telle est la signification que l’on peut donner au rapprochement israélo-marocain de 2021. Et voilà où en sont les choses aujourd’hui. Que nous incombe-t-il alors de faire face à ce projet visant à coup sûr l’Algérie et dont l’échéance serait fixée, semble-t-il, à l’horizon 2025 ? Que faire dans nos partis, nos assemblées, nos administrations et nos entreprises ? Comment s’adresser à la raison, à la conscience et à l’intelligence des Algériens ? De quel outillage linguistique devrions-nous nous servir ? Que mettre en relief ? Quelles leçons prodiguer à notre jeunesse ? Comment l’instruire de nos atouts et de nos handicaps ? Et comment la mettre en condition d’œuvrer à surmonter ces handicaps et de former un front uni devant les menaces ? Autant de questions qui mettent à rude épreuve notre capacité à dissiper ces menaces et à concevoir des approches centrées sur la notion d’efficacité dans la gestion des retombées à moyen et long terme de l’alliance israélo-marocaine. Disons d’abord que pour ce qui la concerne, l’armée algérienne n’a pas attendu décembre 2021 pour se mettre en état de faire face à toutes les éventualités. Force est de reconnaître en effet qu’elle a atteint un niveau hautement opérationnel en matière de savoir, savoir-faire et moyens, et qu’elle a pleine conscience des enjeux ainsi que des défis sécuritaires auxquels le pays est confronté. Mais il est évident qu’en l’absence d’un front intérieur solide, qu’à elle seule, l’armée ne peut pas tout assumer.

    Aussi, les questions ci-dessus concernent-elles à vrai dire les autres composantes de l’Etat et de la société. Et toute réponse doit tenir compte d’une évidence simple : l’ardeur sentimentale et les principes moraux ne sont pas à eux seuls d’un grand secours pour déjouer les plans perfides qui se trament désormais au grand jour contre l’Algérie. Il en est de même des affrontements stériles des appareils qui font perdre à la société un temps précieux et qui se traduisent ici ou là par des comportements incompatibles avec la dignité et la noblesse du vrai métier politique. Car ce dont le pays a un besoin pressant face aux menaces multiformes qui planent sur lui, c’est que les acteurs du monde de la politique et de l’administration s’inspirent des expériences réussies dans le monde et cessent de vivre leurs conflits en rivaux insouciants, mais les traitent en partenaires libérés des préjugés idéologiques, des attitudes étriquées, ou encore des pesanteurs de la routine et des futilités de la langue de bois qui tourne le dos à la vie réelle. Par voie de conséquence, ce qui semble d’ores et déjà urgent, c’est de lever un préalable et de pointer cinq objectifs.

    Que nous incombe-t-il alors de faire ?

    Le préalable concerne cette sorte d’ubiquité du court terme qui, soumis à l’emprise des évènements, nous empêche de consacrer au travail prospectif l’intérêt qu’il mérite. Quant aux objectifs, ils se résument à ceci : 1- obtenir la motivation et l’engagement des élites ; 2- créer les conditions de la performance des institutions et des entreprises ; 3- se doter des capacités d’observation et d’anticipation des risques qui mettent le pays à l’abri des mauvaises surprises, comme celle révélée par l’épisode Pegasus et, à présent ,celle des menaces à peine voilées proférées à partir de Rabat par le ministre israélien de la Défense ; 4- moderniser le traitement de l’information dans tous les secteurs tout en réhabilitant le savoir et le savoir -faire dans la gestion des institutions de l’Etat et des collectivités locales ; 5- mettre le pays en capacité de prendre sa place dans le club des Cyber-Etats dont Israël par exemple est devenu un pionner auquel le Maroc s’apprête à emboiter le pas. Il ne fait pas de doute que nombreux sont ceux qui ont conscience de l’importance considérable de ces objectifs. Et également du fait que, au final, l’alliance israélo-marocaine vient sûrement à point nommé nous réveiller d’une sorte d’atonie par rapport à l’agitatiûon du monde qui nous entoure, tout en nous motivant et en nous incitant à manifester toujours plus de sérieux, de compétence et d’efficacité dans tout ce que nous entreprenons à tous les niveaux et dans tous les domaines.

    Hachemi Djiar

    L’Expression, 16/12/2021

    #Maroc #Israël #Normalisation #Algérie #SaharaOccidental #Palestine

  • Maroc: Appels à manifester dans diverses villes

    Maroc: Appels à manifester dans diverses villes – Israël, normalisation,

    Le Front marocain de soutien à la Palestine a appelé, mercredi , à des manifestations à travers plusieurs villes du Maroc, le 22 décembre, et renouvelé son rejet de l’accord de normalisation entre le Maroc et l’entité sioniste scellé il y a une année.

    Dans son appel, le Front marocain de soutien à la Palestine et contre la normalisation avec l’entité sioniste a indiqué que la date du 22 décembre intervient dans un contexte marqué par l’escalade de « la tyrannie sioniste » et « un dangereux tsunami de normalisation », considérant que « le Maroc a plongé honteusement dans les bras de l’entité sioniste, à travers la consolidation et l’approfondissement des relations dans tous les domaines ».

    Il a été décidé, à cet effet, de décréter, le 22 décembre, « Journée nationale contre la normalisation » dans toutes les villes du royaume en faisant de cette date une journée nationale de solidarité, sous le slogan: «Notre combat continue jusqu’à l’abandon des accords perfides de la normalisation et de la coopération militaire.»

    #Maroc #Israël #Normalisation