Catégorie : Sahara Occidental

  • Maroc: Un lobbying de luxe auprès des élus français pour le Sahara Occidental

    Tags : Qatargate, Parlement européen, Antonio Panzeri, Francesco Giorgi, Eva Kaili, corruption, Moroccogate, Maroc, DGED, Yassine Mansouri, Mohammed Bellahrach,

    Le Maroc mène « un lobbying de luxe » auprès des élus français dans l’objectif de faire la promotion de sa vision expansionniste au Sahara occidental, a déclaré le député français et membre du Parti communiste (PCF) Jean-Paul Lecoq qui souligne l’impératif pour l’ONU de faire respecter les accords de cessez-le-feu pour en finir avec le conflit qui envenime toute la région.

    Dans un entretien au journal électronique La Patrie News, M. Lecoq, a soutenu que le Maroc mène « un lobbying de luxe » auprès des élus français. Le militant de la cause sahraouie, a révélé que « des voyages sont organisés (…), des dîners, et de nombreuses conférences visant à valoriser la vision des choses du gouvernement (marocain) » concernant le conflit du Sahara occidental.

    Ainsi, d’après lui, « les élus non avertis peuvent aisément tomber dans le piège et se retrouver à soutenir une politique qu’ils ne comprennent pas, ou pour laquelle ils ne connaissent qu’une seule version, tronquée. Pire, ayant été accueillis, certains (…) n’osent plus questionner le pays (Maroc) sur les sujets sensibles ».

    Il pense, à ce propos, que « l’Etat français évite d’insister sur cette question, car lui-même viole le droit international », notant que « la France est un poids lourd des Nations unies du fait de sa place de membre permanent du Conseil de Sécurité ».

    M. Lecoq a rappelé que le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian était à Rabat quelques jours avant l’agression militaire marocaine contre les civils sahraouis dans la zone tampon d’El-Guerguerat, le 13 novembre dernier. Impossible, juge-t-il, « d’imaginer qu’ils n’ont pas évoqué ce sujet, et difficile donc de croire que la France n’a pas été interrogée » sur cette opération militaire.

    Aussi, il a relevé l’existence d’ »une méconnaissance » du conflit du Sahara occidental au sein de la presse française. Beaucoup de médias, d’après lui, « ignorent » que le conflit du Sahara occidental est une question de décolonisation qui est toujours sur la table de l’Assemblée générale des l’ONU. Cela est dû en partie, comme l’explique, au fait qu’ »aucun journaliste non accrédité par le Maroc ne peut se rendre en zone occupée ».

    Belani: des résidences de luxe aux Français pour enterrer la question sahraouie!

    L’ambassadeur d’Algérie en Belgique, Amar Belani a dénoncé les velléités du Maroc de mobiliser le lobby français au sein de l’Union européenne (UE) à coups de séjours dans les résidences de luxe marocaines ; et ce dans le but d’apporter leur caution politique à la démarche du Maroc et entraver l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) du 21 décembre 2016 stipulant que le Sahara occidental est un territoire distinct et séparé du Maroc et que, par conséquent, les dispositions contractuelles liant le Maroc à l’UE en vertu d’un Accord agricole ne sont pas applicables aux produits issus de ce territoire non autonome.

    Dans un entretien publié par le magazine Afrique-Asie, l’ambassadeur d’Algérie en Belgique a dénoncé des contorsions juridico-techniques et d’intenses discussions entre l’exécutif européen et les autorités marocaines, et pour qui les deux parties s’échinent depuis des mois à se sortir de l’embarras causé par l’arrêt de la CJUE du 21 décembre 2016.

    «Le résultat de ces tractations menées en secret et dans l’opacité la plus totale est une formule boiteuse et accommodante pour le Maroc… », a soutenu le diplomate algérien qui a ajouté qu’: «En proposant une telle formule, l’exécutif européen cautionne la prédation des richesses du Sahara occidental par le Maroc et, fait plus grave, fait le choix hasardeux et immoral de soutenir indirectement l’occupation marocaine d’un territoire sur lequel aucun État au monde ne reconnait sa souveraineté».

    #Qatargate #Moroccogate #Antonio_Panzeri #Francesco_Giorgi #Eva_Kaili #Parlement_européen #corruption #Maroc #DGED #Yassine_Mansouri #Abderrahim_Atmoun

  • Corruption: Leaking of confidential AU documents

    Tags : Western Sahara, African Union, African Commission, Moroccogate, Qatargate, Maroc, DGED, bribery, Jean-Baotiste Natana, Morocco,

    On the occasion of the widespread media coverage of the scandal known as Marocgate, which shook the European Parliament, it should be recalled that these corrupt practices have been widely practiced by Morocco in Africa and the African Union.

    Indeed, presidents, ministers, ambassadors and civil society figures have received money and gifts in order to obtain their support for Moroccan aims in Africa, in particular to prevent the African Union from intervening in the UN-led peace process in Western Sahara. For Rabat, this intervention was an initiative of the African Commission under the chairmanship of Ms. Dlamini Zuma.

    Thus, Morocco succeeded in recruiting Ms. Zuma’s chief of staff, Jean-Baptiste, a dirty cop from Burkina Faso, a country that is part of the French-led nebula known as Françafrique, of which the Kingdom of Morocco is the main stronghold.

    Thanks to its recruit, Rabat obtained confidential documents from the African Commission, including a letter sent by Ambassador Yilma Tadesse, the African Union’s representative to MINURSO, to Ms. Dlamini Zuma, regarding the publication of a Moroccan media on the former president of Mozambique, Joachim Chissano.

    Indeed, the website Duid.ma published on July 1, 2014 an article entitled « AU. A drug trafficker appointed as special envoy for Sahara-REabat totally rejects the decision of the African Union » which caused the indignation of Ambassador Yilma Tadesse, representative of the African Union to MINURSO, the UN mission operating in Western Sahara. « Writing a news story on the development is, of course, one thing but engaging in a scurrilous defamation, simply quite another. It is indeed regrettable that the paper had to stoop so low in launching such an attack on the person of one of the African freedom fighters and dedicated leaders or oru continent, » he wrote in this regard.

    #Qatargate #Maroc #Parlement_Européen #Eva_Kaili #Antonio_Panzeri #Francesco_Giorgi #Qatar #Marocleaks #Mohamed_Belahrach #Moroccogate #DGED #Yassine_Mansouri #Western_Sahara #African_Union


  • Le Sahara occidental derrière la corruption des eurodéputés

    Tags : Sahara Occidental, Eva Kaili, Maddalena Kaili, Moroccogate, Qatargate, Maroc, DGED, Parlement Européen, Antonio Panzeri, Francesco Giorgi, Marocleaks, Mohamed Belahrach, Fight Impunity, No peace without justice, corruption,

    Alignement aux thèses du Maroc sur le Sahara occidental : La corruption des eurodéputés comme ligne de conduite

    PAR NAZIM BRAHIMI

    Le Parlement européen traverse un sale moment à la suite de forts soupçons de corruption de ses députés en lien avec le Maroc, qui aurait versé des pots-de-vin pour aligner des eurodéputés sur la position de Rabat sur la question du Sahara Occidental.

    Après les révélations de l’affaire de soupçons de corruption entre des députés européens et le Qatar, c’est au tour du Maroc de se révéler impliqué dans des scandales de corruption mettant en jeu l’image du Parlement européen, dont les affaires de corruption semblent s’accumuler.

    A ce jour, cinq eurodéputés sont mis en examen et trois ont été écroués, dont la vice-présidente grecque, Eva Kaili. Parmi ces personnes, il y a une autre figure, l’Italien Antonio Panzeri, eurodéputé jusqu’en 2019 et co-fondateur peu après de Flight Impunity, une ONG qui vise à «promouvoir la lutte contre l’impunité en cas de violations graves des droits de l’homme et de crimes contre l’humanité». Lors de son interpellation dans le cadre du «QatarGate», les enquêteurs vont découvrir à son domicile plus de 700 000 euros en petites coupures.

    Pour sa part, l’ancien eurodéputé français, José Bové, a révélé dans le cadre du scandale de corruption au Parlement européen, s’être vu proposer des pots-de-vin par Aziz Akhannouch, ancien ministre marocain de l’Agriculture, actuellement Premier ministre.

    En liaison avec les pots-de-vin proposés par le responsable marocain, l’accord de libre échange sur les fruits et légumes entre l’UE et Rabat.

    L’aveu de José Bové vient manifestement enfoncer le Maroc, déjà impliqué dans un retentissant scandale de corruption au sein du Parlement européen, à la suite d’une enquête déclenchée par le Parquet fédéral belge qui a mis en cause une quinzaine de députés européens dont certains ont avoué avoir fait partie d’une organisation utilisée par les services secrets de Rabat.

    José Bové, alors rapporteur de la Commission du commerce extérieure (2009-2014) chargé du dossier sur l’accord de libre échange sur les fruits et légumes avec le Maroc, a expliqué à la radio France Inter, qu’en raison de son opposition à l’égard de cet accord «nuisible à la fois pour les producteurs marocains et producteurs européens», il a été approché par Aziz Akhannouch pour le soudoyer.

    «Le ministre marocain de l’Agriculture, aujourd’hui Premier ministre, avait le soutien de ce club privé de députés (corrompus) qui regroupait toutes les tendances politiques du Parlement européen. Ne supportant pas que je puisse m’opposer à ce projet, il a proposé de me ramener un cadeau à Montpellier dans un café qui soit discret», a témoigné vendredi José Bové en direct sur les ondes de France Inter. «Il m’a demandé une adresse à lui fournir. Deux heures plus tard, il me rappelle, me disant ne voir aucun café ni restaurant dans cette adresse. C’était en fait celle de mon avocat», a-t-il ajouté. Interrogé s’il s’agissait d’argent qu’on lui avait proposé, il a répondu : «Qu’est-ce que vous voulez que ce soit d’autre, ce n’était pas une théière pour boire du thé, c’est clair que c’était cela.»

    Ainsi, la saga du «Maroc Gate» est désormais «une certitude, tant les éléments qui fuitent de l’instruction menée par le juge belge Michel Claise désignent le royaume chérifien comme l’un des acteurs clés de ce dossier», rapportait samedi le quotidien français Le Monde sur son site, après l’arrestation d’une des vice-présidentes du Parlement, la Grecque Eva Kaili dont le compagnon Francesco Giorgi a avoué, jeudi, aux enquêteurs belges avoir fait partie d’une organisation utilisée par le Maroc «dans le but d’interférer et d’influencer les affaires européennes».

    Le même journal a ajouté qu’Antonio Panzeri aurait reçu de l’argent en provenance du Maroc, par l’intermédiaire d’un diplomate, Abderrahim Atmoun, actuel ambassadeur en Pologne, relevant que les deux hommes ont co-présidé la commission mixte Maroc-Union européenne (UE) et été photographiés ensemble à plusieurs reprises, lors de rencontres à Bruxelles et Rabat.

    De leur côté, les médias belges Knack et Le Soir se sont intéressés eux aussi à cette affaire, en soulignant que c’est par l’intermédiaire d’Atmoun que Panzeri aurait noué, en 2019, «un pacte secret» avec la Direction générale des études et de la documentation (DGED), le service de renseignement extérieur du Maroc.

    Selon des documents plus anciens et confidentiels de la mission marocaine auprès de l’UE, diffusés par un pirate informatique en 2014 et 2015, Panzeri est présenté comme celui qui sera capable de défendre le prétendu principe de «la souveraineté» du Maroc sur le Sahara occidental occupé.

    Selon les mêmes médias, Panzeri a été «allié de poids» et «ami proche» du Maroc, susceptible notamment de «contrecarrer l’activisme croissant de (ses) adversaires au sein du Parlement» et pendant des années, l’eurodéputé italien a défendu les intérêts marocains sur la scène européenne.

    Pour l’ancienne eurodéputée portugaise, Ana Gomes, «l’engagement d’Antonio Panzeri à défendre le point de vue du Maroc, à contrer la campagne pour les droits de l’Homme l’a fait suspecter qu’il y avait un lien très fort avec le Maroc».

  • Les détails de la machine du Qatargate

    Tags : Moroccogate, Qatargate, Maroc, Sahara Occidental, DGED, Parlement Européen, Antonio Panzeri, Eva Kaili, Francesco Giorgi, Marocleaks, Mohamed Belahrach, Fight Impunity, No peace without justice, corruption,

    Le Qatargate était initialement une opération d’espionnage international d’un an impliquant au moins six pays (dont les services de l’Italie et de la France) pour déjouer la forte infiltration du Qatar et du Maroc dans les institutions européennes de Bruxelles. Le VSSE (Service de sécurité de l’État belge) a été informé par ses homologues européens. Ce n’est que plus tard qu’elle est devenue une enquête judiciaire.

    L’appareil de renseignement a collecté et partagé des informations sur la base d’une menace présumée pour la sécurité de l’État, avec une « ingérence dans les processus décisionnels » garantie par la corruption de membres et de fonctionnaires du Parlement européen. Ce n’est que plus tard que la VSSE a déclassifié le dossier et mis les informations à la disposition du parquet fédéral, et plus particulièrement du juge d’instruction Michel Claise, afin de lancer une « enquête de grande envergure ». Au total, une soixantaine d’eurodéputés et d’assistants auraient été impliqués, appartenant pour la plupart aux familles politiques des socialistes et démocrates, du Parti populaire européen et d’autres partis de gauche.

    Le contexte est le rôle du Maroc au Sahara occidental et les flux migratoires.

    La poussée a eu lieu au cours de l’été 2022. La VSSE, assistée par d’autres services européens, apprend qu’il existe un réseau travaillant « pour le compte » du Maroc et du Qatar, en raison du rôle de Rabat au Sahara occidental et des flux migratoires. Le Maroc ne veut pas que l’UE s’immisce dans l’occupation de ce morceau d’Afrique et souhaite avoir le moins de problèmes possible du point de vue des flux migratoires. Telle est la véritable intention du Maroc. Cela explique également pourquoi l’UE est si laxiste à l’égard de l’immigration en provenance du Maroc ou de l’Afrique.

    Le groupe socialiste S&D serait le plus impliqué dans cette affaire. Par le biais d’une clique composée de trois Italiens : Pier Antonio Panzeri, Andrea Cozzolino (député) et Francesco Giorgi (partenaire d’Eva Kaili). Giorgi était le garçon de courses et le convoyeur de fonds de l’histoire.

    Marocgate

    Le plus actif dans la recherche d’influence est certainement l’État du Maroc, et non le Qatar. Donc, Qatargate est un terme mal choisi. Ce devrait être Qatar/Moroccogate. Le protagoniste de Qatargate est le service secret marocain (DGED).

    Les réunions, les entretiens, les dîners avec les hauts responsables des services secrets de Rabat sont une constante de ce système. Le groupe a d’abord été dirigé par un officier de la DGED en poste à Rabat. Il s’agit de Mohammed Bellahrach, qui a également pu compter sur la médiation de l’ambassadeur du Maroc à Varsovie : Abderrahim Atmoun. Toutes les informations ont été initialement recueillies par les services secrets belges.

    Ambassadeur

    Le rôle de l’ambassadeur qui se déplace constamment sur l’axe Varsovie-Bruxelles-Rabat est central. Atmoun est né à Khouribga. Il s’agit d’une ville située à l’intérieur du Maroc, dans la province du même nom. Atmoun s’est installé en partie en France il y a des années et a été impliqué dans la gestion des affaires publiques dès son plus jeune âge. Par exemple, il a été président de la région Chaouiya Urdigha de 2003 à 2009. Il s’est également lancé dans de nouvelles missions depuis qu’il a pris la tête de la commission parlementaire mixte Maroc-Union européenne de 2011 jusqu’à sa nomination en juin 2019 et qu’il est devenu président du groupe d’amitié de la Chambre des conseillers marocains et du Sénat français entre 2009 et 2015. Abderrahim Atmoun et Antonio Panzeri, par exemple, figurent ensemble sur une photo prise au Maroc en 2017.

    Mais il existe un maillon encore plus important dans cette chaîne, à savoir Mansour Yassine, le directeur général de la DGED. Les trois membres de la clique ont rencontré Yassine. Cozzolino, par exemple, l’a fait plusieurs fois et au moins une fois il serait allé au Maroc, en 2019. En effet, selon la reconstitution des procureurs belges, un agent des services de renseignement marocains a réservé deux billets d’avion sur le vol Alitalia Casablanca-Rome du 2 novembre 2019 et sur la liaison suivante Rome-Naples. Panzeri s’est également rendu dans l’État du Maghreb pour rencontrer à nouveau Mansour en juillet 2021.

    Marc Tarabella, du PS, a été carrément accusé par Francesco Giorgi, le partenaire d’Eva Kaili.

    Réseau criminel

    La motivation de cette conversation est de discuter de la « stratégie » du Parlement européen. Niccolo Figà Talamanca, responsable de l’ONG « No Peace Without Justice », aurait également fait partie du réseau criminel. Le bureau de l’ambassadeur Atmoun à Varsovie était le lieu de rassemblement des membres. Panzeri, Cozzolino et aussi Giuseppe Meroni, autrefois assistant d’un ancien député européen et aujourd’hui à la disposition de Lara Comi, nouvellement élue de Forza Italia, s’y sont rendus à tour de rôle. Auparavant, le bureau de Donatella Rostagno, assistante d’une autre eurodéputée S&D, l’italo-belge Marie Arena, présidente de la Commission des droits de l’homme, avait également été mis sous scellés. Et puis il y a le rôle provisoirement peu clair du député européen PS Marc Tarabella. Tarabella a été carrément accusé par le partenaire de Kaili, Francesco Giorgi.

    La femme et la fille de Panzeri impliquées

    Dans ce contexte, Giorgi a été identifié comme une sorte d’ »agent » de Panzeri. Du moins, les services marocains l’ont utilisé de cette façon. Mais ce serait Cozzolino et Panzeri qui auraient négocié l’accord permettant « l’ingérence du Maroc ». La femme et la fille de Panzeri faisaient également partie de la clique. Ils ont reçu de l’argent du Maroc. La fille de 38 ans de Pier Antonio Panzeri et sa femme de 67 ans vivent près de Bergame. Sa femme et sa fille étaient au courant, selon ces documents. De plus, le tribunal estime que sa femme donnait occasionnellement des ordres à Panzeri sur la façon dont l’argent devait être dépensé.

    Sa femme avait regardé les prix pour des vacances pendant les vacances de Noël et « 100.000 euros pour des vacances comme l’année dernière », cela n’allait pas arriver cette année. Selon l’enquête, elle a également dit à son mari d’ouvrir un compte bancaire en Belgique. Le fait qu’elle ait elle-même mentionné les « moissonneuses-batteuses » en parlant de ses affaires montre qu’elle savait que ce n’était pas kasher. La mère et la fille auraient également participé elles-mêmes au « transport des dons ». Les écoutes téléphoniques montrent que la fille de Panzeri a fait des commentaires sur ces « cadeaux », qui lui ont apparemment profité. « Il n’est pas clair s’il s’agissait alors de cadeaux physiques ou de paiements », a-t-il déclaré. Selon la demande de remise, ils proviennent de l’ambassadeur du Maroc en Pologne, Abderrahim Atmoun.

    Qatargate

    Le système du Qatar n’est pas fondamentalement différent. Les règles étaient finalement les mêmes. Et il y avait des objectifs similaires. Dans ce cas, l’objectif était de rendre les procédures établies par Doha acceptables pour les travailleurs. En particulier, ceux qui sont ou étaient engagés dans la construction des structures de la Coupe du monde.

    Les autorités qataries auraient été encore plus directes que les autorités marocaines. Ils n’utiliseraient pas d’espions comme le Maroc et s’adresseraient directement au gouvernement. Les rencontres se font en effet avec le ministre du travail, Bin Samikh al Marri. Et tout – selon le mandat d’arrêt – aurait été fait avec l’aide d’un mystérieux personnage appelé Bettahar et surnommé « l’Algérien ».

    « Niveau de vie élevé »

    Les enquêteurs n’ont aucun doute : Panzeri et Giorgi ont partagé la plupart de l’argent. Et le reste était pour Figà Talamanca. Le réseau a reçu des paiements pour ses activités de différentes manières lorsque les membres du réseau sont venus à Doha : par le biais des comptes de l’ONG « Fight Impunity », en espèces ou par des dons. Lorsque le bailleur de fonds était Rabat, c’était moins subtil. En fait, l’argent était transféré dans des enveloppes ou des sacs individuels par l’intermédiaire de l’ambassadeur en poste en Pologne. L’argent servait aux membres de la clique à « maintenir un niveau de vie élevé ». Et pour payer les « membres du réseau » qui ont été manipulés au sein des institutions européennes.

    Dans la maison des parents de Francesco Giorgi à Abbiategrasso, les enquêteurs ont trouvé la clé d’un coffre-fort. A la banque, ils ont trouvé 20.000 euros supplémentaires. Pour l’argent saisi à Bruxelles, la police a trouvé une piste, à savoir le ruban adhésif entourant les billets : il lui permet de retrouver les comptes courants et la banque d’où ils ont été retirés. Et cela pourrait être le tournant de l’enquête.

    Des sacrifices pour les partenaires ?

    Pendant ce temps, Eva Kaili continue de dire qu’elle est innocente et prétend ne rien savoir des affaires d’argent et de corruption, rejetant la faute sur son partenaire. Ce dernier, écrit le journal la Repubblica, aurait confirmé aux enquêteurs qu’il avait tenu la femme dans l’ignorance de l’opération. « Je ferai tout mon possible pour que ma compagne soit libre et puisse s’occuper de notre fille de 22 mois », a-t-il déclaré aux enquêteurs.

    Source : PAL NWS, via Marocleaks

    #Qatargate #Maroc #Parlement_Européen #Eva_Kaili #Antonio_Panzeri #Francesco_Giorgi #Qatar #Marocleaks #Mohamed_Belahrach #Moroccogate #DGED #Yassine_Mansouri

  • Morocco’s New Tango with the African Union

    Tags : Morocco, Western Sahara, African Union, bribes, corruption,

    Ahead of the African Union Summit which takes place from 22-31 January 2017 in Addis Ababa, Yohannes Woldemariam analyses Morocco’s campaign for readmission to the continental body.

    Why is King Mohammed VI of Morocco suddenly keen to join the African Union (AU), after his late father King Hassan II abandoned the continental Organization of African Unity the (OAU), in 1984?

    Morocco is currently courting a number of African countries relentlessly, including Madagascar, Tanzania, Rwanda, and others. Morocco has signed 19 economic agreements with Rwanda and 22 with Tanzania—two countries that traditionally backed the Western Sahara’s quest for decolonisation. Nigeria and Morocco have also signed a total of 21 bilateral agreements, a joint venture to construct a gas pipeline that will connect the two nations as well as some other African countries to Europe.

    Clearly, the economic agreements with these countries imply ulterior motives for increasing Morocco’s leverage in its campaign to return to the AU and deal a blow to Western Sahara’s aspirations for self-determination. Morocco is waging a similar campaign internationally and in the halls of the US congress by hiring expensive lobbyists and public relations firms.

    For Morocco, joining the AU is part of the tactic of trying to use the organisation for its objective of neutralising Western Sahara, from the inside, which has become a terribly divisive wedge issue within the AU.

    Outside Africa, Morocco has powerful support for its position from influential Gulf States such as the United Arab Emirates (UAE) and Saudi Arabia, which are not members of the AU, but which can still use their political influence and the power of the purse to coerce and lobby cash-strapped African countries and the United Nations. In a clear show of muscle, Morocco, Saudi Arabia and UAE walked out from a meeting of the Arab and African foreign ministers meeting, which was held in the capital of Equatorial Guinea, Malabo, in preparation for the fourth Arab-African summit, because of opposition to the presence of a delegation from the Saharawi Arab Democratic Republic (SADR). Among African countries, Senegal strongly backs Morocco’s position, undoubtedly due to great pressure from France and Moroccan economic investments in Senegal. Morocco is also the largest investor in Ivory Coast and therefore can count on strong Ivorian support. Morocco has stronger support in Francophone Africa.

    Kenya, which once supported SADR reversed course in 2007 but now Foreign Minister Amina Mohamed, candidate to head the African Union Commission, is calling for holding, as quickly as possible, “the referendum on Western Sahara people’s self-determination.” Zambia has similarly vacillated after early support for the cause of Western Sahara. According to WikiLeaks, at least until 2009 Ethiopia’s position was to recognise the SADR, declared by the Polisario (Western Sahara’s guerrilla army) in 1976 as its representative body. It still remains to be seen, how countries will line up when it really matters.

    The case of Western Sahara bears striking resemblance to Eritrea’s struggle for independence from Ethiopia and the independence struggles of Namibia, Belize and East Timor. According to the Wikileaks report, both Belize and East Timor are listed among countries who recognise SADR.

    Africa committed itself to maintain colonial borders, drawn arbitrarily in the 19th and 20th centuries, after the collapse of European colonialism. This commitment was not made because those borders made any sense: borders were rarely congruent with ethnic geographical homelands or previous historical delineations. One can debate the pros and cons of this but Africa made the decision in Cairo in 1964, to keep these borders in order to avoid disruptive and endless conflict of trying to rearrange colonial boundaries, to fit language groups or ethnicities. For better or worse, that is what was decided with the Cairo resolution (AHG/Res. 16(I)). Nevertheless, Morocco is choosing to violate that resolution by gobbling up Western Sahara.

    But why does Morocco need the AU, the much troubled continental body? The explanation lies in Morocco’s illegal Occupation of the Western Sahara and its need to legitimise it by enlisting as many African countries as possible, to accept Western Sahara’s fate as fait accompli. Morocco has been colonising the territory since 1974. Recently, UN General Secretary Ban Ki Moon characterised Morocco as an occupying force, which obviously did not sit well with Morocco.

    An impasse of a no-war, no-peace status exists since 1991, after a ceasefire brokered by the United Nations. Morocco has proposed “internal autonomy” but the Saharawis insist on a United Nations supervised referendum vote, with independence on the table. The International Court of Justice (ICJ) after consideration of materials and information provided by both sides concluded there is no evidence:




    establish[ING] any tie of territorial sovereignty between the territory of Western Sahara and the Kingdom of Morocco or the Mauritanian entity… the Court has not found legal ties of such a nature as might affect the application of General Assembly resolution 1514 (XV) in the decolonization of Western Sahara and, in particular, of the principle of self-determination through the free and genuine expression of the will of the peoples of the Territory.




    In a rare show of some backbone, the OAU welcomed Western Sahara’s membership, which incensed Morocco and caused its withdrawal from the organisation in 1984—making it the only country to do so in its history. This was a strategic mistake by Morocco, which it seems to have finally realised.

    Illegal Mining of Western Sahara’s Potash Resource

    Morocco is exploiting and using Western Sahara’s potash resource to bribe and lobby countries like Ethiopia, casting doubt on the sincerity of its offer for “internal autonomy” to the territory.

    According to the financialpost.com:



    Two Canadian fertilizer firms have become the dominant buyers of phosphate rock from the disputed territory of Western Sahara after other companies stopped the practice… Western Sahara Resource Watch (WSRW) found that Potash Corp. of Saskatchewan Inc. and Agrium Inc. shipped a combined 916,000 tonnes of phosphate from the territory last year. That accounted for 64.5 per cent of all purchases from Western Sahara in 2015. Potash Corp. shipped 474,000 tonnes and Agrium shipped 442,000…


    The Financial Times reported that the OCP (Morocco’s state-owned phosphate company) sealed a deal to build $3.7bn fertiliser plant in Ethiopia. This is hailed as the largest investment of Morocco outside the country and as an example of South–South cooperation. The clue for this motive is to be found in “Ethiopia’s support for Morocco’s return to the African institutional family …articulated in a joint statement issued following King Mohammed VI’s … visit to Ethiopia, the first since his accession to the Throne.”

    Moroccan robbery of Western Sahara’s resources is widespread. Hillary Clinton was complicit with relaxing US foreign aid restrictions on Morocco during her tenure as Secretary of State, allowing US funds to be used in the territory of Western Sahara where OCP operates phosphate-mining operations. Collaterally, Hillary’s favour to Morocco resulted in US$12-million for the Clinton-Foundation, courtesy of King Mohammed VI.

    Morocco’s commitment to South- South Cooperation is questionable at best. Morocco is framing its charm offensive in Africa in terms of South– South cooperation. But what really is Morocco’s commitment to South-South cooperation? Like Ethiopia, Morocco’s commitment, first of all, is commitment to an extreme form of neoliberalism and to an environmental narrative that blames pastoralists and their overgrazing practices as an excuse for invading and appropriating land for commercial agriculture and other land grabs. In Morocco, stat e services such as health care and education have faced drastic reduction. The promotion of exports and the lowering of tariffs is the reality. For the majority of their populations, rampant degradation and poverty are the reality in both countries.

    A central tenet of South-South cooperation is poverty reduction, but neoliberalist market fundamentalism is incompatible with reducing inequality and protecting the environment. The beneficiaries from these policies are the elite and international capitalists; the results are a far cry from South-to-South cooperation that would alleviate poverty. Even the 22nd Conference of the Parties (COP22) to the United Nations Framework Convention on Climate Change (UNFCCC) was used by Morocco to insert itself in the 16 November 2016 meeting of the Africa Action Summit in Marrakesh. King Mohammed VI was the new face in the meeting, clearly pushing his campaign to get rid of SADR from the AU.

    The struggle to deal seriously with climate change should not be circumvented by the unjust political agendas of opportunistic leaders. As Hamza Hamouchene of War on Want, articulates: there cannot be authentic environmental justice in Morocco when its government ignores the political rights of the Saharawi people.

    Similarly, In 2009, in his capacity as a designated negotiator, the late Ethiopian Prime Minister Meles Zenawi betrayed the G77’s and Africa’s collective stance in Copenhagen by making a back-door deal with France retreating from the agreed upon 1.5 degrees Celsius target to 2 degrees and thereby dealing a serious blow to the bargaining capacity of the global South. As Kate Sheppard of Mother Jones magazine wrote:



    The major powers welcomed Ethiopia’s defection from the 1.5-degree target. British Prime Minister Gordon Brown…endorsed the side deal with France….Obama placed a call to Zenawi [in which he] expressed his appreciation for the leadership [of] the Prime Minister… [In negotiating] with African countries on climate change.




    The truth was that Meles used Copenhagen to further his own immediate agenda at the expense of Africa and King Mohammed VI was using COP22 to support Morocco’s agenda of denying the rights of the Saharawi people. Ethiopia is now seen as key for Morocco’s goals, as a founding member of the OAU hosting the headquarters of the AU’s Chinese-funded 200-million-dollar building in Addis Ababa, showcasing Chinese soft power. The world must not forget that Ethiopia still sits on its own violation by occupying parts of Eritrean territory in contravention of an ICJ verdict.

    Moroccan and Ethiopian version of South-to-South cooperation is simply a repackaged version of neoliberalism based on extractive activities and destroying the lives of the most vulnerable.

    The honorable thing for African Countries and the AU to do, as they recently have done in standing up to Yahya Jammeh of the Gambia, is to rebuff Morocco’s arm twisting and vigorously support the self-determination of the Saharawi people.


    Dr. Yohannes Woldemariam is a Visiting Professor of International Political Economy at Universidad Nacional de Costa Rica.

    LSE, 20/01/2017

    #Morocco #Western_Sahara #Bribes #African_Union #Bribes #Corruption

  • Qatargate, Maroc et « les italiens » : le réseau pour empêcher l’UE d’enquêter sur Pegasus

    Tags : Sahara Occidental, Eva Kaili, Maddalena Kaili, Moroccogate, Qatargate, Maroc, DGED, Parlement Européen, Antonio Panzeri, Francesco Giorgi, Marocleaks, Mohamed Belahrach, Fight Impunity, No peace without justice, corruption,

    Par notre correspondant Luca De Vito (Bruxelles) et Giuliano Foschini

    Le logiciel d’espionnage également utilisé par Rabat. Il s’agissait d’intervenir, mais sans donner l’impression de travailler pour l’ennemi.

    Il y a une histoire, au sein de Qatargate, qui est plus importante que les autres. Il en est ainsi parce que, selon les termes d’un haut responsable de nos services de renseignement, « il s’agit de l’un des cas d’espionnage les plus criants, je dirais même le plus criant, qui se soit jamais produit dans l’Union européenne ». Une affaire dans laquelle l’Italie, ou plutôt « les Italiens », jouent un rôle tellement important qu’en ces heures, l’Italie vérifie qui et quels rôles elle a joués dans la pièce.
    Parce que notre sécurité nationale est aussi en jeu, bien sûr. L’histoire est celle du programme Pegasus, un logiciel israélien qui aurait été utilisé par des dizaines de gouvernements pour espionner des hommes politiques, des journalistes et des militants dans le monde entier. Y compris en Europe ; le parquet belge, comme le montrent les documents que Repubblica a pu consulter, affirme que l’une des principales raisons pour lesquelles le Maroc a décidé d’intervenir et de soudoyer le groupe Panzeri était de contrôler le dossier Pégase : trop d’intérêts en jeu pour rester en dehors du jeu.

    Tout a commencé en mars 2022 lorsque le Parlement européen – par 635 voix pour, 36 contre et 20 abstentions – a décidé d’instituer une loi sur l’utilisation de Pegasus et d’autres logiciels espions de surveillance. Elle l’a fait après la publication de plusieurs enquêtes journalistiques documentant la façon dont certains pays étrangers, dont le Maroc, ont utilisé le logiciel pour espionner en Europe : ce sont précisément les services secrets de Rabat qui sont accusés dans l’enquête d’avoir utilisé le logiciel pour espionner le téléphone du président de la France, Emmanuel Macron.

    L’ouverture d’une enquête spécifique par le Parlement a inquiété les Marocains pour deux raisons : à cause de l’endroit où elle pourrait mener et, surtout, à cause des conséquences. Ils devaient savoir en temps réel ce qui se passait afin de pouvoir éventuellement prendre des contre-mesures. Pour cela, du moins la façon dont l’accusation reconstitue l’affaire, ils font un geste. Ou plutôt trois, « Ils poussent à l’accession du député Andrea Cozzolino à la commission parlementaire spéciale », « étant donné l’implication publique du Maroc dans ce dossier ». Et, non contents, ils placent également deux autres personnes du groupe : « la vice-présidente Eva Kaili et l’eurodéputée belge Marie Arena ». La tâche qui leur est confiée est, selon la reconstruction des Belges, précise. Intervenir, mais sans jamais donner l’impression de travailler pour l’ennemi. L’équipe travaille au service de la DGED, le service marocain, et de son numéro un, Yassine Mansouri, qui a rencontré directement Cozzolino à au moins une occasion. Et en deux Panzeri : « Dans ce contexte, note la police belge, l’équipe italienne opère avec une discrétion qui va au-delà de la simple prudence. Éviter d’apparaître trop ouvertement pro-marocain au sein du Parlement. Utilisation du langage codé ». Parmi les documents saisis chez Francesco Giorgi, qui était l’assistant de Cozzolino, figurent des notes avant les réunions envoyées à Panzeri réunion après réunion. Que voulaient savoir exactement les Marocains ? Et encore / peuvent-ils être sûrs que Pegasus n’a pas été détourné par le groupe, sur des cibles italiennes, pour d’autres intérêts ? Précisément dans notre pays, il existe un précédent embarrassant. « En Italie », écrit la Commission parlementaire dans le rapport publié ces derniers jours, après l’éclatement du scandale, et acquis par la police belge, « il existe un cas d’utilisation de Pegasus : l’ancien Premier ministre et président de la Commission européenne Romano Prodi aurait été ciblé avec Pegasus. Prodi était l’envoyé spécial de l’ONU au Sahel, concernant la libération du Sahara occidental, un territoire entre le Maroc et la République arabe. Selon les informations, ce sont les services secrets marocains qui ont surveillé le téléphone de Prodi ». Des amis « des Italiens », en somme.

    La Repubblica, 23/12/2022

    #Sahara_Occidental #Prix_Sakharov Qatargate #Maroc #Parlement_Européen #Eva_Kaili #Antonio_Panzeri #Francesco_Giorgi #Qatar #Marocleaks #Mohamed_Belahrach #Moroccogate #Maddalena_Kaili

  • Eurocorruption, Panzeri ami du Maroc en 2011. Le voyage clandestin chez les Sahraouis

    Tags : Moroccogate, Qatargate, Parlement Européen, Antonio Panzeri, Sahara Occidental, Dakhla, Eva Kaili, Qatar, Marocleaks, Mohamed Belahrach, Fight Impunity, No peace without justice,

    L’ancien député européen Antonio Panzeri et l’actuel ambassadeur du Maroc à Varsovie Abderrahim Atmoun sur une photo publiée sur la page Facebook de l’ambassade du Maroc en Pologne le 4 mars 2017L’ancien député européen Antonio Panzeri et l’actuel ambassadeur du Maroc à Varsovie Abderrahim Atmoun sur une photo publiée sur la page Facebook de l’ambassade du Maroc en Pologne le 4 mars 2017 (ansa).

    Il y a onze ans, le député européen de l’époque était déjà considéré par Rabat comme un homme de confiance, qu’il fallait envoyer en voyage en territoire « ennemi », au siège du gouvernement sahraoui en exil, pour qu’il apparaisse au-dessus des partis…
    Un homme choisi par le Maroc depuis 2011 pour défendre les intérêts de Rabat, et en vertu de son apparence d’être « un interlocuteur crédible pour toutes les parties ». Certains câbles publiés par un pirate informatique qui se fait appeler Chris Coleman jettent davantage de lumière sur le rôle d’Antonio Panzeri, l’ancien député européen du PD et de l’Article Un, notamment dans l’un des dossiers historiquement les plus chers au Maroc, le Sahara occidental, une région aspirant à l’autodétermination sous la direction du Front Polisario et avec le soutien de l’Algérie.

    En effet, les câbles  » Maroc Leaks  » révèlent les coulisses d’une visite de Panzeri en 2011 à Tindouf, une ville algérienne proche de la région marocaine en question et surtout le siège du gouvernement en exil de la République arabe sahraouie démocratique, proclamée par le Polisario en 1976. Un voyage qui aurait dû inquiéter Rabat sur le plan politique, car il aurait pu signifier le soutien de celui qui était alors président de la délégation maghrébine au Parlement européen aux revendications du Front Polisario. Au lieu de cela, elle a été approuvée et gérée par Rabat en accord avec Panzeri.

    Le voyage de 2011 en Algérie

    Nous sommes en octobre 2011, et les deux parties sont donc déjà en contact pour promouvoir l’image du Maroc. Une note de la Mission marocaine auprès de l’UE explique à Rabat qu’un de ses représentants a eu une conversation informelle avec le conseiller de Panzeri, précisément pour préparer la visite du député européen au Maghreb, prévue quinze jours plus tard.

    Les autorités marocaines expliquent que l’arrêt à Tindouf est « indispensable pour consolider la crédibilité de Panzeri auprès de l’Algérie et du Polisario, étant donné qu’il est accusé d’être pro-marocain », et que le fait qu’il soit ainsi perçu « n’est pas dans l’intérêt du Maroc ». Panzeri peut être « un allié puissant ou un adversaire terrible » et il est crucial de l’avoir à ses côtés. En janvier 2013, cependant, un câble de cette même mission le décrit comme un  » ami proche du Maroc  » et l’oppose ouvertement à son collègue britannique Charles Tannock,  » connu pour ses positions pro-polonaises « .

    Le pacte secret de 2019

    En 2019, alors qu’il n’a pas été réélu, Panzeri, selon les confessions de son ancien assistant Francesco Giorgi, a ensuite conclu un pacte secret avec les services secrets extérieurs du Maroc, la Dged, par l’intermédiaire du diplomate Abderrahim Atmoun, lui-même sous les ordres d’un autre homme, « un type dangereux », Mohamed Belharace, agent secret de la Dged.

    La Repubblica, 17/12/2022

    #Qatargate #Maroc #Parlement_Européen #Eva_Kaili #Antonio_Panzeri #Francesco_Giorgi #Qatar #Marocleaks #Mohamed_Belahrach #Moroccogate #DGED #Yassine_Mansouri

  • Morocco-gate : The bargaining chip is the Saharawi people

    Tags : Qatargate, European Parliament, Antonio Panzeri, Eva Kaili, Marocleaks, Western Sahara,

    The bargaining chip between Morocco and MEPs is the Saharawi people

    LUCA ATTANASIO

    At the centre of the Moroccan strand of the scandal that has engulfed the European Parliament is the Western Sahara issue. Rabat aimed to bribe parliamentarians and officials to circumvent the EU Court of Justice ruling safeguarding the Saharawis’ right to profits from the resources of their territory.

    At the centre of the Moroccan strand of the scandal that has engulfed the European Parliament is the Western Sahara issue.

    Rabat aimed to bribe parliamentarians and officials to circumvent the EU Court of Justice ruling safeguarding the Saharawis’ right to profits for the resources of their territory.

    « Something always happens in the European parliament, » explains Fatima Mahfoud, Polisario’s representative in Italy, « that interrupts proceedings favourable to our demands. And so far, as the Maroc-Leaks show, Che Panzeri was crucial in Morocco’s lobbying in the EU.

    For Noam Chomsky, it was they in October 2010 who triggered the Arab Springs. Ahead of the Tunisians, the Saharawis brought 20,000 activists to Gdeim Izik, in the middle of the southern Moroccan desert, to demonstrate peacefully and demand respect for rights from Rabat.

    The ‘Sahrawi spring’ was bloodily repressed by the Moroccan police forces and their cause sank again amidst the utter disregard of the world.

    Today, the issue of Western Sahara, Africa’s last colony by Africans, resurfaces for yet another chapter of rights frustration.

    A bargaining chip, the Saharawis are said to be the sacrificial victims of shady dealings between European parliamentarians and Moroccan officials interested in maintaining the status quo of EU-Morocco trade put in serious jeopardy by an EU Court of Justice ruling in 2016.

    THE COURT REJECTS EU-MOROCCO AGREEMENTS

    The legal body had rejected the trade agreements between Europe and Rabat precisely because of the area of Western Sahara, which is rich in phosphates and very rich in fish, and demanded that any future signature be made with the consent of the Polisario Front, the political body representing the Saharawis.

    The Court’s ruling, however, was substantially bypassed by the European Commission, which re-proposed the contents of the previous text without any substantial changes and, above all, without involving the Saharawis. And when in 2019 the texts of the new agreement were approved by a large majority in parliament, the Polisario lodged an appeal and received a new assent from the Court, which in 2021 invalidated all agreements. Despite this, the parliament again approved the trade agreement with Morocco and the new appeal lodged by Polisario is expected to be answered in 2023.

    For years, one wondered how it was possible for the European parliament and commission to circumvent rulings of the European Court of Justice. Today, the first answers are emerging. For some time now, the powerful Moroccan lobbying system has been on the lookout for MEPs who tend to be close by political vocation to oppressed peoples or those deprived of fundamental rights in order to convince them, through licit and illicit methods, to shift support and votes in favour of Rabat’s interests. In this way, they allow a stable political and commercial relationship between the EU and Morocco and de facto erase the demands, ratified in this case by the Court of Justice, of the Saharawis.

    ‘Something always happens in the European Parliament,’ explains Fatima Mahfoud, Polisario’s representative in Italy, ‘that interrupts proceedings favourable to our demands. We had a last example last 14 December: following the Qatar gate a motion was voted to limit lobbying and the left tabled an amendment to extend it to Morocco as well, but the overwhelming majority voted against it’.

    THE ‘FRIENDS’ OF MOROCCO
    Among the most active in guiding the choices of the parliament and the committee is, as is well known, Pier Antonio Panzeri, head of the EU-Morocco joint committee from 2010 to 2014 and president in his third term 2014-2019, of the delegation for relations with the Maghreb and the Arab Maghreb Union, including the EU-Morocco, EU-Tunisia and EU-Algeria joint parliamentary committees.

    His relations with Abderrahim Atmoun, Morocco’s ambassador to Poland, and a man who exerted great pressure on the EU to avert the downsizing of Morocco-Europe trade relations, as well as those between Moroccan emissaries and parliamentarians, among whom, as the Belgian judiciary would have us believe, in addition to Panzeri, there would be Cozzolino and Vice-President Kalili, are now being examined by the investigators. That Panzeri was crucial in lobbying Morocco in the EU is demonstrated by many of the texts revealed by Maroc-leaks.

    One among many, from 2014, from the Moroccan Foreign Ministry’s Directorate for Relations with the EU reads in one passage, ‘Federica Mogherini … will lead European diplomacy …Coming from the Pd, which supported the motion against Morocco in the Italian parliament, she has adopted positions favourable to the separatists’ arguments on the Sahara issue. It is therefore necessary to act with Morocco’s friends (senior European officials and members of the Socialists & Democrats party, in particular Pargneaux and Panzeri) to make her aware of this issue… »

    THE SAHARAWI NATION ONLY FOR THE SOUTHERN HEMISPHERE

    For half the world – the African Union and almost all African countries, many American and Asian countries – the desert people, settled for centuries between southern Morocco, Mauritania and the Atlantic Ocean, is a nation – the Saharawi Arab Democratic Republic (Rasd) – with a government and a parliament (in exile in Tindouf, Algeria, ed). For the other planetary hemicycle, however, it is no more than the extreme southern offshoot of Morocco. Spanish Sahara until 1975, the early 1960s saw the establishment of united independence groups under the Frente Polisario banner.

    The organisation, Spain having left the scene in 1976, presented its demands for self-determination to the United Nations. But it was Morocco that took advantage of the political vacuum left by Spain: on 6 November 1975, King Hassan II ordered more than 300,000 of his subjects, protected by 20,000 soldiers, to occupy the region to the south.

    Since then, the people of the desert have experienced exile and gradual fragmentation: a large portion lives in what Rabat considers to be its last southern region; another, much smaller portion lives in a strip of impassable land conquered by the Polisario army, called Liberated Territories, beyond the longest wall in the world, 2,700 kilometres, erected by Morocco and littered with mines; finally, about 200,000 people populate the refugee camps of Tindouf, Algeria.

    After decades of conflict, which Polisario faced with the support of Algeria, a UN agreement was reached in 1991 that, in addition to a truce, provided for the immediate organisation of a referendum on self-determination. More than 30 years have passed and that consultation is still waiting to be held.

    The demands of the Sahrawi people continue to be frustrated even when decisive bodies such as the EU Court of Justice accepts and supports them.

    « We are going to the January congress, » Mahfoud said again, « in a state of war after Morocco violated the ceasefire in 2020, and we learn with great sadness that we have been used as a bargaining chip by parliamentarians from an institution on which we put a lot of trust. We hope that this scandal will finally open the eyes of many’.

    One among many, from 2014, from the Moroccan Foreign Ministry’s Directorate for Relations with the EU reads in one passage, ‘Federica Mogherini … will lead European diplomacy …Coming from the Pd, which supported the motion against Morocco in the Italian parliament, she has adopted positions favourable to the separatists’ arguments on the Sahara issue. It is therefore necessary to act with Morocco’s friends (senior European officials and members of the Socialists & Democrats party, in particular Pargneaux and Panzeri) to make her aware of this issue… »

    THE SAHARAWI NATION ONLY FOR THE SOUTHERN HEMISPHERE

    For half the world – the African Union and almost all African countries, many American and Asian countries – the desert people, settled for centuries between southern Morocco, Mauritania and the Atlantic Ocean, is a nation – the Saharawi Arab Democratic Republic (Rasd) – with a government and a parliament (in exile in Tindouf, Algeria, ed). For the other planetary hemicycle, however, it is no more than the extreme southern offshoot of Morocco. Spanish Sahara until 1975, the early 1960s saw the establishment of united independence groups under the Frente Polisario banner.

    The organisation, Spain having left the scene in 1976, presented its demands for self-determination to the United Nations. But it was Morocco that took advantage of the political vacuum left by Spain: on 6 November 1975, King Hassan II ordered more than 300,000 of his subjects, protected by 20,000 soldiers, to occupy the region to the south.

    Since then, the people of the desert have experienced exile and gradual fragmentation: a large portion lives in what Rabat considers to be its last southern region; another, much smaller portion lives in a strip of impassable land conquered by the Polisario army, called Liberated Territories, beyond the longest wall in the world, 2,700 kilometres, erected by Morocco and littered with mines; finally, about 200,000 people populate the refugee camps of Tindouf, Algeria.

    After decades of conflict, which Polisario faced with the support of Algeria, a UN agreement was reached in 1991 that, in addition to a truce, provided for the immediate organisation of a referendum on self-determination. More than 30 years have passed and that consultation is still waiting to be held.

    The demands of the Sahrawi people continue to be frustrated even when decisive bodies such as the EU Court of Justice accepts and supports them.

    « We are going to the January congress, » Mahfoud said again, « in a state of war after Morocco violated the ceasefire in 2020, and we learn with great sadness that we have been used as a bargaining chip by parliamentarians from an institution on which we put a lot of trust. We hope that this scandal will finally open the eyes of many’.

    Domani, 19/12/2022

    #Qatargate #Maroc #Parlement_Européen #Eva_Kaili #Antonio_Panzeri #Francesco_Giorgi #Qatar #Marocleaks #Mohamed_Belahrach #Moroccogate #DGED #Yassine_Mansouri

  • Sahara Occidental : Démission du représentant du Polisario pour l’Europe

    Sahara Occidental : Démission du représentant du Polisario pour l’Europe

    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Oubi Bouchraya, Brahim Ghali,

    Oubi Bouchraya, membre du Secrétariat national et représentant du Front Polisario pour l’Europe, a annoncé hier soir sa démission de son poste de représentant du Front Polisario pour l’Europe en raison de désaccords avec le président Brahim Ghali.

    « Après une demande ferme il y a plusieurs mois, j’ai présenté aujourd’hui ma démission par écrit au Secrétaire Général du POLISARIO de mon poste de « responsable chargé de l’Europe et de l’UE ». Je l’ai remercié pour sa confiance, mais de profonds désaccords avec lui sur la vision et les méthodes m’ont contraint à prendre cette décision difficile », a écrit M. Bouchraya dans un tweet.

    « J’exécuterai le mandat qui m’a été confié par le peuple jusqu’à la dissolution du SN (Secrétariat National, ndlr) du Front Polisario le 13.01.23″. Je n’ai absolument pas l’intention de me représenter. L’indépendance du Sahara est imparable. Pour cet idéal, je continuerai à me battre jusqu’au dernier souffle de ma vie », a ajouté le diplomate sahraoui.

    #Sahara_Occidental #Oubi_Bucharaya #Front_polisario #Brahim_Ghali

  • La proposition du Maroc sur le Sahara occidental ignorée à Riyadh

    La proposition du Maroc sur le Sahara occidental ignorée à Riyadh

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Sommet Arabo-Chinois, Koweït, Liban, Afghanistan, Ukraine,

    Riyadh, 9 décembre (Prensa Latina) Le Maroc a échoué dans ses tentatives d’introduire la question du Sahara Occidental au Sommet Arabo-chinois qui s’est terminé aujourd’hui dans la capitale saoudienne.

    Selon les rapports, la délégation marocaine a essayé de mettre sur la table son prétendu droit sur les territoires occupés de la République arabe sahraouie démocratique, une proposition qui a été ignorée et exclue de l’ordre du jour et du document final.

    Le sommet, organisé par le roi Salman bin Abdulaziz Al Saud d’Arabie saoudite et le président chinois Xi Jinping, a adopté un plan d’action conjoint pour la période 2023-2027, mettant l’accent sur la poursuite du dialogue et le soutien à la reprise économique internationale.

    Sur le plan politique, ils ont exprimé une condamnation unanime du terrorisme, quelle que soit son origine, et ont appelé à combattre l’extrémisme, ainsi qu’à empêcher le financement et le recrutement de groupes armés qui menacent la sécurité de la région et sa stabilité.

    La déclaration finale en 18 points incluait la nécessité de soutenir le traité de non-prolifération nucléaire et de parvenir à une solution juste à la cause du peuple palestinien, conformément aux résolutions pertinentes des Nations unies et à l’initiative de paix arabe.

    Ainsi que la situation au Yémen, en Irak, au Koweït, au Liban et en Afghanistan, et a exhorté à soutenir les efforts internationaux visant à calmer et à trouver une solution politique pour mettre fin au conflit en Ukraine.

    Pendant ce temps, ce vendredi, il a été connu que les organisations et organismes internationaux du Sud-Soudan ont demandé l’expulsion du Maroc de l’Union africaine pour ses violations constantes dans les territoires sahraouis occupés, violant les articles fondateurs de l’organisme et les résolutions des Nations Unies.

    ElPais.cr, 09/12/2022

    #Sahara_Occidental #Maroc #Sommet_arabo_chinois