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  • Maroc : L’AMDH condamne les atteintes aux droits de l’Homme

    Maroc : L’AMDH condamne les atteintes aux droits de l’Homme

    Tags : Maroc, AMDH, répression, presse, journalistes, inflation, prix,

    Une association marocaine a condamné la poursuite, par le régime du Makhzen, des atteintes aux droits et libertés, en réaction aux actions de protestation menées par la population. L’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH) a condamné « la poursuite par l’Etat de la suppression de divers droits et libertés, (face aux) protestations croissantes contre la détérioration continue des conditions de vie et son impact sur le pouvoir d’achat de tous les Marocains ». Dans un communiqué, publié durant le week-end, l’association a enregistré « une hausse sans précédent des prix du carburant, des matières premières, des légumes, de la viande et de divers services sociaux ».

    L’AMDH a également mis en garde contre « les atteintes aux libertés publiques et privées et au droit de manifester, et contre le maintien en détention des défenseurs des droits de l’homme, la poursuite des arrestations et simulacres de procès, les violations de divers droits économiques et sociaux, et les tentatives de faire passer des lois régressives, auxquelles s’ajoutent la Loi de finances qui perpétue la discrimination et la vulnérabilité » des citoyens.

    S’exprimant au sujet du harcèlement des militants, l’association a dénoncé l’arrestation de Ezzeddine Basidi, responsable adjoint de la section de l’association à Sefrou, en raison de ses activités de défense des droits de l’homme, et d’Abdelnabi Boukrine, responsable de la section de Fès de l’Association nationale des diplômés chômeurs.

    Elle a également dénoncé la condamnation par la justice des enseignants contractuels, appelant par là même à la libération de tous les prisonniers politiques, en particulier les détenus du Rif, les prisonniers d’opinion, les journalistes et les blogueurs.

    Dans le même communiqué, l’association a critiqué le ministère de l’Intérieur marocain pour les restrictions continues imposées aux activités du Parti la voie démocratique travailliste et la violation continue du droit de manifestation et de protestation pacifiques. Elle a également exprimé son « rejet total des restrictions systématiques du travail des journalistes ».

    Enfin, elle tient l’Etat marocain « pleinement responsable de la tension résultant du dossier des enseignants contractuels » et exige que toutes leurs revendications justes et légitimes soient prises en compte.

    #Maroc #Répression #Presse #Journalistes #Rif #Hirak

  • Les victimes du Maroc_gate se portent partie civile dans l’enquête judiciaire

    Tags : Qatargate, Maroc, Parlement européen, corruption, Antonio Panzeri, Eva Kaili, AMDH,

    Le scandale du réseau de corruption au sein du Parlement européen impliquant directement le Makhzen du Maroc ne cesse de prendre de l’ampleur livrant chaque jour son étendue et ramifications.

    Cette fois, c’est la société civile marocaine elle-même qui monte au créneau pour dénoncer « l’espionnage et la persécution des citoyens marocains ».

    En effet, ces derniers entendent « se porter partie civile dans le cadre de l’enquête judiciaire ouverte en Belgique » sur ledit réseau, rapportent, ce lundi, des médias français, citant Mme Khadija Ryadi, ex-présidente de l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH) basée à Rabat.

    Celle-ci affirme que « toutes les victimes des droits humains au Maroc sont des victimes des eurodéputés corrompus ». Et pour cause. Ces derniers « se chargeraient de diffuser une fausse image du Maroc après de blanchir le pouvoir marocain et d’entraver de facto le travail des défenseurs des droits de l’Homme au Maroc », a-t-elle précisé à la presse.

    La même source a fait savoir, le 23 février courant, que sept victimes marocaines, ou représentants de celles se trouvant actuellement en prison, viennent de se constituer en collectif dont l’objectif est de se porter partie civile dans le cadre de l’enquête en cours devant la justice belge.

    La liste des membres du collectif est appelée à s’allonger, notamment lorsque les prisonniers politiques prendront connaissance de l’initiative, soulignent des membres de l’AMDH.

    En effet, les détenus souffrent en ce moment de « l’isolement » et leurs familles peuvent difficilement leur rendre visite.

    Fouad Abdelmoumni, membre de l’AMDH et ex-secrétaire général de Transparency Maroc, témoigne en tant qu’une des victimes « en permanence harcelées par le régime », que « tous les prisonniers politiques sont à l’isolement et leurs conditions de détention sont pires que celles qui prévalaient pendant les années de plomb ».

    Selon la même source, ce militant des droits humains a été en effet « victime du logiciel espion Pegasus, comme les six autres membres du collectif », de même que de caméras installées, à son insu, dans ses espaces intimes et à l’origine de vidéos diffusées publiquement.

    Le collectif comprend également des journalistes connus pour leurs écrits hostiles au régime dont Souleimane Raissouni, détenu depuis près de trois ans.

    L’éclatement, décembre dernier, du « Marocgate » est venu lever le voile sur les violations des droits humains au Maroc que les eurodéputés regardent désormais autrement. Pour rappel, le 19 janvier dernier, une résolution exigeant « la liberté d’expression et des médias, la libération provisoire et immédiate des journalistes (…) et le recours au logiciel Pegasus », a été votée à une majorité écrasante.

    Les eurodéputés à l’origine de ladite résolution se sont aussi dits « profondément préoccupés » par les allégations de corruption des députés par les autorités marocaines.

    #Maroc_Qatargate #Maroc #Parlement_européen #Corruption #Répression #Droits_de_lhomme

  • Macron dévoile sa nouvelle stratégie pour l’Afrique

    Macron dévoile sa nouvelle stratégie pour l’Afrique

    Tags : France, Afrique, Emmanuel Macron, Maroc, Algérie, Françafrique, patrimoine, colonisation, pillage,

    Le président appelle à de nouvelles relations équilibrées et envisage de réduire le nombre de soldats français sur le sol africain

    Le président français a annoncé lundi son plan de réduction du nombre de soldats français en Afrique.

    Avant sa visite en Afrique qui doit commencer mercredi, Emmanuel Macron a présenté lors d’une conférence de presse sa nouvelle stratégie pour l’Afrique, y compris un nouveau modèle de partenariat dans lequel les Africains devraient jouer un plus grand rôle.

    « Le changement commencera dans les mois à venir », a-t-il dit, et promis une intensification des efforts français dans la formation et l’équipement des bases militaires, en faveur de leurs partenaires africains.

    Le président a également appelé à une « relation nouvelle, équilibrée, réciproque et responsable » avec l’Afrique.

    Relations avec les pays du Maghreb

    Macron a également souligné qu’il continuerait à progresser afin de renforcer les relations avec les pays du Maghreb nord-africain que sont l’Algérie et le Maroc.

    « Ce n’est pas le meilleur moment mais cela ne m’arrêtera pas », a-t-il juré.

    Restitution des objets pillés

    En outre, M. Macron a annoncé un art cadre pour rendre les artefacts aux pays africains qui cherchent à rapatrier leur patrimoine.

    « Le ministre de la culture soumettra la loi au Parlement dans les prochaines semaines », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « Cela déterminera les méthodes et les critères du processus. »

    Anadolou, 28/02/2023

    #France #Macron #Afrique #Algérie #Maroc #Colonisation #Pillage

  • Maroc-gate : Pourquoi le PE a fait fi des arrêts de la CJUE?

    Tags : Qatargate, Maroc, Parlement européen, corruption, Sahara Occidental, Cour Européenne de Justice,

    Qatargate, le discours d’Eva Kaili au Parlement européen et le document exclusif envoyé par l’émirat aux USA : l’avant-première de Presadiretta

    Après son arrestation, les propos d’Eva Kaili prononcés au Parlement européen à Strasbourg le 21 novembre 2022 lors de la discussion de la résolution sur les droits de l’homme au Qatar ont fait le tour du monde. Dans son discours de défense de l’émirat, Kaili ne choisit pas les mots au hasard mais utilise les mêmes arguments que le gouvernement qatari, comme en témoigne un document exclusif déposé auprès du registre des agents étrangers du département américain de la justice, dans lequel le Qatar s’adresse au Congrès américain pour défendre ses politiques sur le travail et les droits de l’homme. 

    L’État du Qatar écrit qu’il a « fait plus que tout autre pays de la région pour renforcer les droits des travailleurs migrants », car« il a introduit le salaire minimum » et que « la Coupe du monde a accéléré les réformes du travail » et « les accusations » portées contre lui sont le fruit d’une campagne « fausse et diffamatoire ». Entièrement alignée sur le Qatar, Kaili a décidé de contester son propre Parlement : « C’est une histoire très étrange », raconte Hanna Neumann , la présidente de la délégation pour les relations avec la péninsule arabique, interrogée par Giulia Bosetti dans l’enquête PresaDiretta « L’Europe à vendre  » diffusé le lundi 27 février à 21h20 sur Rai3.

    « Pendant deux ans – poursuit-elle– j’ai préparé notre voyage au Qatar avant la Coupe du monde avec l’ambassadeur auprès de l’Union européenne, afin de pouvoir profiter de l’attention internationale pour discuter avant tout des droits des travailleurs migrants. Nous étions censés visiter les stades et parler aux syndicats, mais en septembre, l’ambassadeur du Qatar est venu dans mon bureau et m’a dit : le parlement du Qatar ne peut pas vous recevoir. Ils viennent de rentrer des vacances d’été.

    « Hanna Neumann raconte que sa délégation planifiait depuis deux ans : « Et au bout de deux ans, ils se rendent compte qu’ils viennent de rentrer des vacances d’été ? Nous avons dû tout annuler et j’ai prévenu mes collègues dont Eva Kaili qui est membre de ma délégation que nous ne pouvions pas y aller. Trois jours plus tard, j’ai vu sur Twitter qu’Eva Kaili était au Qatar pour rencontrer tout le monde, l’émir, le Premier ministre, le président et le vice-président du Parlement et faisait des déclarations très favorables sur les progrès merveilleux qu’ils avaient réalisés. 

    La consternation face à ce qui s’est passé a provoqué la réaction de Neumann : « Je me suis vraiment mis en colère, j’ai envoyé un message à Eva et j’ai dit : ‘Eva, que diable… Ils se moquent de nous !’. Et quand elle est revenue, j’ai demandé un rendez-vous et je lui ai dit : ‘Eva, il fallait que tu me dises, au niveau politique tu ne peux pas aller là-bas et dire ces choses-là. Et elle était comme, ‘Ouais, mais tu sais, mon bureau aurait dû te le faire savoir mais ils ont oublié , je suis désolé.’ Et quelques semaines plus tard, elle a été arrêtée.

    Avec l’arrestation de Kaili commence le scandale le plus grave de l’histoire de l’Union européenne. Dans l’enquête PresaDiretta, l’Europe est également incapable de faire front commun sur des questions cruciales telles que les politiques énergétiques, la crise économique et le risque de désindustrialisation. Et le Maroc, qui influence les politiques européennes avec sa très forte activité de lobbying. Pour voir de près, PresaDiretta s’est rendu dans les champs en Algérie où les Sahraouis se sont réfugiés. Un peuple qui depuis des années, selon les organisations internationales, subit des violations des droits de l’homme, des disparitions forcées, des tortures. Pourquoi l’Europe a-t-elle continué à signer des accords commerciaux avec le Maroc, malgré les arrêts de la Cour européenne les déclarant illégaux ?

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    #Qatargate #Maroc #Parlement_européen #corruption #Eva_Kaili #Antonio_Panzeri

  • Kaili et Tarabella mardi devant la chambre des mises en accusation

    Tags : Qatargate, Maroc, Parlement européen, corruption, Eva Kaili, Marc Tarabella, Antonio Panzeri,

    L’ancienne vice-présidente du Parlement européen, Eva Kaili, et l’eurodéputé belge, Marc Tarabella, comparaîtront mardi devant la chambre des mises en accusation de Bruxelles, pour demander leur remise en liberté provisoire. Le 16 février dernier, la chambre du conseil de Bruxelles a décidé de les maintenir en détention, mais les deux concernés ont fait appel, si bien que la chambre des mises en accusation se penchera sur leur demande.

    Cinq personnes sont actuellement inculpées dans ce dossier: Pier Antonio Panzeri, ex-député européen et fondateur de l’ONG Fight Impunity, Eva Kaili, l’ancienne vice-présidente du Parlement européen, Francesco Giorgi, le compagnon de celle-ci et ancien assistant parlementaire de Panzeri, le lobbyiste Niccolo Figa-Talamanca, et le député européen Marc Tarabella. Tous ont été placés sous mandat d’arrêt. Début février, Niccolo Figa-Talamanca a fait l’objet d’une remise en liberté, et Francesco Giorgi également quelques jours plus tard, le 23 février. Par ailleurs, Panzeri a obtenu le statut de repenti mi-janvier, et s’est engagé ainsi à collaborer activement à l’enquête.

    L’investigation est menée par le parquet fédéral et confiée au juge d’instruction Michel Claise. Elle vise des tentatives du Qatar d’influencer les prises de décisions économiques et politiques du Parlement européen. Cet État du Moyen-Orient aurait versé d’importantes sommes d’argent ou offert des cadeaux substantiels à des personnes occupant une position politique ou stratégique au sein de l’hémicycle européen. Le Maroc est également apparu dans l’enquête, avec une possible tentative de corruption menée par son agence de renseignements, la DGED, et par son ambassadeur en Pologne, Abderrahim Atmoun.

    Belga via Proximus

    #Qatargate #Eva_Kaili #Parlement_européen #Corruption #Mark_Tarabelle

  • Algérie : Le président Tebboune met le doigt sur la plaie

    Algérie : Le président Tebboune met le doigt sur la plaie

    Tags : Algérie, Abdelmadjid Tebboune, corruption, gabégie, bureaucratie, inflation, cherté,

    Très attendue, l’entrevue périodique du président de la République avec des représentants de la presse nationale a eu le mérite de remettre les pendules à l’heure et de soulager les citoyens déroutés par la logorrhée de promesses farfelues de certains responsables et leurs discours triomphalistes, alors que l’inflation fait peur et que les chaînes s’allongent partout de jour en jour pour se procurer un sachet de lait.

    En pointant du doigt le gigantesque système bureaucratique qui empêche tout renouveau dans le pays, en s’en prenant à la culture de la passivité et des lenteurs légendaires dans la réalisation des projets, en se montrant intraitable sur la question des pénuries et de la gabegie des décisions liées à l’importation… le président Tebboune a grandement réconforté les citoyens épuisés par la cherté de la vie et les décisions aléatoires, intempestives et contre-productives de certains ministères. Depuis des mois qu’on promet aux citoyens de mettre fin aux pénuries de lait en sachet et autres produits, depuis des mois qu’on promet de mettre de l’ordre dans les prix des viandes et autres produits, depuis des mois qu’on parle de débureuacratisation et de mesures anti-corruption… et jusqu’à présent, rien n’a changé, le citoyen fait toujours face aux même problèmes, si ce n’est pas en pire, comme le relève ces opérations de destructions de constructions illicites qui se font de façon musclées sans tenir compte de tous les recours légaux.

    La mauvaise gouvernance fait toujours de l’Algérie un vaste chantier de mauvaises expériences, de bureaucratie, de lenteurs de toutes sortes, de dilapidation… Le président Tebboune a bien raison d’exprimer sa colère et de dire que « l’Algérie est dans une révolution » et que les anciennes pratiques doivent disparaître à jamais pour laisser place à la bonne gestion et au langage de vérité. Depuis trois années, l’Algérie a mis fermement le cap sur la diversification économique et le développement durable.

    Les nombreux projets lancés durant ces trois dernières années rien que dans le secteur de l’agriculture, et dans ceux des start-up, des ressources en eau, et des énergies renouvelables montrent que l’Algérie est bien décidée à faire sa mue et à concrétiser son objectif de se transformer en pays développé. C’est un fait indéniable, l’Algérie a entamé sa mue. Elle le fait doucement en renforçant son unité nationale, son front interne et sa présence diplomatique au niveau international. Mais, il y a des forces hostiles qui tentent à tout prix d’empêcher sa marche.

    Le président Tebboune qui a mis lors de cette entrevue le doigt sur la plaie, va certainement prendre des mesures dans les prochains jours pour stopper l’œuvre déstabilisatrice de ces forces patentes et occultes qui font tout pour provoquer la colère du peuple et instaurer l’anarchie dans le pays.

    Source

    #Algérie #Tebboune #Bureaucratie #Inflation #Corruption #Gouvernance

  • Une 2ème plate-forme de débarquement LPD pour l’Algérie

    Tags : Algérie, Italie, LPD, Fincantieri, Établissement de Construction et de Réparation Navale,

    L’Algérie pourrait obtenir une deuxième plate-forme de débarquement (LPD) dans le cadre d’un accord de coopération en matière de construction navale élaboré par Rome et Alger.

    Shephard comprend qu’un deuxième LPD est une partie potentielle de l’accord qui verrait Fincantieri et l’Établissement de Construction et de Réparation Navale (ECRN) d’Algérie travailler ensemble sur un programme commun de construction navale.

    En janvier, le Premier ministre italien Giorgia Meloni s’est rendu en Algérie pour stimuler la coopération entre les deux pays. À l’ordre du jour figuraient des accords énergétiques et le développement de plateformes navales.

    Le deuxième LPD n’est qu’un aspect du cadre de coopération, qui pourrait inclure plusieurs autres navires, a déclaré à Shephard une source ayant connaissance des discussions.

    La marine algérienne a commandé un LPD amélioré de la classe San Giusto à Fincantieri.

    Source

    #Algérie #Italie #LPD #Marine

  • Une affaire monarchique : du Maroc à la péninsule arabique

    Tags : Maroc, Arabie Saoudite, Qatar, Emirats Arabes Unis, EAU, Bahreïn, Jordanie,

    Lorsque les protestations en Afrique du Nord ont renversé les dictateurs et ont commencé à se répandre ailleurs dans la région, des alliances vieilles de plusieurs décennies entre les monarchies arabes ont été renforcées avec l’intérêt commun de rester au pouvoir à tout prix. Alors que les liens politiques et économiques du Maroc ont toujours été principalement orientés vers les marchés européens, le Maroc a récemment orienté ses perspectives vers l’Est, trouvant un terrain d’entente avec les monarchies de la péninsule arabique.

    La relation du Maroc avec les monarchies du Golfe n’a rien de nouveau. Lorsque le roi Hassan II du Maroc a donné la priorité à l’acquisition du territoire du Sahara occidental comme objectif principal de son règne, l’Arabie saoudite a fourni une allocation annuelle de cent millions de dollars tout au long des années 1980. Le montant était spécifiquement destiné aux « activités anti-Polisario ». Hassan II lui a rendu la pareille en 1990 lorsqu’il a envoyé plus d’un millier de soldats à la frontière saoudo-irakienne pendant la guerre du Golfe. Cette décision était en grande partie un geste politique de soutien aux monarchies arabes, mais qui a provoqué la colère du public marocain et alimenté des protestations généralisées contre le déploiement des troupes marocaines.

    Les liens économiques du Maroc avec le Golfe étaient et continuent d’être cruciaux pour le développement économique du Maroc. En 2001, le Maroc a signé un accord de libre-échange avec les Émirats arabes unis (EAU), et en 2010, les investissements privés et publics des EAU étaient les deuxièmes plus importants de tous les pays du Maroc.

    L’investissement des EAU dans l’économie marocaine a été particulièrement crucial dans l’industrie du tourisme, avec la construction de projets de complexes hôteliers de luxe dans tout le pays, en particulier dans la ville portuaire du nord de Tanger, l’emplacement d’une zone économique franche. Quelques années seulement après le début de l’accord de libre-échange entre le Maroc et les Émirats arabes unis, Jafza International, basé à Dubaï, a remporté le contrat pour gérer la logistique de la zone franche de Tanger-Med en 2005. Les Émirats arabes unis sont également présents dans l’industrie énergétique marocaine, à savoir le projet Jorf Lasfar, financé par une filiale de la société d’État Abu Dhabi National Energy Company, constituant le plus grand indépendant centrale électrique de la région. Les bailleurs de fonds du projet Jorf Lasfar sont également des sponsors communs pour les festivals de musique, tels que le festival international annuel Mawazine, qui est partiellement financé par l’État. De plus, en 2011, le Qatar et le Koweït se sont engagés à investir trois milliards de dollars dans l’industrie touristique marocaine pour aider le Maroc à réaliser son plan de développement touristique 2020.

    La relation étroite entre le Maroc et les monarchies du Golfe se reflète également à travers la politique étrangère du Maroc. En 2009, le Maroc a rompu ses relations diplomatiques avec l’Iran au motif que les imams iraniens faisaient du prosélytisme, un crime punissable au Maroc. Un câble Wikileaks de diplomates américains à Rabat daté du 12 mars 2009 donne de nombreux détails concernant le riff diplomatique :

    Les décisions politiques marocaines à ce sujet sont presque sûrement venues personnellement du roi Mohammed VI, qui s’était injecté tôt dans la dispute avec l’Iran avec une lettre de soutien très médiatisée à ses compatriotes royaux arabes à Bahreïn.

    Le câble souligne également la frustration des responsables marocains face au déséquilibre commercial croissant entre le Maroc et l’Iran. Le Maroc devenait de plus en plus dépendant du pétrole iranien, tandis que les exportations marocaines de phosphate vers l’Iran étaient en baisse. Cela se juxtapose à l’augmentation des échanges et des investissements entre le Maroc et Bahreïn :

    En revanche, les IDE bahreïnis au Maroc ont connu une augmentation massive de 2007 à 2008, passant de 3,2 millions USD de janvier à septembre 2007 à 53 millions USD au cours de la même période en 2008.
    Malgré l’éloignement géographique du Maroc du Golfe, la politique étrangère du Maroc est fortement motivée par ses liens avec les monarchies du Golfe et sa décision de s’intégrer dans la géopolitique du Golfe, même si cela se fait au détriment de la rupture des liens avec d’autres pays. Cela serait particulièrement pertinent en mai 2011 lorsque le Maroc a été proposé pour devenir membre du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

    Le moment de la proposition d’inclure le Maroc – ainsi que la Jordanie – dans l’organisation régionale des seules monarchies du monde arabe, suggérait que cette décision était au-delà d’une question d’intérêts politiques. L’inclusion du Maroc dans le CCG n’a jamais été détaillée, ni mentionnée publiquement bien après la déclaration initiale, à l’exception de quelques sommets. L’annonce de mai est intervenue à un moment particulier dans la réponse du Maroc à son propre mouvement pro-démocratie. Le pic de violence policière contre les manifestants au mois de mai a contribué à la montée de la dissidence, entraînant certaines des plus grandes marches et manifestations du Mouvement du 20 février.

    Pourtant, avant le référendum constitutionnel du 1er juillet, suivi des élections législatives du 25 novembre, la répression policière a connu un déclin. Le 20 févrierL’élan du e Mouvement s’est également heurté à un mur stagnant. Le mouvement n’avait pas réussi à recueillir un soutien populaire à l’échelle des mouvements de protestation dans d’autres parties du Maghreb, comme la Tunisie et la Libye. Afin de réprimer un soulèvement populaire, le régime marocain a augmenté les salaires publics à un taux record de trente-cinq pour cent, en plus des subventions alimentaires. Il est apparu que l’annonce du CCG n’était qu’une simple réaction instinctive à ce qui semblait être la montée d’un soulèvement populaire, destiné à solidifier l’alliance Maroc-Golfe sous le couvert d’une « adhésion » relativement vague. Lorsqu’il était clair que le mouvement pro-démocratie n’avait pas réussi à gagner le soutien populaire, l’urgence de l’adhésion proposée a diminué.

    Pourtant, qu’aurait impliqué l’adhésion du Maroc au CCG pour les monarchies du Golfe ? Les politiques du Maroc au cours des dernières années indiquent déjà que ses intérêts sont conformes à ceux des monarchies du Golfe et que les investisseurs du Golfe ont inondé le Maroc. Si le Maroc rejoignait le CCG, l’intégration des économies rentières du Golfe se heurterait sans aucun doute à la faiblesse de l’économie marocaine qui dépend principalement de l’instabilité de l’industrie du tourisme et des envois de fonds. Cependant, le manque de clarté du processus d’adhésion au CCG rend difficile l’évaluation des conséquences. La charte actuelle du CCG devrait être modifiée afin de donner un sens à l’adhésion du Maroc puisque le seul article sur l’adhésion du pays ne s’applique pas au Maroc. Lors d’une réunion des membres du GCC, les détails relatifs à l’adhésion n’ont pas été clarifiés. Au lieu de cela, le secrétaire général du CCG, Abdullatif al-Zayani a déclaré que le Maroc doit « accomplir les procédures requises » pour adhérer.

    L’alliance du Maroc avec le Golfe a également été redéfinie à travers la politique régionale, notamment en ce qui concerne la crise en cours en Syrie. Le Maroc est le seul membre de la Ligue arabe à détenir actuellement un siège non permanent au Conseil de sécurité des Nations unies. Non seulement il se positionne comme un représentant de la Ligue arabe, mais il agit également comme un mandataire des politiques étrangères saoudienne et qatarienne, qui soutiennent toutes deux l’intervention étrangère. En outre, peu de temps après la condamnation de Bachar al-Assad par le roi Abdallah de Jordanie, le Maroc a accueilli la première réunion de la Ligue arabe le 16 novembre, au cours de laquelle les responsables ont convenu d’envoyer des observateurs en Syrie.

    Malgré les politiques néotraditionalistes similaires des monarchies marocaine et du Golfe et leurs liens étroits avec les États-Unis, l’opinion publique des deux côtés s’est opposée à la proposition. L’une des raisons de cette opposition est enracinée dans un marché clandestin lucratif du trafic sexuel qui a été un problème majeur entre le Maroc et le Golfe, forgeant de nombreuses idées fausses. Les politiques laxistes du Maroc en matière de recrutement d’emplois dans le Golfe ont permis la création de vastes réseaux de prostitution. Malgré la ratification par le Maroc de divers traités et conventions internationaux qui traitent de la traite à des fins sexuelles, comme la Convention de 1949 pour la répression de la traite des personnes et de l’exploitation de la prostitution d’autrui, les législateurs marocains n’ont pas réussi à rédiger une législation complète qui applique ces conventions internationales au niveau national. De plus, alors que la nouvelle constitution marocaine appelle à la primauté du droit international sur le droit national, les tribunaux ont indiqué le respect du droit national, comme cela a été évident dans le cas d’Amina Filali. Outre l’absence de législation contre le trafic sexuel, les taux élevés d’analphabétisme et de pauvreté, en particulier dans les zones rurales, ont transformé l’industrie du sexe au Maroc en un marché lucratif.

    Une histoire de femmes saoudiennes accusant des femmes marocaines de pratiquer la sorcellerie et de voler des maris est devenue virale, mais la réponse à l’histoire a ignoré les causes de ces opinions. Ces perceptions erronées sont allées jusqu’à ce que l’Arabie saoudite interdise aux femmes marocaines d’un « certain âge » de pratiquer la Omra . À l’inverse, au Maroc, la perception de l’homme Khaliji riche, motivé par le sexe et moralement vide a également été façonnée par le marché du trafic sexuel. Le gouvernement marocain a répondu à ces opinions largement répandues en adoptant une loi qui exigerait l’approbation du tribunal saoudien si un homme saoudien cherche à épouser une femme marocaine , ainsi qu’en informant les épouses précédentes du mariage.

    Il a également été avancé que la proposition suggérant que le flux de biens, de services et de citoyens qui serait facilité par l’adhésion aurait des répercussions à long terme sur le développement humain au Maroc. Bien que la distance géographique resterait un obstacle dans une certaine mesure, le Maroc, contrairement au Golfe, affiche une moyenne nettement inférieure sur l’ indice de développement humain (IDH). Les indicateurs pointent vers une multitude de facteurs contribuant au faible classement du Maroc, notamment l’analphabétisme, la pauvreté, l’inégalité des revenus, etc. échange contre un revenu stable. Une partie importante de l’économie marocaine dépend déjà des envois de fonds, pourtant, comme les envois de fonds ont augmenté au fil des ans, le développement humain au Maroc est toujours resté inférieur à la moyenne régionale.

    La proposition d’intégration du Maroc au CCG est de toute évidence un acte de désespoir politique. Si la monarchie marocaine était tombée dans un soulèvement populaire, les monarchies du Golfe auraient perdu l’une de leurs extensions politiques et économiques restantes en Afrique du Nord. Même en tant que non-membre du CCG, le Maroc bénéficie déjà de ses liens avec les monarchies du Golfe. Les investissements du Golfe ont contribué à placer le Maroc en tête de la liste 2011/12 des « pays africains du futur » des marchés des IDE , devant l’Afrique du Sud et l’île Maurice. Il est impératif d’évaluer la justification de l’adhésion du Maroc au CCG dans le contexte des réformes menées par le gouvernement en réponse aux protestations. La réponse du régime marocain aux protestations par des réformes rapides et des élections précipitées fourni un modèle pour une autre monarchie arabe, à savoir la Jordanie. Plusieurs mois plus tard, Bahreïn a également fait semblant de défendre cette idée et a annoncé ses propres réformes constitutionnelles.

    Sur le plan économique, les partenaires commerciaux européens du Maroc sont confrontés à des obstacles importants, ce qui pose un risque pour la faiblesse de l’économie marocaine, qui est en proie à un déficit commercial et budgétaire record. Le point de l’intégration économique était une préoccupation pour les membres du CCG. Le ministre des Affaires étrangères, Cheikh Abdallah ben Zayed al-Nahayan des Émirats arabes unis , a déclaré : « Nous devons tirer les leçons de l’expérience de l’Union européenne, qui à un moment donné a accepté 10 pays parmi ses membres et regardez maintenant ce qui s’est passé avec l’euro ». Les États riches en pétrole du Golfe offrent une solution temporaire aux problèmes politiques et économiques du Maroc, tout en permettant le maintien du régime autoritaire marocain. Environ un mois après la réunion au cours de laquelle al-Nahayan a fait ses commentaires, il a été annoncé que le CCG mettrait en place un Un « fonds de développement de 5 milliards de dollars » à répartir à parts égales entre la Jordanie et le Maroc. Pendant ce temps, les mesures procédurales pour les inclure dans le CCG restaient floues.

    Grâce à une combinaison d’efforts dans les sphères politique et économique, le Maroc a réussi à retarder temporairement l’inévitable vague de dissidence. Les monarchies du Golfe ont fourni un coussin confortable à la monarchie marocaine, tout en renforçant la confiance des alliés du régime tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des frontières marocaines. Cependant, les inégalités de revenus au Maroc restent les plus élevées de la région, ainsi qu’un taux d’analphabétisme stupéfiant de 56,1 % . Le Maroc peut demander une assistance économique temporaire par le biais de programmes d’aide en provenance du Golfe, mais tout cela ne réussit qu’à entretenir une économie dépendante et faible qui continue de faire face aux obstacles du développement post-colonial. Pendant ce temps, l’engagement du Maroc en faveur de la démocratisation est au point mort avec des cas constants d’ arrestations arbitraires, les procès à motivation politique et les protestations en cours se sont heurtés à la répression. Cela montre seulement que les réformes constitutionnelles n’ont pas fait grand-chose pour changer la réalité sociale des Marocains, et les monarchies du Golfe n’ont aucune intention de contester l’approche du Maroc pour répondre aux griefs populaires. Au lieu de cela, les monarchies du Golfe ont récompensé le Maroc avec des aides d’un milliard de dollars, des investissements et une alliance politique de plus en plus forte.

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    #Monarchies_du_golfe #Maroc #Arabie_Saoudite #Qatar #EAU

  • Tourisme sexuel en Afrique

    Tags : Maroc, Sénégal, Gambie, Ouganda, Afrique du Sud, Cameroun, Madagascar, Tunisie, Ile Maurice, Kenya, tourisme sexuel, pédophilie, pédocriminalité,

    Madagascar – Nosy Be, la pudique

    L’accueil est chaleureux pour les touristes, le long du chemin qui va de l’aéroport à Ambatoloaka, la station balnéaire de Nosy Be, au nord-ouest de Madagascar. Chaleureux mais dissuasif, au vu des messages qui informent des lourdes peines prévues en cas d’«attentat à la pudeur» contre des mineurs.


    Traduisez: le tourisme sexuel est interdit sur la Grande Île et puni d’une amende de 2 à 10 millions d’ariarys (de 715 à 3.500 euros), assortie de 5 à 10 ans de prison.

    Mais la nuit tombée, la première destination touristique malgache se transforme en une véritable plaque tournante du commerce du sexe. Loin des plages de sable fin et des eaux luxuriantes de la mer, les pédotouristes, parmi les 400.000 visiteurs que Madagascar accueille chaque année, vont se fondre avec les habitants de Nosy Be. Une population de quelques 109.000 habitants, essentiellement constituée de jeunes et frappée par la pauvreté et le chômage. Acculés par la misère, ces jeunes ont entre 15 et 20 ans et affluent à Nosy Be pour «trouver» une Européenne ou un mari blanc.

    La prostitution s’est développée dans cette île située sur la côte mozambicaine depuis les premiers grands licenciements provoqués par les programmes d’ajustement structurel des années 90.

    Aujourd’hui, le chômage est massif et 76% de la population vit avec moins d’un dollar par jour, selon des chiffrés rapportés en avril 2011 par le journal Midi Madagascar. Les familles ont du mal à subvenir aux besoins des enfants, qui se retrouvent donc sur les plages à la merci des «prédateurs» occidentaux.

    Cameroun – Kribi, la libertine

    Dès la tombée de la nuit et loin du tumulte des plages, le cœur de Kribi bat au Carrefour Kinguè. A ce croisement de rues, se sont installés les principaux bars et cabarets ainsi que les plus grands restaurants qui rythment les soirées de cette petite ville de 50.000 habitants, située sur la côte atlantique, à quelques 200 km au sud de Douala, la capitale économique du Cameroun.

    Cette petite station balnéaire, avec ses plages de sable fin doré, ses cocotiers, ses bungalows et ses coins sauvages, est un peu pompeusement appelée la «Côte d’Azur du Cameroun».

    C’est ici que se déversent chaque année, surtout entre novembre et janvier, plusieurs centaines de milliers de touristes. Et pratiquement tous à la recherche de ce que Kribi offre de plus exotique en plus de son cadre paradisiaque: ses jolies filles et ses jeunes éphèbes.

    Cependant, malgré le pipeline entre le Tchad et le Cameroun qui traverse la ville, malgré les travaux d’agrandissement du vieil aéroport, malgré le projet de construction d’un port en eau profonde, le chômage est accablant et le tourisme sexuel a le vent en poupe.

    Ici, pour les touristes généralement en provenance de France ou des Etats-Unis, le bonheur ne coûte qu’une petite misère: 10.000 francs CFA (15 euros) pour un échange avec une jeune Kribienne — quand ils ne déboursent pas 60.000 CFA (90 euros) pour faire venir un mineur dans leur chambre, avec la complicité des vigiles des hôtels. Ces chiffres ont été rapportés par le journal camerounais “Le Messager”.

    Pour l’heure, les autorités ferment les yeux et préfèrent parler de simple prostitution. Même si elles ont fait adopter en 2007 une charte contre le tourisme sexuel, signée par tous les acteurs de la filière touristique.

    Et c’est l’écrivain Amély James Koh-Bela, grande militante pour les droits des femmes et la protection des mineurs, qui décrit bien le problème du tourisme sexuel au Cameroun, dans son ouvrage “Mon combat contre la prostitution”: «Des jeunes filles postées aux abords des grands hôtels et restaurants fréquentés par les Européens, des femmes quinquagénaires qui déferlent à Kribi pour trouver des petits jeunes ou des enfants livrés comme des colis dans la chambre d’étrangers avec la complicité du personnel hôtelier».

    Kenya – Mombasa, l’effrontée

    La police a l’habitude d’effectuer des descentes le long de la côte à Mombasa, une ville portuaire située à 440 km au sud-est de Nairobi, la capitale du Kenya. A chaque intervention, les personnes interpelées se révèlent être des mineurs. Ici, les travailleuses du sexe sont en majorité des adolescentes. Des jeunes filles qui se lancent dans le commerce de leur corps pour fuir la pauvreté.


    Leur cible privilégiée ce sont les touristes, qui viennent principalement des Etats-Unis, de Suisse, de Suède, de Norvège ou d’Allemagne. Sur la plage de Mombasa, ces jeunes filles défilent sous le nez des wazungu (hommes blancs), qui n’ont alors que l’embarras du choix.

    Une de ces jeunes filles a récemment déclaré au magazine du Bureau de la Coordination des Affaires humanitaires des Nations unies, Irin News:«Ma mère est veuve et a perdu les deux mains quand elle travaillait dans une aciérie de Mombasa, ce qui me force à faire ce que je fais.» Avant d’ajouter tout de même que la plupart de ses clients préfèrent des relations sexuelles non protégées.

    Les autorités, aidées par des ONG, traquent les touristes sexuels, même s’il est encore difficile d’estimer l’ampleur du phénomène. Cependant, une étude conjointe du gouvernement kényan et de l’UNICEF (Fonds des Nations unies pour l’enfance) faisait savoir que jusqu’à 30% des adolescentes des villes côtières du Kenya se livrent au commerce du sexe. Et le Code de conduite pour la protection des enfants contre l’exploitation sexuelle dans l’industrie du voyage et du tourisme, adopté en 2004, semble toujours ne faire peur à personne. Ni aux pédotouristes, ni à leurs victimes.

    Tunisie – Hammamet, l’opulente

    Tous ceux qui ont eu l’occasion de visiter la ville s’accordent à le dire: avec sa médina, sa marina, sa plage, son parc animalier, et ses centaines d’hôtels, Hammamet est une vraie usine à touristes.


    Très fréquentée l’été par une clientèle venant majoritairement d’Europe de l’Est, la station attire forcément par le charme luxuriant de ses plages, son cosmopolitisme et l’exubérance des soirées qu’elle propose, le plus souvent animées par les meilleurs DJ. Située à une soixantaine de kilomètres au sud de Tunis, la capitale, c’est l’une des principales stations balnéaires de la Tunisie.

    Hammamet, c’est aussi ces cabarets surchauffés où les étrangers peuvent venir admirer les danseuses du ventre. Mais la ville est surtout une destination réputée pour être un véritable lieu de débauche. Partout, on peut croiser des prostituées qui semblent n’avoir aucun mal à offrir leurs charmes à des touristes. Et sur les plages, de très jeunes gens tiennent compagnie à des vieux messieurs souvent bedonnants ou à des femmes d’un âge assez avancé. On peut les voir aussi dans certains restaurants huppés de la ville, quand ils ne les accompagnent pas tout simplement sur les petites plages privées naturistes que compte Hammamet.

    En Afrique du Nord, la station balnéaire est devenue, depuis plusieurs années, une destination de choix pour les touristes sexuels. Le soleil, la douceur du climat et surtout l’assurance de mettre la main sur des proies faciles, les encourage à revenir parfois plusieurs fois par an.

    Pourtant, il continue de régner comme une sorte de silence sur la question. Tout le monde est au courant, mais presque personne n’en parle. Ni les autorités, ni les populations locales.

    Ouganda – Kampala, la délurée

    Un peu comme pour oublier les stigmates de la guerre qui l’a longtemps miné, l’Ouganda a mis en place une politique touristique pour le moins agressive. Kampala, la capitale, est ainsi progressivement devenue une destination populaire. La ville accueille nombre de touristes, des Occidentaux pour la plupart, qui, la nuit tombée, prennent d’assaut les bars, discothèques et hôtels qui pullulent dans la ville.

    Beaucoup parmi eux viennent en Ouganda non pas pour les charmes du pays — qui croupit dans une pauvreté endémique (35% des Ougandais vivent en-dessous du seuil de pauvreté) —, mais plutôt pour les charmes des jeunes Ougandaises, le plus souvent à peine sorties de l’adolescence. Des statistiques estiment à plusieurs centaines de milliers le nombre de victimes du tourisme sexuel, dont une part considérable sont des enfants.

    A l’exception de l’est du territoire, l’Ouganda est un pays relativement sûr pour les touristes sexuels, qui n’hésitent pas à vanter Kampala comme LA destination incontournable. Ceux-ci ont d’ailleurs ouvert un blog où ils décrivent leurs «souvenirs de voyage» et échangent des informations sur le physique des Ougandaises, les lieux où les trouver, le prix à payer, ainsi que sur la meilleure façon de les appâter.

    Les plus aventureux osent même publier quelques photos montrant leurs rapports sexuels avec ces jeunes femmes. Un blog ouvert depuis 2004, sans que les auteurs soient vraiment inquiétés par les autorités.

    En 2009, le Parlement ougandais a pourtant adopté une loi criminalisant le tourisme sexuel et la pédophilie.

    Sénégal – Saly, l’allumeuse

    Bienvenue à Saly, station balnéaire située à environ 90 km de Dakar, la capitale sénégalaise. Hôtels de luxe, clubs et restos chics, plages de sable fin, bungalows au toit de paille… La station passe pour être le lieu de villégiature le plus séduisant d’Afrique de l’Ouest. Mais Saly est aussi et surtout la capitale du tourisme sexuel au Sénégal.


    Le célèbre guide français du Routard, il y a quelques années, décrivait ainsi froidement ce petit village chaud de la commune de Mbour: «Saly est le point de ralliement des Occidentaux vieillissants qui souhaitent goûter aux charmes de jeunes Sénégalais(es), pas toujours majeur(e)s.»

    Ici, des jeunes filles à peine sorties de l’adolescence rivalisent d’ingéniosité pour approcher les touristes blancs, tandis que les jeunes hommes exhibent fièrement leur forte musculature sur la plage, histoire de pouvoir offrir leurs services à des dames âgées… ou à des messieurs.

    Cela conduit souvent à des situations bien dramatiques. Comme l’histoire de cette Française de 65 ans qui se suicide dans sa chambre d’hôtel en consommant une forte dose d’insecticide, après s’être fait dépouiller de tous ses biens par un jeune garçon. Ou comme celle de ces quatre Français condamnés de 2 à 10 ans de prison pour pédophilie.

    Selon le magazine L’Express, qui rapportait la nouvelle il y a quelques temps, l’un d’eux avait attiré une fillette de 10 ans, vendeuse de cacahuètes sur la plage de Saly, avec un billet de 1000 francs CFA (1,50 euro) et lui avait ensuite fait perdre sa virginité.

    Le phénomène a pris une telle ampleur qu’une ONG de lutte contre la pédophilie, Avenir de l’enfant, s’est créée en 2002 pour «briser l’omerta et faire se délier les langues».

    Gambie – Banjul, la pédophile

    Il y a encore une dizaine d’années, cela se murmurait seulement. Aujourd’hui, le phénomène a pris des proportions telles que, sur place, plus personne ne semble s’en offusquer. Banjul, la capitale de la Gambie, pays minuscule coincé entre le Sénégal et la Guinée Bissau, est devenue une destination de choix pour les amateurs de mineurs. Mais, plus spécifiquement encore, pour les amatrices occidentales de très jeunes éphèbes noirs.


    C’est le quotidien britannique “The Guardian” qui décrivait le phénomène dans un reportage marqué par des détails et des témoignages pour le moins étonnants. Des femmes, entre 45 et 60 ans, venues tout spécialement des Pays-Bas, de la Belgique, de Suisse, du Royaume-Uni, et parfois de la France, à la recherche de plaisirs interdits… avec de jeunes garçons.

    Sous la chaleur torride des plages gambiennes, on peut les voir se faire appliquer de la crème solaire par des adolescents. Là-bas, on les appelle les «Marie-Claire», un surnom qu’elles assument sans aucun état d’âme. D’autant plus que ceux pour qui elles viennent en nombre dans le pays ont l’air consentants.

    En effet, plus de 50% de la population gambienne a moins de 18 ans. Soit, à peu près 750.000 personnes. Et, tous ces jeunes sont frappés par un chômage massif et une grande pauvreté des familles. Alors, quand ils ne rôdent pas aux abords des hôtels à touristes, ils se précipitent, la nuit tombée, à Sénégambia, tout juste à l’entrée de Banjul.

    Ce quartier chaud, à la périphérie Est de la capitale, est le temple de la drague. Les quinquagénaires blanches viennent y faire leur marché du sexe. Et les jeunes pubères le savent, qui exhibent leur corps et rivalisent de déhanchements pour séduire des femmes souvent plus âgées qu’eux de 30 ans. Eux aussi ont un surnom, ce sont les «bumsters». Ces gigolos, rapporte une étude de l’Unicef, trouvent d’ailleurs très chic d’être vus avec des blanches.

    Pourtant, explique le journal suisse L’hebdo, les vraies affaires entre les «Marie-Claire» et les «Bumsters» se déroulent un peu loin, dans des appartements ou des maisons de location, afin de ne pas s’attirer les foudres des gérants d’hôtels, dont un grand nombre commence à s’organiser pour lutter contre le phénomène des «Marie-Claire». Mais cela n’a pas l’air de décourager celles-ci. Non seulement beaucoup d’entre elles bénéficient de la complicité de la police, indique encore L’hebdo, mais en plus, elles savent qu’elles peuvent compter sur des proies malheureusement faciles.

    Afrique du Sud – Cape Town, l’homosexuelle

    Personne, dans la ville du Cap, ne s’en cache. Ni ceux qui débarquent d’avion avec leur bermuda au ras des cuisses, ni les autorités qui font tout pour faciliter l’entrée aux visiteurs. Ici, le touriste vient, bien sûr, découvrir les charmes de la nature et la beauté du paysage. Mais certains viennent, aussi, goûter aux plaisirs de la chair, masculine de préférence.


    La plupart des guides touristiques vous l’indiqueront, Le Cap est une destination privilégiée pour les homosexuels, dans un continent où l’affaire est encore considérablement taboue. Et il faut dire que les ingrédients sont réunis: une nature luxuriante, un climat méditerranéen, une forte population gay locale (et souvent très jeune), et une législation qui n’interdit plus l’homosexualité depuis la nouvelle Constitution de 1996 qui a suivi la fin de l’apartheid.

    De fait, aujourd’hui, n’importe quel gay un peu branché vivant en Occident, vous dira que San Francisco, Miami, Sydney, Berlin ou Amsterdam ne font plus tellement rêver. L’exotisme se trouve au en Afrique du Sud. Bilan, sur les 1,5 million de touristes qui affluent chaque année dans la ville, 15% sont homosexuels, fait savoir le Cape Town Tourism.

    Ce qui les attire, ce sont les corps musculeux des «locaux», comme les appellent tous ceux qui débarquent. Lesquels locaux donnent d’ailleurs toutes ses couleurs au quartier gai du Cap. Mais en réalité, les gays sont partout dans la ville, et l’inévitable prostitution qui va avec. A tel point que, dans son Rapport mondial sur l’exploitation sexuelle, la Fondation Scelles (qui lutte depuis 1993 contre la prostitution et le proxénétisme) a placé Le Cap dans sa liste des endroits à surveiller de près.

    Mais ce sont les possibilités de faire du naturisme dans la ville, et donc en Afrique, qui font fantasmer les visiteurs. Beaucoup aussi, viennent tenter de voir, mais sans trop s’aventurer dans les profondeurs du continent «si l’homosexualité en Afrique noire est un mythe ou une réalité», comme le fait observer le sociologue Charles Gueboguo, spécialiste de la question homosexuelle en Afrique.

    Île Maurice – Grand Baie, la partouzeuse!

    Grand Baie, c’est un peu le Saint-Tropez de l’île Maurice. En près de 40 ans, ce qui n’était autre qu’un insignifiant village de pêcheurs est devenu le lieu de villégiature de la bourgeoisie locale. Mais aussi, le temple de la luxure et du libertinage.


    Sur les plus de 900.000 touristes qui séjournent dans l’île du sourire chaque année, un nombre considérable se dirige immédiatement vers Grand Baie. À la recherche du soleil, des cocotiers et du sable fin et doré des plages…

    Grand Baie, située à l’extrême-nord de Maurice, attire surtout, parce que, comme n’hésitera pas à vous le dire le premier chauffeur de taxi qui vous conduira à votre hôtel, on y trouve tout ce qu’on veut. Des plaisirs les plus simples, comme se la couler douce au soleil, aux extravagances les plus folles.

    En 2010, un producteur de films X a même fait sensation, en vendant l’île comme une vraie destination sexuelle. Il a monté un site Internet dans lequel il met en scène des femmes sexagénaires effectuant des partouzes avec de très jeunes Mauriciens. Pour des raisons évidentes, nous ne vous redirigerons pas vers le site en question.

    Toujours est-il que, à Maurice, presque tout le monde a toujours nié l’existence d’une quelconque forme de tourisme sexuel. Les autorités juraient même leurs grands dieux qu’elles ne savaient pas ce que cela voulait dire. Jusqu’à ce qu’un rapport du département d’Etat américain cite le pays comme étant un lieu d’exploitation de personnes, dont des enfants.

    Après ces révélations, le gouvernement mauricien a fait voter une série de lois pour endiguer le phénomène. Mais cela suppose de rendre plus coercitives les conditions d’entrée à Maurice. Or, le tourisme est, avec la canne à sucre, l’autre mamelle de l’économie nationale.

    Maroc – Marrakech, la perverse

    Même avant la fameuse sortie de l’ancien ministre français Luc Ferry à la télévision, la ville de Marrakech au Maroc avait la réputation d’être un haut lieu du libertinage. Une ville où tout semble permis; une ville dont l’image est, depuis longtemps, associée au tourisme sexuel et à la pédophilie.


    La ville ocre, comme on l’appelle, regorge en effet de tous les exotismes et de tous les plaisirs possibles. Les casinos du complexe hôtelier La Mamounia, les multiples boîtes de nuit branchées de Marrakech, ses riads et ses cabarets où l’on drague à tout-va.

    Chaque année, ils sont entre 600.000 et un million de touristes (dont une moitié de Français) à assiéger la ville, qui a opté pour un tourisme de luxe. Conséquence, elle accueille essentiellement une clientèle aisée. Le tourisme représente aujourd’hui 10% du PIB du Maroc.

    Les prostitués, hommes et femmes, ont bien vu la manne et ont eux aussi envahi Marrakech. Mais les touristes, en quête de chair plus fraîche, s’offrent les services de «rabatteurs» qui les accostent pour leur «livrer» des mineurs. Il y a quelques années, un reportage de la télévision française évoquait le cas de cette fillette de 8 ans qui avait été «livrée» pour environ 150 euros.

    Ce n’est plus un secret pour personne: à Marrakech, les enfants sont les doubles victimes du tourisme sexuel. Celles des fameux «rabatteurs» et celles des pédotouristes. Des associations se sont engagées dans la lutte contre ce fléau et ont forcé les autorités à agir. Même si, comme l’explique Najat Anwar de l’ONG Touche pas à mon enfant, les résultats sont encore peu satisfaisants: «Les procédures contre les étrangers restent très rares. Les autorités craignent de porter préjudice au tourisme en ternissant la réputation du pays».

    Le tourisme sexuel, version féminine, en Afrique

    Amour… coûte que coûte?

    Le phénomène de «chercher mon vieux blanc» est devenu omniprésent dans nos grandes villes, particulièrement chez beaucoup de ces jeunes filles et femmes qui espèrent une vie meilleure à travers le mariage avec un européen.


    Les seuls critères de choix étant la couleur de la peau et l´indicateur économique du pays du concerné. Obsédées par leur projet ambitieux, elles transcendent tout sens de la mesure, tout appel à la raison et font fi des préjugés, des illusions et des dangers qui ne manquent pas de joncher un tel parcours.

    Les cybercafés avec leurs Webcams V.I.P. se sont vite transformés en un espace où les affinités se trans-nationalisent et où les futurs relations, fiançailles et mariages avec un européen se négocient sur les sites de rencontre.

    Dans cette obsession de trouver «son blanc» coûte que coûte, les coups bas, les complots et les détournements du contact de l´autre côté de l´Atlantique sont désormais monnaie courante entre les copines.

    Dans un stand-up, la grand-mère représentée par l´humoriste Major ASSE, rentre bredouille de l´aéroport parce que son «vieux blanc» a été détourné, chemin faisant. C´est sans doute une représentation exagérée, cependant une parodie par excellence de l´obsession du rêve d´un mariage avec un européen et la tendance ascendante des âges des candidates.

    La version féminine de ce phénomène, mutatis mutandis, qui consiste à attendre sa «vieille blanche» n´a pas aussi tardé à faire école dans les zones touristiques africaines.

    A observer ces jeunes hommes alignés, tels les produits d´une foire commerciale, qui espèrent être choisis par les touristes blanches, on ne tarderait pas à penser à cette légendaire chanson du Jazz, «Love For Sale», de Cole PORTER. C´est à dire la dimension lucrative que ces rapports transnationaux ont prise.

    Le profil des femmes: outre un petit nombre de jeunes femmes, ce sont généralement les femmes européennes âgées de 50 à 75 ans, baptisées les «sugar mamas». Retraitées, célibataires ou divorcées, elles sont à la recherche d´un environnement social ensoleillé et «exotique» pour s´évader du stress, de la froideur des rapports interindividuels dans les sociétés occidentales et de la «jachère sexuelle».

    Rêvant expérimenter les prouesses de virilité propagées dans leurs sociétés sur l´homme noir, elles débarquent sur les plages, dans les hôtels des zones touristiques, en quête de l´aventure exotique chez ces jeunes qui se veulent virils.

    Cibles: ce sont ces jeunes des zones touristiques comme Mombassa au Kenya (une destination favorite), âgés de 20 à 35 ans, attractifs, avec un profil sportif, soit au chômage ou faisant de petits jobs dans le domaine du tourisme, l´hôtellerie, les plages, avec la réputation, le profil de «Rastaman» ou de «sand sand boy».

    Comme certains de ces beaux Massaïs à la merci du tourisme sexuel, ils sont prêts et pavoisent de procurer de la considération, la tendresse et de l´affection que ces femmes estiment ne plus trouver dans leur société d´origine.

    Emportées par la «ruée sexuelle» vers l´Afrique à l´ère de la mondialisation, ces femmes blanches d´un certain âge choisissent comme lieu de vacances une destination touristique africaine, convaincues d´y rencontrer des jeunes hommes frais, sportifs et virils dont l´amour s´achète avec les cadeaux et les billets d´euro.

    Toutefois, elles sont plus ou moins conscientes de la fragilité de leurs rapports, car ce qui fait la survie de telles relations s´avère être la dépendance financière des jeunes partenaires et la satisfaction de ces dernières.

    Dans un contexte marqué par le chômage, la pauvreté et le rêve européen à tout prix, on est en droit de s´inquiéter de la vulnérabilité d´une jeunesse de plus en plus exposée à de relations de dépendance, les yeux tournés vers le Nord comme la planche de salut, souvent au prix de leur dignité et de leur vie.

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  • Qatargate/Panzeri : « Trois députés élus grâce aux Marocains »

    Tags : Parlement Européen, Parti Démocrate, Italie, Brando Benifei, Andrea Cozzolino, Alessandra Moretti, corruption, Antonio Panzeri,

    L’ancien député européen Antonio Panzeri cite trois membres du Parti démocrate et l’ancienne secrétaire de la CGIL, Susanna Camusso

    Brando Benifei, Andrea Cozzolino et Alessandra Moretti. Ce sont les trois noms évoqués par Antonio Panzeri, parmi les icebergs du scandale européen du Qatargate, devant les magistrats bruxellois. Les trois députés du PD auraient en effet été élus au PE en 2019 grâce aux votes décisifs de la communauté marocaine dans leurs circonscriptions respectives.

    L’aspect décisif est que c’est l’ambassadeur du Maroc à Varsovie, Abderrahim Atmoun, qui a directement demandé à Panzeri d’indiquer qui « pourrait l’aider en Italie ». A quoi l’ancien député a indiqué les trois noms des hommes politiques du Parti démocrate : « Ces parlementaires – Panzeri le met dans le procès-verbal – étaient représentés par leurs adjoints respectifs, lors d’une importante réunion tenue à Rome avec Atmoun et le responsable de citoyens marocains du monde, dont je ne me souviens plus du nom ».

    Un aveu pourtant démenti par Benifei, Moretti et Cozzolino. Mais c’est justement ce dernier qui fait l’objet des accusations les plus graves : « Cozzolino est toujours à la recherche de ressources financières », dit Panzeri. Il veut toujours plus d’argent et m’a demandé ce qu’on pouvait faire avec le Maroc. C’est ainsi que j’ai proposé à Atmoun de le rencontrer à Varsovie ». Comme le rapporte La Repubblica , selon Panzeri « une vraie relation s’est créée entre les deux. Par exemple, Atmoun m’a appelé parce que Cozzolino le harcelait avec de l’argent. Il m’a demandé si je pouvais avancer 10 000 euros pour lui et je l’ai fait. J’ai apporté cette somme à Cozzolino en 2021, qui ne m’a pas été remboursée ».

    Les nouvelles, cependant, ne s’arrêtent pas là. Panzeri décide de renverser la vapeur en citant d’autres noms et en évoquant l’eurodéputée de Forza Italia, Lara Comi, et l’ancienne secrétaire de la CGIL, Susanna Camusso. Le premier, selon les dires de l’ancien député européen « repenti », aurait jeté un sac avec 60-70 mille euros en liquide ; tandis que le second aurait reçu un financement directement du Qatar pour la campagne à la tête de l’Union syndicale mondiale en 2018.

    Pour tenter de reconstituer les faits, Panzeri précise : « On m’a demandé qui était le candidat italien (pour la présidence de l’Union syndicale mondiale). J’ai dit que je connaissais Camusso parce que nous avions été dans le même syndicat. Ils me disent qu’ils l’auraient rencontrée avec plaisir et l’auraient aidée. Je lui ai parlé à Milan et elle m’a dit qu’elle était disponible pour cette réunion, qui a eu lieu quelques semaines plus tard. » On parlait d’aide à la fois aux syndicats africains et au Moyen-Orient : « Auparavant, nous avions identifié un chiffre de 600.000 euros qui m’a été remis dans un sac et c’est une bonne partie de l’argent trouvé chez moi. Puis j’ai appris que seulement 50.000 suffisaient. Il me restait donc 500 mille que j’ai gardé“. Susanna Camusso a toutefois démenti les allégations de manière catégorique : « On ne m’a en aucun cas demandé de soutenir le Qatar, et il n’a jamais été question d’argent. Je sais que des dons ont été reçus d’autres syndicats pour des organisations plus pauvres. Je n’étais pas directement impliqué et je ne connais pas les détails. »

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