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  • Algérie. Prochain remaniement: Qui sera partant?

    Algérie. Prochain remaniement: Qui sera partant? – Abdelmadjid Tebboune, Aymen Benabderrahmane, gouvernement,

    Fouad SOLTANI

    Le président de la république a annoncé lors de son entretien accordé aux médias nationaux qu’il y aura un léger remaniement dans l’équipe gouvernementale dirigée par Aymen Benabderrahmane. Pour le chef de l’État il s’agit plutôt d’un réajustement mais certainement pas d’un changement substantiel. Ce n’est pas la première fois que le président, prenant la température économique et sociale en considération opère des changements dans l’exécutif. Il observe, il écoute et remet quand il le faut les pendules à l’heure. Quand il s’aperçoit que tel ou tel ministre tarde à appliquer une décision prise en conseil des ministres il prend d’abord soin d’avertir le concerner et lui demande d’agir plus promptement et si celui-ci malgré tout n’arrive toujours pas à reprendre en mains la situation a sein de son département alors il est limogé. Cette façon de faire du chef de l’État empêche toute stagnation de la politique décidée car pour le président il suffit qu’un maillon de la chaîne ne fonctionne pas pour que toute la chaîne soit grippée ou qu’un secteur travaille mieux que l’autre à cause d’un dysfonctionnement lequel pour le président doit être réparé le plus vite possible.

    Ainsi cette stratégie du commandement a permis à l’exécutif de continuer son travail coutumier sans être retardé. On ne sait pas encore qui partira et qui remplacera ce partant. Dans ce genre de remplacement le chef de l’État se montre ferme mais sans faire perdre une once de dignité au partant lequel peut être affecté dans un secteur ou un domaine où il se montrerait plus efficace.

    Cette approche d’un remaniement constant quand cela s’avère nécessaire pour la continuité de l’exercice gouvernemental est en train de donner ses preuves car les citoyens ne sont pas bousculés dans leur quotidien et c’est finalement ce que veut Tebboune.

    Aujourd’hui l’entreprise, 27/04/2022

    #Algérie #Tebboune #Gouvernement #Remaniement

  • Ali B repérée par la chaîne de jus au Maroc, Lil Kleine de retour à Ibiza

    Il semble qu’Ali B ait quitté son paradis de vacances de Dubaï. Il a été repéré par un adepte de la chaîne Juice Channel à Marrakech. Et l’autre mauvais BN’er Lil Kleine ? Il est à nouveau à Ibiza.

    Il n’est pas agréable pour les mauvais BN’ers de rester aux Pays-Bas, car tous les yeux sont constamment braqués sur eux, surtout avec la montée des chaînes de jus. Même un type innocent comme Tijl Beckand en souffre, par exemple, lorsqu’il sort : « Il y a beaucoup de tournage et les gens crient : ‘Hé, ça va aller sur une chaîne de jus de fruits !

    Kleine sur Ibiza
    Des personnages comme Ali B et Lil Kleine sont signalés aux chaînes de jus tout le temps, donc ils savent où ils sont. La semaine dernière, Lil Kleine a fait l’objet de beaucoup d’attention alors qu’il circulait à Amsterdam dans une Birò, mais il est maintenant de retour sur son île préférée, Ibiza.

    On a pu suivre sur les chaînes de presse cette semaine qu’il s’est envolé de l’aéroport d’Eindhoven pour Ibiza et qu’il traîne maintenant en maillot de bain. « Jorik est comme un Pokémon go à Ibiza, le nombre de photos qu’il nous transmet n’est pas normal 🤣 », écrit Juice Channel devant une photo de plage du rappeur.

    Ali au Maroc
    Entre-temps, Ali B a de nouveau quitté Dubaï. Bien qu’il soit attendu aux Pays-Bas dans un mois environ pour un interrogatoire de police, le rappeur n’a pas encore envie de s’envoler vers notre pays. Après tout, il est clair qu’il ne peut absolument pas marcher dans les rues ici sans être hué.

    Mais où est Ali ? Un adepte de Juice Channel l’a repéré à Marrakech, au Maroc, où il se promenait en djellaba. « Ali a été repéré par un de nos followers au Maroc ! Il séjourne actuellement dans un hôtel de Marrakech, et a été vu marchant seul dans le hall. Notre follower a également demandé à Ali une photo et il a refusé. »

    Loin des Pays-Bas ?
    Yvonne Coldeweijer a signalé il y a quelque temps qu’Ali travaillerait sur une émigration des Pays-Bas vers le Maroc. « Le plan est qu’Aal ira là-bas et restera au Maroc. Il ne faut jamais dire jamais, mais pour l’instant il ne semble pas vouloir revenir aux Pays-Bas. Bye salope ! »

    La chaîne de jus Reality FBI affirme maintenant qu’Ali est occupé à chercher une maison. « Ces dernières semaines, il a suivi une personne qui se concentre spécifiquement sur l’offre, entre autres, de villas au Maroc. Il y a des chances que ce soit quelqu’un qui l’aide à trouver une place au Maroc. »

    Pas d’affaire contre Ellen
    Ali est toujours dans l’actualité en raison des affaires de viols dont il fait l’objet. Ellen ten Damme l’a maintenant aussi accusé d’un délit sexuel. Il ne va pas porter plainte pour diffamation et calomnie, a déclaré son avocat Bart Swier dans le talk-show de Humberto Tan.

    Bart : « Cela n’a aucune chance en droit. (…) Certains avocats pensent qu’il est très important de déposer un contre rapport en raison de fausses accusations, mais nous attendons simplement que la police et le ministère public enquêtent. Nous avons confiance en eux. Il est inutile de déposer une contre-déclaration.

    https://www.mediacourant.nl/2022/04/ali-b-door-juicekanaal-gespot-in-marokko-lil-kleine-weer-op-ibiza/
  • Analyste espagnol : L’Algérie est devenue une puissance méditerranéenne

    Un analyste espagnol a estimé que l’Algérie avait retrouvé son influence en tant que puissance méditerranéenne. Cela s’est traduit par le choix de l’Italie comme partenaire dans le domaine de l’énergie à la place de l’Espagne, après le changement de position de cette dernière sur le Sahara occidental.

    Dans un article publié sur le site Internet « El Independiente », Guillam Borsals a déclaré que la restauration de l’influence de l’Algérie en Méditerranée a conduit au changement de son partenaire préféré en Europe, de Madrid à Rome.

    Il poursuit : « Toute cette influence active que pouvait avoir la péninsule a disparu d’un trait de plume. Après une rencontre entre le président algérien Abdelmadjid Tebboune et le Premier ministre italien Mario Draghi.

    Il a ajouté : « L’Europe continuera à recevoir du gaz. Mais l’Algérie a choisi comment elle allait le faire, et avec quel pays. »

    L’écrivain a également fait référence à la mise en garde du gouvernement algérien à son homologue de Madrid, contre l’approvisionnement du Maroc en gaz, qu’il enverra en Espagne. Et ce, sous peine de fermer le gazoduc qui relie les deux pays.

    Et en conclusion de l’article, l’écrivain a reconnu que « la position algérienne sur la question sahraouie au Conseil de sécurité a plus de valeur que la position marocaine sur le même sujet ».

    #Algérie #Maroc #SaharaOccidental #Gaz #Italie #Espagne #Méditerranée

  • Omar tel que je l’ai connu. Témoignage d’un enseignant.

    1-Je ne sais comment Omar s’est lié dans mon entendement aux héros de la mythologie grecque. J’en ai cherché en vain des raisons. Mais cette quête ne serait-elle pas tant infructueuse qu’illégitime ?
    Hélas, l’Ecole – cette grande fabrique de jetons pour le système – nous a inculqué la hantise de chasser de notre esprit tt ce qu’elle juge « irrationnel ». En fait la rationalité à son aune se résout en l’aptitude à se faire pignon et trouver sa place dans le géant engrenage de « la vie ». Que faire alors, de la poésie ? De la musique ? De la littérature? De la « politique »??? Pourvu qu’elles servent ce dessein? Cette école, Omar n’en voulait pas. Élève modèle, réceptif, interactif, d’intelligence particulière, gavé de bonnes notes…il n’en voulait pourtant pas, tt en tenant à la ménager. Il était à la fois le poète, le musicien, le rêveur, le politicien, le critique, le chercheur…de sa promotion. Studieux par nature, il n’était cependant guère « alléché » par ce dont tremblent d’envie d’autres: finir dans un bureau de gestionnaire lui assurant un ‘avenir’ enviable.
    Avait-il raison?
    C’est une question minée.
    Selon quelle rationalité aurait-il raison?
    Ne faut-il pas poser la question autrement en se situant du point de vue non individuel mais social?
  • Wikileaks: Mohamed VI intervient rudement en politique pour contrer les islamistes

    Maroc, PJD, élections,

    Le roi du Maroc influença en 2009 le processus de désignation des maires pour écarter le parti religieux et aider, du même coup, son ami Fouad Ali el Himma, d’après les mémos américains

    EL PAÍS – Madrid – 11/12/2010

    Le roi du Maroc, Mohamed VI, intervient dans les processus électoraux, parfois même brusquement -un candidat à maire finit dans le coma- avec un objectif: freiner les islamistes même si leur formation est légale. Si le Parti Justice et Développement (PJD, islamiste modéré) n’a pas aujourd’hui davantage de maires à la tête des grandes villes marocaine c’est, dans une large mesure, grâce aux manœuvres du souverain et de son grand ami Fouad Ali el Himma, d’après les mémos de l’Ambassade des États-Unis à Rabat et le Consulat à Casablanca.

    Himma, de 48 ans, surprit tout le monde en renonçant, en août 2007, à son poste de ministre adjoint de l’Intérieur d’autant plus qu’en réalité il était le véritable chef du plus puissant département ministériel du Maroc.

    Avant, cet ami intime du souverain avec lequel il étudia au collège royal, avait été son directeur de cabinet quand il était prince héritier. « On le considère fréquemment comme la personne la plus influente au Maroc après le monarque », écrivait l’ambassadeur des États-Unis à Rabat, Thomas Riley, en février 2008.

    Peu après sa démission Himma fonda une association, le Mouvement de Tous les Démocrates. « La principale raison de sa création est la préoccupation du palais face à la montée de la popularité de l’islamisme [qui se concrétise] à travers le PJD », signala Riley en août 2008.

    Il prévoyait d’ailleurs que le mouvement de Himma se convertirait en parti politique et il eut raison. « Même si cette technique a été efficace pour éliminer les menaces, les « partis du palais » ont échoué » au Maroc quand il s’est agi « de mener à bien les reformes politiques annoncées », prévint l’ambassadeur.

    La « menace » c’était, cette-fois ci, le PJD, le parti le plus voté lors des législatives de 2007, mais pas celui qui obtint le plus de sièges car le découpage des circonscriptions lui porte préjudice. Les islamistes modérés constituent en plus la principale force d’opposition au Parlement à la coalition dirigée par le premier ministre Abbas el Fassi de l’Istiqlal.

    Riley se réunit avec Himma en février 2008. Celui-ci l’étonna quand il lui rapporta qu’il avait renoncé à son poste à l’Intérieur « non pour être parlementaire mais pour retourner dans la petite ville rurale et poussiéreuse ou il était né [Benguerir près de Marrakech] et passer davantage de temps auprès de sa famille ».

    Une fois sur place il décida, cependant, de « ne pas se reposer et travailler dur pour améliorer le sort de sa communauté ». « Il finit par dire que ce qu’il pouvait faire de mieux c’était de représenter sa province [de Kelaat Es-Sraghana] au Parlement ». L’ambassadeur ne crut pas à ce brusque changement d’opinion de Himma.

    Celui-ci fonda donc peu après le Parti Authenticité et Modernité (PAM) et, après une courte étape de rodage, ce fut celui qui obtint le plus de conseillers municipaux lors des élections de juin 2009. Il est probable qu’il réussira à décrocher la majorité relative lors des législatives de 2013.

    Les élections municipales furent « relativement transparentes », d’après le chargé d’affaires américain Robert Jackson qui envoya le 15 août 2009 une très longue note au Département d’État. Mais, par la suite, « l’élection des maires par les conseillers municipaux semble être un pas un arrière pour la démocratie au Maroc », ajoute-il.

    Un ancien ministre, l’Ambassade de France à Rabat et deux autres sources ont rapporté à Jackson que le « roi Mohamed VI ordonna que le PJD ne soit pas autorisé à conquérir les mairies de plusieurs grandes villes marocaines comme Tanger, Oujda », Casablanca et Salé ou il obtint la majorité relative des suffrages.

    « L’intervention du palais royal fut plus éhontée à Oujda » qu’ailleurs. Dans cette ville d’un demi million d’habitants à l’est du Maroc « le gouverneur nommé par le Ministère de l’Intérieur empêcha, le 25 juin 2009, un vote qui aurait porté au pouvoir une coalition dirigée par le PJD ». « (…) agents de police et des services secrets intimidèrent ceux qui soutenaient la coalition du PJD et ils frappèrent le leader local du PJD jusqu’à ce qu’il tombe dans le coma ».

    A ce « barbu » qui voulait devenir maire les coups « des hommes de la sécurité » lui causèrent une hémorragie cérébrale pendant qu’un bon nombre de ses partisans étaient carrément séquestrés par les forces de l’ordre pour les empêcher de voter.

    Le PAM, le parti de l’ami du roi, fut également de la partie pour bloquer la montée de ses adversaires islamistes. Il le fit avec le feu vert du palais. « Non satisfait de ses admirables et honnêtes résultats électoraux, le PAM de Fouad Ali el Himma usa des pressions extra politiques -il invoqua même le nom du roi- pour contraindre les autres partis à rejoindre les coalitions » dirigées l’ami de Sa Majesté après avoir quitté celles que cherchait à former le PJD.

    Le parti de Himma, affirme Jackson, « a souillé sa réputation comme formation réformiste et a renforcé les critiques qui le décrivent comme un instrument du palais ». Tout ce qui s’est passé « frustrera » les islamistes modérés mais « ne suffira pas, probablement, pour les expulser du jeu politique ». Ils peuvent d’ailleurs se consoler avec la conquête des mairies de villes secondaires comme Tétouan et Kénitra.

    « Le résultat de tout ceci peut consister à éroder encore davantage l’appui populaire au processus démocratique au Maroc », prévient Jackson.

    La marche triomphale de Himma vers le pouvoir déplaît, bien entendu, aux formations politiques traditionnelles marocaines. Driss Lachgar, un des principaux responsables socialistes, avoua, en janvier 2008, au conseiller politique de l’ambassade des États-Unis à Rabat, que la création du « nouveau parti officiel de l’État (…) représente une grave menace pour la démocratie au Maroc ». « Nous lui ferons front avec tous les moyens à notre portée ».

    « Le roi a décidé d’introduire un parti du palais pour remplir le vide que les autres partis sont apparemment incapables d’occuper », signala Abdellilah Bekirane, leader du PJD, lors d’un entretien avec l’ambassadeur Riley en août 2008. « Malgré les bonnes intentions derrière la création » du parti de Himma, le chef islamiste fut d’avis que la nouvelle formation « manquait de racines et serait incapable de susciter l’adhésion de l’homme de la rue ». Benkirane fut même « très méprisant avec la menace que [Himma] supposait pour le PJD (…) ».

    Le leader de la formation islamiste fit ces commentaires dédaigneux un an avant les élections municipales dont le « parti du roi », fondé un an avant, fut déjà le grand vainqueur. Il n’est pas certain qu’il aurait été prêt à les répéter par la suite car les faits lui ont donné tort.

    https://mhairane.wordpress.com/2010/12/12/mohamed-vi-intervient-rudement-en-politique-pour-contrer-les-islamistes-2/

  • Maroc: Une Armée marginalisée et inefficace -Wikileaks-

    Maroc, armée, islamistes, Sahara Occidental, corruption,

    EL PAÍS – Madrid – 02/12/2010

    Les Forces Armées Marocaines « sont toujours éclaboussées par la corruption, l’inefficience bureaucratique, leur bas niveau d’éducation, certains de leur soldats courent le risque de tomber dans le radicalisme, elles sont politiquement marginalisées et le gros de leurs effectifs sont déployés au Sahara Occidental ». « Elles se modernisent mais elles continuent à être lestées par de vieux problèmes ». L’ambassadeur des États Unis au Maroc, Thomas Riley, a élaboré, en août 2008, un rapport exhaustif et confidentiel de neuf feuillets sur l’armée marocaine avec l’aide des attachés de défense et de sécurité. C’est une véritable radiographie des Forces Armées Royales aujourd’hui encore très mal connues.

    Les effectifs des trois armées s’élèvent à 218.000 hommes -10.000 de moins que ceux qui sont sous les drapeaux en Espagne- dont la moitié, voire même 70%, se trouvent au Sahara. Seules 40% de ces unités déployées dans cette ancienne colonie espagnole, un pourcentage assez bas, sont réellement opérationnelles. Les jeunes qui s’enrôlent comme soldats touchent 2.000 dirhams par mois (180 euros) et les officiers en début de carrière 6.000 dirhams (540 euros). A cela il faut ajouter un logement de fonction ce qui les place « dans une situation relativement confortable dans le contexte marocain ».

    Auteurs de deux coups d’État malheureux au début des années soixante dix, les militaires marocains sont encore étroitement surveillés. « Nous pensons que la monarchie estime toujours qu’ils représentent la plus grande menace pour la couronne ». « Les officiers continuent à être écartés de la prise de décisions politiques et même leur participation à des débats sur la force militaire du Maroc est restreinte ». Leurs relations avec les officiers des armées étrangères, y compris les attachés militaires américains, son aussi réduites. Du coup la qualité de l’information sur les Forces Armées Royales laisse à désirer.

    L’approbation du roi

    Ce manque de confiance royal à pour conséquence « qu’il n’y a pas de mouvements de troupes, de man½uvres ni de voyages officiels, à l’intérieur ni à l’extérieur du pays, sans l’approbation du roi ». Au Maroc il n’y a pas de Ministère de la Défense mais une petite administration civile, qui dépend du premier ministre, dont le rôle est de contrôler la gestion. Le Ministère des Affaires Étrangères s’occupe, quant à lui, de la participation marocaine dans des opérations de maintien de la paix. « Toutes les autres questions en rapport avec la défense se décident au palais royal », précise Riley.

    L’ambassadeur est cependant de l’avis que « certains symptômes montrent que la confiance du roi dans les Forces Armées s’accroît ». Pour preuve « la hausse significative des dépenses militaires » avec, par exemple, l’achat de 24 chasseurs bombardiers américains F-16. « Récemment le roi a autorisé les vols militaires au nord de Ben Guérir [la plus grande base militaire marocaine à 200 kilomètres au sud de Rabat], ce qui n’était pas permis jusqu’à présent car le souverain souhaitait que les militaires restent éloignés du palais de Rabat ».

    Le principal défi auquel doivent faire face les Forces Armées c’est la corruption, d’après Riley. Elle touche surtout les niveaux supérieurs de la hiérarchie militaire. Elle a une origine historique car, après les deux coups d’État frustrés, Hassan II déclara aux militaires : « Soyez loyaux et vous pourrez en tirer profit ». « Des rapports dignes de foi signalent que le lieutenant général Benanni tire justement profit de son poste de commandant en chef du secteur sud ». Il en tire « des revenus des contrats militaires et exerce son influence sur les décisions du monde des affaires ». « Une rumeur très répandue veut qu’il soit le propriétaire d’une bonne partie des pêcheries au Sahara Occidental ». « Comme d’autres officiers vétérans Benanni possède une fastueuse résidence familiale qui fut probablement construite avec l’argent recouvré des pots de vin ».

    Pénétration islamiste dans les armées

    « Une position de leader dans une région est, pour la hiérarchie militaire, une source importante de revenus non légaux », affirme l’ambassadeur. « Il y a même des rapports sur les élèves de l’académie militaire marocaine qui soudoient pour améliorer leur classement scolaire et obtenir ainsi [à leur sortie d’école] des postes militaires lucratifs ». « Des postes de commandement dans le secteur sud, c’est-à-dire au Sahara Occidental, sont considérés parmi les plus lucratif étant donnée la concentration, là bas, de l’activité militaire (…) ». « Le Gouvernement du Maroc semble chercher des formules pour freiner la corruption dans les rangs des militaires en formation, en commençant par les colonels et jusqu’au bas de la hiérarchie ».

    Un problème mineur, comparé à la corruption, est la pénétration islamiste dans les armées. Certaines informations « suggèrent qu’un petit nombre de soldats sont susceptibles de tomber dans l’islamisme radical ». Après les attentats de 2003 à Casablanca, qui firent 45 morts, les enquêteurs « ont identifié des militaires » faisant partie de la conspiration. Plus tard la police arrêta « plusieurs militaires et gendarmes faisant partie d’autres cellules terroristes dont l’une vola des armes dans une base (…) ».

    Parmi les mesures préventives prises pour empêcher la propagation de l’islamisme radical dans l’armée figurent « l’élimination des mosquées dans toutes les casernes (…) et le déploiement de la contre intelligence militaire, appelée le Cinquième Bureau, avec ses agents secrets pour surveiller les activités radicales dans les mosquées » proches des bases militaires.

    https://mhairane.wordpress.com/2010/12/04/maroc-une-armee-marginalisee-et-inefficace-le-departement-detat-pense-que-le-roi-considere-toujours-les-militaires-constituent-toujours-la-principale-menace-pour-son-trone/

  • WikiLeaks : quand Algériens et Marocains se confient sur le Sahara occidental

    Algérie, Maroc, Sahara Occidental,

    | 03.12.10 | 22h59 • Mis à jour le 03.12.10 | 23h28

    Le conflit au Sahara occidental, né il y a une quarantaine d’années, n’est pas près de trouver une solution. Les positions sont trop éloignées, les rivalités trop profondes, les procès d’intention trop nombreux entre les deux principaux protagonistes: le Maroc, qui occupe le Sahara occidental en dehors de toute légalité internationale, et l’Algérie sans l’appui de laquelle le Front Polisario, favorable à un référendum pour fixer l’avenir de l’ancienne colonie espagnole (indépendance ou rattachement au Maroc), aurait le plus grand mal à exister.

    La position algérienne est clairement exprimée dans le compte-rendu d’une audience (d’une durée de 3 heures 30) accordée en mai 2007 par le président algérien Abdelaziz Bouteflika à Frances Fragos Townsend, la conseillère du président Bush pour les affaires de sécurité, obtenu par Wikileaks et révélé par Le Monde.

    « Si je pouvais résoudre le problème je le ferais, affirme le président algérien. Mais je ne peux pas parler à la place des Sahraouis . » Ce qu’il faut c’est que « le Maroc et le Polisario trouvent une solution, et ils peuvent le faire avec l’aide des Américains ».

    Les Français, confiera-t-il à une autre occasion, « du fait du poids de leur histoire coloniale au Maghreb, sont incapables de jouer un rôle constructif dans le conflit ». D’ailleurs, ajoute-t-il, « la France n’a jamais vraiment accepté l’indépendance algérienne ». Pour lui, elle tente de régler ses comptes avec l’Algérie « en appuyant le Maroc ».

    LE JUGEMENT DE M. BOUTEFLIKA SUR LE ROI DU MAROC

    Un an plus tard, en février 2008, recevant un diplomate américain, changement de registre. Le président algérien dénonce « le plan d’autonomie » voulu par Rabat à la place du referendum d’autodétermination. Celui-ci n’offre qu’un semblant d’autonomie. Les provinces algériennes en ont d’avantage vis-à-vis d’Alger, soutient M.Bouteflika.

    Puis, au fil de l’entretien, le président algérien se laisse aller: il comprend que les Marocains se sentent menacés par la perspective d’un Sahara occidental indépendant mais, dit-il, ils sont les premiers responsables de la situation. Au lieu de faire preuve d’une approche « élégante » en acceptant une indépendance du Sahara occidental qu’ils auraient pu « contrôler » ou « superviser », ils veulent « un Anschluss, comme Saddam Hussein avec le Koweït ». S’ils n’avaient pas été aussi maladroits, les Marocains « auraient pu obtenir ce qu’ils voulaient », assure le président algérien à son hôte.

    L’année suivante, en novembre 2009, devant le chef du commandement américain pour l’Afrique (Africom), le général William Ward, le chef de l’Etat algérien revient à la charge. Selon lui, le projet d’autonomie est à rejeter. « Vous ne pouvez pas défendre l’application d’un principe pour la Palestine et un autre principe pour le Sahara occidental », fait valoir le président algérien.

    Le jugement négatif de M. Bouteflika sur le roi du Maroc n’est pas fait pour arranger les choses. Autant le président algérien apprécie Moulay Rachid, le frère du roi (« On a plaisanté et discuté agréablement » à l’occasion d’une rencontre à Séville, en Espagne) autant le courant ne passe pas avec Mohammed VI. « Il n’est pas ouvert, et manque d’expérience », se plaint-il. Pour M. Bouteflika, aucun dialogue n’est possible entre lui et le roi du Maroc.

    LES APPRÉCIATIONS SÉVÈRES DES MAROCAINS

    Côté marocain, la suspicion n’est pas moindre. Non pas que Mohammed VI se confie un tant soit peu aux très rares interlocuteurs américains qu’il reçoit. Mais ses proches le font pour lui. Or, ils sont sévères dans leur jugement. Selon leur lecture, la clé du dossier du Sahara occidental se trouve non pas à Tindouf, où siège les indépendantistes du Polisario, mais à Alger. Là-bas, expliquent-ils en juin 2009 au représentant personnel du secrétaire général de l’ONU, Christopher Ross, le pouvoir est toujours entre les mains de généraux dogmatiques, incapables de bouger et « pétrifiés » à l’idée du plan d’autonomie présenté par Rabat.

    Faut-il miser sur le temps et attendre qu’une nouvelle génération soit aux commandes en Algérie pour résoudre le conflit au Sahara occidental ? Certains conseiller du roi en sont convaincus, mais pas le chef des services de renseignements extérieurs, Mohamed Yassine Mansouri. Dans un « mémo » du printemps 2008, il se dit convaincu qu’un changement de génération « pourrait compliquer la situation ». « L’ancienne génération qui a créé le problème est la mieux placée pour le résoudre », dit-il à son interlocuteur américain.

    Dans un télégramme de juin 2009, le même Mansouri confie que Rabat a demandé au président français Nicolas Sarkozy de faire en sorte « de n’être pas perçu, comme par le passé comme aussi pro-marocain sur le Sahara occidental ».

    C’était aussi le cas de l’administration Bush, « qui apparaissait trop favorable au Maroc ». A l’équipe diplomatique du président Obama, le patron des services d’espionnage fait observer qu’ »il ne serait pas très judicieux d’abandonner ses vrais amis au profit du pétrole ».

    Les télégrammes utilisés pour cet article :

    http://cablegate.wikileaks.org/cable/2008/03/08ALGIERS261.htmlhttp://cablegate.wikileaks.org/cable/2007/05/07ALGIERS652.htmlhttp://cablegate.wikileaks.org/cable/2008/02/08RABAT185.htmlhttp://cablegate.wikileaks.org/cable/2008/03/08RABAT194.htmlhttp://cablegate.wikileaks.org/cable/2009/12/09ALGIERS1077.html

    https://www.lemonde.fr/documents-wikileaks/article/2010/12/03/wikileaks-quand-algeriens-et-marocains-se-confient-sur-le-sahara-occidental_1448853_1446239.html

  • U.S. Imperialists Support for Morocco Further Exposed by WikiLeaks

    Little US trust in Moroccan army

    afrol News, 3 December – The US embassy in Rabat puts little trust in the Moroccan armed forces. Corruption « at the highest levels » limits the army’s efficiency, while the King’s distrust in the army halts direct US contacts.

    The US assessment of Morocco’s military forces was made by US Ambassador in Rabat, Thomas Riley, in August 2008. The cable to Washington was leaked this night by whistleblower WikiLeaks – a media that itself was attacked this night and had to change its web address from wikileaks.org to wikileaks.ch.

    The US embassy report emphasises that the Moroccan Royal Armed Forces are composed of over 200,000 soldiers and « outclasses most militaries in Africa. » It further emphasises the « robust » US-Moroccan military relationship « with prospects for even closer ties. » The health of this relationship was « evident by increased U.S.-Moroccan military training exercises » and Morocco’s purchase of US weapons.

    But beyond these well-known aspects, Ambassador Riley is surprisingly sceptical towards the Moroccan army and its capacities.

    The desired deepening of military ties was impeded by « long-standing problems, » Ambassador Riley reports. The entire administration of the Moroccan armed forces was creating problems, as « there is no real Defence Ministry » in Rabat.

    Due to King Mohammed VI’s distrust in the armed forces, he maintains personal control of the military. This distrust was « a result of the 1971 and 1972 coup attempts. » The Palace then increased control over the military, « marginalised it from policy making, and restricted its interaction with foreign military interlocutors and the press. »

    As a result, « the Palace continues to tightly control the Royal Armed Forces’ interactions » with the US embassy and army. While the embassy had regular contacts with the Moroccan military, « quality information is lacking, » Ambassador Riley complains.

    King Mohammed VI maintains a highly centralised role over the military. « No troop movements, exercises, or even travel of officers domestically or abroad happens without the King’s approval, » the Ambassador adds.

    A key concern was that the Moroccan armed forces were « plagued by institutional corruption, leadership that will not step aside, and low morale among mid-level officers. »

    The Moroccan military was plagued by corruption « at the highest levels, » according to the Ambassador. « This may partly reflect a grand bargain struck by King Hassan II following at least two nearly successful coups in the 1970’s: remain loyal, and you can profit, » he reports.

    General Abdelaziz Bennani, commander of the Moroccan troops in occupied Western Sahara, is especially highlighted in the US embassy cable. « Credible reports » indicated that Gen Benanni was using his position « to skim money from military contracts and influence business decisions. » Ambassador Riley also found credible rumours « that he owns large parts of the fisheries in Western Sahara. »

    General Benanni, « like many senior military officers, has a lavish family home that was likely built with money gleaned from bribes, » according to the Ambassador.

    Corruption was equally widespread in the gendarmerie, another armed unit directly under the King’s control. Ambassador Riley reports that « low ranking gendarmerie assigned to highway patrols are expected to pay approximately 4,000 dirhams (US$ 540) to their immediate supervisors with extralegal earnings from motorists, above which they can keep for themselves, according to one credible anecdote. »

    Finally, there were even credible reports of « students at Morocco’s military academy paying money to increase their class standings in order to obtain positions in lucrative military postings. » Ambassador Riley in general sees the « low levels of education in the ranks » as a problem for US-Moroccan cooperation.

    A final major concern of the US embassy was the large resources spent on Morocco’s occupation of Western Sahara. Between 50 and 70 percent of the military’s total strength, or over 100,000 troops, was deployed in Western Sahara at any one time, according to Ambassador Riley.

    The force in Western Sahara was considered to be stretched thin « with a reported estimated operational readiness rate of just 40 percent. » Since the 1981 ceasefire with the Saharawi independence movement Polisario, Moroccan troops in the occupied territory have not been seriously challenged.

    Interestingly, « Morocco does not consider the Polisario … to be a conventional military threat. However, the Royal Armed Forces remains vigilant in guarding against a renewed Polisario insurgency effort, » according to the US embassy assessment. Morocco had « effectively eliminated the Polisario’s ability to launch hit and run raids. »

    Morocco’s blown-up armed forces, placing large strains on the national budget, did not face a real threat from Polisario or its Algerian allies, the US Ambassador found.

    The troops however were useful in another way to win the Western Sahara conflict, Ambassador Riley found. « Motivated to win over other countries to its claims to Western Sahara, Morocco is active in UN, engages in peacekeeping activities, and occasionally sends troops to assist friendly countries, » he wrote. Examples were drought and famine relief operations in Senegal and Niger.

    Since the August 2008 cable, Morocco has invested even more in its armed forces. afrol News earlier has reported that Morocco in 2009 was to double its defence budget in real terms, reaching 16 percent of total state expenditures. The Moroccan press had calculated Morocco’s defence budget for 2009 to reach Dirham 34 billion (US$ 3.5 billion); or three times the 2005 budget.

    Also ties with the US have continued deepening, although Washington is also improving its relations with Morocco’s arch-rival Algeria. To the joy of the US embassy, Morocco has shifted even more of its weapons purchases from traditional ally France to the US.

    Ambassador Riley was replaced in January 2009 and now works in the private sector.

    By staff writers
    © afrol News

    http://panafricannews.blogspot.com/2010/12/us-imperialists-support-for-morocco.html

    Saturday, December 04, 2010
  • Sahara : L’Espagne appuyait une solution favorable au Maroc

    Maroc, Espagne, Sahara Occidental, Wikileaks, PSOE, Etats-Unis, France,

    L’Espagne appuyait une solution favorable au Maroc dans le conflit du Sahara, allant même jusqu’à encourager et aider Rabat à élaborer sa proposition d’autonomie qui serait calculée sur celle de la Catalogne (Région autonome au Nord Est de l’Espagne), ce qui a provoqué la colère du président algérien Abdelaziz Bouteflika qui a accusé le PSOE d’être « malhonnête envers les Sahraouis », affirme mardi le journal « El Pais » qui publie des câbles de la diplomatie américaine rendus publics par « Wikileaks ».

    « Depuis leur arrivée au pouvoir en Espagne en 2004, des socialistes se sont efforcés en apparence de maintenir une position distante dans le conflit du Sahara Occidental, mais dans les coulisses ils ont appuyé et même proposé au Maroc de le conseiller sur la façon d’élaborer sa proposition d’autonomie du Sahara sous souveraineté marocaine », affirme le journaliste Ignacio Cembrero dans un article intitulé « L’Espagne appuyait, dans le conflit du Sahara, une solution favorable au Maroc ».

    « Des dizaines de câbles de l’ambassade américaine à Madrid, Rabat et Paris, font ressortir une ambiguïté apparente de la position espagnole sur le conflit du Sahara, certains câbles la décrivent comme « confuse », mais finalement l’Espagne s’aligne, avec nuance, sur les thèses marocaines », ajoute le journal.

    Malaise Algérien

    « Les socialistes espagnols n’ont pas été honnête avec les Sahraouis », aurait affirmé le président algérien en août 2005 au Sénateur US, Richard Lugar, président du comité des relations extérieures du Sénat qu’il avait reçu à Alger.

    Selon « El Pais », cette phrase illustre le malaise de l’Algérie à l’égard de la politique extérieure des successifs gouvernements socialistes depuis six ans, d’où la hausse de 20 pc du gaz algérien à destination de l’Espagne, décrétée de façon unilatérale.

    « D’aucuns estiment que cette hausse subite du gaz algérien serait en relation avec les commentaires faits par Zapatero durant sa dernière visite au Maroc », selon une note confidentielle de l’ambassadeur US, Eduardo Aguirre.

    L’Espagne propose au Maroc de l’aider à élaborer sa proposition d’Autonomie

    Après avoir rejeté le plan de James Baker pour le Sahara qui avait obtenu l’aval du conseil de sécurité de l’ONU, Rabat est arrivée à la conclusion qu’il ne suffisait plus de dire « Non » et qu’elle devait présenter une contre-proposition à savoir son projet d’autonomie qui est sorti au grand jour en 2007.

    Dès les premiers moments, l’Espagne a appuyé le Maroc dans cette direction. « Le Maroc doit présenter un plan crédible d’autonomie », aurait affirmé l’ambassadeur espagnol à Rabat, Luis Planas à son homologue américain, Thomas Riley en 2006. « Mais avant de se prononcer sur ce plan, le gouvernement espagnol doit d’abord l’examiner. Mais entre temps, il aidera le Maroc à se sentir à l’aise et l’appuiera à rédiger un projet sérieux », toujours selon Planas.

    La même année, Miguel Angel Moratinos, l’ancien ministre espagnol des Affaires étrangères, élabore « un non papier » comme on l’appelle dans le jargon diplomatique, c’est à dire un document sans entête où sont écrites quelques idées sur le Sahara, et le remet aux cinq membres permanents du Conseil de sécurité. Dans ce document, l’exécutif espagnol propose d’abandonner les termes de « décolonisation, souveraineté et indépendance » et de les substituer par des termes comme « régionalisation, autonomie et autogouvernement ». Il suggère pour le Sahara « une solution similaire à celle donnée par l’Espagne à la Catalogne ».

    La proposition d’autonomie marocaine n’enthousiasme pas le gouvernement espagnol

    Une délégation marocaine de haut niveau se rend à Madrid et dans d’autres capitales en février 2007 pour faire connaître le plan d’autonomie que Rabat voulait convertir en le principal axe de la négociation avec le Polisario. Le projet en question faisait référence au modèle d’autonomie espagnol et Allemand, mais sans entrer dans les détails. La proposition marocaine n’a pas enthousiasmé la diplomatie espagnole et Moratinos aurait même demandé aux marocains d’être plus généreux.

    Le conseiller politique de l’ambassade d’Espagne à Rabat a invité ses homologues de France, Usa, Royaume Uni et l’Allemagne, à une réunion d’évaluation le 14 mars 2007 : « notre amphitryon espagnol n’était pas du tout content (de la proposition marocaine », signale son homologue US Craig Karp, dans une note confidentielle.

    Mais les nombreuses conversations maintenues entre les diplomates US et espagnols sur le Sahara font ressortir « la coïncidence de leurs points de vue : les deux puissances sympathisent, avec des nuances, avec la proposition d’autonomie. L’Espagne, par contre, se montre, critique envers la France à qui elle reproche son alignement aveugle envers le Maroc ce qui l’empêche d’exercer efficacement son influence ». Jacques Chirac et « plus pro-Marocain que le Roi du Maroc », aurait ironisé Bernardino Leon, après avoir été nommé comme numéro deux du ministère espagnol des AE.

    Bernardino et le ministre Moratinos ont essayé en 2004 que « Paris se rapproche de la neutralité, mais sans réussir ».

    Jacques Chirac et Nicolas Sarkosy ont été les partisans inconditionnels du Maroc. Même Yassine Mansouri, le chef du plus puissant service secret marocain (DGED) aurait reconnu devant Christopher Ross, l’envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara que « Rabat avait indiqué à Sarkosy qu’il serait préférable pour la France de ne pas être perçue comme trop pro-marocaine en relation avec le Sahara Occidental « .

    Les deux « Non » de Zapatero au Roi Mohammed VI

    Par deux fois, le président du gouvernement espagnol, José Luis rodriguez Zapatero aurait dit « non » au monarque Alaouite. La première fois à Oujda, à 13 km de la frontière avec l’Algérie lorsque le Roi du Maroc l’avait reçu en 2008 et voulait que son invité espagnol fasse une déclaration en faveur de la réouverture des frontières que l’Algérie maintient fermée depuis 2004, en vain, selon une note confidentielle de l’ambassade US à Rabat.

    Durant cette même visite, Zapatero aurait proposé ses bons offices pour une médiation entre l’Algérie et le Maroc, chose que le souverain marocain aurait décliné : « le moment n’est pas approprié », lui aurait répondu le Roi Mohammed VI. D’autres chefs Etats notamment Jacques Chirac et le président Russe Vladimir Poutine, auraient proposé eux aussi leurs bon offices mais en vain.

    Le deuxième « non » opposé par l’exécutif Zapatero remonte à seulement quelques jours lorsque la ministre espagnole des AE, Trinidad Jimenez a plaidé « pour la première fois », pour que « la Minurso s’occupe également de la question des droits de l’Homme » au Sahara, après l’assaut et le démantèlement du campement de protestation Sahraoui.

    Aznar et le Maroc

    « Le politicien espagnol qui a le plus appuyé l’administration du président US George Bush a été l’unique à être en désaccord avec le rôle au Maghreb. Début 2007, lorsque Rabat avait commencé à présenter au monde son plan d’autonomie, José Maria Aznar aurait déclaré +catégoriquement+ à l’ambassadeur US à Madrid que la politique de l’Usa de se rapprocher du Maroc était +une mauvaise idée+. Si Washington fait des concessions à Rabat et lui propose assistance, le Maroc +abusera de ces choses+ », l’aurait-il averti.

    La visite des Rois d’Espagne à Ceuta et le fait qu’elle ait coïncidé avec la célébration de la marche verte rend furieux le Maroc

    Bien que le ministre marocain des Affaires étrangères, Taieb Fassi Fihri aurait assuré à Moratinos, en visite au Maroc en octobre 2007 pour préparer et sonder la réaction marocaine sur la future visite des Rois d’Espagne à Sebta et Mellilia, que « les choses vont rester les mêmes » (Business as usual), selon une note confidentielle de l’ambassade US à Rabat datant du 7 novembre 2007, « la réaction furieuse » du Maroc avait pris par surprise les diplomates espagnols à Rabat.

    Cette réaction stridente a été probablement exacerbé car la visite de Juan Carlos a commencé le 5 novembre, la veille de la célébration de la marche verte, selon l’ambassade US qui s’est demandé si « l’Espagne avait choisi exprès cette date-là ».

    Rabat a géré de façon « désastreuse » le cas Aminatou Haidar

    Selon une note confidentielle de l’ambassade US à Rabat datant du 18 décembre 2009, le Maroc avait géré de « façon désastreuse » le cas de Aminatou Haidar. « Finalement, le gouvernement marocain a mis trop tardivement fin à ce terrible épisode », selon Robert Jackson, le numéro deux de l’ambassade US, qui aurait affirmé que  » sa gestion agressive de cette affaire et sa démarche diplomatique maladroite ont mis en péril les relations avec l’Espagne et avec d’autres alliés ».

    Les résultats de cette affaire ont rendu le gouvernement marocain « furieux » et « durement secoué », selon l’ambassade, qui affirme que « la colère et les doutes du gouvernement marocain étaient surtout dirigés contre l’Algérie.

    La gestion de cette affaire par les autorités marocaines a été critiqué par des élites du pays, selon la consul US à Casablanca, Elisabeth Millard qui fait état de critiques contre Taieb Fassi Fihri à qui ses interlocuteurs marocains reprochait « de ne pas avoir mieux conseillé le Roi Mohammed VI sur les possibles conséquences et la réaction mondiale de l’expulsion » de Aminatou Haidar.

    Madrid, 14 Déc 2010 (MAP)

    El Pais, 13/12/2012

    #Maroc #Algérie #Sahara_Occidental #Wikileaks