Benny Gantz, accord de défense, sécurité – Israël, va-t-elle accroître la puissance de feu du Maroc?
SUR RADIO J. 7H 05 CE LUNDI. (De Daniel Rouach).
Le Maroc a accueilli le 24 novembre 2021 le ministre israélien de la défense Benny Gantz pour sceller un accord sécuritaire sans précédent entre les deux pays.
Selon le « Global Firepower Index », le Maroc se classe à la 53ème place sur 138 pays et a prévu de dépenser entre 7 à 10 milliards d’euros pour les Forces armées royales (le budget militaire d’Israël est de 20 Milliards de dollars). Les dépenses militaires du Maroc représentent 4,28 % du PIB et plus de 12 % des dépenses publiques.
Les Forces aériennes royales marocaines emploient 13 000 personnes et sont équipées de plus de 300 avions. L’armée marocaine totalise 235 000 hommes.
Le mémorandum d’entente Israel-Maroc signé récemment couvre un spectre large de coopération : « échange d’expériences et d’expertise, transfert technologique, formations, coopération dans le domaine de l’industrie de défense ».
Selon un média marocain : « Benny Gantz a participé à des réunions avec des représentants de l’administration militaire de Rabat et où il a été question de drones IAI, Radars Elta, missiles, systèmes Sky Lock pour intercepter et neutraliser les drones ainsi que de la modernisation de la flotte des avions F5. Par ailleurs, il a été décidé d’organiser des entraînements conjoints entre les Forces Armées Royales et Tsahal ».
Le point culminant de l’accord est un système de défense aérienne fabriqué par l’industrie aérospatiale appelé « Lightning 8 ». Le système est installé sur les avions, mais se décline également dans une version terrestre des systèmes antiaériens. Ces emplettes, permettre aux industries de défense d’Israël d’engranger des centaines de millions de dollars.
EN RESUME. Les forces armées Royales auraient, entre autres, acquis selon des médias marocains:
1. Le système antidrone Skylock Dome qui permet de suivre et de brouiller toute activité considérée comme suspecte, empêchant ainsi le drone d’atteindre sa cible.
2. Des drones de combat utilisés potentiellement dans le conflit au Sahara occidental.
Le Maroc va donc s’équiper massivement de technologies militaires israéliennes.
LE PLUS. Selon des sources médias d’Espagne : « la coopération maroco-israélienne comprendra également la construction d’une base militaire. La coopération entre le Maroc et Israël pourrait aller au-delà de la sécurité et de la défense pour parvenir à un accord de renseignement ».
Israël « développera une industrie locale pour produire des drones, ce qui renforcerait les capacités aériennes marocaines, ce qui permettra également aux Israéliens de produire des drones en grande quantité et à un prix inférieur au Maroc, afin de bien se positionner sur les marchés d’exportation ».
Rabat aurait « également accordé des licences à une entreprise israélienne pour explorer le pétrole et le gaz dans les eaux désertiques occidentales ».
Benny Gantz : « Après des années de coopération informelle dans la prévention du terrorisme, nous avons poussé un peu plus, la relation, nous avons officialisé et signé un accord de défense qui nous permet de partager des informations et une formation commune. Le partenariat est essentiel pour les défis régionaux et les menaces à la paix, car le monde s’oppose au terrorisme intégré ».
Zohar Palti, chef du bureau politico-militaire du ministère de la Défense a déclaré « L’accord que nous avons signé nous permettra de coopérer, avec des exercices, avec des informations — c’est un accord qui nous permettra de soutenir les Marocains avec tout ce dont ils ont besoin, conformément bien sûr à nos propres intérêts communs. Nous avons une alliance stratégique de connaissances ».
Le haut responsable israélien de la défense : les « deux pays vont dorénavant commencer à coopérer étroitement sur les questions de sécurité, à partager plus librement des renseignements et à organiser des exercices conjoints à la suite de la signature de ce protocole d’accord »
France: Des traces de la DGED marocaine dans les mosquées- services secrets, Conseil Français du Culte Musulman,Mohammed Moussaoui
Les services secrets marocains soupçonnés d’influencer le Conseil Français du Culte Musulman Le Point révèle mercredi 1er décembre qu’un proche collaborateur du président du CFCM est un agent secret marocain, chargé d’asseoir l’influence de son pays sur l’Islam de France.
L’Islam de France subirait l’influence de régimes étrangers, et même les espions marocains s’en mêleraient, selon une enquête du Point publiée mercredi 1er décembre. L’hebdomadaire pointe le rôle d’un certain Mohamed B. « rouage essentiel » de la Direction générale des études et de la documentation (DGED), les renseignements extérieurs marocains. L’homme est mis en cause par la justice française pour avoir obtenu d’un membre de la Police aux frontières des « Fiche S » confidentielles ou des passe-droits pour pénétrer en France. Cela contre de l’argent ou des séjours au Maroc. Mais il a disparu des radars au point qu’un procès-verbal de « recherches infructueuses » a été délivré. L’affaire a poussé les enquêteurs à s’intéresser aux liens de Mohamed B. avec le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM).
Le président du CFCM hébergé par l’ambassade du Maroc Alors que l’influence des régimes étrangers est un enjeu important dans l’organisation de l’islam de France, l’homme aurait été en contact direct avec le président du CFCM le Franco-Marocain Mohammed Moussaoui, révèle Le Point. Avant sa fuite, il en aurait été « l’agent traitant » pendant des années. Son rôle aurait été de faire pression sur les mosquées et représentants du culte afin de renforcer l’autorité de Mohammed Moussaoui, et par la même celle du régime marocain sur l’islam de France. L’hebdomadaire affirme également que c’est à un membre éminent de cette même DGED que sont adressées…les quittances de loyer du président du CFCM.
Mohammed Moussaoui confirme au Point être hébergé à titre gracieux par l’ambassade du Maroc en échange de la gestion bénévole des imams français et marocains exerçant dans l’autre pays et des « aides aux mosquées françaises » venues du Maroc. Il assure ne connaître Mohamed B. que comme chargé de mission au ministère marocain des Affaires étrangères et de Coopération.
Maroc : Les blouses blanches en colère – santé, medecins, infirmiers, fonction publique, grève
Le royaume du Maroc renoue avec la protesta. Cette fois-ci, c’est le secteur de la santé qui risque d’être entièrement paralysée dès demain jeudi.
Dénonçant «l’approche unilatérale adoptée par le Makhzen pour l’élaboration du projet de loi relatif à la fonction publique dans le secteur de la santé, les syndicats du secteur de la santé au Maroc ont on en effet appelé à une nouvelle grève nationale.
«Le débrayage concernera tous les établissements de santé au niveau national», ajoutant qu’il «sera également accompagné d’un sit-in des responsables syndicaux devant le siège du ministère de la santé et de la protection sociale à Rabat», a affirmé la coordination syndicale active dans le secteur dans un communiqué repris par des médias.
Composée de la Fédération Démocratique du Travail (FDT), de la Confédération démocratique du Travail (CDT), de l’Union Marocaine du Travail (UMT) et de l’Union nationale du travail au Maroc (UNMT), la coordination syndicale a expliqué que « cette nouvelle escalade intervient à cause de la sourde oreille du gouvernement face aux revendications des travailleurs du secteur de la santé.
Ainsi, «le ministère de la santé et l’Exécutif assument la responsabilité des tensions», a-t-on fait savoir.
Le secteur énergétique marocain: Une dépendance permanente – Maroc, gaz, électricité, pétrole
Bien que le Maroc ait obtenu son indépendance en 1956, le secteur énergétique du pays est resté dépendant – des combustibles fossiles et du secteur privé. Sur la période 2017-2020, les importations de combustibles fossiles ont représenté environ 90 % de l’approvisionnement total en énergie primaire et 80 % de l’approvisionnement en électricité1, tandis que le secteur privé contrôle actuellement la majorité de la production d’électricité (84 %)2 et la quasi-totalité de la distribution d’énergie.
L’ambitieux plan pour les énergies renouvelables lancé par le gouvernement marocain en 2009, qui vise à couvrir 52 % de la capacité électrique installée d’ici 2030, aurait pu réduire considérablement la dépendance du pays à l’égard de combustibles fossiles largement importés. Cependant, les politiques libérales adoptées par le gouvernement pour l’ensemble du secteur énergétique, y compris les énergies renouvelables, ainsi que les partenariats public-privé (PPP) associés, ont exacerbé à la fois la crise de la dette et la dépendance vis-à-vis du secteur privé.
Cet article vise à comprendre les raisons historiques, économiques et politiques de la dépendance du secteur énergétique marocain, qui menace ce qui reste de la souveraineté marocaine et aggrave les inégalités sociales. En outre, l’article montre comment, dans cette situation, ce sont les populations les plus démunies du pays qui paient les choix politiques et économiques de l’élite colonisée3, qui sert de partenaire aux sociétés transnationales et aux banques internationales.
Le secteur de l’énergie : du contrôle colonial aux mesures néolibérales
Au début du vingtième siècle, la principale motivation du colonisateur français en matière de production d’électricité au Maroc était de faciliter l’extraction des matières premières, principalement les phosphates, d’améliorer la productivité des mines et d’électrifier le réseau ferroviaire qui servait à transporter les matières premières vers la métropole.4 L’objectif était d’électrifier ce qui était considéré comme « le Maroc utile ».5
Des concessions sont accordées pour la production et la distribution d’électricité. En 1914, la Société marocaine de distribution d’eau, de gaz et d’électricité (SMD) est créée par la Société Lyonnaise des Eaux et de l’Éclairage. En 1924, elle est remplacée par l’Énergie Électrique du Maroc (EEM), fondée le 30 janvier de la même année par la Compagnie Générale du Maroc, elle-même créée en février 1912 par un consortium de banques françaises dirigé par la Banque de Paris et des Pays-Bas6.
Malgré l’avènement de l’indépendance du Maroc en 1956, la gestion du secteur de l’énergie, à l’instar d’autres secteurs stratégiques (tels que l’agriculture, l’industrie, le commerce et l’approvisionnement en eau potable), n’a été placée sous le contrôle de l’État marocain qu’en 1963, avec la création de l’Office national de l’électricité (ONE), l’établissement public chargé du » service public, de la production, du transport et de la distribution de l’énergie électrique « , comme le stipule son décret fondateur7.
Dans les années 1960 et 1970, alors qu’il n’en possédait pas, le Maroc a choisi le pétrole comme ressource énergétique primaire de base : le pétrole représentait plus de 80 % de son mix énergétique en 19808. A partir du milieu des années 1980, et suite à la crise pétrolière de 1973, l’ONE a décidé d’augmenter la part du charbon dans le mix énergétique du pays.
Au milieu des années 1990, malgré le bilan positif de l’ONE en matière d’extension du réseau électrique aux zones rurales et de fourniture d’un service public de bonne qualité – mesuré en partie par l’absence de pannes dans les grandes villes – le gouvernement a décidé d’adopter le paradigme néolibéral en ce qui concerne le secteur énergétique. Sous l’impulsion des institutions financières internationales, il a commencé à démanteler, privatiser et libéraliser la distribution et la production d’électricité, au profit des grandes sociétés transnationales.
Dans le cadre de l’adoption du programme d’ajustement structurel imposé par les institutions financières internationales suite à la crise de la dette des années 19809, le Maroc a lancé un processus de privatisation de ses entreprises publiques les plus rentables et de libéralisation des secteurs stratégiques. Le secteur de l’énergie a été parmi les premiers touchés, avec la privatisation de l’industrie du raffinage du pétrole et l’introduction de la production privée dans l’activité pétrolière. La Société Anonyme Marocaine de l’Industrie du Raffinage (SAMIR) a été privatisée en 1997 au profit du groupe suédo-saoudien Corral Petroleum Holding, détenu principalement par le milliardaire saoudien Mohammed al-Amoudi. La même année, les services de distribution d’eau potable et d’électricité, de collecte des eaux pluviales et usées et d’éclairage public de la région du Grand Casablanca (4,2 millions d’habitants) sont confiés à un opérateur unique, la Lyonnaise des Eaux Casablanca (Lydec), filiale de la société française Lyonnaise des Eaux (aujourd’hui Suez Environnement).
Un large barrage de législation et de propagande a soutenu cette première vague de privatisations, présentée comme un processus indispensable pour » moderniser » l’économie marocaine et bénéficier de l’appui technique des sociétés transnationales. Cependant, les impacts économiques, sociaux et écologiques de ces opérations de privatisation se sont avérés désastreux.
Si l’on reprend les exemples de la SAMIR et de Lydec, la privatisation de la première a entraîné la plus grande faillite de l’histoire du pays, avec une dette de 4 milliards d’euros envers l’État et plus de 800 travailleurs – et leurs familles – laissés sans ressources. En ce qui concerne Lydec, différents rapports, y compris officiels – comme le rapport de la Cour des comptes de 2014 – révèlent de nombreux abus des droits fondamentaux commis par le concessionnaire avec la collusion et/ou le silence des autorités et élus locaux. Ces abus ont notamment consisté à priver les populations de leur droit aux branchements d’électricité et d’eau et à augmenter les coûts de ces services, contrairement aux dispositions du contrat de concession. En termes économiques et financiers, Lydec n’a pas respecté le programme d’investissement convenu dans le contrat et a également transféré de l’argent en devises étrangères en violation du contrat, avec 160 millions d’euros transférés aux actionnaires sous forme de dividendes et 100 millions d’euros transférés sous forme de bénéfices déguisés à son siège social sous forme de dépenses liées à l’ »assistance technique » au cours de la première décennie de la concession10.
Au niveau législatif, outre la loi n° 39-89 autorisant le transfert d’entreprises publiques au secteur privé, qui a donné le coup d’envoi de la vague de privatisations au début des années 1990, deux lois majeures adoptées au cours de cette décennie ont profondément affecté le secteur de l’énergie : Le décret législatif n° 94-503 de 1994, qui a mis fin au monopole de l’ONE et permis aux producteurs privés d’électricité d’entrer sur le marché ; et la loi n° 1-95-141 de 1995, qui a permis la libéralisation du marché des produits pétroliers.
Énergies renouvelables au Maroc : un néolibéralisme « vert »
Malgré un programme ambitieux et des milliards de dirhams investis dans le développement des énergies renouvelables – notamment solaires – et bien que le pays dispose de l’une des plus grandes centrales solaires à concentration (CSP)11 au monde, en 2021, le mix énergétique marocain reste dominé par les hydrocarbures, qui représentent 52 % du mix, principalement pour le transport, tandis que le charbon continue de représenter jusqu’à 33 % de la production d’électricité.
Par ailleurs, le secteur des transports reste le plus gros consommateur d’énergie au Maroc, avec 38 % de la consommation totale du pays.12 Presque entièrement dépendant des énergies fossiles, il est responsable d’environ 50 % du budget énergétique national, soit plus de 4 milliards d’euros en 2018, et représente 20 % du déficit de la balance commerciale.
En ce qui concerne la production d’électricité, les énergies renouvelables ont assuré 19 % de la production nationale en 2019, dont 11 % pour l’éolien, 4 % pour l’hydraulique et 4 % pour le solaire. Le charbon reste la principale source d’électricité (65 %), suivi du gaz naturel (11 %)13.
Une analyse critique des principales réformes législatives et institutionnelles soutenant le développement des énergies renouvelables au Maroc soulève la question de savoir si ce développement n’a pas surtout servi d’excuse pour libéraliser et privatiser davantage le secteur de l’énergie.
En effet, la loi n° 13-09, promulguée le 11 février 2010, a libéralisé le secteur des énergies renouvelables, autorisant la concurrence des entreprises privées tant dans la production d’électricité renouvelable que dans son exportation via le réseau national14.
La loi sur les PPP est entrée en vigueur en août 2015, bien que le modèle de » partenariat public-privé [ait] déjà été expérimenté depuis longtemps à travers des formes contractuelles telles que les concessions en dehors de tout cadre normatif avant que la loi ne consacre cette orientation « 15, permettant aux opérateurs privés de se positionner comme des producteurs d’électricité indépendants. Ces contrats d’achat d’électricité (CAE) conclus dans le cadre de PPP obligent l’État (ONE) à acheter l’électricité produite à un prix convenu pour une période de 25 à 30 ans16.
Ce modèle, et la loi de 2015 qui a suivi, découlent de la loi française sur les PPP de 2004. Ils reprennent notamment le concept de » paiements basés sur la disponibilité « , selon lequel l’ONE, établissement public, est obligé d’acheter la totalité de la production des concessionnaires privés, indépendamment des besoins réels. Cette énergie, qu’elle soit d’origine fossile ou renouvelable, est donc prioritaire par rapport à celle des centrales publiques.17 En cas de forte baisse de la demande d’électricité, l’ONE étant contraint de consommer en priorité la production des concessionnaires privés, les centrales publiques sont arrêtées pour éviter un black-out, ce qui entraîne un surcoût considérable pour l’Etat (c’est-à-dire les contribuables).18
Ce type de partenariat constitue donc une escroquerie qui profite aux banques et aux opérateurs privés. D’une part, ces derniers sont protégés de toute perte potentielle, quelle que soit sa nature (fluctuation des prix des matières premières, infrastructures, fourniture de services publics, risques climatiques, risques financiers, etc.) ; d’autre part, la rentabilité de leurs investissements est totalement assurée, puisque le paiement est garanti même si l’énergie n’est pas nécessaire ou utilisée. Il s’agit d’un modèle typique dans lequel les bénéfices sont privatisés et les pertes et les risques sont supportés par les contribuables.
Gouvernance de l’énergie au Maroc : qui décide, qui en profite et qui en paie le prix ?
Qui décide ? Au Maroc, toutes les décisions stratégiques relatives au secteur de l’énergie échappent à toute forme de contrôle démocratique. La création de l’Agence marocaine des énergies renouvelables (Masen) en 2019, la nomination par le roi de Mustapha Bakkoury à sa tête et sa récente disgrâce révèlent les méthodes autocratiques appliquées au secteur. En effet, au moment où il a été nommé directeur de Masen, Bakkoury était président du Parti authenticité et modernité (PAM), fondé par Fouad Ali El Himma, conseiller et ami du roi. En 2015, la décision est prise d’étendre les prérogatives de l’agence solaire à l’ensemble du secteur renouvelable, avec Bakkoury comme PDG, positionnant Masen comme le principal acteur des énergies renouvelables et marginalisant de facto l’ONE.19 Pourtant, en mars 2021, la nouvelle tombe soudainement : Bakkoury est interdit de sortie du territoire20, dans le cadre de » l’enquête [le] visant pour mauvaise gestion et détournement de fonds en sa qualité de responsable de Masen, selon des sources médiatiques proches du dossier « . Aucune explication officielle n’a été fournie à l’époque.21
Les communautés locales et les parlementaires, ainsi que les ingénieurs et techniciens des entreprises publiques dans les domaines de la production, de la gestion, du transport et de la maintenance des installations énergétiques, ont toujours été marginalisés de toutes les discussions concernant les projets d’énergie renouvelable de MASEN. Leur consultation aurait permis d’éviter des erreurs techniques majeures et de mieux contrôler les » partenaires » privés qui, de leur côté, étaient entourés d’experts défendant leurs intérêts. Un spécialiste du secteur qui a demandé à rester anonyme a déclaré : Depuis que les énergies renouvelables sont devenues un secteur stratégique, l’agence [Masen] s’est arrogé toutes les prérogatives du développement durable. Elle est devenue toute-puissante. Comme dans tout grand projet royal, le silence règne : tout le monde savait que les projets étaient en retard et coûtaient trop cher, mais personne n’osait demander des comptes ».22
Qui en profite ? En 2018, des citoyens ordinaires ont mené une campagne de boycott innovante via les réseaux sociaux contre trois marques dont les propriétaires sont connus pour être étroitement liés à la famille royale : Danone, Sidi Ali et surtout Afriquia. Cette dernière est détenue par le puissant milliardaire Aziz Akhannouch, qui a été nommé chef du gouvernement par le roi en septembre 2021. Suite à cette action de désobéissance civile, le Conseil de la Concurrence a mené en 2019 une étude approfondie sur le secteur pétrolier, qui a mis en évidence des » dysfonctionnements « , c’est-à-dire des activités frauduleuses. Le rapport a constaté qu’au lieu de favoriser la concurrence – principale justification de ses défenseurs – la libéralisation du secteur en 2014 avait conduit à une situation d’oligopole à tous les niveaux : de l’importation, au stockage et à la vente, en passant par la distribution et la consommation. Avec Afriquia, propriété de M. Akhannouch, en tête, » les cinq premiers opérateurs [captaient] 70 % du marché en 2017, dont trois [détenaient] une part de 53,4 % « 23.
Cette situation oligopolistique s’est accrue avec la fermeture de la SAMIR en 2015, alors que cette dernière avait assuré 64 % de la demande en produits raffinés et disposait d’une grande capacité de stockage (2 millions de mètres cubes). « La facture énergétique a ainsi fortement augmenté, le déficit de la balance commerciale s’est aggravé et les petites et moyennes structures ont été fragilisées au profit des plus gros acteurs », selon un avis du Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) publié en 2020.
Contrôle total de l’électricité par le secteur privé
Selon les chiffres officiels du gouvernement (voir figures 1 et 2), si l’objectif de produire 42 % de l’électricité à partir de sources renouvelables d’ici 2020 n’a pas été atteint, celui d’augmenter la part des concessions privées dans la production d’électricité a été dépassé. À la fin de 2021, le secteur privé contrôlera plus des deux tiers (71,8 %) de la production d’électricité au Maroc.
Figure 1 : Répartition de la production d’électricité par source d’énergie – janvier-février 2020 (en pourcentages)
Figure 2 : Répartition de la production d’électricité par type de producteur – janvier-février 2021 (en pourcentages)
L’élite dirigeante a fait de la production privée concédée, qu’elle soit d’origine fossile ou renouvelable, un principe et un élément fondamental du système énergétique. Cela profite avant tout aux sociétés transnationales françaises (Engie), espagnoles (Gamesa), saoudiennes (Acwa), émiraties (Taqa) et allemandes (Siemens), généralement en coopération avec des sociétés nationales appartenant à la famille royale (Nareva) ou à des familles puissantes et politiquement liées, comme les familles Akhannouch et Benjelloun (Green of Africa).
À titre d’exemple, l’appel d’offres international de mai 2021 dans le domaine de l’énergie solaire pour la conception, le financement, la construction, l’exploitation et la maintenance du projet Noor Midelt I de 800 mégawatts (MW) a été attribué à un consortium dirigé par EDF Renouvelables (France) qui comprenait Masdar (Émirats arabes unis) et Green of Africa (Maroc). 24 Il convient de noter que Green of Africa est détenu par trois des familles les plus riches du Maroc : Benjelloun (Financecom et groupe BMCE), Amhal (Omafu et groupe Somepi) et Akhannouch (groupe Akwa). Avant d’être nommé chef du gouvernement par le roi en septembre 2021, Aziz Akhannouch avait occupé le poste de ministre de l’Agriculture et de la Pêche pendant plus de 15 ans.
Dans le domaine de l’énergie éolienne, Nareva, une société appartenant au groupe royal Al Mada (anciennement SNI et ONA), se taille la part du lion via sa filiale Énergie Éolienne du Maroc (EEM). Elle possède actuellement cinq parcs éoliens de type « merchant plant » (loi n° 13-09), d’une capacité totale de plus de 500 MW, dont l’énergie électrique est vendue directement à des clients industriels.25 Nareva possède également le parc de Tarfaya, l’un des plus grands d’Afrique, en joint-venture avec la grande entreprise française Engie. L’énergie produite dans ce parc d’une capacité de 300MW est vendue exclusivement à l’ONE dans le cadre d’un PPA de 20 ans26.
En 2016, Nareva a été déclaré adjudicataire de l’énorme projet éolien intégré de 850 MW, composé de Midelt (210 MW), Boujdour (300 MW), Jbel Lahdid (270 MW) et Tiskrad (à Tarfaya) (100 MW). Nareva a remporté ce projet en s’associant au fabricant d’éoliennes Siemens Gamesa Renewables (Allemagne-Espagne).
Il convient de souligner que si le groupe Al Mada, qui possède Nareva, se présente comme un leader dans le domaine du développement durable, il est responsable de la destruction et de la pollution de plusieurs écosystèmes. Comme l’auteur l’a expliqué ailleurs : Non seulement sa société de production de sucre Cosumar a été impliquée dans des catastrophes de pollution, mais sa branche minière Managem dans sa mine d’argent « Imider », située dans le sud du Maroc, a vu la contamination des aquifères et il y a toujours un conflit en cours avec la population locale pour les ressources en eau27.
Au Maroc, comme on le voit dans d’autres pays, ceux qui bénéficient des projets verts ont généralement une longue expérience de la pollution et de la destruction des écosystèmes. Réorienter une partie de leurs investissements vers les énergies renouvelables n’est en réalité qu’un autre moyen, souvent encore plus rentable, de générer des profits financiers et de déposséder les populations locales de leurs territoires.
Qui en paie le prix ? La population, en tant que contribuable et en tant que consommateur dans son ensemble, supporte les conséquences financières d’un système conçu pour être totalement inéquitable et pour bénéficier exclusivement aux investisseurs privés. Les contrats de concession signés dans les années 1990 et au début des années 2000, notamment les AAE, ont obligé l’ONE non seulement à acheter de l’énergie aux opérateurs privés en fonction des disponibilités et à des prix supérieurs aux prix de vente effectifs pour la distribution et la consommation, mais aussi à supporter le coût des fluctuations des prix des matières premières, notamment du charbon.
Cela a plongé l’ONE dans une crise financière structurelle sans précédent, le gouvernement l’a alors renfloué, par la signature d’un contrat-programme qui a permis à l’ONE d’augmenter les prix à la consommation. En conséquence, les factures des consommateurs ont augmenté de 20 % en 2014.28 Les récents projets renouvelables étant tous basés sur des contrats similaires de 30 ans, cette situation d’investissement public massif sans garantie pour la population d’une baisse des prix de l’électricité risque de se reproduire.
La décision de Masen de s’orienter vers la technologie CSP, prise sans consulter aucun organisme public, y compris l’ONE, s’est avérée désastreuse, avec un prix de revient du kilowattheure (KWh) de 1,62 dirham pour Noor 1, 1,38 dirham pour Noor 2 et 1,42 dirham pour Noor 3, alors que le prix auquel chaque KWh est vendu à l’ONE est de 0,85 dirham. Masen enregistre donc un déficit annuel qui est estimé par le CESE29 à 80 millions d’euros pour les centrales Noor I, II et III.
La question de la dette et du financement est fondamentale. Tous les projets récents de production d’électricité, y compris les projets dits » verts « , sont financés par des prêts de banques privées internationales, de banques multilatérales, du Fonds monétaire international, de la Banque mondiale, de la Banque africaine de développement et d’agences de développement françaises, allemandes et japonaises. Dans le secteur de l’énergie solaire, Masen contracte des dettes qui sont garanties par l’État marocain. Elle utilise ces fonds pour développer les infrastructures (routes, infrastructures hydrauliques, clôtures, lignes et postes de transformation pour le transport de l’énergie) nécessaires au développement des projets. Elle utilise également ces fonds pour financer sa participation dans les sociétés à finalité spécifique créées pour des projets spécifiques (Noor ourzaztae, Noor Midelt, etc.), comme l’illustre la figure 3 ci-dessous :
Figure 3 : Montage financier typique des projets menés par Masen
Les prêteurs restent les acteurs clés de ces projets et ont le dernier mot sur toutes les décisions stratégiques. Par conséquent, il est logique que la (les) nationalité(s) des prêteurs corresponde(nt) à celle des entreprises impliquées dans le projet, que ce soit en tant qu’opérateurs (français Engie, allemand Siemens, etc.) ou en tant que fournisseurs d’équipements (français Alstom, japonais Mitswi, etc.).
Le projet de centrale thermique de Safi, d’une capacité de 1369 MW (25 % de la demande nationale) et d’un investissement total de 2,3 milliards d’euros, a été financé principalement par la Japan Bank for International Cooperation, Attijariwafa Bank (groupe Royal Al Mada) et la BMCI, filiale marocaine de la banque française BNP Paribas. La société qui a obtenu une concession de 30 ans pour le projet est Safi Energy Company, détenue conjointement par Nareva (Royal Al Mada Group) (35 %), la société française Engie (anciennement GDF Suez) (35 %) et la maison de commerce japonaise Mitsui (30 %)30.
Ces prêts viennent s’ajouter à une dette publique qui, à la fin de 2021, avoisinera les 100 % du PIB.31 Le service de cette dette absorbe plus d’un tiers du budget de l’État et représente près de 10 fois le budget national de la santé.32
Quelques pistes pour une transition énergétique juste au Maroc
Le modèle énergétique libéral a échoué tant sur le plan économique qu’écologique, notamment en ce qui concerne la justice énergétique et climatique. Les rapports officiels, dont celui du CESE, reconnaissent en partie cet échec, tout en continuant à plaider pour plus de libéralisation, de démantèlement et de privatisation de l’ensemble du secteur énergétique.
Il n’y aura pas de transition juste tant que le secteur énergétique restera sous le contrôle de sociétés transnationales étrangères et d’une élite dirigeante locale qui est libre de piller l’État et de générer autant de profits qu’elle le souhaite, dans une culture d’autoritarisme et de népotisme. Le système de la dette et les PPP sont un obstacle majeur à toute souveraineté nationale – ou même populaire -, y compris la souveraineté énergétique.
Une transition énergétique juste exige la souveraineté de la population locale à chaque étape du processus de production : conception, mise en œuvre, exploitation, stockage et distribution. Le secteur de l’énergie doit être considéré comme un service public, cogéré par les travailleurs impliqués et les populations locales qui acceptent de partager une partie de leurs territoires (terres, eaux, forêts, etc.) pour l’intérêt collectif. Dans ce cadre, les populations locales devraient également bénéficier de tarifs préférentiels, voire de la gratuité totale des services d’électricité. Les formes bureaucratiques actuelles de gouvernement doivent être remplacées par des formes de gouvernance locales et décentralisées.
Privilégier les solutions et projets décentralisés, c’est aussi rapprocher la production d’énergie au plus près des utilisateurs, afin d’éviter les pertes par effet Joule33 et de limiter les coûts de transport. Cela implique également de concevoir des projets à plus petite échelle pour lesquels les fonds nécessaires peuvent être mobilisés localement ou avec l’aide de l’État.
Les schémas d’intégration régionale doivent également émerger sur la base des principes de solidarité et d’intérêt commun. Une telle intégration est également beaucoup plus adaptée à la nature physique de l’électricité : l’équilibre nécessaire entre production et consommation implique que les détenteurs d’énergie excédentaire ont autant d’intérêt à la céder que ceux qui en ont besoin à la recevoir, afin d’éviter un arrêt général de l’approvisionnement en électricité.
Contre la tyrannie néolibérale et le déséquilibre actuel du pouvoir qui profite aux classes dirigeantes, diverses formes de mécontentement et de protestation des populations locales se développent. Ces efforts visent à construire des alternatives au profit privé obtenu au détriment de la communauté et au néocolonialisme, dont les privatisations sont à la fois un instrument et un symbole. Si nous voulons réellement construire une société plus juste et plus démocratique, il est essentiel de tenir compte de ces initiatives, de les soutenir et de lier la transition énergétique aux questions socio-économiques.
Auteur : Jawad Moustakbal est le coordinateur national au Maroc du programme international d’excellence « Climate Change : The Politics of Food, Water, and Energy » à la School of International Training (SIT) dans le Vermont, aux États-Unis. Il a travaillé comme chef de projet pour plusieurs entreprises, dont l’OCP, la société publique marocaine de phosphate. Jawad est également un militant qui œuvre pour la justice sociale et climatique. Il est membre du secrétariat national d’ATTAC/CADTM Maroc, et membre du secrétariat partagé du Comité international pour l’abolition des dettes illégitimes. Il est titulaire d’un diplôme d’ingénieur civil de l’EHTP de Casablanca.
2 Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) (2020) ‘Avis du Conseil Économique, Social et Environnemental : Accélérer la transition énergétique pour installer le Maroc dans la croissance verte’. Disponible sur : http://www.cese.ma/media/2020/11/Av-transitionEnergetique-f-1.pdf
3 Une élite qui a intériorisé la supériorité occidentale et son mépris des cultures indigènes, et donc de sa propre culture.
5 Cette représentation à l’époque du protectorat est venue du général Lyautey, le premier résident général du protectorat français, qui a décidé de diviser le Maroc en deux grandes parties, un « Maroc utile » soumis, riche, central et un dissident, pauvre, périphérique « Maroc inutile ». Pour plus d’informations, voir : (2001) ‘Les représentations politiques de la montagne au Maroc’, Revue de géographie alpine 89(2) : 141-144. Disponible sur : https://www.persee.fr/doc/rga_0035-12121_2001_num_89_2_4637
6 Pour plus d’informations sur le rayonnement et la position centrale de la Banque de Paris et des Pays-Bas dans l’économie marocaine, voir Barbe, A. (2020) Dette publique et impérialisme au Maroc (1856– 1956) . Casablanca : La Croisée des Chemins. Cette position découle de la crise de la dette qui a précédé et servi de prétexte à la mise en place du protectorat.
7 Dahir n° 1-63-226 du 05 août 1963, publié au Journal Officiel Marocain n° 2650 du vendredi 09 août 1963, a créé l’ Office National de l’Électricité .
9 Suite à une baisse spectaculaire des ressources de l’État en raison de l’effondrement des prix du phosphate à la fin des années 1970, du coût de la guerre du Sahara, d’une longue et généralisée sécheresse, de la hausse des coûts de l’énergie et de la réduction de l’émigration marocaine vers l’Europe, l’État marocain n’a pas pu de rembourser sa dette et a demandé un rééchelonnement de la dette. Les institutions financières internationales, dont le FMI et la Banque mondiale, ont par la suite exigé la mise en œuvre d’un plan d’ajustement structurel en 1983. Pour plus de détails, voir Akesbi, N. (1985) ‘FMI « structural Adjustment » programmes’, Africa Development / Afrique et Développement 10(1/2) : 101–21. Disponible sur : http://www.jstor.org/stable/24487208
11 CSP est une technologie d’énergie solaire. L’électricité est produite à partir de la chaleur récupérée dans les miroirs et échangée avec un générateur de chaleur liquide, qui entraîne un turbo-alternateur.
14 Ministère de l’économie et des finances – Direction des Études et des Prévisions Financières (2014) ‘Quel positionnement régional pour le Maroc en matière de compétitivité énergétique ?’ Disponible sur : http://www.finances.gov.ma/fr/Ministere/Pages/depf.aspx
16 Il s’agit de contrats de vente d’énergie entre le producteur d’électricité et le distributeur public d’énergie. Dans le cas du Maroc, c’est l’ONE qui s’engage à acheter son énergie sur une période définie. Ce type de contrat est requis par les producteurs privés et les donateurs afin de sécuriser leurs revenus pendant la durée du contrat et de se protéger d’éventuelles fluctuations de prix ou/et d’une baisse de la demande d’énergie.
17 Informations obtenues directement des responsables de l’ONE lors d’une visite à la centrale thermique de Mohammedia au printemps 2017.
18 A chaque arrêt d’une centrale thermique, son redémarrage est coûteux, d’une part parce qu’il est long à chauffer et nécessite une grande quantité de combustible, d’autre part en termes de maintenance, car la durée de vie des équipements est altérée par le stop-start cycles.
27 Moustakbal, J. (2016) « Du point de vue des classes dirigeantes et des élites au Maroc sur les enjeux environnementaux mondiaux », CADTM. Disponible sur : https://www.cadtm.org/On-the-perspective-of-ruling
33 L’effet Joule fait référence à la perte d’énergie lors du transport de l’électricité d’un point A à un point B. Cette perte augmente à mesure que la distance entre les deux points augmente.
34 Allan et Ojeda (2021) « Exploitation des ressources naturelles au Sahara occidental ».
Israël, Algérie, Sahara Occidental – Maroc-entité sioniste : Les dessous d’une normalisation
L’un des objectifs non avoué dans la normalisation des relations entre le Maroc et l’entité sioniste « est de s’équiper en instruments de renseignement et de manipulation », explique M’hand Berkouk analyste- spécialiste des questions géopolitiques.
Notre voisin de l’ouest cherche, dit-il, « à se doter de logiciel d’espionnage et de renseignement produits par d’autres compagnies israéliennes outre que Pegasus qui lui a fourni un matériel destiné à attaquer les téléphones intelligents sous IOS et Android ».
Pour lui, « le Maroc est également intéressé par le recours à des lobbys sionistes très présents dans les médias ». Pour preuve, il cite «la couverture médiatique très exceptionnelle réservée au protocole d’accord sécuritaire et militaire entre Rabat et l’Entité sioniste. Une médiatisation qui aussi pour but de convaincre l’opinion interne marocaine». Et d’ajouter, « l’exploitation d’un certain nombre de dossiers par le royaume sur les réseaux sociaux a, elle aussi, pour objectif de vulgariser la formation en matière de guerre ou de cyber-attaque contre des cibles à l’intérieur de certains pays notamment l’Algérie ». Il existe, selon lui, «pas moins de 79 acteurs qui activent dans ce cyberespace. Ils ont été identifiés comme étant source d’attaque de notre pays », soulignant qu’ « il faut s’attendre à une forte convergence d’intérêts entre l’entité sioniste, le Maroc et l’argent du sionisme mondiale ».
Il est question, affirme Berkouk, « de donner une autre dimension à cette normalisation à travers des investissements au Sahara occidental. On comprend mieux, dès lors, les dessous de l’accord qui sera bientôt signé pour l’exploration en offshore de la zone exclusive du Sahara occidentale ». Il fait dans ce sillage remarquer que « les lobbys politiques en Occident, notamment, en France seraient des relais de soutiens très importants pour le Maroc qui est connu pour sa politique de propagande sur les réseaux sociaux ».
Il explique que « c’est tout un travail d’endoctrinement, sous des dénominations différentes, qui est fait pour tenter de déstabiliser la région et créer des opinions contre le Sahara Occidental et les positions immuables de notre pays ».
« Cette stratégie d’action dont, l’objectif principal est la déstabilisation de la région et nuire à l’ image de l’Algérie, intervient à travers la diffusion de vidéos sur la base de fakes news et d’intox », précise le politologue pour qui « ces informations rarement fiables qui ne cessent de se propager visent à nuire à nos intérêts et à notre rôle pionnier dans la région d’Afrique et du monde arabe ».
Outre cette stratégie bien connue, le Maroc n’hésite pas à instrumentaliser des milieux séparatistes pour déstabiliser l’Algérie. Il en veut pour preuve, « les émissions diffusées régulièrement sur les ondes de la Radio Tanger qui a participé au financement de l’encadrement du mouvement séparatiste en Algérie et à créer les conditions de son insertion dans cette stratégie de déstabilisation ».
Lamamra à Propos de la normalisation israélo-marocaine : «Nous avons l’impression qu’une guerre nous est déclarée»
Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a dénoncé la poursuite de la « série de complots » contre l’Algérie pour la faire dévier de son rôle historique depuis l’indépendance en soutien aux mouvements de libération en Afrique et en Asie, et ce, en lui créant des problèmes de l’extérieur comme de l’intérieur.
« L’Algérie se considère actuellement comme un Etat en confrontation avec l’entité sioniste que nous combattions aux côtés de nos frères arabes, après que les sionistes sont arrivés à nos frontières et concluent des accords militaires, sécuritaires et de renseignement avec le voisin, le frère et l’ami », a indiqué M. Lamamra dans une interview publiée, ce lundi, par le quotidien « Al Qods Al arabi ».
En dépit de son absence, des années durant, de la scène arabe et internationale notamment durant la décennie noire, l’Algérie a repris, grâce au récent Hirak populaire et à la prise des commandes par des Hommes suite à des élections intègres, le chemin de l’efficacité et l’influence sur les plans régional et international », a poursuivi le Chef de la diplomatie algérienne. Selon le ministre, la relation du Maroc avec l’entité sioniste et son impact sur la cause sahraouie ainsi que la relation entre l’entité sioniste et la cause palestinienne à la lumière de la normalisation arabe « traceront les contours d’un nouveau monde arabe ».
« Si l’Algérie se trouvait encerclée et sa sécurité interne déstabilisée, les partisans de la normalisation seront ravis d’éliminer l’obstacle de l’Algérie qui refuse la normalisation par principe », a-t-il dit. Et d’ajouter : »à partir de là, il nous paraît que les choses sont plus délicates. Contrairement à ce qui s’est passé en 1975 où c’est le régime qui était visé, aujourd’hui c’est l’Algérie qui est visée en tant que Nation ainsi que son unité nationale, sa souveraineté, son indépendance nationale et son intégrité territoriale. Actuellement, le danger est plus important, nous avons l’impression qu’une guerre nous est déclarée. Toutes les démarches prises sont des mesures défensives en vue de préserver la sécurité de notre pays ».
Selon M. Lamamra, « l’idée d’utiliser la carte du Sahara occidental pour renforcer le Maroc et affaiblir l’Algérie est toujours d’actualité. La question a ressurgi à nouveau suite aux affaires de terrorisme et de Hirak populaire en Algérie en pensant que l’Algérie est occupée par ses affaires internes ». Le Maroc est désormais animé d’une conviction stipulant que les Nations unies ont cédé aux instigations de la France et des Etats-Unis, et abandonné l’idée de classer la crise comme une question de décolonisation, mais plutôt de question ayant trait à des différends locaux pouvant être réglés à travers l’octroi de l’autonomie aux sahraouis, a ajouté M. Lamamra, précisant qu’il s’agit là d’un reniement de l’ONU d’un de ses principaux principes, à savoir l’octroi de l’indépendance aux peuples et aux territoires occupés comme le prévoit la résolution 1514 de 1960.
«L’Algérie ne renoncera pas au droit à l’autodétermination des peuples palestinien et sahraoui»
« Le Maroc est conscient de l’impossibilité d’imposer sa vision au sujet du Sahara occidental, tant qu’une forteresse inébranlable subsiste, l’Algérie, qui soutient le droit des peuples sahraoui et palestinien à l’autodétermination », a indiqué le chef de la diplomatie algérienne. « L’Algérie ne compte, ni maintenant ni à l’avenir, abandonner ce principe. C’est pourquoi un plan visant l’Algérie a été relancé une nouvelle fois », a-t-il souligné, relevant que le statu quo ne peut pas être imposé au Sahara occidental même après la reconnaissance de Trump ou quiconque d’autre, et ce, tant que l’Algérie soutient le peuple sahraoui dans sa lutte pour le droit à l’autodétermination. M. Lamamra a fait état, par ailleurs, d’une propagande qui tente de déformer la vraie image de l’Algérie, relevant que certains ont des lobbies étrangers en France et aux Etats-Unis pour noircir l’image de l’Algérie et blanchir celle du Maroc. Il a souligné que « l’Algérie n’accepte jamais que le Maroc l’utilise pour réaliser ses intérêts, car nous sommes un pays qui a des principes et nous ne prenons pas de mesures de riposte. La question de protection de notre sécurité nationale est une priorité ».
« Les mesures prises par l’Algérie, notamment la rupture de ses relations avec le Maroc et l’arrêt du passage du gaz par le Maroc s’inscrivent dans cette vision. Ces positions et décisions sont appuyées par le peuple algérien qui est conscient que son pays est ciblé », a indiqué le ministre, relevant que tout ce qui arrive à l’Algérie et conduit à sa faiblesse aura des répercussions sur les questions palestinienne et sahraouie. M. Lamamra a annoncé, dans ce cadre, une visite en Algérie du président palestinien Mahmoud Abbas avant la fin de l’année en cours. Concernant la question de la tenue du sommet arabe en mars prochain en Algérie, M. Lamamra a fait état de parties « qui œuvrent à saper le prochain sommet. En cas d’échec ils tenteront d’affaiblir la représentation (…) ». En dépit de ces tentatives, l’Algérie, poursuit M. Lamamra, « jouit d’une crédibilité plus importante auprès des peuples arabes comparée aux tenants de la théorie selon laquelle chaque pays s’occupe de ses affaires à sa guise loin de toute coordination collective, à l’instar des pays de normalisation dont le Maroc qui mettent leurs intérêts au dessus de toute autre considération ».
« La position de l’Algérie demeure une position équilibrée sur la paix avec Israël. Nous croyons qu’une paix raisonnable doit au moins être fondée sur l’Initiative de paix arabe et le principe de la terre contre la paix, et l’établissement d’un Etat palestinien avec El-Qods Est comme capitale. »
Le chef de la diplomatie algérienne a conclu que l’Algérie n’abondera pas sa Mémoire, son histoire et ses principes. « Nous savons qu’il y a un prix à payer, mais le destin de l’Algérie est de rester fidèle à ses principes, son histoire et la Mémoire de ses martyrs qui se sont sacrifiés pour que leur pays demeure libre, souverain, indépendant et un appui pour les opprimés. »
Israël, Palestine, normalisation – Le Maroc s’enfonce dans la félonie-L’Algérie en sort grandie
Le roi du Maroc qui prétend appartenir à la lignée du Prophète de l’islam s’enfonce dans la perfidie et la trahison. Il est aujourd’hui l’allié d’Israël, patrie du sionisme qui veut judaïser toute la Palestine. Non seulement il a trahi sa foi mais il est également l’ennemi déclaré de son voisin arabe et musulman. Jusqu’où ira-t-il ?
Avec la signature d’accords militaires sous-jacents avec l’ennemi déclaré de tout pays qui défend le droit des palestiniens le royaume du Maroc se place désormais dans le giron pro-sioniste à l’instar des États-Unis ce grand protecteur d’Israël. Aucun pays arabe ou musulman n’est allé aussi loin. La Turquie, l’Égypte, la Jordanie, les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan qui ont établi des relations diplomatiques avec l’État hébreu reconnaissent tous le droit des palestiniens à avoir un État, le leur et ne reconnaissent pas la souveraineté israélienne sur la partie Est de Jérusalem qui abrite le troisième lieu de l’Islam. Le Maroc, quant à lui s’est totalement aplati en reconnaissant officiellement Israël ce qui sous-entend qu’il fait la sourde oreille sur toutes les décisions prises par ce pays dont les plus marquantes d’entre elles sont la judaïsation de la partie Est d’El Qods et l’extension des colonies juives dans les territoires palestiniens placés sous autonomie depuis les fameux accords d’Oslo, signés par les défunts Yasser Arafat et Itzhak Rabin. Ce qui est du reste contraire aux résolutions de l’ONU. Même les États-Unis de Joe Biden ne font plus la leur la position prise par Donald Trump. Ils reconnaissent, à nouveau, l’existence de deux États. Le Maroc quant à lui n’en fait aucune mention. En fait Rabat se reconnait dans l’expansionnisme israélien.
Tout comme l’État hébreu, le Maroc a envahi un territoire assujettissant sa population et la remplaçant par des pionniers marocains. Tout comme Israël le royaume veut nuire à l’Algérie assimilant notre pays à l’Iran que l’État hébreu veut déstabiliser. Des positions parallèles donc, identiques même dans leur stratégie expansionniste. Ce n’est pas pour rien que le ministre israélien des affaires étrangères avait dernièrement déclaré que l’Algérie entretenait des relations secrètes avec l’Iran et que notre pays représentait un danger pour le Sahel.
Aujourd’hui Israël est devenu le protecteur non déclaré du Maroc.Les pays subsahariens voient en cette alliance un danger. L’ONU et pas seulement cette organisation car beaucoup de pays de l’UE ne portent pas le Maroc dans leurs cœurs surveillent cet agglutinement contre nature de deux pays éloignés entre eux de plusieurs milliers de kilomètres.
Des pays comme la Russie et la Chine, alliés et amis traditionnels de l’Algérie ne laisseront pas concrétiser une alliance qui déstabiliserait l’équilibre des forces dans cette région du monde. Ils se tiennent déjà résolument aux cotés de l’Algérie, pays que les États-Unis considèrent d’ailleurs comme le pivot géopolitique le plus stabilisateur en Afrique. En choisissant Israël le Maroc s’enfonce aujourd’hui dans l’isolement diplomatique. S’imagine-t-il que son puissant voisin se laisse intimider ? S’il le croit c’est qu’il se trompe lourdement et qu’il en paiera le prix.
D’ailleurs et pour répondre à cette pseudo alliance maroco-israélienne, l’Algérie recevra le mois prochain le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, comme un chef d’État, manière de signifier à Israël et à son nouveau copain le Maroc que l’Algérie reste et continue d’être le pays des opprimés dans le monde, une terre de liberté des peuples et résolument anti colonialiste. En Mars 2022 Alger abritera le prochain sommet arabe et ce qui sera dit au cours de ce sommet diffèrera diamétralement de tous ces sommets qui l’ont précédé. On parlera sans détour du destin de la Palestine et celui du Sahara occidental. Pas sûr que le Maroc y participera. L’Algérie pourtant l’y invitera.
Espagne, ferme piscicole – Maroc: Madrid envoie deux navires de guerre aux Îles Zaffarines
Deux navires de la marine espagnole, les chasseurs de mines ‘Duero’ et ‘Tambre’, ont effectué ce vendredi des opérations contre les mines (MCM) dans le chenal de sortie et d’entrée du port de Melilla, une intervention qui a lieu après le conflit créé entre l’Espagne et le Maroc pour l’installation de fermes piscicoles marocaines dans les eaux espagnoles.
Comme l’a rapporté le 2e commandant du commandement naval de Melilla, Lorenzo Rubí Herrero, le groupe MCM exécute sa tâche depuis le 24 et s’est terminé le 26 à 15h00, heure locale.
Lorenzo Rubí Herrero a précisé que ce type d’opération est effectué de temps en temps “afin de maintenir à jour toutes les informations sur nos eaux territoriales et nos fonds marins”. Il a ajouté que ce groupe de deux navires est basé à Carthagène et est sous le commandement du capitaine José María Liarte Ros (Comandrag-1).
Le 2e commandant du commandement naval de Melilla a rendu compte de cette opération militaire après que plusieurs citoyens, en voyant la présence des deux navires, ont publié sur les réseaux sociaux qu’il s’agissait de « navires de guerre marocains », ce qui a suscité une certaine inquiétude à la suite des incidents qui ont se déroulent entre l’Espagne et le Maroc en raison de la décision marocaine de construire des fermes piscicoles dans les eaux territoriales espagnoles, d’abord à Chafarinas et maintenant avec l’intention de faire le …
La présence de ces deux chasseurs de mines a coïncidé avec la récente “arrivée du patrouilleur Infanta Cristina, avec ses 88 mètres de long et ses 90 membres d’équipage, effectuant une présence navale à proximité des îles Chafarinas dans le cadre des opérations permanentes, garantissant ainsi la sécurité dans les eaux. de souveraineté nationale “, tel que publié par l’état-major de la défense de l’armée espagnole sur son profil Twitter officiel.
Le Royaume du Maroc conforté par la reconnaissance unilatérale de la marocanité du Sahara occidental par l’ex président Trump, continue ses actes de mauvais voisinage. Ainsi, les Américains ont jeté un pavé dans la mare de l’Europe suivi de prêt par les accords d’Abraham qui scellent une nouvelle étape de conflits régionaux.
Maroc, Israël – Manifestations anti-normalisation: forte répression policière
C’était à prévoir, après avoir signé un pacte à l’encontre du droit international et avoir invité l’ennemi aux portes de l’Europe et lâchement bombardé des civils algériens, voici que la monarchie incontrôlable s’en prend à ses sujets.
Le fait n’est pas nouveau, déjà en 2020 après l’annonce des intentions de normalisation, des manifestations étaient violemment réprimées.
Les autorités marocaines perturbent violemment les manifestations organisées par le Front national marocain pour soutenir la Palestine et s’opposer à la normalisation après avoir accueilli honteusement le ministre de la Sécurité de l’occupation israélienne.
🚨إعتداء همجي الآن من قبل أجهزة الأمن المغربية تجاه شعب المغرب الذي يخرج الأن في مظاهرات كبيرة تضامناً مع فلسطين 🇲🇦🇵🇸 pic.twitter.com/D4dD8UDIbr
Au cours de la manifestation, des centaines de manifestants pro-palestiniens ont hissé des drapeaux palestiniens, exprimant leur soutien au sort des Palestiniens et scandant des slogans anti-normalisation.
Les manifestants ont considéré la visite comme une honte sur le front du régime marocain et une trahison du sang des martyrs et du peuple palestinien.
Il est à noter que la manifestation populaire marocaine avait pour slogan « Killer Gantz Not Welcome ».
Les medias sionistes et occidentaux ont comme prévu, fait le black-out total sur ces événements qui répriment pourtant largement le droit de manifester. Une différence supplémentaire avec le voisin de l’Est algérien ou le droit de manifester et la lutte pour la cause palestinienne sont une ligne rouge que nul président n’ose franchir.
Justice, Parquet – Maroc: Les 11 accusations adressées à Mohamed Ziani
-Insulte aux magistrats et fonctionnaires publics lors de l’accomplissements de leurs missions et menaces en vue d’atteindre à leur honneur et leur sensibilités et au respect qui leur est dû.
Insulte aux institutions d’une organisation -Publier des déclarations en vue d’influencer les décisions des magistrats avant la sortie d’un verdict irreversible et mépris des decisions juridiques.
-Diffusion des fausses allégations contre une femme en raison de son sexe.
-Diffusion de fausses allégations et de faits mensongers en vue de diffamer des personnes moyennant les systèmes informatiques
-Inciter à violes les mesures de restriction sanitaires à travers des déclarations diffusés sur les réseaus sociaux
-Participation à l’adultère
-Donner de mauvais exemple aux enfants par des mauvais comprtements
-Participation dans l’émigration illégale d’un individu
Algérie, Mohammed VI – Maroc : Le discours d’un roi
Dans son discours du trône, l’été dernier, le roi Mohamed VI a souscrit à la tradition établie par ses prédécesseurs, avec la moitié du propos consacrée à l’Algérie. Ni la crise avec l’Espagne, ni le jugement de la Cour européenne infirmant les accords avec l’UE, ni la situation au Sahel, ni les souffrances du peuple palestinien martyr, notamment à El-Qods dont il préside le Comité, n’ont perché sur aucune de ses emphases. Pas plus que l’affaire Pegasus ou le réchauffement climatique, à l’heure où son gouvernement tente de vendre un programme forcené d’énergie solaire au Sahara occidental et y propose des recherches en hydrocarbures. Non, tout cela importe peu.
Comme ses devanciers, Mohamed VI a brodé afin de délivrer une «invitation sincère à nos frères en Algérie, pour oeuvrer de concert, et sans conditions, à l’établissement de relations bilatérales, fondées sur la confiance, le dialogue et le bon voisinage». Euphorique, il s’est ému de la fermeture des frontières entre «deux pays jumeaux qui se complètent», avant d’inviter le président Abdelmadjid Tebboune à «oeuvrer à l’unisson au développement des rapports fraternels tissés par [leurs] deux peuples, durant des années de lutte commune». Et pour couronner le tout, il a été jusqu’à dire au peuple algérien: «Vous n’aurez jamais à craindre de la malveillance de la part du Maroc», puisque «la sécurité et la stabilité de l’Algérie, et la quiétude de son peuple, sont organiquement liées à la sécurité et à la stabilité du Maroc».
Ces aimables assurances ont été, très vite, balayées. En effet, un mois plus tard, la valse israélo-marocaine a commencé, avec la visite du MAE sioniste qui s’est empressé de tirer une première salve contre l’Algérie, suivie, par celle du ministre de la Défense israélien, concluant un accord militaire dont on connaît les objectifs.
Ce n’est pas la première fois que le Makhzen se livre à ces traîtrises grossières et sa propension à prêcher le faux pour cacher le vrai est proverbiale. Mus par des appétits expansionnistes analogues, le royaume marocain et l’Etat hébreu partagent des calculs qui, tôt ou tard, vont se télescoper, surtout qu’ils dérangent et inquiètent ceux des pays européens alliés. Cependant, l’objectif est toujours le même.
Le discours de Mohamed VI n’a jamais concerné le peuple algérien. Il cherche, seulement, à maquiller la vérité, prêchant à l’adresse de l’opinion internationale et, accessoirement, marocaine, le message selon lequel le royaume du Maroc, «gentil» et plein de bonnes intentions, est confronté à la «méchante Algérie». Un brouillard qui a longtemps sévi au Moyen-Orient face à des Arabes qui, se félicitent les sionistes, «n’ont pas de mémoire».