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  • WikiLeaks dédouane le Polisario des allégations marocaines

    Peine perdue, les assertions marocaines visant à cataloguer le Front Polisario comme organisation terroriste, ont été balayées par les notes des diplomates US en poste à l’étranger, qui révèlent qu’au contraire l’organisation luttant pour la décolonisation du Sahara occidental apporte son concours dans le combat contre ce fléau et contre l’extrémisme religieux. 

    Rabat a vainement tenté d’inscrire le Front Polisario sur la liste des organisations terroristes, voire même des trafiquants de drogue, en faisant croire qu’il avait des liens avec Al-Qaïda au Maghreb islamique sans apporter de preuves. Le Maroc ne cesse également d’évoquer de prétendus rapports entre le Polisario et les narcotrafiquants qui sévissent dans la région du Sahel.

    Toute la propagande marocaine a été détruite par les révélations du site WikiLeaks, qui dédouanent totalement l’organisation qui mène la lutte du peuple sahraoui pour l’exercice de son droit à l’autodétermination. En effet, selon des documents confidentiels signés par des diplomates américains et publiés par le site WikiLeaks, le Front Polisario “ne soutient pas le terrorisme et l’extrémisme religieux”, mais “s’attache à poursuivre et à combattre le trafic d’armes destinées aux organisations terroristes”. C’est ce qu’a rapporté le quotidien espagnol El Pais, dans son édition de samedi en citant les mémos de responsables US, qui affirment que le Front populaire de Libération de la Sakia El-Hamra et du Rio de Oro (Front Polisario) “n’a pas de liens avec le terrorisme et l’extrémisme religieux”. La même source, qui se réfère à une source diplomatique des États-Unis, souligne que le Polisario “ne favorise pas également l’accès des sites extrémistes à l’intérieur des camps de réfugiés sahraouis”. Ainsi, un document confidentiel, rédigé en décembre 2009, sur la base des contacts menés par l’une des ambassades des États-Unis d’Amérique avec le Haut-Commissariat pour les réfugiés, l’Organisation des Nations unies et américaine des organisations non gouvernementales dans la région, “le Front Polisario mène une lutte contre l’émigration clandestine, le trafic d’armes et de la drogue”. Il est notamment rappelé que le Front Polisario a encouragé des organisations non gouvernementales occidentales à participer à des forums sur le dialogue mondial, dont le dialogue interreligieux, qui se tient chaque année dans les camps de réfugiés sahraouis.

    Et quand on sait que les responsables américains ne plaisantent pas lorsqu’il s’agit de terrorisme et de lutte contre le trafic de drogue, auxquels ils accordent une priorité absolue dans leur politique étrangère, il faut croire qu’ils ne jettent de fleur à personne. D’ailleurs, c’est bien le Maroc, qui est considéré comme l’allié de Washington et non le Front Polisario. 
    Liberté, 14/12/2010
  • Diabolisarion du Front Polisario : WikiLeaks tacle la presse marocaine

    Les documents publiés sur le site Web lanceur d’alerte, démentent tout lien entre le Front populaire de libération de la Sakiet El Hamra et du Rio de Oro, le terrorisme et l’extrémisme religieux.
    «Le Front Polisario ne soutient pas le terrorisme et l’extrémisme religieux, et s’attache à poursuivre et à combattre le trafic d’armes destinées aux organisations terroristes», a rapporté le quotidien espagnol, El Pais, dans son édition du 11 décembre 2010. «Il ne favorise pas également l’accès des sites extrémistes à l’intérieur des camps de réfugiés sahraouis», révèle WikiLeaks qui se base sur une source diplomatique américaine. Un document confidentiel rédigé en décembre 2009, sur la base des contacts menés par l’une des ambassades des États-unis d’Amérique avec le Haut Commissariat pour les réfugiés, l’Organisation des Nations unies et américaine des organisations non-gouvernementales dans la région souligne sans ambages que «le Front Polisario mène une lutte contre l’immigration clandestine, le trafic d’armes et la drogue».

    Voilà qui aurait dû suffire pour remettre les pendules à l’heure. La presse marocaine fait pourtant la sourde oreille. Elle s’adonne à une propagande qui ne constitue qu’un tissu de mensonges, qui vise à discréditer les membres de la délégation du Front Polisario mandatés pour défendre la cause du peuple sahraoui aux prochains pourparlers qui se dérouleront à partir du 16 décembre à Greentree, sur l’île de Long Island, dans la banlieue de New York. «Les récentes arrestations de trafiquants de drogue au Sahel dont des éléments du Polisario confirment l’implication de celui-ci dans le narcotrafic au Sahel», peut-on lire sur le site du quotidien marocain eMarrakech qui n’a fait que répercuter une dépêche de l’agence de presse officielle marocaine MAP, datée du 12 décembre 2010, qui cite à son tour le Quotidien de Nouakchott, un obscur journal mauritanien privé.

    Le pouvoir marocain parviendra-t-il à stopper le cours de l’histoire en balançant de telles allégations à travers des médias qui lui sont complètement inféodés? En effet, tandis que l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU) a réaffirmé le droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance de tous les peuples des territoires non-autonomes, dans un projet de résolution adopté vendredi, une certaine presse marocaine se lance dans une féroce campagne de diabolisation du Front Polisario. «L’arrestation par les forces de sécurité maliennes, jeudi, de six trafiquants de drogue internationaux, issus des rangs du «Polisario», confirme le basculement de celui-ci dans le trafic des stupéfiants en relation avec les activités de l’organisation terroriste Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi) qui a étendu ses tentacules jusque dans la région du Sahel», avait écrit l’agence officielle de presse marocaine MAP dans une précédente dépêche datée du 11/12/2010 (Voir L’Expression du 13/12/2010).

    Cette détestable campagne «d’intox» n’a pas pour autant ébranlé la détermination des responsables sahraouis.

    La délégation du Front Polisario se rendra le 16 décembre à Greentree avec «la volonté et la détermination de tout faire en vue de contribuer au succès des efforts des Nations unies en vue de trouver une solution juste et durable du conflit du Sahara occidental», a souligné Mhamed Khadad, le coordinateur sahraoui avec la Minurso.

    Un état d’esprit qui tranche avec l’état de fébrilité qui anime la diplomatie marocaine à la veille de ce rendez-vous.
    Mohamed TOUATI
    L’Expression, 14/12/2010 
  • « La liberté d’expression a régressé au Maroc »

    Amnesty International a organisé un « Marathon des signatures », vendredi à l’université Paris XIII de Villetaneuse. Une rencontre à la fois grave et festive où les droits de l’homme au Maroc, en Iran, au Soudan et en Colombie ont été abordés au travers de différents cas. 
    Il est un peu plus de 12 heures, vendredi sur le forum de l’université Paris XIII, à Villetaneuse. Une troupe de danse hip-hop, Boycott Crew, met l’ambiance. Un clin d’œil au tube de Michael Jackson « They don’t really care about us » fait monter la température dans le public. Etudiants et personnels de l’université ne sont pas là uniquement pour admirer des chorégraphies entraînantes. S’ils sont rassemblés à cet endroit c’est aussi et avant tout pour le « Marathon des signatures » qu’Amnesty International, l’organisateur de l’événement, a voulu à la fois grave et  festif.
    Chacun est appelé à venir signer des pétitions en faveur de prisonniers politiques ou de personnes inquiétées dans leur pays en raison de leur activités en faveur des droits de l’homme : Abuzar Al Amin, rédacteur en chef adjoint du journal Ria Al Shaab, au Soudan, est emprisonné avec deux de ses collègues pour avoir publié un article analysant les résultats de l’élection présidentielle d’avril dernier.
    La Colombienne Ingrid Vergara, porte-parole du Mouvement national des victimes de crimes d’Etat, est menacée de mort par des groupes paramilitaires qui veulent la faire taire. Des membres, dont des femmes, de la Campagne pour l’égalité en Iran sont actuellement en prison, certains en attente de jugement. Chakib El Khiari journaliste marocain, a été condamné à trois ans de prison pour avoir dénoncé l’implication de hauts responsables de l’Etat dans un trafic de drogue. Son frère, Amin El Khiari, est présent ce vendredi à Paris XIII pour témoigner. Amanesty International a par ailleurs installé sur son stand une fresque représentant le planisphère avec le « chemin des droits humains » qui parcourt le monde. Les participants sont conviés à la signer.
    Le show des Boycott Crew prend fin, place au groupe Milk Coffee and Sugar. Gaël Faye et Edgar Sekloka, les chanteurs, définissent leur univers musical comme un mélange doux-amer-sucré sur fond de slam et de hip-hop, touchant à des problématiques. Le groupe interprète quelques-uns de ses titres. « N’oubliez pas d’aller signer les pétitions », disent-il au public pendant leur prestation.
    Treize heures passées, Milk Coffee and Sugar quittent la scène en remerciant la’ssistance qui a repris les paroles de certaines chansons. Cécile Coudriou, membre du bureau exécutif d’Amnesty France et professeur d’anglais des médias à Paris XIII, appelle Amin El Khiari à la rejoindre sur la scène. « Mon frère Chakib (photo ci-contre) a été condamné à trois ans de prison et à 68 000 euros d’amende (pour « insultes aux institutions publiques et infraction à la législation », ndlr). Il est en prison depuis deux ans. On lui reproche d’avoir touché à la réputation du Maroc en dénonçant un trafic de drogue et la corruption dans le pays. »
    Emu et un peu intimidé face au public, Amin El Khiari poursuit son récit. Il explique qu’au début de son emprisonnement, son frère était seul dans une cellule et qu’il ne mangeait que des conserves. Après la mobilisation d’Amnesty International, les conditions de son incarcération se sont améliorées. Lorsque Cécile Coudriou lui demande ses attentes aujourd’hui, il répond qu’il souhaite « la libération inconditionnelle de son frère. Il n’a rien fait de répréhensible qui justifierait qu’il demande la grâce au roi du Maroc ». Amin El Khiari avoue ne pas comprendre pourquoi « la liberté d’expression a régressé au Maroc » et remercie les membres d’Amnesty pour leur action et leur soutien. « J’espère que l’année prochaine mon frère sera à ma place pour vous remercier. »
    Le frère du prisonnier marocain me confie qu’il a régulièrement des nouvelles de son frère. « Mais les appels téléphoniques sont sur écoute. Je lui parle depuis un téléphone fixe situé dans la prison où il est détenu. » Il rappelle que Chakib a reçu en 2010 le Prix de l’Intégrité décerné par l’organisation Transparency Maroc. « Je n’ai pas honte de mon pays, j’ai même toujours dit que le Maroc était meilleur que certaines régions. » Ce qu’il reproche à Mohamed VI, le roi, c’est « de laisser des personnes non compétentes diriger le pays ».
    Imane Youssfi
  • LIBÉREZ CHAKIB EL-KHEYARI

    Merci de signer et envoyer cette lettre ouverte a
    Lettre ouverte à :
    Sa Majesté Mohamed VI, Roi du Maroc
    Palais Royal
    Rabat, Maroc

    Majesté,
    Cette lettre a pour unique objet de vous demander une nouvelle fois de faire libérer Chakib El-Kheyari, militant des droits de l’homme, injustement condamné et incarcéré depuis 2009 au Maroc.
    Chakib El-Kheyari, Président de l’association Rif des droits de l’homme et membre du Conseil Fédéral du Congrès Mondial Amazigh (CMA), a été arrêté par la police marocaine le 18/02/2009 à son domicile à Nador puis condamné par le tribunal de première instance de Casablanca à une peine de 3 ans de prison ferme et 753930 DH (soit 68000 €) d’amende pour les motifs suivants :
    - « outrage envers les corps constitués », parce qu’il a dénoncé publiquement le trafic de drogue et la corruption dans lesquels seraient impliqués de hauts responsables de la police, de la gendarmerie, de l’armée et de l’administration ;
    - perception « de sommes d’argent de parties étrangères pour mener une campagne médiatique visant à nuire et à discréditer les efforts déployés par les autorités marocaines dans la lutte contre le trafic de drogue ». Pourtant, en tant que défenseur des droits de l’homme, Chakib El-Kheyari n’a fait que son devoir d’attirer l’attention de toutes les parties concernées, sur les graves irrégularités des services de l’Etat chargés de la lutte contre la corruption et le commerce illégal de la résine de cannabis. En même temps, il n’a cessé d’alerter l’opinion publique sur l’état de grande pauvreté dans lequel sont maintenus les paysans rifains et de plaider courageusement en faveur de la légalisation de la production de cannabis au Maroc ;
    - « infraction au code des changes et dépôt de fonds dans une banque étrangère sans l’autorisation de l’Office des changes ». En fait, Chakib El-Kheyari dispose d’un compte bancaire à Melilla dans lequel il possédait 225 Euros au moment de son arrestation, provenant de la rémunération d’un article qu’il a rédigé pour le journal espagnol « El-Pais ».
    Sur le plan juridique, Chakib El-Kheyari a été condamné en vertu de l’article 265 du code pénal qui prévoit que « l’outrage envers les corps constitués est puni de l’emprisonnement d’un mois à un an et d’une amende de 250 à 5.000 dirhams ». A supposer que Chakib El-Kheyari soit coupable, pourquoi la peine infligée est-elle supérieure à la peine maximale prévue par la loi ? Par ailleurs, Chakib El-Kheyari n’a fait que défendre l’intérêt général en dénonçant publiquement la corruption et les activités illicites.
    Pour preuve, suites aux dénonciations de Chakib, les autorités marocaines ont procédé au début de l’année 2009, à l’arrestation d’une centaine de personnes qui seraient impliquées dans le trafic de drogue, dont les 2/3 seraient des membres des services de sécurité de l’Etat. Ce coup de filet accrédite donc parfaitement les affirmations du Président de l’association Rif des droits de l’homme et montre que ceux qui nuisent à l’image du Maroc, ce ne sont point les militants qui luttent pour l’état de droit, mais bien les personnels de l’Etat impliqués dans les affaires extralégales.
    Concernant la prétendue infraction au code des changes, la Circulaire n° 1606 du 21/09/1993 de l’Office des Changes prévoit que « l’importation de devises par les marocains résidents est libre et n’est soumise ni à déclaration auprès des services douaniers, ni à la justification à ces derniers de l’origine des fonds ». Chakib El-Kheyari n’a donc commis aucune infraction à la réglementation marocaine sur les changes, ce qui démontre une fois de plus le caractère arbitraire et par conséquent politique de sa condamnation.
    En définitive, rien ne justifie la lourde sanction décidée et appliquée à l’encontre de Chakib El-Kheyari. Manifestement il s’agit d’un acte de répression délibéré qui ne vise rien d’autre qu’à sanctionner un infatigable défenseur des droits humains et à restreindre la liberté d’expression et d’opinion au Maroc. Cela est contraire aux dispositions des instruments internationaux de protection des droits de l’Homme ratifiés par le Maroc et en particulier, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et l’accord d’association Maroc-Union Européenne, comme l’ont souligné un certain nombre d’ONG.
    Nous, ONG signataires de cette lettre, dénonçons fermement la condamnation et la détention de Chakib El-Kheyari et réclamons sa libération immédiate et sans conditions.
    Le Maroc ne peut pas tromper l’opinion publique longtemps en tenant des discours favorables aux droits humains et aux libertés fondamentales tout en les violant dans la pratique quotidienne. Il est nécessaire et urgent de mettre les actes en cohérence avec les déclaration officielles en mettant fin aux abus d’autorité et aux harcèlements policiers, judiciaires et administratifs exercés notamment à l’encontre des défenseurs des droits humains.
    Veuillez agréer, Majesté, l’expression de notre considération distinguée.
    Paris, le 10 décembre 2010
    Source : Chanvre Info, 13/12/2010
  • Wikileaks : Le Maroc censure Le Monde, El Pais et Al-Quds Al-Arabi

    Les autorités marocaines ont bloqué la distribution de l’édition du 12 décembre du quotidien français Le Monde qui a reproduit des télégrammes diplomatiques américains diffusés par le site Wikileaks, jugés « diffamatoires » par les autorités marocaines, indique mardi 14 décembre l’AFP citant une source officielle marocaine.
    Début décembre, des éditions du journal espagnol El Pais et du quotidien arabe Al-Quds Al-Arabi avaient déjà été saisies au Maroc pour les mêmes raisons. Le Monde daté du 12 décembre ainsi que des éditions du journal espagnol El  Pais et du quotidien arabe Al-Quds Al-Arabi du début du mois « ont été interdits d’entrée pour avoir publié des informations diffamatoires sur le Maroc données sur le site WikiLeaks », a déclaré mardi à l’AFP un responsable du ministère de   la Communication.
    « Le Maroc n’a fait qu’appliquer un article du code de la presse qui stipule que le ministère de la Communication a le droit d’interdire toute publication dont des articles portent atteinte à la religion, à l’intégrité territoriale et  à la monarchie », a ajouté ce responsable préférant garder l’anonymat. Les documents de WikiLeaks reproduits par ces journaux faisaient état d’un télégramme du consulat américain de Casablanca émis en décembre 2009 dénonçant les pressions « exercées par l’entourage du roi du Maroc Mohammed VI pour solliciter des « pots-de-vin » dans le domaine de l’immobilier.
    Sous le titre : « WikiLeaks : au Maroc, la corruption s’institutionnalise et n’épargne pas le Palais royal », le quotidien français écrit dans son édition du 10 décembre que la corruption est devenue une pratique répandue au Maroc et qui concerne « les civils comme les militaires, ignore les classes sociales et touche jusqu’au palais royal ». La corruption, écrit encore le quotidien du soir, est également institutionnalisée au sein des forces armées royales (FAR).
    Faisant référence à plusieurs câbles de l’ambassade américaine à Rabat, Le Monde souligne que les mécanismes de corruption au royaume passent par trois personnes occupant une place privilégiée au cœur de la monarchie marocaine.
    DNA, 14/12/2010
  • WikiLeaks dédouane le Polisario des allégations marocaines

    Peine perdue, les assertions marocaines visant à cataloguer le Front Polisario comme organisation terroriste, ont été balayées par les notes des diplomates US en poste à l’étranger, qui révèlent qu’au contraire l’organisation luttant pour la décolonisation du Sahara occidental apporte son concours dans le combat contre ce fléau et contre l’extrémisme religieux. 

    Rabat a vainement tenté d’inscrire le Front Polisario sur la liste des organisations terroristes, voire même des trafiquants de drogue, en faisant croire qu’il avait des liens avec Al-Qaïda au Maghreb islamique sans apporter de preuves. Le Maroc ne cesse également d’évoquer de prétendus rapports entre le Polisario et les narcotrafiquants qui sévissent dans la région du Sahel.

    Toute la propagande marocaine a été détruite par les révélations du site WikiLeaks, qui dédouanent totalement l’organisation qui mène la lutte du peuple sahraoui pour l’exercice de son droit à l’autodétermination. En effet, selon des documents confidentiels signés par des diplomates américains et publiés par le site WikiLeaks, le Front Polisario “ne soutient pas le terrorisme et l’extrémisme religieux”, mais “s’attache à poursuivre et à combattre le trafic d’armes destinées aux organisations terroristes”. C’est ce qu’a rapporté le quotidien espagnol El Pais, dans son édition de samedi en citant les mémos de responsables US, qui affirment que le Front populaire de Libération de la Sakia El-Hamra et du Rio de Oro (Front Polisario) “n’a pas de liens avec le terrorisme et l’extrémisme religieux”. La même source, qui se réfère à une source diplomatique des États-Unis, souligne que le Polisario “ne favorise pas également l’accès des sites extrémistes à l’intérieur des camps de réfugiés sahraouis”. Ainsi, un document confidentiel, rédigé en décembre 2009, sur la base des contacts menés par l’une des ambassades des États-Unis d’Amérique avec le Haut-Commissariat pour les réfugiés, l’Organisation des Nations unies et américaine des organisations non gouvernementales dans la région, “le Front Polisario mène une lutte contre l’émigration clandestine, le trafic d’armes et de la drogue”. Il est notamment rappelé que le Front Polisario a encouragé des organisations non gouvernementales occidentales à participer à des forums sur le dialogue mondial, dont le dialogue interreligieux, qui se tient chaque année dans les camps de réfugiés sahraouis.

    Et quand on sait que les responsables américains ne plaisantent pas lorsqu’il s’agit de terrorisme et de lutte contre le trafic de drogue, auxquels ils accordent une priorité absolue dans leur politique étrangère, il faut croire qu’ils ne jettent de fleur à personne. D’ailleurs, c’est bien le Maroc, qui est considéré comme l’allié de Washington et non le Front Polisario. 
    Liberté, 14/12/2010
  • Diabolisarion du Front Polisario : WikiLeaks tacle la presse marocaine

    Les documents publiés sur le site Web lanceur d’alerte, démentent tout lien entre le Front populaire de libération de la Sakiet El Hamra et du Rio de Oro, le terrorisme et l’extrémisme religieux.
    «Le Front Polisario ne soutient pas le terrorisme et l’extrémisme religieux, et s’attache à poursuivre et à combattre le trafic d’armes destinées aux organisations terroristes», a rapporté le quotidien espagnol, El Pais, dans son édition du 11 décembre 2010. «Il ne favorise pas également l’accès des sites extrémistes à l’intérieur des camps de réfugiés sahraouis», révèle WikiLeaks qui se base sur une source diplomatique américaine. Un document confidentiel rédigé en décembre 2009, sur la base des contacts menés par l’une des ambassades des États-unis d’Amérique avec le Haut Commissariat pour les réfugiés, l’Organisation des Nations unies et américaine des organisations non-gouvernementales dans la région souligne sans ambages que «le Front Polisario mène une lutte contre l’immigration clandestine, le trafic d’armes et la drogue».

    Voilà qui aurait dû suffire pour remettre les pendules à l’heure. La presse marocaine fait pourtant la sourde oreille. Elle s’adonne à une propagande qui ne constitue qu’un tissu de mensonges, qui vise à discréditer les membres de la délégation du Front Polisario mandatés pour défendre la cause du peuple sahraoui aux prochains pourparlers qui se dérouleront à partir du 16 décembre à Greentree, sur l’île de Long Island, dans la banlieue de New York. «Les récentes arrestations de trafiquants de drogue au Sahel dont des éléments du Polisario confirment l’implication de celui-ci dans le narcotrafic au Sahel», peut-on lire sur le site du quotidien marocain eMarrakech qui n’a fait que répercuter une dépêche de l’agence de presse officielle marocaine MAP, datée du 12 décembre 2010, qui cite à son tour le Quotidien de Nouakchott, un obscur journal mauritanien privé.

    Le pouvoir marocain parviendra-t-il à stopper le cours de l’histoire en balançant de telles allégations à travers des médias qui lui sont complètement inféodés? En effet, tandis que l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU) a réaffirmé le droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance de tous les peuples des territoires non-autonomes, dans un projet de résolution adopté vendredi, une certaine presse marocaine se lance dans une féroce campagne de diabolisation du Front Polisario. «L’arrestation par les forces de sécurité maliennes, jeudi, de six trafiquants de drogue internationaux, issus des rangs du «Polisario», confirme le basculement de celui-ci dans le trafic des stupéfiants en relation avec les activités de l’organisation terroriste Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi) qui a étendu ses tentacules jusque dans la région du Sahel», avait écrit l’agence officielle de presse marocaine MAP dans une précédente dépêche datée du 11/12/2010 (Voir L’Expression du 13/12/2010).

    Cette détestable campagne «d’intox» n’a pas pour autant ébranlé la détermination des responsables sahraouis.

    La délégation du Front Polisario se rendra le 16 décembre à Greentree avec «la volonté et la détermination de tout faire en vue de contribuer au succès des efforts des Nations unies en vue de trouver une solution juste et durable du conflit du Sahara occidental», a souligné Mhamed Khadad, le coordinateur sahraoui avec la Minurso.

    Un état d’esprit qui tranche avec l’état de fébrilité qui anime la diplomatie marocaine à la veille de ce rendez-vous.
    Mohamed TOUATI
    L’Expression, 14/12/2010 
  • Alger veut en finir avec le colonialisme

    Les intervenants à la conférence d’hier ont tous appelé à l’application du droit à l’indépendance pour les peuples palestinien et sahraoui.
    L’Algérie revivifie l’esprit du mouvement de libération.
     Le Palais des Nations de Club des Pins a rappelé hier ses hôtes la belle époque des années 1960. Une époque marquée par des luttes acharnées contre le colonialisme. La célébration du 50e anniversaire de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux (1514) était un moment fort pour les instigateurs des mouvements de libération. «C’était un moment fort, c’est un tournant décisif dans la lutte pour la libération, c’était une victoire pour les peuples opprimés», témoignent des personnalités historiques pour décrire la proclamation de la résolution 1514 en 1960. D’anciens chefs d’Etat et des promoteurs des mouvements de libération à travers le monde étaient présents au Palais des Nations. Parmi eux, l’ancien président Ahmed Ben Bella, Thabo Mbeki de l’Afrique du Sud et le doyen des chefs d’Etat africain, le président Kenneth Kaunda, Olusegun Obasanjo du Nigeria, Mme Ngyen Thi Binh, ancienne vice-présidente de la République socialiste du Vietnam.

    En outre, des officiels et représentants des organisations internationales et régionales ont pris part à la conférence. Il s’agit du président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping, du secrétaire général de la Ligue arabe, M.Amr Moussa, du représentant du secrétaire général des Nations unies, Tayé-Brook Zerihoun, et du représentant de la société civile, Pierre Galland. Venus d’Afrique, d’Asie et même d’Amérique latine, d’éminentes personnalités qui ont conduit les luttes contre l’oppresseur ont tenu à assister à ce rendez-vous historique qui a signé la fin du joug colonial. Se référant au passé, les intervenants étaient unanimes: «La déclaration est plus que d’actualité.» Tous ont appelé à la poursuite du combat contre le colonialisme en soutenant les causes palestinienne et sahraouie. «Il est temps de secouer la conscience internationale pour permettre aux peuples de se libérer du colonialisme», a déclaré le représentant de la société civile, Pierre Galland qui a ouvert les débats.

    Une revendication réitérée par les différents intervenants qui se sont succédé à la tribune. «Il (le droit à l’indépendance Ndlr) s’applique en particulier au peuple palestinien et au peuple sahraoui du Sahara occidental qui sont en droit d’attendre de la communauté internationale un soutien plus ferme et une action plus résolue en vue de l’exercice de leur droit à disposer librement d’eux-mêmes», a déclaré le représentant personnel du président de la République, Abdelaziz Belkhadem. Il a rappelé que la résolution 1514 rejette l’idéologie coloniale et tous les prétextes utilisés par les puissances occupantes pour entraver la réalisation effective du droit inaliénable des peuples à l’indépendance. «Les pays membres de l’ONU doivent s’imposer pour libérer la Palestine et le Sahara occidental», soutient Amr Moussa.

    Alger, qui a abrité cet événement, veut interpeller l’opinion internationale sur la politique du deux poids, deux mesures appliquée par l’ONU.

    Une déclaration d’Alger sanctionnera les travaux de cette conférence internationale.

    L’Algérie va certainement appeler l’ONU à l’élimination totale et sans entraves du colonialisme qui est incompatible avec la charte onusienne.

    Cette déclaration sera un message fort pour l’application de la résolution 1514 sur les 16 territoires occupés, entre autres, la Palestine et le Sahara occidental. Les travaux s’étaleront sur deux jours.

    Des ateliers seront organisés autour de plusieurs thèmes à savoir la «la contribution de la résolution 1514 au processus d’émancipation des peuples» et le «rôle des médias et du cinéma dans l’expression du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes».

    Les participants auront l’opportunité d’explorer les voies et moyens à même d’identifier les mesures les plus efficaces pour l’élimination du colonialisme.
     
    Nadia BENAKLI
    L’Expression, 14/12/2010
  • Le grand rendez-vous de la décolonisation

    Vieux, mais toujours d’actualité. Cinquante ans après sa reconnaissance, le principe de décolonisation reste encore valable. Et le contenu de la résolution onusienne 1514 qui l’a consacré, depuis décembre 1960, n’est pas tombé en désuétude.
    Des peuples, encore sous la domination coloniale, exigent aujourd’hui leur droit à l’autodétermination en faisant référence à ce texte historique. Pas moins de 16 territoires, qui demeurent toujours sous le joug colonial, demandent le parachèvement du processus de décolonisation.  


    C’est ce qu’ont souligné les participants à la conférence internationale organisée à l’occasion du cinquantième anniversaire de cette résolution, dont les travaux ont débuté hier à Alger. Une conférence à laquelle ont été invités d’éminentes personnalités politiques et des chefs d’Etat qui ont marqué l’histoire et qui sont encore sur le devant de la scène internationale. Il s’agit en particulier de l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki, l’ancien président de la Zambie Kenneth Kaunda et de l’ex-président du Nigeria, Olusegun Obasanjo, qui ont tous servi leurs pays respectifs et le continent noir avant de céder, sans contrainte, le pouvoir à une nouvelle génération. Il y avait également, parmi les présents, le président de la commission de l’Union africaine, Jean Ping, le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, le premier président algérien, Ahmed Ben Bella et le diplomate algérien Lakhdar Brahimi. Tout en soulignant l’importance de la résolution 1514, les intervenants ont axé leurs déclarations sur les questions sahraouie et palestinienne qui posent encore de grands problèmes à la communauté internationale.

    Ainsi, Pierre Galand souligne «l’exemplarité de ces deux causes qui relèvent d’un problème de décolonisation». Ce faisant, il dénonce d’abord l’attitude des autorités d’occupation marocaines qui ont renvoyé des médecins et des avocats et refoulé des missions d’aide humanitaire qui voulaient se rendre à El Ayoun occupée (Sahara occidental). Pierre Galant condamne aussi le blocus imposé sur Ghaza. Dans ce sens, il lance un appel à l’ONU pour intervenir en urgence afin de mettre un terme à cette injustice dont souffrent les Sahraouis et les Palestiniens. Il exige, dans la foulée, l’envoi par l’ONU d’une commission d’investigation à El Ayoun pour enquêter sur les violations des droits de l’homme dans cette région. «Il faut également élargir les missions de la Minurso pour faire respecter les droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés», lance-t-il.  

      
    1514, conséquence des luttes pour la libération


    Les intervenants ont souligné également l’importance des luttes de libération des peuples vietnamien et algérien qui sont à l’origine de cette résolution. «Ce sont les peuples qui ont façonné, à travers leurs luttes, l’histoire des Nations unies et qui ont permis à cette organisation d’adopter la résolution 1514», affirme Prierre Galand. La résistance des peuples dominés a fini par briser les chaînes imposées par les dominateurs. C’est cette volonté d’émancipation dont disposaient les peuples colonisés qu’il faut perpétuer pour en finir avec la colonisation. «La décolonisation a besoin d’engagement et de persévérance, à travers un esprit de solidarité internationale», a déclare Tayé-Brook Zerihoun, représentant du secrétaire général de l’ONU. «Nous devons retenir les leçons du processus de décolonisation et nous ne devons pas oublier les sacrifices consentis par les peuples pour leur indépendance», plaide-t-il.


    Intervenant juste après, Jean Ping a mis en exergue le rôle de l’Algérie dans le soutien aux mouvements de lutte dans le monde : «Le processus de décolonisation reste à parachever, notamment en ce qui concerne la Palestine et le Sahara occidental (occupé par le Maroc depuis 1975, ndds).»


    Pour leur part, Thabo Mbeki et Olusegun Obasanjo indiquent que cette conférence constitue un «message fort» aux peuples encore colonisés tels que les Palestiniens et les Sahraouis.
    Esquivant la question du Sahara occidental, Amr Moussa s’est réjoui, de son côté, de la reconnaissance, dernièrement, de l’Etat palestinien par le Brésil et l’Argentine : «Cela pourrait faire avancer les choses pour consacrer une reconnaissance par l’ONU de cet Etat avec El Qods pour capitale.»


    La conférence d’Alger sera clôturée aujourd’hui avec l’adoption d’une déclaration sur le parachèvement du processus de décolonisation. 

    Madjid Makedhi 
    Réseau des Démocrates, 14/12/2010
  • Wikileaks : Le Maroc a rompu ses relations avec l’Iran en échange du pétrole et des dollars de l’Arabie Saoudite

    Pourquoi le Maroc avait-il rompu ses relations diplomatiques avec l’Iran le 6 mars 2009 ? Pour plaire aux Saoudiens et pour toucher leur pétrole et leurs dollars. C’est l’explication qui ressort à la lecture d’un câble diplomatiques obtenu par Wikileaks et dont le contenu a été publié par Le Monde. « Les Marocains ont rompu avec l’Iran à l’instigation de l’Arabie saoudite », confie un diplomate égyptien à un collègue américain dans un mémo daté du 6 avril 2009.
    Le 6 mars 2009, le royaume chérifien annonçait la rupture de ses relations diplomatiques avec l’Iran dix jours après avoir rappelé, pour consultations, son chargé d’affaires par intérim à Téhéran. L’explication marocaine, écrit le Monde, était confuse et peu convaincante : officiellement, Rabat rompait avec Téhéran par solidarité avec l’Etat du Bahreïn après qu’un haut responsable iranien a qualifié le petit royaume du Golfe persique de « quatorzième province iranienne ».
    Est-ce la vraie raison ? Dans un câble publié par Wikileaks, on apprend que c’est l’Arabie Saoudite qui a poussé le Maroc à la rupture de ses relations avec l’Iran en échange de son pétrole et de ses dollars . « Les Marocains ont rompu avec l’Iran et ont commencé une campagne contre les chiites marocains à l’instigation de l’Arabie saoudite », confie un diplomate égyptien à un collègue américain en poste à l’ambassade américaine à Rabat. L’Egyptien explique que les contacts étaient « presque quotidiens entre le palais royal et Riyad. Les Saoudiens, explique-t-il encore « ont mobilisé personnellement le roi Mohammed VI  (et non le gouvernement marocain, qui a été aussi surpris de la rupture que le reste du monde) dans sa stratégie globale d’opposition à l’influence iranienne ».
    Pour quelles contreparties ? Le diplomate égyptien confie encore : « En contrepartie de son soutien actif, l’Arabie saoudite va assurer au Maroc un flux continu de pétrole à un prix d’ami» (et des armes pour aider le Maroc à mater le peuple  du Sahara Occidental, ndds) 
    Riyad, ajoute-t-il, pourrait aussi mettre de l’argent dans la balance et se substituer à d’autres états du Golfe qui, malmenés par la crise internationale, ne sont plus à même de tenir leurs promesses d’investissements au Maroc. Finalement, juge le diplomate égyptien, « l’opération n’est pas très coûteuse pour le Maroc, qui a peu de relations économiques avec l’Iran », alors qu’elle peut se révéler très rentable pour lui.
    La décision du roi Mohamed VI de couper avec l’Iran était bénéfique sur plusieurs plans. En décidant de rompre avec un Etat chiite, Mohamed VI dont les sujets appartiennent au rite sunnite entend renforcer sa stature de « commandeur des croyants ». Cette rupture lui permet également de bénéficier de l’aide sonnante et trébuchante des Saoudiens, ennemis jurés Iraniens depuis la chute du Shah d’Iran et l’avènement de la révolution islamique. Le diplomatique égyptien peut ainsi affirmer que le roi Mohammed VI a « tué plusieurs oiseaux avec une seule pierre ».
    Selon le câble de l’ambassade US à Rabat, les Iraniens envisageaient de faire du Maroc une tête de pont pour propager le chiisme en Afrique subsaharienne, notamment au Mali et au Sénégal. « Un ancien ambassadeur iranien aurait voyagé à Tétouan, à Tanger et dans d’autres villes pour faire des prêches et repérer de jeunes sympathisants afin de les convertir au chiisme et éventuellement leurs proposer des formations en Iran », peut-on lire dans le mémo. Cela aurait déplu à Mohamed VI qui aurait perçu cette attitude comme « un affront à sa personne et un défi à son autorité religieuse et économique ».
    Rien ne prouve que l’analyse du diplomate égyptien soit la bonne, admet son collègue américain, écrit Le Monde. Elle est invérifiable. « Mais par le passé, tient-il à rappeler dans le mémo adressé à Washington, il nous a fourni des informations précises et pertinentes sur l’Iran ».
    Source Le Monde
    DNA, 13/12/2010