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  • Gaz: L’Europe se ravitaille en Afrique « à la sauvette »

    Gaz: L’Europe se ravitaille en Afrique « à la sauvette »

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    Depuis le début de la guerre en Ukraine, les pays européens qui essayent de faire bloc contre la Russie, s’appuyant sur les États Unis et l’Otan, cherchent séparément à se prémunir contre les « dégâts collatéraux » d’une guerre qui tend à s’internationaliser et qui risque de les pénaliser gravement. On a vu comment un pays comme la Bulgarie, maillon faible d’une Europe désunie, a chuté.

    Cette première lézarde dans la Maison Europe est intervenue après que le géant russe de l’énergie Gazprom ait décidé de stopper ses livraisons de gaz à la Pologne et a la Bulgarie, deux pays membres de l’UE et de l’Otan. Dans ce sillage, un véritable coup de tonnerre a résonné dans l’Union européenne et le gouvernement bulgare chute sans avoir eu le temps de faire ses preuves. Composé d’une coalition hétéroclite de partis anti-corruption, le gouvernement de Kiril Petkov a été renversé après la défection de l’un de ses membres, mais en réalité pour l’inflation et les mauvais résultats économiques, dont la nécessité de chercher du gaz ailleurs qu’en Russie aura été certainement le point culminant.

    Mais, il y a pire que la chute de la Bulgarie seule ; la chute du gouvernement bulgare est tombé en préfigurant pourrait que seraient emportées avec lui les chances de voir levé le veto bulgare sur l’adhésion de la Macédoine du Nord à l’Union européenne. L’effet domino de la pièce bulgare est en réalité annonciatrice d’autres chutes politiques.

    Les pays les plus puissants d’Europe, l’Allemagne, la France, l’Italie, etc. l’ont immédiatement compris et se sont dirigés vers l’Afrique pour trouver de nouvelles sources énergétiques ou de nouveaux sites d’approvisionnement, comme au beau vieux temps des Romains et de la Césarée africaine. Mais ils le font avec une discrétion qui en dit long sur la fragmentation actuelle de l’Europe. L’Allemagne prospecte chez les Maliens, l’Italie en Algérie (pour le gaz surtout) et la France préserve ses alliances nord-africaines intactes et les retardataires observent ce ballet diplomatique avec circonspection.

    Et dans ce « sauve-qui-peut » général, c’est, de toute évidence, chacun pour soi et dieu pour tous. Chaque pays tente de trouver les sources et de préserver le garde-manger de sa population. Et plus la guerre en Ukraine va perdurer, plus l’Europe sera fragilisée par ce conflit de sous-traitance. Les Etats Unis tentent, par le biais d’une guerre qui s’opère sur un espace géographique européen, d’affaiblir la Russie, mais ne fait qu’accentuer la fragilité de l’Europe, désormais jetée, tête la première, pieds et mains liés, dans le fond du trou ukrainien.

    Entre temps, le Trésor public de la Russie affiche des profits faramineux, tirés principalement de la hausse des prix du gaz et des nouveaux marchés asiatiques qu’elle s’est ouverts ; pendant ce temps, la Chine profite d’une situation confuse pour acheter toutes les matières premières disponibles sur le marché mondiale, et sera demain, le fournisseur à toutes les autres nations, Etats Unis y compris.

    Le résultat des courses, qu’elle qu’en soit l’issue, sera principalement au préjudice des pays européens. La guerre se déroule à un niveau de stratégie militaire tactique, l’Ukraine a été uniquement le terrain de jeu, ou si l’on veut, le théâtre des opérations. Aux uns et aux autres de considérer de quoi demain sera fait…

    L’Express, 07 jui 2022

    #UE #Gaz #Ukraine #Russie #Afrique

  • Rapport de Charles Michel à la session plénière du PE

    Rapport de Charles Michel à la session plénière du PE

    Parlement Européen, Charles Michel, rapport, Ukraine, Russie, Moldavie,

    La guerre barbare du Kremlin contre l’Ukraine a marqué un changement tectonique sur notre continent et créé une nouvelle réalité géopolitique. La semaine dernière, avec les 27 dirigeants de l’UE, nous avons pris un certain nombre de décisions géopolitiques majeures.

    Premièrement, nous avons décidé de reconnaître la perspective européenne de l’Ukraine, de la Moldavie et de la Géorgie. L’avenir de ces pays — et de leurs habitants — se trouve au sein de l’UE.

    Nous avons également décidé d’accorder le statut de pays candidat à l’Ukraine et à la Moldavie. Cela envoie un message fort à leur peuple et à nos citoyens européens. Nous sommes également prêts à accorder le statut de candidat à la Géorgie une fois que les priorités de l’avis de la Commission auront été traitées.

    Depuis l’attaque russe, nous avons répondu avec unité pour soutenir l’Ukraine et nous resterons à leurs côtés aussi longtemps qu’il le faudra. Nous continuerons à fournir un soutien militaire – nous avons déjà fait beaucoup, mais l’Ukraine a besoin de plus : nous avons donc appelé à l’augmentation du soutien militaire à l’Ukraine.

    Nous continuerons également à soutenir financièrement l’Ukraine et nous comptons sur la Commission pour présenter prochainement une proposition visant à accorder à l’Ukraine une nouvelle assistance macrofinancière pouvant atteindre 9 milliards d’euros en 2022. Nous nous engageons également à soutenir la reconstruction de l’Ukraine, en collaboration avec des partenaires internationaux.

    Le travail se poursuivra sur les sanctions, afin de s’assurer que toutes nos sanctions sont effectivement mises en œuvre et d’empêcher, autant que possible, les contournements. Et en étroite coordination avec nos partenaires du G7 — nous étions en Allemagne, il y a quelques jours —, nous envisagerons des sanctions sur l’or. Nous explorerons également des mesures, telles que le plafonnement des prix, pour sécuriser l’approvisionnement énergétique et tenter de réduire les flambées de prix.

    L’Union européenne a autant besoin des Balkans occidentaux que les Balkans occidentaux ont besoin de nous, et c’est pourquoi nous avons rencontré les dirigeants des Balkans occidentaux, juste avant notre réunion du Conseil européen. Ce fut un débat franc, ouvert mais aussi difficile avec les dirigeants des Balkans occidentaux. Mais c’était aussi très nécessaire. Nous avons décidé comment redynamiser notre engagement avec cette région et nous avons réaffirmé notre ferme engagement à relancer le processus d’élargissement et à voir comment éliminer les obstacles en cours de route.

    L’ouverture des négociations d’adhésion avec la Macédoine du Nord et l’Albanie est une priorité absolue. Le deuxième jour du Conseil européen, le Parlement bulgare a voté pour annuler son veto à l’ouverture des négociations d’adhésion à l’UE en Macédoine du Nord. Pas plus tard qu’hier et ce matin, j’étais en Macédoine du Nord, pour la deuxième fois au cours du mois dernier, pour tenter d’expliquer la proposition du Conseil visant à ouvrir la voie à l’ouverture de négociations d’adhésion à l’UE avec la Macédoine du Nord.

    Je voudrais remercier la présidence française pour ses efforts inlassables pour contribuer à combler le fossé entre la Macédoine du Nord et la Bulgarie et pour avoir ouvert la possibilité de faire avancer ce processus rapidement tant pour la Macédoine du Nord que pour l’Albanie.

    Des progrès sur les différends bilatéraux et régionaux sont également urgents. La normalisation des relations entre le Kosovo et la Serbie par le biais du dialogue Belgrade-Pristina est d’une importance capitale. Nous avons également eu l’occasion de réaffirmer que nous sommes prêts à accorder le statut de candidat à la Bosnie-Herzégovine. La Commission rendra compte de la mise en œuvre de 14 priorités clés énoncées dans son avis, en accordant une attention particulière à un ensemble substantiel de réformes.

    Ce Conseil européen a aussi été l’occasion d’aborder cette idée de mettre en place une communauté politique européenne. Nous avons eu un débat substantiel, les 27 chefs d’État et de gouvernement, sur ce sujet pour tenter de dessiner les contours d’une telle initiative. Nous avons tenté de répondre aux trois questions centrales qui sont posées au départ de cette idée émise, dans cette assemblée, le 9 mai, par le président Macron.

    Qui a vocation à participer à une telle communauté politique ? Nous pensons que toutes celles et ceux qui, sur le continent européen, partagent les mêmes intérêts et qui souhaitent coopérer, qui souhaitent coopérer dans un certain nombre de domaines, ont vocation à être invités. Cela ne veut pas dire que ce sont nécessairement des pays qui ont vocation à rejoindre l’Union européenne. Certains d’entre eux n’ont pas ce souhait, certains d’entre eux, même s’ils avaient ce souhait, n’auraient pas vocation à la rejoindre. Par contre, certains de ces pays ont vocation et sont même déjà engagés dans des processus en lien avec l’adhésion à l’Union européenne.

    La deuxième question c’est : avec quel mais ? Il s’agit de mettre en place une plateforme politique plutôt souple et flexible sur des thèmes comme l’énergie, sur des thèmes comme la sécurité, comme les infrastructures, sur les thèmes aussi comme la santé, une pandémie : si une telle plateforme politique avait existé au moment de la COVID, je suis totalement convaincu qu’un certain nombre de choses eurent été faites en associant plus directement un certain nombre de partenaires autour de nous, sur le continent européen.

    Et puis, la troisième question c’est : comment ? Nous pensons, c’est la tendance qui se dégage de nos débats, qu’il n’y a pas la nécessité, en tout cas certainement pas dans un premier temps, d’une structure institutionnelle lourde. Il y a plutôt la nécessité, à un rythme régulier, de mettre en place des réunions au niveau des dirigeants. Le mandat m’a été nommé, ainsi qu’au Premier ministre tchèque, dans le cadre de la présidence rotative, de préparer une telle initiative qui pourrait déjà avoir lieu sous présidence tchèque et en tout cas avant la fin de l’année. Nous allons donc avoir l’occasion très certainement de revenir, dans les débats au Parlement, sur ce sujet, de vous en rendre compte lors des prochaines rencontres qui interviendront au sein du Conseil européen en lien avec ce sujet.

    Un mot en lien avec la conférence sur l’avenir de l’Europe et le courrier qui m’a été formellement effectué, ainsi qu’à la présidence rotative tchèque, pour vous indiquer que ce point n’a pas fait l’objet de débats directs, mais des conclusions ont été validées dans le cadre du Conseil européen qui s’est tenu et je souhaite exprimer mon engagement d’être attentif à ce qu’un suivi approprié puisse intervenir sur ce sujet en lien avec nos principes institutionnels. Et je suis certain que là aussi, il y aura nécessité de revenir sur ce sujet. Le Conseil européen, dans ses conclusions, a pris en considération cet effort inédit de consultation citoyenne qui a fourni sur un certain nombre de recommandations.

    Enfin, je voudrais terminer ce compte rendu par un point central qui a fait l’objet de nos échanges le deuxième jour du Conseil européen, le vendredi. Il s’agit de la situation économique et des conséquences sociales de cette situation économique, en lien avec cette guerre qui a été déclenchée par la Russie.

    Nous mesurons bien, partout en Europe et partout dans le monde, que l’inflation, la hausse des prix, l’impact sur les produits alimentaires et sur la sécurité alimentaire, mettre sous pression nos familles, mettre sous pression nos citoyens et nos entreprises partout en Europe. Et cela nécessite une mobilisation, une ambition de déployer autant que possible nos politiques, cela nécessite une ambition de pratiquer l’intelligence collective et de veiller à ce que les mesures de soutien, qui sont prises sur le plan national, soient les plus ciblées possibles , afin d’avoir un impact réel et afin d’éviter de provoquer un effet inverse à celui qui est souhaité. Nous voyons bien qu’il y a nécessité de dialoguer, de résoudre, d’agir de concert, d’agir ensemble.

    Et puis enfin, nous avons fait le point sur l’état d’avancement de deux projets que je crois extrêmement importants : l’union bancaire et l’union des marchés des capitaux, qui sont, je le pense, des leviers potentiellement puissants, si on arrive, dans les prochains mois, à progresser encore encore sur ces sujets afin de présenter cette capacité d’unité européenne et de renforcer notre modèle économique.

    Enfin, je conclus ce rapport en vous indiquant que l’Union européenne n’agit pas seule. Les dernières semaines ont aussi été l’occasion d’un agenda international. Cette réunion du G7 qui s’est tenue en Allemagne l’a été. Nous avons participé de manière active pour développer, avec nos partenaires, avec nos amis, et puis dans le même esprit, nous préparons les réunions du G20 qui auront lieu avant la fin de l’année en Indonésie pour veiller à ce que les intérêts, les valeurs, les principes susceptibles de nous permettre d’être portés, susceptibles d’être défendus.

    Je conclus en vous disant que nous les mesurons bien et vous le mesurez bien : les temps que nous vivons sont des temps qui sont troublés, des plaques tectoniques sont en mouvement, parce que cette guerre absurde, cette guerre injustifiée, cette guerre brutale et non provoquée, a été décidée par le Kremlin. Et plus que jamais, l’ambition de l’Union européenne en faveur de notre unité, de notre puissance, doit être l’ambition de la stabilité, de la sécurité, de la paix, de ces valeurs que nous renverrons incarner. Cela va supposer que nous faisions preuve à la fois de lucidité, de sang froid et de capacité aussi d’agir pour se projeter dans l’avenir et pour défendre ce en quoi nous croyons, ces valeurs démocratiques auxquelles nous sommes tellement attachés et cette croyance fondamentale que le droit international est la meilleure garantie pour les libertés et pour les sociétés libres. Je vous remercie.

    Conseil Européen, 06 jui 2022

    #Parlement_Européen #PE #Charles_Michel

  • Les vétérans du Mossad investissent la région maghrébine

    Les vétérans du Mossad investissent la région maghrébine

    Mossad, Israël, Maroc, Algérie, Sahara Occidental, NSO Group, Pegasus, Silicone Valley, IAI, Israël Shipyards, Mer Group, Sahel,

    Les vétérans du Mossad à la tête de NSO, Pegasus et Silicone Valley, investissent la région maghrébine: Les technologies israéliennes impactent le quotidien

    Comme on le sait, la question du Sahara occidental a été au cœur de l’espionnage par le Maroc via le logiciel Pegasus de tout le voisinage, y compris la France. Dans la proche périphérie de l’Algérie, au sud, dans la région saharo-sahélienne, IAI, Israël Shipyards, Mer Group et toute l’industrie militaire israélienne tentent de s’implanter.

    Le monde des logiciels israéliens exploités contre les Palestiniens produit de nouvelles armes cybernétiques qui sont rapidement intégrées aux plateformes numériques à l’échelle mondiale.

    Les armes de l’ère numérique développées par Israël pour opprimer les Palestiniens sont rapidement réutilisées pour des applications beaucoup plus larges, contre les populations occidentales qui ont longtemps considéré leurs libertés pour acquises.

    Le statut d’Israël en tant que « nation startup » a été établi il y a plusieurs décennies. Mais sa réputation d’innovation en haute technologie a toujours reposé sur une face obscure, de plus en plus difficile à ignorer.

    Il y a quelques années, le critique israélien Jeff Halper a averti qu’Israël avait joué un rôle central dans la fusion des nouvelles technologies numériques avec l’industrie de la sécurité intérieure. Le danger était que nous devenions tous progressivement des Palestiniens.

    Israël, a-t-il noté, a traité efficacement – comme des cobayes dans des laboratoires à ciel ouvert – les millions de Palestiniens soumis à son régime militaire. Ils ont servi de banc d’essai pour mettre au point non seulement de nouveaux systèmes d’armes classiques, mais également de nouveaux outils de surveillance et de contrôle de masse.

    Comme l’a récemment signalé un rapport publié sur Haaretz, l’opération de surveillance menée par Israël contre les Palestiniens est « parmi les plus vastes du genre au monde. Cela inclut la surveillance des médias, des médias sociaux et de la population dans son ensemble ».

    Commercialiser Big Brother

    Mais ce qui a commencé dans les territoires occupés ne va jamais rester confiné en Cisjordanie, à Jérusalem-Est et à Gaza. Il y avait tout simplement trop d’argent et d’influence à gagner d’un commerce de ces nouvelles formes hybrides de technologie numérique agressive.

    Aussi petit soit-il, Israël est depuis longtemps un chef de file mondial dans un commerce [trafic] d’armes extrêmement lucratif, vendant à des régimes autoritaires du monde entier ses systèmes d’armes testés sur le champ de bataille des Palestiniens.

    Ce commerce de matériel militaire est de plus en plus éclipsé par un marché de logiciels agressifs : des outils pour mener une guerre cybernétique.

    Ces armes de nouvelle génération sont très demandées par les États, non seulement contre les ennemis extérieurs, mais aussi contre des citoyens et des militants des droits de l’homme considérés comme dissidents.

    Israël peut légitimement prétendre être une autorité mondiale en la matière, contrôlant et opprimant les populations placées sous son autorité militaire. Mais il a tenu à marquer ses empreintes digitales sur une grande partie de cette nouvelle technologie à la « Big Brother », en externalisant le développement de ces outils informatiques au profit de diplômés de ses infâmes unités de sécurité et de renseignement militaire.

    Néanmoins, Israël valide implicitement ces activités en fournissant des licences d’exportation à ces entreprises – et les plus hauts responsables de la sécurité du pays sont souvent étroitement associés à leurs travaux.

    Tensions avec la Silicon Valley
    Une fois abandonné l’uniforme, les Israéliens peuvent tirer profit des années d’expérience acquises grâce à l’espionnage des Palestiniens en créant des sociétés développant des logiciels similaires pour des applications à plus grande échelle.

    Les applications utilisant une technologie de surveillance sophistiquée d’origine israélienne sont de plus en plus courantes dans nos vies quotidiennes et numériques. Certaines ont été utilisées pour des usages relativement [et prétendument] bénins. Waze, qui surveille la congestion du trafic, permet aux conducteurs d’atteindre les destinations plus rapidement, tandis que Gett met les clients en liaison avec les taxis à proximité via leur téléphone.

    Mais certaines des technologies les plus secrètes produites par les développeurs israéliens restent beaucoup plus proches de leur objectif militaire initial.

    Ce logiciel agressif est vendu à la fois aux pays qui souhaitent espionner leurs propres citoyens ou des États rivaux, et à des sociétés privées qui espèrent gagner un avantage sur leurs concurrents ou mieux exploiter et manipuler commercialement leurs clients.

    Une fois intégrés aux plateformes de médias sociaux comptant des milliards d’utilisateurs, ces logiciels espions offrent aux agences de sécurité des États une portée potentielle quasi mondiale. Cela explique la relation parfois difficile entre les sociétés de technologie israéliennes et la Silicon Valley, cette dernière luttant pour prendre le contrôle de ce malware [ensemble des logiciels sur le réseau considérés comme nocifs] – comme le montrent deux exemples récents et assez contrastés.

    « Kit d’espionnage » pour téléphone portable
    Signe des tensions, WhatsApp, une plate-forme de médias sociaux appartenant à Facebook, a engagé la semaine dernière un premier recours de ce type devant un tribunal californien contre NSO, la plus grande société de surveillance israélienne.

    WhatsApp accuse NSO de cyberattaques. Au cours d’une courte période de deux semaines se terminant début mai et scrutée par WhatsApp, NSO aurait sphonné les téléphones mobiles de plus de 1400 utilisateurs dans 20 pays.

    Le logiciel espion de la NSO, appelé Pegasus, a été utilisé contre des défenseurs des droits de l’homme, des avocats, des responsables religieux, des journalistes et des travailleurs humanitaires. Reuters a révélé la semaine dernière que de hauts responsables de pays alliés des États-Unis avaient également été pris pour cibles par la NSO.

    Après avoir pris le contrôle du téléphone de l’utilisateur à son insu, Pegasus copie les données et active le microphone pour enregistrer les conversations. Le magazine Forbes l’a décrit comme « le kit d’espionnage mobile le plus intrusif au monde ».

    La NSO a octroyé une licence d’utilisation de ce logiciel à des dizaines de gouvernements, notamment à des régimes réputés pour violer les droits de l’homme, tels que l’Arabie saoudite, Bahreïn, les Émirats arabes unis, le Kazakhstan, le Mexique et le Maroc.

    Amnesty International s’est plaint de ce que son personnel figure parmi les personnes visées par les logiciels espions de la NSO. Il soutient actuellement une action en justice contre le gouvernement israélien pour avoir délivré une licence d’exportation à cette même société.

    Liens avec les services du renseignement israélien
    NSO a été fondée en 2010 par Omri Lavie et Shalev Hulio, tous deux censés être des diplômés de la fameuse unité de renseignement militaire 8200 d’Israël.

    En 2014, des lanceurs d’alerte ont révélé que l’unité espionnait régulièrement les Palestiniens, cherchant des preuves d’inconduites sexuelles, de problèmes de santé ou de difficultés financières pouvant les obliger à collaborer avec les autorités militaires israéliennes d’occupation.

    Ces lanceurs d’alerte [des soldats] écrivaient que les Palestiniens étaient « complètement soumis à l’espionnage et à la surveillance par les services du renseignement israélien, à des fins de persécution politique et pour créer des divisions au sein de la société palestinienne en recrutant des collaborateurs et en incitant des membres de la société palestinienne contre elle-même. »

    Alors que ce sont les autorités qui ont délivré des licences d’exportation à la NSO, le ministre israélien Zeev Elkin a nié la semaine dernière « l’implication du gouvernement israélien » dans le piratage de WhatsApp. Il a prétendu à la radio israélienne : « Tout le monde comprend que cela n’a rien à voir avec l’État d’Israël. »

    Un « Mossad privé à louer »
    Deux exemples notoires de ce genre d’entreprise ont un court moment fait les manchettes. La société Psy-Group, qui s’est présentée comme un « Mossad privé à louer« , a été fermée l’année dernière après que le FBI a ouvert une enquête pour ingérence dans l’élection présidentielle américaine de 2016. Son « Project Butterfly » [projet papillon], selon le New Yorker, visait à « déstabiliser et perturber les mouvements anti-israéliens de l’intérieur ».

    Black Cube, quant à elle, a fait parler d’elle l’année dernière pour avoir exercé une surveillance hostile sur les principaux membres de la précédente administration américaine alors dirigée par Barack Obama. Cette entreprise semble étroitement lié aux services de sécurité israéliens et a été basée pour un temps sur une base militaire israélienne.

    Un avenir cauchemardesque
    L’élite de la sécurité israélienne tire profit de ce nouveau marché de la cyberguerre, exploitant – comme elle l’a fait pour le commerce des armes classiques – une population palestinienne totalement captive, sur laquelle il peut tester sa technologie.

    Il n’est pas surprenant qu’Israël normalise progressivement dans les pays occidentaux des technologies intrusives et oppressives subies depuis longtemps par les Palestiniens.

    Les logiciels de reconnaissance faciale permettent un profilage racial et politique toujours plus sophistiqué. La collecte et la surveillance secrètes de données effacent les frontières traditionnelles entre les espaces privés et publics. Et les campagnes de doxxing [divulgation sur Internet de données privées avec la volonté de nuire] qui en résultent permettent d’intimider, de menacer et de fragiliser ceux qui sont dans l’opposition ou qui veulent – comme ceux qui défendent les droits de l’homme – que les puissants rendent des comptes.

    Si cet avenir de cauchemar continue de se concrétiser, New York, Londres, Berlin et Paris ressembleront de plus en plus à Naplouse, Hébron, Jérusalem-Est et Gaza. Et nous comprendrons tout ce que cela signifie que vivre dans un État de surveillance, engagé dans une guerre cybernétique contre ceux qu’il a sous sa férule.

    Jonathan Cook a obtenu le Prix Spécial de journalisme Martha Gellhorn. Il est le seul correspondant étranger en poste permanent en Israël (Nazareth depuis 2001). Ses derniers livres sont : « Israël and the Clash of Civilisations : Iraq, Iran and the to Remake the Middle East » (Pluto Press) et « Disappearing Palestine : Israel’s Experiments in Human Despair » (Zed Books). Consultez son site personnel.

    Par Jonathan Cook

    L’Express, 06 jui 2022

    #Algérie #Maroc #Israël #Mossad #Sahel #Pegasus #Espionnage

  • Le Maroc accusé de bloquer la visite de l’ONU au Sahara

    Le Maroc accusé de bloquer la visite de l’ONU au Sahara

    Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, ONU, Staffan de Mistura,

    NATIONS UNIES (AP) – Le Front Polisario, parti indépendantiste, a accusé le Maroc de faire obstacle à la visite de l’émissaire de l’ONU pour la région contestée du Sahara occidental et a demandé aux Nations Unies d’en révéler les raisons.

    Le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, avait déclaré vendredi que l’envoyé personnel du secrétaire général, Staffan de Mistura, allait « mener une nouvelle phase de visites » à toutes les parties concernées dans la région « dans les prochains jours », en commençant par la capitale marocaine, Rabat, samedi.

    Mais lundi, M. Dujarric a déclaré dans une note aux correspondants de l’ONU que M. de Mistura « a décidé de ne pas effectuer de visite au Sahara occidental au cours de ce voyage, mais espère le faire lors de ses prochaines visites dans la région ».

    Le représentant du Front Polisario à l’ONU, Sidi Omar, a répondu dans une déclaration obtenue mardi par l’Associated Press, disant que le groupe « déplore profondément » que le Maroc « a une fois de plus eu recours à l’obstructionnisme et aux tactiques de retardement pour empêcher l’envoyé personnel … de mener sa première visite sur le territoire ».

    Le Maroc a annexé le Sahara occidental, une ancienne colonie espagnole censée posséder des gisements de pétrole offshore et des ressources minérales considérables, en 1975, déclenchant un conflit avec le Front Polisario. Les Nations unies ont négocié un cessez-le-feu en 1991 et mis en place une mission de maintien de la paix pour surveiller la trêve et aider à préparer un référendum sur l’avenir du territoire, qui n’a jamais eu lieu en raison de désaccords sur les personnes autorisées à voter.

    Le Front Polisario a mis fin au cessez-le-feu de 29 ans avec le Maroc en novembre 2020 et a repris sa lutte armée suite à une confrontation frontalière avec le Maroc qui se poursuit aujourd’hui.

    Le Maroc a proposé une large autonomie pour le Sahara occidental. Mais le Front Polisario insiste sur le fait que la population locale, qu’il estime entre 350 000 et 500 000 personnes, a droit à un référendum.

    Omar a déclaré dans la déclaration que l’obstruction du Maroc à la visite de Mistura « démontre sans aucun doute que l’Etat occupant n’a aucune volonté politique de s’engager de manière constructive dans le processus de paix de l’ONU au Sahara Occidental ».

    Le porte-parole de l’ONU a insisté en réponse à une question mardi que de Mistura « n’a pas perdu sa liberté de mouvement » et a dit que « ce n’était pas une visite régionale. » Selon M. Dujarric, l’envoyé de l’ONU a clairement indiqué qu’ »il y aura, en temps voulu, des visites à d’autres parties. »

    Dujarric a déclaré que de Mistura a eu « une réunion utile » mardi avec le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita sur le processus politique sur le Sahara occidental.

    Le ministère marocain des affaires étrangères a déclaré que lors de la réunion avec de Mistura, « la délégation marocaine a réitéré son soutien à une résolution politique qui est uniquement basée sur l’initiative marocaine d’autonomie. »

    Le ministère a déclaré que le Maroc a également réaffirmé son engagement envers les tables rondes et la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU adoptée en octobre, prolongeant la mission de maintien de la paix au Sahara occidental et appelant à une résolution politique qui soit « réaliste, pragmatique, durable et basée sur le compromis. »

    Associated Press, 05 jui 2022

    #Maroc #Sahara_Occidental #Front_Polisario #ONU #DeMistura

  • Afrique de l’Ouest et le Sahel : Briefing et consultations

    Afrique de l’Ouest et le Sahel : Briefing et consultations

    Sahel, Mali, Burkina Faso, Tchad, Niger, OWAS, CCP, UNOWAS,

    Demain (7 juillet), le Conseil de sécurité tiendra un briefing et des consultations sur l’Afrique de l’Ouest et le Sahel. Le Représentant spécial et chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), Mahamat Saleh Annadif, fera un exposé. Le président de la Commission de consolidation de la paix (CCP), l’ambassadeur Rabab Fatima (Bangladesh), et un représentant de la Coalition populaire pour le Sahel, une alliance d’organisations de la société civile basées au Sahel, devraient également faire un exposé. Le Ghana et l’Irlande, les co-titulaires du OWAS, prévoient de proposer une déclaration présidentielle à l’occasion de cette réunion.

    Annadif présentera le dernier rapport du Secrétaire général sur l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, qui couvre la période du 22 décembre 2021 au 22 juin. La région a connu une recrudescence des coups d’État, notamment des prises de pouvoir militaires au Tchad, en Guinée et au Mali en 2020 et 2021. Dans un contexte d’aggravation de la violence djihadiste, le Burkina Faso est devenu le dernier pays à connaître un coup d’État, lorsque des soldats ont renversé le président Roch Marc Christian Kaboré le 24 janvier. Quelques jours plus tard, le 1er février, une tentative de coup d’État en Guinée-Bissau a été déjouée après une fusillade au palais présidentiel, qui aurait fait 11 morts et incité la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à déployer une mission de stabilisation dans le pays.

    Lors de la session de demain, l’Annadif devrait rendre compte des décisions que la CEDEAO – qui dirige les efforts internationaux visant à rétablir l’ordre constitutionnel au Burkina Faso, en Guinée et au Mali – a prises le week-end dernier lors d’un sommet des dirigeants ouest-africains à Accra, au Ghana. La CEDEAO a décidé de lever les sanctions économiques et financières que le bloc régional avait imposées au Mali le 9 janvier, tout en maintenant les sanctions de gel des avoirs et d’interdiction de voyager établies en novembre 2021 à l’encontre des personnes appartenant aux autorités de transition. En levant les sanctions économiques plus larges, qui comprenaient la fermeture des frontières terrestres de la CEDEAO avec le Mali, la CEDEAO a cité la soumission par les autorités maliennes d’un nouveau calendrier pour la tenue d’élections visant à rétablir un régime civil d’ici le 29 mars 2024. La CEDEAO a rejeté une prolongation de deux ans en mars, mais les discussions sur un calendrier plus court sont au point mort. Entre-temps, en représailles aux sanctions, le Mali bloque depuis février la rotation de 2400 casques bleus de plusieurs contingents ouest-africains de la mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations unies au Mali (MINUSMA).

    Lors du sommet de ce week-end, la CEDEAO a également accepté le nouveau calendrier proposé par le Burkina Faso pour une transition de 24 mois, à compter du 1er juillet. Le bloc régional continue cependant de rejeter le calendrier de trois ans proposé par la Guinée, et a menacé de sanctions supplémentaires si un calendrier acceptable n’est pas élaboré d’ici le 1er août.

    Dans une déclaration hier (5 juillet), le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a salué les décisions de la CEDEAO concernant le Mali, se disant encouragé par les récentes mesures prises par les autorités pour conclure la transition d’ici mars 2024 « au plus tard ». Les membres du Conseil pourraient également exprimer leur soutien à la CEDEAO lors de la réunion de demain. Les membres pourraient rappeler, comme la CEDEAO l’a souligné dans son communiqué publié à l’issue du sommet de ce week-end, qu’aucun membre des autorités de transition du Mali ne peut se présenter aux prochaines élections.

    M. Annadif devrait faire le point sur l’évolution de la situation sécuritaire dans la région. Le centre du Sahel reste l’épicentre de la violence des groupes affiliés à Al-Qaida et à l’État islamique dans le Grand Sahara. Rien qu’au cours des dernières semaines, les attaques de groupes terroristes ont tué au moins 89 personnes dans la ville burkinabé de Seytenga le 11 juin, et au moins 132 civils dans trois villages du district de Bankass au Mali les 18 et 19 juin. Comme le décrit le rapport du Secrétaire général, il existe un risque croissant de propagation du terrorisme et de l’extrémisme violent aux États côtiers d’Afrique de l’Ouest, comme l’ont montré ces derniers mois les attaques perpétrées dans le nord du Bénin et du Togo. Le Nigeria est également confronté à la violence persistante de Boko Haram et de groupes dissidents dans le bassin du lac Tchad, tandis que le banditisme armé dans les États du nord-ouest et du centre-nord du Nigeria a entraîné la mort de 1 600 personnes entre janvier et mai.

    Security Council Report, 06 jui 2022

    #Sahel #Mali #BurkinaFaso #Tchad #Niger #ONU

  • Maroc : de Mistura reçu par Nasser Bourita

    Maroc : de Mistura reçu par Nasser Bourita

    Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, ONU, Staffan de Mistura,

    Une note rapide de notre ami Staffan de Mistura. Aujourd’hui à Rabat, l’Envoyé Personnel du Secrétaire Général pour le Sahara Occidental, Staffan de Mistura, a eu une réunion utile avec le Ministre des Affaires Etrangères Nasser Bourita du Maroc, dans le contexte du processus politique sur le Sahara Occidental. L’Envoyé personnel attend avec impatience d’autres voyages dans la région visant à faire avancer le processus.  

    Question : Ok. Et ma question sur de Mistura ; considérez-vous qu’il a perdu sa liberté de mouvement parce qu’il n’a pas été en mesure d’aller au Sahara Occidental ? Et pensez-vous qu’il peut poursuivre sa mission sans…

    Porte-parole : Oui, il peut certainement poursuivre sa mission. Il n’a pas perdu sa liberté de mouvement. Je pense que l’Envoyé personnel a le contrôle de l’endroit où il va, et il décidera où il va. C’est lui qui a pris la décision.

    Señor ?

    Question : Plus sur le Sahara Occidental.

    Porte-parole : Votre microphone… il est allumé. Il est allumé. Il est allumé.

    Question : Il est allumé. Ok. Après votre déclaration d’hier, le Polisario a demandé des explications à l’ONU. Je cite – excusez-moi – « Le Front Polisario demande aux Nations Unies de travailler en toute transparence et de révéler les raisons qui ont empêché un envoyé personnel de se rendre dans les territoires. »

    Et encore une question. Est-il vrai que le Polisario et l’Algérie ont refusé cette fois de Mistura dans cette visite ?

    Porte-parole : Alors, tout d’abord, ce n’était pas annoncé comme une visite régionale. Nous l’avons annoncé comme… nous avons annoncé la visite comme nous l’avons fait il y a quelques jours. L’Envoyé personnel a clairement indiqué que, au fil du temps… il y aura, en temps voulu, des visites à d’autres parties.

    Je pense que si le Polisario… le Polisario a le droit de poser des questions, mais je pense que je les encouragerais à contacter directement le bureau de M. de Mistura. Ils n’ont pas besoin de moi comme intermédiaire.

    UN Press, 05/07/2022

    #SaharaOccidental #Maroc #FrontPolisario #ONU #DeMistura

  • Maroc : Lekjaa, sous-entendus et haine profonde

    Maroc : Lekjaa, sous-entendus et haine profonde

    Maroc, Algérie, Jeux Méditerranéens, U18, Fouzi Lekjaa, Abdessalam Ouaddou,

    Lors du tournoi football des Jeux Méditerranéens Oran-2022 (25 juin – 06 juillet), l’Algérie et le Maroc U18 ont évolué dans la poule ‘’A‘’ que complétaient la France et l’Espagne. Les juniors marocains ont dominé les Algériens (0-2) lors de la 2e journée. Un résultat qui a permis à Fouzi Lekjaa, président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), de placer, d’une manière intentionnelle, des tournures condescendantes et inacceptables à l’endroit de notre équipe nationale. Une attitude qui ne peut qu’attiser la haine et accentuer les tensions sur les plans sportif et diplomatique.

    Ça aurait été de bonne guerre s’il n’avait pas fait preuve de dénigrement en ne voulant volontairement pas prononcer le nom de l’Algérie. Lors d’un passage dans une émission radio marocaine, Lekjaa est revenu, brièvement mais en dérapant, sur la participation des « Lionceaux de l’Atlas » aux Méditerrannéades 2022 d’Oran.
    La sélection du Maroc a pu atteindre le carré d’as avant de se faire sortir par l’Italie (2-1). Les camarades de Khalifi Yassine avaient -au passage- dominé les nôtres à l’occasion de la deuxième journée de l’épreuve avec un score de 2 buts à 0. C’était après avoir essuyé une défaite face à la France (1-0) en ouverture de leur campagne méditerranéenne.

    « Les autres », c’est nous

    Ce succès a permis aux voisins de se relancer dans ce challenge et parvenir à valider leur billet pour le carré d’as après avoir arraché le nul (1-1) contre les Espagnols lors de la 3e étape. « Nous avons un bon système de formation. Qu’est-ce que la sélection (U-18) a de moins que l’Espagne ou la France ? », s’est légitimement réjoui Lekjaa lors de son intervention. Il aurait pu s’arrêter là. Mais le patron de la FRMF a glissé: « les autres, je n’en parle même pas parce que nous avons joué un match d’entraînement ».
    Avec cette expression, il faisait allusion à l’Algérie en ne voulant pas citer son nom. Une attitude irresponsable et mesquine de la part d’un membre du gouvernement marocain. D’ailleurs, cela n’a pas échappé à l’ancien international marocain, Abdeslam Ouaddou, qui a estimé que « cette manière de parler est juste ignoble et dénuée de tout sens ». Il n’y a pas de meilleurs qualificatifs pour définir l’attitude de Lekjaa. Et il faut dire que, sans succès majeur de l’équipe nationale du Maroc depuis qu’il est à la tête de la FRMF, le premier responsable de la balle ronde au royaume chérifien n’a pu trouver d’autres stratégies que de sortir ce genre de « punchlines » pour satisfaire le Roi Mohamed VI. A défaut de ramener des consécrations à portée médiatique conséquente, Lekjaa devient coutumier du dérapage.

    Diagnostic : Lekjaa a la rage

    On se souvient tous de sa sortie après le triomphe de l’Algérie en Coupe Arabe FIFA 2021 au Qatar en décembre écoulé. Il avait indiqué « Le rendement de l’équipe marocaine lors du premier tour ne souffrait d’aucune contestation. Maintenant, si on se focalise sur le seul match des quarts, c’est autre chose. On a perdu aux tirs au but contre un adversaire dont la composante est celle de l’équipe A à 80% et on qualifie ça d’échec. Pourtant, à un moment donné les Marocains voulaient même que cette équipe nous représente à la CAN » en évoquant l’élimination face aux « Verts » dès les quarts de finale.
    Il avait aussi trouvé que « le match s’est joué sur des détails et nos joueurs n’ont pas pu supporter la pression qui entourait la rencontre. Ce qui a fait qu’ils ont joué à 30 ou 40% de leur potentiel ». Avant cette rencontre, il faisait partie de ceux qui ont accentué l’enjeu de cette explication. En effet, Lekjaa lui-même avait promis aux coéquipiers de Badr Benoun et consorts 30.000 euros chacun pour la victoire. Même son équipe, pourtant double détentrice du CHAN, n’a pas pu battre nos locaux. La pilule et le « golazo » de Youcef Belaïli, qui a envoyé un scud depuis le milieu de terrain pour inscrire un but d’anthologie, ont manifestement du mal à passer. C’est en travers de la gorge. Comme le nom de l’Algérie qu’il n’a pas pu prononcer.

    Reporters, 05 jui 2022

    #Algérie #Maroc #FouziLekjaa

  • Motsepe : Patron de la CAF ou fidèle serviteur du Maroc ?

    Motsepe : Patron de la CAF ou fidèle serviteur du Maroc ?

    Patrice Motsepe, CAF, football, Maroc, lobby marocain, Ahmad Ahmad, Gianni Infantino, FIFA,

    Intronisé à la tête de la Confédération africaine de football (CAF) en mars 2021, le sud-africain Patrice Motsepe n’arrive pas à faire l’unanimité en raison de sa passivité devant le lobby marocain qui continue de faire sa loi dans le football africain.

    Pis encore, le nouveau patron de la CAF est devenu l’un des fidèles serviteurs du royaume chérifien, emboitant ainsi le pas au tristement célèbre Ahmad Ahmad, qui ne faisait que servir les intérêts du football marocain.

    Il est malheureux de constater que toutes les compétitions CAF se déroulent au Maroc. De même, pour les congrès, les événements et les assemblées de l’instance faitière du football africain qui ont eu lieu aussi au Maroc.

    Cette soumission de Patrice Motsepe au lobby marocain présidé par le fantasque Fouzi Lekjaa a fait de la CAF une filière du pouvoir politique au Maroc qui ne cesse d’injecter beaucoup d’argent pour avoir une mainmise totale sur la CAF.

    Il va sans dire que cette stratégie marocaine pour dominer le football africain n’aurait pu réussir, n’eût été le concours de Gianni Infantino, le président de la Fédération internationale de football (FIFA), qui est considéré, lui aussi, comme l’un des proches du régime marocain.

    Planète Sport, 05/07/2022

  • Belani: Le Maroc sabote les efforts de Staffan de Mistura

    Belani: Le Maroc sabote les efforts de Staffan de Mistura

    Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, ONU, Staffan de Mistura,

    Amar Belani s’est exprimé ce dimanche sur la tournée de l’envoyé personnel du secrétaire général, Staffan de Mistura, en apportant les précisions suivantes.

    Selon lui, « il ne s’agit pas, en l’occurrence, d’une tournée régionale comme celle de janvier dernier, mais d’une visite au Maroc, en sa qualité de partie au conflit qui occupe illégalement un territoire non autonome, et d’une visite dans les territoires sahraouis occupés, plus précisément à Laayoune et à Dakhla pour interagir, principalement avec les représentants authentiques du peuple sahraoui qui vivent sous l’occupation ».

    « Malheureusement, nous venons d’apprendre que l’obstructionnisme caractérisé de la part des autorités marocaines a fait capoter la visite que M. Staffan de Mistura s’apprêtait à effectuer à Laayoune et à Dakhla », a-t-il ajouté.

    Belani a indiqué que « ceci vient d’être annoncé par le porte-parole du Secrétaire général de l’ONU. Les autorités marocaines ont voulu notamment lui imposer des conditions inacceptables visant à l’empêcher d’interagir librement avec la société civile sahraouie. Cette entrave manifeste aux efforts de l’envoyé personnel sera certainement portée, en temps utile, à l’attention des membres du conseil de sécurité ».

    #Maroc #SaharaOccidental #FrontPolisario #ONU #StaffanDeMistura

  • Diop : Le problème du Mali vient de la gouvernance mondiale

    Diop : Le problème du Mali vient de la gouvernance mondiale

    Mali, Libye, intervention occidentale, Syrie, Irak, Abdoulaye Diop,

    Selon le ministre des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop, le problème du Mali est lié à une erreur géostratégique monumentale qui a été l’intervention occidentale en Lybie.
    Lors de la session d’ouverture du Forum de Crans Montana tenu jeudi dernier à Bruxelles, le chef de la diplomatie malienne a affirme que « le problème du Mali est lié au leadership et à la gouvernance mondiale qui sont en faillite totale ». « C’est pourquoi nous n’arrivons à régler aucun de nos problèmes en ce moment parce que nous n’avons ni les pays ni les dirigeants ni les organisations qui n’ont la capacité ni même la légitimité de pouvoir régler les problèmes qui se posent à nous », a-t-il ajouté.

    « Si je prends le cas spécifique du Mali qui est aujourd’hui dans cette difficulté particulière, je crois que le problème du Mali est dû à une erreur géo-stratégique monumentale qui a été l’intervention occidentale en Libye qui a été mal pensée, mal exécutée, l’objectif n’est pas défini. Je pense que l’on parle récemment de l’Ukraine, mais avant l’Ukraine il y a eu des erreurs stratégiques monumentales qui ont fait qu’on a renversé un régime qui a projeté des rebelles et des groupes terroristes dans le nord du Mali ce qui a fait qu’aujourd’hui le Mali a perdu les 2/3 de son territoire », a-t-il précisé.

    Diop a rappelé que « aujourd’hui , l’insécurité touche l’ensemble de la région et ce n’est pas la seule erreur, y en eu beaucoup. L’Irak a été attaqué sur la base de pretextes fallacieux, nous le savons aujourd’hui. Ce qui s’est passé en Syrie ».

    « Donc, nous avons une répétition de crises qui se passe parce que nous avons une gouvernance mondiale qui a été dominée par des approches unilatérales qui nous ont amenés dans les problèmes que personne n’assume » a-t-il affirmé.

    « Donc, aujourd’hui, je crois que si vraiment on veut repartir à la base, de mon point de vue, c’est de sortir de ce schéma d’agression, des réponses militaires, militaristes… »

    #Mali #Libye #OTAN #Occident #Syrie #Irak #EtatsUnis