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  • Maroc – Espagne – Note succincte sur les relations bilatérales

    RELATIONS DIPLOMATIQUES

    Le Maroc et l’Espagne entretiennent des relations diplomatiques depuis le 11 février 1957, date de la signature du traité diplomatique.

    M. M. Ahmadou Ould Souilem, est Ambassadeur de Sa Majesté le Roi à Madrid.


    M. Alberto NAVARRO est Ambassadeur du Royaume d’Espagne au Maroc.

    RELATIONS POLITIQUES

    Les relations maroco-espagnoles sont régies, entre autres, par le Traité d’Amitié, de Bon Voisinage et de Coopération de 1991 qui prévoit des réunions régulières de Haut Niveau (RHN).

    Les visites d’Etat effectuées de part et d’autre du Détroit de Gibraltar, ainsi que le rythme et la régularité des rencontres entre les différents responsables des deux pays contribuent largement au raffermissement des liens exceptionnels qui unissent le Maroc et l’Espagne.

    Les orientations des politiques étrangères des deux pays s’inscrivent dans une vision politico-stratégique partagée sur les grandes questions telles que la sécurité en Méditerranée, la lutte contre le terrorisme, l’immigration clandestine, le trafic de drogue, etc.

    En décembre dernier, Mariano Rajoy a affirmé son intention de récupérer l’accord de pêche entre le Maroc et l’Union Européenne. Il a même souligné l’importance économique de cet accord pour l’Espagne. Devant le Congrès espagnol le second jour de son investiture, Rajoy a exprimé sa détermination à entretenir de fortes relations de partenariat avec le Maroc.

    Le Roi Mohamed VI a reçu, début janvier un appel téléphonique du chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy. Le Roi Mohamed VI et le chef du gouvernement espagnol ont insisté, lors de cet entretien téléphonique, sur la nécessité de renforcer les liens entre les deux pays. Dans ce cadre, Mariano Rajoy a déclaré son intention d’effectuer une visite au Royaume. Une visite d’amitié mais aussi de travail.

    M. Rajoy a également contacté par téléphone, le Chef du Gouvernement M. Abdelilah Benkirane pour confirmer sa venue au Maroc mais la date n’a pas encore été fixée.

    REUNION DE HAUT NIVEAU

    La 9èmeRéunion de Haut Niveau (RHN) maroco-espagnole, a été tenue le 16 décembre 2008,à Madrid, sous la présidence de l’Ex Premier Ministre M. Abbas El Fassi et de l’Ex Chef du Gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero.

    Cette rencontre a été, marquée par la signature d’un nouvel accord de coopération financière portant sur une enveloppe financière de 520 millions euros.

    Par la même occasion, le Maroc et l’Espagne ont signé un mémorandum d’entente établissant un cadre formel de coopération entre les deux pays dans le domaine d’appui à la protection de l’enfance. Cet accord s’inscrit dans la stratégie du ministère du développement social, de la famille et de la solidarité pour la période 2008-2012.

    La prochaine RHN est prévue au Maroc au premier semestre 2012.

    QUESTION NATIONALE
    – Position du gouvernement sortant (socialiste)
    Avec l’avènement du gouvernement Zapatero, l’Espagne conforte sa position de neutralité constructive dans le sens qu’elle œuvre, en concertation avec la France et les Etats-Unis à la recherche d’une solution politique acceptable pour les parties, et en s’octroyant un rôle d’intermédiaire entre le Maroc et les autres parties.

    Au sujet de l’initiative marocaine, le Chef du Gouvernement espagnol avait souligné que son pays « accueillait la proposition d’autonomie avec intérêt et considère qu’elle pourrait déclencher une nouvelle dynamique de dialogue pour surmonter l’impasse actuelle et progresser sur cette base pour parvenir à un règlement de ce différend qui assure le principe de l’autodétermination ».
    Le gouvernement espagnol a, par la voix de sa MAEC, Mme Trinidad Jiménez estimé, le 20 janvier 2011, qu’il existe d’autres alternatives que le référendum pour résoudre le conflit du Sahara. Elle a affirmé « qu’il faut être conscient de la difficulté de la tenue d’un référendum pour résoudre ce contentieux. Le Polisario lui-même reconnaît le caractère complexe de la tenue de cette consultation, il est d’ailleurs dans l’incapacité de fournir un recensement des personnes qui pourraient y participer ».

    La chef de la diplomatie espagnole a ajouté que « l’Espagne applique le principe de neutralité active, elle tente d’être constructive et essaie de rapprocher – même si c’est difficile – les positions du Maroc et du Polisario ».
    Pour Madrid, a-t-elle encore souligné, « la meilleure solution est celle qui sera le fruit d’un accord entre les parties. Nous voulons que ce problème soit résolu dans le cadre de la communauté internationale au sein des Nations Unies », a conclu Trinidad Jimenez.
    Cette déclaration de la chef de la diplomatie espagnole intervient au moment ou le ministre espagnol de la présidence, Ramon Jauregui, a conseillé au Polisario de ne pas rejeter l’option d’autonomie au Sahara, proposée par le Maroc, comme solution à ce conflit qu’il a qualifié d’ « artificiel ». « Si j’étais le président du Front Polisario, a-t-il dit, je ne rejetterai pas l’option d’autonomie ».
    Dans une déclaration à la radio nationale d’Espagne (RNE), le 18 octobre 2011, la ministre espagnole des Affaires Etrangères a affirmé que « nous n’avons pas la capacité de mettre fin au conflit ou de trouver la solution parceque nous ne somme pas un acteur directement impliqué dans les pourparlers. Ces acteurs sont le peuple sahraoui à travers le front polisario et le Maroc qui mènent des négociations sous les auspices des Nations Unis »
    Concernant le mandat de la MINURSO, le Ministre espagnol des affaires Etrangères avait, lors de son audition, en mars 2010, par la Commission des Affaires étrangères du parlement espagnol, déclaré que le gouvernement espagnol n’avait aucun problème quant à la possibilité d’élargir le mandat de la MINURSOaux droits de l’homme. De son côté, la Vice-présidente du gouvernement espagnol avait soutenu, au terme d’une réunion avec le Secrétaire Général de l’ONU, l’idée d’élargir le mandat de la MINURSO. Cette question a été également évoquée par la nouvelle MAE espagnol, Mme. Trinidad Jiminez, lors de ses rencontres en novembre avec la Secrétaire d’Etat américaine et le MAE britannique.

    A l’occasion des incidents de Gdeim Izik, le gouvernement Zapatero a adopté une position prudente refusant de céder aux pressions (visant la condamnation du Maroc) d’une presse qui s’est montrée particulièrement hostile au Maroc et d’une opposition, menée par le PP, décidée à utiliser tous les moyens susceptibles d’affaiblir davantage Zapatero, et par la même occasion porter préjudice aux intérêt du Maroc comme en atteste la mobilisation des euro-députés du PP pour faire passer, le 25 novembre 2010 au parlement européen, une résolutions sur les incidents de Gdeim Izik.
    – Position du gouvernement de M. Rajoy (PP)
    Au sujet de la question du Sahara, le président du gouvernement espagnol a indiqué après sa nomination qu’il allait défendre le processus de négociation en cours entre le Maroc et le Polisario sous l’égide des Nations Unis, en vue de parvenir à une solution conforme aux résolutions du conseil de Sécurité et du droit International. Il soutient ainsi une position de « neutralité positive » vis-à-vis de ce dossier.

    S’agissant se Sebta et Mélilia, le PP a maintenu depuis sa création en tant qu’alliance populaire, une position ferme quand à l’hispanité des deux présides. A cet effet, M. Rajoy a déclaré lors d’une visite effectuée à Mélilia en marge de la campagne électorale des élections législatives du 20 novembre 2011, « que les espagnols qui vivent dans les deux villes autonomes ont besoin de l’appui, de l’attention et de l’aide pour que ses habitants soient égaux au reste de leurs compatriotes »

    Il est à signaler que le Parti Populaire a rejeté en novembre 2011, lors de la séance plénière du conseil municipal à Madrid, une proposition conjointe de l’Union Progrès et Démocratie (UPyD) et de la Gauche unie (IU) sur le Sahara marocain, le PSOE s’est abstenu mais a refusé néanmoins certains termes du texte proposé en considérant que les questions de la politique étrangère devront être discutées au Parlement.
    – Aide humanitaire
    L’Espagne est le premier donateur d’aide pour les camps de Tindouf. Cette aide a augmenté depuis l’arrivée des socialistes en 2004 pour atteindre en 2007 un montant de 23,5 millions d’eurosdont 6.5 millions d’euros sont apportés par l’AECID (agence espagnole d’aide au développement internationale) et le reste est fournis par les communautés autonomes et les entités locales.
    SEBTA ET MELILIA

    La question de Sebta et Melilia figure parmi les différends latents qui risquent à tout moment de compromettre les efforts des deux pays en vue d’instaurer une relation apaisée et durable. Aussi, la sensibilité de cette question quant à la marocanité de ces enclaves a-t-elle toujours été abordée avec subtilité.

    Il est à rappeler qu’au titre des années 2006 et 2007 les visites respectives du Chef du Gouvernement espagnol et des Rois d’Espagne à Sebta et Melilia, avaient suscité une nouvelle tension entre les deux pays.

    En décembre 2011, le groupe parlementaire « coalicion Caballas » de Sebta avait présenté uen proposition à l’Assemblée plenière au sujet de l’intégration de la ville de Sebta dans l’union dounière, avec un régime similaire aux régions ultrapériphériques. Le groupe évoque l’exemple des Canaries qui font partie de l’Union Douanière depuis 1986.

    En janvier 2012, M. Abdelmalek El Berkani (PP) a été nommé délégué du gouvernement espagnol à Mélilia.
    RELATIONS ECONOMIQUES ET FINANCIERES
    1- COOPERATION FINANCIERE
    A l’occasion de la 9èmeRéunion de Haut Niveau, en décembre 2008, un nouvel Accord financier pour la période 2009-2011 portant sur un montant de 520 millions d´euros, a été signé entre les deux Parties. Celui-ci se présente comme suit :

    Crédits concessionnels pour un montant de 400 millions d’euros pour financer des projets publics réalisés par des entreprises espagnoles au Maroc, étant prioritaires les secteurs de l´énergie, l’environnement et les infrastructures, en particulier dans les domaines des télécommunications et des transports.

    Crédits concessionnels non liés pour un montant de 100 millions d’euros pour financer des projets publics.

    Crédit non remboursable d’un montant de 20 millions d’euros, destiné au financement des études de faisabilité et d’assistance dans les secteurs de l´électricité, l´énergie, l’environnement, les infrastructures, les transports, les télécommunications et les services publics.
    RELATIONS COMMERCIALES
    En 2010, les importations marocaines d’Espagne ont atteint en moyenne 31,4 MMDH et les exportations vers ce pays se sont établies à 25 MM DH, soit un taux moyen de couverture de l’ordre de 79,7%.

    Le montant des importations au titre du premier semestre 2011 s’élève à 19,48 MMDH et les exportations à un montant de 15,83 MMDH ce qui fait de l’Espagne le 2ème fournisseur et le 2ème client du Maroc.
    3- INVESTISSEMENTS ESPAGNOLS AU MAROC (EN MILLIONS DE DH)

    Les investissements espagnols ont augmenté de 76% en 2010. C’est le secteur de l’automobile qui a suscité le plus l’intérêt des investisseurs espagnols, suivi de l’aéronautique, l’électronique, le Nearshoring, l’industrie du textile et de l’agroalimentaire, précise la même source. Ces secteurs ont permis la création de 15.000 postes d’emploi en 2010. Inaugurée officiellement en septembre 2010, la représentation de l’AMDI à Madrid s’est fixée comme objectifs de renforcer l’image économique du Maroc en Espagne et de promouvoir les investissements espagnols dans le Royaume. En 2011, une Chambre de commerce, d’industrie et de services du Maroc en Espagne (CCISME) a été inaugurée à Madrid.


    TRANSFERTS DES MRE


    En 2010, les Marocains résidant en Espagne ont transféré quelques 295 millions d’euros, soit plus de 3,3 milliards de dirhams marocains. Les transferts réalisés par la communauté marocaine d’Espagne en 2010, sont en baisse. Les chiffres affichent, en effet, une régression de 1,67%, soit 4,8 millions d’euros en moins transférés en 2010, en comparaison avec l’année précédente


    Tourisme
    Entre janvier et juin 2011, le nombre de touristes espagnols arrivés au Maroc est de 845.844 touristes


    DETTE A L’EGARD DE L’ESPAGNE

    L’encours de la dette marocaine à l’égard de l’Espagne s’est établi à fin décembre 2008 à 4,64 MM DH. Les deux gouvernements ont conclu cinq Accords de conversion de la dette en investissements privés, successivement, en 1996, 1997, 2000, 2003 et 2006 portant sur un montant total de 155 M€ et un Accord de conversion de la dette en investissements publics, en 2003, portant sur montant de 50 M€


    IV- GRANDS PROJETS D’INFRASTRUCTURE


    1- PROJET DE LIAISON FIXE A TRAVERS LE DETROIT DE GIBRALTAR

    Le projet de la liaison fixe à travers le détroit de Gibraltar représente le symbole de la collaboration entre les deux pays autour d’un projet ambitieux qui reliera les deux continents par un tunnel ferroviaire. La sociéténationale des études du détroit «SNED» au Maroc et la société nationale de la communication fixe« SECEG » en Espagne, ont réalisé plusieurs campagnes géologiques et topographiques, des forages profonds et des galeries d’expérimentation d’une grande importance pour le projet.

    Un Comité mixte a été mis en place pour assurer le suivi du projet. La 42èmeréunion de ce comité mixte s’est tenue le 29 octobre 2009, à Tanger.

    2- CENTRALE THERMIQUE DE TAHADDART

    C’est un projet opérationnel depuis 2005, développé en partenariat entre l’ONE (48%), ENDESA qui est une compagnie espagnole (32%) et Siemens (20%). Cette centrale fournira 17% de la demande nationale en électricité. Le montant de l’investissement est de 285 millions d’euros.

    3- L’INTERCONNEXION ELECTRIQUE

    Les deux pays ont posé le premier câble sous-marin, en 1997, rapprochant ainsi davantage les deux rives de la Méditerranée.

    Un deuxième câble a été inauguréà Tarifa, le 05/03/2007. Ce nouveau câble permet de doubler la capacité d’échange (75 MW) entre les deux pays et d’améliorer la sécurité et la fiabilité des deux systèmes.

    Les échanges électriques entre le Maroc et l’Espagne ont connu ces dernières années un développement remarquable qui justifie aujourd’hui le renforcement de l’interconnexion par la réalisation d’une troisième ligne tel que constaté par les deux parties lors de la 9èmeRHN (décembre 2008).

    V- COOPERATION EN MATIERE D’IMMIGRATION

    La communauté marocaine en Espagne s’élève à plus de 800.000 personnes. Cette communauté est confrontée à plusieurs problèmes, notamment d’intégration. Sa situation s’est détériorée dans le contexte de la crise économique qui a durement frappé l’Espagne.

    L’Espagne peine à élaborer une stratégie réelle de l’immigration. En effet, depuis la loi de 2000, quatre textes ont été adoptés par le Gouvernement dont le dernier de la série endurcit davantage les conditions de séjour des étrangers.

    Dans ce contexte, certaines mesures ont été prises, notamment parla municipalité de Vic (Catalogne) de ne plus autoriser la délivrance de certificats de résidence aux étrangers en situation irrégulière.

    La communauté marocaine en Espagne a été fortement touchée par la crise économique et financière par laquelle passe l’Espagne, celle qui travaille dans les secteurs du bâtiment, de l’industrie, de l’agriculture et des services.

    En 2009, le taux de chômage des marocains en Espagne s’élevait à 47%, soit 209.351 chômeurs, résidant principalement en Catalogne, en Andalousie et à Madrid.

    En 2010, la situation n’en finit pas de s’aggraver et enregistre au 1ersemestre un taux de chômage de marocains qui s’élève à 42,4%.

    Les marocains sans emploi représentent le taux de chômage le plus élevé des immigrés. 120.000 d’entre eux sont au chômage depuis plus d’un an et 140.000 ne perçoivent plus d’allocations chômage.

    VI- COOPERATION AU DEVELOPPEMENT

    Cette coopération est régie par l’Accord de coopération scientifique et technique signé le 08/11/1979. Une commission mixte, prévue par cet accord, se réunit périodiquement pour faire le bilan des actions de coopération et arrêter un nouveau programme de coopération. Cette commission mixte a tenu six sessions, dont la dernière a eu lieu à Madrid, en 2006.

    Le Maroc figure en tête de liste des pays bénéficiaires de la coopération espagnole au développement tel qu’il ressort des Plans directeurs espagnols de 2001-2004 et de 2005-2008.

    Les zones Nord et Nord-Est du Royaume sont les principaux bénéficiaires de cette aide puisqu’elles bénéficient de plus des ¾ des investissements réalisés au Maroc dans le cadre de cette coopération. Les secteurs prioritaires étant principalement la lutte contre la pauvreté, la promotion de la femme et la protection de l’environnement.

    Outre les fonds alloués par l’Agence Espagnole de la Coopération Internationale au Développement (AECID), certaines communautés autonomes apportent également une contribution dans ce domaine.

    En effet, de 2000 à 2007 le montant de l’Aide Officielle au Développement a atteint les 400 millions d’euros. Ces ressources ont doublé entre 2005 et 2007 passant de 43,24 à 81,43 millions d’euros. Durant cette même période, ce soutien a avoisiné les 200 millions d’euros. Le total des projets en exécution s’élève à 137.

    VII. COOPERATION CULTURELLE

    Cette coopération, régie par l’Accord culturel du 14 octobre 1980, porte essentiellement sur l’enseignement, les affaires culturelles, la communication, le tourisme et la jeunesse et sports. Un Programme d’Application est adopté dans le cadre d’une Commission Mixte culturelle qui se réunit alternativement au Maroc et en Espagne.
  • Afrique : Le Maroc vend des investissements qui n`engagent que ceux qui y croient

    Nouvelle capitale au Sud Soudan, clinique au Mali, usine d’engrais en Éthiopie, banques en Côte-d’Ivoire, centre commerciale au Sénégal, des promesses pour la Zambie, d’autres pour le Ghana sans laisser du reste le Madagascar et bien d’autres pays du continent. Hé oui, depuis la mise en place de sa toute nouvelle stratégie africaine, à la conquête d’alliés dans le conflit du Sahara Occidental, le Maroc multiplie, tout azimut, les visites royales carnavalesques, accompagnées des annonces d’investissements pharaoniques. Si pharaoniques, qu’ils en sont devenus invraisemblables au point qu’ils nous hypnotisent le regard face à la pauvreté endémique au Maroc et son sous-développement systémique.

    En réalité, cette manne économique promise à l’Afrique, n’engage que ceux qui y croient. Prenons l’exemple de la construction d’un gazoduc offshore entre le Nigéria et le Maroc, dont les coûts ne son même pas encore évalués. Long de 3000 km, le tracé de ce gazoduc traverse plusieurs pays, notamment le Benin, le Togo, le Ghana, le Sénégal, la Mauritanie et bien sûr le Sahara Occidental. Aucun de ces pays n’a encore donné son aval à ce tracé et aucune étude d’impact ou de faisabilité n’a été réalisée à ce jour! Et n’en parlons pas de financement. Pire, outre les problèmes sécuritaires que connaît le Nigéria, avec les sabotages récurrents des groupes «Boko Haram» et les «Vengeurs du Delta», ce qui compromet sérieusement le projet, le tracé traverse en outre le territoire du Sahara Occidental alors que celui-ci fait encore l’objet de la tutelle de l’ONU et son arbitrage entre les sahraouis et marocains.


    Dans ces cas de figures, quel bayeur de fonds ou quel investisseur s’aventurera à financer un tel projet ?! Et que dire du projet de l’usine d’engrais en Éthiopie, dont la réalisation nécessite plus de 3,7 milliards de dollars, alors qu’aucune étude d’impact ou de faisabilité n’a été réalisée à ce jour, encore moins un candidat investisseur ! D’ailleurs, ce projet fait l’objet de sérieuses réserves émises par plusieurs, y compris des potentiels bayeurs de fonds, compte tenu du fait que la majorité du phosphate marocain provient de la région de Boucrâa au Sahara Occidental. Tout ça est trop beau pour être vrai, de sorte que certains commencent à se poser des questions et même émettre de sérieux doutes. Rien que la semaine passée, le Maroc a annoncé l’annulation de la visite du Roi Mohamed VI au Mali, au motif que ce pays aurait refusé de retirer sa reconnaissance de la RASD.

    Dans la même vaine, la Zambie a été obligée d’émettre un communiqué officiel pour démentir la dépêche de l’agence marocaine MAP, selon laquelle elle a retiré sa reconnaissance de la RASD suite à la visite du Roi Mohamed VI le 19 février 2017. Toute cette offensive dans la précipitation démontre un certain amateurisme, pour ne pas dire un aveuglement sans borne de la part du Maroc. Si bien qu’il est à se demander si l’émotionnel, voire le délire, n’a pas pris le dessus dans les esprits des décideurs de ce pays dans la gestion du dossier du Sahara Occidental. Pourtant, après presque 42 ans de guerre, de sacrifice financier, de bla bla, de contre vérité, de faux semblants, le problème du Sahara Occidental reste entier pour le Maroc. Je dirais au point de départ, pertes en sus !

    Certes, le Maroc occupe toujours une grande partie du territoire. Mais à quel prix et devant quelle réalité? Tout ce cirque en dit long à cet égard. Rien qu’en 2015-2016, les événements ont été sanglants pour lui et son prétendu droit territorial sur le Sahara Occidental. Il y a d’abord le bras de fer avec le Secrétaire générale de l’ONU, Ban Kimoon, lequel a fini au désastre en reculons. Puis, il y a l’Accord de libéralisation avec l’UE, lequel fut invalidé par toutes les instances de la Cour Européenne au motif que le Sahara Occidental ne fait pas partie du Maroc et que celui-ci l’occupe illégalement en attendant une solution onusienne. Après c’est l’adhésion à l’Union Africaine et la reconnaissance expresse par le Maroc lui-même des limites de ses propres frontières héritées du colonialisme français, reconnaissance accompagnée de l’acceptation de fait de la RASD, en tant qu’État, au sein de l’organisation africaine. Et la cerise sur le gâteau, son retrait unilatérale avant-hier de Guergarete, alors qu’il a mobilisé toutes ses forces et équipements dans cette zone, et ce, au mépris de tout en chacun.


    Alors … !!! Il est vraiment temps pour le Maroc de se ressaisir et de voir la réalité en face. Et quant à moi, la seule réalité objectivement prévisible et perceptible pour le Maroc, c’est de retourner à la table de négociation afin de trouver une solution juste et équitable qui permettra au peuple sahraoui d’exercer son droit légitime à l’autodétermination. Car, quand il s’agit de trouver la paix, il n’est jamais trop tard et comme le disait le hadith «el roujoui ilâ elhaghi haghan (le retour à la vérité est double vérité)».

    Maître Takioullah Eidda,
    avocat Montréal,
    Canada.
  • Les non-dits de la politique africaine du Maroc

    Dans ses relations avec l’Afrique, il y a un avant et un après l’adhésion du Maroc à l’Union Africaine.

    Avant, le Maroc se contentait d’une présence limitée aux conférences ministérielles africaines sectorielles qui préexistaient à l’Union Africaine et auxquelles le Maroc était membre.

    La question du Sahara Occidental étant le principal moteur de l’action de la diplomatie marocaine, un effort majeur a été consacré à la recherche d’une entité pour encadrer la lutte contre l’influence de l’Algérie et de l’Afrique du Sud dans le continent africain et avorter toute initiative africaine dans le contentieux du Sahara Occidental.



    Dans ce contexte, Rabat a essayé de réactiver la CEN-SAD avant de se rétracter à la dernière minute après avoir accepté d’accueillie un sommet de cette organisation. “Au plan politique, la CEN-SAD est la seule et unique organisation, qui offre un espace d’ouverture régionale au Maroc, avant son adhésion à l’UA. Cette organisation, qui regroupe 24 pays africains dont la majorité appartient à la zone Saharo-Sahélienne, constitue le cheval de Troie du Maroc pour s’imposer dans la zone Saharo-Sahélienne avec pour objectif de faire échec à l’Algérie dans cette zone stratégique”, soulignait une note diplomatique.

    Le Maroc envisage de retourner à l’Union Africaine depuis 2012, l’année d’élection de Mme Dlamini-Zuma à la tête de la Commission Africaine. Celle-ci deviendra très vite le bouc émissaire du Maroc à cause de ses initiatives visant à faire pression sur le Conseil de Sécurité dans la question du Sahara Occidental.

    Au mois de juillet, le Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine, présidée par l’algérien Smail Chergui, propose au Sommet de Malabo la désignation de l’ancien président mozambicain Joachim Chissam envoyé spécial de l’UA pour le Sahara Occidental. Suite à sa nomination, il prendra immédiatement contact avec le dénommé Groupe d’Amis du Secrétaire Général pour le Sahara Occidental (USA, France, Espagne, Royaume Uni, Russie).

    Dorénavant, les principales instances de l’Union Africaine, la Commission Africaine et le CPS deviendront la bête noire du Maroc qu’il considère comme une brêche par laquelle les alliés des sahraouis peuvent entrer pour glisser leurs initiatives visant à inscrire la question du Sahara Occidental dans l’agenda des Sommets de l’UA.

    Ainsi, éviter que la question sahraouie “ne soit récupérée au sein de l’UA par les adversaires du Maroc” et conrtrecarrer les “manœuvres de l’UA d’interférer et de s’impliquer dans le processus onusien de règlement de la » question du Sahara », selon les termes d’une note diplomatique marocaine, devient un objectif primordiale de la diplomatie marocaine dans le continent africain.

  • Création au MAE marocain d’un instrument de propagande

    Plan d’action de la Direction de la Diplomatie Publique
    et des Acteurs Non Etatiques

    Depuis l’entrée en vigueur du nouvel organigramme du Ministère des Affaires Étrangères et de la Coopération et la mise en place de la Direction de la Diplomatie Publique et des Acteurs Non-Etatiques, cette dernière s’est engagée sur une réflexion approfondie, visant à identifier les priorités, à délimiter son champ d’action et à tracer les objectifs et les actions concrètes.

    En plus d’assurer un maximum d’efficacité et de célérité dans sa mission d’information et de communication, la Direction s’est penchée sur les moyens à même de permettre aux différents acteurs non gouvernementaux d’apporter leur contribution à la Diplomatie marocaine, et ce à travers une démarche proactive, participative et anticipative.

    Ainsi, la participation du Parlement, des partis politiques, des ONG et des groupes de réflexion, à l’action en matière d’Affaires Etrangères, s’inscrit dans le cadre des réformes politiques et constitutionnelles globales, lancées au Maroc, notamment avec le Discours Royal du 09 mars 2011, qui prône le renforcement du rôle des institutions démocratiques. Conformément à cette vision, la mise en œuvre de cette politique d’ouverture du Département sur son environnement, constitue un axe de travail que cette Direction considère comme une priorité.


    Partie I : Objectifs et descriptif des actions

    Le renforcement des capacités de veille informationnelle, médiatique et audiovisuelle, la mise en place de nouveaux supports de promotion et de communication et l’accompagnement de la diplomatie parlementaire et partisane et le développement du partenariat avec les Organisations Non Gouvernementales et les Centres de recherches constituent les grands axes de l’action de cette Direction durant les cinq prochaines années.
    Le renforcement des capacités de veille informationnelle, médiatique et audiovisuelle

    La Direction assure une veille informationnelle visant à disposer en temps réel, des informations stratégiques (politique, économique, sécuritaire, etc.) pouvant permettre aux responsables du Ministère de prendre des décisions qui s’imposent en temps opportun. Elle poursuivra la diffusion des produits d’information qui répondent aux besoins des Responsables et des Diplomates d’une manière générale. La Direction compte mettre en place un système de diffusion d’alertes par SMS, destiné aux hauts responsables du Ministère.

    Consciente du rôle de la coopération en matière de médias, la Direction veille à la mise en place des partenariats, des programmes de coopération avec les média nationaux et internationaux. Il est souhaitable de faire bénéficier quelques journalistes des pays africains, notamment subsahariens, d’une formation sur les techniques journalistiques et les technologies de l’information, notamment la création des sites web.

    La Direction vise à mettre en place une cellule de veille audiovisuelle, dotée de l’équipement de réception, de visionnage, d’enregistrement. Il s’agit d’assurer l’autonomie du Ministère en matière de documentation audiovisuelle, notamment en ce qui concerne les événements qui se déroulent au sein du Département. Cette approche permet ainsi, de faciliter la diffusion des vidéos des activités sur le Portail du Département.

    La mise en place de nouveaux supports de promotion et de communication

    Il s’agit essentiellement de faire connaître le Maroc, de mettre en exergue ses avantages et d’améliorer la connaissance du Royaume auprès des pays étrangers, en accroissant la présence médiatique et les parutions concernant notre pays. Promouvoir l’image du Maroc. Les pays scandinaves et d’Amérique Latines sont les cibles prioritaires de cette action, en contrecarrant les campagnes de désinformation orchestrées par les ennemis de notre intégrité territoriale.

    Le portail du Ministère constitue le moyen idoine pour toucher des publics partout, à travers un contenu varié et diversifié concernant la politique étrangère du Maroc, l’action diplomatique ainsi que sur sa position sur des questions régionales et internationales. A cet égard, il faudrait traduire le contenu du site en langues anglaise et espagnole en vue d’atteindre les internautes anglophone et hispanophone, assurer la maintenance et la mise à jour régulière du portail, notamment, en concluant un contrat de maintenance.

    Sur le plan de la promotion, il est essentiel de se pencher sur la confection de supports promotionnels susceptibles de promouvoir davantage le Maroc et assurer une meilleure visibilité à l’étranger. A cet effet, il convient de développer et produire des moyens d’information imprimés et audiovisuels sur le Maroc et les faire distribuer, notamment aux journalistes, aux universités et écoles, ou lors des manifestations, par le biais des représentations diplomatiques et consulaires du Maroc.
    Ainsi, la Direction projette de réaliser un film institutionnel sur le Maroc notamment un DVD comportant toutes les réformes entreprises par le Royaume, des Clés USB compilant des informations qu’il possible d’adapter aux besoins de chacune de nos représentations et des brochures institutionnelles de promotion de l’action de Diplomatie Publique.

    La Direction projette de se doter d’une Revue trimestrielle. Véritable courroie de transmission de l’information et relais incontournable de l’intense activité du Département, ce magazine est à même de refléter l’image authentique d’un Maroc en constante évolution politique, économique et social. D’une périodicité trimestrielle, ce magazine, d’une cinquantaine de pages, mettra en exergue l’action diplomatique, les questions d’ordre national et international et abordera les sujets d’actualité qui intéressent la politique étrangère du Maroc.
    L’accompagnement de la diplomatie parlementaire et partisane et le développement du partenariat avec les Organisations Non Gouvernementales et les Centres de recherches
    La défense et la promotion des intérêts de notre pays sur la scène internationale sont des missions dans lesquelles la contribution de tous les acteurs non étatiques est de plus en plus sollicitée. Partant de ce constat, la Direction a élaboré, dans le cadre d’une approche concertée et intégrée, une stratégie de travail avec le Parlement, les Partis politiques, les ONG et les Centre de réflexion et de recherches.

    L’accompagnement de la diplomatie parlementaire: Le développement d’un partenariat avec l’institution parlementaire revêt un caractère prioritaire. Ainsi, la Direction envisage un certain nombre d’actions concrètes qui pourrait contribuer à la consolidation de cette relation notamment l’organisation de réunions régulières avec les membres des Commissions des Affaires Etrangères des deux chambres; la poursuite de la diffusion d’une revue de l’actualité diplomatique hebdomadaire; la mise à la disposition des Députés des notes et des fiches sur l’état des relations de notre pays avec des pays étrangers, notamment lors de leur déplacement à l’étranger ou à l’occasion de leur rencontre avec des délégations étrangères en visite au Maroc et instruire nos missions diplomatiques et consulaires pour assister les parlementaires marocains lors de leurs déplacements à l’étranger.

  • UA, IMA, Cédéao et Unesco : le Maroc place ses pions avec l’aide de la France

    La France n’est visiblement pas encore sortie de la ligne de Giscard des années 1975. Elle estime que sa seule profondeur en Afrique est le Maroc. Pour permettre donc à son sous-traitant africain d’assoir son hégémonie sur le continent, elle aide actuellement Mohammed VI à placer ses pions dans les organisations régionales, sous-régionales et internationales.

    Après avoir mené un intense lobbying pour faire adhérer le Maroc à l’Union africaine et faire de l’Institut du monde arabe à Paris une annexe du ministère marocain des Affaires étrangères, François Hollande cherche visiblement à faire un dernier cadeau diplomatique à son «ami» Mohammed VI. Ce cadeau consiste à faire du Maroc le 16e membre de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). L’on apprend à ce propos que le président français sortant vient de passer quelques coups de fil à ses homologues ouest-africains pour les persuader de faire une petite place au monarque marocain dans leur organisation.


    Le Maroc compte tellement pour Paris que François Hollande n’a pas hésité un instant aussi à appuyer la candidature de sa ministre de la Culture, Audrey Azoulay, au poste de Directrice générale de l’Unesco. C’est là un peu une manière pour le chef de l’Etat français de remercier tout ce que la famille Azoulay a fait pour maintenir le Maroc dans le giron de la France. La candidature d’Audrey Azoulay arrange autant la France que le Maroc. Donc, Paris est ainsi sûre également d’avoir au moins le soutien de Rabat.

    Pour le moment, rien n’est cependant gagné. De nombreuses sources soutiennent que cette candidature a fait grincer des dents de nombreux pays. Même en France, certains milieux n’ont pas apprécié le forcing mené par l’Elysée pour placer Audrey Azoulay à l’Unesco. De nombreux pays européens ont également émis des mises en garde contre «une telle candidature qui va soulever des passions à l’Unesco». Pourquoi ? Tout simplement parce que le groupe arabe de l’Unesco brigue le poste. Et cette candidature a déjà été interprétée comme une «provocation» par le monde arabe.

    L’Unesco est régulièrement le théâtre d’affrontements entre Palestiniens et Israéliens. La candidature d’Audrey Azoulay, de confession juive, a été forcément perçue comme une forme d’alignement de la France sur les positions israéliennes. Mais cela semble le cadet des soucis de la France et du Maroc. De toutes les façons, le Maroc inscrit son action dans le cadre des stratégies diplomatiques de la France. Sur le plan diplomatique, il est inconditionnellement soutenu par la France. Et très souvent contre les intérêts de l’Algérie. Mohammed VI ne s’est, par ailleurs, jamais senti dérangé par la politique d’apartheid menée par Israël à l’égard des Palestiniens. La preuve, son pays œuvre actuellement en coulisses à normaliser ses relations avec l’Etat hébreux.
  • Pourquoi le magazine Actuel a eu le même sort que Le Journal Hebdomadaire

    Pourquoi le magazine Actuel a eu le même sort que Le Journal Hebdomadaire

    A l’instar de Khaled Jamai, Aboubakr Jamai, Ahmed Benchemsi et Ali Anouzla, Rachid Tlemçani a fondé le magazine francophone Actuel dans le but d’informateur avec un « esprit ouvert ». Il était loin de penser que son magazine allait avoir le même sort que Le Journal Hebdomadaire.
    Trop indépendant, trop rêveur, Actuel a osé des publications qui ont dérangé le Makhzen. Comme cette interview kristof Clerix publiée le 10 avril 2010, un avec journaliste belge qui a attiré les foudres du Makhzen à cause de ses enquêtes sur l’affaire Belliraj.



    Dans cette interview, il affirme que « Samir Addahr l’ambassadeur du Maroc a Bruxelles m’a affirmé que la DGED défend un agenda politique et surveille l’intégrisme religieux…j’ai travaillé 3 mois dessus et je me demande sur quelle base Belliraj a été condamné… »

    Voici un article de kristof Clerix publié par Le Courrier International le 9 sept 2009 :

    Belgique. La mystérieuse histoire d’Abdelkader Belliraj

    Ce Belgo-Marocain a été condamné à la prison à vie au Maroc. Mais est-il un dangereux terroriste islamiste ou un informateur de la Sûreté belge qui fait les frais des tensions entre les services secrets des deux pays ?
    Le 9 octobre 1971, Abdel­kader Belliraj quitte sa ville natale de Nador – il a 14 ans – pour rejoindre son père Mimoun, employé dans une verrerie, à Bruxelles. A la même époque, après une attaque contre le Boeing du roi Hussein, le Maroc décide de créer de nouveaux départements de services secrets : la DGED (direction générale des études et de la documentation) et la DGST (direction générale de la surveillance du territoire). L’une et l’autre entretiennent alors de bonnes relations avec la Sûreté de l’Etat belge, dirigée à l’époque par Albert Raes. Les services de renseignements avaient conclu un gentlemen’s agreement : la sûreté belge surveillait les “comportements excentriques” de la communauté marocaine sur son territoire, la DGED marocaine informait les Belges d’éventuelles menaces contre l’ordre public en Belgique et au Maroc.

    Côté belge, c’est le jeune inspecteur André Jacob qui est chargé des contacts avec les autorités marocaines. La coopération se passe très bien. Abdelkader Belliraj est à cette époque un total inconnu. Le jeune Marocain décroche en 1980 un diplôme en électricité industrielle, se marie et commence à travailler comme électricien dans une aciérie.

    “J’ai vu un certain Patrick, agent de la sureté belge”

    Dans les années 1980, les contacts entre la sûreté belge et la DGED s’intensifient. Cette fructueuse coopération apparaît d’une façon manifeste en 1989 lorsque Albert Raes, le patron de la sûreté belge, reçoit le Ouissam Alaouite, une décoration militaire attribuée par le roi aux personnes civiles ou militaires pour services rendus à l’Etat marocain. Raes doit sa distinction au rôle qu’il a joué dans le cadre d’une initiative conjointe algéro-belgo-marocaine au sujet du Front Polisario, qui milite pour l’indépendance du Sahara occidental.

    C’est précisément pendant cette période de bonne coopération entre la Belgique et le Maroc que le fameux Abdelkader Belliraj entre en scène. Depuis le début des années 1980, la Sûreté belge avait fiché Belliraj comme extrémiste islamiste pro-iranien et opposant au roi du Maroc. Belliraj avait été observé par les services en 1986, 1988, 1990, 1993 et 1999, alors qu’ils s’intéressaient surtout au profil chiite de l’opposant marocain. La montée du chiisme au sein de la communauté marocaine de Belgique, traditionnellement sunnite, était un phénomène typique du pays. Après le renversement du régime du chah, en 1979, des centaines de Marocains de Belgique s’étaient convertis au chiisme car ils voyaient un parallèle évident entre le régime du chah et celui de Hassan II et ils espéraient que le même scénario révolutionnaire se répète au Maroc.

    De son côté, la cellule antiterroriste belge avait également accroché au profil de Belliraj. “Son surnom chez nous était El Palesto, parce qu’il était très attaché à la cause palestinienne”, se souvient un inspecteur de la police fédérale belge qui a suivi Belliraj depuis plus de vingt ans. “Ensuite, nous l’avons retrouvé dans le mouvement chiite. Belliraj était connu de tous. Nous l’avions effectivement approché mais finalement pas recruté, car c’était trop compliqué et nous n’avions pas le budget.” “Je confirme que j’ai été approché en 2000 par les services de renseignement belges, qui m’ont demandé de travailler pour eux et de les aider dans certains dossiers liés au terrorisme”, a déclaré Belliraj lors de sa seconde audition auprès du juge d’instruction marocain Chentoufi. “Je leur ai répondu que je les aiderais si je découvrais des choses sensibles qui pourraient constituer une menace pour la sécurité de l’Etat. J’ai de temps en temps rencontré un certain Patrick, agent de la sûreté, mais cette collaboration ne s’est pas faite pour de l’argent.” Voilà ce qu’a affirmé Belliraj [mais beaucoup pensent qu’il a bel et bien été rémunéré].

    Le fait qu’il était un informateur de la sûreté belge fera par la suite l’effet d’une bombe. Les services de renseignement savaient-ils vraiment avec qui ils étaient en train de collaborer ? D’autres sources bien informées expliquent au contraire que Belliraj a fourni des informations “extrêmement précieuses” pour déjouer des attentats terroristes, notamment en Grande-Bretagne.

    Le 16 mars 2003 se produit le “11 septembre marocain” : des attentats suicides à Casablanca provoquent la mort de 33 personnes. Une rumeur court immédiatement, selon laquelle les auteurs auraient tout préparé depuis la Belgique. Le gouvernement belge demande rapidement à la sûreté de vérifier l’information tandis qu’André Jacob se rend à Rabat en compagnie d’un collègue des services de renseignement français. Très vite, il leur est apparu que l’hypothèse belge était fausse. Différentes versions circulent sur ce qui s’est effectivement passé lors de la visite de Jacob au Maroc, mais une chose semble certaine : son passage a conduit à de graves tensions entre la DGED marocaine et la sûreté belge.

    Interrogé et torturé dans une prison marocaine

    A partir de 2008, des rumeurs sur la “disparition” de Belliraj au Maroc circulent au sein de la communauté marocaine installée dans la ville flamande de Gand. La sûreté a vent de l’histoire et signale au ministère des Affaires étrangères belge qu’“un Belge est en difficulté à l’étranger”. Selon Toufiq Idrissi, le troisième avocat ma­ro­cain de Belliraj, son client a été enlevé le 18 janvier par les autorités marocaines à Marrakech alors qu’il sortait d’un hôtel appartenant à son frère. Belliraj aurait ensuite été enfermé, interrogé et torturé dans une prison secrète basée à Temara, puis à Rabat et enfin à Casablanca. Ce n’est qu’un mois plus tard que le gouvernement marocain annonce le démantèlement d’un réseau terroriste djihadiste clandestin, dont le leader serait le dénommé Belliraj. Les policiers belges n’ont même pas été informés de l’arrestation du Belgo-Marocain. La sécurité de l’Etat précise avoir découvert l’affaire à travers la presse, une information confirmée par un rapport du Comité R (comité belge de contrôle parlementaire des services de renseignement) mais démentie par le Maroc. Le 8 juillet 2008, le patron de la Sûreté belge, Alain Winants, de­mande à Mohamed Yassine Mansouri, chef de la DGED, de rappeler trois agents marocains repérés en Belgique. “Cette mesure n’était pas liée à l’affaire Belliraj. Dans le passé, il y a déjà eu des problèmes récurrents avec les agents de la DGED. Ils avaient par exemple organisé une manifestation devant l’ambassade d’Algérie [pour dénoncer la politique algérienne vis-à-vis du Sahara occidental] à Bruxelles”, déclare Alain Winants. Les allégations de la Sûreté belge étaient tellement graves que la DGED a non seulement rappelé les trois agents démasqués mais a également décidé de fermer carrément sa représentation et rappelé tous ses agents.

    Après les premières arrestations liées au dossier Belliraj, le Maroc a demandé à la Belgique d’extrader quatorze personnes. Quelques mois plus tard, le 27 novembre 2008, comme en réplique à cette vague d’arrestations, un procureur fédéral belge procède à des perquisitions et auditionne onze personnes. Six d’entre elles ont témoigné des nombreuses activités de la DGED en Belgique. Les personnes auditionnées ont détaillé les procédures utilisées par les agents marocains en Belgique, qui propageraient de fausses rumeurs à l’attention des Marocains vivant sur le territoire et les soumettraient à du chantage, des intimidations, des menaces en les photographiant et en les fichant. L’une des personnes a même déclaré que la DGED marocaine pouvait compter, en Belgique, sur la collaboration active de 150 Marocains. L’enquête sur les activités de la DGED en Belgique a été tellement loin qu’elle a probablement joué un rôle [en fâchant les Marocains] dans la procédure judiciaire concernant Belliraj.

    En février 2009, les audiences ont repris au Maroc dans le procès du réseau Belliraj. Le verdict a été prononcé fin juillet : la prison à vie. Belliraj réfute toutes les accusations portées contre lui [à savoir qu’il aurait commis six meurtres, qu’il aurait fait entrer des armes clandestinement au Maroc, qu’il serait impliqué dans un trafic de blanchiment d’argent et dirigerait un réseau terroriste, et affirme] que les services secrets ma­rocains ont inventé cette histoire de toutes pièces parce qu’il a refusé de travailler pour eux.

    Après la déclaration de culpabilité de Belliraj et ses 34 coaccusés, des organisations pour la défense des droits humains et des membres de la famille ont manifesté devant le tribunal de Salé [la ville proche de Rabat où s’est tenu le procès] pour dénoncer la justice marocaine. Pour eux, il s’agit d’un “procès politique”. Pendant ce temps, la Belgique poursuit son enquête judiciaire ; l’affaire Belliraj divise la société, entre ceux qui croient aux actes d’accusation et ceux qui n’y croient pas. Abdelkader Belliraj est-il vraiment un dangereux islamiste à la tête d’un vaste réseau djhadiste, ou est-ce un informateur qui paie le prix fort pour une guerre des services de renseignement opposant la Belgique au Maroc ? Une seule personne connaît toute la vérité. Elle s’appelle Abdelkader Belliraj.

    https://www.courrierinternational.com/article/2009/09/10/la-mysterieuse-histoire-d-abdelkader-belliraj

  • Sahara Occidental: Manipulation des Médias américains

    https://t.co/3YZZleTalv

    Le Makhzen a utilise tous les moyens pour flouer et duper l’opinion internationale sur la question du Sahara Occidental (corrruption, chantage, marchandage etc..)

    Même les médias américains n’ont pas échappé à cette duperie. C’est le cas d’un groupe de journalistes américaines, ayant visité le Maroc en janvier 2014, l’instigation du ministére de la Communication du Makhzen.

    L’objectif recherché était de sensibiliser les médias américains sur les prétendues réalisation du Maroc en matiére des droits de l’homme et surtout sur le justesse du projet d’autonomie du Sahara Occidental sous souveraineté marocaine, comme seule alternative au probléme.

  • Le Maroc en difficulté de paiement

    Le Makhzen, tambour battant, se targue d’être le premier investisseurs en Afrique, alors qu’étrangement il n’arrive pas à honorer ses arriérés financiéres se chiffrant à des dizaines de milliards de dollars des instances internationales.

    Dans cet exemple, l’Ambassadeur du Makhzen à Londres s’est plaint auprés de son Ministre du non paiement des arriérés de 2012, 2013 et 2014 de l’Organisation Internationale de Communication Mobiles par Satellites (IMSO).

    Les arriérés non honorés du Maroc ont nuit considérablement à l’image du Makhzen au sein de l’organisation Internationale, comme le signale la diplomate marocaine et ne fait que conforter les suspicions des experts économiques quant à la fragilité économique de ce pays.

    https://t.co/NioSwNvV8S

    https://t.co/6nq3gSSdAG

  • été invité par le canal de la DGED pour assister au tournoi de Golf HassanII

    Mathieu Michel
    Verillaud Francis
    Descoing Richard
    Barre Juliette
    Cariou Gilles
    Leguehnec Renaud
    Normand Celine
    Paillard Pascal
    Said ida Hassan
    Serge Berdugo
    Samira Sitail
    Fernandez lilian Aguirre
    Maria Concepcion Garcia santos
    Mulumba Kabuayi Frederic
    Bensalah Assia Alaoui
    Tarik Skalli
    Moulay Abdelmalek Alaoui
    Nadia Jalfi
    Ali Bahaijoub
    Ahmed Charaï
    Martinelle Jean Louis
    Ida hassan (Andalus-Media)
    Abdallahi ould Mohamedy
    Erick-Christian AHOUNOU S (Photographe Benin)
    Jean Philippe Pierre
    Lauriafalkenstoerfer Joseph
    Concetta fiore
    Walter padovani
    Francesca capovani
    MAURIZIO GIUNCO
    CARMEN PASCU
    CARLO FRECCERO
    MARCELLA PAZZI
    SUSANA CONSUEGRA DOMINGUEZ
    TULLIO CAMIGLIERI
  • FRANCE


    https://t.co/7oPZvNHp1M
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    https://t.co/CsVkYvgUT7
    https://t.co/Cghs9sSspg