Catégorie : Sahara Occidental

  • ONU : Le Maroc sévèrement recadré par l’Algérie

    ONU, Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Conseil de Sécurité,

    Le représentant permanent de l’Algérie auprès de l’Onu, Nadir Larbaoui a, dans une « réponse cinglante » publiée par le Conseil de sécurité, démonté et balayé d’un revers de la main les « allégations mensongères » et « fallacieuses », proférées par son homologue marocain.

    Il faut dire qu’à chaque fois que le représentant marocain tente de faire dévier la question sahraouie de ses réalités historiques et cherche à induire la communauté internationale en erreur par des propos mensongers et des attaques infondées contre l’Algérie pour faire admettre le prétendu ‘plan d’autonomie’ comme seule solution au Sahara occidental, il est immédiatement recadré, indique le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. Dans sa réponse en neuf points, l’ambassadeur algérien a, cette fois-ci, dévoilé devant le Conseil de sécurité « l’étendue de l’indigence intellectuelle » et « politique » du représentant marocain. En effet, en réponse à la lettre adressée par le représentant du Maroc au Conseil de sécurité, l’ambassadeur Larbaoui a adressé une nouvelle lettre au président et aux membres du Conseil de sécurité ainsi qu’au Secrétaire général de l’Onu. Une lettre « sentence » à la mesure du sérieux, de la respectabilité et de la rigueur d’une diplomatie algérienne forgée et portée par les valeureux enfants militants des causes justes, parce qu’héritiers d’une glorieuse Révolution, poursuit le département de Ramtane Lamamra.

    Dans sa lettre, publiée par les Nations unies en tant que document officiel du Conseil de sécurité, l’ambassadeur a déroulé un véritable plaidoyer, sans détours et sans appel, dans la forme et dans le fond, par lequel il déploie un argumentaire solide et tire à boulets rouges sur les arguties éculées du représentant du Makhzen. Il rappelle que le représentant du Maroc, puissance occupante au Sahara occidental a, comme ce fut le cas par le passé, continué à faire, de manière inappropriée, des allégations directes fallacieuses et mensongères, accompagnées d’accusations inacceptables contre l’Algérie. « La lettre du représentant du Maroc est totalement hors contexte, manifestement trompeuse, comme c’est toujours le cas à chaque fois qu’il est acculé par les faits indéniables et les vérités historiques irréfutables sur la situation dans le territoire occupé du Sahara occidental », a-t-il martelé. « Cette lettre, ajoute M. Larbaoui, reflète aussi les attentes ambitieuses et biaisées de quelqu’un qui ose espérer des réponses à sa lettre incohérente et insensée ». « Une espérance qui ne peut émaner que d’une parfaite incarnation de sa tendance désespérée, zélée et aveugle à tirer d’abord et viser plus tard », dit-il, allusion subtilement appropriée faite à Omar Hilale, « le représentant éternel du Karma de la bêtise itérative ». Le diplomate algérien poursuit, en balayant d’un revers de main, « les élucubrations dont regorge la missive marocaine pour imposer solennellement les termes de référence d’un réel débat d’idées que le sieur Omar Hilale ne saurait supporter parce qu’atteint d’un vertige étourdissant l’empêchant de prendre de la hauteur intellectuelle, encore moins de se hisser au niveau du discours connu et reconnu de la diplomatie algérienne ».

    Dans un « style didactique, élaboré et civilisé », Nadir Larbaoui réintroduit les vraies questions sur le conflit au Sahara occidental que le Maroc et certains pays semblent éluder en ces moments de montée des diplomaties transactionnelles et de « normalisation » de « l’anormal ». Mise en garde contre le « plan d’autonomie » marocain Les neuf volets évoqués par l’ambassadeur algérien dans sa réponse portent sur un rappel du statut du Sahara occidental, le statut du Maroc en tant que puissance occupante de ce territoire non autonome, le partage d’abord et l’annexion ensuite par le Maroc du territoire sahraoui, l’identification des deux parties au conflit et sur le mandat de la Minurso. Il revient également sur l’opposition du Maroc à la surveillance de la situation des droits de l’Homme au Sahara occidental par la Minurso et par d’autres mécanismes onusiens, l’obstruction du Maroc au règlement pacifique du conflit, la responsabilité du royaume dans la rupture du cessez-le-feu et sur l’escalade du conflit et le caractère injuste, colonial et irréaliste de la soi-disant « proposition d’autonomie ».

    Déconstruisant le contenu, les fondements et les objectifs du soi-disant plan d’autonomie présenté par la puissance occupante au Sahara occidental, Larbaoui a affirmé qu’il constitue un précédent dangereux qui menace le fondement même de la légalité internationale et la Charte de l’Onu. « Accorder un quelconque crédit à la puissance occupante et à son « plan d’autonomie », signifierait, donc, que, pour la première fois depuis la création de l’Onu, la communauté internationale légitimerait l’occupation et l’annexion d’un territoire et la domination de son peuple par la force », a-t-il expliqué. De plus, a-t-il ajouté, l’idée même d’envisager ce plan reviendrait à « s’accommoder d’un plan rétrograde allant à l’encontre de la doctrine de décolonisation bien établie et bien connue de l’Onu ». M. Larbaoui a, comme il a tenu à le préciser au départ, donné à sa lettre un objectif qui visait « exclusivement à répondre aux réelles questions que le représentant de la puissance occupante au Sahara occidental est terrifié à l’idée de poser, mais aussi incapable d’entendre parler de la réalité du conflit au Sahara occidental qu’il tente vainement, par des allégations fallacieuses et mensongères, de dévoyer ou d’occulter ».

    Ce représentant ainsi que son pays « n’ont pas conscience que le peuple sahraoui a prouvé depuis presque 50 ans, ses capacités de lutte et de résilience, en faisant échec à toutes les tentatives de lui imposer le fait accompli ». « C’est bien la preuve que toute solution doit passer par l’incontournable expression libre du peuple sahraoui de son droit à l’autodétermination, à l’instar de tous les peuples du monde et mettre ainsi fin à la grande injustice faite à son encontre », a-t-il conclu.

    Par : LAKHDARI BRAHIM

    Le Midi libre, 18/07/2022

    #Algérie #Maroc #ONU #Sahara_Occidental

  • TICAD : L’UA appelle à la participation du Sahara occidental

    TICAD : L’UA appelle à la participation du Sahara occidental

    TICAD, Union Africaine, Sahara Occidental, Japon, Maroc,

    Le Maroc n’a pas réussi à convaincre les délégations africaines d’exclure la République sahraouie de la participation aux travaux du huitième sommet de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad), prévu les 28 et 29 août à Tunis, le Conseil exécutif de l’Union africaine (UA) ayant approuvé, jeudi à Lusaka, une résolution à travers laquelle il appelle à la participation de tous les pays africains à ce rendez-vous.

    Cette résolution a été approuvée au terme d’une séance à huis clos marquée par un long débat des ministres africains des affaires étrangères, dans le cadre de la 41e session du Conseil exécutif de l’UA dont les travaux se déroulent actuellement dans la capitale zambienne.

    Selon des sources bien informées, le représentant du Maroc a vainement tenté, lors de cette réunion, de convaincre l’ensemble des délégations africaines de la nécessité d’exclure la République arabe sahraouie démocratique (RASD), en avançant des arguments vains selon lesquels «le partenariat liant les pays africains au Japon ne s’inscrit pas dans le cadre de l’UA».

    Une tentative vouée à l’échec, selon les mêmes sources, en ce sens qu’aucun Etat, même ceux alliés au Makhzen, n’a soutenu la position marocaine. Bien au contraire, de nombreux ministres africains participants ont relevé la nécessité de demander au partenaire japonais d’adresser une invitation à tous les pays africains, y compris à la République sahraouie.

    Au terme de la séance, une mouture de la résolution rédigée par la présidente du Conseil, la ministre des Affaires étrangères du Sénégal, a inclus ce point et chargé la Commission de l’UA, avec à sa tête le président Moussa Faki, de tenir le Japon informé de la position africaine commune sur cette question.

    A noter que le sommet de la «Ticad» est un des plus éminents fora internationaux en matière de coopération au développement entre les pays africaines, le Japon et les instances internationales.

    El Moudjahid, 15/07/2022

    #Sahara_Occidental #Maroc #Japon #Union_Africaine #TICAD

  • Sahara: La MINURSO et la question des droits de l’homme

    Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, ONU, MINURSO, droits de l’homme, mandat,

    Dix sénateurs, démocrates et républicains, ont récemment écrit au Secrétaire d’Etat Blinken pour demander que la surveillance des droits de l’homme soit ajoutée au mandat de la Mission des Nations Unies pour le Référendum au Sahara Occidental (MINURSO). PassBlue, un site de journalisme en ligne, a récemment mis en évidence leur lettre, mais a également cité un ancien chef de la MINURSO selon lequel cette action ne ferait qu’ajouter « un autre élément inapplicable » à son travail. Cela m’a incité à écrire le commentaire suivant.

    J’ai servi en tant qu’Envoyé Personnel du Secrétaire Général des Nations Unies pour le Sahara Occidental de 2009 à 2017. Ma mission, telle que définie par le Conseil de sécurité, était de faciliter les négociations pour parvenir à « une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental. » Les propositions que le Maroc et le Polisario avaient présentées en 2007 s’excluaient mutuellement, et leur rigidité a assuré une impasse durable à chaque session de négociation en face à face que j’ai convoquée et dans toutes les navettes diplomatiques que j’ai entreprises dans une recherche chimérique de flexibilité.

    En l’absence de progrès substantiels sur l’avenir du Sahara occidental, la question des droits de l’homme est devenue un front de bataille de substitution, chaque partie accusant l’autre de graves violations des droits de l’homme. Pour répondre à ces préoccupations, les rapports du Secrétaire général au Conseil de sécurité ont constamment appelé à une surveillance indépendante soutenue des droits de l’homme. Le Polisario a été prêt à accepter une telle surveillance, mais, par directive royale, le Maroc ne l’a pas fait.

    Dans l’article de PassBlue, Wolfgang Weisbrod-Weber, ancien représentant spécial du Secrétaire Général au Sahara Occidental, a abordé une situation hypothétique dans laquelle le Conseil de Sécurité aurait ajouté les droits de l’homme au mandat de la Mission des Nations Unies pour le Référendum au Sahara Occidental (MINURSO). Il a déploré que cela ajouterait encore un autre élément impossible à mettre en œuvre dans le travail de la MINURSO. Ce n’est pas tout à fait exact. Pourquoi l’ajout des droits de l’homme serait-il impossible à mettre en œuvre ? Parce que le Maroc trouverait un moyen de le bloquer sur le terrain, comme il l’a fait en 2000 avec les préparatifs de la MINURSO pour un référendum. Pourquoi le Maroc refuserait-il d’organiser un référendum ? Parce qu’il craint que le résultat soit l’indépendance. Et pourquoi le Maroc bloquerait-il un mandat relatif aux droits de l’homme ? Parce qu’un tel mandat donnerait aux résidents sahraouis opposés à la présence marocaine un moyen transparent d’informer le monde extérieur de leur point de vue, ce que le Maroc a fait tout son possible pour empêcher, de peur que sa revendication sur le territoire ne soit affaiblie.

    Cet aspect et d’autres de la position du Maroc sur le conflit du Sahara Occidental sont parfaitement logiques pour Rabat, mais ils font fi non seulement des recommandations de deux secrétaires généraux successifs de l’ONU pour la surveillance des droits de l’homme, mais aussi des appels répétés du Conseil de Sécurité pour des négociations sans conditions préalables. Rabat a court-circuité ces négociations en tentant d’imposer sa proposition d’autonomie comme seul point à l’ordre du jour, à l’exclusion de la proposition de référendum du Polisario. Il n’a pas souffert des conséquences de cette attitude car l’attachement de la France à la stabilité du Maroc l’incite à empêcher tout effort sérieux visant à rappeler le Maroc à l’ordre pour son incapacité à suivre les conseils du Conseil de sécurité. À moins que le Conseil ne prenne des mesures correctives, peut-être en élargissant le mandat du nouvel Envoyé personnel au-delà de la simple convocation de réunions et de navettes à la recherche de flexibilité, il sera confronté à la même situation d’impasse que ses trois prédécesseurs.

    Christopher Ross, 24 oct 2021

    #Sahara_Occidental #Maroc #Front_Polisario #ONU #MINURSO #Droits_de_lhomme

  • Sahara : Ross appelle à respecter le droit à l’autodéterminacion

    Sahara : Ross appelle à respecter le droit à l’autodéterminacion

    Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, ONU, Christopher Ross,

    Pour ceux qui s’intéressent aux négociations bloquées sur l’avenir du Sahara Occidental, voici un message que j’ai envoyé à la « 1ère Journée Européenne d’Amitié avec le Peuple Sahraoui » qui se tient en Italie.

    La population indigène du Sahara Occidental a souffert de dislocation et de difficultés depuis la Marche Verte du Maroc en 1975. Certains ont fui l’avancée marocaine en se réfugiant en Algérie, d’autres sont restés sur le territoire que le Maroc a repris. Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés a calculé que le nombre de réfugiés du Sahara occidental et de leurs descendants vivant dans des camps en Algérie était de 173 600 au 31 décembre 2017. Le nombre restant sous contrôle marocain est à peu près le même. Ceux qui se trouvent dans les camps vivent dans des conditions extrêmement difficiles qui incluent un climat inhospitalier, des conditions de vie misérables et une assistance humanitaire inadéquate. Les personnes sous contrôle marocain vivent sous des restrictions strictes qui punissent toute expression d’hostilité à la présence du Maroc. Les familles sont divisées, certains membres vivant dans les camps et d’autres restant sous le contrôle du Maroc.

    J’ai servi en tant qu’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies de 2009 à 2017 dans une atmosphère d’impasse bien ancrée dans le processus de négociation. Beaucoup m’ont demandé pourquoi j’ai persisté dans mes efforts infructueux pendant huit ans. Pour moi, la motivation était avant tout humanitaire. J’avais visité les camps de réfugiés pour la première fois en 1981 et j’avais constaté de visu les conditions de vie tragiques de la population. J’étais déterminé à faire de mon mieux si l’occasion m’était donnée de contribuer à mettre fin à leurs souffrances et à permettre leur retour dans leur pays dans des conditions honorables. En saisissant l’occasion que m’offrait le Secrétaire général de favoriser les négociations entre les parties, j’étais moins intéressé par le résultat de ces négociations que par l’intégrité du processus de négociation. Pour moi, n’importe quel résultat pouvait être accepté tant qu’il résultait d’un véritable processus de négociation.

    En 2007, avant ma nomination, le Conseil de sécurité avait appelé à des négociations sans conditions préalables et de bonne foi entre le Maroc et le Polisario. Leur objectif, selon le Conseil, était – et reste – de parvenir à « une solution politique mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ».

    En avril de la même année, les deux parties ont présenté leurs deux propositions – le Maroc pour une large autonomie du Sahara Occidental sous sa souveraineté, le Polisario pour un référendum qui incluait l’indépendance comme option et soulignait les relations étroites qu’un état indépendant aurait avec le Maroc. Ces propositions s’excluaient mutuellement et laissaient peu de place au compromis.

    De 2007 à 2019, mon prédécesseur, mon successeur et moi-même avons parrainé 15 sessions entre ces deux parties avec la présence de l’Algérie et de la Mauritanie en tant qu’États voisins. Malheureusement, rien de ce qui pourrait être appelé des négociations n’a jamais eu lieu, et la communauté internationale est en droit de savoir pourquoi. Le Polisario est venu à chaque session prêt à discuter des deux propositions, mais le Maroc est venu avec une condition préalable majeure : qu’il ne discuterait que de sa propre proposition. Inutile de dire que le Polisario a refusé d’accepter ce qu’il considérait comme un diktat, et les négociations ont été mortes dès le début.

    Pour sortir de cette impasse, j’ai insisté pour que les discussions portent sur diverses questions en dehors des deux propositions. Il s’agissait notamment des mesures de confiance, des ressources naturelles et des droits de l’homme. Là encore, les parties ont refusé de s’engager de manière constructive.

    En l’absence de progrès sur l’avenir du territoire, les droits de l’homme en particulier sont devenus un champ de bataille de substitution, chaque partie accusant l’autre de graves violations. Dans chacun de ses rapports au Conseil de sécurité, le Secrétaire général a demandé une surveillance indépendante des droits de l’homme, mais en vain. Alors que le Polisario s’est déclaré prêt à accepter une surveillance dans les camps de réfugiés en Algérie, le Maroc a refusé de l’autoriser dans la partie du Sahara occidental sous son contrôle, affirmant que cela violerait sa souveraineté autoproclamée.

    Le Conseil de sécurité lui-même a également joué un rôle majeur dans la perpétuation de ces 13 années d’impasse en ne parvenant pas à exercer une réelle pression sur les parties concernant la substance d’un règlement en raison des divisions entre ses membres. Certains, notamment la France et ses alliés africains, sont favorables à l’autonomie. D’autres, dont le Royaume-Uni et plus récemment la Russie, plaident pour l’autodétermination. En décembre 2020, comme vous le savez, le président Trump a pris la mesure irréfléchie de reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental – une souveraineté qui n’existe pas et qu’il n’avait pas à reconnaître. L’action de Trump était irréfléchie à trois égards. Premièrement, elle a compliqué le processus de négociation en amenant le Maroc et le Polisario, ainsi que l’Algérie, à durcir encore plus leurs positions.

    Deuxièmement, elle a détruit toute perspective d’intégration et de coopération régionales, notamment en matière d’immigration illégale, de stupéfiants, de lutte contre le terrorisme et d’autres questions de sécurité. Enfin, elle a nui aux relations des États-Unis avec l’Algérie, leur autre partenaire important en Afrique du Nord et principal défenseur de l’autodétermination. L’Espagne a imité l’exemple américain en mars 2022, déclarant que l’autonomie est la solution la plus sérieuse, la plus réaliste et la plus crédible et déclenchant une crise dans ses relations avec l’Algérie. Il est instructif à cet égard qu’aucun autre grand pays, pas même la France, n’ait suivi les États-Unis et l’Espagne en déclarant un soutien ouvert à la position marocaine.

    Pour résumer, nous avons deux parties incapables de négocier, le Conseil de sécurité divisé, et les États-Unis et l’Espagne qui compliquent les choses. Mais au-delà du fait d’éviter un engagement et une pression substantiels, le Conseil a permis aux parties, en particulier le Maroc, de ne pas tenir compte de ses directives en toute impunité. Le Polisario et l’Algérie ont pour leur part ignoré l’appel du Conseil en faveur d’un recensement officiel des réfugiés, préférant s’appuyer sur les calculs de 2017 de l’UNHR pour répondre à ce besoin. Pendant ce temps, le Maroc a ignoré l’appel du Conseil à éviter les conditions préalables dans les négociations, son appel à examiner la proposition du Polisario, et son appel à permettre à la MINURSO d’accéder librement à tous les interlocuteurs dans sa zone d’opérations.

    Quelle sera la prochaine étape alors que le dernier Envoyé personnel, Staffan de Mistura, entame son deuxième voyage en Afrique du Nord ?

    Si son mandat doit se limiter à faire la navette d’un endroit à l’autre et à organiser des réunions des parties, comme ce fut le cas pour ses trois prédécesseurs, il sera confronté aux mêmes difficultés qu’eux. Déjà, le Maroc insiste pour que l’Algérie vienne à la table de négociation « ronde » en tant que partie à part entière, et l’Algérie et avec elle le Polisario refusent de procéder sur cette base.

    Je pense que la seule façon pour M. de Mistura d’espérer sortir de l’impasse est que le Conseil lui donne un mandat plus large, similaire à celui de James Baker de 1997 à 2004. Au cours de ces années, la recherche d’un règlement était entre les mains de l’envoyé personnel, et non des parties. Baker a présenté plusieurs variantes d’un plan de règlement et s’est engagé avec les parties sur leurs détails. Ses efforts ont échoué parce que chacune de ces variantes a conduit à un référendum d’autodétermination à un moment donné et parce que le Maroc a révoqué son engagement envers un tel référendum après la mort du roi Hassan II en 1999. Dans des discours successifs au fil des ans, le roi Mohammed VI a fixé des lignes rouges : pas de négociations, sauf sur les détails de l’autonomie, pas de référendum incluant l’indépendance, et pas de surveillance des droits de l’homme. On peut se demander comment de Mistura peut réussir.

    Que doivent donc faire les membres de la communauté internationale, y compris les gouvernements et la société civile ?

    1. Pour permettre la reprise du processus de négociation, ils doivent insister auprès de toutes les parties concernées pour qu’elles évitent toute nouvelle action provocatrice qui pourrait conduire à une escalade des hostilités.
    2. Ils doivent soutenir pleinement M. de Mistura dans ses efforts pour relancer le processus de négociation, notamment en incitant les parties, les États voisins et les principaux acteurs internationaux à s’engager pleinement avec lui.
    3. Conformément aux directives du Conseil de sécurité, ils devraient s’efforcer de convaincre le Maroc de négocier sans conditions préalables et de s’engager sur la proposition du Polisario sur une base de réciprocité.

    4. Si le processus de négociation reste dans l’impasse, ils devraient travailler avec les membres du Conseil de sécurité pour donner à de Mistura un mandat plus large.

    5. Conformément aux directives du Conseil de sécurité, ils devraient s’efforcer de convaincre le Maroc de permettre à la MINURSO d’accéder à tous les interlocuteurs dans sa zone d’opérations. En parallèle, ils devraient encourager le Maroc à ouvrir le territoire sous son contrôle aux journalistes, aux universitaires et aux autres parties intéressées. De telles mesures permettraient au monde de mesurer les désirs des Sahraouis vivant sous le contrôle du Maroc. Toute solution qui ne tiendrait pas compte des opinions de cette population serait intrinsèquement déstabilisante.

    6. Ils devraient s’efforcer de convaincre le Polisario de reprendre son ancienne habitude de recevoir le RSSG/Chef de la MINURSO à Rabouni, en Algérie, plutôt qu’au Sahara occidental à l’est du mur de sable. Ils devraient également faire pression sur le Polisario et l’Algérie pour qu’ils vérifient l’exactitude du calcul de la population réfugiée effectué par le HCR en 2017 par des moyens appropriés. Comme pour les Sahraouis vivant sous contrôle marocain, tout règlement qui ne tiendrait pas compte des opinions de cette dernière population serait également intrinsèquement déstabilisant.

    7. Conformément aux orientations du Conseil de sécurité, ils devraient s’efforcer de convaincre le Maroc d’accepter des mesures indépendantes et crédibles pour assurer le plein respect des droits de l’homme, comme le Polisario reste prêt à le faire sur une base réciproque.

    8. Enfin, mais c’est d’une grande importance, ils devraient s’efforcer de mobiliser une aide humanitaire beaucoup plus importante pour les réfugiés vivant dans des conditions misérables dans les camps.

    La population autochtone du Sahara Occidental a suffisamment souffert, et son droit de participer à la détermination de son avenir a été perdu dans la poussière du conflit et le brouillard des mots. Il est grand temps de mettre fin à cette souffrance et de restaurer son droit à l’autodétermination dans le cadre de l’accord politique mutuellement acceptable que le Conseil de sécurité a appelé de ses vœux.

    #Sahara_Occidenal #Maroc #Front_Polisario #ONU #Christopher_Ross

  • Droits de l’homme et ressources, le cauchemar du Maroc à l’UE

    Maroc, Union Européenne, Parlement européen, Commission Européenne, Sahara Occidental, droits de l’homme, ressources naturelles,

    Royaume du Maroc
    Ministère des Affaires Etrangères
    et de la Coopération
    Direction de l’Union Européenne
    Et des Processus Méditerranéens

    DG/7/5/N° ……./2014 Rabat, le 27 janvier 2014

    Note à l’attention de Monsieur le Ministre

    OBJET : Appréciation au sujet des questions inscrites à l’agenda des relations Maroc-UE

    L’agenda des relations Maroc-UE peut être qualifié de riche et particulièrement intense. Ceci se manifeste à travers le nombre de réunions et de rencontres qui ont eu lieu notamment celles afférentes aux structures de travail de l’Accord d’Association ainsi qu’à travers la diversité des thématiques abordées et des négociations lancées.

    Force est de constater que si la coopération sectorielle connait une certaine dynamique, le volet politique de ce partenariat mérite davantage d’attention de la part des deux parties en particulier sur des thématiques où elles ont tout intérêt à développer une coopération à la fois au niveau bilatéral et régional

    Dialogue politique avec l’UE : des consultations régulières avec l’UE se tiennent annuellement autour de problématiques d’intérêts communs régionales et bilatérales. Les dernières en date ont eu lieu en marge du Conseil d’association avec la participation de Mr le Ministre. Des consultations sont prévues également avec le Service européen pour l’action extérieure (Dialogue politique renforcé et le Policy review). En dépit de la régularité de ces consultations, celles-ci se limitent à un échange d’information sur les positions respectives en rapport aux questions abordées alors qu’elles devraient contribuer à l’établissement d’une coopération plus développée sur des thématiques d’intérêt pour les deux parties telles que le Sahel, la lutte contre le terrorisme, la gestion des crises, les menaces sécuritaires etc….

    Par ailleurs et conformément au document conjoint du Statut avancé le Maroc devrait être invité à des réunions du Conseil, notamment affaires étrangères, affaires intérieures, agriculture-pêche, énergie, transport afin d’élargir le spectre des échanges au niveau politique. Dans le même sens il pourrait également être invité aux réunions des comités géographiques et thématiques des hauts fonctionnaires tels que le COHOM (Droit de l’homme) COAFR (Afrique) Maghreb/Mashreq et COTER (terrorisme).

    Négociations ALECA : le 4ème round des négociations ALECA se tiendra la semaine du 7 avril à Bruxelles. ces négociations se tiennent à une cadence régulière (au rythme d’un round par mois) La partie européenne qui ambitionne de finaliser ce processus avant la fin du mandat de l’actuelle commission estime ce rythme trop lent. Il y a lieu de souligner que ces négociations portent sur un accord très ambitieux dont la portée aura un impact inévitable à la fois sur le tissu économique mais également en termes de mise à niveau institutionnel et réglementaire. Aussi, le rythme des négociations (dont l’évolution est particulièrement scrutée par le privé) dépendra-t-il en partie de la visibilité dont disposera le Maroc par rapport à l’accompagnement technique et financier qui sera accordé par l’UE à la mise en oeuvre de cet accord. Par ailleurs, il est également important de veiller à s’assurer que les dispositions de l’ALECA viennent compléter les dispositions de l’Accord d’Association dont la primauté sera préservée y compris ses mécanismes institutionnels.

    Partenariat mobilité : Depuis la signature de la Déclaration du partenariat sur la Mobilité en juin 2013, le Maroc et l’UE se sont attelées à finaliser l’annexe portant sur les projets de coopération à développer avec l’UE et ses Etats membres pour la mise en oeuvre équilibrée de ses 4 volets (migration légale, lutte contre la migration illégale, asile, migration et développement) et ce à la lumière des nouvelles orientations royales sur la politique migratoire. Des consultations se tiendront les 1er et 2 avril prochain avec la partie européenne pour la préparation du lancement des négociations en matière de facilitation des visas et la reprise des négociations réadmission. A ce jour, à l’exception de l’annonce faite des 10 Millions d’euros qui seront accordés au Maroc (dans le cadre de la prochaine programmation financière) et quelques projets d’assistance technique au profit du CNDH et de la DIDH et du Ministère chargé de la migration et du département de l’emploi, aucun engagement concret et visible de la partie européenne ne s’est manifesté à l’égard de cette nouvelle politique migratoire. Bien au contraire la partie européenne continue de pointer du doigt les traitements subis par les migrants subsahariens dans certaines régions du nord du Maroc et en occultant les efforts entrepris par le Maroc pour la régularisation de ces migrants.

    Entrée en vigueur du Protocole pêche : Suite à la signature du Protocole Pêche, la partie européenne exerce une pression pour la ratification rapidement alléguant le risque de retard dans le versement de la première tranche de la contrepartie financière. Il y a lieu de rappeler que le processus de ratification. Le Protocole a été adopté par les deux chambres du Parlement et en attente du sceau royal. L’entée en vigueur du Protocole interviendra suite à l’échange de la notification par les deux parties de l’accomplissement des procédures de ratification.

    Coopération financière : Si l’année 2013 a permis de rattraper les retards accusés dans les engagements, celle-ci reste marquée par un taux de décaissement relativement faible qui avoisine les 90Millions d’Euros et ce, en raison de la baisse constatée dans la réalisation des critères de conditionnalité pour les décaissements des fonds, liée à la capacité de certains départements à élaborer ou mettre en oeuvre leur stratégie nationale. Ceci risque de conduire à la perte des fonds alloués à certains projets à cause des reports successifs des fonds engagés et non utilisés. Ceci contribue à entretenir le doute chez la partie européenne sur la capacité d’absorption du Maroc des fonds européens et qui risquent de se traduire par une baisse du montant de l’enveloppe qui sera accordée par l’UE au titre de la prochaine programmation 2014-2017, sachant que l’un des critères arrêtés par l’UE pour l’octroi des financements est le « more for more » . Il y a lieu de souligner qu’un travail de sensibilisation sera mené auprès de l’ensemble des départements pour les amener à remplir leurs engagements. Toutefois, il est essentiel que l’accompagnement financier de l’UE soit maintenu au même niveau voire augmenté afin de refléter l’engagement constant de l’UE à accompagner le Maroc dans ses choix ambitieux de réformes sachant que le Maroc reste à ce jour le partenaire le plus crédible dans la région

    Plan national de convergence réglementaire : Conformément aux engagements pris par le Maroc dans le cadre du plan d’action sur la mise en oeuvre du statut avancé, le Maec en concertation avec le Ministère de l’Economie et des Finances et le SGG a mené une réflexion sur l’approche la plus appropriée pour l’initiation de ce chantier. Cette approche sera partagée avec l’ensemble des membres du gouvernement afin de déterminer la démarche et les étapes futures pour le lancement de ce chantier. Il est important de souligner que ce processus est inédit pour un pays du voisinage qui ne s’inscrit pas dans une logique d’adhésion. Aussi, des efforts considérables seront-ils nécessaires pour mener à bien ce chantier de grande envergure, et dont la maitrise des coûts/bénéfices est essentielle. Dans le même sens, la visibilité que pourrait donner la partie européenne à la finalité et aux perspectives de son partenariat avec le Maroc, contribuerait à conforter les choix de son arrimage à l’Europe.

    Sommet UE-Afrique : Depuis le lancement du dialogue UE- Afrique, et en dépit des multiples tentatives de nos adversaires au sein de l’Union africaine de nous exclure de ce processus et des réunions de ses structures, le Maroc a maintenu son implication et sa participation active à ce partenariat grâce à la préservation « du format du Caire ». Depuis que l’UE a accepté la décision de mettre en oeuvre ce partenariat à travers les instances de l’Union africaine le Maroc s’est vu progressivement exclu de ce processus. Cette tendance a été confortée par la décision de réduire le nombre des thématiques et par là des groupes d’experts. Le Maroc qui a été chef de file du groupe d’experts changement climatique dont il a accueilli la dernière réunion en septembre dernier se voit éjecté de ce processus. Il est de la responsabilité de l’UE de veiller au respect du format qui a été convenu jusqu’à présent afin de préserver la participation du Maroc dans ce partenariat et de ne pas cautionner les multiples subterfuges de certaines parties visant à imposer la présence de la RASD dans ce processus.

    Question nationale : Il a été constaté que la position de l’UE par rapport à la question nationale est de plus en plus influencée par les positions de certaines institutions et de ses états membres qui ne s’inscrivent pas dans une logique constructive visant à soutenir les efforts du Maroc afin de parvenir à une solution politique mutuellement acceptable à ce différend. Les questions liées au respect des droits de l’homme et à l’exploitation des ressources naturelles s’invitent de manière récurrente dans les discussions avec la partie européenne. Si le Maroc a jusqu’à présent toléré les manipulations dont font l’objet certaines parties au sein du Parlement et du Conseil, il considère inacceptable que de telles agissements puissent émaner de la Commission européenne qui doit faire preuve de neutralité. Or depuis quelques temps il a été constaté que des initiatives émanant de la commission tendent à instrumentaliser la question nationale et des droits de l’homme pour porter atteinte à ce partenariat. Ceci de porter préjudice à l’évolution et à la qualité des relations privilégiées qui lient les deux parties.

    Rapport Maroc dans le cadre de la PEV : L’UE a adopté le 26 mars son rapport pays annuel sur la mise en oeuvre de la politique européenne au titre de 2013. Si le rapport Maroc met en exergue un certains nombres d’avancées réalisées par le Maroc , notamment le renforcement du rôle du Maroc au niveau régional, la consolidation des relations bilatérales Maroc UE, notamment le dialogue politique, l’entrée en vigueur du Partenariat pour la Mobilité…, la mise en place d’une nouvelle politique migratoire et quelques reformes dans divers secteurs, le rapport relève toutefois de nombreuses insuffisances que le Maroc est appelé a combler en vue de garantir un processus démocratique fort et une mise en oeuvre optimale de la PEV. L’accent est mis sur la lenteur de la mise en oeuvre des reformes annoncées dans le cadre de la nouvelle constitution notamment concernant les nombreuses lois organiques qui n ont toujours pas fait l’objet d élaborations ou d’adoption. De nombreux retards ont également été relevés dans ce rapport en ce qui concerne le respect des droits de l’homme, le système judiciaire et le rôle de la société civile qui doit être renforcé. Il y est également indiquer que le chantier de la régionalisation avancée a connu très peu d’avancées depuis. La réforme du code de la presse n’a toujours pas été finalisée. Le rapport pointe du doigt les atteintes à la liberté de rassemblement et l’usage disproportionné de la force par les forces de police lors de certaines manifestations pacifiques.

    Le Maroc a toujours exprimé sa désapprobation à l’égard de l’approche prônée dans la rédaction de ce rapport annuel qui est basée sur des appréciations émanant de la société civile, le gouvernement n’étant pas concerté au moment de sa rédaction. Ce qui conduit à la publication de données parfois biaisées voire dépassées. Le contenu du rapport consacre une grande partie de son contenu aux retards enregistrés en matière de réformes démocratiques et de l’état de droit en survolant les autres thèmes de la coopération bilatérale.

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    #Maroc #SaharaOccidental #Union_Européenne #Droits_de_lhomme #Ressources_naturelles #Commission_européenne

  • Belani: Le Maroc sabote les efforts de Staffan de Mistura

    Belani: Le Maroc sabote les efforts de Staffan de Mistura

    Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, ONU, Staffan de Mistura,

    Amar Belani s’est exprimé ce dimanche sur la tournée de l’envoyé personnel du secrétaire général, Staffan de Mistura, en apportant les précisions suivantes.

    Selon lui, « il ne s’agit pas, en l’occurrence, d’une tournée régionale comme celle de janvier dernier, mais d’une visite au Maroc, en sa qualité de partie au conflit qui occupe illégalement un territoire non autonome, et d’une visite dans les territoires sahraouis occupés, plus précisément à Laayoune et à Dakhla pour interagir, principalement avec les représentants authentiques du peuple sahraoui qui vivent sous l’occupation ».

    « Malheureusement, nous venons d’apprendre que l’obstructionnisme caractérisé de la part des autorités marocaines a fait capoter la visite que M. Staffan de Mistura s’apprêtait à effectuer à Laayoune et à Dakhla », a-t-il ajouté.

    Belani a indiqué que « ceci vient d’être annoncé par le porte-parole du Secrétaire général de l’ONU. Les autorités marocaines ont voulu notamment lui imposer des conditions inacceptables visant à l’empêcher d’interagir librement avec la société civile sahraouie. Cette entrave manifeste aux efforts de l’envoyé personnel sera certainement portée, en temps utile, à l’attention des membres du conseil de sécurité ».

    #Maroc #SaharaOccidental #FrontPolisario #ONU #StaffanDeMistura

  • Sahara occidental : Nouvelle tournée de l’émissaire de l’ONU

    Sahara occidental : Nouvelle tournée de l’émissaire de l’ONU

    Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, Algérie, ONU, Staffan de Mistura,

    L’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, a entamé, hier samedi, une nouvelle tournée dans la région à partir du Maroc, l’une des deux parties au conflit, a annoncé vendredi durant son point de presse quotidien le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric.

    Au cours de sa tournée, la deuxième depuis celle de janvier dernier et depuis sa nomination en octobre 2021, Staffan de Mistura compte rencontrer «tous les acteurs concernés dans la région». «Il a également l’intention de visiter le Sahara Occidental», a indiqué Stéphane Dujarric, soulignant que l’émissaire avait «l’intention de rester guidé par les précédents clairs établis par ses prédécesseurs». «A la suite de la tournée régionale de l’envoyé personnel en janvier, il se réjouit à la perspective d’approfondir les consultations qu’il a entamées à l’époque avec toutes les parties concernées sur les perspectives de faire avancer de manière constructive le processus politique sur le Sahara occidental», a ajouté M. Dujarric.

    Interrogé pour savoir si dans ce cadre, il comptait relancer des tables rondes du type de celle qu’avait organisée, en 2019, l’ex-émissaire allemand Horst Köhler avant de démissionner, le porte-parole de l’ONU a répondu que ce que M. De Mistura cherche, «c’est comment (…) faire avancer le dialogue dans le contexte des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité». Rabat est en faveur d’une reprise de ces tables rondes, mais l’Algérie souhaite des négociations bilatérales directes entre le Polisario et le Maroc.

    La mission de l’envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental intervient dans un contexte marqué par la décision de l’Espagne de s’aligner sur la thèse marocaine de l’autonomie du territoire sahraoui sous la souveraineté de Rabat. Un choix décidé par le gouvernement socialiste de Pedro Sanchez et dénoncé par le Polisario comme étant «un soutien à l’occupation marocaine illégale du Sahara occidental» et «un encouragement à la politique expansionniste de l’occupant marocain et une soumission honteuse au chantage du régime expansionniste et agressif marocain».

    Pour le Gouvernement sahraoui et le Front Polisario, «la partialité de la puissance administrante du Sahara Occidental et son soutien à la politique expansionniste et agressive du Maroc constituent un encouragement à l’accaparement des territoires par la force et une violation de l’intangibilité des frontières internationales reconnues». Le choix du Premier ministre espagnol de soutenir la position marocaine a «fait perdre à l’Espagne sa position et son rôle d’acteur respecté et fiable et entrave les efforts des Nations unies pour la décolonisation du Sahara occidental».

    La tournée régionale de l’émissaire onusien pour le Sahara occidental intervient également dans une conjoncture marquée par un retour à la guerre, après la violation de l’accord de cessez-le-feu par le Maroc, dans la zone tampon de Guerguerat, le 13 novembre 2020. Jeudi 30 juin, des unités de l’Armée populaire de libération sahraouie (APLS) ont annoncé avoir mené de nouvelles attaques des positions des forces marocaines dans les régions de Laaked et Akouira Ould Blal relevant du secteur de Mahbes.

    Anis Remane

    Reporters, 03/07/2022

    #Maroc #SaharaOccidental #FrontPolisario #ONU #DeMistura

  • Sahara occidental : Nouvelle tournée de De Mistura

    Sahara occidental : Nouvelle tournée de De Mistura

    Sahara Occidental, Maroc, ONU, Algérie, Mauritanie, Staffan de Mistura,

    L’affaire du Sahara occidental est de nouveau sous les feux de la rampe. En effet, l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’Onu pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, a entamé, hier samedi, une nouvelle tournée dans la région.

    La première étape de cette nouvelle tournée a été le Maroc ou il est arrivé à Rabat. C’est l’organisation onusienne qui a annoncé cette nouvelle avanthier vendredi. « L’envoyé personnel se rendra à Rabat demain (samedi) pour rencontrer des responsables marocains. Il a également l’intention de visiter le Sahara occidental au cours de ce voyage », a déclaré Dujarric durant son point de presse quotidien. Le porte-parole n’a pas, toutefois, précisé si ce diplomate va se rendre aussi en Algérie et en Mauritanie lors de ce périple. La tradition de toute tournée effectuée par le représentant de l’Onu dans la région dans le cadre du règlement de l’affaire de décolonisation du Sahara occidental voulait qu’il rende visite aussi tant à Alger qu’à Nouakchott. Certes, la Mauritanie et l’Algérie n’étant pas directement impliquées dans le conflit qui oppose le Maroc et le Front Polisario, elles sont considérées comme des pays observateurs. Et à ce titre, ils ont un rôle à jouer. Mais selon le porte-parole de l’organisation onusienne, l’envoyé spécial « compte rencontrer tous les acteurs concernés dans la région dans les jours à venir », ce qui sous-entend clairement que l’Algérie et la Mauritanie sont concernées. « A la suite de la tournée régionale de l’envoyé personnel en janvier, il se réjouit à la perspective d’approfondir les consultations qu’il a entamées à l’époque avec toutes les parties concernées sur les perspectives de faire avancer de manière constructive le processus politique sur le Sahara occidental », a précisé le porteparole. Il s’agit ainsi de la deuxième visite de Stéphane Dujarric de Mistura depuis sa nomination en octobre 2021, après celle effectuée en janvier dernier au Maroc, aux Camps de réfugiés sahraouis, où il a rencontré plusieurs responsables du Front Polisario, seul représentant légitime du peuple sahraoui, en Mauritanie et en Algérie, pays voisins et observateurs.

    Qu’attendre de cette nouvelle tournée ? La majorité des observateurs reste sceptique quant aux chances de Mistura de faire avance les choses dans un dossier qui connaît un grand statu quo. Le Maroc n’a eu de cesse de mettre les bâtons dans les roues de tous ceux qui ont précédé de Mistura dans cette quête de trouver une solution à ce vieux conflit. Tergiversations en atermoiements, le Maroc a saboté tous les efforts déployés en faisant clairement capoté toutes les négociations entreprises avec le Front Polisario. Au point où ce dernier face aux manoeuvres marocaines a repris les armes, ce qui a fait voler en éclats l’accord de cessez-le-feu. Irrité aussi, le Polisario a refusé de prendre part au format des tables rondes dans les négociations. Un format qui n’a rien donné. Il en a été de même aussi pour l’Algérie qui, en tant qu’observateur, s’est retirée de ces tables rondes. Alger critique, désormais, ouvertement le rôle du Conseil de sécurité de l‘Onu qui est loin d’être impartial.

    Par : KAMAL HAMED

    Le Midi libre, 3 jui 2022

    #SaharaOccidental #Maroc #ONU #Algérie #Mauritanie #StaffanDeMistura

  • ONU: De Mistura demain au Maroc

    Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, Algérie, ONU, Staffan de Mistura,

    Selon le porte-parole du Secrétaire Général des Nations Unies, Stephane Dujarric, l’Envoyé personnel pour le Sahara Occidental se rendra demain à Rabat pour rencontrer des responsables marocains dans le cadre d’une « nouvelle phase de visites à tous les interlocuteurs concernés dans la région dans les prochains jours ».

    Dans son point de presse quotidien, Dujarric a ajouté que Staffan de Mistura « a également l’intention de se rendre au Sahara occidental au cours de ce voyage ».

    « Durant cette phase de l’engagement, l’Envoyé personnel entend rester guidé par les précédents pas établis par ses prédécesseurs ».a-t-il précisé.

    « Suite à la tournée régionale de l’Envoyé personnel en janvier, il se réjouit d’approfondir les consultations qu’il a initiées à ce moment-là avec toutes les parties concernées sur les perspectives de faire avancer de manière constructive le processus politique sur le Sahara Occidental », conclue le responsable onusie.

    #SaharaOccidental #Maroc #FrontPolisario #ONU #Algérie #DeMistura

  • L’envoyé de l’ONU se rendra au Sahara occidental pour la première fois

    Sahara Occidental, Maroc, ONU, Staffan de Mistura, Front Polisario, Algérie,


    L’envoyé de l’ONU pour le Sahara Occidental, Staffan de Mistura, se rendra dans les prochains jours au Maghreb et visitera pour la première fois le territoire du Sahara Occidental occupé par le Maroc, a déclaré le porte-parole de l’ONU Stéphane Dujarric lors d’une conférence de presse vendredi.

    La tournée de M. De Mistura le conduira d’abord à Rabat, où il rencontrera « des responsables marocains », a précisé le porte-parole, avant de se rendre dans le territoire sahraoui, où aucun détail sur son programme de travail n’était disponible.

    Bien que le porte-parole ne l’ait pas dit, Efe a pu apprendre que la tournée de De Mistura ne le conduira pas, à cette occasion, à Tindouf (Algérie), le siège du mouvement indépendantiste du Front Polisario, qu’il avait visité en janvier dernier, bien que les raisons de cette visite ne soient pas connues.

    Il n’y aura pas non plus d’arrêt à Alger, point obligatoire des visites de tous les émissaires, ce qui laisse penser que le gouvernement algérien et ses alliés du Polisario n’approuvent pas les efforts déployés jusqu’à présent par M. De Mistura.

    Les visites des envoyés personnels sur le territoire sahraoui ont généralement l’ »approbation » de Rabat, qui, à certaines occasions, a même opposé son veto à ces visites ou imposé certaines conditions à l’agenda des envoyés.

    Ainsi, le dernier émissaire à avoir rencontré ouvertement des groupes sahraouis indépendantistes est Christopher Ross en 2012, et le gouvernement de Rabat lui a ensuite interdit de se rendre au Sahara, entrant ainsi en conflit direct avec Ross, qu’il a déclaré « persona non grata ».

    Le porte-parole de l’ONU a déclaré aujourd’hui que M. De Mistura effectue cette tournée « guidé par les principes énoncés par ses prédécesseurs », à savoir Christopher Ross et son successeur Horst Kohler, le tout dans le but de « faire avancer de manière constructive » le processus politique menant à une résolution du conflit.

    Le conflit est dans une impasse totale depuis un an, le Maroc ne proposant qu’un statut d’autonomie vaguement défini pour le territoire et le Polisario exigeant que toute solution soit décidée par un référendum avec option d’indépendance.

    Pour aggraver les choses, Alger et Rabat ont rompu leurs relations diplomatiques en août de l’année dernière, et depuis leurs relations, une rupture qui a ensuite entraîné l’Espagne, lorsque le gouvernement algérien a retiré son ambassadeur en Espagne pour protester contre la nouvelle position de l’Espagne qui soutient le plan d’autonomie du Maroc comme la meilleure issue au conflit. EFE

    Infobae, 01 jui 2022

    #SaharaOccidental #Maroc #FrontPolisario #ONU #DeMistura #Algérie