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  • L’Italie pour une solution négociée sous l’égide de l’ONU

    Le secrétaire d’Etat auprès du ministère italien des Affaires étrangères, Alfredo Mantika, a affirmé, concernant le conflit du Sahara occidental, que «l’Italie soutient une solution juste et équitable, mutuellement acceptable entre les deux belligérants, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité».
    Cette déclaration vient en réponse à une question d’une députée italienne interpellant le gouvernement de Silvio Berlusconi sur sa position par rapport au conflit du Sahara occidental, notamment après les derniers événements survenus dans la capitale sahraouie Laâyoune. Le diplomate italien Mantika a rappelé que l’organisation des Nations unies demeure le seul cadre qui garantit une solution politique, juste et durable selon la philosophie de cette dernière. 

    L’orateur a rappelé dans ce sens les déclarations du ministre italien des Affaires étrangères qui avait fait état, le 9 novembre dernier, de ses profondes préoccupations s’agissant des victimes et des blessés sahraouis après l’assaut donné par les forces marocaines contre le campement de Gdaïm Izik, non loin de la ville de Laâyoune. Dans sa réponse au nom du gouvernement italien, Alfredo Mantika a indiqué que l’Italie suit avec intérêt le conflit qui oppose le Front Polisario au royaume du Maroc sur le territoire du Sahara occidental, et ce en collaboration étroite avec ses partenaires européens. Le diplomate italien a révélé devant les députés que son pays a demandé «à maintes reprises» des deux parties la poursuite du dialogue ouvert par l’ONU, et ce «sans conditions préalables dans la perspective d’arriver à des résultats palpables dans ce processus», soulignant l’appui italien au médiateur onusien Christopher Ross. Il a rappelé que l’Italie a aussi favorablement accueilli la résolution européenne appelant l’ONU à faire la lumière sur les événements de Laâyoune. Au chapitre de l’implication de l’Italie dans cette dynamique, Alfredo Mantika a précisé que son pays est membre de la Minurso et qu’il a toujours eu une avance dans l’acheminement des aides humanitaires puisqu’en 2010, l’Italie a octroyé 300 000 euros pour le Programme alimentaire mondial, alors que l’accord était conclu avec la le représentant du Front Polisario en Italie sur la nature des aides.

    «De plus, l’Italie, dit-il, a versé 530 000 euros dans le cadre du financement des activités du Haut-Commissariat aux réfugiés pour les camps de Tindouf afin de combattre la sous-alimentation, notamment chez les enfants.»
    Y. M.
    Le Jeune Indépendant, 15/1/2011
  • Le renouvellement de l'accord de pêche entre l'UE et le Maroc fait face à un risque (presse)

    Rome, 15/01/2011 (SPS) Le renouvellement de l’accord de pêche entre l’Union européenne et le Maroc incluant l’espace maritime du Sahara Occidental, prévu en mars prochain, fait face à un risque, rapportait vendredi l’agence de presse italienne ANSA.

    Le renouvellement de l’accord pour quatre ans, risque d’être « bloqué » du fait que Rabat n’a pas encore fourni les informations demandées par l’UE sur « les effets positifs » que doit procurer cet accord sur le bien-être des populations locales, notamment Sahraouies, expliquait l’agence.

    En effet, les engagements contenus dans l’accord entre les deux parties devraient « produire des avantages pour les populations locales et, par conséquent, pour les Sahraouis, installées sur les côtes de l’ancienne colonie espagnole », ajoute l’agence italienne.

    Le Maroc doit au plus tard, avant le 27 février prochain, apporter les précisions nécessaires et les informations « suffisantes », à ce sujet, faute de quoi, l’accord risque de ne pas être renouvelé, ce qui conduira au « blocage des 119 licences délivrées aux navires européens (principalement espagnols et italiens) les autorisant à exploiter les ressources halieutiques dans la région.

    « Pour sortir de l’impasse, la commissaire européenne chargée de la pêche Maria Damanaki a proposé deux options : exclure du nouveau protocole les eaux du Sahara occidental ou poursuivre l’exploitation à travers un accord transitoire avec Rabat », explique-t-on de même source.

    Damanaki a également émis l’idée d’inclure une clause dans le prochain accord sur le respect des droits de l’homme et des principes démocratiques, ce qui serait une nouveauté dans les accords de pêche que signe l’UE avec ses partenaires.

    L’accord entre l’UE et le Maroc, « le plus important des accords signés entre Bruxelles et les pays partenaires prévoit l’octroi de licences (de pêche) en échange d’un financement à hauteur de 36,1 millions d’euros, dont une partie est destinée à améliorer les conditions de la vie » des populations vivant sur les façades maritimes concernées.

    Plusieurs fois, l’an dernier, la Commission européenne avait demandé au Maroc de lui fournir une étude sur l’impact socio-économique de l’accord de pêche sur les populations du Sahara occidental, mais ces appels sont restés sans suite.

    Un récent rapport du Parlement européen relevait que l’accord de pêche en question ne respectait pas le droit international précisément parce que les Sahraouis sont exclus des avantages qu’il procure, rappelle-t-on.

    D’autre part, le droit international exclut les territoires non autonomes, dont le Sahara occidental, sériés par les Nations unies, dans les accords économiques, entre partenaires. (SPS)

  • Le procès des sept militants sahraouis des droits de l’homme reporté au 28 janvier prochain

    Ain Sbaa (près de Casablanca), 15/01/2011 (SPS) Le tribunal de première instance d’Aïn Sebaa (près de Casablanca) a décidé, dans la nuit de vendredi à samedi, de rendre son verdict le 28 janvier prochain dans l’affaire des sept militants des droits de l’homme sahraouis, a-t-on annoncé au tribunal.

    Le président du tribunal a annoncé cette décision après l’audience des accusés et les plaidoiries de la partie civile et de la défense qui ont duré plus de 10 heures et en présence de peu d’observateurs étrangers (Etats-Unis, Suède, Italie notamment).

    Les militants sahraouis Ali Salem Tamek, Brahim Dahan et Ahmed Naciri présents aux audiences du procès ainsi que Mme Degja Lachgar, Yahdih Ettarouzi, Rachid Sghayer et Saleh Labouihi en liberté provisoire sont accusés d’ »atteinte à la sécurité de l’Etat » pour avoir effectué du 26 septembre au 6 octobre 2009 une visite dans les camps de réfugiés sahraouis.

    Dans leurs réponses aux questions du président les trois militants ont réaffirmé leur appartenance au Front Polisario et à sa lutte pour l’autodétermination du peuple sahraoui et qu’ils militaient pour l’organisation d’un référendum conformément aux résolutions des Nations unies et à la légalité internationale qui stipulent le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

    Répondant, en premier, Brahim Dehan a, après avoir rappelé son itinéraire de militant marqué par plusieurs arrestations et emprisonnements, a souligné qu’il s’est effectivement rendu en Algérie, en juillet 2009, pour prendre part à une rencontre de soutien à la cause du peuple sahraoui et dans les camps de réfugiés sahraouis en septembre de la même année, au même titre que les autres militants.

    Sur ses deux visites, le président de l’Association sahraouie des victimes des violations graves des droits de l’homme (ASVDH) a déclaré qu’il était fier d’avoir rencontré les dirigeants sahraouis et les responsables des organisations algériennes de soutien aux droits du peuple sahraoui à l’autodétermination ainsi que la presse algérienne qui lui a ouvert ses colonnes.

    Dans les camps de réfugiés, Brahim Dahan a indiqué que sa visite lui a permis de rencontrer sa famille dont plusieurs sont des dirigeants du Front Polisario et de voir de près le fonctionnement des institutions sahraouies ainsi que l’organisation sociale dans les camps de réfugiés.

    Brahim Dehan a réitéré, chaque fois, en réponse aux questions du président qu’il défendait, lui et ses camarades, une cause juste conformément au droit international car étant convaincus depuis toujours de sa justesse et dans son cas depuis son enfance passée au Sahara occidental.

    « Nous ne défendons ni les intérêts de l’Algérie ni d’un tout autre Etat mais une cause avec détermination et conviction », a-t-il martelé.

    Lui succédant, Ahmed Naciri, secrétaire général du Comité sahraoui des droits de l’homme, membre du conseil de coordination de l’ASVDH a, quant à lui, d’abord raconté les circonstances de leur « kidnapping » à leur retour du Sahara occidental, indiquant qu’ils avaient été menottés et emmenés les yeux bandés dans un endroit inconnu sans aucun respect pour les valeurs humaines.

    « Nous sommes des militants des droits de l’homme et libres de défendre une cause juste à laquelle nous croyons en notre for intérieur », a-t-il affirmé avant d’ajouter qu’il était prêt à connaître une septième fois la prison pour défendre la légitimité de la lutte du peuple sahraoui.

    De son coté, Ali Salem Tamek, vice-président du collectif des défenseurs sahraouis des droits de l’homme a souligné que son séjour en Algérie en juillet 2009 pour une rencontre de soutien à la lutte du peuple sahraoui et sa visite dans les camps de réfugiés à la fin septembre de la même année n’étaient qu’une manifestation de son « droit au déplacement » comme stipulé par les conventions internationales.

    « Mes visites et mes déplacements n’ont jamais été secrets mais publics », a-t-il affirmé avant de faire remarquer que « c’est depuis notre passage dans les camps sahraouis qu’on nous a qualifiés de traîtres », alors que cette accusation « n’a jamais été dirigée contre nous lorsque nous nous sommes rendus aux Etats-Unis, en Afrique du Sud et en Europe ».

    Sur son séjour en Algérie, Tamek a indiqué avoir mené des activités politiques et fait des interventions dans les médias algériens pour relater la situation des droits de l’homme au Sahara occidental.

    S’agissant de sa présence dans les camps de réfugiés, il a indiqué avoir été invité par les associations civiles sahraouies pour s’enquérir de la vie des Sahraouis et c’était l’occasion pour lui de s’entretenir avec les responsables du peuple sahraoui et de visiter ses proches.

    Revenant sur leur arrestation à l’aéroport de Casablanca, Ali Salem Tamek l’a qualifié d’ »enlèvement ». « Nous avons été enlevés sans que nos familles ne soient mises au courant de notre sort pendant quatre jours », a-t-il expliqué.

    Enfin, après avoir énuméré son parcours de militant de gauche au sein de plusieurs associations, organisations et syndicats marocains, Ali Salem Tamek a réitéré son droit l’expression et, à travers ce droit, à lutter en tant que Sahraoui pour l’autodétermination du peuple sahraoui conformément au droit international et aux résolutions onusiennes.

    Le tribunal avait, au début de la séance, refusé les requêtes liées notamment aux conditions tendues du déroulement du procès, présentées, la semaine dernière, par la défense des sept militants sahraouis.

    Le tribunal avait, également, refusé le 22 décembre dernier, la demande de la défense de faire bénéficier Ali Salem Tamek, Brahim Dahan et Ahmed Naciri d’une liberté provisoire.

    Ils se trouvent en détention à la prison d’Oukacha (Casablanca) après leur transfèrement de la prison de Salé (près de Rabat).

    Le tribunal avait reporté, le 17 décembre dernier, pour la troisième fois le procès, ce qui avait suscité la réaction d’Human Rights Watch (HRW) qui a appelé les autorités du Maroc à garantir un procès équitable ou libérer les trois militants toujours en détention préventive.

    Le dossier des sept militants a été transmis par le parquet militaire de Rabat au tribunal de première instance de Casablanca, lieu de juridiction où les sept militants ont été arrêtés par la Brigade nationale de la police judiciaire marocaine (BNPJ) à leur retour d’une visite dans les dans les camps de réfugiés.

    Le dossier a été transmis au procureur près la Cour d’appel de Casablanca par arrêt du juge d’instruction. Ce dernier a reconduit le chef d’inculpation pour atteinte à la sécurité interne, délit qui tient lieu du ressort du tribunal de première instance de Casablanca.(SPS)

  • Après la Tunisie, le Maroc

    La France aurait officiellement refusé que l’avion du président tunisien se pose sur son sol, selon la radio France Info. L’Elysée a déclaré qu’aucune demande d’asile n’a été faite et que si tel était le cas, les autorités tunisiennes seraient consultées. Façon diplomatique de dire que le chef de l’Etat tunisien en fuite n’est pas le bienvenu. Son avion se dirigerait vers les pays du Golfe.

    Ben Ali est, donc, persona non grata en France. Il ne peut pas couler une retraite tranquille en France, comme jadis Duvalier ou d’autres. Ce n’est pas le premier. Omar Bongo, lui-même, à la fin de sa vie, a dû finalement vivre son agonie de l’autre côté de la Méditerranée. Il est en errance comme le Shah d’Iran, ou Mobutu Sese Seko qui a fini ses jours à côté d’un  autre dictateur de son espèce, le roi Hassan II.

    La France, premier allié de Ben Ali tourne la veste pour condamner après avoir soutenu un régime dictatorial. Tout comme le pays de l’Oncle Sam. Dans un communiqué, le président Barack Obama a salué pour sa part «le courage du peuple tunisien ».

    L’exemple tunisien sera suivi en premier par le peuple marocain qui vit dans une situation plus pénible encore. Conscient de cette réalité, le gouvernement marocain a interdit une manifestation de solidarité avec le peuple tunisien. La panique règne depuis quelques jours à Rabat. La ressemblance des deux régimes alliés de la France fait que l’un pense à l’autre.

    Au Maroc comme en Tunisie, derrière les plages de sable fin, des infrastructures hôtelières nombreuses et bon marché et une économie saluée par les institutions internationales, se trouve un régime dictatorial, une corruption qui gangrène, et une crise économique qui rend le peuple très impatient. Et puis, vous avez aussi dans les deux cas, un seul argument, un seul atout de ces régimes face à leurs alliés occidentaux, c’est-à-dire, qu’ils sont le rempart face à l’islamisme. La peur de l’islamisme ou le terrorisme d’Al Qaïda étant le prétexte bien commode pour modeler un pays à la guise des intérêts de l’occident! Prétexte, et catalyseur… Un argument trop court évidemment.

    Dans les deux pays, on parle de démocratie et des droits de l’homme, d’ouverture, libéralisation, etc… tous ces mots qui ont fini par perdre tout sens au sein de la population. Des promesses juste le temps que l’opinion publique s’endorme, et puis la répression reprend.

  • Mariée à son insu au Maroc

    Une femme aurait envoyé son amie au Maroc pour épouser son frère et obtenir un visa

    MOUSCRON. Karima est poursuivie pour faux, elle aurait orchestré un mariage entre son frère et son amie, Ludivine, au Maroc dans le but que le frangin obtienne un Visa pour venir en Belgique.

    Mais la Belge âgée de 22 ans ignorait s’être mariée ! “C’est un dossier extraordinaire au sens littéraire du terme car c’est la première fois que je renvoie devant un tribunal quelqu’un qui a organisé un mariage à l’insu de la mariée”, affirme Isabelle Algoet, substitut du procureur du Roi. En droit civil, on appelle cela un mariage simulé.

    En juin 2008, la future mariée perd son grand-père adoré. Elle est au plus mal. Sa collègue et amie Karima lui propose d’aller se changer les idées au Maroc, avec elle. Ludivine accepte mais elle partira finalement seule car Karima n’a pas eu de congé.

    Arrivée à Rabat, la jeune Mouscronnoise est accueillie par la famille de Karima, avec qui elle est entrée en contact via Internet quinze jours plus tôt. Elle confie ses documents administratifs à la sœur aînée de Karima, par sécurité, en toute confiance.

    Le séjour se passe bien. Ludivine visite le pays et est invitée à entrer dans une maison dans le quartier des ambassades pour chercher un certificat de bonnes vie et mœurs.

    Elle confie sa carte d’identité à son hôtesse marocaine qui, en échange de quelques mots en arabe et une somme d’argent, obtient… un certificat de non-empêchement de mariage. On lui demande de faire des photos d’identité, elle s’exécute.

    Et le 24 juillet 2008, elle est mariée par procuration ! Une fête est même organisée en son honneur. Et le jeune frère de Karima s’y amuse beaucoup sous les cris de joie des femmes de la famille. De retour en Belgique, Ludivine accompagne Karima à l’hôtel de ville de Mouscron.

    La Marocaine, qui s’était déjà occupé de tous ses documents administratifs avant son départ au Maroc, dit à Ludivine qu’il s’agit d’un problème de crèche pour son fils. En fait, la Marocaine désire retranscrire le mariage de son frère et de sa belle-soeur.

    Ludivine dénonce les faits et prétend ne pas savoir qu’elle s’était mariée. Selon des témoins, Ludivine savait qu’elle partait pour se marier.

    Elle sera entendue par le tribunal le 22 février.

    Cédric Ketelair 
    DHNET.BE, 12/1/2011
  • Ben Ali déserte le pays comme un traitre, Ghannouchi lui succède comme un escroc

    Le président Zine el Abidine Ben Ali a fui le pays en plein couvre feu, comme un lâche, comme un traître, le laissant à son sort dans des conditions de désordre et d’agitation. Malheureusement ce n’est pas la seule surprise de la journée. La plus belle est celle de son premier ministre (de carton) qui vient nous annoncer qu’il a usurpé le pouvoir de façon « intérimaire », un intérim qui peut aller jusqu’ à la fin du mandat de son maître en 2014.
    Pour ce faire, il commence son ère par un complot contre la constitution – si on peut dire qu’on a encore une constitution – il se présente adossé d’une part d’un tortionnaire demandé par la justice, que son maitre a placé sur une chambre de pions pour lui assurer une immunité, et de l’autre du supposé intérimaire, d’après la constitution.
    C’est de mauvaise augure pour les jours à venir. Le mouvement de contestation doit continuer jusqu’à l’extirpation des derniers acolytes de ce système pourri et mafieux, si l’armée ne bouge pas immédiatement pour prendre la situation en main.
    Yahyaoui Mokhtar
    Tunisia Watch, 14 janvier 2011
  • Tunisie – Le changement du 14 janvier clôt « l’ère du changement »

    Zine El Abidine Ben Ali a quitté le pays et ses fonctions sont exercées depuis vendredi soir par le Premier ministre Mohamed Ghanouchi. Une immense contestation politique a eu raison d’un des plus vieux présidents de la région. Contrairement aux allusions de celui-ci dans son discours du 10 janvier, elle n’a pas été le fait des islamistes.
    Le Premier ministre tunisien Mohamed Ghanouchi assure depuis vendredi soir les charges de Chef de l’Etat en raison de « l’incapacité temporaire de celui-ci à exercer ses fonctions ». La formule sibylline par laquelle la nouvelle a été annoncée à la Télévision publique fait planer le doute sur le sort de Zine El Abidine Ben Ali, dont les agences de presse, citant des « sources proches du gouvernement », affirment qu’il a quitté le pays.
    Comme pour signifier aux Tunisiens la continuité de la gestion de la crise actuelle, Mohamed Ghanouchi s’est engagé à mettre en œuvre les mesures politiques et économiques prises ces derniers jours afin d’apaiser la colère populaire et qui ont lamentablement échoué à atteindre leur objectif. Des élections législatives auront ainsi lieu dans quelques mois, auxquelles pourront participer les partis de l’opposition et que le parti officiel, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), abordera dans de très mauvaises conditions.
    Quelle que soit la prudence dont font preuve les autorités tunisiennes pour annoncer la fin du règne du président Ben Ali, la Tunisie est sur la voie d’un changement majeur qui pourrait servir de modèle à d’autres Etats gouvernés par des présidents mal élus, dont la seule force réside dans leur appareil répressif et l’appui des grandes puissances à leur pouvoir.
    L’immense contestation qui a emporté un des plus vieux présidents de la région est à plus d’un titre exemplaire. A la différence d’autres révolutions démocratiques dans le monde, elle a été principalement l’œuvre de la jeunesse marginalisée et des travailleurs, avant d’être relayée par les classes moyennes dans les grandes villes. Elle a aboli la frontière entre les revendications sociales et démocratiques. Elle a commencé par une révolte locale des jeunes chômeurs de Sidi Bouzid qui s’est étendue à la Tunisie profonde du Centre et de l’Ouest, se doublant de mouvements syndicaux (sit-in, grèves, etc.), dans plusieurs régions. En gagnant la capitale et le Sahel, elle a pris la forme d’un rejet global du régime et de sa clientèle.

    Des islamistes timides sinon absents
    Contrairement aux allusions de Ben Ali dans son discours du 10 janvier et aux déclarations du porte parole de l’ancien gouvernement, Samir Labidi (11 janvier), les islamistes semblent avoir pris part à cette contestation en tant que citoyens et non en tant que mouvement organisé. C’est là une preuve de ce que dans les pays dits « islamiques » (comme si leur identité se réduisait à la religion de leurs peuples), la protestation politique radicale n’est pas le fait des seuls courants religieux.
    La présence timide des islamistes tunisiens dans les manifestations s’explique par leur affaiblissement sous les coups de la répression et par la confusion au sommet du régime qui les empêche d’entrevoir l’avenir qui leur serait réservé dans ce nouveau contexte politique. Mais elle s’explique aussi par le fait que les luttes démocratiques de ces dernières années ont été menées principalement par les partis de gauche, les syndicats affiliés à l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) et de puissantes organisations professionnelles, comme le Barreau.
  • Tunisie – Le pouvoir de Ghannouchi contesté par les constitutionnalistes

    Ben Ali en « empêchement provisoire »? L’artifice juridique utilisé pour que le Premier ministre tunisien assume le pouvoir vacant de Ben Ali fait hurler les constitutionnalistes tunisiens. Le régime tunisien tente de voler la victoire des tunisiens pensent les opposants qui appellent à la vigilance.
    Le Premier ministre Mohamed Ghannouchi a annoncé à la télévision qu’il assurait l’intérim de la Présidence jusqu’à l’organisation d’élections anticipées, quelques minutes pratiquement après l’annonce de la fuite du Président Zine El Abidine Ben Ali. « Conformément à l’article 56 de la Constitution, j’assume à partir de cet instant la charge de président par intérim », a annoncé Mohamed Ghannouchi. Le nouveau président, filmé dans le palais présidentiel de Carthage, a lu sa déclaration debout, entouré par le président de la Chambre des députés, Fouad Mebazaa, et par celui de la Chambre des conseillers (Sénat), Abdallah Kallel. 
    « Je m’engage à respecter la Constitution et à mettre en œuvre toutes les réformes sociales et politiques qui ont été annoncées en collaboration avec les partis politiques et les composantes de la société civile », a-t-il déclaré. Pour autant, des constitutionnalistes dénoncent une aberration constitutionnelle par laquelle le symbole par excellence du serviteur du système Benali depuis les années 90 s’approprie le pouvoir. Le Premier ministre, avec la vieille garde du RCD, le parti au pouvoir, est en train de tenter un putsch constitutionnel, et de reprendre les cartes politiques du pays. Comme s’il venait à s’approprier la victoire de la rue contre le régime de Ben Ali. L’article 56 de la constitution tunisienne auquel fait référence M.Ghannouchi stipule qu’en « cas d’empêchement provisoire, le Président de la République peut déléguer par décret ses attributions au Premier ministre à l’exclusion du pouvoir de dissolution de la Chambre des Députés. Au cours de l’empêchement provisoire du Président de la République, le gouvernement, même s’il est l’objet d’une motion de censure, reste en place jusqu’à la fin de cet empêchement. Le Président de la République informe le président de la Chambre des Députés de la délégation provisoire de ses pouvoirs.’’.
    Ben Ali n’est pas en « empêchement provisoire »
    Rien de tel dans les évènements actuels. Le président tunisien n’est pas dans un cas d’empêchement provisoire. Il a quitté le pays et laissé son pouvoir vacant. Il ne l’a pas délégué. Les tenants du régime ont usé de cet artifice pour éviter l’application de l’article 57 de la Constitution tunisienne. Celui-ci dispose qu’en cas de « vacance de la Présidence de la République pour cause de décès, démission ou empêchement absolu, le président de la Chambre des Députés est immédiatement investi des fonctions de Président de la République par intérim pour une période variant entre 45 jours au moins et 60 jours au plus. (…) Durant cette même période des élections présidentielles sont organisées pour élire un nouveau Président de la République pour un mandat de cinq ans ». 
    Le régime tunisien semble tout faire pour éviter que l’article le plus pertinent de la constitution ne s’applique. Aller aux urnes dans 45 à 60 jours est une épreuve intenable pour le parti au pouvoir. Les premières réactions de l’opposition sont très hostiles à cette manœuvre du régime
    Maghreb Emergent, 14/1/2011
  • L’émissaire du Président sahraoui reçu à Nouakchott par le Président Ould Abdelaziz

    Nouakchott, 14 jan 2010 M. Khalil Sidi Mhamed, ministre des territoires occupés et de la diaspora a été reçu jeudi à Nouakchott, par le Président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz auquel il a remis un message de son homologue sahraoui, Mohamed Abdelaziz, a indiqué une source officielle sahraouie.

    Dans une déclaration à la presse, M. Khalil a indiqué que le message du président sahraoui a trait aux récents développements de la cause sahraouie, dans la région et au niveau international et en particulier les négociations en cours entre le Front Polisario et le Royaume du Maroc », a précisé la même source.

    La réunion a été assistée par M. Malainine Toumi, chargé de mission à la Présidence de la République islamique de Mauritanie, a-t-on indiqué.

    La Mauritanie participera, en tant que pays observateur, dans les rencontres informelles prévues le 21 et 22 janvier à Manhasset, entre le Front Polisario et le Maroc, dans le cadre des efforts des Nations Unies visant à trouver une solution définitive au conflit du Sahara Occidental.

    Source : SPS
  • 15 lycéens sahraouis blessés dans de "violents" affrontements avec des lycéens marocains à Smara

    SMARA (territoires occupés) 14 jan 2011 (SPS) Des « violents » affrontements entre deux groupes de lycéens sahraouis et marocains ont eu lieu dans un lycée de la ville occupée de Smara (ville du Sahara Occidental occupée par le Maroc, ndds) ont fait 15 blessés parmi les Sahraouis.

    Un collectif de militants sahraouis des droits de l’homme a indiqué jeudi dans un communiqué qu’ »un groupe important d’enfants de colons marocains s’est rassemblé dans la cour du lycée et a commencé à scander des slogans « racistes et provocants », ce qui a amené un groupe de lycéens sahraouis à scander des slogans appelant au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination ».

    « Les enfants des colons marocains ont alors jeté des pierres et ont eu recours à la violence, causant des blessures, plus ou moins graves, aux lycéens sahraouis, ce qui a nécessité le transfert de certains d’entre eux à l’hôpital », a souligné le communiqué.

    Le collectif a appelé, dans son communiqué, l’Etat marocain à « la nécessité de garantir aux étudiants sahraouis le droit à l’instruction et à la vie et de préserver leur intégrité physique », outre « la protection des civils sahraouis et la garantie de leur droit à l’autodétermination ». (SPS)