Catégorie : Monde

  • Le pétrole à 100 dollars?

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    L’envolée du prix du gaz qui a été multiplié par quatre en quelques mois, entraîne celui du Brent dans son sillage. Un hiver froid pourrait propulser le prix de l’or noir en direction des 100 dollars le baril. Une conjonction de facteurs vient de pousser le prix du Brent au-dessus de 80 dollars le baril, un record depuis 2018, après une hausse de 58% depuis le début de l’année, d’après «Le revenu».

    Selon l’Agence internationale de l’énergie, elle devrait atteindre 96,1 millions de barils par jour cette année, contre 90,9 millions en 2020. Mais ce sont surtout les multiples perturbations de l’offre qui ont mis le feu aux poudres. La production d’or noir a été affaiblie par le passage de l’ouragan Ida dans le golfe du Mexique et par des maintenances et soucis techniques chez certains pays producteurs, selon la même source.

    Selon les spécialistes du bureau d’études Rystad Energy, le surplus de consommation lié à ces deux phénomènes pourrait atteindre 01 million de barils par jour en décembre prochain en cas d’hiver froid dans l’hémisphère nord. Dans le cadre de l’accord de réduction de l’offre de l’OPEP+, le Nigeria avait demandé, le mois passé, un quota de production plus élevé. Une manœuvre qui vise à atteindre certains objectifs financiers en 2022.

    L’OPEP a annoncé le 7 octobre 2021 qu’elle n’augmenterait pas le quota mensuel de la production pétrolière du Nigeria. Le cartel soutient qu’aucun pays membre n’ayant auparavant pas respecté les limitations de production, ne bénéficierait d’une augmentation de son plafond de production pétrolière. Sur les deux derniers mois, le pays a régulièrement dépassé son quota dans l’offre.

    «L’ajustement actuel de l’offre, le Nigeria ne l’a pas rempli. C’est lorsqu’il sera épuisé qu’une demande d’augmentation sera formulée?», a déclaré une source de l’OPEP, au quotidien nigérian This Day Live. Par ailleurs, l’OPEP ajoute qu’aucune demande pour porter à la hausse les bases de référence de production ne sera étudiée dans l’immédiat, jusqu’à ce que les problèmes actuels liés au marché soient solutionnés. Une annonce qui va «renfoncer» le prix du baril.

    C’est déjà une «guerre» qui ne dit pas son nom sur une augmentation de la production et aussi pour une baisse des prix avec cette relance économique, après la crise pandémique. L’Algérie profitera de cette aubaine pour avoir plus de devises, lancer des marchés et relancer l’économie.

    Le Carrefour d’Algérie, 11/10/2021

  • Pegasus: Malgré l’espionnage, la France reste bien timide

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    Les révélations du vaste scandale d’espionnage permis par le logiciel «Pegasus» n’ont pas suscité de vive réaction d’Emmanuel Macron et son gouvernement. Eux-mêmes ainsi qu’un millier de Français sont pourtant concernées. Le scandale est mondial, la réaction bien timide. Face aux révélations du consortium Forbidden Stories, d’Amnesty International et de leurs médias partenaires, la France est jusque-là restée très prudente. Un millier de personnes sont pourtant concernées, des journalistes, des avocates, des responsables politiques et même le président de la République et une grande partie de son gouvernement.

    Pris de cours par ces révélations, l’exécutif a d’abord cherché à conserver un équilibre précaire dans son expression. Il s’agissait de montrer que les faits étaient pris très au sérieux, sans pour autant sombrer dans la panique générale ou le procès en incompétence. Les premiers éléments de langage livrés par l’Élysée ont donc été répétés en boucle par les rares ministres interrogés sur le sujet.

    L’instruction de Castex : en dire le moins possible

    Tous étaient priés d’en dire le moins possible à ce stade de la «série d’investigations» ordonnée par le gouvernement, selon les mots de son chef. «Je crois qu’il serait un peu irresponsable de notre part de dire des choses tant que nous ne savons pas exactement ce qu’il en est», a d’ailleurs déclaré Jean Castex au «13heures» de TF1, mercredi 21juillet.

    La veille, à l’Assemblée nationale, peu avant la publication des révélations sur le ciblage des téléphones d’Emmanuel Macron, Édouard Philippe et quatorze ministres, il avait expliqué que les «investigations» sur la «matérialité» des faits n’avaient «pas abouti». À ce moment-là, l’Élysée était déjà au courant, puisque le consortium l’avait informé quatre jours plus tôt.

    Jeudi, le chef de l’État réunissait un conseil restreint de défense et de sécurité nationale (CRDSN), dédié à l’affaire «Pegasus». «Le président de la République suit au plus près ce dossier et prend cette affaire très au sérieux», soulignait le matin même le porte-parole du gouvernement, sur France Inter. «Aucune certitude à ce stade n’est apparue, donc la prudence reste de mise dans les commentaires», indiquait aussi l’Élysée à l’issue de ce CRDSN, précisant qu’Emmanuel Macron avait toutefois changé d’appareil et de numéro de téléphone «pour certains de ses échanges». À cette occasion, le chef de l’État a également «exigé un renforcement de tous les protocoles de sécurité en parallèle des opérations techniques de détection et clarification en cours», a encore souligné l’Élysée, alors que certaines figures de l’opposition, telles que le patron des sénateurs Les Républicains (LR) Bruno Retailleau, déploraient l’«imprudence» et l’«amateurisme» du pouvoir exécutif en matière de cybersécurité. Le sujet s’est également invité à l’Assemblée, jeudi, lors de l’adoption du projet de loi relatif à «la prévention d’actes de terrorisme et au renseignement».

    Ce jour-là, le député La France insoumise (LFI) Adrien Quatennens, dont le nom figure parmi les personnalités politiques ciblées par le logiciel espion, s’est étonné qu’«aucun service de l’État ne [l’ait] contacté». «Qu’est-il prévu pour procéder aux vérifications que notre protection exige?», a-t-il interrogé, sans obtenir de réponse. Dans la foulée, l’Élysée a fait savoir que l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) avait proposé «ses services à celles et ceux pour qui il y a des soupçons d’intrusion sur la base d’un protocole et un accompagnement renforcés».

    Les ministres nagent dans le brouillard

    Informés pour la plupart dans la journée de lundi 19 juillet, les ministres dont les numéros de téléphone figurent sur la liste du «Projet Pegasus» semblaient, la semaine suivante, nager dans le brouillard le plus complet. Plus étonnés qu’inquiets par la nature des révélations de Forbidden Stories, plusieurs d’entre eux ont confié à Mediapart que leur appareil, potentiellement infecté, n’avait pas encore été pris en charge pour vérification. De son côté, l’Élysée se contentait de répéter que les analyses étaient encore en cours et qu’elles pouvaient prendre du temps. Sans plus de précisions.

    La procédure d’examen des données des téléphones, réalisée par les spécialistes du Security Lab d’Amnesty International à Berlin, et permettant d’identifier des traces de Pegasus, a été publiée dès le début du scandale sur Internet – avec le bilan détaillé des appareils où l’infection a été détectée. Un manuel à usage de celles et ceux qui voudraient vérifier. Par ailleurs, une fois le protocole en place, les premiers retours sont très rapides – quelques heures à peine. Dans le JDD du dimanche 25 juillet, Laurent Nuñez, le coordinateur national au renseignement, indique que les résultats pourraient de toute façon rester confidentiels, au nom du secret

    Parmi les responsables politiques ciblés, seul l’ancien ministre François de Rugy a accepté que son appareil soit examiné par Amnesty International qui y a décelé des traces de tentatives d’intrusion – sans succès apparent.

    La justice poursuit son enquête

    De son côté, le Maroc – qui a annoncé une plainte en diffamation en France – et NSO ont tous deux multiplié les prises de parole médiatiques pour contenir la polémique. Après le ministre des affaires étrangères marocain, dans Jeune Afrique, l’ambassadeur du Maroc en France a repris dimanche les mêmes éléments de langage : le royaume n’est pas client de NSO, il n’a jamais espionné Emmanuel Macron, ces révélations ressemblent à un complot algérien et des «réseaux hostiles au Maroc en France et ailleurs» dans un «timing particulier».

    Quant à la société israélienne au cœur du scandale, son patron Shalev Hulio a accordé plusieurs entretiens à la presse, dont le magazine Forbes. Il y répète les éléments de langage habituels de NSO, structurellement liée au gouvernement israélien. Pegasus est vendu à des gouvernements qui en font un usage que NSO ne contrôle pas, et sert à lutter contre les criminels et les terroristes. «Les personnes qui ne sont pas des criminels, qui ne sont pas des “Ben Laden” de ce monde n’ont rien à craindre», affirme le patron de la société. S’il assure ne pas connaître la liste des cibles de son logiciel, Shalev Hulio peut toutefois attester que le président français, mais aussi les proches du journaliste saoudien assassiné Jamal Khashoggi, n’y figurent pas…

    Après l’annonce d’une enquête en Israël, il précise aussi que NSO dispose bien d’un moyen de vérifier si ses clients «font un mauvais usage du système». À l’image des autres États visés par les récentes révélations, le Maroc et NSO font également entendre une petite musique mettant en cause l’enquête de Forbidden Stories et de ses partenaires, sa méthodologie, soulignant notamment que les preuves ne sont pas fournies. Et ce, en dépit des explications techniques d’Amnesty International et de l’expertise des spécialistes de Pegasus, déjà éprouvée par le passé.

    Cette petite musique est entendue jusqu’à Paris où elle est parfois reprise dans la bouche de responsables politiques. La justice, elle, a déjà commencé à travailler dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte après la plainte de Mediapart.

    Pris de cours par ces révélations, l’exécutif a d’abord cherché à conserver un équilibre précaire dans son expression. Il s’agissait de montrer que les faits étaient pris très au sérieux, sans pour autant sombrer dans la panique générale ou le procès en incompétence.

    L’Algérie aujourd’hui

  • La France perd la main au Maghreb et au Sahel

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    La crise entre la France et l’Algérie dépasse largement le cadre électoral français. Elle révèle l’émergence d’un ordre nouveau au Maghreb et en Afrique, un ordre qui échappe largement au contrôle de la France

    Il y a cinq ans, Emmanuel Macron débarquait dans la compétition électorale française avec une fraîcheur étonnante. Non arrimé à un parti traditionnel, non tenu par le discours politique classique, l’homme semblait avoir un regard différent sur les crises, et prônait des solutions innovantes. Il sortait des clous et il osait.

    Sur l’Algérie, il osait une formule retentissante, qu’aucun président, même de gauche, n’avait utilisée : il qualifia la colonisation de crime contre l’humanité.

    Cinq ans plus tard, le même Macron tient, sur l’Algérie, des propos totalement différents, teintés d’une incroyable arrogance.

    Il aborde un terrain miné, l’histoire, le premier sur lequel l’intransigeance algérienne est sans limites.

    Mais la réaction violente de la partie algérienne à ses déclarations ne relève pas d’une simple attitude caractérielle. Il s’agit d’une divergence de fond sur un sujet hautement sensible : nier l’existence d’une nation algérienne avant la période coloniale, c’est, implicitement, justifier le fait colonial.

    Comment Emmanuel Macron a-t-il ainsi basculé en cinq ans ? Comment cet homme qui avait un regard atypique sur la situation économique et politique de son pays, sur le monde, sur l’Afrique, en est-il arrivé à être gagné par ce type de discours, jusqu’à mettre en doute l’existence d’une Algérie avant la colonisation, ou pour tenter d’établir un clivage entre le président Abdelmadjid Tebboune et l’armée algérienne ?

    Erreur d’appréciation ? Arrivée de nouveaux spin doctors qui auraient imposé leur propre lecture de l’histoire ? Suffisance, voire arrogance ?

    Désorienté

    Macron a-t-il été intoxiqué par des courants et groupes politiques, tant algériens que français, qui affirment qu’en Algérie, le pouvoir a été sérieusement fragilisé après le hirak ?

    Les biographes d’Emmanuel Maron le diront un jour. En tout état de cause, la thèse électoraliste ne tient pas la route. En matière d’électorat, Emmanuel Macron perd plus qu’il ne gagne en tenant ces propos sur l’Algérie.

    En attendant, le nouveau Macron semble désorienté. Le premier chef de l’État français qui affichait initialement une volonté de prendre ses distances avec la Françafrique, à défaut de s’en défaire, tente aujourd’hui de recoller les morceaux, pour préserver des positions visiblement intenables à terme.

    Car la France n’a plus les moyens de tenir son rang. Elle n’a plus l’envergure économique et militaire pour mener, en Afrique, une politique disproportionnée par rapport à ses moyens.

    Et au lieu d’amorcer une politique nouvelle à l’égard de l’Afrique, conforme à ses promesses et aux espoirs qu’il avait suscités, Macron s’est laissé entraîner dans l’engrenage de la Françafrique, pour se contenter de colmater les brèches, dans une spirale infinie.

    Sur le plan économique, la France ne fait plus le poids devant la Chine. Les investissements chinois en Afrique ont non seulement écrasé ceux de la France, mais ils dépassent désormais ceux de tous les pays occidentaux réunis.

    Plus dur encore pour la France, ses exportations vers l’Afrique, qui plafonnent à 30 milliards de dollars par an, sont désormais inférieures à celles de l’Allemagne, pour qui l’Afrique n’était pourtant pas un marché prioritaire.

    Ces exportations françaises vers l’Afrique atteignent à peine le quart des exportations de la Chine, un pays pourtant nouvellement arrivé sur le continent africain.

    Sur le plan militaire, la France a constaté les limites de ses opérations lancées dans le Sahel, Serval puis Barkhane, insuffisantes pour éliminer les groupes islamistes armés qui pullulent dans la région.

    Elle a tenté d’impliquer des pays africains et européens dans ses déploiements, mais les premiers n’ont pas les moyens de suivre, et les seconds n’ont pas la volonté de le faire, redoutant d’être pris dans des engrenages qu’ils ne contrôlent pas.

    Mais pour la France, le plus dur est survenu en ce début d’automne, lorsqu’elle s’est retrouvée exclue des grands arrangements que les États-Unis préparent pour l’ensemble de la planète.

    En se retirant d’Afghanistan, après l’Irak, Washington veut se consacrer à ce qui lui paraît être le principal enjeu du nouveau siècle, la bataille économique autour du Pacifique.

    Entraînant la Grande-Bretagne et l’Australie, avant d’enrôler l’Inde et les autres pays du sud-est asiatique, les États-Unis ont provoqué une crise avec la France, en faisant littéralement annuler un contrat gigantesque de 57 milliards de dollars, contrat aux termes duquel la France devait fournir des sous-marins à l’Australie.

    Le marché a été confisqué au profit d’entreprises américaines, et la France traitée de manière méprisante.

    Inapte à régler la crise malienne

    Cette France négligée par ses anciens alliés occidentaux pensait imposer sa présence en affirmant sa maîtrise de certains dossiers et territoires.

    Las : au Mali, une nouvelle équipe au pouvoir, dont de nombreux militaires formés en Russie, réagit de manière inattendue.

    Les nouveaux dirigeants maliens ne font plus preuve de la docilité traditionnelle des élites maliennes, et un de leurs représentants, le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, a répondu du tac au tac, déplorant que la France ait « abandonné le Mali en plein vol ».

    Les dirigeants maliens n’ont pas admis que la France les mette devant le fait accompli, en décidant de revoir son dispositif Barkhane à la baisse sans les consulter.

    Là encore, la réponse française a été d’une grande maladresse, affichant une arrogance devenue insupportable pour ses partenaires. Florence Parly, ministre française des Armées, a jugé ces propos « indécents » et « inacceptables ».

    Estimant être toujours en position de force, la France développe encore une analyse selon laquelle le pouvoir en place au Mali ne survivra pas sans la présence militaire française.

    C’est ignorer que, d’une part, la présence française s’est révélée inapte à régler la crise malienne, même si elle a pu contenir les groupes extrémistes armés ; et que, d’autre part, de nouvelles alternatives sont désormais possibles.

    La Russie est disposée à pallier un départ éventuel des troupes françaises, même si, pour le moment, la seule présence russe présentée comme envisageable est celle des mercenaires du groupe controversé Wagner.

    Déjà présente en Libye, la Russie veut étendre son influence au Sahel, un espace que les Américains sous-traitent traditionnellement à la France, et dont ils sont physiquement absents.

    Et si les États-Unis délaissent des terrains aussi symboliques que l’Afghanistan et l’Irak, et qu’ils ne s’impliquent pas directement au Yémen, ils ne vont pas s’encombrer du Sahel, au moment précis où ils veulent concentrer toute leur énergie pour, d’abord, maîtriser le terrain stratégique que constitue désormais le Pacifique.

    Résultat : le Sahel est devenu un terrain abandonné, ouvert à la Russie, une Russie dont l’Algérie est un partenaire de longue date.

    C’est cet agacement, doublé d’impuissance, qu’expriment les dirigeants français. Ils ne peuvent être compétitifs face aux Chinois sur le plan économique, ni face aux Russes sur le plan militaire.

    Plus grave encore, les dirigeants français n’ont pas pris la mesure de ce qui se passe en Algérie comme au Mali, où de nouveaux dirigeants s’installent, moins liés à la France aussi bien sur le plan personnel qu’économique.

    Et quand Emmanuel Macron menace de rendre la vie difficile à des dirigeants algériens qui ont l’habitude d’obtenir facilement des visas, il se trompe de cible. Dans les cercles de décision, ce profil dont parle Emmanuel Macron n’est plus maître à bord.

    À terme, le schéma général en Afrique du Nord et de l’Ouest va complètement changer. La France n’a plus les moyens d’y régner en maître, et les États-Unis ont d’autres priorités. Chine et Russie, l’un sur le plan économique, l’autre sur le plan militaire, vont forcément supplanter les anciens réseaux et les anciens intérêts, avec une Turquie qui commence à affirmer sa présence.

    Réplique cinglante

    Dans cet ensemble en pleine mutation, où les équilibres sont précaires, l’Algérie a une carte à jouer. Elle veut s’imposer comme partenaire, non comme sous-traitant. Forte, précisément, de ses relations économiques avec la Chine, de son partenariat militaire avec la Russie, elle est bien placée pour devenir un élément central, voire le pivot de l’ensemble régional qui se dessine.

    Emmanuel Macron n’a visiblement pas envisagé la relation avec l’Algérie sous cet angle. Dans une France où la diplomatie traditionnelle considère les pays d’Afrique comme des alliés naturels, voire des vassaux, il est difficile d’imaginer qu’un pays pourrait rappeler son ambassadeur à Paris, fermer son espace aérien aux avions militaires français, et envisager éventuellement d’autres mesures plus radicales.

    La diplomatie française traditionnelle regarde les pouvoirs africains sous un prisme particulier, celui de sentinelles tenant des positions avancées au service de la France, avec laquelle leurs intérêts se confondent. C’était valable pour beaucoup de pays, et ça l’est encore pour un certain nombre d’entre eux, qui se cantonnent dans un rôle de second plan, sous-traitant ou vassal.

    Même le très moderne Emmanuel Macron n’a pas pu se départir de cette attitude. Il reçoit aujourd’hui, de plein fouet, une réplique cinglante de la part de pays qui aspirent à un autre rôle : celui de partenaire reconnu et respecté.

    Même le très fragile Mali a choisi cette voie. Après tout, quand on est l’un des pays les plus pauvres du monde, sans aucune perspective sérieuse, quel intérêt y a-t-il à se maintenir dans cette étouffante Françafrique, qui n’a rien apporté en un demi-siècle d’indépendance ?

    Quant à l’avenir de l’Algérie, dont le poids démographique dépassera probablement celui de l’Italie et de l’Espagne vers la moitié du siècle, il ne peut s’écrire que dans un autre registre : celui d’un partenaire en mesure d’imposer sa présence. Même si, pour l’heure, c’est un pays qui demeure fragile, à cause de la faiblesse de ses institutions et de son économie.

    Abed Charef

    Middle East Eye, 10/10/2021

  • Note de synthèse envoyée par Nassim Tourougui

    Tags : Maroc, diplomatie, notes de synthèse, Chili,

    Monsieur le Ministre, Madame la Ministre Déléguée,

    Je vous prie de trouver, ci-après, la synthèse des courriers de ce jour. HC. Nacim
    NY : transmission d’une lettre du SG des NU en réaction aux suites favorables données par Sa Majesté le Roi aux requêtes pour la formation des imams africains au Maroc. Dans sa lettre, le SG se réjouit de la Décision Royale de répondre à la requête du conseil islamique nigérian. Il exprime sa conviction que le « Maroc continuera à jouer un rôle important dans la stabilisation de la région et la prévention des conflits en Afrique » et offre le soutien de l’ONU « à toute initiative en faveur d’une meilleurs coopération régionale et internationale dans ce domaine ».

    NY : indique que la Mission a informé, par écrit, les ambassadeurs du groupe des amis de la tenue de la réunion de la délégation marocaine et ross, le 18/6.
    NY : informe que le C24 a clôturé la reprise de sa session de 2014. La mission signale que l’ambassadeur de l’équateur, président du comité, a fait une déclaration hostile concernant la QN, en signalant, entre autres points, que le bureau du comité pourrait aborder la question dans sa réunion avec le SG des NU.

    L’ambassadeur Hilale indique avoir contacté son homologue équatorien à genève qui lui a indiqué que « l’ambassadeur équatorien est un politicien qui crée de nombreux problèmes. Il lui a promis une intervention auprès de sa capitale et de son collègue à NY ». L’ambassadeur Hilale compte par ailleurs rencontrer l’intéressé pour lui demander de s’abstenir de toute action qui donnerait de la visibilité à la QN au C24.



    Note si Maliki : concernant l’ouverture du bureau de Jetro, la direction informe que la partie japonaise a accepté une proposition marocaine de texte qui reprend le principe de réciprocité. La direction estime que ladite proposition préserve les intérêts du Maroc (au cas où il est décidé l’ouverture d’un organisme marocain similaire au Japon). La direction propose de retenir la proposition de texte et de procéder à l’échange de notes entre les 2 parties dans les meilleurs délais.

    Note si Tazi : fait part de difficultés rencontrées dans le cadre de l’élection du prochain DG de l’Union des Radiodiffusions des Etats Arabes (basée à tunis), prévue au mois de décembre 2014 au Koweït. La direction indique que le MAEC a reçu, le 20/5, du Cabinet Royal, l’Approbation de Sa Majesté le Roi quant au soutien d’une candidature tunisienne pour le poste (rachid khchana). Sur cette base, le MAEC a entrepris d’en informer la partie tunisienne, tout en sollicitant son appui pour une candidature marocaine pour le poste de DG de l’organisation arabe du travail (jamal aghmani). Cet échange de soutiens a été officiellement accepté par les tunisiens. Cependant, la direction indique qu’elle a été surprise d’apprendre une candidature marocaine au poste DG de l’Union des Radiodiffusions des Etats Arabes (mohamed sadir). Cette candidature a été introduite, le 12/5, par le Président de la SNRT, à travers une lettre envoyée directement à cette organisation. Compte tenu de ces éléments, la direction propose que M. le Ministre ait un contact avec si Faycal Laaraychi afin que la position marocaine demeure conforme aux Instructions Royales.

    Note Mme Midaoui : sollicite l’intervention de M. le Ministre pour désigner M. le Ministre délégué Abbou ou M. le Ministre délégué Bouhadhoud pour représenter le Maroc à la réunion de haut niveau sur l’investissement en afrique, prévue, à NY, le 17/7. La direction sollicite également les instructions de M. le Ministre pour permettre la prise en charge par l’AMCI des frais de voyage d’un expert marocain devant participer à cette rencontre.

    Madrid : informe d’une manifestation d’Amnesty International devant la chancellerie dans le cadre de sa campagne contre la torture (5 pays ciblés dont le Maroc). Les 16 manifestants présents ont demandé la libération du dénommé « ali aarras ». L’ambassade signale avoir refusé de récupérer un paquet de l’ONG contentant 40000 signatures récoltées en faveur de ce dernier.

    Sana’a : compte tenu de la situation sécuritaire, l’ambassadeur sollicite la mise à disposition d’un véhicule blindé et de gardes de sécurité marocains.
    Doha : informe d’une visite d’une délégation marocaine chargée du suivi du don qatari dans le cadre du partenariat avec le CGG (22-25/6).

    La Haye (transmise par le Cabinet de M. le Ministre) : les promoteurs du projet agro-industriel « marhaba beta project » proposent des dates (14-18/7 ; 28/7-1/8 ; 18-22/8 ; 25-29/8) pour la réalisation d’une visite au Maroc.

    Chili : informe que le père d’une étudiante chilienne (Raul Oviedo) qui aurait été maltraitée par la police marocaine à l’aéroport de Nador, le 26/02, a relancé l’ambassade pour exiger une réparation matérielle du préjudice supposé. L’intéressé menace de se faire enchaîner dans les locaux de la chancellerie en signe de protestation, si aucune suite n’est donnée à sa plainte.

    Madrid : informe de la décision du SG du PSOE (alfredo perez rubalcaba) de quitter la politique et de renoncer à son siège de député à partir de septembre 2014. Il se consacrera à l’enseignement. L’ambassade indique que les militants sont appelés à choisir le candidat au poste de SG, le 13/7, avant la tenue du congrès extraordinaire, prévue les 26-27/7, afin d’élire la nouvelle direction du parti.

    Eduardo Madina (député et SG du groupe parlementaire au congrès) fait figure de favori.

    Consulat Strasbourg : informe de la réélection de thorbjorn jagland comme SG du Conseil de l’Europe, le 24/6.

    Washington : informe de la démission de martin indyk, émissaire US pour le proche orient.

    Tripoli : informe de la libération de 2 diplomates tunisiens enlevés depuis quelques mois. Les observateurs n’excluent pas un échange de prisonniers.

    #Maroc #Libye #Espagne #PSOE

  • Mediapart : pourquoi Macron protège le Maroc ?

    Maroc, France, Algérie, #Maroc, #Macron, #Algérie,

    Emmanuel Macron a plaidé pour l’apaisement hier mardi 5 octobre sur France Inter, alors que les tensions montent entre la France et l’Algérie depuis plusieurs jours. Depuis des propos d’Emmanuel Macron rapportés par le quotidien Le Monde, Alger renouvelle les signes de son mécontentement : rappel de son ambassadeur à Paris pour consultations, interdiction aux avions militaires de survoler le territoire algérien.

    Le président de la République française, Emmanuel Macron, a déclaré, hier, souhaiter « un apaisement » sur le sujet mémoriel entre la France et l’Algérie, et dit avoir des relations « vraiment cordiales » avec son homologue algérien, Abdelmadjid Tebboune.

    Intervenant sur la radio France Inter, le président français a affirmé que ce qui se passe aujourd’hui est une crispation, une réplique de l’année dernière quand Alger avait rappelé son ambassadeur à Paris, après la diffusion d’un documentaire à la télévision. Emmanuel Macron dit avoir le plus grand respect pour le peuple algérien, et affirme entretenir des relations vraiment cordiales avec son homologue algérien.

    Il appelle au dialogue : « Mon souhait est qu’il y ait un apaisement, parce que je pense que c’est mieux de se parler et d’avancer. Il y a sans doute des désaccords. La vie, c’est fait pour parler des désaccords et aussi les partager. Je pense que simplement, nous avons trop de nos compatriotes dont l’histoire est mêlée à l’Algérie pour faire comme si de rien n’était. »

    C’est toujours facile de taper sur l’Algérie

    Les propos du président Macron se veulent plus mesurés et il tente ainsi un repli pour essayer de désamorcer la crise avec Alger mais pas que. La dernière salve du locataire de l’Elysée n’a pas été aussi du gout de certains cercles français parmi les politiques et les hommes des médias. Pour certains, la France devrait d’abord balayer devant sa porte, elle qui a mis des décennies à mettre le mot guerre sur les « événements » en Algérie, qui verrouille les archives pour taire la vérité, qui n’arrive pas à mettre les mots sur les crimes d’Etat, tel le massacre policier et raciste du 17 octobre 1961…?, écrit par exemple Mediapart qui va encore plus loin en se posant la question, légitime d’ailleurs, de savoir pourquoi « alors que la rupture est à son comble entre le Maroc et l’Algérie, Emmanuel Macron choisit en connaissance de cause d’être dur avec l’Algérie et faible avec le Maroc. Il n’a jamais eu un mot de cette teneur acerbe à l’égard de la monarchie marocaine qui n’hésite pas à instrumentaliser la détresse des migrants pour faire pression sur l’Europe dans le dossier explosif du Sahara occidental, ni à espionner des téléphones de plusieurs personnalités publiques françaises – jusqu’à sa propre personne, comme l’a révélé le scandale mondial d’espionnage Pegasus », poursuit Mediapart.

    La nation algérienne en question

    L’avocat français Jean-Pierre Mignard qui est un familier de l’Algérie et qui, en février 2017, a accompagné le candidat Emmanuel Macron en Algérie n’est pas resté de marbre face à cette crise. Interrogé par RFI il se déclare en désaccord avec la négation de la nation algérienne par Macron « parce que, historiquement la nation est un concept occidental, très français, et un concept très récent. Des peuples peuvent exister, avoir une culture, une civilisation, une société, des formes de vie juridique entre eux, et ne pas être une nation constituée. Cela en effet, je pense que c’est faux. Je pense en effet que les Algériens le prennent mal, opposants et pro gouvernementaux. Je veux dire que c’est une vieille notion coloniale qui est : avant nous, il n’y avait rien ». Avant de poursuivre : « Ce n’est pas vrai. Avant l’arrivée de la France, il n’y avait pas rien. La preuve, quand même, on s’est servi sur le plan du trésor algérien, etc. Je trouve que c’est la phrase de trop. Tout n’est pas né avec la colonisation. Il faut faire extrêmement attention à cela. Là, je pense en effet qu’il y a dérapage. »

    L’auteur du rapport surpris

    Pour sa part l’historien Benjamain Stora, chargé en juillet 2020 par le président de la République française de « dresser un état des lieux juste et précis » sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie et qui a remis un rapport dans lequel il a formulé une trentaine de préconisations, a été surpris par les propos de Macron. Il explique à Mediapart ne pas souhaiter « rentrer dans le débat ». Il tient cependant à rappeler que son rapport est « tout l’inverse de cela ». « Tout le but de mon rapport est de ne pas donner de leçons d’histoire aux autres. C’est aux historiens d’écrire l’histoire qui ne peut pas être hémiplégique, ce n’est pas aux chefs d’État. La rente mémorielle est des deux côtés, pas d’un seul côté. La question algérienne structure l’extrême droite française qui a l’habitude de me rentrer dedans et qui refuse de reconnaître le principe de l’indépendance de l’Algérie. » « Moi, ce que je veux, poursuit le spécialiste de l’Algérie, c’est savoir ce qu’on fait concrètement de mes propositions. Que fait-on le 17octobre? Je n’ai toujours pas eu de réponse. On commémore, on reconnaît le crime d’État ? J’espère qu’il y aura une réponse. C’est un des combats de ma vie. »

    Il est clair que l’onde de choc provoquée par les propos de Macron ne va pas s’estomper de sitôt, reste à savoir si la tentative d’apaisement d’hier trouvera écho chez nous comme chez les Français.

    N. A.

    Algérie aujourd’hui, 06/10/2021

  • L’économie d’impôt réalisée par DSK en domiciliant sa société au Maroc

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    En 2013, Dominique Strauss-Kahn a immatriculé sa société Parnasse International dans une zone franche très attractive pour les entreprises étrangères : l’impôt sur les sociétés est à 0% les cinq premières années d’installation… Extrait de « DSK, enquête sur un homme d’influence », une enquête de Linda Bendali diffusée jeudi 7 octobre 2021 à 21 heures sur France 2.

    En 2013, alors qu’il est à l’époque résident français, Dominique Strauss-Kahn délocalise son business et crée au Maroc la société Parnasse International pour dispenser des conférences et des conseils partout dans le monde. Le royaume vient de créer une juridiction très attractive pour les entreprises étrangères : Casablanca Finance City (CFC). Les entreprises qui y sont enregistrées ne paient aucune taxe sur leurs bénéfices pendant cinq ans. Combien a-t-il économisé d’impôt en transférant ses activités de la France vers le Maroc ?

    Le magazine « Cash Investigation » (replay) a récupéré les bilans comptables de Parnasse International, la société marocaine de l’ancien ministre français de l’Economie, des Finances et de l’Industrie (1997-1999), soit cinq années de comptes de 2013 à 2018. L’économiste spécialiste de la fiscalité Ano Kuhanathan a calculé l’économie d’impôt réalisée par DSK pendant ces cinq ans d’exonération fiscale : « Sur cinq années fiscales complètes, on arrive déjà à environ 6 millions d’euros d’impôt sur les sociétés que son entreprise aurait dû payer si elle avait été domiciliée en France. » Exactement, 6 163 000 euros…

    2,4 millions d’euros pour peaufiner le cadre juridique de la Casablanca Finance City

    L’ancien directeur général du Fonds monétaire international (2007-2011), devenu homme d’affaires, a ainsi pu profiter des délices de cette oasis fiscale marocaine. Et ce n’est pas tout, puisqu’il a aussi contribué à l’édifier. Selon un document jamais révélé, l’Etat marocain a fait appel à Dominique Strauss-Kahn entre 2012 et 2013 pour peaufiner le cadre juridique de la Casablanca Finance City. La société Parnasse est rémunérée 2,4 millions d’euros pour ce travail. Quant à la CFC, elle a valu au royaume chérifien d’être placé sur la liste grise des paradis fiscaux pendant quatre ans.

    Ironie de l’histoire, celui qui a pris la décision d’envoyer le Maroc au purgatoire a été un proche de DSK : Pierre Moscovici, alors commissaire européen aux Affaires économiques. Interrogé par Elise Lucet sur ces sommes que DSK aurait dû payer en France s’il n’avait pas domicilié sa société au Maroc, l’actuel premier président de la Cour des comptes répond : « Je ne suis ni l’avocat ni le procureur de Dominique Strauss-Kahn, qui vit sa vie. Je ne la connais plus. » Est-il quand même étonné ? « Il n’est plus depuis très longtemps un homme politique. Il a une autre vie. Laissons-le à cette autre vie. » Et s’il était là, qu’aurait-il à lui dire ? « Si j’avais quelque chose à lui dire, je lui dirais en face et à lui personnellement. »

    Un extrait de « DSK, enquête sur un homme d’influence », une enquête de Linda Bendali diffusée jeudi 7 octobre 2021 à 21 heures sur France 2.

    Franceinfo, 07/10/2021

  • La baguette (de pain) de «l’étranger»

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    On se souvient (presque) tous de la fameuse histoire, racontée par Fernand Raynaud, sur le renvoi aveugle d’un village de France d’un immigré («parce qu’il mangeait le pain des Français») qui était, en fait, le boulanger du coin. On s’en était aperçu trop tard.

    Cela nous ramène à l’actuelle campagne présidentielle hexagonale durant laquelle candidats et supporteurs (dont certains animateurs, journalistes et autres «experts») font feu de tout bois, ratissant large, tirant dans tous les coins, utilisant tous les arguments, du plus sérieux au plus ridicule en passant par le plus provocateur et le plus irresponsable (cf. certains récents propos de E. Macron face à des «jeunes Français d’origine algérienne» et de l’arrière petit-fils de Salan, le chef OAS).

    Si à gauche et chez les Verts, les positions restent mesurées, cantonnées à l’essentiel, à droite (avec une bonne partie du pouvoir en place y compris), deux problèmes sont abordés, car devenus thèmes centraux des stratégies électorales: la sécurité publique et l’immigration. Avec un point focal, la faute aux immigrés (clandestins, cela va de soi, et légaux: «Il y en a trop»), aux Arabes et aux Musulmans (sous-entendre l’islam qui amènerait du séparatisme et la violence), les trois sujets se mélangeant pour aboutir à une accusation majeure : ils (surtout les musulmans avec une certaine insistance, parfois non exprimée mais suggérée, sur l’Algérie et le Maghreb) sont la cause unique de l’intolérance, de la violence et de l’insécurité (publique) et par glissement sémantique du «terrorisme». Tout cela accompagné de statistiques et de données qui montrent tout et cachent l’essentiel.

    Cette fois-ci, les attaques vont encore plus loin dans la critique et l’insulte avec, non plus Marine Le Pen (qui ne sous-estime pas (ou plus) l’électorat «franco-arabe»), mais un invité inattendu, un ex-«bien de chez nous», Eric Zemmour qui est arrivé, en peu de temps, à se transformer en possible présidentiable, tout en devenant un homme d’affaires avisé puisque ses ouvrages, grâce à son activisme, caracolent en tête des ventes. D’une pierre plusieurs coups !

    L’essentiel n’est pas là. Le risque est grand de le voir, connaissant la versatilité des peuples pris dans le maelstrom des crises et des peurs (souvent sans fondement mais accélérés par la pandémie de la Covid-19 et ses effets socioéconomiques et même psychologiques) font arriver au pouvoir des populos fascistes dont la première des actions est soit de renvoyer l’«étranger», soit de l’«exterminer». Adolf Hitler, dont on ne sait pas encore avec exactitude la parentèle, en tout cas pas aryenne pour un sou, a débuté avec un ouvrage de haine (haine trop longtemps «personnalisée» et intériorisée) devenu un best-seller et des discours extrémistes contre, tout particulièrement, les étrangers et surtout les Allemands de confession juive, ce qui lui avait permis d’accéder au pouvoir. On connaît la suite.

    Zemmour serait-il, sans peut-être le faire exprès (car il ne faut pas surestimer l’«intelligence» (sic !) de cet homme, «symptôme de la lâcheté des démocraties» selon Luc Ferry, par ailleurs bon polémiste), en train de suivre son cheminement, très bon «ami» depuis les années 80 de papy Le Pen et de mémé Ursula Painvin, fille de Joachim von Ribbentrop, le ministre des Affaires étrangères du IIIe Reich, pendu en 1946 à Nuremberg.

    Ursula, 88 ans, vénère Jean¬ Marie Le Pen («Il faudrait te cloner») et, de Berlin, elle encourage Eric Zemmour avec ses «pensées les plus admiratives et amicales»), en train de suivre le cheminement simili nazi, en oubliant que c’est un immigré tunisien, Makram Akrout, arrivé sans papier de Tunisie il y a 19 ans, boulanger de son état (à Paris) qui a récemment décroché le «Prix de la meilleure baguette -de pain- de Paris» et qui livrera, donc, l’Elysée durant toute une année. Arrivés à l’Elysée avec leur programme de «grand nettoyage», Eric Zemmour et ses amis mangeront-ils alors de ce pain-là ? Un scénario catastrophe pour les radicaux et les racistes : pour «éviter» la «honte», on est, déjà, en train de lui «chercher des poux dans la tête».

    Comme pour la fameuse jeune chanteuse d’origine algérienne, écartée d’un concours (TF1) qu’elle allait remporter, il aurait «écrit on ne sait quels messages anti-français sur les réseaux sociaux» ! Hitler avait alors accusé les juifs de détenir, de la faire et de la défaire, toute la fortune du pays.

    Belkacem Ahcene Djaballah

    Le Quotidien d’Oran, 09/10/2021

  • Pandora Papers: DSK et la Tunisie, une obscure collaboration

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    L’ancien patron du FMI, Dominique Strauss-Kahn fait de nouveau parler de lui. Cette fois-ci, il est au cœur d’un scandale financier, suscité par l’enquête de l’émission française « Cash investigation ». Depuis sa retraite de la vie politique française, DSK s’est lancé dans des activités de consulting. Il a pu ainsi brasser des millions d’euros, tandis que le flou persiste sur sa rémunération en Tunisie.

    L’ancien ministre français de l’Economie, des Finances et de l’Industrie et ancien directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn (DSK), fait l’objet d’un scandale après les révélations d’une enquête menée par l’émission “Cash investigation”, en partenariat avec le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) dans le cadre des Pandora Papers.

    Il est pointé du doigt pour ses activités sulfureuses dans plusieurs pays à travers le monde, dont la Tunisie. L’enquête, diffusée le 7 octobre sur France 2, dévoile que l’ancienne figure du parti socialiste français gagne des millions d’euros en offrant ses conseils à des gouvernements. Et grâce à des montages fiscaux, il se soustrait au paiement des impôts.

    65 mille euros, avant 2015

    Les journalistes de « Cash investigation » ont épluché des documents inédits concernant les comptes de sa société nommée Parnasse Internationales pour les années 2013 et 2014. Et ils ont découvert, entre autres, qu’il a touché 65 mille euros pour ses activités de consultant auprès du gouvernement tunisien. Ladite société a été créée au Maroc, révèle l’enquête et ne paye pas d’impôts.

    Ces milliers d’euros gagnés par DSK en Tunisie précèdent ses activités de conseiller auprès du gouvernement tunisien dans le cadre du plan quinquennal de développement économique mis en place en 2016.

    Ce plan quinquennal de développement économique a été établi par le ministère tunisien du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale pour la période s’étalant de 2016 à 2020.

    En avril 2016, la Tunisie avait lancé un appel d’offres relatif à la promotion de ce plan. Le groupement qui l’avait remporté est celui dont DSK fait partie. Il comprend la banque d’affaires Arjil, basée à Paris, le bureau d’ingénierie tunisien Comète et le groupe français Jeune Afrique pour la communication.

    Le choix de ce groupement a provoqué une polémique. Les autres banques françaises qui étaient dans la compétition, en l’occurrence, les groupes Rothschild et la banque Lazard ont contesté cette attribution.

    Plan foireux et consulting fumeux

    Le plan de développement économique dont DSK était chargé de faire la promotion tablait, entre autres, sur la création de 400 mille nouveaux emplois, une baisse de 12% du chômage. Dans la foulée, le taux de pauvreté devait ainsi passer de 4.6% à 2% en 2020. « Le financement de la stratégie de développement s’appuie essentiellement sur les ressources locales via leur contribution à la préservation des équilibres financiers globaux, et sur les ressources extérieures devant être en accord avec les indices de la dette extérieure, en second lieu », avait indiqué l’ancien gouvernement tunisien de Habib Essid.

    Cependant, ces prévisions se sont avérées insensées, selon une étude portant sur l’évaluation de ce plan en 2019. « La majorité des projets déclarés dans le plan sont toujours en stade d’étude ou de recherche de financement », a relevé ladite étude. Et l’opacité règne toujours sur l’avancement de ce plan de développement. Le groupement chargé de sa promotion et dont DSK est le visage pâtit également du manque de transparence.

    Seuls quelques médias rendent encore compte des manœuvres de l’ancien ministre français en Tunisie. On apprend ainsi qu’il a accompagné l’ancien chef du gouvernement, Hichem Mechichi, lors de sa visite au FMI pour négocier la relance de l’appui de l’institution internationale au gouvernement tunisien. En mars 2021, DSK est intervenu sur les ondes d’Express Fm pour plaider la bi bancarisation en Tunisie. Le montant versé par l’Etat tunisien en échange de ses services reste cependant nimbé de mystère.

    Contacté par Nawaat, le chargé de communication du ministère tunisien du Développement, de l’investissement et de la Coopération internationale dit ignorer le coût des services du groupement Arjil/ Comète et Jeune Afrique, tout comme celui de la rémunération de DSK dans le cadre du plan de développement 2016-2020. Il avance que son ministère ne dispose pas non plus d’informations sur le cadre de la coopération récente entre l’ancien ministre français et l’Etat tunisien.

    A noter qu’outre la Tunisie, « Cash investigation » a dévoilé de nombreuses collaborations équivoques de l’ancien dirigeant du FMI avec des oligarques russes ou encore des chefs d’Etat peu scrupuleux à l’instar du président congolais Denis Sassou-Nguesso.

    Nawaat, 08/10/2021

  • Faux parfums: Les bénéfices des escroqueries partaient au Maroc ou en Turquie

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    Onze personnes ont été interpellées mardi, suspectées d’avoir participé à des escroqueries en bande organisée, en vendant sur Internet des parfums contrefaits principalement. La tête du réseau, d’origine turque, est soupçonnée d’avoir tiré un bénéfice évalué à un million d’euros. Il était associé dans ces opérations illégales avec une famille d’Orléans, originaire du Maroc où elle investissait le fruit de ces larcins.

    Chanel n°5, J’adore de Dior, les ventes ne se faisaient pas à moins de 100 flacons achetés. Sur Facebook et Marketplace, les malfaiteurs avaient l’habitude de proposer, au moins depuis 2019, des parfums contrefaits. Avec une enquête débutée au printemps dernier, les policiers du GIR (Groupement interministériel de recherche), de la PJ d’Orléans et de la PJ de Clermont-Ferrand ont acquis la conviction que la tête du réseau était un individu basé en Seine-Saint-Denis, d’origine Turque, disposant pour ses petites affaires occultes d’entrepôts à Aubervilliers, à Saint-Ouen et Clichy. Agé de 27 ans, il est déjà connu de la justice pour des affaires similaires et se serait donc chargé, selon les enquêteurs, de faire venir la marchandise de Turquie, de Bulgarie et de Pologne. Il employait, sans les déclarer, une dizaine de Pakistanais pour préparer les commandes, et s’occuper de la manutention. Une fois les contrefaçons vendues sur Internet, des livreurs prenaient le relais pour les expédier dans toute la France.

    LE CHEF AURAIT MIS UN MILLION D’EUROS DE CÔTÉ

    Pour les policiers, le chef était de mèche avec une famille d’origine marocaine établie dans la région d’Orléans. Le père de 53 ans et le fils de 21 ans sont suspectés d’avoir pris part aux escroqueries, la fille était la fiancée de la tête de réseau. Ils sont suspectés d’avoir blanchi l’argent des ventes en investissant dans l’immobilier au Maroc, tandis que le chef aurait, selon les premières estimations des enquêteurs, mis de côté un million d’euros, en Turquie ou à Dubaï.

    Les différentes perquisitions ont mené à la saisie de plus de 100.000 produits contrefaits, majoritairement des parfums, mais aussi des vêtements de marque et des articles de maroquinerie, explique à CNEWS une source proche du dossier.

    Sur les 11 personnes interpellées arrêtées mardi, neuf ont été mises en examen notamment pour escroquerie en bande organisée et blanchiment aggravé. Cinq ont été placées en détention provisoire.

    CNews, 08/10/2021

  • Marrakech accueille le mariage du neveu du comte de Barcelone

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    PATRICIA FABRÉ ET ALFONSO GALOBART
    Trois jours et une présence « royale » : le grand mariage marocain des Bourbons ce week-end
    Alfonso Galobart et Patricia Fabré se marieront ce week-end lors d’un mariage de trois jours (de samedi à lundi) qui paralysera Marrakech avec des événements glamour et près de 300 invités.

    Ce week-end, deux parents éloignés de la famille royale espagnole se marieront dans des endroits différents de la géographie internationale. Alors que Francisco de Borbón, frère d’Olivia de Borbón et fils de Francisco de Paula de Borbón y Escasany, le quatrième cousin de Don Juan Carlos, se mariera samedi à Marbella, au Maroc, un autre neveu du comte de Barcelone dira  » oui  » dans une célébration qui durera tout le long du week-end de Columbus Day. Deux mariages aux profils différents dont nous allons sans doute parler longuement dans les prochains jours. Surtout en ce qui concerne Alfonso Galobart et Patricia Fabré et leurs trois jours de mariage intenses qui comprendront différents fastes, de nombreux looks et, surtout, du glamour à profusion, car la mariée est une experte dans le domaine de l’organisation d’événements de haut niveau.

    Mais entrons dans les détails. Alfonso Galobart y Marone Cinzano est le fils de Jaime Galobart y Satrústegui et de Giovanna Marone Cinzano de Borbón, petite-fille d’Alfonso XIII et nièce du comte de Barcelone. Giovanna Marone, la célèbre aristocrate, est une cousine germaine du roi Juan Carlos et des infantes Margarita et Pilar, de sorte que la présence de membres de la famille royale au mariage est plus qu’assurée.

    Parmi les participants possibles, selon des personnes proches du couple en conversation avec Vanitatis, figure le couple formé par Beltrán Gómez-Acebo, fils de la duchesse de Badajoz, et Andrea Pascual, une référence en matière de style.

    Trois plans glamour

    Un couple des plus discrets qui se joindra aux près de 300 invités qui débarqueront à Marrakech ce samedi pour profiter du programme chargé des plans prévus par les mariés dans cette ville qu’ »ils aiment ». Selon les sources consultées, Alfonso et Patricia ont choisi cette ville parce qu’ils l’aiment beaucoup. Et bien qu’ils n’aient pas de liens particuliers avec elle, elle a finalement été choisie comme cadre des trois plans organisés.

    Samedi, dès leur arrivée, les invités se prépareront à assister à un pré-mariage exclusif, dont le lieu n’a pas encore été révélé. Une rencontre avec tous leurs amis et leur famille qui réunira de grands noms du monde entier. Ils sont tous jeunes et amusants. « C’est une fête pour s’amuser, il n’y aura aucun engagement, ni professionnel ni familial », affirment les personnes consultées à Vanitatis.

    Le second plan de ce long week-end se déroulera dans la Médina, où les mariés offriront un joyeux déjeuner le dimanche en plein air où les invités sont censés exhiber leurs caftans, linges et tissus brodés aux mille et une couleurs en l’honneur du pays qui les accueille. Le déjeuner se prolongera, bien entendu, jusqu’à la fin de la soirée, avec des animations pour tous les goûts.

    Le mariage n’aura lieu que lundi. Une cérémonie qui, soit dit en passant, ne sera pas leur mariage officiel. Si, au départ, tout laissait penser qu’il s’agissait d’une cérémonie civile normale, la vérité est que le couple s’est marié avant l’été à Madrid. « Ce week-end est la célébration qu’ils n’ont pas pu avoir à cause de la pandémie. Une vraie fête pour réunir tout le monde et passer un bon moment », poursuivent-ils. « Ce sera un mariage plus émotionnel et personnel, mais il les mariera ». Cependant, Patricia Fabré sera habillée en mariée. Comme l’ont confirmé ses proches, Laura Ponte s’est chargée de donner forme à sa robe de mariée originale, un design unique qui fera sans doute d’elle l’une des mariées les plus singulières de la saison. Un mariage de trois jours qui ne laissera personne indifférent et qui révolutionnera la ville ce long week-end dont les Bourbons seront, sans aucun doute, les principaux protagonistes.

    Vanitatis, 08/10/2021