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  • Maroc : la fin des mensonges

    Le président égyptien Hosni Moubarak a clairement avoué qu’il serait prêt à quitter le pouvoir s’il ne craignait pas que l’Egypte soit prise d’assaut par les frères musulmans qui pourraient «tuer» la démocratie. 

    Ce même discours a été entendu au Maroc depuis 1975, date de l’invasion du Sahara Occidental par le Maroc. Mais c’était au nom de « l’intégrité territoriale ». Alors, les forces politiques marocaines, dans l’espoir de voir ses revendications se réaliser, ont soutenu cette aventure saharienne qui, 35 après continue à faire parler d’elle. 

    « Consensus national », disait-on à l’époque. En effet, c’était un consensus pour la réalisation les ambitions de la France et des USA visant à s’accaparer des richesses du Sahara Occidental, sans compter sur la volonté des sahraouis, qualifiés de tous les mots parce qu’ils aspirent à l’épanouissment qui ne pourront jamais trouver au sein d’un Etat dévoué aux prétentions impérialistes.

    Le discours usé a été changé par la menace terroriste. Ce qui reviendrait à dire  » C’est moi ou le déluge, vous n’avez qu’à choisir entre le pouvoir corrompu en place ou les intégristes ».

    Ainsi, la voix du renouveau au Maroc a été étouffé au nom de la lutte contre la menace islamiste, cette menace créée par le pouvoir même en laissant le peuple abandonné à son sort : pauvreté, corruption, clientélisme, népotisme… et la liste est longue. La politique du roi Mohamed VI, ou plutôt de ses conseillers et proches, n’a fait que renforcer l’intégrisme religieux en puisant la misère et l’ignorance du peuple.

    Les gouvernants marocains n’ont rien fait pour moderniser les écoles, au contraire ils les ont écrasées en ouvrant la porte aux écoles privées dont l’accès est impossible pour la grande majorité des familles marocaines dont le revenu ne dépasse pas 1 euro par jour.

    L’espace médiatique a été entièrement dompté après la liquidation du Journal Hebdomadaire et l’espace politique est toujours contrôlé par les partis créés par le palais, le dernier en date, le PAM dont le agissements ont été dévoilés par les câbles américains diffusés sur Wikileaks. Les télévisions ne sont qu’une caisse à résonnance de la politique royale et au service de la mafia politico-militaire qui gouverne le Maroc.

    Aujourd’hui, le message tunisio-égyptien a été reçu « cinq sur cinq » par le peuple marocain. Le 20 février sera une journée décisive pour l’avenir du pays et peut être la fin des « krouch lehram » au Maroc, un pays, jusqu’à présent, fantoche parce qu’au service des puissances étrangères et nullement au service du peuple.
  • Le parti proche de Mohamed VI attaque le cousin du roi pour avoir dit que le Maroc ne sera pas épargné

    Ils ne citent pas son nom, parce que depuis les institutions on n’attaque pas un membre de la famille royale, mais c’est à lui qu’ils s’en prennent. La formation politique la plus proche du roi du Maroc a violemment attaqué, la nuit de jeudi, le cousin germain du monarque à cause de ses déclarations au journal EL Pais dans son édition de lundi dernier.

    Le Parti Authenticité et Modernité (PAM), dont le fondateur et éminence grise est Fouad Ali El Himma, ami intime du roi Mohamed VI, dénonce dans un communiqué de sa direction politique « des propos provocateurs » de certains qui, pour des raisons strictement personnelles, veulent nuire au pays de manière tendancieuse sans se soucier de l’avenir du Maroc ni de sa stabilité ».

    EL Himma était directeur du cabinet de Mohamed VI lorsqu’il était prince héritier, et plus tard il est devenu son véritable ministre de l’intérieur. En 2007, démissiona de ce poste pour fonder le PAM, qui dans les élections municipales de 2009 a été le parti le plus voté au Maroc et il s’est emparée de quelques Conseils municipaux à l’aide des gouverneurs civils et des forces de sécurité, selon les câbles de l’ambassade des USA à Rabat diffusés par Wikileaks.

    Moulay Hicham, de 46 ans, troisième dans la ligne de succession au trône, a affirmé que « le Maroc ne sera probablement pas une exception » et sera atteint par la vague de protestations qui traverse le monde arabe. « Presque tous les systèmes autoritaires seront affectés », souligna-t-il.

    Le prince rouge, comme on l’appelle souvent, a été, par contre, attaqué en citant son nom, par la presse proche des autorités marocaines, comme les journaux Aujourd’hui Le Maroc et Al Massae. C’est une exception que les jojurnaux marocains osent s’en prendre à un membre de la famille royale quelle que soit sa rebellion.

    Le groupe de jeunes hommes marocains qui ont convoqué dans le réseau social de Facebook des manifestations pacifiques le 20 février pour imposer une réforme de la Constitution, qui octroie au roi des pouvoirs presque absolus, continuent de récolter des adhésions.

    Une formation politique avec représentation parlementaire (deux députés), le Parti Socialiste Unifié, a appuyé hier la protestation et a aussi demandé, dans un communiqué, un changement de la Constitution pour que le Maroc jouisse d’une monarchie parlementaire.

    Les jeunes de Facebook revendiquent, en plus, la libération des prisonniers de conscience, c’est-à-dire des islamistes du mouvement Justice et Charité qui se trouvent encore derrière les barreaux.

    Ce mouvement, illégal mais toléré parfois, a la plus grande capacité de mobilisation dans le pays, selon les annalistes qui suivent de près l’évolution du Maroc. Il en résulte que le succès de la protestation du 20 février dépend, dans une bonne mesure, de s’il décidera de s’y joindre ou pas.
    Ignacio Cembrero
    El Pais, 05/02/2011
    Traduction non-officielle de Diaspora Saharaui
  • Appel sur Facebook à manifester au Maroc

    Un groupe de jeunes Marocains a appelé sur le réseau social Facebook à «manifester pacifiquement» le 20 février pour une «large réforme politique» dans leur pays. «Nous appelons tous les Marocains à manifester le 20 février pour la dignité du peuple et pour des réformes démocratiques », indique la «plateforme» de ce groupe créé sur Facebook et qui dit compter près de 3.400 sympathisants. Le texte demande aussi une réforme de la Constitution, la démission de l’actuel gouvernement et la dissolution du Parlement. 

    Réagissant à ce qu’il a qualifié «d’appels émanant ici ou là sur l’internet », le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement Khalid Naciri a déclaré jeudi: «Nous percevons cela avec énormément de sérénité». «Le Maroc (…) s’est engagé depuis longtemps dans un processus irréversible de démocratie et d’ouverture de l’espace des libertés», a ajouté le ministre au cours d’un point de presse. «Les citoyens peuvent s’exprimer librement (…) tant que cela se déroule dans le plein respect des intérêts vitaux » du pays, a-t-il ajouté.

    L’internet a joué un rôle important dans les manifestations qui ont mené aux mouvements de révolte en Egypte et en Tunisie. Un groupe de diplômés- chômeurs a d’autre part annoncé, lors d’un point de presse, jeudi à Rabat, qu’il donnait au gouvernement jusqu’au 10 février pour tenir sa promesse d’embaucher 1.888 des leurs. De jeunes diplômés sans emploi manifestent régulièrement depuis des années devant le Parlement à Rabat, réclamant d’entrer dans la fonction publique. Ils ont suspendu leur mouvement depuis deux semaines, après avoir reçu des assurances du gouvernement.
    Le Quotidien d’Oran, 05/02/2011
  • Manœuvres américaines contre la révolution égyptienne

    Comme c’était prévisible, eu égard à l’importance stratégique du pays dans l’architecture géopolitique régionale, la révolution démocratique en Egypte allait devoir faire face à des manœuvres américaines sans précédent. La désignation du patron des services de renseignement égyptiens, le général Omar Souleiman, au poste de vice-président, vise d’ores et déjà à parer à un vide constitutionnel après un probable départ de Moubarak et à barrer la route à la révolution démocratique en marche. Cette grossière manœuvre américaine a été rejetée par le peuple égyptien qui a défié pour la seconde nuit consécutive le couvre-feu et continue d’exiger la chute du régime. 

    La révolution égyptienne est dans un tournant décisif. Outre la répression policière et les provocations des miliciens du régime, elle doit désormais affronter la conjugaison des efforts contre-révolutionnaires du régime et de l’impérialisme américain. En effet, parmi les défis qu’aura à relever la révolution égyptienne, le premier, et qui fait en même temps la grande différence avec ce qui s’est produit en Tunisie, reste celui du louvoiement hypocrite de la diplomatie américaine qui, d’un côté, appelle les autorités à des réformes démocratiques, et, de l’autre, soutient, en sous-main, le régime et tente de lui trouver une sortie honorable en substituant le général Souleiman au président Moubarak. Ce faisant, l’attitude américaine dévoile la réalité de la diplomatie occidentale en général, et américaine en particulier, dont les discours hypocrites sur la démocratie et les droits de l’Homme, ne sauraient cacher les véritables mobiles économiques et stratégiques qui guident la politique de ces puissances.

    La révolution démocratique en Egypte, plus qu’ailleurs, aura une dimension anti-impériale. Ce fait, à lui seul, qui ne manque pas de multiplier les difficultés qu’elle aura à affronter, explique en même temps sa profondeur historique sans précédent. Le second défi qu’aura à affronter la révolution égyptienne est interne. Comment réagira l’armée égyptienne qui subit actuellement de fortes pressions internes et externes visant à lui faire jouer un rôle contre-révolutionnaire ? Jusqu’à présent, l’armée égyptienne s’est cantonnée dans un rôle de maintien de l’ordre public sans réprimer les manifestants qui le lui rendent bien en montrant des signes de sympathie. Cette symbiose entre le peuple et l’armée, si elle n’est pas remise en question par les pressions américaines et les provocations du régime, constituera sans aucun doute l’élément déterminant dans les jours qui viennent. 

    Le peuple égyptien semble conscient de cet enjeu et cherche à éviter les provocations qui visent à donner un prétexte à l’intervention militaire. La constitution de comités populaires en vue de protéger les édifices publics et les biens contre les agissements suspects d’un lumpenprolétariat instrumentalisé par la police secrète du régime s’inscrit dans ce cadre. Si elles permettent de lever un voile sur les limites de la diplomatie de la démocratie et des droits de l’Homme, les manœuvres américaines constituent un indicateur géopolitique important. La prudence et la méfiance qui caractérisent le comportement américain, qui contrastent avec leur attitude en Tunisie, prouvent s’il en est besoin que la crainte des répercussions géopolitiques d’une radicalisation de la révolution égyptienne l’emporte sur toute autre considération. Ce n’est pas la crainte d’un quelconque inconnu qui dicte à Washington sa conduite que la crainte qu’une révolution démocratique débouche sur l’instauration d’un gouvernement national capable de rétablir l’Egypte dans le statut qui devrait être le sien dans la région, un statut qui ne saurait laisser indifférent Israël.

    Mohamed Al Baradei vient d’inviter dans sa dernière déclaration Washington à choisir entre le régime et le peuple égyptien. Dans les faits, Washington a déjà choisi : l’administration Obama a choisi Israël ! Sans préjuger des prochains développements politiques d’une révolution grosse d’espoirs sans précédent mais confrontée à des défis incommensurables, il est désormais clair que les enjeux diplomatiques ne seront pas moins importants que les enjeux sociopolitiques.

    Aux Américains qui semblent ne s’intéresser qu’aux répercussions du changement démocratique égyptien sur le processus de Camp David, Mohamed Al Baradei a relevé, à juste titre, tout ce qu’il y a de méprisant dans pareille attitude américaine en rappelant qu’aussi bien la politique intérieure que la politique extérieure de l’Egypte doivent être du ressort de la souveraineté démocratique du peuple égyptien. Penser que le changement démocratique en Egypte risque de nuire à la paix dans la région dénote un mépris inégalé à l’égard du désir de tous les peuples de vivre dans la paix et la dignité. S’il y a quelque chose qui mine à terme la pax americana dans la région, ce n’est pas le changement démocratique en Egypte mais c’est bien l’arrogance israélienne qui veut à la fois le beurre et l’argent du beurre, la colonisation et la paix à la fois ! 

    En mettant la pression révolutionnaire jusqu’à ce niveau où l’hypocrisie de la diplomatie américaine apparaît dans toute sa laideur et en continuant sa mobilisation pacifique pour la chute du régime, le peuple égyptien est entrain de donner au monde une leçon de courage et de maturité politique sans précédent. Reste à savoir maintenant si le commandement de l’armée égyptienne saura résister plus longtemps aux pressions du régime et des Américains qui cherchent à l’entraîner dans un bras de fer avec le peuple. Si tel devait être le cas, non seulement l’armée égyptienne écrira une seconde page de son héroïque histoire, après celle d’octobre 1973, mais elle permettra au peuple égyptien de tourner une des pages les plus hideuses de l’histoire arabe contemporaine, la page des despotes et des traîtres.

    Si Américains et Israéliens ne peuvent que suivre avec inquiétude ce qui se passe en Egypte et cherchent à l’influencer dans le sens de leurs intérêts, les peuples arabes ont aujourd’hui les yeux braqués sur Le Caire parce qu’ils savent instinctivement que c’est aussi leur histoire qui est entrain de s’écrire et que si la révolution démocratique devait emporter le régime autoritaire et vendu de Moubarak, plus rien ne sera comme avant dans le monde arabe. L’onde de choc de la révolution égyptienne ne sera pas seulement terrible pour un certain nombre de régimes arabes mais, plus important, les perspectives d’une renaissance arabe retrouveront un nouveau départ tant l’Egypte renferme un réservoir social et culturel sans comparaison dans la région.
    Par Mohamed Tahar Bensaada
    Les Débats, 05/02/2011
  • Le parti proche de Mohamed VI attaque le cousin du roi pour avoir dit que le Maroc ne sera pas épargné

    Ils ne citent pas son nom, parce que depuis les institutions on n’attaque pas un membre de la famille royale, mais c’est à lui qu’ils s’en prennent. La formation politique la plus proche du roi du Maroc a violemment attaqué, la nuit de jeudi, le cousin germain du monarque à cause de ses déclarations au journal EL Pais dans son édition de lundi dernier.

    Le Parti Authenticité et Modernité (PAM), dont le fondateur et éminence grise est Fouad Ali El Himma, ami intime du roi Mohamed VI, dénonce dans un communiqué de sa direction politique « des propos provocateurs » de certains qui, pour des raisons strictement personnelles, veulent nuire au pays de manière tendancieuse sans se soucier de l’avenir du Maroc ni de sa stabilité ».

    EL Himma était directeur du cabinet de Mohamed VI lorsqu’il était prince héritier, et plus tard il est devenu son véritable ministre de l’intérieur. En 2007, démissiona de ce poste pour fonder le PAM, qui dans les élections municipales de 2009 a été le parti le plus voté au Maroc et il s’est emparée de quelques Conseils municipaux à l’aide des gouverneurs civils et des forces de sécurité, selon les câbles de l’ambassade des USA à Rabat diffusés par Wikileaks.

    Moulay Hicham, de 46 ans, troisième dans la ligne de succession au trône, a affirmé que « le Maroc ne sera probablement pas une exception » et sera atteint par la vague de protestations qui traverse le monde arabe. « Presque tous les systèmes autoritaires seront affectés », souligna-t-il.

    Le prince rouge, comme on l’appelle souvent, a été, par contre, attaqué en citant son nom, par la presse proche des autorités marocaines, comme les journaux Aujourd’hui Le Maroc et Al Massae. C’est une exception que les jojurnaux marocains osent s’en prendre à un membre de la famille royale quelle que soit sa rebellion.

    Le groupe de jeunes hommes marocains qui ont convoqué dans le réseau social de Facebook des manifestations pacifiques le 20 février pour imposer une réforme de la Constitution, qui octroie au roi des pouvoirs presque absolus, continuent de récolter des adhésions.

    Une formation politique avec représentation parlementaire (deux députés), le Parti Socialiste Unifié, a appuyé hier la protestation et a aussi demandé, dans un communiqué, un changement de la Constitution pour que le Maroc jouisse d’une monarchie parlementaire.

    Les jeunes de Facebook revendiquent, en plus, la libération des prisonniers de conscience, c’est-à-dire des islamistes du mouvement Justice et Charité qui se trouvent encore derrière les barreaux.

    Ce mouvement, illégal mais toléré parfois, a la plus grande capacité de mobilisation dans le pays, selon les annalistes qui suivent de près l’évolution du Maroc. Il en résulte que le succès de la protestation du 20 février dépend, dans une bonne mesure, de s’il décidera de s’y joindre ou pas.
    Ignacio Cembrero
    El Pais, 05/02/2011
    Traduction non-officielle de Diaspora Saharaui
  • Alliot-Marie, démission !

    Jusqu’où la ministre des Affaires étrangères peut-elle se moquer du monde ?

    Incroyable révélation à la Une de Mediapart ce matin : « Le jet privé qui a profité à Michèle Alliot-Marie en Tunisie a été contrôlé une dizaine de jours plus tard par la police italienne : elle croyait qu’il transportait Ben Ali lors de sa fuite ! L’avion est la propriété d’une société créée par Belhassen Trabelsi, beau-frère du dictateur tunisien et désormais sous le coup d’unmandat d’arrêt international. » Rappelons la sotte défense de la non moins sotte ministre, résumée par 20 minutes : « La ministre des Affaires étrangères l’a assuré a plusieurs reprises, elle «a toujours payé (ses) vacances», vols et hôtels compris. Mam aurait même indiqué au Monde daté de ce jeudi posséder les factures qui le prouvent. Reste qu’elle ne les atoujours pas montrées*
    Le Canard enchaîné, qui a révélé l’affaire, indique avoir cherché en vain à savoir qui avait réglé la facture de l’hôtel de Tabarka où ont séjourné la ministre et sa famille. Hôtel qui appartient à Aziz Miled. » Ledit homme d’affaires censé, d’après Alliot-Marie, être « surtout une victime du clan Ben Ali ». Mais le quotidien gratuit rappelle que « Aziz Miled a cosigné l’an passé une tribune appelant le président Ben Ali à se présenter à l’élection de 2014 et il figure sur la liste des personnes dont la Suisse a gelé les avoirs après la fuite de Ben Ali, le 14 janvier. » Et voilà donc qu’on sait désormais qu’il utilisait un jet appartenant au beau-frère ben Ali ! Mentionnons enfin, pour la bonne bouche, le plus nul de tous les mensonges deMam, parce qu’aisément vérifiable : 

    « Il n’y avait aucune répression et même le suicide, qui était à l’origine alors là pour le coup des événements, s’est produit… à la fin de mon séjour.» C’est ce qu’a affirmé Mam au JT de France 2 mercredi soir, répondant aux critiques sur son choix d’aller passer des vacances en Tunisie, elle, ministre des Affaires étrangères, alors que le pays était déjà en proie à des troubles. Là, les faits contredisent clairement sa version. Mohamed Bouazizi, le jeune vendeur ambulant et diplômé au chômage, s’estimmolé par le feu le 17 décembre dernier, devant la préfecture de la ville de Sidi Bouzid. Or, Michèle Alliot-Marie et sa famille se sont rendus en Tunisie entre Noël et le Premier de l’an. »
    Que peut-il bien se passer dans la tête de la ministre lorsqu’elle va affirmer devant des millions de téléspectateurs un mensonge énorme dont elle sait pertinemment qu’il sera aussitôt contredit ? Un  sentiment d’impunité tellement puissant qu’elle s’imagine invulnérable quoi qu’elle puisse dire ? Elle a bien sûr quelques raisons de le croire puisque, comme nous l’écrivions hier sur notreKiosque permanent (message subliminal), personne ne démissionne jamais en Sarkozie (à deux exceptions près, concernant les secrétaires d’Etat fusibles, Christian Blanc et Alain Joyandet, pris la main dans le sac de dilapidation d’argent public – pour des cigares et l’utilisation d’un avion privé, avec une sombre histoire de permis de construire frauduleux pour le deuxième). 
    Notre confrère Laurent Neumann n’écrit d’ailleurs pas autre chose dans Marianne :« Pourquoi démissionnerait-elle alors que tant de ministres avant elle, pris la main dans le pot de confiture, ne l’ont pas fait ? (…) Seulement voilà, quelle que soit la gravité de l’atteinte à la morale républicaine, sous Nicolas Sarkozy, un ministre, ça ne démissionne jamais ! Ça laisse passer l’orage, comme si de rien n’était. En toute impunité… » Mais il suffit : acculons Mam à partir, que la présidente du mouvement satellite de l’UMP, Le chêne, cesse de nous prendre pour des glands !

    * Le coup du « J’ai toutes les factures » sans jamais ensuite les produire a été utilisé par Sarkozy lui-même, alors qu’il était convaincu de corruption dans l’affaire de son appartement de l’île de la Jatte, qui aurait dû, dans une démocratie normale, l’empêcher de se présenter à la présidentielle. Mais le procureur « indépendant » Philippe Courroye s’était chargé de l’étouffer. Le même Courroye-de-transmission qui s’est ensuite illustré dans le scandale Bettencourt, avec lacomplicité (entre autres) de… Mam, menteuse un jour, menteuse toujours !

    Source : Plume de Presse, 4/02/2011
  • Manifestation à El Ayoune contre l'occupation marocaine et le pillage des ressources naturelles

    Plusieurs dizaines de Sahraouis ont manifesté mercredi à El Ayoune, capitale occupée du Sahara occidental, contre l’occupation illégale de leur pays et le pillage de ses ressources naturelles par le Maroc, selon le ministère sahraoui des Territoires occupés et des Communautés sahraouies établies à l’étranger. 
    La manifestation qui a duré près de trois heures a été dispersée avec force par la police marocaine, faisant deux blessés, ajoutent les mêmes sources.
    Les manifestants ont scandé des slogans appelant au retrait immédiat de l’occupation marocaine du Sahara occidental et l’arrêt du pillage des ressources naturelles sahraouies par le Maroc. Ce pillage, souvent camouflé par le Maroc, a été une fois de plus soulevé au sein de l’Union européenne. Ainsi, ses juristes ont demandé des clarifications sur le projet d’accord agricole UE-Maroc, appelant à exclure le Sahara occidental de cet accord avant que le Parlement européen donne son approbation, a indiqué l’observatoire pour la protection des ressources naturelles du Sahara occidental (WSRW). L’accord prévoit une libéralisation substantielle des produits agricoles, produits agricoles transformés et produits de la pêche pour l’UE, en échange d’une libéralisation de 55% des importations de l’UE en provenance du Maroc. Le texte a été signé par le Conseil européen et le Maroc le 13 décembre 2010 à Bruxelles, mais a encore besoin de l’approbation du Parlement européen, a précisé la même source. Le service juridique du Parlement européen s’est également interrogé sur
    «l’application ou non de l’accord au Sahara occidental et sur la façon dont la population locale pourrait bénéficier de cet accord».
    En outre, il n’est pas aussi clair si «la libéralisation envisagée soit en accord avec les souhaits et les intérêts du peuple du Sahara Occidental». Etant donné que le Sahara occidental n’est pas reconnu comme faisant partie du Maroc, les Etats-Unis ont spécifiquement exclu le Sahara occidental de leurs accords de libre-échange avec le Maroc. Par ailleurs, des voix s’élèvent au Sahara occidental exigeant une enquête indépendante sur le démantèlement du camp de Gdeim Izik en novembre 2010.
    C’est ainsi que l’Association des Sahraouis victimes des violations graves des droits de l’homme (ASVDH) appelle dans un communiqué, publié jeudi, l’ASVDH à la «réparation des dommages causés par les pratiques de l’armée et des forces de sécurité marocaines contre des civils harcelés et leurs biens pillés et détruits dans le campement de Gdeim Izik et El Ayoune» et à cesser la «politique d’incitation raciste contre la population sahraouie».
    A titre individuel, les militants sahraouis continuent leurs actions de dénonciation. Ainsi Mme Claude-Mangin Asfari, épouse du militant sahraoui des droits de l’homme, Naama Asfari, détenu dans les geôles marocaines, a appelé jeudi la ministre française des Affaires étrangères, Mme Michèle Alliot-Marie, à intervenir pour améliorer les «pénibles conditions» de détention de son époux et de ses camarades à la prison de Salé, près de Rabat. 
    «Leurs conditions de détention, après leur enlèvement très violent à El Ayoune, est une forme de torture psychologique incompatible avec le respect des droits fondamentaux de la personne humaine, et condamné par le droit international humanitaire. Cela en attendant que très vite une solution politique soit trouvée et que tous retrouvent la liberté qu’ils ont déjà chèrement payée», a-t-elle souligné. 
    M.Z.
  • L’accord de pêche UE-Maroc dans les filets de Bruxelles

    L’Espagne multiplie les pressions avec l’aide de la France pour tenter d’imposer à la Commission européenne la prorogation pour une année supplémentaire de l’accord de pêche UE-Maroc qui parvient à expiration le 27 février. Cet accord avait été signé entre Bruxelles et Rabat le 29 juillet 2005 mais son entrée en vigueur n’est intervenue que le 28 février 2007 pour une période de quatre ans.

    Le forcing de Madrid

    Madrid fait du forcing à cet effet après avoir acquis la certitude, tout au long de l’année écoulée qui avait été marquée notamment par les graves violations des droits de l’homme dans l’ancienne colonie espagnole, que les pays européens étaient, dans leur majorité, réticents à la reconduction d’un tel accord à cette date.

    Des difficultés avaient en effet surgi tout au long des négociations à ce propos entre le gouvernement espagnol et la Commissaire européenne à la pêche, la Grecque Maria Damanaki. Cette dernière avait rappelé aux Espagnols, déjà en décembre dernier, que le Sahara occidental doit être exclu du futur accord, ce que l’Espagne, premier bénéficiaire de cet accord, a évidemment fermement rejeté.

    La commissaire européenne a fait valoir surtout le rapport que les services juridiques du Parlement de Strasbourg avaient rendu public en 2010, dans lequel ils avertissaient la commission que cet accord viole la légalité internationale car le Sahara occidental est classé territoire non autonome par les Nations unies. Les parlementaires, à l’initiative du groupe d’activistes conduit par Willy Meyer, avaient alors exigé sa suspension ou d’en exclure le Sahara occidental.

    Territoire non autonome

    Mme Damanaki a fait observer à la ministre espagnole de la Pêche, Mme Rosa Aguilar, un principe que cette transfuge du parti de la Gauche-Unie (communiste) défendait avant d’opter pour le Parti socialiste de Zapatero : la communauté internationale ne reconnaît pas la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.

    En plus, a ajouté la Grecque, les Eurodéputés ont fait ce constat irréfutable : la population sahraouie n’a pas bénéficié de l’exploitation de ses ressources maritimes qui rapportent au Maroc la somme de 50 millions d’euros/an et une assistance gratuite pour la modernisation de ses chalutiers.

    Le Danemark est en tête des pays qui ont fait obstacle aux démarches du gouvernement espagnol visant à consacrer l’élargissement de fait de l’accord de pêche aux eaux territoriales sahraouies. Madrid a de sérieuses raisons de le faire, car la prévisible non-reconduction de cet accord paralyserait le secteur-clé de la pêche en Andalousie et aux Canaries.

    Il y a par ailleurs de bonnes raisons pour le Parlement européen de bloquer la conclusion du projet d’accord entre Rabat et Bruxelles en matière de commercialisation des fruits et légumes. Un tel projet a déjà provoqué de fortes protestations parmi les syndicats des agriculteurs espagnols qui craignent une concurrence déloyale des produits agricoles marocains.

    Grâce un tel accord, le Maroc pourrait porter jusqu’à 52 000 tonnes le volume de ses exportations en tomates sur le marché espagnol en particulier et européen en général. Les services juridiques du Parlement européen ont, là encore, fait observer que l’accord de commercialisation des fruits entre Rabat et Bruxelles ne devrait pas, non plus, être élargi au Sahara occidental.

    Strasbourg paralyse l’expulsion de 16 Sahraouis

    Au sein des institutions de l’Union européenne, il est question, en outre, d’un autre aspect découlant de l’occupation du Sahara occidental par le Maroc.

    Le cas de la procédure d’expulsion frappant 16 des 22 jeunes Sahraouis qui ont demandé le droit d’asile en Espagne pour échapper aux poursuites engagées contre eux par la police marocaine.

    Le Tribunal des droits de l’homme de Strasbourg a invité, mardi le gouvernement espagnol à geler cette procédure d’expulsion qui a été confirmée par sentence, vendredi, par l’Audience nationale, la plus haute juridiction pénale espagnole. Un porte-parole du ministre espagnol de l’Intérieur a déclaré que le gouvernement Zapatero «suivra les instructions du Tribunal européen».

  • Un juge espagnol rouvre le dossier "Génocide et tortures" contre le peuple sahraoui

    Le juge espagnol Pablo Ruz a décidé de relancer la procédure judiciaire engagée, il y a plus de quatre ans, par son confrère Baltazar Garzón, sur plainte d’associations humanitaires et des familles des disparus au Sahara occidental, contre 13 hauts responsables marocains dont le général Hosni Benslimane, pour «génocide et tortures» commis entre 1976 et 1987 dans l’ancienne colonie espagnole.

    Le juge Garzón avait ouvert une procédure de mise en accusation de ces hautes personnalités marocaines, parmi lesquelles le général Ben Slimane qui avait été décoré en 2005 par le gouvernement Zapatero de la «Grande Croix d’Isabelle la Catholique».

    Une distinction qui a révolté la presse, la société civile et la classe politique espagnoles.
    La procédure engagée par Baltazar Garzón avait été gelée après l’«éviction» de ce magistrat de l’Audience nationale, la plus importante juridiction pénale espagnole, où la main du lobby pro-marocain n’est pas étrangère. Une crise diplomatique entre Rabat et Madrid avait apparu alors où les mis en cause ne pouvaient plus s’aventurer sans risque de se voir arrêter par la justice.

    Aminatou Haidar à la barre

    Le juge Pablo Ruz recueillera les dépositions des témoins dans cette affaire, dont celle de l’indépendantiste Aminatu Haider, les 9 et 10 mars à Madrid au niveau de cette institution judiciaire. La presse rappelle que plus de 542 sahraouis sont portés disparus depuis 1975, date de l’occupation militaire du territoire sahraoui par le Maroc à la faveur des accords tripartites de Madrid, signés la même année, qui ont consacré le partage de l’ex-colonie espagnole entre le Maroc et la Mauritanie.

    Le Temps d’Algérie, 04/02/2011

  • Maroc : la réalité en dehors des plages dorées

    En visitant le Maroc votre regard est harcelé par l’incombustible, souriante et rajeunie image du roi Mohamed VI. Elle vous accompagne dans tout votre périple. Son portrait, exhibé partout, même dans les endroits les plus invraisemblables, semble tout observer, tout contrôler, comme un rappel idiot de qui commande en réalité dans ce pays.

    Comme en Tunisie il y a moins d’un mois, le Maroc semble un pays brillant, ordonné, sûr et prospère dans la surface. Cette surface de la belle ville de Marrakech et des plages dorées de la côte méditerranéenne marocaine que, chaque année visitent des millions de touristes européens, parmi eux probablement beaucoup de démocrates, libéraux et même des progressistes dans leur propres pays. Mais qui en plan de vacances, comme tout touriste en tant que tel, ne cherchent qu’à s’amuser, et ne se posent aucunement de questions incommodes sur la nature profonde et véritable du pays dans lequel ils sont venus pour bronzer.

    Mais si, par hasard, vous établissez contact avec un intellectuel marocain et vous lui posez des questions sur la situation politique, économique, sociale, et ce culte dingue à la personnalité du roi, votre interlocuteur va d’abord se taire pour réfléchir, ensuite regardera autour de lui pour s’assurer que personne ne l’écoute, il va vous dire des choses que probablement vous saviez déjà.

    Qu’au Maroc, il y a des élections périodiques, qu’il y a un parlement et même des partis, mais que tout n’est qu’une fraude bien organisée, bien orchestrée. Que le pays est une dictature à peine dissimulée, une monarchie autocratique dirigée par le roi, sa famille et d’autres courtisans. Que la corruption et le clientélisme se sont appropriés de l’économie. que le manque de liberté est en train d’asphyxier le pays. Que dans le pays réel, celui qui est invisible aux étrangers, règne l’extrême pauvreté et le délaissement. Que tout cela n’est pas nouveau, mais date de l’indépendance du Maroc sous le regard complaisant des puissances occidentales, la France en premier, acharnées à protéger leurs propres et mesquins intérêts stratégiques à n’importe quel prix. Même si l’on doit faire la sourde oreille et fermer les yeux devant la chaudière bouillante qui est devenue la société marocaine.

    Hassan II et son fils ont réussi pendant plus de 45 ans à établir un régime despotique et répressive, un Etat policier fondé sur le pillage institutionnalisé et la corruption. Malgré cela, le Maroc est arrivé à être reconnu et salué, à l’époque de Hassan II, comme un rempart contre le socialisme dans la région, et maintenant que la guerre froide est finie, ses alliés n’ont pas manqué de lui chercher un autre qualificatif : rempart contre l’islamisme, un prétendu danger dont les origines sont extrêmement douteuses, surtout si l’on tient en compte que Ben Laden est une création de l’Occident.

    Bien sûr, aucune des puissances qui protège jusqu’à maintenant cette démocratie d’opérette, n’a eu l’idée de questionner et encore moins dénoncer tous ces référendums sur la Constitution qui, à chaque fois, était approuvée avec un 99% des votes.

    C’est cette même complicité contre les peuple qui a empêché ces puissances d’imaginer qu’en Tunisie une simple immolation par le feu d’un jeune étudiant et vendeur ambulant allait être la cause de l’explosion de la chaudière qui a fini par défenestrer un des fils les plus appréciés par les occidentaux dans le monde arabe.

    Le régime marocain est qualifié par ses alliés de fort parce que son peuple est faible et désorganisé et la monarchie alaouite, non contente du pouvoir absolu et héréditaire sur la politique et l’économie du pays, veut aller plus loin encore en annexant le Sahara Occidental au prix du sang et des larmes de son peuple, malgré que personne ne lui reconnaît un titre quelconque sur cette ancienne colonie espagnole.

    Le peuple du Sahara Occidental suit avec intérêt la révolte égyptienne dans l’espoir de voir les puissances occidentales s’intéresser à son sort et lui donner la parole. Mais un détail qui a échappé et échappe encore à tous ceux qui applaudissent le génocide perpétrée par le Maroc au Sahara Occidental est que pour les sahraouis leur désir d’indépendance  n’a d’égal que leur désir de rendre cette bouffée indigeste pour le régime marocain et ses alliés. Ni l’exil ni les longues années ne pourront tuer ce légitime désir de vengeance.