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  • Note de la diplomatie marocaine sur le Cameroun

    Tags : Maroc, Cameroun, relations bilatérales, Marocleaks,

    Le système de gouvernement au Cameroun est très centralisé. Toutes les décisions, même les plus simples (nomination de commissaires, simple mouvement diplomatique …) sont soumises pour instruction explicite du Chef de l’Etat.

    Le Cameroun est connu pour adopter une politique étrangère très discrète qui évite de se prononcer sur des questions politiques internationales même celles liées à ses relations avec les pays voisins. Les différentes chancelleries accréditées à Yaoundé se plaignent de la lenteur qui caractérise les prises de positions camerounaises vis-à-vis des questions bilatérales, régionales et internationales.

    Le Ministre des Relations Extérieures, M. Pierre Moukoko Mbonjo, professeur universitaire de carrière, est un simple exécutant qui se réfère toujours à la hiérarchie pour toutes les questions les plus élémentaires.
    Il a refusé à cet effet de manière catégorique de mentionner dans la déclaration finale sanctionnant les travaux de la 2ème Session de la Commission Mixte maroco-camerounaire, organisée à Yaoundé au mois de septembre 2012, les questions politiques abordées, notamment la question de notre intégrité territoriale, avec M. le Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération.

    Il n’a pas répondu à l’invitation qui lui a été adressée concernant sa participation aux travaux du Conseil Exécutif de la CEN-SAD (Rabat, juin 2012). Le Cameron, par la voix du Ministre Délégué auprès du Ministre des Relations Extérieures Chargé de la Coopération avec le Monde Musulman avait, lors de son entretien avec le Directeur des Affaires Africaines à Yaoundé, donné son accord de principe pour adhérer au CEN-SAD, d’où l’invitation en question. La réponse par note verbale du Ministère camerounais des relations extérieures souligne qu’elle accuse réception de l’invitation et que la réaction à cette invitation sera connue après autorisation sollicitée, dans ce sens, à la Présidence de la République.

    Le Ministère camerounais des Relations Extérieures, invité à prendre part à la 4ème Conférence du groupe des amis du peuple syrien (Marrakech le 12/12/2012) n’a pas répondu à l’invitation sous prétexte qu’il n’a pas reçu les instructions du Chef de l’Etat.

    Si le volet économique a connu ces deux dernières années une nette amélioration à travers la présence d’opérateurs marocains au Cameroun, il y a lieu de constater la rareté des visites d’officiels marocains de haut niveau, dans un cadre bilatéral, depuis 2005.

    #Maroc #Cameroun #

  • Note sur la coopération pour le développement industriel

    Note sur la coopération pour le développement industriel

    Tags : Maroc, ONU, développement durable, pauvreté,

    L’industrialisation est un facteur essentiel de croissance économique, de développement durable et d’élimination de la pauvreté. Ainsi, la coopération internationale pour le développement industriel s’avère importante.

    Coopération pour le Développement Industriel

    L’Organisation des Nations Unies (ONU) encourage toujours la coopération pour le développement industriel et insiste que :

    1. Chaque pays est responsable au premier de son propre développement industriel et que les efforts entrepris à l’échelon national devraient être soutenus par les partenaires de développement, selon qu’il conviendra ;

    2. La mise en place d’un système commercial multilatéral réglementé facilitant le commerce et offrant aux pays en développement des possibilités de diversifier la gamme de leurs produits d’exportation, en renforçant leurs capacités et en facilitant la restructuration et la diversification de leurs économies ;

    3. Mettre l’aide publique au développement au service du développement industriel durable, et que l’on s’emploie à améliorer son efficacité et celle de la coopération pour le développement industriel entre les pays en développement et avec les pays en transition ;

    4. Mobiliser des ressources en vue d’assurer un développement industriel durable au niveau national ;

    5. Mettre les ressources privées ou publiques, étrangères ou nationales, au service du développement industriel des pays en développement et des pays en transition ;

    6. Promouvoir la création de petites et moyennes entreprises et leur expansion dans le cadre d’une stratégie de développement industriel, de dynamisme économique et d’élimination de la pauvreté, grâce notamment, à la mobilisation de ressources et à des mesures favorisant l’inclusion.

    Ces dernières années, l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI) a renforcé sa coopération avec la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED), l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) pour améliorer le développement industriel dans les pays en développement.

    Aussi, en remarque pendant ces dernière 4 ans que l’ONUDI a donnée plus d’importance à la coopération Sud-Sud et à la coopération triangulaire, en mettant notamment à profit ses centres de coopération industrielle Sud-Sud, en favorisant diverses formes de partenariat entre les secteurs public et privé et en échangeant des données d’expérience sur le développement du secteur privé aux niveaux mondial, régional, sous-régional et national.

    ONU

    De ce fait l’ONU, pendant l’année 2011-2012, n’a pas cessée de renouvelle son soutien pour le développement industriel en jouant un rôle important dans les secteurs suivants :

    -Le développement des secteurs public et privé

    -La croissance de la productivité ;

    -Le renforcement des capacités commerciales ;

    -L’accès à l’énergie et son utilisation rationnelle ;

    -La promotion des sources d’énergie renouvelables ;

    -Les initiatives d’interconnexion énergétique entre les pays en développement.

    -La création d’un climat propice à un développement industriel durable repose essentiellement sur la responsabilité et l’estime que donne chaque pays à sa propre industrie en plus de l’aide des autres pays via le transfert et la diffusion de technologies à des conditions mutuellement acceptables.

    ONUDI

    Les actions de l’ONUDI sont axées sur trois thématiques dont l’impact s’observera à long terme :

    -La réduction de la pauvreté grâce à des activités productives ;

    -Le renforcement des capacités commerciales avec la promotion ;

    -L’énergie et l’environnement (Contribution sensible à la réalisation des OMD (OMD7, environnement durable)).

    Objectifs 2020-2021

    Continuer pendant la période 2020-2021 avec les objectifs suivants :

    -La promotion de l’emploi des jeunes ;

    -Promotion des investissements et de la technologie ;

    -La promotion d’un environnement durable.

    Approche de l’ONUDI

    Les services de l’ONUDI portent en particulier sur :

    -L’accès au financement ;

    -Le développement d’institutions de soutien ;

    -L’appui aux entreprises durant la phase d’harmonisation, le transfert de savoir-faire ;

    -Les formations à l’installation et la manipulation sécurisée de technologies ;

    -La formation sur l’entreprenariat et les meilleures pratiques ;

    -Le démarrage d’entreprises gérées par des jeunes ;

    -La mise en place d’entreprenariat sociaux gérées par des jeunes ;

    -La mise en place d’une plate-forme de communication.

    Le rapport sur le développement industriel 2011 intitulé « L’efficience énergétique industrielle pour une création durable de richesses : Récolter les dividendes environnementaux, économiques et sociaux » a expliqué que :

    -L’amélioration de l’efficience énergétique industrielle est la clé du développement industriel durable à travers le monde, en particulier dans les pays en développement ;

    -L’investissement dans des technologies, systèmes et processus économes en énergie peut s’accompagner de gains environnementaux, économiques et sociaux utilisables en faveur d’une croissance verte ;

    -Dans les pays tant développés qu’en développement, l’investissement dans l’efficience énergétique industrielle présente un intérêt financier évident ;

    -Des interventions en matière de politiques publiques seront nécessaires pour surmonter ces obstacles, en prenant appui sur des instruments fondés sur les réglementations, les marchés, le savoir et l’information ;

    -Un consensus mondial pourrait être recherché pour soutenir ces interventions à travers une action collective internationale, afin de réduire l’intensité énergétique de 3,4 % par an ou de 46 % au total, d’ici 2030.

    Afrique

    -Malgré ses nombreuses ressources naturelles et humaines, le développement industriel durable de l’Afrique ne peut passer que par l’incitation à des industries performantes. Cela nécessite le renforcement des efforts déjà déployés par les différents organismes spécialisés engagés dans le développement industriel accéléré de l’Afrique.

    -La mobilisation de tous les acteurs économiques de l’Afrique est souhaitée pour garantir son industrialisation. Les investissements dans les secteurs énergétiques (promotion des énergies renouvelables, transformation des ressources énergétiques) et des industries minières e manufacturières doivent être garanti car aucune industrie ne peut se développer sans énergie. Pour cela il faut :
    Renforcer les bases d’une gouvernance industrielle en Afrique ;

    -Développer une infrastructure de base propice au développement économique du continent ;

    -Promouvoir les ressources humaines permettra d’augmenter la valeur ajoutée de la production. ;

    -Echanger l’expertise et les technologies de l’Afrique du Nord vers les autres pays du continent permettra de booster sa croissance économique et d’améliorer les conditions de vie de ses populations ;

    -Inciter l’installation des industries qui lui sont favorables et garantir un partenariat de gagnant-gagnant avec les pays développés pour garantir son développement industriel durable.

    Le Rapport 2016 sur le développement économique en Afrique élaboré par l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), en collaboration avec la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED), a fait le point du développement industriel en Afrique, en mettant l’accent sur les « faits schématiques » observés en relation avec l’industrie manufacturière en Afrique.

    Ce rapport a fait valoir qu’une nouvelle politique industrielle est nécessaire pour favoriser une mutation structurelle et induire le développement économique en Afrique. Il encourage les pays africains à se lancer dans une nouvelle politique industrielle axée sur le développement des activités manufacturières :

    -renforcer la compétitivité et les capacités des entreprises nationales ;

    -promouvoir le changement structurel.

    -Approches à adopter

    Une nouvelle approche stratégique s’avère par conséquent nécessaire pour la définition des politiques industrielles. Celle-ci pourrait s’appuyer sur six éléments :

    -Un diagnostic industriel ou une évaluation approfondie de la base industrielle existante de chaque pays;

    -Un suivi de l’élaboration d’une stratégie d’industrialisation, dans le cadre de laquelle les gouvernements devront décider, en collaboration avec le secteur privé ;

    -Des industries existantes à développer (intensification industrielle) ;

    Des nouvelles industries à stimuler (diversification industrielle) ;

    -Des industries au sein desquelles ils souhaitent renforcer l’intégration interne des implications existantes (mise à niveau industrielle).

    -Prendre en compte dans la conception de ces stratégies les défis et les opportunités liés au nouvel environnement mondial, comme notamment les nouvelles règles du commerce et de l’investissement, le changement climatique, la coopération sud-sud et les possibilités d’intégration dans les chaînes de valeurs mondiales.

    Maroc

    Efforts marocains nationaux

    Au Maroc, le développement du secteur industriel est l’objectif du pacte national pour l’émergence industrielle lancé par le roi Mohammed VI en 2009 qui a signé un contrat de partenariat public-privé. 12 milliards 400 millions de Dirhams ont été investis, dont 34 pour cent dédiés à la formation et ressources humaines et 24 pour cent à l’incitation à l’investissement. Il s’agit de mobiliser et de coordonner les actions de l’état et des opérateurs économiques pour créer un secteur industriel fort et une dynamique de croissance.

    Le Maroc a clairement fait le choix du mouvement et de l’ouverture, tout d’abord avec la mise en place de réformes de fond comme les mesures liées aux privatisations et aux libéralisations systématiques, à la propriété intellectuelle, au droit des établissements, aux marchés publics ou encore aux mouvements de biens et de capitaux afin d’améliorer le climat des affaires.

    Engagé dans cette politique, le Maroc devrait réaliser à l’horizon 2015 une augmentation du PIB industriel de 50 milliards de plus. Un plan qui va également permettre la création de 220.000 emplois et la génération d’un volume supplémentaire d’exportation de 95 milliards de dirhams, ainsi que 50 autres milliards pour les investissements privés dont l’activité industriel fait partie.

    Avec le programme « Emergence », le Maroc renforce et consolide son approche de ciblage sectoriel pour optimiser ses atouts, assurer une meilleure allocation de ses ressources, tirer, se bénéficier de la globalisation des économies et créer les conditions d’accélération de la croissance. Ce programme qui s’est ajouter à ceux du tourisme « Plan AZUR », de l’agriculture « Plan Maroc Vert », de l’habitat « villes nouvelles », du Commerce intérieur et de l’artisanat, vise, d’une part, l’émergence de secteurs clés, moteurs de croissance à l’export, baptises les métiers mondiaux du Maroc, lui permettant de se positionner par rapport à la spécialisation internationale et, d’autre part, la modernisation compétitive du tissu industriel existant.

    Les efforts du Maroc ont été recomposés par son classement comme cinquième puissance économique d’Afrique, au même titre que la Chine, l’Inde, le Brésil ou la Pologne, est un pays émergent très dynamique. Durant les cinq dernières années, l’économie marocaine a été portée par une croissance moyenne de 5 % par an.

    Efforts marocains pour la coopération industrielle

    Concernant la coopération sud-sud, le Maroc a soutenu ces dernières années les projets entrepris par l’ONUDI dans ce domaine. Il accorde une grande importance à promouvoir son partenariat avec les pays du sud. Les pays du sud qui affrontent des obstacles structurels majeurs considérablement aggravées par des retraits massifs de capitaux étrangers dû à la crise économique mondiale.

    De nombreuses actions en attestent, l’annulation de la dette de certains pays parmi les moins avancés, l’exonération totale de leurs produits des droits de douane à l’entrée du marché marocain, la signature de l’accord avec l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine, l’adhésion à la COMESSA …

    Le Maroc avait initié également avec les pays africains, de nombreuses actions de coopération dans des domaines d’intérêt commun. Des accords de coopération industrielle et commerciale ont été conclus et visent le développement de la coopération dans les domaines liés à l’amélioration de la compétitivité du secteur industriel et commercial et à la promotion de la PME.

    Dans le but d’activer la mise en œuvre des projets et programmes de coopération avec les pays du sud, l’ONUDI et le Ministère de 1 ‘Industrie du Commerce et des nouvelles Technologies ont enc1enche conjointement la procédure de création au Maroc d’un Centre de coopération sud-sud pour le développement durable.

  • Sûreté et Sécurité Nucléaires. Position paper

    Tags : Maroc, sécurité nucléaire, sûreté, lutte contre le terrorisme, non-prolifération d’armes nucléaires, AIEA,

    Le Royaume du Maroc continuera, avec les autres membres de l’Organisation des Nations Unies, à apporter son soutien aux efforts internationaux et à la promotion de la coopération internationale, visant à renforcer la sûreté et la sécurité nucléaires et à promouvoir l’universalité du régime de non-prolifération.

    Ainsi le Maroc réaffirmera, lors de la 67ème session de l’Assemblée générale, son engagement constant en faveur d’une approche proactive et multidimensionnelle aux plans régional et international pour la promotion de la sécurité nucléaire et la lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes.

    Il présentera également les progrès accomplis depuis le Sommet de Washington de 2010, sa doctrine en matière de non-prolifération et de sécurité nucléaires, sa vision sur l’interdépendance entre sûreté et sécurité nucléaire, ainsi que sa contribution aux efforts internationaux pour le renforcement du régime de la sécurité nucléaire.

    I- Le rôle central de l’AIEA en matière de sûreté et de sécurité Nucléaires :

    Le Maroc est convaincu que l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA), dispose de l’expertise nécessaire et les outils appropriés lui permettant de jouer un rôle important dans la coordination de l’action internationale en matière de sûreté et de sécurité nucléaire.

    Il découle de la conviction du Maroc, que l’AIEA joue un rôle central et a une responsabilité fondamentale dans le renforcement du cadre international en matière de sécurité nucléaire, à travers le développement de normes internationales relatives à ce champ d’action et l’apport de l’aide aux États membres, dans l’établissement d’infrastructure de sécurité nucléaire.

    Le Maroc estime que la coordination et la coopération aux niveaux régional et bilatéral sont deux aspects très importants pour la mise en place d’une infrastructure de sûreté et de sécurité efficace. Ainsi, le Maroc, mettra l’accent sur l’impératif de soutenir la coopération sud-sud et à déployer plus d’efforts, pour consolider les programmes de coopération technique dans les pays en développement, en matière de transfert de technologies de pointe, pour la sécurité et la sûreté des activités et des installations nucléaires.

    Dans cette optique, le Maroc organisera, conjointement avec l’AIEA, en 2013, un Exercice Convex, sur la réponse en cas de situation d’urgence radiologique, le premier en son genre dans le monde arabe et africain. La préparation et l’évaluation de cet exercice Convex sera coordonné par le Groupe de Travail « IACANE » (Inter-Agency Committee on radiological and Nuclear Emergencies). Les objectifs de cet exercice sont de permettre aux États et organisations intergouvernementales compétentes, de tester leur réaction face à un événement radiologique, d’évaluer la coordination des interventions entre les autorités de sûreté et de sécurité nucléaire, au niveau national et international et d’évaluer l’efficacité d’échange d’informations dans de telles circonstances, aux niveaux national et international.

    II- Initiatives Internationales en matière de sécurité nucléaire :

    Au cours de cette session, le Royaume du Maroc soulignera que le soutien aux initiatives internationales sur la sécurité nucléaire, est un moyen efficace pour renforcer le régime international de sécurité nucléaire. A ce titre, et en tant que membre fondateur de l’Initiative Globale de lutte contre le Terrorisme Nucléaire (IGLTN), le Maroc contribue à cette initiative et fait état de sa contribution.

    Ainsi, à la veille de la tenue du Sommet de Séoul sur la Sécurité Nucléaire, le Maroc a organisé la 2ème réunion du Groupe d’Evaluation et de Mise en Œuvre (IAG), tenue à Marrakech. Cette conférence à connu, et pour la première fois, des documents de travail de deux groupes de travail de l’IAG, sur la Détection Nucléaire et la Criminalistique Nucléaire, présidés par les Pays-Bas et l’Australie, et un document des termes de références du troisième groupe de travail sur la Réponse et la Mitigation des Incidents Nucléaires et Radiologiques (RMWG), présidé par le Maroc. L’adoption finale de ce dernier est prévue en 2013, à Mexico, à l’occasion de la réunion plénière de l’IGLTN.

    Les présentations ainsi que les discutions des documents qui constitueront la base des délibérations du groupe de travail RMWG, présidé par le Maroc, se sont tenues en août 2012 et ce, en perspective de la réunion de travail de ce groupe de Travail, prévue en Italie, Ispra, début octobre 2012, pour finaliser le document de travail sur la « Réponse et Mitigation », qui sera par la suite présenté lors de la 8ème réunion plénière de l’IGLTN, qui aura lieu à Mexico, en 2013.

    S’agissant des Centre d’Excellence pour l’atténuation des risques chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires (NRBC), le Maroc mettra en exergue l’importance de ces Centres, étant entendue que les résolutions du Conseil de Sécurité 1540 (2004) et 1977 (2011), ainsi que les communiqués et le Plan d’Action des Sommets sur la Sécurité Nucléaire, sont mis en œuvre par le Maroc.

    Convaincu que l’établissement de ces Centres d’Excellence sera de nature à renforcer les capacités nationales et régionales et à créer les synergies entre les différents pays d’une même région dans les domaines de prévention et de gestion des risques NRBC, le Royaume du Maroc a pris la décision d’abriter un Centre d’Excellence Régional NRBC, à Rabat, représentant les pays Africains de la Façade Atlantique, notamment la Mauritanie, le Sénégal, la Guinée Equatoriale et le Gabon. Le Maroc est également membre du Centre d’Excellence Régional pour l’Afrique du Nord, basé à Alger.

    Le Maroc a d’ores-et-déjà formé une Equipe d’Experts nationaux, appelée à coordonner les activités qui seront initiées dans le cadre de cette initiative et a désigné le Point Focal National qui assurera la fonction du Secrétariat. Sept projets de coopération sont en cours de mise en œuvre par l’UE / UNICRI.

  • En Mauritanie, toute source d’argent est considérée « halal »

    En Mauritanie, toute source d’argent est considérée « halal »

    Tags : Maroc, Mauritanie, Sahara Media, Algérie, Front Polisario, Sahara Occidental, Marocleaks, Abdallahi Ould Mohamedy,

    En octobre 2014, le célèbre hacker français qui a sévi sous le pseudonyme de « Chris Coleman » a apporté des preuves irréfutables sur les liens des services secrets marocains avec le dénommé Abdallahi Ould Mohamedy, le patron du groupe et du site Sahara Media. Des communications fluides avec Mourad El Ghoul, le directeur de cabinet de Mohamed Yassine Mansouri, le patron de la DGED (Direction Générale des Etudes et Documentation). Il fait partie de la liste des contacts chargés de la médiatisation de la propagande marocaine sur le Front Polisario et l’Algérie dont celles accusant le Front Polisario de « collusion » avec la mouvance terroriste au Sahel (voir image).

    Depuis l’apparition du hacker Chris Coleman, toutes les publications embarrassantes ont été supprimées. Cependant, la ligne éditoriale dénote une flagrante collusion avec le Maroc. Aucune dépêche sur les responsables sahraouis reçus par le président mauritanien. Que des articles dénigrant le Polisario et l’Algérie. C’est à confondre avec un des nombreux sites de désinformation de la MAP, l’agence d’information officielle du Makhzen. Ainsi, on trouve des titres comme ceux-ci :

    -L’Alliance internationale pour la défense des droits et libertés saisit l’ONU et le Conseil de l’Europe au sujet de l’enrôlement militaire d’enfants sahraouis par le Polisario

    -Le numéro 2 du Polisario avoue à OKDIARIO que Brahim Ghali envisage de s’échapper : « Il quittera l’Espagne, il n’ira pas devant le juge

    -Le Président sud-africain et président en exercice de l’Union africaine (UA), Cyril Ramaphosa, a désavoué, dimanche, les séparatistes du polisario,

    -Une nouvelle affaire de détournement éclabousse le Polisario

    -Le Maroc salue hautement l’appui de l’Espagne pour sa position sur le Sahara

    -Deux chercheurs d’or sahraouis brûlés vifs par des militaires algériens

    – La mosquée de Paris : un projet marocain que l’Algérie s’apprête à en commémorer le centenaire

    -Une source marocaine : « si l’Algérie souhaite aller en guerre il n’en est pas de même pour le Maroc »

    -Le roi du Maroc à l’occasion de la fête du trône : « Le Maroc et l’Algérie sont deux jumeaux complémentaires »

    -Algérie Résolution d’urgence sur la situation des droits humains en Algérie : Le vote très révélateur du Parlement européen

    La boîte mail de El Ghoul est pleine de réservations au nom de Abdallahi Ould Mohamedy vers de nombreuses destinations : Casablanca, Rabat, Madrid, Dakar, Dubaï… Il se rendait régulièrement à Dakar, au frais de ses amis marocains, dans sa qualité de membre du comité d’administration de l’agence APA dont les ficelles sont tirées depuis Rabat.

    Note du hacker Chris Coleman sur APA

    Il semble que la générosité de la DGED n’a pas de limites. Ould Mohamedy avait droit même des séjours de loisirs à Dubaï :

    En 2011, Ould Mohamedy a fait des déclarations d’une rare violence contre l’Algérie et le Polisario à la Faculté de Communication Blanquerna Universitat Ramon Llull de Barcelone.



    Abdallahi Ould Mohamedy n’est pas une exception. En Mauritanie, le Maroc finance de nombreux sites pour disséminer son poison visant à déstabiliser le Polisario et l’Algérie. Même d’anciens ministres ont été recrutés pour plaider la « cause » du Maroc. Parmi eux, Mohamed Mahmoud Ould Mohamedou, ex-chef de la diplomatie mauritanienne de 2008 à 2009. Il agit en expert de terrorisme transnational et n’a pas hésité à accuser l’Algérie et le Polisario d’avoir des liens avec les mouvements terroristes qui sévissent au Mali. A l’instar de la plupart des mauritaniens, pour Mohamed Mahmoud, tout ce qui rapporte de l’oseille est « halal », même si les méthodes sont peu orthodoxes.

    En suivant les directives de ses bienfaiteurs, Ould Mohamedou s’est déplacé aux Etats-Unis en vue de faire des déclarations incendiaires contre l’Algérie et le Polisario :

    A l’instar de son compatriote Abdallahi, Mourad El Ghoul est l’intermédiaire entre la DGED et Mohamed Mahmoud Ould Mohamedou :


    #Maroc #Mauritanie #DGED #Algérie #Front_Polisario #Sahara_Occidental #APA #Sahara_Media

  • Fiche multilatérale sur la Suisse

    Tags : Maroc, Suisse, Sahara Occidental, coopération, relations bilatérales,

    Question nationale :

    La Suisse n’a jamais reconnu la pseudo « rasd ».

    Questions multilatérales

    Réforme du Conseil de sécurité :

    -La Suisse considère que pour que le Conseil de sécurité puisse apporter une contribution efficace à la paix et à la sécurité internationales, il doit s’adapter aux nouvelles réalités, et refléter les nouveaux rapports de forces politiques du 21e siècle.

    -La Suisse souhaite que le Conseil de sécurité soit plus transparent et plus ouvert et qu’il respecte son devoir de rendre compte aux Etats membres.

    -La Suisse avec ses partenaires du groupe de pays dit des Small Five, plaide en faveur de l’amélioration des méthodes de travail du Conseil de sécurité.

    Opérations de Maintien de la Paix (OMP) :

    -La Suisse pense qu’il est plus pertinent pour la communauté internationale d’investir dans la médiation et la prévention des conflits que dans les opérations de maintien de la paix.

    -La Suisse participe, avec du personnel civil et militaire, à des opérations de maintien de la paix des Nations Unies (ONU), de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et de l’Union européenne (UE).

    -Au 30 juin 2011, la Suisse ne déployait que 21 personnels sous la bannière de l’ONU, pointant au 90ème rang des pays fournisseurs de contingents. En revanche, le pays était, en 2011, le 14ème Etat contributeur au budget de l’ONU avec plus de 26 millions de dollars US (1,08% du budget total de l’ONU).

    -Le pays participe actuellement à 6 opérations de maintien de la paix : MONUSCO (République Démocratique du Congo), UNTSO (Moyen Orient), BNUB (Burundi), MINUSS (Soudan du Sud), UNUCI (Côte d’Ivoire), et UNMIL (Libéria).

    Désarmement :

    -La Suisse considère que la prolifération des armes de destruction massive ainsi que des armes légères et de petit calibre représentent une grave menace à la paix et à la sécurité internationales.

    Coopération internationale et gouvernance :

    -La Suisse considère qu’une gouvernance globale à travers l’ONU, reflétant les réalités du monde actuel, est nécessaire pour répondre aux défis complexes auxquels fait face la communauté internationale, tels que le changement climatique, la crise financière et économique et la paix et la sécurité.

    -Selon la Suisse, il est nécessaire que les Etats membres dépassent leurs divergences d’opinion et mettent en place des plans d’actions et de solutions globales afin de garantir et de renforcer la légitimité et l’efficacité de l’ONU.

    -La Suisse considère que si l’ONU ne remplit pas son rôle sur la scène internationale, des groupes régionaux ne bénéficiant pas de la légitimité nécessaire du fait de leur composition, chercheront à jouer un rôle important dans la gouvernance globale, au détriment de la communauté internationale.

    Terrorisme :

    -La Suisse soutien, aux côtés d’autres pays, la stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies et considère que cette initiative fournit les cadres humanitaire et éducatif adéquats pour lutter contre le terrorisme.

    Violence armée et développement :

    -En 2006, la Suisse a organisé en collaboration avec le PNUD la conférence ministérielle à l’issue de laquelle la Déclaration de Genève sur la violence armée et le développement a été adoptée par 42 Etats, appelant les Etats à lutter contre les interactions négatives entre la violence armée et le développement socio-économique d’ici à 2015.

    -La Suisse conduit le groupe de 14 Etats œuvrant pour la mise en œuvre de la Déclaration par les Etats signataires.


    Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) :


    -La Suisse appelle la communauté internationale et l’ensemble des Etats membres de l’ONU à aider à la réalisation rapide des OMD.

    Réchauffement climatique :

    -Il est nécessaire, selon la Suisse, de définir des objectifs de réduction des émissions de CO2 et de mettre en place des mesures propres à chaque pays.

    Dans ce sens, la Suisse a déclaré son objectif de réduire de 20% ses émissions de gaz à effet de serre pour 2020.

    Résolutions soutenues par le Maroc et la Suisse :

    -En 2007, le Maroc et la Suisse ont présenté une résolution sur « l’éducation et la formation sur la nature des droits de l’homme », adoptée en 2008.

    -Le Maroc a organisé un séminaire à Marrakech pour approfondir la réflexion sur les contours de la Déclaration des Nations Unies sur l’éducation et la formation en matière des droits de l’homme.

    -En mars 2011 et à la 16ème session du Conseil des Droits de l’Homme (CDH), la Déclaration des Nations Unies sur l’éducation et la formation en matière des droits de l’homme a été adoptée par consensus et coparrainée par plus de 70 pays.

    -La Suisse a soutenu et coparrainé la résolution présentée par le Maroc sur le rôle des Ombudsmans et des institutions de médiation dans la promotion des droits de l’homme.

    Moyen-Orient

    -La Suisse regrette que le printemps arabe n’ait pas permis de relancer le processus de paix au Proche-Orient.

    -La Suisse a émis l’espoir de réussir conjointement avec la Palestine et Israël et de signer un traité qui aurait permis d’accueillir un Etat Palestinien souverain et indépendant, vivant en paix avec Israël, comme nouveau membre au sein de l’ONU.

    Printemps Arabe

    -La Suisse a déclaré que c’est le manque de liberté politique, allié à l’injustice sociale et à l’absence de perspectives économiques qui a déclenché les changements fondamentaux dans le monde arabe.
    Syrie :

    -La Suisse a été l’un des premiers pays à avoir rappelé son Ambassadeur de Damas, et a soutenu le projet de résolution présenté par le Maroc au Conseil de sécurité des Nations Unies.

    #Maroc #Suisse #Sahara_Occidental

  • Rapport britannique dévoile les mensonges sur l’assassinat de Kadhafi

    Rapport britannique dévoile les mensonges sur l’assassinat de Kadhafi

    Tags : Libye, OTAN, Kadhafi, Afrique, monnaie africaine,

    Un nouveau rapport du Parlement britannique montre que la guerre de l’OTAN en Libye en 2011 était basée sur une série de mensonges.

    « Libye : examen de l’intervention et de l’effondrement et des options politiques futures du Royaume-Uni », une enquête de la commission bipartite des affaires étrangères de la Chambre des communes, condamne fermement le rôle du Royaume-Uni dans la guerre, qui a renversé le gouvernement du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et plongé le Pays d’Afrique du Nord dans le chaos.

    « Nous n’avons vu aucune preuve que le gouvernement britannique ait effectué une analyse appropriée de la nature de la rébellion en Libye », indique le rapport. « La stratégie britannique a été fondée sur des hypothèses erronées et une compréhension incomplète des preuves. »

    La commission des affaires étrangères conclut que le gouvernement britannique « n’a pas identifié que la menace contre les civils était exagérée et que les rebelles comprenaient un élément islamiste important ».

    L’enquête sur la Libye, qui a été lancée en juillet 2015, est basée sur plus d’un an de recherches et d’entretiens avec des politiciens, des universitaires, des journalistes et plus encore. Le rapport, qui a été publié le 14 septembre, révèle ce qui suit :

    • Kadhafi n’avait pas l’intention de massacrer des civils. Ce mythe a été exagéré par les rebelles et les gouvernements occidentaux, qui ont fondé leur intervention sur peu d’intelligence.
    • La menace des extrémistes islamistes, qui ont eu une grande influence dans le soulèvement, a été ignorée – et les bombardements de l’OTAN ont encore aggravé cette menace, donnant à l’Etat islamique une base en Afrique du Nord.
    • La France, qui a initié l’intervention militaire, était motivée par des intérêts économiques et politiques, et non humanitaires.
    • Le soulèvement – qui a été violent et non pacifique – n’aurait probablement pas réussi sans l’intervention et l’aide militaires étrangères. Les médias étrangers, en particulier Al Jazeera du Qatar et Al Arabiya d’Arabie saoudite, ont également répandu des rumeurs non fondées sur Kadhafi et le gouvernement libyen.
    • Les bombardements de l’OTAN ont plongé la Libye dans une catastrophe humanitaire, tuant des milliers de personnes et déplaçant des centaines de milliers d’autres, transformant la Libye du pays africain au niveau de vie le plus élevé en un État en faillite déchiré par la guerre.

    Le mythe selon lequel Kadhafi massacrerait des civils et le manque d’informations

    « Malgré sa rhétorique, la proposition selon laquelle Mouammar Kadhafi aurait ordonné le massacre de civils à Benghazi n’était pas étayée par les preuves disponibles », précise clairement la commission des affaires étrangères.

    « Alors que Mouammar Kadhafi a certainement menacé de violence ceux qui ont pris les armes contre son régime, cela ne s’est pas nécessairement traduit par une menace pour tout le monde à Benghazi », poursuit le rapport. « En bref, l’ampleur de la menace pour les civils a été présentée avec une certitude injustifiée. »

    Le résumé du rapport note également que la guerre « n’a pas été informée par des renseignements précis ». Il ajoute : « Les responsables du renseignement américain auraient décrit l’intervention comme » une décision légère du renseignement «  ».

    Cela va à l’encontre de ce que les personnalités politiques ont affirmé avant les bombardements de l’OTAN. Après que de violentes manifestations ont éclaté en Libye en février et que Benghazi – la deuxième plus grande ville de Libye – a été prise par les rebelles, des personnalités de l’opposition en exil comme Soliman Bouchuiguir, président de la Ligue libyenne des droits de l’homme, basée en Europe, ont affirmé que si Kadhafi reprenait le ville, « Il va y avoir un vrai bain de sang, un massacre comme on l’a vu au Rwanda ».

    Le rapport du Parlement britannique note cependant que le gouvernement libyen avait repris des villes aux rebelles début février 2011, avant que l’OTAN ne lance sa campagne de frappes aériennes, et que les forces de Kadhafi n’avaient pas attaqué de civils.

    Le 17 mars 2011, souligne le rapport – deux jours avant le début des bombardements de l’OTAN – Kadhafi a dit aux rebelles de Benghazi : « Jetez vos armes, exactement comme l’ont fait vos frères à Ajdabiya et ailleurs. Ils ont déposé les armes et ils sont en sécurité. Nous ne les avons jamais poursuivis du tout.

    La commission des affaires étrangères ajoute que, lorsque les forces gouvernementales libyennes ont repris la ville d’Ajdabiya en février, elles n’ont pas attaqué les civils. Kadhafi « a également tenté d’apaiser les manifestants à Benghazi avec une offre d’aide au développement avant de finalement déployer des troupes », ajoute le rapport.

    Dans un autre exemple, le rapport indique qu’après les combats en février et mars dans la ville de Misrata – la troisième ville de Libye, qui avait également été saisie par les rebelles – seulement 1 % environ des personnes tuées par le gouvernement libyen étaient des femmes ou des enfants.

    « La disparité entre les hommes et les femmes victimes suggère que les forces du régime de Kadhafi ont pris pour cible des hommes combattants dans une guerre civile et n’ont pas attaqué des civils sans discernement », a déclaré le comité.

    De hauts responsables britanniques ont admis dans l’enquête du Parlement qu’ils n’avaient pas pris en compte les actions réelles de Kadhafi et ont plutôt appelé à une intervention militaire en Libye sur la base de sa rhétorique.

    En février, Kadhafi a prononcé un discours houleux menaçant les rebelles qui avaient pris le contrôle des villes. Il a dit « ils sont un tout petit nombre » et « un petit nombre de terroristes », et les a qualifiés de « rats » qui « transforment la Libye en émirats de Zawahiri et Ben Laden », faisant référence aux dirigeants d’Al-Qaïda.

    A la fin de son discours, Kadhafi a promis « de nettoyer la Libye, centimètre par centimètre, maison par maison, maison par maison, ruelle par ruelle », de ces rebelles. De nombreux médias occidentaux, cependant, ont laissé entendre ou ont carrément rapporté que sa remarque était conçue comme une menace pour tous les manifestants. Un journaliste israélien a popularisé cette ligne en la transformant en une chanson intitulée « Zenga, Zenga » (en arabe pour « ruelle »). La vidéo YouTube présentant le discours remixé a été diffusée dans le monde entier.

    La commission des affaires étrangères note dans son rapport qu’à ce moment-là, les responsables britanniques manquaient de « renseignements fiables ». William Hague, qui a été secrétaire d’État britannique aux affaires étrangères et du Commonwealth pendant la guerre en Libye, a affirmé au comité que Kadhafi avait promis « d’aller de maison en maison, de pièce en pièce, exigeant leur vengeance sur les habitants de Benghazi,  » citant mal le discours de Kadhafi. Il a ajouté: « Beaucoup de gens allaient mourir. »

    « Compte tenu du manque de renseignements fiables, Lord Hague et le Dr Fox ont souligné l’impact de la rhétorique de Mouammar Kadhafi sur leur prise de décision », note le rapport, faisant également référence au secrétaire d’État à la Défense de l’époque, Liam Fox.

    George Joffé, chercheur à l’Université King’s College de Londres et expert du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, a déclaré à la commission des affaires étrangères pour son enquête que, si Kadhafi utilisait parfois une rhétorique intimidante qui « était assez sanglante », des exemples passés ont montré que le dirigeant libyen de longue date a été « très prudent » pour éviter les pertes civiles.

    Dans un cas, a noté Joffé, « plutôt que d’essayer d’éliminer les menaces pesant sur le régime à l’est, en Cyrénaïque, Kadhafi a passé six mois à essayer de pacifier les tribus qui s’y trouvaient ».

    Kadhafi « aurait été très prudent dans la réponse réelle », a déclaré Joffé dans le rapport. « La crainte du massacre de civils était largement exagérée. »

    Alison Pargeter, chercheuse principale au Royal United Services Institute et spécialiste de la Libye qui a également été interrogée pour l’enquête, est d’accord avec Joffé. Elle a dit au comité qu’il n’y avait aucune « preuve réelle à ce moment-là que Kadhafi se préparait à lancer un massacre contre ses propres civils ».

    « Les émigrés opposés à Mouammar Kadhafi ont exploité les troubles en Libye en exagérant la menace pour les civils et en encourageant les puissances occidentales à intervenir », note le rapport, résumant l’analyse de Joffé.

    Pargeter a ajouté que les Libyens qui s’opposaient au gouvernement avaient exagéré l’utilisation par Kadhafi de « mercenaires » – un terme qu’ils utilisaient souvent comme synonyme de Libyens d’origine subsaharienne. Pargeter a déclaré que les Libyens lui avaient dit : « Les Africains arrivent. Ils vont nous massacrer. Kadhafi envoie des Africains dans les rues. Ils tuent nos familles.

    « Je pense que cela a été très amplifié », a déclaré Pargeter. Ce mythe amplifié a conduit à une violence extrême. Les Libyens noirs ont été violemment opprimés par les rebelles libyens. L’Associated Press a rapporté en septembre 2011 que «les forces rebelles et les civils armés rassemblent des milliers de Libyens noirs et de migrants d’Afrique subsaharienne». Il a noté: « Pratiquement tous les détenus disent qu’ils sont des travailleurs migrants innocents. »

    (Les crimes commis par les rebelles contre les Libyens noirs allaient encore s’aggraver. En 2012, des rapports ont fait état de Libyens noirs mis en cage par des rebelles et forcés de manger des drapeaux. Comme Salon l’a précédemment rapporté , Human Rights Watch a également averti en 2013 de « violations graves et continues des droits de l’homme contre les habitants de la ville de Tawergha, qui sont largement considérés comme ayant soutenu Mouammar Kadhafi. » Les habitants de Tawergha étaient pour la plupart des descendants d’esclaves noirs et étaient très pauvres. Human Rights Watch a rapporté que les rebelles libyens « Le déplacement forcé d’environ 40 000 personnes, les détentions arbitraires, la torture et les meurtres sont répandus, systématiques et suffisamment organisés pour être des crimes contre l’humanité. »)

    En juillet 2011, le porte-parole du département d’État, Mark Toner , a reconnu que Kadhafi était « quelqu’un qui s’adonne à une rhétorique exagérée », mais, en février, les gouvernements occidentaux ont militarisé ce discours.

    La commission des affaires étrangères note dans son rapport que, malgré son manque de renseignements, « le gouvernement britannique s’est concentré exclusivement sur l’intervention militaire » comme solution en Libye, ignorant les formes disponibles d’engagement politique et de diplomatie.

    Ceci est cohérent avec le rapport du Washington Times, qui a révélé que le fils de Kadhafi, Saif, avait espéré négocier un cessez-le-feu avec le gouvernement américain. Saif Kadhafi a discrètement ouvert des communications avec les chefs d’état-major interarmées, mais la secrétaire d’État de l’époque, Hillary Clinton, est intervenue et a demandé au Pentagone d’arrêter de parler au gouvernement libyen. « La secrétaire Clinton ne veut pas du tout négocier », a déclaré un responsable du renseignement américain à Saif.

    En mars, la secrétaire d’Etat Clinton avait qualifié Mouammar Kadhafi de « créature » « qui n’a pas de conscience et menacera quiconque sur son chemin ». Clinton, qui a joué un rôle de premier plan dans la promotion du bombardement de la Libye par l’OTAN, a affirmé que Kadhafi ferait « des choses terribles » s’il n’était pas arrêté.

    De mars à octobre 2011, l’OTAN a mené une campagne de bombardements contre les forces gouvernementales libyennes. Il a prétendu poursuivre une mission humanitaire pour protéger les civils. En octobre, Kadhafi a été brutalement tué — sodomisé à la baïonnette par des rebelles. (Après avoir appris la nouvelle de sa mort, la secrétaire d’État Clinton a annoncé, en direct à la télévision : « Nous sommes venus, nous avons vu, il est mort ! »)

    Le rapport de la commission des affaires étrangères souligne néanmoins que, si l’intervention de l’OTAN a été vendue comme une mission humanitaire, son objectif ostensible a été atteint en une seule journée.

    Le 20 mars 2011, les forces de Kadhafi se sont retirées à environ 40 miles à l’extérieur de Benghazi, après l’attaque des avions français. « Si l’objectif principal de l’intervention de la coalition était le besoin urgent de protéger les civils à Benghazi, alors cet objectif a été atteint en moins de 24 heures », indique le rapport. Pourtant, l’intervention militaire s’est poursuivie pendant plusieurs mois.

    Le rapport explique que « l’intervention limitée pour protéger les civils a dérivé vers une politique opportuniste de changement de régime ». Ce point de vue a cependant été contesté par Micah Zenko, chercheur principal au Council on Foreign Relations. Zenko a utilisé les propres documents de l’OTAN pour montrer que « l’intervention libyenne concernait un changement de régime depuis le tout début ».

    Dans son enquête, la commission des affaires étrangères cite un rapport d’Amnesty International de juin 2011 , qui note qu’« une grande partie de la couverture médiatique occidentale a, dès le départ, présenté une vision très unilatérale de la logique des événements, dépeignant le mouvement de protestation comme entièrement pacifique et répété à maintes reprises. suggérant que les forces de sécurité du régime massacraient de manière inexplicable des manifestants non armés qui ne présentaient aucun problème de sécurité. »

    Amnesty International a également déclaré qu’elle n’était pas en mesure de trouver des preuves de l’accusation selon laquelle le gouvernement libyen aurait donné du Viagra à ses troupes et les aurait encouragées à violer des femmes dans les zones tenues par les rebelles. Le secrétaire d’État de l’époque, Clinton, entre autres, avait contribué à ce mythe non prouvé.

    Extrémisme islamiste et prolifération des armes libyennes

    Aujourd’hui, la Libye abrite la plus grande base du groupe extrémiste génocidaire ISIS en dehors de l’Irak et de la Syrie. D’autres groupes islamistes se sont emparés de vastes étendues de territoire après la destruction du gouvernement libyen.

    « Il est maintenant clair que les milices islamistes militantes ont joué un rôle essentiel dans la rébellion à partir de février 2011 », déclare clairement la commission des affaires étrangères.

    « Les renseignements sur la mesure dans laquelle des éléments islamistes militants extrémistes étaient impliqués dans la rébellion anti-Kadhafi étaient insuffisants », ajoute le rapport. Il cite l’ancien chef d’état-major britannique de la Défense David Richards, qui « a confirmé que les renseignements sur la composition des milices rebelles n’étaient pas » aussi bons qu’on le souhaiterait «  ».

    L’enquête a demandé à Richards s’il savait si des membres du Groupe combattant islamique libyen affilié à al-Qaïda participaient à la rébellion en mars 2011. Il a dit que « c’était une zone grise ». Richards a rappelé que « des Libyens respectables assuraient au ministère des Affaires étrangères » que les extrémistes islamistes ne bénéficieraient pas du soulèvement, mais a admis, « avec le recul, que c’était au mieux un vœu pieux ».

    « La possibilité que des groupes militants extrémistes tentent de profiter de la rébellion n’aurait pas dû être l’apanage du recul », commente le comité. « Les liens libyens avec des groupes extrémistes militants transnationaux étaient connus avant 2011, car de nombreux Libyens avaient participé à l’insurrection en Irak et en Afghanistan avec al-Qaïda. »

    La destruction du gouvernement libyen par l’OTAN a également fait tomber certaines de ses énormes réserves d’armes et de munitions « entre les mains des milices » et faire l’objet d’un « trafic à travers l’Afrique du Nord et de l’Ouest et le Moyen-Orient », note la commission des affaires étrangères.

    « L’incapacité de la communauté internationale à sécuriser les armes abandonnées par le régime de Kadhafi a alimenté l’instabilité en Libye et permis et accru le terrorisme en Afrique du Nord et de l’Ouest et au Moyen-Orient », indique le rapport.

    Il cite une étude réalisée par un groupe d’experts de l’ONU, qui a découvert les armes de l’ancien gouvernement libyen en Algérie, au Tchad, en Égypte, à Gaza, au Mali, au Niger, en Tunisie et en Syrie. Le panel de l’ONU a noté que « les armes en provenance de Libye ont considérablement renforcé la capacité militaire des groupes terroristes opérant en Algérie, en Égypte, au Mali et en Tunisie ».

    Une ancienne étude du Parlement britannique citée par le rapport a également révélé que des armes libyennes se sont retrouvées entre les mains de Boko Haram, le groupe extrémiste affilié à l’Etat islamique qui a perpétré des massacres de civils au Nigeria.

    L’ancien chef d’état-major de la Défense, Richards, a déclaré à l’enquête que le Royaume-Uni avait espéré empêcher la saisie des armes et des munitions du gouvernement libyen, mais il ne se souvenait pas que le gouvernement britannique « ait fait quoi que ce soit pour y parvenir ».

    Les motivations économiques et politiques de la France

    La commission des affaires étrangères confirme que « la France a été à la tête de la communauté internationale pour faire avancer le dossier d’une intervention militaire en Libye en février et mars 2011 ». Le Royaume-Uni a rejoint ensuite, suivi des États-Unis

    Le rapport note également que les principales raisons pour lesquelles la France a poussé à une intervention militaire en Libye étaient les « ressources financières presque sans fond » de Kadhafi, les projets du dirigeant libyen de créer une monnaie alternative au franc français en Afrique, « les plans à long terme de Kadhafi pour supplanter la France en tant que pouvoir dominant en Afrique francophone » et la volonté « d’accroître l’influence française en Afrique du Nord ».

    Au départ, les États-Unis étaient indécis quant à une intervention militaire en Libye, note le rapport. « Il y avait des divisions au sein du gouvernement américain », a révélé l’enquête. Ceci est cohérent avec ce que le président Obama a dit depuis (il a qualifié la guerre de Libye de « pire erreur »), et ce que le New York Times a découvert dans sa propre enquête détaillée .

    La France et le Royaume-Uni ont été les premiers à faire pression sur la communauté internationale pour imposer une zone d’exclusion aérienne en Libye, apparemment pour protéger les civils, indique le rapport. Une fois à bord, néanmoins, les États-Unis ont poussé à une intervention militaire plus agressive.

    « Les États-Unis ont contribué à étendre les termes de la résolution 1973 [du Conseil de sécurité de l’ONU] au-delà de l’imposition d’une zone d’exclusion aérienne pour inclure l’autorisation de » toutes les mesures nécessaires « pour protéger les civils », note le rapport. « Dans la pratique, cela a conduit à l’imposition d’une » zone de non-conduite « et à l’autorité supposée d’attaquer l’ensemble du réseau de commandement et de communication du gouvernement libyen. »

    Expliquant les motivations de la France, le rapport cite un e- mail d’ avril 2011 adressé à la secrétaire d’État américaine de l’époque, Hillary Clinton, qui notait que « Kadhafi dispose de ressources financières presque illimitées pour continuer indéfiniment ».

    « Le gouvernement de Kadhafi détient 143 tonnes d’or et une quantité similaire en argent », a écrit l’assistant de Clinton, Sidney Blumenthal, citant « des sources ayant accès aux conseillers de Saif al-Islam Kadhafi », le fils de Mouammar Kadhafi.

    Cet or « était destiné à être utilisé pour établir une monnaie panafricaine basée sur le dinar libyen doré », a déclaré Blumenthal, citant « des personnes bien informées ». Il a ajouté: « Ce plan a été conçu pour fournir aux pays africains francophones une alternative au franc français ».

    « Les officiers du renseignement français ont découvert ce plan peu de temps après le début de la rébellion actuelle, et c’est l’un des facteurs qui ont influencé la décision de Sarkozy d’engager la France dans l’attaque contre la Libye », a écrit Blumenthal, faisant référence au président français de l’époque, Nicolas Sarkozy, de droite. parti de l’aile Union pour un mouvement populaire.

    Les officiers du renseignement français ont articulé cinq facteurs qui ont motivé Sarkozy :

    « a. Un désir d’obtenir une plus grande part de la production pétrolière libyenne,

    b. Accroître l’influence française en Afrique du Nord,

    c. Améliorer sa situation politique intérieure en France,

    ré. Offrir à l’armée française l’opportunité de réaffirmer sa position dans le monde,

    e. Répondez à l’inquiétude de ses conseillers sur les plans à long terme de Kadhafi pour supplanter la France en tant que puissance dominante en Afrique francophone. »

    Rôle crucial de l’intervention étrangère

    Le rapport du Parlement britannique note que les bombardements de l’OTAN « ont modifié l’équilibre militaire dans la guerre civile libyenne en faveur des rebelles ».

    « La combinaison de la puissance aérienne de la coalition avec la fourniture [étrangère] d’armes, de renseignements et de personnel aux rebelles a garanti la défaite militaire du régime de Kadhafi », ajoute la commission des affaires étrangères.

    La résolution 1973, la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU de mars 2011 qui imposait une zone d’exclusion aérienne en Libye, était censée assurer une « application stricte de l’embargo sur les armes », souligne encore le rapport. Mais « la communauté internationale a fermé les yeux sur la fourniture d’armes aux rebelles.

    Les forces terrestres rebelles en Libye ont été « renforcées par le personnel et les renseignements fournis par » le Royaume-Uni, la France, la Turquie, le Qatar et les Émirats arabes unis, révèle l’enquête.

    Le chef d’état-major britannique de l’époque, David Richards, a également déclaré à l’enquête que le Royaume-Uni « avait quelques personnes intégrées » aux forces rebelles sur le terrain.

    Richards a souligné « la mesure dans laquelle les Emiratis et les Qataris… ont joué un rôle majeur dans le succès de l’opération terrestre ».

    Citant The Guardian, le rapport note que le Qatar a secrètement donné des missiles antichars de fabrication française à certains groupes rebelles. L’enquête indique également que le Qatar, une monarchie théocratique, « a canalisé ses armes vers les milices favorisées plutôt que vers les rebelles dans leur ensemble ».

    De plus, Alison Pargeter, spécialiste de la Libye, a déclaré au comité : « Je pense aussi que les médias arabes ont joué un rôle très important ici.

    Elle a pointé du doigt Al Jazeera, un média qatari, et Al Arabiya, un média saoudien, pour avoir diffusé des histoires non fondées sur Kadhafi et le gouvernement libyen. Ces organes d’information « ont vraiment tout embrouillé, et il s’est avéré que ce n’était pas vrai », a-t-elle déclaré.

    Catastrophe humanitaire et échos de la guerre en Irak

    Le rapport de la commission des affaires étrangères reproche au Royaume-Uni, aux États-Unis et à la France de ne pas avoir défini « une stratégie pour soutenir et façonner la Libye post-Kadhafi ».

    Le résultat de cela, note le rapport dans le résumé, « a été l’effondrement politique et économique, les guerres entre milices et entre tribus, les crises humanitaires et migratoires, les violations généralisées des droits de l’homme, la propagation des armes du régime de Kadhafi dans la région et la croissance de l’EIIL en Afrique du Nord. »

    Le comité cite le Rapport mondial 2016 de Human Rights Watch, qui indique :

    « [La Libye] se dirige vers une crise humanitaire, avec près de 400 000 personnes déplacées à l’intérieur du pays et une perturbation croissante des services de base, tels que l’électricité et l’approvisionnement en carburant. Les forces engagées dans le conflit ont continué en toute impunité à détenir arbitrairement, torturer, tuer illégalement, attaquer sans discrimination , enlèvent et disparaissent, et déplacent de force des personnes de chez elles. Le système national de justice pénale s’est effondré dans la plupart des régions du pays, exacerbant la crise des droits humains.

    Avant les bombardements de l’OTAN en 2011, en revanche, la Libye était le pays le plus riche d’Afrique, avec l’espérance de vie et le PIB par habitant les plus élevés. Dans son livre « Interventions périlleuses », l’ancien représentant indien à l’ONU Hardeep Singh Puri note qu’avant la guerre, la Libye avait moins de sa population dans la pauvreté que les Pays-Bas. Les Libyens avaient accès à des soins de santé gratuits, à l’éducation, à l’électricité et à des prêts sans intérêt, et les femmes avaient de grandes libertés qui avaient été applaudies par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU en janvier 2011, à la veille de la guerre qui a détruit le gouvernement.

    Aujourd’hui, la Libye reste si dangereuse que la commission des affaires étrangères de la Chambre des communes n’a en fait pas pu se rendre dans le pays pendant son enquête. Il note dans le rapport qu’une délégation s’est rendue en Afrique du Nord en mars 2016. Ils ont rencontré des hommes politiques libyens à Tunis, mais « n’ont pas pu se rendre à Tripoli, Benghazi, Tobrouk ou ailleurs en Libye en raison de l’effondrement de la sécurité intérieure et de l’état de droit. »

    Le rapport du Parlement britannique sur la Libye vient à peine deux mois après le rapport Chilcot, l’ enquête du gouvernement britannique sur la guerre en Irak , qui admet également que l’invasion de l’Irak par les États-Unis était basée sur de nombreux mensonges, et révèle également que la guerre n’a fait que renforcer al-Qaïda et autres extrémistes .

    Citant l’enquête sur la guerre en Irak, le rapport sur la Libye établit des comparaisons entre les actions de l’administration de l’ancien Premier ministre Tony Blair et celle de David Cameron. En 2010, Cameron a créé le Conseil de sécurité nationale, apparemment pour fournir une forme de surveillance qui faisait défaut avant l’invasion de l’Irak en 2003.

    Le rapport sur la Libye, cependant, appelle le gouvernement britannique à commander un examen indépendant du Conseil de sécurité nationale. Cet examen « devrait être éclairé par les conclusions de l’enquête sur l’Irak et examiner si les faiblesses du processus décisionnel gouvernemental concernant l’intervention en Irak en 2003 ont été corrigées par l’introduction du NSC », indique le rapport.

    Dans le seul moment d’humour du rapport par ailleurs macabre, la commission des affaires étrangères résume aujourd’hui la situation humanitaire en Libye en écrivant : « En avril 2016, le président américain Barack Obama a décrit la Libye post-intervention comme un « spectacle de merde ». Il est difficile être en désaccord avec cette évaluation lapidaire. »

    Par BEN NORTON

    Ben Norton est journaliste politique et rédacteur chez AlterNet. Vous pouvez le trouver sur Twitter à @BenjaminNorton .

    Source : Salon, 16/09/2016

    #Libye #Kadhafi #OTAN #Afrique

  • Le Maroc accueille une conférence pour promouvoir la normalisation avec Israël

    Le Maroc accueille une conférence pour promouvoir la normalisation avec Israël

    Tags : Maroc, Israël, normalisation, Initiative N7, Daniel Shapiro, Conseil de l’Atlantique,

    Le Maroc a accueilli lundi une conférence sur l’éducation et la coexistence avec la participation d’Israël et des pays arabes, malgré les protestations populaires.

    Organisée par l’Initiative N7, qui cherche à élargir et à approfondir la normalisation entre Israël et ses voisins arabes, la conférence de trois jours a été suivie par des représentants du Soudan, de la Jordanie, de Bahreïn, des EAU, des États-Unis et d’Israël.

    « Depuis les accords d’Abraham, les progrès dans les relations bilatérales israélo-arabes ont été impressionnants », a déclaré Daniel Shapiro, directeur de l’initiative N7 et ancien ambassadeur américain en Israël.

    « Maintenant, ces progrès doivent s’accompagner de la mise en place de programmes et d’institutions multilatérales qui mènent à une véritable intégration régionale, et montrer les avantages de la normalisation aux citoyens de ces pays », a-t-il ajouté.

    S’exprimant lors de la conférence, William Wechsler, directeur principal du Centre Rafik Hariri et des programmes pour le Moyen-Orient au Conseil de l’Atlantique, a déclaré que les gouvernements de la région et l’administration américaine considèrent l’Initiative N7 comme un « partenaire clé ».

    « Il est important pour l’avenir de la normalisation que les jeunes générations de la région interagissent et apprennent les unes des autres », a-t-il ajouté.

    Israël et le Maroc ont annoncé la reprise de leurs relations diplomatiques en décembre 2020, après leur suspension en 2000. Le Maroc est devenu le quatrième pays arabe à normaliser ses liens avec l’État d’occupation israélien, après les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan.

    Les organismes et partis marocains ont catégoriquement rejeté la normalisation des relations avec Israël et ont organisé de nombreuses manifestations contre cette décision.

    #Maroc #Israël #Normalisation

  • Mauritanie : Risques liés au projet de Gazoduc offshore Nigeria Maroc

    Mauritanie : Risques liés au projet de Gazoduc offshore Nigeria Maroc

    Tags : Mauritanie, Maroc, Nigeria, Gazoduc Nigeria-Maroc, Gaz, pollution, réchauffement,

    Aqlame – Le projet de Gazoduc offshore Nigeria Maroc (un gigantesque pipeline long de près 5000 km). Un projet qui sera néfaste pour la région.

    Alors que l’accélération du réchauffement climatique dépasse toutes les prévisions et que les émissions de gaz à effet de serre ont marqué un nouveau record en 2018, la construction de ce Gazoduc ne peut aller que dans le sens d’une augmentation de l’extraction et de la consommation des ressources fossiles, principales responsables du réchauffement de la planète.

    Contrairement à ce qui est souvent affirmé, le gaz n’est pas une énergie propre, le méthane qu’il contient est beaucoup plus volatile que le CO2 et considérablement plus puissant en potentiel de réchauffement global. Or la concentration de méthane dans l’atmosphère s’est accélérée dangereusement depuis 2007.

    L’extraction, le transport et l’utilisation du gaz fossile a des répercussions environnementales considérables. Aux missions de méthane, il convient de rajouter les effets perturbateurs des études sismiques sur la faune marine, l’utilisation et le rejet de diverses substances chimiques et déchets, les risques de fuites, incendies et explosions liés à la corrosion et la navigation.

    Notre gouvernement vient de signer un mémorandum, pour le passage des pipelines, en traversant nos frontières, la question qui se pose : avez-vous réalisé une étude préventive ou une étude de risque et un plan de sécurité avant la signature ?

    Si oui, merci de la partager avec les experts, pour pouvoir dégager un plan de gestion de risques plus efficace pour protéger la population contre les risques liés à ce projet.

    Mohamed Lemine Mohamed Salem
    Directeur Général BRCC (business relations & consulting company)

    Source : CRIDEM

    #Mauritanie #Maroc #Nigeria #Haz #Gazoduc

  • Pays Bas : Des ONG marocaines et néerlandaises rejettent l’accord signé avec le Maroc

    Pays Bas : Des ONG marocaines et néerlandaises rejettent l’accord signé avec le Maroc

    Tags : Maroc, Pays Bas, plan d’action Pays Bas-Maroc, Woepke Hoekstra,

    Dans une lettre ouverte, plusieurs organismes maroco-néerlandais expriment leurs préoccupations et leurs objections à l’égard du plan d’action Pays-Bas-Maroc, qui, selon eux, est un diktat visant uniquement à faciliter le long bras du Maroc aux Pays-Bas.

    Les signataires et tous ceux qu’ils représentent ont noté avec consternation la capitulation éhontée dont a fait preuve le ministre Hoekstra pour parvenir au soi-disant « plan d’action Pays-Bas-Maroc ».

    Selon cette lettre, « ce plan parle de « partenaires égaux s’efforçant d’intensifier les relations dans tous les domaines au profit de leurs pays ». Rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité. Quiconque lit ce plan ne peut s’empêcher de conclure qu’il s’agit d’un diktat des autorités marocaines et que les Pays-Bas ont dilapidé tout ce que nous représentons en termes de droits de l’homme, de normes et de valeurs, ainsi que la liberté d’expression universellement louée, afin de favoriser le Maroc ».

    « Non seulement il est répréhensible et tout à fait indésirable que les Pays-Bas aient un traité légal avec le Maroc depuis des années, mais le marchandage effectué ici par le ministre pour arriver à ce plan a des conséquences directes et très graves pour tous les citoyens néerlandais marocains et leur intégration dans notre société néerlandaise », ajoutent-t-il.

    « Il est honteux que les Pays-Bas en arrivent à un tel plan avec un régime non démocratique qui commet quotidiennement des violations des droits de l’homme. Il convient de rappeler qu’Amnesty International et Human Rights Watch, entre autres, ont présenté des rapports accablants qui dépeignent sans fard la véritable nature du régime marocain », précisent-ils.

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  • Les moyens d’actions d’Al-Qaida au Maghreb Islamique

    Les moyens d’actions d’Al-Qaida au Maghreb Islamique

    Tags : Al Qaïda au Maghreb Islamique, AQMI, EIGS, MUJAO, Etat Islamique, Daech, ISIS, Sahel,

    Al-Qaida au Maghreb Islamique (AQMI), branche du réseau Al-Qaida, a fait allégeance à Oussama Ben Laden le 13 septembre 2006 et est implanté dans la région du Sahel où il opère principalement. AQMI est organisée en deux commandements pour l’exécution de ses opérations : à l’Ouest sahélien, Mokhtar Belmokhtar dirige une unité qui concentre ses actions principalement sur la Mauritanie. A l’Est, Abou Zeid dirige et exécute des opérations armées au Nord du Mali jusqu’au Sud de la Tunisie.

    AQMI a pour objectif de créer un « Emirat Islamique » à l’échelle du Maghreb, le but étant de fondre l’Algérie, le Maroc, la Tunisie et la Mauritanie dans un unique Etat qui serait placé sous l’autorité d’un chef religieux, d’où la déstabilisation volontaire des régimes politiques de la sous-région. AQMI distingue généralement deux types d’ennemis : l’ennemi proche ou voisin qui fait référence aux pays maghrébins (qui se positionnent comme étant l’ennemi prioritaire à combattre) et l’ennemi lointain, qui renvoie à l’occident (et aux alliés des ennemies proches).

    A l’image des autres groupes terroristes existants, Al Qaida dispose de divers modes d’actions. En effet, une première fatwa, remonte au début des années 90, autorisait le financement du djihad par des activités illicites. Mais c’est 2001 qu’une autre fatwa de l’égyptien Abou Bassir al-Tartousi, légitime le recours au vol, au trafic en tout genre, à la contrebande et au racket, si cela pouvait servir le djihad. Depuis, ces pratiques ont largement été mis en œuvre et restent les principaux modes d’actions de l’AQMI.

    I. La prise d’otage ou les enlèvements

    La prise d’otage pour les groupes terroristes et plus particulièrement pour AQMI, reste le moyen le plus sure pour s’attirer tout le réseau média et l’attention de toute la communauté internationale. Le rapt, souvent accompagné de menaces de mort si les revendications de ses auteurs ne sont pas respectées, reste la source financièrement la plus rentable.

    Ainsi, les terroristes d’Al Qaida n’hésitent pas à recourir à ce moyen dès que l’occasion se présente pour d’une part, obtenir des rançons pour financer leur structure et acquérir des armements de plus en plus sophistiqué et puissants, et d’autre part, pour exiger la libération de membres terroristes emprisonnés dans les pays du Sahel. De ce fait, 90% des ressources d’AQMI proviennent des rançons versées et on évoque aussi 90 millions d’euros réclamés par AQMI, pour la libération des 4 otages (français enlevés au Niger en septembre 2010) encore retenus. Ce montant représente plus de deux fois l’aide annuelle de la France au Mali ou au Niger.

    1. Aperçu sur le nombre d’otages enlevés et tués dans le Sahel et au Nigeria depuis 2009

    3 juin 2009 : AQMI revendique la mort du Britannique Edwin Dyer, enlevé le 22 janvier dans la zone frontalière entre le Mali et le Niger. Trois autres touristes européens, deux Suisses et un Allemand enlevés avec lui sont libérés en avril et juillet.

    25 juillet 2010 : AQMI revendique l’exécution du Français, Michel Germaneau, un ancien ingénieur de 78 ans, enlevé dans le nord du Niger le 19 avril puis transféré au Mali.

    8 janvier 2011 : Antoine De Léocour et Vincent Delory (deux français) sont tués au cours d’une opération de sauvetage franco-nigérienne en territoire malien, au lendemain de leur enlèvement par des membres d’Aqmi dans un restaurant de Niamey.

    24 novembre 2011 : Philippe Verdon et Serge Lazarevic (deux Français) sont enlevés par des hommes armés dans le Nord-Mali. Un rapt qui porte aussi la griffe d’AQMI.

    25 novembre 2011 : Un Allemand est tué en tentant de résister à son enlèvement à Tombouctou (nord du Mali) par des hommes armés qui kidnappent trois autres touristes se trouvant avec lui. AQMI, qui a revendiqué l’enlèvement, a menacé en janvier dernier de tuer les trois otages, un Suédois, un Néerlandais et un Britannique ayant aussi la nationalité sud-africaine.

    8 mars 2012 : Deux ingénieurs britannique et italien, otages au Nigeria depuis le 12 mai 2011 sont tués. Les otages ont été « assassinés » par leurs ravisseurs appartenant au groupe islamiste Boko Haram.

    Les prises d’otages les plus marquantes restent celles des deux humanitaires espagnols Albert Vilalta et Roque Pascual enlevé en novembre 2009 puis libéré en mars 2010 en contrepartie d’une rançon estimée entre 5 et 10 millions de dollars versés à AQMI. Un français Pierre Camatte enlevée au Mali en 2009 a quant à lui été libéré en échange de la libération de quatre islamistes de l’organisation détenu par Bamako. Aujourd’hui, au total, 12 Européens dont 6 Français, sont encore retenus au Sahel par AQMI et le MUJAO.

    Si AQMI qui dispose de réseaux dans plusieurs pays sahéliens (Mauritanie, Mali, Niger, nord du Nigeria…) est bien derrière l’enlèvement des nombreux occidentaux, elle a aussi démontré qu’elle pouvait frapper les intérêts occidentaux dans toute la région sahélienne. Pour rappel, après la fin de la rébellion touareg au Niger en 2009, certains membres de la communauté touareg ont tissé des liens avec des islamistes armés et il leur arrive de vendre leurs services pour des enlèvements ou des trafics, sans pour autant partager leur idéologie, le but étant purement financier.

    Aussi, pour repérer ses cibles, AQMI s’appuie également sur le soutien des populations locales qui informe le groupe de la présence de touristes ou d’humanitaires dans la région et ce, par intérêt ou pour des raisons de solidarité ou par complicité. C’est dans ce sens que des groupes autonomes sans appartenance terroriste kidnappent et revendent des otages.

    Aujourd’hui il est difficile de chiffrer le nombre de prises d’otages dans le Sahel en raison de la nature même de ce type de crime. Les informations restent peu fiables et peu vérifiables car ce genre d’événements n’est pas toujours publiquement rapporté et les autorités des pays « victimes » ne sont pas toujours coopératifs. Cependant des consultants spécialisés dans la prise d’otage estiment qu’il y aurait annuellement entre 20.000 et 30.000 enlèvements dans le monde.

    2. Evolution de l’industrie de l’enlèvement dans le Sahel

    Au cours de cette décennie, ce sont près de 120 millions de dollars qui ont été collectés par les organisations terroristes en matière de paiements de rançons, avec en tête l’AQMI qui a encaissé le plus d’argent depuis 2008.

    A titre d’exemple, l’Espagne aurait payé 8 à 9 millions d’euros pour obtenir la libération de ses otages, le Canada quelques millions d’euros, l’Autriche entre 2 et 3,5 millions d’euros pour la libération de deux Autrichiens. L’Italie 3 millions d’euros en 2002/2003, l’Allemagne aurait payé 5 millions d’euros pour la libération d’otages européens, idem pour la Suisse. Des pays comme la Grande-Bretagne ne paient jamais de rançons.

    L’autre constat inquiétant, est l’augmentation continue des montants des rançons exigées, passant de 4,5 millions de dollars en 2010 à 5,4 millions de dollars en 2011. A titre d’exemple, une filiale d’Al-Qaïda aurait tenté d’extorquer des paiements annuels importants, estimés à des millions d’euros, auprès d’une société (probablement Areva) basée en Europe, en échange de la promesse de ne pas porter atteinte à ses intérêts en Afrique. Mais cela n’est que le début d’un cercle vicieux : en réalité payer une sorte de redevance annuelle à des groupes terroristes reviendrait à financer d’autres opérations d’enlèvements qui, à leur tour, conduisent à la demande d’autres rançons.

    Les américains appelleraient donc les gouvernements européens à ne plus payer de rançons, alors que les européens acceptent mal cette position car au final, tous les pays concernés finissent sous la pression et sous la menace d’exécuter les otages par payer des rançons pour voir libérer leurs ressortissants otages d’AQMI au Sahel. Lorsque ce ne sont pas les gouvernements qui paient, ce sont des entreprises privées qui sont sollicitées pour régler la rançon.

    II. Trafics, contrebande et racket

    Si le Sahel est considéré comme étant un véritable « hub » énergétique, il en est de même en matière de trafics en tout genre et de contrebande. La zone sahélienne est devenue le lieu de passage privilégié pour de nombreuses filières criminelles qui font aujourd’hui du Sahel une plaque tournante de plusieurs trafics. Aux portes de l’Europe (premier consommateur mondial), cette zone reste incontrôlée et l’Amérique du Sud n’est pas la seule région d’où provient la drogue qui transite par le Sahel : cocaïne et héroïne en provenance d’Afghanistan transit aussi par cette zone. Les marchandises remontent, ensuite vers l’Europe, empruntant des itinéraires clandestins à travers le Tchad, le Mali et le Niger. On estime ainsi aujourd’hui que le Sahel sert de transit à 50 voire 70 tonnes sur les 200 à 250 tonnes de cocaïne produite en Amérique du Sud.

    AQMI n’intervient donc pas directement dans le trafic, mais prélève une taxe imposée et illégale sur les transits de drogue, en contrepartie du contrôle et de la sécurité qu’elle assure aux trafiquants chargés d’approvisionner les pays du Sahel et lors des passages de convois.

    La contrebande de cigarettes à travers le Sahel est également une pratique très courante et génératrice de revenus difficilement chiffrable, mais qui se compterait annuellement en plusieurs centaines de millions d’euros. Les marchés visés par ces trafics sont d’abord ceux du Maghreb, de l’Egypte et du Moyen-Orient. Cette contrebande très lucrative attire fortement les groupes terroristes locaux qui, s’ils ne s’impliquent pas directement, imposent un « service de protection » aux contrebandiers contre une dîme sur la marchandise, d’où l’implication particulière de Mokhtar Belmokthar, un des responsables d’AQMI alias « Mister Marlboro», dans le trafic de cigarettes au Sahel.

    III. Appuis et investissements extérieurs

    Ces appuis sont constitués de dons plus ou moins volontaires en provenance des communautés maghrébines installées en Europe et plus généralement à l’étranger. Ces fonds sont transférés via des organismes financiers de transferts de fonds (Western Union…). Le rapatriement de ces fonds est peu contrôlé et les traces difficiles à remonter, compte tenu du fait que de faux documents et renseignements justifiant l’origine et la destination des fonds sont présentés.

    Aussi, AQMI serait soutenu voire assister financièrement et militairement par des pays comme : l’Arabie Saoudite, la Libye, l’Iran ou encore le Pakistan. L’objectif étant de bénéficier de la protection d’AQMI pour ce qui est de leurs intérêts économiques et financiers dans la région du Sahel.

    Depuis la prise en otage de 16 personnes travaillant pour la multinationale Areva, au Niger, en septembre 2010, AQMI tirerait aussi ses soutiens financiers de firmes multinationales qui utilisent AQMI comme un moyen criminel pour atteindre des fins stratégiques.

    IV. Recrutements, Kamikazes et le réseau Internet

    AQMI ne compterait aujourd’hui que 500 combattants actifs, autour de Abdelmalek Droukdal, le chef du Groupe salafiste pour la prédication et le combat, au nord-est de l’Algérie. On compte 400 autres combattants logés dans le nord du Mali, soit un faible nombre de terroristes, au sein d’une organisation marquée par des tensions internes entre chefs rivaux et dont certains sont idéologiquement intransigeants et d’autres tout simplement des trafiquants.  Au total, d’après les données qui circulent dans le milieu du renseignement, il y aurait entre 500 et un millier de terroristes membres d’AQMI, essentiellement répartis entre les katibas du Sahel et celles du nord de l’Algérie. Pour information, au moins 150 terroristes auraient été arrêtés, tués ou se sont rendus entre janvier et octobre 2012.

    Les moyens d’action d’AQMI ne sont pas que financiers, ils sont aussi humains, notamment à travers le recrutement des jeunes maghrébins généralement en détresse pour en produire des postulants au martyre. Le recrutement se fait principalement en Algérie, dont 40% de la population vit sous le seuil de pauvreté. Le recrutement se fait également au niveau des prisons (notamment françaises) où cohabitent délinquants mineurs et terroristes. Ces derniers enrôleraient des jeunes en leur inculquant une idéologie meurtrière durant des séances d’endoctrinement.

    Si ce n’est pas au sein des prisons, c’est sur le réseau Internet que le groupe AQMI attire des volontaires à travers des vidéos (diffusées en plusieurs langues pour toucher le maximum de zones géographiques) et des messages de vengeance à l’encontre des apostats, des juifs et des « mécréants ». Le but étant une propagande très bien étudiée pour promouvoir le djihad et inciter les jeunes au service de la cause d’AQMI.

    Enfin pour reprendre Jean Luc Marret, spécialiste des questions de violence, du terrorisme et des Etats fragiles, AQMI est « une entreprise politique, composée de professionnels, exigeant une formation, poursuivant une carrière et pratiquant un métier, ayant des partenaires (…) disposant d’un capital, à la recherche de publicité et dont le nom équivaudrait à une marque ».