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  • Ould Salek, le ministre sahraoui des AE au Forum d’El Moudjahid : «Les Nations unies doivent intervenir»

    Le refus du Maroc à se conformer à la légalité internationale pousse les Sahraouis à reprendre les armes. Surtout après l’attaque du camp de la Liberté qui a fait des dizaines de victimes et des centaines de disparus.
    Devant une telle situation, les Nations unies sous les auspices desquels les deux parties négocient doivent faire  appliquer les accords de 1991 avant qu’il ne soit trop tard. C’est la quintessence de la conférence de presse qu’a animée Mohamed Salem Ould Salek, le ministre des Affaires étrangères de la République arabe sahraouie démocratique au siège d’El Moudjahid. 

    De prime abord, le ministre a pointé du doigt la France et l’Espagne qui sont à l’origine du blocage du processus de paix dans la région. «Ces deux pays soutiennent la politique marocaine», dit-il estimant que les  vrais «amis» du Maroc, de la région et de la paix  doivent songer après les derniers développements dans les territoires occupés  qui ont démontré l’attachement viscéral des Sahraouis à l’autodétermination à «conseiller le roi marocain d’honorer les engagements de son père». 

    Comme pour souligner l’absence de volonté du côté marocain pour trouver une issue au conflit, il a indiqué que le 4e round des négociations informelles s’est achevé sans aucune avancée notable, pouvant ouvrir la voie à une solution politique qui permettra aux Sahraouis de disposer d’eux-mêmes. Le ministre a expliqué leur échec par les multiples obstacles dressés par Rabat, en conditionnant tout progrès dans les pourparlers par l’acceptation à l’avance de sa souveraineté sur les territoires occupés et ce, contrairement aux déclarations du Conseil de sécurité appelant les parties impliquées à engager des pourparlers sans condition préalable. Le Front Polisario a réaffirmé son accord sur les trois choix qu’offre l’autodétermination, à savoir l’indépendance, l’intégration ou l’autonomie. 

    L’intransigeance du gouvernement marocain et la complicité des Français et des Espagnols, qui ont préféré soutenir l’expansionnisme marocain, ont anéanti les efforts tendant à surmonter les embûches. Le revirement opéré par Mohamed VI depuis 2003 pour dévier le processus de décolonisation des territoires occupés de son cours normal à travers les tentatives d’enterrement du référendum d’autodétermination, a-t-il expliqué, a plongé toute la région dans l’incertitude et l’instabilité. Le ministre qui a rappelé que des Organisations non gouvernementales de défense des droits de l’homme ont confirmé que l’armée marocaine a utilisé des balles réelles, torturé les détenus et transformé les hôpitaux en centres de détention et de torture, a affirmé qu’un état de siège est observé dans les territoires occupés interdits aux observateurs et à la presse étrangère. L’occupant marocain qui reconnaît l’emprisonnement de plus de 150 Sahraouis tente d’accréditer sa version des faits en refusant une enquête indépendante.

    Par ailleurs, le ministre sahraoui a démenti les informations sur la présence d’éléments du Polisario parmi des trafiquants de drogue arrêtés début du mois en cours et durant le week-end dans le nord du Mali et en Mauritanie. « Le Front Polisario qui n’a aucun lien ni de près ni de loin avec le terrorisme ou le crime organisé dément catégoriquement ce genre de pratique immorale», a-t-il insisté, condamnant ceux qui tentent d’associer par tous les moyens la lutte sahraouie à la drogue et au terrorisme. M. Salek a rappelé que depuis trois ans, les services de sécurité marocains ont créé des institutions fictives en France, Belgique et aux Etats-Unis pour associer la cause des Sahraouis au terrorisme. Pour étayer ses propos, il a cité la fameuse affaire d’un certain Omar, un Malien qui avait été jugé dans et par son pays pour kidnapping d’Espagnols. Même après s’être avéré Malien, «le Maroc parle toujours de lui comme étant Sahraoui», a-t-il dit. Comme quoi tout ce qui est mauvais est Sahraoui. 
    Horizons, 21/12/2010
  • Sahara occidental: l'échec des négociations est à mettre sur le compte du Conseil de sécurité et du Maroc

    ALGER – L’entière responsabilité de l’échec des rounds de négociations entre les deux parties sahraouie et marocaine est à mettre sur le compte du Conseil de sécurité et les Nations unies, d’une part et de l’intransigeance du Maroc (qui occupe illégalement le Sahara Occidental depuis 35 ans, ndds), d’autre part, a souligné, jeudi à Alger, l’ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à Alger, Brahim Ghali. Intervenant lors d’une conférence de presse organisée au siège du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS) par une délégation de juristes sahraouis revenus d’Afrique du Sud, l’ambassadeur sahraoui a fait savoir que les négociations entre les délégations sahraouie et marocaine « tournent toujours en rond ».

    Pour M. Ghali, l’échec de ces négociations est dû à « l’intransigeance du Maroc qui fait fi, dans l’impunité, de la légalité internationale », à cela s’ajoute « le non respect par le Conseil de sécurité et les Nations unies de leurs responsabilités à l’égard de cette partie obstinée qui se doit de se conformer à la légalité internationale ».
    L’ambassadeur sahraoui a appelé les Nations unies « à faire pression sur la partie marocaine qui entrave toute progression des négociations afin de l’amener à se conformer à la légalité internationale et à coopérer avec la partie sahraouie ». Dans ce contexte, M. Ghali a précisé que 160 Sahraouis étaient détenus dans les prisons marocaines depuis le 8 novembre, date de l’attaque marocaine contre le camp de Gdeim Izik, près d’El-Ayoun occupée. Ces détenus n’ont pas été présentés devant la justice et croupissent dans les prisons marocaines dans des conditions précaires, a ajouté M. Ghali, rappelant qu’une campagne internationale était menée afin de faire la lumière sur ces détenus et d’appeler à leur libération.
    De son coté, le vice-président du CNASPS, Sadek Bouguettaya, a indiqué que l’Algérie « ne cessera d’apporter son soutien au peuple sahraoui et ne fait pas cas des pressions, pour l’indépendance de ce peuple ». Le secrétaire général de l’Organisation nationale des enfants de chouhada (ONEC), Tayeb Houari, a encouragé le peuple sahraoui à poursuivre son combat et à ne pas céder aux pratiques de l’occupant marocain. Pour sa part, Essahel Lamine, militant sahraoui et membre de la délégation sahraouie participant aux festivités du 17e festival de la jeunesse à Pretoria (Afrique du Sud) a salué les efforts consentis par l’Algérie pour le soutien à la cause sahraouie et les facilités accordées au peuple sahraoui dans sa lutte pour la liberté et l’indépendance. 
    APS, 24/12/2010
  • Sahara Occidental : Un jeune de 26 ans tué à El Aaiun

    Said Ould Sidahmed, 26 ans, connu par le nom de Dambar, employé à la maison communale d’El Aaiun, discutait avec un policier de la question du Sahara Occidental. Le policier sort son pistolet et lui incruste une balle entre les yeux, à bout portant. Said tombe par terre. Il a été transporté à l’hôpital Moulay Ben Mehdi, en vain. Il restera en état de mort cérébral jusqu’au lendemain. Son décès est inévitable à cause de la gravité de la blessure.

    Le défunt est la troisième victime mortelle reconnue par les mandataires marocains. Avant lui, les forces d’occupation avaient tiré aussi sur Najem El Gareh, un jeune d’à peine 14 ans qui amenait de la nourriture à sa famille qui avait campé à Gdeym Izik pour protester contre les conditions de vie d’une grande partie des sahraouis sur le sol de leur propre terre, alors que l’occupant et ses colons profitent des richesses halieutiques et minières sahraouies.

    La deuxième victime reconnue par Rabat était Boujemaa Gargar, un citoyen espagnol écrasé par une voiture de la police devant les yeux de ses amis et en plein quartier résidentiel. La ville s’était embrassée à cause de l’agression marocaine contre le camp sahraoui.

    Ni Najem ni Boujemaa avaient été enterrés légalement. Leurs familles n’ont pas eu l’occasion d’accompagner les leurs dans les dernières demeures. Le Makhzen a enterré ces citoyens dans le secret total. Fera-t-il de même avec Said? Très probable. La vie des sahraouis ne vaut rien au Maroc. Ce qui a de la valeur, c’est l’argent récolté et offert à la France, les USA, l’UE, etc. Ceux-ci ne bougeront pas un doigt pour condamner ce nouvel assassinat perpétré par les forces de répression marocaines contre un civil sahraoui innocent.

  • "Le manque d'indépendance de la magistrature marocaine ralentit le développement" (El Pais)

    Madrid, 23/12/2010 (SPS) « Le manque d’indépendance de la magistrature marocaine ralentit le développement », a révélé le quotidien espagnol, El Pais, qui estime que « l’utilisation systématique du système judiciaire à des fins politiques sape également les efforts louables pour promouvoir la réforme judiciaire et la transparence » au Maroc.

    « Quand il s’agit de quelque chose de politique, l’indépendance [de la Justice] c’est nul. Lorsque l’événement était lié à la presse, l’indépendante est égale à zéro. Dans d’autres cas il y a un peu de marge pour être indépendante, mais pas beaucoup », note Maître Abdelaziz Nouyidi, avocat et défenseurs des droits de l’homme, cité par l’ambassadeur américain à Rabat, qui dresse un tableau sombre de la justice marocaine, basé sur « des consultations avec diverses personnalités et experts, y compris certains juges et procureurs », selon le quotidien ibérique.

    Maître Nouyidi se souvient avoir été dans le bureau d’un juge quand il a reçu un appel du ministère de l’Intérieur. Le juge devait affirmé au ministre: « La sentence a été ce que vous vouliez ».

    Un procureur avouera à l’ambassadeur américain plus crûment : « D’autres pays utilisent l’armée ou la police pour contrôler la politique, mais au Maroc, nous nous tournons vers le système judiciaire », précise El Pais dans son édition du 20 décembre dernier. (http://www.elpais.com/articulo/internacional/falta/independencia/justicia/frena/desarrollo/marroqui/elpepuint/20101220elpepuint_25/Tes) .

    La justice au Maroc n’est pas indépendante, les juges sont souvent incompétents, de élus ont été arrêté après avoir remporté dans les urnes et de nombreux exemples parlent d’eux-mêmes.

    M. Said Yabou, du parti de l’Istiqlal dirigé par le Premier ministre, élu par le Conseil en 2009, maire Youssoufia (banlieue de Rabat), contre un candidat du Parti Authenticité et Modernité fondé par Fouad Ali Himma, un grand ami du roi Mohamed VI, « a été arrêté, en violation de la procédure judiciaire, et inculpé de fraude ».

    « Il a rapidement été reconnu coupable, condamné à deux ans de prison et a perdu son poste de maire. Ce qui est arrivé « illustre comment la justice peut être utilisée pour atteindre des objectifs politiques », affirme le rapport de l’ambassadeur.

    Un juge reconnaîtra aux diplomates des États-Unis qu ‘ »un nombre surprenant de juges ne savent pas assez bien comment appliquer correctement la loi » et qu’ils recourent à la direction du ministère de la Justice comme une « béquille » pour « compenser leurs carences ». (SPS)

  • Décès d’un jeune sahraoui blessé par balle à l’hôpital d’El Aaiun

    El Aaiun (territoires occupés), 23/12/2010  Le jeune sahraoui, Said Ould Ould Abdelwahad Sidahmed (26 ans) aest décédé suite à ses blessures. Il avait été transporté en coma à l’hôpital « Belmehdi » d’El Aaiun, après avoir été la cible mercredi matin, d’une balle réelle de la part d’un agent de la police marocaine, selon un communiqué du ministère des territoires occupés et des communautés sahraouies établies à l’Etranger.

    La victime, plus connue sous le nom de « Damber », a reçu une balle au front avant d’être transporté en coma à l’hôpital d’El Aaiun occupée, a précisé la même source, ajoutant que les médecins avaient qualifié sa situation de « mort cérébrale ».

    Après avoir appris la nouvelle, la famille de la victime et de nombreux sahraouis se sont rassemblés devant la porte de l’hôpital, où la police marocaine est intervenue et a dispersé avec force le rassemblement.

    Ce crime s’inscrit dans le cadre d’une vague d’assassinats que commettent les services de sécurité marocains contre les citoyens sahraouis dans les territoires du Sahara Occidental, occupés par le Maroc, dont le derniers cas ont été exécutés à Gdeim Izik, le 8 novembre dernier, ainsi que les campagnes d’enlèvement et la torture qui l’ont suivie à El Aaiun, a conclu le communiqué.

  • Mohamed VI intervient rudement en politique pour contrer les islamistes

    Le roi du Maroc influença en 2009 le processus de désignation des maires pour écarter le parti religieux et aider, du même coup, son ami Fouad Ali el Himma, d’après les mémos américains 

    Le roi du Maroc, Mohamed VI, intervient dans les processus électoraux, parfois même brusquement -un candidat à maire finit dans le coma- avec un objectif: freiner les islamistes même si leur formation est légale. Si le Parti Justice et Développement (PJD, islamiste modéré) n’a pas aujourd’hui davantage de maires à la tête des grandes villes marocaine c’est, dans une large mesure, grâce aux man½uvres du souverain et de son grand ami Fouad Ali el Himma, d’après les mémos de l’Ambassades des États-Unis à Rabat et le Consulat à Casablanca.

    Himma, de 48 ans, surprit tout le monde en renonçant, en août 2007, à son poste de ministre adjoint de l’Intérieur d’autant plus qu’en réalité il était le véritable chef du plus puissant département ministériel du Maroc.
    Avant, cet ami intime du souverain avec lequel il étudia au collège royal, avait été son directeur de cabinet quand il était prince héritier. « On le considère fréquemment comme la personne la plus influente au Maroc après le monarque », écrivait l’ambassadeur des États-Unis à Rabat, Thomas Riley, en février 2008.
    Peu après sa démission Himma fonda une association, le Mouvement de Tous les Démocrates. « La principale raison de sa création est la préoccupation du palais face à la montée de la popularité de l’islamisme [qui se concrétise] à travers le PJD », signala Riley en août 2008.
    Il prévoyait d’ailleurs que le mouvement de Himma se convertirait en parti politique et il eut raison. « Même si cette technique a été efficace pour éliminer les menaces, les « partis du palais » ont échoué » au Maroc quand il s’est agi « de mener à bien les reformes politiques annoncées », prévint l’ambassadeur.
    La « menace » c’était, cette-fois ci, le PJD, le parti le plus voté lors des législatives de 2007, mais pas celui qui obtint le plus de sièges car le découpage des circonscriptions lui porte préjudice. Les islamistes modérés constituent en plus la principale force d’opposition au Parlement à la coalition dirigée par le premier ministre Abbas el Fassi de l’Istiqlal.
    Riley se réunit avec Himma en février 2008. Celui-ci l’étonna quand il lui rapporta qu’il avait renoncé à son poste à l’Intérieur « non pour être parlementaire mais pour retourner dans la petite ville rurale et poussiéreuse ou il était né [Benguerir près de Marrakech] et passer davantage de temps auprès de sa famille ».
    Une fois sur place il décida, cependant, de « ne pas se reposer et travailler dur pour améliorer le sort de sa communauté ». « Il finit par dire que ce qu’il pouvait faire de mieux c’était de représenter sa province [de Kelaat Es-Sraghana] au Parlement ». L’ambassadeur ne crut pas à ce brusque changement d’opinion de Himma.
    Celui-ci fonda donc peu après le Parti Authenticité et Modernité (PAM) et, après une courte étape de rodage, ce fut celui qui obtint le plus de conseillers municipaux lors des élections de juin 2009. Il est probable qu’il réussira à décrocher la majorité relative lors des législatives de 2013.
    Les élections municipales furent « relativement transparentes », d’après le chargé d’affaires américain Robert Jackson qui envoya le 15 août 2009 une très longue note au Département d’État. Mais, par la suite, « l’élection des maires par les conseillers municipaux semble être un pas un arrière pour la démocratie au Maroc », ajoute-il.
    Un ancien ministre, l’Ambassade de France à Rabat et deux autres sources ont rapporté à Jackson que le « roi Mohamed VI ordonna que le PJD ne soit pas autorisé à conquérir les mairies de plusieurs grandes villes marocaines comme Tanger, Oujda », Casablanca et Salé ou il obtint la majorité relative des suffrages.
    « L’intervention du palais royal fut plus éhontée à Oujda » qu’ailleurs. Dans cette ville d’un demi million d’habitants à l’est du Maroc « le gouverneur nommé par le Ministère de l’Intérieur empêcha, le 25 juin 2009, un vote qui aurait porté au pouvoir une coalition dirigée par le PJD ». « (…) agents de police et des services secrets intimidèrent ceux qui soutenaient la coalition du PJD et ils frappèrent le leader local du PJD jusqu’à ce qu’il tombe dans le coma ».
    A ce « barbu » qui voulait devenir maire les coups « des hommes de la sécurité » lui causèrent une hémorragie cérébrale pendant qu’un bon nombre de ses partisans étaient carrément séquestrés par les forces de l’ordre pour les empêcher de voter.
    Le PAM, le parti de l’ami du roi, fut également de la partie pour bloquer la montée de ses adversaires islamistes. Il le fit avec le feu vert du palais. « Non satisfait de ses admirables et honnêtes résultats électoraux, le PAM de Fouad Ali el Himma usa des pressions extra politiques -il invoqua même le nom du roi- pour contraindre les autres partis à rejoindre les coalitions » dirigées l’ami de Sa Majesté après avoir quitté celles que cherchait à former le PJD.
    Le parti de Himma, affirme Jackson, « a souillé sa réputation comme formation réformiste et a renforcé les critiques qui le décrivent comme un instrument du palais ». Tout ce qui s’est passé « frustrera » les islamistes modérés mais « ne suffira pas, probablement, pour les expulser du jeu politique ». Ils peuvent d’ailleurs se consoler avec la conquête des mairies de villes secondaires comme Tétouan et Kénitra.
    « Le résultat de tout ceci peut consister à éroder encore davantage l’appui populaire au processus démocratique au Maroc », prévient Jackson.
    La marche triomphale de Himma vers le pouvoir déplaît, bien entendu, aux formations politiques traditionnelles marocaines. Driss Lachgar, un des principaux responsables socialistes, avoua, en janvier 2008, au conseiller politique de l’ambassade des États-Unis à Rabat, que la création du « nouveau parti officiel de l’État (…) représente une grave menace pour la démocratie au Maroc ». « Nous lui ferons front avec tous les moyens à notre portée ».
    « Le roi a décidé d’introduire un parti du palais pour remplir le vide que les autres partis sont apparemment incapables d’occuper », signala Abdellilah Bekirane, leader du PJD, lors d’un entretien avec l’ambassadeur Riley en août 2008. « Malgré les bonnes intentions derrière la création » du parti de Himma, le chef islamiste fut d’avis que la nouvelle formation « manquait de racines et serait incapable de susciter l’adhésion de l’homme de la rue ». Benkirane fut même « très méprisant avec la menace que [Himma] supposait pour le PJD (…) ».
    Le leader de la formation islamiste fit ces commentaires dédaigneux un an avant les élections municipales dont le « parti du roi », fondé un an avant, fut déjà le grand vainqueur. Il n’est pas certain qu’il aurait été prêt à les répéter par la suite car les faits lui ont donné tort.
    El Pais,  11/12/2010

  • Le fâcheux groupe des amis du Sahara Occidental

    D’importants gisements d’uranium ont été découverts dans le sous-sol de la frontière entre la Mauritanie et le Sahara Occidental, selon le Bureau français d’Investigations Géologiques et Minières. Cela s’ajoute aux mines de phosphates et aux banques de pêche que le Maroc exploite illégalement et dont la rapine profite principalement les Etsts-Unis et la France.

    Une étude sur le sujet présentée récemment à Nouakchott, en présence de plusieurs responsables gouvernementaux marocains, a levé le voile sur ce que les experts ont qualifié comme « Trésors occultes du Sahara Occidental ». Ces enquêteurs ont mis l’accent spécialement sur l’existence de gisements riches d’uranium dans le périmètre de Tichla et dans la zone de Tifariti, et le Bureau marocain d’Hydrocarbure et de Mines réalise déjà des études pour extraire la zirconite et l’uranium dans ces enclaves en territoire sahraoui. De là le silence lâche et protecteur de l’Union Européenne et des États-Unis devant les représailles récentes du Maroc contre les réfugiés sahraouis.

    Existe un concubinage répugnant connu officiellement comme Groupe de Pays Amis du Sahara Occidental, à savoir : les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, la Russie et l’Espagne. Mais l’existence simple de ce groupe est hautement suspecte. Regardons dans sa composition: quatre pays de ce groupe sont membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU, et des possesseurs d’abominables arsenaux nucléaires. L’Espagne fait partie du groupe comme convive de pierre et protectrice d’une spoliation dont, en plus, elle n’obtient aucun bénéfice. Peut-on être aussi idiot?

    Sa complicité honteuse et désintéressée dans la perpétration de cet hold-up au peuple sahraoui, est le plus grand apport du gouvernement socialiste à ce « Groupe d’Amis du Sahara » qui  se comporte plutôt comme un véritable « ennemi » du peuple sahraoui. Les mêmes déclarations vides d’intentions, et la même diarrhée verbale de toujours, sont répétées à toutes les rencontres de la toujours grasse diplomatie de ce groupe avec les envoyés spéciaux de l’ONU. Et, ainsi, au jour le jour, le temps précieux est gagné pour que le Maroc fortifie son occupation du Sahara et en exploitant ses ressources naturelles. La derniére : l’uranium.

    Ces faux « amis » du Sahara sont les derniers responsables de la grave déviation des Résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU surle conflit du Sahara Occidental, et ceux qui tirent les ficelles pour que la solution du conflit, au lieu de chercher par les voies légales, le font par les méandres fangeux de politiques mercantilistes qui ne contemplent pas les intérêts du peuple sahraoui, mais ceux d’un groupe de pays usurpateurs, et étranges au conflit, dont l’intérêt unique est d’obtenir, à travers le Maroc, qui exerce illégalement l’occupation du territoire, les plus grands bénéfices à travers la spoliation des ressources naturelles sahraouies.

    Avec « des amis » pareils, les sahraouis n’ont pas besoin d’avantages d’ennemis. Disons qu’il s’agit « d’amis à qui on ne peut pas faire confiance ».

  • La jeunesse s’engage à ne pas baisser la garde

    PRETORIA, Afrique du Sud.— Une marche impressionnante a clos le 17e Festival mondial de la jeunesse et des étudiants qui a réuni dans cette capitale plus de 15 000 délégués de 126 pays, sous un mot d’ordre : vaincre l’impérialisme en s’inspirant des idées justes de leaders tels que Nelson Mandela et Fidel Castro. 
    De la place Church jusqu’au siège du gouvernement sud-africain, des milliers de jeunes ont défilé sur environ 5 km en brandissant des drapeaux et des pancartes et en scandant des mots d’ordre contre la guerre et l’impérialisme, en faveur de la paix et pour un monde meilleur où les attaques irrationnelles n’auraient plus leur place. Des milliers de voix ont exigé la fin de l’agression contre la Palestine, de la répression du peuple sahraoui (Sahara Occidental, ancienne colonie espagnole envahie par le Maroc en 1975, ndds), du blocus de Cuba, et la libération immédiate des Cinq Héros cubains, en prison depuis plus de douze ans aux Etats-Unis pour avoir combattu le terrorisme.

    Les participants ont émis une Déclaration dans laquelle ils disent leur satisfaction pour avoir tenu ce Festival en Afrique du Sud, la nation qui a lutté si longtemps contre le régime raciste de l’apartheid. Ils y soulignent aussi « la contribution de Cuba socialiste, non seulement parce qu’elle en a été le siège à deux reprises mais aussi parce qu’elle a fortement contribué à en redéfinir les objectifs en 1997 ».

    Ils défendent aussi la cause de l’éducation conçue comme un bien public, dont la gratuité doit être garantie. Ils condamnent le blocus imposé au peuple cubain depuis plus de cinquante ans et qui constitue une violation du Droit international, et ils exigent la libération immédiate des Cinq Héros.

    L’ordre mondial actuel, souligne la Déclaration, conduit l’humanité au bord de l’affrontement mondial et de la guerre nucléaire. C’est pourquoi la jeunesse s’engage à ne pas baisser la garde dans la quête d’un monde sans impérialisme.

    Leticia Martinez Hernandez, envoyée spéciale
  • Les autorités empêchent la tenue d'une réunion de Transparency

    Les autorités marocaines ont interdit une cérémonie de remise d’un prix par l’ONG Transparency-Maroc (TM) à deux militants des droits de l’Homme. L’information a été rapportée hier par l’AFP. 
     
    «La police est intervenue lundi soir dans les locaux de TM à Rabat pour nous signifier que la remise du prix de l’intégrité, qui devait se dérouler dans les locaux de notre ONG, était interdite», a déclaré Sion Assidon, membre  du conseil national de Transparency-Maroc. 
    Cette cérémonie devait se dérouler au siège de TM à Rabat et distinguer le militant associatif Chakib Khiyari et l’avocat de gauche Abderrahim Berrada. 
    El Watan, 21/12/2010
  • Extrait de « L’héritage de Hassan II. » ( Abraham Serfaty)

    Saïda Menebhi, professeur d’anglais à Rabat, qui a été arrêtée le 16 janvier 1976, en est une des figures les plus attachantes et les plus emblématiques. Elle a été internée dans le sinistre centre de Derb Moulay Chérif où elle a été torturée.

    Jugée à Casablanca en janvier 1977, avec 138 autres inculpés pour atteinte à la sûreté de l’État, elle réaffirme sans sourciller son soutien à la cause sahraouie (Sahara Occidental, ancienne colonie espagnole envahie par le Maroc en 1975, ndds). Mise à l’isolement, elle s’est éteinte le 11 décembre 1977 après 34 jours de grève de la faim à l’hôpital de Casablanca, faute de soins appropriés. Elle était âgée de 25 ans. Abdellatif Zeroual, philosophe, poète et membre de la direction nationale d’Ilal Amam, a rendu son dernier souffle en 1974, sous la torture, dans les geôles du Derb Moulay Chérif, le tristement célèbre centre de détention du Royaume chérifien. Amine Tahani a rendu l’âme lui aussi sous la torture le 6 novembre 1985… «Puis-je oublier mes camarades Abdellatif Zeroual et Amine Tahani, morts sous la torture? Puis-je oublier Saïda Mnebhi, morte en grève de la faim? Puis-je oublier tant de vies de mères combattantes, mortes épuisées par leur lutte pour leurs enfants emprisonnés, y compris la mienne, morte en avril 1982? Puis-je oublier les 33 morts dans les cachots de Tazmamart…», écrivait Abraham Serfaty au mois d’août 2004 dans un texte intitulé L’héritage de Hassan II.
    El Erg Chergui, 23/12/2010