Catégorie : sélection articles illustrés

  • Maroc : La tourmente des détenus du Rif

    Maroc, Rif, Hirak, Nasser Zefzafi, prisonniers politiques,

    Le père du leader du Hirak du Rif, Nasser Zefzafi, en prison depuis six ans, a alerté sur la dégradation de l’état de santé de son fils en raison des conditions inhumaines de sa détention, appelant les autorités marocaines à le libérer en urgence.

    « L’état de santé de mon fils s’est gravement détérioré. Il souffre de trois maladies chroniques dont l’asthme et l’allergie. Il ne doit sa survie désormais qu’aux médicaments qu’il prend », a déclaré Ahmed Zefzafi dans une vidéo. « Mon fils ne souffrait avant son arrestation à la suite des évènements du Rif d’aucune maladie. Les maladies dont il souffre les a attrapées en raison des conditions inhumaines de sa détention à la prison de Casablanca depuis 15 mois maintenant », a fait remarquer Zefzafi père, appelant les autorités marocaines à libérer son fils et tous les détenus d’opinion. « J’appelle les autorités marocaines à mettre fin à la souffrance de nos enfants et la notre aussi. Cela fait six ans que nos enfants souffrent et nous aussi », a-t-il indiqué.

    Il est à rappeler que ce n’est pas la première fois qu’Ahmed Zefzafi dénonce la condamnation et les conditions inhumaines de détention de son fils et celles des autres détenus du Hirak du Rif.

    Dans une précédente déclaration au journal espagnol « El Pais », Ahmed Zefzafi a sévèrement dénoncé les peines prononcées par la justice marocaine à l’encontre des leaders du Hirak du Rif, dont son fils qui a été condamné à 20 ans de prison ferme, soulignant qu’elles étaient « les pires que le monde ait jamais connues, y compris à l’époque du dictateur espagnol Franco ».

    Pour rappel, la justice marocaine a, après huit mois de jugement de Nasser Zefzafi et 52 de ses compatriotes, prononcé des peines allant de 1 à 20 ans de prison ferme à leur encontre. Nasser Zefzafi et l’autre leader, Nabil Amhajik, ont chacun écopé de 20 ans de prison ferme. Le Hirak du Rif a éclaté après la mort en 2016 du poissonnier Mohsen Fikri, broyé dans une benne à ordures en tentant de s’opposer à la saisie de sa marchandise.

    APS

    #Maroc #Rif #Hirak

  • Voici pourquoi Motsepe a choisi le Maroc pour les prix 2022

    Voici pourquoi Motsepe a choisi le Maroc pour les prix 2022

    Maroc, Trophées de la CAF 2022, remise des prix 2022, Patrice Motsepe, Confédération africaine de football,

    Motsepe explique pourquoi la cérémonie de remise des prix 2022 se tient-elle au Maroc ?

    Le Sud-Africain Patrice Motsepe, président de la Confédération africaine de football, a révélé le secret du choix du Maroc pour accueillir les Trophées de la CAF 2022.

    Le pays du Maroc a accueilli la finale de la Ligue des champions africaine 2022, au cours de laquelle le Wydad a remporté son titre contre Al-Ahly d’Égypte (2-0), fin mai dernier.

    Le stade Mohammed V de Casablanca a accueilli la finale de la Ligue des champions deux fois de suite, ce qui a provoqué la colère des responsables d’Al-Ahly et a exigé que le match se déroule dans un stade neutre.

    Le Maroc s’apprête à accueillir la cérémonie des CAF Awards en juillet prochain, afin de choisir les meilleurs dans diverses catégories pour l’année 2022.

    Motsepe a répondu aux accusations selon lesquelles le Maroc aurait choisi d’organiser de nombreux tournois et événements pendant son règne, par rapport au reste des pays africains.

    « Aucun club ou pays ne sera mieux traité qu’un autre, pendant mon mandat de président de la CAF », a déclaré Motsepe lors du Forum national des journalistes en Afrique du Sud.

    « La cérémonie de remise des prix de la CAF se tiendra au Maroc le 21 juillet comme d’habitude », a-t-il ajouté.

    « Nous avons invité tous les responsables des fédérations locales du continent à assister à la Coupe d’Afrique des Nations féminine (au Maroc), nous avons donc décidé d’organiser la fête là-bas, ce qui est une bonne opportunité car cela nous coûtera moins d’argent, au lieu de voyager dans un autre pays », a-t-il conclu.

    Planète Sport, 27 juin 2022

    #Maroc #CAF #Patrice_Motsepe

  • Maroc : Momo VI et ses Bodyguards

    Maroc : Momo VI et ses Bodyguards

    Maroc, Mohammed VI, roi du Maroc, Azaitar, Abu Azaitar, palais royal,

    « Moulay » veut devenir un champion de la boxe comme son nouvel ami « Abu Azaitar ». Il a déjà choisi son coach, ça sera donc « Zaït’ra ». Comme il n’est pas facile d’être une star quand on a un nom de famille difficile à porter, l’outsider, qui compte acheter ses futurs combats ainsi que les équipes de lutte anti-dopage et anti-drogue, aurait déjà choisi son patronyme.

    Ce sera « Momo la frappe… gauche » en raison de sa terrible gauche. C’est du moins ce que laissent croire certaines indiscrétions et des fuites organisées par ses proches écartés depuis par les frères « Abu Azaitar » qui ont travesti le palais royal, devenu une salle de boxing.

    La fratrie, que les mauvaises langues et sous les effets d’une mauvaise herbe accusent d’être des repris de justice connue pour leurs frasques en Allemagne.

    Ils seraient même, selon certains sites marocains, des multirécidivistes condamnés pour « vols, extorsion de fonds, fraudes, violences physiques, association de malfaiteurs, vols qualifiés et récidive, escroquerie informatique, conduite sans permis, atteinte à l’intégrité physique causant une incapacité permanente, coups et blessures, trafic de stupéfiants, faux et usages de faux et résistance à force de l’ordre ».

    La Sentinelle, 23 juin 2022

    #Maroc #MohammedVI #Azaitar #AbuAzaitar

  • Maroc: Des migrants africains devant le tribunal de justice

    Maroc: Des migrants africains devant le tribunal de justice

    Maroc, Melilla, Espagne, Nador, migrants africains,

    Selon l’AMDH Nador, la police judiciaire s’est mobilisée toute la nuit pour établir les PV des migrants arrêtés hier. Des dizaines sont en garde à vue au commissariat de Nador et vont être déférés devant le procureur ce lundi.

    12 migrants arrêtés sont arrivés ce matin à la cours d’appel de Nador pour être déférés aujourd’hui devant un juge. Un autre groupe sera présenté au tribunal de première instance ce matin. Soutenus par des avocats.

    D’après la même source, 16 tombes en total ont été creusées jusqu’à présent pour enterrer les migrants morts. L’association soupçonne les autorités de vouloir enterrer les victimes en cachette. « Sans enquête sans autopsie sans identification, les autorités cherchent à cacher le désastre », dénonce l’AMDH.

    #Maroc #Espagne #Melilla #Migrants

  • Maroc: L’OIM et le HCR déplorent les pertes de vies à Melilla

    Maroc: L’OIM et le HCR déplorent les pertes de vies à Melilla

    Espagne, Maroc, Melilla, Migrants, migration, Organisation internationale pour les migrations, Agence des Nations Unies pour les réfugiés,

    L’OIM et le HCR déplorent les pertes de vies lors d’une tentative de passage entre Nador et Melilla

    L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) expriment leur tristesse et leurs plus vives inquiétudes concernant les vies perdues et le nombre de blessés lors de la tentative de passage de la clôture entre Nador au Maroc et Melilla en Espagne ce vendredi au matin.

    L’OIM et le HCR rappellent aux Etats la nécessité en toutes circonstances de prioriser la sécurité des migrants et des réfugiés, d’éviter un usage excessif de la force, ainsi que de respecter leurs droits fondamentaux.

    Ces évènements, d’une grande violence, soulignent plus que jamais l’importance de trouver des solutions durables pour les personnes en situation de déplacement dans l’esprit du Pacte Mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières ainsi que du Pacte Mondial pour les réfugiés.

    L’ OIM et le HCR réitèrent leur appel auprès de la communauté internationale, en s’appuyant sur le principe de responsabilité partagée, d’accroître l’accès aux voies alternatives sûres afin de prévenir des tentatives de passages dangereuses et réduire le risque de répétition de telles tragédies.

    UNHCR, 25 juin 2022

    #Maroc #Espagne #Melilla #Migrans

  • Maroc : Carnage à Mellila

    Maroc : Carnage à Mellila

    Maroc, Espagne, Melilla, migrants, répression,

    Un nouveau drame de migrants, après celui enregistré en 2021 à Ceuta. 18 migrants sub-sahariens sont morts vendredi alors qu’ils tentaient de pénétrer dans l’enclave espagnole de Melilla, sur la côte nord du Maroc, et après que des heurts avaient éclaté avec les gardes-frontières, selon un bilan officiel du régime du Makhzen alors que plusieurs sources humanitaires font état de plus de 87 décès.

    Près de 2 000 migrants ont tenté de s’introduire sur le territoire espagnol en prenant d’assaut une clôture. Des heurts ont alors éclaté avec les forces de sécurité, ont annoncé les autorités marocaines et espagnoles, ajoutant qu’une centaine de personnes avaient réussi à entrer dans l’enclave.

    D’après Omar Naji, de l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH), section Nador, des “affrontements” avaient eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi entre migrants et agents marocains lorsque quelque 2 000 migrants subsahariens ont tenté de passer à Melilla.

    Des images diffusées notamment par l’AMDH montrent une réaction disproportionnée de la police marocaine. Les migrants arrêtés par cette dernière, ont été entassés par terre les uns sur les autres. Les images choquantes, ainsi que le nombre élevé de victimes, ont suscité un tollé sur les réseaux sociaux.

    “Laisser dans cette situation, sans aucun secours sur place, des centaines de migrants qui ont été traités avec violence de la part des (forces) marocaines et espagnoles a sans doute fait augmenter le nombre de décès”, a dénoncé l’AMDH sur sa page Facebook.

    “Une vraie catastrophe qui nous laisse croire que le nombre de migrants morts est beaucoup plus élevé”, a-t-elle encore écrit.

    “Comment peut-on accepter de laisser des dizaines de migrants gravement blessés sans aucun secours pendant presque 9 heures sur place, entourés de militaires alors qu’on avait besoin de secouristes’”, s’est encore indignée l’AMDH.

    “Un bilan très lourd, catastrophique qui montre que les politiques migratoires suivies sont mortelles avec des frontières et des barrières qui tuent”, a dénoncé l’Association des droits de l’Homme, qui a appelé devant ces “violations gravissimes”, à l’”ouverture d’une enquête rapide et sérieuse pour déterminer les circonstances” de ce bilan “très lourd”.

    Selon l’AMDH Nador, tous les morts sont à la morgue de l’hôpital de Nador (ville marocaine la plus proche de Melilla).

    Plusieurs appels ont été lancés hier pour réclamer une enquête indépendante, au lendemain de la tentative d’entrée de près de 2.000 migrants subsahariens dans l’enclave espagnole de Melilla qui s’est terminée par une “tragédie” sans précédent au Maroc.

    “Nous appelons à l’ouverture d’une enquête rapide et transparente”, a déclaré aux médias, Mohamed Amine Abidar, le président de la section de l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH) à Nador, dans le nord du Maroc.

    Des images diffusées notamment par l’AMDH, principale organisation marocaine de défense des droits humains, montrent un usage disproportionné de la force par la police marocaine. Les migrants arrêtés par cette dernière, ont été entassés par terre les uns sur les autres. Les images choquantes, ainsi que le nombre élevé de victimes, ont suscité un tollé sur les réseaux sociaux.

    Selon un dernier bilan officiel, 18 morts ont été enregistrés vendredi lors de la tentative d’entrée de près de 2.000 migrants dans Melilla.

    Le président de la section de l’AMDH de Nador s’est refusé à chiffrer le nombre de morts, mais “pense que le bilan va s’alourdir”, ajoutant que “la cause principale de cette catastrophe est la politique migratoire menée par l’Union européenne en coopération avec le Maroc”.

    Selon l’ONG Caminando Fronteras, spécialiste des migrations entre l’Afrique et l’Espagne, il s’élèverait à 27 morts.

    L’association espagnole a exigé samedi dans un communiqué “l’ouverture immédiate d’une enquête judiciaire indépendante du côté marocain comme espagnol, ainsi qu’au niveau international pour faire toute la lumière sur ce drame humain”.

    Toujours en Espagne, une députée européenne du parti de gauche radicale Podemos, a également réagi. “Une enquête est nécessaire pour éclaircir les faits et les responsabilités”, a tweeté Idoia Villanueava, responsable de Podemos pour les affaires internationales.

    De son côté, Eduardo de Castro, le président (maire) de Melilla et plus haute autorité politique de cette ville autonome, a dénoncé une “réponse disproportionnée” du Maroc à la tentative de passage des migrants. “Le Maroc se permet certaines choses qui ne seraient pas acceptables” en Espagne, a-t-il dit.

    Situées sur la côte nord du Maroc, Melilla et l’autre enclave espagnole de Ceuta sont les seules frontières terrestres de l’Union européenne (UE) sur le continent africain et font régulièrement l’objet de tentatives d’entrée de la part de migrants cherchant à rejoindre l’Europe.

    #Maroc #Espagne #Melilla #Migrants

  • Elections françaises: Une Assemblée sans majorité, ni opposition

    France, Emmanuel Macron, Jean-Lux Mélenchon, élections législatives, élections régionales,

    par Abdelhak Benelhadj

    Les « Unes » des quotidiens parisiens ont résumé le résultat du second tour des élections législatives en une phrase : « Une France ingouvernable ».

    Certes, le scrutin de ce dimanche a envoyé un groupe majoritaire à l’Assemblée, celui du Président tout nouvellement renouvelé en son second mandat. Mais il ne s’agit que d’une majorité relative très loin de la limite nécessaire (289 sièges, 36% de l’Assemblée) à même de produire des lois, avec une cohérence politique entre l’Elysée et Matignon telle que la prescrit la Constitution.

    À l’évidence, il n’y a plus de majorité à même de gouverner de manière stable le pays.

    Le problème est qu’il n’y a même pas d’opposition claire non plus. Chaque groupe, aux bords opposés de l’Assemblée, revendique pour son compte l’insigne privilège d’être l’opposant majeur au Président, chacun muni de sa calculette et de ses arrières-pensées.

    Il y a des jeux d’images, mais il y a aussi des jeux et enjeux de pouvoirs plus complexes à identifier et à décoder.

    Comment en est-on arrivé là ?

    En réalité, la situation actuelle dérive directement des conditions de l’élection de E. Macron en 2017. Les plus sagaces iraient jusqu’à faire remonter les déboires à la fin du dernier mandat de J. Chirac et même au mandat chahuté de F. Mitterrand après la perte de son Assemblée en 1986.

    Président par défaut en 2017, il a été réélu président par défaut en 2022.

    Toute cette affaire vient de loin.

    C’est F. Mitterrand qui a inauguré la technique (même si c’est le Général qui l’a inventée dès 1958) : l’instrumentalisation de l’extrême droite utilisée comme une menace pour la République formalisée sous la rubrique « vote républicain ».

    Le « Moi ou le chaos » a fonctionné. Usé jusqu’à la corde, il ne semble plus fonctionner.

    Menacé par ses marges, entre NUPES et RN, le président s’est joué tantôt des uns, tantôt des autres. Un coup à gauche pour se défaire au second tour des présidentielles pour se débarrasser de la candidate du RN. Un coup à droite pour faire peser la balance côté RN.

    Mardi 14 juin, depuis le tarmac d’Orly à son départ pour la Roumanie, le président absent aussi bien de la campagne des présidentielles que celle du premier tour des législatives, s’est adressé aux Français. Il a osé, pour la première fois utiliser à propos des Insoumis les qualificatifs habituellement lancés à la tête du RN.

    « Nous sommes à l’heure des choix et les grands choix ne se font jamais par l’abstention. J’en appelle donc à votre bon sens et au sursaut républicain. Ni abstention, ni confusion mais clarification ». (…) « Dimanche, aucune voix ne doit manquer à la République. Dimanche, je compte sur vous pour doter notre pays d’une majorité solide afin d’affronter tous les défis de l’époque et de bâtir l’espoir ».

    Un président-communicateur à la veille de sa rencontre avec un autre, délibère : les Insoumis et leurs alliés dans la NUPES seraient désormais incompatibles avec la République.

    Ce qui expliquerait qu’il ait favorisé en sous-main l’élection de députés RN au détriment de ceux de la NUPES à qui la « consigne républicaine » a été chichement comptée. D’où la surprise (y compris au sein du RN) du score inespéré que ce parti a réalisé. Dans les années 1930, la peur des Bolcheviks a poussé la classe politique et les patrons européens à faire un choix, « plutôt noir que rouge !». Un choix tragique qui a endeuillé le continent quelques années plus tard à une échelle inconnue l’histoire.(1)

    E. Macron a réussi sont coup. En fait, le problème est qu’il l’a trop bien réussi.

    Finalement, il a tout perdu et se résout dans un paysage qui évoque (à tort) la IVème République, à tenter de jouer les uns contre les autres et sa survie. Naturellement, il faudrait être bien naïf pour croire à la vraisemblance d’un tel scénario transparent pour tous les joueurs d’un jeu politique brouillé où les pièges sont plus nombreux que les députés.

    Comment en sortir ?

    Définition : On appelle « pays » ou « Etat » un processeur de décisions porteur d’une singularité historique et d’une identité politique (au sens fort du mot) qui se pose comme obstacle, comme limite péremptoire. Il serait trivial de rappeler qu’un pays, un parti, un ordre politique… un homme… n’existent qu’en opposition.

    N’existe que ce qui résiste.

    De nombreuses structures qui votent à l’ONU, ainsi dénommées et reconnues par les instances internationales, n’en ont que l’apparence.

    La France d’E. Macron, privée d’Assemblée Nationale, pourrait se passer d’un gouvernement. En cela rien de nouveau en Europe.

    La Belgique, d’avril 2010 à décembre 2011, soit pendant 541 jours, s’est passée de gouvernement. Belgique, Pays-Bas, Irlande… rivalisent en ce domaine. Ces pays libéraux sont fondamentalement convaincus (ils ne sont pas les seuls) que le marché est largement suffisant pour administrer les affaires des nations affectant de manière optimale les ressources produites et l’ordre civil.

    L’autogouvernement de la société et de l’économie par elle-même via la confrontation de l’offre et la demande est une obsession récurrente des libéraux qui ne supporte pas l’idée d’une régulation « extérieure ». Et c’est sans doute pourquoi, dans ces pays, les hommes politiques et les savonnettes sont identiquement apprêtés et vendus sur les marchés.

    Ce modèle est en oeuvre aux Etats-Unis où les hommes politiques sont cotés à l’argus et où la notion de « services publics » est une incongruité lexicale. N’est-ce pas R. Reagan, au cours de sa campagne électorale en 1980, eut ce mot passé à la postérité : « L’Etat n’est pas la solution, l’Etat est le problème. »

    La Belgique peut se passer de gouvernement peut-être même d’Etat. Après tout, ce royaume aurait probablement disparu, tel est le sort des « plats pays », réduit en deux entités culturelles radicalement antagonistes, si Bruxelles n’hébergeait pas les institutions européennes et l’OTAN.

    Il suffirait de regarder une carte de géographie de l’Europe qui a façonné l’histoire française, pour comprendre que la France, au coeur de l’Union, ne participe pas de ce modèle.

    C’est ce qui explique pourquoi la situation dans laquelle elle se trouve ne peut faire l’économie d’une Assemblée et d’un gouvernement.

    Le bricolage : une « combinazione » à l’italienne

    Une alliance, un pacte avec un des autres groupes de l’Assemblée, le Président s’est immédiatement affairé à en explorer les possibilités.

    Cette hypothèse est très vite et fermement récusée par Les Républicains, le seul groupe susceptible de conclure un accord avec le Président qui accueille dans sa majorité nombre de transfuges venus de la droite. LR, pris en étau par « Ensemble » et le Rassemblement National, est menacé de disparition comme le Parti Socialiste et le Parti Communiste (qui savent ce que leur survie doit à la NUPES et au tribun qui la dirige).

    L’autre piste serait de jouer les votes au coup par coup. Une « gouvernance d’action » comme le disent les partisans du Président. Un opportunisme parlementaire à la IVème République, avec des majorités à géométrie variable.

    A cette fin (et à d’autres…), dans les coulisses, « à l’ombre des majorités silencieuses », agissent les hommes de pouvoir déchus : les Copé, les Raffarin, les Sarkozy, les Hollande qui depuis longtemps ont repris du service après avoir tenté en vain de revenir par là où ils ont été chassés.

    Contrats de coalition à l’Allemande ou dissolution ?

    Le modèle germanique ou néerlandais évoqué de manière superficielle par des politiques en perte de repères, ne peut davantage convenir aux circonstances.

    1.- Parce qu’il s’agit d’une tradition laborieusement échafaudée dans des pays où le « consensus » est un mode de gouvernement, très éloigné des traditions et de l’histoire politique française. Ce système, sous quelque forme qu’il se présente, renvoie depuis 1958 aux magouilles et aux confusions de la IVème République.

    Gouvernement bigarré, cohabitation et chienlit sont des avatars du même acabit qui font injure à l’esprit de la Constitution. Le Général aurait démissionné en 1986 lorsque les élections législatives avaient envoyé une Assemblée non conforme à ses couleurs politiques. F. Mitterrand s’était contenté, lui, d’une lecture strictement formelle de la Constitution ignorant délibérément son contenu politique. Combien est commode « le coup d’Etat permanent » au service de monarques opportunistes accrochés « quoi qu’il en coûte » au pouvoir.

    2.- Parce qu’il n’est pas certain que ce modèle « pragmatique », qui met entre parenthèses le principe oppositionnel, soit conforme aux valeurs de la démocratie. L’union nationale peut à la rigueur être convoquée en temps de guerre. Elle ne peut être invoquée en d’autres circonstances.

    En tout état de cause, aucune de ces solutions ne peut convenir. Reste la solution la plus conforme aux moeurs de Vème République : la dissolution de l’Assemblée dont seul le président possède le pouvoir.

    De nombreux partis la souhaitent. NUPES et LR voudront prendre leur revanche. D’autres la redoutent. C’est en particulier le cas du RN qui a profité de l’indécision des uns et des autres du jeu d’équilibriste trouble de l’Elysée et pourrait ne pas retrouver le score « miraculeux » qu’il vient d’obtenir.

    Est-ce peut-être la raison pour laquelle le RN fait profil bas et affiche une posture « très raisonnable ». Le message a été entendu : Éric Dupond-Moretti, au lendemain des élections se disait disposé à «avancer ensemble» avec le RN. Une députée macroniste récemment investie a exprimé la même « ouverture d’esprit »… La mainmise sur la commission des finances n’est pas un enjeu de pure forme…

    Le Président peut aussi attendre que mûrissent les contradictions et que s’étendent l’inaction et la paralysie de la décision pour tenter de tirer parti d’un nouveau scrutin en faisant la démonstration qu’il n’avait pas eu d’autres choix. Transparent, classique, prévisible mais, rondement mené, le coup peut être efficace. E. Macron sait toutefois que c’est là un fusil à un coup…

    La course contre la montre du « maître des horloges » : Jupiter neutralisé

    Les temps difficiles à venir ne lui offriront que peu de marge de manoeuvre. La tempête et le tonnerre grondent. Les records sont battus, les uns après les autres : inflation, taux d’intérêt, déficits publics, déficit extérieur, endettement, attente sociale très forte (éducation, santé, pouvoir d’achat…)

    Dans la bourrasque, la France a besoin d’une assise politique solide. La Constitution de la Vème République dégradée depuis plus de vingt ans, s’est peu à peu délitée. La réduction du mandat présidentiel lui a sans doute porté un coup décisif et l’ont mis à la portée des désordres similaires à ceux qui l’avaient rendue nécessaire et opportune.

    Certes, les formes constitutionnelles évoluent presque toujours sous les contraintes imposées par les contraintes économiques et politiques nationaux et internationaux. Toutefois, une Constitution seule peut-elle suffire ?

    La France, et plus largement l’Europe, fait face -dans les plus mauvaises conditions- à une double crise à laquelle elle ne semble pas avoir été préparée :

    – Une guerre à ses portes qu’elle ne paraît que peu influencer et encore moins diriger ou maîtriser qui menace les fondements mêmes de la construction européenne.

    – Une crise économique profonde qui met face à face des exigences contradictoires.

    * D’une part, des catégories populaires nombreuses qui n’arrivent plus à joindre les deux bouts et exigent une relation économique à même de revaloriser leur pouvoir d’achat (en terme réel) érodé pendant des décennies.

    * D’autre part, la nécessité d’équilibrer les comptes et de retourner à une gestion financière nationale et internationale plus conforme aux traités et à l’orthodoxie financière.

    Avec une question simple : quelle Assemblée votera le budget à l’automne prochain ?

    Le « quoi qu’il en coûte » anti-pandémique a creusé des Himalaya de dettes permis par des Banques Centrales qui ont abandonné leur « neutralité politique » (qu’elles n’ont jamais eue), entretenant des taux d’intérêt très faibles et procédant à des rachats de créances publiques.

    Les indices boursiers, les actifs financiers et immobiliers ont été (et continuent de l’être car les taux d’intérêt réels demeurent négatifs) artificiellement poussés vers des records, que les corrections récentes n’ont que très peu affectés. L’inflation n’a évidemment jamais disparu. Elle s’est seulement déplacée et, quarante ans après, revient de là où la déflation et la « rigueur » l’avaient chassée. Ces accommodements ont aussi soldé les comptes des bulles précédentes (2000, 2008) et la crise structurelle des finances internationales qui charrient de gigantesques créances insolvables portées à bout de bras, notamment par la FED dont les remontées de taux pourraient précipiter ce qu’elles se prétendent endiguer.

    Pour ce qui concerne la France, la hausse importante du salaire minimum, à la hauteur exigée par les opposants, du point d’indice des fonctionnaires, le renoncement à la réforme des retraites et à la hausse envisagée de la TVA… sont au rebours de ce que « souhaitent » les partenaires « frugaux » européens de la France même si ceux-là mêmes affrontent désormais les mêmes difficultés.

    Il n’est pas certain qu’un nouveau « quoi qu’il en coûte » impliquant le contournement des règles maastrichtiennes soit durablement toléré fut-ce pour venir en aide à l’Ukraine ou pour faire face aux inconséquentes, coûteuses en retour, des sanctions infligées à la Russie.

    Naturellement, tout le monde a compris que, derrière ces consentements, il y a la pression de Washington aussi puissante que discrète.

    Les difficultés économiques, commerciaux, budgétaires, financiers et maintenant politiques de la France sont abondamment commentées dans les médias hexagonaux. Ils le sont aussi dans le reste de l’Europe et dans les milieux intéressés en Amérique du nord. Que ces difficultés aient été le produit d’un Jupiter aussi maladroit qu’égotique et inconséquent ne changent rien à l’affaire.

    La France n’est pas la Lituanie ou la Georgie. «Too big to fail», elle n’est pas davantage la Grèce de 2015. 2

    La moitié de la capitalisation des entreprises indexées au CAC40 et la moitié de sa dette sont détenues par des étrangers, avec un ratio dette/actif de plus en plus préoccupant, même sous le parapluie de la BCE et de la signature allemande.

    La France participe du noyau dur de l’Union Européenne et du système de défense dirigé de main de fer par Washington. C’est pourquoi la crise politique ce qui se déroule en France est observé au microscope par les Etats-Unis et ses partenaires. Observée et influencée de toutes les façons que l’on peut imaginer. Et sur ce point on n’a pas besoin de stimuler notre imagination. La littérature propose à profusion de nombreux ouvrages consacrés à cette question. Rien à voir avec le complotisme et tout à voir avec une hyperpuissance qui tient à la protection des intérêts partout où ils sont menacés y compris dans les plus lointaines de ses marges.

    A titre d’exemple, on peut lire avec profit le texte de Vincent Jauvert qui a parcouru, dépouillé et analysé des centaines de documents déclassifiés (du Département d’Etat, de la CIA et du Pentagone, entre autres) restitués dans « L’Amérique contre de Gaulle. Histoire secrète 1961-1969. » Editions Seuil, collection Histoire immédiate, 280 p.

    On peut aussi parcourir le livre de Frédéric Charpier (2008) : « La CIA en France. 60 ans d’ingérence dans les affaires françaises. » Ed. Seuil, 365 p.

    Le plus singulier est que tout cela est entrepris avec la collaboration zélée des services français.

    Les profil et postures individuelles n’ont ici strictement aucune importance. Pas plus que quelques gestes d’humeur sans lendemains (C. Pasqua qui expulse 4 agents de la CIA en 1995 ou la réaction de J. Chirac en février 2003). L’antisoviétisme et, aujourd’hui, l’antipoutinisme ont bon dos. Le différentiel de puissance et les moyens américains mis à la disposition des actions françaises, en Afrique par exemple, dispensent ceux qui ont des états d’âme de s’arrêter sur la question.

    Pour compléter ce sujet qui ne nous éloigne qu’en apparence du sujet, on peut aussi recommander quelques films et séries.

    – Une surprenante série danoise « Borgen » dont la quatrième saison est en cours de diffusion.

    – Deux films français anciens de H. Verneuil mais qui n’ont rien perdu de leur actualité :

    – « Le président », 1961 avec un J. Gabin au sommet de son art.

    – « Mille milliards de dollars », 1982 avec P. Dewaere trop tôt disparu.

    En attendant que mûrisse la crise et que pourrissent les antagonismes, E. Macron laisse une Assemblée à son chaos et ses lieutenants préparer la scène et improviser le coup suivant. Pour le moment, c’est l’Ukraine qui va occuper toute son attention : Conseil européen des 23 et 24 juin à Bruxelles, Sommet du G7 en Allemagne du 26 au 28 juin et, pour terminer, le Sommet de l’OTAN à Madrid du 28 au 30 juin.

    Qui croira un instant que E. Macron sera ailleurs qu’à Paris ?

    Notes :

    1- Lire : Rochebrune (de) R., J.-C. Hazera (2013) : Les patrons sous l’occupation. Ed. O. Jacob, 959 p. Collectif (2009) : Histoire secrète du patronat français de 1945 à nos jours. Le vrai visage du capitalisme français. Arte éditions, La découverte. 791 p.

    2- Abdelhak Benelhadj. Les enjeux géopolitiques et de la dette grecque (Le Quotidien d’Oran, 04 et 05 juillet 2015)

    Le Quotidien d’Oran, 26 juin 2022

    #France #Macron #Melenchon #Opposition #AssembleNationale

  • Maroc : Omar Radi, un tisseur de liens -témoignage-

    Maroc : Omar Radi, un tisseur de liens -témoignage-

    Maroc, Omar Radi, presse, journalisme,

    Omar Radi a été au carrefour de plusieurs de mes rencontres militantes, professionnelles et personnelles. Quand je jette un coup d’œil sur le rétroviseur de ces 16 dernières années, je me rends compte qu’Omar a toujours été là pour aider, guider ou proposer. En fait, Omar est un tisseur de liens.

    Dans un monde militant inhumain ou dans un milieu journalistique égoïste et égocentriste, Omar était une exception.

    Il sortait du carcan militant et « journaleux ». Il pensait et agissait hors des sentiers battus. Il est un électron libre. Il est un danger pour tous ces milieux. Il était surtout un danger pour le système.

    Le danger d’Omar était son éternel sourire, sa générosité et sa capacité à rassembler là où le système fait tout pour diviser. Omar était un humain librement dangereux.

    L’adhésion à Attac: ce « rasta » qui tisse des liens.

    J’ai rencontré Omar pour la 1ère fois en mars 2006. J’avais trouvé son numéro sur le site d’ATTAC Maroc. Je souhaitais rejoindre cette association. J’y allais avec appréhension car j’avais essayé d’avoir un rendez-vous avec un membre quelques mois auparavant, mais il ne s’est jamais présenté. En revanche, Omar s’est présenté à l’heure ce samedi après-midi.

    On avait pris un café au cinéma ABC.On avait discuté une demi-heure. Il a dû partir car il était pressé et il avait un autre rendez-vous. Il m’avait laissé une bonne impression. J’avais une crainte de rejoindre une association « gauchiste » avec leurs vieux réflexes, or je retrouvais dans Omar, un représentant d’une association jeune, ouverte sur le monde internationaliste. Nous étions sur la même longueur d’onde. La question n’était pas idéologique mais dans l’état d’esprit.

    Quelques jours après, je parle de cette rencontre à Majdouline, et de ce café avec ce jeune Rasta cultivé. Et le monde est petit. Omar était un gd ami de classe de Majdouline durant toute la période du lycée. Cette connaissance commune a joué certainement dans notre adhésion à ATTAC. Majdouline et moi, qui avions une allergie à adhérer face aux organisations, nous avions trouvé en Omar un gage de confiance et d’ouverture d’esprit. Omar est ce jeune homme qui tisse des liens.

    Omar, ce miracle politique :

    Omar était ce jeune militant qui ne connaissait pas l’impossible. Parmi les nombreuses actions qu’Omar a mené durant cette période de militantisme à ATTAC, je pourrais citer la constitution du club conscience estudiantine à la faculté d’économie de la Route d’El Jadida.

    Moi, qui ne connaissais rien à l’histoire et à la réalité de la scène militante au sein des universités marocaines, je peux dire auj que ce club était un miracle politique. Je pèse mes mots. Seul un militant comme Omar peut rassembler autour de lui, négocier avec finesse dans un environnement extrêmement hostile quadrillé par le makhzen et par les islamistes.

    Ce club a été le lieu d’éclosion et d’expression de nombreux militant-e-s. C’était un rêveur qui avait les pieds sur terre.

    Omar est aussi un militant et un citoyen qui rassemble des univers différents. Des milieux qui ne pouvaient pas se fréquenter, où que l’Etat ne veut pas qu’ils se rencontrent. C’est grâce à l’ouverture d’esprit et l’aisance d’Omar, qu’ATTAC a pu prendre part au Boulevard. ATTAC y prendra part à deux reprises avec un stand en 2007 et 2008.

    C’était encore une fois une prouesse. Qd Omar propose l’idée lors d’une réunion de la section de Casablanca, tenue au siège de l’association Tamaynout, certains ont fait la moue. D’autres, comme moi, ne pensaient pas que ça serait possible. Omar était convaincu de la faisabilité de cette idée.

    Et que c’était notre droit d’y être. Omar est parti voir les organisateurs, négocier avec eux, sybir qqs fois leurs commentaires moqueurs du type :  » Des anti- mondialisation participeraient à un .événement financé par des sponsors privés ».

    Omar encaissait des coups mais savait aussi en donner. Il était fair-play et jovial. On obtient finalement notre stand, grâce au franc-parler et à la pugnacité d’Omar. C’était une superbe expérience. C’était l’époque du boulevard avec des grandes scènes au COC et au RUC. Un monde fou y assistait. La jeunesse venait découvrir ses musiciens préférés, et jeter un coup d’oeil curieux sur cette bande de militants avec leur brochure anti-privatisation. L’engouement était là, grâce à Omar.

    Que ce fait d’armes fait d’Omar un Marocain dangereux pour le  » système ». Depuis notre 1er stand, l’AMDH, des associations féministes et plusieurs ONG ont commencé à pendre part au Boulevard. On ne remerciera jamais assez Omar pour cette action.

    (suivra)

    Source : Twitter

    #Maroc #OmarRadi #Presse #Journalisme

  • Chronologie: Les relations difficiles entre Madrid et le Maroc

    Chronologie: Les relations difficiles entre Madrid et le Maroc

    Maroc, Espagne, Ceuta, Melilla, Sahara Occidental, Migration,

    MADRID, 25 juin (Reuters) – La mort d’au moins 18 migrants vendredi lors d’une tentative massive de passage du Maroc vers une enclave espagnole est survenue à un moment charnière pour les relations souvent rocailleuses entre les pays voisins.

    Les autorités marocaines ont déclaré que la catastrophe s’est produite après que des migrants ont tenté de franchir une barrière menant à l’enclave de Melilla. Certains sont morts dans une bousculade et d’autres sont tombés en grimpant.

    L’Espagne a conservé les enclaves de Melilla et de Ceuta, qui étaient auparavant des territoires coloniaux, après l’indépendance du Maroc en 1956.

    Voici une chronologie des événements pertinents :

    – Septembre 2005 : L’Espagne déploie des troupes à Ceuta et Melilla après qu’environ 600 migrants ont tenté de franchir les clôtures frontalières, ce qui a entraîné la mort d’au moins 11 migrants et des centaines de blessés.

    – 6 février 2015 : Quinze migrants se noient et d’autres sont blessés alors que 400 personnes tentent de rejoindre Ceuta en contournant à la nage une digue depuis le Maroc. Un juge de Ceuta rejette ensuite une plainte déposée contre 18 gardes civils espagnols qui leur ont tiré des balles en caoutchouc.

    – 17-19 mai 2021 – Pendant plusieurs jours, environ 8 000 personnes se rendent à Ceuta à la nage ou enjambent la clôture frontalière après que les autorités marocaines semblent relâcher les contrôles.

    L’augmentation du nombre de passages intervient quelques jours après que Rabat ait exprimé sa colère suite à la décision de Madrid d’autoriser Ibrahim Ghali, le chef d’un mouvement rebelle, à entrer en Espagne pour un traitement COVID-19. Ghali dirige le Front Polisario qui cherche à obtenir l’indépendance du Sahara occidental, un territoire que Rabat considère comme le sien.

    – 18 mars 2022 – Le Maroc révèle que l’Espagne a changé sa position sur le Sahara Occidental, décrivant le plan d’autonomie de Rabat pour le territoire comme « la base la plus sérieuse, réaliste et crédible » pour résoudre le conflit.

    – 7 avril 2022 – Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez se rend à Rabat pour rencontrer le roi du Maroc Mohammed VI afin de marquer une « nouvelle phase dans les relations basées sur le respect mutuel, la confiance mutuelle, la consultation permanente et la coopération franche et fidèle ».

    – 15 mai 2002 – Les ministres de l’Intérieur de l’Espagne et du Maroc réactivent leur groupe de travail et conviennent d’encourager la coopération contre l’immigration clandestine, notamment par des patrouilles frontalières conjointes et une intensification de la répression des réseaux de trafic.

    – 24 juin 2022 – Quelque 2 000 migrants prennent d’assaut les barrières frontalières entre la ville marocaine de Nador et Melilla lors d’un incident qui fait au moins 18 morts. Les groupes de défense des droits de l’homme affirment que de nombreux migrants blessés n’ont pas été soignés et que le nombre de morts risque d’augmenter.

    #Maroc #Espagne #Ceuta #Melilla #Migration #SaharaOccidental

  • Timeline: Spain and Morocco’s rocky diplomatic relations

    Timeline: Spain and Morocco’s rocky diplomatic relations

    Spain, Morocco, Migration, Ceuta, Melilla, Western Sahara,

    MADRID, June 25 (Reuters) – The deaths of at least 18 migrants on Friday during a mass attempt to cross from Morocco into a Spanish enclave took place at a pivotal time for often rocky relations between the neighbouring countries.

    Moroccan authorities said the disaster occurred after migrants attempted to breach a fence into the Melilla enclave, with some dying in a crush after what authorities called a stampede, and others falling as they climbed.

    Spain retained the enclaves of Melilla and Ceuta, which were previously colonial territories, after Morocco gained independence in 1956.

    The following is a timeline of relevant events:

    – September 2005: Spain deploys troops to Ceuta and Melilla after about 600 migrants attempt to breach border fences, resulting in at least 11 migrants being killed and hundreds injured.

    – Feb. 6, 2015: Fifteen migrants drown and more are injured as 400 people attempt to reach Ceuta by swimming around a seawall from Morocco. A judge in Ceuta later dismisses a case brought against 18 Spanish Civil Guards who fired rubber bullets at them.

    – May 17-19, 2021 – Over several days, about 8,000 people swim into Ceuta or clamber over the border fence after Moroccan authorities appear to loosen controls.

    The surge in crossings comes days after Rabat expresses anger over Madrid’s decision to allow Ibrahim Ghali, the leader of a rebel movement, into Spain for COVID-19 treatment. Ghali leads the Polisario Front which seeks independence for Western Sahara, a territory Rabat regards as its own.

    – March 18, 2022 – Morocco reveals that Spain has changed its position on Western Sahara, describing Rabat’s autonomy plan for the territory as « the most serious, realistic and credible » basis for solving the dispute.

    – April 7, 2022 – Spanish Prime Minister Pedro Sanchez travels to Rabat to meet Moroccan King Mohammed VI to mark a « new phase in relations based on mutual respect, mutual trust, permanent consultation and frank and faithful cooperation ».

    – May 15, 2002 – The Interior ministers of Spain and Morocco reactivate their working group and agree to foster cooperation against illegal migration including through joint border patrols and an intensified crackdown on trafficking networks.

    – June 24, 2022 – Some 2,000 migrants storm border fences from the Moroccan town of Nador into Melilla in an incident that leaves at least 18 migrants dead. Human rights groups say scores of injured migrants were left untreated and the death toll is likely to rise.

    #Spain #Morocco #Melilla #WesternSahara #Migration