Catégorie : Monde

  • Une note confidentielle révèle le nombre de mosquées salafistes en France

    Par Abdelkader S. – Une note secrète de la police française relève l’existence de soixante-dix mosquées dirigées par les salafistes à travers le pays. Le Journal du Dimanche (JDD), qui rapporte l’information sur la base de documents qu’il a pu consulter, souligne que «l’islamisme demeure la menace principale aux yeux des services de renseignement, même s’ils constatent une poussée de l’ultra-droite».

    Ce qui inquiète le plus les services de sécurité français, c’est la non-identification en amont des auteurs des attentats qui «sont très souvent inconnus d’eux». Preuve en est l’assassinat d’une femme agent administratif au commissariat de Rambouillet, dans la banlieue parisienne, ce jeudi, par un extrémiste d’origine tunisienne. «Même s’il prend la forme d’actions d’individus isolés et auto-radicalisés, le danger islamiste reste la menace principale», écrit le JDD, qui explique que «les services de renseignement en sont convaincus». «Adeptes des réseaux sociaux plus que de la téléphonie, fréquentant peu les mosquées, ils échappent à la détection», note le journal, qui rappelle que «trente-cinq attentats ont été déjoués depuis 2017, dont deux seulement en 2021 grâce à l’exploitation de traces numériques».

    Une loi a été votée récemment en France, censée parer à la menace terroriste en résolvant le problème à la racine. Le but du texte contesté par la communauté musulmane – hormis le recteur de la Grande Mosquée de Paris qui l’a applaudi des deux mains – et même par des responsables cultuels catholiques, renforcer la laïcité et les lois de la République et mettre ces dernières au-dessus des croyances et des considérations religieuses. Cependant, une majorité d’observateurs de la scène politique française sont convaincus que l’approche légale du gouvernement français n’aura aucun effet sur la montée de l’islamisme dans le pays. «Ce n’est pas une loi qui arrêtera la radicalisation et l’extrémisme violent», réagissent-ils.

    Des quartiers entiers dans les banlieues de la majorité des villes françaises sont gangrénés par le salafisme et l’islam politique. Récemment, une polémique a émaillé la construction d’une mosquée à Strasbourg, dans le nord-est de la France, financée en partie par la collectivité locale, pour le compte d’une association inféodée au régime islamiste d’Ankara qui en aura la charge. Les mosquées pointées par la note secrète des Renseignements généraux français concernent ce que l’ancien recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, qualifie d’«islam des caves». Un islam «clandestin» propagé par des prosélytes proches des Frères musulmans ou d’obédience wahhabite, lesquels se substituent petit à petit à l’islam modéré prôné par les centres islamiques traditionnels auxquels les musulmans de troisième et de quatrième générations tournent le dos, leur préférant des prédicateurs radicaux et ouvertement hostiles à la société française.

    Durant ce Ramadhan, l’annonce de la rupture du jeûne à travers de haut-parleur dans certaines cités de la banlieue française a provoqué la colère de Français qui y voient, outre une «nuisance sonore», un «envahissement de l’espace public par des salafistes qui piétinent les lois de la République sans que les autorités réagissent pour y mettre fin». Une situation qui semble échapper au gouvernement français et qui, selon de nombreux analystes, pave la voie à l’égérie de l’extrême-droite française, la cheffe de file du Rassemblement national, Marine Le Pen, que tous les sondages donnent comme candidate favorite à la présidentielle de 2022.

    L’islam politique a été introduit en France au début des années 1990 par le président François Mitterrand et le Parti socialiste qu’il incarnait, au lendemain de l’arrêt salvateur du processus électoral en Algérie. Le pouvoir français, à l’époque, dirigé par l’ancien ministre de l’Intérieur durant la colonisation, misait sur le parti extrémiste du FIS pour semer le chaos dans le pays et instaurer une économie de bazar qui aurait permis à la France de reconquérir «son» territoire perdu trente ans auparavant.

    Algérie Patriotique, 25 avr 2021

    Etiquettes : France, mosquées, salafisme, note confidentielle, Islam,



  • Sonia Mabrouk, (sauve) l’honneur de sa profession

    Il a passé un sale quart d’heure*, Thierry Breton, le chef de la Task Force Vaccin de l’Union européenne (UE), à répondre aux excellentes questions de Sonia Mabrouk, l’intervieweuse sans complaisance d’Europe 1 et de C News.

    C’est qu’elle est comme ça, Sonia Mabrouk. Pas du genre à se laisser impressionner par les titres et les fonctions. Elle, c’est plutôt le fond des choses et la vérité qui l’intéressent. Alors les bureaucrates venus débiter des stères de langue de bois, elle les hache menus. Le commissaire européen était venu exposer le nouveau narratif de l’UE destiné à masquer l’échec de la vaccination. En substance : « on a été très bon avec les vaccins. Si on n’en avait pas pour nous, c’est parce qu’on est généreux et solidaire avec les autres, nous ! Pas comme les Américains ! ». Il s’est heurté à ce qui fait la beauté de la profession : la maîtrise (du dossier) et le cran. Lorsqu’il promet la vaccination de 70% des Européens pour le 14 juillet, elle lui demande « de quelle année ? » tout en rappelant de manière documentée les promesses non tenues jusque-là. Elle l’interpelle aussi sur ce qui justifie son « mépris » du vaccin Spoutnik, « c’est parce qu’il est russe ? ».

    Personnalité atypique

    D’une beauté qui n’a d’égales que son élégance et sa pertinence, Sonia Mabrouk mène ses entretiens avec un calme immuable et une courtoisie sans faille. Des armes imparables dans le monde d’apparences de la politique et des médias. Des armes de velours qu’elle acquiert sans doute très tôt lorsque les grandes figures de la politique tunisienne, dont le président Bourguiba lui-même, défilent dans sa maison à Tunis. Sa famille, passionnée de politique, fournira deux ministres à Bourguiba et… la plus brillante de ses journalistes à la France dont elle acquiert la nationalité en 2010.

    Mais si elle sort du lot médiatique actuel, c’est sans doute aussi grâce à sa formation. Dans son cursus, pas de sciences-po, ni de sociologie, creusets habituels du journalisme académisé. Sonia Mabrouk est diplômée d’une haute école de… commerce, celle de Carthage et de l’Université Panthéon – Sorbonne. Au royaume de la monoculture intellectuelle, plutôt de gauche et anti-économie, la voici donc d’emblée en position singulière. C’est Jean-Pierre Elkabbach qui lui met le pied à l’étrier en faisant d’elle la première Tunisienne à présenter un journal télévisé français (Public Sénat). Ce sera ensuite Europe 1 et CNews avec des interviews politiques qui donnent des sueurs froides aux spins doctors hexagonaux.

    La sémantique du K.O.

    Le pauvre Thierry Breton n’est pas le seul à être tombé. Jack Lang, en stabulation libre dans l’expression fleurie de son dégoût pour Trump, se fait cueillir par un premier crochet : « Vous gardez intacte votre capacité à vous indigner. Que pensez-vous alors de l’affaire Olivier Duhamel** ? ». Sourire jaune du Pape de la gauche caviar qui ne voit pas arriver l’uppercut : « cette affaire éclabousse une certaine gauche soixante-huitarde, un certain milieu intellectuel. Là, je n’ai pas vu d’indignation de votre part… ». Enfin, K.O. final sur la tribune que l’ancien ministre de la culture a signé il y a 40 ans pour décriminaliser les rapports sexuels avec les enfants : « Jack Lang, vous savez ce qu’on dit : la vérité, cette rumeur qui se promène comme un mensonge… Il peut y avoir aussi des rumeurs sur beaucoup de personnes, il y en a également sur vous. Comment vous réagissez ? » Comme le dit un commentateur, Sonia Mabrouk est le Mike Tyson de l’interview : 12 minutes et K.O.

    C’est grâce à sa persévérance aussi que l’on en sait un peu plus sur la vraie nature de la pensée dominante dans le syndicat d’étudiants français (UNEF). Sa Présidente, Mélanie Luce, autoproclamée « racisée » (non-blanche) s’est elle aussi liquéfiée au fil de ses délires, joliment démasqués les uns après les autres, sur les « races sociales », les réunions en « non-mixité raciales » (où les Blancs ne sont pas admis) et la mise en joue de professeurs au nom d’une prétendue islamophobie.

    Un appel à l’opposition

    Il est vrai que la question de l’intégrisme est sensible pour Sonia Mabrouk : « Je suis Française et Tunisienne avant d’être musulmane. J’ai grandi dans une famille qui m’a toujours appris le respect des autres, de leurs différences, notamment religieuses. Je n’admets pas qu’une minorité en France cherche à parler plus fort que la majorité silencieuse des musulmans qui vivent dans le respect des règles de la République et de l’amour de leur religion. Ce qui est parfaitement compatible. »

    C’est cette tentation de dictature des minorités qui l’incite dans son dernier livre, Insoumission française***, à mettre en lumière les principales dérives de l’époque. Les « décoloniaux » (déboulonneurs de statues et autres censeurs de tout discours qui leur déplaît), les féministes primaires, les écologistes radicaux et punitifs, les fous du genrisme et les « islamo-compatibles » sont des groupes minoritaires qui sont autant de dangers pour la société, dénonce-t-elle avec courage. En étendant de manière tentaculaire leur influence à tous les niveaux de la société, les réseaux sociaux, les médias, les universités, les églises et aussi, en partie désormais, les entreprises, ces minorités amenuisent le débat démocratique sans que personne ne s’y oppose véritablement, fut-ce au nom du bon sens et des faits. A l’exception peut-être de quelques intellectuels, pas encore « annulés » tels Steven Pinker, mais ses jours sont comptés. Pour la plupart, ces mouvements a priori hétéroclites plongent leurs racines idéologiques dans la pensée d’extrême-gauche où l’on maîtrise depuis bien longtemps la notion de convergence des luttes. Les gardiens de la révolution culturelle d’aujourd’hui appellent ça l’intersectionnalité. De son côté, la bonne vieille lutte des classes est aujourd’hui réorganisée en groupes de victimes (genre, race, génération, faune, flore, religion, etc.) mais le but est le même : imposer à tous la loi de minorités dont le combat s’appuie sur une idéologie qui a laissé de sales traces dans l’histoire. Sonia Mabrouk en appelle donc justement et courageusement à l’opposition.

    Exemplaire

    Au moment où la morale tend à se substituer à la volonté de vérité, l’intransigeance et l’honnêteté intellectuelle qui inspirent le travail de Sonia Mabrouk sont essentielles et devraient servir d’exemples à ses confrères et soeurs. Comme déjà exposé dans ces chroniques, les médias ne sont pas épargnés par ce phénomène. Bon nombre de journalistes ont docilement et volontairement renoncé à la recherche de la vérité pour celle du Bien et soumettent trop volontiers la réalité à l’idéologie, plutôt que l’inverse, sans y voir un danger pour la liberté d’expression qui fonde pourtant leur core-business. On pense à ces chefs de presse, si prompts à s’excuser lorsqu’ils se font dépasser – ce qui paraissait pourtant bien improbable jusqu’alors – sur leur gauche.

    * 16 avril 2021, Europe 1, à 8h15

    ** Politologue français accusé d’agressions sexuelles sur mineur dans « La Familia grande » de Camille Kouchner, sa belle-fille.

    *** Insoumission française. Editions de l’Observatoire, avril 2021

    Le Temps, 25 avr 2021

    Etiquettes : Sonia Mabrouk, Europe1, CNews, Thierry Breton, Task Force Vaccin de l’Union européenne, UE, coronavirus, covid 19, presse, journalisme, professionnalisme, élégance, pertinence,

  • Le Sahel a besoin d’un sursaut civil et politique

    25/04/2021 – HR/VP Blog – Je me suis rendu cette semaine en Mauritanie, au Tchad et au Mali pour rencontrer les autorités, les assurer de l’engagement sans faille de l’Europe mais aussi souligner le besoin de davantage de résultats concrets en matière de sécurité comme de retour de l’état de droit et des services publics.

    La situation sécuritaire reste très préoccupante au Sahel. Un chiffre suffit à illustrer ce propos : dans le Centre du Mali, on relève chaque jour deux incidents sécuritaires graves impliquant morts et/ou blessés. Comment améliorer cette situation qu’aucun Etat européen ne tolérerait ? Comment consolider durablement les gains militaires ? Via un « sursaut civil et politique » comme il a été décidé au Sommet du G5 et de la Coalition Sahel qui s’est tenu à N’Djamena en février dernier.

    « Dans la lutte contre l’instabilité au Sahel, il ne suffit pas de reconquérir des territoires par la force. L’enjeu est avant tout de regagner la confiance des populations. Elles veulent voir des maitres d’école, des médecins, des juges. Autant, si ce n’est plus, que des militaires. « 

    Dans la lutte contre l’instabilité au Sahel, il ne suffit pas en effet de reconquérir des territoires par la force. L’enjeu est avant tout de regagner la confiance des populations : elles attendent un Etat exemplaire et un accès aux services de base et respectueux des droits de l’homme. Elles espèrent le retour de l’Etat, partout et pour tous. Elles veulent voir des maitres d’école, des médecins, des juges. Autant, si ce n’est plus, que des militaires. C’était un sujet central de la mission qui m’a conduit ces derniers jours en Mauritanie, puis au Tchad et au Mali.

    « Le Sahel est une des régions du monde où l’Union et ses Etats membres sont les plus engagés en faveur de la paix, de la stabilité et du développement. « 

    Comme exprimé déjà sur ce blog à plusieurs reprises (voir ici et là), le Sahel est une des régions du monde où l’Union et ses Etats membres sont les plus engagés en faveur de la paix, de la stabilité et du développement. Entre 2014 et 2020, l’UE et ses Etats membres y ont consacré 8,5 milliards d’euros en matière d’aide au développement, d’aide humanitaire, de sécurité et de défense. L’Union a aussi déployé dans la région trois missions de la politique de sécurité et de défense commune. Je n’avais cependant pas encore eu l’occasion de me rendre sur place, mes visites précédentes ayant été annulées en raison de la situation sanitaire.

    Un moment charnière pour le Sahel

    Mon déplacement cette semaine intervient à un moment charnière. Après le renforcement de l’action militaire décidé au Sommet de Pau début 2020, le Sommet du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad) et de la Coalition Sahel qui s’est tenu à Ndjamena au Tchad il y a quelques semaines, a mis cette fois l’accent sur le retour de l’Etat de droit et des services publics dans les zones fragiles. C’est aussi l’axe central de la nouvelle stratégie pour le Sahel que le Conseil de l’UE vient d’adopter. C’est de cette réorientation que je souhaitais m’entretenir avec mes interlocuteurs sur place.

    « Les énormes défis auxquels la région est confrontée alimentent l’activité de groupes terroristes et contribuent au développement des trafics de drogue et d’êtres humains. Menaçant ainsi de déstabiliser les régions voisines et in fine l’Europe.  »

    Le Sahel est une région vaste et peu peuplée et des problèmes de gouvernance rendent difficile l’accès des populations aux services publics de base comme la justice, la santé, l’éducation et l’eau. La pauvreté et les inégalités se sont aussi creusées en raison d’une forte croissance démographique. Les énormes défis politiques, sociaux et économiques auxquels la région est confrontée alimentent l’activité de groupes terroristes et contribuent au développement des trafics de drogue et d’êtres humains. Menaçant ainsi de déstabiliser les régions voisines et in fine l’Europe.

    Le soutien de l’UE à l’intégrité territoriale et à la stabilité du Tchad

    Le programme initial de mon déplacement a cependant été bousculé par la mort du Président Idriss Déby du Tchad. J’ai tenu en effet à assister à ses obsèques à N’Djamena vendredi dernier pour manifester le soutien de l’UE au peuple tchadien dans ce moment difficile. Et exprimer notre attachement à l’intégrité territoriale et à la stabilité d’un pays qui joue depuis longtemps un rôle majeur dans la région, notamment sur le plan sécuritaire.

    Ma présence sur place m’a aussi donné l’occasion d’appeler à une conclusion rapide de la période de transition engagée après la mort du Président Deby et au renforcement de la cohésion du pays. Une nouvelle page s’ouvre pour le Tchad. Elle doit permettre de créer les bases d’un nouveau contrat social prenant en compte les aspirations des Tchadiennes et des Tchadiens sur le fondement des principes démocratiques.

    Le rôle important et croissant de la Mauritanie

    Ma mission avait commencé jeudi dernier en Mauritanie. Ce pays, qui a assuré la présidence du G5 jusqu’en février 2021, joue un rôle important et croissant dans la région. A Nouakchott, j’ai rencontré le Président Ghazouani, qui depuis son élection en 2019, a entrepris d’ouvrir l’espace politique. Je lui ai fait part de la reconnaissance de l’UE pour les efforts significatifs dans la lutte contre le terrorisme, les réseaux criminels et la migration irrégulière et de notre soutien à son ambitieux programme de réformes économiques et sociales.

    Enfin au Mali, j’ai rappelé à mes interlocuteurs des autorités de transition mises en place en août dernier – le Président Bah N’Daw, le Premier ministre Moctar Ouane et plusieurs de ses ministres, ainsi que le Président du Conseil National de Transition le Colonel Malck Diaw – notre soutien à la transition civile en cours qui doit mener le pays aux élections.

    « Il faut engager dès aujourd’hui les reformes clé nécessaires pour poser les bases d’un Mali véritablement nouveau. Plus de 8 des 18 mois prévus pour la transition sont déjà passés et il faut accélérer le rythme. « 

    Mais il faut aussi engager dès aujourd’hui les reformes clé nécessaires pour poser les bases d’un Mali véritablement nouveau. Plus de 8 des 18 mois prévus pour cette transition sont déjà passés et il faut accélérer le rythme. Dans un pays où l’on compte près de 350.000 personnes déplacés, un glissement dans le temps de la transition n’est pas une option. L’UE est prête à mobiliser 100M€ pour soutenir la préparation des élections et la mise en œuvre des réformes, sous réserve d’engagements et de progrès concrets.

    Le premier transfert démocratique du pouvoir au Niger

    Malheureusement, je n’ai pu me rendre au Niger comme initialement prévu, mais j’ai pu m’entretenir avec le Président Bazoum en marge des obsèques du Président Deby. J’ai salué le premier transfert démocratique de pouvoir de l’histoire du pays, intervenu il y a quelques semaines, et réitéré notre volonté le consolider le travail entrepris sous le mandat du Président Issouffou.

    Cette visite au Sahel se déroulait aussi bien entendu dans le contexte particulier de la pandémie de COVID-19 qui affecte gravement la région, notamment du fait de la fermeture prolongée des écoles. Elle a été l’occasion de souligner l’importance du soutien apporté par Team Europe aux pays de la région face à la pandémie.

    J’ai enfin profité de mon déplacement pour rendre hommage aux soldats français de l’opération Barkhane morts dans la région, ainsi que pour rendre visite aux missions européennes de formation présentes au Mali. J’ai pu également visiter le QG de l’opération française Barkhane à N’Djamena et échanger avec le Président Macron et les responsables militaires. Notre analyse commune est claire : des progrès ont été accomplis, grâce à une plus grande coordination des forces et une meilleure prise en charge de la sécurité par les troupes du G5 Sahel. Pour autant, la situation sécuritaire reste tendue et le niveau de violence élevé.

    « Des progrès ont été accomplis, grâce à une plus grande coordination des forces et une meilleure prise en charge de la sécurité par les troupes du G5 Sahel. Pour autant, la situation sécuritaire reste tendue et le niveau de violence élevé. « 

    Au-delà de notre responsabilité commune face à la menace du terrorisme, j’ai insisté pendant toute ma mission sur l’obligation de résultats qui nous lie, partenaires sahéliens et communauté internationale. Parce que l’absence de résultats aliène tôt ou tard nos populations et nos opinions. Nous devons montrer à nos citoyens que notre engagement massif porte des fruits. Le Sommet des Chefs d’Etat de la Coalition Sahel, prévu cet été, permettra de faire un premier bilan des avancées réalisées.

    EEAS, 25 avr 2021

    Etiquettes : Union Européenne, UE, Sahel, Mali, Tchad, Niger, Burkina Faso, Mauritanie,

  • Recherché au Maroc pour le meurtre de six membres de sa famille, arrêté en Espagne

    Sucesos – Un fugitif arrêté à Castelló est recherché au Maroc pour le meurtre de six membres de sa famille

    Des agents de la police nationale ont arrêté à Castelló un fugitif recherché au Maroc qui faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international pour le meurtre présumé de six membres de sa propre famille. L’homme arrêté a poignardé les victimes pendant qu’elles dormaient à la maison, puis a allumé un incendie qui a tué son frère, sa belle-sœur, ses enfants et deux petits-enfants mineurs.

    Les investigations ont commencé il y a tout juste une semaine, lorsque les autorités marocaines ont informé les agents spécialisés dans la localisation des fugitifs de la police nationale de la présence possible en Espagne de l’auteur présumé d’un meurtre multiple au Maroc, comme le rapporte l’organisme dans un communiqué.

    Les efforts de la police ont permis de localiser cette personne dans la ville de Castelló, où elle vivait depuis 2002 avec sa femme et l’un de ses enfants. Grâce à ces informations, les agents ont mis en place un dispositif technique de contrôle et de surveillance de la police qui a permis d’arrêter le fugitif vendredi dernier alors qu’il quittait son domicile et se dirigeait vers son véhicule.

    Les faits pour lesquels il a été arrêté se sont produits en février dernier, dans le cadre d’un conflit familial qui l’a opposé à plusieurs membres de sa famille pour un héritage foncier. L’homme désormais arrêté a proféré des menaces téléphoniques à l’encontre de son frère et de sa famille, résidents de la ville marocaine de Salé, à qui il a fait part de son intention de les assassiner chez eux la nuit.

    Le jour de l’incident, l’homme arrêté a poignardé six membres de sa famille pendant qu’ils dormaient. Par la suite, il a déclenché un incendie criminel qui a entraîné leur mort à tous, c’est-à-dire le frère et la belle-sœur de l’homme arrêté, ainsi que ses enfants et deux de ses petits-enfants mineurs.

    L’arrêté a déjà été mis à la disposition de l’autorité judiciaire.

    20 Minutos, 25 avr 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, faits divers, assassinat, fugitif, arrestation,

  • La semaine prochaine au Conseil de Sécurité des Nations Unies

    Le lundi 26 avril, le Conseil de sécurité tiendra une réunion d’information par vidéoconférence (VTC), suivie de consultations par VTC, sur la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies à Abyei (UNISFA). Les intervenants attendus sont le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, et l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la Corne de l’Afrique, Parfait Onanga-Anyanga.

    Mardi (27 avril), le Viet Nam devrait organiser un débat ouvert de haut niveau via VTC sur la protection des biens civils indispensables. Le ministre vietnamien des Affaires étrangères, Bùi Thanh Sơn, présidera la réunion. Les intervenants attendus sont le secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, Mark Lowcock, le président du CICR, Peter Maurer, et le président du conseil d’administration de l’Institut international de la paix (IIP), Kevin Rudd. La réunion pourrait déboucher sur une résolution dont le Viet Nam est le fer de lance.

    Un briefing du VTC, suivi de consultations du VTC, sur les développements politiques et la situation humanitaire en Syrie aura lieu mercredi (28 avril). L’envoyé spécial du Secrétaire général pour la Syrie, Geir O. Pedersen, et le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, Mark Lowcock, sont les intervenants prévus.

    Cette semaine, les membres du Conseil poursuivront la négociation d’un projet de résolution élargissant le mandat de la Mission de vérification des Nations unies en Colombie pour y inclure le contrôle du respect des peines prononcées par la Juridiction spéciale pour la paix (SJP), le volet judiciaire du système de justice transitionnelle établi par l’accord de paix de 2016.

    Un dialogue interactif informel sur les mercenaires en Libye pourrait avoir lieu cette semaine.

    Toujours cette semaine, le groupe informel d’experts sur les femmes, la paix et la sécurité se réunira virtuellement pour discuter du Mali jeudi (29 avril).

    Au niveau des organes subsidiaires, le Groupe de travail sur les enfants et les conflits armés se réunira à huis clos en VTC le mercredi 28 avril. La réunion comprendra une discussion des conclusions sur le Sud-Soudan avec le représentant permanent du Sud-Soudan auprès de l’ONU et une présentation du rapport du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés en Syrie.

    Une réunion du Comité d’état-major est prévue pour le jeudi (29 avril).

    Etiquettes : ONU, Conseil de Sécurité, agenda, débats, sujets, Force intérimaire de sécurité des Nations Unies à Abyei, UNISFA, protection des biens civils indispensables, Syrie, Mission de vérification des Nations unies en Colombie, Juridiction spéciale pour la paix, SJP, justice transitionnelle, Libye, mercenaires, femmes, Mali, Soudan,

  • Darmanin: Les retraits de titres de séjour sont en hausse

    Le ministre de l’Intérieur Gérald avait demandé aux préfets plus de sévérité contre les délinquants étrangers.

    «Il ne faut pas juger les étrangers pour ce qu’ils sont mais pour ce qu’ils font en bien ou en mal», déclarait en février le ministre de l’Intérieur a Bobigny.

    Et Gérald Darmanin d’ajouter: «Et ceux qui commettent des crimes et délits doivent partir.» À l’appui de cette politique, une instruction du 29 septembre demandant aux préfets d’agir contre les individus connus pour des faits graves (vols, violences, trafic de drogue…) et présentant une «menace grave a l’ordre public».

    «Le droit actuel, précise le texte, vous donne la possibilité de procéder a des refus ou retraits de titre de séjour.» Une injonction suivie d’effet.

    Selon un bilan, dont Le Figaro a pris connaissance, entre le 1er octobre 2020 et le 1er mars 2021, 1 212 retraits ou dégradations de titre de séjour (comme le passage d’une carte de dix ans a une carte d’un an) ont été effectués pour «menace grave a l’ordre public».

    Sur un total de 17.412 décisions négatives dont une majorité prises pour des motifs plus classiques.

    La création d’un préfet délégué a l’immigration, souhaitée par Gérald Darmanin, commence a prendre forme.

    Annoncé par le ministre de l’Intérieur en novembre dernier dans Le Parisien, ce projet a été concrétisé en conseil des ministres, mercredi 21 avril. Objectif : animer et coordonner la gestion des flux migratoires en Île-de-France, auprès du préfet de police de Paris, Didier Lallement.

    Echourouk online, 25 avr 2021

    Etiquettes : Algérie, France, Maroc, RME, Tunisie, émigrés, migration, titres de séjour, expulsion,

  • Le multilatéralisme est le seul moyen de sauver le monde de l’assaut de la triple crise, selon le chef de l’ECOSOC

    NEW YORK (Nations Unies), 24 avril (Xinhua) — Munir Akram, le président du Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC), ambassadeur du Pakistan auprès des Nations Unies, a déclaré samedi que le multilatéralisme est le seul moyen de sauver le monde de l’assaut de la triple crise à laquelle la communauté internationale est confrontée.

    « En cette période de bouleversements liés à la COVID, le multilatéralisme fondé sur les valeurs et les principes inscrits dans la Charte des Nations Unies et le droit international est le seul moyen d’avancer pour sauver le monde de l’assaut de la triple crise – la crise sanitaire, la crise économique et la menace existentielle du changement climatique », a affirmé le chef de l’ECOCOS dans son message pour la Journée internationale du multilatéralisme et de la diplomatie au service de la paix, observée chaque année le 24 avril.

    « Unissons nos ressources, nos technologies, nos connaissances et nos expériences pour construire la paix, pour reconstruire en mieux et transformer la phrase ‘personne n’est en sécurité tant que tout le monde n’est pas en sécurité’ en une réalité et un fait de vie », a ajouté M. Akram.

    La Journée internationale du multilatéralisme et de la diplomatie au service de la paix a été créée le 12 décembre 2018 par une résolution de l’ONU et a été observée pour la première fois le 24 avril 2019.

    Xinhua, 25 avr 2021

    Etiquettes : Munir Akram, Conseil économique et social des Nations Unies, ECOSOC, multilatéralisme, crise sanitaire, crise économique, changement climatique,

  • Des manifestants français réclament un procès pour le tueur d’une femme juive

    PARIS (AP) – Des foules se sont rassemblées dimanche à Paris et dans d’autres villes françaises pour dénoncer une décision de la plus haute cour de France selon laquelle le tueur de la femme juive Sarah Halimi n’était pas pénalement responsable et ne pouvait donc pas être jugé.

    Des milliers de personnes ont rempli la place du Trocadéro à Paris, en face de la Tour Eiffel, répondant à l’appel d’associations juives, d’organisations luttant contre l’antisémitisme et d’autres groupes qui affirment que justice n’a pas été rendue.

    L’annonce que le tueur ne serait pas envoyé au procès a suscité l’indignation de la communauté juive française et internationale.

    Halimi, une femme juive de 65 ans, est morte en 2017 après avoir été poussée par la fenêtre de son appartement parisien par son voisin, Kobili Traoré, qui aurait crié « Allahu Akbar » (« Dieu est grand » en arabe). Traoré a reconnu l’avoir poussée.

    L’arrêt de la Cour de cassation, rendu au début du mois, a déclaré qu’il y avait suffisamment de preuves pour démontrer que l’acte avait des motifs antisémites.

    Cependant, la Cour a déclaré qu’une personne qui a commis un crime alors qu’elle était dans un « état délirant » ne peut être renvoyée devant un tribunal, même si cet état est dû à la consommation habituelle de drogues illégales. Traoré avait l’habitude de fumer de grandes quantités de cannabis.

    « Selon les avis unanimes de différents experts en psychiatrie, cet homme présentait au moment des faits un état délirant sévère », a déclaré le tribunal dans un communiqué.

    En vertu de la loi française, les personnes ne peuvent pas être tenues pénalement responsables des actions commises alors qu’elles perdent totalement leur jugement ou leur maîtrise de soi en raison d’un trouble psychiatrique.

    Depuis la mort d’Halimi, Traoré se trouve dans une unité spécialisée d’un hôpital psychiatrique.

    Le président français Emmanuel Macron a appelé à un changement de la loi française dans une interview accordée au journal Le Figaro.

    « Décider de prendre des stupéfiants et ensuite ‘devenir fou’ ne devrait pas, à mon avis, supprimer votre responsabilité pénale », a déclaré Macron. Il a également exprimé son soutien à la famille de la victime.

    Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti a tweeté dimanche qu’il présentera fin mai un projet de loi visant à combler un vide juridique dans le droit français concernant les conséquences de l’usage volontaire de drogues.

    Associated Press, 25 avr 2021

    Etiquettes : France, Sarah Halimi, associations juives, organisations de lutte contre l’antisémitisme, drogue, cannabis, Kobili Traoré, antisémitisme,

  • L’Europe rouvre ses portes, mais les patients atteints du virus continuent de submerger les équipes de soins intensifs

    Associated Press

    PARIS (AP) – Tenant la tête de la patiente COVID-19 profondément sédatée comme un bijou précieux dans ses mains, le Dr Alexy Tran Dinh a guidé ses infirmières de soins intensifs tout au long du processus délicat consistant à faire rouler la femme sur le ventre et sur le dos, guidant l’équipe comme un professeur de danse.

    Ils n’ont bougé que sur le compte de Tran Dinh, à l’unisson et avec une extrême précaution, car la patiente inconsciente pouvait mourir en quelques minutes s’ils arrachaient par inadvertance le tube respiratoire de sa bouche.

    « Un, deux et trois – sur le côté », ordonne le médecin.

    Son ordre suivant a rapidement suivi : « Sur le dos. »

    « Parfait », a-t-il conclu quand le mouvement a été effectué.

    Avec l’arrivée de trois infirmières et d’un soignant costaud d’une autre section de l’hôpital parisien, la série de mouvements coordonnés n’était qu’une des milliers d’interventions médicales – petites et grandes, humaines, mécaniques et pharmaceutiques – qui maintenaient la serveuse retraitée de 64 ans au seuil de la vie, tandis qu’elle se battait pour guérir ses poumons malades.

    Elle n’était que l’un des quelque 6 000 patients gravement malades qui se trouvaient encore dans les unités de soins intensifs françaises cette semaine, alors que le pays s’engageait dans le processus périlleux de la sortie délicate de son dernier verrouillage – trop prématurément pour certains travailleurs de première ligne dans les hôpitaux.

    La décision du président français Emmanuel Macron de rouvrir les écoles primaires lundi et de permettre aux gens de se déplacer plus librement en mai – même si le nombre d’unités de soins intensifs reste obstinément plus élevé que jamais depuis la première poussée catastrophique de la pandémie – marque un changement de priorité des hôpitaux qui a lieu dans plusieurs capitales européennes.

    En France, en Grèce et ailleurs, le curseur se déplace vers d’autres impératifs économiques, sociaux et éducatifs. Les gouvernements se servent de l’accélération des vaccinations pour étayer leurs arguments en faveur d’un assouplissement des restrictions, bien qu’un quart seulement des adultes en Europe aient reçu une première dose.

    Avec un nombre record de patients atteints de la maladie COVID-19 en soins intensifs, la Grèce a annoncé la réouverture de son secteur touristique à partir de la mi-mai. Le premier ministre espagnol a déclaré que l’état d’urgence qui a permis d’imposer des couvre-feux et des interdictions de voyager ne sera pas prolongé à son expiration le 9 mai, en partie parce que les vaccinations permettent une désescalade sûre des restrictions. Et ce, bien que plus de 2 200 patients gravement malades atteints de la maladie COVID-19 occupent encore un cinquième des lits des unités de soins intensifs en Espagne.

    À partir de lundi, dans les zones à faible risque, les écoles italiennes peuvent rouvrir pour un enseignement à plein temps, en personne, et les restaurants et les bars peuvent proposer un service à table, en plein air. Les Pays-Bas mettent fin au couvre-feu nocturne et rouvrent les terrasses des bars et des cafés pour la première fois depuis la mi-octobre, alors même que les hôpitaux réduisent les soins non urgents afin d’augmenter le nombre de lits de soins intensifs pour les patients atteints du virus COVID-19.

    En France, le Premier ministre Jean Castex a déclaré que la dernière vague d’infection qui a poussé le nombre de décès liés au COVID-19 à plus de 100 000 personnes dans le pays a entamé une lente décrue, permettant la réouverture de toutes les écoles et la levée des restrictions sur les déplacements en journée à partir du 3 mai. Le Castex a également évoqué la possibilité que les magasins et le service extérieur des restaurants et cafés fermés depuis octobre puissent rouvrir à la mi-mai.

    « Le pic de la troisième vague semble être derrière nous, et la pression de l’épidémie se relâche », a déclaré M. Castex jeudi.

    Ce n’est pas ce que ressent Nadia Boudra, infirmière en soins intensifs à l’hôpital Bichat à Paris. Jeudi, sa garde de 12 heures a commencé par la tâche désagréable de sceller dans une housse mortuaire le cadavre d’un homme de 69 ans décédé dans la nuit à cause du COVID-19, quelques heures seulement avant que sa fille ne prenne l’avion du Canada dans l’espoir de le voir vivant.

    « Nous avons le nez dedans. Nous voyons ce qui se passe, nous voyons que des gens meurent – beaucoup », dit-elle. Pour elle, la réouverture des écoles et, éventuellement, la possibilité de manger et de boire en plein air en mai sont « trop tôt » – un message trompeur selon lequel « les choses vont mieux ».

    « Clairement, » dit-elle, « ce n’est pas le cas ».

    Après avoir envoyé le corps de l’homme à la morgue de l’hôpital, Mme Boudra s’est occupée de la serveuse retraitée, gravement malade, qui est désormais l’unique occupante de l’unité de soins intensifs improvisée mise en place pour les patients du COVID-19 dans ce qui avait été une salle d’opération. Les soins, l’expertise et la technologie mis en œuvre pour maintenir cette femme en vie ont donné un aperçu des efforts nationaux considérables – humains, médicaux et financiers – que la France et d’autres pays continuent de déployer dans les unités de soins intensifs, alors que les personnes en bonne santé planifient désormais des escapades en mai et des sorties entre amis.

    Alors que la femme gisait inconsciente, 5 980 autres patients gravement malades étaient également maintenus en vie grâce à un dévouement humain et mécanique de tous les instants dans d’autres unités de soins intensifs de France. Des gouttes automatisées fournissaient des sédatifs, des analgésiques et des médicaments pour prévenir les caillots sanguins mortels et les fuites dans les veines de la femme. De l’oxygène enrichi, préalablement passé dans de l’eau pour la réchauffer et l’humidifier, a été pompé mécaniquement dans ses poumons. L’équipe des soins intensifs a également reçu un appel de la fille de la femme, qui téléphone matin et soir pour avoir des nouvelles. Les nouvelles étaient mauvaises le jeudi matin.

    Alors que la femme gisait inconsciente, 5 980 autres patients gravement malades étaient également maintenus en vie grâce à un dévouement humain et mécanique 24 heures sur 24 dans d’autres unités de soins intensifs à travers la France. Des gouttes automatisées fournissaient des sédatifs, des analgésiques et des médicaments pour prévenir les caillots sanguins mortels et les fuites dans les veines de la femme. De l’oxygène enrichi, préalablement passé dans de l’eau pour la réchauffer et l’humidifier, a été pompé mécaniquement dans ses poumons. L’équipe des soins intensifs a également reçu un appel de la fille de la femme, qui téléphone matin et soir pour avoir des nouvelles. Elles étaient mauvaises le jeudi matin : Tran Dinh a dit à sa fille que la respiration de sa mère s’était détériorée.

    « Si vous enlevez les machines, elle mourra en quelques minutes, peut-être moins », a déclaré le médecin. « Il n’y a pas de place pour l’erreur. »

    Pourtant, ce patient n’était même pas le plus fragile. Un poumon artificiel, dernier recours pour les patients aux poumons ravagés par la maladie, maintenait en vie un homme de 53 ans. Coûteux et gourmand en ressources, ce traitement de pointe est réservé aux patients jugés suffisamment forts pour avoir une chance de survivre. Environ 50 % d’entre eux meurent encore, a déclaré le Dr Philippe Montravers, qui dirige le service de réanimation chirurgicale de Bichat, géré par l’AP-HP.

    Son service dispose de quatre machines ECMO, toutes utilisées pour les patients sous COVID-19. L’homme est branché au sien depuis plus d’un mois, mais « son état ne s’améliore pas du tout », a déclaré M. Montravers.

    « Cette machine ne fait que gagner du temps », a-t-il ajouté. « C’est une bouée de sauvetage, rien de pl us. »

    L’infirmière Lea Jourdan a déclaré que s’occuper d’une personne aussi fragile est physiquement et mentalement épuisant.

    « Vous devez faire attention à tout, à tous les tubes, à ne rien arracher lorsque vous le retournez », dit-elle. « C’est difficile de voir le positif et de se dire qu’il va survivre ».

    AP News, 24 avr 2021

    Etiquettes : Europe, coronavirus, covid 19, pandémie, frontières, ouverture, confinement, hôpitaux, contaminations,

  • Presse espagnole : Le roi du Maroc au coeur d’un conflit pour des mandarines

    Un agriculteur de Murcie affronte le roi du Maroc au tribunal pour des mandarines

    Mohamed VI demande à José Cánovas, un agriculteur de Murcie, de payer s’il veut commercialiser des mandarines que le roi a enregistrées il y a des années.

    Cette histoire pourrait très bien être celle qui oppose David à Goliath. Un agriculteur de Murcie va affronter le roi du Maroc au tribunal pour quelques mandarines. Une société appartenant à Mohamed VI les a enregistrés il y a des années. José travaillait déjà avec eux auparavant mais le monarque lui demande maintenant de payer s’il veut les commercialiser.

    D’un côté, José Cánovas, agriculteur, de l’autre, Mohamed VI, roi du Maroc, et au milieu un mandarin. « Cette variété est très appréciée et demandée », explique José, propriétaire d’une exploitation de 5 000 arbres. Sa Majesté possède 12 palais, 600 voitures de luxe et une fortune, plus ou moins, de 5 000 millions d’euros. Maintenant, les deux sont à couteaux tirés au tribunal.

    « Je suis sûr que nous pourrions parvenir à un accord », déclare José Cánovas. Le monarque alaouite est le propriétaire de cette variété de mandarine et la fait enregistrer en exclusivité. José cultive ces terres avec cet agrume depuis 2006, mais lorsqu’il a acheté les arbres fruitiers, il n’a pas eu à demander de licence : « J’ai pris conseil et ils m’ont informé que ce n’était pas nécessaire ».

    La famille royale du Maroc lui demande de payer des redevances, tandis que les mandarins de la discorde sont passés d’un côté à l’autre : Tribunaux, Audiencia, Suprême et maintenant la Cour de Justice.

    « Si la justice détermine que je dois les couper, je dois les couper, je n’aurai pas d’autre choix », dit Cánovas. José poursuit son combat, mais de nombreux perdants et des dizaines d’agriculteurs qui n’ont pas payé de redevances ont été laissés pour compte.

    Antena 3, 23 avr 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, mandarines, marque déposée, droits, Mohammed VI, José Cánovas,