Catégorie : Sahara Occidental

  • Sánchez et le Sahara: de mal en pis-Edito de Libertad dig.-

    Sánchez et le Sahara: de mal en pis-Edito de Libertad dig.-

    Espagne, Pedro Sanchez, Sahara Occidental, Maroc, Algérie,

    Il est difficile de trouver un dossier sur lequel un gouvernement espagnol ait autant menti en si peu de temps que celui de Pedro Sánchez à la suite de son changement de position embarrassant à l’égard du Sahara occidental , qui a poussé Alger à suspendre le traité d’amitié hispano-Algérien.

    Tout d’abord, il a eu l’audace d’affirmer que sa décision d’abandonner l’engagement espagnol traditionnel en faveur du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui pour continuer à défendre la souveraineté marocaine sur l’ancien territoire espagnol était conforme aux résolutions des Nations unies et impliquait la résignation du Marocain à ses revendications sur Ceuta et Melilla, deux mensonges facilement démontables. Sánchez a même osé dire qu’il avait auparavant informé l’ Algérie de son changement de position, alors qu’en vérité il ne l’a même pas communiqué à ses partenaires communistes au gouvernement, et encore moins au régime algérien, qui a protesté lorsque la nouvelle a été annoncée. requêtes rendues publiques et appeléesà son ambassadeur à Madrid.

    La Moncloa a affirmé que cette affaire n’affecterait pas l’approvisionnement en gaz algérien, ce qui a été démenti dès qu’Alger a assuré qu’elle maintiendrait les prix pour tous ses clients « sauf l’Espagne » et a réduit notre approvisionnement de 25 % .

    Sans vergogne, Sánchez est allé à l’extrême en essayant d’ impliquer Felipe VI dans sa dérive pro-marocaine, qui n’avait eu connaissance ni de l’opposition ni de la moitié de son propre gouvernement.

    Ce mercredi, Sánchez a perdu une occasion en or de reprendre les bougies et de réaligner sa position sur ce que demandent l’opposition et le reste de son gouvernement, ainsi que sur les résolutions des Nations unies. Au lieu de cela, il a réaffirmé sa soumission au Maroc , ce qui a de nouveau divisé le gouvernement et provoqué à la fois la protestation unanime de l’opposition et la rupture du traité d’amitié hispano-algérien par l’Algérie, notre premier fournisseur de gaz (43 % du le total).

    Que Sánchez persiste dans son entêtement, et pour couronner le tout en pleine crise énergétique, est hautement suspect, au point qu’on se demande si derrière cette apparente bêtise ou maladresse il n’y a pas un inavouable secret. La vérité est que l’excuse informelle qui a toujours été donnée pour justifier la servilité envers Rabat–la nécessité de compter sur leur collaboration pour lutter contre l’immigration clandestine du Maroc même–, en plus de représenter l’hypothèse d’un chantage et une reconnaissance tacite de notre incompétence à faire respecter nos frontières, constitue un affront au peuple sahraoui et un danger à nos réseaux d’approvisionnement en énergie. Cela, sans compter que l’Algérie peut aussi jouer la carte de l’immigration clandestine, comme l’a montré la myriade de petites embarcations récemment arrivées aux Baléares depuis ses côtes.

    Saura-t-on bientôt si derrière tant de mensonges sanchistas se cache autre chose qu’une simple et irresponsable maladresse ?

    Libertad digital, 09/06/2022

    #Espagne #PedroSanchez #SaharaOccidental #Maroc #Algérie

  • Amnesty : Agressions contre des militantes sahraouies

    Amnesty : Agressions contre des militantes sahraouies

    Amnesty International, Maroc, Sahara Occidental, militantes sahraouies, Sultana Khaya, Zeinab Babi, Embarka Al Hafidhi, Fatima al Hafidhi, Oum Al Moumin Al Kharashi et Nasrathum (Hajatna) Babi,

    AMNESTY INTERNATIONAL DÉCLARATION PUBLIQUE

    27 mai 2022 MDE 29/5648/2022

    LES AUTORITES MAROCAINES AGRESSENT DES MILITANTES SAHRAOUIES

    Les 15 et 16 avril 2022, les autorités marocaines ont frappé et blessé au moins cinq femmes ayant participé à des manifestations pacifiques et témoigné leur soutien à Sultana Khaya, une militante sahraouie de renom, qui se trouve dans les faits en résidence surveillée depuis novembre 2020 pour son action en faveur de l’autodétermination du Sahara occidental.

    Des policiers et des agents des forces de sécurité marocains vêtus en civil ont donné des coups de poing, de pied et de bâton aux militantes sahraouies Zeinab Babi, Embarka Al Hafidhi, Fatima al Hafidhi, Oum Al Moumin Al Kharashi et Nasrathum (Hajatna) Babi durant le week-end du 15 avril à Boujdour, une ville du Sahara occidental. Lors de ces agressions distinctes, des groupes d’au moins quatre membres des forces de sécurité s’en sont pris à ces femmes devant chez elles, dans le but de les empêcher de se joindre à Sultana Khaya à l’occasion de manifestations pacifiques organisées sur le toit de son domicile afin de revendiquer l’autodétermination du Sahara occidental, ont-elles dit à Amnesty International.

    Par ailleurs, le 16 avril au moins sept membres des forces de sécurité ont insulté trois de ces femmes et ont infligé des agressions sexuelles à deux d’entre elles. Des représentants de l’État ont déchiré les habits de Zeinab Babi et d’Embarka Al Hafidhi, et ont touché Embarka à l’aine. Les autorités ont menacé Nasrathum Babi de nouvelles violences, et menacé Embarka Al Hafidhi de mort si elle essayait encore de rendre visite à Sultana Khaya.

    Ces cinq femmes ont été gravement blessées et ont peur de sortir de chez elles. Lorsqu’elles ont parlé à Amnesty International, la plupart d’entre elles ont déclaré qu’elles n’avaient pas appelé d’ambulance, en s’appuyant sur le fait que lors d’affaires précédentes aucune ambulance n’est venue quand elles ont appelé les secours. Quand la famille de Zeinab Babi a appelé une ambulance le 16 avril, les forces de sécurité postées devant sa maison lui ont fait rebrousser chemin, et ses proches ont dû la conduire à l’hôpital de Boujdour. Des médecins des hôpitaux de Boujdour et de Laayoune ont soigné les blessures causées par les coups qu’elle avait reçus, notamment plusieurs fractures à la main gauche. Amnesty International a examiné des vidéos et des photos des blessures et hématomes présentés par ces femmes, qui correspondent à leurs descriptions de ces événements.

    Présidente d’une organisation appelée Ligue pour la défense des droits humains et contre le pillage des ressources naturelles, Sultana Khaya est connue pour militer haut et fort, de façon pacifique, afin d’obtenir que le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination soit respecté. Elle est également membre de l’Instance sahraouie contre l’occupation marocaine (ISACOM). Les autorités marocaines maintiennent dans les faits Sultana et sa famille en résidence surveillée depuis novembre 2020 ; durant cette période, les autorités ont soumis ces personnes à des actes de torture et d’autres formes de mauvais traitements, et ont empêché quiconque de s’approcher de la maison jusqu’à la mi-avril 2022. En mai 2021, des membres des forces de sécurité ont effectué une descente au domicile de Sultana Khaya, l’ont agressée, ont tenté de la violer, et ont violé sa sœur1 . Les forces de sécurité ont aussi arrêté et torturé trois militants qui se trouvaient sur place pour apporter leur soutien à Sultana Khaya et à sa famille. En novembre 2021, des membres des forces marocaines de sécurité se sont introduits chez Sultana Khaya, l’ont violée et ont agressé sexuellement ses deux sœurs et ont agressé sa mère âgée de 80 ans2 .

    Le 16 mars 2022, quatre bénévoles américains sont parvenus à rendre visite à Sultana Khaya dans le cadre d’une mission menée par plusieurs organisations caritatives œuvrant en faveur des droits humains et de la paix dans le monde, notamment le Human Rights Action Center (HRAC), Non-Violence International, Karama Sahara et Solidarity 20203 . Le but de leur mission était de témoigner leur solidarité à la famille Khaya, de réclamer la fin de leur assignation à domicile et des mauvais traitements qui leur sont infligés, et de demander que des organisations internationales de défense des droits humains soient autorisées à leur rendre visite. Depuis leur arrivée, des militant·e·s organisent des actions de protestation pacifique quotidiennes sur le toit de Sultana Khaya, durant lesquelles ils agitent des drapeaux sahraouis et scandent des slogans. Au cours du premier mois ayant suivi cette arrivée, les forces de sécurité ont restreint leur présence devant le domicile de Sultana Khaya, et des militant·e·s sahraouis, des ami·e·s et des parent·e·s ont pu se rassembler sur le toit de Sultana pour y mener des actions non violentes. Depuis le 16 avril, cependant, les restrictions et les menaces visant ceux et celles qui essaient de se rendre chez Sultana Khaya se sont intensifiées, et la présence de la police a été renforcée devant son domicile ainsi que devant les maisons d’autres militant·e·s.

    Les autorités marocaines imposent de longue date des restrictions arbitraires aux droits des Sahraoui·e·s à la liberté d’expression, de réunion pacifique et d’association, en particulier quand l’exercice de ces droits est en relation avec le statut du Sahara occidental. Les forces marocaines de sécurité ont eu recours, à diverses occasions, à une force injustifiée et excessive pour disperser des manifestations pacifiques, et des militant·e·s sahraouis ont été victimes de harcèlement, de manœuvres d’intimidation et de poursuites simplement pour avoir exprimé leurs opinions de manière non violente et exercé leurs autres droits fondamentaux4 .

    La majeure partie du Sahara occidental est placée de fait sous le contrôle du Maroc, depuis que celui-ci s’est arrogé ce pouvoir après le retrait de l’Espagne, l’ancienne puissance coloniale qui administrait ce territoire, en 1975. Le gouvernement marocain considère qu’il s’agit d’un territoire marocain et rejette les demandes en faveur d’un vote d’autodétermination. Cette solution a été incluse dans le référendum sur lequel le Maroc et le Front populaire pour la libération de la Saguia el Hamra et du Rio de Oro (Front Polisario) se sont accordés dans le cadre d’un accord de cessez-le-feu parrainé par les Nations unies en 19915 . La communauté internationale ne reconnaît pas l’annexion de fait par le Maroc, et les Nations unies considèrent que le Sahara occidental est un territoire non autonome. Les États-Unis ont cependant reconnu en décembre 2020 la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, en échange de la normalisation des relations du Maroc avec Israël6 . L’administration Biden n’a pas remis cette position en cause.

    Après un affrontement armé entre des soldats marocains et le Front Polisario en novembre 2021, et la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental en décembre 2020, les autorités marocaines ont intensifié les violations visant les militant·e·s sahraouis indépendantistes, les soumettant à des mauvais traitements, des arrestations, des placements en détention et des manœuvres de harcèlement dans le but de les réduire au silence ou de les sanctionner pour leur action non violente contre les tentatives du Maroc visant à renforcer encore son contrôle sur le territoire contesté du Sahara occidental7 .

    En juillet 2021, Mary Lawlor, rapporteuse spéciale de l’ONU sur la situation des défenseurs des droits de l’homme, a fait une déclaration condamnant le gouvernement marocain pour « le ciblage systématique et incessant des défenseurs des droits de l’homme » dans le Sahara occidental, et dénonçant les agressions physiques et sexuelles commises par des policiers masqués contre Sultana Khaya et sa famille. Elle s’est dite particulièrement préoccupée par le recours des autorités marocaines à la violence et à des menaces de violence dans le but d’empêcher des défenseures des droits humains de mener leurs activités pacifiques en faveur de ces droits8 .

    Les autorités marocaines ont limité la possibilité pour les organes de suivi et les journalistes indépendants de se rendre au Sahara occidental, ce qui signifie que la réalité de cette répression est difficile à démontrer. Cela fait une dizaine d’années qu’Amnesty International demande au Conseil de sécurité des Nations unies d’inclure une dimension relative aux droits humains à la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), qui permettrait un suivi et la remontée d’informations sur les atteintes aux droits humains, comme le font la grande majorité des autres missions des Nations unies comparables à travers le monde. En octobre 2021, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté la résolution 2602/2021 reconduisant le mandat de la MINURSO pour 12 mois. Les dernières évolutions en date nous rappellent de manière brutale qu’il est urgent d’établir un mécanisme indépendant, impartial et efficace afin d’effectuer un suivi des droits humains dans ce territoire.

    Amnesty International demande aux autorités marocaines d’honorer les obligations qui leur sont faites, en vertu du droit international relatif aux droits humains, de respecter les droits à la liberté d’expression, d’association, de réunion pacifique, ainsi que le droit de ne pas faire l’objet de la torture et d’autres formes de mauvais traitements, et de :

     Veiller à ce que soient menées dans les meilleurs délais des enquêtes impartiales, indépendantes et efficaces sur les actes de torture et autres formes de mauvais traitements qu’auraient subis Sultana Khaya et ces autres militantes aux mains de policiers et de membres des forces de sécurité marocains.

     Lever tous les placements arbitraires en résidence surveillée et diligenter des enquêtes indépendantes sur le recours arbitraire et abusif à la force lors de descentes au domicile de militant·e·s sahraouis.

     Mettre fin aux restrictions à l’accès au Maroc et au Sahara occidental pour les journalistes, les militant·e·s pacifiques et les défenseur·e·s des droits humains, et prévoir un suivi et des comptes rendus impartiaux et indépendants par les Nations unies au Sahara occidental.

    ZEINAB BABI

    Samedi 16 avril, vers midi, des policiers marocains ont arrêté Zeinab Babi, 43 ans, militante sahraouie en faveur de l’indépendance, alors qu’elle se trouvait dans un taxi à destination d’un supermarché de Boujdour. Zeinab Babi a déclaré à Amnesty International que deux voitures banalisées se sont arrêtées à côté de son taxi, et que quatre policiers et membres des forces de sécurité en civil sont descendus et ont pris les clés du chauffeur de taxi, lui disant que cela ne le concernait pas9 . Au bout d’une dizaine de minutes, trois autres voitures banalisées et une voiture de police transportant huit officiers sont arrivées. Le chef de la police de Boujdour est descendu de la voiture de police et a dit à Zeinab Babi qu’elle était en état d’arrestation, sans lui expliquer pourquoi. Zeinab Babi a déclaré à Amnesty International qu’elle avait récemment participé à plusieurs manifestations pacifiques à Boujdour, notamment sur le toit de la maison de Sultana Khaya.

    « Ils ne m’ont pas dit pourquoi ils m’arrêtaient, mais je sais que c’est à cause de mes activités politiques ici, pour des manifestations à Boujdour. »

    Les policiers ont poussé Zeinab Babi à l’intérieur de leur voiture et l’ont conduite au poste de police de Boujdour. Dans le véhicule, deux policiers ont roué Zeinab Babi de coups, de pied notamment, sur tout le corps et l’ont insultée. Au poste, quatre agents ont questionné Zeinab Babi de 12 h 30 à environ 15 h 20 au sujet de son action militante, lui demandant si le Front Polisario la payait et combien, tout en l’insultant et en la frappant de manière intermittente, lui donnant notamment des coups de poing. Zeinab Babi a déclaré avoir quitté le poste de police à 15 h 20, pieds nus car les policiers lui avaient pris ses sandales. Sa melehfa (foulard traditionnel sahraoui) avait été déchirée par les coups des policiers. Deux voitures de police ont suivi Zeinab Babi, puis se sont arrêtées une fois qu’elle est arrivée à hauteur d’une route déserte. Zeinab Babi a dit à Amnesty International qu’une Mercedes venant de la direction opposée s’est alors approchée d’elle, et que cinq hommes portant des masques de protection contre le COVID-19 et des chapeaux en sont sortis et se sont mis à lui donner des coups de tige métallique, visant ses genoux, ses bras et ses mains, pendant quelques minutes, tandis que les policiers qui l’avaient suivie observaient la scène depuis leurs voitures. Elle a dit à Amnesty International :

    « Ils ont continué à me frapper. J’ai repéré un talkie-walkie sur un des agents, je pouvais voir qu’ils étaient de la police. Ils essayaient de m’empêcher de me débattre en me frappant avec ces tiges de fer. Ils m’ont battue sans pitié. »

    Zeinab Babi a déclaré avoir reconnu les officiers qui l’ont ainsi rouée de coups en dépit de leurs masques, car ils sont bien connus à Boujdour. Elle est arrivée à rentrer chez elle à pied malgré ses blessures. Quand elle a atteint sa maison, un groupe de six agents vêtus en civil et arborant des masques contre le COVID-19, lui ont donné des coups de poing, de pied et de bâton. Zeinab Babi a expliqué à Amnesty International qu’elle pouvait à peine tenir debout, que ses habits étaient en loques, et que les agents l’ont battue jusqu’à ce qu’elle perde connaissance. La famille de Zeinab Babi est sortie de la maison et a appelé une ambulance, mais quand cette dernière est arrivée, les autorités lui ont fait rebrousser chemin. Sa famille l’a conduite à l’hôpital de Boujdour, où elle a été soignée pour deux fractures à la main gauche. Le même jour, Zeinab Babi a été transférée à l’hôpital de Laayoune, la capitale du Sahara occidental, afin d’y être soignée, et le 21 avril, des médecins ont opéré sa main cassée afin de la reconstruire. Elle a déclaré à Amnesty International qu’elle avait aussi des entailles sur les jambes et les épaules, et une blessure au-dessus de l’œil gauche. Amnesty International a examiné des vidéos et des photos montrant Zeinab Babi à l’hôpital ainsi que ses blessures. L’hôpital de Laayoune a refusé de fournir un rapport médical à Zeinab Babi. Elle a dit à Amnesty International que des policiers sont postés devant chez elle depuis le jour de ces agressions.

    FATIMA AL HAFIDHI

    Fatima Al Hafidhi, 40 ans, est une militante sahraouie indépendante ayant pris part à des manifestations demandant l’indépendance du Sahara occidental, notamment sur le toit de Sultana Khaya. Fatima Al Hafidhi a déclaré à Amnesty International que le 15avril 2022, à 8 heures du matin, elle a quitté son domicile afin d’amener ses quatre enfants à l’école locale, à Boujdour, où elle vit, et qu’elle a vu entre six et huit membres des forces de sécurité en civil en train de l’observer depuis une voiture banalisée garée devant chez elle. À midi, Fatima Al Hafidhi est sortie de chez elle pour se rendre chez Sultana Khaya, afin d’apporter son aide lors de la manifestation pacifique quotidienne se tenant sur son toit. Les membres des forces marocaines de sécurité qui attendaient devant son domicile l’ont encerclée et l’ont frappée en utilisant leurs mains, leurs pieds et des bâtons, pendant environ une minute. Fatima Al Hafidhi a déclaré à Amnesty International que ces fonctionnaires portaient des masques contre le COVID-19 et des chapeaux, et que l’un d’entre eux a mis ses mains sur le visage de la militante afin de l’empêcher de crier ou de voir10 . Elle a dit à Amnesty International :

    « Ils sont venus, m’ont encerclée et m’ont frappée. Ils m’ont sauté dessus devant chez moi et c’est arrivé très vite, ils avaient peur des appareils photos et de se faire filmer, alors ils ont été rapides. »

    Après cette agression, les fonctionnaires sont partis et elle a continué à marcher vers le domicile de Sultana Khaya, malgré une vive douleur dans le genou. Elle a dit à Amnesty International : « Après, quand j’ai essayé de bouger, c’était difficile parce que je saignais du genou, j’ai tenté de continuer à marcher lentement vers la maison de Sultana Khaya, mais un autre groupe est arrivé vers moi armé de bâtons et m’a menacée afin de m’empêcher d’aller jusque chez elle. » Ces agents, vêtus en civil et ne portant pas de masque, ont roué Fatima Al Hafidhi de coups de bâton sur tout le corps. Elle a déclaré à Amnesty International qu’elle s’est cachée dans une maison sahraouie à proximité, jusqu’à ce que les agents partent, puis qu’elle est rentrée chez elle, craignant que d’autres fonctionnaires ne la frappent. À la fin de l’entretien, elle a déclaré que des agents en civil avaient été postés devant son domicile, où elle vit avec ses quatre enfants, depuis le 15 avril, et qu’elle ne quittait plus la maison par crainte d’une autre agression. Elle n’a pas appelé d’ambulance, car elle a dit que lorsqu’elle l’a fait par le passé, l’hôpital a refusé d’en envoyer une. Elle a déclaré à Amnesty International :

    « Mon genou me fait trop souffrir, alors je n’ai pas essayé d’aller chez Sultana depuis ce jour-là, j’ai peur de sortir au cas où ils me feraient de nouveau mal. »

    Amnesty International a examiné des vidéos et des photos, prises les 16 et 17 avril, sur lesquelles on peut voir Fatima Al Hafidhi en larmes et montrant sa jambe droite, couverte de sang et présentant des marques de perforation sur la peau à l’endroit des lésions causées.

    EMBARKA AL HAFIDHI

    Le 16 avril, à midi, Embarka Al Hafidhi, 44 ans, est sortie de chez elle avec son fils aîné pour rejoindre un rassemblement pacifique sur le toit de Sultana Khaya. Elle a déclaré qu’une voiture banalisée s’est arrêtée à côté d’elle, et que cinq policiers en civil en sont sortis et l’ont frappée avec les mains et les pieds, devant son fils. Un des agents a traîné Embarka Al Hafidhi par les cheveux, tandis que d’autres ont déchiré sa melehfa, et l’ont touchée à l’aine. Embarka Al Hafidhi a dit que les agents portaient des masques contre le COVID-19 mais qu’elle en a reconnu quelques-uns, notamment le vice président de la police de Boujdour, qui tenait un talkie-walkie11 . Après l’avoir frappée pendant quelques minutes, les agents l’ont soulevée de terre et l’ont reposée devant son portail et sa maison. Ils l’ont insultée et ont menacé de la tuer si elle se rendait de nouveau chez Sultana Khaya un jour. Un des policiers a pris ses clés dans son sac à main, a ouvert sa porte d’entrée et l’a poussée à l’intérieur de chez elle. Un homme sahraoui qui passait en voiture a proposé d’emmener Embarka Al Hafidhi chez ses parents, mais les agents lui ont dit de partir. Ils sont restés près de chez elle et l’ont surveillée tout le reste de la journée. À 16 heures, Embarka Al Hafidhi est sortie pour accueillir son fils cadet. Les agents l’ont poussée et lui ont dit de retourner à l’intérieur. Embarka Al Hafidhi a déclaré à Amnesty International qu’au moment de l’entretien, elle avait toujours mal à la tête, à l’endroit où les agents l’avaient frappée, et que des agents se trouvaient encore devant chez elle, assis sur des chaises et surveillant la maison. Elle avait trop peur de quitter son domicile, alors des voisins lui apportaient de la nourriture et d’autres fournitures. Elle a dit à Amnesty International :

    « Ils continuent à surveiller ma maison. Ce ne sont pas les mêmes, mais d’autres agents. Ils sont dehors à se cacher, mais les gens les reconnaissent. Cela arrive tous les jours, nous les connaissons, ils sont toujours assis dehors sur des chaises. Mes voisins m’amènent ce dont j’ai besoin, j’ai trop peur de sortir et qu’ils me frappent encore. »

    NASRATHUM (HAJATNA) BABI

    Nasrathum Babi, 35 ans, manifeste de manière pacifique en faveur de l’indépendance sahraouie avec des amies et d’autres femmes depuis 2005. Elle a dit à Amnesty International que le 16 avril vers 11 h 30, elle est sortie de chez elle pour se joindre à une manifestation pacifique au domicile de Sultana Khaya. Trois membres des forces marocaines de sécurité vêtus en civil sont arrivés derrière elle, et lui ont mis des gifles et des coups de pied pendant environ une minute. Nasrathum a déclaré à Amnesty International qu’elle est tombée et que les agents ont continué à lui donner des coups de pied alors qu’elle était à terre12 . Elle a ajouté que les agents lui ont demandé si elle allait chez Sultana et lui ont dit qu’elle n’atteindrait jamais la maison de celle-ci. Ils lui ont dit qu’ils lui feraient subir de nouvelles violences si elle continuait à se rendre au domicile de Sultana Khaya. Nasrathum a dit à Amnesty International que les membres des forces de sécurité observent sa maison depuis des années, et que cette surveillance s’est intensifiée depuis que Sultana Khaya a été placée en résidence surveillée. Elle pense que le but des agressions du week-end du 15 avril était de « nous intercepter et de nous frapper pour que nous ne puissions pas bouger. » Au moment de cet entretien, le 27 avril, Nasrathum a déclaré qu’il y avait actuellement deux agents en civil postés devant chez elle. Elle a déclaré à Amnesty International :

    « Ils essaient de nous frapper sur les bras et les jambes pour nous empêcher de monter sur le toit avec Sultana, et pour nous réduire au silence pendant quelque temps. » Ce n’est pas la première fois que Nasrathum est prise pour cible par les forces marocaines de sécurité. Elle a dit à Amnesty International que durant le ramadan en 2021, des agents ont lancé une substance toxique inconnue sur son domicile à sept reprises, notamment une fois sur son visage et ses habits, parce qu’elle participait à une campagne contre les élections législatives marocaines du 8 septembre 2021. Cette substance toxique lui a valu des problèmes cutanés, notamment des éruptions et des brûlures, ainsi que des difficultés respiratoires.

    OUM AL MOUMIN AL KHARASHI

    Oum Al Moumin, 57 ans, est une militante indépendantiste sahraouie et est membre, avec Sultana Khaya, de la Ligue pour la défense des droits humains et contre le pillage des ressources naturelles depuis 2015. À 11 heures le 16 avril, alors que Oum Al Moumin et son fils se rendaient à pied chez Sultana Khaya, cinq policiers en civil portant des masques contre le COVID-19 ont poussé et insulté la militante, et l’ont séparée de son fils. Elle est rentrée chez elle avec son fils. À 12 h 30, Oum Al Moumin a de nouveau quitté son domicile et trois voitures banalisées se sont arrêtées devant chez elle. Chacune transportait quatre agents vêtus en civil, portant des masques contre le COVID-19 et des chapeaux. Six de ces agents l’ont frappée pendant plusieurs minutes, utilisant leurs mains et leurs pieds, et la faisant tomber à terre. Un agent l’a giflée de manière répétée sur le côté de la tête. Au moment de l’entretien, elle a déclaré souffrir de problèmes auditifs résultant de ces coups. Oum Al Moumin a déclaré à Amnesty International que les agents l’ont injuriée tout en la frappant, et lui ont dit qu’elle ne brandirait plus jamais le drapeau sahraoui. Les agents sont restés dans leurs voitures devant le domicile d’Oum Al Moumin cette nuit-là13 .

    Le 17 avril à midi, quatre agents arborant des masques contre le COVID-19 et des chapeaux ont intercepté Oum Al Moumin dans la rue principale près de chez elle, où elle essayait de héler un taxi pour se rendre chez son frère. Les agents l’ont frappée sur le dos et partout sur le corps avec des bâtons et des tiges de métal pendant plusieurs minutes, jusqu’à ce qu’elle coure se réfugier au domicile d’une personne sahraouie dans le voisinage, ne rentrant chez elle qu’une fois les agents partis, après le repas de l’iftar, moment où les musulmans rompent leur jeûne durant le ramadan. Pendant l’entretien, Oum Al Moumin a déclaré à Amnesty International que les agents étaient encore devant son domicile, et qu’elle avait peur de sortir de chez elle depuis qu’ils l’ont frappée.

    1. 1 Voir Amnesty International, Action urgente : Action urgente : Une militante sahraouie violée par les forces marocaines, 30 novembre 2021, https://www.amnesty.org/fr/documents/mde29/5058/2021/fr/
    2. 2 Voir Amnesty International, Action urgente : Action urgente : Une militante sahraouie violée par les forces marocaines, 30 novembre 2021, https://www.amnesty.org/fr/documents/mde29/5058/2021/fr/
    3. 3 Voir Amnesty International, Action urgente : Il faut enquêter sur les atteintes aux droits humains infligées à une militante violée, 6 avril 2022, https://www.amnesty.org/fr/documents/mde29/5457/2022/fr/
      4 Voir Amnesty International, Maroc et Sahara occidental : Une enquête doit être ouverte sur la violente répression de manifestations sahraouies, 1er août 2019, amnesty.org/fr/latest/news/2019/08/morocco-western-sahara-investigate-brutal-crackdown-on-sahrawi protesters/ ; et Maroc et Sahara occidental : Répression ciblée de militant·e·s sahraouis, 19 juillet 2021, https://www.amnesty.org/fr/documents/mde29/4404/2021/fr/
    4. 5 Le Front Polisario est un mouvement politique revendiquant un État indépendant dans le Sahara occidental. En 1991, le Maroc et le Front Polisario ont signé un cessez-le-feu et les Nations unies ont établi une mission de maintien de la paix (la MINURSO). Le 14 novembre 2020, Brahim Ghali, président de la République arabe sahraouie démocratique autoproclamée, a annoncé que le Front Polisario mettait fin au cessez-le-feu.
    5. 6 Voir Amnesty International, Amnesty International Rapport 2020/21: La situation des droits humains dans le monde: Maroc et Sahara occidental, 7 avril 2021, https://www.amnesty.org/fr/documents/pol10/3202/2021/fr/ /
    6. 7 Voir Amnesty International, Maroc et Sahara occidental : Répression ciblée de militant·e·s sahraouis, 19 juillet 2021, https://www.amnesty.org/fr/documents/mde29/4404/2021/fr/
    7. 8 HCDH des Nations unies, Maroc : un expert des droits de l’homme de l’ONU dénonce la « répression » contre les défenseurs des droits de l’homme, 1 er juillet 2021, https://www.ohchr.org/fr/2021/07/morocco-un-human-rights-expert-decries-clampdown-human rights-defenders?LangID=F&NewsID=27244
      9 Entretien téléphonique avec Zeinab Babi et son interprète et ami Khayya Abdellah (Cheikhtoo), 19 avril 2022

      10 Entretien téléphonique avec Fatima Al Hafidhi et son interprète et ami, Khayya Abdellah, le 19 avril 2022
    8. 11 Entretien téléphonique avec Embarka Al Hafidhi et son interprète et ami, Khayya Abdellah, le 19 avril 2022

      12 Entretien téléphonique avec Nasrathum Babi et son interprète et ami, Khayya Abdellah, le 21 avril 2022 13 Entretien téléphonique avec Oum Al Moumin Al Kharashi, et son interprète et ami, Khayya Abdellah, le 19 avril 2022

    Source : Amnesty International, 27 mai 2022

    #Maroc #SaharaOccidental #AmnestyInternational

  • Réfugiés sahraouis-Sahel: L’aide alimentaire réduite de 50%

    Sahara Occidental, Sahel, aide alimentaire, aide humanitaire, Mauritanie

    Les rations alimentaires distribuées par le système des Nations unies dans les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf ou du Sahel, situés au sud de la Mauritanie, pourraient diminuer de 50 % selon les calculs du PAM, en raison de la hausse des prix des céréales et des taux de fret.

    Bien que le système de prépositionnement utilisé par le PAM dans sa base logistique de Las Palmas de Gran Canaria, d’où il distribue les aliments en Afrique de l’Ouest et au Sahel, lui a permis de ne pas souffrir gravement des conséquences de la guerre en Ukraine, puisqu’il anticipe et achète les céréales un an à l’avance, il subit l’impact de l’augmentation des prix du fret, ainsi qu’une augmentation significative des futurs achats anticipés.

    EFE, 4 juin 2022

    #SaharaOccidental #Mauritanie #Sahel #ONU #aide_alimentaire #Tindouf

  • The Green March: a set-up between Hassan II and Juan Carlos

    Morocco, Western Sahara, Juan Carlos de Borbón, Green March, Hassan II, declassified CIA documents, Ambassador Wells Stabler, Polisario Front, Algeria,

    Addressing the crowd in his speech of 5 November 1975 ordering the departure of the Green March, the late King Hassan II said: « If you meet a Spaniard, civilian or military, exchange greetings with him and invite him to the tent to share your meal. « We have no enmity towards the Spaniards, nor do we feel any resentment towards them, for if we had wanted to wage war against Spain, we would not have sent unarmed civilians but rather an army (…) « And if it should happen, dear people, that aggressors other than Spaniards should attack your march, know that your valiant army is ready to protect you ».

    Today, documents declassified by the CIA explain the meaning of these words. A report on a meeting between the then Spanish Crown Prince Juan Carlos de Borbón and US Ambassador to Spain Wells Stabler reveals how Morocco and Spain had reached an agreement to ensure that the Green March would proceed without damage. The Spaniards had even indicated the areas that were risky for the marchers because of the mines. This explains the conciliatory discourse with the Spaniards.

    The full text of a report that explodes the myth of the Green March, described by Moroccans as the epic of the century, the fruit of the alleged genius of King Hassan II, when everything was previously arranged by the Americans.

    Spanish Sahara

    Spain and Morocco have reached an understanding designed to reduce the threat of a major clash during the march on unarmed Moroccan volunteers into Spansi Sahara, which King Hassan announced will begin today. Even so, some violence is likely.

    Prince Juan Carlos told Ambassador Stabler that Madrid and Rabat have agreed the marchers will come only a few miles into Spanish Sahara and stay only a short time in the border area, from which Spanish troops have been withdrawn. The Prince added that a token delegation of about 50 Moroccans will be allowed to go on to the territorial capital of El Aaiun.

    The area beyond which the marchers are not supposed to go is delineated by clearly marked minefields, according to another Spanish official. Juan Carlos said Spanish forces will use every means at their disposal to prevent the Moroccans from moving beyond the agreed area.

    King Hassan made no mention of the agreement with Madrid his short speech yesterday announcing that his green march would proceed today. At the same time, he gave no indication of how far into the territory the marchers would proceed, suggesting that he may intend to honor the agreemen.

    Hassan stressed the need for order and discipline during the march and told the Moroccan volunteers to be « hospitable3 to any Spaniards they encounter. Hassan did not threaten to use force if the Spanish put up armed resistance, but he assured the marchers that if « anyone else » fires on them the Moroccan army will defend them. He was obviously referring to Algeria and the Polisario front, a pro-independence group oof Saharans backed by Algeria.

    Once the marchers cross the border; the situation could easily get out of control (…)

    The Polisario Front will almost certainly try to attack the marchers. Somemembers of the group are already in the area which Spanish troops have been withdrawn and may be in the coastal area where the Moroccans are to cross the border.

    #Morocco #Spain #GreenMarch #HassanII #JuanCarlos #WesternSahara #Polisario #Algeria

  • La marche verte: un coup monté entre Hassan II et Juan Carlos

    La marche verte: un coup monté entre Hassan II et Juan Carlos

    Maroc, Sahara Occidental, Juan Carlos de Borbón, Marche Verte, Hassan II, documents déclassifiés de la CIA, Ambassadeur Wells Stabler, Front Polisario, Algérie,


    S’adressant à la foule, dans son discours du 5 novembre 1975 ordonnant le départ de la Marche Verte, le défunt roi Hassan II a dit : « Si tu rencontres un Espagnol, civil ou militaire, échange avec lui le salut et invite-le sous la tente à partager ton repas. « Nous n’avons aucune inimitié à l’égard des Espagnols ni ne ressentons de rancoeur à leur endroit car si nous avions voulu faire la guerre à l’Espagne, nous n’aurions pas envoyé des civils désarmés mais plutôt une armée (…) « Et s’il advient, Cher peuple , que des agresseurs, autres qu’Espagnols, attentent à ta Marche, sache que ta valeureuse armée est prête à te protéger ».

    Aujourd’hui, des documents déclassifiés par la CIA expliquent le sens de ces mots. Un rapport sur un entretien entre le prince héritier espagnol à l’époque, Juan Carlos de Borbón, et l’ambassadeur américain en Espagne Wells Stabler révèle comment le Maroc et l’Espagne avaient conclu un accord pour que la Marche Verte se déroule sans dégâts. Les espagnols avaient même indiqué les zones risquées pour les marcheurs à cause des mines. C’est ce qui explique ce discours conciliateur avec les espagnols.


    Texte intégral d’un rapport qui pulvérise le mythe de la Marche Verte qualifiée par les marocains comme l’épopée du siècle, fruit du génie du roi Hassan II, alors que tout était préalablement arrangé par les américains.

    Sahara espagnol

    L’Espagne et le Maroc ont conclu un accord visant à réduire la menace d’un affrontement majeur lors de la marche de volontaires marocains non armés vers le Sahara espagnol, dont le roi Hassan a annoncé le début aujourd’hui. Malgré cela, une certaine violence est probable.

    Le Prince Juan Carlos a dit à l’Ambassadeur Stabler que Madrid et Rabat ont accepté que les marcheurs ne pénètrent que de quelques kilomètres dans le Sahara espagnol et ne restent que peu de temps dans la zone frontalière, d’où les troupes espagnoles ont été retirées. Le Prince a ajouté qu’une délégation symbolique d’environ 50 Marocains sera autorisée à se rendre dans la capitale territoriale d’El Aaiun.

    La zone au-delà de laquelle les marcheurs ne sont pas censés aller est délimitée par des champs de mines clairement marqués, selon un autre responsable espagnol. Juan Carlos a déclaré que les forces espagnoles utiliseraient tous les moyens à leur disposition pour empêcher les Marocains de se déplacer au-delà de la zone convenue.

    Le roi Hassan n’a fait aucune mention de l’accord avec Madrid dans son bref discours d’hier annonçant que sa marche verte aurait lieu aujourd’hui. Dans le même temps, il n’a pas indiqué jusqu’où les marcheurs s’enfonceraient dans le territoire, ce qui laisse penser qu’il pourrait avoir l’intention de respecter l’accord.

    Hassan a insisté sur la nécessité de maintenir l’ordre et la discipline pendant la marche et a demandé aux volontaires marocains d’être « hospitaliers » envers les Espagnols qu’ils rencontreraient. Hassan n’a pas menacé d’utiliser la force si les Espagnols opposaient une résistance armée, mais il a assuré les marcheurs que si « quelqu’un d’autre » tirait sur eux, l’armée marocaine les défendrait. Il faisait évidemment référence à l’Algérie et au Front Polisario, un groupe indépendantiste de Sahraouis soutenu par l’Algérie.

    Une fois que les marcheurs auront franchi la frontière, la situation pourrait facilement devenir incontrôlable (…)

    Le Front Polisario va certainement essayer d’attaquer les marcheurs. Certains membres du groupe se trouvent déjà dans la zone où les troupes espagnoles ont été retirées et pourraient se trouver dans la zone côtière où les Marocains doivent franchir la frontière.

    #SaharaOccidental #Maroc #Espagne #JuanCarlos #MarcheVerte #HassanII #CIA #Documents_déclassifiés

  • CIA : Juan Carlos a livré le Sahara pour sauver son trône

    CIA : Juan Carlos a livré le Sahara pour sauver son trône

    Sahara occidental, Maroc, Espagne, Juan Carlos de Borbón, Marche verte, Hassan II, Henry Kissinger, États-Unis, CIA, documents déclassifiés,

    Juan Carlos aurait pu secrètement convenir les termes de la Marche Verte avec Hassan II

    Le prince de l’époque accepta le retrait des troupes et l’entrée de 50 Marocains à El Aaiún. La révélation d’un gâchis médiatique de jupes avec une vedette aurait été un écran de fumée pour couvrir l’impact de la déclassification des documents de la CIA qui prouveraient le rôle de Juan Carlos.

    Cette semaine, de nouveaux documents de la CIA ont été déclassifiés. Quelque 12 500 entrées sont destinées à l’Espagne et contiennent des rapports secrets des services secrets américains sur la Transition, le roi Juan Carlos et la politique intérieure du pays jusqu’aux années 1990.

    Dans cette documentation se trouvent les conversations entre le roi Juan Carlos et l’ambassadeur des États-Unis, Wells Stabller. Selon les journalistes d’El Español Araluce et de Sainz, il serait prouvé que le roi émérite ne s’est pas limité à servir de médiateur dans le grave conflit du retrait de l’armée espagnole du Sahara, mais qu’il se serait mis d’accord avec les États-Unis et le Maroc sur les termes de la Marche Verte. Les raisons? Sécurisez votre couronne. La mise au jour récente d’un bordel de jupe avec une vedette aurait été orchestrée pour que ce fait, infiniment plus pertinent, passe inaperçu.

    Le conflit sahraoui est l’un des chapitres de l’histoire récente qui embarrasse le plus de nombreux Espagnols. Un embarras politique et militaireet que cela signifiait l’abandon cruel des citoyens de la 53e province de l’État, une ville avec un DNI espagnol accepté par ses lois et sa protection.

    L’Espagne, obéissant aux ordres de Juan Carlos, s’inclina devant une armée bien inférieure et quitta lâchement le champ de bataille sans tirer un seul coup de feu et en remettant casernes et armes à son ennemi.

    Luis Rodríguez de Viguri, secrétaire général du gouvernement du territoire jusqu’à son départ d’Espagne, a déclaré : « Maintenant, nous ne pouvons penser qu’aux responsabilités historiques. L’intérêt de liquider les aventures colonialistes au prix du génocide des indigènes a prévalu, ce qui est le cas du peuple sahraoui ».

    La marche Verte

    Franco avait annoncé en 1974 qu’il organiserait un référendum d’autodétermination. Le Maroc a lancé tous ses rouages ​​pour l’éviter et avant le différend, l’ONU a commandé un avis au Tribunal de La Haye. Conclusion : le Sahara Occidental n’avait aucun lien souverain avec le Maroc ou la Mauritanie. Le 6 octobre 1975, les services de renseignement de l’armée espagnole avaient informé Franco, déjà très malade, des projets du roi marocain de s’emparer du Sahara. Un territoire vital d’un point de vue géostratégique, riche en phosphates, fer, pétrole et gaz.

    Franco mourant et le prince Juan Carlos ont assumé les fonctions de chef de l’État. La situation était critique. Juan Carlos s’est inquiété de la situation au Sahara, alors que l’affaire portugaise était toute récente. S’il n’y parvenait pas correctement, il pourrait perdre sa couronne avant d’être ceint.

    Jusqu’à présent, il y avait des soupçons fondés selon lesquels Juan Carlos avait demandé la médiation des États-Unis dans cette crise. Kissinger aurait accepté et intercédé auprès de Hassan II et de cette demande émergerait un pacte secret par lequel Juan Carlos s’engagerait à céder le Sahara espagnol au Maroc en échange d’un plein soutien politique américain lors de son prochain mandat de roi d’Espagne. Des faits que les documents déclassifiés pourraient corroborer et qui pourraient qualifier le comportement du roi émérite de Haute Trahison.

    Et c’est que la loi organique 10/1995, du 23 novembre, du Code pénal prévoit au titre XXIII : des crimes de trahison et contre la paix ou l’indépendance de l’État et relatifs à la défense nationale, les articles 581 et 582 chapitre I : crimes de trahison. à une puissance étrangère de déclarer la guerre à l’Espagne ou de s’entendre avec elle dans le même but, sera puni d’une peine d’emprisonnement de quinze à vingt ans. Article 582. L’Espagnol qui facilite l’entrée de l’ennemi en Espagne, la saisie d’une place, d’un poste militaire, d’un navire ou d’un aéronef d’État, d’un quartier-maître ou d’entrepôts d’armement.

    De la loi de succession, Don Juan Carlos a essayé de s’assurer la loyauté de l’armée avec laquelle il avait une relation magnifique. Mais quelques heures avant l’épisode, il n’hésite pas à faire semblant aux militaires qui y sont stationnés : « L’Espagne ne reculera pas, elle remplira tous ses engagements, elle respectera le droit des Sahraouis à être libres ». Pour ajouter l’insulte à l’injure, il a dit : « Ne doutez pas que votre commandant en chef sera là, avec vous tous, dès que le premier coup de feu sera tiré. Quelques heures plus tard, on pouvait parler d’une trahison du peuple espagnol, des Sahraouis et de l’ONU elle-même.

    L’astucieux Hasan Hasan II, déterminé à s’emparer du territoire, organise un mouvement massif de milliers de citoyens marocains contraints d’envahir le Sahara Occidental, connu sous le nom de « Marche verte » se faisant passer pour d’anciens habitants de la région. Avec un fort caractère religieux et patriotique, ils ont exhibé des drapeaux marocains, des portraits de leur roi, Hasan II, et le Coran… : « Nous n’avons d’autre choix que de récupérer notre Sahara, dont les portes nous ont été ouvertes », a déclaré Hassan avec un certain sarcasme… En fait, il avait convenu que seulement 50 entreraient.

    Alors que les civils descendaient Tarfaya, 25 000 soldats marocains des Forces armées royales (FAR) sont entrés par l’est. Détails consultables dans les livres de José Luis Rodríguez Jiménez » Agony, Betrayal Escape. La fin du Sahara espagnol » de José Ramón Diego Aguirre, « Guerre au Sahara » ou « Histoire interdite du Sahara espagnol » de Tomás Bárbulo.

    L’ONU, mal à l’aise et ne sachant pas ce qui se passait, a exhorté Hassan II à se retirer et à respecter le droit international. Tandis que l’Espagne assistait stupéfaite et, l’armée était déconcertée. Mais le prince voulait assurer sa couronne et s’était déjà mis d’accord avec l’Alaouite. Il a même envoyé le ministre de la Présidence en visite de courtoisie dans les campements marocains de la Marche verte.

    Enfin, le 14 novembre 1975 : La déclaration de Madrid cède au Maroc toute la partie nord de l’ancienne province espagnole : 200 000 kilomètres carrés d’une grande importance géostratégique, très riches en minerais de toutes sortes, gaz et pétrole. La Mauritanie (qui les a abandonnés sous la pression du Maroc) se voit transférer 70 000 kilomètres carrés du sud, pauvres et improductifs.

    Le 26 février 1976, l’Espagne retire ses troupes et abandonne la population sahraouie, qui devient domaine marocain. Le Maroc a immédiatement occupé le Sahara. 70 000 Sahraouis ont fui vers les territoires de Tindouf, à 800 kilomètres du désert. Ils les ont bombardés de napalm, femmes, enfants et vieillards. D’autres sont restés au Sahara occidental, où le régime marocain continue d’imposer une stricte occupation militaire.

    Quelques soldats et des dizaines de légionnaires ne les ont pas abandonnés et sont restés au Sahara après la trahison et ont combattu aux côtés du Polisario jusqu’à la fin de la guerre en 1991 ». Et l’ONU qui a promis un référendum d’autodétermination qu’ils attendent depuis 25 ans.

    Pertes pour l’Espagne, à court et à long terme

    La conclusion de Rodríguez Jiménez est que la fuite de l’Espagne du Sahara était une décision peu favorable aux intérêts de notre pays, avec « des conséquences économiques, diplomatiques, de sécurité et de défense ».

    Avec l’abandon de l’ancienne colonie, «l’Espagne a perdu un grand allié», affirme Rodríguez Jiménez. « Un allié dont les liens d’amitié auraient assuré l’accès aux riches ressources naturelles du territoire : « les phosphates [les gisements les plus importants du monde s’y trouvent], le banc de pêche, les mines d’uranium, de cuivre et d’or, ainsi que le pétrole , ben il y avait déjà des sondages avec des signes positifs », « Les accords avec la nation sahraouie auraient pu ressembler à ceux du Commonwealth. Cela nous aurait été bénéfique en termes de sécurité, pouvoir être un État pour contenir l’islamisme radical et un allié en termes de migration ». Mais surtout, nous aurions épargné à nos anciens compatriotes des décennies de souffrance.

    Situation actuelle

    Le roi marocain a ignoré de manière récurrente les résolutions de la plus haute instance de juridiction universelle (l’ONU) et d’une certaine manière fait pression et fait chanter en permanence les dirigeants espagnols. Il a toutes les cartes en sa faveur : le soutien qu’il reçoit des USA, l’hostilité de la gauche pour augmenter notre puissance militaire et dernièrement il menace d’arrêter de contenir les masses d’immigrés à la frontière, pour tout cela on lui accorde toutes sortes de privilèges en termes de collaboration et de développement.

    A cela s’ajoute l’infiltration massive des Marocains en territoire sahraoui et l’évolution démographique de ceux-ci qui ferait gagner le Maroc si le référendum était envisagé.

    Témoignages de soldats ayant vécu le conflit

    Selon les mots de soldats stationnés dans la région à cette époque, comme Diego Camacho, capitaine des troupes nomades du Sahara « C’était la page la plus honteuse que notre nation ait signée en matière internationale »,

    José Taboada, actuel président du CEAS Sahara et militaire à El Aaiun dans la troupe du Génie. « Ce fut une trahison pour le peuple sahraoui qui continue encore aujourd’hui à subir avec l’occupation et l’exil le manque de dignité de l’Espagne » et « Une humiliation pour les militaires qui y étaient stationnés et qui avaient vécu aux côtés des Sahraouis, nos frères et amis ».

    « Nous, soldats, étions convaincus que nous défendrions le Sahara contre l’armée marocaine. En fait, nous avons posé 60 000 mines pour empêcher la Marche verte d’entrer sur le territoire, mais nous avons ensuite reçu l’ordre de les retirer », explique Taboada.

    Le magazine Le nouvel Afrique Asie a publié qu’en 1979, le roi Juan Carlos Ier avait même offert à feu Hassan II la « livraison » de Ceuta au Maroc lorsque Gibraltar a été transféré à l’Espagne par Londres. L’article était signé par le journaliste marocain Selim Malek. A noter qu’au Maroc personne n’ose publier des nouvelles liées à la monarchie alaouite sans son acquiescement.

    Le roi Juan Carlos et Hassan II ont cultivé une profonde amitié pendant des années. On se souvient encore des mots qu’il s’est exclamés entre les larmes lors de ses funérailles : « Hassan II était mon frère aîné ».

    María Fidalgo Casares
    Docteur en histoire, analyste sociale et critique d’art et de littérature. Docteur en histoire de l’Université de Séville, elle écrit dans MUNDIARIO et est universitaire en histoire de l’Andalousie.


    Mundiario, 26/01/2017

    #Sahara occidental #Maroc #Espagne #CIA #Documents déclassifiés #JuanCarlos #Marcheverte

  • CIA : Juan Carlos entregó el Sáhara para salvar su trono

    Sahara Occidental, Marruecos, España, Juan Carlos de Borbón, Marcha Verde, Hassan II, Henry Kissinger, Estados Unidos, CIA, documentos desclasificados,

    Juan Carlos pudo haber pactado en secreto los términos de la Marcha Verde con Hassan II

    El entonces príncipe acordó el repliegue de las tropas y la entrada de 50 marroquíes en El Aaiún. La revelación de un mediático lío de faldas con una vedette habría sido una cortina de humo para tapar el impacto de la desclasificación de documentos de la CIA que probarían el papel de Juan Carlos.

    Esta semana se ha procedido a la desclasificación de nuevos documentos de la CIA. Unas 12.500 entradas tienen por objeto España y albergan informes secretos de la inteligencia americana sobre la Transición, el rey Juan Carlos y la política interior del país hasta los años 90.

    En esta documentación se hallan las conversaciones entre el Rey Juan Carlos y el Embajador de EE UU, Wells Stabller. Según los periodistas de El Español Araluce y Sainz, quedaría probado que el rey emérito no se limitó a mediar en el grave conflicto de la retirada del Sáhara del Ejército español, sino que habría pactado con EE UU y Marruecos los términos de la Marcha Verde. ¿Motivos? Asegurarse su corona. La reciente salida a la luz de un lío de faldas con una vedette se habría orquestado para que este dato, de una relevancia infinitamente mayor, pasara desapercibido.

    El conflicto saharaui es uno de los capítulos de historia reciente que más avergüenza a muchos españoles. Una vergüenza política, militar y que supuso el cruel abandono de los ciudadanos de la 53 provincia del estado, un pueblo con DNI español acogido a sus leyes y a su protección.

    España, acatando las órdenes de Juan Carlos, se doblegó ante un ejército muy inferior y abandonó cobardemente el campo de batalla sin pegar un solo tiro y entregando a su enemigo acuartelamientos y armamento.

    Luis Rodríguez de Viguri, secretario general del Gobierno del territorio hasta la salida de España, afirmaba: « Ya sólo se puede pensar en responsabilidades históricas. Ha primado el interés de liquidar las aventuras colonialistas a costa del genocidio de los autóctonos, que es el caso del pueblo saharaui ».

    La Marcha Verde

    Franco había anunciado en 1974 que celebraría un referéndum de autodeterminación. Marruecos puso en marcha toda su maquinaria para evitarlo y ante la disputa, la ONU encargó un dictamen en el Tribunal de la Haya. Conclusión: el Sáhara Occidental no tenía vínculos de soberanía ni con Marruecos ni con Mauritania. El 6 de octubre de 1975, los servicios de Inteligencia del Ejército español habían informado a Franco, ya muy enfermo, de los planes del rey de Marruecos de apropiarse del Sahara. Un territorio vital desde el punto geoestratégico, rico en fosfatos, hierro, petróleo y gas.

    Franco moribundo y el Príncipe Juan Carlos asumía en funciones la jefatura de Estado. La situación era crítica. A Juan Carlos le preocupaba la situación en el Sahara, cando estaba muy reciente el caso portugués. Si no lo gestionaba bien, podría perder su corona antes de ceñirla.

    Hasta la fecha, había fundadas sospechas que Juan Carlos habría pedido en esta crisis la mediación de Estados Unidos. Kissinger habría aceptado e intercedido ante Hassan II y de esta petición surgiría un pacto secreto por el que Juan Carlos se comprometería a entregar el Sahara español a Marruecos a cambio del total apoyo político americano en su próxima andadura como rey de España. Hechos que los documentos desclasificados podrían corroborar y que podrían calificar el comportamiento del rey emérito de Alta Traición.

    Y es que la Ley Orgánica 10/1995, de 23 de noviembre, del Código Penal contempla en el título XXIII: de los delitos de traición y contra la paz o la independencia del estado y relativos a la defensa nacional., los artículos 581 y 582 capítulo I: delitos de traición. a una potencia extranjera a declarar la guerra a España o se concertare con ella para el mismo fin, será castigado con la pena de prisión de quince a veinte años ». Artículo 582. El español que facilite al enemigo la entrada en España, la toma de una plaza, puesto militar, buque o aeronave del Estado o almacenes de intendencia o armamento.

    Desde la Ley de Sucesión Don Juan Carlos intentaba asegurarse la lealtad del ejército con el que mantenía una magnífica relación. Pero apenas horas antes del episodio, no tuvo reparo en fingir con los militares allí destacados, “España no dará un paso atrás, cumplirá todos sus compromisos, respetará el derecho de los saharauis a ser libres” . Para mayor escarnio dijo “No dudéis que vuestro comandante en jefe estará aquí, con todos vosotros, en cuanto suene el primer disparo”. Horas después, podríamos hablar de una traición al pueblo español, a los saharauis y a la propia ONU.

    El hábil Hasan Hasan II, decidido a apropiarse el territorio, organiza un movimiento masivo de miles de ciudadanos marroquíes forzados para invadir el Sáhara Occidental, conocido como  »Marcha Verde » que se harían pasar por antiguos habitantes de la zona. Con un marcado carácter religioso y patriótico exhibían banderas marroquíes, retratos de su rey, Hasan II, y el Corán,..: « No nos queda más que recuperar nuestro Sáhara, cuyas puertas se nos han abierto ».. dijo Hassan con cierta sorna. De hecho, había pactado que entrarían sólo 50.

    Al tiempo que los civiles de la marcha se movilizaban bajando por Tarfaya, 25.000 soldados marroquíes de las Fuerzas Armadas Reales (FAR) penetraron por el este. Detalles que pueden consultarse en los libros de José Luis Rodríguez Jiménez  » Agonía, Traición Huída. El final ded Sahara español » de José Ramón Diego Aguirre, « Guerra en el Sáhara » o el de Tomás Bárbulo « Historia prohibida del Sahara español ».

    La ONU, incómoda y sin saber qué sucedía, urgía a Hassan II a retirarse y a respetar la legalidad internacional. Mientras España asistía atónita y, el ejército estaba desconcertado. Pero el Principe quería asegurarse su corona y ya había pactado con el alauita. Hasta envió al Ministro de la Presidencia en visita de cortesía a los campamentos marroquíes de la Marcha Verde.

    Por fin, el 14 de noviembre de 1975: La Declaración de Madrid hace entrega a Marruecos toda la parte norte de la antigua provincia española: 200.000 Kms cuadrados de gran importancia geoestratégica, muy ricos en toda clase de minerales, gas y petróleo. A Mauritania (que los abandonara presionada por Marruecos) se le transfieren 70.000 Kms cuadrados del sur, pobres e improductivos.

    El 26 de febrero de 1976 España retira sus tropas y abandona a la población saharaui que pasa a ser de dominio marroquí. Marruecos ocupó inmediatamente el Sahara. Huyeron 70.000 saharauis hacia los territorios de Tindouf, que está a 800 kilómetros de desierto. Les bombardearon con napalm, a mujeres, niños y ancianos. Otros quedaron en el Sáhara Occidental, donde el régimen marroquí sigue imponiendo una férrea ocupación militar.

    Algunos militares y decenas de legionarios no los abandonaron y, permanecieron en el Sáhara tras la traición y lucharon junto al Polisario hasta que finalizó la guerra en 1991”. Y la ONU que prometió un referéndum de autodeterminación que llevan esperando 25 años.

    Pérdidas para España, a corto y largo plazo

    La conclusión de Rodríguez Jiménez es que la huida de España del Sáhara fue una decisión poco favorable a los intereses de nuestro país, con « consecuencias económicas, diplomáticas y en materia de seguridad y defensa ».

    Con el abandono de la ex colonia, « España perdió un gran aliado », afirma Rodríguez Jiménez. “Un aliado cuyos lazos de amistad hubieran asegurado acceso a los ricos recursos naturales del territorio: « fosfatos [allí se encuentran los yacimientos más importantes del mundo], el banco de pesca, minas de uranio, cobre y oro, además de petróleo, pues ya había prospecciones con indicios positivos », « Los acuerdos con la nación saharaui podrían haber sido como los de la Commonwealth. Nos habría beneficiado en materia de seguridad, pudiendo ser un Estado de contención del islamismo radical y un aliado en materia de migración ». Pero sobre todo, hubierámos ahorrado a nuestros antiguos compatriotas décadas de sufrimiento.

    Situación actual

    El rey marroquí ha desoído recurrentemente las resoluciones del máximo órgano de jurisdicción universal (la ONU) y en cierta manera presiona y chantajea permanentemente a los dirigentes españoles. Tiene todas las cartas a su favor: el apoyo que recibe del EEUU, la hostilidad de la izquierda a incrementar nuestra potencia militar y últimamente amenaza con dejar de contener las masas de inmigrantes en la frontera ,Por todo ello se le conceden todo tipo de prebendas en materia de colaboración y desarrollo.

    Junto a esto, la infiltración masiva de marroquíes en territorio saharaui y la evolución demográfica de éstos que harían ya que de plantearse el referendum, ganara Marruecos.

    Testimonios de militares en el conflicto

    En palabras de militares destinados entonces en la zona como Diego Camacho, capitán de las tropas nómadas del Sahara “ Fue la página más vergonzosa que nuestra nación haya suscrito en materia internacional”,

    José Taboada, actual presidente de CEAS Sahara y soldado en El Aaiún en la tropa de Ingenieros. “Fue una traición para el pueblo saharaui que todavía hoy sigue sufriendo con la ocupación y el exilio la falta de dignidad de España” y “Una humillación para los militares que estábamos allí destinados y que habíamos convivido codo con codo con los saharauis, nuestros hermanos y amigos”.

    « Los soldados estábamos convencidos de que defenderíamos el Sáhara frente al ejército marroquí, de hecho pusimos 60.000 minas para evitar que la Marcha Verde entrara en el territorio, pero luego recibimos la orden de retirarlas“, cuenta Taboada.

    La revista Le nouvel Afrique Asie ha publicado que el Rey Juan Carlos I llegó a ofrecer en 1979 al difunto Hassán II la “entrega” de Ceuta a Marruecos cuando Gibraltar fuese transferido a España por Londres. El artículo fue firmado por el periodista marroquí Selim Malek. Destacar que en Marruecos nadie osa publicar noticias relacionadas con la monarquía alauita sin su aquiescencia.

    El Rey Juan Carlos y Hassan II cultivaron durante años una profunda amistad. Todavía se recuerdan las palabras que exclamaba entre lágrimas en su entierro: « Hassan II era mi hermano mayor ».

    María Fidalgo Casares
    Doctora en Historia, analista social y crítica de Arte y Literatura. Doctora en Historia por la Universidad de Sevilla, escribe en MUNDIARIO y es académica de la Historia de Andalucía.

    Mundiario, 26/01/2017

    #SaharaOccidental #Marruecos #España #CIA #Documentosdesclasificados #JuanCarlos #MarchaVerde

  • ONU: Un autre envoyé raté pour le Sahara occidental

    ONU: Un autre envoyé raté pour le Sahara occidental

    ONU, Staffan de Mistura, Sahara Occidental, Maroc, Syrie, Conseil de Sécurité,

    Un autre envoyé de l’ONU raté tente de s’attaquer au conflit du Sahara occidental qui dure depuis des décennies

    Déjà épuisé par les efforts de médiation syriens, Staffan de Mistura vient d’être nommé, par le secrétaire général des Nations unies, comme son émissaire dans le conflit qui dure depuis des décennies au Sahara occidental. M. de Mistura a servi, dans plus ou moins le même poste, en Afghanistan, en Irak et au Liban. Il travaille à l’ONU depuis des décennies, mais son bilan est plutôt lamentable. Sa dernière affectation en tant qu’envoyé de l’ONU était en Syrie, où il a passé quatre ans avant de démissionner en 2018. Au cours de ces années, il a fait peu de progrès pour résoudre le conflit syrien. En fait, il n’y a pas de réalisation exceptionnelle dont on puisse se souvenir de M. de Mistura, même avant son mandat syrien.

    Un tel échec pourrait être justifié par le fait que le Conseil de sécurité de l’ONU, le décideur ultime de l’organisation, où les pouvoirs détenteurs de veto sont prêts à tuer tout ce que l’un d’eux n’aime pas, a été divisé sur la Syrie. En effet, le Conseil n’est jamais parvenu à s’accorder sur quoi que ce soit de substantiel pour résoudre le conflit syrien, en particulier après que la Russie, puissance de veto, est devenue partie au conflit, lançant ses premières frappes aériennes en septembre 2015, ciblant ce qu’elle a qualifié de positions « terroristes ». . Depuis lors, Moscou est un allié fiable de Damas.

    Le communiqué de l’ONU, annonçant la nomination de de Mistura, a fait l’éloge de son ancien travail pour l’organisme mondial, soulignant ses « 40 ans d’expérience dans la diplomatie et les affaires politiques », sans mentionner aucun de ses échecs passés. L’ONU, en général, écarte l’échec de ses émissaires pour les encourager ! Juste, comme d’habitude, ça ne les tire pas non plus quand ils échouent !

    L’homme est venu avec tous ses échecs aggravés le suivant dans une longue traînée de Genève jusqu’à Moscou et Astana – des endroits où il a dirigé, facilité et parrainé des dizaines de réunions sur le conflit syrien, en vain.

    Dans son nouveau rôle, M. de Mistura doit diriger la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental ( MINURSO ) qui a été créée par la résolution 690 des Nations Unies, adoptée par le Conseil de sécurité en 1991.

    Le but ultime est de trouver une solution au conflit sur la bande de désert au sud du Maroc, le long de l’océan Atlantique. Le conflit porte essentiellement sur la souveraineté et le pouvoir – qui gouverne ce désert difficile. Alors que le Maroc revendique la zone comme faisant partie de son territoire, le Frente Popular para la Liberación de Saguia el-Hamra y de Río de Oro (POLISARIO), aidé par l’Algérie, conteste cette revendication. Depuis son éclatement en 1975, le conflit a traversé différentes phases marquées par la violence et la guerre entre, principalement, le Maroc et le POLISARIO et son allié algérien.

    Cependant, en 1991, la MINURSO a fait une percée après que les parties ont convenu d’un référendum en demandant aux habitants de la région s’ils veulent être un État indépendant ou faire partie du Maroc avec une autonomie plus large. Les grandes opérations militaires ont presque cessé d’ouvrir la porte aux négociations politiques sur les détails du référendum et sur qui a le droit d’y participer. Mais récemment, il y a des signes que la confrontation militaire approche à grands pas.

    Quel que soit le plan de M. de Mistura, s’il en a un, il ne l’a pas encore précisé. Plus tôt ce mois-ci, il a fait le tour de la région, partant de Rabat et se terminant en Algérie. Il s’est également rendu en Mauritanie, à la frontière du Sahara occidental, et à Tindouf en Algérie, qui abrite des milliers de réfugiés sahraouis.

    En Algérie, le ministre des Affaires étrangères du pays lui a dit que l’Algérie souhaitait ouvrir des négociations directes entre les parties, de bonne foi et sans conditions préalables. C’est un peu moins que ce que tout émissaire de l’ONU aimerait entendre. Idéalement pour M. de Mistura, si les partis s’entendaient pour réduire leurs divergences en abordant les détails du référendum promis au cours duquel le petitplus d’un demi-million de personnes vivant dans la région décident ce qu’elles veulent – l’essence même de la résolution 690. Mais le référendum, en tant que moyen de régler le conflit, est devenu une affaire difficile et ses détails ont été un débat controversé. Dans le passé, les grandes puissances, dont les États-Unis, la France et d’autres, soutenaient tout plan convenu par l’ONU, tout en restant largement neutres. Mais cela a changé récemment, rendant le travail de de Mistura un peu plus difficile.

    Quelques semaines à peine avant son départ de la Maison Blanche, l’ancien président Donald Trump a pris le 10 décembre 2020 la décision inhabituelle de reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental pour encourager la normalisation des relations de Rabat avec Israël. M. Trump est un fervent partisan d’Israël. Cela a mis fin à la longue neutralité américaine dans le conflit. Cela signifie aussi que, chaque fois que la question revient au Conseil de sécurité – y compris si M. de Mistura, comme par magie, fait des progrès sérieux – les États-Unis ne sont plus neutres et leur veto pourrait tout faire dérailler.

    La présence du facteur israélien a également impacté les difficiles relations bilatérales entre Rabat et Alger. L’Algérie est très contrariée par le rapprochement maroco-israélien , lui reprochant en partie sa décision, l’année dernière, de rompre tout lien avec son voisin, le Maroc. L’Algérie est également inquiète du fait que le Maroc, son rival régional, a conclu des accords de matériel militaire avec les Israéliens. Rabat discuterait avec Tel-Aviv de l’achat de missiles et d’autres systèmes de défense aérienne, y compris des drones militaires. L’Algérie, déjà méfiante à l’égard du facteur israélien dans la région, voit la question à travers les yeux des Palestiniens, qui rejettent toute forme de normalisation arabo-israélienne alors qu’Israël occupe toujours leurs terres, démolit des maisons et les soumet aux lois de l’apartheid.

    Les liens maroco-israéliens pourraient également pousser l’Algérie à rechercher des liens plus forts avec l’Iran, qui n’est pas non plus satisfait de la présence israélienne en Afrique du Nord. Cela ajoute plus de complications à la mission de de Mistura.

    Dans ce contexte, il est douteux que Steffan de Mistura puisse vraiment produire des résultats tangibles en termes de fin du conflit dans la région. Le président algérien et son gouvernement seront très réticents à se livrer à des pourparlers ou à des compromis avec le Maroc. Les Algériens sont majoritairement pro-palestiniens et ils n’aimeraient pas voir leur gouvernement parler au Maroc, tant que Rabat maintiendra son lien avec Israël.

    Au contraire, M. de Mistura est sur le point d’ajouter un autre fiasco à sa longue liste d’échecs.

    MEMO, 27 jan 2022

    #ONU #StaffanDeMistura #SaharaOccidental #Maroc #Syrie

  • Feijoo: « Je n’assumerai pas la lettre clandestine de Sanchez »

    Feijoo: « Je n’assumerai pas la lettre clandestine de Sanchez »

    Sahara Occidental, Espagne, Maroc, Pedro Sanchez, Alberto Nunez Feijoo,

    Le chef du Parti populaire espagnol, leader de l’opposition au parlement, Alberto Nunez Feijoo, assène une véritable raclée pour Rabat qui a cru avoir fait rallier Madrid à ses thèses sur le Sahara occidental. Ainsi, le revirement sur le dossier n’engage que la personne de l’actuel chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, qui, plus est, a pactisé secrètement, à travers une lettre clandestine, avec le roi Mohammed VI.

    S’adressant directement au roi du Maroc par le biais de son Premier ministre, Aziz Akhannouch, le leader du PP assume ses distances avec Pedro Sanchez, notamment en ce qui concerne l’engagement en faveur du plan d’autonomie marocain au Sahara occidental. S’il parviendra ainsi à diriger le prochain gouvernement espagnol, Alberto Nunez Figo s’engage à ne « jamais pactiser » avec Rabat sur le dossier sahraoui. Et s’il y a à discuter sur la question, il « respectera » le processus et les résolutions onusiennes portant résolution du conflit.

    En effet, lors d’une rencontre en marge du Congrès du Parti Populaire Européen tenu à Rotterdam (Pays-Bas) Alberto Nunez Figo a surpris Aziz Akhannouch, auprès duquel il a demandé de transmettre ses intentions futures au roi M6. C’est en tout cas ce qu’a révélé le journal « El Mundo » dans l’édition de ce mardi. « Le président du PP profite d’un congrès aux Pays-Bas pour transmettre un message à Rabat que, s’il gouverne, il n’assumera pas les engagements non consensuels de Sanchez », sur le Sahara occidental.

    Autrement dit, précise le journal espagnol, Alberto Nunez Figo « n’assume pas la lettre clandestin annoncée par Mohamed VI ». C’est-à-dire, le message informel dans lequel le chef du gouvernement espagnol a trahi la cause sahraoui au profit de l’occupant marocain. Mais depuis, beaucoup d’eau à couler sous les ponts, car Pedro Sanchez a eu le mérite de raviver le front international de soutien au référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. « Le problème du Sahara ne peut pas être résolu avec une lettre clandestine. Il faut faire la lumière sur le problème du Sahara, les (…), la transparence et les accords internationaux. C’est exactement le contraire de ce qu’il (Sanchez, ndlr) a fait au Gouvernement… », dénonce le chef du PP auprès du PM marocain.

    La même source ajoute que « le fait que le chef de l’opposition n’assume pas les engagements que Mohamed VI tenait pour acquis après avoir reçu la lettre de Sanchez pourrait avoir des conséquences futures tant dans les relations avec le Maroc qu’avec l’Algérie en pleine crise énergétique ».

    Alberto Nunez Figo a ainsi décrit ce que serait sa politique avec le Maroc s’il était président du gouvernement : « Ce que je peux assurer au Premier ministre marocain, premièrement, c’est que je ne vais pas le tromper, et je ne vais pas non plus tromper mon pays. Tout ce que je vais essayer, c’est d’atteindre un consensus pour qu’il ait une vocation de permanence dans les relations entre le Maroc et l’Espagne, l’Espagne et le Maroc, qui ne sont pas les relations d’un gouvernement qui est là pour un temps, mais plutôt les relations entre deux États.

    Troisièmement, lui dire très clairement qu’en matière des résolutions de l’ONU, nous pouvons nous mettre d’accord sur beaucoup de choses », cite le journal, précisant que le chef du PP affirme à son vis-à-vis qu’ « en dehors des résolutions de l’ONU, les pactes sont contreproductifs ».

    Farid Guellil

    Le Courrier d’Algérie, 02 juin 2022

    #SaharaOccidental #Espagne #Maroc #PP #Feijoo #PedroSanchez

  • Sahara : 12 soldats marocains morts dans un accident

    Sahara : 12 soldats marocains morts dans un accident

    Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, armée marocaine, Smara,

    Des médias du Front Polisario évoquent plutôt la cause des bombardements des unités sahraouies

    Selon le site Goud, un accident de circulation a causé la mort de 12 militaires marocains au sud de la ville de Smara. « Le premier bilan annoncé suite à l’accident était de 7 morts mais certains blessés graves ont succombé plus tard à leurs blessures », précise le site cité.

    Goud indique que « les soldats décédés effectuaient un voyage de transport dans le secteur militaire de Smara, lorsque leur camion militaire s’est renversé à Inkesh, dans la zone appelée Sidi Ahmed Laaroussi ». Cependant, des médias du Polisario faovirisent plutôt la thèse de la mort sous le feu de l’artillerie des unités sahraouis qui harcèlent presque auotidiennement le mur de défense marocain.

    #Maroc #SaharaOccidental #FrontPolisario #Armée_marocaine