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  • Des ONG et des Eurodéputés contestent sa forme actuelle : Le prochain accord de pêche UE-Maroc devra exclure les eaux sahraouies

    Le renouvellement de l’accord de pêche UE-Maroc ne passera pas comme une lettre à la poste. En vigueur depuis 2008, cet accord expirera dans quelques semaines et sera donc renégocié par les deux parties concernées, le Maroc et l’Union Européenne via sa Commission.

    Des modifications sont prévues notamment sur le volet qui concerne l’exploitation des eaux sahraouies, a appris «Agérie-Focus.Com» de source proche du Parlement européen.

    «L’accord de pêche UE-Maroc sera renégocié début 2011. Les termes du document seront clarifiés pour en exclure la pêche dans les eaux sahraouies ou faisant l’objet d’un litige international», nous déclare notre source.

    Selon cette dernière, plusieurs ONG et Eurodéputés font le forcing pour obliger la Commission Européenne d’exclure explicitement de l’accord en question la pêche dans les eaux sahraouies.

    «De fait, plus de 100 bateaux européens sont autorisés à pêcher dans les eaux marocaines grâce à cet accord. Mais le texte n’exclut pas explicitement les eaux sahraouies, ce qui permet aux pêcheurs européens d’exploiter ses richesses naturelles», précise notre source.

    Avant de poursuivre : «Plusieurs ONG, dont Western Sahara Resource Watch, ainsi que des Eurodéputés, dont la plus en vue est Eva Joly, mènent un vrai mouvement de fronde contre une ratification de l’accord
    dans sa forme actuelle.

    Ils revendiquent notamment de clarifier la situation des eaux sahraouies qui devraient être exclues des échanges de pêche». «L’issue de ces initiatives n’est pas certaine pour autant. Et les débats seront très animés», conclut notre source.
    Khalil Mehdi

    Algérie Focus, 29/12/2010
  • Au Maroc, le Père Noël à un nom : Mohamed ben El Hassan Alaoui, dit Mohamed VI !

    Tribune libre d’un Citoyen libre :

    L’emprisonnement de Chakib El-Khiyari dévoile le vrai visage de ce régime makhzénien injuste, malhonnête et corrompu !

    Mohamed VI avait promis une vraie justice en montant sur le Trône, mais 10 ans après, son bilan n’est pas vraiment à la hauteur des espoirs que les nouvelles générations de marocains affamés et assoiffés de justice avaient placés en lui. Chakib El-Khiyari et tant d’autres honnêtes gens payent hélas, le prix de cette injustice profondément enracinée au pays du Makhzen. Ce Rifain au ton franc et épris de justice, comme la plupart de ses concitoyens, est en effet emprisonné pour avoir clairement dénoncé la complicité des hautes autorités du Makhzen avec les gros bonnets trafiquants de cannabis au Rif.

    Chakib El-Khiyari, passera une fois de plus les fêtes de fin d’année au fond d’un des innombrables cachots que compte le Royaume chérifien. Son emprisonnement reste inexplicable du moment que son action s’inscrit dans la droite ligne de la main propre contre les corrompus et les corruptibles dit-on, que Mohamed VI avait promis, en tout cas, pas de quoi susciter un procès et encore moins un emprisonnement.

    C’est pourtant le sort de ce jeune militant rifain, traduit en justice makhzénienne après son enlèvement manu militari de son domicile sans mandat ni plainte. Pure réaction de l’arbitraire, sa détention a suscité l’étonnement des médias marocains et étrangers et l’indignation des organisations internationales avec en prime Amnesty International, Human Rights Watch et des personnalités universellement connues qui ont adressé des lettres de doléance au roi ainsi que de multiples interventions diplomatiques internationales. Mais rien n’y fait, ce qui prouve que sa détention injustifiée émane de celui-là même qui prétend combattre les arbitraires, qui avait promis la vraie justice et déclaré parmi ses propriétés vouloir combattre tous les abus de pouvoir, la corruption, les injustices… en montant sur le trône en juillet 1999. « Je suis un roi citoyen », proclamait, il y a 10 ans, l’héritier du Trône alaouite.

    Or, le procès injuste de Chakib prouve le contraire ! Sa condamnation, son emprisonnement et le refus obstiné de le libérer sont en contradiction totale avec les promesses du souverain alaouite et l’Etat de droit irréprochable qu’il promettait à ses Sujets il y a 10 ans .

    Un rapport américain que s’est procuré le quotidien espagnol El Pais du site WikiLeaks, épingle justement la Justice de Sa Majesté qui rend des jugements en son nom. Selon l’ambassadeur des États-Unis au Maroc, le Pouvoir makhzénien utilise la Justice pour ses rancœurs injustifiables, pour se venger et régler ses comptes politiques et ses rancunes personnelles avec les honnêtes gens, les militants, les opposants et les journalistes ou pour exercer une influence sur le monde des affaires. Le rapport relève que les juges sont ultra-corrompus et n’ont aucune compétence dans le domaine de la Justice à part bien sûr celle de la maîtrise des pots-de-vin et de l’application à la lettre des sentences décidées par les services de Sa Majesté et les hauts placés au Pouvoir exécutif du Makhzen.

    Des pratiques qui embarrassent beaucoup le Palais à l’échelle internationale surtout en Europe et en Amérique. Pour sa part, Chakib Khiari, n’a fait que dénoncer ces pratiques contraires à la morale de l’Etat de droit et à la fonction des agents de l’Etat. Est-cela qui lui vaut la prison ? Triste cas qui nous rappelle qu’il reste beaucoup du Makhzen de Hassan II sous le Makhzen de Mohammed VI.

  • Au Maroc, le Père Noël à un nom : Mohamed ben El Hassan Alaoui, dit Mohamed VI !

    Tribune libre d’un Citoyen libre :

    L’emprisonnement de Chakib El-Khiyari dévoile le vrai visage de ce régime makhzénien injuste, malhonnête et corrompu !

    Mohamed VI avait promis une vraie justice en montant sur le Trône, mais 10 ans après, son bilan n’est pas vraiment à la hauteur des espoirs que les nouvelles générations de marocains affamés et assoiffés de justice avaient placés en lui. Chakib El-Khiyari et tant d’autres honnêtes gens payent hélas, le prix de cette injustice profondément enracinée au pays du Makhzen. Ce Rifain au ton franc et épris de justice, comme la plupart de ses concitoyens, est en effet emprisonné pour avoir clairement dénoncé la complicité des hautes autorités du Makhzen avec les gros bonnets trafiquants de cannabis au Rif.

    Chakib El-Khiyari, passera une fois de plus les fêtes de fin d’année au fond d’un des innombrables cachots que compte le Royaume chérifien. Son emprisonnement reste inexplicable du moment que son action s’inscrit dans la droite ligne de la main propre contre les corrompus et les corruptibles dit-on, que Mohamed VI avait promis, en tout cas, pas de quoi susciter un procès et encore moins un emprisonnement.

    C’est pourtant le sort de ce jeune militant rifain, traduit en justice makhzénienne après son enlèvement manu militari de son domicile sans mandat ni plainte. Pure réaction de l’arbitraire, sa détention a suscité l’étonnement des médias marocains et étrangers et l’indignation des organisations internationales avec en prime Amnesty International, Human Rights Watch et des personnalités universellement connues qui ont adressé des lettres de doléance au roi ainsi que de multiples interventions diplomatiques internationales. Mais rien n’y fait, ce qui prouve que sa détention injustifiée émane de celui-là même qui prétend combattre les arbitraires, qui avait promis la vraie justice et déclaré parmi ses propriétés vouloir combattre tous les abus de pouvoir, la corruption, les injustices… en montant sur le trône en juillet 1999. « Je suis un roi citoyen », proclamait, il y a 10 ans, l’héritier du Trône alaouite.

    Or, le procès injuste de Chakib prouve le contraire ! Sa condamnation, son emprisonnement et le refus obstiné de le libérer sont en contradiction totale avec les promesses du souverain alaouite et l’Etat de droit irréprochable qu’il promettait à ses Sujets il y a 10 ans .

    Un rapport américain que s’est procuré le quotidien espagnol El Pais du site WikiLeaks, épingle justement la Justice de Sa Majesté qui rend des jugements en son nom. Selon l’ambassadeur des États-Unis au Maroc, le Pouvoir makhzénien utilise la Justice pour ses rancœurs injustifiables, pour se venger et régler ses comptes politiques et ses rancunes personnelles avec les honnêtes gens, les militants, les opposants et les journalistes ou pour exercer une influence sur le monde des affaires. Le rapport relève que les juges sont ultra-corrompus et n’ont aucune compétence dans le domaine de la Justice à part bien sûr celle de la maîtrise des pots-de-vin et de l’application à la lettre des sentences décidées par les services de Sa Majesté et les hauts placés au Pouvoir exécutif du Makhzen.

    Des pratiques qui embarrassent beaucoup le Palais à l’échelle internationale surtout en Europe et en Amérique. Pour sa part, Chakib Khiari, n’a fait que dénoncer ces pratiques contraires à la morale de l’Etat de droit et à la fonction des agents de l’Etat. Est-cela qui lui vaut la prison ? Triste cas qui nous rappelle qu’il reste beaucoup du Makhzen de Hassan II sous le Makhzen de Mohammed VI.

  • “Je ne suis toujours pas vieux pour prendre une arme”

    “De l’âge indiqué sur le passeport, ne vous fiez pas”, lance-t-il en le rendant. Dans ce document marocain qui, pour lui – Sahraoui de pure souche – n’a aucune validité, on peut lire qu’il est né en 1930. Mais les siens, tout en feuilletant le passeport en question, évoquent près de cinq de plus. En tout cas, il a bien l’aspect d’un octogénaire.
    Tout le monde à Laâyoune  (capitale occupée du Sahara Occidental, ndds) connaît Deida-Da Yasid ; tous les Sahraouis lui professent le respect. À chaque fois qu’il entrait dans n’importe quelle khaïma du camp de Gdeim Izik, tout le monde se levait ; on courait lui baiser la tête, leur façon à eux de montrer leur respect aux personnes âgées. Il n’y passait jamais la nuit, mais on l’y trouvait à toute heure, voire la nuit tombée. Il y venait tous les jours depuis la ville avec son fils. Ce même fils avec qui il a débarqué, il y a deux jours, en Grande Canarie.
    Il nous reçoit chez l’un des Sahraouis résidant ici depuis des années. Il dort de son long par terre, dans le salon, enveloppé dans une couverture. C’est un vieux qui inspire la tendresse. Mais une fois réveillé, il arrange sa chevelure puis s’assoit, agile, pour parler avec les voisines venues le saluer, qu’on entend rire aux éclats à ses dissertations sur les tribus sahraouies – selon elles m’expliquent plus tard – et rajeunit. Lorsqu’il vous montre du doigt, et vous cloue le regard, on dirait un gosse. Et il répond ainsi à toutes les questions.
    Des fois, par une autre question. S’il y a plus de deux Sahraouis morts ? “Et où sont alors tous ceux qui manquent?”
    Deida-Da veut parler. Au nom de sa fille, qu’on a frappée. De son petit-fils emprisonné. De celui qui ne sait pas où il est. Des plus de 20 000 personnes qui formaient ce camp qu’on dénommait aussi Camp de la Dignité. De tous les enfants qui sont toujours dans des bras inconnus –tandis que leurs familles passent des messages avec leur description –, en attendant de retrouver leurs parents. Où sont-ils ? Voilà les questions de Deida-Da.
    Le jour où l’armée marocaine a reçu l’ordre d’entrer à sang et à feu dans cette mer de khaïmas, et de venir à bout de la protestation pacifique – à la surprise de certains, quoique le gouvernement savait déjà qu’il n’y aurait pas de représailles de la part de la communauté internationale –, le vieil homme était chez lui à Laâyoune. À six heures du matin le portable le réveille. Avant de se coucher, raconte-t-il, plusieurs agents de police lui ont rendu visite. “Je leur ai dit que, quitte que quitte, s’ils entraient chez moi je les fusillerais, qu’ils appellent s’il était nécessaire et que nous sortirons pour parler, mais que s’ils forçaient ma porte, j’userais des armes que j’ai, et ils savent que je ne plaisante pas, pour cela ils ne sont jamais revenus”, se rappelle-t-il. Et il convainc.
    En tant que leader de son peuple, au moins, en tant que personne âgée respectée, ils ont pu vouloir alerter, d’une certaine manière par cette visite, ce qui était sur le point de se passer. Durant les deux affrontements auxquels a mené le démantèlement, lorsque tant de portes ont été forcées à coups de pieds, ils ne sont en effet pas passés par chez lui. Mais si maintenant il est en Grande Canarie, c’est parce qu’il s’est peu à peu rendu compte qu’on “voulait le mettre de côté”, dit-il. “Quelqu’un a dit que c’était nous qui faisions passer les étrangers au camp et mon fils est demeuré trois jours caché ; quand il est réapparu chez moi, nous sommes venus en Grande Canarie.”
    Depuis ici, il veut faire ses papiers de naturalisation, malgré qu’il inculpe l’Espagne de quelque chose : “Je ne peux pas rentrer maintenant car l’Espagne ne garantit pas ma sécurité.” Il sort alors de son dossier un autre document, celui du ministère de la Défense espagnol, où l’on lit “Unité des Affaires Sahraouis et Caisse des Pensions”, et une ligne plus bas : “Carte d’Identité Garde Juré, a prêté des services à Zoco Bocalitos Apolico”. Pension : 270 euros.
    Deida-Da fut soldat espagnol. Quoique plus tard il ne se soit pas enrôlé dans les rangs Front Polisario. Il est demeuré dans sa terre, attendant une solution pacifique et le fait d’avoir dû partir à son âge lui rompt le cœur. Pour cela, malgré qu’il vient d’affirmer qu’il n’a aucune garantie pour sa sécurité là-bas, il renchérit : “Mais bien que je n’aie pas la nationalité je veux retourner, je me sens très mal.”
    Des derniers jours passés à Laâyoune, il ne peut parler que d’arrestations quotidiennes. “On arrête des gens sans cesse, on veut les éliminer, que ceux qui restent aient peur et prennent la fuite.” Et lui ? Craint-il ce qui pourrait se passer ? “Non, les gens n’ont pas peur, ce qu’ils n’ont pas c’est des armes et ils ne vont pas sortir à mourir ; nous avons fait ce que nous pouvions, il vaut mieux faire un pas en arrière et que ceux de Tindouf fassent ce qu’ils peuvent maintenant, ou les journalistes, les ONG, qu’ils viennent voir ce qui se passe”, propose-t-il.
    Voilà son analyse de la situation. La peur, à son avis, c’est le Maroc qui l’a. Pour cela il s’attendait “d’une part” que la situation au camp tourne tel qu’elle a tourné. Pour Deida-Da – parle la voix de l’expérience –, cette protestation est “ce que les Sahraouis ont fait de mieux”, et maintenant, “le Maroc sait que tous veulent la liberté”. C’est-à-dire – poursuit-il son argument –, “avant, le Maroc pensait que les indépendantistes étaient tout au mieux un 5 %, les militants, mais quand on nous a vus tous unis, main dans la main, on n’en revenait pas ; cela n’était jamais arrivé, pour cela on nous accuse de terrorisme et tous ces mensonges, afin que personne ne voie que nous sommes tous unis autour d’un même mot”. La Liberté, évidemment.
    Mais la liberté brille par son absence ces jours-ci à Laâyoune. Au moins, pour une partie de la population, les Sahraouis. Pour cela, dit le vieux, la cohabitation avec les Marocains s’est aussi brisée. “C’est terminé, chacun pour soi, parce que plusieurs, qui ont été nos voisins durant 35 ans, ont raconté à la police où étaient cachés certains Sahraouis, voire ont participé au harcèlement. Et tout ce qu’on avait partagé pendant tout ce temps ? Où est resté tout cela ?”, demande-t-il de nouveau.
    Il n’y a pas de liberté, pas d’espoir ni en l’Espagne ni en aucun organisme international – “il se fait tard que l’ONU tarde en sorte, c’est un occupant de plus” –, pas de cohabitation. Mais il insiste pour terminer : il n’y a pas de peur non plus. “Nous n’avons plus peur, il ne nous reste plus rien à faire, sauf aller en guerre ; peu importe qui est le plus fort, il ne reste a plus rien à dire, nous voulons lutter, tous, voire moi-même. Pour tenir une arme je ne suis toujours pas vieux.” La force d’un gosse et l’épuisement de 35 ans de soumission. Mais il ne se rend pas.
    Laura Gallego, 27/12/2010
    GUINGUINBALI, 27/12/2010
  • Sahara occidental : Le Polisario dénonce le pillage marocain

    Le gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique dénonce  «de la manière la plus ferme» les manœuvres de l’occupant marocain «qui se livre à une vaste entreprise de pillage» des ressources naturelles du Sahara occidental, pays soumis à un processus de décolonisation.  Dans un communiqué transmis rendu publique lundi, le Gouvernement sahraoui indique que lors d’une visite «surprise» à la ville d’Agadir, le ministre marocain de la Pêche a instruit les représentants de son département, dans les territoires occupés du Sahara occidental, pour ouvrir des comptes bancaires, afin de leur verser de l’argent, leur demandant de lui présenter des rapports sur les deux ans écoulés dans lesquels ils doivent mentionner que les dividendes de l’accord de pêche, conclu entre le Maroc et l’Union européenne (UE), bénéficient à la population du territoire. 
    Le service juridique du Parlement européen a conclu, dans une étude récente, que l’accord de pêche avec le Maroc «ne bénéficie pas au peuple du Sahara occidental et n’obéit pas aux règles et conventions internationales, réaffirmant le fait que toute activité qui n’est pas en conformité avec les souhaits et les intérêts du peuple du Sahara occidental, est illégale», rappelle la même source. Plusieurs gouvernements, parlements et ONG européens ont exigé, pour leur part, l’exclusion des eaux territoriales du Sahara occidental de l’accord de pêche entre l’UE et le Maroc. Les Etats-Unis ont, de leur côté, exclu les richesses du Sahara occidental de l’accord de libre échange, conclu avec le Maroc et ce, conformément au droit international et à la doctrine des Nations unies, applicables aux territoires des pays et peuples coloniaux, a-t-on relevé. 
    Horizons, 29/12/2010
  • La brèche colmatée

    Aboudjerra Soltani s’en est allé rattraper au sud du pays une juste cause qu’il avait égarée à l’ouest de nos frontières. Les Sahraouis ont dû apprécier la mise au point cinglante d’un homme qui représente son parti, le MSP, partie prenante de l’alliance présidentielle. Nos frères de la résistance ont tellement souffert des trahisons de certains de leurs militants, retournés par l’argent sale du makhzen, que la fidélité de la classe politique algérienne s’impose comme une consolation de taille. Surtout après la controverse faisant suite à une émission radiophonique, sur les ondes de la Chaîne III, où l’une des voix officielles du MSP, Abderrezak Mokri, avait laissé entendre que la problématique du Sahara occidental  (ancienne colonie espagnole envahie par le Maroc en 1975, ndds) n’intéressait pas son parti. On ne pouvait réclamer de démenti plus catégorique que le déplacement du chef, à la tête d’une délégation, pour déclarer haut et fort le soutien de sa formation à la résistance du peuple sahraoui contre l’occupation, tout en condamnant les exactions marocaines. De leur côté, les frères Sahraouis n’ont pas dérogé à leur hospitalité légendaire et ont réservé un accueil chaleureux aux visiteurs. Aboudjerra Soltani a été reçu par le président Mohamed Abdelaziz qui n’a pas raté l’occasion de participer à la contre-offensive face aux cercles de Rabat qui ne négligent aucune brèche algérienne pour tenter d’affaiblir leurs opprimés. Cerise sur le gâteau, à la place d’une analogie avec la cause palestinienne refusée par Abderrezak Mokri quelques semaines auparavant, le leader du MSP a évoqué le massacre du 8 mai 1945 perpétré par la France en Algérie pour commenter la récente répression du camp de Gdeim Izik par les forces marocaines. Les comploteurs du royaume chérifien devront se contenter des alliés de Paris puisqu’il n’y a point de recrues possibles sur la place d’Alger. En fouillant dans les livres de chevet de leurs invités prestigieux conviés à Marakkech pour les fêtes de fin d’année, les cerveaux de l’ancien protectorat pourront tomber sur les Mémoires de Charles de Gaule. Peut-être y découvriront-ils le déclic qui a poussé le général à en finir avec ses coups tordus contre la résistance algérienne irréductible pour accepter l’idée de l’indépendance.
    N. M.
    Le Jeune Indépendant, 29/12/2010
  • Focus 2010 : Sahara Occidental – L’année de tous les défis

    Considéré comme la dernière colonie du continent africain, le conflit au Sahara occidental se poursuit encore. Trente-cinq années sont passées et le régime marocain s’acharne sur une population sahraouie civile usant de tous les moyens. Ce peuple, qui a décidé d’engager une lutte pacifique et de suivre son représentant unique, le Front Polisario, est aujourd’hui, déterminé, plus qu’avant, à recouvrir son indépendance. Peu importe le moyen. L’année 2010 a été décisive dans le parcours combattant du Front Polisario, qui a pu, ces dernières années, enregistrer d’importants acquis diplomatique en faveur de sa cause.
    Le fait est que 19 ans après le cessez-le-feu de 1991 auquel a adhéré le Front Polisario, le peuple sahraoui reste encore plongé dans la confusion totale face à un ennemi qui se refuse à honorer son engagement. Cet engagement est celui d‘œuvrer à trouver une solution politique pouvant permettre l‘organisation d‘un référendum d‘autodétermination. Au lieu de cela, rappelons-le, le régime marocain campe sur sonn« plan d‘autonomie ». Ce qui, l‘a-t-on remarqué, constitue un obstacle majeur qui entrave le processus des discussions entre les deux parties. Cette situation de statu quo ne fait qu‘empirer les choses. La réflexion, ces derniers mois, est orientée vers la lutte armée. Les Sahraouis sont de plus en plus persuadés que seule la lutte armée « portera ses fruits ».

    Gdeim Izik, la révolte


    Le dernier événement qui a pesé de tout son poids sur la prise de conscience de la cause sahraouie à l´échelle mondiale, a été sans conteste l‘attaque du camp de la liberté de Gdeim Izik, près de la ville d‘El Ayoun occupée, le 8 novembre dernier, où s‘étaient réfugiés plus de 25.000 Sahraouis. Le nombre de morts a dépassé la trentaine, tandis que les blessés, eux, se comptaient par milliers. Plusieurs disparus ont été enregistrés et ils seraient des centaines. Cette attaque, qui a été qualifiée de « barbare » par la communauté internationale, a été vivement condamnée et dénoncée par différents organismes onusiens de la protection des droits de l‘Homme, mais aussi par plusieurs gouvernement, en sus du Parlement européen. Ce dernier, rappelons-le, a pour la première fois de son histoire voté une résolution condamnant l‘attaque perpétrée contre des civils désarmés constitués principalement de personnes âgées, enfants, jeunes et femmes. Plusieurs institutions ont appelé à une enquête internationale pour faire la lumière sur ce qui s‘est réellement passé, mais la France, comme à son accoutumée, s‘est opposée au sein du Conseil de sécurité, jouant ainsi de son droit de veto. Cet événement a eu globalement deux impacts politiques et diplomatiques d´importance, notamment la condamnation, quasi unanime, du Maroc au plan international et la discréditation, au grand dam du souverain alaouite, de ses engagements réels face à une communauté internationale qui depuis a de plus en plus conscience de la souffrance du peuple sahraoui. Ce qui, doit-on dire, a permis de réaffirmer, en revanche, plus clairement son soutien à l´autodétermination du peuple sahraoui. Cet agression, a entre autres, permis de produire une tension entre le régime marocain et ses alliés, autrement appelé « les amis », dont la France et l‘Espagne, notamment avec la mort d‘un Sahraoui détenteur de la nationalité espagnole et le refoulement de députés français par les forces marocaines, à la veille même de ladite attaque. D‘autant plus, que ces événements qui ont embrasé El Ayoun, la capitale du Sahara occidental, devraient convaincre la diplomatie française de « changer de cap sur un dossier peu connu, mais qui embarrasse jusqu‘aux plus aguerris de ses diplomates », a indiqué, récemment, le représentant de Human Rights Watch à l‘Onu Philippe Bolopion.

    L‘élan de solidarité se consolide


    L‘élan de solidarité avec le peuple sahraoui dans son combat pour l‘indépendance a connu au cours de cette année qui s‘achève une mobilisation extraordinaire. En la matière, la cause sahraouie a enregistré d‘énormes acquis, notamment auprès d‘institutions gouvernementales. L‘opinion internationale a pris connaissance de la souffrance d‘un peuple qui dure depuis plus de trois décennies.

    Echec des négociations informelles


    Au bout de quatre rounds de négociations informelles entre le Front Polisario et le régime marocain, aucun acquis considérable n‘a réellement été enregistré dans le processus. La responsabilité des Nations unies et de son Conseil de sécurité dans ces échecs répétés, est un fait avéré. De l‘avis de tous, le Maroc dans sa politique de fuite en avant, continue de faire fi de la légalité internationale. Au su et au vu de tous, le pouvoir marocain, et ce, jour après jour, dévoile sa volonté réelle de ne pas en « découdre » avec ce conflit. « Aucune avancée » en vue d‘une solution politique au conflit du Sahara occidental permettant l‘autodétermination du peuple sahraoui n‘a été enregistrée lors du quatrième round de pourparlers informels entre le Front Polisario et le Maroc, a affirmé, la semaine dernière, à Alger, le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek. L‘échec de ces négociations est dû, selon l‘ambassadeur de la RASD, à « l‘intransigeance du Maroc qui fait fi, dans l‘impunité, de la légalité internationale », à cela s‘ajoute « le non respect par le Conseil de sécurité et les Nations unies de leurs responsabilités à l‘égard de cette partie obstinée qui se doit de se conformer à la légalité internationale ». Brahim Ghali qui s‘exprimait fin décembre, à Alger, suite aux dernières discussions qui se sont tenues à Manhasset, à New York. Ces dernières se sont déroulées sous l‘égide de l‘envoyé personnel de secrétaire des Nations unies, Christopher Ross.

    Droits de l‘Homme bafoués


    Le nombre de prisonniers politiques sahraouis qui croupissent dans les geôles marocaines dépasse la cinquantaine, aujourd‘hui. Et les militants des droits de l‘Homme se sont retrouvés persécuté, torturés et pourchassés par les services du Makhzen. Faute d‘un mandat approprié, la mission de l‘Onu au Sahara occidental (Minurso) est restée « aveugle » tout au long des événements qui ont opposé le mois de novembre les forces marocaines aux militants sahraouis. Il s‘agit là, en réalité, des troubles les plus gravesdepuis le cessez-le-feu de 1991. La Minurso, n‘a encore une fois, rien pu faire si ce n‘est de rester impuissante ne pouvant réagir à cause de prérogatives réduites. Plusieurs organisations de droits de l‘Homme appellent encore les Nations unies à mettre en place un mécanisme de protection des droits de l‘Homme dans les territoires occupés; mais vainement. Le 13e congrès du Front Polisario attendu pour le premier semestre de l‘année à venir est l‘évènement décisif. En effet, ce même congrès est appelé, a-t-on expliqué à maintes reprises, à prendre une décision définitive sur le moyen de « poursuivre le combat ». Evidemment, le choix du « retour au armes » comme seul moyen de lutter contre l‘occupant marocain, n‘est pas à exclure.
    M.B
    Le Midi Libre, 29/12/2010
  • Le président du MSP s’exprime en faveur du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance

    Chahid El Hafed, 27/12/2010 (SPS) Le président du Mouvement social pour la paix (MSP), en Algérie, Abou Jara Soultani a réitéré dimanche la position de son mouvement en faveur du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance, précisant que cette position découle de celle adoptée par l’Algérie envers la question du Sahara occidental.

    M. Soultani qui s’exprimait lors d’un déjeuner offert en son honneur par le président de la République, a réaffirmé que la position de son parti envers le peuple sahraoui et sa juste lutte pour l’autodétermination et l’indépendance, « n’a pas changée et ne changera pas ».

    Il a également dénoncé les crimes perpétrés par les autorités d’occupation marocaines contre les civils sahraouis sans défense à travers les campagnes d’arrestations, notamment contre les défenseurs des droits humains, qui, a-t-il dit ne « sont qu’un exemple des souffrances endurées par le peuple sahraoui », à l’instar des crimes commis par l’occupation française le 8 mai 1945 contre la résistance algérienne.

    Le président du Mouvement social pour la paix en Algérie, Abou Jara Soultani est arrivé dimanche à la tête d’une importante délégation de son mouvement, dans le cadre d’une visite de deux jours aux camps de réfugiés sahraouis pour réitérer le soutien de son parti à la juste cause du peuple sahraoui (SPS)

  • Le président de la République reçoit le leader du Mouvement social pour la paix en Algérie

    Chahid Le Hafed, 27/12/2010 (SPS) Le Président de la République, Mohamed Abdelaziz, a reçu lundi, le président du Mouvement social pour la paix (MSP), Abou Jara Soultani, qui lui a exprimé sa gratitude pour le soutien indéfectible de l’Algérie aux droits des peuples à la liberté et à l’indépendance, notamment le cas du peuple sahraoui en lutte depuis plus de trois décennies contre l’occupation marocaine.

    Le président, Mohamed Abdelaziz a informé son interlocuteur des derniers développements de la question du Sahara occidental, particulièrement la grave situation dans les territoires occupés en raison de l’agression brutale de l’armée marocaine le camp Gdeim Izik et la persistance de la répression contre les militants sahraouis des droits humains et la population civile sahraouie en général.

    La réunion a eu trait également aux dernières réunions informelles entre le Front Polisario et le Maroc, sous les auspices de l’Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental, Christopher Ross.

    Le président de la République a réitéré la gratitude du peuple et du gouvernement de la République sahraouie pour la position ferme de l’Algérie à la lutte menée par le peuple sahraoui l’occupation marocaine.

    Le président du Mouvement social pour la paix en Algérie, Abou Jara Soultani est arrivé dimanche à la tête d’une importante délégation de son mouvement, dans le cadre d’une visite de deux jours aux camps de réfugiés sahraouis pour réitérer le soutien de son parti à la juste cause du peuple sahraoui. (SPS)

  • Le Carnaval

    Tout d’abord, je voudrais dire ma gratitude au cercle des jeunes débiles marocains. Débiles au point d’accepter que je dépose ma propre fiente sur leur espace (qui a dit que seuls les chiens marquaient leurs territoires de la sorte?). Je me disais: si les représentants les plus vils de notre population sous intellectuelle ont droit au chapitre, je peux me réserver le droit de les chapitrer, et de délivrer mes propres pensum sur ce qui va, ce qui ne va pas, et ce qui ne devrait pas. Aller ou pas. nihilo aut nihil. Voici une maxime que nos nihilistes devraient admettre.
    Je voudrais aussi déclarer la soumission de ma petite personne devant la seule personne, le seul individu, la seule fonction qui vaille d’être respectée, crainte et révérée dans ce pays. Je parle bien sûr de Sa Majesté le Roi Mohamed VI, que Dieu l’honore, le guide et l’assiste. Voilà, c’est fait, je me suis acquitté de mon devoir de citoyen/sujet marocain. Oh, et vive le Sahara MAROCAIN aussi (ne sait-on jamais, les prochaines candidatures pour les grimas vont bientôt être ouvertes, et il faut exceller en fayotage)
    Je ne sais pas pour vous, mais de temps à autre, la politique marocaine me fait penser à la Comédia Dell’Arte. Oui, l’acculturé que je suis s’excuse de ne pas avoir d’exemple marocain de bien de chez nous pour illustrer le propos, mais voyez: je m’exprime et écris en français, je consomme de la bière et du saucisson, ne couche qu’avec des rousses aux yeux bleues (et à forte poitrine si possible). Quant aux affaires spirituelles, il fut un temps où j’ai été rayé définitivement de la liste d’attente auprès de l’Archange Gabriel, un raton lui aussi, videur à temps partiel avec Saint-Pierre dans le ‘After-life Heaven’, une boîte très prisée en ces temps, surtout par les amateurs des partouzes à 72 vierges. Donc va pour la Comédia Dell’Arte (les non natifs du Souissi ou Anfa Supérieur, c’est le moment de vaquer à vos occupations de bergers ou femme au foyer)
    Plus que la Comédia Dell’arte, la scène politique marocaine est un carnaval  perpétuel de faux-semblants, de masques, de grande pompe et certainement d’une dissimulation élevée au rang de seconde nature. L’arabe étant un être fourbe et conspirateur, on ne pouvait que s’attendre à une conduite pareille de la chose publique (à propos, peut-on parler de chose publique au Maroc? J’ai peur de me faire taxer de Républicain).
    Polichinelle: son caractère n’est pas sans rappeler le n°2 théorique dans les institutions de notre pays, celui qui répète à tout bout de champ que ‘Mon programme, c’est celui du Roi’; Mais si, faites un petit effort: le vieux monsieur qui se pointe de temps à autre au bout d’un micro de télé ou de radio pour réciter sa leçon. Non? Toujours pas? Il a une entreprise nommée ‘Fassi & Co’ spécialisée dans le placement de jeunes talents. Ça marche très fort d’ailleurs, même si la boîte reste familiale. Abbas El Fassi, qu’il s’appelle. Le Premier Ministre est un ectoplasme sans substance -pardonnez le pléonasme, mais dans notre cas, vous comprenez qu’il est parfaitement justifié- et certaines de ses caractéristiques se recoupent avec celles de Polichinelle. Abbas El Fassi, comme Polichinelle, est truffé de contradictions. Tour à tour courageux et poltron, bien que sa vivacité et son courage ne se manifestent que devant ceux qu’il considère inoffensifs pour sa carrière, et sur lesquels il peut tirer sans risque de contre-feu. Nous nous rappelons tous ses imprécations contre les ‘ennemis de la cause et de l’intégrité territoriale, des fondamentaux du consensus national’ -excusez le vieux sexagénaire, il devient sénile et bête avec le temps, « gaga » comme on dirait en perfide Albion- ou encore dans son vain jihad (je souhaitais utiliser le mot croisade. Il faut s’adapter au contexte, n’est ce pas) pour réécrire les notes et circulaires en arabe, lui qui ne peut aligner une phrase correcte en arabe, ni dans quelconque langue d’ailleurs. Enfin, quand on est élevé dans une famille prédestinée aux hautes fonctions, les talents de communication, ou les talents tout court, sont superflus. Peut être est-ce dû à la consanguinité
    Abbas El Fassi est un Polichinelle, et cela n’est un secret pour personne. Mais comme dans tout démocratie qui se respecte, nous devions avoir un Premier Ministre issu de la majorité, ou, dans notre cas, du premier parti (et deuxième famille) du Maroc. Même si c’est un vieux gâteux ayan autant de charisme et d’énergie qu’une sardine pourrie de deux semaine dans une poissonnerie à Safi.
    Le Docteur: personnage présomptueux, orgueilleux, aimant le verbiage, aux longues prédications truffées de citations latines la plupart du temps hors de propos. Il semble tout naturel que notre vaillant Porte-parole du gouvernement, Ministre de la Communication (et de la censure) et à ses temps perdus, pourfendeur de la vile population nihiliste de notre bienheureux Royaume, endosse le rôle. A défaut de régner dans un régime communiste albanien, Khalid Naciri trouve dans ses fonctions tout la mesure de son talent savamment et patiemment pratiqué avec le temps, une langue de bois d’une rare suavité que même les vieux grabataires du XXVII congrès du PCUS auraient trouvé obséquieuse au possible. Par ses longues tirades pédantes qu’il veut terrifiantes et édifiantes, finit par tomber dans l’absurde et le comique (d’où son sigle K.K: Komical Khalid) sans qu’il ne s’en aperçoive.
    Le vieux Khalid a un autre point commun avec le personnage du Docteur. Il est lui-même docteur en droit. Bien que cela ne transpire pas de ses définitions approximatives et certainement très personnelles du droit à l’expression, ou du droit tout court. Les nihilistes adorent Naciri, pour la simple et bonne raison que ses excréments oratoires fournissent matière -et je pèse mes mots- à ceux-là pour déverser leur fiel à leur tour. Il y a comme une relation ‘win-win’ entre le nihiliste et le khobziste (voyez, nous sommes capables de créer nos propres concepts à nous aussi) qu’est Naciri, car chacun fournit à l’autre une raison de vivre, de critiquer et d’exprimer une misérable opinion à tout va.
    Scaramouche: Dont le costume, voire le faciès joyeux rappelle certainement la carte du Joker (pas celui de Batman). J’ai hésité entre plusieurs individus, bien qu’ils se retrouvent dans une où deux caractéristiques communes: des ex-gauchistes renégats  ayant troqué le drapeau rouge pour des sièges drapés de rouge aussi, mais en cuir. Tout comme la voiture de fonction qui va avec lorsqu’on arrive à se faire coopter pour un siège au Parlement. Je me contenterais d’assigner Chemmas à ce personnage. Il y a dans notre système politique des invertébrés, certes, mais il est plus doux d’être un lèche-botte convaincu qu’un ex-rebelle rentrant dans le rang. L’humiliation ravalée au titre d’un repositionnement politique en plus.
    Scapin: Dans le rôle du serviteur fourbe, Mustapha Ramid se retrouve complètement. Autrefois créature d’un régime de plomberie, pion dans un bras de fer entre la Couronne et ses détracteurs, il servit bien docilement -et parfois inconsciemment- son maître. Il obtint même la possibilité -et le privilège bientôt lucratif- d’obtenir son visa de respectabilité en créant, avec d’autres compagnons mal rasés, un parti politique. Manque de bol, le petit chiot devint un clébard aux canines bien acérées, et sous une fausse apparence docile et résolument servile, une impatience, une frustration pour faire tonner les préceptes divins, éventrer la prostituée et faire cuver -définitivement- son vin à l’ivrogne impie.
    Comme Scapin, Ramid et ses potes du club ‘On boycotte Gilette produit Sioniste’ sont d’une hypocrisie savamment entretenue, et que le crédule prend pour de la modération, voire de la bonne foi (‘nia. ah, ce concept finira par être la perte du Maroc), dissimule de sombres desseins, ou, dans le meilleur des cas, contient l’enthousiasme des partisans de l’ordre noir islamiste.
    Pierrot/Pierrette: personnage triste, malheureux, il est tour à tour le gauchiste déçu de voir ses camarades tourner leurs vestes. Au choix, Khadija Ryadi de l’AMDH ou Abdellah El Harrif d’Annahj Addimocrati. C’est touchant d’observer les fidèles héritiers d’une vision utopique d’un paradis rouge (ou à nuances de rouge) battre le pavé pour défendre les droits de l’homme, battre le pavé pour se faire gentiment rosser par les forces du désordre makhzénien, ou distribuer des feuillets à l’impression incertaine (mais au message certain) appelant à protester contre la hausse des prix, la tenue d’élections trafiquées et sans signification, ou pour faire libérer des rêveuses trop mignonnes et trop jeunes pour faire l’inspection des installations carcérales de notre pays, dont le Docteur disait qu’il agissait d’un Ilot de Démocratie et des Droits de l’Homme.
    Pierrot/Pierrette sont passionnants à écouter. C’est, sous leurs abords volontiers rébarbatifs et barbants, de grands sentimentaux au fond.
    Colombine: Yassine juniorette. Voilà un comportement bien étrange de la part de son papa-cheikh-calife-à-la-place-du-calife, bien qu’il ne soit pas le seul. Abdessalam Yassine, ex-inspecteur au Ministère de l’Education (dispensant le programme marocain, faut-il le rappeler) envoie sa fille faire ses études dans le système français – un peu comme une certaine personnalité dont la famille étudie aux frais du contribuable français depuis les années 1940. Cherchez la contradiction… (Non? Toujours pas?). Il n’empêche qu’en attendant le trépas -ou l’élévation au trône du Califat Musulman du Maroc- du vieux grabataire, c’est Nadia qui est aux commandes, ne se serait-ce qu’en termes de communication et de publicité, nationale ou à l’étranger. C’est une dame pleine de ressources, qui maîtrise parfaitement les codes et les cordes sensibles des sociétés post-industrielles sur lesquelles il faut jouer- Ce que notre haute sphère, nos élites d’ingénieurs formés au biberon des usines intellectuelles françaises, et présidant aux destinées de notre pays, n’arrivent toujours pas à intégrer. Comme Colombine, Nadia est ingénieuse, débrouillarde, un brin retorse mais dont la malice arrive toujours à piéger le Makhzen là où elle veut, à un moment par elle choisi. Je ne sais pas pour vous, mais elle me rappelle La mini vilaine dans Batman Harley Quinn, l’acolyte du Joker.
    J’ai laissé de côté beaucoup de personnages, d’abord parce que certains ne valent pas l’honneur d’être caricaturés, parce que certains sont oints d’une immunité telle que si je ne la respecte pas, je risque de faire du tourisme dans les noires forêts de Temara. Enfin, je pensais à Al Himma. Je ne lui trouve pas de personnage de la Comédia, sinon que le poste de Mazarin de notre révéré Monarque lui sied parfaitement : ambitieux, dans l’ombre du soleil royal, mais comptant des ennemis qui ne peuvent le confronter directement. La cour, la vraie, se voit greffée une autre, politique et certainement plus sournoise et plus dangereuse. Pour paraphraser le mot de Churchill, ceux qui ont été poignardés dans le dos risquent de l’être plus d’une fois.
    Le manant contemple ce petit monde haut en couleur, ses petits complots. Il secoue la tête d’un air désolé et se replonge dans la lecture de sa chronique favorite. Dans son monde, le Maroc prend l’Algérie et l’Espagne en levrette en buvant un thé à Oran, mais croit sincèrement en l’amitié Algérienne et donnerait père et mère pour se retrouver en Europe.
    Dans son monde, les putes sont pendues par les cheveux –mais il faut bien en garder quelques unes pour l’amusement public-, les ivrognes sont lynchés publiquement, mais les bars restent ouverts car il en faut pour les faux écrivains. Entre son monde et le microcosme de la cour, un gouffre infranchissable comme le détroit où s’échouent ses rêves brisés.
    CJDM, 28/12/2010