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  • Qatargate : Cozzolino a reçu de l’argent et des cadeaux du Maroc

    Tags : Andrea Cozzolino, corruption, Parlement Européen, Antonio Panzeri, Eva Kaili, Francesco Giorgi,

    L’accusation portée contre le député démocrate napolitain : « Il a eu des contacts directs avec Atmoun »

    Lorsque les financiers ont frappé à la porte de sa maison, il n’était pas chez lui : il était dans une clinique de Naples, sa ville, pour des contrôles. La Guardia di Finanza a reçu le mandat d’informer l’eurodéputée PD Andrea Cozzolino d’un mandat d’arrêt européen pour implication présumée dans le dénommé Qatargate.

    « D’après les éléments recueillis par les services secrets belges, il ressort que Cozzolino aussi, ainsi qu’Antonio Panzeri et Francesco Giorgi, ont reçu des fonds directement de M. Atmoun », l’ambassadeur du Maroc en Pologne. Nous avons lu le texte du mandat d’arrêt européen émis par les juges belges contre l’eurodéputé italien et consulté par l’Ansa.

    L’eurodéputé Dem, explique-t-on, avait des « contacts directs » avec Atmoun et le 1er juin 2022, lors d’une rencontre entre les deux à Varsovie, il a également reçu « un honneur et un ruban et aurait discuté de la ligne à suivre la Commission conjointe UE-Maroc du PE ».

    A la fin de l’enquête photodactyloscopique, le député européen Andrea Cozzolino est conduit à la prison napolitaine de Poggioreale. Dans la soirée, le Gico de l’unité de police économique et financière de la Guardia di Finanza de Naples a remis à Cozzolino un mandat d’arrêt européen émis par le parquet fédéral belge dans le cadre de l’enquête sur le soi-disant Qatargate.

    Source : L’Unione Sarda, 10 fév 2023

    #Qatargate #Marocgate #Corruption #Parlement_européen

  • Madrid dévoile les plans du tunnel sous-marin Espagne-Maroc

    Tags : Maroc, Espagne, tunnel, Gibraltar,

    MADRID – Lors de la récente réunion entre les gouvernements espagnol et marocain, l’Espagne a informé le Maroc qu’il y avait toujours un intérêt à construire un tunnel sous-marin pour relier l’Espagne au Maroc et donc l’Europe à l’Afrique. À propos de cette connexion tunnel a été écrit et parlé pendant des décennies, mais les plans ne sont que des plans pour l’instant.

    Depuis près de 40 ans, on parle et on écrit sur une liaison tunnel entre l’Espagne/Europe et le Maroc/Afrique. Il s’agit d’aller sous la surface de la mer du détroit de Gibraltar et les plans ont reçu un soutien supplémentaire grâce à un coût de 750 000 € dans le budget de l’État 2023.

    La personne chargée de réaliser les études de faisabilité de cet ambitieux projet côté espagnol est l’Association espagnole d’études pour les communications fixes à travers le détroit de Gibraltar (Segecsa), rattachée au ministère des Transports. Avec l’aide de fonds européens, une étude antérieure est en cours d’extension pour étudier la faisabilité. Ce n’est pas seulement une connexion hispano-marocaine, mais une connexion euro-africaine.

    Selon les plans publiés en 2021, la construction d’un tunnel euro-africain pourrait commencer dans les années 2030 ou 2040. La dernière étude de 2018 parle d’un tunnel d’une longueur totale de 38,67 kilomètres, dont 27,75 kilomètres passeraient sous la mer à une profondeur maximale de 475 mètres et auraient une pente de 3%. 

    Le projet de création d’un tunnel de liaison entre l’Europe via l’Espagne et l’Afrique via le Maroc a débuté en 1980, mais a ensuite été complètement rayé de la carte car techniquement irréalisable. On a alors pensé à construire un long pont pour franchir les 14 kilomètres.

    Au début des années 1990, on parlait à nouveau d’un pont reliant les deux continents, mais c’était tout. Après la construction de l’Eurotunnel entre la France et la Grande-Bretagne et son ouverture définitive en 1994, l’idée d’un tunnel entre l’Espagne et le Maroc a également été étudiée, ce qui a finalement conduit en 2013 à projeter un tunnel dans lequel, tout comme l’Eurotunnel, des trains pour assurer le transport.

    Projet

    Cependant, deux grandes fissures d’environ quatre kilomètres de long ont été découvertes sur le tracé envisagé, rendant la construction plus difficile. Cependant, le plus grand fabricant de tunneliers au monde, Herrenknecht en Allemagne, a estimé qu’il était possible de construire les machines et équipements de forage nécessaires pour un coût d’environ 32 millions d’euros.

    La construction du tunnel prendrait environ 15 ans et se compose de deux tunnels pour les trains de près de 40 kilomètres de long et d’un tunnel de service au milieu. Le tunnel doit relier la Punta Malabata à Tanger au Maroc (Afrique) à la Punta Paloma, à 40 kilomètres à l’ouest de Gibraltar en Espagne.

    L’Espagne et le Maroc semblent toujours intéressés par un projet de tunnel et les deux pays devraient en assumer le coût, estimé à environ 8 milliards d’euros, même si l’on pense que le coût sera beaucoup plus élevé.

    Les coûts de ce tunnel devraient provenir non seulement des caisses de l’État des deux pays, mais aussi du secteur privé dans la mesure où les entreprises peuvent investir et probablement aussi de l’Union européenne.

    Spanje Vandaag, 11/02/2023

    #Espagne #Maroc #Tunnel #Gibraltar

  • Pour Macron, un retour à la realpolitik vis-à-vis de l’Afrique

    Tags : France, Afrique, Françafrique, Mali, Sahel, Tchad, Burkina Faso, Guinée Conakry,

    Depuis le début de l’année, le président français se montre très actif sur le front diplomatique africain. La France ne veut plus laisser la propagande russe prospérer et entend pour cela renouer ses liens politiques, économiques et sécuritaires avec ses partenaires.

    Le président du Tchad Mahamat Idriss Déby et le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, reçus à l’Élysée respectivement les 6 et 7 février, précédés du président de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, le 25 janvier : en ce début d’année 2023, Emmanuel Macron s’active sur le front diplomatique vis-à-vis de l’Afrique. Et ce n’est pas tout : le chef de l’État doit se rendre début mars au Gabon, en République démocratique du Congo (RDC), en Angola et au Congo-Brazzaville.

    « L’ours russe a réveillé le coq gaulois », constate le journaliste et écrivain Antoine Glaser, spécialiste de l’Afrique et co-auteur du livre « Le piège africain de Macron » (Fayard, 2021), en référence à la place prise par la Russie, et en particulier par le groupe paramilitaire Wagner, sur le continent africain.

    « Lors de son premier mandat, à l’exception du Sahel et de la Côte d’Ivoire, Emmanuel Macron voulait éviter le traditionnel pré carré français en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, poursuit Antoine Glaser. Le début de son second mandat est marqué par un réinvestissement dans les pays qu’il avait jusqu’ici un peu boudés. C’est le retour de la realpolitik pour défendre les intérêts français stricto sensu. »

    La première tournée africaine du président français après sa réélection – au Cameroun, au Bénin et en Guinée-Bissau en juillet 2022 – a parfaitement illustré cette volonté. Le Cameroun occupe une place stratégique entre l’océan Atlantique et le Tchad, où sont positionnées les troupes françaises dans la région. Or, Yaoundé a signé un accord de coopération militaire avec la Russie en avril 2022. Y voyant une menace pour les intérêts de la France, Emmanuel Macron n’a cessé de dénoncer, dans les trois pays visités, les agissements de la Russie en Ukraine, l’accusant d’être « l’une des dernières puissances impériales coloniales ».

    « Contrecarrer la propagande russe »

    Le but poursuivi est clair : contrecarrer la propagande russe qui dépeind la France comme une puissance coloniale. En 2017, lors de son premier déplacement en Afrique, Emmanuel Macron avait pourtant misé, dans un discours prononcé à Ouagadougou, sur le « soft power » français. C’est le contraire qui s’est produit. Un sentiment anti-français s’est développé dans plusieurs anciennes colonies, comme au Mali, au Burkina Faso, au Niger ou au Sénégal, entraînant des manifestations et, in fine, le départ des troupes françaises du Mali et du Burkina Faso.

    Le président français est donc désormais à l’offensive. Dans son discours devant les ambassadeurs français réunis à l’Élysée, le 1er septembre 2022, Emmanuel Macron a exhorté les diplomates à être « plus réactifs » face à la propagande hostile à France sur les réseaux sociaux, distillée par un « narratif russe, chinois ou turc » qui prétend que « la France est un pays qui fait de la néo-colonisation et qui installe son armée » sur le sol de pays africains.

    Il s’agit également, pour le chef de l’État français, de redynamiser les liens économiques. Car le constat d’échec est tout aussi frappant dans ce domaine, même si le recul de la France s’est amorcé bien avant l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron. Les parts de marché des entreprises françaises présentes en Afrique sont ainsi passées de 10,6 % en 2002 à 4,4 % en 2021, quand celles des entreprises de chinoises ont, dans le même temps, bondi de 3,8 % à 18,8 %, selon des chiffres rapportés par le magazine Challenges.

    La France espère toutefois renforcer à l’avenir sa présence dans les secteurs de l’agriculture, de l’automobile, du transport ferroviaire, de la pharmacie, des télécommunications et de la transition énergétique.

    « La France, qui avait une position centrale en Afrique dans la deuxième moitié du XXe siècle, ne s’est pas aperçue au tournant du XXIe siècle que l’Afrique changeait, explique Antoine Glaser. Elle n’a pas vu l’Afrique se mondialiser et a laissé d’autres puissances gagner en influence. »

    « Le ‘en même temps’ n’a pas fonctionné »
    En revenant à une diplomatie africaine plus classique et en misant davantage sur les liens politiques, économiques et sécuritaires, Emmanuel Macron espère rattraper le temps perdu. Au Bénin, en juillet dernier, il parlait ainsi de « partenariat gagnant-gagnant », mettant en avant le soutien de Paris à Porto Novo en matière de sécurité, en particulier pour le renseignement et les équipements.

    « Même si Emmanuel Macron ira au Gabon pour le One Forest Summit, ce voyage sera beaucoup plus géostratégique que ce qui est annoncé, estime Antoine Glaser. Les positions de la France sont affaiblies. Le ‘en même temps’ n’a pas fonctionné. La France veut reprendre sa place, mais ses marges de manœuvre sont très étroites car désormais, les chefs d’État africains ont le monde entier dans leur salle d’attente. »

    D’autant que cette future tournée africaine ne manquera pas de susciter des critiques. Le Gabon et la RD Congo sont en année électorale. Les oppositions aux présidents Ali Bongo et Félix Tshisekedi pourraient accuser Emmanuel Macron de vouloir apporter, par sa visite, un soutien au président sortant dans chacun de ces deux pays. Et ainsi de vouloir raviver la Françafrique.

    France24, 10/02/2023

    #France #Françafrique #Mali #Barkhane #Sahel #Burkina_Faso

  • Qui cherche la rupture définitive entre l’Algérie et la France?

    Tags : Algérie, France, Amira Bouraoui, exfiltration, Tunisie, Maroc,

    La barbouzerie française ne cache plus son jeu. Elle s’affiche au grand jour. Elle est sur le point d’atteindre son objectif qui est d’arriver au point de non-retour dans les relations algéro-françaises.
    Voilà qu’une femme exfiltrée vers la France, qui n’est ni journaliste, ni militante, et qui n’est rien du tout, et 48 heures après, on lui offre les plateaux et on l’invite à s’exprimer sur des chaines de TV publiques.

    Ceci est la preuve que les services français ont sonné la mobilisation générale de leur «khabardji» dont l’objectif recherché est désormais clair.

    Que ces gens-là sachent que si la France envisage qu’elle peut refaire, en 2023, un scénario comme la baie des cochons, alors là ils se sont complètement trompés d’adresse.

    Tout le monde sait qu’au niveau de la DGSE française, il y a une feuille de route pour mettre à mal la relation algéro-française.

    Cette feuille de route, qui est exécutée par les barbouzes et les «khabardji» et certains responsables au niveau de la DGSE, du quai d’Orsay et certains conseillers franco-algériens qui ne cachent pas leur amour et leur vénération pour le makhzen.

    Il est désolant que tout ce qui a été construit entre les Présidents Tebboune et Macron pour ouvrir une nouvelle page entre les deux pays, tombe en ruine et la rupture ne semble pas loin.

    Ahmed Bensaâda «le modus operandi n’est pas du tout anodin»

    L’analyste et expert dans les questions géopolitiques Ahmed Bensaâda a indiqué jeudi à Alger que l’exfiltration de la dénommée Amira Bouraoui vers la France depuis la Tunisie affirme «le modus operandi de cette exfiltration n’est pas du tout anodin».

    Intervenant sur les ondes de la chaine 3 de la Radio Algérienne, M. Bensaâda, a précisé que «le financement de certains médias comme Radio M par le Quai d’Orsay n’est plus à démontrer», en rappelant que la dénommée Amira Bouraoui qui n’a absolument rien n’avoir avec la profession de journaliste, «était restée à la barre de Radio M même après la fermeture de ce pseudo média en contribuant dans des émissions très biaisées sur l’Algérie». Bensaâda a fait savoir que «le modus operandi de cette exfiltration n’est pas du tout anodin (..) Il a certainement fait intervenir les autorités françaises au plus haut niveau».

    Bouslimani: présenter la dénommée Amira Bouraoui comme «journaliste» est une fausse allégation

    Le ministre de la Communication, M. Mohamed Bouslimani, a réfuté, mercredi, tout lien entre la dénommée Amira Bouraoui et la profession de journaliste, affirmant que la présenter comme «journaliste» était une fausse allégation.

    Dans une déclaration à l’APS, le ministre de la Communication a précisé que la dénommée Amira Bouraoui, qui est poursuivie dans une affaire de droit commun, n’a absolument aucun lien avec la profession de journaliste, s’étonnant de la fausse allégation la présentant comme «journaliste», dans le sillage des réactions autour de l’exfiltration clandestine et illégale de cette ressortissante algérienne de la Tunisie vers la France.

    Hacene Kacimi : L’exfiltration clandestine de Bouraoui vers la France a été organisée par des «réseaux subversifs à la solde de l’étranger»

    L’exfiltration clandestine et illégale de la ressortissante algérienne Amira Bouraoui de la Tunisie vers la France a été organisée par des réseaux subversifs à la solde de l’étranger, a indiqué jeudi l’expert en questions géopolitiques, Hacene Kacimi, estimant que cela relevait d’une «affaire scandaleuse» qui remet en cause les règles et usages des relations internationales.

    S’exprimant sur les ondes de la chaîne 3 de la Radio Algérienne, M. Kacimi a indiqué que «ce sont des réseaux subversifs à la solde de l’étranger qui ont organisé la fuite d’Amira Bouraoui de manière illégale», précisant que cet acte vise à «mettre en échec les procédures judiciaires qui sont en cours au niveau de la justice algérienne».

    Il a soutenu que «l’exfiltration de cette ressortissante algérienne à partir de la Tunisie vers la France a été effectuée dans des conditions qui restent toujours à clarifier», ajoutant que cela «implique et prouve qu’elle a également été aidée et financée à partir d’Alger».

    «C’est une affaire scandaleuse qui remet en cause les règles et usages des relations internationales», a souligné M. Kacimi, estimant que «nous sommes en présence d’une véritable légion étrangère qui est en train d’agir pour le compte d’un Etat étranger».

    Pour cet expert, «le statut de réfugiée, accordé de manière complaisante à Amira Bouraoui par la France, relève de l’hostilité», expliquant que «lorsque l’on soutient des personnages ayant fui l’Algérie de manière illégale et se sont installés sur le territoire français et à qui l’on a accordé le statut de réfugié de manière complaisante, ceci relève de l’hostilité».

    Dans ce sillage, M. Kacimi a mentionné «le retour des hostilités colonialistes à l’encontre de l’Algérie, faisant observer qu’il y a «des lobbys de colons qui croient encore en le retour de l’Algérie française».

    «Ces lobbys n’ont pas compris que l’Algérie actuelle n’est pas celle des années 1980 ou 1990 où il y avait des colons de la légion étrangère qui ont infiltré nos institutions et ont durement travaillé pour nous affaiblir», a-t-il soutenu.

    Pour rappel, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a ordonné le rappel en consultations de l’ambassadeur d’Algérie en France, Saïd Moussi, avec effet immédiat, avait indiqué mercredi un communiqué de la présidence de la République.

    Le ministre de la Communication, M. Mohamed Bouslimani, a réfuté, pour sa part, tout lien entre Amira Bouraoui et la profession de journaliste, affirmant que la présenter comme «journaliste» était une fausse allégation.

    Le MOUDAF condamne l’exfiltration illégale d’une ressortissante algérienne par la France
    Le Mouvement dynamique de la communauté algérienne établie en France (MOUDAF) a condamné jeudi, l’exfiltration illégale par la France d’une ressortissante algérienne dont la présence physique sur le territoire national est prescrite par la justice algérienne, soulignant que la tenue de propos «offensant les règles de la République» ne peut être dédouanée par un pays tiers au détriment de la souveraineté de l’Algérie.

    Cette ressortissante, «eu égard à ses propos offensant les règles de la République, ne peut être dédouanée par un pays tiers au détriment de la souveraineté algérienne», a écrit le secrétaire général du MOUDAF, Nasser Khabat, dans une contribution, rappelant que l’Algérie compte parmi les pays profondément attachés à «la souveraineté et aux principes de non ingérence».

    «La citoyenneté ne peut devenir un passe-droit ou un alibi permettant l’offense aux valeurs de la République», a-t-il insisté, notant que «l’appartenance à un pays en ouvre les droits de jouissance mais impose le devoir de respect des règles de bonne gouvernance».

    Pour rappel, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a ordonné mercredi le rappel en consultations de l’ambassadeur d’Algérie en France, Saïd Moussi, avec effet immédiat.

    Cette décision intervient après la publication d’une note officielle par le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger dans laquelle il a exprimé la condamnation ferme de l’Algérie suite à la violation de la souveraineté nationale par des personnels diplomatiques, consulaires et de sécurité relevant de l’Etat français qui ont participé à une opération clandestine et illégale d’exfiltration d’une ressortissante algérienne dont la présence physique sur le territoire national est prescrite par la justice algérienne.

    Ouest Tribune, 10/02/2023

    #Algérie #France #Amira_Bouraoui #Tunisie

  • Italie-Algérie, un pont géo-économique pour les pays de la Méditerranée

    Italie-Algérie, un pont géo-économique pour les pays de la Méditerranée

    Tags : Italie, Algérie, gaz, UE, Ukraine, Russie,

    S’ils sont bien gérés, l’Italie et l’Algérie pourraient construire un pont géo-économique solide et viable entre les deux rives de la Méditerranée

    Par Abdelkader Abderrahmane

    Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, l’approvisionnement énergétique de l’Europe est devenu un enjeu crucial. Des pays européens comme l’Italie ont cherché des alternatives au gaz russe, l’Algérie réussissant à combler le vide. Avant la guerre, l’Italie dépendait de la Russie pour 40 % de son approvisionnement énergétique. En octobre 2022, ce chiffre est tombé à 10 %, tandis que les exportations de l’Algérie vers l’Italie ont considérablement augmenté pour atteindre environ 20 %.

    Dans cette course énergétique européenne, l’Italie a un net avantage sur des pays comme la France ou l’Espagne. En 2018 , Rome et Alger se sont mis d’accord pour trouver de nouvelles pistes aux investissements italiens en Algérie en dehors du secteur des hydrocarbures. Sans surprise, plus récemment, le 22 janvier, le Premier ministre italien Giorgia Meloni a effectué une visite de deux jours à Alger, aboutissant à la signature de divers contrats et autres accords.

    Cependant, cette croissance des liens n’est pas nouvelle, car une vieille amitié prévaut entre Rome et Alger qui remonte aux années 1960. Pendant la guerre d’indépendance de l’Algérie, Enrico Mattei , alors chef de l’entreprise publique italienne d’énergie ENI, était un fervent défenseur de l’indépendance de l’Algérie. En 2022, pour rendre hommage à Mattei, l’Ambassade d’Italie à Alger (en collaboration avec l’ENI) a publié un livre intitulé : Enrico Mattei et l’Algérie : Un ami inoubliable (1962-2022) . Surfant sur ces liens privilégiés et la guerre en Ukraine, l’Italie et l’Algérie ont sans doute repéré une opportunité de renforcer encore leur relation économique et géopolitique.

    Un partenariat économique qui se renforce
    En avril 2022, sous la direction de l’ancien Premier ministre Mario Draghi, de nombreux contrats ont été signés, comme un contrat gazier de 4 milliards de dollars entre ENI et la compagnie pétrolière publique algérienne SONATRACH, qui porterait les volumes de gaz à 18 % (en d’autres termes , jusqu’à 9 milliards de mètres cubes par an en 2023-2024).

    Des mois plus tard, en juillet 2022, lors du quatrième sommet intergouvernemental, quinze mémorandums d’accord et de coopération ont été signés sous la direction de Draghi visant à renforcer les relations politiques, économiques et culturelles bilatérales. De même, en octobre 2022, un accord a également été signé avec FIAT pour sa production automobile en Algérie en mars 2023, avec une capacité initiale de soixante mille qui passera à terme à quatre-vingt-dix mille. Grâce aux contrats signés depuis 2018, les échanges commerciaux entre l’Italie et l’Algérie sont passés de 8 milliards de dollars en 2021 à 16 milliards de dollars en 2022. Ces derniers investissements ont incité le président algérien Abdelmajid Tebbounepour les qualifier de « haut niveau de relations stratégiques unissant l’Algérie et l’Italie ».

    Lors de la visite du Premier ministre italien Meloni, le 22 janvier, des contrats ont été signés pour la construction d’un nouveau gazoduc , reliant directement l’Algérie à l’Italie via la Sardaigne. Ce gazoduc viendra s’ajouter à celui existant qui passe par la Tunisie, le gazoduc Enrico Mattei – également connu sous le nom de Transmed – en hommage à l’ancien PDG d’ENI. Outre le gaz, ce gazoduc transportera également de l’hydrogène, de l’ammoniac et même un câble électrique sous-marin. Lors d’une conférence de presse conjointe le 23 janvier, Tebboune et son homologue italien ont rappelé que « l’Algérie est considérée comme un fournisseur [de gaz] principal et nous espérons aller plus loin, car de par sa position géographique, ce nouveau gazoduc fera de l’Italie l’entrée et hub énergétique de l’Europe.

    Plus important encore – et comme l’ont déclaré les autorités algériennes à leurs homologues européens – plus de gaz algérien nécessite plus d’ investissements , ce que l’ENI a accepté de faire. Cela permettrait, à son tour, de moderniser les infrastructures d’hydrocarbures de l’Algérie. Actuellement, l’Algérie exporte soixante milliards de mètres cubes vers l’Italie via le Transmed. Avec un deuxième gazoduc, Alger peut augmenter considérablement sa capacité d’exportation vers l’Italie et même d’autres pays européens.

    Lors de la réunion du 23 janvier, d’autres discussions ont été menées sur la coopération sur les activités spatiales et le transfert de technologie. Outre tous ces grands contrats, pour Tebboune, l’Algérie peut également bénéficier de l’expérience des petites et moyennes entreprises italiennes . Au cours du même voyage, Alger et Rome ont également célébré le vingtième anniversaire du Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération.

    Du point de vue italien, la visite du 23 janvier est un moyen d’affirmer davantage l’ambition de Rome de renforcer sa coopération et son développement avec le continent africain. Pour Meloni, l’Afrique du Nord est la priorité de Rome, en particulier son partenaire incontournable l’Algérie.

    Un terrain d’entente sur la Libye
    Outre le renforcement des liens entre l’Algérie et l’Italie, il y a d’autres problèmes en jeu en ce qui concerne l’Afrique du Nord ; par exemple, l’épineux dossier libyen, dans lequel Alger et Rome partagent des points de vue similaires en ce qui concerne la fin de la crise politique et de l’instabilité qui durent depuis une décennie, que certains experts considèrent même comme une guerre civile .

    La Libye constitue un défi sécuritaire majeur pour l’Algérie. Pour Alger, le caractère violent du conflit en cours en Libye contribue à des menaces complexes et multiples le long de la frontière orientale de l’Algérie. En janvier 2020, le président Tebboune a déclaré que « la sécurité de la Libye est le prolongement de notre propre sécurité [de l’Algérie] ». En août 2021, l’Algérie a accueilli une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays voisins pour relancer «l’Initiative de stabilité en Libye», au cours de laquelle Alger a réitéré son soutien au processus politique et à la feuille de route de la Libye qui auraient conduit à des élections en décembre de la même année. De même, suite à l’échec de l’organisation de ces élections, le président algérien a annoncé en avril 2022 qu’Alger accueillerait une deuxième conférence sur la Libye, soulignant le soutien d’Alger à la coordination internationale concernant ces élections.

    A cet égard, Rome, qui veut accroître sa visibilité politique et économique en Afrique du Nord, est consciente que la vision d’Alger ne peut être ignorée, car ils sont un voisin direct de la Libye avec des intérêts directs. De plus, en raison de sa neutralité entre les parties libyennes et de son rôle potentiel de médiateur dans ce conflit complexe, l’Italie – ainsi que d’autres États européens, comme l’Allemagne – s’est appuyée sur l’implication de l’Algérie pour ramener la paix et la stabilité chez son voisin. À cet égard, après sa visite à Alger, la Première ministre Meloni s’est rendue à Tripoli le 28 janvier pour discuter de questions politiques et de sécurité, telles que la migration illégale, avec son homologue libyen, le Premier ministre Abdulhamid al-Dbeibah, chef du gouvernement d’État Unité (GNU) à Tripoli. Au cours du voyage, Rome et Tripoli ont également signé un nouveau contrat gazier de 8 milliards de dollars , faisant allusion à la dépendance de l’Italie vis-à-vis de la Libye pour l’énergie, quel que soit le conflit.

    Un partenariat gagnant-gagnant entre Rome et Alger
    Comme ses prédécesseurs, Meloni veut continuer à renforcer les liens avec l’Algérie et positionner l’Italie comme leader en Méditerranée. C’était évident dans ses propos du 3 décembre 2022 : « Après des années de recul, nous aimerions retrouver notre rôle stratégique en Méditerranée. » Alors que la vision du regretté PDG d’ENI, Mattei – établir des relations équitables pour soutenir les pays nouvellement indépendants – est toujours en cours, depuis le début de la guerre en Ukraine, la question de l’indépendance énergétique de l’Europe a acquis une nouvelle urgence. Par conséquent, l’Italie sent qu’il existe des opportunités pour ses entreprises face à la crise énergétique de la région.

    Selon Andrea Dessi, responsable du programme Méditerranée, Moyen-Orient et Afrique à l’ Istituto Affari Internazionali , « depuis que la guerre en Ukraine a éclaté, il y a un alignement d’intérêts entre les entreprises publiques italiennes, telles que l’ENI et d’autres institutions, pour réinvestir [dans] l’espace méditerranéen et africain. Et la relation avec l’Algérie est le fer de lance de cette stratégie.

    La guerre en Ukraine a placé l’Algérie sur le devant de la scène européenne. Le géant nord-africain est devenu un choix incontournable en raison de sa capacité gazière et de son immense potentiel d’investissement économique. Sans aucun doute, c’est un gain immédiat pour Alger. Cependant, pour que ce gain actuel perdure, les autorités algériennes doivent miser sur une stratégie de long terme, ce qu’elles semblent faire avec l’Italie.

    L’Italie et l’Algérie visent un partenariat gagnant-gagnant qui profiterait non seulement aux deux pays, mais aussi à leurs voisins respectifs et au-delà. Bien gérées, Rome et Alger pourraient construire un pont géo-économique à long terme, robuste et viable entre les deux rives de la mer Méditerranée.

    Abdelkader Abderrahmane est chercheur principal non résident des programmes du Moyen-Orient au Conseil de l’Atlantique.

    Source

    #Algérie #Italie #Gaz #UE #Ukraine #Russie

  • Qu’ont réalisé les forces françaises au Sahel ?

    Qu’ont réalisé les forces françaises au Sahel ?

    Tags : France, Barkhane, Mali, Sahel, Burkina Faso, lutte antiterroriste,

    Les premiers succès ayant arrêté les djihadistes ont été suivis d’années d’échecs sanglants.

    l’armée française n’est pas étrangère au Sahel. La France a colonisé une grande partie de la bande semi-aride au sud du Sahara au XIXe siècle et, en 2013, les soldats du pays sont revenus. Alors que les séparatistes et les djihadistes armés du nord prenaient le contrôle de pans entiers du Mali et se dirigeaient vers Bamako, la capitale, le gouvernement malien a demandé de l’aide. Les avions de combat français ont plongé et stoppé l’avancée des djihadistes. Peu de temps après, François Hollande, alors président français, a triomphalement parcouru les rues de la ville nouvellement libérée de Tombouctou alors que les habitants dansaient et agitaient le drapeau tricolore .

    L’armée française n’est pas étrangère au Sahel. La France a colonisé une grande partie de la bande semi-aride au sud du Sahara au 19e siècle, et en 2013, les soldats du pays sont revenus. Alors que les séparatistes armés du nord et les djihadistes s’emparaient de pans entiers du Mali et déferlaient vers Bamako, la capitale, le gouvernement malien a demandé de l’aide. Des avions de guerre français ont fait irruption et ont arrêté l’avancée des djihadistes. Peu après, François Hollande, alors président de la République française, a parcouru triomphalement les rues de la ville de Tombouctou nouvellement libérée, tandis que les habitants dansaient et brandissaient le tricolore.

    La France a transformé cette intervention en un effort de lutte contre le terrorisme appelé « Opération Barkhane ». L’objectif était d’empêcher les djihadistes du Burkina Faso, du Tchad, du Mali et du Niger de se regrouper dans des zones reculées, d’où ils pourraient lancer des attaques en Afrique de l’Ouest et, ajoutent parfois les responsables français, peut-être même en Europe. L’opération Barkhane a débuté avec quelque 3 000 soldats appuyés par six avions de combat et 20 hélicoptères, entre autres véhicules de soutien, opérant à partir de bases permanentes au Tchad, au Mali et au Niger. Plus tard, le gouvernement français a parlé de la nécessité du développement économique et d’un « retour de l’État » ; en pratique, l’armée a dominé. Barkhane n’a cessé de croître. En 2020, un président frustré, Emmanuel Macron, a demandé aux dirigeants régionaux s’ils voulaient que les forces françaises soient présentes sur place. Lorsqu’ils ont répondu par l’affirmative, il a augmenté le nombre de troupes françaises de 4 500 à 5 100.

    Ceux-ci sont soutenus par un millier de soldats et de drones américains. Environ 15 000 casques bleus des Nations unies patrouillent également au Mali. La France, qui se méfie des perceptions de néocolonialisme, travaille avec les armées régionales (qui ont subi de lourdes pertes) et a essayé d’ »européaniser » l’effort. L’Union européenne a lancé un programme de formation de l’armée malienne et les alliés de la France, dont la République tchèque et l’Estonie, ont envoyé des centaines de commandos dans le cadre d’une mission de forces spéciales appelée Takuba.

    Pourtant, les groupes djihadistes, qui profitent de la colère locale face aux massacres perpétrés par les armées nationales, se sont métastasés et renforcés. L’un d’eux, Jama’at Nasr al-Islam wal Muslimin, est vaguement affilié à Al-Qaïda. En 2016, un nouveau groupe, l’État islamique dans le Grand Sahara, qui a prêté allégeance à l’État islamique, a commencé à lancer des attaques.

    La France s’est souvent vantée d’avoir tué des djihadistes, y compris des chefs de haut rang. Pourtant, ces scalps n’ont pas arrêté leur progression sanglante. En 2016, environ 800 personnes sont mortes dans le conflit ; en 2020, plus de 6 000 ont été tuées (voir graphique). Le nombre de personnes contraintes de quitter leur foyer au Burkina Faso, au Tchad, au Mali et au Niger a bondi d’environ un demi-million en 2016 à environ 3,5 millions aujourd’hui. Les djihadistes se sont étendus du nord au centre du Mali, au Niger et à des pans entiers du Burkina Faso. Désormais, ils menacent également des États côtiers comme le Bénin et la Côte d’Ivoire. La violence a encore déstabilisé la politique dans la région, où les gouvernements ont longtemps échoué à fournir des services de base, sans parler de la sécurité, dans les zones reculées. Au Mali, en août 2020, des soldats ont renversé le gouvernement élu et, après avoir installé quelques personnalités civiles au sein de leur gouvernement, la junte les a rapidement arrêtées lors d’un second coup d’État en mai 2021. En janvier 2022, les soldats du Burkina Faso ont fait de même. Tous deux ont affirmé que leurs actions étaient nécessaires pour mieux combattre les djihadistes.

    À mesure que la sécurité s’est détériorée, la popularité de la France s’est effondrée. En 2021, seul un tiers des Maliens étaient satisfaits, de quelque manière que ce soit, de l’opération Barkhane. Parmi les personnes mécontentes, 45 % pensaient que les Français étaient de mèche avec les terroristes et les séparatistes. La colère populaire contre les soldats français, encouragée par les campagnes russes sur les réseaux sociaux, a fait d’eux une cible utile pour la junte malienne. Après que M. Macron a annoncé en juillet 2021 que la France souhaitait réduire de moitié le nombre de ses troupes dans la région, le Mali a réagi en faisant appel au Groupe Wagner, des mercenaires russes dont le bilan en matière de droits de l’homme est épouvantable, pour un coût estimé à 10 millions de dollars par mois. La junte a récemment expulsé une centaine de soldats des forces spéciales danoises, sous prétexte qu’aucun accord n’avait été conclu pour leur déploiement. Peu après, elle a également expulsé l’ambassadeur français.

    Plutôt que de brandir le tricolore, certains Maliens et Burkinabés le brûlent désormais. Au Mali, des manifestants ont récemment mis le feu à des découpages en carton de M. Macron. Cette semaine, le président français et d’autres personnalités européennes rencontreront leurs homologues du Sahel (bien que les dirigeants en uniforme du Burkina Faso et du Mali brillent par leur absence) afin d’envisager un éventuel retrait du Mali et la suite des opérations dans la région. Un point de départ honnête serait d’admettre que, bien que la France ait empêché Bamako de tomber en 2013, elle n’a pas réussi à contenir une insurrection croissante et a perdu la bataille pour les cœurs et les esprits.

    The Economist, 14/02/2023

    #France #Barkhane #Mali #Sahel #Burkina_Faso

  • Maroc : Une facture énergétique record en 2022

    Tags : déficit commercial, économie, crise, importations énergétiques,

    La facture énergétique du Maroc en 2022, qui a atteint un niveau record de près de 15 milliards de dollars, confirme l’échec de la politique économique et commerciale menée par les dirigeants du Makhzen, où le déficit commercial a connu une hausse annuelle de 56,5%.

    Selon les données de l’Office des changes marocain, les importations énergétiques ont augmenté de 102% en 2022 par rapport à 2021, ce qui a exacerbé le déficit commercial du pays qui s’est élevé l’année écoulée à environ 30,47 milliards de dollars, soit une hausse annuelle de 56,5%. Le taux de couverture, quant à lui, a perdu 4,5 point (57,8% en 2022 contre 62,3% en 2021).

    Nonobstant la hausse des prix de l’énergie à l’international et l’augmentation en volume de la consommation du marché local, l’autre raison de cette flambée de la facture énergétique réside dans le « manque de vision » des dirigeants marocains et leurs provocations et actions hostiles incessantes envers l’Algérie, ce qui a poussé cette dernière, fin octobre 2021, à mettre fin au contrat du Gazoduc Maghreb Europe (GME) qui alimentait l’Espagne en passant par le Maroc, selon des observateurs. La rupture des relations commerciales entre le Groupe Sonatrach et l’Office marocain de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) a fait perdre au marché domestique marocain une bonne partie de sa consommation interne, en plus des royalties.

    Cette flambée record de la facture énergétique du Maroc, n’est, donc, qu’une conséquence de la politique déraisonnable du Makhzen, qui pénalise malheureusement le peuple marocain, appelé à assumer la hausse continuelle et importante des prix de l’énergie, en plus des retombées socio-économiques de la pandémie de la Covid-19, du stress hydrique et de la situation géopolitique internationale.

    En outre, les prix du carburant dans le royaume ont augmenté cette semaine de près de 0,30 dirhams pour le diesel et 0,50 dirhams pour l’essence, selon la Fédération nationale des propriétaires, commerçants et gérants des stations de service au Maroc (FNPCGS). Le litre du diesel, qui ne dépassait pas les 10 dirhams en 2021, est désormais cédé à près de 14 dirhams, tandis que celui de l’essence est affiché à près de 15 dirham, alors qu’il était cédé à 12 dirhams en 2021.

    Des parlementaires montent au créneau contre la hausse vertigineuse des prix

    Devant cette crise économique, le front social continue son ébullition au Maroc sur fond de vives inquiétudes des citoyens, de la société civile et de la classe politique, à l’égard de la hausse vertigineuse des prix des produits et du carburant, notamment à l’approche du Ramadhan, tandis que le régime du Makhzen botte en touche et multiplie des mesures jugées « inefficaces » et « sans aucun impact ». Cette fois-ci se sont des parlementaires qui sont montés au créneau pour dénoncer la hausse des prix des denrées alimentaires et du carburant, évoquant des temps extrêmement difficiles pour les familles marocaines à un peu plus d’un mois du début du Ramadhan.

    Pour des partis politiques, l’impact des subventions annoncées pour certains produits, à travers la Caisse de compensation, ainsi que l’aide directe accordée aux transporteurs, tardent à se faire sentir. « Le citoyen connaît et ressent la situation plus que quiconque. Hier, nous avons posé la question à la ministre de la Transition énergétique et du développement durable sur les prix des carburants. Elle a refusé de répondre, arguant que ce n’est pas dans les prérogatives de son ministère », s’est indigné Driss Sentissi, président du groupe parlementaire Mouvement populaire, cité par un journal électronique marocain.

    D’autres parlementaires marocains n’ont pas caché leur amertume et inquiétude, citant notamment le niveau d’inflation atteint que le Maroc n’a jamais connu auparavant. « Qu’a fait le gouvernement avec les spéculateurs qui doublent les prix des légumes ? Ce gouvernement protège la corruption. Si vous voulez protéger le pouvoir d’achat, il faut combattre la corruption », a lâché le vice-président du groupe parlementaire du Parti de la justice et développement (PJD), Mustapha Ibrahimi, ajoutant que « ce gouvernement est venu servir les intérêts des grandes entreprises et s’en fiche de lutter contre la corruption ».

    A propos de cette situation sociale et économique, le professeur universitaire et économiste Najib Akesbi, a fourni une analyste critique sur la gestion gouvernementale, prévoyant l’aggravation de la crise du royaume sous l’effet de la conjoncture géopolitique internationale. Il y a de « gros intérêts aujourd’hui qui ont une double-casquette, économique et politique, et donc qui déterminent ce qui doit et ce qui ne doit pas être », a-t-il mentionné soulignant que le gouvernement marocain a « choisi la plus mauvaise et la plus inefficace solution, parce que c’est ce qui arrange les grands intérêts dans le secteur ».

  • Conférence sur le djihadisme organisée par « Casa Arabe » et l’Institut Elcano

    Tags : Maroc, Espagne, terrorisme, Casa Arabe, Institut Elcano,

    #Maroc #Espagne #Casa_España #Real_instituto Elcano

  • Ukraine. Are the Europeans in war with Russia?

    Tags : European Union, USA,

    (B2) One year after the start of Russia’s massive military intervention in Ukraine (February 24, 2022) and the equally massive European support for Ukraine, we can legitimately ask the question today. Elements of reflection .

    To see clearly… let’s take the definition of Clausewitz, the modern war theorist: “ war is 1. an act of violence whose 2. objective is to compel the adversary to carry out our will (…) To achieve this end with certainty 3. we must disarm the enemy ”. War leads to climbing “ to extremes ”, it is a question of having an “ unlimited use of force ”, but also of having a “ calculation of the efforts ” necessary and a “ measured escalation ”.

    Are these elements (objective, means, tempo) met? To get to the bottom of it, let’s examine the means implemented by the Europeans (and more generally by the Allies).

    1. Political will . The designation of the adversary is very clear. Russia, its government, are explicitly designated as the initiator of the conflict:  » an unprovoked and unjustified war of aggression waged by Russia against Ukraine « , an  » invasion  » according to the established terminology. She is considered responsible for most war crimes, on orders, and even for genocide. And its leaders must be judged for their deeds. Hence the idea of ​​an international tribunal or a special tribunal to judge its leaders.

    The objective of compelling the adversary to carry out the will is also clear. The Europeans regularly affirm their desire to “ increase the collective pressure on Russia so that it ends its war and withdraws its troops ”. They say just as regularly alongside Ukraine: “ the EU will support Ukraine and the Ukrainian people against [this] war […] as long as it takes ”.

    And the goal of this pressure is also clear: the liberation of all the territory within “ its internationally recognized borders ”. In other words: all of Donbass, even Crimea. The Europeans recalling their “ unwavering attachment to the independence, sovereignty and territorial integrity of Ukraine within [these] borders ”. NB: the quotes, taken from the joint declaration at the EU-Ukraine summit on February 3, will be repeated this Thursday (February 9) at the European summit in Brussels in the presence of Ukrainian President V. Zelensky.

    A position of the Atlantic Alliance. If the Allies (Europeans and Americans) have designated Russia as an adversary, they have avoided doing so in a too conspicuous way. But this is a political trick. It is indeed the Atlantic Alliance as a political being, linking the various European countries that are members of NATO and related countries (Finland, Sweden, etc.) which is committed today alongside the Ukrainians just as much as the European Union and its Member States. With one singular exception: Turkey.

    2. Economic pressure . She is very clear, strong and assumed. With almost ten sanctions packages (the last of which should be presented if not approved by February 24), the objective is not just to send a political signal. It is a question of laying down part of the Russian economic and technological resources. It is about undermining Russia’s military capacity to act in Ukraine, or at least slowing down its efforts, by cutting off all European financial and economic flows. In short, to  » disarm  » it in the classic sense of the term, but by « peaceful » means, soft power: the economy, by cutting off its supplies.

    3. The massive military support assumed . This support involves a wide range of equipment: from ammunition to fighter aircraft parts, including portable missiles, tanks, artillery support, air defense, or gasoline, … the Allies have gradually increased, and above all assumed, this military assistance.

    The amount today is negligible. We have reached almost €12 billion on the European side alone. That is one billion € per month on average. This is roughly half of the equipment budget of the French army. €3.6 billion of which is jointly financed via the European Peace Facility (EFF).

    The recent decision by Berlin and Washington to deliver Leopard and Abrams tanks (read: The Allies will equip a Ukrainian armored brigade. The Leopard tank club gets underway ), and London the Challengers is not in itself revolutionary. It is part of a continuum that began from the start with the delivery of Soviet-made heavy tanks (type T-72, more than 400 delivered).

    The novelty lies elsewhere: it lies rather in the media coverage and in the asserted desire to act in coalition. Where before, each country had a varying policy of media coverage — from Latin discretion to Polish-British excess. And where everyone was careful to specify that these were national decisions.

    4. Strong support in the training of the Ukrainian army . This support is not anecdotal. Europeans and other allies (United Kingdom and USA) want to train several Ukrainian brigades to prepare them in an express time (two months maximum per rotation) for combat.

    A massive effort unmatched in modern times! On the European side, the target of 15,000 (by May) at the start has been raised to 30,000 trained men by the fall of 2023. Ditto on the British and American sides. The objective is indeed to provide the Ukrainian forces with the manpower necessary to face a Russian offensive as well as to replenish its troops lost in combat (about 100,000 men dead or wounded out of action).

    5 . Intelligence support . Discretion is required in this area. But it is proven. European (French, German, British) and American satellite resources are used to provide valuable information to the Ukrainian forces.

    It is part of the Allied intelligence power placed at the service of the Ukrainians which allows them to have a complete perception of the combat zone, with its own field « sensors » (human intelligence in particular), quite effective (of the Ukrainian baba with his mobile phone which informs local sources to analysts). Ukrainian intelligence benefits from European analysts on the spot.

    Officially, there is no ground troop commitment . And the Europeans are careful not to deceive them on this point. If there are Europeans engaged alongside the Ukrainians in the troops, these are individual acts. And the presence of special forces, particularly in the context of intelligence or “training” support, remains underground (this is the very principle of these forces: neither seen nor known). But there are indeed “liaison officers” with the Ukrainian forces, in order to facilitate not only the delivery of materials and equipment, but also to try to coordinate the strategy.

    6. Place Ukraine beyond the reach of Russian influence.This political, military and economic pressure on Russia is coupled with a political and economic will to “snatch” Ukraine from Russian domination and influence. A desire that began gently in 2014 with the signing of an association agreement which today is coupled with a promise of membership of the European Union. An accelerated process! With the declaration of the recognition of candidate country in a few months. All accompanied by net financial support (approximately €1.5 billion per month in budgetary support, €18 billion for 2023), via the association of Ukraine at accelerated speed with European instruments. We are thus witnessing an urgent reorientation of the Ukrainian networks (train, electricity, road, etc.) to the European networks, until the insertion of Ukraine into the space ofEuropean telephone roaming .

    The war. .. or peace

    If we go back to the classic definition of war given by Clausewitz, we see that certain elements are there: the goal of  » compelling the adversary to carry out our will « , the  » seeking to overthrow the adversary « , to  » disarm « , the  » calculation of the necessary efforts « , etc. But there remains a notable absence all the same: it cannot be said that there is an act of “ violence ” on the part of the Europeans towards Russia nor of a desire to “ unlimited use of force ”.

    Without being belligerent — the notion of co-belligerent is very vague: one is belligerent or not — the Europeans are therefore halfway to belligerency, clearly alongside a party at war (Ukraine), using all the instruments at their disposal (except military force) against its adversary (Russia). Without any ambiguity. But they cautiously stay below the war line, confining themselves to self-defense.

    The final objective sought by the Europeans is not the overthrow of the regime in Russia (see box), but its withdrawal from Ukraine. It is thus a singular difference compared to the definition of the traditional war. It would rather be hybrid warfare: use all means, staying below the limit of open warfare. In fact, to the open war launched by the Russians, the Europeans and Allies reacted by hybrid means.

    It should be noted, however, that in the history of modern Europe, to my knowledge, never have Europeans committed themselves so clearly and so massively in favor of one country against another. Even during the Yugoslav wars, even if there was support, it remained more or less discreet (especially for military support). The military intervention in Kosovo under cover of NATO is an exception. But it was short and limited in space, and was not marked by confrontation with a member of the UN Security Council endowed with nuclear power.

    (Nicolas Gros-Verheyde)

    Source

  • Qatargate : Salariés à Bruxelles et aux Emirats

    Tags : Maroc, Qatar, corruption, Parlement Européen, EAU, droits de l’homme

    Salariés à Bruxelles et aux Emirats : comment le Parlement européen s’ouvre aux régimes autocratiques

    Les contacts entre les eurodéputés et les pays extérieurs à l’UE font l’objet d’un examen minutieux en raison d’une enquête sur la corruption en Belgique. Le problème est bien plus vaste que cette affaire, selon une tournée d’une vingtaine d’eurodéputés et de salariés.

    Les lumières de la grande roue se reflètent dans la piscine. Au loin se trouve la plage du Golfe, réservée aux clients du Caesars Palace à Dubaï. Selon le site Internet, l’hôtel propose « une évasion de l’ordinaire ». Les suites ici coûtent normalement cinq mille euros pour une nuit. Mais les politiciens internationaux qui assisteront à la conférence Sir Bani Yas en novembre 2021 seront choyés gratuitement pendant des jours.

    L’un d’eux est l’eurodéputé Radoslaw Sikorski, chrétien-démocrate. L’éminent porte-parole étranger et ancien ministre polonais des Affaires étrangères se rend aux Émirats arabes unis environ deux fois par an pour un séjour gratuit dans des complexes de luxe. Et pas seulement cela : Sikorski est même payé par ses hôtes. En plus de son salaire de député européen, de 7 646 euros nets par mois, il reçoit 100 000 dollars (93 000 euros) supplémentaires par an des Émirats pour ses conseils sur la conférence.

    Sous une loupe
    Les contacts entre les politiciens européens et les États étrangers sont passés à la loupe maintenant qu’un important scandale de corruption a été révélé. Depuis début décembre, trois (anciens) députés européens et salariés du groupe social-démocrate sont détenus. Selon la justice belge, ils ont reçu des pots-de-vin du Maroc et du Qatar pour sauvegarder les intérêts européens de ces pays.

    Le scandale a frappé Bruxelles comme une bombe et vibre toujours : la semaine dernière, l’immunité de deux eurodéputés a de nouveau été levée dans le cadre de l’enquête. Mais si vous demandez autour de vous au Parlement européen, vous entendrez aussi : le problème est bien plus large que cette affaire. Le parlement est ouvert à l’influence de toutes sortes de régimes autocratiques qui tentent de peaufiner leur bilan en matière de droits de l’homme à Bruxelles, selon une tournée de vingt députés et employés.

    Une analyse faite par NRC du bilan des votes de Sikorski montre qu’il prend des positions favorables aux Emirats et à son allié le plus fidèle, l’Arabie saoudite – pour la plupart conformes à celles de son groupe chrétien-démocrate. Par exemple, Sikorski a soutenu l’opposition au Parlement européen à l’arrêt des livraisons d’armes aux pays qui sont déployés dans une guerre dévastatrice au Yémen. Il a également soutenu un effort visant à assouplir une résolution sur les condamnations à mort saoudiennes.

    Presque tous les suspects de l’affaire de corruption qui a été révélée à la fin de l’année dernière sont liés à un seul comité : celui des droits de l’homme. Ce comité rédige des résolutions mensuelles sur les violations des droits de l’homme dans d’autres pays. Les résolutions ne sont pas juridiquement contraignantes, mais elles ont un effet d’établissement de l’ordre du jour. L’importance de cela ne peut être sous-estimée, déclare Claudio Francavilla de Human Rights Watch. « Les régimes autocratiques ne veulent pas que leurs crimes soient mis en lumière », dit Francavilla. « Une réputation ternie rend plus difficile pour ces gouvernements de nouer des relations commerciales plus étroites avec l’UE. En fin de compte, les atteintes à la réputation les affectent également économiquement et politiquement. C’est pourquoi les gouvernements qui se conduisent mal sont prêts à tout pour éviter les critiques.

    Groupes d’amitié
    Pour influencer la politique européenne des droits de l’homme, les gouvernements ont besoin d’un soutien au Parlement européen. Les ‘groupes d’amitié’ sont un instrument éprouvé pour cela. Ce sont des clubs informels d’eurodéputés qui entretiennent des relations avec des pays extérieurs à l’UE en dehors des procédures normales. Les membres d’un tel groupe se rendent régulièrement dans le pays en question, les frais de transport et d’hébergement sont souvent intégralement remboursés.

    Les députés européens sont parfois utilisés comme véhicules privés lors de tels déplacements. Par exemple, le principal suspect dans l’affaire de corruption, Antonio Panzeri, se rendait régulièrement au Maroc en tant que président du comité Maroc. Au cours de ces visites, il a salué dans les médias locaux les efforts du gouvernement marocain pour garantir les droits de l’homme – alors que dans le même temps, des militants et des journalistes disparaissaient derrière les barreaux.

    Les voyages payants rendent les parlementaires vulnérables, déclare Tineke Strik, députée européenne de GroenLinks. Lors d’une réunion d’introduction avec l’ambassadeur du Maroc auprès de l’UE fin 2019, il lui a proposé un voyage pour voir des panneaux solaires au Maroc. Strik n’a pas répondu. Fin décembre de la même année, elle a reçu un colis de produits de luxe de la représentation marocaine, dont un sac en cuir coûteux et une bouteille d’huile d’olive. Strik a renvoyé le colis. Après avoir posé des questions critiques sur le traitement des migrants par le Maroc lors d’une réunion peu de temps après, le contact a cessé. « Apparemment », dit Strik, « ils cherchent à savoir qui est intéressé. Certains collègues pourraient commenter cela.

    « Ils existent certainement », assure un lobbyiste bruxellois. « Certains députés européens sont ouverts aux offres, parfois ils en demandent même », dit-il. « Je connais des conversations dans lesquelles des députés ont mentionné qu’ils cherchaient toujours une destination pour leurs vacances en famille, ou que leur fils ou leur fille cherchait un emploi. Il y a des interlocuteurs extérieurs à l’UE qui sont prêts à faciliter cela.

    Selon le lobbyiste, offrir des voyages (d’études) est un moyen d’obtenir du soutien. « Ce n’est pas que vous achetez une influence directe avec cela », dit-il. « C’est simplement un moyen de nouer des contacts, et donc de créer une ouverture d’influence. »

    Résolution sur le Bahreïn
    Prenez Bahreïn comme exemple, un pays très répressif du Golfe. A la tête du groupe d’amis bahreïnis se trouve le Tchèque Tomás Zdechovsky. Il a visité l’État pétrolier en 2021 et 2022 et s’est entretenu avec des représentants du gouvernement. Plus tard en 2022, le parlement adoptera une résolution appelant à la libération d’un militant des droits humains, qui, selon les observateurs internationaux, a été détenu pour des motifs douteux et est torturé. Zdechovsky rédige sa propre résolution pour son parti populaire européen (les démocrates-chrétiens) : il n’appelle pas à sa libération, décrivant plutôt le dissident bahreïni comme un ancien membre d’un groupe « terroriste », qui est le « calife au pouvoir » de voulu ébranler son trône. La résolution ne le fait pas, mais elle attire l’attentioncar le texte s’inscrit pleinement dans la vision du gouvernement bahreïni.

    Zdechovsky dit dans une réponse qu’il voulait adopter une « position équilibrée » sur le prisonnier avec sa résolution. Les visites payantes dans les pays sont, dit-il, « une forme établie de diplomatie », et il est « fier » de la transparence qu’il assure à ce sujet.

    Les Emirats Arabes Unis ont aussi un groupe d’amis. Ils ont un président influent en l’Espagnol Antonio López-Istúriz White : il est également secrétaire général des chrétiens-démocrates, le groupe le plus important au Parlement européen. S’il donne des conseils de vote, cela a un poids lourd.

    Ce López-Istúriz White se trouve souvent dans l’État du Golfe. Lors de ces visites, il ne mentionne pas que les Émirats sont l’un des pays les moins libres au monde, où les blogueurs critiques vont en prison. Ou sur la guerre que mènent les Emirats au Yémen, qui a conduit à la plus grande crise humanitaire du moment. L’Espagnol ne cesse cependant de louer le pays pour sa « lutte contre le terrorisme », par exemple lors d’une conférence de presse qu’il a donnée à Abou Dahbi en 2017 . Aux Emirats, il est interprété comme une approbation des actes de guerre au Yémen. Le Parlement européen nous « soutient » au Yémen, écrivent les journaux après la visite.

    La diplomatie par le « soft power »
    Mais le membre le plus célèbre du groupe d’amis est Radoslaw Sikorski . Il est un ancien ministre des Affaires étrangères de la Pologne et apparaît régulièrement dans les médias occidentaux pour avertir de la menace de la Russie. Il est également connu pour son mariage avec la célèbre journaliste américaine Anne Applebaum. Sikorski se tient selon une enquête du parlement polonaisfait partie de la liste de paie d’Emirates depuis des années. Il reçoit 100 000 dollars par an du pays pour donner des conseils sur la conférence Sir Bani Yas. Cette conférence a été mise en place par les Emirats il y a un peu plus de 10 ans comme un moyen de mener la diplomatie internationale par le soft power. En plus de Sikorski, d’éminents (anciens) politiciens ont été invités à rejoindre le conseil consultatif, notamment Kevin Rudd et Carl Bildt, anciens Premiers ministres d’Australie et de Suède respectivement. La conférence elle-même est désormais suivie par un groupe fermé de quelque 150 politiciens et analystes, dont l’année dernière le chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell. La presse n’est pas la bienvenue, tout se déroule selon les règles du secret.

    Sikorski lui-même parle de « la conférence la plus renommée sur le Moyen-Orient ». Il siège au conseil consultatif depuis 2017, grâce auquel il a déjà reçu près d’un demi-million d’euros du ministère des Affaires étrangères des Émirats. Sikorski n’a pas dit au Parlement européen qu’il avait assisté à la conférence aux Emirats à la fin de l’année dernière, aux frais de ce pays. Les députés sont tenus de signaler ces déplacements. Selon Sikorski, ce n’était pas nécessaire dans son cas, car il n’a pas fait le déplacement dans son rôle de député européen. « Cela faisait partie de mes activités extérieures rémunérées. »

    Le NRC a analysé le comportement de vote de Sikorski pour savoir si les paiements généreux autorisés par les règles du PE influencent sa position en tant que député européen. Bien qu’une influence directe ne puisse être démontrée, il semble que Sikorski prenne des positions qui conviennent aux Emirats. L’ennemi principal des Emirats, l’Iran, est régulièrement pris pour cible par Sikorski car le régime opprime ses propres citoyens. Il milite pour des sanctions plus sévères contre l’Iran. En 2020 , il a comparé un ministre iranien à un dirigeant nazi.

    Plus doux pour les Emirats
    Mais pour les régimes répressifs des Emirats et de l’Arabie Saoudite alliée, Sikorski est plus indulgent. Cela devient évident, par exemple, lorsque le Parlement européen veut appeler les États membres à cesser de fournir des armes à l’Arabie saoudite après le meurtre du journaliste saoudien Jamal Kashoggi à Istanbul en 2020. Sikorski vote contre le boycott des armes.

    En 2021 , il s’oppose à un appel à l’action contre les Emirats, en raison de l’incarcération d’un blogueur critique.

    Cette même année , il a soutenu un effort visant à assouplir une résolution sur la peine de mort en Arabie saoudite. Alors que la résolution veut dénoncer les exécutions de dissidents par le pays, Sikorski soutient une proposition visant à inclure dans le texte que les Saoudiens ont prononcé de moins en moins de condamnations à mort ces dernières années. Cette proposition comprend également une demande d’ajouter que d’autres pays, comme la Chine et l’Iran, sont encore pires que l’Arabie saoudite.

    Sur ces questions, Sikorski est d’accord avec ses collègues membres du Parti populaire européen de droite, qui comprend également le CDA. Par conséquent, Sikorski estime qu’il n’y a pas de conflit d’intérêts. « Sur toutes les questions concernant ces pays, j’ai voté conformément aux recommandations de mon groupe politique », a répondu Sikorski aux questions du NRC. « Cela montre que mon appartenance au conseil consultatif du Sir Bani Yas Forum n’affecte pas mon vote en tant que membre du Parlement européen. »

    Soupçons sur le comportement électoral
    Pourtant, son comportement électoral en combinaison avec des paiements éveille les soupçons de ses collègues, selon des conversations avec des politiciens européens anciens et actuels, dont la plupart ne voulaient parler que sous couvert d’anonymat. Et pas seulement celui de Sikorski. Ils dressent globalement le même tableau : qu’ils n’ont jamais été témoins de pots-de-vin, mais interrogent nombre de collègues qui semblent vouloir épargner certains régimes autocratiques.

    La manière dont les résolutions sont prises, disent les personnes impliquées, offre une grande marge d’influence. Cela commence dès que le premier projet de texte est rédigé. Qu’est-ce qui rentre et qu’est-ce qui ne rentre pas ? Un compromis est atteint à ce sujet dans les coulisses, de sorte qu’il est souvent impossible de déterminer ensuite qui a exercé quelle influence sur elle.

    Par exemple, la vice-présidente du Parlement européen Eva Kaili, entre-temps suspecte de corruption qui s’est avérée cacher des valises pleines d’argent, a mis son nom sous une résolution l’année dernièrequi à première vue est très critique envers l’Iran. Mais, comme le CNRC l’a appris des personnes directement impliquées, dans les coulisses, Kaili s’est efforcé de rendre le texte aussi doux que possible pour l’Iran. Alors que la résolution concernait des manifestants exécutés en masse par le gouvernement iranien, Kaili a tenu à souligner dans le texte que les sanctions américaines sont principalement responsables du sort de la population iranienne. Kaili a également voulu supprimer un passage critique sur le régime iranien. Elle n’a pas réussi en raison de la contre-pression de son groupe. Elle laisse les personnes impliquées avec des questions : pour quel motif a-t-elle essayé d’influencer le texte ? Est-ce une idéologie ? Politique? Ou l’enrichissement personnel ?

    Organisations louches
    Ils se méfient également de certaines organisations obscures de défense des droits de l’homme. « Il y a des ONG actives ici qui attirent l’attention du parlement sur les abus commis par un pays spécifique, mais gardent le silence sur les abus commis par d’autres pays », explique un employé impliqué dans la commission des droits de l’homme.

    Les ONG participent à une guerre par procuration dans le Golfe, où le Qatar a été isolé par les Émirats, Bahreïn et l’Arabie saoudite en 2017. Les dirigeants de ces pays se sentent menacés par les Frères musulmans soutenus par le Qatar, qui ont déjà renversé d’autres dictateurs dans la région.

    Ce n’est pas un hasard si de nombreuses nouvelles ONG sont arrivées à Bruxelles cette année-là. Les Émiratis ont créé des clubs portant des noms tels que «Bussola Institute» ou «European Eye on Radicalization», qui ont braqué les projecteurs sur le danger posé par les Frères musulmans. A l’inverse, le Qatar a aussi monté des ONG pour noircir ses rivaux. Un rapport sur l’influence des Emirats a été discuté à la Commission des droits de l’homme en mai dernier . Cela a soulevé de grandes questions par la suite, car le rapport ne portait que sur les Émirats et avait été préparé par une ONG jusque-là inconnue qui n’a pas voulu dire comment il était financé.

    Les règles visant à prévenir les conflits d’intérêts au parlement lui-même ne sont pas contraignantes. Par exemple, les politiciens européens peuvent avoir un revenu complémentaire illimité, tant qu’ils le déclarent. Une analyse de Transparency International en 2021 a montré qu’ils gagnaient jusqu’à 11,5 millions d’euros supplémentaires par an. L’organisme de surveillance de la corruption a également conclu que de nombreuses descriptions de revenus supplémentaires sont si vagues qu’il reste difficile de savoir exactement ce qu’elles impliquent – et s’il existe un conflit d’intérêts.

    Cela s’applique également à la manière dont le Polonais Radoslaw Sikorski a enregistré ses gains supplémentaires. Il a déclaré que tous ses revenus supplémentaires, de la conférence Sir Bani Yas aux conférences et aux activités commerciales, ne totalisaient pas plus de 10 000 euros par mois. Il n’est pas immédiatement clair qu’il reçoit près d’une tonne par an des Émirats arabes unis.

    L’obligation pour les députés européens de déclarer les déplacements payés dans un délai d’un mois n’est pas non plus toujours respectée. Depuis l’éclatement du scandale de la corruption, beaucoup ont soudainement ajouté à leur liste de voyages payés ces dernières semaines.

    Par exemple, un manque de règles, de conformité et d’application rend le Parlement européen vulnérable à l’influence. Il devient de plus en plus clair que les régimes autocratiques en étaient également conscients.

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