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  • WIKILEAKS ET LA QUESTION SAHRAOUIE : Les mémos de la vérité

    Tous les mémos de Wikileaks invalident les thèses marocaines sur le Sahara occidental. Les confidences – sont-ce réellement les confidences ou les vrais messages que l’Amérique délivre au reste du monde ? – révélées sur le site Assange prouvent trois faits incontournables.

    Les Américains et les Espagnols savent que le dossier sahraoui depuis la mort de Hassan II est géré par Paris et non plus par Rabat. Ni même conjointement. Deuxio, Mohammed VI a abandonné l’affaire pour la France. Cette dernière en fait, en définitive, une carte maîtresse contre l’Algérie. La diplomatie française veut, à travers la question sahraouie, emmener Alger à des concessions majeures, déclinantes, voire déshonorantes. Tercio, l’Espagne — l’Etat espagnol et non pas ses entités élues, ses coalitions ou ses partis au pouvoir — sait cela et le dit, régulièrement, par les canaux diplomatiques. Wikileaks le révèle. 
    Les Américains, s’il est vrai qu’ils ne veulent pas tordre le cou à un allié sûr et docile comme le Maroc, ne le suivent pas aveuglément dans le dossier sahraoui. Washington sait que c’est Paris qui tire les ficelles. D’où la sincère volonté américaine de voir l’ONU et les plans de paix de l’instance onusienne aboutir. Celui de James Baker en est le plus accompli, le plus abouti et, en plus, adoubé par la nationalité – américaine – de son géniteur. Madrid dans la relation franco-marocaine est cocufié, trompé, délaissé. Les mémos de Wikileaks le montrent avec clarté. Pour autant Zapatero n’ira pas aussi loin que le veut le couple Paris-Rabat dans le reniement et le déshonneur. 
    L’Espagne et le PSOE de l’actuel chef de l’exécutif demeurent, et de loin, la base de sympathie et de soutien les plus plus forts pour le peuple sahraoui, pour le Polisario. C’est en Espagne, et pas ailleurs, pas même en Algérie, que les plus grandes marques de solidarité sont enregistrées en faveur du peuple des Ténèbres. En vase clos, en interne, dans les cabinets noirs des chancelleries et dans les sphères secrètes de prise de position, tout le monde sait que le couple franco-marocain ne veut pas d’une solution juste, négociée et sincère pour le règlement de la question sahraouie. Les mémos de Wikileaks accréditent deux thèses. L’hypocrisie — ça, nous le savions. Les Etats et la justesse du combat des Sahraouis. Nous le savions aussi, Wikileaks le balance à la face du monde.
    A. M. 
    Le Soir d’Algérie, 15/12/2010
  • WIKILEAKS ET LA QUESTION SAHRAOUIE : Les mémos de la vérité

    Tous les mémos de Wikileaks invalident les thèses marocaines sur le Sahara occidental. Les confidences – sont-ce réellement les confidences ou les vrais messages que l’Amérique délivre au reste du monde ? – révélées sur le site Assange prouvent trois faits incontournables.

    Les Américains et les Espagnols savent que le dossier sahraoui depuis la mort de Hassan II est géré par Paris et non plus par Rabat. Ni même conjointement. Deuxio, Mohammed VI a abandonné l’affaire pour la France. Cette dernière en fait, en définitive, une carte maîtresse contre l’Algérie. La diplomatie française veut, à travers la question sahraouie, emmener Alger à des concessions majeures, déclinantes, voire déshonorantes. Tercio, l’Espagne — l’Etat espagnol et non pas ses entités élues, ses coalitions ou ses partis au pouvoir — sait cela et le dit, régulièrement, par les canaux diplomatiques. Wikileaks le révèle. 
    Les Américains, s’il est vrai qu’ils ne veulent pas tordre le cou à un allié sûr et docile comme le Maroc, ne le suivent pas aveuglément dans le dossier sahraoui. Washington sait que c’est Paris qui tire les ficelles. D’où la sincère volonté américaine de voir l’ONU et les plans de paix de l’instance onusienne aboutir. Celui de James Baker en est le plus accompli, le plus abouti et, en plus, adoubé par la nationalité – américaine – de son géniteur. Madrid dans la relation franco-marocaine est cocufié, trompé, délaissé. Les mémos de Wikileaks le montrent avec clarté. Pour autant Zapatero n’ira pas aussi loin que le veut le couple Paris-Rabat dans le reniement et le déshonneur. 
    L’Espagne et le PSOE de l’actuel chef de l’exécutif demeurent, et de loin, la base de sympathie et de soutien les plus plus forts pour le peuple sahraoui, pour le Polisario. C’est en Espagne, et pas ailleurs, pas même en Algérie, que les plus grandes marques de solidarité sont enregistrées en faveur du peuple des Ténèbres. En vase clos, en interne, dans les cabinets noirs des chancelleries et dans les sphères secrètes de prise de position, tout le monde sait que le couple franco-marocain ne veut pas d’une solution juste, négociée et sincère pour le règlement de la question sahraouie. Les mémos de Wikileaks accréditent deux thèses. L’hypocrisie — ça, nous le savions. Les Etats et la justesse du combat des Sahraouis. Nous le savions aussi, Wikileaks le balance à la face du monde.
    A. M. 
    Le Soir d’Algérie, 15/12/2010
  • Amr Moussa : «On n'a jamais ignoré la question sahraouie»

    Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue arabe : «On n’a jamais ignoré la question sahraouie»

    Le secrétaire général de la Ligue des Etats arabes, Amr Moussa, a déclaré hier lors d’un point de presse au Palais des nations que l’institution qu’il dirige «rendra publiques des propositions nouvelles et une résolution ferme pour ce qui est de la Palestine». «La résolution 1514 s’applique pour la Palestine», selon lui. 

    En ce qui concerne le Sahara occidental, Amr Moussa dira qu’on n’a jamais ignoré la question sahraouie, mais elle est inscrite à l’ONU», justifie-t-il l’absence de ce dossier dans les travaux de la Ligue arabe.

  • Royaume de tolérance?

    Grâce au Maroc et au Mali, la peine de mort contre les homosexuels ne serait plus “injustifiée”, comme le souligne Rue89 , et ce depuis le 16 novembre dernier. La mention “homosexualité” qui figurait depuis 1999 dans une résolution condamnant les exécutions extrajudiciaires vient  d’être subtilement remplacée par “pour quelque raison que ce soit”. L’amendement a été voté à l’initiative du Maroc et du Mali pour le compte de l’Organisation de la Conférence Islamique OCI et des groupes africain et arabe, à 79 voix contre 70 (et 17 abstentions), la Russie étant le seul pays européen à avoir voté pour. 
    Les Etats-Unis, eux, ne l’entendent pas de cette oreille. Selon Reuters, l’ambassadrice américaine auprès des Nations-Unies Susan Rice s’est déclarée “outrée” par ce vote lors de la journée mondiale des Droits de l’Homme le 10 décembre dernier. Elle a également fait part de son souhait de le voir abandonné à la prochaine assemblée plénière qui se tiendra le 20 décembre. “Nous ferons preuve de fermeté, et nous avons bien l’intention de remporter la bataille“, a-t-elle affirmé. 
    Le Maroc n’en est pas à sa première proposition controversée. Le 23 novembre dernier, la Troisième Commission des nations-Unies a achevé ses travaux “en demeurant divisée sur la lutte contre la diffamation des religions“.  Pour le Maroc et les pays de l’OCI, “une liberté d’expression sans limites ne fait qu’inciter à la haine et va à l’encontre du multiculturalisme“. Les Etats européens, les Etats-Unis et la Suisse, quant à eux, s’opposent fermement à l’adoption d’une telle résolution en rappelant que les Droits de l’Homme protègent les individus et non pas les religions et systèmes de croyance. En 2009 déjà, la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton s’est dite en profond désaccord avec “ceux qui affirment qu’une telle résolution serait la meilleure façon de protéger la liberté religieuse“. Pour elle, “La liberté d’un individu de pratiquer sa religion ne doit pas avoir de conséquence sur la liberté d’expression des autres“. 
    L‘idée est-elle saugrenue de faire voter des résolutions d’arrière-garde en matière de Libertés Individuelles lorsque l’on se définit comme un digne représentant de l’islam modéré? Pas lorsque les apparences de tolérance religieuse cachent une législation théocratique ouvertement liberticide. En effet, la motivation de la majorité des pays qui défendent de tels retours en arrière, avec le Maroc en tête, c’est de réduire l’incompatibilité de leurs lois nationales avec les textes internationaux. Le Maroc, bien qu’il ait signé et ratifié le Pacte International des Libertés Civiles et Politiques en 1979, continue à appliquer des lois qui violent ses dispositions, comme l’article 489 du code pénal qui punit de six mois à trois ans de prison toute personne ayant un comportement “impudique ou contre-nature avec un individu du même sexe”, ou encore l’article 222 qui punit d’un à six mois de prison toute personne supposée musulmane qui “rompt ostensiblement le jeûne durant le mois de ramadan”, acte justement considéré par l’Etat marocain comme portant atteinte aux valeurs de l’islam. Jusqu’où peuvent aller les lois censées protéger une certaine morale, et où commence l’inquisition envers tous ceux qui ne la partagent pas? 
    Le rapport 2010 du Département d’Etat américain sur la liberté religieuse a justement souligné des violations commises par l’Etat marocain envers les dé-jeûneurs et les chrétiens de nationalité marocaine ou étrangère. Entre-temps, fort de sa petite victoire aux Nations-Unies – quand bien même décrétée provisoire par les Etats-Unis – le Maroc continue à appliquer un code confessionnel du statut personnel et à museler le débat sur la laïcité, de plus en plus réclamé par une large partie de la jeunesse.
    Zineb El Rhazoui  
    Vox Maroc, 15/12/2010 
  • mercredi 15 décembre 2010 50e anniversaire de la résolution 1514 : Décoloniser la Palestine et le Sahara occidental

    Pour une application « sans faille » de la résolution onusienne 1514. Tel est l’appel lancé par les participants au 50e anniversaire de cette résolution relative à l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux.Dans leur Déclaration d’Alger, ils ont, après deux jours de travaux aux Palais des Nations, invité la communauté internationale à accorder un « soutien ferme » aux Palestiniens et aux Sahraouis pour leur permettre d’exercer leur droit à l’autodétermination. 
    « Le combat pour la dignité, pour l’égalité et pour les droits de tous les peuples, sans exception, continue », affirme à la clôture des travaux Abdelkader Messahel, le ministre délégué chargé des Affaires africaines et maghrébines, avant de rendre hommage aux pionniers de l’indépendance qui ont « payé le prix du sang », aux « bâtisseurs » qui « ont su accompagner l’Afrique dans ses efforts de développemen! t » et à la jeunesse, qualifiée de « génération du savoir » qui va, dit-il, « porter le flambeau ». 
    « Mémorable », tel est le terme utilisé par Salim Ahmed Salim, l’ancien secrétaire général de l’Organisation de l’unité africaine pour qualifier la Conférence d’Alger qui a réuni « d’éminentes personnalités » pour réitérer l’engagement collectif, non seulement pour la réalisation pleine des objectifs de la 1514 mais aussi, dit-il, lever les obstacles qui empêchent son application. « C’était une opportunité pour engager une réflexion et arrêter une meilleure stratégie pour garantir la fin totale du colonialisme dans le monde », explique-t-il, estimant que les participants « sont conscients » des réalisations faites et de leur responsabilité dans le « soutien » aux « luttes réelles » des peuples de Palestine et du Sahara occidental qui « souffrent quotidiennement ». 
    50 ans après le 14 décembre 1960, les Nations unies n’ont pas tourné entièrement la page de la décolonisation. Comme en Palestine ou au Sahara occidental (ancienne colonie espagnole envahie par le Maroc en 1975, ndds). Deux dossiers inscri!s à l’ordre du jour de la majorité des réunions du Conseil de sécurité, depuis des décennies. La conférence d’Alger demande à la communauté internationale un soutien « plus ferme » et une action « plus résolue » à ces deux questions qu’elle a hissées au rang de « priorité ». « Il est du devoir de l’ONU et du Conseil de sécurité de faire appliquer leurs résolutions pertinentes pour les 16 territoires non autonomes inscrits à l’agenda de la 4e Commission de décolonisation » car « le colonialisme est un crime contre l’humanité », estime Mohamed Salem Ould Salek, le ministre sahraoui des Affaires étrangères. 
    Les Palestiniens tiennent les mêmes propos. Eux aussi, ils attendent que la communauté internationale passe de la parole aux actes. Des pays qui ont renoué avec la liberté, certains souffrent aujourd’hui du néocolonialisme. D’autres peinent à se faire entendre par les « grandes puissances » qui ont pris en otage l’instance suprême des Nations unies pour se servir et servir! et défendre leurs intérêts et ce, au détriment des pays du Sud qui militent pour leur émancipation. Cedi dit, malgré les scories léguées par le colonisateur et l’inique système de relations économiques internationales les pays nouvellement indépendants, ont enregistré de significatives avancées. Sur les plans politique, économique, social et culturel. Aujourd’hui, à l’ère de la mondialisation des droits d’ingérence, ils veulent avoir leur place et faire entendre leur voix aux Nations unies et dans les organisations internationales qu’ils souhaitent transformer pour les adapter au présent. 
    Algérie Info, 15/12/2010
  • L’UE : pour l’amélioration de la situation des droits de l’homme au Sahara occidental (déclaration)

    Bruxelles, 15/12/2010 (SPS) L’union européenne (UE) a exprimé son attachement à l’amélioration de la situation des droits de l’homme au Sahara occidental, rappelant les obligations qui incombent à chaque partie, dans une déclaration rendu publique lundi à la clôture de la neuvième session du Conseil d’association UE-Maroc.

    L’UE s’est dite « préoccupée par le conflit du Sahara occidental et ses conséquences et implications régionales », regrettant les derniers événements et les violences ayant entraîné des pertes de vies qui ont eu lieu à El Aaiun.

    Elle a également estimé que « les parties doivent faire preuve de retenue et mettre tout en œuvre pour que de tels événements ne se reproduisent plus », a indiqué la déclaration parvenue à SPS.

    L’UE a en outre exprimé son « plein soutien aux efforts du Secrétaire Général des Nations Unies et de son Envoyé personnel en vue de trouver une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permettra l’autodétermination du peuple du Sahara occidental » comme le disposent les résolutions des Nations Unies.

    Dans ce contexte, elle encourage les parties à continuer de travailler avec l’Envoyé personnel en vue de progresser dans la recherche d’une solution politique négociée entre les parties, sous les auspices des Nations Unies.

    L’UE s’est félicité de la reprise des pourparlers informels à New York les 8 et 9 novembre 2010 et de l’engagement des parties à se réunir à nouveau au mois de décembre ainsi qu’au début de l’année prochaine.

    Elle a invité les parties à continuer de manifester leur volonté politique et de travailler dans une atmosphère propice au dialogue dans le but d’entamer une phase « plus intensive des négociations de bonne foi et sans pré-conditions pour la mise en œuvre des résolutions 1754 (2007), 1783 (2007), 1813 (2008), 1871 (2009) et 1920 (2010) du Conseil de Sécurité et le succès des négociations.

    L’UE a enfin salué la volonté des parties de reprendre les discussions sur la mise en œuvre des mesures de confiance du Haut Commissariat aux Réfugiés, notamment les engagements pour lancer les visites familiales par la voie aérienne et organiser des visites par la voie terrestre, et encourage leur succès. (SPS)

  • Responsables vis-à-vis de l’histoire

    La mort de feu Raiss, figure emblématique des rescapés du bagne de Tazmamart, a donné lieu à différents commentaires. Elle a d’abord ravivé les blessures non cicatrisées des survivants parmi les rescapés, puisque cinq d’entre eux nous ont quittés et surtout remis en lumière les problèmes d’intégration de certains d’entre eux. Il faut absolument rendre hommage au courage de ces hommes qui ont subi un enfer prévu pour les briser à jamais. Feu Raiss, en racontant ses mémoires publiées par «Al Ittihad Al Ichtiraqui», avait bouleversé ses lecteurs par l’horreur, l’abomination de ce mouroir. Merzouki et Binebine, ses compagnons, ont eux aussi livré, chacun selon sa sensibilité, le rendu d’un vécu aussi cauchemardesque qu’injuste et illégal. Il est de coutume de présenter l’affaire de Tazmamart comme le summum de l’horreur des années de plomb et de l’imputer totalement au Makhzen et à ses structures sécuritaires. C’est une lecture étriquée de l’histoire. Où étions-nous ? Les militaires jugés pour leur implication dans les deux tentatives de coups d’Etat ont été enlevés de la prison centrale de Kénitra. Ni la Justice, ni l’administration pénitentiaire ne s’en sont émues, ni n’ont montré la moindre résistance. Les partis de l’opposition de l’époque, qui multipliaient les communiqués réclamant la libération des détenus politiques, n’ont jamais mentionné les militaires. Pire, le mouvement des Droits de l’Homme, qui a commencé à s’organiser au milieu des années 70, n’a pas fait grand cas de la séquestration illégale, dans un lieu secret et sans aucun lien avec le reste du monde, d’hommes qui ont été jugés et dont la majorité avait purgé sa peine. Nous devons la vérité à l’histoire et à la jeunesse de ce pays. Obnubilés par la lutte pour le pouvoir, nous ne considérons pas ce dossier comme intéressant la société. Dans les années 80, l’affaire de ces militaires était pour tous les militants de gauche «une cuisine interne» de l’ennemi, du Makhzen et de son armée. L’implication du général Oufkir dans le second coup d’Etat empêchait toute sympathie envers les putchistes, même si l’on sait maintenant qu’en majorité, ils ont été embarqués de force dans l’aventure et que certains partageaient les mêmes griefs que nous avions sur le Maroc d’alors. C’étaient des «fascistes» et nous n’avions pas à nous en occuper outre mesure. Il faut se repositionner dans le contexte de l’époque, mais le faire de manière sincère si nous voulons réellement construire un Etat de droit où plus jamais un individu ou un groupe d’individus ne peuvent subir l’arbitraire, la violence de l’Etat. Instrumentalisation politique Il faut aussi rappeler qu’alors qu’en 1974 le groupe Anis Balafrej a été soutenu par les avocats de l’Istiqlal de l’USFP et du PPS, en 1977 les militants d’Ila Al Amam ont été livrés à leur sort. Bouabid en tête, les avocats ont abandonné la défense face à l’intransigeance d’Abraham Serfaty sur la question du Sahara. Il faut rappeler ces faits, non pour le plaisir de l’autoflagellation, mais pour montrer que les approches étaient aux antipodes de celles d’aujourd’hui et que le contexte est totalement différent. La question des Droits de l’Homme était assujettie aux implications de la situation politique. Les gauchistes peuvent légitimement développer un certain ressentiment tant il est vrai qu’ils ont été abandonnés à leur sort, à cause de leur soutien au séparatisme. La gauche patriotique défendait l’intégrité territoriale, mais avait aussi repositionné ses options politiques dans le cadre du choix du processus démocratique. Rapidement, cette option a dégagé la nécessité du combat pour les Droits humains en tant que tels. La création de l’OMDH répond à cette nécessité. La gauche, malgré son emprise sur les instances, a voulu une certaine autonomie de cette organisation. Rappelons que c’est Mehdi El Manjra qui avait été élu président lors du congrès constitutif et que, devant le veto du Palais, c’est Omar Azziman qui a repris le flambeau. La gauche donc a voulu qu’une personnalité indépendante soit la tête visible de ce combat. Mais cela n’a en rien empêché sa volonté d’instrumentaliser politiquement l’OMDH et son combat. Il aura fallu un long, un très long processus pour que, sous la présidence d’Abdellaziz Bennani, et alors même qu’un véritable pluralisme a été assuré au sein de l’organisation, celleci se dirige vers l’autonomie de la question des Droits humains dans leur acception universelle. L’AMDH, elle, se comporte comme un parti politique, mais en son sein, le même processus se développe qui l’amènera, par la résolution du conflit actuel, à la même démarche. Il faut souhaiter que les militants des Droits de l’Homme soient vigilants. Car les militants politiques sont et resteront toujours dans la même logique. Il m’est personnellement impossible de me solidariser, au-delà du formel, avec les extrémistes islamistes. Les militants des Droits humains doivent, eux, défendre le droit à un procès équitable, le refus de la torture, y compris quand il s’agit de terroristes avérés. La construction d’un Etat de droit nécessite un mouvement fort, ayant une véritable crédibilité et une audience réelle auprès de l’opinion publique; crédibilité et audience qui ne peuvent s’obtenir que par l’indépendance de ce mouvement, son intransigeance et le respect du cadre. Il est ainsi inquiétant de voir certains vouloir se substituer à la Justice et énoncer des verdicts alors que leur rôle est de s’assurer du respect des procédures. La mort de Raïss doit inciter les responsables, le CCDH en premier lieu, à tout faire pour l’intégration des survivants. Il doit inciter tous les acteurs politiques à une introspection sérieuse. Bien sûr que le régime était responsable des violations des Droits de l’Homme, mais dans notre action, en avions-nous fait un véritable levier de combat ? Si nous l’avions fait, le calvaire de Tazmamart n’aurait pas duré 18 ans. 
    Jamal Berraoui, 1/05/2010 
  • Clôture de la conférence internationale sur la résolution 1514

    Les travaux de la Conférence internationale d’Alger, célébrant le 50è anniversaire de la résolution onusienne 1514 relative à l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, ont pris fin mardi soir par l’adoption de la Déclaration d’Alger. 

    Dans cette déclaration, les participants ont exprimé leur « solidarité » avec les peuples des territoires non autonomes qui aspirent à exercer leur droit à disposer d’eux-mêmes dans le cadre préconisé par la résolution 1514. 

    Ils ont souligné, à cet égard, que le peuple palestinien et le peuple du Sahara occidental sont en droit d’attendre de la Communauté internationale un soutien « plus ferme » et une action « plus résolue » en vue de l’exercice de leur droit à l’autodétermination, précisant qu’ils ont décidé de faire de cet objectif une « priorité ».
    (APS)
  • Droit des peuples à l'Indépendance – L’Algérie interpelle l’ONU

    «Il n’y a aucune raison qui justifie l’occupation des territoires»
    La Déclaration d’Alger se veut comme un rappel à l’ordre de la communauté internationale sur les violations du droit international commises par certains pays.
    Le parachèvement de la décolonisation est inéluctable. Tel est le message principal de la Déclaration d’Alger qui a sanctionné les travaux de la Conférence internationale sur la célébration du 50e anniversaire de la résolution 1514 sur le droit des peuples à l’indépendance, tenue au Palais des Nations-Club des Pins.

    Cette déclaration se veut comme un rappel à l’ordre de la communauté internationale sur les violations du droit international commises par certains pays. «Le colonialisme, sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, est contraire aux buts et principes de la charte des Nations unies et aux normes du droit international», souligne la Déclaration d’Alger.

    Partant du principe que cette résolution est d’une brûlante actualité, les rédacteurs du document soutiennent qu’il n’y a aucune raison qui justifie l’occupation des territoires.

    «Conformément au droit international, aucun prétexte lié à la superficie du territoire, à la situation géographique ou à l’importance numérique des peuples ne saurait être recevable pour empêcher le libre exercice des peuples encore colonisés au droit à l’autodétermination et à l’indépendance», précisent les participants. Ces derniers ont appelé à l’adoption au sein de l’ONU et dans l’ensemble du système des Nations unies des mesures efficaces pour l’application intégrale de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux peuples coloniaux.
     
    La déclaration préliminaire n’a en aucun cas mentionné le cas de la Palestine et du Sahara occidental (ancienne colonie espagnole envahie par le Maroc en 1975, ndds). Une revendication vivement réclamée par les participants à l’atelier consacré à l’examen du projet. «La Déclaration d’Alger doit mentionner et appeler à l’indépendance de la Palestine et du Sahara occidental», avaient insisté les participants aux débats. Pour eux, il est indispensable que la Déclaration d’Alger réaffirme la légitimité de la cause sahraouie et celle palestinienne. Même préoccupation soulevée par les participantes à l’atelier sur «le rôle de la femme dans l’émancipation des peuples». «Il n’est pas normal que la Déclaration d’Alger n’inclue pas dans son texte le cas du Sahara occidental et celui de la Palestine», ont estimé les participantes. Pourquoi? Selon un éminent diplomate, cette question obéit à des considérations politiques. 
    Revenant sur l’appel pressant des intervenants, notre interlocuteur affirme: «Ce n’est pas une conférence sur la décolonisation ni de soutien aux peuples sahraoui et palestinien. Ce 50e anniversaire, explique-t-il, est l’occasion de faire une évaluation de la déclaration et de son application». Il rappelle que l’objectif de cette conférence est d’apporter une caution morale au combat des peuples opprimés. La déclaration finale a fait l’objet de plusieurs consultations qui ont duré jusqu’à la fin de la journée. Les participants ont renouvelé leur attachement à la démarche d’indépendance de décision dans les relations internationales poursuivie par les pays nouvellement indépendants qui aspirent à participer dans la prise de décision au niveau international. Il faut reconnaître que la célébration du 50e anniversaire de la résolution 1514 était un rendez-vous historique. Plus de 200 personnalités dont d’éminentes figures de la lutte anticoloniale ont tenu à assister à l’événement.

    La Conférence d’Alger a permis de donner un nouveau souffle au combat pour la libération des peuples du joug colonial. Les promoteurs des mouvements de libération ont salué l’initiative de l’Algérie de s’exprimer sur l’obligation de relancer le mouvement pour en finir avec le colonialisme.
    Nadia BENAKLI
    L’Expression, 15/12/2010
  • Les anciens Etats coloniaux veulent une pleine souveraineté

    Consolider et élargir les indépendances des anciens pays coloniaux. Tels sont les mots-clés de la déclaration finale adoptée hier par les participants à la conférence internationale célébrant le cinquantième anniversaire de l’adoption de la résolution 1514 sur l’octroides indépendances aux peuples coloniaux.Après deux jours de travaux, les participants, venus de plusieurs pays représentant les cinq continents, ont donc clôturé cette conférence avec la volonté manifeste de raviver la flamme des indépendances. Les termes utilisés dans la déclaration finale ainsi que les interventions de différents acteurs venus à Alger reflètent cet état d’esprit. 
    «Réaffirmant la validité et la pertinence de la déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, les participants ont exprimé leur conviction que le parachèvement! de la décolonisation est inéluctable», est-il écrit dans la déclaration finale. «Les participants ont exprimé leur solidarité avec les peuples des territoires non autonomes qui aspirent à exercer leur droit à disposer d’eux-mêmes dans le cadre préconisé par la résolution 1514», a-t-on ajouté, en référence sans doute au Sahara occidental (envahi par le Maroc en 1975, ndds) et à la Palestine. Ces deux territoires, les rares à être toujours colonisés, ont été au centre des préoccupations des participants à la conférence d’Alger. 
    Une bonne partie des articles contenus dans la déclaration finale est consacrée à ce sujet, même si, à aucun moment, les deux territoires ne sont cités expressément. Cela prouve que l’un des objectifs assignés à cette conférence est donc de rappeler que des pays restent toujours sous occupation coloniale 50 ans après l’avènement des indépendances.L’autre préoccupation des participants à cette conférence d’Alger est la consolidation des indépendances. Cela signifie, selon la déclaration, ! l’indépendance économique et la jouissance des ressources natu! relles. Pour cela, les participants ont rappelé les résolutions 1803 et 3281 portant relativement sur «la souveraineté permanente des Etats sur leurs ressources naturelles» et portant «charte des droits et devoirs économiques des Etats». Cet aspect de l’indépendance économique des Etats a également été rappelé par plusieurs participants. Ils se sont rendu compte, comme l’a dit Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des affaires maghrébines et africaines, que les colons d’hier sont ceux qui exploitent les ressources des anciennes colonies aujourd’hui.
    L’autre esprit qui a présidé à la conférence d’Alger est sans aucun doute la réforme des institutions des Nations unies. Beaucoup parmi les participants, notamment les responsables, ont insisté sur ce point. «Nous devons lutter pour avoir notre mot à dire à l’intérieur des Nations unies», a estimé, par exemple, Nguyen Thi Binh, ancienne vice-présidente du Vietnam. Cela d’ailleurs a été l’un des combats menés par l’Algérie ces dernières années.
    Ali Boukhlef
    Algérie Info, 15/12/2010