Catégorie : sélection articles illustrés

  • Binter reprend les vols des îles Canaries vers le Maroc et le Sénégal

    Binter a annoncé ce mercredi qu’à partir du 19 avril prochain deux nouvelles destinations du continent africain : le Maroc et le Sénégal. La Mauritanie sera reliée en novembre.

    La compagnie aérienne a programmé, pour le moment, une liaison avec les aéroports d’Agadir et de Dakar tous les quinze jours, qui aura lieu dans les deux cas le lundi, comme l’indique un communiqué.

    Le départ des vols pour Dakar de l’aéroport de Gran Canaria se fera à 11h45 pour atterrir à 13h15. A 14h00, nous décollerons de l’aéroport sénégalais pour atterrir à Gran Canaria à 17h20.

    Les vols avec Agadir décolleront de Gran Canaria à 12h00 pour atterrir à 13h35. À 14 h 20, ils décolleront pour les îles Canaries, où ils atterriront à 16 h 00.

    L’entreprise active ces routes après l’amélioration du contexte sanitaire des deux destinations et dans le but de contribuer activement au maintien de la connectivité et à la relance touristique et économique des territoires liés.

    Les vols vers le Sénégal seront assurés par les jets Embraer E195-E2 de la compagnie, qui disposent de 132 sièges et d’une grande capacité de chargement en soute. Dans le cas d’Agadir, les vols seront effectués à bord du nouvel avion ATR.

    Source : Preferente.com, 10 mars 2021

    Tags : Espagne, Iles Canaries, Maroc, Sénégal, Mauritanie,

  • Jeune homosexuel marocain obtient l’asile politique aux îles Canaries

    Selon le site Bladi.es, un homosexuel marocain de 32 ans a obtenu l’asile politique aux îles Canaries. Il a quitté le royaume sous la pression de sa famille qui ignorait son homosexualité, l’obligeant à se marier.

    Ashim (surnom) est un Marocain de 32 ans qui a obtenu l’asile politique en raison de son orientation sexuelle. Il est arrivé à Gran Canaria le 31 décembre à bord d’un bateau, fuyant la pression de sa famille qui voulait qu’il se marie. Ashim est homosexuel et a caché son homosexualité à sa famille car au Maroc, les relations entre deux personnes de même sexe sont passibles de six à trois mois de prison, selon l’article 489 du code pénal marocain.

    Citant la web 20minutos.es, Bladi.es rapporte qu’Ashim a grandi dans une famille modeste. Il était conscient de son orientation sexuelle depuis son plus jeune âge, mais ne l’a jamais révélée à personne. À 19 ans, lorsqu’il est entré à l’université de Marrakech pour étudier la philosophie, il pensait pouvoir vivre son homosexualité en secret. Mais à 30 ans, sa famille a commencé à faire pression sur lui pour qu’il se marie. Pour éviter cette pression, il a décidé de quitter le Maroc pour, dit-il à sa famille, se tailler un meilleur avenir.

    La même source indique que dès son arrivée aux îles Canaries, il a créé un profil sur les réseaux sociaux. Là, il a rencontré Vincent, un ami. Il l’a accueilli chez lui et, après avoir écouté son histoire, lui a conseillé de demander l’asile politique, qu’il a finalement obtenu. Avec ce statut, il pourra travailler dans des hôtels ou comme traducteur migrant, s’il apprend l’espagnol. Ashim a informé sa famille qu’il a obtenu l’asile politique en raison de son militantisme dans le séparatisme berbère, et non en raison de son homosexualité. Il n’a pas l’intention de les informer de son homosexualité pour ne pas les affecter. De plus, il n’envisage pas de retourner vivre au Maroc, car il craint la prison.

    Tags : Maroc, Espagne, homosexualité, LGBT, gay, homophobie,

  • La décision du TJUE pourrait déclencher une crise grave avec le Maroc (principal conseiller de la CE)

    Selon El Confidencial, « la prochaine crise avec le Maroc a une date : le début de l’été ». La raison? Le verdict de la Cour Européenne de Justice qui doit doit décider si elle annule les accords de partenariat et de pêche entre la Commission européenne et Rabat parce qu’ils incluent à nouveau le Sahara occidental.

    Le journal espagnol rapporte que « Fernando Castillo de la Torre, conseiller juridique principal de la Commission européenne, a mis en garde les cinq juges en face de lui contre les graves répercussions de l’arrêt qu’ils rendront au début de l’été ». « Leur verdict pourrait ébranler les relations du Maroc avec l’Union européenne et surtout avec l’Espagne, son voisin le plus immédiat », a-t-il indiqué.

    Pour rappel, la CJUE a débattu le 3 mars dernier le recours présenté par l’avocat du Front Polisario contre l’inclusion du Sahara Occidental dans les accords commerciaux de l’UE avec le Maroc. En cas de verdict défavorable, Rabat pourrait lâcher son contrôle des frontières provoquant une vague déferlante de migrants.

    Tags : Espagne, Union Européenne, Maroc, Cour Européenne de Justice, TJUE, Sahara Occidental, Western Sahara,

  • Pédocriminalité : un journaliste de Libération ramenait son esclave sexuel de 10 ans à la rédaction !

    C’est juste incroyable d’écouter ce témoignage d’une violence folle qui démontre d’ailleurs à quel point la caste journalistique parisienne est totalement dégénérée… Vous comprenez maintenant pourquoi ces mêmes journaux ont défendu pendant des décennies leurs semblables, comme Polanski…

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=3ayn9130qN4&w=560&h=315]


    Source : Le Libre Penseur, 9 mars 2021

    Tags : Pédophilie, pédocriminalité, #Metoo, #MetooInceste, viol, inceste,

  • Le Courrier d’Algérie / Zeghmati débusque le Maroc : « Mon pays est inondé de drogues »

    ZEGHMATI DÉBUSQUE LE MAKHZEN : « Mon pays est inondé de drogues »

    Intervenant, hier, par visioconférence, depuis Alger, aux travaux du 14ème Congrès onusien pour la prévention du crime et la justice pénale qui se tient à Kyoto, Belkacem Zeghmati, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, n’a pas été de main morte pour dénoncer, avec des propos à peine voilés, le voisin de l’ouest qui continue d’inonder l’Algérie avec la drogue.

    Ce n’est plus un secret, le plus grand producteur du monde en la matière, fait entrer sur le sol algérien des quantités astronomiques de cannabis, par l’intermède de ses réseaux transfrontaliers. Et au ministre Zeghmati de pointer du doigt : « La proximité géographique (de l’Algérie, ndlr) de l’un des plus grands centres de production et d’exportation de cannabis, engendre un trafic illicite de stupéfiants, blanchiment d’argent et corruption ».

    Un propos qui cible, on ne peut plus clair, le royaume marocain, dont l’impact de ces trafics prohibés ne sont pas sans « retombées négatives sur la stabilité, la sécurité ainsi que sur la santé du citoyen algérien.

    Ce faisant, le ministre de la Justice a tenu à préciser que ce constat n’est pas le propre de l’Algérie, mais bien de l’ONU (Office onusien contre la drogue et le crime) elle-même qui, à travers ses rapports rendus sur le trafic de drogue dans le monde, a montré du doigt le Maroc comme étant le plus important producteur de cannabis.
    F. Guellil

    Le Courrier d’Algérie, 10 mars 2021

    Tags : Maroc, Algérie, cannabis, haschich, kif,


  • Mauritanie : l’ex-président devant le tribunal pour corruption

    L’ancien président de la Mauritanie, Mohamed Ould Abdel Aziz, a comparu hier devant le tribunal pour des accusations de corruption, parmi plus d’une centaine d’accusés, dont d’anciens fonctionnaires. La sécurité était renforcée autour du Palais de justice de Nouakchott pour cette comparution.

    La sécurité était également renforcée à la Direction de la sécurité nationale, siège de la police des crimes économiques, qui a enquêté ces derniers mois sur l’affaire Ould Abdel Aziz.

    Parmi les personnalités impliquées dans cette affaire figurent l’ancien ministre des finances et directeur de la Société nationale industrielle et minière, Mokhtar Ajay, l’ancien directeur général de la Société mauritanienne d’aviation, Amal Bent Mouloud, et l’ancien directeur général de la Société mauritanienne d’exportation de poisson, Ahmed Ould Gilfoun.

    L’équipe de défense de l’ancien président a décrit la procédure comme une tentative de blocage d’une action qu’elle a intentée auprès du juge des libertés et de la détention contre la restriction « illégale » de la liberté de leur client il y a plusieurs mois. Le tribunal devrait examiner cette affaire aujourd’hui, mercredi.

    L’affaire contre Ould Abdel Aziz découle des accusations portées contre l’ancien président et un certain nombre de ses ministres et leur entourage d’être « impliqués dans des affaires de corruption ». Ces allégations étaient contenues dans un rapport publié par le Parlement mauritanien en juin dernier, qui a été transmis à la justice.

    Les autorités ont arrêté Ould Abdel Aziz le 17 août. Il a été libéré sous caution dans l’attente d’une enquête approfondie.

    L’actuel président de la Mauritanie est le président Mohamed Ould Ghazwani, qui a été élu en juin 2019. Il a pris ses fonctions deux mois après l’élection et a été soutenu par Ould Abdel Aziz.

    Source : Middle East Monitor, 10 mars 2021

    Tags : Mauritanie, Mohamed Ould Abdelaziz, corruption,

  • The Mauritanian est un dur souvenir de la guerre d’Irak en cours

    Dans The Mauritanian, les gens ne cessent de regarder leur reflet – le leur, celui d’un membre de leur famille dans un rétroviseur. Cela se produit plusieurs fois rien que dans les premières minutes. La métaphore est appropriée dans un film axé sur le reflet, avec le sentiment que rien n’a vraiment changé.

    The Mauritanian (actuellement à l’affiche au AMC Waterfront et disponible à la location sur Amazon Prime) raconte fidèlement l’histoire vraie de Mahamedou Ould Salahi, la première personne à avoir écrit ses mémoires alors qu’elle était emprisonnée au camp de détention de Guantanamo Bay. (Le film est en partie basé sur son Journal de Guantanamo). Malgré les preuves douteuses (au mieux) de ses crimes présumés, il a été détenu pendant 14 ans sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui.

    Le film est centré sur la bataille juridique pour et contre lui, avec les rouages d’un thriller juridique classique. Ce n’est pas une mauvaise chose, mais Le Mauritanien ne cherche pas à réinventer la roue dans sa façon de raconter son histoire. Il reprend consciencieusement toutes les notes du genre, avec des avocats déterminés qui épluchent des dossiers, des concours de pisse entre des personnes gagnant des salaires à six chiffres, et des discours passionnés sur l’obligation morale du système juridique qui vous donnent un peu trop d’espoir.

    Les performances sont à la hauteur de l’attitude laborieuse du film et contribuent à rehausser un matériau dont on connaît tous les rebondissements et les moments forts. La révélation ici est Tahar Rahim dans le rôle de Salahi. Être le visage d’une guerre et d’une bataille politique est ingrat, mais Rahim s’en sort plus que bien. Il ne se contente pas de jouer Salahi comme un vecteur de douleur, mais comme un individu constamment curieux, dont la situation est d’autant plus douloureuse qu’il est suffisamment intelligent pour comprendre la dynamique du pouvoir qui le maintient en prison.

    Et c’est cette dynamique du pouvoir qui permet à The Mauritanian de ne pas être un simple film de genre médiocre. Les véritables batailles qui se déroulent ici ne sont pas entre avocats, ni même vraiment entre pays. C’est entre l’information et le manque d’information, la guerre qui a été transmise au public et celle qui a réellement eu lieu.

    Jodie Foster incarne Nancy Hollander, l’avocate des droits de l’homme, dure et cynique, qui se heurte à son cabinet et à l’opinion publique pour prendre en charge le cas de Salahi. Ce rôle lui semble aussi facile que de sortir du lit, car elle se glisse facilement dans la peau de militaires arrogants et sort des phrases lapidaires comme « La Constitution ne comporte pas d’astérisques indiquant que les conditions générales s’appliquent ».

    Les autres interprètent leurs rôles tout aussi bien. La bouche de Benedict Cumberbatch fait des heures supplémentaires pour essayer de garder son accent du Sud mâchouillé dans le rôle de l’avocat militaire principal Stuart Couch, mais son mélange naturel d’acier et d’intelligence sert bien le film pour un personnage à un carrefour éthique. Shailene Woodley est parfois malmenée dans le rôle de l’avocate junior Teri Duncan, mais elle porte bien la charge émotionnelle de certains des moments les plus tristes du film.

    On sait maintenant ce qui se passe à Guantanamo Bay, mais cela ne rend pas moins horrible la scène de torture finale. Mais l’horreur plus occasionnelle de The Mauritanian est le mépris fondamental de la transparence qui a fini par définir la politique américaine au Moyen-Orient dans les années 2000. C’est un film principalement défini par la paperasserie et des documents fortement expurgés. Et surtout, il est très rarement défini par des preuves.

    Le film semble se terminer sur la même ligne dure mais optimiste, mais le post-scriptum vous frappe aux tripes. C’est un rappel brutal que, quelle que soit l’intensité de la lutte pour la justice dans cette guerre apparemment sans fin, elle ne peut pas faire une grande différence. Cela fait maintenant 20 ans que le conflit dure. Les choses n’ont pas changé, elles ont juste changé de nom et de salle d’audience.

    Source : Pittsburgh City Paper, 9 mars 2021

    Tags : The Mauritanian, Guantanamo, terrorisme, torture, Irak,

  • Tunisie : Fausse vidéo du président Kaïes devenue virale

    Source : France24, 9 mars 2021

    Vrai ou faux : Cette vidéo du président tunisien a été truquée et est devenue virale.

    Une vidéo du président tunisien prononçant un discours est devenue virale en Égypte. Mais pourquoi tant d’utilisateurs de médias sociaux en Égypte étaient-ils intéressés par ce que le président tunisien avait à dire ?

    La vidéo qui est devenue virale est en fait fausse : on lui a donné une piste audio différente.

    Mais dans le « discours » du président Kaïs Saïed dans la vidéo, il a annoncé que l’armée tunisienne prenait le contrôle du pays et que la Tunisie imposait la loi martiale.

    Après les vastes protestations du début de la révolution égyptienne de 2011, l’armée du pays a pris le pouvoir. Or cette vidéo d’un discours du Tunisien Kaïs Saïed a fait croire aux Égyptiens que la même chose se produisait en Tunisie, dix ans après leur révolution.

    Cependant, la vidéo a en fait été créée par un blogueur tunisien, qui voulait faire passer un message politique. Il n’avait aucune idée qu’elle serait reprise ailleurs – et, qui plus est, prise au sérieux.

    En utilisant des outils de vérification des faits comme InVID, nous avons pu démentir cette histoire. Regardez comment nous avons procédé dans notre dernier épisode de Truth or Fake ci-dessus.

    Tags : Tunisie, Kaïes Saïed, fake news,

  • L’ambassadeur du Maroc accuse des députés néerlandais d’inimitié envers le Maroc

    Source : Arif News, 8 mars 2021

    Hier, l’ambassadeur marocain Abdelouahab Bellouki était l’invité en ligne d’Abdelilah Amrani, imam et directeur de l’Institut Dar el Huda, affilié à Rabat.

    Dans une tirade nationaliste de trois minutes, l’ambassadeur marocain a abordé plusieurs questions, liées à son rôle diplomatique. Des sujets tels que les services consulaires, l’impact du Covid sur les voyageurs, la question du Sahara occidental, la visite informelle du roi du Maroc à Amsterdam en 2016, la coopération bilatérale entre le Maroc et les Pays-Bas, et l’enseignement de l’arabe et de la culture marocaine à la diaspora aux Pays-Bas sont passés par là. Lors de cette réunion spéciale comme annoncé, l’ambassadeur marocain a également révélé que le Maroc continuera à revendiquer les Marocains de l’étranger comme ses propres ressortissants et leur rôle stratégique pour le pays.

    Avec des réponses répétées, M. Bellouki a surtout parlé de manière positive des Pays-Bas et des relations entre les deux pays. Il a souvent rappelé un certain nombre de jalons et de réalisations : le lien historique, les avantages économiques néerlandais et la coopération dans le domaine de la lutte contre le terrorisme. Il a également indiqué que son ambassade est en contact étroit avec le gouvernement néerlandais pour porter les relations mutuelles à un niveau supérieur. Selon lui, les deux pays travaillent d’arrache-pied à l’élaboration d’une feuille de route pour l’amélioration de leurs relations.

    Bellouki a également été surpris de l’image négative du Maroc dans les médias néerlandais. Il s’en prend aux politiciens néerlandais qui critiquent l’État marocain. Selon l’ambassadeur, un certain nombre de membres extrémistes du parlement – tant de gauche que de droite – sont coupables de perturber les relations entre le Maroc et les Pays-Bas. Ces parlementaires prendraient également des positions hostiles et contraires aux intérêts du Maroc et des Marocains.

    En outre, M. Bellouki a suggéré que certains membres du parlement néerlandais profiteraient des prochaines élections pour utiliser « le vote marocain » pour leur message radical. Une déclaration contradictoire de Bellouki qui a répété plusieurs fois au cours du même live stream que la diaspora est fidèle à Mohamed 6 et au Maroc. Enfin, il appelle chacun à lancer un contre-récit pour démentir les « fakenews sur le Maroc ».

    Les opinions politiques de Bellouki sur les politiciens néerlandais et le système juridique néerlandais sont remarquables et inhabituelles. En général, un diplomate étranger ne juge pas les affaires intérieures.

    Tags : Maroc, Pays Bas,

  • Maroc : Une affaire d’espionnage au cœur de la tension entre Berlin et Rabat

    Par Mohamed K.

    Depuis plusieurs semaines, le Maroc a créé une vive tension dans ses relations avec l’Allemagne. Sans aucune explication et contrairement aux usages diplomatiques, Rabat a instruit tous ses ministères et autres organismes ou entreprises à couper tout rapport d’ordre professionnel, universitaire ou même amical avec leurs homologues allemands.

    Pour de nombreux observateurs, cette virevoltante position du makhzen est liée étroitement aux positions de principe de Berlin sur la question du Sahara occidental et son soutien aux résolutions onusiennes quant au respect du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Avec le silence du gouvernement allemand et l’absence de toute réaction sur cette incompréhensible agressivité marocaine à son égard, le doute s’installe sur les véritables motivations de l’affaire. De fil en aiguille, la presse internationale a commencé à s’intéresser de plus près à cette tension. Et les journalistes d’investigation n’ont pas finit de découvrir des surprises.

    Ainsi, c’est bel est bien toute une affaire d’espionnage qui est au cœur de cette tension et la levée des boucliers de Rabat contre Berlin. Des agents allemands auraient révélés les plans du Maroc en Europe centrale.
    En effet, le quotidien EL ESPAÑOL rapporte que «selon des sources de renseignements étrangers, le contre-espionnage allemand a obtenu des informations secrètes et sensibles au Maroc sur ses plans d’action dans les pays européens».
    «L’intention était de s’affirmer comme un allié de l’Allemagne dans la lutte contre le crime organisé. En retour, Rabat voulait que Berlin reconnaisse la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental», explique la publication de la droite espagnole.

    Cette dernière détaille ce plan en expliquant que «le Maroc a cherché à mettre en place un schéma de coopération bilatérale en Europe centrale similaire à celui qu’il entretient avec ses grands alliés sur le continent, tels l’Espagne et la France (…) dans le contrôle du trafic de drogue et les migrations.» Les deux sujets sont très sensibles dans le vieux continent qui subit depuis de longues années une déferlante de migrants maghrébins et subsahariens, voire moyen-orientaux, ainsi qu’une excroissance énigmatique dans le trafic de drogue et l’apparition de nouveaux réseaux.

    Or, ce plan a lamentablement échoué grâce à l’inflexibilité de Berlin sur les questions internationales. L’auteur de l’article affirme encore que : «Néanmoins la position ferme de l’Allemagne sur le respect du droit international» a contrarié les plans marocains.
    «La décision allemande a ensuite «infecté» le reste des pays européens à l’heure de prendre position sur le conflit au Sahara occidental, selon des rapports de Paris et Rabat», révèle toujours la publication.

    Sur ce point, il semble qu’à l’heure ou le Maroc a acquis le tweet de l’ex président américain Donald Trump sur une prétendue marocanité du territoire sahraoui, le Roi M6 voulait arracher la même reconnaissance chez les pays membres de l’Union européenne, notamment ceux de l’Europe centrale. Les services marocains ont tout œuvré pour gagner cette bataille au prix de manœuvres liées à la coopération policière. Le flop du makhzen s’est amplifié quand Berlin a déjoué le plan, révélé les dessous et informé surtout les autres pays voisins, encore sensibles et très proches de la doctrine allemande. C’est cet échec qui explique la colère et la rage du gouvernement de Rabat contre un seul pays de l’UE, en l’occurrence l’Allemagne.

    Pour rappel, le ministère marocain des Affaires étrangères a enjoint, le lundi 1er mars, au chef du gouvernement et aux ministres de «suspendre tout contact avec l’ambassade d’Allemagne au Maroc. En raison des malentendus profonds avec la République fédérale de l’Allemagne au sujet des questions fondamentales du Royaume du Maroc», selon ses propres termes.

    Pour détourner les regards, certains médias du makhzen ont diffusé de fausses informations visant l’ambassade d’Allemagne et ses organismes ou fondations installées dans le royaume, les accusant implicitement d’espionnage. Or dans ce cas précis, l’ambassadeur germanique n’a jamais été considéré comme personna non grata, ni lui ni aucun autre fonctionnaire allemand.

    Il faut noter que des points de discorde existaient entre les deux pays, depuis de longues années, comme celle de l’affaire du marocain Mohamed Hajjib, torturé et lourdement condamné par un tribunal marocain, des fondations allemandes dont leurs dynamismes irritent l’influence des réseaux pro-français, ou celles de la mise à l’écart du lobbying marocain sur le dossier libyen.

    Le Jeune Indépendant, 9 mars 2021

    Tags : Maroc, Allemagne, espionnage, Sahara Occidental, Western Sahara, Polisario, Union Européenne, UE,