Catégorie : sélection articles illustrés

  • L’USS Eisenhower Carrier Strike Group opère avec le Maroc dans l’exercice Lightning Handshake

    Source : Aviation Report, 6 mars 2021

    Le groupe d’attaque des porte-avions USS Dwight D. Eisenhower (IKE CSG) participe au Lightning Handshake, un exercice maritime bilatéral entre les États-Unis et la Marine royale marocaine (RMN) et l’Armée de l’air royale marocaine (RMAF) pendant la première semaine de mars.

    L’exercice renforce l’interopérabilité entre les marines américaine et marocaine dans de nombreux domaines de guerre, dont la plupart comprennent : la guerre de surface, la lutte anti-sous-marine, la guerre aérienne et la guerre de frappe, le soutien logistique combiné, les opérations d’interdiction maritime.

    « Au nom des marins affectés à l’IKE CSG, c’est un honneur de participer à cet exercice maritime bilatéral historique, qui marque 200 ans de partenariat durable avec le Maroc », a déclaré le contre-amiral Scott Robertson, commandant du deuxième groupe d’attaque des porte-avions. « Des exercices comme Lighting Handshake renforcent les bases de notre interopérabilité et le soutien continu de notre engagement à long terme pour la sécurité dans la région ».

    Lightning Handshake 2021 augmente la capacité des forces maritimes américaines et marocaines à travailler ensemble afin de répondre aux préoccupations de sécurité et d’accroître la stabilité dans la région.

    Les navires participant au Lightning Handshake de l’IKE CSG, commandés par le contre-amiral Scott Robertson, comprennent le navire amiral USS Dwight D. Eisenhower (CVN 69) ; et les navires de l’escadron de destroyers 22 comprennent les destroyers de missiles guidés de la classe Arleigh Burke USS Mitscher (DDG 57), et USS Porter (DDG 78).

    Les avions participant au Lightning Handshake sont les suivants : les escadrons de l’escadre aérienne de porte-avions (CVW) 3, embarqués sur Eisenhower, comprennent les « Fighting Swordsmen » de l’escadron de chasseurs (VFA) 32, les « Gunslingers » de l’escadron de chasseurs (VFA) 105, les « Wildcats » de l’escadron de chasseurs (VFA) 131, les « Rampagers » de l’escadron de chasseurs (VFA) 83 ; « Dusty Dogs » de l’escadron de combat maritime par hélicoptère (HSC) 7 ; « Swamp Foxes » de l’escadron d’attaque maritime par hélicoptère (HSM) 74 ; « Screwtops » de l’escadron de commandement et de contrôle aérien (VAW) 123 ; « Zappers » de l’escadron d’attaque électronique (VAQ) 130, et un détachement de l’escadron de soutien logistique de la flotte (VRC) 40 « Rawhides ». ”

    Les actifs marocains participant à Lightning Handshake sont notamment les suivants La frégate Tarnk Ben Ziyad de la Marine royale marocaine (frégate de classe SIGMA) le centre des opérations maritimes du QG de la Marine royale (MOC) le centre des opérations aériennes du QG de l’Armée de l’air royale (AOC), un hélicoptère Panther et deux avions de combat F-16 et F-5 de chaque type.

    Le groupe d’attaque du porte-avions USS Harry S. Truman (HSTCSG) a participé à l’exercice 2018 et a inclus des événements d’unités qui ont permis de flexibiliser l’interopérabilité entre les marines américaine et royale marocaine dans les domaines de guerre suivants : communication, liaison, lutte anti-sous-marine, appui aérien rapproché et appui-feu de surface naval.

    Le Dwight D. Eisenhower Carrier Strike Group est une équipe multi-plateforme de navires, d’avions et de plus de 5 000 marins, capable de mener à bien une grande variété de missions dans le monde entier. La Sixième flotte américaine, dont le siège est à Naples, en Italie, mène tout l’éventail des opérations navales et interarmées, souvent de concert avec des partenaires alliés et interinstitutionnels, afin de promouvoir les intérêts nationaux des États-Unis ainsi que la sécurité et la stabilité en Europe et en Afrique.

    Tags : Maroc, USA, Etats-Unis, exercices militaires, AFRICOM,

  • Repsol & Shell quittent le Maroc ; Repsol quitte le Kurdistan irakien

    Shell et l’espagnol Repsol, deux des quatre sociétés pétrolières marocaines de taille décente, quittent l’amont du pays. Toutes deux s’éloignent de l’amont pour adopter une stratégie énergétique plus large.

    Le rapport 2020 de Repsol, récemment publié, liste l’Irak et le Maroc comme des pays « en voie de sortie en attendant la ratification officielle ».

    Depuis 2014, Repsol détient 75 % de Ghrab Offshore Sud, un bloc en eau profonde situé sur la « marge atlantique » à 100 km au nord-ouest de Rabat (l’entreprise d’État ONHYM en détient 25 %) et plus au large de la découverte « sub-commerciale » d’Anchois faite par l’entreprise en 2009. La seule activité de ces dernières années a été l’interprétation des tirs sismiques de 2016.

    Lire la suite depuis la source : MEES

    Tags : Maroc, Repsol, Shell,

  • Affaire de Malika El Aroud : le Vlaams Belang demande la fermeture des guichets de visas au Maroc

    Source : Vlaams Belang, 5 mars 2021

    Dans le cadre de l’affaire « El Aroud », le secrétaire d’État Sammy Mahdi a plaidé en faveur de sanctions en matière de visas à l’encontre des pays tiers qui refusent de reprendre leurs citoyens expulsés. Il a dit qu’il comptait beaucoup sur l’Union européenne pour cela.

    « Aussi souhaitable que soit une position ferme de l’UE, il n’en reste pas moins qu’elle ne l’a pas fait jusqu’à présent et qu’elle n’a jamais voulu utiliser son pouvoir (économique) pour persuader des pays tiers non désireux de coopérer », explique le député Dries Van Langenhove (fraction du Vlaams Belang). « L’amélioration promise depuis longtemps dans ce domaine est donc restée une simple annonce ».

    En outre, il est déjà clair qu’un éventuel durcissement de la politique des visas ne suffira pas à encourager les pays à reprendre leurs ressortissants illégaux. « Si Mahdi est sincère, il doit plaider au niveau européen pour que des sanctions plus sévères, notamment économiques, soient envisagées », a déclaré M. Van Langenhove, « y compris la fin des droits de douane avantageux à l’exportation, la coopération au développement et le transfert d’argent en franchise d’impôt de la Belgique vers les pays d’origine ».

    Le Maroc ne coopère pas à l’expulsion d’El Aroud : « Agissez vous-même ».
    Le Vlaams Belang souligne en outre que le gouvernement belge ne doit pas attendre pour agir lui-même. Le Maroc est l’un des partenaires prioritaires de la coopération belge au développement depuis 1965, et rien n’empêche ce gouvernement de lier cette aide à la volonté du pays nord-africain de reprendre ses citoyens.

    « Si nécessaire, le gouvernement belge doit également procéder à la fermeture (temporaire) des guichets de visa à l’ambassade de Belgique à Rabat et au consulat général à Casablanca. Il ne fait aucun doute qu’une telle mesure ne manquerait pas ses effets ».

    « Lorsque ce pays a été confronté à un important afflux de Russes et de Tchétchènes il y a une vingtaine d’années, et que la Russie a refusé de reprendre ses ressortissants, le gouvernement belge, dans un rare élan de détermination, a fermé les guichets de l’ambassade de Belgique à Moscou. Deux semaines plus tard, la Belgique avait un accord de réadmission avec la Russie », a rappelé M. Van Langenhove. « La question est donc de savoir ce qui empêche effectivement le gouvernement belge de parler la même langue à Rabat aujourd’hui qu’à Moscou à l’époque. Une chose est sûre : la réticence – voire l’obstruction pure et simple – de certaines cargaisons de tiers qui traînent depuis des années doit enfin et résolument être stoppée ».

    Tags : Belgique, Maroc, Malika El Aroud, visa, terrorisme, extradition,

  • Le lobbying intensif du Maroc sur le Sahara Occidental à l’égard de l’Union Européenne subit un “NEIN”

    par Hussein Flamand6 mars 2021

    Fort de son succès auprès de Trump avec la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental, Mohammed 6 s’est lancé à l’assaut de l’Europe afin de confirmer son occupation du territoire. Mais les menaces marocaines sur l’immigration ou encore la lutte contre le terrorisme ont provoqué une réaction allemande qui met le Maroc dans l’embarras.

    Les pressions marocaines sur l’Union Européenne

    Depuis plusieurs années avec l’aide discrète de la France, le Maroc a tenté à plusieurs reprises de rapprocher les instances européennes sur le principe de la souveraineté marocaine au Sahara Occidental à travers son projet d’autonomie. Les résultats de ce lobbying ont été un grand échec car l’Union européenne n’a jamais modifié sa position sur la résolution de la crise au Sahara Occidental qui est celle d’une solution négociée à travers le principe d’autodétermination. La cour de justice de l’Union européenne dans deux avis juridiques en 2016 et 2018 a confirmé que le Sahara Occidental n’était pas un territoire sous souveraineté marocaine provoquant une crise politique entre Bruxelles et Rabat. Le Maroc a l’habitude de provoquer l’envoi de migrants dans les villes espagnoles de Ceuta et Melilla pour exprimer sa colère. Cependant, les choses ont fortement évolué depuis.

    Grâce à Donald Trump, la diplomatie marocaine se sentant plus forte décide d’annuler sur le champ la visite du Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez arguant d’une indisponibilité médicale du souverain marocain. Le 21 décembre, le Premier ministre marocain, El Othmani en mission pour le Makhzen déclare que Ceuta et Melilla sont des “territoires marocains sous occupation espagnole”. Rabat veut faire comprendre aux 27 que les règles changent et que le Maroc va dicter ses choix. L’Espagne, ancien colonisateur du Sahara Occidental où une grande partie de son opinion soutien la cause sahraouie tente actuellement de négocier avec l’administration Biden pour une abrogation de la reconnaissance américaine. La réponse marocaine est immédiate. Depuis plusieurs semaines, de nombreux observateurs espagnols assistent à une explosion du nombre de migrants illégaux qui tentent d’entrer dans les territoires espagnols comme à Melilla et Ceuta mais également et fait rare depuis le Sahara Occidental sous occupation de l’armée marocaine.

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    La coupure des contacts du Maroc à l’égard de l’Allemagne, symbole de la panique marocaine sur le retour de Berlin dans le dossier sahraoui
    Nacer Bourita, puissant ministre des affaires étrangères fait fuiter dans la presse marocaine, un communiqué de texte très vague expliquant la fin de tout contact avec l’Allemagne au sujet des “questions fondamentales du Maroc”.

    La surprenante réaction marocaine à l’égard de l’Allemagne cache en fait une panique du royaume sur la position allemande concernant le dossier du Sahara Occidental mais également sur les informations du renseignement allemand à l’égard des activités marocaines sur l’immigration et le terrorisme.

    Depuis plusieurs mois, la diplomatie allemande s’active sur le dossier sahraoui en rappelant que toute solution dans la crise au Sahara Occidental doit se régler à travers le principe de l’autodétermination. Lors de la reconnaissance de Trump, l’Allemagne avait même convoqué le conseil de sécurité en urgence pour rappeler que cette reconnaissance ne peut remettre en cause les négociations de l’ONU.

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    Cependant, le Maroc craint aussi les services de renseignements allemands qui d’après plusieurs sources auraient depuis le Maroc découvert des preuves de l’implication marocaine dans le chantage à l’immigration illégale que subit l’Europe à travers l’Espagne. Rabat sait que Berlin est au courant également des liens directs entre le renseignement marocain et le terrorisme. Lors de l’attentat de Berlin, le 19 décembre 2016, le terroriste avait eu comme complice, un agent du renseignement marocain qui a pu être exfiltré à temps avant que la presse allemande puisse faire la révélation:

    L’Allemagne qui est le leader de l’Europe n’a pas cédé aux caprices du roi marocain, bien au contraire. Elle a convoqué l’ambassadrice du Maroc à Berlin, rappelé sa position sur le conflit du Sahara Occidental basé sur le principe de l’autodétermination et au passage suspend tous les visas aux marocains désirant se rendre en Allemagne. Il semblerait que les allemands soient moins sensibles au plaisir de la chair à Marrakech comme c’est le cas des voisins français…

    Hussein Le Flamand

    Source : Kassaman, 6 mars 2021

    Tags : Maroc, Allemagne, Sahara Occidental, terrorisme, migration,

  • Libye-Tunisie. Un axe nord-africain pour l’Italie

    Par Giacomo Fiaschi

    La Tunisie, malgré la récente dégradation de sa notation par Moody’s, peut désormais jouer un rôle important dans la reconstruction de la Libye, ce qui lui a valu l’attention de l’Allemagne in primis. À ce stade, l’Italie peut et doit jouer un rôle central.

    Après le déclassement de la note de la Tunisie en B3 avec perspective négative par Moody’s, la presse locale a multiplié les commentaires, les analyses et les accusations mutuelles des parties sur les responsabilités concernant cet état de fait. Tout le monde est au banc des accusés, les partis de gouvernement et d’opposition, les syndicats et les associations professionnelles, la classe dirigeante et la classe ouvrière.

    En attendant, le parlement, le gouvernement et la présidence de la République, engagés depuis des mois dans une lutte à trois qui paralyse le pays, ne semblent pas vouloir entendre raison et continuent à se lancer des défis alors que le pays continue de s’effondrer et que les bailleurs de fonds, le FMI en tête, commencent à s’impatienter.

    Cette situation semble toutefois paradoxale et, d’une certaine manière, incompréhensible si on la considère à court terme, qui voit la Tunisie candidate pour être la plate-forme logistique de la reconstruction de la Libye, une entreprise gigantesque destinée à garantir au moins une décennie d’activité intense dans tous les domaines.

    La Libye, en effet, avec le gouvernement national qui sortira des urnes d’ici la fin de l’année, reviendra pour disposer pleinement, par le biais de la NOC (National Oil Corporation), des revenus financiers de l’extraction à grande échelle d’un pétrole de la plus haute qualité, largement suffisants pour couvrir l’ensemble des coûts de la reconstruction.

    Une reconstruction qui impliquera des dizaines de grandes entreprises dans tous les secteurs, des grands travaux de construction à la haute technologie, en passant par l’industrie du meuble et de l’ameublement.
    Et la Tunisie, en tant que base logistique où toutes les entreprises concernées trouveront les conditions idéales pour s’implanter tant du point de vue organisationnel que de celui des services financiers, sera la première à bénéficier de cette position, ce qui n’a certainement pas échappé aux observateurs nationaux et internationaux.

    Elle n’a certainement pas échappé à l’Allemagne, qui finance depuis huit ans en Tunisie, par le biais de la Gemeinschaft fuer internationale Zusammenarbeit (la coopération allemande au développement international), la formation des futurs cadres de la classe dirigeante libyenne au Cfad (Centre de formation et d’appui à la décentralisation) et à l’Ena (Ecole Nationale d’Administration), les deux centres de formation d’Etat qui dépendent du ministère tunisien de l’Intérieur.
    Une initiative, celle de la coopération internationale allemande, qui est estimée à pas moins de six milliards d’euros distribués au cours des huit dernières années.

    Dans ce jeu, qui représente l’une des plus grandes entreprises du siècle, l’Italie pourrait jouer un rôle formidable si elle s’arrêtait un instant pour considérer la Tunisie exclusivement comme le pays des immigrés clandestins et si elle entamait immédiatement un travail de coopération pour construire les structures nécessaires à la plate-forme logistique de reconstruction en Libye.

    Une tâche que le gouvernement italien pourrait (et devrait) assumer par l’intermédiaire des bureaux du ministère des affaires étrangères et de la Cassa Depositi e Prestiti, à laquelle appartient notre coopération italienne au développement. La présence sur le territoire tunisien d’environ neuf cents entreprises à capital italien représente un réseau virtuel au sein duquel évoluent des dizaines d’entreprises d’excellence dans divers secteurs manufacturiers, qui ont acquis une expérience précieuse en matière de gestion du personnel et de dialogue avec l’administration publique, expérience qui peut être mieux exploitée si elle est placée dans la perspective d’une stratégie de coopération plus large et plus efficace. Il est dommage que les relations entre l’Italie et la Tunisie soient perçues et symboliquement représentées presque exclusivement par ces onze millions d’euros destinés à la surveillance des côtes et au rejet des immigrés clandestins présentés comme une initiative vertueuse de notre gouvernement. Dommage, certes, mais peut-être pas entièrement, selon les mots de Monod, à cause du Hasard et de la Nécessité.

    Une initiative italienne en Tunisie dans la perspective offerte par le scénario de la reconstruction libyenne pourrait en effet s’avérer non moins catastrophique pour la concurrence intra-européenne qu’elle n’est providentielle pour les entreprises italiennes.

    D’une part, la proximité géographique de l’Italie, tant qu’elle restera confinée à la sphère de l’immigration clandestine, ne représentera pas un obstacle, tandis que d’autre part, l’affaiblissement de la fragile démocratie tunisienne produira l’effet d’une dévaluation qui rendra l’investissement plus rentable pour ceux qui se préparent à partager le gâteau libyen.

    Source : Formiche, 6 mars 2021

    Tags : Tunisie, Libye, Italie,

  • Algérie-France : Macron en Delacroix…de circonstances

    par Madjid Khelassi

    Le président français Emmanuel Macron a reçu, ce mardi, quatre des petits enfants d’Ali Boumendjel pour leur dire, au nom de la France, que « l’avocat et dirigeant nationaliste algérien ne s’est pas suicidé, mais qu’il a été torturé puis assassiné par l’armée française».

    Effets d’annonces ou réelle démarche pour lever le voile sur les crimes de la France coloniale particulièrement lors de la bataille d’Alger?

    L’intention se mesurera à l’action. La bataille d’Alger et ses 3000 civils algériens disparus à ce jour, constituent un nœud gordien dans le travail , si travail il y’a, sur l’apaisement des mémoires.

    Ali Boumendjel ,brillant sujet algérien (dixit la terminologie coloniale), s’engagea très tôt dans le combat pour l’indépendance de son pays. Avocat, humaniste, il dénonça vite l’injustice d’un système colonial exploiteur,raciste, exterminateur et arrogant .

    Arrêté pendant la bataille d’Alger, il fut torturé puis assassiné le 23 mars 1957.

    Le général Paul Aussaresses , avouera plus tard, avoir ordonné son assassinat et le maquillage du crime en suicide.

    Des horreurs de la longue nuit coloniale, à la reconnaissance de l’assassinat de Boumendjel …il y’a un petit pas de franchi côté français. Mais il en faudrait beaucoup d’autres pour dire la barbarie civilisatrice française.

    Faut- il se féliciter de cette sortie Macronienne, ou doit-on raison garder, car Macron fonctionne toujours à double hélice ? Cette fois-ci, c’est un mouvement centrifuge qui lorgne vers l’horizon 2022. Et un mouvement centripète qui drague l’électorat binational, fort de plus de 2 millions d’âmes.

    Emmanuel Macron, ou quand l’histoire de la guerre d’Algérie s’invite quand il veut bien, dans la vie politique française. Sauf que la guerre d’Algérie ne pourrait obéir à l’ordre des phrases ou des postures. C’est un dédale de couloirs encore obscurs, de monstruosités, où tout franchissement de miroirs, par le biais d’agendas ou d’arrières pensées, est impossible.

    Il y’a 3000 Ali Boumendjel disparus pendant la bataille d’Alger…Toujours enfouis dans les archives du vrai grimé en faux.

    Macron s’essaye t-il en un Modigliani peignant la barbarie de la guerre d’Algérie avec une craie évanescente? Les couleurs pourpres de la barbarie coloniale, non encore estompées de l’autre côté de la Méditerranée, risquent de contrarier le tableau, au par à coup, d’un président qui joue aux Delacroix de circonstances.

    La Nation, 3 mars 2021

    Tags : Algérie, France, Mémoire, colonisation,

  • Algérie – 2ème Vendredi du HIRAK AN II : Vitesse de croisière

    Deuxième vendredi après la reprise des marches du Hirak et forte mobilisation. Ce 5 mars 2021 a signé, de l’avis des observateurs, un vrai retour des manifestations à Alger et dans de nombreuses villes du pays : Annaba, Tizi Ouzou, Laghouat, Bejaia, Oran, Constantine, Bouira, Jijel, Ouargla etc…. En effet, les manifestants étaient plus nombreux à battre le pavé et afficher leur détermination à poursuivre la lutte pour la satisfaction des revendications des Algériens exprimées depuis le 22 février 2019.

    En dépit d’une forte présence policière remarquable dès les premières heures de la matinée, la fermeture des accès à l’intérieur des villes, les manifestants se sont montrés déterminés à signer l’une des plus grandes marches du Hirak depuis la reprise de la mobilisation, à l’occasion du 2ème anniversaire du mouvement. Et comme attendu, les manifestants ont répondu d’abord à l’avant-projet de loi élaboré par le ministère de la Justice portant sur la déchéance de la nationalité pour certaines personnes vivant à l’étranger. « Vous ne nous faites pas peur par la déchéance de la nationalité », lancent les manifestants qui ont envahi les rues d’Alger peu avant 14h00.

    Les marcheurs ont repris les itinéraires habituels des grandes mobilisations du début du Hirak, avec plusieurs marches convergeant toutes vers Alger-Centre et la place Audin qui a été le théâtre, pendant plusieurs heures, d’une grandiose marche à laquelle ont participé jeunes et moins jeunes, hommes et femmes ainsi que des gens âgés. La foule, munie de banderoles, pancartes et emblèmes, a défilé en montrant sa colère contre les tenants du pouvoir. Les protestataires dénoncent aussi l’attitude des agents de renseignements qui ont maltraité les manifestants du Hirak.

    Pour cette nouvelle journée de mobilisation, les manifestants ont respecté globalement le port du masque de protection, contrairement à la marche de lundi dernier où on a constaté un certain relâchement. Comme à Alger, plusieurs villes du pays ont été le théâtre de manifestations ayant drainé des foules très compactes, à l’image de Béjaïa, Tizi Ouzou, Bouira, Sétif, et Batna.

    Ces derniers jours, nous avons assisté à une campagne organisée pour tenter de semer la division au sein du mouvement populaire. Peut-on dire qu’il reprend sa vitesse de croisière ? En tout cas, avec la mobilisation d’aujourd’hui, le pouvoir est appelé à abandonner son discours tendant à minimiser la détermination des Algériens. Que proposera-t-il comme solution ?

    Samir Rabah

    L’Est Républicain, 6 mars 2021

    Tags : Algérie, Hirak,

  • Algérie : En finir avec les pratiques du passé

    par El-Houari Dilmi


    Alors que le président de la République continue des consultations avec la classe politique, la convocation du corps électoral serait imminente pour les prochaines législatives. La nouvelle loi électorale qui doit être endossée en Conseil du gouvernement, devrait être promulguée sous peu par décret présidentiel. Avec le nouveau découpage administratif et électoral, la nouvelle loi électorale devrait reconfigurer en profondeur le paysage politique et transformer tout le fonctionnement institutionnel du pays. L’essence même du nouveau texte de loi relatif au régime électoral est, justement, de mettre fin à la « corruption politique ». Le financement de la campagne électorale du cinquième mandat avorté de l’ancien président déchu ou la mandature qui vient d’être dissoute a montré toute l’étendue de la collusion entre l’argent sale et la politique, décrédibilisant totalement son image à l’égard des électeurs.

    Barrer la route à l’argent sale dans l’exercice politique et mettre fin au conflit d’intérêt pour ceux chargés d’une responsabilité ou d’un mandat publics, est la quintessence de la nouvelle loi électorale, forte de 313 articles. Le nouveau texte de loi adopte, pour la première fois, la modalité de la liste ouverte aux élections législatives et locales. La «liste ouverte» donne la possibilité à l’électeur de voter pour sa liste de candidats favoris, fournie par les partis et les indépendants, et offre au même électeur la liberté de classer les candidats selon son ordre de préférence. Auparavant, selon la loi électorale de 2016, l’élection des membres des conseils locaux et du Parlement se faisait selon la modalité des listes de partis ou indépendantes, dites « fermées », avec les fameux « têtes de liste » monnayés contre des milliards sonnants et trébuchants.

    Le financement et le contrôle des campagnes électorales est également au cœur de la nouvelle mouture de la loi électorale pour des élections « propres et honnêtes». L’article 87 de la mouture précise qu’il est interdit à tout candidat à des élections nationales ou locales de recevoir, directement ou indirectement, des dons en espèces ou en nature ou toute autre contribution, quelle qu’en soit la forme, d’un Etat étranger ou d’une personne physique ou morale de nationalité étrangère. L’article 113 de la même loi prévoit, également, la création d’une commission de contrôle du financement des comptes de campagnes électorales et référendaires auprès de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE). L’Algérie va-t-elle en terminer, une bonne fois pour toutes, avec les mauvaises pratiques du passé et réhabiliter ainsi la chose politique auprès du citoyen désabusé ?

    Le Quotidien d’Oran, 6 mars 2021

    Tags : Algérie, Hirak, Abdelmajid Tebboune, consultations, partis politiques,

  • Algérie-France : Des relations en clair-obscur !

    par Abla Chérif

    L’image que renvoient les relations algéro-françaises semble empreinte d’un clair-obscur où l’indéfinissable prend souvent le dessus. L’amalgame ou l’ambiguïté chevauchent ou pressent parfois le pas devant des actions politiques ouvertes qui viennent tempérer une situation que l’on devinait tendue.

    Abla Chérif – Alger (Le Soir) – Le dernier évènement en provenance de Paris en est l’exemple type. Ce mardi, Emmanuel Macron reconnaissait ainsi «au nom de la France», que l’avocat et militant Ali Boumendjel avait été «torturé et assassiné» par l’armée française durant la guerre d’Algérie. Il en fait l’annonce devant les petits-enfants du martyr reçus à l’Élysée ce jour-là.
    La famille Boumendjel n’a eu de cesse de réclamer la vérité sur l’assassinat de l’avocat, maquillé en suicide. Dans un communiqué rendu public, la présidence française relate les circonstances de cet assassinat, précisant que «les faits se sont déroulés au cœur de la Bataille d’Alger, durant laquelle l’avocat fut arrêté par l’armée française, placé au secret, torturé, puis assassiné le 23 mars 1957 ».

    On rappelle aussi que «Paul Aussaresses, l’ancien responsable des services de renseignement à Alger, avait lui-même avoué avoir ordonné de tuer et de maquiller le crime en suicide». Macron promet de ne pas s’arrêter là dans les questions liées à la mémoire. « Ce n’est pas un acte isolé, aucun crime, aucune atrocité commise par quiconque pendant la guerre d’Algérie ne peut être excusé ni occulté », tient à préciser encore le communiqué de l’Élysée. La reconnaissance des tortures subies par Ali Boumendjel et de son assassinat est présentée comme étant un geste d’apaisement, recommandé par le rapport de l’historien français Benjamin Stora.

    Remis le 20 janvier dernier, le document censé apaiser les tensions autour de la mémoire a été vivement critiqué aussi bien en France qu’en Algérie, car ne préconisant pas d’excuses de Paris pour la colonisation. Un geste fort de Paris, à l’heure où une grosse polémique née de récents propos tenus par Emmanuel Macron bat son plein à Alger.

    Intervenant en février dernier lors d’une réunion du G5, le Président français a cité l’Algérie parmi les pays ayant fait part de leur engagement à prendre part à la Task Force Takouba, une force militaire contrôlée par les Français et destinée à renforcer la lutte antiterroriste qui se mène dans le Sahel.

    Le discours ne souffre aucune ambiguïté et ne peut, tel que prononcé, laisser penser un seul instant qu’une erreur de cette taille puisse être faite dans une communication d’un niveau aussi élevé.

    Habituée aux appels du pied et manœuvres d’expressions destinées à lui forcer la main en vue d’un engagement militaire au Sahel, Alger garde le silence. Les interprétations auxquelles les propos de Macron donnent lieu poussent, cependant, le ministère de la Défense à démentir de manière très ferme toute intention d’envoyer des troupes se joindre aux opérations qui se mènent au Sahel.

    Il tient particulièrement à « rassurer » l’opinion algérienne en faisant savoir que les soldats de l’ANP ne pouvaient obéir qu’à son commandement et au chef suprême de l’armée dans le respect strict de ses prérogatives constitutionnelles. La mise au point est cinglante.

    Lors d’une conférence de presse, le sujet est également abordé par le président de la République qui affirme qu’il « n’est pas question d’envoyer les enfants du peuple pour se sacrifier pour autrui, et que décision sera prise en cas de besoin de dissuasion ». Abdelmadjid Tebboune affirme cependant que les « relations algéro-françaises sont bonnes, en dépit de l’action de lobbys en France qui visent à les saper ».

    Quelques jours plus tard, un communiqué de l’ambassade de France à Alger vient nuancer les propos d’Emmanuel Macron. La chancellerie rectifie le tir en affirmant que le Président français se félicitait dans son discours de « l’engagement politique d’Alger lors de la réunion du comité de suivi de l’Accord d’Alger à Kidal ». Le texte se veut un démenti aux rumeurs qui circulent sur un sujet de grande sensibilité et dans un pays où le représentant de Paris (l’ambassadeur de France) a fait lui aussi l’objet d’une controverse ces dernières semaines. Très « visible » depuis son arrivée à Alger, François Gouyette est notamment critiqué pour avoir rencontré des représentants de formations politiques et de la société civile.

    Ce comportement qu’Alger n’a pas pour habitude de tolérer semble irriter, d’autant plus qu’il intervient dans une période sensible que traverse le pays. Le fait ne donne pas pour autant lieu à une réaction politique publique. L’élément contribue, toutefois, à entretenir l’existence d’un certain flou.

    Le Soir d’Algérie, 6 mars 2021

    Tags : France, Algérie, Mémoire, Colonisation,

  • Algérie : La loi de déchéance de la nationalité fortement controversée

    par Tarek Hafid

    Le projet du gouvernement visant à imposer la déchéance de la nationalité suscite une vive polémique au sein de l’opinion publique. Me Abdallah Heboul, avocat au barreau d’Alger et ancien magistrat, affirme que cette «décision politique est contraire aux conventions internationales et à la Constitution».

    Tarek Hafid – Alger (Le Soir) – «Scandaleux, dangereux, impensable»… Me Abdallah Heboul avoue ne pas comprendre comment le gouvernement ait pu imaginer d’intégrer le principe de la déchéance de la nationalité à travers l’élaboration d’un amendement du code de la nationalité.

    L’initiative avait été annoncée mercredi 3 mars au terme d’une réunion du gouvernement sous la présidence du Premier ministre Abdelaziz Djerad.
    «Ce texte prévoit la mise en place d’une procédure de déchéance de la nationalité algérienne acquise ou d’origine, qui sera applicable à tout Algérien qui commet, en dehors du territoire national, des actes portant volontairement de graves préjudices aux intérêts de l’État ou qui portent atteinte à l’unité nationale.

    La mesure s’appliquerait aussi à celui qui active ou adhère à une organisation terroriste ainsi que celui qui la finance ou qui en fait l’apologie.
    Ce dispositif concerne également toute personne qui collabore avec un État ennemi. En outre, les dispositions prévues demeurent conformes aux conventions internationales en la matière et garantissent le droit au recours», précise une dépêche de l’APS reprenant le communiqué du Premier ministère.

    Apatridie

    L’avocat et ancien magistrat qualifie cette mesure «d’arbitraire» et affirme qu’elle est contraire aux conventions internationales ratifiées par l’Algérie, notamment la Déclaration universelle des droits de l’Homme.

    «L’article 15 de cette convention stipule que tout individu a droit à une nationalité, et que nul ne peut être arbitrairement privé de sa nationalité, ni du droit de changer de nationalité. Si un citoyen algérien se voit retirer sa nationalité d’origine et qu’il n’en a pas une seconde, il deviendra de fait apatride», précise Me Abdallah Heboul.

    Pour lui, la déchéance de la nationalité d’origine est également une violation de la Constitution. À commencer par un nouveau principe inscrit dans le préambule de la loi fondamentale adoptée lors du référendum du 1er novembre 2020. «Le peuple algérien exprime son attachement aux droits de l’Homme tels qu’ils sont définis dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948 et les traités internationaux ratifiés par l’Algérie». Abdallah Heboul ajoute que ce sont les fondements mêmes de l’État qui sont ciblés par une telle mesure. «L’État se définit par trois éléments constitutifs: un territoire, une population et un pouvoir. La relation entre les trois éléments, c’est la nationalité. Déchoir un citoyen de sa nationalité reviendrait à briser ce lien.»

    Discrimination

    Il relève également le caractère «discriminatoire» d’un tel mécanisme, puisqu’il ne concerne que les Algériens qui se trouvent en dehors du territoire national. À ce titre, il rappelle l’article 37 de la Constitution : «Les citoyens sont égaux devant la loi et ont droit à une égale protection de celle-ci, sans que puisse prévaloir aucune discrimination pour cause de naissance, de race, de sexe, d’opinion ou de toute autre condition ou circonstance personnelle ou sociale.»

    Selon lui, cette décision suscite de nombreuses interrogations : «Qui est derrière ce projet ? Pour quels objectifs et pourquoi l’intégrer dans le code de nationalité et non pas dans code pénal ? Il est étrange que cette disposition soit introduite dans le code de la nationalité et non pas dans le code pénal, puisque la déchéance est censée être liée à un crime. Elle devrait donc être inscrite comme peine complémentaire ou comme peine accessoire.»

    Abdallah Heboul estime que le Premier ministre et le président de la République se partageront la responsabilité en cas d’adoption de cette mesure : «Le premier car il dispose des prérogatives constitutionnelles pour l’élaboration des textes, et le second pour avoir légiféré par ordonnance suite à la dissolution de l’Assemblée populaire nationale.»

    Le Soir d’Algérie, 6 mars 2021

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