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  • Le conflit du Sahara conduira-t-il le Maroc à sa perte?

    Le conflit du Sahara conduira-t-il le Maroc à sa perte?

    Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, Espagne, Algérie, Mauritanie, MINURSO,

    Lhoucine BENLAIL

    Depuis l’organisation en 1975 de la fameuse Marche verte par Hassan II, marche à laquelle participèrent pas moins de 350.000 marocains, la monarchie qui a fait de ce dossier un champ privé, s’est conduite d’une manière pour le moins curieuse pour ne pas dire amateure.

    – Déjà en 1975, le défunt roi Hassan II qui avait pris les devants au moment où le régime franquiste était à l’agonie, décida de partager avec la Mauritanie, ce territoire revendiqué par le Front Populaire de la Seghia Hamra et le Rio de Oro (P.O.L.I.S.A.R.I.O)

    L’etat mauritanien n’était demandeur d’aucun pouce du Sahara occidental.

    Ce partage fut acté par le traité tripartite de Madrid (Maroc, Espagne, Mauritanie)

    Les guérilleros du F.Polisario qui étaient déjà engagés depuis 1973, date de la création de leur mouvement, dans la lutte armée contre les troupes espagnoles présentes au Sahara occidental, dénoncèrent ce traité et décidèrent de retourner leurs armes contre les troupes marocaines qui avaient remplacé les militaires espagnols à l’issue de la Marche verte et de la signature des accords de Madrid.

    – La Mauritanie qui ne disposait guère d’une force militaire apte à faire face aux attaques du Polisario contre sa très modeste armée, dut se résoudre quelques années plus tard, à renoncer à ce cadeau empoisonné que lui avait offert Hassan II.

    – Le retrait de la Mauritanie en 1979 de ce conflit armé l’opposant à un Polisario armé par l’Algérie, obligea le Maroc à se déployer sur les territoires abandonnés par les militaires mauritaniens.

    – Ce retrait mairitanien fut accompagné de la reconnaissance de la RASD (République arabe sahraouie democratique) proclamée en 1976 par la direction du F.POLISARIO.

    – Vu l’immensité et l’étendue du Sahara occidental, le redéploiement marocain ne put couvrir l’ensemble du territoire sahraoui et seule la partie considérée par le Maroc comme utile pour son économie fut investie par l’armée royale marocaine.

    Cette partie couvrant essentiellement les zones (voir carte ci-dessus) comprenant les gisements phosphatiers et les côtes atlantiques donnant accès aux eaux de l’océan riches en ressources halieutiques.

    – L’accentuation des attaques du Front Polisario contre les troupes marocaines présentes au Sahara pour assurer la sécurité de ces gisements, conduit le roi Hassan II à décider l’érection d’un immense mur de sable, séparant de facto, la partie riche en minerais du Sahara de celle sur laquelle s’installèrent les combattants du Polisario, la considérant comme libérée.

    Ce mur appelé par les uns (Polisario) Mur de la honte et par les autres (Maroc) Mur de défense fut construit entre 1980 et 1987.

    – En 1984, pour protester contre la présence du Front Polisario au sein de l’OUA (Organisation de l’unité Africaine, Hassan II se retire de cette instance africaine. Ceci constituera une grave erreur, car le départ du Maroc permit à l’Algérie et au Polisario de prendre une influence considérable au sein de l’OUA et plus tard, dans les instances de l’UA (Unité africaine).

    RASD fut, en l’absence du Maroc, l’un des etats fondateur de la nouvelle structure africaine.

    A noter que, se rendant compte de l’erreur commise par son père par le retrait de l’OUA, l’actuel monarque marocain reviendra sur cette décision et demandera l’adhésion du Maroc à l’UA.

    Ce faisant, il fut obligé de ratifier la charte de l’instance africaine, laquelle charte contraint le Maroc à respecter les frontières des États membres de l’unité africaine en cela celles compris la RASD.

    – les instances internationales qui considéraient les affrontements militaires au Sahara comme un conflit de basse intensité ne s’étaient guère préoccupées de cette guerre larvée opposant le Maroc au Polisario.

    – Néanmoins, plusieurs batailles d’importance se déroulèrent sur ce territoire contesté.

    Déjà en 1976, des affrontements violents opposeront dans la région d’Amghala, l’armée marocaine aux combattants du F.Polisario soutenus par l’armée algérienne.

    – Ces affrontements prirent de l’intensité et amenèrent les Nations unies en 1991, à proposer un cessez le feu entre les belligérants.

    Cet armistice qui est accepté par les deux parties en conflit est assorti d’un accord signé tant par le Maroc que le F.Polisario, accord préconisant la nécessité de l’organisation d’un référendum d’autodetermination à travers lequel, les populations sahraouies devront choisir entre l’indépendance de leur patrie ou le rattachement au Maroc.

    Une force onusienne d’interposition entre les troupes marocaines et sahraouies (M.I.N.U.R.S.O) Mission des Nations unies pour un Référendum au Sahara occidental, prend ses quartiers sur ce territoire et entame les démarches en vue d’organiser cette grande consultation des sahraouis concernant leur avenir.

    Tant le Maroc que le Polisario signeront cet accord en 1991.

    – Depuis cette date, l’ONU, par le truchement de la MINURSO, s’emploie à favoriser des contacts directs entre le Maroc et le Polisario en vue de procéder à un recensement des populations sahraouies dont la majeure partie s’était réfugiée à Tindouf (Algérie).

    Le temps s’écoulant sans que les parties en conflit ne parvinrent à un accord au sujet de ce recensement indispensable pour l’organisation du référendum d’autodérmination au Sahara occidental.

    Si le Polisario estime que seuls les sahraouis recensés par l’Espagne avant 1975 sont éligibles pour participer à cette consultation, le Maroc, lui, exige la participation au référendum de toutes les personnes présentes sur ce territoire, en cela compris, celles établies au Sahara occidental après la Marche verte de 1975.

    Et c’est l’enlisement.

    – Pour donner une chance à ses efforts, l’ONU désignera un délégué du Conseil de sécurité pour le Sahara occidental dans l’espoir de trouver une solution à cette impasse.

    – Un deuxième puis un troisième et un quatrième représentant onusien sont envoyés vers les parties en conflit sans parvenir à dégager un consensus sur l’organisation du référendum d’autodetermination au Sahara.

    – Chaque partie accusant l’autre de saboter les efforts des envoyés spéciaux du Conseil de sécurité de l’ONU en vue d’avancer vers la réalisation des objectifs préconisés par les Nations unies.

    – En 2007, radicalisant sa position et rejetant de facto le contenu de la résolution onusienne proposant un référendum d’autodetermination, l’état marocain estimera que le Sahara occidental est un territoire marocain non négociable avec qui que soit.

    Dans le même temps, il informe les différents états membres de l’ONU de sa décision d’accorder aux sahraouis un statut d’autonomie sous souveraineté marocaine.

    Il allait de soit que ce plan appelé « Initiative marocaine pour la négociation d’un statut d’autonomie de la région du Sahara », fut rejeté tant par le Polisario que par l’Algérie.

    – Depuis cette initiative prise par le Maroc, c’est le blocage total.

    Et même si le Maroc hésite encore à se retirer du processus décidé par l’ONU en 1991, l’état marocain fait tout pour s’éloigner des résolutions des Nations unies, leur substituant son plan d’autonomie qu’il peine à « vendre » aux puissances occidentales.

    – Fin 2020, Donald Trump, soumis à rude pression par le lobby sioniste et l’AIPAC pro israélien, prend l’initiative de proposer au Maroc, une reconnaissance de la souveraineté de ce pays sur le Sahara occidental, reconnaissance conditionnée par la normalisation des Relations entre le Maroc et Israël.

    – Cette normalisation va nettement plus loin que ce qu’espéraient les USA et Israël puisque le roi Mohammed VI a ouvert tous les secteurs névralgiques de l’état marocain (armée, police, économie, etc) à la pénétration israélienne.

    – S’appuyant sur cette reconnaissance US qui reste aléatoire, le roi Mohammed VI durcit sa position et exerce un chantage très dur sur son voisin espagnol à travers l’encouragement par le Maroc de l’émigration clandestine.

    Ainsi, en mai 2021, des milliers de jeunes et d’adolescents marocains envahissent la ville espagnole de Ceuta dans une passivité flagrante des forces de sécurité marocaines.

    – Augmentant sa pression sur le gouvernement espagnol pour l’obliger à reconnaître la marocanité du Sahara, le monarque marocain autorisa ses services d’espionnage à mettre sur écoute le premier ministre espagnol via le dispositif logiciel Pegasus.

    La pression est tellement forte sur Pedro Sanchez, que celui ci n’a d’autre option que de faire les louanges du plan marocain d’autonomie. Un projet catégoriquement rejeté par le Polisario et son parrain algérien.

    – Convaincu que le chantage, la menace et les opérations d’espionnage paient et constituent la voie « royale » pour amener les pays occidentaux à manifester leur soutien à la thèse marocaine au sujet du Sahara occidental, Mohammed VI a lancé dans son discours du 20 août 2022, un avertissement clair aux pays qui hésitent à reconnaître le caractère marocain du Sahara occidental.

    Désormais, a dit le roi, nous conditionnerons notre amitié et notre partenariat avec les autres pays, en fonction de la seule attitude de ces états en rapport avec notre souveraineté sur le Sahara occidental.

    – Considérant ses rapports à l’Algérie et fort de l’appui israélien à sa politique militaire dans la région, le roi ne cesse d’acquérir des armements de plus en plus sophistiqués pour se mettre à l’abri de toute supériorité algérienne dans ce domaine.

    – Il n’est pas sûr que ce chantage et ces menaces exercés par Mohammed VI à l’encontre des pays européens produira les effets espérés par le roi du Maroc.

    Les relations internationales ont leurs règles, dont le chantage ne fait pas forcément partie.

    Sawt El hakika, 22/08/2022

    #Maroc #Sahara_Occidental #Front_Polisario #Espagne #Mauritanie #Algérie #MINURSO #ONU

  • Feds cite efforts to obstruct probe of docs at Trump estate

    Feds cite efforts to obstruct probe of docs at Trump estate

    Donald Trump, Classified documents, investigation,

    WASHINGTON (AP) — The Justice Department said Tuesday that classified documents were “likely concealed and removed” from former President Donald Trump’s Mar-a-Lago estate as part of an effort to obstruct the federal investigation into the discovery of the government records.

    The FBI also seized 33 boxes containing more than 100 classified records during its Aug. 8 search of Mar-a-Lago and found classified documents stashed in Trump’s office, according to a filing that lays out the most detailed chronology to date of months of strained interactions between Justice Department officials and Trump representatives over the discovery of government secrets.

    The filing offers yet another indication of the sheer volume of classified records retrieved from Mar-a-Lago. It shows how investigators conducting a criminal probe have focused not just on why the records were improperly stored there, but also on the question of whether the Trump team intentionally misled them about the continued, and unlawful, presence of the top secret documents.

    The timeline laid out by the Justice Department made clear that the extraordinary search of Mar-a-Lago came only after other efforts to retrieve the records had failed, and that it resulted from law enforcement suspicion that additional documents remained inside the property despite assurances by Trump representatives that a “diligent search” had accounted for all of the material.

    It also included a picture of some of the seized documents bearing clear classification markings, perhaps as a way to rebut suggestions that whoever packed them or was handling them could have easily failed to appreciate their sensitive nature.

    The photo shows the cover pages of a smattering of paperclip-bound classified documents — some marked as “TOP SECRET//SCI” with bright yellow borders, and one marked as “SECRET//SCI” with a rust-colored border — along with whited-out pages, splayed out on a carpet at Mar-a-Lago. Beside them sits a cardboard box filled with gold-framed pictures, including a Time magazine cover.

    Though it contains significant new details on the investigation, the Justice Department filing does not resolve a core question that has driven public fascination with the investigation — why Trump held onto the documents after he left the White House and why he and his team resisted repeated efforts to give them back. In fact, it suggests officials may not have received an answer.

    During a June 3 visit to Mar-a-Lago by FBI and Justice Department officials, the document states, “Counsel for the former President offered no explanation as to why boxes of government records, including 38 documents with classification markings, remained at the Premises nearly five months after the production of the Fifteen Boxes and nearly one-and-a-half years after the end of the Administration.”

    That visit to Mar-a-Lago, which came weeks after the Justice Department issued a subpoena for the records, receives substantial attention in the document and appears to be a key investigative focus.

    Though Trump has said he had declassified all of the documents at Mar-a-Lago, his lawyers did not suggest that during the visit and instead “handled them in a manner that suggested counsel believed that the documents were classified,” according to the document.

    FBI agents who went there to receive additional materials were given “a single Redweld envelope, double-wrapped in tape, containing the documents,” the filing states.

    That envelope, according to the FBI, contained 38 unique documents with classification markings, including five documents marked confidential, 16 marked secret and 17 marked top secret.

    During that visit, the document says, Trump’s lawyers told investigators that all the records that had come from the White House were stored in one location — a Mar-a-Lago storage room — and that “there were no other records stored in any private office space or other location at the Premises and that all available boxes were searched.”

    After that, though, the Justice Department, which had subpoenaed video footage for the property, “developed evidence that government records were likely concealed and removed from the Storage Room and that efforts were likely taken to obstruct the government’s investigation.” The filing does not identify the individuals who may have relocated the boxes.

    In their August search, agents found classified documents both in the storage room as well as in the former president’s office — including three classified documents found not in boxes, but in office desks.


    “That the FBI, in a matter of hours, recovered twice as many documents with classification markings as the ‘diligent search’ that the former President’s counsel and other representatives had weeks to perform calls into serious question the representations made in the June 3 certification and casts doubt on the extent of cooperation in this matter,” the document states.

    It says, “In some instances, even the FBI counterintelligence personnel and DOJ attorneys conducting the review required additional clearances before they were permitted to review certain documents.”

    The investigation began from a referral from the National Archives and Records Administration, which recovered 15 boxes from Mar-a-Lago in January that were found to contain 184 documents with classified markings, including top secret information.

    The purpose of the Tuesday night filing was to oppose a request from the Trump legal team for a special master to review the documents seized during this month’s search and set aside those protected by claims of legal privilege. U.S. District Judge Aileen Cannon is set to hear arguments on the matter on Thursday.

    Cannon on Saturday said it was her “preliminary intent” to appoint such a person but also gave the Justice Department an opportunity to respond.

    On Monday, the department said it had already completed its review of potentially privileged documents and identified a “limited set of materials that potentially contain attorney-client privileged information.” It said Tuesday that a special master was therefore “unnecessary.”

    In a separate development, the Trump legal team has grown with the addition of another attorney. Chris Kise, Florida’s former solicitor general, has joined the team of lawyers representing Trump, according to two people familiar with the matter who were not authorized to discuss the move by name and spoke on condition of anonymity. Kise did not return messages seeking comment.

    Associated Press, 31/08/2022

    #Trump #Mar_a_Lago #classified_documents

  • Trump a probablement dissimulé des documents classifiés

    Trump a probablement dissimulé des documents classifiés

    Donald Trump, documents classifiés, enquête, Mar-a-Lago, succession de Trump,

    Le gouvernement fédéral cite des efforts pour entraver l’enquête sur les documents de la succession de Trump

    WASHINGTON (AP) – Le ministère de la Justice a déclaré mardi que des documents classifiés étaient «probablement dissimulés et retirés» du domaine de Mar-a-Lago de l’ancien président Donald Trump dans le cadre d’un effort visant à entraver l’enquête fédérale sur la découverte des dossiers du gouvernement.

    Le FBI a également saisi 33 boîtes contenant plus de 100 dossiers classifiés lors de sa perquisition du 8 août à Mar-a-Lago et a trouvé des documents classifiés cachés dans le bureau de Trump, selon un dossier qui présente la chronologie la plus détaillée à ce jour des mois de tension. interactions entre les responsables du ministère de la Justice et les représentants de Trump au sujet de la découverte de secrets gouvernementaux.

    Le dossier offre une autre indication du volume considérable de documents classifiés récupérés à Mar-a-Lago. Cela montre comment les enquêteurs menant une enquête criminelle se sont concentrés non seulement sur les raisons pour lesquelles les dossiers y ont été mal stockés, mais aussi sur la question de savoir si l’équipe Trump les a intentionnellement induits en erreur sur la présence continue et illégale des documents top secrets.

    Le calendrier établi par le ministère de la Justice a clairement indiqué que la perquisition extraordinaire de Mar-a-Lago n’est intervenue qu’après l’échec d’autres efforts pour récupérer les dossiers et qu’elle résultait de la suspicion des forces de l’ordre que des documents supplémentaires restaient à l’intérieur de la propriété malgré les assurances de Les représentants de Trump qu’une « recherche diligente » avait représenté tout le matériel.

    Il comprenait également une photo de certains des documents saisis portant des marques de classification claires, peut-être comme un moyen de réfuter les suggestions selon lesquelles quiconque les a emballés ou les manipulait aurait pu facilement ne pas apprécier leur nature sensible.

    La photo montre les pages de couverture d’une poignée de documents classifiés reliés par un trombone – certains portant la mention « TOP SECRET//SCI » avec des bordures jaune vif, et un portant la mention « SECRET//SCI » avec une bordure de couleur rouille – ainsi que pages blanchies, étalées sur un tapis à Mar-a-Lago. À côté d’eux se trouve une boîte en carton remplie d’images encadrées d’or, y compris une couverture du magazine Time.

    Bien qu’il contienne de nouveaux détails importants sur l’enquête, le dossier du ministère de la Justice ne résout pas une question centrale qui a suscité la fascination du public pour l’enquête – pourquoi Trump a conservé les documents après avoir quitté la Maison Blanche et pourquoi lui et son équipe ont résisté aux efforts répétés. pour les rendre. En fait, cela suggère que les responsables n’ont peut-être pas reçu de réponse.

    Lors d’une visite du 3 juin à Mar-a-Lago par des responsables du FBI et du ministère de la Justice, le document indique : « L’avocat de l’ancien président n’a donné aucune explication quant à la raison pour laquelle des boîtes de documents gouvernementaux, dont 38 documents avec des marques de classification, sont restées sur les lieux. près de cinq mois après la production des Quinze Boîtes et près d’un an et demi après la fin de l’Administration.

    Cette visite à Mar-a-Lago, qui a eu lieu des semaines après que le ministère de la Justice a émis une assignation à comparaître pour les dossiers, reçoit une attention substantielle dans le document et semble être un objectif clé de l’enquête.

    Bien que Trump ait déclaré qu’il avait déclassifié tous les documents à Mar-a-Lago, ses avocats n’ont pas suggéré cela lors de la visite et « les ont plutôt traités d’une manière qui suggérait que l’avocat pensait que les documents étaient classifiés », selon le document.

    Les agents du FBI qui s’y sont rendus pour recevoir des documents supplémentaires ont reçu « une seule enveloppe Redweld, doublement enveloppée dans du ruban adhésif, contenant les documents », indique le dossier.

    Cette enveloppe, selon le FBI, contenait 38 documents uniques avec des marques de classification, dont cinq documents marqués confidentiels, 16 marqués secrets et 17 marqués top secret.

    Au cours de cette visite, indique le document, les avocats de Trump ont déclaré aux enquêteurs que tous les dossiers provenant de la Maison Blanche étaient stockés dans un seul endroit – une salle de stockage de Mar-a-Lago – et qu ‘ »il n’y avait aucun autre dossier stocké dans un endroit privé ». l’espace de bureau ou tout autre emplacement dans les locaux et que toutes les boîtes disponibles ont été fouillées. »

    Après cela, cependant, le ministère de la Justice, qui avait assigné à comparaître des séquences vidéo pour la propriété, « a développé des preuves que les dossiers du gouvernement ont probablement été dissimulés et retirés de la salle de stockage et que des efforts ont probablement été déployés pour entraver l’enquête du gouvernement ». Le dossier n’identifie pas les personnes susceptibles d’avoir déplacé les boîtes.

    Lors de leur perquisition en août, les agents ont trouvé des documents classifiés à la fois dans la salle de stockage ainsi que dans le bureau de l’ancien président – ​​dont trois documents classifiés trouvés non pas dans des boîtes, mais dans des bureaux.

    « Le fait que le FBI, en quelques heures, ait récupéré deux fois plus de documents avec des marques de classification que la » recherche diligente « que l’avocat de l’ancien président et d’autres représentants ont eu des semaines pour effectuer remet sérieusement en question les déclarations faites dans la certification du 3 juin et jette un doute sur l’étendue de la coopération dans ce domaine », indique le document.

    Il dit: « Dans certains cas, même le personnel de contre-espionnage du FBI et les avocats du DOJ chargés de l’examen ont exigé des autorisations supplémentaires avant d’être autorisés à examiner certains documents. »

    L’enquête a commencé à partir d’une saisine de la National Archives and Records Administration, qui a récupéré 15 boîtes de Mar-a-Lago en janvier qui contenaient 184 documents avec des marques classifiées, y compris des informations top secrètes.

    Le but du dépôt de mardi soir était de s’opposer à une demande de l’équipe juridique de Trump pour qu’un maître spécial examine les documents saisis lors de la perquisition de ce mois-ci et annule ceux protégés par des revendications de privilège légal. La juge de district américaine Aileen Cannon doit entendre les arguments sur la question jeudi.

    Cannon a déclaré samedi que c’était son « intention préliminaire » de nommer une telle personne, mais a également donné au ministère de la Justice l’occasion de répondre.

    Lundi, le département a déclaré qu’il avait déjà terminé son examen des documents potentiellement privilégiés et identifié un « ensemble limité de documents contenant potentiellement des informations privilégiées entre avocat et client ». Il a déclaré mardi qu’un master spécial était donc « inutile ».

    Dans un développement séparé, l’équipe juridique de Trump s’est agrandie avec l’ajout d’un autre avocat. Chris Kise, l’ancien solliciteur général de Floride, a rejoint l’équipe d’avocats représentant Trump, selon deux personnes proches du dossier qui n’étaient pas autorisées à discuter de la décision par leur nom et ont parlé sous couvert d’anonymat. Kise n’a pas renvoyé de messages demandant des commentaires.

    AP

    #Trump #FBI #Documents_classifiés

  • Un monde désordonné jette son ombre sur la TICAD 8

    Un monde désordonné jette son ombre sur la TICAD 8

    TICAD 8, Union Africaine, Japon, Russie, Chine, Ukraine, crise alimentaire,

    En Tunisie, le Japon a tenté de se présenter comme un partenaire ayant une approche différente de celle de la Chine, qui accorde beaucoup de prêts, mais dans le contexte de la dislocation de l’économie mondiale, cette remise à zéro pourrait avoir un impact limité.

    Angus Chapman

    Ce fut un étrange week-end à Tunis.

    Lors de la cérémonie d’ouverture de la huitième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 8), pierre angulaire de l’influence économique, politique et de développement du Japon dans la région, étroitement liée à l’héritage de Shinzo Abe, disparu tragiquement, le Premier ministre japonais Fumio Kishida n’a pas mâché ses mots.

    L’ordre international fondé sur des règles est essentiel », a-t-il déclaré aux délégués, accusant à la fois la Chine et la Russie de saper cet ordre, dans une déclaration forte de son intention de regagner du terrain pour ce qui a été appelé à plusieurs reprises une approche distinctement « japonaise » du développement, enracinée dans la paix, la démocratie et l’épanouissement humain, avec un accent sur les droits sociaux, politiques et humains. L’Ukraine, en particulier, a occupé une place importante, presque toutes les interventions – du président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Fakih Mahamat, à Amina Mohammed, vice-secrétaire générale des Nations unies, en passant par la multitude de déclarations des 48 pays africains représentés à la conférence – commençant par évoquer les coûts terribles que l’invasion russe a imposés au continent africain. La déclaration de Tunis, adoptée lors de la clôture de la TICAD dimanche, est allée encore plus loin, s’ouvrant sur un engagement à « maintenir la paix et la stabilité internationales » avant de se faufiler dans un défi direct à la Chine, prenant « bonne note de l’initiative d’un Indo-Pacifique libre et ouvert ».

    Des crises aggravées

    Mais comme l’ont souligné plusieurs intervenants, l’environnement économique mondial n’est pas nécessairement propice à une réinitialisation ambitieuse des relations nippo-africaines.

    « Les choses se sont compliquées », a déclaré Achim Steiner, administrateur du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), l’un des coorganisateurs de la TICAD. Il a énuméré une série de vents contraires auxquels l’organisation est confrontée dans sa lutte pour mettre fin aux perspectives de développement de l’Afrique.

    « La pandémie a fait dévier de nombreux pays de leur trajectoire ; des dizaines de millions de personnes se sont appauvries et, pour couronner le tout, l’attaque de la Russie contre l’Ukraine a provoqué d’énormes perturbations. Nous essayions d’investir dans le développement, nous essayions d’investir dans l’économie numérique en Afrique, au lieu de cela nous devons [maintenant] nous concentrer sur la manière dont les gens ont accès à la nourriture et aux engrais. Sans parler de la récession économique mondiale, où le coût du capital explose et frappe les économies africaines à un point d’endettement maximal. »

    M. Steiner ajoute qu’au-delà de l’économie, « nous sommes confrontés à un moment où les questions d’inégalité et de polarisation politique, le manque de confiance dans le gouvernement sont en train de déchirer les coutures de la cohésion sociale et la fonctionnalité du gouvernement. »

    C’est dans ce contexte que le Japon tente de se réaffirmer et de se distinguer de la Chine, alors que l’approche de son rival régional en matière de développement africain, fondée sur les prêts, lui vaut d’être accusé de « diplomatie du piège de la dette » sur tout le continent.

    Alors que l’on a l’impression que la TICAD a perdu de son lustre – le nombre de hauts fonctionnaires des pays africains présents a diminué de plus de la moitié, pour atteindre 20 personnes seulement, par rapport à la TICAD 7 à Yokohama il y a trois ans – la promesse élevée du Japon de consacrer 30 milliards de dollars supplémentaires au cours des trois prochaines années pour contribuer au développement de l’Afrique a été bien accueillie. Bien que l’intention soit de mobiliser conjointement des fonds provenant de sources publiques et privées, conformément à la réorientation en cours vers un développement dirigé par le secteur privé, établie lors de la TICAD 7, la répartition jusqu’à présent penche fortement en faveur du gouvernement et des autres institutions officielles de développement. Outre un fonds de 10 milliards de yens (70 millions de dollars) créé par les milieux d’affaires japonais dans le but de soutenir les jeunes entreprises africaines, 4 milliards de dollars sont consacrés à une nouvelle « initiative de croissance verte avec l’Afrique », 5 milliards de dollars seront fournis sous forme de cofinancement avec la Banque africaine de développement (BAD) pour s’attaquer aux problèmes d’électricité, de connectivité, de santé, d’agriculture et de nutrition, ainsi qu’aux problèmes de santé publique, 5 milliards de dollars seront fournis en cofinancement avec la Banque africaine de développement (BAD) pour s’attaquer aux problèmes d’électricité, de connectivité, de santé, d’agriculture et de nutrition, ainsi que de transparence et de viabilité de la dette, avec 300 millions de dollars supplémentaires pour la facilité de production alimentaire d’urgence de la BAD, 1 milliard de dollars ira à un fonds mondial pour la prévention des maladies infectieuses et, enfin, 300 000 professionnels africains supplémentaires seront formés au Japon.

    Aussi bien intentionné et précieux que soit le soutien du Japon, il n’est cependant pas certain que la TICAD 8 ait constitué une grande réinitialisation de la coopération nippo-africaine. Encore moins s’il s’agissait d’un rempart bilatéral défiant les forces globales et multidimensionnelles qui exercent une pression sur le continent. Malgré toutes les références du Japon à la qualité, et non à la quantité, de la coopération et de la croissance, et malgré l’accent mis sur l’importance de l’agence, de la consolidation de la paix, de la justice, de la durabilité et du capital humain, la réalité désagréable est que le changement radical des investissements japonais en Afrique – le principal levier prévu pour obtenir des résultats positifs en matière de développement – ne s’est pas encore concrétisé. Les États-Unis ont investi 44 milliards de dollars d’IDE en 2021, le Royaume-Uni et la France environ 60 milliards de dollars chacun et la Chine 43 milliards de dollars, les 5 milliards de dollars du Japon restant loin derrière, alors même que ses dirigeants politiques et économiques vantaient la jeunesse, le dynamisme et le potentiel économique inexploité du continent. Bien qu’on ne puisse attendre du Japon qu’il fasse tout à lui seul, il reste la troisième plus grande économie du monde en termes de PIB et peut se targuer d’un héritage riche et partageable en matière d’industrialisation de haute technologie, d’administration publique efficace, d’infrastructures transformatrices et de contributions de soutien aux affaires mondiales. Elle peut certainement faire plus. Dans le même temps, le recours fréquent aux changements du système mondial, comme l’insistance de M. Kishida pour que l’Afrique dispose d’un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies – ce qui correspond aux ambitions du Japon dans cette arène – a été un rappel constant de l’ampleur des oscillations de la politique, de l’économie, de la finance et de la diplomatie internationales.

    Le changement climatique, la détérioration de l’économie, l’inégalité, le recul de la démocratie et l’agression nucléaire sont de véritables défis mondiaux, dont l’Afrique ressent l’extrémité plus que tout autre continent. Alors que j’écoutais le discours d’ouverture du Premier ministre Kishida, j’étais assis en face du chef de bureau d’une grande agence de presse internationale. Lors d’un appel Skype avec des collègues de la Libye voisine, il m’a dit, par-dessus le bruit des tirs, que des militants avaient commencé à tirer des coups de feu près de leur bureau.

    Dans un contexte d’élections nationales difficiles, de privations économiques croissantes, de sécheresse et de luttes pour le contrôle de l’industrie pétrolière nationale en raison de la flambée des prix induite par la guerre, il semblait inévitable que la violence qui sévit dans le pays depuis plus de dix ans et qui implique d’innombrables acteurs régionaux, internationaux et multinationaux, reprenne.

    Le Japon fait peut-être – ou peut-être pas – de son mieux, mais malgré les discours enthousiastes, les plénières, les promesses et la bonne volonté authentique et abondante de la TICAD 8, ses nobles ambitions pour l’Afrique restent frustrantes et hors de portée.

    African business, 30(08/2022

    #TICAD #Union_Africaine #Japon


  • La crise entre le Maroc et la Tunisie n’augure rien de bon

    La crise entre le Maroc et la Tunisie n’augure rien de bon

    Maroc, Tunisie, Algérie, Sahara Occidental, Maghreb, Union Européenne, Espagne, Union Africaine, TICAD 8,

    Ali Lmrabet

    Le Maroc a déjà un ennemi irréconciliable dans la région, l’Algérie honnie. S’il faut ajouter la Tunisie, Rabat va se retrouver totalement isolé au Maghreb

    Un malheur, dit-on, n’arrive jamais seul. Et le régime marocain en a eu son lot la semaine dernière. Plusieurs, d’un seul coup, et d’une espèce qui ébranle certains fondements vite établis.

    Lors de son discours radio-télévisé du 20 août, le roi Mohammed VI s’était voulu explicite et même menaçant. « Je voudrais adresser un message clair à tout le monde : le dossier du Sahara [occidental] est le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international. C’est aussi clairement et simplement l’aune qui mesure la sincérité des amitiés et l’efficacité des partenariats qu’il établit. »

    En résumé, le souverain alaouite expliquait qu’il ne pouvait y avoir de demi-mesure dans le conflit du Sahara occidental et que les États étrangers devaient prendre leur parti : pour ou contre le Maroc.

    Or, quelques jours plus tard, alors qu’il était interviewé par la télévision publique espagnole, TVE, le Haut représentant pour la politique étrangère de l’Union européenne (UE), l’Espagnol Josep Borrell, déclarait que « la position du gouvernement espagnol était et reste celle de l’UE, c’est-à-dire défendre la tenue d’une consultation pour que le peuple sahraoui puisse décider de la manière dont il souhaite son avenir ».

    Incompréhension et grosse colère à Rabat, dont le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a annulé dans la foulée une rencontre prévue avec le diplomate européen au mois de septembre.

    Le Haut représentant pour la politique étrangère de l’Union européenne étant espagnol, du même parti que celui de Pedro Sánchez (PSOE), et de plus l’un de ses proches, parlait-il au nom du gouvernement espagnol ?, se demandèrent les Marocains.

    Selon la presse espagnole, Bourita a appelé directement Josep Borrel pour exiger de lui qu’il rectifie sa déclaration. Le diplomate européen s’est exécuté non sans quelques contorsions linguistiques indéchiffrables. Puis il a fait de même avec le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, obligé d’aller à la radio pour réaffirmer le soutien officiel espagnol à la proposition d’autonomie marocaine considérée comme la « plus sérieuse, réaliste et crédible » pour résoudre le conflit le conflit.

    Punition
    Mais ce à quoi le Maroc ne s’attendait pas, c’est d’avoir à croiser le fer avec un pays du Maghreb autre que l’Algérie. Et c’est pourtant ce qui a eu lieu la même semaine.

    En déroulant littéralement le tapis rouge au président de la République arabe démocratique sahraouie (RASD) et du Front Polisario, Brahim Ghali, venu participer à Tunis à la huitième édition de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD), qui s’est tenue à Tunis les 27 et 28 août, la Tunisie a provoqué la colère du Maroc sur le même sujet que celui de l’Espagne.

    Le président Kais Saied ne s’est pas contenté de recevoir personnellement M. Ghali à l’aéroport, comme il le fait d’ailleurs avec le reste des délégations invitées, il l’a reçu comme un chef d’État.

    Au grand dam de Rabat, qui n’a pas tardé à réagir en faisant publier par son ministre des affaires étrangères un dur communiqué contre cette Tunisie qui aurait « multiplié récemment les positions et actes négatifs à l’égard du Royaume du Maroc et de ses intérêts supérieurs ».

    La presse alaouite s’est chargée de rappeler que la Tunisie s’était abstenue, le 29 octobre 2021, lors du vote du Conseil de sécurité des Nations unies sur la résolution onusienne sur le Sahara occidental.

    En guise de punition, le Maroc a décidé d’annuler sa participation à la TICAD et de rappeler pour consultation son ambassadeur à Tunis.

    Selon certains observateurs, c’est le traitement de chef d’État réservé à Brahim Ghali plus que son invitation qui a fâché les Marocains.

    Que le Mozambique traite M. Ghali comme un chef d’État, comme ce fut le cas en 2017 lors de la même conférence TICAD, qui a provoqué tout de même une foire d’empoigne entre diplomates marocains et policiers mozambicains, peut être surmonté, mais la Tunisie est un État maghrébin dit « frère » avec lequel le Maroc a des relations étroites et historiques.

    Pour résoudre ses conflits diplomatiques, le Maroc parie souvent sur la traditionnelle position de la vierge effarouchée : on se fâche, on menace, voire on coupe quelques ponts, et on attend que l’autre partie fasse le premier pas pour résoudre la crise. Cette tactique lui réussit bien en Europe, habituée à ses mouvements brusques en raison de sa position de gendarme musclé, et sans pitié comme on l’a vu à la frontière de Melilla.

    Avec la Tunisie, autrefois gouvernée par « l’ami » et obligé Moncef Marzouki, dont le père est enterré au Maroc, Rabat est tombé sur un os. En fait, sur un régime qui lui ressemble, dans les domaines de l’autoritarisme et des susceptibilités.

    Dans sa réponse, le ministère des Affaires étrangères tunisien a rejeté catégoriquement le contenu du communiqué marocain, qu’il a accusé de « porter préjudice à la République tunisienne », rappelé l’historique des rencontres de la TICAD où la présence de Brahim Ghali n’a pas posé des problèmes insurmontables, et réaffirmé avec insistance la position de « neutralité » adoptée par la Tunisie quant à la question du Sahara occidental. Le communiqué se termine par le rappel pour consultation de l’ambassadeur tunisien à Rabat. Œil pour œil.

    Une certaine forme de désarroi

    La coutumière campagne de presse marocaine qui s’est déclenchée depuis contre la Tunisie exprime certainement un dépit, mais également une certaine forme de désarroi. Comme si le Maroc prenait conscience qu’il risquait de se retrouver isolé internationalement.

    Avec l’Espagne, en dépit de quelques gestes de bonne volonté de part et d’autre, Rabat n’a toujours pas finalisé sa réconciliation. Madrid soupçonne le Maroc de laisser traîner certaines décisions pour obtenir plus de concessions.

    Les relations avec l’Algérie sont totalement coupées et au moindre faux pas, la région risque de se retrouver embourbée dans un conflit armé que personne ne souhaite.

    Avec la France, dont le président a paradé pendant trois jours en Algérie sous les applaudissements de ses hôtes, les accointances passées ne sont plus ce qu’elles étaient.

    Le refus de visa à des élites marocaines, dont des anciens ministres, prouve que l’Élysée n’a pas encore pardonné au royaume chérifien d’avoir espionné son président et la moitié de son gouvernement via le logiciel espion israélien Pegasus.

    Enfin, en remettant en cause l’existence de la Mauritanie, l’érudit musulman marocain Ahmed Raïssouni, qui, contrairement à ce que débite la presse algérienne, n’est pas un proche du Makhzen (Palais royal), a provoqué une inopportune secousse diplomatique avec Nouakchott. Une fâcheuse sortie qui a fini par coûter à ce alem (savant) respecté la présidence de l’Union internationale des savants musulmans.


    Tout le monde le sait à Rabat. La crise maroco-tunisienne n’augure rien de bon. Le Maroc a déjà un ennemi irréconciliable dans la région, l’Algérie honnie. S’il faut ajouter la Tunisie, taxée par la presse marocaine de nouvelle alliée d’Alger, Rabat va se retrouver totalement isolé au Maghreb.

    Et le Maghreb, ce n’est pas l’Europe ni l’Occident. C’est l’essence même de l’être marocain.

    Middle East Eye, 29/08/2022

    #Maroc #Tunisie #Algérie #Espagne #UE #Maghreb #Sahara_Occidental

  • Le Brent se stabilise à 105$ en attendant la réunion de l’OPEP+

    Le Brent se stabilise à 105$ en attendant la réunion de l’OPEP+

    Pétrole, OPEP+, Brent, dollar, Libye,

    -L’OPEP+ se réunit le 5 septembre
    -La relance potentielle de l’accord sur le nucléaire iranien à l’honneur
    -Le conflit en Libye suscite des inquiétudes en matière d’approvisionnement
    -Le dollar américain atteint son plus haut niveau en 20 ans

    29 août (Reuters) – Les prix du pétrole se sont stabilisés de plus de 4% lundi, prolongeant le gain de la semaine dernière, alors que les réductions potentielles de la production de l’OPEP+ et le conflit en Libye ont contribué à compenser un dollar américain fort et des perspectives désastreuses pour la croissance américaine.

    L’Arabie saoudite, premier producteur de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), a évoqué la semaine dernière la possibilité de réductions de production, qui, selon des sources, pourraient coïncider avec une augmentation de l’approvisionnement de l’Iran s’il concluait un accord nucléaire avec l’Occident.

    L’OPEP+, comprenant l’OPEP, la Russie et les producteurs alliés, se réunit pour définir leur politique le 5 septembre.

    Le brut Brent s’est établi à 4,10 $, ou 4,1 %, à 105,09 $ le baril, après avoir augmenté de 4,4 % la semaine dernière. Le brut américain West Texas Intermediate (WTI) a gagné 3,95 $, ou 4,2 %, à 97,01 $, après une hausse de 2,5 % la semaine dernière.

    « Les prix du pétrole augmentent progressivement dans l’espoir d’une réduction de la production de l’OPEP et de ses alliés pour rétablir l’équilibre du marché en réponse à la relance de l’accord nucléaire iranien », a déclaré Sugandha Sachdeva, vice-présidente de la recherche sur les matières premières chez Religare Broking.

    Les pays membres de l’Agence internationale de l’énergie pourraient libérer davantage de pétrole des réserves stratégiques de pétrole (SPR) s’ils le jugent nécessaire à l’expiration du régime actuel, a déclaré lundi le chef de l’agence.

    Le prix du pétrole brut a bondi cette année, le Brent s’approchant d’un niveau record de 147 dollars en mars, l’invasion de l’Ukraine par la Russie ayant exacerbé les problèmes d’approvisionnement. Les craintes croissantes concernant les taux d’intérêt élevés, l’inflation et les risques de récession ont depuis pesé sur le marché.

    Le gain du pétrole a été limité par un dollar américain fort, qui a atteint un sommet en 20 ans lundi après que le président de la Réserve fédérale a signalé que les taux d’intérêt seraient maintenus plus élevés plus longtemps pour freiner l’inflation.

    « Alors qu’un dollar fort limite les prix des matières premières, le problème de sous-approvisionnement sur les marchés pétroliers continuera probablement de soutenir le biais haussier », a déclaré Tina Teng, analyste chez CMC Markets.

    Les troubles dans la capitale libyenne ce week-end, faisant 32 morts, ont fait craindre que le pays ne sombre dans un conflit à grande échelle et perturbe l’approvisionnement en pétrole de la nation de l’OPEP.

    Les stocks de pétrole brut aux États-Unis ont probablement chuté de 600 000 barils, les stocks de distillats et d’essence ayant également diminué, a révélé lundi un sondage préliminaire de Reuters.

    Le sondage a été réalisé avant les rapports de l’American Petroleum Institute, un groupe industriel, attendus à 16h30. EDT (20h30 GMT) mardi, et l’Energy Information Administration, la branche statistique du département américain de l’énergie, prévue à 10h30 (14h30 GMT) mercredi.

    Les stocks de brut dans les réserves d’urgence américaines ont chuté de 3,1 millions de barils au cours de la semaine du 26 août au plus bas depuis décembre 1984, selon les données du ministère de l’Énergie.

    Reuters

  • Le Maroc annule une réunion avec Borrell prévue en septembre

    Le Maroc annule une réunion avec Borrell prévue en septembre

    Les récentes déclarations du Haut représentant de l’Union européenne (UE) pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, sur le Sahara occidental ont suscité l’ire du Maroc qui est allé jusqu’à annuler une réunion prévue pour le mois de septembre prochain avec le chef de la diplomatie européenne, rapportent des médias locaux et européens.

    L’agence de presse espagnole EFE, citant des sources diplomatiques, a indiqué que le ministre marocain des Affaires étrangères n’a avancé aucun motif pour l’annulation de cette réunion, si ce n’est que la visite du Haut représentant à Rabat en ce moment était « inappropriée ». Des observateurs estiment, en revanche, que cette annulation trouverait une explication dans les récentes déclarations de Borrell sur le Sahara occidental.

    Cette nouvelle sortie confirme une nouvelle fois l’état d’isolement diplomatique du régime du makhzen, notamment après l’absence du Maroc à la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD-8) tenue samedi et dimanche à Tunis, en raison de l’accueil du président sahraoui Brahim Ghali par son homologue tunisien, Kaïs Saïed.

    Le Haut représentant de l’UE pour les AE avait mis l’accent lors d’une interview accordée mardi dernier à une chaîne espagnole, sur la nécessité de « consulter » le peuple sahraoui dans le règlement du conflit, des déclarations qui semblent avoir contrarié le Maroc, selon El Español.

    Commentant le revirement de Madrid concernant le conflit au Sahara occidental, Borrell a affirmé que la « position du gouvernement espagnol était et est celle de l’UE, c’est-à-dire défendre la tenue d’une consultation pour permettre au peuple sahraoui de décider de son avenir ».

    #Maroc #UE #Josep_Borrell #Sahara_Occidental #Espagne

  • Le pétrole face au nucléaire iranien !

    Le pétrole face au nucléaire iranien !

    Pétrole, Iran, nucléaire iranien, OPEP+,

    Les prix du pétrole poursuivaient leur hausse mercredi, toujours poussés par la possibilité d’une réduction de la production des membres de l’Opep+, quand le gaz reste à des niveaux très élevés en raison des suspensions d’approvisionnement russe à venir. Le baril de Brent de la mer du Nord, référence du brut en Europe, pour livraison en octobre, prenait 1,03% à 101,25 dollars, renouant avec des prix à trois chiffres. Les baisses de production de l’OPEP+, évoquées par l’Arabie saoudite, ne semblent pas imminentes et devraient coïncider avec un retour de l’Iran sur les marchés pétroliers en cas de relance de l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien, ont déclaré mardi 23 août, neuf sources de l’organisation à Reuters.

    Le ministre saoudien du pétrole, le prince Abdulaziz bin Salman, a déclaré lundi à l’agence Bloomberg, que l’extrême volatilité et le manque de liquidités sur le marché à terme ne reflètent pas les fondamentaux qui montrent encore des signes de tension physique, faisant planer la menace de réductions potentielles de la production de l’OPEP+ qui pourraient intervenir à tout moment. Mardi, les Etats-Unis ont indiqué que l’Iran avait fait des concessions sur des points clés, ravivant les espoirs d’un retour à l’accord sur le nucléaire de 2015, même s’ils n’ont toujours pas donné leur réponse formelle aux propositions iraniennes.

    Une issue positive entraînerait la levée des sanctions américaines contre l’Iran et permettrait son retour à pleine capacité d’exportation sur le marché du pétrole. PMV Energy estime que l’Iran pourrait ainsi ramener jusqu’à 1 million de barils par jour sur le marché. Néanmoins, avec un repli d’environ 25% depuis les plus hauts de juin, beaucoup de mauvaises nouvelles semblent déjà avoir été intégrées dans les prix.

    «Le prix du baril WTI rebondit depuis son sommet d’octobre 2018 et pourrait revenir tester son ancien support à environ 92$ qu’il a enfoncé au début du mois. Un rebond au-dessus de ce seuil serait de bon augure pour le prix du baril et invaliderait les perspectives baissières de fond. Une poursuite de la hausse jusqu’à 100$ serait alors à prévoir », rapporte le « Daily FX ».

    A long terme, le prix du baril a peu de chances de retrouver ses niveaux pré-covid en raison du manque d’investissements des pétrolières pour différentes raisons, dont ESG. Le WTI pourrait osciller la plupart du temps entre 100$ et 60$ selon les perspectives de l’offre et de la demande, selon le média.

    Source

    #Pétrole #Iran #Nucléaire_iranien



  • L’ONU appelle à agir pour un développement durable en Afrique

    L’ONU appelle à agir pour un développement durable en Afrique

    ONU, TICAD 8, développement durable, Afrique,

    Mme Mohammed était dans le pays pour assister à la huitième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD8), qui s’est terminée ce jour-là.

    La conférence est organisée par le Japon depuis 1993, sous la philosophie du « développement de l’Afrique pour les Africains ». Il est co-organisé par l’ONU, le Programme des Nations Unies pour le développement ( PNUD ), la Banque mondiale et la Commission de l’Union africaine.

    Une nouvelle ère
    En accueillant le chef adjoint de l’ONU, le président Saied a évoqué la nouvelle ère dans le monde, citant la pandémie de COVID-19 et la guerre en Ukraine, mais aussi en Tunisie, qui a une nouvelle Constitution qui, selon lui, établira une plus grande responsabilité pour tous.

    Le président a déclaré que la TICAD a déjà apporté des résultats importants pour l’Afrique et qu’il y aura beaucoup à faire pour mettre en œuvre les accords conclus lors de cette dernière édition de la conférence.

    Les ODD restent pertinents
    Mme Mohammed a rappelé que les ODD restent un cadre très pertinent dans cette nouvelle ère, et la TICAD a servi de rappel important.

    Les 17 objectifs visent à créer un monde plus juste et équitable, notamment en mettant fin à l’extrême pauvreté, en atteignant l’égalité des sexes et en stimulant la croissance économique, tout en luttant contre le changement climatique et en préservant l’environnement naturel.

    Ils ont été adoptés par les dirigeants mondiaux en 2015 et ont pour échéance 2030.

    Le chef adjoint de l’ONU a déclaré que dans de nombreux endroits, les gouvernements n’ont pas encore réussi à fournir de meilleurs services publics, en particulier pour les femmes et les filles . Elle a ajouté que l’ONU continuera à soutenir les pays et à donner de l’espoir aux gens.

    Transformer l’éducation
    Mme Mohammed a rappelé au Président Saied l’invitation du Secrétaire général des Nations Unies à assister à la prochaine Assemblée générale des Nations Unies et à l’important Sommet Transformer l’éducation.

    L’événement de trois jours, qui débute au siège des Nations Unies le 16 septembre, vise à définir une nouvelle vision de l’éducation qui donne aux apprenants de tous âges et de tous horizons les compétences, les connaissances et les valeurs dont ils ont besoin pour s’épanouir.

    Elle a déclaré qu’en tant que professeur, le président Saied pourrait aider à redéfinir et repenser l’éducation en Afrique.

    Le président a confirmé son intérêt à y assister et a mentionné que l’adaptation de l’éducation à cette nouvelle ère est fondamentale. Il a déclaré qu’un Conseil suprême pour l’éducation et l’apprentissage est inclus dans la nouvelle Constitution de son pays.

    La rencontre avec le président tunisien a eu lieu un jour après le discours de Mme Mohammed lors de la cérémonie d’ouverture de la TICAD8.

    Une « tempête parfaite »
    Dans son allocution, la Vice-Secrétaire générale a appelé à l’action pour faire face à ce qu’elle a décrit comme « les effets en cascade des crises multiples » auxquels le monde est confronté aujourd’hui.

    Elle a déclaré que la reprise après la pandémie de COVID-19, les effets de la guerre en Ukraine, l’urgence climatique et la crise financière soumettent les populations déjà vulnérables à un stress sévère.

    « Cette « tempête parfaite » crée à son tour un terreau fertile qui exacerbe les conflits et les troubles existants et futurs, compromettant ainsi nos efforts collectifs pour atteindre les ODD et sauver des vies et des moyens de subsistance », a-t-elle ajouté.

    Trois domaines d’action
    Mme Mohammed a déclaré que les pays ont une opportunité sans précédent de surmonter ces défis et d’aborder la sécurité et le développement durable en Afrique.

    Elle a souligné la nécessité d’accélérer l’action dans trois domaines principaux pour bénéficier aux économies africaines et atteindre les ODD .

    Le premier appelle à garantir l’accès universel à l’énergie et une transition juste et équitable vers les énergies renouvelables.

    Une approche globale est nécessaire ici pour tracer les voies du développement énergétique en Afrique, fondée sur des investissements durables et des partenariats solides, tels que la TICAD.

    « Avec le déficit d’accès à l’énergie qui touche environ 600 millions de personnes, l’Afrique aura besoin de ‘l’espace de développement énergétique’ pour suivre le rythme de ses ambitions d’accès universel, fiable et abordable à une énergie propre », a-t-elle déclaré lors de la conférence.

    « La hausse mondiale actuelle des prix de l’énergie peut également inciter les pays africains à maximiser le grand potentiel du continent en matière d’énergies renouvelables. Mais cela nécessitera des investissements opportuns à grande échelle.

    Transformer les systèmes alimentaires
    Le deuxième domaine est axé sur la nécessité de transformer les systèmes alimentaires mondiaux, ce qui signifie assurer la sécurité alimentaire, la nutrition, l’autosuffisance et des emplois pour les jeunes à travers le continent.

    « L’expansion du grenier à blé de l’Afrique nécessite une productivité agricole et des systèmes alimentaires améliorés qui tirent parti des nouvelles technologies des systèmes d’irrigation modernes, de la mécanisation de l’agriculture et de la réduction des pertes après récolte, qui sont des priorités élevées pour le continent », a déclaré Mme Mohammed.

    Elle a ajouté que le partenariat TICAD peut conduire cette transformation, grâce aux bons investissements, à la technologie et aux innovations abordables à grande échelle.

    Enfin, Mme Mohammed a souligné qu’il ne peut y avoir de solution à ces crises interconnectées que si les pays s’attaquent aux inégalités et à leurs facteurs sous-jacents .

    « Il est nécessaire de changer la perception de l’Afrique en tant que continent dépendant pour en faire un acteur clé sur la scène mondiale , avec les mêmes droits et le même statut que toute autre région. Qu’elle soit économique ou politique. La mobilisation de financements adéquats pour le développement durable est un impératif », a-t-elle déclaré.

    Saisir les opportunités à venir
    Mme Mohammed a exhorté les participants à saisir l’opportunité de la prochaine Assemblée générale des Nations Unies, des Assemblées annuelles du Fonds monétaire international et du Groupe de la Banque mondiale, de la réunion du G20 et de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques COP27, pour renforcer l’action collective afin de mieux se remettre de la pandémie de COVID-19 et répondre à l’impact de la guerre continue en Ukraine.

    Déclarant que « nous ne partons pas de rien », elle a souligné la nécessité d’avoir des éléments de base solides pour réaliser l’ambition d’offrir un développement durable à l’Afrique.

    Le Secrétaire général adjoint a souligné la volonté de l’ONU de continuer à accompagner les pays africains dans ce voyage.

    UN News, 28/08/2022

    #Afrique #ONU #Developpement #TICAD8

  • La dépénalisation du cannabis est-elle possible au Moyen-Orient?

    La dépénalisation du cannabis est-elle possible au Moyen-Orient?

    Maroc, Tunisie, Algérie, cannabis, marijuana, Moyen Orient, Liban,

    Analyse par Alexandra Blackman et Farah Samti

    Le 1er janvier, la police tunisienne aurait arrêté quatre personnes à Tunis avec de la marijuana dans leur voiture. Leurs arrestations sont intervenues presque exactement un an après que le ministre tunisien de la Justice a déclaré que le pays était confronté à une crise de son système pénitentiaire, exacerbée en grande partie par les dures lois antidrogue du pays. Ces deux événements – et les efforts visant à supprimer les sanctions pour consommation de marijuana – illustrent à la fois les réalisations et les obstacles à la réforme des peines liées à la drogue dans le cadre d’efforts plus larges de réforme judiciaire et du secteur de la sécurité dans la Tunisie post-révolutionnaire.

    Lien entre condamnation pour drogue et surpopulation carcérale

    En 1992, le gouvernement tunisien a promulgué la loi 52, qui a renforcé la criminalisation de la drogue et imposé de lourdes peines de prison obligatoires. Pour simple possession de petites quantités de marijuana, un primo-délinquant devait être condamné à un à cinq ans et à une amende de 400 $ à 1200 $. Les personnes accusées de cultiver ou de distribuer des stupéfiants encouraient de six à 10 ans une amende de 2000 $ à 4000 $. Les personnes liées à des groupes de passeurs encouraient des peines obligatoires de 20 ans à perpétuité, en plus d’amendes allant de 40000 $ à 400000 $.

    Les juges n’ont eu aucun pouvoir discrétionnaire de réduire l’une de ces peines minimales à la lumière de circonstances atténuantes ou de la disponibilité de mesures disciplinaires alternatives.

    Fin 2016, la Tunisie abritait plus de 23000 prisonniers, alors que la capacité officielle du système pénitentiaire tunisien est estimée à 18 000. Un tiers de ces prisonniers sont là pour des délits liés à la drogue – et la majorité des affaires de drogue impliquent de jeunes hommes pris avec de petites quantités de marijuana. Rien qu’en 2016, plus de 56 % des personnes arrêtées étaient détenues pour consommation de drogue, principalement de cannabis.

    Efforts de réforme dans la région

    Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, les peines associées à la possession et à l’usage de cannabis restent sévères étant donné le mouvement mondial vers la dépénalisation. La peine de mort est autorisée pour les délits liés à la drogue dans 14 des 19 pays de la région (bien que seule une poignée de ces pays procèdent régulièrement à de telles exécutions). Comme la Tunisie, de nombreux pays connaissent également la surpopulation carcérale.

    Mais les efforts de réforme se multiplient dans plusieurs pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Au Liban, Skoun, une organisation de la société civile basée à Beyrouth, travaille depuis 2011 pour réduire les peines pénales liées à la consommation de drogue et améliorer les services de lutte contre la toxicomanie dans le pays.

    Au Maroc, l’un des plus grands producteurs de marijuana au monde, le gouvernement oscille entre la répression et l’acceptation tacite de la culture du cannabis, en particulier dans la région appauvrie du Rif – où la culture de la marijuana représente un pilier des moyens de subsistance des paysans. En 2014, le Parti marocain de l’authenticité et de la modernité, dont le fondateur Fouad Ali El Himma est un proche conseiller du roi Mohammed VI, a publié un projet de loi visant à légaliser la culture de la marijuana à des fins médicales tout en maintenant l’interdiction de l’usage récréatif.

    En Tunisie, le gouvernement a doublé ses efforts en adoptant une loi en 2015 réaffirmant la loi 52. Dans le même temps, des groupes de défense des droits humains et des militants de la société civile ont multiplié les appels à la réforme. Ces organisations de la société civile ont souligné comment la loi 52 cible les jeunes hommes issus de communautés marginalisées et ont attiré l’attention sur les coûts économiques et sociaux. Souvent, ceux qui ont déjà été condamnés pour des infractions liées à la drogue, même mineures, n’ont aucune voie vers la réintégration dans la main-d’œuvre tunisienne.

    Alors que les membres des différents partis politiques tunisiens n’étaient pas d’accord sur l’opportunité d’abroger complètement la loi 52, un consensus s’est formé autour de la réduction des peines de prison pour les primo et récidivistes accusés de consommation de marijuana.

    Le 15 mars 2017, le gouvernement tunisien a publié des règlements permettant aux juges de gracier les accusés dès que leur jugement est rendu afin d’éviter une peine de prison. La loi 52 a été modifiée – et les juges ont désormais un pouvoir discrétionnaire dans la détermination de la peine pour les deux premières infractions liées à la drogue. Ils peuvent envisager des circonstances atténuantes et recommander des alternatives à la prison, telles qu’une évaluation médicale et un traitement. Le 15 mai 2017, un tribunal correctionnel de Tunisie a prononcé la première peine modifiée : un an de prison avec sursis et 1 000 TND d’amende. Les groupes de défense des droits de l’homme et les militants de la société civile ont salué le changement, mais ont également approuvé d’autres changements, arguant que la discrétion judiciaire a ses propres limites et risques.

    Depuis lors, plusieurs ministres du gouvernement ont exprimé le besoin de nouvelles réformes. Des dirigeants d’Ennahda, le principal parti politique islamiste, ont également exprimé leur soutien à la réforme. Alors que beaucoup disent vouloir réduire les peines sévères, la dépénalisation complète des infractions liées à la marijuana semble une perspective très lointaine.

    Voies vers un plus grand soutien du public

    Dans une recherche d’opinion publique en cours en Tunisie, nous examinons le soutien ou l’opposition du public aux politiques de réforme de la justice pénale. En juillet 2017, nous avons mené une enquête d’opinion publique demandant aux répondants d’indiquer dans quelle mesure ils étaient d’accord ou en désaccord avec une variété de politiques proposées pour lutter contre l’extrémisme violent en Tunisie.

    Bien que notre question ait cadré la dépénalisation dans le contexte spécifique de l’extrémisme et de la surpopulation carcérale, les résultats indiquent que, compte tenu de ce cadrage, environ 60 % des répondants s’opposent à la dépénalisation des délits mineurs liés à la drogue, près de 45 % des répondants déclarant qu’ils s’y opposent fermement. les mesures.

    Des changements dans la façon dont le gouvernement procède et signale les arrestations liées à la drogue représenteraient une étape importante dans la construction d’un plus grand soutien public pour la dépénalisation de la consommation de drogue.

    Alors que la Tunisie s’efforce de réduire les sanctions pénales associées à la marijuana, nos réponses à l’enquête suggèrent également que le travail des militants de la société civile devrait se concentrer sur la défense de la dépénalisation ou de la dépénalisation directement auprès du public, en plus de plaider pour le changement parmi les élites politiques.

    Alexandra Blackman est doctorante en sciences politiques à l’université de Stanford.

    Farah Samti est boursière Fulbright et candidate à la maîtrise en études internationales à l’Université de l’Oregon.

    The Washington Post, 20 avril 2018

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    #Maroc #Cannabis #Marijuana