Catégorie : Sahara Occidental

  • Ce n’est pas Pedro Sanchez qui a écrit la lettre publiée par le Maroc

    Ce n’est pas Pedro Sanchez qui a écrit la lettre publiée par le Maroc

    Tags : Maroc, Espagne, Sahara Occidental, autonomie,

    Un éminent expert espagnol met les pieds dans le plat : Ce n’est pas Pedro Sanchez qui a écrit sa lettre de trahison !

    Question de Diarto Fuera Aventura : Situons-nous le 14 mars de cette année lorsque le président du gouvernement, Pedro Sánchez, a envoyé une lettre au roi du Maroc, Mohamed VI, d’accord au millimètre près avec le gouvernement du Maroc, où il est dit que l’autonomie de le Sahara à l’intérieur du Maroc est l’option la plus réaliste et la plus crédible Quelle est la portée réelle de ce changement de position manifesté par le gouvernement espagnol ?

    Réponse de Carlos Ruiz Miguel, professeur de droit constitutionnel à l’Université de Saint-Jacques-de-Compostelle (USC) : Je suis clair que cette lettre a été signée par Sánchez, mais il ne l’a pas écrite. Il a été analysé et la syntaxe établit qu’il a été écrit par un Français arabophone, par les Marocains eux-mêmes. Il n’a été écrit par personne du gouvernement espagnol. Il lui a été attribué et il a été contraint de le signer. Il contient des erreurs si épaisses qu’elles montrent qu’il n’a pas été écrit en Espagne, de sorte que même le nom du ministère des Affaires étrangères a été mal orthographié.

    Tout est dit. Ou presque. Cet éminent professeur, expert de la question sahraouie, nous suggère en filigrane que le chef du gouvernement espagnol est victime d’un odieux chantage de la part des responsables marocains. Peut-être pas seulement à cause des juteuses affaires de sa femme au Maroc. Avec l’aide du logiciel espion Pegasus, les services de Yacine Mansouri et Abdellatif Hammouchi ont dû récolter une information tellement compromettante qu’ils ont poussé Pedro Sanchez à accepter de s’humilier en signant cette lettre de capitulation que des inconnus ont écrite pour lui.

    La meilleure preuve, c’est que Nasser Bourita et son ministère des Affaires Etrangère n’a pas pris la peine de respecter les convenances diplomatiques. Il a en effet rendu public cette humiliante lettre alors que Pedro Sanchez se trouvait encore en visite au Maroc, obligeant ce dernier à réintégrer en extrême urgence la Moncloa pour éteindre les débuts d’incendie politiques et institutionnels qui commençaient à se déclencher un peu partout. Bref, les exemples ne manquent pas, qui illustrent sinistre ascendant qu’a pris Rabat sur Madrid.

    Cet éminent professeur en détaille quelques-uns dans cet entretien, où il parle aussi des manières à la hussarde adoptées par le Maroc dans ses négociations sur les frontières maritimes. La classe politique et la société civile doivent se réveiller enfin, et prendre conscience que leur royaume, bel exemple de monarchie démocratique et constitutionnelle, jadis puissance maritime incontournable, vient de tomber sous les fourches caudines d’une monarchie dictatoriale, belliqueuse, expansionniste et indigne de confiance. Avis!

    El Ghayeb Lamine

    N.B : Carlos Ruiz Miguel est professeur de droit constitutionnel à l’Université de Saint-Jacques-de-Compostelle (USC) et directeur du Centre d’études sur le Sahara occidental (CESO) de cette université. Auteur de divers ouvrages sur le Sahara Occidental.

    Source : La Patrie News, 09/12/2022

    #Maroc #Espagne #Sahara_Occidental #Pedro_Sanchez

  • Comment le Maroc a réussi à supprimer le Sahara Occidental de l’agenda de l’UA

    Comment le Maroc a réussi à supprimer le Sahara Occidental de l’agenda de l’UA

    Tags : Maroc, Union Africaine, Sahara Occidental, Sénégal, Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Sommet de Malabo,

    Planning entretiens Union Africaine pour Ministre Déléguée
    28/01/2014
    Pour votre information :
    En pièce jointe le plan de médiatisation que les ministres ont retenue en marge du sommet UA pour la Ministre Déléguée lors de son passage a Addis Abeba.
    Il s’agit d’un premier planning des entretiens de Madame la Ministre Bouaida à l’occasion de sa participation au sommet de l’Union Africaine.
    En rouge, les entretiens qui auront lieu sur place à Addis Abeba au centre des conférences, Madame la Ministre pourra si elle le souhaite changer de lieu.
    Tout le reste des autres entretiens, ça se fera par téléphone :

    • 2 enregistrées dans les conditions du direct (Africa24 TV et Radio BBC Afrique). Pour ces 2 interviews les journalistes contacteront directement la Ministre.
    • Pour les autres entretiens téléphoniques, la mise en relation entre Madame la Ministre et les journalistes se fera par M. Benjamin Mampuya basé à Paris.

    A votre disposition pour plus d’information.
    PS : Ce planning a deja été transmis à Monsieur le Ministre et Madame la Ministre Deleguée.

    Si Mohamed.

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    02/05/2014
    Note à Monsieur le Ministre

    Objet  : Sommet de l’Union Africaine

    J’ai l’honneur de vous faire part de ce que le prochain Sommet de l’Union Africaine aura lieu à Malabo du 20 au 27 juin 2014. Conformément à la décision prise lors du Sommet de Janvier à Addis Abéba, le Rapport sur la question du Sahara demandé à la Présidente de la Commission, sera présenté à cette occasion.

    Les travaux préparatoires au niveau d’Addis Abeba commenceront dès le 9 juin 2014.

    Aussi et dans le but d’anticiper des décisions qui pourraient être prises lors du Sommet de Malabo, je vous suggère le programme de travail suivant :

    1 Entreprendre dès que possible, une mission à Malabo pour examiner avec les autorités équato-guinéennes les modalités de la présence de la délégation marocaine en marge du Sommet (Appui, facilités etc.…)

    Cette visite pourra être l’occasion de présider la 6ème Session de la Commission Mixte dont les travaux préparatoires avaient eu lieu à Malabo du 09 au 11 janvier dernier, et procéder à la signature des accords qui avaient été finalisés (liste en annexe).

    2- Envoi d’une délégation dès le 4 juin 2014, à Addis-Abeba pour suivre le travail préparatoire au niveau des Ambassadeurs Représentants Permanents auprès de l’Union Africaine.

    Cette délégation qui sera composée du Directeur des Affaires Africaines, de l’Inspecteur Général, du Directeur des Nations Unies, du Directeur Général de l’AMCI et du Chef de Cabinet de Madame la Ministre déléguée, aura pour mission de faire échec à toutes les tentatives du camp adverse de saper les acquis du Maroc au niveau des Nations Unies, sur la question du Sahara et d’empêcher aussi les modifications du format des partenariats bilatéraux avec l’Afrique.

    Une fiche détaillée sur les aspects confidentiels de cette mission vous est présentée en annexe.

    Une lettre de cadrage de la mission à destination de l’Ambassadeur de Sa Majesté le Roi à Addis Abeba, vous sera également proposée.

    Haute considération.


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    Fiche sur la Mission à Addis Abéba

    ⦁ Période : du 4 au 10 juin

    ⦁ Composition de la délégation : Directeur Afrique – Inspecteur Général – Directeur des Nations Unies – Directeur Général de l’AMCI – Chef de Cabinet de madame la ministre déléguée.

    ⦁ Objet : Mobilisation des Ambassadeurs Représentants des pays amis.

    ⦁ Objectifs :
    1 Contrer toute décision contraire au processus onusien de recherche d’une solution politique au différend du Sahara.
    2 Promouvoir et vulgariser la Résolution 2152 du 29 Avril 2014.
    3 Empêcher la modification du format des Partenariats et l’atteinte au Format du Caire.
    4 Continuer les contacts avec les délégations des pays qui reconnaissent encore l’entité fictive.
    5 Maintenir la connivence avec les délégations amies.
    6 Contacter les Représentants des autres pays extra-africains (France ; Espagne ; Etats-Unis ; Russie ; Chine, et plus si nécessaire).
    7 Effectuer quelques visites de courtoisies à des responsables d’institutions telles que la CEA et du Ministère des Affaires Etrangères Ethiopien.

    ⦁ Déroulement :
    ⦁ Plusieurs visites.
    ⦁ Une ou deux réunions avec les Représentants Permanents.
    ⦁ Organisation de déjeuners : – avec le Groupe des Pays amis – avec certains leaders de ce groupe.

    ⦁ Moyens :
    ⦁ Prise en charge intégrale des frais d’hôtellerie.
    ⦁ Enveloppe pour les frais généraux : location d’un ou deux véhicules, déjeuners….
    ⦁ Enveloppes individuelles de 5.000 Euros pour les amis dont la liste est ci- jointe (30 pays).

    Liste des pays

    Sénégal, Guinée, Côte d’Ivoire, Gabon, Burkina Faso, Benin, Togo, Comores, Djibouti, Niger, Mali, Erythrée, Gambie, Burundi, RDC, Congo, Cameroun, Guinée Bissau, Guinée Equatoriale (Pays hôte du Sommet), Tchad, Sao Tomé et Principe, Sierra Léone, Liberia, Somalie, Soudan, Madagascar, Malawi, Maurice, Seychelles, Mauritanie (Préside le Conseil de l’UA).

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    Rabat, le 2 juin 2013

    Stratégie pour contrer l’offensive de l’Algérie et de l’Afrique du Sud au sujet de la question du sahara marocain

    Le 21ème Sommet de l’Union Africaine à Addis-Abeba (22 au 28 Mai 2013), a été le révélateur de l’existence d’une véritable offensive, généralisée et planifiée par les adversaires du Maroc dont l’objectif est de faire d’abord adopter à l’UA une position prônant l’indépendance du sahara et de l’imposer, par la suite, au reste de la communauté internationale, comme seule et unique solution à ce conflit.

    L’arrivée de Madame Zuma à la tête de la Commission de l’UA constitue un élément clé de la mise en œuvre de cette stratégie, conçue et mise en œuvre essentiellement par l’Algérie et l’Afrique du Sud, appuyés massivement et activement par la quasi-totalité des pays de la SADECet par certains pays de l’Afrique orientale.

    Les travaux de ce Sommet ont dévoilé la collusion totale entre l’Afrique du Sud et l’Algérie d’une part et le Secrétariat de l’UA d’autre part qui d’ailleurs n’hésite plus à se départir ouvertement de la neutralité à laquelle il est normalement astreint. Cette collusion d’intérêt entre une partie des Etats membres et le Secrétariat de l’organisation, est un cas unique dans les annales des institutions internationales qu’il conviendra également de dénoncer.

    Cette note se propose de faire le point sur les travaux du Conseil Exécutif au sujet du Sahara, d’en tirer quelques enseignements, de décrire la stratégie poursuivie par les adversaires du Maroc, de proposer les éléments de la contre-offensive de notre pays et un plan d’action pour la mener à bien.

    Mission de la délégation marocaine à Addis-Abeba en marge des travaux du Sommet de l’UA

    Une délégation conduite par le Ministre des Affaires Etrangères, a effectué une mission à Addis-Abeba à l’occasion de la tenue du Sommet de l’Union Africaine et de la célébration du cinquantenaire de l’unité africaine.

    Cette mission intervenue dans un contexte très particulier, suite à l’inscription, pour la première fois, de la question du Sahara à l’ordre du jour de l’UA, s’est assigné trois objectifs essentiels :

    ⦁ Demander aux pays africains, amis du Maroc, d’exprimer leur refus de voir l’UA se saisir à nouveau de la question du Sahara et de demander, par conséquent, la suppression de ce point de l’ordre du jour du Conseil Exécutif de l’UA ;

    ⦁ Contrer l’adoption par l’UA de toute décision qui ne prendrait pas en considération l’évolution de la question du Sahara au Conseil de Sécurité des Nations Unies ;

    ⦁ Faire entendre solennellement au sein de l’UA, par l’entremise de pays amis, la position du Maroc sur cette question.

    En préparation à ce Sommet, les démarches ci-après avaient été entreprises par le Maroc auprès des pays africains pour demander la suppression de ce point de l’ordre du jour du Conseil Exécutif de l’UA  :

    ⦁ Des messages écrits ont été adressés par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’Assiste, aux Présidents du Sénégal, de la Cote d’Ivoire, du Gabon et du Burkina Faso.

    ⦁ Des lettres ont été adressées par le Ministre à l’ensemble des Ministres des Affaires Etrangères des pays africains ;

    ⦁ Les Ambassadeurs de Sa Majesté le Roi en Afrique ont été instruits pour entreprendre auprès de leurs pays d’accréditation, des démarches pour appuyer cette demande.

    ⦁ Une lettre de réponse a été adressée par le Ministre à la Présidente de la Commission de l’UA, lui expliquant les raisons pour lesquelles le Maroc considère qu’il n’est pas opportun pour l’UA de réintroduire dans son agenda l’examen de la question du Sahara.

    Dans ces démarches, l’argumentaire du Maroc s’articulait essentiellement autour des points suivants :

    1. L’OUA a échoué dans sa médiation pour résoudre le conflit du Sahara et s’est départie de son rôle d’arbitre en préjugeant de l’issue du processus d’autodétermination en admettant en son sein une entité ne disposant d’aucun attribut de souveraineté et ce en violation de sa propre Charte et du principe même de l’autodétermination ;
    2. La question du Sahara a divisé et a failli faire éclater l’OUA et qu’il n’est pas opportun de réintroduire à nouveau cette question controversée au sein de l’organisation panafricaine ;
    3. La question du Sahara est aujourd’hui du ressort du Conseil de Sécurité des Nations Unies qui œuvre à la recherche d’une solution politique négociée et que l’UA devrait éviter d’être en déphasage avec le processus onusien et gagnerait au contraire, en crédibilité, à soutenir ce processus.

    Au plan opérationnel et lors des travaux du Conseil Exécutif, la délégation du Sénégal a fait une déclaration demandant la suppression pure et simple de la question du Sahara de l’ordre du jour du Conseil. Le Sénégal a été appuyé par un grand nombre de pays amis, en l’occurrence, le Gabon, la Cote d’Ivoire, le Togo, la Guinée, la Gambie, le Benin, le Burkina Faso, Djibouti, la Lybie, la RDC, le Congo et les Comores.

    Cette demande a été violemment combattue par les partisans du maintien de cette question à l’ordre du jour. Il s’agit des délégations de l’Algérie, de l’Afrique du Sud, de l’Angola, du Mozambique, de la Tanzanie, de la Namibie, du Zimbabwe, du Lesotho, de la Zambie, du Botswana, du Soudan du Sud, en plus de la pseudo «  rasd  ».

    Devant cette division, un compromis a été trouvé consistant en l’adoption d’un projet de décision dont les éléments sont :

    ⦁ Maintien de la question du Sahara à l’ordre du jour et report de son examen à la prochaine session du Conseil Exécutif en Janvier 2014 ;

    ⦁ Suppression dans le projet de décision initial présenté par le Secrétariat, de deux paragraphes hostiles au Maroc ;

    ⦁ Demande à la Présidente de la Commission de l’UA de présenter à la prochaine session du Conseil Exécutif d’un rapport complet sur cette question, c’est-à-dire devant tenir compte du point de vue de toutes les parties ;

    ⦁ Introduction d’un paragraphe faisant référence à la résolution 20.99 du Conseil de Sécurité des Nations Unies du 25 avril 2013.

    ⦁ Soutien aux résolutions des Nations Unies sur la question pour parvenir à une solution politique à travers des négociations directes, comme moyen d’autodétermination.

    A l’issue des travaux du Conseil Exécutif, il peut être avancé à juste titre que les démarches entreprises dans ce cadre ont permis la réalisation d’objectifs importants.  

    ⦁ Le compromis arraché par les amis du Maroc est en soi une victoire notable ;

    ⦁ Les adversaires du Maroc ont échoué à faire adopter une décision préparée par la Présidente de la Commission de l’UA et qui était totalement en faveur des thèses séparatistes ;

    ⦁ Les débats qui ont eu lieu ont permis de constater que malgré son absence de l’OUA/UA depuis 1984, le Maroc continue de disposer d’importants appuis et soutiens en Afrique et d’une grande capacité de mobilisation de pays amis. Ces débats ont été une opportunité pour présenter, par le biais des pays amis, la position du Maroc sur la question du Sahara.

    Au-delà des péripéties des travaux proprement dit du 21ème Sommet de l’Union Africaine à Addis-Abeba (22 au 28 Mai 2013), un constat plus profond et alarmant s’impose qui décèle la présence d’une stratégie dangereuse menée par les adversaires du Maroc contre ses intérêts vitaux. L’arrivée de Madame Zuma à la tête de la Commission de l’UA et la tentative de reprise par l’UA de la question du Sahara, ne sont que les éléments apparents de ce puzzle.

    La stratégie anti-marocaine menée par le biais de l’UA

    La stratégie des adversaires du Maroc qui se joue sur plusieurs registres, vise comme objectifs principaux, de faire échouer le processus onusien de recherche d’une solution politique négociée, de dépasser la demande du référendum en la remplaçant par l’option de l’indépendance et d’imposer en fin de compte, celle-ci comme la seule et unique alternative possible.

    A cette fin, les instigateurs de cette stratégie (Algérie – Afrique du Sud) entreprennent étape par étape avec la complicité avérée de la Présidente de la Commission de l’UA, la déconstruction de l’acquis du Maroc aux Nations Unies, l’imposition de l’UA, au demeurant acquise à leur cause, comme partie prenante du conflit en vue de l’adoption de l’option de l’indépendance comme position commune de l’Afrique pour la porter plus tard, quand les circonstances le permettront, au niveau de l’Assemblée Générale des Nations Unies.

    En vue d’atteindre ces objectifs, la stratégie adverse poursuit la réalisation de séquences qui peuvent être énumérées comme suit :

    1. L’adoption par l’UA d’une position commune, radicale et hostile à l’intégrité territoriale de notre pays, vise à mettre fin à tout débat ou divergence au sein de la famille africaine sur la question du Sahara. L’adoption d’une telle position deviendrait ainsi un engagement contraignant qui obligerait tous les Etats membres à s’y conformer ;
    2. L’anéantissement des positions du Maroc en Afrique et de ses soutiens au sein de l’UA à propos de la question de l’intégrité territoriale ;
    3. L’utilisation de cette position, comme fondement politico-juridique, pour influer sur les décisions des institutions internationales et sur les opinions publiques.

    La contre-offensive du Maroc
    Sur la base du constat décrit ci-dessus, le Maroc n’a d’autre choix que de mettre au point une contre-offensive d’envergure visant fondamentalement à faire échouer la stratégie adverse et à réaliser l’objectif d’évincer la prétendue «  rasd  » de l’UA et imposer la souveraineté du Maroc sur le Sahara.
    La contre-offensive du Maroc devra s’appuyer sur l’ensemble de ses atouts et capitaliser sur les acquis réalisés aux Nations Unies dans le cadre du règlement de la question du Sahara.

    Une des conditions préalables pour amorcer cette contre-offensive, réside dans la prise de conscience par tous les décideurs du danger et des risques que comporte pour notre pays la stratégie des ennemis du Maroc.

    La clé de réussite de la contre-offensive passe par l’organisation et le rassemblement des différents intervenants et la convergence de tous les efforts vers un seul et même objectif, celui de faire échec à la stratégie adverse et de faire consacrer par la communauté internationale, la souveraineté du Maroc sur le Sahara.

    La contre-offensive à engager, compte tenu des forces et des atouts dont dispose notre pays, et des handicaps et difficultés qu’il faudra surmonter, devra être menée sur les fronts diplomatiques et médiatiques et utiliser également la question des populations séquestrées dans les camps de Tindouf pour dénoncer, auprès du HCR, du Conseil des droits de l’homme, de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des peuples et des ONG internationales, ce crime contre l’humanité dont sont coupables l’Algérie et le Polisario.

    1/ Les atouts qui consolident la position du Maroc

    ⦁ La légitimité du recouvrement par le Maroc de son Sahara (fondements juridiques et historiques) ;

    ⦁ L’effectivité de la présence du Maroc sur le territoire (le processus d’intégration et d’inclusion des populations ainsi que les grandes réalisations économiques et d’infrastructures) ;

    ⦁ L’unanimité nationale autour de la question du Sahara, qui constitue une question vitale et déterminante pour l’ensemble des marocains ;

    ⦁ La pertinence et la crédibilité de l’initiative marocaine d’autonomie comme solution de compromis réaliste, viable et démocratique à la question du Sahara, qualifiée de sérieuse et crédible et soutenue par une grande majorité de pays ;

    ⦁ Le soutien implicite dont bénéficie le Maroc au niveau international en ce qui concerne la question du Sahara. Aucun pays européen, ni aucun membre permanent du conseil de Sécurité ne reconnaît la «  rasd  ». En Afrique, 35 pays sur 53, ne reconnaissent pas cette entité.

    ⦁ La solidité et la stabilité des institutions marocaines, qui lui permettent d’être cité en modèle dans un environnement régional instable et fragile ;

    ⦁ La crédibilité du Maroc au niveau international en tant que partenaire fiable et pôle de stabilité et de sécurité dans la région, ainsi que le rôle positif du Maroc en tant qu’acteur actif dans la promotion de la paix et de la sécurité en Afrique ;

    ⦁ La vigueur et le dynamisme économique et social du pays et l’attractivité qu’exerce le modèle de développement politique, économique, social et culturel du Maroc, dans son environnement régional ;

    ⦁ La forte présence du Maroc en Afrique de l’Ouest et Centrale, où il compte des alliances sûres qui s’appuient sur les liens historiques ancestraux et sur des relations culturelles profondes, renforcés par une coopération et des partenariats économiques exemplaires.

    2/ Les handicaps du Maroc en Afrique

    ⦁ Le retrait du Maroc de l’OUA/UA, tout en étant fondé, légitime et irréversible tant que dure l’illégalité qui a motivé ce retrait, laisse les mains libres à ses adversaires au sein des instances panafricaines.

    ⦁ Les effets de cette absence sont accentués par la réduction du niveau de l’Ambassade du Maroc à Addis-Abeba, au moment où il fallait au contraire le renforcer.

    ⦁ La sous-représentation du Maroc en Afrique Australe et Orientale (6 ambassades pour 24 pays), régions qui comptent le plus grand de pays hostiles à notre cause nationale, constitue une autre difficulté à laquelle il serait nécessaire d’y remédier.

    ⦁ Le faible poids sur l’échiquier africain des pays francophones qui composent le socle des soutiens du Maroc et qui se reflète par le niveau de moins en moins important de leur influence sur la scène africaine et au sein de l’UA. De plus, ce groupe fait montre d’une certaine mollesse, de timidité voire même d’une certaine indifférence pour défendre ses points de vue.

    ⦁ La montée en puissance des pays anglophones qui composent le socle des soutiens du clan hostile à notre pays et qui se traduit par le leadership et l’influence prépondérants qu’ils exercent sur l’agenda africain. En outre ce groupe fait montre d’une grande détermination et d’un engagement virulent et agressif voir d’un activisme pour imposer ses points de vue. Les péripéties de l’élection de Madame Zuma à la tête de la Commission de l’UA, en est une parfaite illustration.

    ⦁ La collusion manifeste entre les adversaires du Maroc et la Présidente de la Commission de l’UA, rend plus difficile la tâche de contrer l’offensive adverse.

    ⦁ L’enlisement du processus onusien de recherche d’une solution politique négociée à la question du Sahara, est présenté par les adversaires du Maroc comme étant un échec de la proposition marocaine du plan d’autonomie et leur sert d’argument pour demander la réappropriation par l’UA de cette question.

    ⦁ Le blocage à dessein de l’UMA, en tant qu’organisation africaine régionale, prive le Maroc d’un levier considérable, à travers lequel il pouvait contourner son absence de l’UA et influer sur la décision africaine.

    Les éléments de la contre-offensive du Maroc

    La contre-offensive que le Maroc est appelé à engager pourra être menée sur plusieurs niveaux et viser à mettre en échec les tentatives de l’implication de l’UA dans la question du sahara, faire reconnaître par l’UA la centralité du processus onusien de recherche d’une solution politique négociée au conflit et acculer l’Algérie sur la question des populations séquestrées dans les camps de Tindouf.

    1. Les actions pour contrer l’offensive au sein de l’UA

    Le premier échelon de la contre-offensive marocaine devra viser d’abord de faire échec à la stratégie adverse à l’occasion de la prochaine session du Conseil Exécutif de l’UA en janvier 2014.

    Un premier objectif consiste à empêcher l’adoption par ce conseil d’une décision qui réintroduit dans le débat le plan de règlement de l’OUA devenu caduc ainsi que les résolutions de l’UA de 2009 appelant à l’organisation d’un referendum d’autodétermination dans le territoire du sahara. La décision qui devra être adoptée à cette occasion devrait prendre en compte exclusivement, en les soutenant, les efforts de la communauté internationale visant la recherche d’une solution politique négociée.

    Pour atteindre ce premier objectif, il est nécessaire d’entreprendre une vaste campagne diplomatique visant la mobilisation d’un maximum de pays africains y compris ceux qui ont montré un certain agacement à voir à nouveau l’UA s’embarquer dans des combats idéologiques d’un autre temps. Cette action devrait viser également la neutralisation de la Présidente de la Commission de l’UA par la dénonciation de son parti pris en faveur des adversaires du Maroc.

    A cet effet, sur le plan opérationnel, il peut être procédé à l’engagement des actions suivantes :

    Des émissaires porteurs de Messages Royaux pourraient être dépêchés auprès des Chefs d’Etat des pays amis, en l’occurrence, le Sénégal, la Cote d’Ivoire, le Burkina Faso, le Gabon, la Guinée, la Guinée Equatoriale, La Gambie, le Congo, la RDC, le Benin, du Cap Vert, le Togo, le Niger, le Tchad, Les Comores, Djibouti, de l’Erythrée, le Cameroun, les Seychelles, de la Lybie, de la Tunisie de l’Egypte, du Sierra Léone, du Liberia, du Soudan du Kenya et Rwanda.

    Cette démarche devrait être relayée au niveau des Ministres des Affaires Etrangères de ces pays ainsi qu’auprès de tous les autres échelons : les Ambassadeurs africains à Rabat, les Ambassadeurs du Maroc en Afrique et les Représentants permanents à Addis-Abeba.

    Un mémorandum complet sur la question du Sahara devra être préparé et remis à tous les interlocuteurs comme support à ces démarches.

    Un rapport exhaustif sur la question du Sahara devra être adressé à la Présidence de l’UA et à la Présidente de la Commission de l’UA, pour qu’il soit pris en compte dans le rapport complet que cette dernière devra présenter devant le Conseil Exécutif en janvier 2014. Ce rapport devra également être remis aux représentants de tous les Etats membres, à l’exception de l’Algérie.

    Il serait indiqué de faire en sorte de mieux organiser le groupe des pays amis du Maroc comme l’est celui des adversaires de notre pays, afin d’en faire le véritable relais de la stratégie marocaine. A cette fin, une réunion regroupant les Ministres des pays qui constituent le noyau dur des soutiens du Maroc, devrait être organisée dans une capitale africaine pour asseoir, de manière concertée, le plan d’action à engager au niveau de l’UA.

    Cette action qui n’a comme but que de contrer l’offensive des adversaires du Maroc à l’UA, devrait être accompagnée par une contre-attaque sur d’autres fronts afin de mettre en difficulté l’Algérie et le Polisario.

    2/ La contre-offensive du Maroc

    ⦁ La dénonciation de la situation des populations séquestrées à Tindouf

    Le Maroc devra par l’intermédiaire des pays amis entreprendre une action auprès de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) pour l’amener à prendre en charge la question du déni de protection dont sont victimes les populations séquestrées dans les camps de Tindouf. Un mémorandum devrait être remis à cette instance sur cette question pour lui demander de s’acquitter de ses obligations à l’égard de ces populations maintenues de force dans ces camps.

    Parallèlement, il faudrait entreprendre avec détermination des démarches auprès du HCR, du CDH et des ONG d’audience internationales pour les contraindre à se saisir sérieusement de la question de la violation des droits des populations séquestrées dans les camps de Tindouf, à la protection internationale et de la responsabilité de l’Algérie et du Polisario sur ce crime. Cette démarche renforcée par les résolutions du Conseil de Sécurité, vise à acculer l’Algérie et à la mettre au banc des accusés sur une question où elle la plus inconfortable et la plus vulnérable.

    La mobilisation des médias nationaux et internationaux ainsi que les ONG marocaines et internationales de défense des droits de l’homme, est à cet égard indispensable.

    ⦁ Les relations Maroc-Algérie

    Dénoncer auprès des différents interlocuteurs africains et étrangers et à travers les médias l’attitude belliqueuse et hostile de l’Algérie à l’égard de l’intégrité territoriale du Maroc et dévoiler la duplicité de son langage tendant à faire le distinguo entre les relations de bon voisinage avec notre pays et la question du Sahara.

    Cette posture de l’Algérie tend à faire croire aux pays amis du Maroc que la question du Sahara n’est pas un casus belli entre le Maroc et l’Algérie et vise en fin de compte à les démobiliser.

    Le durcissement du ton à l’égard e l’Algérie accréditera la thèse que la question du Sahara est déterminante pour notre pays et que toute solution qui ne prend pas en compte les droits du Maroc sur son territoire constituera une menace pour la paix et la sécurité dans une région très fragilisée. L’objectif étant d’amener la communauté internationale à prendre ce risque très au sérieux.

    ⦁ La confirmation de la centralité du processus de l’ONU dans le règlement de la question du Sahara

    Crédibiliser le processus onusien d’une solution politique en le remettant d’actualité et en évitant son enlisement afin de donner à la communauté internationale les raisons de continuer à y croire. Ce processus est actuellement en panne, ce qui tend à faire accréditer l’idée, véhiculée par l’Algérie, de son échec. Sa réactivation d’une façon ou d’une autre peut à ce titre ôter un argument de taille aux adversaires de notre pays.

    Des démarches doivent être entreprises auprès du Secrétaire Général des Nations Unies pour l’informer des manœuvres visant à saboter le processus de négociation et justifier ainsi la réappropriation par l’UA du dossier du Sahara. Il faudra également faire part au Secrétaire Général des Nations Unies du refus du Maroc de voir son Envoyé Personnel rendre compte à l’UA de son mandat.


    La mise en œuvre de cette stratégie du Maroc devra s’appuyer sur une task force composée de diplomates chevronnés et de personnalités nationales et étrangères ayant une grande expérience de la politique régionale et internationale et d’académiciens. Cette task force devra disposer de ressources et moyens conséquents à la hauteur des enjeux.

    Le succès de cette entreprise dépendra également dans une grande mesure du renforcement substantielles des capacités opérationnelles de l’appareil diplomatique marocain en Afrique et du renforcement de la présence marocaine dans les régions africaines ou notre pays est sous représentée. L’Ambassade du Royaume du Maroc à Addis-Abeba doit constituer un élément central de la mise en œuvre de cette stratégie et devra être dotée de ressources et de moyens lui permettant de jouer pleinement cette nouvelle mission.

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    05/06/2014,
    Réunion avec les ambassadeurs du Sénégal et du Côte d’Ivoire

    Honneur porter votre attention que nous avons Monsieur Sitri et moi-même en présence de l’Ambassadeur eu des entretiens approfondis avec les Ambassadeurs du Senegal et de la Cote d’Ivoire au sujet des préparatifs du Sommet de l’UA.
    Ces entretiens ont permis de savoir que le projet de l’Ordre du Jour adopté par le Comité des Représentants Permanents ne comporte pas de point concernant la question du Sahara.
    Malgré cela il n’y a aucune certitude qu’un Rapport distinct sur le Sahara prévu par la décision de Janvier 2013 ne soit présente par le Conseil Paix et Sécurité (CPS)qui est une instance a composition restreinte et dont le Commissaire est M. Chergui de nationalité algérienne et qui a succédé à Laamamra. C’est un risque toujours d’actualité.
    De commun accord les contacts seront poursuivis notamment avec les représentants des pays amis membres du CPS pour s’informer sur ce point particulier. Les Ambassadeurs du Senegal et de la Cote d’Ivoire nous ont renouvelé leur détermination à contrer toutes les manœuvres tendant a instrumentaliser l’UA sur la question. L’Ambassadeur du Senegal m’a affirmé avoir attiré l’attention de Mme Zuma sur le risque pour elle de s’embarquer dans une croisade contre notre pays.
    En outre un déjeuner de travail sera organisé a la Résidence du Senegal le Samedi auquel seront conviés un grand nombre d’Ambassadeurs des pays amis. Ce déjeuner sera déterminant pour la mobilisation des amis. M. Kadmiri qui a été retenu arrivera Jeudi.
    Une délégation est également attendue pour demain.
    Nous avons également rencontré la délégation du Ministère de l’Energie conduite par le Ministre Aamara venue dans le cadre du volet Énergie du Sommet USA-Afrique. Cette réunion se déroule sans accroc.
    Haute considération
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    06/06/2014
    Dîner avec les pays du noyau central

    Honneur porter votre connaissance qu’un diner en l’honneur des Ambassadeurs des pays africains représentant le noyau central des amis du Maroc a été organisé ce jour dans un restaurant de la ville. Étaient présents outre l’Ambassadeur Abdeljabar Brahim et les membres de la délégation marocaine, les ambassadeurs du Senegal,de Cote d’Ivoire, du Burkina Faso, du Benin et du Gabon, et les charges d’affaires du Niger, de la Guinee et de la Gambie. Les Ambassadeurs de ces derniers pays se trouvent à New York dans le cadre de la mission du CPS dont ils sont membres aux Nations Unies.
    L’Ambassadeur Abdeljabar Brahim a été désigné pour présider le diner dans le but renforcer sa position auprès de ces collègues. Mission dont il s’est acquitté avec beaucoup de talent.
    L’atmosphère était très cordiale et l’ambiance très détendue. Après avoir remercié les Ambassadeurs et Charges d’Affaires d’avoir répondu à l’invitation, notre délégation a souligné que notre pays les considère comme ses représentants et qu’il compte sur leur engagement pour la défense de sa juste cause et pour faire entendre la voix de la raison et de la justice et faire contrepoids aux manœuvres de ceux qui tendent a diviser les rangs de l’Afrique et a l’embarquer dans des querelles d’un autre temps.
    Tous ont été anonymes pour remercier notre pays et Sa Majesté le Roi pour son engagement pour la prospérité et la paix en Afrique et ont fait part de leur détermination sans faille a contrer toutes les tentatives visant à réintroduire la question du Sahara dans l’agenda de l’organisation panafricaine. Ils ont souligné toute leur détermination à rester vigilants face aux manœuvres occultes des adversaires dont ils ont saisi les motivations.
    Ils ont fait part de leur assurance et optimisme du fait que la question n’est pas inscrite à l’ordre du jour du Sommet et qu’il n’a pas encore été fait mention de la présentation du Rapport sur le Sahara pour le Sommet de Malabo. Ils n’ont cependant pas exclu que la question soit à nouveau évoquée au sein du CPS comme cela a été tenté l’année passée mais ils vont rester vigilants et prêts à rejeter toute tentative allant dans ce sens.
    Tous ont apprécié que notre pays ait délégué une délégation de haut niveau pour maintenir le contact avec eux et ont été très reconnaissants pour cette marque d’estime et de confiance.
    Demain un déjeuner plus élargi aura lieu à la résidence du Senegal qui a de sa propre initiative décidée d’y inviter le Kenya et le Ghana car a t il estime pour montrer que le Maroc n’exclut personne.
    Certains ambassadeurs en aparté ont estimé qu’il est nécessaire que le Maroc soit représenté à Malabo par une forte délégation pour continuer à marquer notre intérêt pour l’Afrique et aussi pour être en mesure de contrer toute tentative d’introduction de la question a la dernière minute devant les Chefs d’Etat. Le Senegal a cependant ajouté qu’étant membre du Comité de rédaction il sera aux aguets pour donner l’alerte à tout moment.
    En conclusion nous proposons que MMS Taleb chef de division et ancien d´Addis ainsi que Farahat chef de division se rendent à Addis des Mardi prochain pour assister l’Ambassadeur dans le suivi des travaux du COREP qui débutent dès le Lundi.
    Il serait également souhaitable de prévoir qu’un émissaire se rende en Guinee Équatoriale pour rencontrer le Président Obiang et s’assurer de sa coopération pendant le Sommet.
    L’optimisme reste de mise mais la vigilance est nécessaire pour faire face aux manœuvres adverses dans un terrain ou ils conservent l’initiative.
    Haute considération

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    07/06/2014
    Dîner organisé par l’ambassadeur du Sénégal

    Honneur porter a votre connaissance que comme convenu l’Ambassadeur du Senegal a organisé aujourd’hui un déjeuner-debat auquel ont pris part les Ambassadeurs du Kenya (sœur du President), du Ghana, de Cote d’Ivoire, du Benin, de Mauritanie, de Guinee, du Gabon, du Burkina Faso, de Gambie, de Tunisie, du Niger et de Centrafrique,
    A cette occasion les membres de la délégation marocaine ont pris chacun la parole pour expliquer l’ensemble des aspects de la question nationale et de répondre aux nombreuses interrogations des diplomates precites . Les éclaircissements apportes par la délégation marocaine ont porté essentiellement sur la responsabilité de l’Algerie dans la persistance de ce differend , l’évolution du dossier au niveau des Nations Unies (résolution 2152), la situation des populations séquestrées dans les camps de Tindouf au mépris du Droit International humanitaire, et surtout des efforts déployés par le Maroc pour parvenir à une solution politique definitive .
    L’objectif principal de cet exercice consistait à démontrer le refus catégorique du Maroc de toute ingérence de l’Union Africaine dans le règlement de cette question et de sauvegarder le processus de négociation mene , exclusivement par les Nations Unies sous la responsabilité du Conseil de Sécurité
    La présence des Ambassadeurs du Kenya et du Ghana, voulue par l’Ambassadeur du Senegal a eu l’effet escompte dans la mesure où ils ont affirmé que ce débat leur a permis de saisir les enjeux de la question et de comprendre certains aspects qu’ils ignoraient.
    Tous ont promis d’oeuvrer pour que cette question ne soit pas réintroduite dans l’Agenda de l’Union Africaine.
    Les Ambassadeurs présents se sont felicités du role de Sa Majesté le Roi en Afrique et de l’impact très positif que les dernières visites Royales ont eu auprès des opinions publiques africaines.
    Ils ont également exprime leur satisfaction de l’initiative de la visite de la délégation et ont tous fait part de leur souhait de disposer de façon régulière de documents et d’informations sur la question du Sahara afin de mieux défendre la position de notre pays au sein des instances de l UA
    Cet exercice nous a permis de tirer les enseignements suivants :
    1- L’Ambassadeur du Senegal , leader du camp des amis du Maroc , a été conforte dans cette position aux yeux de ses collègues
    2-La présence de la délégation marocaine a été hautement appréciée par tous. Le groupe des amis s’est senti valorisé et renforcé. Les autres interlocuteurs ont saisi l’importance que le Maroc accorde à son Continent d’appartenance
    3-Cet exercice a permis de relever le déficit en matière de communication qui handicape l’action du Maroc en Afrique ce qui nécessite qu’un effort substantiel soit fait dans ce domaine
    Il serait souhaitable d’envisager dans un proche avenir d’inviter un groupe d’Ambassadeurs en
    poste à Addis Abeba à effectuer une visite au Maroc y compris dans les provinces du Sud pour se rendre compte de la réalité sur le terrain et de démystifier la propagande des adversaires de intégrité territoriale de notre pays
    En conclusion on peut affirmer que cette visite a atteint ses objectifs à savoir mobiliser et sensibiliser le plus grand nombre possible des Ambassadeurs Représentants Permanents pour que la question du Sahara ne soit pas récupérée au sein de l UA par les adversaires du Maroc, et pour mieux défendre les positions et les intérêts de notre pays au sein de cette organisation notamment à l’occasion du Sommet de Malabo
    Haute consideration

    TAGMA – KADMIRI -SITRI

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    15/06/2014,
    Dîner avec Jean-Baptiste Natama

    J’ai l’honneur de porter a votre connaissance que suite a mon initiative de vouloir rencontrer M. Jean-Baptiste Natama, Chef de cabinet de Mme Dlamini-Zuma, Présidente de la Commission de l’Union africaine (CUA), celui-ci a eu l’amabilité de répondre en m’invitant à déjeuner, ce jour, chez lui en famille.

    Son compatriote, l’ambassadeur Malik Sarr Représentant de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) auprès de l’UA a pris part également a ce déjeuner informel.

    En aparté, et me basant sur les éléments d’information contenues dans les comptes-rendus de mission effectuée par M. l’Ambasadeur Moha Ouali Tagma, Directeur des Affaires africaines et le Chef de Cabinet de Madame la Ministre Déléguée, M. Mohammed Sitri, j’ai expose a M. Natama les points suivants :

    • Le rapport sur le Sahara devant être presente par Mme Zuma lors du XXIIIe Sommet de l’UA, prévu a Malabo du 23 au 28 juin 2014 ;
    • L’hégémonie montante du CPS au détriment des tentatives constructives du Maroc vis-à-vis de l’UA en privilégiant les intérêts du continent et au détriment des propres organes de l’UA qui sont en train d’être relégués au second plan, comme le COREP voire la CUA ;
    • La désignation de l’ex-Président mozambicain Chissano qui est appelée à un échec certain et qui ne fera qu’envenimer une ambiance déjà trouble par des actions téléguidées depuis l’Algérie et ses acolytes ;
    • Les tentatives du CPS de nuire au processus de règlement onusien en essayant vainement d’introduire la question du Sahara dans l’agenda de la 8eme réunion de consultations entre le CPS et le Conseil de sécurité de l’ONU, en debut du mois courant, s’il n’y avait la vigilance de la MP du Maroc a New York et la compréhension constructive des P5 et surtout du Président du CS.

    En réponse, mon hôte a fait le commentaire suivant :

    • A supposer que rapport il y ait à Malabo, ce ne sera que de la « littérature de circonstance » sans importance ;
    • M. Natama a admis la montée en puissance du CPS sous Achergui. Il en veut au manque de vigilance et de perspicacité du groupe francophone de l’UA qui devait se manifester bien avant, à l’occasion de la passation du témoin par Laamamra. Dans tous les cas M. Natama reste optimiste pour la succession du Commissaire Achergui qui devrait revenir à la région Afrique du Nord ou mieux a celle de l’Ouest puisqu’il ne pense pas qu’il y ait un pays nord-africain qui « oserait » présenter une candidature. Il a concédé que le CPS reste motivé par des intentions hégémonistes et a admis que la question est évoquée mais pour le moment en sourdine. L’échéance des élections en 2016 s’annoncent déterminantes pour l’avenir cet organe et par ricochet de l’UA, selon M, Natama.
    • Mon interlocuteur a affirmé comprendre les appréhensions du Maroc quant a la nomination de Chissano mais a reconnu une tendance chez sa présidente à accepter, lors de ses déplacements certaines propositions qui lui sont faites par ses interlocuteurs et qu’il ne peut instruire ni donner son avis qu’a posteriori. En tout état de cause, cette nomination est à mettre sur le compte d’affinités partagées dans un passe « militantiste ».
    • M. Natama n’a pas caché sa surprise d’apprendre de moi la mission du CPS a New York et son ignorance d’un quelconque Communique publie a l’issue de cette réunion ni même ayant recu de compte-rendu qui devait normalement être adresse a la Présidente de la CUA. Il a mis la question sur le compte du constat fait de l’hégémonie du CPS.

    En réaction, j’ai insisté auprès de M. Natama pour une bonne et intelligente prise en charge de la question du Rapport de sa presidente en continuant, comme il l’a toujours fait, à « le mettre sous le coude » ; ce qui, à terme, le viderait de toute substance et de s’interposer par tous les moyens en son pouvoir, à une présentation dudit rapport par le CPS, lors du XXIIIe Sommet de l’UA à Malabo.

    M. Natama s’est montré compréhensif et a promis de faire tout ce qui est en ses moyens ; et ce, en « témoignage amitié sincere pour le Maroc, de la grande idee qu’il se fait de son Roi Sa Majesté Mohammed VI et des sentiments de fraternite non compromise pour les marocains ».

    Dans cet élan affectif, j’ai pris sur moi d’inviter M. Natama en compagnie de son épouse au Maroc a une période de sa convenance et de lui organiser, à cette occasion, des contacts « a titre informel » avec des personnalités marocaines indépendantes qui seraient a meme échanger avec le brillant intellectuel qu’il était ; invitation qu’il a affirmé accepter avec joie.

    Rendez-vous a été, ainsi, pris a Malabo pour une action concertée qui avortera toute intention velléitaire contre le Maroc.

    J’ai pris congé de mon hôte en retenant idée de nous rencontrer avant mon départ d’Addis, le 18 juin, si le besoin se présentait.

    Par ailleurs, a l’occasion de nos échanges à table, M. SARR, que j’ai eu l’occasion de côtoyer à l’occasion de mes fonctions à l’Ambassade du Maroc à Paris et de nos rencontres périodiques à l’Agence de la Francophonie, a émis le souhait d’avoir des contacts avec la délégation marocaine et m’a demandé de faire part des à présent du souhait du Conseiller spécial du Président Diouf d’avoir des entretiens avec des membres de la délégation marocaine qui sera présente à Malabo. Le propos est d’avoir un échange autour des possibilités qu’offrirait le Groupe des Ambassadeurs africains en termes de relais des attentes du Maroc.

    Enfin, sauf objection éventuelle de votre part et en concertation avec M. l’Ambassadeur de Sa Majesté le Roi à Addis Abeba, je compte avoir des entretiens avec l’ambassadeur d’Afrique du sud dont notre relation remonte au temps où on exerçait ensemble à Pékin ainsi qu’avec les ambassadeurs de Tunisie, du Tchad et du Nigeria. L’objectif est d’attirer leur attention sur la dérive de certains organes de l’UA, le CPS en l’occurrence, des desseins et des attentes mis dans cette organisation pour servir les questions de développement, d’intégration régionale et continentale et les besoins en bonne gouvernance et en actions de proximité sociale dont le citoyen africain a le plus besoin comme nous le proclamons, d’ailleurs, ensemble sans discrimination dans le cadre des partenariats régionaux.

    Très haute considération

    Mohammed Farahat

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    Sommet de l’Union Africaine à Malabo
    18/06/2014,

    Honneur porter votre connaissance qu’en prévision du Sommet de l’Union Africaine la situation se présente comme suit :

    -Le travail de lobbying qui a été effectué tant à Addis Abeba qu’à Rabat auprès des ambassadeurs des pays membres du Conseil de Sécurité et de l’Espagne a donné ses fruits.

    • La question du Sahara ne figure pas à l’Ordre du Jour du Sommet

    -Le Rapport sur la question du Sahara a été différé à plus tard (Janvier 2015)

    -Le Conseil de la Paix et de la Sécurité de l’UA (CPS) aborde la question et reprend comme on pouvait s’y attendre les points du dernier rapport du SG des NU qui sont favorables aux thèses de l’autre partie

    -Le CPS dans son rapport essaie d’introduire la question du Sahara comme une question de décolonisation et de façon pernicieuse essaie de faire valider par les Chefs d’État les initiatives de Madame Zuma tendant à interférer dans le processus de règlement.

    Malgré qu’il n’y a pas de risque de voir le Sommet traiter de la question il serait souhaitable de maintenir la pression et les contacts avec les pays amis .

    Sur un plan pratique il est recommandé de réduire la voilure de la délégation et la limiter au strict minimum.

    Des questions intéressant hautement notre pays seront également abordées au cours ou en marge du Sommet :
    -Partenariats USA/Afrique
    -Désignation du futur Secrétaire Général de l’OIF
    -Situation au MALI et dans le SAHEL
    -Situation dans le Nord du Nigeria

    Au plan bilatéral le Gouvernement Equato Guinéen ne cesse de faire des relances concernant la visite de Monsieur le Ministre pour la tenue de la Commission Mixte

    • D’autres dossiers sont en instance : Partenariat dans le Transport Aérien, Partenariat dans le domaine portuaire, Projet de Visite Privée du Président de la République

    Conformément à vos instructions je me rendrai à Malabo dès le 19 Juin pour maintenir le contact avec les pays amis et pour veiller à ce qu’il n’y ait pas de surprise de dernière minute

    Haute Considération

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    Rapport de mission ( sommet UA de Malabo ,20-27/6/2014

    Conformément au plan d’action et a la feuille de route découlant de la stratégie pour s’opposer aux manœuvres de l’UA d’interférer et de s’impliquer dans le processus onusien de règlement de la  » question du Sahara » ,nous nous sommes rendus M.Kadmiri et moi même a Malabo des le 19 courant afin de suivre les travaux du 23eme sommet de l UA (20-27juin2014).

    L’objectif étant d’assurer le suivi du travail déjà initie par la même délégation à Addis Abeba,une quinzaine de jours auparavant.

    En effet,grâce à l’appui du noyau dur de nos amis (les RP des pays amis accrédités auprès de l’UA) avec le Sénégal comme chef de file et grâce a notre présence effective au sein du centre de conférences , les résultats suivants ont été atteints:

    -Les dispositions contenues dans le « rapport du conseil de paix et de sécurité sur le Sahara « élaboré et adopté à Addis Abeba n’ont pas été amendées a Malabo

    Haute considération

    • Le Sommet n’a pas été saisi d’une décision spécifique sur le Sahara -la Commission de l’UA n’a pas reçu de mandat pour interférer dans le processus onusien de règlement de la question du Sahara , -Le Rapport de la présidente de la commission de l’UA sur le Sahara a été reporte au prochain Sommet.

    Néanmoins ,a l’instigation de la présidence ougandaise du CPS ,le qualificatif « illégales  » a été ajoute a l’expression « l’exploitation des ressources naturelles » dans le texte qui a été soumis aux chefs d États .

    Ce préjudice est le résultat de la présence majoritaire de nos adversaires au sein du CPS , lesquels sont : l’Ouganda , l’Algérie ,l’Afrique du sud , la Tanzanie, le Mozambique, la Namibie contre seulement la présence du Niger ….
    Des démarches seront entreprises auprès des délégations amies pour tenter de rejeter cet ajout.

    Il est a souligner ,que bien que la question du Sahara n’ait pas figure ,officiellement ,dans l’ordre du jour du sommet , la Tanzanie dans son intervention lors de l’examen du point relatif a l’Agenda 2063, a évoqué la question comme étant « une affaire de décolonisation a laquelle il faudrait trouver une solution sans délai. »
    Par ailleurs , des contacts ont été principalement entrepris ,au sein de l’enceinte du palais abritant le sommet de l UA ,avec les Ministres et les membres des délégations des pays suivants : le Sénégal,le Niger ,le Kenya,la Gambie ,la Mauritanie et surtout avec le chef du cabinet Mme Zuma, le burkinabé Jean Baptiste Natama.

    Ce dernier nous a été d un grand apport notamment en nous remettant a l’avance toute la documentation afférente aux travaux du sommet .A ce titre, je suggére Monsieur le Ministre de remettre au Burkinabé 2500 dollars à titre de prime d’encouragement, afin de l’amener à poursuivre sa collaboration avec nous.

    Aussi peut il être avance que la mission a atteint ses objectifs .

    Néanmoins des efforts accrus doivent être entrepris par la consolidation des relations et des rapports avec les pays traditionnellement amis et par une ouverture sur ceux de l’Afrique australe ,qui constituent la base des soutiens des adversaires de l’intégrité territoriale de notre pays.

    Moha Ouali Tagma

  • Sobre la guerra en el Sáhara Occidental

    Sobre la guerra en el Sáhara Occidental

    Tags : Sahara Occidental, Marruecos, Frente Polisario, ONU, MINURSO, muro de defensa,

    Nick Brooks

    Es posible que haya escuchado o no que el alto el fuego que se ha mantenido durante casi 30 años en el Sáhara Occidental se rompió ayer y el territorio ahora está en guerra nuevamente. No hay nada en el sitio web de noticias de la BBC al respecto en el momento de escribir este artículo, aunque recibió una breve mención en el Servicio Mundial y hay un artículo del New York Times.

    Ambos lados en el conflicto, Marruecos y el Polisario, tienen sus versiones de lo que sucedió, y es probable que Marruecos tenga la voz más alta. Así que aquí está mi opinión.

    Marruecos invadió el Sáhara Occidental en 1975, cuando España se retiró. El Polisario, formado unos años antes para luchar por la independencia de España, se opuso a la ocupación de Marruecos. Se libró una guerra hasta 1991, cuando la ONU negoció un alto el fuego e instaló una fuerza de mantenimiento de la paz: la Misión de las Naciones Unidas para el Referéndum en el Sáhara Occidental, conocida por su acrónimo en francés, MINURSO. Como su nombre lo indica, esta fuerza recibió el mandato de organizar un referéndum sobre la autodeterminación. Esto nunca ha sucedido y la MINURSO sigue siendo la única fuerza de mantenimiento de la paz sin un mandato de supervisión de los derechos humanos. El Sáhara Occidental sigue siendo un territorio no autónomo según lo definido por el Comité de Descolonización de la ONU. En otras palabras, el proceso de descolonizaciónaún no se ha competido. El Sáhara Occidental se conoce a menudo como la última colonia de África .

    A lo largo del conflicto de 1975-1991, Marruecos aseguró el territorio que había tomado detrás de terraplenes defensivos o bermas . Para 1991, estos se habían fusionado en una sola estructura, The Berm , que se extiende 2700 km (alrededor de 1700 millas) a lo largo del territorio, dividiéndolo efectivamente en una zona controlada por Marruecos al oeste y al norte, y una zona controlada por el Polisario al este y al sur. (Figura 1). Garfi (2014) proporciona un análisis detallado de la berma y su evolución .

    Figura 1 . Sáhara Occidental bajo el alto el fuego, que muestra la partición de la berma marroquí, las ubicaciones clave y el despliegue de las fuerzas de mantenimiento de la paz de la MINURSO. Mapa de MINURSO/ONU Mantenimiento de la paz.

    Según los términos del alto el fuego , el Sáhara Occidental se divide en tres áreas (Figura 1):

    i) una Franja de Amortiguamiento que se extiende por 5 km al este y al sur de la berma en el lado del Polisario, que es efectivamente una zona de exclusión o tierra de nadie, en la que no se permite personal o equipo militar;

    ii) dos Áreas Restringidas, que se extienden por 30 km a ambos lados de la berma, en las que están prohibidas las actividades militares; y

    iii) dos Áreas con Restricciones Limitadas, que incluyen todo el resto del territorio del Sáhara Occidental, en las que se pueden desarrollar actividades militares normales a excepción de aquellas que supongan una escalada de la situación militar.

    Figura 2. Esquema que muestra las diferentes áreas definidas bajo el alto el fuego.

    La información anterior, incluidos los mapas que muestran las diferentes zonas y el texto del alto el fuego ( Acuerdo Militar #1 ), solía estar en el sitio web de la MINURSO, pero se eliminó hace algunos años. Cuando se les preguntó, MINURSO y el mantenimiento de la paz de la ONU no explicaron por qué, lo que llevó a muchos a concluir que esto fue el resultado del cabildeo marroquí. La narrativa de Marruecos es que controla todo el Sáhara Occidental excepto una franja de seguridad establecida por la ONU para su protección, y que el Polisario no tiene presencia en el Sáhara Occidental. Los mapas y el acuerdo militar lo contradicen claramente.

    Desde 1991, Marruecos ha estado afianzando su ocupación del Sáhara Occidental y desarrollando sus recursos naturales, en contra de las convenciones internacionales que prohíben a las potencias ocupantes explotar los recursos en los territorios ocupados para su propio beneficio. Estos recursos incluyen fosfatos, pesca y recursos hídricos: Marruecos ha desarrollado la agricultura en el Sáhara Occidental ocupado, incluida la producción de cultivos que requieren mucha agua, como los tomates (incluida la marca Azera).

    Algunos de estos recursos y los productos derivados de ellos transitan por Mauritania hacia el sur, por ejemplo, los productos pesqueros de las aguas ocupadas del Sáhara Occidental que se destinan a los mercados africanos a través del puerto de Nouadhibouin Mauritania. Esta ruta involucra el tráfico que pasa a través de la berma al sur del asentamiento de Guergerat (Figura 3), luego atraviesa la franja de protección durante 5 km hasta la frontera con Mauritania (Figura 4).

    Figura 3. Ubicación de Guergerat en el extremo suroeste del Sáhara Occidental.

    A fines de octubre de 2020, los manifestantes saharauis comenzaron a bloquear la carretera entre el cruce de Guergerat Berm y la frontera con Mauritania (Figura 4), dentro de la franja de seguridad. Protestaban contra la exportación de recursos naturales, incluido el pescado destinado al puerto mauritano de Nouadhibou, desde el Sáhara Occidental ocupado por Marruecos. También acusaron a Marruecos de facilitar el tráfico de drogas y personas a través de Guergerat.

    Figura 4. La carretera que atraviesa la berma (arriba) al sur de Guergerat, atravesando la franja de protección de 5 km establecida bajo el alto el fuego de 1991 , hasta la frontera entre el Sáhara Occidental y Mauritania. Ver figura

    Los días 12 y 13 de noviembre, Marruecos envió tropas para dispersar a los manifestantes y tomar el control del tramo de carretera que atraviesa la Franja de Amortiguamiento. Simplemente entrando en la Franja de Amortiguamiento, Marruecos violó el alto el fuego. El 13 de noviembre, el Polisario declaró que esta ruptura marcaba el final del alto el fuego y la reanudación de las hostilidades, y que ahora estaban en guerra con Marruecos. Más tarde, el día 13, Marruecos informó de enfrentamientos a lo largo de la berma en el norte del Sáhara Occidental, y el 14 parecía que se estaban produciendo combates en las cercanías de Mahbes y Hauza en el norte del Sáhara Occidental, y Aouserd y Guergerat en el sur. .

    Todo esto se produce en un contexto de 45 años de conflicto y exilio para los saharauis. En algún lugar alrededor de 100.000 saharauis viven bajo la ocupación marroquí, mientras que quizás alrededor de 200.000 viven en cinco campos de refugiados en el desierto de Argelia alrededor de la ciudad de Tinduf. Estos campos están gobernados por el Polisario y son efectivamente una sociedad y un estado en el exilio. El Polisario también controla las áreas al este y al sur de la Berma, conocidas por los saharauis como la Zona Libre.

    Durante décadas, el descontento en los campamentos ha ido en aumento, particularmente entre los jóvenes saharauis, en respuesta al estancamiento, el fracaso de la ONU para organizar el referéndum largamente prometido y la comprensible percepción de que han sido olvidados y abandonados por el resto de mundo. Muchos ven el regreso a la guerra como la única forma de tener alguna esperanza de resolver el conflicto, ya sea a través de medios militares o como resultado de la diplomacia facilitada por lo que esperan sea un nuevo foco de atención en el territorio si se reanudan las hostilidades. Durante muchos años, el Polisario ha logrado contener este descontento y ha evitado el conflicto. Parece que la última provocación de Marruecos ha sido demasiado flagrante para que este enfoque siga siendo viable.

    Nick Brooks ha viajado mucho por el Sáhara Occidental, como codirector del Proyecto del Sáhara Occidental , un proyecto de investigación centrado en la arqueología y el cambio ambiental pasado en el territorio. Entre 2002 y 2009 dirigió seis temporadas de trabajo de campo en la zona del Sáhara Occidental controlada por el Polisario, y viajó al territorio en siete ocasiones, pasando también un tiempo en los campos de refugiados saharauis alrededor de Tinduf. El trabajo de campo implicó frecuentes desvíos hacia Mauritania para evitar la berma marroquí.

    Fuente : Sand&Dust, 14/11/2020

    #Sahara_Occidental #Marruecos #Frente_Polisario #ONU #MINURSO #Muro

  • A propos de la guerre au Sahara Occidental

    A propos de la guerre au Sahara Occidental

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, ONU, Front Polisario, MINURSO, mur de sable,

    Vous avez peut-être ou pas entendu que le cessez-le-feu qui a tenu pendant près de 30 ans au Sahara Occidental a été rompu hier, et le territoire est maintenant de nouveau en guerre. Il n’y a rien sur le site de la BBC à ce sujet à l’heure où j’écris ces lignes, bien que cela ait été brièvement mentionné sur le World Service et qu’il y ait cet article du New York Times.

    Les deux parties au conflit – le Maroc et le Polisario – ont leur version des faits, et le Maroc est susceptible d’avoir la voix la plus forte. Voici donc mon point de vue.

    Le Maroc a envahi le Sahara Occidental en 1975, quand l’Espagne s’est retirée. Le Polisario, formé quelques années plus tôt pour lutter pour l’indépendance vis-à-vis de l’Espagne, s’est opposé à l’occupation marocaine. Une guerre a été menée jusqu’en 1991, lorsque les Nations unies ont négocié un cessez-le-feu et installé une force de maintien de la paix – la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental, connue sous son acronyme français, MINURSO. Comme son nom l’indique, cette force avait pour mandat d’organiser un référendum d’autodétermination. Celui-ci n’a jamais eu lieu, et la MINURSO reste la seule force de maintien de la paix sans mandat de surveillance des droits de l’homme. Le Sahara occidental reste un territoire non autonome tel que défini par le Comité de décolonisation de l’ONU. En d’autres termes, le processus de décolonisation n’est pas encore achevé. Le Sahara Occidental est souvent appelé la dernière colonie d’Afrique.

    Tout au long du conflit de 1975-1991, le Maroc a sécurisé le territoire qu’il avait pris derrière des remblais défensifs ou des bermes. En 1991, ceux-ci ont fusionné en une structure unique – le Berm – qui s’étend sur 2700 km (environ 1700 miles) à travers le territoire, le divisant effectivement en une zone contrôlée par le Maroc à l’ouest et au nord, et une zone contrôlée par le Polisario à l’est et au sud (Figure 1). Une analyse détaillée du Berm et de son évolution est fournie par Garfi (2014).

    Figure 1 . Sahara occidental sous le cessez-le-feu, montrant la partition par le Berm marocain, les emplacements clés et le déploiement des soldats de la paix de la MINURSO. Carte de la MINURSO/Maintien de la paix des Nations Unies.

    Selon les termes du cessez-le-feu, le Sahara occidental est divisé en trois zones (Figure 1) :

    i) une bande tampon s’étendant sur 5 km à l’est et au sud du Berm du côté du Polisario, qui est effectivement une zone d’exclusion ou un no man’s land, dans lequel aucun personnel ou équipement militaire n’est autorisé ;

    ii) deux zones à restrictions, s’étendant sur 30 km de part et d’autre du mur de sable, dans lesquelles les activités militaires sont interdites ; et

    iii) deux zones à restrictions limitées, qui comprennent tout le territoire restant du Sahara occidental, dans lesquelles des activités militaires normales peuvent être menées, à l’exception de celles qui représentent une escalade de la situation militaire.

    Figure 2. Schéma montrant les différentes zones définies dans le cadre du cessez-le-feu

    Les informations ci-dessus, y compris les cartes montrant les différentes zones et le texte du cessez-le-feu (Accord Militaire #1) se trouvaient sur le site web de la MINURSO mais ont été retirées il y a quelques années. Lorsqu’on leur a demandé, la MINURSO et les forces de maintien de la paix de l’ONU n’ont pas voulu expliquer pourquoi, ce qui a amené beaucoup de gens à conclure que c’était le résultat du lobbying marocain. La version du Maroc est qu’il contrôle tout le Sahara Occidental à l’exception d’une bande tampon établie par l’ONU pour sa protection, et que le Polisario n’a aucune présence au Sahara Occidental. Les cartes et l’accord militaire le contredisent clairement.

    Depuis 1991, le Maroc a consolidé son occupation du Sahara Occidental et a développé ses ressources naturelles, contre les conventions internationales qui interdisent aux puissances occupantes d’exploiter les ressources des territoires occupés pour leur propre bénéfice. Ces ressources incluent les phosphates, la pêche et les ressources en eau – Le Maroc a développé l’agriculture au Sahara Occidental occupé, y compris la production de cultures gourmandes en eau telles que les tomates (dont la marque Azera).

    Certaines de ces ressources et les produits qui en sont dérivés transitent par la Mauritanie vers le sud, par exemple, les produits de la pêche provenant des eaux du Sahara Occidental occupé qui sont destinés aux marchés africains via le port de Nouadhibouin en Mauritanie. Cette route implique que le trafic passe par le mur de sable au sud de l’établissement de Guergerat (Figure 3), puis traverse la bande tampon sur 5 km jusqu’à la frontière avec la Mauritanie (Figure 4).

    Figure 3. Emplacement de Guergerat dans l’extrême sud-ouest du Sahara occidental.

    Fin octobre 2020, des manifestants sahraouis ont commencé à bloquer la route entre le passage du Berm de Guergerat et la frontière mauritanienne (Figure 4), à l’intérieur de la bande tampon. Ils protestaient contre l’exportation de ressources naturelles, notamment de poissons destinés au port mauritanien de Nouadhibou, depuis le Sahara occidental occupé par le Maroc. Ils ont également accusé le Maroc de faciliter le trafic de drogue et de personnes via Guergerat.

    Figure 4. La route qui traverse la berme (en haut) au sud de Guergerat, traversant la bande tampon de 5 km établie sous le cessez-le-feu de 1991 , jusqu’à la frontière entre le Sahara occidental et la Mauritanie. Voir la figure

    Le 12/13 novembre, le Maroc a envoyé des troupes pour disperser les manifestants et prendre le contrôle de la section de la route traversant la bande tampon. En entrant simplement dans la bande tampon, le Maroc a rompu le cessez-le-feu. Le 13 novembre, le Polisario a déclaré que cette violation marquait la fin du cessez-le-feu et la reprise des hostilités, et qu’il était désormais en guerre avec le Maroc. Plus tard le 13, le Maroc a rapporté des affrontements le long du Berm dans le nord du Sahara Occidental, et le 14 il est apparu que des combats avaient lieu dans les environs de Mahbes et Hauza dans le nord du Sahara Occidental, et Aouserd et Guergerat dans le sud.

    Tout ceci intervient dans un contexte de 45 ans de conflit et d’exil pour les Sahraouis. Environ 100 000 Sahraouis vivent sous l’occupation marocaine, tandis qu’environ 200 000 vivent dans cinq camps de réfugiés dans le désert algérien autour de la ville de Tindouf. Ces camps sont gouvernés par le Polisario, qui constitue en fait une société et un État en exil. Le Polisario contrôle également les zones situées à l’est et au sud du Berm, que les Sahraouis appellent la zone libre.

    Depuis des décennies, le mécontentement dans les camps ne cesse de croître, en particulier chez les jeunes Sahraouis, en réaction à l’impasse, à l’incapacité des Nations unies à organiser le référendum promis depuis longtemps et à la perception compréhensible qu’ils ont été oubliés et abandonnés par le reste du monde. Beaucoup considèrent le retour à la guerre comme le seul moyen d’avoir un quelconque espoir de résoudre le conflit, que ce soit par des moyens militaires ou comme le résultat d’une diplomatie facilitée par ce qu’ils espèrent être un nouveau coup de projecteur sur le territoire si les hostilités reprennent. Pendant de nombreuses années, le Polisario a réussi à contenir ce mécontentement et à éviter le conflit. Il semble que la dernière provocation du Maroc ait été trop flagrante pour que cette approche reste viable.

    Nick Brooks a beaucoup voyagé au Sahara occidental, en tant que co-directeur du Projet Sahara occidental, un projet de recherche axé sur l’archéologie et les changements environnementaux passés dans le territoire. Entre 2002 et 2009, il a dirigé six saisons de travail de terrain dans la zone du Sahara Occidental contrôlée par le Polisario, et a voyagé dans le territoire à sept reprises, passant également du temps dans les camps de réfugiés sahraouis autour de Tindouf. Le travail de terrain impliquait de fréquents détours par la Mauritanie pour éviter le mur de sable marocain.

    Sand&Dust, 14/11/2020

  • A return to war in Western Sahara

    A return to war in Western Sahara

    Tags : Morocco, Western Sahara, Frente Polisario, UNO, MINURSO,

    Nick Brooks

    You may or may not have heard that the ceasefire that has held for nearly 30 years in Western Sahara broke down yesterday, and the territory is now at war again. There is nothing on the BBC news website about it at the tike of writing, although it did get a brief mention on the World Service and there is this article from the New York Times.

    Both sides in the conflict – Morocco and the Polisario – have their versions of what’s happened, and Morocco is likely to have the loudest voice. So here’s my take.

    Morocco invaded Western Sahara in 1975, when Spain pulled out. The Polisario, formed a few years earlier to fight for independence from Spain, opposed Morocco’s occupation. A war was fought until 1991, when the UN brokered a ceasefire and installed a peacekeeping force – the United Nations Mission for the Referendum in Western Sahara, known by its French acronym, MINURSO. As the name indicates, this force was mandated to organise a referendum on self-determination. This has never happened, and MINURSO remains the only peacekeeping force without a human rights monitoring mandate. Western Sahara remains a non self-governing territory as defined by the UN Committee on Decolonisation. In other words, the decolonisation process has not yet been competed. Western Sahara is often referred to as the Last Colony in Africa.

    Throughout the 1975-1991 conflict, Morocco secured territory it had taken behind defensive earthworks or berms. By 1991, these had merged into a single structure – The Berm – which stretches 2700km (about 1700 miles) across the territory, effectively partitioning it into a Moroccan controlled zone to the west and north, and a Polisario controlled zone to the east and south (Figure 1). A detailed analysis of the Berm and its evolution is provided by Garfi (2014).

    Figure 1. Western Sahara under the ceasefire, showing partition by the Moroccan Berm, key locations, and deployment of MINURSO peacekeepers. Map from MINURSO/UN Peacekeeping.

    Under the terms of the ceasefire, Western Sahara is divided into three areas (Figure 1):

    i) a Buffer Strip extending for 5km east and south of the Berm on the Polisario side, which is effectively an exclusion zone or no-man’s land, in which no military personnel or equipment are permitted;

    ii) two Restricted Areas, extending for 30km either side of the Berm, in which military activities are prohibited; and

    iii) two Areas with Limited Restrictions, which include all the remaining territory of Western Sahara, in which normal military activities can be carried out with the exception of those that represent an escalation of the military situation.

    Figure 2. Schematic showing the different areas defined under the ceasefire.

    The above information, including maps showing the different zones and the text of the ceasefire (Military Agreement #1) used to be on the MINURSO website but were removed some years ago. When asked, MINURSO and UN Peacekeeping would not explain why, leading many to conclude this was a result of Moroccan lobbying. Morocco’s narrative is that it controls all of Western Sahara except a buffer strip established by the UN for its protection, and that the Polisario has no presence in Western Sahara. The maps and military agreement clearly contradict this.

    Since 1991, Morocco has been entrenching its occupation of Western Sahara and developing its natural resources, against international conventions that prohibit occupying powers from exploiting resources in occupied territories for their own gain. These resources include phosphates, fisheries and water resources – Morocco has developed agriculture in occupied Western Sahara, including the production of water-intensive crops such as tomatoes (including the Azera brand).

    Some of these resources and the products derived from them transit through Mauritania to the south, for example, fish products from occupied Western Saharan waters that are destined for African markets via the port of Nouadhibouin Mauritania. This route involves traffic passing through the Berm south of the settlement of Guergerat (Figure 3), then traversing the buffer strip for 5km to the border with Mauritania (Figure 4).

    Figure 3. Guergerat location in the far southwest of Western Sahara.

    In late October 2020, Sahrawi protestors started blockading the road between the Guergerat Berm crossing and the Mauritanian border (Figure 4), within the Buffer Strip. They were protesting against the export of natural resources, including fish destined for the Mauritanian port of Nouadhibou, from occupied Western Sahara by Morocco. They also accused Morocco of facilitating the trafficking of drugs and people via Guergerat.

    Figure 4. The road that passes through the Berm (top) south of Guergerat, traversing the 5km Buffer Strip established under the 1991 ceasefire, to the Western Sahara-Mauritania border. See Figure

    On 12th/13th November, Morocco sent troops to disperse the protestors and take control of the section of road traversing the Buffer Strip. By merely entering the Buffer Strip, Morocco breached the ceasefire. On 13th November, the Polisario declared that this breach marked the end of the ceasefire and the resumption of hostilities, and that they were now at war with Morocco. Later on the 13th, Morocco reported clashes along the Berm in the north of Western Sahara, and on the 14th it appeared that fighting was taking place in the vicinity of Mahbes and Hauza in the north of Western Sahara, and Aouserd and Guergerat in the south.

    This all comes against a background of 45 years of conflict and exile for the Sahrawi. Somewhere around 100,000 Sahrawi live under Moroccan occupation, while perhaps around 200,000 live in five refugee camps in the Algerian desert around the town of Tindouf. These camps are governed by the Polisario, and are effectively a society and state in exile. The Polisario also controls the areas to the east and south of the Berm, known to the Sahrawi as the Free Zone.

    For decades, discontent in the camps has been growing, particularly among younger Sahrawis, in response to the stalemate, the failure of the UN to organise the long-promised referendum, and an understandable perception that they have been forgotten and abandoned by the rest of world. Many see a return to war as the only way of having any hope of resolving the conflict, whether through military means or as the result of diplomacy facilitated by what they hope will be a renewed spotlight on the territory if hostilities resume. For many years, the Polisario has managed to keep this discontent contained and has avoided conflict. It seems that the latest provocation by Morocco has been too flagrant for this approach to remain viable.

    Nick Brooks has travelled extensively in Western Sahara, as co-director of the Western Sahara Project, a research project focusing on archaeology and past environmental change in the territory. Between 2002 and 2009 he led six seasons of fieldwork in the Polisario-controlled zone of Western Sahara, and travelled to the territory on seven occasions, also spending time in the Sahrawi refugee camps around Tindouf. Fieldwork involved frequent detours into Mauritania to avoid the Moroccan Berm.

    @SAHARAWIVOICE on Twitter is a good source of updates on the conflict.

  • La Mauritanie réagit aux attaques de drones marocains

    La Mauritanie réagit aux attaques de drones marocains

    Tags : Mauritanie, Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, drones, civiles,

    L’ancien ministre mauritanien met en garde le Maroc contre le meurtre de civils mauritaniens et la confrontation avec les forces du Polisario

    L’ancien ministre mauritanien de la Culture et de l’Information et chef du parti au pouvoir, l’Union pour la République, Sidi Mohamed Ould Maham, a mis en garde hier le Maroc contre ce qu’il a appelé : « L’assassinat délibéré de civils mauritaniens sans défense par des drones et l’incapacité à faire face aux forces du Polisario ».

    « Les attaques répétées de drones marocains, venant de derrière le mur de séparation au Sahara occidental, contre des civils mauritaniens sans défense dans les terres désertiques est une question qui nécessite un avertissement qu’il est difficile de contenir la population des deux côtés de la ligne frontalière mauritano-saharienne et de les forcer à des frontières qui n’ont aucun repère et aucun signe pour les définir », a écrit Ould Maham dans un post remarquable sur son compte Facebook.

    L’ancien ministre mauritanien, proche de l’autorité mauritanienne et connu pour ses positions de soutien, poursuit : « Nous sommes surpris que ces drones attaquent impitoyablement les civils mauritaniens sans avertissement. Nous ne les voyons pas affronter les bases du Front Polisario et ses unités militaires, qui sont immensément réparties dans la région, et qui mènent des opérations qualitatives et quasi quotidiennes le long du mur. La plupart de ces opérations ont causé de lourdes pertes à l’armée marocaine au Sahara occidental.

    « Nous sommes conscients de la capacité logistique de l’armée marocaine à distinguer les cibles civiles des cibles militaires, par conséquent, lorsqu’elle utilise la force contre des civils pacifiques, elle devrait le justifier dans ses déclarations et clarifier publiquement ses motifs et ses raisons. Au minimum, il devrait s’excuser, même si cela ne ramènera pas les morts et ne consolera pas les blessés, d’autant plus que l’affaire concerne des opérations répétées qui sont sur le point de devenir un comportement normal des forces marocaines présentes au Sahara Occidental », a ajouté Ould Maham.

    Il a souligné : « Le mépris du sang mauritanien est une affaire qui ne peut être tolérée. Notre pays est capable de protéger ses enfants par tous les moyens, et l’effusion de sang ne sera pas le meilleur moyen d’imposer une politique de facto ».

    Les drones ont tué des dizaines de civils mauritaniens, notamment des chercheurs d’or et des éleveurs de bétail, dans la zone frontalière du nord de la Mauritanie. Cette situation s’est répétée la semaine dernière avec le meurtre de sept civils mauritaniens. Le gouvernement mauritanien n’a pas encore fait de commentaires à ce sujet, pas plus que le Maroc.

    Monitor de Oriente, 4/12/2022

    #Maroc #Mauritanie #Drones #Sahara_Occidental #Front_Polisario

  • UA : Les amis du Maroc suppriment toute référence au Sahara Occidental

    UA : Les amis du Maroc suppriment toute référence au Sahara Occidental

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Union Africaine, COREP,

    Note
    A
    Monsieur le Ministre


    J’ai l’honneur de vous faire parvenir, ci-joint, le projet final tel qu’amendé par le Conseil exécutif, de la décision de l’UA sur « le rapport d’activité de la Présidente de la Commission sur le Sahara occidental ».

    Ce texte est presque fidèle au consensus agréé lors de la réunion du Conseil Exécutif entre les amis du Maroc et ses adversaires. Seul le paragraphe 1, a introduit un ajout prenant note (en plus du rapport intérimaire de la Présidente de la Commission) des « recommandations du Comité des Représentants Permanents (COREP) » adoptés lors de leur réunion du 19 et 20 mai. Or, les recommandations reflètent les termes du consensus en question.

    Ainsi, d’après une première lecture de ce texte, on peut avancer que, grâce à l’activisme des amis du Maroc, le projet initial de la décision a été amendé pour supprimer les références, notamment, à la question des droits de l’Homme au Sahara, ainsi qu’à la visite demandée de Christopher Ross à l’UA.

    Très Haute Considération

    Driss Isbayene

    TEXTE FINAL AMENDE*

    Décision sur le premier rapport d’activité de la Présidente de la Commission sur la situation au Sahara Occidental

    Le Conseil exécutif,

    1/ PREND NOTE du premier rapport intérimaire de la Présidente de la Commission sur la situation au Sahara occidental ; ainsi que les recommandations du COREP a ce sujet ;

    2/PREND NOTE de la résolution 2099 (2013) du Conseil de sécurité des Nations Unies ;

    3/ EXPRIME LA PROFONDE PREOCCUPATION DE L’UA face à l’impasse persistante dans le conflit sur le Sahara occidental, notant que tous les efforts visant à trouver une solution à ce conflit, depuis son déclenchement, il y a près de quatre décennies, ont, à ce jour échoué ;

    4/ EXPRIME ENCORE LA PROFONDE PREOCCUPATION de l’UA face à la détérioration persistante de la situation des droits de l’Homme et APPELLE à un engagement plus soutenu de la communauté internationale en vue d’assurer la protection et la promotion des droits de l’Homme sur le territoire du Sahara occidental ;

    3/ REITERE les décisions et déclarations antérieures de l’OUA/UA sur la situation au Sahara occidental, notamment les dispositions pertinentes du Plan d’action adopté par la session spéciale de la Conférence de l’Union sur l’examen et le règlement des conflits, tenue le 31 aout 2009, et le soutien aux résolutions des Nations Unies sur la question, en particulier l’appel à des négociations directes entre les deux parties, à savoir le Royaume du Maroc et le Front Polisario, sans conditions préalables et de bonne foi, en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui assure l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental ;

    4/ DEMANDE à la Présidente de la Commission de poursuivre ses efforts, tel qu’indiqué dans son rapport, notamment d’entreprendre de nouvelles consultations avec les parties, de continuer le dialogue avec les Nations Unies, dans la perspective de la visite que doit effectuer l’Envoyé personnel du Secrétaire General des Nations Unies, Christopher Ross, au siège de l’UA à Addis-Abeba, ainsi que les consultations avec les pays voisins et les autres parties prenantes internationales concernées, en particulier les amis du Sahara occidental ;

    5/ DEMANDE en outre a la Présidente de la Commission de présenter un autre rapport intérimaire complet sur la situation au Sahara occidental lors de sa prochaine session ordinaire du Conseil exécutif, en janvier 2014 ;

    6/DECIDE de rester activement saisi de la question.

    *En italique, les textes amendés

    Source : Maroc-leaks.com

    #Maroc #Sahara_Occidental #Union_Africaine

  • Sahara Occidental : Position de l’Autriche, la Slovénie et la Slovaquie

    Sahara Occidental : Position de l’Autriche, la Slovénie et la Slovaquie

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Autriche, Slovénie, Slovaquie,

    A- Le discours officiel :

    1- Dans les trois capitales, la quintessence de la position officielle se résume comme suit :
    Les trois pays s’alignent sur la position de l’UE. Ils soutiennent les efforts du SG de l’ONU et de son envoyé personnel en vue d’aider les parties à parvenir à une solution politique de compromis, juste, durable et mutuellement acceptable permettant l’autodétermination de la population du Sahara Occidental dans le cadre d’arrangements négociés parrainés par l’ONU conformément aux principes et aux règles du droit international.

    Les trois pays sont conscients du caractère bilatéral du différend. Ils ont, à plusieurs reprises, déploré le manque de dialogue ou de contacts directs entre Alger et Rabat. Ils soutiennent la dynamique de négociation enclenchée par l’initiative marocaine d’autonomie à partir de 2007 et adhérent au contenu de la résolution 1813 (2008) qui renonce à l’option d’indépendance et demande aux parties de « faire preuve de réalisme et d’un esprit de compromis ».

    Les trois pays partagent l’analyse faite par l’ex -envoyé personnel du SG M. Van Walsum sur le fait qu’un « État sahraoui indépendant » n’est pas une option réaliste pour régler ce différend régional et ils ont soutenu en son temps les résolutions du Conseil de Sécurité notamment la résolution 1813 précitée qui souligne l’abandon définitif du référendum et l’option de l’indépendance.

    Ils considèrent le différend comme étant un facteur générateur d’insécurité et de menaces terroristes pour la région du Sahel et admettent que l’Algérie ne facilite pas la tâche de la communauté internationale pour son règlement définitif.

    Ils sont conscients de l’importance stratégique de la région Méditerranée pour l’Europe en ce sens que la frontière de l’Europe ne se limite pas à l’Europe continentale mais s’étend au-delà. Il en résulte que plusieurs questions importantes comme le développement économique et social, l’immigration illégale, la paix et la sécurité, représentent des points communs entre les pays européens et ceux de la rive sud de la Méditerranée. Ce qui nécessite une action de coopération renforcée avec les pays de la rive sud de la Méditerranée pour le développement de laquelle le différend du Sahara, qui perdure depuis plus de trois décennies, constitue un obstacle majeur.

    2- Toutefois, les trois pays affirment avec plus ou moins de nuances ne pas vouloir choisir entre les parties ; et les déclarations publiques concernant la question nationale, exprimées dans les trois capitales, sont marquées du sceau de l’ambivalence, la flexibilité et la prudence que commande le pragmatisme anglo-saxon pour servir une posture prétendument neutre. Il en résulte un partage des rôles sophistiqué entre les mass-médias, les partis politiques, les parlementaires et les ONG étant précisé que la question nationale ne mobilise guère le grand public et concerne surtout le microcosme politique à Vienne et à Ljubljana. Deux exemples ci- après en est l’illustration ;

    3- En février dernier, trois partis politiques autrichiens, à savoir le parti social-démocrate (SPO), le parti du peuple (OVP) de la coalition gouvernementale et les Verts (opposition) ont présenté devant la commission des Affaires Etrangères du Parlement autrichien, une recommandation demandant au Ministre des Affaires Etrangères « de faire pression, au niveau européen, sur le gouvernement marocain pour respecter les droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara occidental et rendre le territoire accessible aux organisations internationales et aux médias ». Le Ministère des Affaires Etrangères, suite à une démarche entreprise à ce sujet, a fait savoir que la recommandation parlementaire dont il s’agit procède d’une action individuelle entreprise par des députés et par conséquent, elle n’engage en aucune manière le gouvernement autrichien ;

    4- A Ljubljana, Le Secrétaire d’Etat aux affaires étrangères de la Slovénie, M Bozo Cerar a affirmé le 20 avril 2013, le soutien de son pays au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination lors de la session du Comité du Parlement slovène du 17 avril 2013 en réponse au député socio-démocrate, Samo Bevk concernant les derniers développements de la question du « Sahara occidental ». Interrogée à ce sujet, le Ministère des Affaires Etrangères slovène a indiqué que le Ministre plaide pour l’application du principe de l’autodétermination sur la base des conditions négociées établies d’un commun accord par les parties.

    5- Au niveau des parlements, les députés et sénateurs qui abordant le sujet s’expriment à titre personnel et n’engagent ni les partis ni les gouvernements. La Presse relate rarement et se limite quand elle le fait à reproduire dans les pages intérieures de courts extraits de dépêches des grandes agences internationales sans commentaires à l’exception du journal Autrichien DER Standard rend compte dans sa version électronique qui traite périodiquement de l’activité des séparatistes.

    6- De manière générale, les partis politiques, à l’exclusion des partis socialistes autrichien et slovène, n’ont pas d’agenda international. Il en est de même pour les mass media qui se mobilisent modérément pour les questions régionales à l’exclusion de celles concernant les Balkans, l’Europe et les relations euro-atlantiques. Le pragmatisme et la prudence observées à l’égard de la question nationale a été également de mise lors des passages des trois pays dans le conseil de sécurité durant les deux dernières décennies et au moment de votes des deux résolutions présentées par l’Algérie en 2004 et en 2006 (cf. Tableau ci-après) comme tentative visant à faire survivre une thèse tronquée et irréaliste du principe de l’autodétermination en le réduisant à l’indépendance.

    PaysVotes 2004Votes 2006

    4ème commissionplénière4ème commissionplénière
    AutricheAbstentionAbstentionPourPour
    SlovaquieAbstentionAbstentionPourPour
    SlovénieAbstentionAbstentionPourPour


    Passage au sein du Conseil de Sécurité :

    Autriche : 1973-1974, 1991-1992 (Rés. : 690-725), 2009-2010 (Rés. : 1871-1920)

    Slovaquie : 2006-2007 (Rés. : 1675, 1720, 1754, 1783)

    Slovénie : 1998-1999 (Rés. : 1148, 1163, 1224, 1238)

    B- Initiative marocaine pour la négociation d’un statut d’autonomie :

    1- A l’instar de l’immense majorité des membres de la Communauté internationale, les trois pays considèrent que la solution du différend du Sahara nécessite des concessions réciproques dans le cadre d’une négociation de bonne foi. Ils reconnaissent et saluent à cet égard le courage et les efforts louables consentis par notre pays pour sortir le différend de l’impasse. Ils admettent que l’initiative marocaine peut constituer une base de négociation sérieuse et constructive pour aboutir à une voie d’application de l’autodétermination qui rencontre l’agrément de toutes les parties.

    2- Dans un tel contexte, les diplomaties dans les trois pays ont estimé que l’initiative d’autonomie proposée par le Maroc constitue un momentum significatif à saisir et ont fait part en son temps de leur adhésion à la résolution 1754 du Conseil de Sécurité adoptée à l’unanimité le 31/10/2007 laquelle prend note de l’Initiative marocaine tout en saluant les efforts sérieux et crédibles du Maroc et en demandant aux parties d’engager des négociations sans conditions préalables en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable.

    3- Les éléments essentiels de l’initiative marocaine qui ont emporté l’adhésion dans les trois capitales sont les suivants :

    L’accueil favorable et consensuel réservé par la communauté internationale à l’initiative marocaine ;
    L’initiative constitue une réelle opportunité à même de favoriser des négociations en vue d’une solution définitive au différend dans le cadre de la légalité internationale et sur la base d’arrangements conformes aux buts et principes énoncés dans la Charte de l’ONU ;

    La présence de l’identité Sahraouie dans le projet d’autonomie et son incorporation dans la nouvelle constitution ; ce qui est considéré comme gage de sa stabilité et d’engagement irréversible du Royaume ;
    La soumission du statut d’autonomie, résultat des négociations, à une consultation référendaire des populations concernées. Ce référendum, constitue le libre exercice, par ces populations, de leur droit à l’autodétermination conformément à la légalité internationale.

    Par ailleurs il ya lieu de noter que l’Autriche, alors membre non-permanent du Conseil de Sécurité, s’était proposé avec insistance pour abriter un ou plusieurs rounds de négociations informels engagées sous l’égide des Nations Unies, sur la question nationale. Le 1er round des pourparlers informels a eu lieu DURNSTEIN près de Vienne en 2009. L’Autriche avait proposé également d’offrir sa coopération et son expérience pour la mise en œuvre du principe d’autonomie.

    C- La thématique des droits de l’homme :

    1- La question des droits de l’homme figure dans l’agenda et les priorités de la politique étrangère des trois pays. Les trois diplomaties reconnaissent les efforts de notre pays en matière de réformes et de la promotion de la démocratie des droits de l’homme. Dans les trois capitales l’on admet volontiers que la question des droits de l’homme fait l’objet de manipulation de part est d’autre comme c’est le cas dans tout conflit. De ce fait, la thématique des droits de l’homme ne devrait pas faire partie du mandat de la MINURSO et le mécanisme onusien préconisé pour la surveillance des droits de l’homme au Sahara est considéré dans les trois capitales comme non pertinent ; les analyses et le point de vue de notre pays en l’objet sont largement partagés. Par conséquent, les trois pays sont réceptifs à notre argumentaire au sujet de l’élargissement du mandat de la MINURSO et font part de leur réserve à l’égard de toute initiative ou amendement du mandat de la MINURSO qui pourrait bloquer ou nuire un processus de négociations en cours ;

    2- Le cas des activistes des événements de Gdim IZIK et d’Aminatou Haider :

    La propagande des séparatistes et de leurs relais à travers l’Europe, conscients qu’ils sont du bénéfice politique qu’ils peuvent tirer des prétendues exactions et violations des droits de l’homme fallacieusement imputées aux forces marocaines, a fonctionné à plein régime pour les deux cas d’espèce, d’autant plus que les deux affaires -ceci expliquant cela- ont été suivies avec intérêt dans les trois capitales et particulièrement à Vienne. Comme à l’accoutumée, la propagande a ciblé notamment les parlementaires, les partis politiques, les mass-médias et la société civile. Elle a été axée sur plusieurs accusations dont notamment « des arrestations arbitraires, torture, traitement inhumain et dégradant, une justice militaire partiale et expéditive pour un procès civil « …etc.

    En résumé, malgré toutes les explications et les arguments réfutant les allégations des séparatistes et démontrant la manipulation par les services militaires et de sécurité algériens, les trois pays ont estimé – avec plus ou moins de nuance- que ces deux affaires ont in fine affecté l’image positive dont jouit notre pays dans le registre des droits de l’homme et dans ses relations avec l’Union Européenne. Dans ce contexte il ya lieu de noter que A.Haidar a été reçue en mars 2010, par la Mission Permanente de l’Autriche à New York. D’un autre côté, M.Ernst Strasser, eurodéputé autrichien appartenant au parti du peuple (OVP), et ancien Ministre de l’Intérieur, était parmi les parlementaires ayant plaidé pour introduire des éléments d’équilibre en faveur de notre pays dans le contenu de la résolution adoptée par le parlement européen suite aux événements de Laayoune.

    3- S’agissant des camps de Tindouf, les trois capitales, conscientes de la gravité de la situation atypique des populations séquestrées dans les camps avec un encadrement militaire, sans liberté de mouvement, sans droits fondamentaux et sans perspectives, sont réceptives aux points de vue de notre pays et admettent clairement la nécessité de l’établissement par le HCR d’un recensement dans les camps et ne s’expliquent pas la pusillanimité du HCR à cet égard. Ils admettent la singularité de la situation des camps de Tindouf au regard du droit humanitaire et pointe la responsabilité de l’Algérie.

    4-Les trois pays partagent les points de vue et les analyses de notre pays sur la situation au Maghreb et au Sahel. Dans les trois capitales, et tout particulièrement à Vienne, les relations euro- méditerranéennes et particulièrement la problématique sécuritaire sont suivis avec grand intérêt. Les trois pays font part à des degrés divers de leur préoccupation au sujet de menaces globales dont notamment, l’immigration illégale, le terrorisme, le radicalisme religieux, les menaces sécuritaires et surtout le phénomène de la criminalité transnationale organisée qui sévit dans le Sahel ou la persistance du différend qui perdure depuis plus de 30ans constitue une menace réelle pour la sécurité et la stabilité dans la région.

    II -Le statut de la représentation du Polisario

    1- L’Autriche, la Slovénie et la Slovaquie ne reconnaissent pas la « RASD ». Toutefois, le Polisario est représenté en Autriche et en Slovénie. Il n’a pas jusqu’à présent de représentant en Slovaquie. Les séparatistes en visite dans les trois pays sont reçus généralement à un niveau administratif au Ministère des Affaires Etrangères. Les innombrables tentatives pour ouvrir des bureaux de représentation ont- jusqu’à présent- échoué. Dans les trois capitales les demandes formulées à ce sujet par le Polisario ont été rejetées.

    2- Les différents responsables et dirigeants du Polisario en visite dans les trois capitales, n’ont pas pu être reçus à un haut niveau. Leurs contacts demeurent au niveau administratif et limités aux quelques parlementaires qui agissent à titre personnel dans le cadre de ce que les règles constitutionnelles appellent dans les trois pays le « mandat libre des députés ».

    3- A Vienne comme à Ljubljana, la représentation est selon les Ministère des Affaires Etrangères respectifs des deux pays est assimilée à une ONG. Elle est assurée par une seule personne, en l’occurrence, la dénommée Najat Hamdi à Vienne et Mohammed Malainin Bagadah à Ljubljana. L’un et l’autre ne font pas partie du corps diplomatique et ne sont pas reçus au Ministère des Affaires Etrangères qu’au niveau le plus bas de l’échelle des responsables, en l’occurrence, le (desk officer ).

    I- Appuis et soutiens

    A- Autriche :

    1- Le gouvernement : Le gouvernement autrichien accorde une aide humanitaire annuelle de 600.000 euros aux camps de Tindouf à travers l’office européen de l’aide humanitaire. Il a également participé dans le passé à la MINURSO.

    2- Les députés :

    Mme Barbara Prammer, parlementaire, Elle est membre influent du Parti socialiste « SPÖ ». Elle a été reconduite à la tête du Conseil National de l’Autriche, suite aux résultats des élections législatives du 28 septembre 2008.

    Mme Ulrike Lunacek, eurodéputée autrichienne, du Parti des Verts : Parlementaire autrichienne, Parti socio-démocrate (SPÖ).

    Mme Petra Bayr, parlementaire autrichienne, porte-parole du parti socio-démocrate (SPÖ) pour le développement international et membre de la Commission parlementaire des droits de l’homme au sein du Conseil National d’Autriche, affiche un appui personnel à nos adversaires.

    Les parlementaires précités affichent un soutien permanent et ostentatoire aux séparatistes. Elles nourrissent une hostilité totalement irrationnelle -et depuis toujours -à l’égard de notre pays. Elles expriment leur soutien soit par des postures politiques partiales, soit par l’organisation d’actions et d’activités en faveur des thèses des séparatistes.

    3- Les personnalités politiques :

    M. Erwin Lanc, ancien ministre autrichien des Affaires Etrangères, ancien président de l’Institut international pour la paix, et fondateur de « l’association Autriche-Sahara », M. Frischenschlager, ancien Ministre de la Défense et ancien eurodéputé, Président « des européens fédéralistes- Autriche ».

    4- Les ONG:

    L’Association « austro-sahraouie » : Présidée par Mme Karin SCHEELE, représentante du SPÖ au Gouvernement du Land. Apres avoir été membre du Parlement européen de 1999 à 2008, l’intéressée s’est réinstallée en Basse-Autriche, sa province natale. Elle occupe actuellement les fonctions de conseillère régionale chargée de la Santé, des Affaires sociales et de la jeunesse. Elle visite fréquemment les camps de Tindouf et publient des rapports tendancieux et complètement à charge, à l’attention du Parlement européen sur la question des droits de l’homme. Elle organise périodiquement en Autriche des visites d’enfants sahraouis, dans le cadre d’un programme appelé « vacances en paix ». Site Web de l’Association : http://www.oesg.ws

    L’Association « Volkshilfe Österreich » : C’est une alliance internationale de nombreuse ONGs impliquées dans l’action sociale, la coopération internationale, l’aide humanitaire et l’éducation permanente, historiquement liées au mouvement syndical et aux forces progressistes de par le monde. Elle apporte un soutien politique moral et matériel inconditionnel également à l’action aux des séparatistes. Elle était derrière la candidature de la séparatiste Aminatou Haidar pour le prix « Silver Rose Award 2007 ». Site Web : http://www.volkshilfe.at

    L’Association « GEZA » : Cette association dite d’intérêt public pour la coopération au développement a pour objet et pour finalité la lutte contre la pauvreté, les droits de l’homme, la démocratie, le développement économique, l’éducation et la santé. Elle gère des projets en Afrique, en Amérique centrale et en Europe. L’agence reçoit des subventions substantielles de la part de l’agence de développement autrichien. Au plan politique, les positions de l’association sont plutôt équilibrées. Elle a rénové une école primaire dans les camps de Tindouf. Elle contribue aux aides humanitaires destinées officiellement à l’amélioration des conditions de vie des populations de Tindouf. Les coordonnées de l’association : Site web : www.geza.at

    L’Institut Renner Académie Politique du SPÖ : Cet institut organise périodiquement des activités souvent en collaboration avec l’association austro-sahraouie précitée, en faveur des thèses des séparatistes. Site Web : www.renner-institut.at

    L’Institut International pour la paix : Il est présidé par M. Peter SCHIEDER, issu du parti SPÖ et qui a longtemps présidé la commission des Affaires Etrangères au Parlement autrichien. Il a été également président de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. Très proches des services algériens il organise fréquemment des débats et conférences à la gloire de la diplomatie algérienne, de son rôle en Afrique et son soutien au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Site Web: www.iip.at

    B- Slovénie :

    1- Les députés :

    Mr. Ivo Vajgl du parti Zares (Parti libéral) député européen, ancien Ministre des Affaires Etrangères. L’intéressé est membre du groupe parlementaire européen ADLE. Il n’a pas été autorisé au Maroc, le 07 mars 2013, avec trois autres eurodéputés.

    Mr. SAMO BEVK du Parti socio-démocrate
    M. JANJA kLASNIC, président du comité de la politique étrangère.

    M.BOJKO BUKAR, professeur à la faculté des Sciences sociales de Ljubljana.

    Les deux parlementaires, et le juriste précités sont réputés proches des services algériens. Ils facilitent les contacts et les activités des différents responsables du Polisario qui visitent fréquemment Ljubljana. Lors de la session du Comité du Parlement slovène, tenue le 17 avril 2013, Mr. SAMO BEVK s’est singularisé en posant une question au Secrétaire d’Etat aux affaires étrangères, Mr. BOZO CERAR, sur les derniers développements de la question du « Sahara occidental ». Le responsable slovène a répondu en soulignant que la Slovénie soutient le droit des peuples à disposer d’eux –même et le principe de l’autodétermination.

    2- Les ONG :

    « Društvo za podporo zahodni sahari » (Association pour le soutien du Sahara occidental ». Cette association est connue dans les milieux universitaires européens œuvrant dans le domaine de la défense des droits de l’homme et du droit international comme le belge Pierre Galland, le juriste espagnol Carlos Miguel. Elle organise périodiquement des conférences sur différents thèmes qui lui sont suggérés par ses parrains à Alger. Site web de l’Association est : www.geocities.com/zahodna_sahara

    « L’Institut d’études sur le Sahara occidental », présidé par Bliss Wallis Schornsec. Comme son nom le suggère, l’institut a pour objet et pour finalité de sensibiliser le peuple slovène « à la cause des Sahraouis ». Il ne manque pas de moyens pour ce faire. Tout récemment, le centre précité a organisé à Ljubljana, le 10 avril 2013, « la 3ème conférence internationale sur la situation actuelle au Sahara ». Cette conférence a connu la participation des représentants des ONGs locales et de dénommé Mohamed Sidati, soi-disant ministre délégué chargé de l’Europe, ainsi que de la sœur de Said Dembar, décédé lors des événements de démantèlement du camp Gdim Izig.

    II- Les activités :

    1- Les activités du Polisario sont plutôt rares en Autriche et en Slovénie et inexistantes en Slovaquie. Elles sont sans impact médiatique et d’une influence insignifiante sur l’opinion publique. Elles ne mobilisent aucune personnalité gouvernementale, politique ou publique d’envergure, en dehors des députés précités qui s’affichent au demeurant comme des militants pour l’indépendance du Sahara.

    2- La participation du corps diplomatique se limite à des agents administratifs représentant cinq Ambassades, toujours les mêmes, en l’occurrence l’Algérie, l’Afrique du Sud, le Nigéria, le Zimbabwe et Cuba. L’assistance ne dépasse jamais une trentaine de personnes émanant essentiellement de la nébuleuse des ONG, des partis des Verts et de la gauche, principalement les socialistes mobilisés par la députée autrichienne Madame Barbara Prammer.

    3- Les activités s’expriment essentiellement à travers les axes ci-après : 

    Les visites périodiques des responsables de la « RASD » acteurs associatifs du Polisario en Slovénie et en Autriche ;

    La collecte des fonds

    -Les ateliers de stage et de formation en faveur notamment des femmes sahraouies organisation des voyages d’études et des séjours linguistiques en faveur d’étudiants.

    -Invitation des responsables slovènes et autrichiens à visiter les camps de Tindouf.

    -Conférences et tables rondes qui portent toujours sur les mêmes thèmes à savoir : La décolonisation du Sahara occidental, le principe de l’autodétermination, le droit des peuples à disposer d’eux même, la spoliation des ressources naturelles du peuple sahraoui et la thématique des droits humains.

    -Intensification des activités de lobbying menée conjointement et ouvertement avec l’Ambassade d’Algérie à la veille de tout débat dans le cadre multilatéral concernant directement ou indirectement la question nationale.

    -Campagne de propagande basée sur des thématiques récurrentes comme les droits humains, l’autodétermination et le référendum ou à l’occasion des journées mondiales (Droits de l’Homme, contre la torture, la non-violence, la femme, les droits de l’enfant… etc.) ou à l’approche des débats concernant la Question nationale au sein de l’ONU.

    4- Aucune activité- aussi minime soit-elle- ne peut être organisée sans l’appui matériel et logistique fourni par les soutiens locaux. Les parlementaires et les acteurs associatifs précités sont mobilisés de manière appropriée par les services algériens. Ces derniers, pour qui la fin justifie les moyens, use de toute une panoplie de méthodes- et de mode opératoires- variant en fonction des interlocuteurs- pour faire admettre, non sans mal, les thèses des séparatistes dans une opinion publique locale généralement rétive, ne se sentant pas concernée par une cause qu’elle ne comprend par un territoire dont elle ignore jusqu’à la localisation sur la carte du monde. Les défenseurs et les soutiens locaux des séparatistes sont souvent conseillés et encadrés dans leur besogne par l’universitaire belge, Pierre Galland et le juriste espagnol, Carlos Miguel. L’un et l’autre se mobilisent sur injonction de leur employeur à Alger pour servir la cause des séparatistes à Vienne et à Ljubljana


    5- A l’approche des débats sur la question nationale au sein de l’Assemblée Générale ou du Conseil de Sécurité, l’Ambassade d’Algérie concentre son action sur le lobbying en faveur des séparatistes. Elle démultiplie les démarches et les visites de sensibilisation et les moyens de pression pour faire admettre le principe de l’autodétermination à l’algérienne, celui du référendum à option unique et exclusive, celle de l’indépendance.

    Chaque fois que cette mission apprend le projet ou l’existence d’une activité envisagée par les séparatistes, elle en informe en temps utile le Département et alerte les autorités locales concernées, les partis politiques les parlementaires, ainsi que les mass-médias pour dénoncer la compagne de dénigrement dont fait l’objet notre pays de la part des séparatistes et de leurs soutiens, engagés aveuglément pour l’indépendance du Sahara sur la base d’argumentaire spécieux, partial et notoirement hostile au Maroc.

    #Maroc #Sahara_Occidental #Autriche #Slovénie #Slovaquie

  • Entre l’Algérie et le Maroc : un face-à-face militaire ?

    Entre l’Algérie et le Maroc : un face-à-face militaire ?

    Tags : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, frontières, armée,

    Entre les deux géants du Maghreb, les lourds contentieux provenant de la colonisation et de la décolonisation ont rapidement pris une tournure militaire. Aujourd’hui, dos à dos, Alger et Rabat durcissent leur politique de défense : le Maroc crée une nouvelle zone militaire, la zone « est », à sa frontière avec l’Algérie, tandis que les nouveaux accords pour l’acquisition d’équipement militaire ne cessent de renforcer les arsenaux respectifs.

    La question des frontières est l’élément décisif qui va marquer soixante ans d’opposition marqués par des accès de violence directe ou par proxy (le Front Polisario). Elle influence profondément l’élaboration des politiques de défense des deux pays. La France coloniale porte une grande responsabilité dans la genèse de ce différend. Le contentieux des frontières fut le marqueur indépassable de la querelle. Il trouve ses racines dans le découpage desdites frontières par la France, à chaque fois au bénéfice de l’Algérie (alors trois départements français (1). Par ailleurs, le partage du Maroc en zones d’influence hispano-françaises, à la suite de la conférence d’Algésiras du 7 avril 1906 et du traité de Fès du 30 mars 1912, va contraindre le pouvoir chérifien à récupérer son territoire morceau par morceau (« en kit » comme dira Hassan II un jour (2) : le nord espagnol, la zone franche de Tanger, Ifni et le cap Juby et enfin à exiger la restitution du Sahara espagnol qu’il ne récupérera qu’en 1975, dans un coup de force face à un pouvoir franquiste épuisé. Cette restitution tardive favorisa l’émergence d’un acteur local, le Front Polisario, qui refusa l’annexion marocaine et réclama la tenue d’un référendum d’autodétermination. Le Maroc refusa et chassa le mouvement indépendantiste qui prit les armes. L’Algérie, après une hésitation initiale, prit fait et cause pour le Front Polisario et les affrontements se multiplièrent. Les deux armées se heurteront d’ailleurs, en 1976, à Amgala, dans une bataille en deux temps. Mais la prudence prévalut et, pour éviter une guerre sans merci, les deux pays ne s’affrontèrent plus que par Polisario interposé.

    Une lente structuration des politiques de défense

    Au début de la période postcoloniale, les deux États se soucient peu des conditions juridiques et politiques de l’exercice de la défense nationale. Des deux côtés, l’élément principal est l’incarnation. Les deux chefs d’État assument dans leur personne la souveraineté nationale et sont les garants de sa protection. Côté marocain, la simple appellation « forces armées royales » (FAR) de l’armée démontre le caractère propriétaire, néo-patrimonial, assumé de ce corps. En Algérie, l’Armée de libération nationale (ALN) devient l’Armée nationale populaire (ANP) mais demeure sous le contrôle exclusif du président Houari Boumédiène après sa prise de pouvoir en 1965, qui assume aussi la fonction de ministre de la Défense.

    La politique de défense algérienne : grands principes et schéma directeur

    La politique de défense algérienne, depuis l’indépendance, s’appuie sur de grands principes théoriques. Sur le plan interne, le soldat est l’héritier du moujahid de l’ALN et du fellagha de la résistance intérieure. Le maintien de la conscription, qui fit l’objet de grands débats à l’orée des années 2000, est vécu par le pouvoir comme un élément symbolique majeur, et ce, même si la professionnalisation de l’armée a été largement engagée. La terrible guerre civile algérienne (1991-2002) démontra, en ses premières années, l’incapacité des conscrits à tenir l’arrière-pays et surtout à combattre à armes égales avec les jihadistes des Groupements islamiques armés (GIA) et de l’Armée islamique du salut (AIS). Aujourd’hui, le quadrillage efficace du pays (en dehors de quelques endroits reculés) est une réalité.

    Sur le plan des frontières extérieures, l’Algérie a toujours assuré une surveillance étroite de la zone contiguë avec la Libye, toujours inquiète des sautes d’humeur du bouillant colonel Mouammar Kadhafi. Avec la Tunisie, après des années de gel, une coopération réciproque s’établit avec un droit de suite dans le cadre de la lutte contre les maquis antiterroristes. Au sud, l’APN assure le contrôle des maquis et de la guérilla jihadiste repoussée sur les franges maliennes pendant la guerre civile. À l’ouest, la défense de la frontière ouest avec le Maroc est évidemment la priorité, même si l’action militaire potentielle contre le royaume chérifien est dévolue aux forces combattantes de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), épigone étatique du Front Polisario, proclamée en 1976, et dont la population est en exil à Tindouf depuis cette date.

    Les capacités de l’Algérie à projeter ses forces avaient été entravées dès l’origine par le refus initial de ses constitutionnalistes d’autoriser les interventions extérieures (ce principe fit l’objet d’une exception pendant les guerres israélo-arabes.) Cette autocensure était liée au traumatisme initial de sa propre guerre d’indépendance et voulait éviter que le pays ne s’engageât dans des « aventures » coloniales ou impérialistes. L’Algérie ne prit pas moins part à quelques opérations des Nations Unies, mais sans commune mesure avec l’activisme du Maroc dans ce domaine. La politique de défense algérienne est fortement marquée par la guerre d’indépendance. Le renvoi perpétuel aux « martyrs » (chahid) comme mémoire et exemplarité en est l’illustration. La dernière révision de la Constitution (en 2020, après l’ère Bouteflika) donne les principes suivants : « Digne héritière de l’Armée de Libération Nationale, l’Armée Nationale Populaire assume ses missions constitutionnelles avec un engagement exemplaire ainsi qu’une disponibilité héroïque au sacrifice, […]. Le peuple algérien nourrit une fierté et une reconnaissance légitimes à l’endroit de son Armée Nationale Populaire, pour la préservation du pays contre toute menace extérieure, et pour sa contribution essentielle à la protection des citoyens, des institutions et des biens, contre le fléau du terrorisme, […]. »

    L’État veille à la professionnalisation et à la modernisation de l’ANP, de sorte qu’elle dispose des capacités requises pour la sauvegarde de l’indépendance nationale, de la défense de la souveraineté nationale, de l’unité et de l’intégrité territoriale du pays, ainsi que de la protection de son espace terrestre, aérien et maritime (3).

    La mission de l’ANP est prioritairement dédiée à la défense du pays, mais cette dernière mouture constitutionnelle n’interdit plus à cette force militaire d’intervenir au-delà de la frontière.

    Même si le texte est plus explicite sur le maintien de la paix, c’est aussi la possibilité d’un droit de suite qui est ainsi libéré.

    Algérie : un regard de plus en plus sudiste

    Au début, le jeune État algérien s’est peu préoccupé des régions sahariennes. Dès 1963, avec la guerre des sables opposant l’Algérie et le Maroc, l’ouest fut la préoccupation principale. Au fil du temps, un colonel, Mouammar  Kadhafi —  de plus en plus imprévisible  —, la nécessité de détruire les convois de jihadistes remontant les armes des vieux dépôts tchadiens, et les infiltrations dans ces zones moins défendues, conduisirent les responsables militaires à investir sur la défense du sud. Trois nouvelles régions militaires furent alors créées  : Ouargla, Tamanrasset, Illizi.

    Le renforcement de la frontière sud se poursuivit car l’effectif était notoirement insuffisant : « Seule 10 % de l’armée algérienne est positionnée dans la zone saharienne (la moitié étant positionnée à la frontière avec le Maroc) (4). » Mais ce désintérêt est en cours de correction active depuis  2012  (5). Vis-à-vis des voisins, un embryon de coopération existe : un «  comité d’état-major opérationnel conjoint » (CEMOC) avec la Mauritanie, le Mali et le Niger, mais il n’a donné que peu de résultats depuis sa création en 2010. La nouvelle stratégie algérienne a été conçue pour tenter de répondre plus efficacement à la fluidité et à la rapidité des groupes jihadistes (6).

    En résumé, la politique de défense algérienne s’accroche toujours à ses fondamentaux (esprit moujahid, défense nationale du territoire contre toutes les menaces, obsession marocaine) mais elle tente également de s’adapter à un environnement fluctuant et plus conflictuel. La guerre en Libye, pour abattre Kadhafi, a traumatisé l’exécutif et la haute hiérarchie militaire. Les attaques venues des jihadistes du Sahel aussi. Sur le plan multilatéral, l’Algérie a perdu la prééminence absolue en matière de sécurité qu’elle avait à l’Union africaine. Le Maroc est revenu dans l’organisation. La RASD est affaiblie. La chute du clan Bouteflika, la mort du puissant chef d’état-major Ahmed Gaïd Salah, et la reconstitution d’un nouveau pouvoir, ont entraîné un repliement sur les fondamentaux de défense traditionnels. Parmi ceux-ci, le Sahara occidental revient en première ligne.

    Le Maroc : présent sur deux fronts ?

    Depuis le référendum constitutionnel du 7 juillet 1962, le Maroc est une monarchie constitutionnelle. Les quatre autres constitutions ne modifieront pas ce principe. Cependant, si la souveraineté revient au peuple, le monarque est le cœur à partir duquel convergent tous les pouvoirs et notamment celui de conduire les armées. Comme nous le disions, « le Roi est la figure centrale et absolue du dispositif de défense. On peut même dire, avec Abdelwahab  Maalmi, que le Roi, pris en tant qu’organe de l’État, est le “véritable producteur de sens” » (7).

    Les coups d’État de 1971-1972, dans lesquels l’armée a été impliquée à tous les niveaux, entraînent un raidissement du pouvoir et conduisent à une purge profonde puis à une centralisation accrue avec tous les pouvoirs dans les mains royales. Si le dispositif s’est en partie décentralisé, à partir de la deuxième moitié de la guerre du Sahara, pour pouvoir répondre à la mobilité de l’adversaire, le Palais exerce cependant un contrôle étroit sur la haute hiérarchie.

    Dans la dernière constitution du 1er juillet 2010, le roi demeure l’élément central, à la fois politique et symbolique, des principes et de l’organisation de la défense. Le préambule précise qu’en tant qu’« État musulman souverain, attaché à son unité nationale et à son intégrité territoriale, le Royaume du Maroc entend préserver, dans sa plénitude et sa diversité, son identité nationale une et indivisible  ». L’article  42, qui détaille les pouvoirs et les compétences royales, stipule que le monarque est « le Garant de l’indépendance du pays et de l’intégrité territoriale du Royaume dans ses frontières authentiques ». L’article 53, quant à lui, précise que le roi est le « Chef Suprême et Chef d’État-major Général des Forces Armées Royales ». Comme le note Brahim Saydi, « la politique de défense marocaine a toujours été définie en fonction de son combat pour l’intégrité territoriale du pays et des menaces que représentent ses voisins. La principale composante de cette menace est associée à l’Algérie […]. Les relations hispano-marocaines constituent le deuxième élément de cette perception de la menace » (8)

    Les notions d’indivisibilité et d’authenticité des frontières font référence, bien évidemment, au Sahara occidental mais aussi aux présides, ces possessions espagnoles au nord que sont les villes de Ceuta et Melilla, les îlots Leïla/Perejil et les îles Chaffarines. La récupération de ces petits territoires demeure un élément central du récit nationaliste marocain — lui-même contesté par l’Espagne, qui fait valoir une antériorité historique sur ces terres africaines (9). Cette préoccupation n’est pas totalement anecdotique, et le Maroc poursuit l’Espagne sur le terrain des instruments internationaux de décolonisation. Elle utilise aussi désormais l’arme des migrants. À deux reprises, en 2021 et en mars 2022, elle a laissé 8.000 puis 1.200 migrants prendre d’assaut les barbelés des deux villes, et par la mer. Les défenses furent saturées. Mais la véritable affaire demeure celle de l’opposition avec l’Algérie et la question du Sahara occidental. Depuis le succès de la stratégie des murs à partir de 1981, le Maroc contrôle l’essentiel du territoire contesté, renvoyant la RASD aux confins de la Mauritanie et de l’Algérie. Le dispositif de défense s’est perfectionné et l’investissement financier pour le développement du territoire a été considérable, mais rien n’est réglé sur le fond. Le référendum d’autodétermination prévu par les plans Baker n’a jamais pu se tenir et les deux camps se renvoient depuis la responsabilité de l’échec (10).

    Pendant presque vingt ans, la situation du territoire est restée figée. Le référendum s’est enlisé alors que des crises politiques chez les Sahraouis limitaient leur capacité d’action. La guerre civile algérienne n’arrangea rien car le pouvoir algérien se replia sur la survie. Depuis quelques années, le réarmement algérien, rendu possible par la remontée du prix des hydrocarbures et l’élimination de la menace intérieure, a permis de relancer l’intérêt pour la cause de la RASD. La question sahraouie est devenue un enjeu de politique interne en Algérie. L’armée en a fait aussi une cause sacrée.

    Conclusion : une paix armée ?

    La période Bouteflika a été celle d’un réarmement massif de l’Algérie, devenue la deuxième armée d’Afrique (11). Des achats d’armements colossaux à la Russie ont fait progresser ses capacités militaires dans tous les domaines. En face, le Maroc — ne pouvant pas s’aligner au niveau financier — joue la carte de la qualité et s’approvisionne, surtout aux États-Unis, en matériel de très haute technologie. Les nombreuses coopérations de ce pays visent également à mettre les armées à la pointe de la technologie. Dans cet environnement militarisé, il n’y a pas d’ouverture de paix prévisible. Le nouveau gouvernement algérien s’est engouffré dans le dossier sahraoui pour renforcer, si besoin était, sa légitimité en revenant aux fondamentaux et le Maroc a lancé une offensive diplomatique tous azimuts pour bétonner sa position politique. Au milieu, des accrochages commencent à se produire, impliquant d’un côté la RASD et de l’autre les forces marocaines. La volatilité de la situation stratégique mondiale et, dans l’affaire ukrainienne, la réhabilitation de l’usage de la guerre par la Russie comme règlement des contentieux peuvent faciliter la libération de volontés jusqu’alors contenues par un environnement international juridique et politique positif. Le face-à face-va donc continuer…

    Jean-François Daguzan

    Notes

    (1) Voir, entre autres, Michel Foucher, Fronts et frontières : un tour du monde géopolitique, Paris, Fayard, 1991, p. 207-211.

    (2) Hassan II & Éric Laurant, La mémoire d’un Roi : entretiens avec Éric Laurent, Paris, Plon, 1993.

    (3) «  Algérie  : Constitution de  1996 (version consolidée du 30 décembre 2020) », Digithèque MJP (https://mjp.univ-perp.fr/constit/ dz2020.htm).

    (4) Jean-Pierre Dufau, « Rapport autorisant l’approbation de l’accord de coopération dans le domaine de la défense entre le gouvernement de la République française et le gouvernement de la République algérienne démocratique et populaire  », Assemblée nationale, 7  novembre  2012 (https://www.assemblee-nationale.fr/14/rapports/r0343.asp).

    (5) Voir Salim Chena, « L’Algérie : de la puissance idéologique à l’hégémonie sécuritaire », in Mansouria Mokhefi & Alain Antil, Le Maghreb et son Sud : vers des liens renouvelés, IFRI, CNRS éditions, Paris, 2012, p. 19-37 (https:// books.openedition.org/editionscnrs/22836?lang=fr).

    (6) Abdennour Benantar, « Sécurité aux frontières : portée et limites de la stratégie algérienne », L’année du Maghreb, 14, juin 2016, p. 147-163 (https://journals.openedition.org/anneemaghreb/2712?lang=ar).

    (7) Jean-François  Daguzan, Le dernier rempart  ?  : forces armées et politiques de défense au Maghreb, Publisud-FMES-FED, Paris, 1998, p. 138.

    (8) Brahim Saidy, « La politique de défense marocaine : articulation de l’interne et de l’externe  », Maghreb-Machrek, n°202, hiver  2009-2010, p. 124 (https://www.cairn.info/revue-maghreb-machrek-2009-4-page-115. htm).

    (9) Leila ou Perejil (persil) selon que l’on parle du Maroc ou d’Espagne. Pour la dimension historique et politique, voir Yves Zurlo, Ceuta et Melilla : histoire, représentations et devenir de deux enclaves espagnoles, L’Harmattan, Paris, 2005.

    (10) Du nom de l’ancien secrétaire d’État américain, James Baker III, chargé de la médiation par l’ONU. Voir Lucile  Martin, «  Le dossier du Sahara occidental », Les Cahiers de l’Orient, 2011/2, n°102, p. 43-57 (https://www. cairn.info/revue-les-cahiers-de-l-orient-2011-2-page-43.htm).

    (11) «  Le Maroc 55e   puissance militaire au rang mondial  », Challenge, 21 janvier 2022 (https://www.challenge.ma/le-maroc-55eme-puissancemilitaire-au-rang-mondial-231143/)

    Source : Diplomatie SciencesPo

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  • Le festival du film le plus éloigné du monde

    Le festival du film le plus éloigné du monde

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Festival de Cinéma, FiSahara,

    Au plus profond du désert algérien, un événement organisé par des Sahraouis met la lutte de libération du Sahara occidental sur grand écran.

    Par Ariel Sophia Bardi, écrivaine et photographe indépendante basée à Rome.

    CAMP DE RÉFUGIÉS D’AUSERD, Algérie— Vers 22 heures, au milieu du désert du Sahara, seules deux lumières brillaient : la lune et un écran de projection. Environ 70 personnes se sont rassemblées devant l’écran alors qu’un film y était diffusé depuis un camion à 16 roues. Certains étaient assis sur des tapis, déroulés sur du sable rocheux et rougeâtre ; d’autres étaient accroupis sur des dunes basses. Ils ont tous regardé attentivement une voix retentir des haut-parleurs :

    « Ceux qui ne connaissent pas le Sahara pensent qu’il n’y a ici que du sable. Mais le Sahara est un pays occupé. Et un peuple en exil.

    C’était la deuxième soirée de la 17e édition de FiSahara , le Festival international du film du Sahara occidental, qui s’est tenu du 11 au 16 octobre dans le camp de réfugiés d’Auserd, dans la province algérienne la plus occidentale de Tindouf, qui borde la Mauritanie, le Maroc et le Sahara occidental. Auserd – ainsi que quatre autres camps voisins – s’est formé au milieu des années 1970, lorsque le Maroc a envahi le Sahara occidental après la décolonisation espagnole et qu’environ 50 000 des Sahraouis indigènes de la région ont fui.

    Plus de 45 ans plus tard, le Maroc continue d’occuper la majeure partie du Sahara occidental. Le Front Polisario – le mouvement de libération sahraoui – a réussi à reprendre une étroite bande de désert à l’est, qui forme la République arabe sahraouie démocratique autoproclamée. Un tiers de tous les Sahraouis vivent en tant que réfugiés dans les cinq camps algériens gérés par le Front Polisario – un sombre vide pour une communauté traditionnellement nomade.

    Des cinéastes espagnols ont créé le festival FiSahara de cinq jours en 2003 pour sensibiliser le public à l’occupation marocaine du Sahara occidental. Bien qu’il continue de recevoir le soutien de partenaires en Espagne, aux États-Unis et en Grande-Bretagne, l’événement est désormais entièrement géré par les Sahraouis. Les participants étrangers, la presse, les cinéastes, les artistes et les équipes de production arrivent ensemble sur un seul vol affrété Air Algérie au départ de Madrid. Cette année, FiSahara a projeté plus de 20 films.

    « La culture est quelque chose qui nous unit tous. … Grâce à la culture, nous pouvons raconter notre histoire, qui est bien sûr aussi politique », a déclaré Tiba Chagaf, un cinéaste sahraoui qui réalise FiSahara. Il est né au Sahara occidental mais a été contraint de fuir et de s’installer dans les camps alors qu’il était tout petit.

    « Notre peuple s’est toujours déplacé », a déclaré Chagaf à Foreign Policy . « Depuis le moment du conflit, nous sommes faits pour être coincés ici. Depuis, nous utilisons tous les moyens à notre disposition pour nous libérer et redevenir nomades.

    En 1975, le roi Hassan II du Maroc apparaît à la télévision et annonce la Marche verte , une manifestation de masse pour prendre le Sahara occidental, alors appelé Sahara espagnol. La bande de terre riche en ressources était un territoire colonial espagnol depuis 1884, mais le Maroc – qui avait obtenu son indépendance de la France en 1956 – revendiquait sa propre souveraineté territoriale de la domination coloniale. La Cour internationale de justice s’est prononcée contre la demande du Maroc en octobre 1975, provoquant l’invasion d’Hassan.

    Mohammad Salim, aujourd’hui âgé de 73 ans, regardait avec effroi depuis son domicile de Laayoune, la capitale du territoire. Bientôt, l’armée marocaine a commencé à bombarder. « Je n’ai même pas eu le temps de comprendre. Je me suis retrouvé à courir avec un groupe de personnes que je ne connaissais pas, juste pour me sauver », a-t-il déclaré à Foreign Policy.

    À l’époque, le Front Polisario n’avait que 2 ans – un mouvement anti-espagnol et indépendantiste qui a rapidement pivoté pour s’attaquer au Maroc. Salim a rejoint son régime militaire et s’est retrouvé dans une fusillade avec les troupes marocaines près de la frontière algérienne. Une bombe est tombée, apparemment de nulle part. « Nous ne connaissions pas les avions », a déclaré Salim. Après une blessure à la tête et une crise d’amnésie, il s’est retrouvé à Auserd, l’un des cinq nouveaux camps de réfugiés.

    Ce sont des femmes sahraouies qui ont construit les camps. Les hommes étaient absents, combattant en première ligne. Au début, « il n’y avait rien du tout. Seul désert », a déclaré Mariam Ahmada, la gouverneure du camp de Smara, situé au sud d’Auserd. Ahmada avait 9 ans lorsque sa famille a fui le Sahara Occidental. « Ne comptez pas mon âge maintenant », a-t-elle plaisanté.

    À l’époque, les femmes utilisaient des châles traditionnels pour construire des tentes. Tout a été fabriqué à partir de matériaux récupérés – encore visibles dans les portes de voiture rouillées qui servent d’enclos pour les chèvres et les chameaux – donnant aux camps une ingéniosité surréaliste de dépotoir. Chacun des cinq camps porte le nom d’une ville laissée au Sahara occidental : Auserd, Smara, Bojador, Laayoune et Dakhla.

    « Parfois, la situation des réfugiés devient votre nouvelle réalité. Nous ne voulions pas que nos enfants oublient d’où ils venaient », a déclaré Ahmada.

    Les conditions dans les camps sont dures. Ils sont fréquemment frappés par des tempêtes de sable et les températures estivales peuvent dépasser 120 degrés Fahrenheit. Bien que chaque camp ait sa propre école et son propre hôpital, le diabète et les problèmes nutritionnels sont endémiques. Un consortium d’organisations non gouvernementales a averti pendant FiSahara que 180 000 résidents du camp sont confrontés à une crise alimentaire dans un contexte de réduction de l’aide internationale. L’Algérie soutient l’indépendance sahraouie mais n’est pas impliquée dans l’administration du camp, qui est supervisée par le Front Polisario.

    Le FiSahara de cette année a été le premier organisé depuis 2020, lorsque le cessez-le-feu négocié par les Nations Unies en 1991 entre le Maroc et le Front Polisario a pris fin et que l’administration Trump a reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental en échange de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël. (Le président américain Joe Biden n’a pas encore renversé cette politique et ne semble pas enclin à le faire.) En mars, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a emboîté le pas après avoir fait face à d’intenses pressions du Maroc, qui a menacé d’alléger ses contrôles aux frontières et de laisser les migrants entrer dans le pays. Enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla en Afrique du Nord.

    La cause sahraouie compte de nombreux défenseurs en Espagne, dont beaucoup reprochent à l’Espagne de ne pas avoir de plan clair pour l’indépendance sahraouie après la décolonisation. Les Sahraouis parlent également l’espagnol comme deuxième langue et fréquentent en grand nombre les universités espagnoles. Les Espagnols de FiSahara ont rapidement noté que la décision de Sánchez ne parlait pas pour eux, ni pour tous les responsables espagnols. « C’est une décision personnelle, pas une décision légale, et cela ne représente pas tous les parlementaires espagnols », a déclaré Abdulah Arabi, le représentant du Front Polisario en Espagne, à Foreign Policy .

    Au cours des deux dernières années, la guerre a de nouveau éclaté le long du mur de sable de 1 600 milles construit par le Maroc qui sépare la République arabe sahraouie démocratique du Sahara occidental sous contrôle marocain, connu sous le nom de Berm. Criblé de mines terrestres, le Berm fait 16 fois la taille du mur de Berlin et presque la longueur de la frontière américano-mexicaine. Les tensions régionales n’ont fait qu’élargir la portée du conflit : l’Algérie et le Maroc ont rompu leurs liens dans un contexte d’escalade des différends frontaliers en 2021, et en août, le Maroc a rappelé son ambassadeur en Tunisie après que Brahim Ghali, le chef du Front Polisario, a été invité à participer à une conférence là-bas.

    Les discussions sur la ligne de front ont rempli le festival. « Nous avons vu 16 éditions du FiSahara, et elles étaient complètement différentes de cette édition. Pourquoi? Nous sommes en temps de guerre », a déclaré Ghali, qui est apparu au festival du film. Lors d’un point de presse, Ghali a qualifié le Sahara occidental de « dernière colonie d’Afrique » et a rappelé un référendum promis soutenu par l’ONU dans les années 1990 qui ne s’est jamais concrétisé.

    « Trente ans d’attente pour que l’ONU applique ses engagements envers les Sahraouis. En fin de compte, ils ont permis au régime marocain de faire ce qu’il voulait, et maintenant nous sommes de retour à la guerre.

    Le thème de FiSahara cette année était « Décoloniser ». De retour à l’extérieur lors de la projection nocturne, une chèvre en stop-motion est apparue à l’écran et baah-ed. Le film – Pequeño Sahara , ou Little Sahara, réalisé par le cinéaste espagnol Emilio Martí – était un court documentaire d’animation raconté par un enfant fictif d’un camp sahraoui. Beaucoup dans la foule n’avaient jamais vu leur communauté représentée à l’écran auparavant, puisque les 17 éditions précédentes comportaient davantage de films espagnols et internationaux. La voix off a évoqué le référendum longtemps retardé : « Nous savons tous que le Sahara occidental choisirait d’être libre et indépendant ». Les familles sahraouies qui regardaient ont applaudi et hurlé sauvagement.

    A proximité, à l’intérieur de tentes en tissu noir, des tambours battaient et des danseurs faisaient tournoyer des mains au henné. L’une d’elles a étendu son bras et enroulé un doigt autour d’une gâchette imaginaire, comme si elle imitait un tireur d’élite. Un autre attrapa un pistolet à hélice scintillant. Le drapeau rayé du Sahara occidental était suspendu derrière eux.

    Selon Martí, les Sahraouis ont commencé à développer et à diffuser leurs propres médias lorsqu’ils ont été contraints de se sédentariser. Avant l’occupation, « ils étaient occupés à voyager autour du Sahara Occidental, autour de la Mauritanie. Ils n’ont pas eu le temps de développer des médias. C’est maintenant qu’ils n’ont plus leur propre terre qu’ils s’organisent », a-t-il déclaré.

    Quelques nuits après le début du festival, FiSahara a envoyé un convoi de Land Cruisers dans une dune isolée du désert pour un concert. Des enfants sahraouis ont sauté et ont fait des backflips dans le sable. Des clowns au nez rouge de Pallasos en Rebeldía , un groupe de solidarité latino-américain qui effectue également des tournées en Cisjordanie et à Gaza, ont exécuté des cascades dans des costumes lumineux. Leur finale était une pyramide humaine debout, le clown du haut agitant le drapeau du Sahara occidental. Puis les chanteurs traditionnels sahraouis ont pris la scène. La dune était parsemée de faisceaux oscillants provenant de lampes de poche pour téléphones portables.

    FiSahara a conclu un jour plus tard avec une cérémonie de remise des prix. Wanibik : Les gens qui vivent devant leur terre , du réalisateur algérien Rabah Slimani, a remporté le premier prix : un chameau blanc. Le chameau a été amené sur scène, des rênes de corde tirant sa bouche dans un sourire pendant que le public applaudissait. Wanibik est un méta-documentaire, un film-sur-un-film qui raconte l’histoire d’un groupe d’étudiants sahraouis essayant de réaliser un documentaire sur la Berm. La guerre qui a commencé en 2020 a gêné.

    L’école présentée dans le film, Abidin Kaid Saleh Audiovisual School, est située dans le camp de Bojador et dirigée par le directeur de FiSahara Chagaf. Il compte actuellement 27 étudiants d’âge universitaire, dont la moitié sont des femmes. Leur travail est également inclus dans la programmation du festival de cette année et comprend une sitcom sahraouie. Mais faire des films documentaires s’est avéré plus populaire. « La plupart des gens préfèrent refléter la réalité actuelle. De toute façon, notre réalité ressemble presque à de la fiction », a plaisanté Chagaf.

    La réalisation de films est plus difficile au Sahara Occidental occupé par le Maroc, où les militants sahraouis sont intimidés et emprisonnés , souvent pour des délits aléatoires ; sont battus et torturés ; et le journalisme est supprimé. (Le Maroc se classe 135e sur 180 pays dans le classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières.) fait partie de la distribution de Wanibik . « Ils ont l’idée que nous sommes des criminels. Que nous vivons dans le désert. Que nous sommes presque comme des monstres. Que nous sommes l’ennemi de l’État.

    Dans les territoires sous contrôle marocain, le cinéma sahraoui n’est pas seulement un acte d’expression et de résistance. Il peut également devenir un élément de preuve précieux pour documenter les abus marocains. « Notre premier devoir est de montrer la vérité sur les Sahraouis, ici et dans les territoires occupés », a déclaré Bachir Dkhili, 26 ans, membre de la Fondation Nushatta, une organisation de jeunesse qui documente les violations des droits humains au Sahara Occidental occupé par le Maroc. . « Il n’y a pas de famille sahraouie qui n’ait pas un martyr ou quelqu’un qui a disparu ou quelqu’un qui souffre de l’occupation. » En mars, la Fondation Nushatta a soumis au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies des documents sur la torture, la surveillance et les restrictions de mouvement des Sahraouis vivant au Sahara occidental sous contrôle marocain.

    Dkhili se souvient avoir été contraint de se lever et de réciter l’hymne national marocain à l’école lorsqu’il était enfant. « Dans le système éducatif marocain, ils enseignent que le Sahara Occidental est le Maroc et que la Marche Verte était la meilleure chose qui soit arrivée au territoire. … Le Maroc ne veut pas que nous voyions nos pères et nos grands-pères avec des chameaux, que nous voyions notre ancien mode de vie », a-t-il déclaré.

    Au moins pendant la semaine du festival, cet ancien mode de vie a bénéficié d’un bref renouveau. Le dernier jour de FiSahara, une flotte de Land Cruisers est arrivée pour emmener les cinéastes et les participants à l’aéroport de Tindouf pour leur vol de retour vers Madrid. Le festival s’était terminé quelques heures auparavant, mais les tapis avaient déjà été enroulés et les tentes en tissu noir emballées. La parcelle de terrain était à nouveau vide de sable, identifiable uniquement par les drapeaux du Sahara occidental qui restaient.

    Foreign Policy, 25/11/2022

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