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  • Sahara occidental: le Conseil de sécurité réaffirme la solution d'autodétermination

    New York, 27 avr 2011 (SPS) Le Conseil de sécurité a adopté mercredi une résolution sur le Sahara occidental dans laquelle il réaffirme la solution permettant « l’autodétermination du peuple du Sahara occidental », tout en appelant à « améliorer la situation des droits de l’homme » des Sahraouis.

    Adoptée à l’unanimité, la résolution 1979 souligne que le Conseil de sécurité « réitère son engagement à aider les deux parties au conflit à parvenir à une solution juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ».

    Elle prend note de « l’impasse actuelle » et appelle les Etats de la région à coopérer davantage pour y mettre fin.

    A cet égard, le CS « appelle les parties à continuer de faire preuve de volonté politique et de travailler dans une atmosphère propice au dialogue de façon à entrer dans une phase de négociations plus intensive ».

    Enfin, le Conseil de sécurité a décidé de proroger pour un an le mandat de la mission de l’ONU au Sahara occidental (Minurso) jusqu’au 30 avril 2012.

    Le Front Polisario et le Maroc se sont engagés depuis 2007 dans des négociations sur l’avenir du Sahara Occidental sous l’égide des Nations. Dix rounds de discussions, dont six informelles, se sont achevés sans progrès tangible, rappelle-t-on. (SPS)

  • La famille de Saïd demande aux Nations Unies Dambar un mécanisme pour protéger les droits de l'homme au Sahara occidental

    Dans une lettre adressée au président en exercice du Conseil de sécurité de l’ONU, Nestor Osorio Londoño, avec une copie destinée à tous les membres du Conseil, la famille Dambar Saïd a exprimé sa « profonde préoccupation devant la grave situation vécue par le peuple sahraoui à cause de l’occupation illégale du Sahara Occidental par le Royaume du Maroc depuis plus de 35 ans, où ils sont privés de l’exercice des droits les plus fondamentaux d’une société. « 

    Cette famille sahraouie dénonce « les graves violations des droits humains subies par les civils sahraouis aux mains des forces répressives du régime d’occupation du territoire non autonome du Sahara occidental. »

    «Des violations qui ont été enregistrées dans de nombreux rapports de missions internationales et des cas signalés au cours de la levée du camp de la dignité à Gdeym Izik et son postérieur écrasement par l’armée et la police marocaine », ajoutent-ils.

    La famille de Saïd Dambar cite comme «exemple de violation systématique des droits de l’homme le cas de ce jeune sahraoui tué par la police marocaine en Décembre dans la ville de El Aaiun (capitale du Sahara Occidental occupée par le Maroc), sans que, jusqu’à présent, on leur permette un examen médico-légal et d’enterrer ses restes. « 

    Dans la matinée du mardi les proches de Dambar Said qui résident à Lanzarote ont reçu dans la Khaïma pour la Vérité et la Justice, le soutien du  président du Conseil de l’île de Lanzarote, Pedro San Ginés. Le Gouvernement de Lanzarote est arrivé à un accord institutionnel condamnant le cas et exprimant sa solidarité avec la famille de Dambar Said.

    Cette visite a été suivie par le Délégué du Front Polisario en Canaries, Mohamed Salem Daha, le ministre des affaires sociales, Marci Acuña, l’activiste Uruguayen militant des droits humains, José Morales Brum et le conseil municipal de San Bartolomé et membre de la Fédération de l’État d’Institutions solidaires avec le peuple sahraoui, Juan Antonio de la Hoz.

    Source : Diario de Lanzarote, 27/04/2011

  • Maroc : La spirale de la contestation se renforce

    Pour la 3e fois, le mouvement des «jeunes du 20 février» qui compte 45.000 personnes se réapproprient la rue pour exprimer les attentes déçues en matière de lutte contre «la corruption et l’injustice» et le lancement de «profonds changements» constitutionnels et politiques. Les garanties, exprimées dans le discours du 9 mars par le roi Mohammed VI, n’ont donc pas grandement convaincu.

    Les chantiers portant sur le renforcement de la justice et la séparation des pouvoirs n’ont pas eu plus d’écho que la commission pour la réforme de la constitution présidée par le juriste Abdelatif Menouni et appelée à présenter ses résultats le 16 juin. Aux marches et autres rassemblements qui se sont succédé après le discours du roi, l’appel à la reprise des manifestations dans plusieurs villes du royaume, lancées pour le 24 avril et soutenues par le Comité de soutien représenté par des ONG, des jeunes militants de partis et des syndicalistes, traduisent le rejet de la démarche dans le fond et la forme. Le mouvement des jeunes protestataires se réclame d’une refonte totale de la monarchie absolue qu’ils entendent remplacer par une monarchie parlementaire plus adaptée aux exigences de la bonne gouvernance et du contrôle de l’action gouvernementale. De la même manière, la commission pour la réforme a été boycottée par le mouvement du 20 Février et le PSU (Parti socialiste unifié). Elle a été également rejetée par l’AMDH (Association marocaine des droits humains) qui juge cette commission illégitime pour élaborer une Constitution démocratique. C’est dire que le fossé se creuse entre la monarchie et la société civile qui ne décolère pas. Dans le monde du travail, le bouillonnement est aussi intense. Le cycle de contestation sociale se poursuit à une cadence soutenue. Ainsi, après les deux grèves organisées en janvier et en février, des syndicats de travailleurs des collectivités locales (500.000 personnes) ont durci le ton pour protester contre une décision unilatérale du ministère de tutelle de promulguer des décrets relatifs aux statuts spéciaux pour certaines catégories d’employés.

    Deux grèves nationales, prévues pour les 13 /14 et les 26 /27 avril, seront organisées par le syndicat démocratique des collectivités locales et la Fédération nationale des fonctionnaires des collectivités locales pour demander l’alignement des employés, des fonctionnaires et cadres du secteur sur le statut de la Fonction publique, de meilleures conditions de travail, la création d’un comité des œuvres sociales et la mise en place d’une nouvelle grille des indemnités. Le marasme social reflète l’échec patent du dialogue initié entre les syndicats et la tutelle. Il tend à prendre plus d’ampleur avec le désaveu de la Confédération démocratique du travail (CDT) et l’Union nationale du travail au Maroc (UNTM) qui ont décidé de quitter la table des négociations de la commission du secteur public du dialogue social et justifié leur retrait par la «fuite en avant» du gouvernement et le «revirement de dernière minute» du Premier ministre Abbas el Fassi s’agissant de ses promesses visant à répartir sur 3 ans l’enveloppe budgétaire (43 milliards de dirhams, soit 3,7 milliards d’euros) consacrée notamment à l’augmentation des salaires, la promotion exceptionnelle, la réforme du système de la retraite et l’indemnité pour la perte d’emploi. De la contestation des jeunes du 24 avril à la fronde du 1er mai, la spirale est-elle engagée ?
    Larbi Chaabouni.
    Horizons, 27/04/2011
  • Un étudiant sahraoui assassiné et un autre blessé à l'université de Rabat

    Un étudiant sahraoui, Hamadi Habade, a été assassiné, et un autre, répondant au nom de Boutmite, blessé par arme blanche le 22 avril dans l’enceinte de l’université de Rabat, apprenons-nous de source locale. Les étudiants  sahraouis accusent «des personnes appartenant au régime marocain, mobilisées dans le cadre d’une politique ciblant l’identité sahraouie», ajoute cette source. 
    «Ce crime est destiné à casser le mouvement pacifique de protestation engagé par les étudiants sahraouis», selon un étudiant sahraoui. «Le pouvoir marocain a encerclé l’enceinte universitaire par divers moyens de répression», a-t-il ajouté. Des étudiants sahraouis de l’université de
    Marrakech ont rendu public un communiqué, dont nous avons une copie, exprimant l’«attachement du peuple sahraoui à l’indépendance».  «Nous annonçons notre attachement au Front populaire de libération (Front Polisario) comme légitime et seul représentant du peuple sahraoui», ajoutent-ils.
    «Nous dénonçons la série d’assassinats perpétrés par le colonialisme marocain contre les enfants de notre peuple», est-il écrit dans le communiqué. Les étudiants sahraouis de l’université de Marrakech affirment dans ce communiqué leur «solidarité avec l’ensemble des détenus politiques sahraouis se trouvant dans les prisons du colonialisme marocain.
    Nous exigeons leur libération immédiate sans condition». Les étudiants sahraouis demandent à  la communauté internationale d’«intervenir rapidement pour desserrer l’étau sur le peuple sahraoui au Sahara occidental», exprimant leur attachement «à la lutte pour le recouvrement total de la souveraineté et l’indépendance».

    Les étudiants sahraouis dénoncent les «atteintes aux droits de l’homme malgré les rapports internationaux adressés à l’Etat marocain, condamnant ces agissements», accusant le Maroc de pratiquer une «politique éradicatrice et raciale contre le peuple sahraoui».  
    Le Temps d’Algérie, 27/04/2011

  • Relations algéro-marocaines : La normalisation en marche ?

    Apparemment les relations algéro-marocaines sont en train de connaître une période de réchauffement. En attestent les déclarations allant dans ce sens de hauts responsables des deux pays. Mieux, le meilleur indicateur de ce «dégel», après de longues périodes de brouille, est incontestablement l’échange de visites au niveau ministériel dans le but évident de booster les relations bilatérales.

    Depuis presque deux mois maintenant on assiste en effet à un chassé-croisé des ministres de deux pays. C’est donc dans ce cadre que le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, effectue depuis hier une visite de cinq jours dans ce pays voisin. Au cours de cette visite, qui s’inscrit dans le cadre « du renforcement et du développement des relations de coopération entre les deux pays dans les domaines de l’agriculture, de l’agro-industrie et du développement rural », a indiqué un communiqué de ce département ministériel, Rachid Benaïssa aura certainement d’importants entretiens avec son homologue marocain, Aziz Akhennouch.
    Avant cette visite de Benaïssa d’autres ministres algériens ont séjourné au Maroc dans le cadre justement de la dynamisation des rapports entre le deux pays. Il s’agit d’Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau et d’El Hachemi Djiar, ministre de la Jeunesse et des Sports. Des visites qui se sont soldées par la signature d’accords bilatéraux, comme c’était le cas pour le mémorandum de coopération dans le domaine des ressources en eau. Des ministres marocains ont également rendu la pareille à leurs homologues algériens. El Hachemi Djiar, ministre des Sports, a en effet reçu son homologue marocain, Moncef Belkhayat, à Alger au mois de mars dernier.
    Au début du même mois Youcef Yousfi, ministre de l’Energie et des Mines, a eu des entretiens à Alger avec la ministre marocaine de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’environnement, Amina Benkhadra. Cet échange de visites est un signe qui ne trompe pas. Les deux pays confirment ainsi leur volonté de transcender tous les différends qui ont jusque-là miné leurs rapports pour aller de l’avant car il y va de leurs intérêts communs.
    Le ministre des Affaire étrangères, Mourad Medelci, a, à maintes fois, déclaré ces derniers temps, qu’« un nouveau climat positif » est petit à petit en train de s’instaurer entre les deux pays . Pour le chef de la diplomatie algérienne cette volonté commune de Rabat et d’Alger de relancer leur coopération devra certainement donner lieu à « une avancée positive ». Ce réchauffement s’est aussi traduit par la dernière déclaration du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Effectuant une visite dans la wilaya de Tlemcen à la mi-avril le chef de l’Etat, et alors qu’il inaugurait le tronçon ouest de l’autoroute Est- Ouest, a souligné qu’« il n’y a pas de problème entre l’Algérie et le Maroc ». Il a ajouté que « Le problème du Sahara occidental est un problème onusien. Le Maroc est un pays voisin et frère. Il faut coopérer et nous devons coopérer (avec lui) ». Un message fort vite compris par le gouvernement marocain, ce d’autant que le président de la République s’exprimait alors qu’il se trouvait dans une région frontalière avec le Maroc. « Nous considérons que ce sont de bons propos » a tenu à souligner avant-hier le porte-parole du gouvernement marocain, Khaled Naciri, qui cela dit en passant, a ajouté que cela mérite d’« être traduit sur le terrain ». L’allusion à la nécessité de la réouverture des frontières terrestres entre les deux pays, une revendication sans cesse remise sur le tapis par la partie marocaine, est à peine voilée. Mais sur ce plan l’Algérie demeure relativement inflexible. « L’ouverture de la frontière n’est pas à l’ordre du jour et nous n’avons mandaté personne pour discuter de cela » a récemment indiqué Mourad Medelci. Mais le chef de la diplomatie algérienne à tout de même laissé entrevoir une possible solution à cette question puisque, comme il l’a réitéré à plusieurs fois, « les frontières entre les deux pays ne peuvent rester indéfiniment fermées ».
    Et sur ce plan tout dépend de l’attitude du gouvernement marocain qui doit découpler la question des relations bilatérales de l’affaire du Sahara occidental, comme ll doit aussi accepter, comme le lui demande l’Algérie, de mettre à niveau l’ensemble des relations entre les deux pays. C’est dire que la normalisation de relations est un long processus qui a tout de même été entamé.
    Par : Kamal Hamed

    Le Midi Libre, 27/04/2011
  • Des élus français interpellent Sarkozy

    Chose promise, chose due. À quarante huit heures de leur retour des camps des refugiés sahraouis de Tindouf, des élus français et des représentants de la société civile française ont adressé une lettre ouverte au président de la République française, Nicolas Sarkozy, sur la situation de violation des droits de l’Homme au Sahara Occidental. Dans cette lettre, ces représentants associatifs et élus français qui reviennent d’une mission humanitaire d’observation dans les camps de réfugiés sahraouis, ont demandé au président français de soutenir les revendications légitimes du peuple sahraoui et de voter au Conseil de sécurité des Nations unies, le 28 avril, pour l’extension de la mission de la Minurso au contrôle de la violation des droits humains dans les territoires occupés. 
     
    Ces élus et représentants des collectifs de Lyon, Paris, Marseille et Metz ont également demandé au président français de tout mettre en oeuvre pour que le Droit international soit enfin respecté et qu’un référendum d’autodétermination soit organisé dans le respect de la résolution 1514 de l’ONU. La France avait, pour rappel, opposé son veto au Conseil de sécurité de l’ONU, l’année dernière, concernant l’élargissement de la mission de la Minurso (Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara Occidental). «Il est urgent que le peuple sahraoui, qui a fait le choix d’une résistance pacifique, puisse enfin décider librement de son avenir », ont souligné ces élus dans une lettre signée par la viceprésidente régionale Lorraine, Jacqueline Fontaine, la conseillère générale des Bouches-du-Rhône, Évelyne Santoru, la conseillère municipale de Tour, Nadia Hamoudi et Pierre Cúur, professeur en médecine à Lyon. 
     
    En appelant à l’engagement indéfectible du président français pour le respect et la défense des droits humains conformément aux valeurs universelles de la République française, ces élus ont relevé que les Sahraouis considèrent toujours la France comme le pays des droits de l’Homme et comptent sur notre soutien pour que leurs droits soient respectés et que le processus de décolonisation aboutisse. «Nous avons rencontré des Sahraouis vivant dans les territoires occupés qui ont été victimes de violations de leurs droits, emprisonnements arbitraires, sévices, tortures, viols», ont-ils dénoncé dans leur lettre, ajoutant que plusieurs ONG dont Amnesty International font régulièrement état de violations des droits de l’Homme au Sahara Occidental. 
     
    Les représentants associatifs et élus français ont également indiqué avoir constaté de visu les conditions de vie précaires des familles sahraouies qui vivent depuis 35 ans dans le plus grand dénuement, privées de leur territoire et séparées des leurs par un mur militarisé. Sur un autre registre, des parlementaires d’Amérique latine appellent à doter la Minurso d’un mécanisme des droits de l’Homme, a-t-on indiqué à l’agence Sahara presse service (SPS). 
     
    Près d’une centaine de parlementaires de cinq pays d’Amérique latine ont en effet, appelé le Conseil de sécurité à élargir le mandat de la mission onusienne pour le référendum au Sahara Occidental (Minurso) à prendre soin immédiatement pour assurer la protection des droits de l’Homme du peuple sahraouis, l’ouverture du territoire aux observateurs internationaux et a la presse indépendante. Les parlementaires, d’Argentine, du Panama, du Chili, du Pérou et de la Colombie, ont appelé à «permettre la mise en place de tous les mécanismes devant assurer la protection et la surveillance des droits de l’Homme dans les territoires occupés du Sahara Occidental, où ces droits continuent d’être bafoués en toute impunité», selon une lettre adressée à l’ambassadeur de Colombie auprès des Nations unies, Nestor Osorio, dont le pays assure la présidence du Conseil de sécurité. Ils ont également exprimé leur préoccupation des violations flagrantes des droits de l’Homme, du pillage des ressources et du report du référendum d’autodétermination du peuple du Sahara Occidental, ainsi que le sort des milliers de civils sahraouis dans les zones occupées par le Maroc. «La communauté internationale doit user de tous les moyens à sa disposition afin de trouver une solution juste et durable au conflit du Sahara Occidental, conformément au Droit international», ont-ils insisté.
    F. Houali
    Le Courrier d’Algérie, 27/04/2011
  • Pourra Le Sahara Occidentale commercialiser avec l’Union européenne dans le cadre des accords avec le Maroc ?

    GEORGINA MOMBO
    Bruselas (Bélgica)13/04/2011
     
    Depuis un mois, la Commission européenne (CE) a une question claire et concise : On inclue le Sahara Occidental dans les accords commerciaux avec le Maroc ? Le débat de ces conventions à Bruxelles auront lieu dans un moment clé pour le royaume Alaouite : les révoltes successives qui secouent l’Afrique du Nord, ont révélé des intérêts douteux de la part de l’Union européenne (UE) dans la région.
    Les Nations Unis (ONU), de son côté, et à travers sa mission dans le terrain MINURSO, étudie développer sa compétence dans le Sahara pour pouvoir garantir un plus grand respect des Droits de l’Homme. Une idée qui ne complaise pas beaucoup le royaume du Maroc, l’administrateur de fait dans la région avec le soutien de la France. Les Accords commerciaux que l’UE et le Maroc sont en train de négocier dans le cadre des politiques communautaires d’association et voisinage, ont comme objectif la libéralisation des échanges de produits agricoles, agricoles transformés et des produits de pêche. Cependant, sa mise en marche, prévue pour le deuxième trimestre de 2011, a été reportée depuis le mois de décembre de l’année dernière quand la Commission parlementaire de Commerce Extérieur, texte confus en mains, a voulu vérifier, à travers ses services juridiques, si les prétentions de Bruxelles et Rabat accomplissaient la législation internationale.
    Un accord ambiguë
    Dans le texte rédigé par la CE, n’apparait pas détaillée l’extension territoriale du même, ou dans d’autres termes, on ne reflète pas si les importations et les exportations qui se feront entre les deux associés incluront des produit provenant du territoire en processus de décolonisation et sur lequel l’ONU ne reconnaît pas la souveraineté marocaine. C’est ce qu’a confirmé le rapport émis par les services juridiques de l’Euro-chambre, au mois de janvier dernier, où on exprime une série de doutes quant à la légalité du texte et on y signale l’absence d’information décisive comme, par exemple, si l’accord répond ou non aux besoins et aux souhaits du peuple sahraoui, ou la manière avec laquelle ce peuple pourra en bénéficier.
    Par ailleurs, le texte invitait aussi le PE à demander des explications avant de ratifier la convention parce que “si le Maroc ne respecte pas le Droit international, le PE pourrait être en train d’y contribuer ».
    Selon le Droit international, si on arrive à confirmer l’inclusion du Sahara Occidental dans l’accord, la souveraineté permanente sur les ressources naturelles, soit son extraction, soit son exploitation, devrait résider dans le territoire sahraoui. Dans ce cas, l’ancienne colonie espagnole pourrait bénéficier des fonds et des aides que l’UE destine à ses voisins pour qu’ils puissent atteindre les niveaux de compétitivité adéquats aux exigences marchandes communautaires ou les aides de la Banque européenne d’investissement (BEI), comme fut le cas du Maroc, qui entre 1978 et 2006, a pu conclure la réforme d’hôpitaux, la gestion de systèmes d’assainissement des eaux ou encore promouvoir le secteur des petites et moyennes entreprises.
    Un silence institutionnel
    Dans cette ligne irait la position de Raúl Romeva i Rueda, du Groupe des Verts/Alliance Libre Européenne (del Grupo de los Verdes/Alianza Libre Europea), d’origine espagnol, Romera a été l’un des euro-parlementaires qui s’est le plus prononcé sur la situation au Sahara Occidental. Ainsi, l’avait-il fait quand il a demandé á la CE de se prononcer sur le démantèlement du camp de AgdaymIzik par Rabat. « Est-ce que la Commission pense adopter des mesures de pression ou blocage vis-à-vis du Maroc pour ses actes au Sahara Occidental ou au contraire elle va continuer à ne pas prendre position ? » il a demandé le 26 novembre dernier à travers une lettre écrite. En ce qui concerne le contexte actuel, Romera s’est prononcé aussi, haut et clair, en soutenant que c’est aux Sahraouis de donner leur accord et bénéficier de ces conventions, ce qui permettrait au Royaume Alaouite de commercialiser ses propres produits avec l’Europe, dans le cadre du pacte avec le Maroc.
    José Bové, membre également du Groupe des Verts/Alliance Libre Européenne et rapporteur du rapport d’accord final que devra voter l’Euro-Chambre, rejoint les critiques qui pleuvent sur la Commission. Ce député français a déjà annoncé qu’il ne le rédigera pas jusqu’à ce que tous les aspects juridiques soient clarifiés.
    Cependant, la possibilité que le Sahara pourrait être considéré apte pour commercialiser ses produits brille par son absence au niveau institutionnel, à Bruxelles. Dans le parlement, personne n’ose répondre à des « questions spéculatives », distingue LorincRedei, depuis le département de Presse du PE, devant l’absence de réponse de la part de l’Exécutive Communautaire. Et, bien que c’est cette même institution qui a freiné les ambitions européennes dans la Méditerranée, le débat autour de cette question se trouve bloquée : « Nous ne pouvons pas avancer jusqu’à ce que l’CE nous donne une réponse. Nous attendons à ce qu’on nous explique comment va se faire la gestion de l’accord et, surtout, que celui-ci ne soit pas contraire au Droit international » selon des sources officielles de Commerce extérieur, et ajoute, « Le moment venu, les eurodéputés, réunis en Commission parlementaire de Commerce extérieur, seront les chargés de débattre et voter pour ou contre l’accord. En aucun moment ils ne peuvent interjeter des amendements”.
    La CE, de son côté, continue sans donner de pistes, bien qu’elle sait qu’il existe un débat dans les mêmes hautes sphères. La question à propos de la légalité des accords, initialement envoyée par l’Euro-Chambre à Karel De Gucht, Commissaire européen pour le Commerce extérieur, a été transférée au Service de la Haute représentante de l’Union pour les Affaires étrangères et La Politique de sécurité, Catherine Ashton, qui ne s’est pas prononcé au mois de novembre dernier, après la réunion avec le Maroc ; elle ne le fait pas non plus maintenant.
    La diplomatie américaine pourrait être un élément clé
    Les États-Unis, à qui l’Europe dirige la vue quand elle se heurte avec des conflits externes, pourrait jouer un rôle important dans cette décision vis-à-vis du Sahara, après avoir connu l’existence de la lettre que le Parlement à entre les mains et qui provient de l’Administration américaine. Ce document, qui date de 2004 et qui est signé par Robert Zoellick, l’actuel président de la Banque mondiale, Washington, qui ne reconnaît pas l’autorité marocaine au Sahara occidental, établit une différence claire dans ces accords commerciaux avec le Royaume Alaouite et avec Rabat. Chose que le Ministre norvégien des Affaires étrangères, Jonas GahrStøre, a, de son côté, confirmé devant le Parlement au mois de mai 2010 quand il a abordé les relations commerciales qui unissent son pays avec l’Afrique du Nord.
    La question sur le fait que le Sahara pourra ou non commercialiser ses propres produits dans le cadre des Accords commerciaux UE-Maroc est encore dans l’air. Au moins jusqu’à ce que le Parlement prenne sa décision finale, qui pourrait avoir lieu à la fin du mois de juillet. Ses résultats, qu’ils soient favorables ou non aux dites conventions, pourraient avoir une incidence claire dans la politique que Rabat exerce jusqu’à aujourd’hui dans le Sahara occidental.
    Guinguinbali, 13/04/2011
  • Ban Ki-moon, l'ange gardien des intérêts franco-marocains

    « Les événements récents dans le Proche Orient et au nord de l’Afrique illustrent l’importance du respect des droits de l’homme pour la paix et la stabilité », avait signalé le Haut Commissariat de l’ONU pour les Droits de l’homme dans une note adressée au Secrétaire Général des Nations Unies, Ban ki-moon.
    Par conséquent, il est d’une importance capitale « d’établir un mécanisme international effectif pour la vigilance et la couverture indépendante, impartiale et continue des droits de l’homme moyennant mandat claire qui couvre » tout le Sahara Occidental et les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf. Raison pour laquelle  le Haut Commissariar propose à Ban Ki-moon,  de recommander au Conseil de Sécurité de doter la Minurso d’un mécanisme pour pouvoir informer du respect des droits de l’homme.
    Les yeux de tous les sahraouis et de la communauté internationale étaient braquées sur la personne de Ban Ki-moon en se disant qu’il aurait du mal à faire abstraction d’un constat devenu accablant pour l’ONU, à savoir que la MINURSO, présente aub Sahara Occidental depuis 20 ans, reste la seule et unique mission onusienne dépourvue de la protection des droits de l’homme. En particulier, dans les temps présents où les protestations se répandent partout en Afrique du Nord et au Moyen Orient, une conjoncture qui fait de l’observation des droits de l’homme au Sahara Occidental très avatageuse pour les habitants de la région et pour toutes les parties impliquées dans le conflit. 
    Nous croyions qu’il allait se contenter d’organiser les «fuites» de son projet de rapport afin d´en informer la France et le Maroc, avant de le présenter au Conseil de sécurité. Mais non! Il a fallu que Ban Ki-moon s’affiche une fois de plus en défenseur des intérêts franco-marocains. Il a fallu encore une fois qu’il déclare son mépris à ce peuple dont les droits sont reconnus par l’entièreté de la communauté internationale. D’abord il organise lui-même les « fuites » de son projet de rapport afin d’en informer la France et le Maroc avant de le présenter au Conseil de Sécurité, ensuite il fait la sourde oreille aux recommandations de ses assesseurs sur l’inclusion d’un mécanisme de veille sur la situation humaine dans le territoire.
    Ban Ki-moon s’en fiche de l’assassinat de Najem El Garhi et de Dembar Ahmed comme il s’en fiche de la férocité avec laquelle les forces de répression marocaines ont procédé pour le démantèlement du camp pacifique de Gdeym Izik, comme il s’en fiche des 35 années de ce conflit qui perdure grâce à la faiblesse de son organisation.
    Ainsi, Ban Ki-moon aura démontré accomplir deux fonctions à la fois : celle de Secrétaire Général de l’ONU et de gardien des intérêts franco-marocain dans l’establishement de New York. Il lui reste de recommander à Représentant Spécial, Christopher Ross, de veiller à ce que les négociations continuent indéfinimment pour maintenir le statu quo et le calavaire du peuple sahraoui. 
  • Bagarre à l'ONU sur le Sahara Occidental

    L’ordre donné hier par un tribunal de Casablanca de mettre en liberté provisoire trois indépendantistes sahraouis emblématiques -Ali Salem Tamek, Ibrahim Dahane et Ahmed Naciri-, accusés d’avoir attenté à la sécurité de l’État, n’est pas un hasard. Au Maroc la justice n’est pas indépendante.
    La décision a été prise au moment où le Sahara Occidental génère de fortes tensions au siège de l’ONU, dont le Conseil de Sécurité doit se prononcer à la fin du mois sur le renouvellement du mandat de la Minurso, le contingent de l’ONU déployé depuis 20 ans dans cette ancienne colonie espagnole. Le mandat expire le 30 avril.
    La Minurso est l’un de peu nombreux contingents de maintien de la paix qui manque de compétences pour surveiller le respect des droits de l’homme. La Haute Commissaire de l’ONU pour les Droits de l’homme, Navathem Pillay, croit que les « événements récents » dans le monde arabe « illustrent l’importance des droits de l’homme pour la paix et la stabilité ».
    De là que son département proposerait au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, de mette en exergue dans son rapport qu’un mécanisme effectif est nécessaire « pour la vigilance » des droits de l’homme au Sahara. La Minurso, dont le mandat serait agrandi, en serait chargée.
    Ban Ki-moon n’a pas inclus cette recommandation dans son rapport, selon Inner City Press, la web d’information dédiée à l’activité de l’ONU. Il a cédé ainsi aux pressions de la France, un membre permanent du Conseil de Sécurité et grand défenseur des intérêts du Maroc, qui refuse que la Minurso puisse informer du respect des droits de l’homme.
    Paris aurait avancé un argument de poids devant Ban Ki-moon, selon cette web : les deux parties doivent étroitement collaborer pour mettre fin au conflit au Côte d’Ivoire.
    Mais le Gouvernement français a aussi appuyé son allié marocain pour qu’il fasse des gestes envers les sahraouis pour atténuer la force des critiques que les amis du Front Polisario au Conseil de Sécurité, à commencer par l’Afrique du Sud, peuvent lui formuler.
    C’est à cause de cela que le tribunal de Casablanca a mis hier en liberté les trois indépendantistes accusés, selon indiqué par des sources diplomatiques accréditées à l’ONU.
    Ban Ki-moon a été accusé par quelques délégations de filtrer le brouillon de son rapport à la France et au Maroc pour qu’ils puissent le corriger avant qu’il le présente à l’organe maximal de l’ONU. La dernière version qui circule loue les facilités que Rabat octroie au Sahara aux envoyés du Conseil des Droits de l’homme de l’ONU.
    La bagarre organisée à l’ONU – les porte-paroles esquivent presque toutes questions de la presse – génère des retards. Ban Ki-moon auraitn du diffusé son rapport le 6 avril, mais jusqu’à hier encore il ne l’a pas fait. Elle n’a eu lieu non plus la réunion prévue mardi des pays qui fournissent des forces à la Minurso et aussi elle a été ajournée, la première séance d’évaluation du rapport par le Conseil prévue pour aujourd’hui a été ajournée.
    Ignacio Cembrero
  • Le roi Mohamed VI sous pression

    Le roi du Maroc, Mohamed VI, se trouve sous pression de plusieurs côtés à la fois. A l’intérieur, la jeunesse ne désarme pas et continue à lever le flambeau de la révolution qui secoue les pays arabes. Il y a un mois, Mohamed VI avait cédé à la pression en créant une commission pour la réforme constituttionnelle dans le but de contrôler le mécontentement populaire et mettre fin au climat de protestation qui caractérise le Maroc depuis le 20 février 2011. En vain. Le peuple marocain a décidé de sortir de nouveau le 24 avril pour maintenir la pression.

    Au niveau international, le débat au sein de l’ONU sur la question des droits de l’homme est vif. L’on parle d’une manière claire de la nécessité de créer un mécanisme au sein de la MINURSO pour surveiller et rapporter sur la situation des droits de l’homme au Sahara Occidental. Le Conseil de Sécurité doit se prononcer, le 27 avril, sur la question sahraouie et le renouvellement du mandat de la MINURSO. Les informations filtrées des coulisses de l’ONU indiquent que les pressions de la France ont réussi à modifier le contenu du rapport du Secrétaire Général Ban Ki-moon. Au lieu de recommander la création d’un mécanisme de droits humains, il choisira « un langage de droits » pour aller à l’encontre des recommandations de toutes les organisations de défense des droits de l’homme qui se sont prononcées, d’une façon unanime, pour l’élargissment du mandat de la MINURSO.

    Le débat fait rage sur la proposition de résolution du Conseil de Sécurité dont la session prévue pour 15 avril a été rapportée, selon Inner Press City.

    Pour contrecarrer les pressions auxquelles est soumis, le roi Mohamed VI a décidé de libérer des prisonniers politiques. Parmi eux, trois militants sahraouis dont la libération a été déclarée provisoire.