Catégorie : sélection articles illustrés

  • Jean-Louis Trintignant, le dernier gentleman du cinéma français

    Jean-Louis Trintignant, le dernier gentleman du cinéma français

    France, cinéma, Jean-Louis Trintignant,

    María D. Valderrama

    Paris, 17 juin (EFE) – Icône du cinéma français des années 1960, éternel gentleman de l’écran et chouchou de sa vie privée, Jean-Louis Trintignant est mort aujourd’hui à l’âge de 91 ans, dévoré par un cancer qu’il a refusé de combattre et après presque vingt ans de deuil pour le meurtre brutal de sa fille, Marie Trintignant.

    Trintignant (1930-2022) est entré dans le métier d’acteur par le biais du théâtre, où il a vécu une véritable révélation en voyant pour la première fois la comédie de Molière « L’Avare », ce qui l’a encouragé à monter sur les planches. Mais son nom devient connu en 1956 avec l’une de ses premières apparitions au cinéma dans « Et Dieu créa la femme ».

    Il y joue, aux côtés de Brigitte Bardot et sous la direction de Roger Vadim, le rôle d’un jeune mari éperdument amoureux de la belle protagoniste, qui s’amuse à séduire les hommes sur la plage de Saint-Tropez.

    Une histoire qui n’est pas sans rappeler la réalité, puisque Bardot, sur le point de devenir une icône mondiale, et Trintignant ont eu une liaison dans le dos de Vadim, le véritable mari de l’actrice, donnant lieu à l’une des histoires à potins les plus répandues de ces années-là.

    Ce n’est pas la dernière fois que sa relation avec une actrice fait la une des journaux : son rôle dans « Le Train » a donné lieu à une relation brève mais intense avec Romy Schneider, qu’il a finalement quittée pour poursuivre sa relation avec sa femme, la cinéaste Nadine Trintignant.

    Il eut trois enfants avec elle : Marie, Vincent et Pauline, qui mourut à l’âge de neuf mois, premier coup dur dans la vie de la famille.

    Après un grand arrêt du cinéma à la fin des années 1950 – il a évité d’être envoyé à la guerre d’Algérie en tombant malade à cause du blanc d’œuf et du vin blanc – il est revenu à l’écran avec des classiques qui sont passés à la postérité, comme « Les Liaisons dangereuses », toujours réalisé par Vadim.

    Dans cette adaptation du célèbre roman de Pierre Choderlos de Laclos, il côtoie Jeanne Moreau et Gérard Philippe, avant de devenir également une star du cinéma italien, où il travaille avec des réalisateurs tels que Dino Risi, Ettore Scola et Bernardo Bertolucci.

    Des films tels que « Le Conformiste » d’Éric Rohmer, « Il sorpasso », « Le mouton enragé », « Ma nuit avec Maud » et « Z » de Costa Gavras l’ont amené sur le podium des acteurs les plus admirés de la seconde moitié du XXe siècle, bien que son plus grand succès soit venu avec « Un homme et une femme », le film de Claude Lelouch qui a remporté la Palme d’or en 1966 et l’Oscar du meilleur film étranger un an plus tard.

    Ce film, dans lequel il jouait aux côtés d’Anouk Aimée, a été suivi deux décennies plus tard dans « Un homme et une femme : vingt ans après » et à nouveau en 2019 dans « Les plus belles années d’une vie », clôturant dans une trilogie l’un des classiques du cinéma romantique, dans lequel Trintignant jouait un pilote de course qui tombe amoureux d’une veuve au milieu d’une relation tourmentée par la culpabilité et la perte.

    VINGT ANS DE DEUIL

    Ce n’est pas un hasard si le rôle de Trintignant est celui d’un pilote de course. Né dans une famille aisée du sud de la France, il est le neveu de trois pilotes de course célèbres, Louis, Henri et Maurice Trintignant, dont il a hérité la passion de la vitesse.

    Ses dernières années au cinéma ont été marquées par la perte tragique de sa fille Marie, également actrice, qui a été battue à mort en 2003 par son compagnon, le chanteur Bertrand Cantat.

    « Ça m’a complètement détruit, je n’ai pas réussi à m’en remettre », a-t-il admis en 2018 dans l’une des rares interviews où elle a accepté de parler de sa vie privée.

    Il s’est rarement remis devant une caméra et a reconnu avoir refusé des rôles par manque de force, même s’il savait que le métier d’acteur était l’une des choses qui l’aidait le plus à surmonter la perte.

    Ses rares apparitions au cinéma au cours des vingt dernières années ont néanmoins donné lieu à des rôles mémorables, comme dans le film « Love » de Michael Haneke en 2012 et à nouveau avec le cinéaste allemand dans « Happy End » en 2017.

    La boucle est bouclée, « Les plus belles années d’une vie » est sa dernière apparition au cinéma, hormis un projet de documentaire sur Lelouch.

    En 2017, à l’âge de 87 ans, il a rendu publique sa maladie de cancer de la prostate, qu’il a refusé de combattre.

    « Quand on est vieux, le cancer n’est pas la maladie la plus grave », a-t-il déclaré, admettant que sa seule volonté pour faire face à son mal était de se reposer. EFE

    Swissinfo, 17 juin 2022

  • Mohamed VI, le prince qui ne voulait pas être roi

    Mohamed VI, le prince qui ne voulait pas être roi

    Maroc, Mohammed VI, Hassan II, Sahara Ocidental, Ferran Sales, Le prince qui ne voulait pas être roi,

    L’ancien correspondant à Rabat du quotidien espagnol El-Païs publie une œuvre sur le souverain marocain, dans laquelle il trace le portrait totalement différent de Mohammed VI et affirme que celui-ci ne voulait pas de la royauté et pensait régler le conflit du Sahara occidental par une consultation démocratique (référendum).

    Un nouveau livre intitulé “Le prince qui ne voulait pas être roi” est en vente dans les librairies espagnoles. Il a été écrit par Feran Salis, un ancien correspondant du quotidien espagnol El Païs sur la vie du monarque marocain, Mohammed VI. Dans cet ouvrage, l’auteur dresse un portrait complètement différent de ce que l’on connaît du souverain alaouite. Il a entamé le livre par l’entretien que lui avait accordé Mohammed VI en mai 1997, alors qu’il était encore prince héritier, dans le cadre de la stratégie d’Hassan II de mettre son fils déjà sous les feux de la rampe afin qu’il soit connu par l’opinion publique interne et internationale.

    À ce sujet, le journaliste d’El Païs indiquera ne pas en tirer de fierté, car les questions et les réponses étaient l’œuvre du principal conseiller du palais royal, Azoulay, car le futur roi ne faisait que réciter mécaniquement des phrases à l’évidence bien apprises à l’avance lors de l’interview. Il relèvera néanmoins, que Mohammed VI avait commis une erreur de taille en reconnaissant que le conflit du Sahara occidental ne pouvait être résolu que dans le cadre d’une consultation démocratique, ce qui voulait dire tout simplement un référendum d’autodétermination. Cette réponse a été cependant supprimée de la version finale de l’entretien remise au quotidien El Païs par le conseiller Azoulay, souligne l’écrivain.

    L’autre passage intéressant de la publication est celui dans lequel il affirme que Mohammed VI ne voulait pas être roi. Ainsi, ce dernier s’écartait des affaires de l’État volontairement et se tenait à l’écart pour éviter d’être impliqué. Mais, il a failli être roi du vivant d’Hassan II, qui avait pensé à introniser son héritier avant de mourir, quand il s’était rendu compte de la gravité de sa maladie. Toutefois, le souverain défunt n’a pas pris de décision sur le sujet, parce qu’il n’avait encore tranché définitivement la question de sa succession, hésitant à confirmer qui allait prendre sa place, du moment que la constitution du Maroc lui laissait le champ libre. Il n’est, en effet, pas spécifié que c’est l’aîné qui devait être automatiquement le prince héritier. La décision n’a été prise que bien plus tard au profit de Mohammed VI, au détriment de son frère Rachid et de son cousin Hicham.

    L’auteur du livre expliquera à ce sujet qu’au Maroc, “derrière chaque prince se positionnent des castes de la société marocaine et même de la communauté internationale”, pour montrer que chaque prince possède son clan et ses supporters, qui le soutiennent afin qu’il puisse accéder au trône.

    Enfin, il ne manquera pas de parler des absences fréquentes de Mohammed VI de la vie politique marocaine, et ses nombreux voyages à l’étranger. L’écrivain indiquera que cela irrite la classe politique marocaine et attire l’attention du peuple marocain, notamment les internautes.

    Merzak Tigrine

    Liberté, 30 avril 2009

    #Maroc #MohammedVI


  • La santé du roi du Maroc: une arme diplomatique

    La santé du roi du Maroc: une arme diplomatique

    Maroc, Mohammed VI, maladie, château de Betz,

    Ahmed Benchemsi

    Sache-le, France : le roi du Maroc te boude. C’est du moins l’analyse du quotidien marocain Akhbar Al Youm, qui explique que Mohammed VI s’est abstenu de prendre ses quartiers d’hiver en son château de Betz, dans l’Oise, « comme il fait chaque année à cette période », en rétorsion contre une série d’« impairs » français à l’égard du royaume. « À la place », le roi s’est rendu en visite privée aux Émirats Arabes Unis.

    Rien ne confirme que l’éventuel boycott de Betz soit, comme le dit le journal, un « signe du mécontentement royal à l’égard de la France ». Mais cette hypothèse n’est pas absurde pour autant. Pour qui connaît les mœurs de la cour royale marocaine, elle est même très plausible. Hassan II avait pour coutume d’annuler ses vacances dans l’un ou l’autre de ses nombreux palais, en rétorsion contre une jacquerie enregistrée dans la région en question. Ainsi, Sa Majesté punissait les émeutiers en les privant de l’honneur d’un séjour royal. La geste politique de l’époque prévoyait que les dignitaires de la région honnie se rendent en procession au palais royal afin d’implorer le pardon (et une prochaine visite) du monarque. Que Mohammed VI annule ses vacances en ses terres royales de France pour marquer son mécontentement de la façon dont ce pays le traite serait bien dans la continuité des traditions de cour.

    Sauf que nous sommes en 2015, et que la monarchie marocaine est bien la seule à ne pas voir ce que ces traditions ont de risiblement suranné. À l’époque des médias sociaux et de la démocratie numérique, se comporter en suzerain féodal acariâtre est politiquement pathétique, et diplomatiquement embarrassant.

    On ne sait pas si la visite du roi Mohammed VI aux Émirats Arabes Unis remplace vraiment une visite prévue en France. Ce qui est sûr, c’est qu’elle survient 4 jours à peine après l’annulation, à la dernière minute, d’une visite officielle en Chine. Raison officielle, délivrée via un communiqué du médecin personnel du roi : Sa Majesté souffrait d’un « syndrome grippal avec fièvre à 39,5 degrés compliqué d’une bronchite ». La maladie était-elle une excuse diplomatique ? Il y a des chances, vu la rapidité avec laquelle Mohammed VI s’en est relevé. Les Chinois qui avaient officiellement exprimé leur sympathie et vœux de rétablissement au roi, n’ont pas dû être ravis de le voir enchaîner les activités d’extérieur à Abu Dhabi à peine quatre jours plus tard, manifestement en pleine forme. Même s’il avait vraiment eu une bronchite carabinée et en avait vraiment récupéré très vite et très bien, s’afficher ainsi relevait, pour le moins, d’un manque de tact vis-à-vis des Chinois. Une telle légèreté a de quoi gêner…

    Un incident comparable s’était produit en septembre dernier. Mohammed VI devait aller à New York pour intervenir devant l’assemblée générale de l’ONU, à l’instar de dizaines de ses pairs chefs d’Etat. Selon une source au palais royal, « l’avion était sur le tarmac, avec la délégation officielle dedans qui attendait le roi pour décoller. Il était en route vers l’aéroport quand tout à coup, il a ordonné à son chauffeur et son escorte de faire demi-tour, sans explication. » Résultat : la délégation marocaine est partie sans le roi, et son discours a l’ONU été lu, en son nom, par le Premier ministre. À ce jour, aucune explication officielle n’a été donnée à ce brusque changement de programme. À l’aune de ce précédent, communiquer sur la bronchite était un « progrès », une concession accordée avec bienveillance par un monarque qui considère qu’il n’a de comptes à rendre à personne.

    La crainte du virus Ebola, justification fort peu convaincante avancée par le Maroc pour renoncer à l’organisation de la Coupe d’Afrique de football en janvier 2015, relève de la même logique. Pour qui connaît le fonctionnement du royaume, il est impensable qu’une décision aussi importante ait été prise ailleurs qu’au Palais royal. Quelles sont ses véritables motivations ? Aujourd’hui encore, le monde en est réduit à spéculer. Le faux pas vis-à-vis des pays d’Afrique subsaharienne, où le football est souvent une affaire d’Etat, est avéré — surtout quand on sait que le Maroc organise, dans les prochaines semaines et sans crainte de la contradiction, la Coupe du monde des clubs. Que cette malheureuse affaire ait sérieusement affaibli les avancées diplomatiques réalisées par le Maroc sur la scène africaine ces dernières années (sous impulsion royale, d’ailleurs) a de quoi laisser perplexe…

    Pour faire court : tant pis pour les éventuels dommages diplomatiques et l’image d’immaturité renvoyée par le royaume, Sa Majesté fait ce qu’elle veut, quand elle veut, point final. C’est le principe de fonctionnement de la monarchie absolue de droit divin qu’est le Maroc, malgré tous les efforts des agences de RP payées rubis sur l’ongle pour vanter la « démocratisation » du royaume. Parmi tous les adjectifs qui pourraient décrire cette situation (affligeante, regrettable, inquiétante), on ne sait que choisir.

    Le Monde, 06 jan 2015

    #Maroc #MohammedVI #Maladie

  • Las razones de la crisis entre España y Argelia

    Las razones de la crisis entre España y Argelia

    España, Argelia, Marruecos, Sahara Occidental, Unión Europea,

    ¿Por qué Argelia ha suspendido el tratado bilateral de cooperación y buena vecindad que mantenía con España desde octubre de 2002?

    Aunque es difícil explicar en poco espacio las complejas interacciones que se dan en tableros como el euro-magrebí o el de la energía internacional, al menos trataré de acotar los principales elementos diplomáticos, económicos y estratégicos que influyen en esta situación.

    La sensibilidad argelina

    Podría parecer que la cuestión del Sáhara Occidental no es un asunto interno de Argelia. Pero no hay que olvidar los campos de refugiados saharauis en Tinduf, territorio argelino.

    Hay que recordar también que Argelia accedió a la independencia (1962) por un proceso de autodeterminación después de una larga guerra anticolonial contra Francia, y que ha hecho de este derecho una directriz esencial de su política exterior.

    Además, la presidencia de Argelia señala en su anuncio del día 8 de junio que España es la potencia administradora del Sáhara Occidental y que, al reconocer tácitamente la marroquinidad del territorio en disputa, está “violando la legalidad internacional” a la que alude el preámbulo del Tratado, además de la neutralidad que le es exigible como expotencia colonial.

    En frente, Marruecos sostiene que el Sáhara Occidental forma parte de sus provincias del sur, que fueron colonizadas por España y que deben ser retrocedidas al reino alauí. La retrocesión existe en derecho internacional pero solo se aplica a aquellos enclaves o pequeños territorios que, por guerra y/o tratado, fueron arrebatados al Estado en el que se insertaban y con el que compartían rasgos comunes y gobierno.

    Los casos de retrocesión, resueltos o no, son conocidos: Hong Kong, Gibraltar, Malvinas e incluso el territorio de Ifni, retrocedido por España a Marruecos en 1969. El Estado que demanda la retrocesión ha de probar que el territorio reclamado le pertenecía, estaba dentro de otro mayor con el que compartía identidad y forma de gobierno, pero firmó un tratado que le obligaba a cederlo.

    El Sáhara Occidental no reúne ninguno de estos criterios. Ya se encargó la Corte Internacional de Justicia, en 1975, en su Opinión Consultiva, de aclarar que:

    “(…) los elementos e informaciones puestos a su disposición no demostraban la existencia de ningún vínculo de soberanía territorial entre el territorio del Sáhara Occidental, por una parte, y el Reino de Marruecos o el complejo mauritano, por la otra.”

    Por tanto, es necesario continuar con el proceso de autodeterminación del territorio saharaui. En definitiva, no se puede devolver (retroceder) lo que nunca poseyó el Estado que ahora lo reclama.

    Alcanzar la autodeterminación

    El proceso de autodeterminación permite preguntar, por medio de un referéndum organizado por Naciones Unidas, sobre diferentes opciones posibles: independencia, integración en otro país (con o sin autonomía), libre asociación. Esta es la razón por la que se creó, en 1991, la Misión de Naciones Unidas para el Sáhara Occidental, MINURSO.

    La autonomía es una de las opciones posibles, pero siempre dentro del marco de un proceso internacional de autodeterminación. Ahora bien, lo que Marruecos intenta conseguir por todos los medios posibles, éticos o no, es que las potencias y los países implicados den por buena una mera descentralización. Es decir, un estatuto autonómico sin más, olvidando las otras opciones disponibles, y confirmar su soberanía.

    Improvisación

    Un mensaje importante que hemos comprendido de estos episodios diplomáticos es, por un lado, el alto nivel de improvisación y la falta de cálculo (el error humano) y, por otro, el diferente trato que el Gobierno español ha dispensado a Marruecos y Argelia (la percepción).

    El lenguaje poco cuidado de la carta del presidente del Gobierno español al monarca marroquí reconociendo su plan de autonomía para el Sáhara, y la sorpresa mostrada ante la respuesta de Argelia confirman que ha habido una serie de errores concatenados. En cuanto al trato, España pretende que Argelia acepte sin más las tesis marroquíes y la responsabiliza de la suspensión comercial.

    El Gobierno español ha llevado la cuestión a Bruselas en vez de sentarse a negociar y Argelia ha declarado con respecto a la respuesta de Bruselas que la UE se ha precipitado al no oír sus argumentos y que seguirá sirviendo gas a España.

    En cambio, cuando Marruecos utilizó en 2021 el asalto a Ceuta como instrumento de coerción para conseguir una ventaja sobre el Sáhara (según un informe del CNI), la respuesta de España no fue suspender el tratado bilateral de cooperación con Marruecos, sino dar el plácet a su plan de autonomía para los territorios saharauis.

    ¿Por qué negoció con Marruecos y no lo denunció ante la UE por una violación flagrante del tratado bilateral y de los derechos humanos?

    El papel de la energía

    ¿Qué papel juegan en este asunto los rápidos cambios del mercado internacional del gas y las inversiones en seguridad energética de la Unión Europea?

    Un dato para reflexionar: desde el inicio de la invasión de Ucrania por parte de Rusia, España, aprovechando su infraestructura regasificadora de gas natural licuado y su interconexión física con Francia y virtual con Italia, está reexportando más gas a Europa que el que está entrando por el gasoducto con Argelia.

    The Conversation, 15/06/2022

    #Argelia #España #Marruecos #SaharaOccidental #UnionEuropea

  • La France capture un chef du groupe État islamique au Mali

    La France capture un chef du groupe État islamique au Mali

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    Les troupes françaises au Mali ont capturé un haut responsable de la filiale sahélienne du groupe Etat islamique, a annoncé mercredi l’armée française.

    « Dans la nuit du 11 au 12 juin, une opération de la force Barkhane a permis la capture d’Oumeya Ould Albakaye, haut responsable de l’ Etat islamique au Grand Sahara (IS-GS) », a déclaré un porte-parole du chef d’état-major à l’AFP.

    La capture intervient alors que la France se prépare à achever son retrait du Mali après près d’une décennie de lutte contre une insurrection djihadiste dans le pays.

    Albakaye sera détenu par les forces françaises pour interrogatoire pendant plusieurs jours puis remis aux autorités maliennes, ont ajouté les militaires.

    Une source de sécurité qui a demandé à ne pas être nommée a déclaré à l’AFP qu’Albakaye avait autrefois été considéré comme un successeur potentiel de l’ancien chef de l’IS-GS Adnan Abu Walid al-Sahrawi, qui a été tué par les forces françaises en août 2021.

    Expert en explosifs , Albakaye était un chef régional du groupe, commandant les régions du Gourma au Mali et de l’Oudalan au Burkina Faso voisin.

    Il est responsable d’un grand nombre d’exactions contre des civils dans ces pays, selon l’armée.

    La France doit achever son retrait du Mali dans les prochains mois lorsque sa principale base militaire de Gao sera rendue aux forces maliennes.

    Les relations entre le Mali et la France se sont effondrées après la prise du pouvoir par l’armée à Bamako en août 2020.

    La junte a résisté à la fixation d’une date rapprochée pour rétablir le régime civil et a resserré les liens avec Moscou, faisant venir des « instructeurs militaires » que la France et ses alliés condamnent comme des mercenaires embauchés par le groupe pro-Kremlin Wagner.

    France24, 15 juin 2022

    #France #Mali #Sahel #EtatsIslamique

  • Maroc : Niveau record des prix des carburants

    Maroc : Niveau record des prix des carburants

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    Rabat, 15 juin (EFE) – Les prix de l’essence et du diesel ont de nouveau augmenté aujourd’hui au Maroc pour atteindre 1,70 euros le litre, une troisième hausse en quelques semaines, qui atteint des niveaux sans précédent et accentue la pression sur le secteur des transports, ont averti aujourd’hui plusieurs professionnels.

    Selon Efe, les prix dans les différentes stations-service de Rabat variaient entre 15,63 et 15,65 dirhams le litre pour le diesel (jusqu’à 1,49 euros) et entre 17,76 et 17,80 dirhams pour l’essence (jusqu’à 1,70 euros), soit un dirham (0,09 euros) de plus qu’hier. Un pompiste a déclaré à Efe qu’une autre augmentation similaire est attendue mercredi prochain.

    « Ce sont des hausses sans précédent », a averti le secrétaire général de l’Organisation démocratique du transport multimodal et de la logistique (ODTL), Mustafa Chaoune, qui interviennent dans un contexte de hausse mondiale des prix des carburants en raison de l’invasion de l’Ukraine et rapprochent les prix dans le pays maghrébin du niveau européen, alors que sa richesse est le dixième de celle de l’Espagne.

    Dans le cas du Maroc, les prix ont commencé à augmenter au début du mois de février, lorsque le diesel a dépassé 10 dirhams (0,95 euros) par litre et l’essence 12 (1,14 euros), soit une augmentation de plus de 50 % en quatre mois.

    TRANSPORTEURS : AIDE INSUFFISANTE

    Pour amortir l’impact de ces hausses sur le pouvoir d’achat des familles marocaines, le gouvernement a lancé en avril dernier une subvention directe allant de 1 000 à 7 000 dirhams par mois (entre 94 et 660 euros) pour 180 000 véhicules de transport professionnel. Cela représente environ 452 millions de dirhams (42 millions d’euros) par mois pour le gouvernement.

    Le président de l’ODTL a déclaré à Efe que cette aide est insuffisante et a critiqué le fait que 40 % des professionnels du secteur ne l’ont pas reçue. Son organisation a envoyé aujourd’hui une lettre au président du gouvernement, Aziz Ajanuch, soulignant les obstacles rencontrés par les professionnels du transport pour accéder à ces subventions.

    « Un grand nombre de sociétés de transport sont au bord de la faillite car elles ne peuvent pas faire face à la flambée des prix du carburant et de certains produits essentiels », a-t-il déploré.

    PARTICULIERS : PAS DE SUBVENTIONS

    De son côté, le secrétaire général du Syndicat national du pétrole et du gaz, Houssein Yamani, a souligné à Efe que l’État dispose de mécanismes tels que la résurrection de la SAMIR (la seule raffinerie que possédait le Maroc et qui est placée depuis 2016 en liquidation judiciaire en raison des dettes élevées qu’elle accumule) ou la re-régulation provisoire des prix.

    Dans le passé, les prix du carburant étaient subventionnés par l’État par le biais de la « caisse de compensation », ce qui permettait aux Marocains de ne pas subir les hausses de prix internationales. Jusqu’en 2015, où le gouvernement dirigé par l’islamiste Abdelilah Benkirane a décidé de libéraliser le secteur.

    Le gouvernement actuel a été catégorique en refusant de revenir à la subvention du prix du carburant pour les particuliers : « Le budget marocain ne permet pas de subventionner les hydrocarbures », a déclaré la semaine dernière la ministre de l’économie Nadia Fettah devant le parlement.

    Elle a souligné que les subventions aux transports avaient été approuvées parce qu’il s’agissait d’un « secteur horizontal et du principal consommateur de carburant », ce qui, selon ses calculs, a eu un impact sur la réduction du niveau d’inflation (prévu à 4,5% cette année).

    LA SUPPRESSION DES TAXES SUR L’ESSENCE, UNE SOLUTION ?

    Le secrétaire général de l’Union nationale du pétrole et du gaz estime également que pour faire baisser la pression sur les prix, le gouvernement devrait supprimer les taxes sur ces carburants.

    L’État prélève une taxe de consommation interne (environ 2,5 dirhams par litre) et une TVA (10 %) sur le prix de l’essence et du diesel.

    Zakaria Garti, analyste financier et président du Mouvement Maan (ensemble), n’est pas d’accord, soulignant que la suspension des taxes sur les carburants aggravera le déficit budgétaire et privera l’État d’une source de revenus pouvant être utilisée pour subventionner d’autres produits de première nécessité.

    Selon M. Garti, l’État tire environ 30 milliards de dirhams du carburant (environ 2,8 milliards d’euros), un montant similaire à celui que le gouvernement a dépensé cette année pour subventionner les prix du gaz butane, de la farine et du sucre, les produits les plus consommés dans le pays.

    La solution, selon M. Garti, pourrait être de fixer un prix limite pour les carburants, une mesure prévue par la loi qui pourrait se faire en coordination avec le Conseil de la concurrence. EFE

    #Maroc #Carburants #Essence #Diesel #Prix

  • Entre précarités, y a-t-il une issue à la crise algérienne ?

    Entre précarités, y a-t-il une issue à la crise algérienne ?

    Espagne, Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Union Européenne,

    -La surenchère, la précipitation et l’absence de calcul ont été le point commun de la politique étrangère d’Alger, de Rabat et de Madrid au cours des deux dernières années.

    -Alger et Madrid sont pris dans un imbroglio dont aucune des parties ne peut se sortir à court terme.

    Il y a des fronts où rien de pertinent ne semble se produire pendant des années et des semaines – dans ce cas, quatre jours ont suffi – où l’histoire (avec des lettres minuscules, oui) appuie sur la pédale d’accélérateur. Le temps écoulé entre la note dans laquelle la Présidence algérienne a annoncé ce mercredi la suspension du Traité d’Amitié, de Bon Voisinage et de Coopération signé avec Madrid en 2002 et la deuxième réprimande du régime algérien à l’UE pour sa défense des intérêts de l’Espagne ce samedi a été suffisant pour confirmer que le soutien espagnol au Maroc au Sahara Occidental a déclenché une crise permanente avec l’Algérie dont ni le régime militaire ni l’Exécutif Sánchez ne savent probablement comment sortir.

    Indépendamment du fait que la décision d’accorder du crédit à la proposition d’autonomie de Rabat pour le Sahara Occidental soit la bonne pour les intérêts stratégiques à long terme de l’Espagne ou non, à en juger par ses résultats, la manière de résoudre la crise avec le Maroc a conduit à une quantité considérable de conséquences imprévisibles. Il est difficile de croire que le gouvernement n’a pas envisagé la possibilité que l’Algérie, principal soutien du mouvement indépendantiste sahraoui, réagisse par une rebuffade et profite de l’occasion pour exploiter ce qui s’est passé (et tenter ainsi de gagner de l’oxygène sur le front intérieur). Une chose différente serait que l’exécutif de Pedro Sánchez ait adopté la décision qu’il a prise en mars, conscient de ce qui allait se passer. En l’absence d’informations honnêtes et détaillées de la part des représentants espagnols, nous évoluons toujours sur le terrain de la spéculation. « On ne peut pas faire pire. Le gouvernement a fait preuve d’ignorance et de peu de professionnalisme. Je le vois mal », confesse à NIUS un ancien haut représentant de la représentation espagnole à Alger. Un avis similaire est émis par le professeur de relations internationales de l’université d’Exeter, Irene Fernández-Molina. « Il sera difficile de sortir de cette flaque », prédit à NIUS cette spécialiste de la politique nord-africaine.

    Jouer les désemparés

    L’impression est désormais que le gouvernement Sánchez et le régime algérien lui-même ont été entraînés dans un imbroglio qui, à court et moyen terme, n’a pas de solution. L’exécutif espagnol ne peut plus revenir sur son soutien à Rabat, car cela pourrait entraîner un nouveau séisme avec le Maroc, et Alger n’est pas non plus en mesure de faire marche arrière. Aussi bien dans le communiqué publié par la représentation algérienne devant l’UE ce vendredi que dans la note du MAE ce samedi, l’apparente rectification d’Alger ressemble à un jeu d’omission. Dans la note, l’ambassade d’Algérie à Bruxelles dément un boycott commercial que les hommes d’affaires espagnols subissent depuis des semaines. L’instruction d’Alger est signée à titre personnel par le DG de l’Association professionnelle des banques et entités financières ; il n’est pas un représentant de l’État. En outre, la communication incite à « geler les domiciliations » dans les opérations commerciales dont la destination et l’origine sont en Espagne et non à boycotter le commerce avec notre pays. Quoi qu’il en soit, de nombreux dommages peuvent être causés aux intérêts commerciaux espagnols. Et personne ne sait quelle sera la prochaine idée des autorités algériennes à cet égard.

    Une lune de miel avec le Maroc ?

    En attendant, la toute nouvelle étape des relations avec le Maroc est loin d’être une lune de miel. Pour l’instant, au-delà du fait que le contact entre les administrations a été rétabli -ce qui n’est pas rien, bien sûr-, la seule chose tangible aujourd’hui -presque trois mois après l’envoi de la lettre de Sánchez à Mohamed VI- pour le gouvernement est la réouverture des frontières de Ceuta et Melilla, la tranquillité dans celles-ci et le retour des ferries entre le Maroc et l’Espagne. Les fronts ouverts et non résolus dans les négociations bilatérales ne sont pas petits, de la décision finale sur les douanes commerciales dans les villes autonomes à la délimitation des eaux territoriales. En somme, ce vendredi, Rabat est entré en scène pour donner une cape à Pedro Sánchez, assurant que la feuille de route convenue le 7 avril à Rabat « progresse à un rythme très satisfaisant ».

    Comme si cela ne suffisait pas, la situation entre les deux voisins nord-africains ne traverse pas exactement son meilleur moment. Tout a commencé à se détériorer en octobre 2020, lorsque le POLISARIO a déclaré rompu le cessez-le-feu avec le Maroc, en vigueur depuis 1991. Il est vrai que les tensions entre les deux pays n’ont pas conduit à une confrontation ouverte pendant tout ce temps. Après des mois d’accusations mutuelles – notamment d’espionnage -, Alger a rompu en août dernier ses relations diplomatiques avec Rabat. Ce jeudi, l’Algérie a de nouveau porté plainte contre ses voisins, les accusant de mener une « sale guerre » contre l’Espagne par le biais d’espionnage avec le cheval de Troie Pegasus et de pressions migratoires. Comme on peut le voir, des accusations graves, des ponts brisés, une guerre verbale ouverte. Le pire scénario pour la diplomatie espagnole est de tenter de réorienter la situation en exerçant une médiation entre Alger et Rabat.

    Y a-t-il une solution à court terme ?

    L’apparente rectification algérienne ne convainc personne et des mois difficiles sont à venir. « Il ne faut pas croire que la crise avec l’Algérie est loin d’être résolue. La suspension des opérations avec les entreprises espagnoles s’est poursuivie depuis avant l’annonce du 8 juin, les entreprises espagnoles sont bloquées et l’arrivée de petites embarcations augmente en croyant qu’il n’y aura pas de rapatriement », déclare sur Twitter le professeur de relations internationales à l’Université Complutense de Madrid et spécialiste des questions algériennes Rafael Bustos. « Ce n’est pas le jeu de l’oie qui peut revenir à la case départ. Même s’il sera possible de revenir à un point d’engrenage », affirme l’ancien haut fonctionnaire espagnol à Alger déjà cité. Outre le problème commercial, la plus grande crainte du gouvernement – qui continue à faire l’éloge de la collaboration algérienne, comme l’a fait jeudi le ministre de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska – est qu’Alger joue le tour migratoire dans les prochains mois, coïncidant également avec l’arrivée du beau temps en Méditerranée. La vérité, cependant, est que la plupart des migrants qui arrivent irrégulièrement sur le sol espagnol continuent de le faire par la route marocaine et non par la route algérienne. La succession de décisions – la plupart hâtives -, d’emportements et de mauvais calculs des gouvernements espagnol, algérien et marocain depuis un an et demi n’est rien d’autre que la preuve de la précarité de la situation pour tous après une longue pandémie et une crise économique accentuée par la guerre en Europe de l’Est. Dis-moi ce dont tu te vantes et je te dirai ce qui te manque. Le gouvernement espagnol, qui fait face à une grave crise économique, a dû une fois pour toutes normaliser ses relations avec le Maroc après plus d’un an de désaccord, motivé en premier lieu par la nécessité de rétablir la coopération sur la question migratoire.

    Avec son principal partenaire et sponsor – la Russie – embarqué dans une guerre à l’horizon incertain, une opposition intérieure croissante et la nécessité de maintenir de bonnes relations commerciales avec l’UE – à un moment où son gaz est un atout essentiel pour le Vieux Continent -, l’Algérie n’est pas pour faire trop de bruit. Alger sait combien l’enjeu est important si l’UE finit par adopter des mesures contraires à ses intérêts, aussi mesurera-t-elle la réaction de l’Espagne dans les mois à venir. En résumé, ce qui s’est passé sur le front maghrébin depuis la fin de l’année 2020 donne une leçon à Sánchez et aux gouvernements à venir : pour traiter avec les deux voisins nord-africains, il faut bien plus que des bonnes paroles et des éloges sur l’amitié et le bon voisinage. Une profonde compréhension de la psyché collective des deux pays et de leurs systèmes politiques est nécessaire, qui doit commencer par l’anticipation des mouvements possibles des partis et des scénarios. En tenant pour acquis l’exagération, les pratiques politiques – si différentes de celles des partenaires européens – et la posture de Rabat et d’Alger, il semble clair que le gouvernement a péché d’une inexpérience indéniable dans ses relations avec ses voisins du sud. Et le pire est peut-être encore à venir.

    El Confidencial, 14 juin 2022

    #Algérie #Espagne #Maroc #SaharaOccidental #UnionEuropéenne

  • Maroc : Labbas Sbaï, dans état jugé « très préoccupant »

    Maroc : Labbas Sbaï, dans état jugé « très préoccupant »

    Maroc, Labbas Sbaï, Zagoura,

    Le docteur Labbas Sbaï, qui a été tabassé par un gardien de la prison de Zagora le 20 mai, est dans état jugé « très préoccupant » par ses proches. Ses derniers assurent qu’il aurait perdu beaucoup de poids, qu’il ne parle pas et ne réagit pas quand on l’interpelle.

    La direction de la prison ne veut surtout pas qu’il soit hospitalisé car des médecins extérieurs seraient obligés d’acter et de signaler le violent coup qu’il a reçu sur la tête.

    Les proches du docteur Sbaï le décrivent aujourd’hui comme un « zombie » qui a « les jours comptés ».

    Source : Ali Lmrabet, 14 juin 2022

    #Maroc #Zagoura #LabbasSbaï

  • L’armée française quitte la base malienne avant le retrait total

    L’armée française quitte la base malienne avant le retrait total

    France, Mali, Sahel, Menaka, Barkhane, Takuba,

    Paris (AFP) – Les troupes françaises ont restitué lundi une base militaire dans le nord-est du Mali avant un retrait définitif de la nation sahélienne, a annoncé l’armée française, après neuf ans de lutte contre une insurrection djihadiste.

    Et l’émissaire de l’ONU sur place a averti que leur retrait pourrait laisser Menaka, où ils étaient basés, vulnérable à une attaque djihadiste.

    Le départ de la base de Ménaka « s’est déroulé dans le bon ordre, en toute sécurité et dans la transparence », a déclaré à Paris le porte-parole de l’armée française, le général Pascal Ianni.

    Il précède le dernier retrait du Mali « à la fin de l’été », lorsque la principale base militaire française de Gao sera rendue aux forces maliennes, a-t-il ajouté.

    Mais El-Ghassim Wane, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU au Mali, a averti que le retrait pourrait causer des problèmes à Menaka.

    Il s’était rendu dans la ville il y a deux semaines, a-t-il dit, et les personnes à qui il avait parlé « n’excluaient pas une attaque contre la ville de Ménaka », où 5 000 personnes forcées de fuir les violences dans la région s’étaient réfugiées.

    « Si ce scénario se concrétise, la base de la MINUSMA sera probablement perçue comme le dernier refuge pour les civils fuyant la violence », a ajouté Wane, faisant référence à la base de la force de maintien de la paix de l’ONU au Mali.

    Mais il a averti : « Avec un minimum de forces maliennes dans la région et quelque 600 casques bleus disponibles pour protéger les civils, le personnel et les biens de l’ONU, la capacité de la MINUSMA à organiser une réponse efficace est limitée ».

    Détérioration des relations

    L’ancien dirigeant colonial français a installé l’avant-poste de Menaka en 2018 dans la zone sauvage des trois frontières où le Mali rencontre le Niger et le Burkina Faso. Il abritait des forces spéciales françaises et européennes sous le nom de Takuba chargées de former les troupes locales.

    Le général Ianni a déclaré aux journalistes que l’opération Takuba ne serait pas transférée au Niger voisin.

    La France a lancé des opérations anti-jihadistes au Sahel en 2013, aidant le Mali à étouffer une révolte dans le nord.

    Mais les jihadistes se sont regroupés pour attaquer le centre instable du pays, déclenchant une insurrection enflammée que le président élu Ibrahim Bubacar Keita n’a pas été en mesure d’écraser.

    En août 2020, les manifestations contre Keita ont abouti à un coup d’État de colonels mécontents, suivi d’un deuxième coup d’État militaire en mai 2021.

    Dès lors, les relations avec la France n’ont cessé de se détériorer, poussées par la résistance de la junte à fixer une date rapide pour rétablir un régime civil et par les accusations de Bamako selon lesquelles la France incitait la région à adopter une ligne dure contre elle.

    L’effondrement s’est accéléré en 2021 alors que la junte resserrait ses liens avec Moscou, faisant venir des « instructeurs militaires » que la France et ses alliés condamnaient comme des mercenaires embauchés par le groupe pro-Kremlin Wagner.

    La France ne quitte pas le Sahel

    L’opération française à travers le Sahel comptait à son apogée en 2020 quelque 5 500 soldats avant que Paris ne commence à réduire progressivement les effectifs et à fermer les bases les plus avancées à Kidal, Tessalit et Tombouctou dans le nord du Mali.

    En janvier dernier, l’ambassadeur de France à Bamako a été expulsé et le mois suivant, le président Emmanuel Macron a annoncé le retrait total du Mali alors que les relations et la sécurité se détérioraient.

    Cependant, l’armée a déclaré lundi que les forces françaises ne quittaient pas la région du Sahel.

    « L’engagement dans la lutte contre le terrorisme, aux côtés des Etats de la région, à leur demande, reste une priorité absolue », a déclaré le porte-parole.

    © 2022 AFP

    Source : France24, 13/06/2022

    #France #Barkhane #Mali #Takuba #MINUSMA #Ménaka

  • Chronique d’une série d’erreurs du gouvernement espagnol

    Chronique d’une série d’erreurs du gouvernement espagnol

    Espagne, Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Ceuta, Pegasus, espionnage,

    Chaque pas que Sánchez a fait dans cet incident international a approfondi un peu plus le conflit territorial entre le Maroc et l’Algérie.

    L’Algérie a déclaré la guerre commerciale à l’Espagne. C’était la réaction logique au changement brusque de position de la Moncloa sur le conflit territorial sahraoui. Les Algériens menacent de fermer le robinet du gaz et, accessoirement, d’annuler toutes les transactions commerciales, une mesure qui pourrait coûter aux Espagnols, en gros, 3 milliards d’euros de contrats dans divers domaines industriels. La presse sanchiste, toujours aussi optimiste et condescendante à l’égard du gouvernement de coalition, s’efforce ces jours-ci de nous convaincre que trois milliards, ce n’est pas grand-chose, une petite fête, une broutille qui, comparée à notre immense PIB, ne représente que quelques miettes. Cependant, malgré ce que peut dire la presse officialiste, la poêle à frire algérienne nous fera mal. Beaucoup de dégâts.

    Pour commencer, certaines compagnies d’électricité tremblent déjà et préparent des augmentations drastiques des factures d’électricité. L’injustice faite aux expulsés sahraouis aura, tôt ou tard, des répercussions dans les poches des Espagnols. Mais le conflit dépasse les questions économiques pour prendre les proportions d’une crise internationale aiguë. Ces dernières heures, la situation a atteint un niveau de tension maximale et le régime d’Alger menace déjà de lancer une flottille de petits bateaux contre les côtes espagnoles avec quelques milliers de clandestins à bord afin de générer une autre crise démographique grave semblable à celle organisée par le roi du Maroc à la frontière de Tarajal en mai 2021. Quel que soit le point de vue, cette fois, Pedro Sánchez a fait une erreur. Chaque mesure prise par le gouvernement espagnol au cours de l’année dernière sur l’épineuse question du Sahara occidental a été erratique et plus dommageable que la précédente. Toute l’affaire s’est révélée désastreuse, et ce qui est encore plus inquiétant : tout a été mal expliqué au public espagnol. Si l’objectif était d’offrir une assistance médicale pour des raisons humanitaires au chef du Front Polisario, Brahim Gali, il aurait été préférable de faire connaître l’opération, et non de le faire entrer en cachette par la porte arrière d’un hôpital de La Rioja, avec une intention malveillante et de nuit. Il n’aurait pas non plus été inutile de téléphoner au roi Mohammed VI pour tenter de le rassurer sur le fait que l’opération Gali ne constituait pas un changement radical de position sur le Sahara ou une démarche hostile à l’égard de nos amis marocains. Le tact et le respect mutuel sont la base d’une bonne diplomatie. Mais cela a été fait de la manière dont cela a été fait et à partir de là, les choses sont allées de mal en pis.

    Après l’avalanche humaine à la frontière de Tarajal, cruelles représailles du satrape de Rabat, vint le scandale de l’espionnage Pegasus, qui laisse à ce jour de nombreuses questions sans réponse. Les Espagnols ne savent toujours pas si le téléphone de M. Sánchez a été mis sur écoute et piraté par des agents secrets marocains, de la CIA ou du CNI, et nous craignons que l’affaire reste encore longtemps entourée de mystère. Pendant ce temps, les États-Unis nous ont fait asseoir de force à une table de négociation pour signer l’accord d’autonomie de Trump pour le Sahara occidental sous souveraineté marocaine, une véritable trahison d’un peuple frère envers lequel l’Espagne continue d’avoir des responsabilités en tant que puissance décolonisatrice. Nous avons ainsi désobéi aux résolutions de l’ONU sur la nécessité d’organiser un référendum d’autodétermination et laissé 267 000 personnes vivant dans cette zone désertique abandonnées à leur sort, si ce n’est aux mains de la dictature alaouite. Beaucoup d’entre eux ont encore leur carte d’identité espagnole, s’ils ne l’ont pas déjà déchirée après la supercherie de Moncloa.

    Si Sánchez a été contraint d’avaler le plan américain (un cadeau emballé sous cellophane de l’administration américaine à son allié traditionnel marocain), le président aurait dû le communiquer au peuple espagnol. S’il y avait des pressions de Washington et de l’OTAN pour que l’Espagne conclue l’accord le plus rapidement possible, donnant ainsi une leçon à l’Algérie pour ses alliances avec Poutine – la Russie aurait l’intention d’ouvrir des bases navales dans le pays d’Afrique du Nord, menaçant l’Occident et mettant gravement en danger la stabilité régionale – le Premier ministre aurait dû en parler au peuple espagnol. Et si, en fin de compte, la seule raison ici était le pragmatisme, c’est-à-dire le besoin du premier ministre socialiste de se débarrasser d’un problème, la patate chaude sahraouie, le président aurait dû le dire au peuple espagnol.

    Quoi qu’il en soit, l’affaire méritait à tout le moins que le locataire de la Moncloa vienne au Parlement et s’explique au grand jour, car un moment historique pour notre pays est en train de se produire. La logique aurait voulu que les partis avalisent l’accord ou, mieux encore, que les Espagnols soient appelés aux urnes pour se prononcer par référendum sur l’avenir de ce qui n’a été pendant si longtemps qu’une province de plus. Mais dans ce pays, consulter les citoyens sur des questions transcendantes relève de la science-fiction. Sánchez a décidé de prendre la décision à ses risques et périls, en tant que caudillo, comme Franco l’aurait fait en 1975, puis de passer à autre chose. Il croyait qu’en se comportant comme un bon garçon, en faisant ce que les Américains, les Marocains, l’UE et l’OTAN lui disaient, il résoudrait le problème. Mais un énorme abus avait été commis contre nos frères sahraouis et rien de ce qui est construit sur le mortier de l’injustice ne peut durer. Et c’est ce qui s’est passé. Au final, la crise a fini par exploser en Algérie, un pays avec lequel nous avions d’importantes relations commerciales et qui nous refile aujourd’hui la facture, une facture que les Espagnols devront inévitablement payer sous forme de tarifs d’électricité.

    Petit à petit, la boule de neige s’est agrandie. Sánchez commence à se rendre compte de l’énorme fiasco et a ordonné à son ministre des affaires étrangères Albares d’annuler son voyage au sommet des Amériques et de se précipiter à Bruxelles, sans perdre une seule minute, pour demander l’aide de l’UE. Jusqu’à présent, l’UE a répondu comme prévu à la demande d’aide et d’assistance de l’Espagne et, bien qu’elle ait catégoriquement rejeté le chantage comme étant inacceptable – avertissant que les membres du club de l’UE réagiront avec force contre le régime d’Alger face à « tout type de mesure coercitive » qu’il adopterait à l’encontre d’un État membre comme l’Espagne – elle exhorte les Espagnols et les Algériens à trouver une solution négociée au conflit. Heureusement, nous sommes en Europe et la pagaille de Sánchez sera en partie amortie par le parapluie souple de Bruxelles. Mais on ne peut s’empêcher de se demander, en jouant à l’histoire-fiction, ce qui se serait passé si notre pays ne faisait pas partie du club sélect européen. Aujourd’hui, nous serions seuls et embarqués dans une guerre aux conséquences imprévisibles entre Marocains et Algériens. Pour une fois, la chance s’est alliée à nous, l’emportant sur la toujours désastreuse diplomatie nationale.

    Diario 16, 11 juin 2022

    #Espagne #Algérie #Maroc #SaharaOccidental #PedroSanchez