Catégorie : Monde

  • Sondage : Biden a redoré l’image des Etats-Unis à l’étranger

    L’élection du président démocrate Joe Biden a redoré le blason des Etats-Unis, écorné à l’étranger par Donald Trump, mais l’image de la démocratie américaine s’est détériorée, selon un sondage publié jeudi. Alors que le président américain débute jeudi une tournée européenne (G7-Otan-UE) destinée à renforcer les liens transatlantiques, l’enquête du centre de recherches américain Pew montre que les Etats-Unis ont renoué avec une image positive dans certaines parties du monde.

    Selon Pew, dont l’enquête couvre le Canada ainsi que 15 pays d’Europe, d’Asie et du Pacifique, 62% des personnes interrogées ont une « image favorable » des Etats-Unis en 2021, contre seulement 34% à la fin du mandat du milliardaire républicain qui prônait une politique isolationniste. Les trois quarts des sondés (75%) estiment que M. Biden va faire « les bons choix dans les affaires du monde », un bond par rapport à Donald Trump (17%) l’année dernière. De plus, 77% trouvent M. Biden « qualifié » pour être président, contre 16% à son prédécesseur. Chantre du multilatéralisme, le président démocrate est notamment salué pour avoir rejoint l’Organisation mondiale de la santé (89% d’approbation) et l’Accord de Paris sur le climat (85%).

    Malgré cela, la majorité des sondés estiment que les Etats-Unis donnent la priorité à leurs intérêts par rapport à ceux de leurs alliés en politique étrangère (67%).Ce sentiment est majoritaire même chez les proches alliés de Washington, depuis que Pew a introduit cette question en 2002, souligne le centre de recherches. Deux tiers des sondés (67%) considèrent les Etats-Unis comme un « partenaire assez ou très fiable », selon Pew.

    Concernant l’avenir des relations entre Washington et ses alliés, 57% estiment qu’elles vont rester « les mêmes » et 39% pensent qu’elles vont s’améliorer. Enfin, l’image de la démocratie américaine s’est détériorée après le mandat de Donald Trump, puis l’élection de Joe Biden contestée par les républicains et l’assaut contre le Capitole le 6 janvier. Une majorité des sondés (57%) estiment qu’elle n’a pas été un bon exemple à suivre ces dernières années, contre seulement 17% qui la considèrent comme un modèle de gouvernement. Et dans près de la moitié des pays interrogés, les moins de 30 ans sont plus enclins à penser que les Etats-Unis n’ont « jamais » été un bon modèle pour les autres pays.Le sondage Pew a été réalisé entre mars et mai auprès de 16.254 personnes dans 12 à 16 pays selon les questions (Canada, Belgique, France, Allemagne, Grèce, Italie, Pays-Bas, Espagne, Suède, Royaume-Uni, Australie, Japon, Nouvelle-Zélande, Singapour, Corée du Sud et Taïwan).

    APS

    Le Soir d’Algérie, 10 juin 2021

    Etiquettes : Etats-Unis, USA, Joe Biden, Donald Trump, sondage, redorer le blason,

  • Le 2e mur de Berlin

    par Madjid Khelassi

    Les états européens s’en vont au pas de charge…vers la vaccination totale de leurs citoyens . Concomitamment, c’est une année électorale qui arrive…partout dans une Europe marquée par un retour en force des partis de l’extrême droite, comme en Hongrie, en Autriche et en France.

    On va lentement vers une Europe exclusive, ségrégationniste, chrétienne qui remettra en cause Schengen, l’Euro…et refusera surement de se regarder dans les visages basanés, noirs ou métissés. Une Europe blanche qui rasera de la carte Lampedusa et construira des remparts autour de son exclusivité.

    Après le vaccin , le tocsin contre l’étranger , le migrant avec ou sans visa. La construction européenne : Un parlement à Strasbourg et une commission à Bruxelles…Louve à deux têtes, l’Europe obéira plus que jamais à l’impulsion allemande et se détournera du profil grec…estampillé météque à vie.

    Demain, une Europe des nationalismes autrichien, néerlandais, français, hongrois…Atre de haine et de la détestation de l’autre. L’autre, cet arabe, cet afghan, cet africain…par qui tous les malheurs arrivent : crise économique, crise de l’emploi, crise de foi en un modèle de société dépassé.

    Exit l’Euro, et retour du Mark,du Franc, du Florin , de la Lire de la couronne danoise…le grand vertige du portefeuille autochtone enfin retrouvé.

    Les restos du cœur et soupes populaires s’orneront de crucifix et le boudin frisera l’eucharistie. Les assiettes en Pyrex feront miroiter l’enfance des cantines chrétiennes. L’intégration par le porc sera la condition sinéquanone de la naturalisation.

    Exit Schengen, et retour des frontières chasseuses d’étrangers trop typés.

    Schipol, Zaventem, Fiumicino, Orly…Aéroports au décor méthodiquement re-topographié avec des couloirs bondés d’européens – diffuseront dans leurs salons VIP, les musiques ( avec ou sans Bécaud) qui étoufferont les cris des refoulés. Et leurs passagers se rediront : « nous nous sommes tant aimés » !

    Visas – murs et voyages interdits…L’après Covid s’annonce comme le 2ème mur de Berlin du monde civilisé .

    La Nation, 09 juin 2021

    Etiquettes : Europe, UE, coronavirus, covid 19, pandémie, vaccination,

  • La macronie serait-elle vraiment finie à Tain-l’Hermitage ?

    -Dira-t-on un jour que la macronie est bien tombée à Tain-l’Hermitage ?

    par Salim Metref

    L’incident malheureux survenu dans cette commune de la Drome, dans le sud-est de la France, ne sera certainement pas sans conséquences sur l’avenir politique du locataire actuel de l’Elysée. Si la question des failles en termes de protection rapprochée lors des déplacements de personnalités connues sera débattue, elle n’éclipsera pas les retombées en termes d’image qui pourraient être dévastatrices et affecteraient l’avenir du Président français. Le scénario de l’incident semble avoir été minutieusement préparé puisque filmé par des personnes utilisant les réseaux sociaux et qui pourraient appartenir à l’extrême droite française.

    Beaucoup de spéculations et autres supputations sur les motivations profondes des auteurs de cette agression auront lieu notamment après le cri royaliste prononcé par l’agresseur. La gestion par la violence du feuilleton contestataire des ‘Gilets jaunes’ qui a, sans doute, laissé des traces et surtout des rancunes, la dissolution récente d’une organisation comme Génération identitaire qui pourrait pousser certains à l’action violente, le prétendu rapprochement avec l’Algérie contre l’avis de l’état profond farouchement anti-algérien et qui pourrait donner à cet acte un petit parfum d’attentat du Petit-Clamart seront des hypothèses qui seront mises en exergue. L’impact en termes d’image sera, en tous les cas, terrible. Souvenons-nous du fameux «casses-toi pov’con» dont ne s’est jamais remis l’ancien Président Sarkozy.

    Cette gifle deviendra, en tous les cas, le marqueur de cette proximité avec ses administrés dont a toujours été friand le Président français. Un président giflé peut-il encore espérer briguer un nouveau mandat alors que la fonction de Chef de l’État doit toujours inspirer en termes d’image et de représentation respect et considération.

    Marine Le Pen qui réduit régulièrement l’écart au second tour de la présidentielle de 2022 qui la sépare de l’actuel locataire de l’Elysée ne pourra, malgré les apparences et les déclarations de circonstances, que se réjouir de l’impact de cet incident que personne n’a imaginé pouvoir se produire. Et dira-t-on un jour que la macronie est bien tombée à Tain-l’Hermitage ?

    Le Quotidien d’Oran, 10 juin 2021

    Etiquettes : France, Emmanuel Macron, gifle, Tain-l’Hermitage, Macronie, élections présidentielles, campagne électorale, Macron, Damien Tarel,

  • Canada : Horrible islamophobie

    par Abdelkrim Zerzouri

    Le Canada terre d’accueil des immigrés ? Difficile de le faire croire aux proches des quatre musulmans, membres d’une même famille, tués dimanche dernier par un individu au volant d’un pick-up dans une localité de l’Ontario, à l’enfant qui a été gravement blessé par cet attentat à la voiture bélier et qui va garder ses séquelles toute sa vie, ainsi que tous les musulmans vivant au Canada.

    C’est un acte terroriste qui vise à faire peur à la communauté musulmane installée au Canada, comme l’a désigné le Premier ministre Justin Trudeau, contrairement à d’autres médias qui continuent à faire dans les deux poids deux mesures, prompts à qualifier pareils crimes d’attentats terroristes quand le coupable est musulman et de simple «attaque» contre des personnes quand la cible sont des musulmans.

    Sans s’étaler dans ce sens sur le traitement médiatique insidieux réservé à ces attentats terroristes commis contre les musulmans installés dans les villes européennes, américaines ou australiennes, qui a eu sa part dans les débats depuis le temps, sans arriver à changer les pratiques ancrées dans certaines rédactions, il y a lieu de parler d’un horrible sentiment d’islamophobie, plus connu en France, qui prend des penchants criminels et qui menace la tranquillité de ce pays qu’on croyait à l’abri de ces haines raciales vu la composante de sa population essentiellement constituée par des groupes d’immigrés de différentes races et épousant diverses religions, qui continuent de nos jours d’affluer vers ces terres qu’on décrit comme paisibles et très accueillantes. Plus le cas de dire pour les musulmans ?

    Pour ne pas tomber dans l’extrême, on dirait que l’islamophobie, qui se développe d’une manière apparente chez les Canadiens, s’exprimant sporadiquement, certes, mais d’une rare violence (rappelant la fusillade dans une mosquée au Québec, en 2017, qui a fait six morts).

    Très inquiétante cette haine des musulmans, donc, car pouvant à la longue installer un sentiment de peur généralisé au sein de la communauté musulmane et provoquer des réactions autant violentes contre cet «autre» qui nourrit des sentiments de haine à leur égard.

    Déjà, le Conseil national des musulmans canadiens (CNMC), qui s’est dit «plus qu’horrifié par cette attaque terroriste en sol canadien», a appelé à la vigilance tous les musulmans vivant au Canada. Cela relève le degré du climat d’insécurité dans lequel vivraient, désormais, les musulmans dans ce pays. Et, les réactions d’indignation unanime chez les responsables canadiens n’enlèveraient rien à ce sentiment de crainte chez tout musulman d’être la prochaine cible du prochain attentat terroriste.

    «Personne ne devrait jamais avoir à vivre de cette façon, ni ressentir cette peur. Toutefois, à cause d’incidents horribles comme celui-ci, beaucoup de nos concitoyens, de nos voisins, de nos amis n’ont aucune autre option», de l’aveu même du ministre canadien de la Sécurité publique et de la Protection civile. Sommes-nous arrivés à une époque où les musulmans ne seraient nulle part en sécurité en dehors de leurs pays ? Ou la forte immigration des musulmans vers les pays de l’Occident, en sus des dommages collatéraux ou la confusion de l’image du musulman avec le terroriste islamiste, pose-t-elle un problème fondamental d’inadaptation avec les mœurs sociales dans les pays d’accueil ? Peut-être que les musulmans devraient suivre l’exemple des Chinois qui bâtissent leur propre univers, des villes dans les villes, là où ils émigrent.

    Le Quotidien d’Oran, 10 juin 2021

    Etiquettes : Canada, islamophobie, extrême droite, crime, assassinat, attentat, voiture bélier, racisme, discrimination, xénophobie,

  • L’ancien patron de VW paiera 13 millions de dollars à l’entreprise pour le scandale du diesel

    FRANCFORT, Allemagne (AP) – L’ancien PDG de Volkswagen, Martin Winterkorn, a accepté de payer 11,2 millions d’euros (13,6 millions de dollars) en compensation de ce que l’entreprise a appelé son incapacité à faire rapidement la lumière sur le scandale de 2015 concernant les moteurs diesel truqués pour tricher aux tests d’émissions, a déclaré l’entreprise mercredi.

    Le paiement de Winterkorn est sa part d’un règlement global de 288 millions d’euros avec Volkswagen par lui et trois autres anciens managers.

    Volkswagen a déclaré qu’il obtiendrait 270 millions d’euros (329 millions de dollars) d’une assurance responsabilité civile contre les pertes résultant des actions des administrateurs et des dirigeants.

    Rupert Stadler, ancien responsable de la division voitures de luxe Audi, paierait 4,1 millions d’euros ; ancien cadre d’Audi Stefan Knirsch 1 million d’euros ; et l’ancien dirigeant de Porsche Wolfgang Hatz 1,5 million d’euros. Porsche fait partie du groupe Volkswagen.

    Plus de 30 assureurs ont également été impliqués dans les pourparlers, a rapporté l’agence de presse dpa. Le règlement doit être approuvé par l’assemblée annuelle des actionnaires de la société le 22 juillet.

    La société a déclaré dans un communiqué que Winterkorn « avait manqué à ses devoirs de diligence » en tant que PDG, sur la base d’une enquête approfondie menée par un cabinet d’avocats mandaté par la société.

    L’Agence américaine de protection de l’environnement a surpris Volkswagen en train d’utiliser un logiciel qui permettait aux voitures de passer des tests d’émissions, puis désactivait les contrôles de pollution de l’air pendant la conduite normale. Winterkorn, qui a nié avoir commis des actes répréhensibles, a démissionné quelques jours après l’avis de violation du 18 septembre 2015 de l’EPA. Volkswagen s’est excusé et a payé plus de 31 milliards d’euros d’amendes, de frais de rappel et d’indemnisation aux propriétaires de voitures.

    Les régulateurs américains de l’environnement ont été alertés des problèmes d’émissions en mai 2014 par une étude du Center for Alternative Fuels, Engines & Emissions de la West Virginia University. Volkswagen, cependant, a continué d’affirmer que l’augmentation des émissions provenait de problèmes techniques et non de logiciels illégaux.

    L’enquête a révélé qu’à partir du 27 juillet 2015, Winterkorn n’a pas « clarifié de manière exhaustive et rapide les circonstances derrière l’utilisation de fonctions logicielles illégales » dans les moteurs diesel de 2,0 litres vendus aux États-Unis de 2009 à 2015.

    La société a déclaré que Winterkorn n’avait pas non plus veillé à ce que la société réponde aux questions des régulateurs américains « de manière sincère, complète et sans délai ».

    Par ailleurs, les procureurs de Berlin ont déclaré mercredi avoir accusé Winterkorn d’avoir fait de fausses déclarations à une commission parlementaire chargée d’examiner la question des émissions. Leur déclaration indique que Winterkorn a faussement déclaré qu’il n’avait appris l’existence du logiciel illégal qu’en septembre 2015, au lieu de mai 2015.

    Associated Press, 09 juin 2021

    Etiquettes: Volkswagen, VW, Martin Winterkorn, moteurs diesel truqués, tricher aux tests d’émissions,

  • L’homme qui a giflé Macron était un amateur de l’épée médiévale

    L’homme soupçonné d’avoir giflé le président français Emmanuel Macron dirigeait un club d’amateurs d’épée médiévale et n’avait pas de casier judiciaire, ont déclaré mercredi deux sources au fait de l’enquête.

    Une source policière a identifié le suspect comme étant Damien Tarel, 28 ans. Des connaissances dans sa ville natale de Saint-Vallier, dans le sud-est de la France, ont décrit un homme qui aimait les jeux de rôle d’époque et ne causait pas de problèmes.

    Tarel fait l’objet d’une enquête pour agression contre un fonctionnaire, a déclaré le procureur local.

    Macron, qui était en voyage pour prendre le pouls du pays après la pandémie et à moins d’un an de la prochaine élection présidentielle, a été giflé mardi lors d’un bain de foule dans le sud de la France alors qu’il saluait une petite foule de badauds.

    Le président a tendu la main pour saluer un homme, qui a crié « A bas la Macronie » et « Montjoie Saint Denis », le cri de guerre de l’armée française lorsque le pays était une monarchie, et a giflé Macron sur la joue.

    Une source proche de l’enquête a décrit Tarel comme quelqu’un « d’un peu perdu, un peu geek, un peu joueur ».

    Tarel et un deuxième homme étaient toujours en garde à vue mercredi, a ajouté la source. L’accusation d’agression contre un agent public est passible d’une peine maximale de trois ans de prison et d’une amende de 45 000 euros.

    Reuters n’a pas été en mesure d’identifier l’avocat de Tarel.

    Tarel dirigeait un club local axé sur la pratique des arts martiaux européens historiques, notamment l’escrime traditionnelle, et avait fondé un club de jeux de société appelé « Les chevaliers de la table carrée ».

    Aurélien Laniece, un ami de Tarel, a déclaré à Reuters qu’il le connaissait comme une personne honnête prête à aider ses voisins et qui aimait enseigner sa passion aux autres.

    Laniece s’est dit surpris par les informations publiées dans les médias français selon lesquelles les comptes de médias sociaux de Tarel montraient qu’il suivait des groupes d’extrême droite et monarchistes. Reuters n’a pas pu corroborer cette information, les comptes de Tarel ayant été rendus privés.

    « Il n’est pas le genre de gars à faire ça (frapper quelqu’un) », a déclaré Laniece. « Le verrouillage a été difficile, mais il était désireux de travailler à la réouverture ».

    Les responsables gouvernementaux ont exprimé leur inquiétude ces dernières semaines concernant les frustrations refoulées qui éclatent après le verrouillage. La France est sous couvre-feu depuis plus de sept mois.

    Macron a déclaré qu’il n’avait pas craint pour sa sécurité, et a continué à serrer la main des membres du public après avoir été frappé.

    « On ne peut pas avoir de violence, ou de haine, que ce soit dans les discours ou dans les actes. Sinon, c’est la démocratie elle-même qui est menacée », a-t-il déclaré à un journal local après l’incident.

    Macron a déjà été pris pour cible par des citoyens désabusés. Il a été bombardé d’œufs par des syndicalistes au sujet des réformes du travail lorsqu’il était ministre de l’économie en 2016.Deux ans plus tard, il a été laissé secoué après avoir été chahuté par des manifestants anti-gouvernementaux.

    « Nous pouvons ne pas être d’accord avec ce que le président Macron a fait. On vote l’année prochaine et il y aura beaucoup de gens qui voteront contre lui, a déclaré le Parisien Louis Bernard « mais cette campagne électorale ne peut pas être basée sur la violence. »

    Reuters, 09 juin 2021

    Etiquettes : Emmanuel Macron, gifle, campagne électorale, Damien Tarel,

  • UE-GB : « Guerre des saucisses » débouche sur des menaces

    Les discussions sur la « guerre des saucisses » entre le Royaume-Uni et l’Union européenne débouchent sur des menaces, mais pas sur des progrès.

    La Grande-Bretagne et l’Union européenne n’ont pas réussi mercredi à se mettre d’accord sur des solutions pour faciliter les échanges post-Brexit avec l’Irlande du Nord et ont échangé des menaces dans une impasse qui pourrait assombrir le sommet international du week-end.

    Depuis que la Grande-Bretagne a achevé une sortie tortueuse de l’UE à la fin de l’année dernière, ses relations avec Bruxelles se sont encore envenimées, chaque partie accusant l’autre de mauvaise foi sur une partie de leur accord de Brexit qui couvre les mouvements de marchandises vers l’Irlande du Nord.

    Les médias britanniques ont surnommé ce conflit la « guerre des saucisses », car il concerne la circulation des viandes réfrigérées de la Grande-Bretagne vers l’Irlande du Nord.

    Mercredi, le conflit est passé à la vitesse supérieure : la Grande-Bretagne a déclaré qu’elle pourrait à nouveau prolonger unilatéralement une période de grâce en renonçant aux contrôles sur certaines marchandises, tandis que l’Union européenne a déclaré qu’elle pourrait poursuivre son action en justice, une démarche qui pourrait aboutir à des droits de douane et à des quotas.

    Le Premier ministre britannique Boris Johnson souhaite qu’un sommet des sept plus grandes économies avancées du monde se tienne ce week-end dans un village de bord de mer du sud-ouest de l’Angleterre pour présenter ce qu’il appelle la « Grande-Bretagne mondiale ».

    Mais il pourrait recevoir un avertissement du président américain Joe Biden qui, selon le journal Times, dira à Londres de respecter un accord avec l’UE destiné à protéger un accord de paix vieux de 23 ans en Irlande du Nord.

    Le ministre britannique du Brexit, David Frost, qui devrait assister au sommet, a rencontré le vice-président de la Commission européenne, Maros Sefcovic, à Londres, pour aborder la question.

    « Il n’y a pas eu de percées. Il n’y a pas non plus de rupture, et nous allons continuer à discuter », a déclaré M. Frost aux journalistes.

    « Ce que nous devons maintenant faire, c’est trouver de toute urgence des solutions ».

    Une source britannique proche des négociations a déclaré que toutes les options étaient sur la table en l’absence d’accord, y compris la prolongation par Londres, au-delà du 30 juin, d’une période de grâce qui permet de renoncer aux contrôles sur certaines denrées alimentaires destinées à l’Irlande du Nord.

    M. Sefcovic a répondu en déclarant que l’UE envisageait de poursuivre sa contestation juridique des actions de la Grande-Bretagne, ce qui pourrait aboutir à un procès à l’automne ou à l’imposition éventuelle de droits de douane et de quotas.

    LE MONDE NOUS REGARDE

    « L’administration et le Congrès américains suivent cette affaire de très près », a déclaré M. Sefcovic lors d’une conférence de presse.

    « Je suis sûr que le G7, ainsi que les dirigeants européens, soulèveront cette question car je pense que ce sur quoi nous devrions nous concentrer en ce moment devrait être la reprise économique… et comment former et forger ce nouveau partenariat stratégique entre l’UE et le Royaume-Uni. Au lieu de cela, nous avons ces réunions très difficiles ».

    Préserver la paix délicate en Irlande du Nord sans permettre au Royaume-Uni une porte dérobée vers le marché unique de l’Union européenne à travers la frontière terrestre irlandaise était l’une des questions les plus délicates du divorce du Brexit.

    Le résultat a été le protocole, qui a essentiellement maintenu la province dans l’union douanière de l’UE et l’adhésion à de nombreuses règles de son marché unique – deux éléments que le reste de la Grande-Bretagne a quitté.

    Si Bruxelles est mécontente que Londres ne respecte pas le protocole, Londres affirme qu’elle n’a pas le choix car certains contrôles entravent l’approvisionnement des supermarchés nord-irlandais.

    Elle a également souligné les tensions croissantes entre les unionistes pro-britanniques de la province, qui estiment que le protocole sape l’accord de paix de 1998 en relâchant leurs liens avec la Grande-Bretagne.

    Aodhán Connolly, directeur du Northern Ireland Retail Consortium, a appelé à une action rapide pour protéger les consommateurs de la province :

    « Nous avons besoin de solutions immédiates pour maintenir la circulation des marchandises dès maintenant, et nous avons besoin d’un répit pour que le gouvernement britannique et l’UE puissent, à plus long terme, trouver une solution viable. »

    Reuters, 09 juin 2021

    Etiquettes : Grande Bretagne, UK, UE, guerre des saucisses, Irlande du Nord,

  • Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 8 juin 2021

    (La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

    Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

    Invités du point de presse aujourd’hui

    La Directrice exécutive de l’ONUSIDA (Programme commun des Nations Unies contre le VIH/sida), Winnie Byanyima, viendra peut-être à la fin du Point de presse pour vous parler de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur le VIH/sida, qui se tient actuellement. Elle viendra avec les cofacilitateurs de la Réunion -le Représentant permanent de l’Australie, Mitch Fifield, et le Représentant permanent de la Namibie, Neville Gertze- à moins que des négociations de dernière minute les en empêchent.

    Secrétaire général

    Comme vous l’aurez vu, António Guterres, Secrétaire général, a fait une déclaration un peu plus tôt dans la journée, dans laquelle il a déclaré que la décision prise aujourd’hui par le Conseil de sécurité de recommander à l’Assemblée générale de faire un deuxième mandat en tant que Secrétaire général de l’ONU est un grand honneur. Il est très reconnaissant aux membres du Conseil de la confiance qu’ils lui ont témoignée. Sa gratitude s’étend également au Portugal pour l’avoir à nouveau désigné.

    M. Guterres dit que ce fut un immense privilège d’être au service de « Nous, les peuples » et à la tête des femmes et des hommes extraordinaires de cette Organisation depuis quatre ans et demi, alors que nous sommes confrontés à tant de défis complexes.

    Poursuivre, en tant que Secrétaire général, les buts et principes de la Charte est un devoir des plus nobles, a-t-il dit. M. Guterres dit qu’il serait profondément touché que l’Assemblée générale lui confie les responsabilités d’un deuxième mandat.

    Canada

    Le Secrétaire général a réagi aujourd’hui à l’attaque qui a eu lieu hier au Canada.

    Dans un tweet, il s’est dit consterné par l’attaque ciblée et odieuse contre une famille musulmane qui a eu lieu en Ontario, au Canada.

    Mon cœur va aux victimes, à la famille survivante et aux proches, ainsi qu’à la communauté, a-t-il ajouté.

    M. Guterres a appelé tout le monde à s’unir contre l’islamophobie et toutes les formes de haine, aujourd’hui plus que jamais.

    Soudan du Sud

    Une triste nouvelle en provenance du Soudan du Sud où, hier, 2 travailleurs humanitaires ont été tués lorsque leur véhicule humanitaire clairement marqué comme tel a été pris en embuscade à Yirol West, dans l’État des Lacs, alors qu’ils revenaient d’un établissement de santé.

    Rien que cette année, 4 travailleurs humanitaires ont été tués au Soudan du Sud, tous au cours du mois dernier. En 2020, ce sont 9 travailleurs humanitaires qui ont été tués.

    Depuis le début du conflit en 2013, un total de 128 travailleurs humanitaires –pour la plupart sud-soudanais– ont été tués alors qu’ils fournissaient de l’aide humanitaire.

    Nos collègues humanitaires insistent pour que les attaques continues contre les travailleurs et les biens humanitaires cessent. Nous exhortons le Gouvernement à enquêter sur ces attaques, à prendre des mesures urgentes pour protéger les travailleurs et les biens humanitaires et à faciliter l’acheminement de l’aide à ceux qui en ont besoin.

    Le Coordonnateur humanitaire par intérim pour le Soudan du Sud, Matthew Hollingworth, a déclaré qu’il craignait que la poursuite des attaques contre les travailleurs humanitaires et la suspension des activités qui en découle aient un impact sérieux sur leur travail dans le pays.

    République démocratique du Congo

    Une mise à jour rapide sur la situation en République démocratique du Congo et sur celle qui concerne l’éruption du volcan Nyiragongo.

    Les autorités ont noté la fin de la coulée de lave ainsi que la diminution significative des tremblements de terre dans la région. Le Premier Ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, a annoncé hier que les gens pourraient retourner à Goma et sur le territoire de Nyiragongo.

    Le Gouvernement facilitera le retour progressif de la population déplacée, à partir d’aujourd’hui et jusqu’au 20 juin. Les personnes qui ont perdu leur maison lors de l’éruption seront temporairement réinstallées et recevront une aide du Gouvernement pour reconstruire environ 4 000 maisons détruites et 1 000 qui ont besoin de réparations.

    Les écoles et les universités de Goma et du territoire de Nyiragongo devraient rouvrir lundi prochain, une fois que les bâtiments auront été inspectés.

    Nos collègues humanitaires sont prêts à appuyer le plan d’action du Gouvernement, qui est en cours d’élaboration. Pour sa part, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) s’emploie à rétablir à Goma l’approvisionnement en eau de 200 000 personnes – dont au moins 100 000 enfants.

    Libye

    Dans un message qu’elle a publié, la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) condamne l’attaque terroriste revendiquée par l’EIIL ayant eu lieu le 6 juin à Sabha qui a tué un certain nombre d’officiers militaires et en a blessé d’autres, selon les informations rapportées par les autorités locales. L’Envoyé spécial pour la Libye, Ján Kubiš, a exprimé ses plus sincères condoléances aux familles des victimes et a souhaité un prompt rétablissement aux blessés.

    Cela rappelle avec force que la grande mobilité des terroristes fait augmenter le risque d’instabilité et d’insécurité en Libye et dans la région, a-t-il déclaré. M. Kubiš a réitéré ses appels à entamer de toute urgence un processus d’unification des institutions militaires et de sécurité en Libye.

    Myanmar

    L’équipe de l’ONU au Myanmar s’est dite aujourd’hui préoccupée par la détérioration rapide de la sécurité et de la situation humanitaire dans l’État de Kayah et dans d’autres parties du pays, dans la région du sud-est.

    Les attaques aveugles commises par les forces de sécurité dans les zones civiles et d’autres actes de violence à Kayah ont poussé plus de 100 000 personnes à fuir leurs foyers. Beaucoup d’entre elles cherchent la sécurité dans les communautés d’accueil et les forêts de Kayah et du sud de l’État shan voisin.

    Nos collègues ont dit que la crise pourrait pousser les gens à aller au-delà des frontières internationales, comme cela s’est déjà produit dans d’autres parties du Myanmar.

    L’équipe des Nations Unies réitère ses appels à toutes les parties pour qu’elles protègent les civils et les infrastructures civiles, en particulier les unités médicales et les agents de santé, et qu’elles adhèrent aux principes de distinction, de nécessité, de proportionnalité et de protection.

    Les personnes touchées par les combats ont un besoin urgent de nourriture, d’eau, d’abris, de carburant et d’accès aux soins de santé. Nos partenaires et nous-mêmes avons des fournitures prêtes à être déployées. Toutefois, l’insécurité, les restrictions imposées aux déplacements par les forces de sécurité et le mauvais état des routes retardent la livraison des fournitures.

    L’équipe de pays de l’ONU appelle les forces de sécurité à permettre le passage en toute sécurité des fournitures et du personnel humanitaires et à faciliter notre capacité à fournir directement de l’aide à tous ceux qui en ont besoin.

    Ouganda/COVID-19

    Une mise à jour rapide sur le COVAX: comme indiqué la semaine dernière, le nombre de cas en Afrique augmente et notre équipe de pays en Ouganda travaille avec le Gouvernement pour enrayer la forte augmentation récente des cas.

    Le Gouvernement, l’équipe des Nations Unies, le secteur privé et les organisations non gouvernementales (ONG) ont organisé une table ronde virtuelle d’urgence.

    Le Plan de résurgence de la COVID-19 des Nations Unies a été lancé lors de cette réunion, avec un appel à lever 136 millions de dollars pour des interventions axées sur la santé et salvatrices au cours des trois à six prochains mois.

    Journée mondiale de l’océan

    C’est aujourd’hui la Journée mondiale de l’océan. Dans son message, le Secrétaire général a souligné que la deuxième Évaluation mondiale des océans récemment publiée confirme que nombre des avantages que l’océan mondial procure à l’humanité sont compromis par nos propres actions.

    Le Secrétaire général a noté que nos mers s’étouffent avec les déchets plastiques et que la surpêche entraîne une perte annuelle de près de 90 milliards de dollars d’avantages nets. Il a également noté que les émissions de carbone sont à l’origine du réchauffement et de l’acidification des océans, détruisant la biodiversité et provoquant une élévation du niveau de la mer qui menace les côtes fortement habitées.

    Le Secrétaire général a déclaré que le thème de la célébration de cette année, « L’océan: vie et moyens de subsistance », souligne l’importance des océans pour la vie culturelle et la survie économique des communautés du monde entier. Alors que nous nous efforçons de nous remettre de la COVID-19, mettons fin à notre guerre contre la nature, a-t-il déclaré.

    Déclaration concernant Ratko Mladić

    Le Secrétaire général prend note du prononcé, aujourd’hui, par la Chambre d’appel du Mécanisme international appelé à exercer les fonctions résiduelles des Tribunaux pénaux (Mécanisme résiduel), de l’arrêt dans l’affaire contre M. Ratko Mladić, ancien commandant des forces armées des Serbes de Bosnie.

    Les pensées du Secrétaire général accompagnent les victimes, les survivants et leurs familles qui ont subi un génocide, des crimes contre l’humanité et des violations des lois ou coutumes de la guerre pour lesquels M. Ratko Mladić a été reconnu coupable. Il appelle tous ceux occupant une position de pouvoir à s’abstenir de nier la gravité des crimes qui ont été jugés et note que la responsabilité constitue une étape essentielle pour la réconciliation dans la région.

    Le jugement définitif dans l’affaire contre M. Ratko Mladić, qui est l’un des plus hauts responsables jugés par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie et par le Mécanisme résiduel, témoigne de l’attachement de la communauté internationale à la justice pénale internationale et à la lutte contre l’impunité. Il s’agit d’une autre étape vitale vers la réconciliation avec le passé afin de construire un avenir plus résilient, plus sûr et porteur d’espoir pour tous les citoyens et résidents de Bosnie-Herzégovine et de la région.

    Le Secrétaire général exprime sa profonde gratitude pour le dévouement et le travail acharné des juges et du personnel impliqués dans cette affaire depuis 1995, date à laquelle le premier acte d’accusation a été déposé. L’ONU reste pleinement déterminée à soutenir les efforts visant à assurer l’obligation de rendre compte et la justice pour tous.

    Contribution financière

    Nous tenons à remercier nos bons amis de Kigali pour le paiement intégral de leur part au budget ordinaire de l’ONU. Le paiement du Rwanda nous amène à 105 États à jour de leurs contributions.

    Etiquettes : Légal commémoration, CÉLÉBRATION OFFICIELLE, AFFAIRES HUMANITAIRES, OCÉANS ET DROIT DE LA MER, QUESTIONS D’ORGANISATION, CANADA, SOUDAN DU SUD, RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO, LIBYE, MYANMAR, OUGANDA,

  • Analyse : L’accord fiscal des grands pays va révéler le fossé en Europe

    Un accord mondial sur l’impôt sur les sociétés semble devoir mettre en évidence un conflit profondément ancré dans l’Union européenne, opposant les grands pays membres que sont l’Allemagne, la France et l’Italie à l’Irlande, au Luxembourg et aux Pays-Bas.

    Bien que les petits partenaires de l’UE, au centre d’une lutte de plusieurs années pour leurs régimes fiscaux favorables, aient accueilli favorablement l’accord du Groupe des Sept le 5 juin, qui prévoit un taux minimum d’imposition des sociétés d’au moins 15 %, certains critiques prédisent des difficultés à le mettre en œuvre.

    La Commission européenne, l’exécutif de l’UE, s’efforce depuis longtemps d’obtenir un accord au sein de l’Union sur une approche commune de la fiscalité, une liberté jalousement préservée par les 27 États membres, grands et petits.

    « Les holdouts traditionnels de l’UE en matière de fiscalité essaient de garder le cadre le plus souple possible afin de pouvoir continuer à faire des affaires plus ou moins comme d’habitude », a déclaré Rebecca Christie du groupe de réflexion Bruegel basé à Bruxelles.

    Paschal Donohoe, ministre irlandais des finances et président de l’Eurogroupe de ses pairs de la zone euro, a réservé un accueil mitigé à l’accord des pays riches du G7, qui doit être approuvé par un groupe beaucoup plus large.

    « Tout accord devra répondre aux besoins des petits et des grands pays », a-t-il déclaré sur Twitter, évoquant les « 139 pays » nécessaires à un accord international plus large.

    Hans Vijlbrief, vice-ministre des finances des Pays-Bas, a quant à lui déclaré sur Twitter que son pays soutenait les projets du G7 et avait déjà pris des mesures pour mettre fin à l’évasion fiscale.

    Bien que les fonctionnaires de l’UE aient critiqué en privé des pays comme l’Irlande ou Chypre, s’attaquer à eux en public est un sujet politiquement sensible. La liste noire des centres fiscaux « non coopératifs » établie par l’Union, en raison de ses critères, ne mentionne pas les paradis fiscaux européens.

    Ces derniers ont prospéré en offrant aux entreprises des taux réduits par le biais de centres dits « boîtes aux lettres », où elles peuvent comptabiliser leurs bénéfices sans avoir une présence significative.

    « Les paradis fiscaux européens n’ont aucun intérêt à céder », a déclaré Sven Giegold, membre du Parlement européen appartenant au parti des Verts qui milite pour des règles plus équitables, à propos des perspectives de changement.

    Néanmoins, le ministre luxembourgeois des finances, Pierre Gramegna, a salué l’accord du G7, ajoutant qu’il contribuerait à une discussion plus large en vue d’un accord international détaillé.

    Si l’Irlande, le Luxembourg et les Pays-Bas se sont félicités de cette réforme réclamée de longue date, Chypre a eu une réaction plus prudente.

    « Les petits États membres de l’UE doivent être reconnus et pris en considération », a déclaré à Reuters le ministre chypriote des finances, Constantinos Petrides.

    Et même la France, membre du G7, pourrait avoir du mal à s’adapter complètement aux nouvelles règles internationales.

    « Les grands pays comme la France et l’Italie ont également des stratégies fiscales qu’ils sont déterminés à conserver », a déclaré M. Christie.

    Le Tax Justice Network classe les Pays-Bas, le Luxembourg, l’Irlande et Chypre parmi les paradis fiscaux mondiaux les plus importants, mais il inclut également la France, l’Espagne et l’Allemagne dans sa liste.

    ÉQUITÉ ET FINANCE

    Les divisions de l’Europe ont éclaté en 2015 après que des documents surnommés « LuxLeaks » ont montré comment le Luxembourg aidait les entreprises à canaliser leurs bénéfices tout en payant peu ou pas d’impôts.

    Cela a déclenché une répression de la part de Margrethe Vestager, la puissante responsable antitrust de l’UE, qui a utilisé des règles empêchant les aides publiques illégales aux entreprises, arguant que ces accords fiscaux équivalaient à des subventions injustes.

    Mme Vestager a ouvert des enquêtes sur la société finlandaise d’emballage en papier Huhtamaki pour arriérés d’impôts au Luxembourg et sur le traitement fiscal néerlandais d’InterIKEA et de Nike.

    Les Pays-Bas et le Luxembourg ont nié que ces accords violent les règles de l’UE.

    Mais Mme Vestager a connu des revers, comme l’an dernier, lorsque le Tribunal de première instance a annulé l’ordre qu’elle avait donné au fabricant d’iPhone Apple (AAPL.O) de payer 13 milliards d’euros (16 milliards de dollars) d’arriérés d’impôts irlandais, décision qui fait actuellement l’objet d’un appel.

    Mme Vestager a également rejeté l’ordre donné à Starbucks de payer des millions de dollars d’arriérés d’impôts néerlandais.

    Malgré ces défaites, les juges ont approuvé son approche.

    « La fiscalité équitable est une priorité absolue pour l’UE », a déclaré un porte-parole de la Commission européenne : « Nous restons déterminés à faire en sorte que toutes les entreprises (…) paient leur juste part d’impôt. »

    Les Pays-Bas, en particulier, ont souligné leur volonté de changement après avoir été critiqués pour leur rôle d’intermédiaire permettant aux multinationales de transférer leurs bénéfices d’une filiale à l’autre tout en ne payant pas ou peu d’impôts.

    Ils ont introduit en janvier une règle imposant les redevances et les paiements d’intérêts envoyés par des sociétés néerlandaises dans des juridictions où le taux d’imposition des sociétés est inférieur à 9 %.

    « La demande d’équité a augmenté », a déclaré Paul Tang, un membre néerlandais du Parlement européen. « Et maintenant, elle est combinée avec un besoin de financer les investissements ».

    Reuters, 08 juin 2021

    Etiquettes : Union européenne, UE, Allemagne, France, Italie, Irlande, Luxembourg, Pays-Bas, accord fiscal , G7, paradis fiscaux,

  • Vaste reseau criminel international démantelé grâce à un informateur et une application de messagerie

    Il a fallu 100 000 dollars plus les frais, et l’opportunité d’une réduction de peine de prison, pour que le développeur de smartphones collabore avec le Federal Bureau of Investigation (FBI) en 2018 et donne le coup d’envoi de l’opération Trojan Shield, selon un document judiciaire.

    Trois ans plus tard, l’enquête impliquant 9 000 agents des forces de l’ordre de 17 pays a vu les autorités surveiller 27 millions de messages provenant de 12 000 appareils dans 100 pays et suivre les activités de plus de 300 groupes criminels organisés, a indiqué l’agence de l’Union européenne chargée de l’application de la loi, Europol, dans un communiqué.

    À ce jour, il y a eu plus de 800 arrestations et la saisie de plus de huit tonnes de cocaïne, 22 tonnes de cannabis, deux tonnes de drogues synthétiques, 250 armes à feu, 55 véhicules de luxe et plus de 48 millions de dollars en espèces et en crypto-monnaies, a précisé Europol.

    D’autres arrestations et saisies sont attendues, a-t-il ajouté.

    Le document judiciaire américain – un affidavit d’un agent spécial du FBI publié pour la première fois par Vice News – indique que la « source humaine confidentielle », un ancien trafiquant de drogue, avait créé un nouveau téléphone crypté durci avec une application sur mesure appelée ANOM.

    La source est montée à bord après que les autorités ont démantelé le réseau de smartphones cryptés Phantom Secure et arrêté son PDG en 2018.

    Depuis au moins une décennie, les groupes criminels organisés utilisent des téléphones comme Phantom Secure pour organiser des transactions de drogue, frapper leurs rivaux et blanchir des gains illicites sans être détectés, selon la police. Parmi les nombreuses fonctionnalités de ces téléphones, le contenu peut être effacé à distance s’ils sont saisis.

    Mais alors qu’un modèle est mis hors d’état de nuire, de nouveaux modèles entrent sur ce marché lucratif.

    Le FBI a décidé de lancer le sien, en insérant dans les appareils une clé maîtresse qui s’attache à chaque message et permet aux forces de l’ordre de les décrypter et de les stocker au fur et à mesure de leur transmission.

    QUELQUES BIÈRES

    En 2018, des enquêteurs et des analystes de la police australienne ont rencontré le FBI. « Comme vous le savez, certaines des meilleures idées viennent autour de quelques bières », a déclaré mardi Reece Kershaw, commissaire de la police fédérale australienne (AFP).

    Poussé par les autorités, le développeur devenu informateur a fait appel à ses distributeurs de confiance, qui ont ciblé le marché australien. Ils ont opté pour un lancement en douceur en octobre 2018. Le développeur a donné aux distributeurs seulement 50 appareils à vendre. Voyant un « énorme jour de paie », ils ont accepté, selon l’affidavit.

    Alors que l’AFP surveillait les messages et les photos partagés sur les appareils, « 100 % des utilisateurs d’ANOM dans la phase de test ont utilisé ANOM pour se livrer à une activité criminelle », indique l’affidavit. L’activité s’est développée de manière organique, par le bouche-à-oreille. Très vite, les criminels étrangers ont afflué pour utiliser le téléphone ANOM.

    Les forces de l’ordre avaient un avantage qu’elles n’avaient jamais eu auparavant, dit M. Kershaw. Parmi les centaines d’arrestations et les tonnes de drogues saisies, les autorités australiennes ont déclaré qu’elles avaient également démantelé 21 projets de meurtre, dont un massacre, grâce à ANOM.

    Mais, en raison de « problèmes technologiques », le FBI ne pouvait pas surveiller directement les téléphones en Australie. Une décision de justice rendue fin 2019 par un pays non spécifié où se trouvait un serveur pour les téléphones a toutefois donné à l’agence un accès bien plus important et plus rapide à leur contenu DeepL.

    Le FBI et les forces de l’ordre d’autres pays ont découvert que le crime organisé italien, les triades asiatiques, les bandes de motards et les syndicats transnationaux de la drogue étaient tous utilisateurs.

    Selon la déclaration sous serment de l’agent spécial et de M. Kershaw de l’AFP, les criminels utilisaient les téléphones ouvertement, souvent sans même utiliser de mots de code et en partageant fréquemment des photos d’importantes cargaisons de drogue et des détails sur la façon dont elles seraient transportées.

    Parmi les images partagées dans l’affidavit figurent des monticules de blocs de drogues illicites et une valise diplomatique identifiée dans le document judiciaire comme étant française et prétendument utilisée pour transporter de la cocaïne depuis la Colombie. Il existe également des preuves de la corruption de fonctionnaires et de policiers.

    Selon l’affidavit, les groupes criminels ont été « informés des mesures de répression prévues ».

    « L’examen des messages ANOM a permis de lancer de nombreuses affaires de corruption publique de haut niveau dans plusieurs pays. »

    Les raids visant les utilisateurs d’un autre téléphone crypté, Sky ECC, en mars, ont vu la popularité d’ANOM grimper en flèche, les utilisateurs actifs passant de 3 000 à 9 000 en quelques mois, selon l’affidavit.

    Mais l’expiration, lundi, de l’ordonnance du tribunal de ce pays non spécifié a marqué la fin du torrent de renseignements criminels que constituaient les téléphones. Le lendemain, lors d’une série de conférences de presse dans le monde entier, l’opération « Bouclier de Troie » a été révélée.

    Reuters, 08 juin 2021

    Etiquettes : Trojan Shield, FBI, Europol, ANOM, Phantom Secure,