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  • Nadia Yassine : « Toute manifestation pacifique peut compter sur notre soutien »

    Nadie Yassine, porte parole de Justice et Spiritualité, est la seule figure féminine de premier rang parmi les courants islamistes du monde arabe

    Nadie Yassine, marocaine de 52 ans, est la seule figure féminine de premier rang parmi les courants islamistes du monde arabe. Fille du cheikh Yassine, fondateur de Justice et Spiritualité, elle est de facto la porte parole de ce mouvement qui possède une grande capacité de mobilisation au Maroc. Le succès de la convocation, lancée par une poignée de jeunes sur Facebook, pour protester le 20 février dans les principales villes du pays, dépend, dans une certaine mesure, de l’attitude des islamistes marocains qui n’ont pu être légalisés car ils se refusent à accepter que le Roi soit le Commandeur des Croyants.

    Question. Dans une interview avec El País le prince Moulay Hicham disait que le Maroc ne ferait pas exception dans le monde arabe. Le pensez-vous ?

    Réponse. L’observateur étranger a l’impression qu’au Maroc c’est plutôt calme et stable A preuve, les touristes qui ont changé de cap vers notre pays. Le garant serait la monarchie basée sur une légitimation religieuse et la soi-disant ouverture démocratique couronnée par l’inclusion des islamistes dans le champ politique. Moi, je dis que ce calme apparent n’est peut-être que le silence qui précède une tempête comme celle qui secoue le monde arabe pour la simple raison que les causes initiales de l’intifada ne sont pas politiques mais sociales. Si des causes objectives liées au pouvoir peuvent très bien être dégagées, la raison directe est essentiellement économique et sociale. Ces considérations nous amènent à dire que ce silence apparent n’est du peut-être qu’au fait que le Maroc est dans l’½il du cyclone. Les spécialistes de ce phénomène météorologique disent que cet ½il est bizarrement d’un calme absolu, le temps que le cyclone change de lieu. Ceci étant dit le calme n’est pas du tout absolu. Les revendications et les troubles sauvagement réprimés sont monnaie courante au Maroc depuis des années maintenant. Ce sont peut-être des prémisses auxquelles manquent quelques basculements toujours possibles. Qui prévoyait les évènements actuels il y a juste un mois de cela ? Je crois qu’au Maroc comme dans tout pays arabe il y a des équilibres sociopolitiques rongés jusqu’à la moelle qui risquent à tout moment d’atteindre ce que l’on nomme dans ce domaine « le seuil de tolérance ». Le Maroc ne sort pas du lot. Le basculement démocratique se fera de gré ou de force.

    Si je reprends ma casquette d’intellectuelle en oubliant celle de militante dans un mouvement qui condamne la nature autocratique sans appel ; je dirais qu’il est grand temps pour le pouvoir marocain de penser sérieusement à jeter à la poubelle la constitution marocaine et à déclencher une véritable campagne d’épuration des réseaux népotiques en rendant au peuple marocain ses biens spoliés et en instituant un système juridique qui ne soit pas axé sur l’impunité et le deux poids deux mesures. Que le Makhzen ne se croie plus au dessus de l’Histoire. S’il y a une exception marocaine, il y a aussi des similitudes certaines avec le reste des pays arabes.

    Q. Qu’est ce qui différencie le Maroc de la Tunisie et de l’Egypte et qu’est-ce qui le rend semblable à ses voisins d’Afrique du Nord ?

    R. Pour les différences, il est très important de noter que feu Hassan II est pour beaucoup dans les équilibres, justement, qui tiennent le Makhzen debout jusqu’à maintenant. C’était un grand stratège qui a légué à son fils un système des plus ficelés. Il a joué sur la terreur et sur la prestidigitation politique qui consistait à donner l’impression qu’il y a une alternance gouvernementale et à sortir de nulle part des partis constitués de petits copains du palais pour l’illusion démocratique. Il a aussi misé sur un abrutissement déguisé du peuple en un enseignement des plus délétères que je qualifierais de « crime contre l’humanité ». Il a créé un système de corruption systémique destiné à créer des circuits parallèles d’enrichissement et à remplir les poches d’une élite-suppôt qui continue à sucer impunément le sang des marocains. Tout cela a été encadré par une propagande royalement menée destinée à sacraliser la personne du Roi et à en faire un demi-dieu. La Constitution octroyée , non pas au peuple en fait, mais à sa descendance a, quant à elle, été l’instrument clef et le verrouillage final de cette démodictature (selon la formule de Mr Harrif ). Le programme politique légué à son successeur était de «durer» coûte que coûte.

    On croit donc pour cela le Maroc différent et à l’abri parce que l’institution royale est séculaire d’une part ; que le roi est jeune et qu’il surfe sur sa renommée de «roi des pauvres » établie par un Makhzen fidèle aux enseignements hassanien. On le croit aussi parce que l’armée et la police sont deux piliers essentiels du régime et que le taux d’analphabétisme fait du peuple marocain un candidat douteux pour un processus démocratique. Tous ces paramètres pourraient être balayés par d’autres que nous partageons avec le monde arabe. Nous savons tous que les soulèvements sont l’½uvre spontanée d’une jeunesse en colère. Hors Le Maroc a une configuration démographique tout à fait semblable aux autres pays concernés. La cause première de la colère des jeunes est due à de multiples facteurs nationaux et internationaux, objectifs et subjectifs qui sont exactement les mêmes chez nous.

    Les facteurs objectifs sont:

    1) Le taux de chômage qui avoisine le 20%. Gonflez toujours les chiffres officiels car ils sont souvent rognés et soulignez que ce taux concerne essentiellement les diplômés ; ce qui aggrave la situation vu le sentiment d’inutilité sociale après tant d’années d’effort.

    2) La baisse de l’émigration après l’établissement des visas, de la stratégie de l’émigration sélective et de la montée de l’islamophobie en Europe (terre d’accueil dans le passé) ou de xénophobie tout court

    1) La rapacité des dirigeants pratiquant un népotisme qui favorise à son tour une corruption sans nom.

    Les facteurs subjectifs

    1) L’humiliation, la fameuse hogra, concept cher à Mr Manjra, que tout sociologue chevronné devrait inclure sérieusement dans ses approches concernant le monde arabe et son histoire avec le pouvoir.

    2) La frustration provoquée par la proximité technologique et médiatique d’un Occident perçu comme un Eldorado de liberté et de dignité mais aussi de bien-être dont la jeunesse est privée.

    Q. Des jeunes marocains ont convoqué à travers le Facebook des concentrations le 20 février. Est-ce que votre mouvement se joindra à eux ? J’ai cru comprendre que certains membres, comme Hassan Benajah, y sont favorables ?

    R. Nous n’avons pas attendu ces évènements pour être favorables à toute liberté d’expression. Nous avons même été les précurseurs des manifestations de rue pacifiques et organisées du temps de la chape de plomb en 1990 et mon procès rentre dans le cadre de cette liberté d’expression confisquée constitutionnellement. Nous sommes très fiers de la jeunesse arabe dont fait partie la majorité écrasante de notre mouvement et saluons avec beaucoup de respect la jeunesse tunisienne et la jeunesse égyptienne. Je ne sais pas quelle décision prendront les instances dirigeantes du mouvement mais je pense que toute manifestation qui serait pacifique, civilisée, organisée et qui aurait des garanties de ne pas déraper en une émeute violente contre les biens et les personnes pourrait compter, je pense, sur notre soutien. Nous sommes une force tranquille profondément ancrée dans le peuple et si nous ne faisons aucun choix pour lui, nous serons avec lui dans ses choix tant que la non-violence est respectée.

    Q. Cette vague de protestation qui parcourt le monde arabe est-elle bien différente aux mouvements qu’on a connus dans le passé ? Les islamistes y jouent-ils un rôle ?

    R. Je pense que les peuples arabes ont toujours gémi sous le joug des pouvoirs et ce depuis la nuit de nos temps. La post-colonisation a créé des situations inextricables et a fait de tous les gouvernants des ennemis de leurs peuples. Les révoltes ont été réprimées dans le sang et cela continue d’ailleurs. Au Maroc, il y en a eu de très sanglantes depuis l’indépendance. De celle d’Addi ou Bihi purement sécessionniste à celle revendicative de 1965 en passant pas l’écrasement du Rif. Les émeutes de la faim sont monnaie courante dans le Maroc actuel.

    Deux choses essentielles donnent cependant une particularité à ces soulèvements. Je commencerai par le contexte international caractérisé par une volonté américaine de «démocratiser» le Proche-Orient et l’autre propre à un monde global où les media de masse et l’internet sont des acteurs à part entière. Je ne suis pas en train de dire que les USA ont provoqué ce qui se passe. Je pense qu’ils sont été les premiers surpris. Le discours officiel en témoigne en tout cas puisqu’on a remonté les bretelles des services d’espionnage. Je dis simplement que leur pragmatisme traditionnel et leur connaissance du terrain les rend sensible aux points de non retour. Ils s’adaptent donc et coopèrent même parfois pour que les rênes ne leur échappent pas complètement. On plaît aux américains quand on est un peu corrompu mais pas quand on est pourri au point de compromettre à court ou à long terme la stabilité du système, les américains lâchent leurs alliés. Quand la corruption empêche les mécanismes d’intégration et que l’on va droit au mur et au chaos, les Etats-Unis savent quand il faut retourner la veste et laisser choir les amis intimes. Ils ont cependant un seuil à ne pas dépasser notamment avec Israël et c’est ce qui fait que rien n’est encore vraiment dans la poche notamment concernant l’Egypte.

    Cette révolte de la jeunesse arabe a mis fin à l’histoire de l’épouvantail islamiste et chaque jour les islamistes de ces pays concernés nous prouvent leur grande sagesse et leur adaptation aux paramètres objectifs de la conjoncture. La dimension qui est restée constante est bien cette proximité du peuple. N’oublions pas que si personne n’a parlé de Coran constitution comme par un passé infantile, tous priaient sur la place Tahrir et les vendredis sont des jalons significatifs. L’image des coptes chrétiens qui faisaient le guet pour protéger leurs compatriotes musulmans en prière a remis en question aussi l’Islam danger pour l’altérité. L’image est désormais plus complexe sauf pour ceux qui ne veulent rien savoir.

    Q. L’Occident, l’Europe doivent-ils avoir peur de En Nahda en Tunisie, des Frères Musulmans en Egypte ou de votre mouvement au Maroc ? Les islamistes seront-ils un jour au monde musulman ce qu’a été la démocratie chrétienne à l’Europe ?

    R. Justement ce que j’étais en train de dire c’est que les forces qui décident du sort de la planète ont compris que non seulement ce référentiel était incontournable mais il était peut-être un facteur essentiel dans la stabilité sociale et une alternative réellement démocratique. Ce serait comme le déclare Ghassan Salamé, cet élément fédérateur nécessaire à toute transition démocratique qui empêcherait l’effritement inhérent à l’absence de la force brutale des régimes en place. Ce serait aussi un facteur moralisateur non pas dans le sens caricatural qui fait allusion au voile imposée et à des détails ridicules mais en tant qu’antidote efficace contre la gangrène de la corruption qui empêche toute stabilité. L’Occident ne devrait donc pas avoir peur des islamistes et devrait oublier le scénario de l’Iran diabolisé. Il serait plus juste de penser au modèle turc concernant les frères musulmans et En Nahda de Tunis. Le temps a beaucoup muri ces deux mouvements qui ont prouvé leur capacité à évoluer et à être au niveau des défis de la Realpolitik et de ses contraintes. Les utopies finissent toujours par des attitudes plus terre à terre et tout le monde ne s’en porte que mieux.

    Quant à notre mouvement, il a assez prouvé sa pondération depuis trente ans et dans « islamiser la modernité » et d’autres écrits, il n’est en aucun cas question de s’accaparer du pouvoir. Nous prônons bien au contraire le respect de la souveraineté populaire, la séparation des pouvoirs, le recours aux urnes, le multipartisme. Notre seul souci devant l’islamophobie affichée par certains discours belliqueux en Europe et ailleurs c’est de protéger notre droit d’être musulmans.

    Bien sûr, personne ne croit les islamistes sur parole mais comme dit Ghassan Salamé il faut faire «le pari de la démocratie». Donc je pense que oui, je pense qu’il est très juste de comparer ce que vivra le monde arabe à l’histoire de la démocratie chrétienne avec certainement des réserves et des hauts et des bas parce que la base humaine en terre arabe est très fragilisée par l’analphabétisme synonyme de rigidité et de radicalité. En tout cas, les interlocuteurs capables de négocier avec les peuples la couleur de l’avenir sont certainement ceux qui rassurent les peuples musulmans sur leur identité profonde : les islamistes en l’occurrence.

    Q. Comment jugez-vous l’attitude des Etats Unis face à la révolution tunisienne, égyptienne et à l’ensemble du monde arabe ?

    R. Je crois que j’ai déjà répondu à cette question. Les Etats-Unis sont des pragmatiques invétérés et cyniques. Il est deux questions vitales pour eux : l’énergie et Israël. Ils soufflent donc le chaud et le froid et avancent très prudemment humant, à la manière des indiens qu’ils ont massacrés sans état d’âme, la direction du vent. Leur lourde implication dans des guerres en Irak, en Afghanistan, contre tous les moulins à vent réunis sous le vocable «Al Qaeda», leur dette faramineuse ne leur permettent quand-même pas de mater toutes les insurrections du cosmos. Il faut bien opter pour des stratégies et des actions diplomatiques plus évoluées et plus à même de garantir une certaine stabilité sans trop de coût. Pour cela, sans aller jusqu’à dire qu’ils ont provoqué ce mouvement de rue, je crois qu’ils ne s’y sont pas opposés et certaines mauvaises langues vont jusqu’à dire que Anonymous est une créature de la CIA pour pallier à d’éventuels coupures du net. Je pense que les Etats-Unis n’avaient pas beaucoup d’options à long ou à court terme. L’islamisme étant un paramètre incontournable, il est plus intelligent d’encourager des alternatives incessantes où ils ne seraient qu’un figurant et non le jeune premier. Ne pas soutenir les dictateurs devant une révolte spontanée, non idéologique et « jeune» est aussi un moyen de réduire l’impact des mouvements islamistes et de pouvoir composer avec eux un paysage où ils ne sont qu’une partie et non le centre du changement qui était inévitable.

    Q. En lisant les câbles dévoilés par Wikileaks on apprend que votre mouvement a des relations avec l’Ambassade des États-Unis. Quelles sont ces relations ?

    R. Je voudrais avant de répondre à la question m’arrêter à ce phénomène Wikileaks lui-même. Jacob Heilbrun a dit dans la célèbre revue The national interest que « c’est à se demander si ce n’est pas Obama lui-même qui organise les fuites» tellement cela redore le blason américain et rassure sur sa vigilance et sa parfaite maîtrise du terrain.

    Ceci étant dit, le mouvement qui, s’il est taxé de non reconnu par le pouvoir est tout à fait officiel à nos yeux et nous n’avons rien de clandestin. Pour cela, le protocole diplomatique veut que tous les diplomates se doivent de connaître les acteurs politiques et nous en sommes un de taille même sans intégrer le système. Nous avons dans ce cadre là été contactés par beaucoup d’autres diplomates et pas seulement par l’ambassade américaine. J’avais même dit dans un journal local que « nous soutenons tout ce qui tient du dialogue au point où même le diable n’en est pas exclu ». Rien donc d’extraordinaire à ces révélations et ce genre de rencontre est tout à fait routinier.

    Q. Êtes vous au courant de que qu’a dévoilé Wikileaks sur le Maroc ? Cela vous surprend-t-il ?

    R. Je crois que ce n’est que la partie visible de l’iceberg. Mais mis à part cette histoire de Wikileaks qui, bizarrement, promet un déluge d’informations au moment même où la terre bouge sous les pieds des gouvernances arabes devenues trop lourdes à porter et à soutenir. Tout ce que l’on apprend n’a de valeur ajoutée que pour son goût de scandale orchestré. Qui ne sait pas au Maroc que la corruption touchait aussi les proches du palais ? Qui parmi les marocains ne savait pas que l’immobilier au Maroc a créé des barons du ciment comme il existe des barons de la drogue. Qui ne sait pas que le peuple n’a que des petites miettes du gâteau Ce sont des secrets de Polichinelle. Transparency ne cesse de proclamer cela depuis des décennies. Le Mémorandum a qui de droit écrit par mon père en 1998 mettait la lumière sur les spoliations des biens publics et la fortune du palais. Boubker al Jamai a été obligé de fermer son journal et de fuir son pays pour ses dénonciations des magouilles au sommet. Ali Lamrabet est une figure de proue dans ce domaine. Rien de nouveau donc sous et dans le ciel à part de gros nuages noirs qui viennent du côté de la Tunisie.

    Q. Combien de militants compte votre mouvement et aussi combien de prisonniers de conscience ? Les jeunes sur Facebook demandent d’ailleurs leur libération. Non ?

    R. Douze de nos militants sont à peine sortis de prison après une peine de vingt ans que huit ont été sauvagement kidnappés, violés, tabassés puis chargés d’accusations imaginaires concernant une taupe dans le mouvement. La campagne et le soutien d’avocats militants belges amena le Tribunal de Fez à se rétracter et à prononcer le non lieu. Le procès n’est pour autant pas terminé et il reste ainsi que le mien une épée de Damoclès pour le mouvement. Nous n’avons plus de militants sous les verrous mais tous les militants sont sous surveillance. Nos sièges sont sous celle sauf celui de Salé pour des raisons d’investissements en appareils d’écoute. Certaines de nos rencontres sont systématiquement interrompus et nos membres conduits au poste de police où ils passent la nuit. La section féminine étant devenue très active est aussi concernée par ces descentes qui sont vraiment une nouveauté de la nouvelle ère. Hassan II n’avait pas osé franchir ce pas dans un pays traditionaliste concernant les femmes.

    Pour Facebook il est clair que notre jeunesse comme toutes les jeunesses maîtrisent parfaitement l’instrument et en usent. Quant à nos chiffres, nous ne le disons jamais mais le jour n’est peut-être pas loin de les révéler…

  • Nadia Yassine : "Toute manifestation pacifique peut compter sur notre soutien"

    Nadie Yassine, porte parole de Justice et Spiritualité, est la seule figure féminine de premier rang parmi les courants islamistes du monde arabe

    Nadie Yassine, marocaine de 52 ans, est la seule figure féminine de premier rang parmi les courants islamistes du monde arabe. Fille du cheikh Yassine, fondateur de Justice et Spiritualité, elle est de facto la porte parole de ce mouvement qui possède une grande capacité de mobilisation au Maroc. Le succès de la convocation, lancée par une poignée de jeunes sur Facebook, pour protester le 20 février dans les principales villes du pays, dépend, dans une certaine mesure, de l’attitude des islamistes marocains qui n’ont pu être légalisés car ils se refusent à accepter que le Roi soit le Commandeur des Croyants.

    Question. Dans une interview avec El País le prince Moulay Hicham disait que le Maroc ne ferait pas exception dans le monde arabe. Le pensez-vous ?

    Réponse. L’observateur étranger a l’impression qu’au Maroc c’est plutôt calme et stable A preuve, les touristes qui ont changé de cap vers notre pays. Le garant serait la monarchie basée sur une légitimation religieuse et la soi-disant ouverture démocratique couronnée par l’inclusion des islamistes dans le champ politique. Moi, je dis que ce calme apparent n’est peut-être que le silence qui précède une tempête comme celle qui secoue le monde arabe pour la simple raison que les causes initiales de l’intifada ne sont pas politiques mais sociales. Si des causes objectives liées au pouvoir peuvent très bien être dégagées, la raison directe est essentiellement économique et sociale. Ces considérations nous amènent à dire que ce silence apparent n’est du peut-être qu’au fait que le Maroc est dans l’½il du cyclone. Les spécialistes de ce phénomène météorologique disent que cet ½il est bizarrement d’un calme absolu, le temps que le cyclone change de lieu. Ceci étant dit le calme n’est pas du tout absolu. Les revendications et les troubles sauvagement réprimés sont monnaie courante au Maroc depuis des années maintenant. Ce sont peut-être des prémisses auxquelles manquent quelques basculements toujours possibles. Qui prévoyait les évènements actuels il y a juste un mois de cela ? Je crois qu’au Maroc comme dans tout pays arabe il y a des équilibres sociopolitiques rongés jusqu’à la moelle qui risquent à tout moment d’atteindre ce que l’on nomme dans ce domaine « le seuil de tolérance ». Le Maroc ne sort pas du lot. Le basculement démocratique se fera de gré ou de force.

    Si je reprends ma casquette d’intellectuelle en oubliant celle de militante dans un mouvement qui condamne la nature autocratique sans appel ; je dirais qu’il est grand temps pour le pouvoir marocain de penser sérieusement à jeter à la poubelle la constitution marocaine et à déclencher une véritable campagne d’épuration des réseaux népotiques en rendant au peuple marocain ses biens spoliés et en instituant un système juridique qui ne soit pas axé sur l’impunité et le deux poids deux mesures. Que le Makhzen ne se croie plus au dessus de l’Histoire. S’il y a une exception marocaine, il y a aussi des similitudes certaines avec le reste des pays arabes.

    Q. Qu’est ce qui différencie le Maroc de la Tunisie et de l’Egypte et qu’est-ce qui le rend semblable à ses voisins d’Afrique du Nord ?

    R. Pour les différences, il est très important de noter que feu Hassan II est pour beaucoup dans les équilibres, justement, qui tiennent le Makhzen debout jusqu’à maintenant. C’était un grand stratège qui a légué à son fils un système des plus ficelés. Il a joué sur la terreur et sur la prestidigitation politique qui consistait à donner l’impression qu’il y a une alternance gouvernementale et à sortir de nulle part des partis constitués de petits copains du palais pour l’illusion démocratique. Il a aussi misé sur un abrutissement déguisé du peuple en un enseignement des plus délétères que je qualifierais de « crime contre l’humanité ». Il a créé un système de corruption systémique destiné à créer des circuits parallèles d’enrichissement et à remplir les poches d’une élite-suppôt qui continue à sucer impunément le sang des marocains. Tout cela a été encadré par une propagande royalement menée destinée à sacraliser la personne du Roi et à en faire un demi-dieu. La Constitution octroyée , non pas au peuple en fait, mais à sa descendance a, quant à elle, été l’instrument clef et le verrouillage final de cette démodictature (selon la formule de Mr Harrif ). Le programme politique légué à son successeur était de «durer» coûte que coûte.

    On croit donc pour cela le Maroc différent et à l’abri parce que l’institution royale est séculaire d’une part ; que le roi est jeune et qu’il surfe sur sa renommée de «roi des pauvres » établie par un Makhzen fidèle aux enseignements hassanien. On le croit aussi parce que l’armée et la police sont deux piliers essentiels du régime et que le taux d’analphabétisme fait du peuple marocain un candidat douteux pour un processus démocratique. Tous ces paramètres pourraient être balayés par d’autres que nous partageons avec le monde arabe. Nous savons tous que les soulèvements sont l’½uvre spontanée d’une jeunesse en colère. Hors Le Maroc a une configuration démographique tout à fait semblable aux autres pays concernés. La cause première de la colère des jeunes est due à de multiples facteurs nationaux et internationaux, objectifs et subjectifs qui sont exactement les mêmes chez nous.

    Les facteurs objectifs sont:

    1) Le taux de chômage qui avoisine le 20%. Gonflez toujours les chiffres officiels car ils sont souvent rognés et soulignez que ce taux concerne essentiellement les diplômés ; ce qui aggrave la situation vu le sentiment d’inutilité sociale après tant d’années d’effort.

    2) La baisse de l’émigration après l’établissement des visas, de la stratégie de l’émigration sélective et de la montée de l’islamophobie en Europe (terre d’accueil dans le passé) ou de xénophobie tout court

    1) La rapacité des dirigeants pratiquant un népotisme qui favorise à son tour une corruption sans nom.

    Les facteurs subjectifs

    1) L’humiliation, la fameuse hogra, concept cher à Mr Manjra, que tout sociologue chevronné devrait inclure sérieusement dans ses approches concernant le monde arabe et son histoire avec le pouvoir.

    2) La frustration provoquée par la proximité technologique et médiatique d’un Occident perçu comme un Eldorado de liberté et de dignité mais aussi de bien-être dont la jeunesse est privée.

    Q. Des jeunes marocains ont convoqué à travers le Facebook des concentrations le 20 février. Est-ce que votre mouvement se joindra à eux ? J’ai cru comprendre que certains membres, comme Hassan Benajah, y sont favorables ?

    R. Nous n’avons pas attendu ces évènements pour être favorables à toute liberté d’expression. Nous avons même été les précurseurs des manifestations de rue pacifiques et organisées du temps de la chape de plomb en 1990 et mon procès rentre dans le cadre de cette liberté d’expression confisquée constitutionnellement. Nous sommes très fiers de la jeunesse arabe dont fait partie la majorité écrasante de notre mouvement et saluons avec beaucoup de respect la jeunesse tunisienne et la jeunesse égyptienne. Je ne sais pas quelle décision prendront les instances dirigeantes du mouvement mais je pense que toute manifestation qui serait pacifique, civilisée, organisée et qui aurait des garanties de ne pas déraper en une émeute violente contre les biens et les personnes pourrait compter, je pense, sur notre soutien. Nous sommes une force tranquille profondément ancrée dans le peuple et si nous ne faisons aucun choix pour lui, nous serons avec lui dans ses choix tant que la non-violence est respectée.

    Q. Cette vague de protestation qui parcourt le monde arabe est-elle bien différente aux mouvements qu’on a connus dans le passé ? Les islamistes y jouent-ils un rôle ?

    R. Je pense que les peuples arabes ont toujours gémi sous le joug des pouvoirs et ce depuis la nuit de nos temps. La post-colonisation a créé des situations inextricables et a fait de tous les gouvernants des ennemis de leurs peuples. Les révoltes ont été réprimées dans le sang et cela continue d’ailleurs. Au Maroc, il y en a eu de très sanglantes depuis l’indépendance. De celle d’Addi ou Bihi purement sécessionniste à celle revendicative de 1965 en passant pas l’écrasement du Rif. Les émeutes de la faim sont monnaie courante dans le Maroc actuel.

    Deux choses essentielles donnent cependant une particularité à ces soulèvements. Je commencerai par le contexte international caractérisé par une volonté américaine de «démocratiser» le Proche-Orient et l’autre propre à un monde global où les media de masse et l’internet sont des acteurs à part entière. Je ne suis pas en train de dire que les USA ont provoqué ce qui se passe. Je pense qu’ils sont été les premiers surpris. Le discours officiel en témoigne en tout cas puisqu’on a remonté les bretelles des services d’espionnage. Je dis simplement que leur pragmatisme traditionnel et leur connaissance du terrain les rend sensible aux points de non retour. Ils s’adaptent donc et coopèrent même parfois pour que les rênes ne leur échappent pas complètement. On plaît aux américains quand on est un peu corrompu mais pas quand on est pourri au point de compromettre à court ou à long terme la stabilité du système, les américains lâchent leurs alliés. Quand la corruption empêche les mécanismes d’intégration et que l’on va droit au mur et au chaos, les Etats-Unis savent quand il faut retourner la veste et laisser choir les amis intimes. Ils ont cependant un seuil à ne pas dépasser notamment avec Israël et c’est ce qui fait que rien n’est encore vraiment dans la poche notamment concernant l’Egypte.

    Cette révolte de la jeunesse arabe a mis fin à l’histoire de l’épouvantail islamiste et chaque jour les islamistes de ces pays concernés nous prouvent leur grande sagesse et leur adaptation aux paramètres objectifs de la conjoncture. La dimension qui est restée constante est bien cette proximité du peuple. N’oublions pas que si personne n’a parlé de Coran constitution comme par un passé infantile, tous priaient sur la place Tahrir et les vendredis sont des jalons significatifs. L’image des coptes chrétiens qui faisaient le guet pour protéger leurs compatriotes musulmans en prière a remis en question aussi l’Islam danger pour l’altérité. L’image est désormais plus complexe sauf pour ceux qui ne veulent rien savoir.

    Q. L’Occident, l’Europe doivent-ils avoir peur de En Nahda en Tunisie, des Frères Musulmans en Egypte ou de votre mouvement au Maroc ? Les islamistes seront-ils un jour au monde musulman ce qu’a été la démocratie chrétienne à l’Europe ?

    R. Justement ce que j’étais en train de dire c’est que les forces qui décident du sort de la planète ont compris que non seulement ce référentiel était incontournable mais il était peut-être un facteur essentiel dans la stabilité sociale et une alternative réellement démocratique. Ce serait comme le déclare Ghassan Salamé, cet élément fédérateur nécessaire à toute transition démocratique qui empêcherait l’effritement inhérent à l’absence de la force brutale des régimes en place. Ce serait aussi un facteur moralisateur non pas dans le sens caricatural qui fait allusion au voile imposée et à des détails ridicules mais en tant qu’antidote efficace contre la gangrène de la corruption qui empêche toute stabilité. L’Occident ne devrait donc pas avoir peur des islamistes et devrait oublier le scénario de l’Iran diabolisé. Il serait plus juste de penser au modèle turc concernant les frères musulmans et En Nahda de Tunis. Le temps a beaucoup muri ces deux mouvements qui ont prouvé leur capacité à évoluer et à être au niveau des défis de la Realpolitik et de ses contraintes. Les utopies finissent toujours par des attitudes plus terre à terre et tout le monde ne s’en porte que mieux.

    Quant à notre mouvement, il a assez prouvé sa pondération depuis trente ans et dans « islamiser la modernité » et d’autres écrits, il n’est en aucun cas question de s’accaparer du pouvoir. Nous prônons bien au contraire le respect de la souveraineté populaire, la séparation des pouvoirs, le recours aux urnes, le multipartisme. Notre seul souci devant l’islamophobie affichée par certains discours belliqueux en Europe et ailleurs c’est de protéger notre droit d’être musulmans.

    Bien sûr, personne ne croit les islamistes sur parole mais comme dit Ghassan Salamé il faut faire «le pari de la démocratie». Donc je pense que oui, je pense qu’il est très juste de comparer ce que vivra le monde arabe à l’histoire de la démocratie chrétienne avec certainement des réserves et des hauts et des bas parce que la base humaine en terre arabe est très fragilisée par l’analphabétisme synonyme de rigidité et de radicalité. En tout cas, les interlocuteurs capables de négocier avec les peuples la couleur de l’avenir sont certainement ceux qui rassurent les peuples musulmans sur leur identité profonde : les islamistes en l’occurrence.

    Q. Comment jugez-vous l’attitude des Etats Unis face à la révolution tunisienne, égyptienne et à l’ensemble du monde arabe ?

    R. Je crois que j’ai déjà répondu à cette question. Les Etats-Unis sont des pragmatiques invétérés et cyniques. Il est deux questions vitales pour eux : l’énergie et Israël. Ils soufflent donc le chaud et le froid et avancent très prudemment humant, à la manière des indiens qu’ils ont massacrés sans état d’âme, la direction du vent. Leur lourde implication dans des guerres en Irak, en Afghanistan, contre tous les moulins à vent réunis sous le vocable «Al Qaeda», leur dette faramineuse ne leur permettent quand-même pas de mater toutes les insurrections du cosmos. Il faut bien opter pour des stratégies et des actions diplomatiques plus évoluées et plus à même de garantir une certaine stabilité sans trop de coût. Pour cela, sans aller jusqu’à dire qu’ils ont provoqué ce mouvement de rue, je crois qu’ils ne s’y sont pas opposés et certaines mauvaises langues vont jusqu’à dire que Anonymous est une créature de la CIA pour pallier à d’éventuels coupures du net. Je pense que les Etats-Unis n’avaient pas beaucoup d’options à long ou à court terme. L’islamisme étant un paramètre incontournable, il est plus intelligent d’encourager des alternatives incessantes où ils ne seraient qu’un figurant et non le jeune premier. Ne pas soutenir les dictateurs devant une révolte spontanée, non idéologique et « jeune» est aussi un moyen de réduire l’impact des mouvements islamistes et de pouvoir composer avec eux un paysage où ils ne sont qu’une partie et non le centre du changement qui était inévitable.

    Q. En lisant les câbles dévoilés par Wikileaks on apprend que votre mouvement a des relations avec l’Ambassade des États-Unis. Quelles sont ces relations ?

    R. Je voudrais avant de répondre à la question m’arrêter à ce phénomène Wikileaks lui-même. Jacob Heilbrun a dit dans la célèbre revue The national interest que « c’est à se demander si ce n’est pas Obama lui-même qui organise les fuites» tellement cela redore le blason américain et rassure sur sa vigilance et sa parfaite maîtrise du terrain.

    Ceci étant dit, le mouvement qui, s’il est taxé de non reconnu par le pouvoir est tout à fait officiel à nos yeux et nous n’avons rien de clandestin. Pour cela, le protocole diplomatique veut que tous les diplomates se doivent de connaître les acteurs politiques et nous en sommes un de taille même sans intégrer le système. Nous avons dans ce cadre là été contactés par beaucoup d’autres diplomates et pas seulement par l’ambassade américaine. J’avais même dit dans un journal local que « nous soutenons tout ce qui tient du dialogue au point où même le diable n’en est pas exclu ». Rien donc d’extraordinaire à ces révélations et ce genre de rencontre est tout à fait routinier.

    Q. Êtes vous au courant de que qu’a dévoilé Wikileaks sur le Maroc ? Cela vous surprend-t-il ?

    R. Je crois que ce n’est que la partie visible de l’iceberg. Mais mis à part cette histoire de Wikileaks qui, bizarrement, promet un déluge d’informations au moment même où la terre bouge sous les pieds des gouvernances arabes devenues trop lourdes à porter et à soutenir. Tout ce que l’on apprend n’a de valeur ajoutée que pour son goût de scandale orchestré. Qui ne sait pas au Maroc que la corruption touchait aussi les proches du palais ? Qui parmi les marocains ne savait pas que l’immobilier au Maroc a créé des barons du ciment comme il existe des barons de la drogue. Qui ne sait pas que le peuple n’a que des petites miettes du gâteau Ce sont des secrets de Polichinelle. Transparency ne cesse de proclamer cela depuis des décennies. Le Mémorandum a qui de droit écrit par mon père en 1998 mettait la lumière sur les spoliations des biens publics et la fortune du palais. Boubker al Jamai a été obligé de fermer son journal et de fuir son pays pour ses dénonciations des magouilles au sommet. Ali Lamrabet est une figure de proue dans ce domaine. Rien de nouveau donc sous et dans le ciel à part de gros nuages noirs qui viennent du côté de la Tunisie.

    Q. Combien de militants compte votre mouvement et aussi combien de prisonniers de conscience ? Les jeunes sur Facebook demandent d’ailleurs leur libération. Non ?

    R. Douze de nos militants sont à peine sortis de prison après une peine de vingt ans que huit ont été sauvagement kidnappés, violés, tabassés puis chargés d’accusations imaginaires concernant une taupe dans le mouvement. La campagne et le soutien d’avocats militants belges amena le Tribunal de Fez à se rétracter et à prononcer le non lieu. Le procès n’est pour autant pas terminé et il reste ainsi que le mien une épée de Damoclès pour le mouvement. Nous n’avons plus de militants sous les verrous mais tous les militants sont sous surveillance. Nos sièges sont sous celle sauf celui de Salé pour des raisons d’investissements en appareils d’écoute. Certaines de nos rencontres sont systématiquement interrompus et nos membres conduits au poste de police où ils passent la nuit. La section féminine étant devenue très active est aussi concernée par ces descentes qui sont vraiment une nouveauté de la nouvelle ère. Hassan II n’avait pas osé franchir ce pas dans un pays traditionaliste concernant les femmes.

    Pour Facebook il est clair que notre jeunesse comme toutes les jeunesses maîtrisent parfaitement l’instrument et en usent. Quant à nos chiffres, nous ne le disons jamais mais le jour n’est peut-être pas loin de les révéler…

  • Le PP espagnol exige du PSOE une "explication cohérente" sur ses positions sur le Sahara Occidental

    Le Parti Populaire espagnol a exigé, mardi, au PSOE de donner une « explication cohérente » à la société espagnole sur sa position devant la célébration d’un référendum d’autodétermination au Sahara Occidental, selon l’agence espagnole Europa Press.

    Jorge Moragas, coordinateur de Présidence et Relations Internationales du PP a déclaré à l’agence ne pas comprendre « l’attitude du PSOE qui vote quelque chose au Parlement et ensuite refuse de parler de ce qu’il considère la légalité internationale », que les sahraouis puissent décider de leur avenir dans un référendum d’autodétermination.

    Une délégation du Front Polisario présidée par le Ministre des Affaires Etrangères, Mohamed Salem Ould Salek s’est entretenu aujourd’hui avec une délégation du PP présidé par Jorge Moragas, dans laquelle celui-ci a transmis aux représentants sahraouis le soutien du PP aux efforts de l’envoyé personnel du Secrétaire Général de l’ONU pour le Sahara Occidental, Christopher Ross, qui dirige les négociations directes entre Rabat et le Polisario, dont la prochaine session aura lieu le 8 mars à Malta.

    Pour rappel, une réunion programmée lundi entre le PSOE et le Polisario a été annulée par ce dernier devant le refus de parti socialiste espagnol de mettre la question du référendum d’autodétermination dans la liste des sujets à débattre.

  • La vitesse de la liberté

    C’est l’avis de beaucoup de gens : ce ne sont pas de révolutions dans le sens stricte du terme, ce sont des révoltes ou insurrections qui semblent être l’anti-chambre de transitions, supposées démocratiques, protagonisées par des populations lasses de décénnies d’autoritarisme, injustice, corruption, censure, et dans les derniers temps, le manque de travail et d’opportunités, en particulier pour les jeunes qui ne se résignent plus. Nous avons le besoin de nous expliquer ce qui est entrain d’arriver au monde arabe, qui est aussi notre proche Sud, et pour cette raison nous faisons des comparaisons avec emphase : la chute des régimes communistes dans le centre et l’Est de l’Europe à partir de 1989 et, malgré toutes les distances, la transition espagnole. Ce qui est commun aux protestations dans plusieurs capitales – ça on le sait- c’est un désir général de liberté dignité et bien-être mais, malgré cela, il n’y a pas de version unique viable à la fois pour la Tunisie, l’Egypte, la Jordanie, la Syrie ou le Yémen. Mais ni cette circonstance ni les doutes sur le véritable signe de ces mouvements devraient noud empêcher de soutenir avec force le courage des hommes et des femmes qui se sont jettés dans la rue, pacifiquement, pour abattre leurs tyrans.

    Josep Ramoneda avait raison lorsqu’il qualifie de suspect que ces révoltes  n’ont pas eu de nous, occidentaux conscients de la chance que nous avons, les gestes de solidarité et soutien que nous apportons à d’autres causes. Avec quel culot pourrons-nous continuer à dénoncer la  répression des chinois, les nord-coréens, les cubains, les théthènes, les tibétains, les iraniens, les saoudiens ou les sahraouis, si maintenant nous simulons que l’admirable lutte des égyptiens pour donner une raclée à Moubarak ne nous va pas? Le problème c’est que nous aimons les récits faciles ou ceux qui nous semblent l’être, alors que la complexité et diversité du monde arabe font que tout soit trop confus et déconcertant. Cela explique, peut-être, notre passivité. Mais ne la justifie pas. Nous avons le devoir civique de vouloir pour les gens d’autres latitudes les mêmes droits et libertés que nous nous sommes données ici, même si c’est devenu une mode le paternalisme qu’admire en Chine ce qu’à Barcelone serait inacceptable. Il faut, donc, applaudir ceux qui sont entrain de détruire le vieil ordre, même si l’on ignore ce qui viendra après. Nous ne sommes pas non plus aussi ingénus, nous savons que les hypothèses avancées sont inquiétantes : anarchie, guerres civiles, nouvelles tyranies. La démocratie n’arrive pas toujours avec une révolution de fourrure. Notre transition, n’a-t-elle, peut-être pas été truffée de violences de diverses couleurs et ne nous a pas laissé une longue liste de morts? N’avons-nous peut-être pas souffert une tentative de coup d’Etat dont les conséquences sont encore perceptibles? L’immobilisme n’est plus une option.

    Heureusement, les temps changent à nouveau. La jeunesse des pays arabes -nous le voyons dans les images qui nous arrivent- a vaincu la peur et a fait que ses parents commencent, eux aussi, à la vaincre. Comme écrit par Ivan Klima dans « L’esprit de Prague », « tous les efforts pour libérer l’homme ont été, en réalité, des efforts pour le libérer de la peur, pour créer des conditions où il ne sentirait pas la dépendance comme une menace ». La question au million est claire  : Quelle vitesse faut-il à la transition et à la démocratie pour s’établir d’une fois pour toutes dans cette région de la planète? Le 30 janvier, les USA voulaient pour l’Egypte une « transition en ordre »; le 1er février, Obama exigeait que la nouvelle étape commence « maintenant »; le lendemain, l’UE réclamait « plus de rapidité » pour le processus; et le 3, les leaders de l’Allemagne, la France, le Royaume Uni, l’Italie et l’Espagne pariaient pour « une transition rapide et en ordre ». Le résumé est catégorique : l’Occident démocratique désire pour l’Egypte un changement rapide et sous une conduite fiable (l’armée, une personnalité reconnue, un gouvernement d’union?) qui évite le chaos. Mais personne ne sait ce qui arrivera demain et, en plus, il est évident que les tunisiens et les égyptiens sont pour la rupture et non pas pour la réforme, si l’on me permettait l’usage d’une dichotomie propre de l’Espagne des années soixante. C’est pour cela que les satrapes de tour n’ont plus comme option que dégager ou augmenter la répression.

    Ceux qui jouent dans la rue et ceux qui s’attachent au pouvoir se battent aussi pour le levier du temps, et même si aujourd’hui, l’histoire se transmet en direct, c’est toujours un mystère comment et quand les évènements ouvrent une nouvelle époque et et nous pouvons entendre le clic de la réalité entrain de se transformer en grand. La volonté, le hasard, le besoin, les intérêts et les rêves  des gens conforment un magma que perturbe ceux qui veulent faire des prévisions. En plus, il faut pas trop croire ceux qui vous racontent qu’il y a un tableau où tout est écrit au préalable. La vitesse des transitions dans le monde arabe -la clef de son succès ou de son échec – ne peut pas être séparée de la profondeur, de la solidité et de l’étendu de celles-ci. Utilisons de nouveau le miroir domestique : Jusqu’à quel point la transition espagnole a été plus rapide que profonde? Faisons chacun son analyse, en séparant les changements institutionnels qui sont arrivés (ou qui ne sont pas arrivés) dans les mentalités. Certainement, l’Espagne vit, depuis plus de trois décennies, la période la plus longue et continue de liberté de toute son histoire. Mais cela ne veut pas dire que notre transition ait réussi à tout démocratiser comme un tour de magie; il ne manque pas de messages et d’attitudes qui confirment la survivance de zones pré-démocratiques, pour le dire d’une manière suave. L’on pourrait parler aussi, en remontant d’un dégré, du manque de solidité de la démocratie en Russie ou de certaines fragilités démocratiques dans des pays qui ont vécu sous dominations soviétique. On aimerait bien que ceux qui manifestent au Caire et dans d’autres villes arrivent à la liberté désirée et, entre-temps, qu’ils apprennent de nos erreurs.
    La Vanguardia.es, 09/02/2010
    Traduction non-officielle de SPS-RASD

  • Sit-in des femmes des prisonniers sahraouis à Rabat

    Rabat, 14 fév 2011 (SPS) Un sit-in des femmes de prisonniers sahraouis arrêtés en novembre dernier à El Aaiun après le démantèlement du camp sahraoui de Gdeim Izik par les forces marocaines s’est tenu, lundi après-midi à Rabat, a-t-on constaté sur place.

    L’objectif de cette action organisée par les familles des 20 prisonniers sahraouis détenus à la prison de Salé (près de Rabat) devant la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion marocaine, est l’amélioration de leurs conditions d’incarcération en attendant une solution politique ou un procès juste et équitable.

    Les vingt militants sahraouis sont notamment accusés d »’atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l’Etat, de formation d’une bande criminelle et d’atteinte aux fonctionnaires publics dans le cadre de l’exercice de leur fonction », crimes passibles de la réclusion à perpétuité.

    Selon, Mme Claude-Mangin Asfari, épouse du militant sahraoui des droits de l’homme, Naama Asfari, les prisonniers sont incarcérés dans des conditions inhumaines, contraires à la déclaration des droits de l’homme et à toutes les lois internationales.

    Le frère du militant des droits de l’homme a indiqué, de son côté, que les détenus sont aujourd’hui en isolement cellulaire total ne pouvant recevoir la visite de leur famille que pendant 10 minutes par semaine, au cours desquelles ils sont séparés par deux grilles entre lesquelles circulent des gardiens.

    Après une heure de sit-in les épouses ont été reçues par des responsables de la délégation et du procureur en charge de la prison de Salé. Ils ont promis aux protestataires sahraouies qu’ils allaient faire le nécessaire pour changer leurs conditions d’incarcération par la prolongation de la durée de la visite, le droit à la lecture et à l’écriture et l’amélioration des repas.

    Selon une femme sahraouie, les responsables marocains ont indiqué que la prison préventive peut aller, d’après la loi marocaine, jusqu’à 10 mois d’incarcération avant la tenue d’un procès.(SPS)

  • La trahison vue au Maroc

    Au mois de novembre 2009, à l’occasion de l’anniversaire de la dénommée Marche Verte, le roi Mohamed VI avait annoncé que désormais dorénavant « ou on est patriote ou on est traître », discours qui donnera le feu vert pour l’arrestation des 7 militants des droits de l’homme sahraouis appelé le « Groupe de Tamek » suite à leur visite aux camps de réfugiés sahraouis à Tindouf, en Algérie.

    En effet, au Maroc toute personne qui exprime un point de vue différent de celui de l’Etat concernant l’annexion du Sahara Occidental est considéré « traître ». C’est une des raisons qui ont conduit à la fermeture du seul magazine marocain indépendant, le Journal Hebdomadaire. Le Sahara Occidental, grâce à ses multiples ressources naturelles, est vital pour le gouvernement marocain pour s’affirmer en tant que puissance dans la région.

    Mais cela ne s’arrête pas là. Les jeunes marocains qui ont décidé de manifester le 20 février sont aussi accusés de traîtres.

    Comme signalé par une internaute, « le Maroc n’est pas sur une autre planète. Il est normal qu’il s’adapte aux mouvements du monde! La démocratie est une valeur désormais universelle que la société civile marocaine est en train de mettre en place, contre vents et marées. Le Roi lui-même, dans plusieurs discours a parlé de monarchie citoyenne. Une monarchie où désormais le sujet devient citoyen. La disparition de certaines pratiques et rituels monarchistes comme le traditionnel baise-main fera partie de l’évolution des mentalités ». Alors, pourquoi s’en prendre à ces jeunes qui ne demandent que cela.

    Dans le cadre de ce syndrôme qui est accuser les autres de trahison, voilà que le capitaine de l’aquipe de football marocain qui accuse Nacer Chadli de « traître ».

    Selon le journal belge 7sur7, en choisissant les Diables Rouges, plutôt que le Maroc, Nacer Chadli s’est fait des ennemis. Abdel Afiri, journaliste pour Al Jazeera présent à l’entraînement des Diables, a confié à plusieurs confrères belges que le choix du joueur de Twente avait été mal perçu au Maroc. Il serait tout simplement considér comme « un traître au pays ».

    Le journal ajoute que Chadli a dénoncé ces propos : »Je suis très déçu de sa réaction. C’est un grand garçon et il est capable de réfléchir. En tant que capitaine du Maroc, il faut être un ambassadeur de son pays et toujours être respectueux des autres. Cela ne se fait pas de dire de telles choses »

  • Polisario – PSOE : le divorce

    La presse espagnole s’est fait l’écho, ce matin, du divorce entre le Parti Socialiste Espagnol, PSOE, et le Front Polisario, mouvement de libération du Sahara Occidental.

    Une réunion de « haut niveau » prévue depuis novembre 2010 entre les deux parties allait tenir lieu lundi. A la dernière heure, le représentant des sahraouis en Espagne, Bouchraya Béyoun déclara aux responsables des Affaires Etrangères du PSOE que la délégation du Polisario, dirigée par le Ministre des Affaires Etrangères, Mohamed Salem Ouls Salek, n’ira pas à cette réunion.

    La veille, dimanche, Béyoun avait déclaré que la délégation sahraouie avait l’intention de mettre sur la table la célébration du référendum d’autodétermination pour le Sahara Occidental, entamer une série de contacts avec les partis espagnols représentés au Parlement et demander des explication sur l’attitude de la Ministre espagnole des Affaires Etrangères, Trinidad Jimenez. Celle-ci dirige depuis quelques mois une véritable campagne contre une solution du conflit sahraoui basée sur le principe du référendum.

    Marcelino Iglesias, secrétaire d’Organisation du PSOE, avait décliné sa participation parce « le Polisario a introduit des question que l’on n’avait pas prévu dans les discussions ». Il a aussi signalé dans une déclaration à la radio la « nécéssité d’agir avec précaution dans les affaires du sud ».

    Ainsi, la délégatio du PSOE était dirigée par la secrétaire de Politique International, Elena Valenciano qui a remis une lettre adressé au Secrétariat National sahraoui où elle signale que le Polisario a changé l’agenda de la réunion.

    M. Béyoun a manifesté sa surprise devant l’attitude du PSOE et a dénoncé le fait de vouloir empêcher la délégation sahraouie de parler de référendum, du droit à la libre autodétermination. Concernant une éventuelle médiation entre le Polisario et le Maroc, M. Béyoun a déclaré que « personne n’a chargé le PSOE de cette mission ».

    Mme Valenciano a nié avoir l’intention de mener une médiation quiconque. Selon elle, le but de la réunion « était la recherche d’un espace de rencontre et de dialogue entre les parties » qui accompagnerait les conversations maintenues sur le Sahara Occidental. La responsable a exprimé son intention de continuer à essayer d’organiser cette rencontre dans l’avenir.

  • Wikileaks : Pourquoi le Maroc a coupé ses relations avec l’Iran

    Le gouvernement marocain n’a pas dit la vérité à son peuple en ce qui concerne la raison derrière la rupture de ses relations avec l’Iran. Selon le, communiqué du palais royal, l’Iran agit sur le territoire marocain pour répandre la confession chiïte parmi la population du Maroc et à cause de sa reconnaissance de la République Arabe Sahraouie Démocratique.

    Les révélations de wikileaks assure que le Maroc a coupé ses relations avec l’Iran au milieu de l’année 2009 à la demande de l’Arabie Saoudite. Celle-ci est un des principaux soutiens logistiques du Maroc dans sa guerre contre les sahraouis et son roi se trouve actuellement en convalescence dans un de ses palais au Maroc.

    Les documents de Wikileaks ajoutent que le Maroc a exprimé sa préoccupation si l’Iran arrivait à développer l’arme atomique. Rabat a demandé à Washington de faire usage de tous ses moyens pour empêcher l’Iran de se doter d’une bombe atomique « parce que cela encouragerait l’Algérie pour l’avoir aussi ».

    Donc, les autorités marocaines caché la vérité au peuple marocain dans ce dossier. Comme c’est devenu courant dans un autre dossier très sensible : Le Sahara Occidental.

    Un exemple : ils ne cessent d’appeler les réfugiés sahraouis en Algérie « séquestrés » et que le pays qui les accueille les empêche de quitter les camps de Tindouf, alors que la dernière réunion célébrée à Genève, le 9 et 10 février 2011, entre les parties, présidée par le Haut commissaire des Nations Unies a sorti à la lumière que les véritables séquestrés sont les sahraouis qui se trouvent dans les territoires occupés du Sahara Occidental. Les autorités marocaines empêchaient le HCR de prendre contact direct avec les familles qui voulaient se rendre à Tindouf dans le cadre de l’interchange des visites familiales des deux côtés. D’ailleurs, le Front Polisario a exprimé sa satisfaction de ce résultat et de la décision d’augmenter le nombre de personnes bénéficiaires de ce programme onusien qui vise à renforcer les mesures de confiance.

  • Pour un tourisme responsable

    Grâce aux révoltes sociales dans le monde arabe, beaucoup de gens ont fini par voir des dictatures là où il ne voyaient que des vacances. Pour ne pas dire que vous ne le saviez pas, voici quelques destinations où les droits de l’homme sont violés.

    Maroc : La place de Djemaa El Fna, les mosquées, le désert… mais, au Maroc Mohamed VI nomme le Premier Ministre quel que soit le résultat des élections, contrôle 60% de la Bourse de Casablanca et un très haut pourcentage de l’économie nationale, il est le juge suprême et principal législateur, encourage la torture, la censure, la persécution des dissidents politiques, écrase le peuple du Sahara Occidental et occupe son territoire.

    Jordanie : Les merveilles de Pètre, les  défiles de Siq, le désert de Ouadi Roum…mais Human Rights Watch dénonce que dans le régime d’Abdalla II les violations de libertés fondamentales de poursuivent. L’ONG dénonce que la torture est devenue ujne pratique systématique et égénralisée dans les dernières années. Il n’y a pas non plus de liberté d’expression, avec des peines de prison pour avoir critiqué le roi ou le gouvernement.

    Guatemala : Les ruinnes mayas de Tikal, la cité coloniale de Antigua, le lac d’Atitlan… cachent aussi des vulnérations aux droits humains. En 2009, le Comité de l’ONU pour l’élimination de la Discrimination contre la Femme a prié le gouvernement d’intensifier ses efforts pour éradiquer la violence contre les femes, diminuer les hauts niveaux de pauvreté et d’exclusion sociale et lutter contre les mésavantages des femmes dans le marché laboral.

    Chili : Le désert d’Atacama, l’île de Chiloé, les rues de Valparaiso… et la répresion des droits humains de la communauté indigène mapuche. Même la fin de la dictature n’a amené avec elle un respect à la culture et à l’organisation mapuche. La discrimination, la violence et l’application de la loi anti-terroriste continuent.

    Turquie : La mosquée bleue d’Istanbul, Sainte Sophie, les châteaux de coton de Pamukkale, la Capadocia… mais aussi un conflit au Kurdistan enkysté depuis le début du siècle XX. Le gouvernement turque maintient les partis politiques kurdes illégalisés et continue à réprimer les manifestations pro-kurdes dans son territoire, y compris l’arrestation de mineurs accusés de soutenir le terrorisme.

  • Wikileaks : Pourquoi le Maroc a coupé ses relations avec l'Iran

    Le gouvernement marocain n’a pas dit la vérité à son peuple en ce qui concerne la raison derrière la rupture de ses relations avec l’Iran. Selon le, communiqué du palais royal, l’Iran agit sur le territoire marocain pour répandre la confession chiïte parmi la population du Maroc et à cause de sa reconnaissance de la République Arabe Sahraouie Démocratique.

    Les révélations de wikileaks assure que le Maroc a coupé ses relations avec l’Iran au milieu de l’année 2009 à la demande de l’Arabie Saoudite. Celle-ci est un des principaux soutiens logistiques du Maroc dans sa guerre contre les sahraouis et son roi se trouve actuellement en convalescence dans un de ses palais au Maroc.

    Les documents de Wikileaks ajoutent que le Maroc a exprimé sa préoccupation si l’Iran arrivait à développer l’arme atomique. Rabat a demandé à Washington de faire usage de tous ses moyens pour empêcher l’Iran de se doter d’une bombe atomique « parce que cela encouragerait l’Algérie pour l’avoir aussi ».

    Donc, les autorités marocaines caché la vérité au peuple marocain dans ce dossier. Comme c’est devenu courant dans un autre dossier très sensible : Le Sahara Occidental.

    Un exemple : ils ne cessent d’appeler les réfugiés sahraouis en Algérie « séquestrés » et que le pays qui les accueille les empêche de quitter les camps de Tindouf, alors que la dernière réunion célébrée à Genève, le 9 et 10 février 2011, entre les parties, présidée par le Haut commissaire des Nations Unies a sorti à la lumière que les véritables séquestrés sont les sahraouis qui se trouvent dans les territoires occupés du Sahara Occidental. Les autorités marocaines empêchaient le HCR de prendre contact direct avec les familles qui voulaient se rendre à Tindouf dans le cadre de l’interchange des visites familiales des deux côtés. D’ailleurs, le Front Polisario a exprimé sa satisfaction de ce résultat et de la décision d’augmenter le nombre de personnes bénéficiaires de ce programme onusien qui vise à renforcer les mesures de confiance.