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  • Maroc : Note sur le président équatorien Rafael Correa

    Maroc : Note sur le président équatorien Rafael Correa

    Tags : Maroc, Equateur, Rafael Correa, Sahara Occidental,

    Sur le plan interne, l’actuel Président équatorien, M. Rafael Correa a remporté le scrutin présidentiel du 17 février 2013, pour un troisième mandat consécutif, après avoir été élu en 2006, puis en 2009. L’Equateur a ainsi connu ces dernières années d’importants changements politiques et institutionnels, suite notamment à l’adoption par référendum d’une nouvelle constitution en septembre 2008. Toutefois, la situation politique équatorienne reste marquée par les divisions internes, la mauvaise gouvernance et l’incertitude politique, aggravée par les fréquents remaniements ministériels.

    Avec un score de 57 ,17% à l’élection présidentielle, dès le premier tour, et une large majorité des sièges à l’Assemblée Nationale, M. Correa jouit d’une grande popularité, en raison de son bilan social (réduction des inégalités à la faveur de la hausse des cours du pétrole) et de l’absence d’opposition structurée (quatre candidats à l’élection présidentielle de 2013). Revendiquant l’instauration du « socialisme du XXIe siècle », le Président équatorien a engagé son pays dans un processus de profondes transformations sociales, économiques et politiques appelé « révolution citoyenne », dont les objectifs sont la lutte contre les inégalités, la modernisation de la « matrice productive » et la réforme institutionnelle, renforçant le rôle de l’Etat dans l’économie (renégociation de la dette et des contrats pétroliers avec les compagnies privées) et dans le domaine social (réforme des services de santé et d’éducation).

    En dépit de réelles avancées obtenues lors de son troisième mandat et d’un incontestable charisme de M. Correa, « Alianza Pais (AP) » a connu un revers lors des récentes élections locales du 23 février 2014. Certes « AP » reste bien la première force du pays, comptabilisant la moitié des préfectures, le tiers des mairies et près de 40 % des postes de conseillers municipaux. Son implantation nationale lui assure une présence et une couverture bien meilleure que celle des autres partis, mais la perte des grandes villes, l’ampleur de la défaite à Quito et l’émergence d’une nouvelle élite à droite ont surpris les dirigeants après sept années de succès ininterrompus.

    Concernant les prochaines élections de 2017, le Président équatorien a annoncé la possibilité de se présenter pour un quatrième mandat et ce, afin de faire barrage à la droite conservatrice.

    En matière de politique extérieure, l’Equateur est membre de l’Alliance bolivarienne pour les Amériques (ALBA) depuis le 24 juin 2009, de l’Organisation des Nations Unies, de la Communauté d’États latino-américains et caraïbes (Celac), dont la présidence Pro-Tempore sera assurée par l’Equateur en 2015, et de nombreux groupes régionaux, y compris le Groupe de Rio, l’Organisation de l’Energie en Amérique latine, l’Union des Nations Sud-américaines (UNASUR), dont le siège est à Quito, l’Organisation des Etats Américains (OEA) et la Communauté Andine des Nations.

    Sous l’administration de M. Correa, l’Equateur a augmenté ses efforts pour renforcer et diversifier ses liens politiques et économiques avec les pays d’Amérique latine, ainsi qu’avec l’Europe et l’Asie. Dans la région latino-américaine, Quito entretient de très bonnes relations avec le Venezuela, la Bolivie, le Nicaragua et Cuba, avec lesquels il a noué des liens privilégiés en raison de leur proximité idéologique et de leur commune appartenance à l’ALBA. Cette orientation a amené l’Equateur à s’abstenir de rejoindre l’Alliance du Pacifique, regroupant pourtant ses deux voisins, la Colombie et le Pérou, jugeant cette nouvelle organisation trop libérale économiquement, et trop proche politiquement des pays occidentaux.

    En 2013, la politique étrangère de l’Equateur s’est caractérisée par un « calendrier actif » d’intégration avec la région latino-américaine : participation active au 2ème Sommet extraordinaire de l’ALBA et au


    Sommet des Chefs d’Etat du Mercosur qui a eu lieu à Montevideo. L’entrée de l’Equateur au sein du Mercosur constitue le troisième événement marquant de l’année 2013.

    Ses relations avec le Chili sont traditionnellement bonnes, de ce fait M. Correa a réalisé, en mai 2014, une visite de travail où il s’est entretenu avec son homologue Mme Michelle Bachelet. Avec le Pérou, les relations se sont améliorées depuis l’accord de paix d’octobre 1998. En outre, ses relations diplomatiques avec la Colombie, rompues en mars 2008 suite à l’incursion militaire colombienne en territoire équatorien, ont été officiellement rétablies en décembre 2010, suite à la réconciliation entre les deux pays, notamment après l’arrivée au pouvoir de M. Manuel Santos en août 2010. Le Président Correa a fortement développé les relations avec le Brésil, surtout sur le plan commercial et militaire. En avril 2014, l’Equateur a signé un accord avec le Costa Rica pour délimiter la frontière maritime, mettant fin à plus de 30 ans de négociations, et précisant ainsi les limites de ses frontières maritimes et terrestres avec tous ses voisins.

    Les relations avec les Etats-Unis, semblent connaître une lente normalisation après l’expulsion de l’Ambassadeur de l’Equateur à Washington, le 7 avril 2011, quelques heures après que l’Équateur ait décidé d’en faire de même avec l’Ambassadeur des Etats-Unis à Quito, celle-ci avait été accusée par l’Équateur – à la suite de la publication d’un câble diplomatique divulgué par WikiLeaks – de laisser entendre que M. Correa était au courant de certains actes de corruption politique qui auraient prétendument eu lieu dans son pays.

    Toutefois, M. Correa qui a multiplié les critiques à l’égard des Etats-Unis, a signé début février 2014 son retrait du Traité Interaméricain d’Assistance Réciproque (TIAR), un accord de défense datant de la guerre froide. En avril 2014, le gouvernement équatorien a réclamé le départ de vingt militaires de l’Ambassade américaine à Quito, décision déplorée par Washington qui a annoncé mettre un terme à ses programmes de coopération en matière de sécurité avec le pays latino-américain. Lors de la 44ème Assemblée Générale de l’Organisation des États Américains (OEA), tenue le 04 juin 2014, le Président équatorien a exhorté les dirigeants de l’Amérique latine à être « attentifs au néo-colonialisme mondial » (en allusion à la droite américaine), et a proposé de transférer de Washington à un autre lieu, les sièges de la Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme (CIDH), donnant l’argument que ces entités ne devraient pas être aux États-Unis, pays qui n’a pas ratifié le pacte de San José, lequel constitue la base du système interaméricain des Droits de l’Homme, ajoutant que « Washington est en train de violer ouvertement la charte de fondation de l’OEA en appliquant le blocus économique contre Cuba et en maintenant une prison dans la base navale de Guantanamo ». En décembre 2013, M. Correa avait mis fin aux activités de l’Agence américaine pour le Développement International (Usaid) dans le pays, l’accusant de financer l’opposition.

    L’Equateur resserre ses liens avec les grands pays asiatiques tel que la Chine, l’Inde, et la Corée du Sud ainsi que la Russie. Il a également développé ses relations avec l’Iran et cherche à développer une coopération « Sud-Sud » en se rapprochant avec les pays arabes et africains (Qatar et les Emirats Arabes Unis). Il est à signaler que l’Equateur ne compte que deux Ambassades sur le continent africain, une à l’Egypte et une autre en Afrique du Sud.

    Enfin, Quito réalise environ 13% de son commerce extérieur avec l’Union Européenne (UE), qui lui ouvre un large accès au marché européen à travers le SPG+ (Système de Préférences généralisées). L’UE a proposé à l’Equateur un projet d’Accord de Libre Echange (ALE), s’inscrivant dans le même esprit que celui qui a été récemment négocié avec la Colombie et le Pérou. Les négociations ont été ouvertes en janvier 2014 à Bruxelles. Toutefois, le Président Correa a indiqué que son gouvernement ne fera aucune concession au sujet des points de l’ALE qui impliquent une atteinte à la souveraineté du pays.

    Concernant la cause palestinienne, l’Equateur a reconnu la Palestine comme Etat indépendant en décembre 2010. S’agissant de la crise à Gaza, l’Equateur a rappelé, le 17 juillet 2014, son Ambassadeur à Tel-Aviv pour protester contre « l’usage disproportionné de la force par Israël » dans la bande de Gaza.

    Par ailleurs, ayant condamné à plusieurs reprises «l’intervention militaire étrangère» en Libye, le pays andin ne reconnaît pas le Conseil National de Transition de la Libye.

    En ce qui a trait à la crise ukrainienne, l’Equateur s’est abstenu au vote de la résolution adoptée par l’Assemblée Générale le 27 mars 2014, qui dénonce le référendum en Crimée sur le rattachement de la péninsule à la Russie, estimant que ledit référendum ne saurait être considéré comme inédit.

    Au plan multilatéral, l’Equateur abritera le prochain Sommet Amérique du Sud / Afrique (ASA) en 2016. Une première réunion préparatoire du Groupe de travail ad hoc sur la préparation dudit Sommet a eu lieu, les 28 et 29 août 2014, à Quito, sans la participation de notre pays.

    Au chapitre des relations bilatérales, l’Equateur a reconnu la «rasd» le 14 novembre 1983 et a régulièrement voté en faveur des résolutions algériennes à la quatrième Commission de l’Assemblée Générale des Nations Unies.

    Les relations entre le Maroc et l’Equateur se trouvent actuellement au point mort, ce, en raison de la position hostile que ce pays affiche ouvertement à l’égard de notre Cause Nationale, sachant que le Président équatorien a toujours apporté son soutien aux séparatistes, qui s’est traduit par le renforcement des liens avec la pseudo « rasd », notamment avec la signature, en juillet 2012, d’un Mémorandum d’entente sur des consultations politiques entre le Ministère des Relations Extérieures équatorien et cette entité fantoche.

    Ladite position d’hostilité à l’égard du Maroc a d’ailleurs été exprimée, à nouveau, au terme d’un communiqué conjoint avec l’Algérie, publié à l’issue d’une visite effectuée le 09 avril 2014, à Alger, par le Vice-ministre équatorien des Relations Extérieures et de l’Intégration Politique, M. Leonardo Arizaga, appelant à « l’autodétermination du peuple du Sahara occidental» et à « l’élargissement du mandat de la MINURSO par la mise en place d’un mécanisme de protection des droits de l’Homme », en plus de la décision des autorités équatoriennes d’ouvrir prochainement une Ambassade à Alger.

    A rappeler que l’Equateur a fait part à notre pays, en septembre 2012, de son souhait d’ouvrir un bureau commercial en Afrique, en précisant que le choix pourrait être porté éventuellement sur le Maroc. L’Equateur avait sollicité dans ce cadre des informations sur les charges et les coûts d’une telle ouverture. Cette demande est restée sans suite de la part de notre pays.

    Lors du séminaire Régional pour le Pacifique du Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, tenu à Nadi, aux Fidji, du 21 au 23 mai 2014, le représentant de l’Équateur, M. Proñao a déclaré que son pays soutient «le droit inaliénable du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination».

    Il sied de signaler que selon une dépêche de la soi-disant « Sps », publiée le 07 août 2014, les séparatistes s’apprêteraient à ouvrir une soi-disant « ambassade » à Quito, décision qui serait intervenue à l’issue d’une rencontre entre le Ministre équatorien des Relations Extérieures et de Mobilité Humaine, M. Ricardo Patiño et le soi-disant « ministre délégué » de la pseudo « rasd » pour l’Amérique latine, le dénommé Haj Ahmed, le 06 août 2014. La même dépêche signale que l’Equateur soutient « la lutte pour l’auto-détermination et le respect des Droits de l’Homme du peuple sahraoui ».

    Il y a lieu de rappeler que le Maroc a pris part aux cérémonies d’investiture du Président Correa, célébrées en mai 2013, en assurant une représentation au niveau de notre Ambassadeur accrédité en Equateur avec résidence en Colombie, M. Noreddine Khalifa.

    S’agissant de la coopération parlementaire, il sied de signaler qu’une délégation parlementaire équatorienne, conduite par M. Edison Gustavo Chavez Vargas, ancien Vice-président du Congrès a effectué une visite de travail au Maroc du 25 au 27 mai 2007. Les députés équatoriens ont souligné qu’ils œuvreront « au soutien du projet marocain d’autonomie de nos provinces du sud, en Equateur, à travers la présentation d’un rapport dans ce sens au Parlement de leur pays pour approbation ». Ils ont à cet égard, affirmé « comprendre la position du Maroc concernant son intégrité territoriale ». Ils ont, également, appelé au renforcement des relations politiques à travers l’ouverture d’une Ambassade du Maroc dans leur pays. Durant leur séjour à Laâyoune, les Députés équatoriens ont eu une rencontre avec les élus de la Ville, les représentants de la société civile, ainsi qu’avec les autorités publiques. A cette occasion, une Déclaration d’Entente et de jumelage entre les villes de Laâyoune et de Tenna, a été signé par M. Hamdi Ould Errachid, Vice-président du Conseil Municipal et M. Washington Ballera, membre du Parlement équatorien et Maire de la ville de Tenna.

    Les échanges commerciaux entre nos deux pays restent en deçà des potentialités réelles, sachant que le volume globale des échanges commerciaux entre le Maroc et l’Equateur, au titre de la période janvier/décembre 2013 est de 58.721 milliers de Dhs.

    #Maroc #Equateur #Rafael_Correa

  • Les relations Maroc-OTAN dans le cadre du Dialogue Méditerranéen

    Les relations Maroc-OTAN dans le cadre du Dialogue Méditerranéen

    Tags : Maroc, OTAN, NATO, Dialogue Méditerranén,

    Mission du Royaume du Maroc
    Auprès de l’Union Européenne
    Bruxelles


    Service Politique / YB / n°. 02 octobre 2011

    Les relations Maroc OTAN dans le cadre du Dialogue Méditerranéen

    ⦁ Les relations avec l’Otan sont pour le Maroc l’expression d’un choix stratégique, opéré dès l’indépendance et maintenu tout au long de la guerre froide. Le Royaume demeure ouvert et disposé à poursuivre avec l’Otan une coopération franche, élargie et utile pour tous, dans le cadre d’une relation basée sur le respect mutuel et la prise en compte des intérêts respectifs.

    ⦁ La participation du Maroc au Dialogue Méditerranéen (DM) depuis 1995 s’inscrit dans la continuité de cet engagement politique, qu’il a réitéré sous différentes formes.

    ⦁ Le Maroc est pour l’Otan un partenaire fiable stratégiquement et crédible politiquement. La participation des Forces Armées Royales (FAR) en Bosnie Herzégovine (Ifor/Sfor) et au Kosovo (Kfor) est un exemple concret d’interopérabilité.

    ⦁ La participation de notre pays à toutes les rencontres politiques bilatérales (Conseil de l’Atlantique Nord+1) et multi-bilatérales (Conseil de l’Atlantique Nord +7) du DM a été l’occasion d’exprimer son intérêt pour l’Alliance à travers sa présence aux différentes consultations qui se sont tenues depuis la mise en place du Groupe de Coopération Méditerranéenne en 1997.

    ⦁ De même, le Conseil Atlantique Nord de l’OTAN et les sept pays méditerranéens membres du Dialogue Méditerranéen se sont réunis au niveau des Directeurs Politiques, à Rabat, le 7 avril 2006.

    ⦁ Cette réunion – la première du genre à se tenir dans un non-OTAN- a constitué une avancée nouvelle du Dialogue Méditerranéen, initié en 1994 et a permis de conforter la dynamique que connaît ce Dialogue, particulièrement depuis le Sommet de l’OTAN tenu à Istanbul, en juin 2004. Cette rencontre inédite du 7 avril a permis aux 26 représentants permanents du Conseil de l’Alliance de se réunir avec les 7 représentants des pays du Dialogue Méditerranéen afin de discuter, ensemble, des moyens de renforcer la dimension politique du Dialogue méditerranéen.

    ⦁ La rencontre de Rabat a traduit cette évolution et, plus important encore, illustre le principe d’appropriation commune de ce partenariat. Cette réunion a également permis d’exprimer un signal fort en faveur d’une intensification de la consultation politique qui aille de pair avec l’accroissement de la coopération pratique.

    ⦁ Les travaux de Rabat ont ainsi permis de mettre en œuvre concrètement la recommandation du Sommet d’Istanbul qui visait à « doter le Dialogue méditerranéen d’un cadre plus ambitieux et plus large». Ils ont reflété également l’engagement de tous les pays concernés pour que le renforcement de la consultation politique aille de pair avec l’intensification de la coopération pratique.

    ⦁ Le Maroc a validé, le 19 février 2010, son programme de coopération individuel (ICP) avec l’OTAN. Ce programme à permis au Maroc de choisir le degré et le rythme de développement de sa coopération avec l’OTAN, permettant ainsi l’autodifférenciation tout en préservant l’unité du DM.  L’ICP marocain se décline en trois parties : la première partie : contient un cadrage politique déclinant les options stratégiques qui motivent les thématiques inscrites. La deuxième partie : contient les domaines prioritaires que le Maroc souhaiterait inscrire dans son ICP. La troisième partie : regroupe l’ensemble des activités auxquelles le Maroc souhaite participer au cours de l’année 2011.

    ⦁ Le Maroc a participé à toutes les réunions politiques et militaires au plus haut niveau (réunions des MAE, réunions des Ministres de la Défense, réunion des Chefs d’Etat Major) ;

    ⦁ Le Maroc est le Premier pays à avoir désigné un Officier de Liaison auprès de la Cellule de Coordination du Partenariat au SHAPE (Mons) et un officier de liaison à Norfolk,

    ⦁ L’octroi au Maroc du Statut d’Associé auprès de l’Assemblée Parlementaire de l’Otan est l’un des échos favorables à l’engagement du Royaume et une marque forte de confiance dans son système politique. Le Maroc est, jusqu’à présent, le premier Pays hors Partenariat pour la Paix (pays de l’Est) à se voir octroyer ce statut. Depuis 1995, le Royaume disposait d’un simple statut d’Observateur auprès de l’Assemblée parlementaire de l’Otan.

    ⦁ Le Maroc a organisé à Rabat la neuvième réunion des experts en renseignement OTAN-DM, réunion à laquelle ont pris part tous les pays du DM et ce, pour la première fois,

    ⦁ Les navires et frégates de l’OTAN font escales souvent dans les différents ports du Royaume. Ces escales sont l’occasion pour organiser des exercices et des réunions entre les responsables de l’OTAN et leurs homologues marocains.

    ⦁ L’ancien Secrétaire Général M. Jaap de Hoop Scheffer, a effectué une visite au Maroc, le 17 février 2007, lors de laquelle il a été reçu par Sa Majesté le Roi, et où la décision de la participation du Maroc à l’Opération Active Endeavour a été prise,

    ⦁ L’ancien Secrétaire Général Délégué, SEM Minuto Rizzo à effectué deux visites au Maroc notamment lors de la réunion du NAC+7 en avril 2006 où il fut reçu par SAR le Prince Moulay Rachid.

    ⦁ L’actuel Secrétaire Général Délégué, SEM l’Ambassadeur Claudio Bisogniero à effectué sa première visite au Maroc du les 26 et 27 novembre 2007 pour présider la séance d’ouverture du séminaire sur «  la coopération Maroc – OTAN au service de la paix et de la stabilité en Méditerrané », un séminaire organisé conjointement par ce Département et l’OTAN. lors de cette visite le secrétaire Général Délégué a eu des rencontres avec des Hauts responsables marocains.

    ⦁ Le Maroc a organisé le lundi 25 janvier 2010 un Séminaire sur « le Dialogue Méditerranéen et le Nouveau Concept Stratégique de l’OTAN : Saisir le Momentum pour un DM redynamisé et renforcé» qui s’est tenu sous la présidence de Monsieur le Secrétaire Général du MAEC ainsi que celle du Secrétaire Général Délégué de l’OTAN, l’Ambassadeur Claudio BISOGNIERO. La synthèse de ce débat avait fait l’objet d’un non-paper qui a été remis aux membres du groupe d’experts chargé de jeter les bases du nouveau concept stratégique ;

    ⦁ En marge des travaux de ce séminaire le Secrétaire Général Délégué a eu plusieurs rencontres bilatérales avec plusieurs responsables marocains notamment M. le Ministre de l’Intérieur, Mme la Secrétaire d’Etat auprès de Monsieur le Ministre des Affaires Etrangères, l’Inspecteur Général des FAR, M. le Directeur Général d’Etudes et de la Documentation, les représentants des groupes parlementaires…

    ⦁ Visites des instances militaires notamment celle de l’Adjoint du Commandant Allié Transformation l’Amiral Stanhope et les résultats positifs de ses entretiens au Maroc, notamment sur l’Initiative de Formation de l’OTAN à l’égard des pays du DM et de l’Initiative de Coopération d’Istanbul destinée aux pays du Golfe sauf l’Arabie Saoudite.

    ⦁ Le Président du Comité Militaire de l’OTAN s’est rendu en mois de mars 2011 à Rabat. Il a eu des entretiens notamment avec le Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération ainsi qu’avec l’Inspecteur des Forces Armées Royales

    ⦁ Une délégation composée de 96 stagiaires de la 111éme Session Principale du Collège de Défense de l’OTAN a effectué une visite de travail au Maroc du 31 au 1er octobre dernier lors de laquelle il a eu des rencontres avec des responsables marocains civils et militaires.

    ⦁ Du coté marocain, dans le cadre du programme d’action mené par l’OTAN et en partenariat avec le Département, plusieurs délégations de parlementaires, de journalistes et de chercheurs, de jeunes diplomates, de cadres des Départements concernés par la coopération avec l’OTAN ont effectué des visite au siège de l’Alliance Atlantique à Bruxelles. Ces visites ont été concluantes puisque elles ont permis d’éclairer les participants et les sensibiliser sur la portée réelle des actions menées par l’Alliance et sur les divers formats de coopérations qu’elle propose à des partenaires tels que notre pays et d’améliorer l’image de l’Alliance et démontrer l’engagement constant du Maroc en direction de l’OTAN et sa volonté d’insuffler une nouvelle dynamique a ses liens de coopération ;

    ⦁ En terme d’interopérabilité le Maroc est à l’avant-garde en regard à son ancienne tradition en matière d’Opération de maintien de la paix dans des théâtres variés (Afrique, Amérique du sud –Haïti, et bien sûr les Balkans).

    ⦁ La participation marocaine aux opérations militaires diligentées par l’Otan dans les Balkans, en Bosnie-herzégovine et au Kosovo reste la marque la plus notoire de l’engagement concret du Royaume. Suite à la réunion des Ministres de la défense des alliés et des pays non-membres de l’OTAN contributeurs à la KFOR, du 10 juin 2010 et à la demande de certains pays alliés, le Maroc a décidé de maintenir une compagnie d’un effectif de 150 hommes des Forces Armées Royales marocaines pour participer aux cotés des forces de l’OTAN à l’opération KFOR. La décision du Maroc a été fortement appréciée par le Secrétaire Général de l’OTAN. Il a précisé que « le Maroc a démontré encore une fois qu’il est un partenaire majeur de l’Alliance ».

    ⦁ Le Maroc a été également invité à participer à l’opération Unified Protector en Libye. L’appui politique et stratégique qu’apporté le Maroc à cette opération a été largement apprécié par l’ensemble des pays alliés ;

    ⦁ Pour marquer concrètement sa volonté de resserrer ses relations avec l’Otan, le Maroc a signé en 2005 l’Accord de Sécurité qui lui a été proposé par l’Alliance. Dans le cadre de la mise en œuvre de cet accord et afin de faciliter l’échange d’information classifiées entre les services compétents de l’OTAN et leurs homologues marocains, le Maroc a introduit une demande auprès du Bureau de Sécurité de l’OTAN (NOS) pour utiliser le système de communication « PERM-HEART ». la procédure de mise en place est prévue pour le 25 janvier 2011. De même et suite à l’invitation adressée à notre pays par la Division des Affaires Politiques de l’OTAN, le Maroc a décidé d’adhérer au Plan d’Action du Partenariat contre le Terrorisme de l’Alliance Atlantique (PAT-T).

    ⦁ Le Maroc a procédé au siège de l’OTAN à Bruxelles, le 02 juin 2008, à la signature de l’échange de lettres permettant la participation de notre pays à l’Opération de surveillance maritime en Méditerranée « Active-Endaevour ». Le Mémorandum Tactique relatif à ladite opération a été finalisé et il a été signé le 21 octobre 2009. A l’heure actuelle 4 officiers marocains participent à l’opération en tant qu’aux observateurs dans des frégates turques et espagnoles et ce, pour une durée de 15 jours. En outre, la mise en place de l’officier de liaison auprès de Naples est en cours. La liaison entre le CC-Mar Naples et la Marine Royale marocaine est désormais opérationnelle et ce via le système intitulé « téléphone SY77 ».

    ⦁ Le Maroc a participé également à la première réunion de l’APAG-DM qui s’est tenu à Sanremo, les 15 et 16 septembre 2011 en tant qu’orateur et il a proposé d’abriter la deuxième réunion de ce groupe.

    ⦁ Enfin, le Secrétaire Général de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen, a proposé de se rendre au Maroc au cours de l’année 2011 pour une visite officielle.

    #Maroc #OTAN #NATO #Dialogue_méditérranéen

  • Exportation de gaz vers l’Europe : La course Algérie-Maroc part du Nigeria

    Tags : Europe, gaz, Nigeria, Maroc, Algérie, gazoduc Trans-Sahara,

    Nouvel épisode de la compétition entre le Maroc et l’Algérie pour l’exportation de gaz vers l’Europe, les deux parties cherchant à remporter des marchés pour mener à bien un projet visant à poser des gazoducs de l’Afrique vers le Nord.

    Le projet marocain vise à créer un gazoduc de 6.000 kilomètres à partir du Nigeria, en passant par 11 pays le long de la côte atlantique, avant d’entrer sur le territoire marocain et de le transférer en Espagne. L’Algérie, quant à elle, cherche à relancer un projet vieux de plusieurs décennies en le reliant aux champs gaziers nigérians à travers le Niger sur 4.000 kilomètres.

    Depuis la crise énergétique mondiale, les derniers mois ont vu des changements rapides dans la relation de l’Europe avec le gaz africain, avec l’enregistrement d’une vaste dynamique politique et diplomatique de la part des deux pays, plus particulièrement dans la relation entre les deux voisins. La signature d’un certain nombre d’accords avec la partie nigériane et d’autres pays intéressés, ainsi que des déclarations officielles des deux pays, soulignant la faisabilité et l’importance de chaque projet.

    Le Maroc et l’Afrique de l’Ouest

    Dans son dernier discours à l’occasion de l’anniversaire de la Marche verte, le roi Mohammed VI du Maroc a consacré beaucoup d’espace à l’histoire du projet de gazoduc maroco-nigérian, le qualifiant de stratégique.

    Le roi Mohammed VI a qualifié le gazoduc maroco-nigérian de « projet de paix, d’intégration économique africaine et de développement commun », ajoutant : « Nous voulons qu’il soit un projet stratégique au profit de toute la région ouest-africaine, qui compte plus de 440 millions d’habitants. »

    Le projet de gazoduc nigéro-marocain, long de 6 000 km, traversera le Bénin, le Togo, le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Liberia, la Sierra Leone, la Guinée, la Guinée-Bissau, la Gambie, le Sénégal et la Mauritanie jusqu’au Maroc.

    Le projet, dont la date d’achèvement n’a pas encore été fixée, permettra de transporter plus de 5.000 milliards de mètres cubes de gaz naturel jusqu’au Maroc avant d’être directement connecté au gazoduc Maroc-Europe (GME) et au réseau gazier européen.

    Le projet de gazoduc entre le Nigeria et le Maroc a été annoncé à la fin de l’année 2016. En septembre dernier, des représentants du Maroc, du Nigeria, du Sénégal et de la Mauritanie ont signé deux protocoles d’accord à Nouakchott, la capitale de la Mauritanie.

    Et l’Agence du Maghreb arabe a publié une déclaration commune, soulignant que les deux mémorandums « réaffirment l’engagement des parties envers ce projet stratégique qui, une fois achevé, fournira du gaz à tous les pays d’Afrique de l’Ouest et ouvrira une nouvelle voie d’exportation alternative vers l’Europe. »

    Le Maroc et le gouvernement nigérian ont également signé un autre mémorandum d’entente avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à Rabat, suite à l’annonce en juin de l’avancement des études liées au projet.

    Le gazoduc Transahara

    La veille du discours du monarque marocain, l’Algérie, qui est un important producteur et fournisseur de pétrole et de gaz et dispose de deux lignes d’exportation vers l’Italie et l’Espagne, a confirmé ses obligations avec le Nigeria pour mettre en œuvre les projets structurels communs qui ont été lancés, y compris le gazoduc Trans-Sahara lors d’une réunion des ministres des affaires étrangères des deux pays samedi.

    Cette confirmation est intervenue après la signature par les ministres de l’énergie de l’Algérie, du Niger et du Nigéria d’un protocole d’accord sur la mise en œuvre du projet de gazoduc transsaharien, en marge de la troisième réunion ministérielle sur ce projet.

    Les signataires du mémorandum ont convenu de réaliser une étude de faisabilité et d’approfondir les études pour mener à bien le projet de gazoduc algéro-nigérian, qui part d’Abuja, passe par Niamey, et de là, rejoint l’Algérie en vue de son exportation vers l’Europe.

    L’idée de créer un gazoduc transsaharien est née dans les années 1970, avant même la signature d’un protocole d’accord en 2002, mais le projet n’a été officiellement lancé qu’aujourd’hui.

    Le gazoduc nigéro-algérien, connu sous le nom de gazoduc Transahara, est long d’environ 4.128 kilomètres, a une capacité annuelle de 30 milliards de mètres cubes et son coût d’achèvement est estimé à environ 13 milliards de dollars, selon Reuters.

    Le Nigeria… le plus grand bénéficiaire

    Le Nigeria, qui a signé des accords avec les deux pays du Maghreb, sera le plus grand bénéficiaire des deux projets, car il possède les plus grandes réserves prouvées de gaz en Afrique, soit environ 200.000 milliards de mètres cubes, dont une grande partie est inexploitée.

    Selon Bloomberg, le gouvernement nigérian souhaite monétiser davantage cette ressource pour remplacer le pétrole brut, principale matière première du pays, dont la production est fortement réduite en raison de vols massifs dans les pipelines et d’investissements insuffisants dans les champs.

    Le ministre nigérian des ressources pétrolières, Timber Silva, a déclaré à Bloomberg que son pays disposait de 206.000 milliards de mètres cubes de réserves de gaz prouvées.

    Le Nigeria, qui produit actuellement 8 milliards de mètres cubes de gaz par jour, cherche à porter sa production à 12,2 milliards de mètres cubes et à augmenter ainsi ses exportations vers l’Europe, tandis que le vieux continent cherche à mettre fin à sa dépendance vis-à-vis des approvisionnements russes. .

    Dans le même dialogue, M. Silva a évoqué le travail de son pays dans la pose de gazoducs vers l’Europe à travers le Maroc et l’Algérie, en déclarant : « Au cours de cette décennie, nous allons nous concentrer sur le développement des ressources en gaz, et la plupart d’entre elles iront vers un gazoduc qui va vers l’Europe à travers l’Algérie, et nous sommes en partenariat avec l’Algérie. » Pour construire un gazoduc qui transportera notre gaz directement vers l’Europe, et nous avons un autre plan avec le Maroc pour construire un autre gazoduc qui transportera le gaz nigérian vers le continent européen.

    Un porte-parole a déclaré : « Nous avons terminé environ 70% de la ligne qui transportera le gaz du sud du Nigeria vers son nord, et après l’achèvement de ce projet local, nous serons prêts à le transférer hors du pays vers le Niger, puis à travers lui vers l’Algérie. »

    En ce qui concerne la ligne marocaine, Silva a souligné qu’elle est encore au stade de la faisabilité et a déclaré : « Nous y travaillons dur et elle passera par 15 pays africains et nous transporterons le gaz à travers elle jusqu’au Maroc et de là, directement en Europe ».

    « Confiture algérienne »

    Moussaoui Ajlawi, professeur à l’Institut d’études africaines de Rabat, estime que si les deux projets réussissent ensemble, ce sera une chose positive, surtout à la lumière des conditions mondiales actuelles, mais il y a un certain nombre de raisons sécuritaires, économiques et politiques qui rendent le gazoduc maroco-nigérian « plus important pour l’Europe et le continent africain que son homologue algérien », comme il l’a décrit.

    Dans une déclaration au Canal Al-Hurra, Al-Musawi souligne que le projet de ligne Nigéria-Niger-Alger est plus court en distance et en coût matériel que le projet de connexion marocain, mais « la région du Sahel fait face à de grands problèmes de sécurité et à des dangers dans le Sahara, qui est l’un des points chauds les plus grands et les moins sécurisés du monde. »

    Le même intervenant souligne que les titres liés au projet nigéro-algérien ne contribueront en aucun cas à sa réalisation. A la lumière du manque de sécurité dans le nord du Nigeria ; Il ajoute qu’avec la prolifération des éléments de Boko Haram et des bandes criminelles transnationales, la zone par laquelle passera le projet nigérien, près de l’ouest de Niamey, est également connue pour la prolifération des combattants de Daech.

    D’autre part, l’expert marocain souligne que le projet maroco-nigérien offre une alternative adéquate pour les pays européens qui considèrent l’Afrique de l’Ouest comme une alternative stratégique au gaz russe, en plus de ce qu’il considère comme l’importance et les opportunités qu’il offrirait à 11 pays par lesquels passera le gazoduc, car cela contribuera à la stabilisation des systèmes politiques et au développement des états économiques et sociaux.

    Le représentant critique ce qu’il appelle le « déraillement » du projet algéro-marocain, ajoutant que l’Algérie a signé des protocoles d’accord et des accords avec le Nigeria depuis 2002, mais sans aucun progrès, et a commencé à soumettre à nouveau un projet coïncidant avec le projet marocain travaillant sur un projet similaire, et a expliqué que le régime algérien « ne veut pas que ce projet voit le jour, car il créera un nouveau champ géopolitique appelé Afrique du Nord-Ouest, reliant l’Europe au Maroc à 11 pays d’Afrique de l’Ouest ».

    « Concurrence entre les projets »

    De son côté, l’expert en économie Boubacar Salami estime que la concurrence entre les deux pays est « légitime et justifiée car chaque pays dans le monde cherche à nouer des partenariats avec d’autres pays qui profitent à son économie, mais souligne la nécessité que cette rivalité se fasse dans les « limites du respect mutuel » des normes et conventions internationales.

    Dans une déclaration au site Al-Hurra, l’expert algérien note que la nature de la relation « tendue » entre l’Algérie et le Maroc a donné à la question plus de volume que sa taille, indiquant que l’Algérie, comme tout pays, souhaite construire une économie forte et un partenariat énergétique stratégique dans le cadre de la concurrence internationale, en particulier que le Maroc devrait être un pays producteur de gaz qui a l’infrastructure et l’expérience dans la gestion des installations gazières, est différent, dit-il.

    Le même intervenant refuse de voir dans les efforts de l’Algérie une volonté de « couper la route au Maroc », notant que la question relève des intérêts économiques de l’Algérie, et non pas de couper la route d’un côté ou de l’autre, expliquant que si deux lignes peuvent être établies, il n’y a aucune objection à cela, sous réserve du consentement du Nigeria.

    Le porte-parole a expliqué que le désir du Maroc de créer un projet de 11 pays « est une question difficile et épineuse, que ce soit au niveau des négociations ou du coût, car chaque pays par lequel passe le gazoduc aura le droit de passage, ce qui augmentera le coût de production du coût et, par conséquent, un prix de vente élevé, en raison duquel le projet se dépréciera, d’qprès lui.

    L’expert criminel poursuit que le Maroc doit prouver l’efficacité du projet en examinant sa faisabilité et ses implications sur l’économie, la sécurité et la géopolitique, et en respectant les accords conclus. »

    Dans le même contexte, Salami mentionne que la mise en œuvre du projet au Maroc, à savoir « les terres désertiques et leur espace maritime », fera face à un problème politique, expliquant que même s’il parvient à sécuriser le passage, les pays européens ne seront pas satisfaits avec l’achat du gaz qui passe par les terres contestées jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée au sein de l’ONU.

    #Europe #Gaz #Nigeria #Maroc #Algérie

  • Les Pays Bas peuvent-il encore critiquer le Maroc?

    Tags : Maroc, Pays Bas, migration, expulsion des migrants, droits de l’homme,

    Des députés souhaitent savoir si le Maroc n’a imposé à l’Etat néerlandais le silence sur ses violations des droits de l’homme en échange du rapatriement de ses migrants illégaux. Voici la réponse du Ministère des affaires étrangères aux questions posées à ce sujet:

    Réponses aux questions parlementaires sur le rapport « Les Pays-Bas peuvent à nouveau expulser des migrants vers le Maroc – mais ne peuvent plus critiquer le pays ».

    Au président de la Chambre basse des États généraux
    Ministère des affaires étrangères
    Date 8 novembre 2022

    Objet : Réponses aux questions des députés Piri et Kröger sur « Les Pays-Bas peuvent à nouveau expulser des migrants vers le Maroc, mais ne peuvent plus critiquer ce pays ».

    Question 1
    Connaissez-vous le rapport « Les Pays-Bas peuvent à nouveau expulser des migrants vers le Maroc – mais ne peuvent plus critiquer le pays » ?
    Réponse : Oui.

    Question 2 : Est-il vrai que les premiers documents de voyage ont déjà été délivrés aux personnes désignées pour retourner au Maroc ? Sinon, dans quel délai pensez-vous commencer à expulser les gens?
    Réponse : Il est vrai que des documents de voyage ont été délivrés à des personnes en vue de leur retour au Maroc.

    Question 3 :Comment expliquez-vous que, contrairement aux années précédentes, le Maroc semble vouloir coopérer au retour ?
    Réponse : Les Pays-Bas s’engagent à entretenir de larges relations avec le Maroc. Les relations entre les Pays-Bas et le Maroc sont constructives ; il existe un engagement clair de part et d’autre à progresser sur diverses questions. Cela vaut également pour le domaine de la migration. Les progrès réalisés sur ce thème sont en partie dus à l’intensification des contacts politiques, ainsi qu’au comité conjoint créé spécifiquement pour la coopération en matière de migration.

    Question 4 : Êtes-vous d’accord avec la conclusion de l’article du CNR, qui affirme que le renouvellement des relations s’explique en partie par le fait que les Pays-Bas ne veulent plus offenser le Maroc en critiquant publiquement la situation des droits de l’homme dans le pays ? Si ce n’est pas le cas, pourquoi le plan d’action bilatéral entre les Pays-Bas et le Maroc accorde-t-il si peu d’attention aux les droits de l’homme ?

    Réponse : J’ai pris note des conclusions du COR concernant l’engagement des Pays-Bas envers le Maroc, mais je ne les reconnais pas. Aucun accord n’a été conclu pour que les Pays-Bas ne critiquent plus publiquement les droits de l’homme. Le gouvernement est engagé dans une stratégie d’engagement constructif avec le Maroc, basée sur un dialogue ouvert et la transparence.
    Ce faisant, elle a investi dans les relations avec le Maroc dans tous les domaines.
    Les Pays-Bas et le Maroc ont convenu d’un plan d’action au niveau officiel en 2021. Dans ce cadre, des accords généraux ont été conclus sur divers sujets d’intérêt pour NL. Par exemple, la migration.
    Mais aussi la police, la justice et la coopération économique. Il a également été convenu de maintenir des contacts fréquents à tous les niveaux, en abordant tous les sujets, y compris les droits de l’homme, dans le cadre du dialogue.

    Question 5 : Connaissez-vous le rapport de Human Rights Watch, dans lequel l’ONG conclut que le régime cherche à étouffer les voix critiques par un « écosystème de répression » ? 3) Quelle est votre réaction à ce sujet ?
    Réponse : Je connais le rapport. Les Pays-Bas accordent une attention particulière à la liberté des médias et à la situation des journalistes dans le monde. Cela vaut également pour le Maroc. Les Pays-Bas restent en dialogue avec les autorités marocaines sur cette question.

    Question 6 : Êtes-vous d’accord avec le fait que les Pays-Bas, qui ont inscrit la promotion de l’État de droit international dans leur constitution, ont une responsabilité particulière dans la dénonciation des violations des droits de l’homme ?
    Réponse : Oui. Les Pays-Bas sont activement engagés dans la promotion – et donc le respect et l’application – de l’état de droit international, dont les droits de l’homme font partie intégrante. Comme chaque situation est différente, il n’existe pas d’approche uniforme pour soulever les violations des droits de l’homme.
    Les Pays-Bas évaluent donc au cas par cas quelle est la manière la plus efficace de discuter des droits de l’homme au Maroc.

    Question 7 : Avez-vous déjà exprimé publiquement des critiques sur le sort des prisonniers politiques du mouvement Hirak du Rif ? Si oui, quand et de quelle manière ? Si non, pourquoi ?
    Réponse : En réponse aux questions parlementaires qui ont suivi la lettre parlementaire sur les relations élargies avec le Maroc (document parlementaire 35 925 V), j’ai répondu aux questions à ce sujet.

    Question 8 : Avez-vous déjà exprimé publiquement des critiques sur le sort du journaliste Omar Radi ? Si oui, quand et de quelle manière ? Si non, pourquoi ?
    Réponse : Comme déjà informé à votre Chambre (document parlementaire 35 925), les Pays-Bas ont informé à plusieurs reprises les autorités marocaines que les Pays-Bas ne se reconnaissent pas dans les accusations d’espionnage. Ce faisant, j’ai également indiqué que le gouvernement jugeait décevante la condamnation fondée sur l’accusation d’espionnage.

    Question 9
    Pourquoi n’êtes-vous plus disposé à vous exprimer publiquement de manière critique sur les violations des droits de l’homme au Maroc ? Le ferez-vous à l’avenir ?
    Réponse : Je ne me reconnais pas dans cette hypothèse. Les Pays-Bas et le Maroc ont une relation ouverte et un dialogue égal. Dans ce dialogue, tous les sujets peuvent être abordés, y compris les droits de l’homme. Les Pays-Bas examinent dans chaque cas quelle est la manière la plus efficace de discuter des affaires de droits de l’homme. Voir également la réponse à la question 4.

    Question 10 : Par ailleurs, où en est l’exploration d’un traité d’extradition avec le Maroc, qui fait partie du plan d’action bilatéral entre le Maroc et les Pays-Bas ?
    Réponse : Suite au plan d’action, des discussions ont été entamées au niveau officiel pour explorer la possibilité d’un traité d’extradition. Tant les Pays-Bas que le Maroc bénéficient d’une bonne coopération dans les domaines de l’assistance juridique, de la coopération judiciaire et également de l’extradition.

    Question 11 : Que pensez-vous des déclarations de l’avocat Geert Jan Knoops dans l’article du CNR, selon lesquelles, avec un traité d’extradition, les Pays-Bas donneraient un sceau juridique à l’État de droit marocain ? Considérez-vous que le système judiciaire marocain est indépendant ?
    Réponse : Le gouvernement ne partage pas l’avis selon lequel l’exploration des possibilités d’un traité d’extradition – avec n’importe quel pays – donne un sceau d’approbation juridique à l’état de droit d’un pays concerné.

    Question 12 : Avez-vous reçu des signaux indiquant que les Marocains ayant obtenu l’asile politique aux Pays-Bas et/ou les Marocains néerlandais, dont certains ont critiqué le régime marocain par le passé, sont préoccupés par un éventuel traité d’extradition ?
    Question 13 : Que ferez-vous pour répondre aux préoccupations des citoyens néerlandais d’origine marocaine ?

    Réponse : Je suis au courant des signaux mentionnés par les citoyens néerlandais d’origine marocaine. Pour le gouvernement, la protection des droits de chaque citoyen néerlandais est primordiale.
    Le cadre juridique existant en matière d’extradition contient des garanties suffisantes à cet égard.
    Dans un éventuel traité bilatéral, les extraditions ne peuvent avoir lieu que dans les cas où il n’y a pas de (futures) violations des droits de l’homme.

    Chaque demande d’extradition est évaluée par le tribunal et le ministre de la justice et de la sécurité sur la base de la loi sur l’extradition et d’un traité applicable. Il s’agit notamment de savoir s’il y a double incrimination et si l’exécution peut entraîner une violation des droits fondamentaux des personnes concernées.

    Selon la loi sur l’extradition, une demande d’extradition doit être rejetée s’il existe un soupçon fondé que, si la demande est accordée, la personne réclamée sera persécutée, punie ou autrement affectée en raison de ses convictions religieuses, philosophiques ou politiques, de sa nationalité, de sa race ou du groupe de population auquel elle appartient (article 10). Le présent article s’applique sans préjudice de l’existence d’un traité bilatéral d’extradition.

    Question 14 : Êtes-vous prêt à transmettre l’intégralité du plan d’action bilatéral à la Chambre ? Si oui, dans quel délai ?
    Réponse : La Chambre a été informée des accords conclus dans le cadre du plan d’action par une lettre parlementaire du 14 décembre dernier (35925-V-61). Le plan d’action est un moyen de renforcer la coopération. Je continuerai à informer l’Assemblée des progrès accomplis en ce qui concerne les accords du plan d’action et, plus largement, les relations.

    #Maroc #Pays_Bas #Migration #Droits_de_lhomme

  • Bientôt un tunnel sous-marin entre l’Espagne et le Maroc ?

    Tags : Maroc, Espagne, tunnel, SNED, SECEGSA,

    Cela permettrait d’accueillir des voitures et des bus, ainsi que des trains.

    C’est un projet titanesque qui revient régulièrement sur le tapis avec les gouvernements espagnol et marocain. Les deux pays envisagent depuis 40 ans de construire un tunnel sous-marin sous le détroit de Gibraltar pour créer une liaison routière et ferroviaire. Deux sociétés ont même été créées à cette fin : SNED au Maroc et SECEGSA en Espagne. Et après plusieurs années de silence, le gouvernement de Pedro Sánchez a décidé de réactiver le projet.

    À cette fin, SECEGSA a reçu une subvention de 750.000 euros pour étudier la faisabilité et la viabilité de ce grand projet. Cette somme modeste servira à mettre à jour un avant-projet élaboré il y a plus de 15 ans, en y intégrant les avancées techniques et technologiques de ces dernières années. Une rencontre avec Herrenknecht, une entreprise allemande mondialement connue pour son expertise dans le domaine des équipements de forage, a notamment permis de relancer ce projet qui n’est plus considéré comme une utopie.

    De Punta Paloma à Tanger

    Une fois construit, ce tunnel aura une longueur d’environ 42 km, dont un peu plus de 27 km sous l’eau. Cela permettra à une voiture de traverser en seulement 30 minutes, voire moins en train. La profondeur maximale serait de 475 m, avec l’entrée espagnole à Punta Paloma et l’entrée marocaine à Tanger. En termes d’objectifs, elle prévoit actuellement 9,6 millions de passagers d’ici 2030 et environ 7,4 millions de tonnes de marchandises.

    #Maroc #Espagne #Tunnel #SNED #SECEGSA

  • Compte rendu de la rencontre avec l’Ambassadeur du Royaume Uni

    Tags : Maroc, Royaume Uni, Sahara Occidental, Algérie,

    Le Ministre Délégué a reçu, le 28 Mai, M. Tim Morris, Ambassadeur du Royaume Uni au Maroc. A cette occasion, la Question Nationale a été au centre des discussions.

    Après avoir informé l’Ambassadeur britannique de la teneur de sa conversation téléphonique avec M. Alistair Burt, vendredi dernier, M. le Ministre a réitéré le soutien du Maroc au Secrétaire Général de l’ONU, M. Ban Ki Moon, et au processus de négociation mené par l’ONU. M. Amrani a ajouté que la priorité pour le Maroc était de maintenir et de préserver le processus politique enclenché en redonnant aux négociations une dynamique positive, ce qui implique de mettre un terme aux différentes dérives qui ont été constatées et de renouer avec les paramètres clairs censés encadrer et guider le processus politique. Le statu quo n’est pas tenable, le temps est venu de sortir de l’impasse et d’aller de l’avant a-t-il poursuivi, en faisant remarqué que le Maroc n’avait épargné aucun effort pour contribuer positivement à ce processus. Qu’ont fait les autres parties ? Qu’ont-elles amené sur la table, s’est-il interrogé en s’adressant à M. Morris. Il a également souligné qu’il était aujourd’hui nécessaire d’impliquer concrètement l’Algérie dans ce processus en expliquant que ce pays détient la clé de la solution.

    L’Ambassadeur Morris a répondu combien Alistair Burt était enthousiaste quant au potentiel de développement des relations bilatérales. Selon l’Ambassadeur britannique, M. Burt se félicite de l’évolution positive de cette relation et affirme qu’il y a aujourd’hui une véritable volonté d’aller de l’avant. Concernant la Question Nationale, M. Morris a dit qu’il y avait des divergences entre le Maroc et le Royaume Uni, mais également des positions qui se rejoignent, notamment en ce qui concerne le caractère intenable du statu quo.

    Il a poursuivi en affirmant que dans le court terme il y aura une situation difficile à gérer. Nous comprenons la décision du Maroc de dire « enough is enougn », cependant, a-t-il ajouté, à l’exception de la France, la décision inattendue et soudaine du Maroc a engendré beaucoup d’incompréhension, y compris au niveau du Groupe des Amis (GOF) et du Secrétaire Général. Selon le représentant britannique, l’approche conflictuelle décidée par le Maroc est dans l’ensemble considérée comme étant dure et contreproductive. Il a également noté qu’il est difficile de distinguer le SG et le Conseil de Sécurité de cette défiance concernant C. Ross.

    L’Ambassadeur Tim Morris a par ailleurs qualifié d’horrible (« awful ») l’aide-mémoire justifiant la décision du Royaume de retirer sa confiance à C. Ross. Il a en outre fait savoir que le Royaume Uni ne pouvait pas soutenir un tel document dans la mesure où il ne partage pas certains des arguments avancés, et que ledit document révèle par ailleurs une démarche scientifique défaillante. M. Morris a répété une nouvelle fois que la situation sera difficile pour le Maroc sur le court terme et ce pour plusieurs raisons, en prenant soin de préciser : « mais vous vous êtes mis dans cette situation tout seul, vous devrez donc traverser cette période difficile ». Il a ensuite affirmé « Que les choses soient claires, nous allons soutenir le Secrétaire Général de l’ONU et son Envoyé Personnel quoi qu’il fasse. Nous ne voulons surtout pas donner l’illusion que nous sommes d’accord ».

    Au sujet de la Minurso, Tim Morris a dit comprendre le point de vue du Maroc sur la nécessité de ne pas polluer le mandat de la mission onusienne tout en notant que le Royaume Uni considérait qu’il devait y avoir une certaine flexibilité dans la mise en œuvre du mandat de la Minurso, notamment en ce qui concerne l’accès de la mission onusienne aux personnes résidant sur ce territoire. Il a ensuite déclaré soutenir tous les rounds informels de l’Envoyé Personnel du SG, tout en « comprenant que cela devait mener quelque part ». Il a en outre précisé que le Royaume Uni compte favoriser une approche équilibrée, « si vous êtes dans le jury, vous ne pouvez pas prendre partie ».

    Monsieur le Ministre a répondu à son interlocuteur en lui posant une série de question. Y a-t-il un problème avec le Royaume Uni ? Avons-nous failli dans la mise en œuvre de nos engagements ? Etes vous satisfait de la stagnation du processus de négociation ? Etes vous satisfait des résultats obtenus dans le cadre des réunions informelles? Voulez vous voir l’impasse se poursuivre ? Voulez vous vraiment préserver ce processus ? Comment voyez vous les perspectives d’évolution de ce processus politique ?

    M. Amrani a poursuivi en faisant savoir que le Maroc avait le sentiment d’être pénalisé malgré tous les efforts déployés pour soutenir ce processus et pour parvenir à une solution pacifique dans le cadre des paramètres de négociation arrêtés. Le statut quo est intenable a-t-il rappelé, avant de réitérer la volonté du Maroc de préserver le processus en le sortant de l’enlisement et en mettant un terme aux dérives répétées et inacceptables qui ont été constatées à plusieurs reprises malgré les mises en garde du Royaume.

    M. Amrani a également relevé que C. Ross était censé être le facilitateur, ce que le Maroc n’a malheureusement pas constaté. Par ailleurs, M. Ross n’a pas su ou pu impliquer l’Algérie alors que tout le monde sait, y compris à l’ONU, que cette question concerne directement le Maroc et l’Algérie. M. le Ministre a ensuite insisté sur le fait que la pression ne doit pas s’exercer uniquement sur le Maroc, ce qui est également une cause de frustration pour le Royaume.

    L’ambassadeur anglais a rétorqué qu’il n’y avait pas de moyen de mettre la pression sur l’Algérie. Il a encouragé le Maroc à envisager une nouvelle approche et offert dans ce cadre l’aide du Royaume Uni. Il a ajouté « nous savons où sont nos amis, vous avez notre intérêt, nous voulons aider ». Dans ce sens, il a précisé qu’il était réaliste et qu’il n’envisageait pas de demander au Maroc de faire « marche arrière », mais de faire preuve de psychologie afin de changer la donne créée par la décision marocaine de retirer sa confiance à C. Ross. Si votre position est rigide a-t-il poursuivi, elle ne sera pas perçue comme étant crédible. L’Ambassadeur a soutenu que le Maroc « devra faire des compromis » pour rectifier le tir et évacuer les « énergies négatives » générées par la décision marocaine. Il a ajouté que son « sentiment personnel c’est qu’il faudra un certain temps pour dépasser cette phase ».

    Le responsable britannique a réitéré à plusieurs reprises la disposition du Royaume Uni à contribuer à l’élaboration d’une nouvelle approche se concentrant sur les questions politiques. Dans ce cadre, Tim Morris a proposé d’envisager quatre initiatives en particulier :

    Accepter que la France fasse du lobbying à l’adresse du Maroc et de l’Algérie. Tim Morris a suggéré de mettre en œuvre cette idée « immédiatement ».

    Organiser une rencontre avec le polisario à Rabat, comme cela a déjà été le cas auparavant, pourrait créer un message positif. Cela permettrait selon T. Morris de donner plus de visibilité aux mesures de confiance et de les intégrer dans une certaine vision.

    La mise en œuvre de la régionalisation constitue selon l’Ambassadeur « une autre voie intéressante ».

    « La liberté de mouvement de la Minurso ». Selon le représentant britannique, la véritable question au sujet de la mission onusienne ce n’est pas les drapeaux ou les immatriculations, mais la liberté de mouvement pour la Mission de l’ONU. Selon lui, les membres de la mission ne sont pas en mesure d’entrer en contact avec les personnes sur place. Il a ajouté à ce sujet que « si vous faites une différence entre ce que vous permettez au corps diplomatique et ce que vous permettez à l’ONU ça pose un problème car l’ONU c’est aussi nous ». Revenant sur les événements de Gdim Izik, il a considéré que de ne pas avoir laissé la Minurso effectuer un rapport sur ce qui s’est passé a alimenté une perception négative.

    M. Amrani a souligné que le Maroc est transparent et de bonne foi, mais cela ne doit pas pour autant le conduire à tout accepter et à laisser la Minurso faire tout ce qu’elle veut sans considération pour le cadre précis de son mandat. Il a ajouté qu’il était établi que certaines personnes tentaient d’instrumentaliser la situation dans les provinces du Sud, ce que le Royaume ne peut accepter. L’Ambassadeur Morris a qualifié de contreproductive l’interprétation stricte du Maroc relative au mandat de la MINURSO.

    Monsieur le Ministre a réitéré la détermination du Maroc à poursuivre le processus de négociation avec le concours d’un médiateur impartial. Il a également ajouté que le Royaume veut créer une nouvelle dynamique pour aller de l’avant vers une solution dans le cadre du processus actuel. Nous voulons continuer à travailler dans le respect des paramètres arrêtés, et nous comptons sur le soutien de nos amis, a-t-il fait savoir à son interlocuteur en réitérant la nécessité d’impliquer l’Algérie. Il a par ailleurs noté que le projet de communiqué du GoF n’était pas constructif, tout en faisant observer la différence de traitement avec le cas de M. Van Walsum, lorsque ce dernier a perdu la confiance des autres parties.

    Il a conclut en affirmant que le Maroc avait le droit d’exprimer son point de vue et que personne ne pouvait être imposé. « Le Maroc ne veut plus perdre son temps. Le statu quo est intenable. Nous avons toute confiance en le SG Ban Ki Moon, et restons confiants quant à la décision qu’il prendra pour relancer les négociations en renouant avec une dynamique positive.

    Commentaires

    Tim Morris a précisé à plusieurs reprises qu’il n’était pas porteur d’un message de Londres et qu’il souhaitait avoir cette rencontre avec Monsieur Amrani pour échanger de façon informelle. Cependant, malgré l’insistance de certaines questions, T. Morris n’a pas répondu et avait manifestement un message à passer ;

    La position de l’ambassadeur Morris est de toute évidence figée ;

    Le Royaume Uni semble penser que le moment est opportun pour faire pression sur le Maroc pour le forcer à accepter une certaine politisation tacite du mandat de la Minurso, à travers l’octroi d’une plus grande marge de manœuvre aux membres de cette mission ;

    Dans une approche opportuniste, le Royaume Uni semble vouloir utiliser l’évolution récente du contexte pour imposer ses vues et négocier le renvoi de C. Ross contre des concessions politiques ;

    Le Royaume Uni semble également vouloir renforcer le statut du polisario en promouvant des rencontres au Maroc, et à terme, obtenir du Maroc plus de concessions ;

    L’Ambassadeur a lui-même avoué que le GoF n’avait pas les moyens de faire pression sur l’Algérie, ce qui revient à dire que les seules initiatives visant à faire évoluer cette situation pèseront sur le Maroc ;

    La proposition de demander à la France de jouer un quelconque rôle de lobbying entre le Maroc et l’Algérie apparaît, dans la nouvelle configuration politique actuelle comme un piège. Le Président Hollande, et le parti socialiste en particulier ayant mis l’emphase sur le respect des droits de l’homme dans leur politique étrangère, il sera difficile au Maroc de refuser de faire des concessions sur ce plan sans en payer le prix en terme de soutien de son principal allié. L’objectif recherché serait donc de fissurer le rempart français protégeant le Maroc d’un élargissement du mandat de la Minurso.

    Karim Amrani, Ministre Délégué

  • Le problème du Sahara occidental dans les résolutions de l’ONU

    Le problème du Sahara occidental dans les résolutions de l’ONU

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, résolution 1514, droit à l’autodétermination, ONU, MINURSO,

    L’acte juridique de référence est la résolution 1514 du 14 décembre 1960 de l’Assemblée Générale de l’ONU, dite « Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux peuples colonisés ». Le fondement juridique résulte de la Charte des Nations-Unies, à savoir l’article 1, paragraphe 2, définissant comme l’un des buts des Nations-Unies de « développer entre les nations des relations amicales fondées sur le respect du principe de l’égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes».

    L’ONU a listé les territoires non autonomes (TNA), et le Sahara Occidental a été répertorié comme en 1963. L’Espagne n’a pu ignorer ce mouvement général et, en 1966, prend position en faveur de la décolonisation du Sahara occidental. La tension est montée entre l’Espagne, le Maroc, la Mauritanie… et le Front Polisario, mouvement regroupant les nationalistes sahraouis, créé en 1973. Les positions des uns et des autres, reposant toutes sur des revendications de souveraineté, l’AG del’ONU a choisi de saisir la Cour internationale de justice pour recueillir un avis consultatif.

    La CIJ a rendu son avis en 1975, concluant que s’il y avait eu des liens précoloniaux entre le Maroc et certaines tribus dans le territoire du Sahara occidental et sur certains points avec la Mauritanie, ces liens étaient très insuffisants pour établir une souveraineté, autre que celle du peuple sahraoui. Pour la Cour, lesdonnées de fait ne remettent pas en cause l’applicationde la résolution 1514 (XV) sur la décolonisation et, en particulier, « l’application du principe d’autodétermination grâce à l’expression libre et authentique de la volonté despopulations du territoire». Pour la CIJ, le processus de décolonisation du Sahara occidental doit se poursuivre « sansque le Maroc puisse évoquer une remise encause de son intégrité territoriale».

    Alors que l’avis était extrêmement clair, condamnant les prétentions du Maroc, le roi Hassan II a soutenu une interprétation ouvertement contraire, concluant qu’il revenait au Maroc «d’occuper son territoire», puis a donné le signal de la « Marche Verte», marquant la prise de possession du territoire. Le Conseil de sécurité a immédiatement réagi par sa résolution 377/1975 du 22 octobre 1975. Visant l’article 34 de la Charte, relatif aux menaces sur la paix internationale, il a alors réaffirmé les principes de la résolution 1514 (XV) de l’AG de l’ONU, ce qui revient à condamner l’action du Maroc et toute forme d’annexion par la force armée.

    Le Maroc passant outre, ont suivi deux résolutions, la 379 du 3 novembre 1975 et la 380 du 6 novembre 1975, le Conseil de sécurité dénonçant clairement, dans cette dernière, une occupation étrangère injustifiée et demandant au Maroc «de retirer immédiatement du territoire du Sahara occidental tous les participants à la marche».

    Toutefois, cette marche a été une réussite sur le terrain, d’où elle a conduit l’Espagne à rejoindre le point de vue marocain et conclure un accord à Madrid avec ce pays, le 14 novembre 1975. En application de cet accord, l´Espagne s’est retirée de ce territoire, en 1976, au profit du Maroc. L’ONU a toujours refusé de reconnaître la moindre valeur à cet accord, dès lors que ni l’Espagne ni le Maroc ne peuvent faire valoir de souveraineté sur le Sahara occidental.

    #Maroc #Sahara_Occidental #MINURSO

  • Maroc-USA : Compte rendu du 12e Comité consultatif de défense

    Tags : Maroc, Etats-Unis, coopération militaire, défense, sécurité,

    Le porte-parole du Pentagone, le lieutenant-colonel Dave Herndon, a fourni la lecture suivante :

    Le sous-secrétaire à la Défense pour la politique, le Dr Colin Kahl, et le général de corps d’armée Belkhir El Farouk, inspecteur général des Forces armées royales marocaines et commandant de la zone sud, ont coprésidé le 12e Comité consultatif de défense américano-marocain (DCC) du 7 au 8 novembre, 2022 au Pentagone. Le DCC a réaffirmé l’importance des relations bilatérales américano-marocaines en matière de sécurité et de défense.

    Les États-Unis et le Maroc cherchent à continuer de renforcer le partenariat stratégique et à travailler ensemble pour atteindre les objectifs définis dans la feuille de route américano-marocaine 2020-2030 pour la coopération en matière de défense. Le DCC a été l’occasion pour les deux parties d’examiner les progrès réalisés sur le récent plan d’action bilatéral par pays (BCAP) et d’assurer des progrès continus vers les objectifs tracés par la feuille de route.

    Des délégations des États-Unis – y compris le Département américain de la Défense, le Département d’État américain et la Garde nationale de l’Utah, qui maintient un programme de partenariat d’État – et le Maroc ont discuté d’un large éventail de sujets, notamment la coopération en matière de sécurité, la modernisation et l’interopérabilité, le renforcement des capacités de renseignement, les opérations de maintien de la paix, la lutte contre les activités illicites et le rôle du Maroc en tant que leader de la sécurité régionale. Les États-Unis et le Maroc ont convenu de continuer à travailler ensemble sur la lutte contre le terrorisme, la sécurité maritime en Méditerranée et d’autres problèmes de sécurité urgents sur le continent africain.

    #Maroc #Etats_Unis #Coopération_Militaire

  • Question du Sahara : Position de la France

    Tags : France, Maroc, Sahara Occidental,

    La France demeure la première puissance internationale qui appuie le plan d’autonomie marocain, tel qu’il avait été présenté en 2007, et qui, selon Paris, « constitue la base sérieuse et crédible d’une solution négociée ».

    La France soutient que la question du Sahara relève des enjeux de taille :

    – Enjeux politiques : le différend entretient des tensions entre le Maroc et l’Algérie, de manière bilatérale comme dans les enceintes internationales, au détriment des peuples de la région et de l’UE.

    – Enjeux sécuritaires : le différend accroît le risque sécuritaire, dans le contexte d’instabilité que connaît la région du Sahel.

    – Enjeux humanitaires : les familles sont séparées et les habitants des camps de Tindouf dépendent entièrement de l’assistance humanitaire internationale, à laquelle la France participe.

    La France est consciente de la complexité du règlement de ce différend qui implique plusieurs acteurs, avec lesquels la France dialogue : tout d’abord le Maroc, en soutenant son plan d’autonomie comme base sérieuse et crédible pour une solution négociée ; ensuite le polisario ; et enfin l’Algérie qui indique qu’elle se conformera à toute solution qui sera acceptée par le polisario.

    La France dit être « attachée à l’amélioration des droits de l’homme au Sahara et dans les camps », rappelant le dialogue régulier avec les autorités marocaines sur cette question. Néanmoins, la France dit aussi que « le sujet des droits de l’homme doit être remis dans son contexte », en reconnaissant que depuis l’accession au Trône de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, « le Maroc a effectué d’importants progrès en la matière : adoption d’une nouvelle constitution en juillet 2011 ; renforcement de l’indépendance du CNDH ; invitation de plusieurs rapporteurs spéciaux du CDH des Nations Unies ». La France affirme notamment que ces mesures « s’appliquent aussi au Sahara permettant un suivi de la situation des droits de l’homme », tout en indiquant qu’elle souhaite « voir le polisario prendre des mesures semblables ».

    La France, en tant que membre du Groupe des amis du Sahara, soutient pleinement les efforts de l’ONU et qualifie la diplomatie de navette de l’Envoyé Christopher Ross de « bonne méthode ».

    Le Président François Hollande, lors de sa visite en Algérie (19-20 décembre 2012), avait rappelé que ce sont les Nations Unies qui mènent la médiation entre les parties.

    « Nous sommes favorables aux résolutions de l’ONU et rien que celles-ci. Nous devons aller vers l’application de toutes ces résolutions ».

    Lors de sa visite officielle au Maroc, le 13 décembre 2012, le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, a déclaré que « C’est le plan d’autonomie marocain que nous soutenons. Ce conflit n’a que trop duré. Sa résolution est plus urgente encore dans le contexte des tensions que connaît aujourd’hui la région sahélo-saharienne ».

    La France encourage les efforts de rapprochement entre Rabat et Alger. Le Ministre des Affaires étrangères Laurent FABIUS a appelé l’Algérie et le Maroc à travailler ensemble sur le dossier du Sahara.

    Le 25 avril 2012, le Porte-parole du Ministère des Affaires Etrangères, a salué l’adoption de la Résolution 2044 à l’unanimité par le Conseil de sécurité de l’ONU, qui « adresse un message de soutien clair aux réformes engagées par le Maroc, notamment en matière de droits de l’Homme», et rappelle l’effort consenti par la communauté internationale pour favoriser un règlement juste, durable et mutuellement acceptable de la question du Sahara. La France s’est également montrée surprise face à « l’initiative américaine visant l’élargissement du mandat de la MINURSO… », la qualifiant d’initiative « non concertée, inappropriée, inopportune et dans un mauvais sens».

    #France #Maroc #Sahara_Occidental

  • Projet de Convention relative à la Formation Opérationnelle des Equipages des Hélicoptères EC-145 et EC-135

    Tags : Maroc, France, coopération militaire, Gendarmerie Royale, sécurité civile, migration,

    Projet de Convention relative à la Formation Opérationnelle des Equipages des Hélicoptères EC 145 et EC 135, que le Ministère de l’Intérieur, de l’Outre-mer, des Collectivités Territoriales et de l’Immigration de la République Française propose de conclure avec le Ministre Délégué auprès du Premier Ministre Chargé de l’Administration de la Défense Nationale.

    La Partie française souligne que, dans le cadre de la coopération bilatérale de sécurité intérieure franco-marocaine, la Gendarmerie Royale a émis dès 2010 le souhait que les équipages du Groupement Aérien de la Gendarmerie Royale (GAGR) puissent bénéficier de formations spécifiques à l’utilisation d’hélicoptères dans le cadre de missions de sécurité intérieure et dans le contexte de l’acquisition d’aéronefs de type EC 145 et EC 135.

    Cette demande de coopération s’avère, pour les autorités compétentes françaises, d’autant plus souhaitable que l’Aviation Légère de l’Armée de Terre (ALAT) n’assure pas de formation spéciale sur ces appareils dans le cadre de l’Accord dans le domaine de la formation des pilotes et des mécaniciens navigants d’Hélicoptère de la Gendarmerie Royale, signé le 13 novembre 1987 et que les besoins spécifiques de formation ne peuvent être pleinement satisfaits, notamment sur le plan opérationnel, par l’opérateur industriel.

    Ainsi, et suite aux visites croisées des commandants et responsables des formations aériennes des gendarmeries royale et nationale ainsi que la sécurité civile française en 2009 et 2010, il a été élaboré un projet de Convention qui a reçu l’agrément des directions et services juridiques français concernés.

    Selon la partie française, les principaux traits de cet instrument juridique sont les suivants :

    – Le projet de Convention est conçu comme une Convention d’application découlant des deux Accords conclus entre le Maroc et la France, le 30 mai 2000, en l’occurrence l’Accord relatif à la coopération en matière de sécurité (ACS) et l’Accord dans le domaine de la protection et de la sécurité civile (APSC). Il s’appuie à ce titre sur les dispositions pertinentes l’ACS (articles 1 et 5) et de l’APSC (articles 2 et 4). Le texte ne constitue pas un arrangement technique mais s’inscrit dans une logique similaire ;

    – La coopération prévue par ce projet de Convention est complémentaire de la coopération établie par l’Accord du 13 novembre 1987, qu’elle n’affecte pas. Dans cet esprit, l’Accord précité est visé dans les considérants du projet de Convention, qui ne mentionnent en revanche l’Accord relatif à la coopération militaire technique, signé le 11 octobre 1994 ;

    – la réalisation des actions, prévues dans les articles 3 et 4 du projet de Convention, sera cohérente avec les programmations annuelles des coopérations bilatérales de sécurité (article 11 de l’ACS) et de sécurité civile (article de l’APSC), mises en œuvre par le service de sécurité intérieure près l’Ambassade de France à Rabat ;

    – Sur le plan budgétaire (article 5 du projet), la mise en œuvre des actions s’inscrit dans les limites financières des Accords de 2000 (article 11 de l’ACS et article 16 de l’APSC) et dans une logique générale de réciprocité entre partenaires ; il est à ce titre entendu que la Partie marocaine, qui est susceptible de bénéficier davantage des échanges bilatéraux permis par le projet de Convention, en assumera également une charge plus importante ;

    – Les dispositions statutaires applicables aux agents des Parties (articles 7 à 11 du projet) ont été établies par référence aux articles 11 et 16 de l’Accord relatif au statut de leurs forces du 16 mars 2005. Ce dispositif robuste est apparu pertinent aux fins du présent projet, qui sera essentiellement mise en œuvre pour la Partie française par des personnels servants sous statut militaire ;

    – Les dispositions finales du projet de Convention (articles 12 et 13) ont été enfin été rédigées conformément aux usages français sur ce type de dispositions.

    que ce Département a été destinataire de deux exemplaires d’un Arrangement technique relatif à l’insertion d’un officier pilote marocain au sein de l’escadrille 22S, en détachement occasionnel à bord du bâtiment de projection et de commandement « Mistral » pour la campagne 2011 du Groupe Ecole d’Application des Officiers de Marine (GEAOM), signés par le Ministre de la Défense de la République Française.

    Ledit Arrangement ne suscite, sur le plan juridique, aucune remarque de la part de ce Département.

    En vous transmettant, ci-joint, les deux exemplaires dudit Arrangement, je vous saurais gré de bien vouloir les valider et les signer et de faire retour d’un exemplaire à ce Département -Direction des Affaires Juridiques et des Traités-, dans les meilleurs délais possibles, afin de le transmettre à la Partie française.

    #Maroc #France #Coopération_bilatérale