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  • Pour sortir du colonialisme!

    samedi 26 février 2011
    Manifestation à Paris Place de la République à 15 h contre la guerre, les racismes, la xénophobie d’Etat
    – Rassemblement à Rennes 15 h place de la mairie.
    Il y a 50 ans, les empires coloniaux de l’époque s’effondraient. Patrice Lumumba était assassiné au Congo et des centaines de travailleurs algériens allaient être noyés dans la Seine, jetés par la police française du préfet Papon, parce qu’ils osaient manifester pacifiquement pour l’indépendance de l’Algérie.
    50 ans plus tard, un nouvel ordre colonial se réorganise :
    Les discours colonialistes sur « l’homme africain » et sur les aspects positifs de la colonisation positive, le débat sur l’identité nationale, les campagnes anti immigrés, xénophobes à caractère raciste, islamophobe et négrophobe, les référendums suisses sur les minarets et la double peine, prépare une guerre de civilisation qui ne dit pas son nom et prend les immigrés et les peuples du sud comme des boucs émissaires de la mondialisation financière et de la crise.
    L’embourbement de la guerre en Afghanistan, l’extension de la guerre au Pakistan, les menaces qui pèsent sur l’Iran, ou en Irak, des guerres menées pour contrôler les ressources pétrolières et de gaz montrent que le spectre de la guerre est plus que jamais menaçant : la progression des dépenses militaires mondiales qui atteignent un nouveau record progressant de 49% par rapport à 2000.
    En Palestine, la colonisation et l’occupation continuent en Cisjordanie et à Jérusalem et le blocus transforme Gaza en un prison a ciel ouvert, tandis que les Palestiniens citoyens israéliens sont de plus en plus en butte à la discrimination. Malgré des condamnations répétées pour crime de guerre, Israél poursuit cette politique brutale et dépossède et étouffe le peuple palestinien… sans être inquiété par les autorités de France, de l’UE ou des Etats-Unis.
    Au Sahara Occidental, en Tchetchénie, Au Kurdistan, au Sri Lanka, au Sahara Occidental …des peuples se battent pour le droit à l’autodétermination, contre la colonisation et pour la défense de leurs droits politiques, culturels et sociaux.
    En Amérique Latine, les peuples et des gouvernements se battent pour défendre leur souveraineté et leur droits, contre l’embargo de Cuba, pour la défense des peuples indigènes.
    En Afrique, en Asie ou en Amérique latine, le paiement de la dette et de ses intérêts sert à étrangler les Etats et les peuples tandis que la politique du FMI , de la Banque mondiale et de l’OMC organisent l’austérité contre les budgets sociaux et la privatisation des biens communs et des services publics. Des millions d’hectares de terres sont accaparées, recolonisées par de grandes entreprises multinationales. Profitant de la crise économique et climatique, la biopiraterie installée par de grands groupes exploitent les ressources de la biodiversité.
    Les conséquences du colonialisme sont plus que jamais présentes :
    En Afrique , la cellule de l’Elysée pilote les réseaux de la Françafrique qui imposent leur loi pour le plus grand profit des entreprises comme Total , Bolloré, EDF , Bouygues, Veolia ou Areva. Les bases militaires françaises implantées à Djibouti ou en Centrafrique soutiennent les dictateurs de la région.
    Dans les dernières colonies françaises dits « territoires d’outre mer », l’inégalité imposée par la situation coloniale engendre les révoltes comme en en Martinique et en Guadeloupe où le LKP exige toujours l’application des accords issus de la grève générale de 2009. En Kanaky, la question de l’indépendance est posée pour 2014 tandis que les Comores demandent conformément au droit international le retour de Mayotte en leur sein.
    En France la répression contre des travailleurs sans papiers entretient une main d’oeuvre corvéable à merci tandis que chaque année des lois anti immigrés criminalisent les étrangers qu’ils soient demandeurs d’asiles ou qu’ils fuient la misère de leurs pays d’origines. Des quartiers populaires sont soumis à des interventions policières qui prend de plus en plus un caractère d’occupation avec chasse au faciès, multiplication des controles d’identité, couvre feu pour les jeunes.
    Toutefois, grâce à nos actions communes, nous avons fait reculer le pouvoir. Il a déjà supprimé l’article 4 de la loi colonialiste du 23 février 2005. Nous l’avons aussi fait reculer en exigeant et en obtenant la suppression du Ministère de l’Immigration. Il faut maintenant en finir avec la xénophobie d’Etat qui s’appuie sur le concept d’identité nationale et utilise le racisme, l’islamophobie ou la négrophobie .
    Face à ce nouvel ordre colonial, nous appelons dans le cadre de la 6ème « Semaine anticoloniale » à une grande manifestation contre la guerre, le racisme et le colonialisme.
    Toutes et Tous dans la rue le 26 février à 15 H pour montrer notre rejet de la guerre, de la militarisation et du colonialisme, pour obtenir le retrait des troupes d’Afghanistan, pour réclamer un monde de respect des droits pour tous, un monde de paix !
    Toutes et Tous dans la rue pour lutter contre la colonisation et les occupations, pour le droit à l’autodétermination, pour le respect des droits nationaux et des Droits humains, des peuples Palestiniens, Sahraouis, Tchetchénes, Kurdes, Tamouls …
    Toutes et Tous dans la rue pour l’annulation sans condition de la dette, contre la recolonisation des terres, les politiques du FMI, de la Banque Mondiale et de l’OMC, pour lutter contre l’impunité et la criminalité financière et le recours aux paradis fiscaux ; pour l’accès de toutes et de tous à l’alimentation, à l’eau, la santé, l’éducation, à l’emploi, à l’habitat, et à la justice.
    Toutes et Tous dans la rue pour dire non à la Françafrique et à l’ordre colonial dans les territoires d’outre Mer. Pour la fermeture des bases militaires françaises en Afrique et l’arrêt de l’aide militaire et policière française aux dictateurs sous couvert d’Aide Publique au développement.
    Toutes et Tous dans la rue pour refuser la xénophobie d’Etat et le racisme, pour la régularisation de tous les sans papiers, la liberté de circulation, pour l’égalité des droits et contre toutes les discriminations. Tous ensemble pour sortir du colonialisme !
    CNT- Secrétariat International, 23/02/2011
  • Le roi du Maroc est à la fois Zapatero, Botin et Rouco Varela.

    Il a prouvé sa foi ferme en la liberté d’expression. Il a été en prison pour avoir osé faire une caricature du roi Mohamed et pour avoir écrit sur les réfugiés sahraouis contre la ligne du régime.

    Le journaliste Ali Lmrabet (Tétouan, 1956) fait partie de ceux qui ne se taient pas. Il a été en prison et il a fait une grève de la faim pour défendere ses droits et celui de tout le peuple marocain, à s’exprimer en liberté, même si c’est contre le roi Mohamed VI. Maintenant, il voit émerveillé comme des dizaines de milliers de personne osent sortir dans la rue et critiquer le roi et son régime. Il sait que la révolte est en marche et il n’y a pas de marche arrière. Hier, il a donné une conférence à Palma invité par IniciativaVerds.

    – Le titre de la conférence : « Qu’est-ce qui se passe avec les révoltes démocratiques dans les pays arabes?

    – Je suis très étonné de ce qui se passe. Dans le monde arabe, on a touours su que la démocratie allait arriver, mais pas avec cette rapidité. Le message le plus important est que les gens en ont marre. Les peuples arabes sont comme vous et veulent la liberté que vous avez. Ces révolutions sont, en plus, la fin du mythe fabriqué par l’Occident qui dit que ces dictateurs sont imprésentables mais à la fois sont le meilleur moyen de contenir l’islamisme. Nous nous sommes rendus compte d’une chose merveilleuse : c’est le peuple, les jeunes, dans son expression la plus pure, qui se soulèvent pour demander quelque chose qui pour vous est normal mais qui pour nous est extraordinaire : liberté, égalité et démocratie.

    – A votre avis, qu’est-ce qui va se passer au Maroc?

    – Certaines disent que le Maroc sera l’exception. La ministre des Affaires Etrangères, Trinidad Jimenez, un jour dit quelque chose et un autre jour en dit une autre. Sans aller plus loin, elle disait que la manifestation au Maroc s’est passé avec « normalité démocratique ». Si elle pense que le Maroc est une démocratie, eh ben c’est la seconde découverte la plus importante après celle de l’Amérique. Les pays arabes ne sont pas égaux et les révoltes ne vont pas avoir les mêmes caractéristiques, mais nous avons en commun la langue et les problèmes, qu’ils soient des pays riches ou pauvres.

    – Cherchent-ils à destituer le roi ou évolutionner vers une monarchie comme celle d’Espagne?

    – Moi, je soutiens la protesta mais je ne suis pas dans l’organisation, même s le gouvernement et certains groupes le disent. Les jeunes qui sont sortis pour manifester le 20-F disaient qu’ils n’avaient aucun nproblème avec le roi, mais avec la monarchie et qu’ils veulent aller d’une monarchie absolue à une monarchie parlamentaire. Je crois qu’il y a alors un problème avec le roi, parce que c’est lui le monarque absolu, Mohamed VI. Il a maintenant une occasion extraordinaire pour transformer la monarchie en parlementaire. Mais je crois qu’il n’a pas entendu le message parce qu’il a dit que ceux qui sont sortis dans la rue faisaient de la démagogie. Malheureusement, le roi du Maroc règne, gouverne, il est le commandeur des croyants et le plus grand entrepreneur du pays; Mohamed VI est à la fois le roi Juan Carlos, Rodriguez Zapatero, Rouco Varela et Botin. Cela n’est pas normal et il faut le lui dire d’une manière pacifique. Nous ne demandons que ce que vous avez. Nous n’avons ni sécurité sociale, je vis avec mon téléphone sous écoute les 24 heures, qui peut vivre ainsi? Peu de gens.

    – Dans le cas du Maroc, L’Espagne se positionne-t-elle d’une manière différentes qu’avec le reste des révoltes?

    -Je conseillerais l’Espagne la neutralité et qu’elle penche plus sur ses problèmes économiques que sur les problèmes du Maroc. Lorsque j’entends Zapatero dire que le Maroc est une exception, je pense « ah, c’est extraordinaire! ». Mais il n’est pas une exception. Je ne dirais pas que la révolte va avoir lieu demain, mais les germes de la révolte, démocratique et non pas islamiste, sont là, et tôt ou tard nous aurons un pays démocratique.

    – Pourquoi le PSOE ne récrimine en rien au Maroc?

    – Pour des intrêts économiques. L’Espagne est le deuxième investisseur au Maroc après le France. Et il y a le chantage que le Maroc fait à l’Espagne avec le sujet de l’immigration. Le Maroc est un Etat policier et peut arrêter le flux de l’immigration vers l’Europe de manière policière et s’il le veut, il peut laisser ces gens passer. L’Espagne a cette peur. Mais le Maroc n’est pas un saint et l’Espagne ne le critique jamais, elle devrait le critiquer de temps en temps.

    -Les médias européens, comment transmettent-ils ce qui se passe?

    En Europe, il y a des médias importants qui minimisent ce qui se passe. Je me rappelle d’une manifestation en Egypte il y a quelques années avec 300 peronnes, c’était un succès. En tunisie, tout a commencé avec 1,2,3 personnes. Et au Maroc on a eu une manifestation très importante, et sans les islamistes qui ne se sont pas impliqués. Les islamistes de Justice et Spiritualité sont l’association qui peut rassembler le plus de gens et ils ne se sont pas impliqués. Et maintenant, les journaux disent qu’il n’y avait que mille personnes. Le roi a dit qu’il n’allait pas céder à la démagogie, mais Ben Ali et Moubarak disait aussi la même chose et ils ont fini par céder. Nous avons attentu 50 ans et nous pouvons encore attendre, mais  la fin de la monarchie absolue est déjà là. En ce qui concerne les révoltes du monde arabe, nous pouvons dire qu’aucun géo-politicien, aucun, ne les avait prévues. Tout le monde s’est trompé.

    -Est-il le moment pour la révolte de la femme aussi?

    -La Tunisie est un pays pionnier en libération de femme. Au Maroc, le roi actuel a élaboré un statut de la femme où il élimine beaucoup de restrictions, par exemple au moment du mariage. Sur papier, tout est parfait, mais le problème est que nous n’avons pas une justice indépendante, par contre nous avons un taux d’analphabétisation haut. Plus de 56% de la population est analphabéte, ans les milieux ruraux il arrive à 92%. Vous pouvez avoir le meilleur texte du monde, mais au moment de l’appliquer il ne fonctionne pas. La solution sera une démocratisation du Maroc. Je ne sais pas combien de temps ça va prendre, mais ce sera la solution. Le roi nomme le premier ministre. Nous pouvons voter, mais le roi peut désigner une personne qui n’a pas été élue et cela est arrivé plusieurs fois. Et il faut dire que l’islamisme est une composante de notre société, mais il faut lui donner une mauvaise vision, il y a des islamistes radicaux et une partie très importante d’islamistes qui ne sont pas radicaux.

    – Vous prévoyez d’ouvrir un nouveau journal digital. N’avez-vous pas peur de nouvelles représailles?

    – Je suis comme un virus, à force de lui injecter des antibiotiques il devient résistant aux antibiotiques. Depuis 15 ans, ils nous écrasent, à un moment donné tu ne sens plus rien.

    – Comment évaluez-vous l’état du journalisme dans notre pays?

    – Ici, c’est plus ou moins pareil. Je suppose qu’il y a aussi la censure et l’auto-censure. Et puis, il y a les salaires, là-bas les journalistes gagnent plus.

    Source : Diario de Mallorca, 22/02/2011
    Traduction de l’espagnol : SPS RASD
  • Ma nifestations au Maroc : Une ligne rouge franchie

    Plusieurs milliers de Marocains ont participé, dimanche, à des manifestations dans nombre de villes du Maroc pour revendiquer de vastes réformes politiques, dont la limitation des pouvoirs du roi, qui devrait, selon les revendications « Régner et non gouverner ». L’ampleur de ces manifestations, qui se sont déroulées dans le calme, lève le voile sur la gravité de la crise qui couve dans un pays que les politiques et les médias occidentaux n’ont cessé de présenter comme un havre de paix et qui ferait exception à la colère qui traverse quasiment l’ensemble du monde arabe. À Rabat selon des sources indépendantes, près de 15 000 manifestants se sont rassemblées, avant de défiler dans une grande artère du centre scandant « Le peuple veut le changement! » ou ont dénoncé la corruption qui ravage tous les rouages du régime. Des manifestations d’envergure rassemblant plusieurs milliers de personnes ont également eu lieu dans la plupart des grandes villes marocaines, dont Casablanca,Tanger et Marrakech. Dans la foulée des événements de Tunisie et d’Égypte, de jeunes Marocains avaient lancé sur Facebook le mouvement « du 20 février », appelant à manifester pacifiquement pour réclamer une nouvelle Constitution, limitant notamment les pouvoirs du roi, et plus de justice sociale. L’appel à des manifestations « pacifiques » a ensuite été appuyé ou repris par des ONG ainsi que par l’Organisation de jeunesse de l’association islamiste Al adl ou El Hissan , de cheikh Yassin , mouvement non reconnu mais toléré et considéré comme l’un des plus importants du Maroc. La porte-parole de l’association, la fille du leader du mouvement, celui qui avait défié Hassani II , remettant en cause sa qualité de commandeur des croyants , Nadia Yassin n’a cessé de mettre en garde contre une explosion sociale au Maroc et n’avait pas exclue un changement radical, voire l’avènement de la République au Maroc. Il est d’ailleurs significatif que samedi des manifestants aient attaqué un commissariat et une entreprise française près de Tanger, dans le Rif, berceau du légendaire Abdelkrim et des révoltes ancestrales contre la monarchie marocaine.

    Parmi les trois lignes rouges, le roi, le Sahara Occidental et l’Islam, celle des compétences du roi vient d’être franchi, ce qui fait de cette manifestation un évènement historique. Des groupes de gauche demandaient « Moins de pouvoirs pour la monarchie », et certaines banderoles proclamaient: « Le roi doit régner et non gouverner » ou « Le peuple veut une nouvelle Constitution ». Le prince Moulay Hichem, cousin du roi, qui a appuyé les manifestations, s’est également prononcé pour une monarchie parlementaire au Maroc, à l’image des monarchies espagnole et britannique. À Rabat, où la police se montrait discrète, Brahim Abou Dahl, un enseignant de 52 ans, a dit être venu pour réclamer une constitution « Plus démocratique ». « Il faut élargir les pouvoirs du Premier ministre pour qu’il soit responsable devant le peuple », a-t-il déclaré .Une étudiante de 20 ans, Aïcha, a expliqué être venue manifester contre la corruption et pour une « amélioration des conditions de vie » dans ce pays où les inégalités demeurent très fortes et le chômage des jeunes élevé. Les principaux partis politiques marocains dont l’Istiqlal, du Premier ministre Abbas El Fassi et qui soutiennent inconditionnellement la monarchie et la poursuite de l’occupation du Sahara Occidental, s’étaient prononcés contre l’appel à manifester. Le Maroc a jusqu’à présent été épargné par les mouvements de contestation qui ont renversé les régimes en place en Tunisie puis en Égypte et ont maintenant gagné d’autres pays du monde arabe dont la Libye, le Yémen et Bahreïn, notamment.

    Des manifestations de solidarité avec le peuple marocain ont eu lieu dimanche à Paris, Madrid et Bruxelles.

    Plusieurs vidéos témoignant de l’ampleur des manifestations ont été publiés sur Youtube.

    1. Manifestation à Tanger:
    http://www.youtube.com/watch?v=zHLlp2YwBF8
    http://www.youtube.com/watch?v=s7E9DhCWpyU

    2. Manifestation à Marrakech
    http://www.youtube.com/watch?v=6kIBCKkOVeg
    http://www.youtube.com/watch?v=ThH5QLD_PlQ&feature=player_embedded#at=23
    http://www.youtube.com/watch?v=2eY8V_cIMP0&feature=player_embedded
    http://bambuser.com/channel/Marouane82/broadcast/1434089

    3. Manifestation à Meknès
    http://www.youtube.com/watch?v=i-SLNHp17v0&feature=player_embedded

    4. Manifestation à Oujda
    http://www.youtube.com/watch?v=bPRFPWQIt78&feature=player_embedded

    5. Manifestation à Taza
    http://www.facebook.com/video/video.php?v=143560392374117&oid=136874103028175&comments

    6. Manifestation à Casablanca
    http://www.youtube.com/watch?v=umPzW9b0DV8

    7. Manifestation à Tetouan
    http://www.youtube.com/watch?v=Q-jcsatTOM4&feature=player_embedded

    8. Manifestation entre Inzagane et Agadir
    http://www.youtube.com/watch?v=FFYLmMHhNT8&feature=player_embedded

    9. Manifestation à Beni Mellal
    http://www.facebook.com/video/video.php?v=1911365783119&comments

    10. Manifestation à Rabat
    http://www.youtube.com/watch?v=LuRtRboldCc&feature=player_embedded

  • Maroc : Plus rien ne sera comme avant

    Hier, 20 février, une nouvelle flamme est née au Maroc. Celle de la liberté et la dignité. La réponse massive de la population marocaine à la convocation est un avertissement au roi et au gouvernement marocains. Plus rien ne sera comme avant. La peur a été vaincue et les tabous abattus. Une des lignes rouges, les pouvoirs du roi, a été franchie. Le peuple exige une nouvelle constitution où les pouvoirs ne soient pas concentrés dans le palais mais aux mains des élus des peuples.

    Avec ces manifestations, le peuple aura aussi tué le mythe de l’ennemi extérieur, l’Algérie et le Polisario, qui a servi pendant plus de 35 ans à museler la société marocaine pour maintenir ce qu’on a appelé « consensus national pour l’intégrité territorial », avec l’annexion du Sahara Occidental comme prétexte.

    Samedi, l’agence officielle MAP et toute la presse marocaine avaient annoncé que la manifestation a été annulée. En vain. Dorénavant, plus rien ne fera reculer le peuple marocains assoiffé de liberté et de démocratie. Ces mêmes médias essaieront de rester importance à la manifestation rapportant des chiffres qui sont loin de la réalité. Ils parlent de centaines, alors qu’ils étaient des milliers dans les principales villes du Maroc. Les vidéos sur Youtube ne laissent aucun doute. Un journal digital indépendant, Lakome.com, avance les chiffres suivantes :

    Au Maroc:
    – Rabat: plus de 16.000
    – Casablanca: plus de 8.000
    – Marrakech: plus de 50.000
    – Kenitra: 5.000
    – Hoceima: plus de 50.000
    – Tetouan: 50.000
    – Tanger plus de 10.000
    – Oujda: plus de 5.000
    – Safi: Plus de 2.000
    – Agadir et Inzigan: plus de 60.000
    – Tata: 1.000

    Ailleurs :
    – Madrid: plus de 5.000
    – El Aaiun: plus de 1.000
    Et d’autres à Paris et Bruxelles

    Une image vaut mille mots:

    1. Manifestation à Tanger:
    http://www.youtube.com/watch?v=zHLlp2YwBF8
    http://www.youtube.com/watch?v=s7E9DhCWpyU

    2. Manifestation à Marrakech
    http://www.youtube.com/watch?v=6kIBCKkOVeg
    http://www.youtube.com/watch?v=ThH5QLD_PlQ&feature=player_embedded#at=23
    http://www.youtube.com/watch?v=2eY8V_cIMP0&feature=player_embedded
    http://bambuser.com/channel/Marouane82/broadcast/1434089

    3. Manifestation à Meknès
    http://www.youtube.com/watch?v=i-SLNHp17v0&feature=player_embedded

    4. Manifestation à Oujda
    http://www.youtube.com/watch?v=bPRFPWQIt78&feature=player_embedded

    5. Manifestation à Taza
    http://www.facebook.com/video/video.php?v=143560392374117&oid=136874103028175&comments

    6. Manifestation à Casablanca
    http://www.youtube.com/watch?v=umPzW9b0DV8

    7. Manifestation à Tetouan
    http://www.youtube.com/watch?v=Q-jcsatTOM4&feature=player_embedded

    8. Manifestation entre Inzagane et Agadir
    http://www.youtube.com/watch?v=FFYLmMHhNT8&feature=player_embedded

    9. Manifestation à Beni Mellal
    http://www.facebook.com/video/video.php?v=1911365783119&comments

    10. Manifestation à Rabat
    http://www.youtube.com/watch?v=LuRtRboldCc&feature=player_embedded

  • Le Maroc veut-il vraiment la réconciliation avec l’Algérie ?

    Son ministre des affaires étrangères a lancé en direction d’Alger : “Oublions le passé” – Le Maroc veut-il vraiment la réconciliation avec l’Algérie ?

    Malgré l’échec des précédentes tentatives de renouer le contact avec Alger, le chef de la diplomatie marocaine est revenu à la charge mardi en lançant en direction des autorités algériennes “oublions le passé”, après avoir accusé l’Algérie et le Front Polisario de vouloir déstabiliser le Maroc en utilisant les manifestations qui secouent le monde arabe.

    S’agit-il d’une volonté sincère de réconciliation ou d’une nouvelle manœuvre dans le but de gagner encore du temps sur le dossier du Sahara occidental, où Rabat redouterait de nouvelles tensions en ces temps de soulèvements populaires secouant le monde arabe ? La question mérite d’être posée, car avant d’appeler l’Algérie à oublier le passé, le chef de la diplomatie marocaine a affirmé que l’Algérie et le Front Polisario pourraient utiliser les soulèvements populaires qui secouent plusieurs pays du monde arabe pour attiser des troubles dans cette région disputée.

    “Les ennemis de l’intégrité de notre territoire vont probablement utiliser les manifestations dans le monde arabe pour mettre en avant leur programme”, a déclaré en substance le ministre marocain des Affaires étrangères, Taïeb Fassi-Fihri, à la télévision publique El Oula, avant d’ajouter que “le Polisario et l’Algérie cherchent à créer des troubles dans cette région”. Juste après, Fassi-Fihri change son fusil d’épaule et exhorte l’Algérie à tourner la page des querelles du passé et à se concentrer sur un renforcement de la coopération économique dans la région. “Oublions le passé”, a-t-il lancé en direction des responsables algériens.

    Cela étant, Rabat, qui redoute réellement des manifestations populaires, suite aux appels diffusés sur le réseau social Facebook à une manifestation pacifique géante dimanche prochain à Rabat pour des réformes politiques au Maroc et le rétablissement de “la dignité du peuple marocain”, a  annoncé mardi, par la voix de son Premier ministre, Abbas El-Fassi, une série de mesures pour atténuer une tension perceptible dans plusieurs secteurs socioéconomiques. Ce dernier a indiqué que 15 milliards de dirhams, soit 1,4 milliard d’euros, supplémentaires seront injectés à la caisse de compensation du Maroc pour pallier toute autre hausse de prix de produits de première nécessité. Ces nouveaux fonds s’ajouteront aux 17 milliards de DH prévus par la loi de finances 2011 déjà injectés dans la caisse.

    Dans le même registre, le chef du gouvernement marocain a souligné avoir informé les dirigeants de ces partis de la mobilisation du gouvernement pour satisfaire les doléances des diplômés chômeurs en matière d’emploi, notant qu’un effort sera déployé dans ce domaine pour dépasser ce qui a été réalisé lors des années 2008, 2009 et 2010. Pour rappel, environ un millier de diplômés chômeurs avaient manifesté jeudi soir dernier dans la capitale marocaine pour réclamer leur intégration immédiate dans la Fonction publique. Les diplômés chômeurs, actuellement au nombre de 2 100, manifestent régulièrement depuis plusieurs années à Rabat. Le taux de chômage au Maroc a atteints 9,1%, en 2010, selon le Haut-Commissariat au plan marocain (HCP). Celui des jeunes diplômés est de l’ordre de 18%, ajoute-t-on. Quant au dialogue social avec les centrales syndicales les plus représentatives, Abbas El-Fassi a indiqué qu’une commission ministérielle se penche actuellement sur les doléances des centrales syndicales avant la prochaine réunion avec ces syndicats pour apporter des solutions aux points inscrits à l’ordre du jour.      

    Depuis le début de février, des appels sont lancés quotidiennement par des jeunes sur Facebook pour des réformes politiques au Maroc, la démission du gouvernement, la dissolution du Parlement et le rétablissement de “la dignité du peuple marocain”.


    En réponse à ces appels à des manifestations pacifiques, le porte-parole du gouvernement, ministre de la Communication, Khalid Naciri, avait indiqué que “les citoyens peuvent s’exprimer librement (…) tant que cela se déroule dans le plein respect des intérêts vitaux” du pays.

    Le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole d’Afrique du Nord, a été annexé par le Maroc en 1975, déclenchant une rebellion menée par le Front Polisario. Un cessez-le-feu a été conclu en 1991 sous l’égide des Nations unies, mais aucun accord politique entre Rabat et les indépendantistes n’a été trouvé. Rabat propose l’autonomie au Sahara dans le cadre de la souveraineté marocaine. Le Polisario réclame un référendum avec comme option possible l’indépendance de la région.

  • Les jeunes, la rue, Facebook et les autres

    Le monde arabe a le tournis. Depuis ce jour où, à Sidi Bouzid, petite bourgade tunisienne, un marchand de légumes lésé dans ses droits plonge dans le désespoir et s’immole par le feu devant la mairie du coin, le souffle de colère et la révolte partagée par des populations entières ne se démentissent pas. Deux mois déjà ! La Tunisie d’abord, l’Egypte ensuite auront fait les frais de ce ras-de-marée populaire qui entend faire table rase de systèmes obsolètes qui ne répondent plus, et depuis longtemps, pas plus aux aspirations de leurs populations qu’à l’évolution globale du monde.

    Le Yémen, le premier, pratiquement comitamment avec l’Egypte a eu à souffrir et continue de le faire de cette fronde et les « pas en arrière » d’un président au pouvoir depuis plus de trois décennies ne semblent pas avoir les effets escomptés. Pire, les jours passent et apportent régulièrement leurs lots de manifestations, d’arrestations et de blessés.

    L’Iran lui aussi, et ce depuis la célébration du trentième anniversaire de la Révolution islamique dirigée par l’imam Khomeiny, ne fait pas exception à cette « règle », même si peuplé de Perses et de musulmans en majorité chiites. Les choses s’y sont brutalement aggravées ces trois derniers jours dans plusieurs grandes villes du pays et l’opposition au président Ahmadinejad s’est vite transformée, une première, en remise en question et en cause de l’Autorité suprême iranienne, celle que l’on nomme le véritable pouvoir, le haut clergé chiiite. Signifiant par là que ce n’est ni plus ni moins qu’à un changement en profondeur auquel au moins une partie de l’opposition actuelle aspire.

    Plus étonnant encore est le cas du Bahrein où des manifestations, certes de faible ampleur, ont déjà été enregistrées. Preuve supplémentaire de ce que ce vent de révolte qui secoue les pays arabes est un phénomène tout à fait nouveau, les manifestations qui depuis hier secouent la Libye de l’inamovible guide de la Révolution, Mouamar Gueddafi.

    Le Maroc, lui, se prépare à une journée de protestations pour ce 20 courant et Rabat a déjà annoncé la couleur en accusant notre pays et le Front Polisario d’en être les véritables instigateurs. Montrant par là au moins de cécité, par ce pseudo argument éculé de l’ennemi extérieur, que Benali et Moubarak. Les jeunes Irakiens ne sont pas en reste eux qui ont profité de la Saint-Valentin pour « se moquer » de leurs dirigeants.

    Autant de pays aux systèmes politiques différents, aux traditions de lutte sans grande profondeur ni ancrage populaire réel, mais qui montrent, à défaut de prouver que les préoccupations et les réalités ont profondément changé par rapport aux deux dernières décennies. D’abord en ce qu’il est désormais très difficile de poser un quelconque pronostic quant aux capacités des différents mouvances islamistes de récupérer des mouvements de jeunes qui n’aspirent qu’à un plus de liberté et de démocratie. Ensuite en ce que toute cette jeunesse arabe est partout majoritaire. Enfin, en ce que cette jeunesse sait, certes de façon le plus souvent spontanée, utiliser et développer, à l’image d’Internet et de Facebook, de nouveaux et inédits moyens de lutte. Appelant de fait à de nouvelles réponses de la part des régimes un peu partout en place.
    M. B.

  • Les journalistes marocains pour la liberté

     Un vent de liberté souffle sur la région d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Une révolution au cours de laquelle les peuples se sont insurgés pour recouvrir leur liberté et leur dignité et reprendre leurs destinées en main. Les victorieuses révolutions des peuples tunisien et égyptien ont fait prendre conscience à la rue de son pourvoir à déchoir les dictatures pour sortir des prisons à ciel ouverts que sont devenus les pays de la région.

    Jamais la liberté et la victoire de nos peuples n’a été si proche! C’est pour ces raisons que nous, journalistes indépendants marocains, signataires de ce communiqué, félicitons les peuples égyptien et tunisien pour leur victoire contre la dictature et l’autocratie, et en particulier nos confrères ayant recouvré leur liberté de parole et d’expression et de la presse, et rappelons que la répression de ces libertés fondamentales pour la démocratie, est toujours dans l’agenda du pouvoir au Maroc.

    Face au silence assourdissant du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM), nous soussignés, journalistes marocains, annonçons notre soutien inconditionnel aux revendications du mouvement du 20 février que nous rejoindrons dans la rue en ce jour de manifestation.

    Ainsi, nous nous solidarisons avec toutes les forces démocratiques du Maroc qui militent pour l’instauration d’une véritable démocratie et une rupture avec l’autoritarisme makhzénien.

    En outre, nous dénonçons la campagne de diffamation et dénigrement à l’encontre des jeunes du mouvement du 20 février, par les médias proche du pouvoir et sur internet.

    Ainsi, nous réclamons:

    • De permettre aux journalistes marocains et étrangers de faire leur travail d’information et de suivi des événements qui s’annoncent.

    • Le respect du droit à l’information pour toutes les composantes de la société marocaine.

    • L’arrêt immédiat de la manipulation médiatique menée par les télévisions publiques, l’Agence officielle, et les journaux proches du pouvoir.

    Nous exhortons également les intellectuels du pays à prendre position afin que les revendications démocratiques du peuple marocain soient accompagnées.

    Source :ISSUU, 17 février 2011
  • Communiqué de l'Association Al-Adl Wal-Ihsane

    La jeunesse d’Al Adl Wal Ihsane participe aux protestations du 20 février 2011

    Le temps de l’oppression et du despotisme a trop duré dans notre Maroc bien-aimé, la corruption s’y est propagée pour s’étendre à tous les secteurs politiques, sociaux et économiques. Le peuple Maroc ploie sous le fardeau de la pauvreté, du chômage et de la marginalisation. Les corrompus continuent à s’enrichir et à accumuler les fortunes aux dépens des nécessités qu’exige la dignité du marocain moyen : un enseignement en crise, une santé en malaise, des prix flambants et le travail introuvable. 
    Ni les appels successifs au redressement, ni ceux de mise en garde n’ont eu d’échos, le pouvoir préférant faire la sourde oreille et continuer à démolir le pays, à mépriser le peuple et à le marginaliser, à pérenniser le règne de l’arbitraire individuel. Le gouvernement ne gouverne pas, le parlement ne légifère guère, la justice ne tranche pas en faveur du droit, ce qui renforce le sentiment de déception et de désespoir chez toutes les franges du peuple marocain, riches et pauvres.
    Cette congestion politique et sociale exige la solidarité de toutes les libres consciences de notre peuple pour stopper cette hémorragie qui met en péril notre pays, mettant à part toute considération idéologique et politique, et que l’intérêt de la patrie soit notre point de rencontre.
    Partant, nous, Jeunesse d’Al Adl Wal Ihsane :
    • Appelons à participer et à soutenir toutes les initiatives visant à fonder l’Etat de liberté, de dignité et de justice, dont les protestations du 20 février 2011 ;
    • Insistons sur la nature pacifique de notre participation et appelons tout le monde à faire preuve de vigilance contre toute provocation qui pourrait avoir lieu ;
    • Faisons assumer au pouvoir marocain la responsabilité de toute atteinte au droit du peuple marocain à la protestation pacifique ;
    • Mettons en garde contre tout appel à la désolidarisation, partant d’une certaine exception marocaine, à l’éveil des peuples arabes et à leur tentative de s’émanciper du joug de l’injustice.
    Jeune Al-Adl Wal-Ihsance

    Bureau National, 16/02/2011
    Page web : http://www.aljamaa.net/fr/document/2484.shtml

  • Les arabes se révoltent, les marocains virevoltent [1]

       » Mon premier étonnement fut le peu de temps qui est nécessaire à cette puissance (la propagande), la plus pernicieuse de l’État, pour créer une opinion déterminée, même si elle va complètement à l’encontre des idées et des aspirations les plus réelles et les plus certaines de la communauté. En quelques jours, la presse sait, d’un ridicule petit détail, faire une affaire d’État de grosse importance, et inversement, en aussi peu de temps, elle fait tomber dans l’oubli des problèmes vitaux jusqu’à les rayer complètement de la pensée et du souvenir du peuple  »  [Adolph Hitler – Mein Kampf]
    Je reviens de la manifestation de soutien au peuple Egyptien, c’était émouvant ! C’est au tour de l’Algérie maintenant de suivre ensuite de la Lybie et la Syrie ! C’est grandiose de voir ainsi les marocains unis avec le reste des peuples arabes contre la dictature et l’injustice malgré la distance !
    Je n’en doute pas ! Les marocains sont des militants dans l’âme. Solidaires de tous les opprimés, ils sont les premiers à sortir dans la rue manifester leur soutien (ou sur leur mur facebook pour les moins sportifs)  aux Palestiniens, Irakiens, Tunisiens, Egyptiens.. Ils font preuve d’une abnégation légendaire, ils ne réclament jamais rien pour eux ! A croire que tout va bien chez eux et que le Maroc est l’exception économico-politique du monde arabe ! Quel altruisme et quel peuple exemplaire. Nous allons les soutenir tous sans exception, vivement que ça pète ailleurs pour que les marocains sortent les supporter !
     
    Tu n’es jamais content, toujours à critiquer toutes les initiatives ! Maintenant manifester une solidarité internationale en devient ironique pour toi ! Et oui le peuple marocain est une exception et l’Histoire le prouve !
    Tu n’écoutes pas. C’est le paradoxe, la politique de l’autruche et la passivité vis-à-vis des chantiers locaux que je critique. Et puis quand des citoyens manifestent devant le parlement de leur pays, c’est pour revendiquer des droits au gouvernement qui y siège et pas pour la Paix en Palestine, en Iraq ou pour faire tomber le président Egyptien! Cela reviendrait à exiger de moul zeri3a qu’il use de son influence auprès du ministre de l’emploi pour te pistonner lors d’un concours. A ma connaissance aucune manifestation de solidarité n’a été d’une grande utilité à des populations d’outre-mer, elles permettent uniquement de se donner bonne conscience. Sinon la Palestine serait déjà libre, depuis le temps que nos militants du dimanche organisent leurs circuits..Et puis quelle idée de descendre manifester dans les rues marocaines contre l’Injustice au Moyen-Orient sans dénoncer celle qui règne ici !
    Sinon pour être une exception, je ne peux qu’être d’accord et sans en faire toute une Histoire. Nous sommes 35 Millions de moutons à brouter dans cette prairie du Nord Ouest africain, et à l’heure d’un match de l’équipe nationale de football nous devenons 35 millions d’entraineurs qui analysent les mauvais choix stratégiques de celui qui occupe officiellement le poste. Logique qu’à l’heure des révolutions arabes nous devenions 35 millions d’experts en géopolitique. Et vas y que je t’explique la révolution tunisienne et comment le Maroc ce n’est pas l’Egypte et comment que notre Roi bienfaiteur est mal entouré.
    En une semaine, tout le monde s’est mis à faire des vidéos pour s’adresser à ses frères et sœurs marocains, dont il vient de découvrir l’existence. Alors j’ai tout de même fait l’effort de tout regarder : du clubber fashion victime qui n’a jamais ouvert un bouquin d’Histoire mais qui se prend pour Muhammad Hussain Haykal et qui m’explique que la monarchie règne au Maroc depuis des siècles et donc que voilà c’est comme ça donc il faut rester chez soi le 20 février (lol);  jusqu’au boutonneux qui, pour se faire une célébrité, joue au révolutionnaire de derrière sa web cam et m’explique qu’il faut plutôt cracher sur le clan Al Fassi, tenu pour responsable de tous les maux des marocains, et ce durant les 50 dernières années (lol,lol), en passant par le marocain immigré en Europe de l’Est, informé très probablement par le KGB, qui lui m’explique que c’est le Polisario qui est derrière les revendications sociales et politiques du 20 fevrier (lol,lol,lol), et Ze last but not Ze least, la rebelle avec le poster de Lady Gaga sur le mur de sa chambre qui m’explique que chez nous le Roi a déjà fait la révolution du Jasmin mais que nous sommes des ingrats (lol,lol,lol,lol), Bref, une bande de réactionnaires se prenant pour les défenseurs du patrimoine monarchique et qui viennent de découvrir qu’ils avaient des concitoyens qui ne partagent pas l’avis imposé par le Makhzen sur la situation au Maroc. D’autres, «sages», sont pour la pondération, ils ne sont ni pour ni contre, ils sont pour avec la démocratie (comprendre : m3a rab7a). Ils n’ont que des  «postures» mais aucune vision claire, aucun projet social puisqu’ils n’ont ni culture politique ni historique.. Et, au dessus du lot, il y’a ceux qui vivent la Saint Valentin, ceux qui avertissent les marocains de ««bid3at lmawlid nabawi» et puis ceux qui jouent à Cityville et Farmville. En gros sur le marché local, il n’y a que des fous du Roi, des fous de Dieu et des fout-la-merde.. et puis toujours des cons, pour le quota.
     
    Puisque tu parles de ce qui se passe localement, parlons-en ! C’est la 5eme fois que tu ignores mon invitation à mettre la photo de Sa Majesté comme photo de profil sur ton compte facebook ! Mon ami, le temps est à la cohésion sociale autour de notre monarchie pour manifester notre loyauté au Trône et envoyer un message clair aux ennemis de notre Nation !
    On parlait pourtant de choses sérieuses ! Mais bon jouons le jeu.. Tu sais, sur facebook il m’arrive, comme tout le monde, de faire des commentaires coquins, de lacher des injures, raconter des blagues pourries.. Bref tout un tas de manquements à la morale qu’on retrouve sur le profil personnel de tout pécheur de ma qualité. Je pense que ce n’est pas digne du respect que l’on doit à notre Roi d’associer sa photo à toutes ces insanités. Voilà pourquoi je continuerai à refuser toutes les invitations à participer à votre nouvelle distraction.
    Ensuite ton argumentaire est d’une fiction hollywoodienne ! Il n’y a aucune menace extérieure sérieuse qui devrait inquiéter le Maroc. La menace est interne, et l’oligarchie au pouvoir le sait pertinemment. Cette menace intérieure, c’est toi, moi, nous : la jeunesse marocaine, la force vive de ce pays qui risque, si elle se réveille, de révolutionner l’Etat actuel (des choses).
     
    Mais l’Algérie, le Polisario et l’Espagne n’attendent que ce genre de discours pour déstabiliser notre pays ! D’ailleurs ce sont eux qui se cachent derrière les manifestations prévues chez nous !! Ces jeunes décérébrés qui appellent à manifester sont manipulés !!
    Tu as oublié l’Iran et la menace chiite et puis Al Jazeera aussi ! Je pensais cette propagande du Makhzen des années de plomb toute ramollie mais notre jeunesse, qui se réveille de son hibernation abstentionniste voulue et entretenue, en est largement dévastée. A l’époque, toute revendication sérieuse, réclamant un changement conséquent,  qui ne caressait pas dans le sens du poil était forcement hérétique, elle ne pouvait cacher que la jalousie des envieux et la machination des conspirateurs. C’est ainsi que tous les opposants se voyaient accusés par le Pouvoir de traites ou collabos. S’ils critiquaient le système c’est qu’ils avaient forcement un passeport voisin ou étaient manipulés par les envieux de notre « stabilité ». Aujourd’hui, on nous offre le même potage antédiluvien et notre jeunesse se ressert, par « patriotisme » : «  Ne réclamez pas vos droits sinon l’Algérie, le Polisario, l’Espagne et les extra-terrestres vont nous attaquer ! » il faut franchement être stupide pour y voir une quelconque logique. Il suffit de s’intéresser un minimum à la politique pour comprendre que ce n’est pas dans l’intérêt de l’Espagne que le régime marocain flanche puisque le Maroc est le rempart de l’Europe. L’Algérie a ses propres besognes à régler avec son peuple qui a les mêmes revendications que le notre et donc la stabilité du voisin est protectrice, une révolution chez nous nourrirait une révolte chez eux. Et le Polisario vu son organisation archaïque, une vingtaine de jours suffirait à notre armée pour l’éradiquer comme elle l’a déjà fait à travers l’Histoire ! Sache très cher que ton véritable ennemi n’est pas toujours celui qu’on t’ordonne de haïr et combattre mais plutôt celui qui tire profit du conflit créé. Demande-toi alors à qui profiterai que rien ne bouge au Maroc et tu découvriras ton ennemi.
     
    De qui tu parles ?
    L’oligarchie au pouvoir. Ils craignent plus pour la stabilité de leurs intérêts économiques que pour la stabilité du Maroc. La majorité a une double nationalité (française, canadienne.. en fonction de là où ils ont fait leurs études) et sera prête à quitter le pays dès que le peuple se rendra compte du hold-up. Actuellement les medias internationaux spéculent sur le devenir du Maroc, va-t-il ou pas suivre la Tunisie et l’Egypte. Cela influe énormément sur les investisseurs étrangers et les tour-opérateurs, pour qui la stabilité des pays alliés est primordiale. Et comme nos dirigeants politiques sont majoritairement actionnaires des accords de partenariat qu’ils signent en notre nom, ils savent qu’une révolte populaire, qui entrainerait un désinvestissement des portefeuilles étrangers, ruinerait non pas notre fragile économie mais plutôt leurs affriolantes affaires.
     
    Mais on ne doit pas tomber dans le piège ! Certes il y a des problèmes chez nous, mais le Maroc ce n’est ni la Tunisie ni l’Egypte ! Nous n’avons pas l’éveil des tunisiens ni la citoyenneté des égyptiens !! Une révolution chez nous sera un désastre !
    Déjà, toutes les révolutions sont des désastres. C’est l’Histoire qui nous l’apprend. Mais l’humain n’a pas le choix, quand l’Injustice devient une « stabilité » vantée, il se révolte par réflexe.
    Ensuite, le piège n’est pas là. Le véritable piège tu es bien dedans. Cette oligarchie défend ses intérêts, et pour cela, souhaite que rien ne change chez nous. Ils se servent directement dans les caisses de l’Etat sans que le peuple ne leur demande des comptes, voilà pourquoi ils répètent partout que le Maroc est le plus beau pays au Monde. Cette voyoucratie organise toute cette propagande médiatique pour que les manifestations prévues soient dépopularisées, encourageant les jeunes à manifester non pas « contre » ce qui se passe ici mais plutôt « contre » ceux qui réclament officiellement ce changement . Pour anticiper et contrecarrer toute revendication légitime, ces gloutons en appellent au patriotisme des marocains, leur demandant de se regrouper autour de leur Roi, pour soit disant envoyer un message clair à tous les ennemis de la Nation, que chez nous il n’y aura pas les révoltes qui ont fait tomber Ben Ali ou Moubarak « parce qu’on aime notre Roi ». Et pour semer leur propagande au sein de la jeunesse marocaine, ils infiltrent ses moyens de communication, essentiellement internet et ses réseaux sociaux (facebook, tweeter,..) via la jeunesse du Tracteur, et principalement le Cercle Des Jeunes Démocrates Marocains – une bande de fêtards reconvertis en politique pour prendre la relève, depuis que cette dernière est devenue chez nous une entreprise familiale. En cela, je suis d’accord : le Maroc n’est pas la Tunisie ou l’Egypte. Il ne censure pas, il infiltre. Il n’ampute pas, il répand ses cellules cancéreuses. Voilà pourquoi les renseignements marocains n’ont de rival international que le Mossad.
    Ceci dit, je crois dur comme fer aux spécificités de chaque Nation, nous ne sommes ni la Tunisie ni l’Egypte certes, voilà pourquoi nous devons mener notre révolution en prenant compte de notre contexte. Mais il est grotesque de nier que nous avons les mêmes rouages économico-politiques qui ont menés aux mêmes misères, à l’origine des soulèvements là-bas. Il faut donc être crédule pour croire que le Maroc fera l’exception, voilà pourquoi il est indispensable d’ouvrir le débat sur la scène nationale à propos de certains dossiers jusque là sensibles (la monarchie, la constitution, le flirt des politiciens avec le monde des affaires, la répartition des richesses..) avant d’en arriver à des émeutes.
     
    Mais nous ne sommes pas comme la Tunisie et l’Egypte, notre Roi a le soutien populaire, ce n’est pas un tyran comme Ben Ali Et Moubarak ! Et puis la monarchie au Maroc est là depuis des siècles ! Une révolte chez nous conduira au chaos !!
    T’es borné, tu n’écoutes pas. Ceci n’est ni le problème ni sa solution. Je vais essayer de mettre tout le monde d’accord : Ni l’exemple tunisien, ni égyptien, ni même cubain ou russe n’est applicable au Maroc. Un soulèvement des masses poussées uniquement par le ras-le-bol (légitime) peut avoir des conséquences très fâcheuses. Le Maroc a besoin de la stabilité politique que lui assure la monarchie vu la grande hétérogénéité de sa société encore clanique et tribale dans sa majorité.
    Maintenant que l’on a fait le tour des évidences, pourrait-on parler des sujets qui fâchent ? De ces débats indispensables sur des sujets jugés tabous et que notre oligarchie cherche à faire avorter en détournant l’attention des jeunes vers de faux problèmes, en leur faisant croire que la monarchie est en danger, créant ainsi la désunion populaire, où l’on s’insulte et se tape dessus – chacun pensant être le vrai patriote. A en juger sur leurs débats, s’en est presque la guerre civile entre tous ces jeunes impolis et politiquement puceaux.
     
    Mais au Maroc c’est différent et compliqué ! Quelle révolution va-t-on faire avec 60% d’analphabètes ? Un peuple qui n’est pas habitué aux libertés, s’il en reçoit trop ça sera l’anarchie! Un peuple qui ne sait même pas faire la queue, qui jette ses ordures par terre, qui ne respecte pas le code de la route ! Il n’y a qu’une petite frange qui est capable de s’adapter si on devient une démocratie. Toutes les tentatives minoritaires et élitistes sont vouées à l’échec !
    Et pourtant c’est la locomotive qui est censé tirer les wagons. A travers l’Histoire, les changements ont toujours été l’initiative des élites. Quand le changement est l’instigation des masses il mène à des soulèvements violents, anarchiques et ravageurs. La colère est destructrice et sourde, quand on a mal on n’écoute plus, on ne réfléchie plus. C’est le cerveau reptilien qui reprend le dessus. Et ce n’est pas l’organisation de manifestations qui nous mènera vers le chaos, mais le contraire : si on ne se bouge pas, si la jeunesse éduquée et l’élite intellectuelle ne prend pas les commandes d’une révolution pacifique, nous irons droit vers le chaos effectivement car les masses se déchaineront.
    Ensuite, cet analphabétisme que tu décris comme frein au changement est la raison même pour laquelle il faut en finir avec le système actuel, parce que  « l’analphabétisation » est une politique d’Etat qui lui permet de continuer et justifier ce paternalisme du Pouvoir, qui ne demande pas l’avis du peuple – cette ignorant immature – concernant les questions qui le concerne.
    Sinon, reprocher aux marocains leur manque de civisme (faire la queue,..), c’est comme reprocher à quelqu’un qui n’a jamais mangé de ne pas savoir se tenir à table ou de ne pas se servir du couteau et de la fourchette. C’est cette même idéologie répugnante qui veut nous faire croire que la victime d’un viol a sa part de responsabilité. Et le peuple marocain est victime d’un viol organisé, privé de ses droits les plus élémentaires – seuls garants du développement de la citoyenneté – il se voit reprocher les malheurs qu’on lui inflige. C’est à ce jeu sordide que s’amuse notre oligarchie et que répète en perroquet une tranche non négligeable de la jeunesse marocaine. Face aux revendications, le Pouvoir a d’abord montré du doigt le gouvernement et les partis politiques, voulant leur faire porter le chapeau à eux seuls, mais comme les arguments n’étaient pas assez solides, maintenant ils nous disent qu’il faut blâmer le peuple lui-même qui ne mérite pas ses droits les plus élémentaires.
    Ceci dit, malgré son manque de savoir vivre, on ne peut reprocher au peuple marocain une absence totale de civisme. Le ras-le-bol est là, la colère est là et malgré cela les revendications ont toujours été pacifiques. Il suffit d’aller jeter un coup d’œil devant notre parlement pour se rendre compte que le manque de civisme est plutôt du coté des autorités qui traitent les manifestants comme du bétail à qui on reproche d’avoir des aspirations humaines et qu’on « corrige » à coup de bâton.
    Ensuite, on ne peut pas défendre la démocratie et oser dire qu’il existe des personnes qui ne la méritent pas ou n’y sont pas encore « préparés ». Quelles aptitudes intellectuelles et quelle école il faut faire pour avoir droit à l’éducation, aux soins et au droit d’exprimer son avis ? Quels diplômes sont habilitants à une vie digne, où on n’est pas obligé de tendre la main aux âmes généreuses ou lécher les bottes des « sang bleu » pour nourrir sa famille ? Quelle « préparation » il faut avoir pour que les richesses du pays profitent à tous et cessent d’être volées ?
    La démocratie n’est pas la mise en place d’une république, n’est pas le vote aux élections. La démocratie n’est pas la volonté de la majorité. C’est trop simpliste. La démocratie est un concept plus profond, c’est la garantie des droits fondamentaux à tous les citoyens, c’est le Pouvoir (la possibilité de changer les choses) confié à tous les Hommes ( les « sans qualités ») contrairement aux autres formes de gouvernance qui le confie à une minorité (« à qualités ») sur des critères de naissance (aristocratie), de richesse (ploutocratie) ou d’aptitudes (technocratie). Le somptueux mélange de ces 3 poisons, tel que nous l’avons au Maroc, conduit incontestablement à une Oligarchie qui se sert du Pouvoir pour se servir.
    Pour finir, j’aimerai revenir à ce peuple qui n’est pas habitué aux libertés et le risque d’anarchie s’il en reçoit « trop ». Quelles libertés n’avons-nous pas au Maroc ? Nous avons toutes les libertés, du racisme à la surconsommation : Tu as le droit de te divertir, zouker, te saouler, te droguer, te mutiler, entretenir ton ignorance, rentrer tard ou ne pas rentrer du tout, arrêter tes études, te lancer dans le monde des affaires, être vendeur ambulant ou faux guide, te jeter à la mer en espérant rejoindre l’Eldorado européen, prier là où tu veux, avoir la foi ou non, renier tes parents, critiquer le gouvernement, psalmodier le Coran dans le bus ou remettre en question sa divinité, insulter les juifs, les chrétiens et les barbus, injurier l’administration marocaine, te moquer de Dieu.. Tant que tu ne touches pas à la seule chose sacrée au Maroc : la monarchie. Alors quel est cet excès de liberté que les marocains risquent de ne pas savoir gérer ?
     
    Cette liberté d’expression dont tu te plains est élitiste, elle ne concerne pas les pauvres gens qui eux réclament plutôt leurs droits les plus élémentaires : avoir un revenu, un toit et l’accès aux soins !
    Ce n’est pas faux. C’est un luxe de pouvoir débattre de politique. Le prolétaire n’a ni le temps ni l’envie de le faire après sa dure journée de travail pas cher payée !  Mais il faut savoir que tout est lié : si ces masses pauvres n’ont pas accès à leurs droits fondamentaux c’est la faute à la politique. Politique qui ne cherche qu’à s’enrichir et ne fait pas le travail qui lui a été confié vu qu’elle n’a de comptes à rendre à personne, puisque l’élite qui s’intéresse à la politique n’a pas le droit à la critique.
    La liberté politique – et à fortiori  la liberté de la presse qui lui est reliée, sont le nerf de la civilisation : elles créent un contre pouvoir qui peut mettre fin à des politiques si celles-ci s’écartent de l’objectif pour lequel elles ont été mandatées : servir l’intérêt général. Le changement politique est le seul garant de l’amélioration de la situation économique de la population.
    Aussi, les révolutions ne sont plus des révolutions du tube digestif mais des révolutions de matière grise. La faim mène à la révolte et l’émeute ; l’oppression à la révolution et la liberté.
    Ce n’est donc pas une revendication secondaire, surtout quand on voit la misère vers laquelle mène un pouvoir absolu comme c’est le cas dans le monde arabe. Et le Maroc, qui serait si « différent » et « compliqué » selon toi, ne fait malheureusement pas l’exception.
     
    L’heure n’est plus aux faux débats : le problème n’est pas l’existence de la monarchie mais le pouvoir absolu de la monarchie. Le problème n’est pas la manifestation du 20 fevrier et les moeurs légères des jeunes qui l’organisent mais la désunion de la jeunesse marocaine qui se trompe d’ennemi.
        
    Jusqu’à quand continuerons-nous à répondre à leur propagande pseudopatriotique au lieu de leur réclamer des comptes ? comprendrons-nous enfin que s’ils nous demandent de placer la main droite sur le coeur et la gauche en salut sur le front c’est pour mieux continuer à nous faire les poches.. 
    Nowbi, 18/02/2011
  • On a peur du jasmin ?

    Avant-hier, la Gendarmerie nationale a intercepté près de trois tonnes et demie de kif traité à Hassi Zegdou, à la frontière algéro-marocaine. Le même jour, Taieb Fassi Fihri regrettait à la télé marocaine la non-construction d’un grand souk maghrébin où les produits nationaux circuleraient librement, sans passeport ni visa. Bien sûr, l’homme n’incluait pas la RASD dans cet ensemble économique, mais il prêtait à la RADP et au Polisario l’intention de lui préparer un sort. I

    l disait qu’Algériens et Sahraouis se préparaient à concocter un second Gdeim Izik, cette répression panoramique dans les territoires sahraouis qu’il occupe par la force depuis 1975. Les deux « ennemis » de « l’intégrité territoriale » du royaume comptent mettre à profit les vents libérateurs orientés sur le GMO pour le déstabiliser, se plaint-il. Rien que çà ! Le ministre des AE marocain ne veut pas admettre que l’Algérie est suffisamment dotée en franchise et en principes pour ne pas pratiquer les coups bas contre le voisin.
    Lui sait très bien qu’en réalité les Marocains souffrent plus de l’hégémonie des Fihri que d’une soi-disant malfaisance algérienne. Plus le temps passe, plus le peuple marocain se rend mieux compte que le makhzen lui ment et que les accusations contre l’Algérie relèvent de la manœuvre politique. Comment pourrait-il en être autrement quand l’Algérie est pointée systématiquement du doigt et désignée comme responsable de tous ses déboires politiques, économiques, sociaux ?

    A l’approche de la manifestation du 20 février, le makhzen se tient le ventre et ressort son bourourou. Il y a peu de chances pour qu’il soit pris au sérieux cette fois. Tous savent que le pillage du Maroc est à lier au trône et à sa clientèle et non pas à l’Algérie. Une vérité pas bonne à dire mais que vient de rappeler Cheikh Abdelkrim Motie’ El-Hamdaoui, dans un courrier au roi.

    Le prince Moulay Hicham, cousin du roi Mohammed VI, n’avait certainement pas Alger à l’esprit lorsqu’il affirmait « le Maroc ne fera probablement pas exception » aux turbulences. Et tout le monde sait que Nadia Yassine n’a reçu aucune instruction d’Alger pour son appui à la marche du 20 février. Le trône peut donc dormir sur ses deux oreilles, Tel-Aviv ne le lâchera pas de toute façon. Il y va de son intérêt. Les pèlerins de Marrakech aussi.