Catégorie : Uncategorized

  • Le Mali a accusé la France d’appuyer le terrorisme. La suite?

    Le Mali a accusé la France d’appuyer le terrorisme. La suite?

    Mali, Sahel, France, Barkhane, Russie,

    La situation dans la région du Sahel évolue de façon spectaculaire à plus d’un niveau, de sorte à traduire l’ampleur et la multitude des mutations existantes dans la région, devenue une arène de conflit international et régional ouvert.

    Le changement le plus récent et le plus expressif de la situation au Sahel vient d’être explicité par les déclarations du ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop, puis dans une lettre officielle adressée par Bamako au Conseil de sécurité.

    Un message dans lequel, le Mali accuse clairement Paris de soutenir des groupes armés avec des munitions et des informations de renseignement, demandant la convocation urgente d’une réunion de cet organisme onusien, pour discuter de ce qu’il appelle, l’implication d’un de ses membres permanents (la France) dans le soutien au terrorisme.

    Dans le Zoom de cette semaine, nous tenterons de rassembler les composantes de la photo qui a fait passer Paris de sa réputation de pays protégeant contre le djihadisme en un Etat accusé de complicité avec le terrorisme et le lien de cette image avec l’acuité de l’affrontement sur le terrain, en plus de l’annonce par l’un des groupes armés, pour la première fois depuis l’arrivée depuis des mois, de la controversée milice russe en territoire malien, de quatre membres de « Wagner »

    « « «

    Le dernier soldat… les premiers morts

    Lorsqu’on fait un pas en arrière dans l’actualité du Mali cette semaine, nous retrouverons en tête de deux faits marquants.

    L’annonce de la France du retrait de son dernier soldat du Mali après une décennie de présence militaire sous le label de protection de ce pays contre toute domination des groupes armés, d’une part, et la révélation de ces derniers de l’assassinat de quatre mercenaires de la milice russe, qui motive sa présence par les mêmes objectifs prétendus par les forces françaises, à savoir, empêcher que le Mali ne bascule entre les mains des djihadistes.

    En fait, les deux nouvelles reflètent la réalité de la scène malienne dans ses constantes et ses variables.

    Le conflit ouvert entre le gouvernement de Bamako et ses rebelles, et les alliances déclarées ou non des deux parties.

    La France était hier, l’alliée et le soutien du gouvernement à Bamako et aujourd’hui elle est, avec des présumées preuves fiables et documentées, accusée publiquement et officiellement de soutenir le terrorisme.

    Le même jour, les groupes armés annonçaient le meurtre d’éléments de Wagner et célébraient en grandes pompes cet évènement, en tant que prémices de la victoire sur le nouvel envahisseur russe.

    Nous sommes donc confrontés à un changement fondamental pour les belligérants de la scène au Sahel, derrière lequel se cache une plus grande lutte d’influence, qui n’est en fait qu’un fragment d’un conflit international plus vaste qui fait rage sur le champ de bataille à travers la carte du monde de l’Ukraine jusqu’à Taïwan, en passant bien sûr par Téhéran, Gaza, le Golfe et le Yémen.

    « « «

    Les pieds tremblants de la France

    Et afin que nous restions au Sahel et que nous mettions la plainte malienne adressée au Conseil de sécurité contre la France dans son contexte, permettez-nous d’agrandir légèrement le Zoom, pour voir l’escalade contre la France dans toute la région :

    – Au Niger : le pays frontalier du Mali vers lequel la force française Barkhane a été transféré, emportant avec elle les voix qui protestent contre la présence française. Niamey a vécu Hier, une véritable atmosphère de tension due à l’interdiction d’une manifestation convoquée par le Mouvement M-62 (anti-français) et empêchée par le gouvernement. Les manifestants déterminés à rejeter la présence française et la cherté de la vie ont décidé de convertir la manifestation « interdite » en journées de jeûne et de prière, annonçant le début de la mobilisation pour un prochain jour, dans un mois (le 18 septembre prochain).

    – Au Sénégal : où avaient été proclamés les résultats des élections législatives et où le président Macky Sall a perdu sa majorité parlementaire, la coalition d’opposition, dont le mot d’ordre le plus important était (France dégage),; Les résultats ont été considérés comme historiques et ont ouvert la voie aux plus sceptiqus pour mettre fin au rêve machiavélique d’un troisième mandat, ouvrant également la voie à la réduction de l’influence de Paris dans l’un de ses plus principaux bastions historiques et stratégiques.

    – Au Burkina Faso : où la colère contre la présence française monte depuis un certain temps (un convoi de ravitaillement militaire français a fait l’objet d’une embuscade l’an dernier), les drapeaux français ont été à nouveau brûlés tandis ceux des russes ont été hissés.

    – Au Tchad : où la réconciliation s’opère, avec le vœu des parties d’être historique, sur une terre éloignée de la France, des voix se sont élevées contre Paris et son homme fort au pouvoir, Mohamed Deby.

    Qu’adviendra-t-il après…?

    Ces événements ne signifient pas, bien entendu, que la France présente au Sahel et en Afrique de l’Ouest a été vaincue et qu’elle prépare son départ définitif. Une telle lecture est superficielle, montrant toutefois que Paris se trouve désormais engagée dans une confrontation féroce contre une alliance forte entre :

    Un état populaire qui embrasse les sentiments de colère qui se sont accumulés depuis l’époque coloniale

    – des régimes militaires à la quête d’une légitimité et d’une cause, leur permettant de se maintenir au pouvoir pendant de longues périodes.

    – La Russie qui cherche à avoir un pied sur le terrain et une position sur le flanc européen qui réplique à l’infiltration européenne sur le flanc russe.

    C’est une scène qui se développe rapidement mais dont l’image finale est loin de se dessiner. Ses dynamiques enchevêtrées et ses points de force sont largement répartis entre les acteurs, les manœuvrés et les bénéficiaires de cette manipulation.

    Essahraa, 20/08/2022

    Lire aussi : Avant de quitter le Mali, la France prépare sa future stratégie

    Lire aussi : Le Mali accuse la France d’armer les djihadistes

    #Mali #France #Sahel #Barkhane #Russie

  • Le Mali, héros de la lutte contre le néo-colonialisme

    Le Mali, héros de la lutte contre le néo-colonialisme

    Mali, France, Sahel, Barkhane, Afrique, Françafrique, néo-colonialisme,

    Selon Niagalé Bagayoko, présidente de l’Africain Security Network Institute, « le Mali s’est engagé dans une rhétorique patriote et panafricaine qui fait des émules sur le continent. Aujourd’hui, le Mali se pose en héros de la défense de la souveraineté des Etats africains face à des acteurs perçus comme faisant la promotion d’une logique néocoloniale ou trop interventionniste à ses yeux ».

    « Dernier élément, le Mali se pose en modèle d’inspiration pour d’autres pays africains mais il s’adresse aussi à son opinion publique nationale. L’image de la France s’est considérablement dégradée tout au long de la présence de l’armée française depuis 2013, et ce discours trouve un écho très favorable dans certaines franges de l’opinion publique, particulièrement bamakoise, très mobilisée sur les questions de la fierté nationale malienne », a-t-il ajouté dans un entretien accordé à la chaîne TV5 Monde.

    Le Mali accuse la France d’armer des combattants islamistes dans une lettre à l’ONU.

    Le Mali affirme que la France a violé son espace aérien et livré des armes à des militants islamistes dans le but de déstabiliser le pays d’Afrique de l’Ouest, la dernière d’une série d’accusations qui ont marqué la fin amère de leurs relations autrefois étroites.

    Dans une lettre au chef du Conseil de sécurité des Nations unies datée de lundi, le ministre des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop, a déclaré que son espace aérien avait été violé plus de 50 fois cette année, principalement par les forces françaises utilisant des drones, des hélicoptères militaires et des avions de chasse.

    « Ces violations flagrantes de l’espace aérien malien ont été utilisées par la France pour collecter des informations sur les groupes terroristes opérant au Sahel et leur larguer des armes et des munitions », indique la lettre.

    Le Mali n’a fourni aucune preuve montrant que la France avait fourni des armes à des groupes islamistes. La France a dépensé une décennie et des milliards de dollars pour éradiquer les militants islamistes, certains ayant des liens avec Al-Qaïda et l’État islamique, dans son ancienne colonie.

    « La France n’a évidemment jamais soutenu, directement ou indirectement, ces groupes terroristes, qui restent ses ennemis désignés à travers la planète », a déclaré l’ambassade de France au Mali, dans un fil Twitter.

    Il a déclaré que 53 soldats français étaient morts au cours de sa mission de neuf ans au Mali et que la France avait tué des centaines de combattants islamistes afin d’améliorer la sécurité des Maliens. La France a également subi des attaques islamistes chez elle, a-t-il ajouté.

    Les accusations marquent un nouveau creux dans les relations au moment où la France retire ses dernières troupes du Mali et les mercenaires russes engagés par le gouvernement militaire malien étendent leur portée. L’échange inquiète les puissances occidentales qui voient leur influence s’amenuiser au Sahel.

    Le président russe Vladimir Poutine a évoqué la possibilité de fournir de la nourriture, des engrais et du carburant au Mali lors d’un appel avec le président par intérim du pays la semaine dernière.

    Des soldats allemands de l’ONU ont déclaré avoir vu les forces russes atterrir à l’aéroport et décharger du matériel lundi dans la ville de Gao, dans le nord du pays, le jour du départ des derniers soldats français.

    Les forces françaises ont été accueillies en héros au Mali en 2013 lorsqu’elles ont repoussé des groupes islamistes qui avaient pris le contrôle du nord, y compris la ville légendaire de Tombouctou.

    Mais une série de revers et d’attaques prolongées par les militants ont détérioré les relations, qui se sont aggravées depuis qu’une junte militaire a renversé le gouvernement en 2020 et renversé plus tard un cabinet civil intérimaire.

    Lire aussi : Avant de quitter le Mali, la France prépare sa future stratégie

    Lire aussi : Le Mali rompt les accords SOFA avec la France et l’UE

    #Mali #France #Sahel #Afrique #Russie #Wagner #Barkhane

  • Canaries: Arrivée de 400 migrants en 4 jours

    Canaries: Arrivée de 400 migrants en 4 jours

    Iles Canaries, Espagne, Maroc, Immigration,

    La route canarienne est réactivée avec l’arrivée de près de 700 migrants dans les îles en quatre jours
    Quatre décès ont été signalés, dont celui d’une fillette de sept ans qui est tombée après le naufrage du bateau sur lequel elle se trouvait.

    – Une fillette de sept ans est décédée lorsque son bateau s’est renversé en une journée au cours de laquelle près de 400 personnes ont été secourues à Lanzarote

    Près de 700 personnes ont survécu à la route migratoire vers les îles Canaries au cours des quatre derniers jours et, d’après ce que l’on sait jusqu’à présent, quatre autres ont péri dans cette tentative, dont une fillette de sept ans.

    Vendredi dernier, 392 personnes qui se trouvaient à bord de différents bateaux dans les eaux proches de Lanzarote ont été secourues. Huit d’entre eux ont dû être secourus par l’hélicoptère Helimer alors qu’ils étaient déjà en mer après le chavirage de leur bateau, dont un garçon de six ans en arrêt cardiorespiratoire et admis à l’hôpital dans un état critique, et une femme enceinte.

    C’est précisément le renversement d’un bateau que cette nuit-là (de jeudi à vendredi) une fillette de sept ans, qui était accompagnée de sa mère, est décédée, comme l’a confirmé la Croix-Rouge à cette rédaction. Selon le témoignage de sa mère, la survivante avait attaché la mineure à son corps avec un mouchoir, qui a été délié par un coup de la mer.

    Tous les rescapés, à l’exception des blessés graves transportés à l’hôpital, des mineurs et des femmes, ont été référés au CATE (Centre d’Attention Temporaire pour Etrangers) d’Arrecife, d’une capacité de 200 personnes.

    Samedi, deux autres bateaux avec un total de 104 personnes à bord ont été localisés, également au large de Lanzarote. Tous les rescapés ont de nouveau été référés au CATE, déjà débordé.

    Dimanche, 153 personnes sont arrivées sur la côte canarienne. Les premiers bateaux l’ont fait dans la nuit de samedi à dimanche, lorsque 102 migrants sont arrivés à Fuerteventura, 41 dans une petite embarcation qui a atteint le sud de l’île par leurs propres moyens et 61 dans une embarcation secourue en haute mer, parmi lesquelles il y avait étaient huit vous buvez.

    Au début de l’après-midi de ce même jour, 36 personnes ont réussi à rejoindre la plage de Las Cocinitas (Haría, Lanzarote) par leurs propres moyens.

    Les 44 personnes secourues ce lundi sur la côte de Fuerteventura font que le nombre total de personnes qui ont survécu à la route canarienne au cours des quatre derniers jours est de 696. Dans ce dernier bateau, il y avait trois morts à bord, ce qui porte à plus de 800 les décès qui ont eu lieu jusqu’à présent cette année sur la route canarienne, selon les données de la dernière surveillance de Caminando Fronteras.

    La migration comme « arme politique »

    Le président des îles Canaries, Ángel Víctor Torres, a déclaré ce lundi qu’il « attristait » de voir que les partis qui « étaient responsables à l’époque » dans différentes zones administratives veulent maintenant utiliser le phénomène migratoire comme une « arme politique », se référant à la critique du PP et de la Coalition canarienne envers la gestion de l’exécutif autonome dans cet aspect.

    Pour se défendre, Torres a précisé que lorsqu’il a rejoint le gouvernement régional en 2019 « nous n’avions pas de ressources » et nous avons dû recourir à des espaces éducatifs, « puis nous avons utilisé des hôtels » et enfin des ressources ont été mises à disposition pour « répondre à l’urgence ». Pour cette raison, il a estimé que « celui qui doit répondre » sur cette question « sont les gouvernements précédents ».

    El Diario.es, 15/08/2022

    #Espagne #Iles_Canaries #Immigration #Maroc

  • Maroc-UA : Gueguerre pour les partenariats bi-régionaux

    Maroc-UA : Gueguerre pour les partenariats bi-régionaux

    Maroc, Union Africaine, partenariats bi-régionaux,

    Note
    à l’attention de Monsieur le Ministre

    Objet : Partenariats en relation avec l’Afrique.

    J’ai l’honneur de porter à la connaissance de Monsieur le Ministre que, par quatre fois et en l’espace de quelques jours, l’Union Africaine (UA) a reporté, sine die, des réunions préparatoires ou de suivi entre l’Afrique et certains de ses partenaires bi-régionaux. Il s’agit de :

    Une rencontre de concertation conjointe pour préparer le 3ème Sommet Pays Arabes-Afrique au Koweït, qui était prévue pour le 22 juin 2013 au Caire, a été ajournée à l’initiative de l’UA ;

    Une réunion sur la Stratégie Conjointe du partenariat Afrique-Union Européenne, prévue les 20 et 21 juin 2013 à Las Palmas, a été annulée ;

    Une réunion ad hoc du Groupe de travail sur les mécanismes de financement du partenariat Amérique du Sud-Afrique (ASA), qui était programmée les 20 et 21 juin 2013 à l’Ile Margarita au Venezuela, a été reportée pour la deuxième fois consécutive ;

    La réunion de Haut niveau préparatoire du 2ème Sommet Afrique-Turquie, qui s’est déroulée le 19 juin 2013 à Addis-Abeba, n’a pas donné les résultats escomptés en termes de fixation des dates de réunion des instances préparatoires de ce partenariat, ni du lieu du prochain Sommet, prévu en 2013.

    Aussi, est-il permis de penser que la nouvelle direction de la Commission de l’Union Africaine (CUA) souhaite orienter le volet partenariat de la coopération de l’Afrique vers le Plan stratégique de la Commission 2014-2017 et avancer ainsi l’agenda continental vers des projets sélectifs dans les domaines des infrastructures, de l’énergie, des transports, de l’industrie et de la santé.

    Le report de ces réunions, au motif de tenir des consultations approfondies entre les pays africains, laisse peser de fortes présomptions que le véritable motif concerne le format de la participation des pays africains à ces fora, en le calquant sur le Format de Banjul.

    La CUA exige, en effet, de plus en plus ouvertement, et conformément aux décisions prises lors des trois derniers sommets, l’application du Format de Banjul aux différents forums impliquant l’Afrique ; ce qui, par voie de conséquence, exclut notre pays de toute participation à ce genre de rencontres.

    Aussi, sauf objection, un courrier circonstancié vous est proposé, en annexe, pour être adressé à nos Ambassades concernées par les différents partenariats en rapport avec l’Afrique en vue de les inviter à entreprendre les démarches visant à contrecarrer ces nouvelles manœuvres de la CUA.

    Un aide mémoire, joint en annexe, est établi pour cadrer ces démarches.

    Très haute considération

    L’Ambassadeur,
    Directeur des Affaires Africaines

    Moh Ouali TAGMA


    Le Maroc et les partenariats régionaux
    Aide-mémoire

    1. Présentation

    2. Objectifs

    3. Problématique

    4. Perspectives

    Le Maroc et les partenariats régionaux


    1. Présentation

    Le Maroc participe à la quasi-totalité des fora régionaux en rapport avec l’Afrique, en l’occurrence :
    Forum de coopération Pays Arabes-Afrique
    Forum de coopération Afrique-Union Européenne
    Forum de coopération Afrique-Chine
    Forum de coopération Afrique-Japon
    Forum de coopération Afrique-Amérique du Sud
    Forum de coopération Afrique-Turquie

    Des exceptions demeurent, pour des raisons spécifiques, au niveau des exercices suivants :
    Le Forum de coopération Afrique-Inde ;
    Le New Asian-African Strategic Partnership (NAASP) ;
    Le Forum de coopération Afrique-USA.

    2. Objectifs :

    La participation du Maroc se décline selon un schéma triptyque, comme suit :

    Assurer une présence effective et dynamique du Maroc ;
    Renforcer la place du Maroc et défendre ses intérêts supérieurs en faisant face aux tentatives d’exclusion diligentées par la Commission de l’Union Africaine et les pays de « l’axe Alger-Abuja-Prétoria » ;
    Impacter les processus préparatoires et de suivi.

    Cette participation ambitionne, au-delà des contingences politiques à assurer, de manière ciblée, un accompagnement et une implication directe des départements techniques et autres intervenants nationaux à :

    Ouvrir de nouvelles perspectives pour les échanges commerciaux marocains et rechercher de nouvelles opportunités de promotion et d’appui à l’économie marocaine ;
    Encourager les investissements extérieurs ;
    Promouvoir les grands projets nationaux ;
    proposer l’expérience marocaine au niveau de la coopération tripartite.

    3. Problématique :

    Des difficultés, autour de cette participation, sont le fait de l’Union africaine dans la mesure où :

    « Le format de Banjul » est admis par l’UA pour gérer le volet partenariats de sa politique extérieure et de coopération. Ce format, qui prend pied dans certains exercices, est incompatible avec les intérêts de notre pays et l’exclut de toute participation aux exercices partenariaux ;
    volonté délibérée de la Commission de l’Union Africaine de réduire la participation de notre pays à sa simple expression protocolaire, si ce n’est son exclusion.

    Cette participation est, par ailleurs, affaiblie par les facteurs subjectifs suivants :

    Absence ou participation minimaliste du processus préparatoire et de suivi de certains fora importants ;
    Sauf quelques exceptions, la communication reste insuffisante entre les postes diplomatiques concernés par les partenariats et le Département à l’occasion des processus préparatoires et de suivi.

    4. Perspectives

    Cet état des lieux étant dressé, il est proposé d’initier des actions ciblées dans une perspective qui peut se décliner comme suit :

    Asseoir une attitude uniforme par rapport à tous les fora qui mettent côte à côte notre pays et l’Union africaine, en veillant  à ce que le format et les actes émanant de ces partenariats ne prêtent pas à des détournements ou intrusions qui pourraient profiter aux adversaires du Maroc ;
    la participation aux travaux préparatoires est primordiale en ce sens que ces travaux sont l’occasion de la définition des documents fondamentaux (Plan d’action, Déclaration politique…) ; lesquels actes balisent la philosophie et le champ d’action de ces partenariats;
    Etablir un schéma de communication, mettant au centre le Département et en orbite les Ambassades du Maroc en relation directe avec la thématique des partenariats pour un échange d’informations continu et actualisé de ces fora ;
    Rentabiliser la participation du Maroc en termes de « Marketing » des potentialités sectorielles que recouvre le pays en incitant à l’implication des opérateurs économiques publics et privés et ceux de la société civile à ces exercices.

  • L’Iran et la chute du pétrole!

    L’Iran et la chute du pétrole!

    Iran, Pétrole, OPEP,

    Les cours du pétrole ont de nouveau brutalement reculé mardi, écrasés par le ralentissement économique en Chine mais surtout par la perspective de plus en plus palpable d’un accord sur le nucléaire iranien, qui libérerait presque instantanément des millions de barils, rapporte l’AFP. Le baril de brut se facture 93 dollars, son plus bas niveau depuis le début des hostilités. Un accord sur le nucléaire iranien pourrait conduire à la fin des sanctions selon le chef de la diplomatie iranienne, membre clef de l’OPEP. «Si nos propositions sont acceptées, nous sommes prêts à conclure (les discussions) et annoncer l’accord lors d’une réunion des ministres des Affaires étrangères », a indiqué le ministre iranien Hossein Amir-Abdollahian.

    En cas de succès, «c’est la possibilité de voir un million de barils de plus par jour sur le marché», souligne l’analyste Robert Yawger, de Mizuho, et davantage à moyen terme. Au moment du retrait des Etats-Unis de l’accord originel, en 2018, l’Iran exportait environ 2,45 millions de barils par jour, selon le service de recherche du Congrès américain. Faute d’avoir pu exporter librement depuis quatre ans, le neuvième producteur mondial pourrait, en outre, libérer rapidement quelque 100 millions de barils déjà pompés.

    «Si l’accord sur le nucléaire iranien est ressuscité, cela pourrait pousser les prix (du WTI) tout près de 80 dollars», avance, dans une note, Edward Moya, d’Oanda, relaye l’AFP. Haitham Al-Ghais, nouveau secrétaire général de l’OPEP, estime en tous cas que les marchés mondiaux du pétrole sont confrontés à un risque élevé de déficit d’offre cette année alors que la demande reste résiliente et que les capacités de production inutilisées diminuent.

    «Nous marchons sur de la glace mince, si je peux utiliser ce terme, car la capacité de réserve se raréfie», a déclaré le dirigeant à ‘Bloomberg Television’. «La probabilité d’un squeeze est là».

    Les craintes concernant le ralentissement de la consommation en Chine, où la consommation de carburant a chuté à son plus bas niveau en deux ans en juillet, et dans le reste du monde – qui ont fait baisser les prix du brut de 16% ce mois-ci – sont exagérées, selon le dirigeant.

    Au sujet d’un éventuel accord avec l’Iran, il estime que la demande mondiale reste suffisamment saine pour absorber tout flux supplémentaire en provenance de la République islamique, à condition qu’il soit libéré de manière responsable et progressive».

    Téhéran pourrait ajouter environ 1,3 million de barils par jour dans les six mois suivant un accord, selon l’Agence internationale de l’énergie.

    Le Carrefour d’Algérie, 17/08/2022

    #Pétrole #Iran #OPEP

  • Sanction des touristes russes: L’Europe divisée sur le fait

    Sanction des touristes russes: L’Europe divisée sur le fait

    Russie, Europe, touristes russes, sanctions,

    Le pays de l’Union européenne ayant la plus grande frontière avec la Russie entend réduire de façon drastique le nombre de visas touristiques accordés aux citoyens russes. Une initiative d’Helsinki à l’origine de désaccords parmi les 27.

    « Les visas touristiques ne vont pas s’arrêter complètement, mais leur nombre va diminuer de manière significative », a déclaré le ministre finlandais des Affaires Etrangères, Pekka Haavisto, le 16 août. Helsinki entend en effet, dès le 1er septembre, limiter à 10% du volume actuel le nombre de visas délivrés aux touristes russes. Comme le rapporte l’AFP, le nombre de touristes russes voyageant en Finlande a augmenté de façon continue après la levée par la Russie à la mi-juillet des restrictions de voyage liées au Covid-19.

    Selon Pekka Haavisto, les autorités finlandaises traiteraient ainsi actuellement près de 1 000 demandes de visas par jour venant de Russie. Helsinki veut mettre fin à l’accord européen de facilitation des visas avec la Russie Le chef de la diplomatie finlandaise a annoncé que les heures d’ouverture allouées à la demande de visas touristiques seraient par exemple réduites, afin de provoquer une baisse du nombre de demandes. Il a assuré que la priorité serait « désormais donnée aux autres types de visas : visites à des proches, contacts familiaux, travail, études ». Par ailleurs, Helsinki plaide en faveur de l’arrêt de l’accord européen de facilitation des visas avec la Russie, ce qui pourrait faire augmenter le prix des visas touristiques de 35 à 80 euros. Le pays envisage de soulever la question à la prochaine réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE prévue en République tchèque le 30 août. Toujours selon l’AFP, la Finlande entend en outre examiner la mise en place d’une catégorie spécifique de visa humanitaire, qui n’existe pas actuellement dans le pays.

    L’idée de sanctionner les touristes russes en réaction au conflit militaire en Ukraine où la Russie est une des parties prenantes génère pour l’heure des désaccords entre pays européens. En début de semaine à Oslo, les pays nordiques et l’Allemagne ont en effet fait preuve de divisions à ce sujet.

    « Les Russes ordinaires n’ont pas commencé la guerre mais, en même temps, nous devons comprendre qu’ils soutiennent la guerre », a ainsi déclaré le Premier ministre finlandais, Sanna Marin, à l’issue d’une réunion entre les chefs des gouvernements nordiques et allemand. « Il n’est pas juste que les citoyens russes puissent entrer en Europe, dans l’espace Schengen, être touristes […] pendant que la Russie tue des gens en Ukraine », a-t-elle également déclaré.

    Le chancelier allemand Olaf Scholz a pour sa part affiché des réserves à l’égard d’une telle mesure. « C’était une décision importante de notre part d’imposer des sanctions contre ceux qui sont responsables de la guerre, contre de nombreux oligarques et ceux qui profitent financièrement et économiquement du régime du Poutine », a-t-il fait valoir, poursuivant : « Nous continuerons de le faire mais je pense que ce n’est pas la guerre du peuple russe, c’est la guerre de Poutine. »

    Si la Suède a expliqué n’avoir pour l’heure pas de position arrêtée sur la question, le Danemark a mis en garde contre un ébranlement de l’unité européenne sur le dossier ukrainien. Depuis le début des hostilités en Ukraine, l’UE a adopté six trains de sanctions contre Moscou, dont l’arrêt progressif de ses achats de charbon et de pétrole. Elle a également inscrit plus d’un millier de Russes sur sa liste noire des personnes interdites d’entrée, et restreint les délivrances de visa de court séjour pour les responsables liés au gouvernement russe.

  • Le Mali accuse la France d’armer les djihadistes

    Le Mali accuse la France d’armer les djihadistes

    Mali, France, Sahel, djihadistes, terroristes,

    BAMAKO, 17 août (Reuters) – Le Mali affirme que la France a violé son espace aérien et livré des armes à des militants islamistes dans le but de déstabiliser le pays d’Afrique de l’Ouest, la dernière d’une série d’accusations qui ont marqué la fin amère de leurs relations autrefois étroites.

    Dans une lettre au chef du Conseil de sécurité des Nations unies datée de lundi, le ministre des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop, a déclaré que son espace aérien avait été violé plus de 50 fois cette année, principalement par les forces françaises utilisant des drones, des hélicoptères militaires et des avions de combat.

    « Ces violations flagrantes de l’espace aérien malien ont été utilisées par la France pour collecter des informations sur les groupes terroristes opérant au Sahel et leur larguer des armes et des munitions », indique la lettre.

    Le Mali n’a fourni aucune preuve montrant que la France avait fourni des armes à des groupes islamistes. La France a dépensé une décennie et des milliards de dollars pour éradiquer les militants islamistes, certains ayant des liens avec Al-Qaïda et l’État islamique, dans son ancienne colonie.

    « La France n’a évidemment jamais soutenu, directement ou indirectement, ces groupes terroristes, qui restent ses ennemis désignés à travers la planète », a déclaré l’ambassade de France au Mali, dans un fil Twitter.

    Il a déclaré que 53 soldats français étaient morts au cours de sa mission de neuf ans au Mali et que la France avait tué des centaines de combattants islamistes afin d’améliorer la sécurité des Maliens. La France a également subi des attaques islamistes chez elle, a-t-il ajouté.

    Les accusations marquent un nouveau creux dans les relations au moment où la France retire ses dernières troupes du Mali et les mercenaires russes engagés par le gouvernement militaire malien étendent leur portée. L’échange inquiète les puissances occidentales qui voient leur influence s’amenuiser au Sahel.

    Le président russe Vladimir Poutine a évoqué la possibilité de fournir de la nourriture, des engrais et du carburant au Mali lors d’un appel avec le président par intérim du pays la semaine dernière. Lire la suite

    Des soldats allemands de l’ONU ont déclaré avoir vu les forces russes atterrir à l’aéroport et décharger du matériel lundi dans la ville de Gao, dans le nord du pays, le jour du départ des derniers soldats français. Lire la suite

    Les forces françaises ont été accueillies en héros au Mali en 2013 lorsqu’elles ont repoussé des groupes islamistes qui avaient pris le contrôle du nord, y compris la ville légendaire de Tombouctou.

    Mais une série de revers et d’attaques prolongées par les militants ont détérioré les relations, qui se sont aggravées depuis qu’une junte militaire a renversé le gouvernement en 2020 et renversé plus tard un cabinet civil intérimaire.

    Reuters

  • Le Mali accuse la France de collusion avec les islamistes

    Le Mali accuse la France de collusion avec les islamistes

    Mali, France, Sahel, djihadistes, terrorisme, Barkhane,

    BAMAKO, Mali (AP) – Le ministre des Affaires étrangères du Mali accuse la France d’avoir été de connivence avec les mêmes extrémistes islamiques qu’elle a passé près d’une décennie à combattre jusqu’au départ de ses troupes plus tôt cette semaine, une allégation fermement démentie par le gouvernement français.

    La lettre incendiaire envoyée au président du Conseil de sécurité de l’ONU est le dernier effort pour saper le soutien à la France, l’ancien colonisateur du Mali, à un moment où certains craignent que le départ de l’armée française ne permette aux militants d’intensifier leurs attaques.

    Les dernières troupes françaises de l’opération Barkhane ont quitté lundi le Mali après une forte détérioration des relations avec le chef de la junte malienne qui a pris le pouvoir il y a deux ans.

    « Le gouvernement du Mali dispose de plusieurs éléments de preuve que ces violations flagrantes de l’espace aérien malien ont été utilisées par la France pour recueillir des renseignements sur des groupes terroristes opérant au Sahel et leur larguer des armes et des munitions », a écrit le ministre des Affaires étrangères Abdoulaye Diop dans sa lettre à l’ONU.

    Le gouvernement malien a demandé à l’ONU de « travailler pour que la République française cesse immédiatement ses actes d’agression contre le Mali ».

    L’ambassade de France au Mali a vigoureusement démenti ces allégations dans un tweet publié mercredi.

    « La France n’a évidemment jamais soutenu, directement ou indirectement, ces groupes terroristes, qui restent ses ennemis désignés à travers la planète », a tweeté l’ambassade.

    L’armée française a refusé de commenter la lettre du ministre malien des Affaires étrangères, la qualifiant de « problème diplomatique et politique ».

    En 2013, la France a mené une opération militaire pour chasser les extrémistes islamiques des principales villes du nord du Mali où les militants avaient pris le pouvoir et commencé à imposer des sanctions sévères aux civils qui violaient leur interprétation stricte de la loi islamique connue sous le nom de Charia.

    Lorsque les troupes françaises ont libéré les villes du nord, elles ont été accueillies par de nombreux Maliens agitant des drapeaux français cousus à la main.

    Les extrémistes, cependant, se sont regroupés dans les zones désertiques environnantes et ont continué à mener des attaques contre l’armée malienne et les casques bleus de l’ONU qui tentaient de stabiliser le pays. La violence des extrémistes a augmenté et s’est propagée plus au sud, près de la capitale. La frustration suscitée par les attaques a contribué à alimenter le soutien au chef du coup d’État qui a renversé le président démocratiquement élu du Mali il y a deux ans.

    Le sentiment anti-français a également augmenté au milieu des attaques incessantes. Plus tôt cette année, la France a annoncé qu’elle retirerait ses troupes du Mali dans le cadre d’une réorganisation militaire dans la région. L’ambassade de France à Bamako a déclaré mercredi que 53 soldats français avaient été tués au cours des neuf années de présence militaire du pays.

    « Leur mission était avant tout de lutter contre les groupes terroristes et, ce faisant, d’améliorer la sécurité des Maliens », a-t-il tweeté.
    ___

    Les rédacteurs d’Associated Press Edith M. Lederer aux Nations Unies ; Angela Charlton à Paris ; et Barbara Surk à Nice, France ont contribué.

    AP

    #Mali #France #Sahel #Djihadistes #Barkhane

  • Algérie. Le prix de la rentrée

    Algérie. Le prix de la rentrée

    Algérie, rentrée, prix,

    Nous sommes à deux semaines de la rentrée scolaire. Les familles algériennes qui consentent des «sacrifices» financiers à chaque grande occasion, n’ont pas le choix. Pour cette année, en plus des dépenses incompressibles, il va falloir faire avec les conséquences produites par la guerre en Ukraine qui ont fait flamber tous les prix, affaires scolaires, compris. Le père de famille est sollicité et il ne lui est pas possible de faire autrement. Cette réalité s’impose à tous les foyers modestes de la planète. Il a été décidé par les grands de ce monde que la rentrée soit problématique pour les petites bourses et carrément dramatique pour ceux qui, en temps normal, souffrent pour joindre les deux bouts.

    La même observation concerne aussi les Etats. Les plus riches distribuent des chèques tirés de la planche à billets aux plus démunis de leurs citoyens. d’autres imaginent des dispositifs complexes et relativement efficaces pour permettre aux couches défavorisées de passer le cap de la rentrée. Les autres et ceux sont les plus nombreux, ils regardent impuissants leurs populations souffrir, sortir dans les rues pour réclamer de l’aide et les reçoivent avec des forces de l’ordre, histoire de sauvegarder un minimum d’organisation étatique. L’Algérie qui dispose d’une marge de manœuvre pour éviter de grandes souffrances aux couches sociales les moins nanties, a renforcé son bouclier de protection sociale et le chef de l’Etat a promis des hausses de salaires à la fin de l’année pour agir positivement sur le pouvoir d’achat des familles.

    Cette approche n’est pas pour déplaire aux pères de familles qui savent pertinemment que l’augmentation des salaires est de nature à leur permettre de souffler à condition qu’elle ne soit pas suivie par une importante inflation. Cependant, même s’il existe effectivement un rapport entre les rémunérations des travailleurs et l’inflation, ce n’est pas la seule explication au phénomène de la pré-rentrée qui gâche quelque peu la vie des Algérien.

    Si sur les articles scolaires, tous les observateurs évoquent l’«inflation importée», pour les prix des fruits et légumes qui connaissent ces derniers jours une hausse difficilement compréhensible, cela est dû au fait que des centaines d’hectares de pommes de terre et de tomates pourrissent sur champ, au moment où sur le marché, le consommateur les paye à prix fort.

    Disons-le donc clairement, il y a un problème de compétence dans la gestion du commerce intérieur. Les affairistes font leur business au nom de la sacro-sainte règle de la liberté des prix. Ils ont poussé cette liberté jusqu’à sa limite. Cela pour dire que l’amélioration du pouvoir d’achat doit s’accompagner par une lutte efficace et sérieuse contre les spéculateurs.

    Par Nabil G.

    Ouest Tribune, 17/08/2022

    #Algérie #Rentrée #Prix

  • Les mails de Clinton, le dinar-or et les printemps arabes

    Les mails de Clinton, le dinar-or et les printemps arabes

    Hillary Clinton, Libye, Moamar Kadhafi, Etats-Unis, France, Nicolas Sarkozy, monnaie africaine, Etats-Unis d’Afrique, Mali, Sahel, terrorisme,

    F. William Engdahl

    Enterré au milieu des dizaines de milliers de pages de courriels secrets de l’ancien secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton, désormais rendus publics par le gouvernement des États-Unis, se trouve un échange d’emails dévastateur entre Clinton et son conseiller confidentiel, Sid Blumenthal. C’est à propos de Kadhafi et de l’intervention américaine coordonnée en 2011 pour renverser le dirigeant libyen. C’est à propos de l’or et d’une menace potentiellement existentielle pour l’avenir du dollar américain comme monnaie de réserve mondiale. C’est au sujet des plans de Kadhafi d’alors pour le Dinar basé sur l’or pour l’Afrique et le monde arabe pétrolier.

    Deux paragraphes dans un courriel récemment déclassifié du serveur privé illégal utilisé par le secrétaire d’Etat Hillary Clinton lors de la guerre américaine orchestrée pour détruire la Libye de Kaddafi en 2011 révèlent un agenda secret bien tenu derrière la guerre de l’administration Obama contre Kadhafi, cyniquement nommée « la Responsabilité de Protéger ».

    Barack Obama, un président indécis et faible, avait délégué toutes les responsabilités pour la guerre en Libye à son secrétaire d’Etat, Hillary Clinton. Clinton, qui était un soutien de tout début d’un « changement de régime arabe », en utilisant l’organisation secrète des Frères musulmans et en invoquant le nouveau principe bizarre de la « responsabilité de protéger » (R2P) pour justifier la guerre en Libye, qu’elle a tournée rapidement en une guerre menée par l’OTAN. Sous la R2P, une notion idiote promue par les réseaux des Fondations Open Society de George Soros, Clinton a prétendu, sans preuve vérifiable, que Kadhafi bombardait les civils libyens innocents dans la région de Benghazi.


    Selon un rapport du New York Times à l’époque, citant des sources majeures de l’administration Obama, c’était Hillary Clinton, soutenue par Samantha Power, alors assistante senior au Conseil national de sécurité et aujourd’hui ambassadrice d’Obama et Susan Rice, alors ambassadrice d’Obama aux Nations Unies, et maintenant conseiller à la sécurité nationale, la triade qui a poussé Obama à l’action militaire contre la Libye de Kaddafi. Clinton, flanqué de Powers et Rice, était si puissante que Clinton a réussi à passer au dessus du secrétaire à la Défense Robert Gates, de Tom Donilon, le conseiller à la sécurité nationale d’Obama, et de John Brennan, le chef de la lutte contre le terrorisme, aujourd’hui la tête de la CIA.


    La Secrétaire d’État Clinton a également trempé jusqu’aux genoux dans le complot visant à libérer ce qui va être surnommé le « printemps arabe », la vague de changements de régimes financée par les États-Unis à travers le Moyen-Orient arabe, une partie du projet du Grand Moyen-Orient dévoilé en 2003 par l’administration Bush après l’occupation de l’Irak. Les trois premiers pays cibles de cette US action -du « printemps arabe » de 2011 , dans lequel Washington a utilisé ses ONG des « droits de l’homme » scomme Freedom House et National Endowment for Democracy, de connivence, comme d’habitude, avec les Open Society Foundations du milliardaire spéculateur, George Soros, ainsi que des services opérationnels du Département d’État des États-Unis et de la CIA -étaient la Tunisie de Ben Ali, l’Egypte de Moubarak et la Libye de Kadhafi.


    Maintenant, le moment choisi et le ciblage de déstabilisations du « Printemps arabe » par Washington en 2011, de certains pays du Moyen-Orient, prennent un nouveau jour en relation avec ce qui vient juste de paraître, les emails déclassifiés de Clinton à son « conseiller » privé pour la Libye et ami, Sid Blumenthal. Blumenthal est l’avocat habile qui défendait alors le président Bill Clinton dans l’affaire Monika Lewinsky et les autres affaires de scandale de sexe quand Bill a été président et faisait face à l’impeachment

    Le dinar or de Kadhafi

    Pour beaucoup, cela reste juste un mystère, pourquoi Washington a décidé que Kadhafi doit personnellement être détruit, assassiné, et pas seulement envoyé en exil comme Moubarak. Clinton, lorsqu’elle a été informée de l’assassinat brutal de Kadhafi par les terroristes de l’ « opposition démocratique » d’Al-Qaida, financés par les Etats-Unis , a déclaré à CBS news, dans une paraphrase plaisante maladive de Jules César, « Nous sommes venus, nous avons vu, il est mort, » paroles prononcées par elle avec un copieux rire macabre.

    On sait peu en Occident à propos de ce que Mouammar Kadhafi a fait en Libye ou, pour cela, en Afrique et dans le monde arabe. Maintenant, la libération d’une nouvelle partie des e-mails d’Hillary Clinton comme Secrétaire d’Etat, au moment où elle menait la guerre de l’administration Obama contre Kadhafi, apporte un nouvel éclairage dramatique sur l’arrière-plan.

    Ce ne fut pas une décision personnelle d’Hillary Clinton d’éliminer Kadhafi et de détruire toute l’infrastructure de son Etat. La décision, cela est maintenant clair, est venu de cercles très élevés dans l’oligarchie monétaire américaine. C’était simplement un autre outil politique de Washington mettant en œuvre le mandat de ces oligarques.

    L’intervention était de tuer des plans bien établis de Kadhafi pour créer une monnaie africaine et arabe à base d’or pour remplacer le dollar dans le commerce du pétrole. Étant donné que le dollar américain a abandonné la parité-or pour les dollars en 1971, le dollar en termes d’or a considérablement perdu de sa valeur. Les Etats pétroliers arabes et africains de l’OPEP ont longtemps contesté la détérioration du pouvoir d’achat de leurs ventes de pétrole, obligées depuis les années 1970 par Washington d’être réalisées uniquement en dollars américains, alors que l’inflation du dollar a grimpé de plus de 2000% en 2001.

    Dans un email nouvellement déclassifié de Clinton de la part de Sid Blumenthal au secrétaire d’État Hillary Clinton en date du 2 Avril 2011, Blumenthal révèle la raison pour laquelle Kadhafi doit être éliminé. Usant du prétexte de citer une source non identifiée des « hautes sphères », Blumenthal écrit à Clinton, « Selon les informations sensibles disponibles à cette source, le gouvernement de Kadhafi détient 143 tonnes d’or et un montant similaire en argent … Cet or a été accumulé avant la rébellion actuelle et était destiné à être utilisé pour établir une monnaie panafricaine basée sur le Dinar or libyen. Ce plan a été conçu pour fournir aux pays africains francophones une alternative au franc français (CFA). « Cet aspect français était seulement la pointe immergée de l’iceberg du dinar d’or de Kaddafi

    Dinar d’or et plus

    Au cours de la première décennie de ce siècle, les pays de l’OPEP du Golfe arabe, dont l’Arabie Saoudite, le Qatar et d’autres, ont commencé sérieusement à placer une partie importante des revenus de leurs vastes ventes de pétrole et de gaz, dans des fonds souverains d’Etat, grandement basés sur le succès des Fonds pétroliers de la Norvège.

    Le mécontentement croissant de la guerre américaine contre le terrorisme, des guerres en Irak et en Afghanistan et avec toutes les politiques générales des États-Unis au Moyen-Orient après Septembre 2001 a conduit la plupart des pays arabes de l’OPEP à placer une part croissante des revenus pétroliers dans de riches fonds contrôlés par l’Etat plutôt que de les confier aux doigts gluants des banquiers de New York et de Londres comme cela avait été la coutume depuis les années 1970, lorsque les prix du pétrole ont crevé le plafond, créant ce que Henry Kissinger a appelé affectueusement les « pétro-dollar » pour remplacer le dollar en or abandonné par Washington depuis le 15 Août 1971. La présente guerre sunnite-chiite ou le choc des civilisations est en fait le résultat des manipulations américaines après 2003 dans le cadre du « diviser pour régner » régional.

    En 2008, la perspective d’un contrôle souverain par un nombre croissant d’Etats pétroliers arabes et africains de leurs revenus pétroliers et gaziers a suscité de graves préoccupations à Wall Street, ainsi qu’à la City de Londres. C’était des énormes liquidités, en milliers de milliards, qui, potentiellement, n’allaient plus être contrôlées.

    Le timing du printemps arabe apparait rétrospectivement de plus en plus lié aux efforts de Washington et de Wall Street pour contrôler pas seulement les énormes flux de pétrole du Moyen-Orient arabe. Il est maintenant clair que c’était également dans le but de contrôler leur argent, leurs milliers de milliards de dollars s’accumulant dans leurs nouveaux riches fonds souverains.

    Cependant, comme il est maintenant confirmé dans le dernier échange de mails Clinton-Blumenthal du 2 Avril 2011, il y avait une menace émergente qualitativement nouvelle pour les « Dieux de l’argent » de Wall Street et la City de Londres. La Libye de Kadhafi, la Tunisie de Ben Ali et l’Egypte de Moubarak étaient sur le point de lancer une monnaie-or islamique indépendante du dollar américain. J’ai entendu parler de ce plan pour la première fois au début de 2012, lors d’une conférence financière et géopolitique suisse, par un Algérien ayant une connaissance approfondie du projet. La documentation était rare à l’époque et l’histoire est restée dans mon arrière-brûleur mental. Maintenant, une image beaucoup plus intéressante émerge qui remet en perspective la férocité du Printemps arabe de Washington et son urgence dans le cas de la Libye.

    Les « Etats-Unis d’Afrique ’

    En 2009, Kadhafi, qui était à l’époque le Président de l’Union africaine, a proposé que le continent économiquement déprimé adopte le « Dinar or. »
    Dans les mois qui ont précédé la décision des États-Unis, avec le soutien britannique et français, d’ obtenir une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui leur donnerait la feuille de vigne juridique autorisant la destruction par l’OTAN du régime Kadhafi, Mouammar Kadhafi était en train d’organiser la création d’une monnaie, le dinar – or qui serait utilisé par les Etats pétroliers africains ainsi que les pays de l’OPEP arabes dans leurs ventes de pétrole sur le marché mondial.


    Si cela s’était passé à l’époque où Wall Street et la City de Londres étaient profondément plongés dans la crise financière de 2007-2008, le défi pour le rôle de monnaie de réserve du dollar aurait été plus grave. Cela aurait sonné le glas de l’hégémonie financière américaine et du système du Dollar. L’Afrique est l’un des plus riches continents du monde, avec de vastes richesses en or et en ressources minérales inexplorées, qui avait été intentionnellement maintenue pendant des siècles sous-développée ou empêtrée dans les guerres pour empêcher son développement. Le Fonds monétaire international et la Banque mondiale pour les dernières décennies ont été les instruments de Washington pour réprimer le développement réel de l’Afrique.

    Kadhafi avait appelé les producteurs de pétrole africains dans l’Union africaine et dans les pays musulmans à se joindre à une alliance qui ferait du Dinar-or leur principale forme de monnaie et d’échanges extérieurs. Ils vendraient du pétrole et d’autres ressources aux États-Unis et au reste du monde seulement en Dinars-or. En tant que Président de l’Union africaine en 2009, Kadhafi a présenté à la discussion aux membres de l’Union africaine, la proposition de Kadhafi d’utiliser le dinar libyen et le dirham d’argent comme la seule monnaie possible pour le reste du monde pour acheter du pétrole africain.

    En même temps que les riches fonds souverains des pays arabes de l’OPEP pour leur pétrole, d’autres pays producteurs de pétrole d’Afrique, en particulier l’Angola et le Nigeria, étaient en voie de créer leurs propres fonds de richesse pétrolière nationale au moment des bombardements de la Libye par l’OTAN en 2011. Ces fonds de richesse nationale souverains, liés au concept de Kadhafi du dinar d’or, devait faire du rêve de longue date de l’Afrique de s’émanciper du contrôle monétaire colonial, que ce soit de la livre sterling, du franc français, de l’euro ou du dollar américain, une réalité.


    Au moment de son assassinat, Kadhafi était en train d’aller, en tant que chef de l’Union africaine, avec un plan pour unifier les Etats souverains d’Afrique avec une monnaie d’or, vers des Etats-Unis d’Afrique. En 2004, un Parlement panafricain de 53 nations avait posé des plans pour une Communauté économique africaine – avec une seule monnaie d’or d’ici à 2023

    Les nations productrices de pétrole africaines avaient l’intention d’abandonner la pétro-dollar et d’exiger le paiement en or pour leur pétrole et leur gaz. La liste comprenait l’Egypte, le Soudan, le Sud-Soudan, la Guinée équatoriale, le Congo, la République démocratique du Congo, la Tunisie, le Gabon, l’Afrique du Sud, l’Ouganda, le Tchad, le Suriname, le Cameroun, la Mauritanie, le Maroc, la Zambie, la Somalie, le Ghana, l’Ethiopie, le Kenya, la Tanzanie , le Mozambique, la Côte d’Ivoire, plus le Yémen, qui venait de faire d’importantes nouvelles découvertes de pétrole. Les quatre Etats membres africains de l’OPEP- l’Algérie, l’Angola, le Nigeria, un producteur géant pétrolier et le plus grand producteur de gaz naturel en Afrique avec d’énormes réserves de gaz naturel, et la Libye avec les plus grandes réserves-seraient dans le nouveau système de dinar d’or.

    Pas étonnant que le président français Nicolas Sarkozy, auquel a été donné le rôle de premier plan dans la guerre contre Kadhafi par Washington, est allé jusqu’à traiter la Libye de « menace » à la sécurité financière du monde.

    « Les rebelles » d’Hillary créent une banque centrale

    L’une des caractéristiques les plus bizarres de la guerre de Hillary Clinton pour détruire Kadhafi était le fait que les rebelles soutenus par les États-Unis-  » à Benghazi, dans l’est de la Libye, riche en pétrole, ont annoncé, au milieu de la bataille, bien avant qu’il ne soit du tout clair qu’ils renverseraient le régime de Kadhafi, qu’ils avaient créé une banque centrale de style occidental, « en exil ».

    Dans les premières semaines de la rébellion, les chefs rebelles ont déclaré avoir créé une banque centrale pour remplacer l’autorité monétaire d’Etat de Kadhafi. Le conseil des rebelles, en plus de créer sa propre compagnie pétrolière pour vendre le pétrole dont ils s’étaient emparé ont annoncé : « Désignation de la Banque centrale de Benghazi comme autorité monétaire compétente dans les politiques monétaires en Libye et nomination d’un gouverneur de la Banque centrale de Libye, avec un siège temporaire à Benghazi »

    .Commentant cette décision bizarre de créer une banque centrale de style occidental pour remplacer la banque nationale souveraine de Kadhafi qui avait émis le dinar d’or, avant que l’issue de la bataille ait même été décidée, Robert Wenzel dans the Economic Policy Journal, a fait remarquer, « Je n’ai jamais entendu parler auparavant d’une banque centrale créée juste en quelques semaines d’un soulèvement populaire. Cela donne à penser que nous avons là un peu plus qu’un morceau de chiffon d’un groupe de rebelles qui courent autour et qu’il ya des influences assez sophistiquées. « 
    Il devient clair maintenant, à la lumière des e-mails Clinton-Blumenthal, que ces « influences assez sophistiquées » étaient liées à Wall Street et la City de Londres. La personne amenée par Washington pour diriger les rebelles en Mars 2011, Khalifa Hifter, avait passé les vingt dernières années de sa vie dans la banlieue de Virginie, non loin du siège de la CIA, après une rupture avec la Libye en tant que premier commandant militaire de Kadhafi.

    Le risque pour l’avenir du dollar américain comme monnaie de réserve mondiale, si Kadhafi avait été autorisé à poursuivre ensemble avec l’Egypte, la Tunisie et d’autres pays arabes de l’OPEP et membres de l’Union africaine – le processus pour introduire les ventes de pétrole contre de or et non en dollars, aurait clairement été l’ équivalent financier d’un tsunami.

    Le rêve de Kadhafi d’un système d’or arabe et africain indépendant du dollar, malheureusement, est mort avec lui. La Libye, après la cynique « responsabilité de protéger » de Hillary Clinton a été détruite, c’est aujourd’hui est une vraie pagaille, déchirée par la guerre tribale, le chaos économique, al-Qaïda et DAESH ou ISIS terroristes.

    La souveraineté monétaire détenue par l’agence monétaire nationale appartenant à 100% à l’Etat de Kadaffi et son émission de dinars d’or a disparu, remplacée par une banque centrale « indépendante » liée au dollar.

    La nouvelle route de la soie en or

    Malgré ce revers, il est plus que notable que maintenant un tout nouveau regroupement de nations vient ensemble pour construire un système monétaire basé sur l’or, similaire. Ce groupe est dirigé par la Russie et la Chine, les pays producteurs d’or respectivement numéro trois et numéro un mondiaux

    Ce groupe est lié à la construction d’une ceinture de la Chine, One Road New Silk Road infrastructure le grand projet d’infrastructure eurasienne. Elle implique le Fonds de développement d’or de16 milliards $ de la Chine, et des mesures très fermes de la Chine pour remplacer la City de Londres et New York comme centre du commerce mondial de l’or. Le système d’or Eurasien émergent aujourd’hui pose une toute nouvelle qualité de défi à l’hégémonie financière américaine. Ce défi eurasien, son succès ou son échec, pourrait bien déterminer si nous permettons à notre civilisation de survivre et de prospérer dans des conditions tout à fait différentes, ou si nous décidons de couler lensemble avec le système de dollar en faillite.

    F. William Engdahl est consultant risque stratégique et conférencier, il est titulaire d’un diplôme en politique de l’Université de Princeton et est un auteur best-seller sur le pétrole et la géopolitique, exclusivement pour le magazine en ligne « Perspectives New Eastern ».

    Titre original : Hillary Emails, Gold Dinars and Arab SpringS

    SOURCE : OIPID, 18/03/2016

    #Libye #Moamar_Kadhafi #Mali #Sahel #Afrique #Monnaie_africaine #Etats_unis-dafrique