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  • Marina Schuster (FDP) : "Nous n’allons pas admettre, que les yeux soient détournés de la situation des droits de l’homme"

    Intervention de Marina Schusler (FDP) au Bundestag allemand, le 27 janvier 2011
    La participation de l´ONU est indispensable pour pouvoir surmonter le conflit du  Sahara Occidental car ce dernier est marqué par de nombreuses questions encore ouvertes.  Les conceptions du droit divergent et du point de vue du droit international, le statu du Sahara occidental n’est pas encore réglé. Déjà le titre de la  Motion présentée par le groupe parlementaire die Linke est tendancieuse et par ailleurs, cette proposition est préjudiciable, à notre avis, aux efforts pour trouver une solution durable de ce conflit.
    Bien entendu, ce conflit est régulièrement discuté lors des entretiens et dans le cadre des contacts que le gouvernement fédéral et l’UE entretiennent avec les partenaires de la région. Dans le cas de l’activiste sahraouie Aminatou Haidar, nous les députés, avons clairement pris position en faveur de Madame Haidar et en faveur des droits de l’homme.
    A notre avis, la clé pour la réussite, c’est la médiation politique de l´ONU. Pour cette raison, nous continuons à soutenir les efforts de l´ONU qui visent à trouver une solution pacifique du conflit sur la base des résolutions des Nations Unies existantes – une solution qui soit acceptée par tous les acteurs. L’envoyé spécial de l´ONU, Christopher Ross s’est de nouveau rendu dans la région en octobre 2010. Il a organisé un nouveau Round des consultations informelles en novembre. La 5e ronde de consultations informelles avait eu lieu début février aux Etats Unis. Outre le Maroc et le Polisario, y avaient participé l’Algérie et la Maurétanie. Or, l’échange s’était limité aux positions connues. Les consultations viseront à préparer les négociations formelles dans le cadre du dit processus de Manhasset. Le groupe parlementaire de la FDP appelle donc les partis au conflit à continuer le plus rapidement possible les négociations sous l´égide l’envoyé spécial M. Ross pour trouver une solution définitive à ce conflit.
    Tout comme la résolution du Conseil de sécurité 1754 (de 2007), la résolution 1871 (de 2009) demande aux partis de mener des négociations directes. Le mandat de la Mission des Nations Unies pour l´organisation d´un Référendum au Sahara Occidental MINURSO constitue le cadre adéquat de ces négociations. Le groupe parlementaire Libéral ( FDP) soutien sans réserve,  cette demande. Indépendamment de son statu d’un point de vue du droit international une chose est claire : Aussi dans le territoire  du Sahara Occidental, les droits de l’homme doivent être respectés et défendus davantage. Il n’est pas admissible et nous n’allons  pas admettre, que les yeux soient détournés de la situation des droits de l’homme. C’est pourquoi, les droits de l’homme sont constamment traités lors des entretiens avec des représentants du Royaume du Maroc. Le gouvernement Fédéral observe intensivement le développement de la situation des droits de l’homme dans les zones  occupées par le Maroc. De plus, le sujet est évoqué régulièrement lors des entretiens bilatéraux et ce, à tous les niveaux. Le ministre des AE, M. Westerwelle, avait souligné l’importance d’une solution pacifique et consensuelle du conflit du Sahara occidental lors de son entretien avec son homologue marocain qui s’est tenu le 15 novembre 2010. Le ministre marocain des AE avait souligné que le Maroc serait disposé et intéressé de continuer les négociations sur la base des résolutions de l´ONU. Il convient donc de continuer à réclamer et à promouvoir cette attitude.
    L’Allemagne va continuer à appuyer tous les efforts de l´ONU visant à obtenir une solution pacifique et durable. Le ministère fédéral des AE contribue au financement des  mesures de confiance qui sont prises par le HCR. Pour cela, entre 2008 et 2010, environ 600.000 € ont été alloués au total à cet objectif. Entre 1981 et 2006, le Ministère fédéral pour la coopération et le développement a attribué presque 12 mio d’euros dans le cadre de l’assistance alimentaire et d’urgence ainsi que dans le cadre de l’assistance aux réfugiés. Via l’UE, à savoir le dispositif ECHO,  130 mio d’euros ont été mis à disposition pour l’aide aux réfugiés et ce, depuis le début de ce conflit. Le budget annuel d’ECHO pour les camps de réfugiés s’élève à 10 mio d’euros. Via le fonds de médiation de l´ONU, l’Allemagne soutient indirectement les activités de l’envoyé spécial du SG de l´ONU. Le programme allemand « Assistance académique aux réfugiés» auprès du HCR finance actuellement des bourses d’études d’une vingtaine d’étudiants sahraouis.
    Dans le cadre de l’UE, le gouvernement fédéral et ses partenaires, demandent régulièrement (par voie écrite et à travers des démarches) d’enquêter les incidents graves auprès des partis au conflit qui sont le Maroc, le Front Polisario et des pays voisins notamment l’Algérie. Dans le cadre de la politique européenne de voisinage, les sujets droits de l’homme, la démocratie et l’état de droit sont régulièrement évoqués. Le dialogue politique du plan d’action avec le Maroc prévoit cela tout comme l’accord d’association qui accorde une importance particulière aux droits de l´homme aussi bien dans la politique intérieure qu´extérieure de l’UE et du Maroc.

  • Révolte alaouite?

    Je vis avec une satisfaction infinie les évènements traversés dans les derniers jours par le monde arabe. Mais je suis aussi consciente de ses limitations et sa résistance à long terme.

    Je ne peux éloigner de mes souvenirs ce pays avec lequel nous avons tellement de choses en commun, qui se trouve à 14 km seulement de l’Espagne, dans cette frontière où se trouve le contraste des rentes per capita le plus grand du monde : le Maroc.

    Il est beaucoup plus difficile de voir une révolte populaire au Maroc comme celle de la Tunisie ou l’Egypte, parce que le régime de Mohamed VI a très bien fait ses devoirs en tant qu’oppresseur et dictateur qu’il est, a préparé son terrain des trois manières fondamentales:

    Mohamed VI est non seulement le dirigent du régime dans son pays, il est non seulement le Roi dans une monarchie très ancienne, il est le représentant de Dieu sur terre, et en tant que tel, l’affronter c’est affronter, en quelque sorte, l’Islam. Par conséquent, l’on ne peut l’éloigner, sans créer un réel débat profond entre croyances religieuses et justice sociale.

    Deuxièmement, depuis qu’il a pris le pouvoir il y a plus d’une décade, il a gagné l’estime du peuple grâce à la publicité mensongère, c’est-à-dire, comme Franco a utilisé le journal NO-DO pour vendre les bontés du régime au peuple, Mohamed VI utilise les médias pour s’afficher en protagoniste des améliorations en infrastructures, santé, etc. Mais le peuple continue à être pauvre et les ministères les plus importants, comme celui de l’économie et intérieur, sont encore entre ses mains. Les politiques (théoriquement, il y a une démocratie) portent la responsabilité des pénuries que le peuple traverse.

    Troisièmement, le régime s’est très bien occupé de maintenir les opposants, syndicats et démocrates bien occultes, à travers la prison, le passage à tabac, les menaces ou les disparitions.

    Le manque d’information sur la population marocaine est aussi une clef de sa permanence au pouvoir, non seulement maintenir l’analphabétisation du peuple pour ainsi pouvoir mieux le manipuler fait partie de sa stratégie, mais aussi les marocains ignorent des sujets de grande importance comme le fait que Mohamed VI a hérité de son père Hassan II, lui et non pas le peuple, les 50 milliards de dollars qu’il avait dans une banque suisse, comme ils ignorent que le régime dépense presque 2 millions d’euros par mois pour maintenir plus de 150.000 soldats chargés de garder la deuxième muraille la plus longue du monde, celle qui sépare le peuple sahraoui (peuple du Sahara Occidental, ndds) entre le Maroc et l’Algérie; en plus des subventions reçus par les marocains qui fixent leurs domiciles dans ce territoire en vue d’un éventuel référendum d’indépendance.

    Malgré ça, la révolte au Maroc est égale ou encore plus nécessaire que celle des pays voisins, puisque un loyer d’une maison modeste coûte 150 euros et le salaire moyen est de 180 euros, plus de 50% des jeunes se trouvent au chômage, même s’il n’y a pas de données officielles, un autre exemple significatif est qu’une radiographie coûte 100 euros.

    A Casablanca ou à Rabat, ss trouvent les jeunes mécontents, qui ont accès à Internet, et font partie des centaines de millions de personnes qui avons l’espoir de créer un autre monde meilleur, ceux qui exigeons un autre monde plus juste, une autre alter globalisation, nous sommes connectés entre nous, et cet article fait partie de la lutte globale menée pour, en fin, nous rebeller contre ce qui répriment et perpétuent la misère de notre civilisation actuelle. Rien n’est pour toujours, tout change, ce que nous voyons n’est que le cours de l’histoire.

    Entre temps, Mohamed VI a voyagé, en urgence et en cachette, à son château de Paris avec ses conseillers et, selon certains, pour aussi demander le soutien de son allié inconditionnel Sarkozy.
    Sara Doval, Militante de IU et I.R.
    Avila 03/02/11
  • 12.000 jeunes demandent à Mohamed VI dans Facebook d'annuler la Constitution

    « J’ai reçu des appels anonymes en me menaçant de mort », déclare au téléphone Oussama El Khlifi, un Marocain chômeur de 23 ans, tête visible d’un appel dans Facebook convoquant des manifestations le 20 février dans les villes principales du Maroc. « Il est clair qu’il y a des gens à qui l’initiative ne plaît pas », appel qui a reçu l’appui de 12.000 internautes, selon lui.

    Les meneurs demandent, dans des termes très modérées, au roi Mohamed VI de « annuler la Constitution actuelle », dont l’article 19 lui octroie un pouvoir presque absolu; qu’il prenne des mesures pour lutter contre la corruption et qu’il libère les prisonniers de conscience.

    Les jeunes qui revendiquent des changements ne sont pas les seuls a activer sur le réseau. Durant quelques heures une autre convocation a aussi circulé pour célébrer, ce dimanche à Casablanca, une Marche de l’Amour et de la Fidélité à Sa Majestad Roi Mohamed VI.

    À la fin, elle a disparu et il ne reste qu’une autre initiative qui demande aux usagers marocains de Facebook de substituer leur photo dans le profil du réseau social par celle du monarque, le 14 février, jour de la Saint Valentin.

    Le Gouvernement marocain a réagi hier, pour la première fois, à cette effervescence dans le réseau. Son porte-parole, Khalid Naciri, a déclaré à la fin du Conseil des Ministres : « Les appels à se manifester qui surgissent à travers quelques webs d’Internet sont vus avec beaucoup de sérénité ».

    « Que les citoyens puissent s’exprimer est quelque chose qui ne nous gêne absolument pas à condition de respecter la légalité et les intérêts suprêmes et vitaux de notre pays », ajouta-t-il en parlant de la monarchie, la religion et l’appartenance du Sahara Occidental au Maroc.

    Outre les jeunes, un des principaux intellectuels marocains, l’écrivain Abdellatif Laabi, qui n’était pas spécialement critique avec le système, a fait hier aussi un appel : « Disons-le haut et fort, aucun pays arabe ne peut se soustraire à ce mouvement qui s’est fixé comme objectif finir avec le royaume de l’acte de l’arbitraire ».

    Un ex-capitaine des Forces Armées, Mustafa Adib, qui a été inculpé pour dénoncer la corruption dans ses rangs, s’est animé aussi à faire un double appel au monarque, lui instant de modifier la Constitution, et à ses anciens compagnons d’armes, de ne pas réprimer les manifestations hypothétiques, selon lui, qui auront lieu dans un bref délais.
    Ignacio Cembrero
    El Pais, 04/02/2011
    Traduction non-officielle de Diaspora Saharaui
  • Protestations au Maroc; Rabat appelle ses troupes du Sahara

    Malgré la réponse policière brutale aux protestations de dimanche à Tanger, des centaines de manifestants ont protesté aujourd’hui à Rabat. Au fur et à mesure que de nouvelles protestations sont annoncées, le Maroc a rappelé une partie de ses troupes déployées au Sahara Occidental, a appris Afrol News, pour réduire l’éventuelle révolte.

    Tel qu’a rapporté Afrol News aujourd’hui, les forces de sécurité marocaines sont brutalement intervenues dimanche pour disperser une protestation organisée par « ATTAC Maroc », association de la ville marocaine de Tanger, où l’on protestait contre la dégradation des conditions sociales et la flambée des prix des denrées alimentaires basiques au Maroc.

    Selon des témoins oculaires, les forces de sécurité ont utilisé des matraques et des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants qui s’étaient réunis sur la place des Nations à Tanger, où les manifestants ont fait chorus aux consignes de solidarité avec les peuples tunisien et égyptien, ainsi qu’au droit au travail, au logement et une vie digne et pour condamner la politique menée par le gouvernement marocain.

    Mais les manifestants marocains ne se sont pas considérés vaincus, malgré la réponse brutale des forces de sécurité dimanche à Tanger. Aujourd’hui, la scène des protestations a été la capitale du pays, Rabat, avec des manifestations de solidarité face à l’Ambassade d’Égypte au Maroc, et où des centaines de manifestants ont fait chorus aux consignes en solidarité avec leurs voisins en Égypte.

    Les convocations des protestations sont à chaque fois plus grandes au Maroc, au fur et à mesure que le régime se montre de plus en plus inquiet. Le roi Mohammed VI se réunissait le week-end passé avec sa coupole militaire et des fonctionnaires du gouvernement français dans son palais privé dans les banlieues de Paris pour parler de la situation de sécurité au Maroc face à la grande vague de révolte que le Nord de l’Afrique vit et qui menace, de plus en plus, d’arriver au Maroc.

    Pendant que la tension monte au Maroc, Rabat a appelé une partie de ses troupes déployées au Sahara Occidental occupé pour être déployées au Maroc en prévision d’une éventuelle révolte populaire, comme ont confirmé à Afrol News des sources officielles sahraouies.

    À son tour, la relocalisation des troupes marocaines peut laisser au Sahara Occidental – territoire occupé par le Maroc et dont la population est toujours prête pour la révolte contre le pouvoir d’occupation – une nouvelle révolte possible dans les territoires. Les forces de sécurité marocaines stationnées au Sahara Occidental sont connues par leur usage d’une grande brutalité contre la population civile sahraouie, et la descente de ces  forces de sécurité pourrait présager une nouvelle tentative de marche sahraouie contre le Maroc.
    Par l’équipe d’Afrol News
    Afrol News, 01/02/2011
    Traduction non-officielle de Diaspora Saharaui
  • Nouvelle arrivée de sahraouis en Espagne à bord d'un zodiac

    Groupe arrivé en janvier

    Un nouveau groupe de sahraouis fouillant la répression est arrivé mercredi aux ïles Canaries à bord d’un zodiac provenant de la ville d’El Aaiun, capitale du Sahara Occidental occupé apr le Maroc. Parmi le groupe composé de 25 à 30 personnes se trouve une femme et deux ou trois mineurs.

    Une nouvelle épreuve pour le gouvernement espagnol qui devra affronter de nouvelles demandes d’asile dont l’éventuelle admission serait très mal vue par Rabat à moins que ce dernier ne soit derrière ces fuites pour vider le territoire sahraouis des jeunes qui ne cessent de participer à des manifestations contre l’occupation marocaine.

    Pour rappel, le Tribunal de Strasbourg vient de demander à Madrid d’annuler l’expulsion de 13 sahraouis dont la procédure d’asile a été rejetté par l’Audience Nationale espagnole.
  • Egypte, Sahara Occidental : des tueries à huit clos

    Moubarak a tourné le dos aux appels de la communauté internationale à une transition immédiate du pouvoir. 

    Mercredi, le régime a mobilisé ses nervis pour attaquer la Place Al-Tahrir, où les manifestants persistent et signent. Des pro-Moubarak et la police secrète habillée en civil ont envahi la place pour faire cesser la révolte. A dos de chevaux et de chameaux, ont chargé les manifestants contre le pouvoir, les frappant à coups de bâtons et les traînant au sol. La bataille s’est déroulée sous l’œil presque indifférent de l’armée égyptienne qui affirmait une fois de plus sa neutralité.

    Vu l’intensification des appels au départ du président égyptien Hosni Moubarak, ce dernier a recouru à travers ses proches collaborateurs à un plan diabolique comprenant une série de méthodes pour avorter la révolution égyptienne et rester au pouvoir. Parmi les méthodes utilisés :

    – Engagement de policiers habillés en civil et des voyous recrutés par les services de sécurité de Moubarak pour créer un climat de peur et d’anarchie, commettre des actes de pillage, de vols, pour terroriser les égyptiens, particulièrement les manifestants pour qu’ils renoncent à leurs revendications. Des manifestants ont arrêté des personnes avec des documents attestant de leur appartenance aux services de sécurité. 

    – La chasse aux journalistes et blocage des moyens de communication, notamment internet. Les journalistes sont expulsés de force de la place Tahrir (libération) pour la transformer en bain de sang. 

    – Attribution de la révolution à des « mains étrangères » et à des islamistes pour ternir la réputation des citoyens égyptiens afin de les accuser de travailler au bénéfice des étrangers. 

    C’est une option à laquelle a déjà eu recours le roi Mohamed VI au Maroc et au Sahara Occidental contre les activistes des droits de l’homme qui se sont rendus aux camps de réfugiés sahraouis et en Algérie pour participer à des actes de solidarité avec le peuple sahraoui, ainsi qu’à Prétoria pour participer au Festival International de la Jeunesse. 

    Les manifestations au mois de novembre à El Aaiun, capitale occupé du Sahara Occidental, pour protester contre le démantèlement violent du camp de Gdeym Izik, ont été violemment agressées par la foule de policiers marocains en civil et des colons embrigadés par le régime pour mater la proteste sahraouie. 

    Scénario pareil dans le tribunal de Casablanca pour agresser les activistes  étrangers venus témoigner sur les procès contre le groupe de Tamek Ali Salem. De cette manière, le tribunal reporte, à chaque fois, le procès pour maintenir ces sahraouis en prison sans les condamner.

    Les régimes criminels ont recours à des actes criminels devant la condamnation internationale. De la sorte, le régime génocidaire marocain a fait tomber à l’eau son propre plan d’autonomie en rendant impossible toute convence entre sahraouis et marocains.
  • Hans-Christian Stroebele : "Les ressources du Sahara Occidental ne doivent pas devenir une malediction pour les sahrouis"

    Intervention de M. Hans-Christian Stroebele, vice président du groupe  Les Verts, au Bundestag, le 27 janvier 2011
    Les deux motions soumises évoquent les chicanes et les violations des droits de l’homme par les autorités marocaines au Sahara occidental Elles font état de la situation insupportable dans laquelle se trouve une grande partie du peuple sahraoui depuis des décennies et elles font remarquer que l’état marocain refuse constamment d´appliquer la résolution 690 qui date de 1991. 
    Depuis les années 70, je suis attentivement la lutte du Frente Polisario pour la liberté, à l’époque contre la colonisation espagnole. Nous avons essayé de soutenir cette lutte de manière solidaire. Comme député au Bundestag, je m’occupe de la situation très difficile (désespérée) des Sahraouis et du problème non résolu du statu politique et juridique du Sahara Occidental. La répression par l’état marocain a augmenté constamment, tout comme l’impatience et le mécontentement des sahraouis s’accentuent.
    Je me suis rendu au Sahara occidental. Il y a un mur de protection infranchissable qui divise le Sahara Occidental. Les 140.000 réfugiés qui y habitent dans les camps de réfugiés Sahraouis ne peuvent pas se rendre au Sahara Occidental. Les visiteurs des camps  ne peuvent pas y aller. J’aurais du prendre un vol sur plusieurs milles de km, en passant par Alger, pour me rendre dans les camps des réfugiés. Je suis en contact permanent avec le représentant du Polisario. Je me suis solidarisé avec l’activiste des droits de l’homme Haidar quand elle avait fait la grève de la faim pour plus de 30 jours à Lanzarote car le Maroc lui avait refusé de rentrer dans sa patrie le Sahara Occidental. Je sais que le Polisario à suspendu  la lutte armée en 1991 pour annoncer un cessez le feu car, à l’époque, l’ONU avait présenté un plan de la paix qui avait promis au peuple Sahraoui de pouvoir décider dans le cadre d’un référendum s’il souhaitait un état propre ou bien obtenir un statu autonome dans l’état marocain. Cette promesse a été confirmée par le Conseil de Sécurité de l´ONU dans sa  résolution 690.
    Maintenant, cela fait 20 ans que les sahraouis attendent que cette promesse de la communauté internationale soit tenue. Le Maroc refuse déjà de parler sérieusement de ce référendum. Les sahraouis sont furieux et déçus, aussi de l´ONU et du Conseil de Sécurité. Ils se sentent abandonnés par la communauté internationale, par l’ONU, par l’UE et par les gouvernements des pays européens et ce, à juste titre. J’en ai également parlé aux représentants marocains, non seulement avec l’ambassadeur á Berlin mais aussi avec des marocains au Maroc. Par conséquent, je sais qu’il est devenu très difficile de solutionner le problème. Le fait d’avoir attendu trop longtemps pour la mise en application des résolutions des nations Unies a nuit beaucoup au développement des choses.
    Une grande partie de la population marocaine considère dorénavant que le Sahara Occidental fait partie intégrante de leur pays. Cela ne vaut pas seulement pour le roi ou pour le gouvernement. Déjà en 1975, le roi avait envoyé 350.000 colons marocains au Sahara Occidental. Plus d’un quart de siècle est passé depuis. Beaucoup a changé. Des faits ont été créés. Beaucoup de marocains vivent désormais au Sahara Occidental ce qui pose problème au niveau de l´identification des personnes ayant le droit de vote lors du référendum.
    L’appartenance du Sahara Occidental au Maroc a été élevée au rang de question nationale. Déjà à l’école les enfants apprennent qu’il fait partie du Maroc. Un représentant assez libéral du gouvernement marocain m’a dit qu’aucun gouvernement marocain ne serait en mesure d’accepté la séparation du Sahara Occidental du Maroc sans perdre son pouvoir. La propagande est omniprésente. Très souvent, j’ai constaté que cette idéalisation de la question du Sahara Occidental a été reprise dans les médias, par le public et par la population du Maroc. Voilà ce qui rend si difficile de trouver une solution raisonnable. Aucun Premier ministre ne veut négocier une solution qui causera sa chute. Or, cela ne veut pas dire qu’il faut récompenser le fait que l’on a fait traîner le référendum juste parce que sa mise en place est devenue encore plus difficile. Et surtout, cela ne justifie en aucun cas l’expulsion des 160.000 sahraouis de camps situés au Sahara ni la violence contre 15.000 personnes dans le camp de tentes prés de El Aaiun ni la mort de Nayem El-Garhi, âgé de 14 ans, ni l’arrestation arbitraire de sahraouis par les forces de l’ordre marocaines ni la limitation de la liberté des médias ni les violations fréquentes des droits de l’homme. Ainsi, le Maroc ne sauvegarde pas vraiment ses intérêts que nous connaissons tous car il met ainsi en jeu son prestige international. La multiplication des interdictions, la répression et les violences sont des réactions erronées aux aspirations des sahraouis  pour obtenir la liberté et l’indépendance.
    Voilà pourquoi, nous demandons au gouvernement marocain : Ouvrez le mur de protection entre les camps de réfugiés et le reste du pays. Ce mur aussi doit tomber. Tous les sahraouis, tous les journalistes, toutes les organisations humanitaires, tous les observateurs internationaux et tous les députés doivent avoir libre accès au Sahara Occidental et pouvoir y bouger librement. Les prisons et les procédures pénales doivent respecter les standards internationaux. La liberté d’opinion et de presse doit être respectée au Sahara Occidental aussi et également en ce qui concerne les réfugiés. Répondre à ces attentes va de soi et ce serait aussi dans l’intérêt du Maroc. Ce serait une contribution judicieuse pour la désescalade. Le gouvernement fédéral doit orienter les relations germano-marocaines sur la réponse que le Maroc donne à cette demande.
    Le prestige et la crédibilité de l’ONU ainsi que de la communauté internationale souffrent du fait que ses résolutions sont pratiquement abrogées par le désœuvrement  et le non-respect sur plusieurs années et si les droits de l’homme sont violés au lieu de les mettre en place. Pour cette raison, il appartient à l’ONU d’assumer sa responsabilité et de faire enquêter  par un comité international les incidents  des derniers mois, les décès,  la disparition de personnes et de surveiller le respect des droits de l’homme et de jouer un rôle constructif pour solutionner le conflit. Cela signifie, qu’il faut entamer des entretiens et des négociations pour arriver à une solution politiquement acceptable par tous qui soit juste et durable. Comme membre du conseil de sécurité, le gouvernement fédéral doit prendre les devants. Les ressources halieutiques, très riches dans le passé, et les gisements de pétrole devant la cote du Sahara Occidental ne doivent devenir de malédiction mais devront représenter une opportunité pour la population souffrante des sahraouis et ils pourraient même constituer la solution. Le Maroc pourrait en profiter aussi.
    Le conflit lié au Sahara Occidental doit rester à l’ordre du jour jusqu’à ce qu’il soit surmonté.

  • Mme Asfari interpelle la France sur les conditions de détention des Sahraouis dans les prisons marocaines

    Paris, 03 fév 2011 (SPS) Mme Claude-Mangin Asfari, épouse du militant sahraoui des droits de l’homme Naama Asfari, détenu dans les geôles marocaines, a appelé jeudi la ministre française des Affaires étrangères, Mme Michèle Alliot-Marie, à intervenir pour améliorer les « pénibles conditions » de détention de son époux et de ses camarades détenus à la prison de Salé (près de Rabat).

    « Madame la ministre, je vous demande d’intervenir, au nom des liens qui unissent la France au Maroc, pour améliorer les conditions d’incarcération de mon mari et de ses camarades et, en particulier, rompre l’isolement qu’ils subissent depuis bientôt trois mois », a-t-elle écrit dans un compte rendu à la ministre de sa visite « très éprouvante » de « quelques minutes seulement » qu’elle a rendue à Nama Asfari.

    « Leurs conditions de détention, après leur enlèvement très violent à El-Aaiun par les forces de police marocaine, est une forme de torture psychologique incompatible avec le respect des droits fondamentaux de la personne humaine, et comme tel condamné, par le droit international humanitaire. Cela en attendant que très vite une solution politique soit trouvée et que tous retrouvent la liberté qu’ils ont déjà chèrement payée », a-t-elle poursuivi.

    « Comme le montrent les témoignages recueillis par les avocats et recensés par les associations de défense des droits de l’homme, mon mari et ses camarades ont tous été torturés les jours suivant de leur arrestation et ont subi des violences pour certains jusqu’au viol.

    Durant un mois, nous n’avons pas eu de nouvelles, ils étaient au secret », témoigne Mme Asfari. « Dans quelques jours, cela fera 3 mois, que 16 des 20 militants sahraouis pacifiques des droits de l’homme sont à l’isolement total les 4 autres sont ensemble car très malades », déploré Me Asfari.

    « Chacun est seul dans sa cellule, sans livres, sans moyens d’écrire, sans contact avec l’extérieur en dehors de la visite hebdomadaire de 10mn d’un membre de sa famille, s’il a les moyens de payer son long voyage du Sahara occidental vers Salé, soit 200 euros à chaque voyage, alors que la plupart des Sahraouis sont au chômage », a-t-elle ajouté.

    Elle a également rappelé que plus de 200 personnes, dont deux jeunes filles, sont en prison. Les trois quart ont été arrêtés depuis le 8 novembre et les arrestations se poursuivent, alors que des centaines de jeunes ont été enlevés, torturés avant d’être relâchés et de nombreux Sahraouies et Sahraouis sont morts et disparus.

    « Le décompte macabre n’est pas encore possible dans cette prison à ciel ouvert qu’est le Sahara occidental, n’en déplaise aux députés du groupe d’amitié France-Maroc en visite à El-Aaiun la semaine dernière qui ont tout trouvé si beau », a ajouté Mme Asfari.

    « Les principes que Monsieur Sarkozy à rappelés lundi à Addis Abeba aux chefs d’Etat de l’Union africaine ne concerneraient-ils pas les peuples sahraouis et marocains », s’est interrogée cette militante des droits de l’homme, Chevalière de l’Ordre national du mérite.

    « Les propos que vous avez tenus, vous même sur France 2, affirmant que vous aviez toujours défendu les droits de l’homme où que ce soit et que mourir pour avoir la liberté était intolérable, faisaient mal à entendre quand on connaît la position française concernant le Sahara occidental depuis toujours », a-t-elle regretté.

    Enfin, Mme Asfari a interpellé le gouvernement français pour appuyer la Conseil de sécurité pour la mise en place d’un mécanisme de surveillance des droits de l’homme dans le mandat de la Minurso et à l’organisation d’une enquête internationale sous l’égide de l’Onu, pour faire toute la lumière sur les exactions commises par le Maroc au Sahara occidental.(SPS)

  • Les juristes du Parlement Européen questionnent l’accord agricole EU-Maroc

    Selon un avis juridique publié récemment par le service juridique du Parlement Européen, le projet d’accord agricole UE-Maroc manque de clarté sur la question du Sahara Occidental. L’avis propose au Parlement d’examiner cette ambiguïté avant de donner son approbation.

    L’avis juridique a été rédigé en réponse à des questions sur l’inclusion du territoire du Sahara Occidental dans le nouvel accord agricole avec le Maroc, et des conséquences sur la légalité de l’accord. 
    L’accord proposé prévoit une libéralisation substantielle des produits agricoles, produits agricoles transformés et produits de la pêche pour l’UE, en échange d’une libéralisation de 55% des importations de l’UE en provenance du Maroc. Le texte a été signé par le Conseil Européen et le Maroc le 13 décembre 2010 à Bruxelles, mais a encore besoin de l’approbation du Parlement Européen.
    Comme dans le cas du débat sur une éventuelle poursuite de l’accord de pêche UE-Maroc, la question du Sahara Occidental se révèle être une question épineuse.
    Le service juridique du Parlement Européen souligne « le manque d’information sur l’application ou non de l’accord au Sahara Occidental et sur la façon dont la population locale pourrait bénéficier de cet accord. » En outre, il n’est pas clair que « la libéralisation envisagée, soit en accord avec les souhaits et les intérêts du peuple du Sahara Occidental. »
    À ce jour, aucune consultation n’a encore été faite avec le peuple originaire du Sahara Occidental, ce qui est indispensable pour que l’accord soit en conformité avec le droit international. (Voir l’avis de l’ONU sur les droits du peuple Sahraoui sur leurs propres ressources naturelles.)
    Étant donné que le Sahara Occidental n’est pas reconnu comme faisant partie du Maroc, les États-Unis et les pays de l’AELE ont spécifiquement exclu le Sahara Occidental de leurs accords de libre-échange avec le Maroc.
    « Dans ces circonstances, il semble opportun de clarifier ces questions avec la Commission avant de prendre une position sur l’apporbation à la conclusion de l’accord proposé», conclut l’avis.
    (Télécharger ici un résumé de l’avis juridique sur la page du COAG, organisation syndicale agricole espagnole.)
    C’est la deuxième fois que les services juridiques du Parlement Européen émettent un avis sur l’impact de l’accord bilatéral UE-Maroc à propos du Sahara Occidental. En 2009, les juristes interrogés sur la légalité de l’accord de pêche ont conclu que le peuple Sahraoui n’en tirait aucun bénéfice alors même que les bateaux européens pêchaient dans les eaux du Sahara Occidental.
    WSRW, 03/02/2011
  • Sahel : Guerre de leadership entre Abou Zeid et Belmokhtar

    Deux phalanges se disputent le Sahel

    Une guerre de contrôle de la bande sahélo-saharienne est actuellement lancée entre deux chefs sanguinaires d’Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

    Il s’agit du tristement célèbre chef terroriste Abdelhamid Zeid, alias Abou Zeid, ou alias Abid Hammadou qui contrôle la partie ouest du Sahel, et de Mokhtar Belmokhtar, alias Khaled Abou El Abbas, également surnommé «Mister Marlboro», qui contrôle la partie est du Sahel. Abou Zeid est devenu, en l’espace de quelques années seulement, l’émir de la phalange «Tareq Ibn Zayed», autrefois créée par Amara Saïfi, alias El Para, aujourd’hui en prison en Algérie. Il est également le chef suprême de la katiba de l’Ouest, qui frappe surtout en Mauritanie et au Mali. Entre autres crimes, ce chef terroriste a participé à l’enlèvement des trois humanitaires espagnols en novembre 2009. 

     
    La libération de ces derniers en août de l’année suivante aurait coûté 8 millions d’euros à Madrid. Avant ce spectaculaire rapt, Abou Zeid était derrière l’assassinat de quatre touristes français dans le désert mauritanien en 2008. Son nom revient dans chaque attentat ou enlèvement perpétrés en Mauritanie ou au Mali. On peut citer, à titre d’exemple, l’attentat terroriste contre l’ambassade israélienne en Mauritanie durant l’été 2008. Il est également impliqué dans l’enlèvement du ressortissant français Michel Germaneau, le 20 avril 2010. 
     
    Cet ingénieur français, âgé de 78 ans sera égorgé par Abou Zeid après plusieurs mois de captivité, soit le 22 juillet de la même année. Avant lui, un autre ressortissant britannique, Edwin Dyer, avait subi le même sort que Germaneau. Au fait, cet otage anglais avait été égorgé, toujours par Abou Zeid, en 2008. Face à cette apocalypse, l’autre émir de la zone est du Sahel, en l’occurrence Mokhtar Belmokhtar, avait à son tour opéré plusieurs kidnappings dans l’autre partie de Sahel. Mokhtar Belmokhtar, alias Khaled Abou El Abbas, qui nomadise du sud de la Tunisie au nord du Niger, et l’est de la Mauritanie ou Tchad, est derrière plusieurs spectaculaires rapts. 
     
    Surnommé le «Mister Marlboro» du fait de son implication dans la contrebande de cigarettes, cet homme a participé à l’enlèvement de deux diplomates canadiens travaillant pour l’ONU en décembre 2008. Il a participé également au rapt des cinq Français au Niger, et des deux autres otages de l’Hexagone, tués récemment dans un raid de l’armée française. Mokhtar Belmokhtar, fait preuve d’une très grande audace en termes opérationnels. C’est sa plus grande force, avec également le fait qu’il est relativement très ancien au sein du réseau. Face à lui, Abou Zeid, est un chef terroriste très coriace. Connu pour son idéologie dévastatrice, Abou Zeid son nom est cité dans presque tous les attentats sanglants dans la région. Dans le Sahel, Al Qaïda au Maghreb Islamique est divisée en deux phalanges très mobiles. Elles sont organisées autour d’un seul chef, l’émir, désigné par Abdel Malek Droukdel, alias Abou Mossaâb Abdelouadoud. Aujourd’hui, les deux émirs des deux phalanges se livrent à une guerre de contrôle sans précédent. Les deux chefs terroristes recourent aux rapts d’étrangers. En effet, chacun de ces chefs salafistes, cherche à enlever le maximum d’otages, tout en gardant sa vigilance. Entre autres, les deux terroristes cherchent à séduire le chef spirituel d’Al Qaïda mère, Oussama Ben Laden, afin de bénéficier de sa bénédiction. D’autre part, la traque de ces deux émirs se poursuit toujours dans la région. Plusieurs pays de la bande sahélo-saharienne sont mobilisés pour venir à bout de ces deux dangereux criminels, toutefois, sans y arriver à les éliminer.
    Par Sofiane Abi