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  • La fausse sérénite du gouvernement marocain

    Le gouvernement marocain craint la contagion de la révolution tunisienne. Les mesures prises pour amortir la hausse des prix des denrées alimentaires de base rentrent dans ce contexte. Mais pas seulement.

    Le Maroc a interdit toute manifestation de solidarité avec le peuple tunisien par crainte d’un débordement vers une manifestation de contestation du régime. Malgré cela, plusieurs manifestations ont eu lieu à Tanger, à Rabat et à Fès. La réponse des forces de sécurité était très violente.

    Cette peur a conduit le gouvernement à essayer de contourner la convocation des jeunes pour manifester le 27 février pour un changement de la constitution en faveur des prérogatives du gouvernement et du Parlement marocains. Seulement, l’argument utilisé n’était pas convaincant. Pour rappel, l’on avait voulu faire passer cette convocation par une manœuvre du Polisario et du DRS algérien.

    Tous les médias marocains mènent une campagne intense contre la volonté de manifester invoquant des raisons infondées, du genre que dans la société marocains existent des canaux pour protester ou suggérant la création d’associations intermédiaires.

    Au niveau d’Internet, il y a une permanence pour surveiller tout ce qui est publié sur la toile. Tous les articles qui ne sont pas du goût du Makhzen sont immédiatement balayés des premières pages de Google Actualités. En particulier, les articles publiés par le blog Diaspora Saharaui.

    Comme d’habitude, Journal Maroc et Au Fait Maroc déchaînent une diarrhée de publications qui n’ont rien à voir avec le Maroc. Ainsi les articles de Diaspora Saharaui sont envoyés à la sixième page en moins d’une démi-heure parce que notre blog récolte toutes les informations concernant le Maroc et le Sahara Occidental et sont immédiatement envoyés à Google Actualités pour être accessibles aux internautes marocains qui, souvent, dans leur recherche d’information tapent le mot « Maroc » pour apprendre les nouvelles de leur pays.

    Donc, la sérénité dont a parlé M. Khalid Naciri, porte-parole du gouvernement marocain, c’est du vent. Ces jours-ci, Naciri et consorts doivent prendre des somnifères pour pouvoir dormir la nuit. Ils sont conscients que l’ère des peuple est arrivée et les jours de la corruption et la répression  au Maroc sont comptés.

  • La révolte tunisienne doit amener l'Europe à faire respecter les droits des sahraouis

    Le mouvement démocratique qui s’est propagé de la Tunisie jusqu’en Egypte, Yémen et Jordanie a mis en exergue la complicité européenne avec les régimes arabes dictatoriaux. Une complicité justifiée par une causalité souvent dénoncée dans les médias alternatives : la lutte contre l’islamisme.

    Cette supposée menace a permis l’Union Européenne de fermer les yeux face aux pratiques répressives que le Maroc exerce en toute impunité aux territoires occupés du Sahara Occidental et a œuvré pour maintenir le statu quo pendant des décennies permettant au régime dictatorial de Rabat de continuer à spolier les ressources naturelles sahraouies. Pire encore, l’UE a signé pendant plus de 30 ans des accords de pêche incluant les eaux territoriales du Sahara Occidental dont le Maroc n’a aucun titre de souveraineté. Sans parler du statu avancé octroyé au Maroc et dont l’octroi à la Tunisie de Ben Ali était en cours.

    Dans ce contexte arrive la visite de Commissaire Européen de la Politique de Voisinage, Stefan Fûle, au Maroc, qui, évoquant les leçons de la Tunisie et de  l’Egypte a demandé au Maroc de veiller à ce que les bénéfices du développement économique « soient partagés par tout le peuple marocain ».

    Il a souligné que la révolte tunisienne qui a chassé Ben Ali a tourné l’attention vers la région du Maghreb tout en souhaitant que Rabat « avance davantage » dans les réformes qu’elle a engagées.

    Le peuple du Sahara Occidental, pour sa part, souhaite que  la leçon tunisienne amène l’Europe à faire respecter le droit international en imposant une solution qui respecte la volonté du peuple sahraoui à travers un référendum d’autodétermination à l’instar du référendum soudanais tant soutenu par l’Occidental

  • Et Israël dans tout ça ?

    Rien ne va plus, ou presque, en Israël. Même les Etats-Unis, qui prenaient d’habitude leurs ordres chez lui, font cavalier seul cette fois-ci. Obama, Hillary et compagnie ont pris la liberté de traiter de l’Egypte sans consulter Benyamin Netanyahu et son cabinet. Une injure et une inconscience à la fois. Et cela se produit quand toutes les cartes sont en voie d’être brouillées. «Je ne pense pas que les Américains comprennent la catastrophe dans laquelle ils plongent le Moyen-Orient» déclare Benyamin Ben-Eliezer, député à la Knesset. Shaul Mofaz, le président de la commission de la défense et des affaires étrangères de la Knesset, renchérit : «Les Américains viennent de faire comprendre que leur soutien inconditionnel envers leurs alliés était des plus partiel». 
     
    Le quotidien Yediot Aharonot, quant à lui, affiche une question plus directe : «Est-ce que les États-Unis pourraient nous abandonner ?». Ephraïm Halevy, un ex-chef du Mossad, persifle : «Il (Barack Obama) a fait un pari simpliste qui consiste à soutenir les revendications des manifestants en Égypte, en espérant que les prochains dirigeants de ce pays lui en seront reconnaissants, ce qui est loin, très loin d’être acquis». Rappelons que depuis la signature du traité de paix entre Menahem Begin et Anouar Essadate, en 1979, le Sinaï est gardé par une force internationale et Israël a pu réduire au minimum ses forces armées sur le front sud, face à l’Égypte, et se permettre de les renforcer aux frontières avec le Liban et la Syrie. Il y a aussi cette voie d’eau vitale que représente le canal de Suez pour les navires israéliens, qui ont pu l’utiliser librement depuis cette date. Accessoirement, notons que les Israéliens ont pu se prélasser au bord de la mer Rouge. 
     
    Et puis l’univers commence à basculer, lorsque de confortables certitudes sont menacées par la révolte du peuple égyptien contre le principal allié. Alors on s’agite, dans un monde pris de folie, le Premier ministre, approuve contre toute attente, vendredi 4 février, des mesures économiques destinées, selon ses dires, à «faciliter la vie des Palestiniens». On laisse entendre, pour ceux qui peuvent éventuellement ricaner, que ces mesures ont été étudiées depuis des mois. Ce qui signifie qu’elles n’auraient rien à voir avec la conjoncture actuelle. Ces mesures vont de surcroît, plus concerner la bande de Ghaza. Elles se déclinent en trois volets. Le premier volet est la «poursuite de la politique (…) engagée pour permettre la croissance économique dans les zones palestiniennes», le deuxième «vise à rendre Ghaza indépendant des infrastructures israéliennes en aidant au développement de ses centrales d’électricité, d’eau et de traitement des eaux», le troisième, dont Tony Blair dit que c’est «le plus important», est la «diversification des sources d’approvisionnement en gaz» de la bande. 
     
    Du jamais vu de la part de l’un des pires ennemis des droits humains qui subit des pressions d’autres alliés, membres du quartette, décidées lors de la réunion du groupe chargé du «processus de paix» dans la capitale bavaroise. «Il est important que nous montrions que le processus est en mouvement, de montrer qu’il faut que cela avance», a déclaré la Haute représentante de l’Union européenne, Catherine Ashton. Elle insinue, ensuite, les raisons qui ont poussé, l’instance qu’elle représente, à être aussi ferme : «Je n’ai pas besoin de vous dire que la signification des événements actuels dans la région, c’est qu’il est extrêmement important que le processus de paix au Moyen-Orient progresse». Elle veut en fait dire à Israël que les rapports de force sont en train de changer et qu’il vaut mieux, pour lui, conclure une paix dans les conditions actuelles, plutôt que dans celles qui risquent de s’imposer, qui ont de fortes chances de tout remettre sur le tapis. Mais, le risque pressenti se focalise essentiellement sur l’éventualité d’une émergence d’un Etat islamique en Egypte, «comme cela s’est passé dans plusieurs pays, y compris en Iran», précise Netanyahu lors d’une conférence de presse avec Angela Merkel. Une opinion qui a fait son chemin parmi les Israéliens et qu’un sondage, publié jeudi dernier, révèle. Ils seraient 59% à être persuadés qu’un «régime islamiste» va remplacer Hosni Moubarak, contre 21% qui escomptent un «régime laïque démocratique». La réalité est pourtant bien loin des supputations sur la différence d’attitude des Egyptiens sur la question palestinienne. Elle est bien perçue par les plus lucides, qui savent et l’expriment comme le journaliste israélien Aluf Benn : «Si les groupes d’opposition en Égypte ont une chose en commun, c’est bien leur haine d’Israël. Leur montée au pouvoir placera Israël dans une position difficile». 
     
    Le scénario imaginé est criant de lucidité, qui prédit que le nouveau gouvernement égyptien pourrait demander aux forces de l’ONU d’évacuer le Sinaï et interdire aux navires israéliens d’accéder au canal de Suez. Il ouvrira la frontière avec la bande de Ghaza et ne contrôlera plus le trafic d’armes destinées aux Palestiniens. Le blocus devenant inopérant, bien sûr. Il faut reconnaître que le quartette joue la carte atout au profit d’Israël, en l’incitant à mettre fin à sa stratégie du pire. Parions que rien n’y fera et que les sionistes s’enfermeront plus encore dans la thèse du «petit et courageux Etat juif entouré d’ennemis».
    Par Badis Guettaf
    Le Jour d’Algérie, 08/07/2011
  • G.W.Bush indésirable

    Je sais, la nouvelle n’est pas toute fraîche, mais elle vaut la peine d’être mentionnée sur ce blog.

    Comme je resterais politiquement correcte, il y aura des choses que je ne mentionnerais pas, d’ailleurs, il faudra que je fasse un billet sur la tyrannie du politiquement correct.

    Toujours est-il que Georges Debbeliou Bush, l’un des principaux criminels de guerre du XXIème siècle, a été invité ce premier week-end de février 2011 à Genève, pour y compter fleurettes lors d’un gala de charité d’une association qui l’avait invité.

    Or voilà que le bruit s’évente et que Gjoorges n’est point venu.

    Simple, si il mettait un pied sur le sol helvétique, il se retrouvait les bracelets aux poignets et mis en cellule, ce que les Genevois font avec une aisance assez connue dans le monde entier, suite à l’histoire d’un fils d’un autre dictateur que je nommerais point.

    Si je me permets de citer G.W.Bush, c’est qu’il n’a pas besoin d’un anonymat après ce qu’il a fait et il est encore incroyable que cet homme soit en liberté alors que d’autres chefs d’Etat se retrouvent sur la sellette du Tribunal de La Haye pour moins que ça! Tribunal de la Haye qui, le rappelle-je, n’est autre que la Cour Pénale Internationale pour les criminels de guerre qui ont commis des crimes contre l’humanité et des génocides.

    Il faut quand même avouer que ce personnage a de quoi être inquiété suite au bordel qu’il a foutu dans le monde et par là même, dans son propre pays.

    Déjà que sa première élection fut fort discutable avec les bévues de la Floride lors du re-re-comptage des voix!

    Mais prendre le devoir d’un élève de l’université anglaise comme preuve que Saddam Hussein avait construit une ville souterraine avec une technologie défiant toute concurrence, alors que cela faisait neuf ans que l’Irak était sous embargo total, et de profiter de ce devoir pour détruire l’Irak et faire par là même des milliers de victimes, frappes chirurgicales ou non, et cela, souvenons-nous en, en dépit du véto de l’OTAN,ce qui est un acte d’agression d’une violence inouïe. Autant pour les GI’s que pour les Irakiens eux-mêmes. Fait qui mérite d’être rappelé!

    Sans compter la loi sur la pratique de la torture sous toutes ses formes pour faire avouer des gens qui n’avaient rien à avouer, mais qu’ils étaient là au mauvais endroit au mauvais moment, pour se faire rafler et enfermer à Guantanamo où ils pouvaient profiter du camp de vacances et se faire tirer le portrait avec des GI’s qui les mettaient en valeur.

    Sans compter les Afghans pour lesquels l’ONU s’est ému lors de l’attentat terrible qui ont fait trois victimes importantes, soit trois bouddhas géants, piège dans lequel USA et ONU ont envoyé leurs boys là où les Russes se sont déjà cassé les dents. Russes défaits grâce à l’armement que les USA, via un autre réseau, ont fourni aux talibans.

    La liste est longue et tout cela a un coût, un coût faramineux pour le simple citoyen américain qui paie encore la facture.

    Pensait-il qu’il allait avoir le Prix Nobel de la Paix comme Kissinger qui n’a pas hésité de bombarder le Cambodge, faisant au passage un petit 5 millions de victimes, ceci afin que la guerre du Vietnam continue, les Américains voulant absolument avoir un pied en Asie?

    Faut-il être un salopard fini mais américain pour échapper à la Cour Pénale de La Haye?

    Et pourquoi inviter un tel homme? Là aussi est une question à laquelle nous n’avons, pour l’instant aucune réponse. Gala de charité nous dit-on! (SIC)

    Il est vrai que critiquer Obama est plus simple et lui faire porter le chapeau alors qu’il récolte le pétchi que G.W.Bush a semé sur son passage les huit longues années où on peut lui laisser l’honneur d’avoir changé l’ordre mondial et d’avoir saigner son pays, autant financièrement que par ses militaires qui n’en sont pas revenus indemnes. Pire, qui ne sont même pas reconnus. De ce côté-là, ils n’ont rien à envier aux soldats qui sont revenus du Vietnam!

    Mais G.W.Bush a voulu finir la guerre à papa et faire joujou avec ses nouvelles technologies guerrières. De là, l’industrie de l’armement a encore de beaux jours devant elle! (Tant mieux pour nous aussi!)
    Source : FAICMFSF, 08/02/2011

  • Exclusif : Première image du DRS algérien

    Photo : Alexandre Sulzer
    Oui, c’est lui sur la photo, celui qui se trouve derrière la convocation du 20 février appelant à manifester pour un royaume où le Roi règne mais ne gouverne pas, à l’instar du Royaume Uni et du Royaume d’Espagne.

    Il s’appelle Oussama El Khlifi, diplômé en informatique, une profession qui, en Europe, ne manque pas travail et avec les meilleurs salaires. Mais au Maroc, à son âge, 23 ans, il n’arrive pas à trouver du travail.

    Au début, il avait invité les jeunes à manifester le 27 février. Dans le but de saper cette initiative, le Makhzen a tout de suite déclaré que le 27 février correspond à la date de la République Arabe Sahraouie Démocratique, la nation proclamée, le 27 février 1976, par le Front Polisario sur le sol du Sahara Occidental annexé par le Maroc suite au retrait espagnol du territoire. Par conséquent, selon le Makhzen, il s’agit d’une « manipulation » du Polisario et du DRS, les services de sécurité algériens.

    Le Makhzen a réussi à changer la date de la convocation, mais pas la volonté des jeunes marocains qui persistent à vouloir manifester le 20 février.

    Donc, le DRS, c’est lui, Oussama, selon le Makhzen. Un jeune courageux qui veut changer le cours des évènements au Maroc, surtout pour les jeunes condamnés au chômage quelle que soit leur qualification professionnelle.

    Cette fois-ci pointer le Polisario et l’Algérie n’a pas marché, quoi qu’il faut reconnaître que c’est une méthode que, jusqu’à présent, a donné de bons résultats. Il suffit de voir le sentiment des marocains envers leurs frères sahraouis et algériens pour s’en rendre compte. Tout cela parce que le gouvernement marocain ne désire pas perdre le soutien du peuple dans son invasion du Sahara Occidental, dans la répression de son peuple et dans le pillage de ses richesses.

    Pour rappel, l’Espagne aussi est souvent accusé de tous les maux du Maroc. Jamais le clan de Mohamed VI qui pille à volonté les ressources du peuple marocain, qui réprime, qui viole les droits de l’homme et surtout qui maintient le peuple marocain dans la précarité depuis plus de 45 ans.

    Rien que de penser que les makhzéniens, quand ils voient le titre, vont tomber sur le blog comme des mouches, il y a de quoi rattraper un fous rire. 

    Photo : Alexander Sulzer, Journal 20 minutes, Paris

  • Noam Chomsky : «Un Gorbatchev manque à l’appel»

    Evidence contemporaine : la démocratie dans le monde arabe n’est possible que dans la mesure où elle obéit aux objectifs stratégiques et économiques des puissances occidentales. 
    Selon un article paru récemment sous le la plume de Noam Chomsky, un linguiste et politologue spécialiste du monde arabe, un Mikhaïl Gorbatchev manquerait à l’appel pour une perestroïka dans le monde arabe.

    Dans la crise qui ébranle l’Egypte, la Tunisie, la Jordanie, le Yémen et d’autres pays de la zone arabe, Washington semble tirer les leçons de l’histoire pour élire le fameux général Omar Souleymane au rang qui, autrefois, fut celui de Gorbatchev. Les raisons du soulèvement du monde arabe aujourd’hui sont pratiquement les mêmes que celles de l’URSS de la décennie 1980. 300 millions de Russes, – c’est pratiquement le même chiffre de la population du monde arabe – ne connaissaient que la misère et les interminables files d’attente, la cherté de la vie, le manque de soins et de logements, les inflations, les crises… Mikhaïl Gorbatchev aux commandes, son plan d’instaurer la démocratie en créant un Parlement a abouti, même si le pouvoir a atterri aux mains de son rival, Boris Eltsine, d’une manière démocratique. Même si Gorbatchev n’a pas voulu réformer l’URSS, il a été à l’origine de l’implosion d’un régime solide qui tenait la population d’une main de fer. S’appuyant sur des atouts économiques, Boris Eltsine a, par la suite, tenté une transition axée essentiellement sur l’économie. 

    D’aucuns diront que la réforme du système soviétique est l’œuvre de Washington, de la CIA et de Gorbatchev. Mêmes données pour les mêmes résultats. Dans le cas de l’Egypte, la formule reste simple à appliquer : Souleymane à défaut d’un Gorbatchev. Soutenant en douce l’opposition, imposant à Moubarak de préparer sa sortie en nommant le néocommandeur, déjà au parfum des dossiers des services secrets, Washington joue la tour d’auto-défense de ses intérêts dans l’échiquier pour quadriller la zone, tout en étant indifférente au ressentiment d’un peuple écœuré par un régime qui sévit depuis plus de 30 ans. Un débat s’impose, laisse entendre Chomsky qui met les «experts» face aux politiques. Un débat qui ne porte qu’un seul nom : la crainte de l’islam. C’est cette crainte qui pousse les puissances démocratiques occidentales à encourager les Etats de non-droit dans le monde arabe. Cet islam, jadis appuyé par les puissances occidentales pour venir à bout du Mur de Berlin et de la guerre froide, est aujourd’hui craint, du moment qu’il débouchera à son tour sur le nationalisme séculier. 
    Samir Méhalla
    Le Jeune Indépendant, 08/02/2011
  • A propos de la manifestation de soutien au roi Mohamed VI

    Pour contrecarrer la manifestation prévues par les jeunes marocains pour le 20 février, un mystérieux facebooker avait proposé une autre manifestation pour déclarer l’amour au Roi du Maroc, Mohamed VI, initiative qui a été annulée en proposant que les facebookers changent leur photos de profile, le 14 février, jour de la Saint Valentin, par celle du roi. Les commentaires affluent sur la toile sur cette initiative, tous aussi croustillants que les autres. Voici quelques-uns :
    – En fait, il y a énormément de mails qui ont circulé pour dire qu’il ne fallait pas assister à la marche de témoignage d’amour pour le roi, car ce serait un piège dressé par des gens qui voudraient profiter de la foule pour semer la zizanie.

    – Pas de chameaux m6 préfère les ânes! Ils sont doux et gentils!

    – Les Sixistes ont eu peur que les chaoïstes retournent la manif de l’amour en une vraie manif du désamour !!!

    – L’amour est aveugle

    – Quoi?!La gaypride est annulée. Dommage pour les homo…oups je voulais dire les pro-makhzen. De toute façon tous deux sont excités par ce qui se passe dans les salles de torture.

    – Au temps de Hassan II, ils réquisitionnaient des camions et raflaient tous les campagnards des villages avoisinant la ville que devait traverser le calife d’alors, et les parquaient le long du chemin. Ni à boire ni rien. Obligés bien sûr de faire des  ya-ya et des you-yous quand la voiture du calife passe en trombe sans même un regard pour eux. Les temps se sont modernisés ou les camions sont plus difficiles à se faire remplir?

    – Si on est une démocratie, on doit leur permettre de manifester leur amour au roi. Comme ça tout le monde saura notre petit secret. Mais, puisqu’on est une « démocrature », il nous est interdit de manifester dans les rues ni pour ni contre la monarchie. A rappeler qu’on peut sympathiser avec la Palestine ou l’Iraq, c’est halal, mais pas avec l’Egypte ou la Tunisie, c’est haram.

    – Peut être qu’ils lui ont envoyé la déclaration d’amour par poste. On leur a dit que c’était un complot, et que les manifestants comptaient changer de « sentiments » envers le roi au moment opportun. Le makhzen des complots.

    – Je t’aime… moi non plus. On leur a dit attendez la saint Valentin, ce sera plus opportun… hahaha et ça rime en plus!
    – Est-ce que les manifestants comptaient apporter des cadeaux à l’occasion?
    Source : Facebook
     
  • Le PC tunisien soutient l'indépendance du Sahara Occidental

    TUNISIE : IINTERVIEW DE FAHEM BOUKADOUS, JOURNALISTE ET MILITANT DU PARTI COMMUNISTE OUVRIER TUNISIEN

    Lorsque le peuple tunisien a chassé du pays le dictateur Ben Ali, le journaliste Fahem Boukadous se trouvait en prison. Militant du Parti communiste ouvrier tunisien, il se bat, chaque jour comme il le peut, pour que la voie ouverte par la révolution ne se perde pas.

    Fahem Boukadous en est content. C’est un homme heureux. Libéré le 19 janvier, cinq jours après la fuite du dictateur, il a pu descendre dans les rues d’une Tunisie bousculée par la révolution. Il venait de passer six mois en prison. Ce n’était pas la première fois qu’il endurait les rigueurs de la dictature: en 1999, après avoir subi des tortures dans les cellules du Ministère de l’Intérieur, il avait été condamné à trois ans de prison, dont il a purgé dix-neuf mois avant de bénéficier d’une grâce présidentielle.

    Témoin exceptionnel des révoltes de 2008 dans le bassin minier de Gafsa (région de Redeyev), il est emprisonné une nouvelle fois en 2010 pour son rôle dans un journalisme militant qui fait connaître ces mouvements, prémices de l’actuelle révolution tunisienne.

    Cette interview a été réalisée par à-coups, au milieu de mouvements de protestation ou d’une manifestation, après une course effrénée dans les rues proches de l’avenue Bourguiba. Ces jours sont cruciaux pour la révolution, bien que les grands médias aient désormais tourné leurs caméras vers l’Égypte. « La Tunisie n’est plus une affaire internationale, mais locale », nous disaient, en toute sincérité, des travailleurs d’Al Jazeera en réponse à nos tentatives de les informer que les milices benalistes étaient revenues dans les rues de Sfax. Boukadous n’est pas d’accord : «La révolution a commencé dans les régions et elle y est toujours très active».

    Y a-t-il une relation entre les révoltes de 2008 et la révolution de 2011 ?

    D’une part, la leçon de résistance des habitants de Redeyev et de tout le bassin minier s’est inscrite dans la mémoire collective du pays. D’autre part, les diplômés sans emploi qui avaient participé au mouvement de 2008 sont, aujourd’hui, une des forces du processus révolutionnaire. Enfin, les « médias populaires » jouent un rôle extrêmement important: Al-Hiwar-TV et les CD maison ont été remplacés par Facebook, qui a fait sauter le bâillon de la censure.

    Comment se fait-il que le mouvement de Redeyev ait été vaincu alors que celui de Sidi Bouzid s’est étendu de ville en ville, jusqu’à la capitale ?

    C’est précisément ce qu’aucune analyse historique ne peut prévoir ou expliquer.

    Est-ce-que les USA y seraient pour quelque chose ?

    Je ne pense pas que les USA ne soient intervenus pour accélérer la chute du dictateur. Les grandes puissances ont été prises à contre-pied par la révolution. Maintenant, oui, bien sûr, elles manœuvrent pour instaurer la “stabilité”, mais elles savent bien qu’elles ne pourront pas empêcher le processus de changement.

    Est-ce-que le régime bénaliste a vécu ses derniers jours ?

    Le régime est toujours en place, non seulement au sein de la police et de l’appareil d’État, mais aussi dans les médias et Internet. Il faut profiter de l’occasion pour inventer de nouveaux médias et de nouveaux supports. Il faut également établir une coalition entre les journalistes tunisiens et ceux des pays étrangers car nous avons besoin d’expérience et de formation.

    Ce qui s’est passé en Tunisie a eu de grandes répercussions internationales.

    L’avalanche déclenchée par la Tunisie n’a pas seulement un caractère stimulant ; elle entraîne une véritable « rivalité révolutionnaire » ou « une compétition positive », qui secoue aujourd’hui l’Égypte, épicentre du monde arabe. Ce qui s’ensuivra là-bas se répercutera à nouveau dans ce pays.

    La Kasbah est à nouveau déserte. On a l’impression que ça été toujours ainsi, mais il n’y a pas longtemps c’était différent, elle était le centre de la révolution tunisienne.

    Le retour en arrière est évident, mais il est plus facile de tuer un peuple éveillé que de l’endormir à nouveau. La capitale n’est qu’un mirage. La révolution est partie et s’est élevée du centre et du sud; c’est là qu’elle retourne et qu’elle se maintient. Il faut aller voir dans les villages et ne pas se cantonner à la Kasbah. La capitale n’est pas, à elle seule, la révolution; elle n’est que le lieu d’une des multiples expressions de protestation. Elle sert de symbole car elle attire l’attention des médias, mais la révolution a commencé dans les régions et elle s’y maintient très active. L’autre jour, 80 000 personnes ont manifesté à Sfax, qui a ensuite été paralysée par une grève générale. À Gafsa, à Sidi Bouzid, à Tala, des rassemblements et des manifestations sont organisés quotidiennement.

    Est-ce vrai que les milices benalistes ont même menacé le nouveau ministre de l’intérieur dans son propre bureau ? Ou n’est-ce qu’une rumeur lancée pour renforcer la crédibilité du nouveau Cabinet ministériel ?

    Les rumeurs font partie de la stratégie de confusion et d’insécurité. C’est une composante indissociable de tout processus révolutionnaire.

    Comment jugez-vous les relations entre la gauche tunisienne et la gauche européenne ?

    Durant les années de Bourguiba, les relations entre la gauche tunisienne et la gauche européenne étaient très fortes. Puis, sous le régime répressif de Ben Ali, les contacts de solidarité se sont poursuivis à titre individuel, mais ils nous ont beaucoup aidés à résister. Le PCOT maintient une relation avec plusieurs forces de la gauche marxiste en France, et en Espagne, avec le parti Communiste (marxiste-léniniste) de Raúl Marco. Les manifestations organisées ces derniers jours dans différentes capitales européennes ont été très importantes, non seulement pour le un soutien moral qu’elles apportent, mais aussi en tant que moyen de pression contre les gouvernements de l’UE, si complaisants avec le dictateur.

    Quel rôle doit prendre la gauche tunisienne ?

    La gauche est internationale de nature. Il n’y a pas de gauche tunisienne. Nous devons tous nous unir, dépasser les sectarismes et revendiquer ce plus petit dénominateur commun : ne pas lutter seulement contre les dictatures locales mais aussi contre l’impérialisme.

    Quelle est la position du parti sur le Sahara occidental ?

    Notre parti a toujours défendu l’indépendance du Sahara et celle du Pays basque. Les Espagnols ne seront jamais libres s’ils ne libèrent pas le Pays basque et les autres nations de l’État espagnol. Le principe d’autodétermination est un point essentiel de notre programme.

    À l’heure des coupes sombres dans le domaine des droits et des libertés, en Europe, reste-t-il quelque chose du continent qui soit utile pour l’autre rive de la méditerranée ?

    S’il est vrai qu’en Europe la démocratie recule, nous avons tout de même besoin de son expérience. Les Européens ont fait des révolutions démocratiques et ont beaucoup écrit à leur sujet. Nous n’avons mené aucune réflexion sur le sujet. Nous avons donné une grande leçon révolutionnaire, mais nous ne pouvons pas avancer sans le savoir politique et l’expérience des gauches de l’Europe démocratique.

    Ces derniers jours, certaines images nous ont fait découvrir des manifestants tunisiens arborant des drapeaux et des symboles propres à la gauche. Beaucoup de gens en Europe en ont été choqués.

    En Tunisie, il y a des milliers de militants de gauche. Pendant les années les plus dures de la répression, nos forces se sont dispersées et se sont cachées. Aujourd’hui elles réapparaissent. Le problème est que nous n’avons pas de cadres pour canaliser la nouvelle génération militante.

    Autant en Tunisie qu’en Égypte, la gestion de l’information semble être des plus cruciales en ce moment. Que devrions-nous faire pour que les grands médias au service de l’Empire, ne fasse pas tout capoter ?

    La coalition internationale des journalistes de gauche est fondamentale. Il faut également s’organiser à l’échelle internationale pour produire de nouveaux supports et de nouveaux moyens capables de combattre les préjugés intéressés de la presse capitaliste.

    Beaucoup d’Européens ont été surpris de voir les drapeaux et l’hymne national tunisien utilisés comme symboles de la révolution.

    Dans son discours officiel, Ben Ali accuse la gauche tunisienne de ne pas être patriote, de ne pas aimer le pays. Nous répondons que la dictature n’a rien à voir avec la Tunisie. Nous sommes les véritables patriotes. Ben Ali et les siens n’ont jamais eu aucun lien avec notre patrie. La nation c’est le peuple. Même dans les pires années de répression, nous nous sentions fiers d’être Tunisiens. Pour ma part, j’ai rejeté la possibilité de l’exil car je préférais être Tunisien sous un régime répressif que libre en Europe. Notre devoir est celui d’aider le peuple tunisien à se libérer car c’est notre peuple.

    Une vie entière dédiée au journalisme militant

    Fahem Boukadous est né à Regueb. Familier de la persécution et de la clandestinité, d’une combativité inlassable, il a consacré la majeure partie de son activité politique au journalisme militant. Il a été le premier, en 1998, a dénoncer les pratiques mafieuses des cinq familles qui dominent le pays. En 2003, installé à Gafsa, il devient correspondant d’Al-Badil et, trois ans plus tard, responsable de la chaîne satellite Al-Hiwar-TV. Lorsqu’en 2008, les révoltes éclatent dans le basin minier de Gafsa – qui seront les prémisses de l’actuelle révolution– ce média fragile, mais hors de portée du gouvernement, va devenir le principal canal de diffusion d’images des manifestations. Boukadous catalyse le mal-être des jeunes citadins en leur apportant un moyen d’expression. Il devient, par conséquent, une menace pour la dictature. « C’est ce que j’ai appelé les médias populaires. Avec des caméras reçus de leurs parents émigrés, des centaines de jeunes se transforment en autant de journalistes. Moi, je n’avais qu’à rassembler toutes ces images et les faire circuler ».

    Les révoltes du bassin minier ont servi d’essai contre un régime déjà fissuré. En 2008, après trois mois de manifestations, Ben Ali décide de détruire le mouvement à la racine et donne l’ordre d’assaillir la ville de Redeyev. 4000 policiers vont piller et saccager les maisons, détruire le mobilier et frapper les femmes. Ils laisseront deux morts derrière eux. Prélude à ce qui se déroule aujourd’hui dans tout le pays, la ville avait été occupée en partie par l’armée. « À Redeyev, le mouvement était dirigé par des syndicalistes et des militants, mais dans les autres villages du bassin minier, ce sont les jeunes eux-mêmes qui ont organisé et coordonné les manifestations ».

    En janvier 2010, au terme d’un procès expéditif, Fahem Boukadous est condamné, à quatre ans d’emprisonnement. Il entame sa peine le 15 juillet, après avoir refusé de demander pardon et soigné, dans un hôpital, des blessures de torture. Dans sa cellule, il écrit énormément et prépare un livre sur les révoltes de Gafsa. Il se rapproche des prisonniers de droit commun et tente de les former à la politique, ce qui provoquera l’intervention du directeur du pénitencier. Grâce à la solidarité d’un des médecins, il est informé de la mort de Mohamed Bouazizi et des réactions populaires qu’elle déchaîne, dont les effets fulgurants l’émerveillent encore.

    Auteur : Alma Allende
    Traduction : Esteban
    Source : Le Tacle, 07/02/2011

  • Un journal s'excuse d'avoir inclus le Sahara Occidental dans une carte du Maroc

    Dans son édition du 4 février 2011,  dans un article intitulé « L’effet domino de la révolution tunisienne », le quotidien espagnol « 20 minutos » a publié une carte du Maroc incluant le Sahara Occidental sans mentionner le nom du territoire sahraoui.

    Plusieurs médias espagnols ont dénoncé ce fait soulignant que c’est une violation de la légalité internationale et une insulte au peuple sahraoui, au peuple espagnol et à la communauté internationale. Le Sahara occidental est un territoire non-autonome sur lequel le Maroc n’a aucun titre de souveraineté, tel que dicté par le Tribunal International de la Haye en 1975. C’est un territoire envahi et occupé par le Maroc et son statut définitif est en attente dans les instances de l’ONU.

    Aujourd’hui, 7 février, le quotidien espagnol a corrigé l’erreur en publiant dans sa nouvelle édition qu’il s’agit d’une erreur graphique et a demandé des excuses aux lecteurs.

  • Pierre-Yves Vandeweerd invité par la Première (radio belge)

    Ce mardi 8 février, le cinéaste Pierre-Yves Vandeweerd est invité par La Première pour parler de son dernier film sur le Sahara Occidental « Territoires perdus » pour plonger les auditeurs dans l’histoire des réfugiés sahraouis qui luttent contre un pays, le Maroc qui, depuis plus de 35 ans, occupe leur patrie.

    Il a dû parcourir les territoires occupés du Sahara Occidental, la Mauritanie, les territoires libérés par le Front Polisario et les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf, dans le sud-ouest algérien, pour compiler des données essentielles pour comprendre ce conflit qui date de 1975.

    Un drame humain présenté avec tacte et professionnalisme.

    Son film participe au 61ème festival de Berlin.